030Apr2021193928Etude Sur Les Textiles Techniques
030Apr2021193928Etude Sur Les Textiles Techniques
030Apr2021193928Etude Sur Les Textiles Techniques
Rapport de synthèse
Dominique Carlac’h
Yves Hémery
Le champ sectoriel est donc large, tant du point de vue technologique qu’économique, du fait de
la transversalité des applications existantes et potentielles pouvant être touchées par les textiles
techniques.
Les enjeux de la filière touchent des entreprises très variées en taille et en spécialités, nécessitant la
mise en place d’actions dédiées mais convergentes pour assurer le développement de la filière
française.
Pour répondre à ces objectifs, Développement & Conseil a réalisé une analyse en quatre phases :
PHASE 2 : Etat des lieux des forces et faiblesses françaises et positionnement des acteurs français
dans la concurrence internationale des textiles techniques
PHASE 3 : Analyse prospective des débouchés les plus porteurs pour favoriser le développement
et les mutations des entreprises françaises des textiles techniques
o Etape 7 et étape 8 : Les débouchés les plus porteurs et les perspectives d’innovations
de produits issus de la profession et des secteurs utilisateurs : enquête descendante
et enquête montante
Analyse des statistiques des textiles techniques et de ses principaux secteurs d’application ;
Collecte, recentrage et hiérarchisation des éléments prospectifs avec des experts sectoriels
représentant les textiles techniques.
Les « textiles techniques » apparaissent moins comme un secteur d’activité déterminé que comme une
extension et une diversification élargie du secteur textile traditionnel. Les « textiles techniques »
recouvrent des textiles dont la fabrication fait intervenir des matériaux et des procédés de
fabrication innovants, avec un vaste champ d’applications qui les rend difficilement visibles car ils
sont le plus souvent intégrés à d’autres matériaux et employés comme semi-produits au sein d’autres
secteurs d’activités.
Ce caractère diffus, divers et relativement récent entraîne une identification délicate du secteur et peu
de données statistiques sont directement disponibles. Ainsi, l’INSEE ne fait pas apparaître
distinctement ce secteur d’activité dans sa nomenclature d’activités française (codes NAF). L’Industrie
Textile au sens général (code NAF 17) se situe au troisième niveau de détail, avec des groupes
susceptibles de rassembler les textiles techniques sans employer explicitement le terme de textile
technique :
Figure 1: Différents codes NAF pouvant intégrer une activité en textile technique
De même, au travers des Enquêtes Annuelles d‘Entreprises (EAE), le Service des Etudes et des
Statistiques Industrielles (SESSI) du Ministère de l’Industrie fournit diverses données relatives aux
entreprises du secteur textile sans lien immédiat avec les textiles techniques.
Entre 2001 et 2003 l’EAE a néanmoins pris en compte le secteur des textiles techniques en incluant
des questions spécifiques à ce secteur. Les résultats de cette enquête sont cependant à employer avec
précaution dans la mesure où la totalité des entreprises du textile n’ont pas répondu.
Techniquement, le nombre important de définitions connexes portant sur les textiles techniques
accentue la complexité à trouver une définition universelle. Cependant il est important de citer ces
principales définitions connexes car chacune apporte une nuance particulière en s’intégrant au concept
global de « textile technique ».
Ainsi, les « textiles à usages techniques » (TUT)2 sont définis comme des matériaux textiles répondant
à des exigences technico-qualitatives élevées (performances mécaniques, thermiques, électriques,
durabilité…) leur conférant une aptitude à s’adapter à une fonction technique et à son environnement.
Les « textiles fonctionnels » sont les textiles devant répondre à un cahier des charges fonctionnel
précis mais dont la destination est l’habillement ou l’usage domestique (ameublement, voilage, linge
plat…).
Les « textiles industriels » sont définis3 comme une catégorie des textiles techniques utilisés au sein
d’un process industriel ou incorporé dans des produits finaux industriels.
Les « textiles techniques et fonctionnels »4 sont perçus comme des matériaux textiles qui répondent à
des exigences techniques et qualitatives élevées. Leurs performances mécaniques, thermiques et
électriques leur confèrent une aptitude à s’adapter à une fonction industrielle et technique.
Les « textiles intelligents » sont des textiles possédant des fonctions qui leur permettent de se
comporter comme un capteur (détecter des signaux), un actionneur (effectuer une action sur son
environnement) ou parfois comme un processeur (traiter, comparer, stocker des informations). Ces
textiles sont sensibles, adaptatifs et évolutifs. Ils sont capables de modifier spontanément leurs
2
Terme employé et défini par l’IFTH – Définition reprise par la revue TUT au sein de son Guide de l’Acheteur de Textiles
Techniques 2000, Textiles Techniques de France, Edité par TUT
3
Textile Termes and Definitions, TI, Manchester, 10th Edition.
4
Note de synthèse du projet de pôle de compétitivité sur les textiles techniques en Rhône-Alpes, Techtera, 2005
propriétés physiques, par exemple leur forme, leur connectivité, leur viscoélasticité ou leur couleur, en
réponse à des excitations naturelles ou provoquées venant de l'extérieur ou de l'intérieur du matériau.
Enfin, la notion de « textile technique » intègre également les textiles ou étoffes dont le processus de
fabrication est innovant ou technologiquement avancé. Ainsi les « non-tissés » sont-ils fréquemment
apparentés à des textiles techniques.
Les « non-tissés »5 sont des textiles composés de fibres (naturelles ou chimiques) enchevêtrées dont
l’adhérence est assurée par pression, traitement thermique ou adjonction d’un liant.
Le comité de Pilotage de l’étude initié par la DGE, a choisi dans le cadre de cette étude de prendre en
compte l’ensemble de ces définitions connexes et propose la définition suivante :
Un Textile Technique est défini comme tout produit ou matériau textile dont les
performances techniques et les propriétés fonctionnelles prévalent sur les
caractéristiques esthétiques ou décoratives.
La filière des textiles techniques rassemble l’ensemble des entreprises fabriquant ou traitant les textiles
pour des usages finaux techniques, et les textiles conçus par une technologie textile spécifique, et ce,
depuis la réalisation des fibres (naturelles ou chimiques) jusqu’aux dernières étapes de
l’ennoblissement (enduction, imperméabilisation ou stratification) d'une étoffe tissée ou non tissée.
Adhérisation
Patronage, Découpe, Couture…
Complexage
Domaines d’Application
Aménagement Construction
Agriculture Emballage Géotextile Environnement
d’intérieur & Bâtiment
Habillement Industrie Médical & Santé Protection Transport Sport & Loisir
5
Définition du Guide de l’Acheteur de Textiles Techniques 2000, édité par TUT
En complément, le schéma suivant (figure 3) fournit un aperçu de cette industrie complexe tant sur le
plan des matériaux mis en œuvre que des procédés de fabrication et des produits.
Fibres
Matériaux naturelles
Minéraux Fibres
Polymère régénérées Coton, laine,
Verres synthétiques jute,
Métaux Rayonne,
Céramiques PES, PA, PAN, sisal, lin, etc.
Amiante Acertate
Acier PP, etc.
Filament Fibres à filer
Fil
Monofilament Bande, Multifilament Etoupe Ouverture
film
Pulpe
Processus
Texturisation
Ennoblissement Enduction
Stratification
Il existe une distinction majeure entre l’industrie textile et celle des textiles techniques.
Au cœur de l’industrie textile, directement liée à la mode et l’habillement, ce sont les producteurs qui
fournissent les consommateurs en créant la demande, le besoin ou « la mode ». Ils adoptent la stratégie
de l’offre.
A l’opposé de cette démarche, le produit en textile technique est conçu, acheté et utilisé pour ses
fonctionnalités. Il doit répondre à un cahier des charges fonctionnel définit par le consommateur. La
demande vient donc du marché.
On constate donc une inversion du cycle de l’innovation entre ces deux industries.
La technologie Le consommateur
Matériaux, Processus
La technologie
Le besoin du Nouveaux Une performance
Matériel,
consommateur utilisateurs finaux spécifique
Processus
Les textiles techniques se qualifient par leurs usages finaux. Ils sont conçus pour, et en fonction de ces
usages. De plus, ils sont potentiellement utilisables dans toutes les branches de l’industrie. La
segmentation par type d’application permet de prendre en compte cette dimension, traditionnellement
utilisée au sein de la profession en Europe et mettant en évidence 12 segments d’application repris
dans le tableau ci-dessous :
Domaines d'activité
Segments applicatifs Segments applicatifs finaux
couverts
Agriculture, Housses, Protection, Ramassage
AGRICULTURE Horticulture, Pêche
Sylviculture, Pêche Attaches
Protection, Ecrans
Construction et Matériau de Construction
CONSTRUCTION
Bâtiment Composants de bâtiments
Renforcement
Composants pour chaussures
Vêtements et
HABILLEMENT Isolation, Structure
Chaussures
Produits pour la couture
Stabilisation, separation, drainage
Renforcement de sols
GEOTEXTILES Géotextiles, Génie Civil
Contrôle de l'érosion
Doublures
Tapis
Ameublement, Habitat Composants pour meubles
AMENAGEMENT MAISON
et Revêtement de sols Nettoyage, Filtration
Housses et Toiles
Filtration
Produits caoutchoutés renforcés de
textiles
Filtration, Electronique
Nettoyage
INDUSTRIE et Autres matériels
Levage, Tirage
industriels
Composants électroniques
Composites
Autres
Nettoyage
Linge hospitalier
MEDICAL Hygiène et Médical Dispositifs de soin
Protection
Bio-textiles
Produits caoutchoutés renforcés de
textiles
Sécurité
Automobile, Ferroviaire,
Equilibre, Isolation
TRANSPORTS Maritime et
Revêtement pour sols
Aéronautique
Protection
Composites
Autres
Empaquetage en bloc
Emballages jetables
EMBALLAGE Emballages
Attaches
Autres
Equipements pour salles blanches
Protection chimique
Equipements anti-flammes
PROTECTION Equipements de
Equipements anti-coupures
INDIVIDUELLE Protection Individuelle
Utilisation extérieure (protection
rayonnements IR, UV…)
Autres
Composants de bagages
Equipements pour le Equipements sportifs
SPORTS & LOISIRS
Sport et les Loisirs Equipements de Camping
Autres
Domaines transverses
Protection de
ENVIRONNEMENT Produits extraits des segments
l'Environnement
précédents
Quelques limites à cette segmentation orientée « marché » sont cependant à préciser et à prendre en
compte :
- la segmentation ne prend pas en compte le type de fibre (industries du coton ou du jute),
- elle ne prend pas en compte le procédé de fabrication (industries des composites, des non-tissés),
- elle ne prend pas en compte le niveau d’intervention sur la filière textile (industries de la filature, de
l’ennoblissement, de l’enduction),
- elle ne prend pas en compte le produit final en tant que tel (industries des tapis, des cordages…).
Pour répondre à ces limites, cette segmentation par marché applicatif est souvent recroisée par
la profession avec une segmentation par natures ou formes des fibres textiles utilisées lors des
analyses plus approfondies.
La consommation mondiale de textiles techniques est en hausse constante depuis 1995, tant en valeur
qu’en volume. La valeur de ce marché est passée de 65 à 85 milliards d’euros entre 1995 et 2005.
Cette hausse devrait se poursuivre et le marché atteindre un chiffre d’affaire de 100 milliards d’euros
en 2010. En 2010, environ 22 millions de tonnes de textiles techniques seraient alors consommées
dans le monde.
25 120
Valeurs en milliards d'euros
20 100
Volumes en millions de
80
15 Volumes en
tonnes
60 millions de tonnes
10
40 Valeur en
milliards d'euros
5 20
0 0
1995 2000 2005 2010
Le schéma ci-dessous illustre les consommations mondiales de textiles techniques par zones
géographiques :
Europe
20.5 Mds €, 2.8%
Asie
4.8 Millions de
39 Mds €, 4.1%
tonnes
8.5 millions de
Amérique
tonnes
24 Mds €, 2.8%
5.8 Millions de
tonnes
Monde
85.5 Mds €, 3.3%
19.7 Millions de
tonnes
Figure 7: Consommation mondiale de Textiles Techniques (valeurs, taux de croissance annuel en valeur, et volumes),
Estimation 2005, Sources : David Rigby Associates
L’Asie consomme environ la moitié du textile technique produit mondialement avec 8.5 millions
de tonnes. Viennent ensuite l’Amérique et l’Europe avec respectivement 5.8 et 4.8 millions de tonnes.
La consommation mondiale de textiles techniques est de 19.7 millions de tonnes. Les ratios restent
sensiblement les mêmes en valeur commerciale. Mais l’Asie montre le plus fort taux de croissance
annuel, soit 4.1%, au dessus de la moyenne mondiale de 3.3%.
Chine :
La Chine est le premier producteur mondial de textile. L’analyse de ses échanges commerciaux avec
l’international dans ce domaine atteste de l’importance capitale de cette industrie dans l’économie
Chinoise. Sur la période de janvier à juillet 2005, 15.4% des exportations chinoises concernent des
articles textiles ou d’habillement. De plus, l’excédent de la balance commerciale chinoise est
uniquement dû à celui de son industrie textile et habillement.
Exportations Croissance par Importations Croissance par
Période :
(en milliards rapport à janvier- (en milliards rapport à janvier- Balance commerciale
Janvier à Juillet 2005
d'euros) juillet 2004 d'euros) juillet 2004
La production de l’industrie textile est en forte croissance. Les volumes ont été doublés entre 2000 et
2004. Au sein de cette production de textile, la part des textiles techniques semble se stabiliser
autour de 13%, avec une production supérieure à 3 millions de tonnes.
Du point de vue de la structure de l’appareil de production chinois, l’effort a d’abord porté sur une
modernisation, une rationalisation et une adaptation de l’industrie pour permettre une insertion
optimale dans la chaîne industrielle internationale (adaptation aux circuits d’achat, aux circuits
d’approvisionnement internationaux). Ainsi les coopérations avec les autres pays (essentiellement
Japon, Etats-Unis, Corée et Taiwan) se sont développées dans une optique de relation gagnant-gagnant
(sous-traitance, implantation d’usines en Chine…).
Ainsi concernant le textile technique, la Chine a d’abord produit des articles textiles simples, à faible
valeur ajoutée (vêtements, filtres, cordages…), mais avec rentabilité grâce à des outils de production
modernes et productifs (machines souvent importées d’Europe) et un faible coût de main d’œuvre.
Cependant, la technologie est prise de plus en plus en considération. Par la voix du directeur du
CNTACI, la Chine affirme clairement le deuxième objectif de sa politique industrielle concernant les
textiles : devenir plus indépendant et développer les sciences durablement. La Chine entend donc
accroître son activité de R&D, diversifier son activité vers des produits à plus forte technicité et ce
dans tous les secteurs d’application.
Pour cela, le CNTAC a mis en place depuis 2002 des structures de proximité (appelées « bases ») pour
organiser les zones de production, tisser des liens entre le gouvernement central, les gouvernements
locaux, les organisations industrielles, les entreprises et les universités. L’idée seconde est de
permettre un meilleur référencement des activités, un meilleur suivi pour conduire à la constitution de
zones de production spécialisées. Pour l’heure, la Chine compte 90 bases (38 régions ou « cities » et
52 villes ou « towns »), ces bases structurent et génèrent actuellement plus du tiers de l’activité
économique textile chinoise.
Japon :
L’industrie japonaise des textiles techniques est l’une des plus innovante et des plus puissantes au
monde. Le modèle d’organisation de l’industrie textile japonaise est complètement distinct du modèle
européen. En effet, cette industrie est structurée autour de quelques groupes de dimension
internationale. Ces groupes tels que Toray ou Teijin présentent chacun un chiffre d’affaires de
plusieurs milliards d’euros. Ils managent et font travailler un réseau entier de PME. Les PME assurent
la production, et les grands groupes effectuent la R&D, garantissent la commercialisation des produits
via leurs ramifications internationales et influent sur la politique industrielle japonaise. Cette
structuration résout les problématiques de masses critiques liées à l’activité de R&D et de
positionnement à l’international.
L’industrie textile japonaise a souffert de la délocalisation de la production vers les pays à faibles
coûts de main d’œuvre : la production textile japonaise a été réduite de moitié depuis dix ans.
Cependant les industriels japonais contrôlent la délocalisation, et ne la subissent pas. En effet, les
usines de production de masse sont délocalisées dans les pays à faible coût de main d’oeuvre, mais
restent la propriété des groupes japonais. Ainsi sont prévues de manière prospective lors du lancement
d’un produit innovant, la date et les modalités de la délocalisation de la production. Les centres de
R&D, ainsi que les sites de production stratégiques sont conservés sur le territoire Japonais.
Corée :
L’industrie textile Coréenne souffre durement de la concurrence chinoise (nombreuses
délocalisations). Près du tiers de ses entreprises ont fermé depuis 10 ans. Hors habillement, son
activité principale concerne les non-tissés, les géotextiles et les pneus. Sa structure de production est
constituée d’une majorité de PME et de quelques grands groupes tels que HYOSUNGII ou HUVISIII,
qui eux concentrent une grande partie de l’activité de R&D du pays.
Etats-Unis :
Il n’existe pas aux Etats-Unis de grande concentration d’activités en textiles techniques. Il est
néanmoins possible de mettre en avant principalement la Caroline (Nord et Sud), mais aussi le
Massachusetts, et la Californie. Actuellement, le sud-est représente plus de 60% de l’activité en non-
tissés, est leader sur les secteurs de l’automobile et de l’industrie. Le secteur médical est constitué
d’une multitude de PME dispersées sur l’ensemble du territoire américain.
Canada :
L’industrie textile canadienne est en crise. Ses entreprises tentent d’orienter leur activité vers les
textiles techniques. Le Canada déplore trois principaux manques dans sa chaîne industrielle textile :
l’absence de fabricants de fibres chimiques, l’absence de fabricants de machines, un déficit de
formation : pas de degré universitaire spécifique et significatif en textile (niveau ingénieur), et
fermeture récente des collèges spécialisés (niveau technicien).
En Europe, quatre pays consomment environ la moitié du textile technique en valeur. Ce sont
l’Allemagne, la France, le Royaume Uni et l’Italie.
Allemagne, 14%
Autres, 55%
France , 12%
Royaume-Uni,
10%
Italie, 9%
Figure 9 : La répartition de la consommation de textile technique en Europe (en valeur), Sources : David Rigby
Associates
La croissance annuelle européenne du textile technique, tant en volume qu’en valeur, reste soutenue
depuis 1995 (près de 3%). Cependant si ces taux sont comparables aux taux nord américains, ils
restent inférieurs à ceux observés en Asie (près de 4% en moyenne).
L’Europe de l’Ouest représente environ les deux tiers de la consommation européenne. La croissance
des 4 principaux consommateurs de textiles techniques en Europe (Allemagne, France, Italie et
Grande Bretagne) est assez identique en volume, et plus marquée en valeur pour la France.
A noter que la Finlande représente la part du textile technique dans l’industrie textile la plus forte avec
78%.
Nombre
Nombre d'entreprises
Part des textiles
Euratex Chiffre d'affaires d'entreprises de exclusivement Nombres
techniques dans
Données 2003 (en milliards d'€) textiles dédiées aux d'employés
l'industrie textile
techniques textiles
techniques
Figure 11 : L’industrie du textile technique en Europe (en valeur), Source : Euratex- 2003
Allemagne :
L’Allemagne est le premier producteur et le premier consommateur de textiles techniques en
Europe avec 8 milliards d’euros, loin devant la France et l’Italie qui ont respectivement un chiffre
d’affaires de 4 et 3 milliards d’euros.
Belgique :
La Belgique représente l’une des principales zones de production en Europe.
Chiffres-clés de l’industrie des Textiles Techniques Belges pour 2003
Nombre d'entreprises ou de divisions d'entreprises 140
Nombre de travailleurs 8.500
Chiffre d'affaires (en millions euro) 1.950
Part du chiffre d'affaires exporté 65 %
Part dans la valeur ajoutée totale du secteur textile belge 25 %
Figure 13 : Chiffres-clés de l’industrie des Textiles Techniques belge pour 2003 – Source : EURATEX
Le savoir-faire des industriels belges est principalement axé sur la combinaison du textile et de la
chimie. De ce fait, les industriels belges du secteur se positionnent principalement sur les marchés de
l’enduction, de l’ennoblissement, du non-tissé. L’un des freins au développement de l’activité de
textiles techniques en Belgique est l’existence d’un marché industriel intérieur limité, compensé par le
chiffre d’affaires réalisé à l’export.
La plus grande partie de l’industrie textile belge est composée de PME, à 95%, avec environ 1000
entreprises. Les leaders internationaux cités sont BEAULIEU (tapis), BALTA, LIBELTEX, SION,
CENTEX (habillement de protection).
Royaume-Uni :
Le Royaume-Uni est l’un des principaux pays producteurs de textiles techniques en Europe. Le chiffre
d’affaire généré est sensiblement le même que celui de l’Italie (25% plus faible que celui de la
France). Près du tiers des industriels textiles ont une activité en textiles techniques. Le secteur est
constitué de nombreuses PME (de moins de 40 personnes), et est uniformément réparti sur l’ensemble
du territoire britannique (et ce, même si l’industrie cotonnière est historiquement installée dans le
Yorkshire et le Lancashire).
Espagne :
L’Espagne compte 280 entreprises en textiles techniques, dont 40% se positionnent exclusivement sur
ce secteur (chiffres 2002, Tecnitex Ingenieros S.L.). La production espagnole s’élevée à 2.5 milliards
d’euros en 2001 (soit 18% du secteur textile global), dont 20% est destinée à l’exportation. Les
secteurs les plus développés sont les transports, les géotextiles, la construction, la protection
individuelle et l’industrie. Les entreprises sont le plus souvent des PME, ou des filiales de grands
groupes internationaux. Les prévisions pour les années à venir font état d’une augmentation de la
consommation espagnole de textiles techniques pour la protection individuelle, des géotextiles (mise
en place d’une politique de grands travaux en Espagne, comme la construction de lignes ferroviaires à
grande vitesse ou le Plan National Hydrologique). En revanche, ces mêmes prévisions mettent en
avant la possible réduction de la production de textiles techniques pour les transports, due à la
délocalisation de l’activité automobile dans les pays de l’Europe de l’Est.
2.6 Principales données chiffrées sur les marchés d’application des textiles
techniques
VOLUMES Habillement
Protection 7%
Individuelle
5% 6% 8%
1% Géotextiles
10% 1%
Emballage 15%
Aménagement
5% 7%
Maison
2% 7%
15%
13%
10%
13%
Industrie
15%
Transports
26%
Médical
6%
Le secteur de l’emballage est le principal en terme de tonnage. Cependant, les faibles valeurs
unitaires des produits associés rendent ce marché beaucoup plus restreint en termes de valeur. Ses
taux de croissance sont identiques à la moyenne globale des textiles techniques. Cependant ce segment
est relativement mature, et le développement de produits nouveaux reste limité.
Le marché des transports connaît également une croissance modérée reflétant la maturité certaine
du secteur. Cependant, le secteur demeure le deuxième plus grand en termes de volume. En dépit
d'une évolution à la baisse des valeurs unitaires des produits, il reste de loin le plus grand marché
applicatif des textiles techniques en termes de valeurs.
Le troisième plus grand domaine d'application en termes de volumes et de valeurs est le secteur
de l’Industrie. Les taux de croissance y demeurent au-dessus de la moyenne. En effet, les
introductions de produits textiles dans des procédés industriels se multiplient, particulièrement dans
nouveaux pays industriels.
L’aménagement intérieur des maisons représente le quatrième principal débouché pour les
produits à base de textiles techniques tant en termes de volumes qu’en termes de valeurs. Les taux
de croissance estimés sont les plus faibles du marché. Ceci reflète les prévisions généralement basses
pour la demande finale des biens d'équipement ménager, les opportunités limitées pour une plus
grande pénétration du textile et le passage régulier de produits tissés à des composants non-tissés plus
légers et moins coûteux.
En revanche, la construction, cinquième plus grand secteur applicatif en termes de volumes, est un
des secteurs les plus dynamiques. La raison essentielle est la croissance rapide de l'utilisation de
matériaux composites, par exemple les renforts textiles pour bétons. Le taux de croissance élevé du
secteur résulte également du remplacement de matériaux de construction traditionnels par des produits
textiles sous forme de composants cachés ou de produits finaux en tant que tel.
Le secteur du médical et de la santé est d’une taille similaire (en volumes ou en valeurs). Ses taux de
croissance sont également au-dessus de la moyenne du secteur. Cependant les prévisions annoncent
une baisse de ces taux avec l’arrivée à maturité de nombreux produits de grande consommation,
particulièrement dans les pays industrialisés. Néanmoins ce secteur offre indiscutablement les
meilleures perspectives de développement de textiles sophistiqués à très haute valeur ajoutée
destinées à des applications de niche.
L’agriculture et l’habillement sont des débouchés de taille comparable. Les experts s'attendent à
ce que le secteur agricole, dont les produits textiles sont à faible valeur ajoutée, suive simplement la
tendance générale de croissance du marché global des textiles techniques. La crise actuelle de
l’industrie de la pêche et la réduction des surfaces agricoles freinent son développement.
En revanche, une croissance limitée est prévue pour le secteur de l'habillement. Les opportunités
d’utilisation de textiles techniques y sont restreintes. De plus, les prévisions de croissance de
l’industrie de l’habillement au sens large sont limitées. Il faut toutefois préciser que pour le segment
de marché de l’habillement, seuls sont pris en compte dans l’analyse les textiles fonctionnels.
Les sports et loisirs sont l’un des plus petits secteurs en termes de volumes. Néanmoins les valeurs
unitaires des produits associés sont largement au dessus de la moyenne globale des textiles techniques.
L’utilisation de fibres et enduits à forte valeur ajoutée fait de ce secteur le deuxième plus grand en
termes de valeur. Les taux de croissance, cependant, restent modestes puisque le secteur est dominé
par des applications mûres.
En revanche, les taux de croissance prévisionnels des géotextiles sont les plus hauts du secteur
(excepté le secteur de l’environnement); cependant, les relevés actuels mettent en évidence des
consommations inférieures aux prévisions. De plus, les volumes sont très faibles et les valeurs
unitaires des produits sont limitées. Ce secteur est de loin le plus petit en termes de valeurs.
La protection individuelle est le plus petit domaine d'application en termes de volumes (excepté le
secteur de l’environnement), mais a des valeurs unitaires élevées. Ici, les taux de croissance sont au-
dessus de la moyenne en raison des augmentations de la demande des pays en voie de développement
compensant la diminution des taux de croissance des marchés occidentaux.
Les volumes des produits liés à la protection de l’environnement sont inclus dans les totaux des
autres domaines d'application. Le secteur reste néanmoins le plus petit en termes de valeurs et de
volumes. En raison de la prise en compte accrue dans le monde entier des considérations
environnementales et écologiques, ce secteur présente largement les perspectives de croissance les
plus élevées du secteur (entre 6% et 7% par an jusqu’à 2010).
Le tableau ci-dessous résume les prévisions de consommations de textiles techniques par secteur
applicatif en tonnage.
Les principales zones de spécialisation dans le monde ont été identifiées à partir de chiffres portant sur
la consommation des textiles techniques. Les dernières données disponibles portent sur l’année 2000.
Elles permettent de caractériser les tendances de spécialisation des principales zones géographiques.
Le graphe suivant permet une comparaison des profils de consommation de textiles techniques des
principaux bassins géographiques mondiaux (Europe, Asie du Nord Est et Amérique du Nord) par
domaine d’application. Les principales tendances évoquées précédemment y sont mises en évidence.
50%
de la zone géographique considérée 45%
Part dans la consommation
40%
Amérique du Nord
35%
30% Europe de l'Ouest
20% France
15%
Monde
10%
5%
0%
e
al
s
t
ba t
rie
le
ab tion
Sp divi e
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&
Ag
In
ts
vir
H
C
em
or
n
En
tio
ag
én
ot
Am
Pr
La recherche est très présente dans le secteur des textiles techniques. Elle est principalement
réalisée dans les pays industrialisés, et s’avère essentielle pour ceux-ci. En effet, depuis quelques
années tous les indices d’activité du secteur des textiles traditionnels montrent la montée en puissance
de la production au sein des nouveaux pays industriels (particulièrement en Asie) ; les textiles
techniques, de part leur technicité et leur valeur ajoutée, représentent donc un axe fort de
différenciation pour les entreprises textiles des pays industrialisés.
Cependant il faut préciser qu’une grande partie de la R&D se réalise dans les centres de recherche.
Trois autres grands objectifs de la recherche et développement peuvent être cités, ils
concernent :
L’ajout de fonctionnalités aux textiles et le mix de ces fonctionnalités pour s’adapter à
la demande du marché ;
L’augmentation de la qualité des produits ;
• Capacité d’innovation
• Utilisation de process de production favorisant le développement durable
• Organisation des structures de compétences et des entreprises textiles à partir des
besoins clients.
• Offrir des fonctionnalités avec des propriétés ciblées grâce à l’introduction des nano et
microtechnologies, des biotechnologies, de nouveaux traitements et de nouveaux dépôts, et
de nouveaux procédés numériques.
• Etablir et développer le textile comme matériau constituant une matière première à part
entière de premier choix pour les applications porteuses suivantes :
o Systèmes pour le transport,
o construction,
o applications médicales,
o industrie, en particulier électronique de grande consommation
• le textile entre dans la fin de l’ère des textiles de masses et entre dans l’ère de la
personnalisation (customisation), tant du point de vue des produits que du point de vue
des procédés de production à la demande et de la logistique intelligente, de la
distribution et des services associés.
A partir de cette analyse du futur, la plateforme européenne dédiée au textile s’est structurée en 3
groupes de travail thématiques gérant 9 priorités :
Actuellement, aucun budget dédié à ces thématiques n’a été décidé. Une initiative très récente
(novembre 2005) portée par EURATEX (association européenne de centres de compétences) a été
lancée dans le cadre des clusters Eurêka afin de monter un cluster dédié aux textiles techniques. Cette
initiative, intitulée CLATEX pourrait être une bonne plate-forme de discussion pour la DGE dans la
perspective d’une ouverture européenne de son soutien à la filière française du textile technique.
Les secteurs les plus dynamiques en terme de recherche et développement, c’est-à-dire ceux qui
concentrent le plus d’investissements, sont les suivants :
Le médical : fonctionnalisation des tissus, biocompatibilité, nanofiltration,
biodégradabilité.
Les transports : recyclabilité des matériaux, allègement des structures, limitation de
l’inflammabilité dans l’automobile, comportement haute température, ténacité aux
déformations en aéronautique.
Le secteur médical
Le secteur médical est l’un des secteurs où l’innovation est la plus importante. En effet, c’est le secteur
pour lequel le plus grand nombre de développements spectaculaires sont prévus à moyen terme.
Preuve en est le nombre importants de projets amorcés dans les principaux centres de recherche sur le
textile dans le monde.
Globalement c'est le progrès technique qui dicte l'avancée des matériaux textiles dans le secteur
médical :
L'introduction de composants polymères hydrophiles a permis de produire des pansements
parfaitement adhésifs, sauf au contact de la plaie.
L'arrivée des élasthannes, au milieu des années 90, puis le développement de nouvelles
techniques de tricotage, permettent maintenant de produire des bas de contention agréables à
porter, et dont les niveaux de pression varient selon les endroits de la jambe.
Le développement de fibres polymères biocompatibles a rendu possible l'emploi des textiles
dans les prothèses d'ostéosynthèse ou en chirurgie vasculaire.
Techniquement ce secteur évolue en permanence, et à tous les niveaux. Voici quelques unes des
évolutions attendues en rupture :
Tissus imper-respirants : leurs mailles sont assez fines pour bloquer le passage des liquides,
mais suffisamment lâches pour laisser passer les molécules de transpiration, ils permettent
aux médecins et au personnel hospitalier de se protéger de toute contamination biologique,
sans transpirer.
Textiles en biopolymères : ils sont à l’étude pour être incorporés dans l’habillement afin de
traiter et apaiser les symptômes des patients souffrant de dermatoses. Ils peuvent agir en tant
que pansement en créant un microclimat entre les textiles et la peau pour favoriser la
guérison. Les recherches se concentrent principalement sur la composition chimique des
biopolymères, mais également sur la méthodologie d’ancrage permanent des agents actifs
dans les textiles.
Tissus bio-communiquants : ils incorporent des capteurs qui permettent de recueillir les
informations à distance ; leurs applications possibles concernent les personnes âgées
(télétransmission de paramètres médicaux), la télésurveillance pour pathologies cardiaques,
l’amélioration de matériels orthopédiques, ou également la surveillance des enfants en bas
âge (contrôle et analyse continus de la fréquence cardiaque, de la respiration, de la
température de corps et de l'humidité de corps).
La recherche tente également de produire des organes artificiels (pancréas et foie), tous les
deux sur la base des textiles techniques.
Des tissus hybrides implantables associent des matériaux inertes à un composant cellularisé.
Le principal exemple est constitué par les prothèses vasculaires qui visent à supprimer les
traitements anti-thrombotiques.
En règle générale, une différenciation doit être réalisée entre implants à long terme et
implants à court terme. Les premiers sont non absorbables, non dégradable. Ils sont la
plupart du temps constitués de PVDF (polyfluorure de vinylidène) et peuvent rester dans le
corps entre 20 et 35 ans. Les seconds ne doivent rester dans le corps que quelques semaines.
Ils se composent de PGA (acide poly-glutamique) ou de PLA (acide polylactique) et sont
complètement réabsorbés par le corps.
Nano-filtration : c’est un domaine d'application important pour les textiles. Des textiles
techniques peuvent être utilisés pour la filtration ultra fine de différents types de fluides
depuis les eaux usagées des égouts jusqu’à la filtration du sang dans la médecine. Les nano
filtres de textile aux surfaces micro structurées tentent de combiner à la fois un degré
amélioré de filtration et une biocompatibilité des surfaces afin de tendre vers une neutralité
biologique.
Le secteur des transports et plus particulièrement celui de l’automobile, est l’un des secteurs moteurs
de l’innovation dans les textiles techniques. La recherche s’oriente en effet vers :
o Le confort et la sécurité :
Des fibres optiques sont intégrées pour créer une ambiance lumineuse dans l'habitacle, pour favoriser
le repérage de certains éléments ou pour flécher l'évacuation dans les transports en commun.
Des tissus thermo régulés sont mis au point pour améliorer le confort tout en étant moins coûteux
qu'une ventilation traditionnelle.
Des manipulations moléculaires s’opèrent sur des fibres organiques pour créer des tissus anti-taches,
anti-odeurs, ou pour améliorer le toucher de tissus synthétiques par incorporation aux fibres de
propriétés spécifiques au coton (applications déjà existantes en textile habillement ou ameublement).
Les tissus à l’inflammabilité réduite se généralisent et améliorent sans cesse leurs propriétés.
Plus d’une soixantaine de centres de compétences ont été identifiés en utilisant les listes des membres
de l’Association des Universités Liées aux Industries Textiles (AUTEX), des membres de
l’Organisation Européenne du Textile et de l’habillement (EURATEX) ainsi qu’à partir des exposants
à TECHTEXTILE. 15 centres ont été contactés, après validation par le comité de pilotage de l’étude,
dont 2 visités. L’analyse des centres de compétences vise à faire remonter, au-delà des axes de
recherche actuels, les « bonnes pratiques » à envisager pour le développement de la filière textile.
Deux familles de centres de compétences ont été contactées à partir de la liste des principaux cités par
les industriels français et les experts de la filière :
y Les centres de recherche (institutionnels, universitaires ou industriels)
y Les organismes professionnels de branche (locaux, nationaux ou internationaux)
Le Japon est l’un des leaders mondiaux des textiles techniques, y compris dans les activités de
recherche. L’industrie textile japonaise est organisée autour de quelques conglomérats industriels.
Ainsi les principaux centres de compétences et de recherche (appliquée) sont-ils privés et sont intégrés
dans les grands groupes dominant le secteur tels que TORAYIV ou TEIJINV (leaders mondiaux des
textiles techniques). A titre d’exemple, l’activité de recherche de TORAY regroupe 2500
chercheurs. La recherche fondamentale est réalisée dans les universités en étroite collaboration avec
les industriels du secteur.
En Chine : L’activité de recherche sur les textiles reste faible en comparaison avec les volumes de
production. Néanmoins, le développement scientifique apparaît comme l’un des enjeux majeurs des
années à venir aux yeux des pouvoirs publics chinois. Ainsi, l’industrie textile chinoise se structure et
se modernise. Le CNTAC (China National Textile & Apparel Council, fédération nationale chinoise
des industries textiles) centralise cet effort de modernisation. Il dirige et coordonne l’ensemble des
différentes associations de promotion des industries textiles, telles que la China Cotton Textile
Association, la China Wool Textile Association, la China Textile Machinery & Accessories
Association, ou la China Nonwovens & Industrial Textiles Association. Le CNTAC pense et met en
place la politique industrielle de la Chine pour ce qui concerne le textile. Il vise à rationaliser la chaîne
de valeur de l’industrie textile, elle coordonne les relations économiques et techniques entre les
différents secteurs de l’industrie et tisse des liens entre le gouvernement, les entreprises et les acteurs
locaux. Il met également en place des services de conseil commerciaux et scientifiques pour les
acteurs du secteur. Enfin, il assure la promotion de l’industrie textile chinoise.
L’industrie textile Coréenne est peu organisée. Il n’existe qu’un véritable acteur institutionnel : la
KOFOTIVI, fédération coréenne des industries textiles. L’activité de recherche s’opère
essentiellement au sein des entreprises. Les universités travaillant sur le domaine sont de petite taille
(la plus importante, l’Université Nationale de Séoul, ne compte qu’une dizaine d’enseignants-
chercheurs).
Les principaux centres de compétences américains dans les textiles techniques sont :
The college of Textiles, Université d’Etat de Caroline du Nord (NCSU) : C’est le principal centre
de recherche universitaire des Etats-Unis, regroupant 25% des financements fédéraux dédiés à la
recherche dans l’industrie textile. Son expertise couvre l’ensemble des domaines d’activité du secteur.
Il associe cette activité de recherche à une formation de haut niveau sur les sciences associées à
l’industrie textile.
Le Canada a une organisation complètement centralisée. Le groupe CTT est le seul centre d’expertise
d’envergure à offrir aux entreprises des services techniques (laboratoire de certification, centre de
R&D), économiques (veille stratégique, études marketing), et de diffusion d’information (édition de la
revue « Textile »). Le Canada accuse un manque flagrant de formation (ingénieurs ou techniciens).
Le groupe CTT : groupe multiservices canadien basé sur l’industrie textile. Son offre
regroupe service technique, un service informatif (édition de la revue Textile) et un service
commercial. Son expertise est internationalement reconnue pour les géotextiles.
ENSAIT – Ecole Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles : L’ENSAIT est une école
d’ingénieur. Son domaine d’intervention est le secteur textile dans sa globalité. L’ENSAIT possède
également l’une des principales structures universitaires de recherche et développement en textile en
France : le laboratoire GEMTEX. Ses principaux axes de recherche sont les nanotechnologies et les
textiles communicants.
ENSITM – Ecole Nationale Supérieur des Industries Textiles de Mulhouse : L’ENSITM est une
école d’ingénieur. Son expertise technique couvre l’ensemble de la filière textile, allant de la
conception à la confection, en passant par les procédés de mise en œuvre ou le design. L’ENSITM
possède l’un des principaux laboratoires français de recherche sur l’industrie textile. Ses domaines de
compétences couvrent l’ingénierie mécanique et système, ainsi que l’ingénierie du textile et de
l’habillement.
L’Allemagne est leader mondial des textiles techniques, tant du point de vue industriel que du point
de vue de la recherche. L’organisation de la recherche dans le domaine textile est différente de celle de
la France : il existe 16 instituts de R&D spécialisés dans ce domaine. La recherche est de
responsabilité régionale, les universités se structurent autour de leur zone de production régionale
(nombreux partenariats industriels). Il existe une association regroupant ces centres de recherche pour
multiplier les échanges (le TRC – Conseil de la Recherche Textile -). L’ensemble de cette organisation
régionale est formalisé, structuré et centralisé au niveau national via un maillage complet de l’industrie
par des organisations professionnelles. L’Allemagne présente des liens forts entre industrie et
recherche amont. Les financements de cette recherche à long terme sont mixtes : industriels et
gouvernementaux.
ITV - Institut für Textil Verfahrentechnik : L’ITV constitue le plus important centre de recherche
allemand sur l’industrie textile. Ce centre s’identifie comme un centre généraliste en textiles, les
textiles incluant les textiles techniques. Il travaille sur tous les aspects de la chaîne du produit : matière
première, process, produit. Ses travaux sur les biotextiles et les nanotechnologies sont particulièrement
pointus.
DWI - Deutches Wollforshung Institut (Institut de Recherche de la Laine) : Le DWI est lié à
l'université d'Aix-la-Chapelle par l'intermédiaire de la chaire de chimie textile et macromoléculaire
(TexMC) en tant qu'élément de l'institut de la chimie technique et macromoléculaire (ITMC). Sa
mission est de promouvoir la recherche scientifique dans la production, la fabrication et l’utilisation
des fibres textiles et de la laine en particulier, ainsi que dans le développement de nouveaux matériaux.
Le DWI possède une activité de recherche amont très performante sur les domaines des traitements de
surfaces (procédés biotechnologiques ou plasma), et les analyses surfaciques et polymériques.
Université RWTH - Institut für Textiltechnik (ITA): L'ITA, institut de recherche et d'enseignement
supérieur de génie des procédés textiles, dépend de la faculté de génie mécanique de l'université
technologique de Rhénanie du Nord-Wesphalie d'Aix-la-Chapelle (RWTH). L'ITA forme des
étudiants en génie mécanique, spécialisés dans le textile. L'institut mène également d’importants
projets de recherche scientifique concernant les machines de fabrication, et les biotextiles ou
biomatériaux. Au sein de l’Université RWTH, le Aachen Composite Engineers (ACE) est le principal
centre d’expertise sur les composites en Europe.
En Belgique l’organisation de l’industrie textile est simple et centralisée. Il existe une organisation
professionnelle des industries textiles et habillement (FEBELTEX) et un centre de compétence
principal (CENTEXBEL). La position centrale de la Belgique en Europe la conduit à accueillir
l’organisation européenne du textile et de l’habillement (EURATEX) et plus particulièrement de son
groupe de travail sur les textiles techniques :
CENTEXBEL - Centre technique belge pour le secteur textile : Centexbel est le principal
partenaire de l'évolution technologique du Textile et de l'Habillement en Belgique. Centexbel associe
activité de R&D et prestations de certification. Ses compétences couvrent l’ensemble des domaines
d’application de l’industrie textile.
L’Espagne ne présente pas d’association nationale destinée au soutien des intérêts communs des
entreprises du secteur des textiles techniques, spécialement en R&D. L’appui national à destination de
l’industrie textile a toujours porté principalement sur la mode et l’habillement. Les deux principaux
centres d’expertise en textile sont l’AITEX et l’INTEXTER.
L’analyse des thèmes de travail des différents centres de recherche internationaux de l’industrie textile
a fait remonter les axes de recherche suivants :
- Textiles communicants : La possibilité de réaliser des effets visuels sur les vêtements ou les tissus
a énormément de débouchés potentiels induits par la notion d’écrans souples. Elle est le fruit de
l’intégration de nanoparticules et nanostructures dans les substrats textiles (amélioration de la
conductivité de certaines fibres), et par les importants développements concernant les propriétés
photoniques des fibres telles que les fibres de verres (traçages et effets visuels nouveaux).
Les biotextiles :
Ce sont les textiles utilisés dans le milieu médical ou de la santé (les implants et les tissus sensoriels).
Les innovations portent sur :
- la mise en œuvre et le conditionnement des fibres ou des tissus afin d’adapter au mieux les
produits avec les techniques chirurgicales et les normes en vigueur,
- Le développement de nouvelles fibres et la recherche de polymères biocompatibles et
biorésorbables, par exemple les polyethercétone (PEK), polyetherethercétone (PEEK) ou les fibres
polyéthylène haute densité, les fibres PLA (en acide polylactique),
- Le greffage moléculaire.
Enfin, un axe de développement très prospectif, mais aux potentialités très importantes aux dires des
spécialistes, est représenté par la notion d’électronique organique, c’est-à-dire le remplacement du
silicium par des polymères organiques pour la conception des puces électroniques. Le marché
potentiel est colossal.
Une analyse des brevets déposés en 2003 et 2004 permet de compléter les principales tendances
évoquées ci-dessus. Cette analyse, fournie par le service de veille technologique de l’IFTH de Lyon,
ne concerne que deux sources Espacenet et Uspto et n’est donc pas exhaustive. Deux autres limites
entrent en compte dans cette analyse quantitative : un brevet peut couvrir plusieurs sections CIB
(Classification Internationale des Brevets), et un même brevet peut être déposé plusieurs fois (un code
par pays, ….).
Concernant les classes de brevets, on peut constater que c’est globalement sur la problématique des
traitements chimiques des textiles que le plus grand nombre de brevets sont déposés. Une autre part
importante des brevets correspond aux procédés de mise en œuvre des fils ou fibres.
L’analyse géographique des dépôts de brevet porte sur la nationalité des déposants et des inventeurs.
La prépondérance de l’Allemagne est manifeste : parmi les quatre premiers inventeurs en terme de
nombre de brevets déposés, trois sont allemands. Trois entreprises allemandes sont également
présentes parmi les neuf principaux déposants en terme de nombre de brevets déposés dont deux sont
fabricants de machines pour l’industrie textile : Dornier Gmbh Lindauer (67 brevets déposés en 2003
et 2004) et Rieter Ingolstadt spinnerei (61 brevets déposés en 2003 et 2004).
L’Italie est présente dans la liste des huit principaux inventeurs avec deux inventeurs qui totalisent 50
brevets déposés entre 2003 et 2004. En revanche, aucune entreprise italienne n’est présente dans la
liste des neuf principaux déposants (en terme de nombre de brevets déposés). En revanche, trois
multinationales américaines occupent les trois premières places de cette liste de déposants : Procter &
Gamble (170 brevets déposés en 2003 et 2004), DuPont (160 brevets déposés en 2003 et 2004),
Kimberly Clark Co (138 brevets déposés en 2003 et 2004).
L’analyse de ces entreprises concorde avec celle des classes CIB. Le dépôt de brevet concerne
prioritairement les machines de fabrication utilisées dans l’industrie textile et les procédés de
traitement chimiques des textiles.
Concrètement cela se traduit dans le secteur des textiles techniques par une recherche portant sur :
- La biodégradabilité des fibres, essentielle notamment pour les produits de grande consommation
tels que les lingettes.
- La diminution des déchets liés aux traitements chimiques des fibres : d’importants efforts sont en
effet concentrés sur la mise en oeuvre des traitements chimiques des textiles. Leur but est de
minimiser les déchets liés à cette activité ou de rendre ces déchets plus facilement traitables (limitation
de l’utilisation du formol par exemple).
Les objectifs de la seconde phase de l’étude consistaient à dresser un état des lieux des forces et
faiblesses des acteurs français (industriels, centres de recherche publics et privés, écoles).
Une première étape de description des données de cadrage du textile technique en France
Une deuxième étape portant sur l’analyse des forces et faiblesses des acteurs français ;
Une troisième étape portant sur la chaîne de la valeur des entreprises françaises des
textiles techniques.
En 2003, l’industrie textile en France comptait 1118 entreprises de plus de 20 personnes (Source
SESSI : activité principale F2, selon l’Enquête Annuelle des Entreprises). Les grandeurs
caractéristiques du secteur d’entreprises sont relatées dans le tableau ci-dessous (SESSI, EAE 20036) :
Figure 17 Grandeurs caractéristiques du secteur des entreprises textiles en France - Source : SESSI 2003
(R : secret statistique)
6
Les chiffres issus de l’Enquête Annuelle d’Entreprise 2004 seront disponibles auprès du SESSI au cours du
premier trimestre 2006.
Ci-dessous les indices de production industrielle du secteur textile en diminution continue depuis les
années 2000 :
La pression concurrentielle des pays à faibles coûts salariaux pèse sur l’ensemble de la filière. Les
effectifs baissent régulièrement, les chiffres d'affaires stagnent et les délocalisations se multiplient.
Au niveau régional, Rhône-Alpes et Nord/Pas de Calais arrivent en tête, loin devant les autres régions
de France :
Ce paragraphe focalise l’analyse sur les sociétés françaises spécialisées pour tout ou partie de
leur chiffre d'affaires dans le secteur des textiles techniques. Pour conduire cette analyse, nous
nous sommes basés sur L’Enquête Annuelle des Entreprises (EAE) effectuée par le SESSI
(données 2001 à 2003) qui inclut deux questions spécifiques aux textiles techniques :
Question 1 : quelle part de votre chiffre d'affaires est consacrée aux textiles
techniques ?
Question 2 : pour quel usage ?
Figure 20 : Activité des entreprises françaises du textile dans le textile technique - Source : SESSI
Comme le mentionne la dernière remarque en italique, ces données sont à utiliser avec prudence dans
la mesure où il s’agit ici uniquement des entreprises réalisant 100% de leur chiffre d'affaires dans le
secteur des textiles techniques.
La cartographie a été réalisée par Développement et Conseil à partir de sa propre base de données
rassemblant 380 sociétés françaises spécialisées en textiles techniques et identifiées sur l’ensemble de
la France. Sept sources d’informations ont permis de construire cette première base qui se veut la plus
exhaustive possible.
Le poids de chacune des régions de France dans le secteur textile technique est représenté sur la carte
ci-dessous :
150
Figure 21 : Cartographie régionale des entreprises du textile technique en France - Source : Développement &
Conseil
Rhône-Alpes et le Nord Pas de Calais apparaissent comme les deux principales régions du textile
technique.
La Champagne Ardennes se positionne en 3e position.
Les régions Ile de France et Alsace se positionnent au même niveau, en 4e position.
Zoom sur le textile technique dans la région Nord/Pas de Calais : il existe 150 entreprises
spécialisées (tout au moins pour une partie de leur activité) dans les textiles techniques, employant
environ 9000 personnes. Le seul textile technique représente aujourd'hui 15 à 20% du chiffre d'affaires
du textile nordiste. Ces entreprises concernent l’ensemble des secteurs d’application.
La répartition des segments d’application actuellement abordés par les entreprises françaises du textile
technique est présentée ci-dessous.
200 60%
180
50%
140
40%
120
100 30%
80
20%
60
40
10%
20
0 0%
le
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al
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te
én
o
Am
Pr
France France%
Figure 22 : Répartition des segments d’application abordés par les entreprises du textile technique en France -
Source : Développement & Conseil 2005
Les cinq segments se détachant des 12 segments d’application, sur lesquels les entreprises françaises
du textile technique se focalisent le plus, sont par ordre décroissant l’industrie, le transport, les sports
et loisirs, le médical et l’aménagement maison.
Régionalement, les 4 régions leaders dans les textiles techniques en France présentent les spécialités
suivantes :
les régions Rhône-Alpes et Alsace suivent la tendance de la France en terme
de spécialisation d’applications.
Les 3 segments prioritaires dans la région Nord Pas de Calais sont également
l’industrie, les transports, l’aménagement maison. Si le « médical » arrive en
4e position, il est relativement loin derrière les 3 segments prioritaires.
Pour plus de visibilité, le graphe suivant se concentre sur les domaines d’application dont la part dans
la consommation n’excède pas 10%.
10,0%
Médical
9,0%
.
Aménagement Maison
Part dans la consommation française
8,0%
Protection individuelle
7,0%
Construction
6,0%
Agriculture
5,0%
Habillement
4,0%
Emballage
3,0%
Environnement
2,0%
Géotextiles
1,0%
Droite d'équilibre
0,0%
0,0% 2,0% 4,0% 6,0% 8,0% 10,0%
Part dans la consommation mondiale
Figure 24 : Répartition de la consommation en valeur de Textiles Techniques en France et dans le Monde en 2005
(en %) – Zoom sur les domaines à faible part
Certaines de ces plates-formes sont reliées entre elles par le r2ith ; elles sont dédiées à l’exploration de
marchés à valeur ajoutée et sont à la disposition des entreprises. Elles offrent ainsi des outils de veille
et de recherche. q
CENT - Lille
Maille 3D
et
tricotage
intégral -
Troyes
Conception
produit et
confectionnali
té - Cholet
Plateforme
d’impression
numérique sur
textile -
Mulhouse
150
METIS –
Bourgoin
Jallieu
Figure 25 : Localisation des plates-formes technologiques en France dans le secteur du textile et des textiles
techniques
Il faut signaler l’organisation régulière de manifestations sur ces plateformes, et notamment, sur le
créneau spécifique des textiles techniques, une convention d’affaires, le CITEXT (Convention
d’affaires Internationale sur les TEXtiles Techniques) organisée depuis 1997 à TROYES (10) avec les
professionnels de la filière. Le CITEXT favorise chaque année des rapprochements directs entre plus
de 200 entreprises (producteurs de textiles innovants comme utilisateurs).
Huit pôles d’appui régionaux ont été mis en place, chacun contenant une cellule d’animation. Une
personne de l’IFTH peut être contactée dans chacun de ces pôles.
Plusieurs pôles de compétitivité ayant vocation à développer le textile ont été labellisés en
juillet 2005.
TECHTERA (Rhône-Alpes)
Instituts/écoles : ITECH (Institut textile et chimie), INSA (Institut national des sciences de Lyon),
CPE Lyon (Ecole de Chimie Physique Electronique de LYON), Ecole Centrale de Lyon, Ecole
nationale supérieure des Mines de Saint-Etienne, ENS Lyon, ENSPG-INPG
Secteur/Filière/Thème :
Matériaux / Textile / Chimie
La stratégie du pôle présente trois points essentiels :
- arriver à un niveau d’activité homogène sur les différents segments d’application des textiles
techniques ;
- permettre la diversification des textiles traditionnels vers les textiles fonctionnels ;
- lutter par l’avance technologique contre l’arrivée des pays émergents sur ces marchés
UP - TEX (Nord-Pas-de-Calais)
Les trois grands groupes du secteur -Rhodia, Arkéma et Suez- se sont associés avec l’IFP, le CNRS, et
ont obtenu le soutien des collectivités territoriales, pour affirmer leur positionnement européen sur
cette thématique, présenter la vitrine de la chimie du futur et en faire bénéficier les autres filières
clients (plasturgie, transport, textile).
VEHICULE DU FUTUR
Région concernée : Alsace et Grand Est
Filière concernée : transports
Au sein du pôle Véhicule du Futur, un projet est consacré largement au textile. Il s’agit du projet
Dec'autex, consacré au décor intérieur automobile : Interface sensorielle et pièces multi-matières pour
le décor intérieur automobile et des moyens de transport. Le projet s'inscrit dans une dynamique de
rapprochement des filières textile et plastique automobile en région Alsace et grand Est. Il a pour objet
le développement de produits innovants et d'activités nouvelles autour de la réalisation de pièces
multi matières, combinant plastique et textile pour l'habitacle intérieur automobile et des moyens
de transport (menuiserie intérieure, tableau de bord, panneaux de bord, montant de baie, pavillon,
tablette arrière, appui-tête,...).
L'innovation concerne aussi bien la technologie que les aspects sensoriels et le confort de l'habitacle,
l'interface Homme/véhicule, l'ajout de fonctionnalités, la cohérence de décor entre divers
matériaux, et le design.
LE CONTEXTE DE LA CREATION
Historiquement bassin industriel textile, le Choletais rassemble une centaine d'entreprises aux activités
portant sur les biens de consommation destinés aux enfants de 0 à 12 ans. Elles constituent une base
industrielle forte, sur un marché international exceptionnel, mais fortement soumis à la concurrence
internationale. Le pôle entend ainsi mettre en œuvre une approche intégrée de l’ensemble des produits
destinés aux enfants. Confronté aux mutations liées à la mondialisation, le Choletais doit passer d’une
industrie de main d'oeuvre à une industrie cultivant les éléments de différenciation (design, ergonomie,
créativité, innovation) en concentrant des investissements structurants liés à l'enfant : formations
supérieures, incubateur et pépinière d'entreprises innovantes, accueil de la petite enfance…
L’AMBITION ET LA STRATEGIE
Multisectoriel, ce pôle veut fédérer autour d’une approche globale, économique, sociale et culturelle
de l’univers enfant, les différentes expertises (conception textile, designers du mobilier, ergonomes,
nutritionnistes) détenues par les acteurs locaux. L’objectif est de privilégier le développement des
fonctions situées en amont (innovation, marketing, veille technologique et consommateur) et en aval
(circuits de distribution, renforcement à l’export) de la production.
Elle sont majoritairement rattachées aux industries textiles (67%). Les autres entreprises du textile
technique interviennent soit en amont, soit en aval des industries textiles.
Commerce de gros,
intermédiaires
(J2); 18 Fabrication de produits
Industries des textiles
Autres; 40 (F22); 118
équipements
mécaniques
(E2); 20
Habillement, cuir
(C1); 22
Textile (F2): 248 entreprises, soit 67% du
total des entreprises
Chimie, caoutchouc,
plastiques
(F4); 24
Filature et tissage
Fabrication d'étoffes et (F21); 100
d'articles à maille
(F23); 30
Figure 27 : Répartition des secteurs d’appartenance des entreprises françaises identifiées sur la filière du textile
technique – Source Développement & Conseil
7
242 chiffres d’affaires sur 248 sont pris en compte, les autres n’étant pas déterminés
8
237 effectifs sur 248 sont précisés
du textile technique ont la possibilité de prendre en charge une part plus élevée des
investissements.
- Un taux de marge élevé, matérialisant une rémunération plus forte des capitaux de
l’entreprise. Ce ratio montre l’intérêt direct pour les actionnaires de s’intégrer dans les
entreprises abordant le marché des textiles techniques, plus que dans des sociétés textiles
traditionnelles.
Les indicateurs retenus sont les effectifs, le chiffre d’affaires, la rentabilité nette (résultats net/chiffre
d’affaires), le taux d’endettement (dettes à caractère financier/ressources durables), le taux
d’exportations (chiffre d’affaires à l’exportation /chiffre d’affaires total).
Rentabilités nettes
Taux d'exportations
Figure 32 : Positionnement relatif des performances des entreprises françaises du textile technique intervenant dans
le secteur de l’Industrie – Source Développement & Conseil
Taux d'exportations
Figure 33 : Positionnement relatif des performances des entreprises françaises du textile technique intervenant dans
le secteur du Transport– Source Développement & Conseil
Taux d'exportations
Figure 34 : Positionnement relatif des performances des entreprises françaises du textile technique intervenant dans
le secteur des Sports et Loisirs– Source Développement & Conseil
Rentabilités nettes
Taux d'exportations
Figure 35 : Positionnement relatif des performances des entreprises françaises du textile technique intervenant dans
le secteur des Sports et Loisirs– Source Développement & Conseil
Industrie
Transports
Aménagement maison
Construction
Protection individuelle
Agriculture Emballage
Géotextiles
Environnement
Poids économique
plus limité
Figure 36 : Positionnement relatif des performances des entreprises françaises du textile technique intervenant sur
les 13 segments d’application retenus– Source Développement & Conseil
Le secteur des transports présente un poids économique élevé mais une performance relativement plus
limitée.
Trois segments sont relativement moins bien positionnés :
o la construction
o l’agriculture
o la protection individuelle
Direction
Ressources humaines
R&D partagée
Produit
Logistique
R&D dédiée Production Logisique externe Commercialisation Services CREATION
approvisionnement
DE VALEUR
Produit
Logistique
R&D dédiée Production Logisique externe Commercialisation Services
approvisionnement
Produit
Logistique
R&D dédiée Production Logisique externe Commercialisation Services
approvisionnement
Activités de base
Figure 37 : Chaîne de la valeur analysée au cours des études de cas des entreprises françaises du textile technique –
Source Développement & Conseil
Les forces et les faiblesses détectables sur les différentes activités constituant la chaîne de la valeur des
entreprises spécialisées dans les textiles techniques, ont été abordées.
Cinq entreprises, représentatives du secteur des textiles techniques, ont été choisies pour réaliser ces
études de cas. Elles ont été sélectionnées dans une liste d’entreprises, validée par le Comité de
Pilotage, en fonction des segments sur lesquels elles proposent leurs produits. Les 5 entreprises ainsi
sélectionnées sont les suivantes, par ordre chronologique de réalisation des entretiens :
1- DOUNOR : Monsieur Willot (PDG) et Mme Hoyas (Responsable R&D)
2- PORCHER Industries : M. Jacques Porcheret (Responsable « BU Electronics »)
3- CHARGEURS Entoilage : M. Vossart (PDG)
4- FERRARI : M. Romain Ferrari (General Manager)
5- THUASNE : Mme Elisabeth Ducottet (Présidente9).
Parmi les entreprises de la liste restreinte, aucune spécialisée dans le secteur du transport n’a
souhaité nous recevoir dans le cadre de cette étude.
De part le caractère confidentiel des entretiens réalisés sur la chaîne de création de valeur,
les informations sont synthétisées.
Plusieurs moteurs au développement des entreprises du textile technique ont été identifiés au sein de la
chaîne de valeur. Ils sont retracés ci-dessous :
Par activités de soutien d’une part, à savoir :
o Direction
o Ressources Humaines
o Recherche & Développement partagée
Par étapes du process de développement d’un produit d’autre part :
o Logistique / approvisionnement
o Production
o Commercialisation
o Services.
a) Direction/stratégie
L’indépendance actionnariale est un atout important dans le développement des entreprises.
Elle permet en effet une prise de décisions libre et rapide, éléments essentiels dans un secteur
fluctuant.
La santé financière de l’entreprise est un moteur fort au développement de celle-ci. Le ratio
dettes/fonds propres est aujourd'hui l’un des premiers indicateurs analysés par les banques en
cas de volonté d’investissements. Il est donc important que celui-ci soit le plus faible possible
afin que la capacité d’auto–financement de l’entreprise soit importante.
Un des moteurs réside également dans le management de l’entreprise et dans son pilotage.
La mise en place d’une démarche qualité est un plus car témoigne souvent d’une bonne
organisation interne et externe. Le plan environnemental d'entreprise est un plus, sachant
que le secteur des textiles et plus spécifiquement des textiles techniques doit se préoccuper de
l’« environnement durable », de par les produits et matières premières utilisées.
b) Ressources Humaines
La polyvalence est un élément essentiel dans ce type d’entreprises.
La politique de formation interne et externe doit être volontariste, de manière à conserver
un important niveau de compétences techniques face aux compétiteurs internationaux,
asiatiques notamment. Un pourcentage important de la masse salariale dédié à la formation
sera plutôt moteur dans l’entreprise.
De même une politique d'intéressement favorable à l'ensemble des salariés, et des salaires
élevés vont permettre de pérenniser les employés et d’augmenter le savoir-faire et les
compétences.
Enfin, un des moteurs essentiel en matière de ressources humaines, et notamment au niveau
des ingénieurs, consiste à élargir les domaines de compétences dans les entreprises du textile
technique, à savoir embaucher des ingénieurs textiles mais aussi des ingénieurs
matériaux, électronique, biologistes, chimistes… qui vont permettre d’aller plus loin dans
l’innovation et le niveau de technicité des produits.
d) Logistique
Une relation étroite avec les fournisseurs est indispensable au développement de
l’entreprise.
Cette relation permettra de mettre en place un système d’approvisionnement performant et
des liens privilégiés pour l’innovation.
Une stratégie de marketing des achats peut être mise en place pour apporter réactivité et
flexibilité de par le maillage des usines et des centres de distribution à travers le monde.
Les systèmes informatiques de gestion globale des entreprises peuvent être des bonnes
solutions pour améliorer la gestion de l’intégralité de la logistique.
Enfin un spécialiste « logistique », commun à l’ensemble du groupe ou de la société pour
coordonner les transports et les optimiser, peut également être vu comme un moteur de
développement.
e) Production
L’assurance d’une qualité élevée et de la sécurité des produits, est un moteur important
pour le développement de ces entreprises. La qualité doit en effet être reconnue par l’ensemble
des clients, quelque soit leur localisation. Ainsi une gestion hebdomadaire de la non qualité est
nécessaire.
De même une flexibilité des lignes de production assure une certaine pérennité de
l’entreprise.
Un important savoir-faire, et la polyvalence des salariés amène plus de souplesse à
l’entreprise.
Une forte puissance financière permettant d'investir dans de nouveaux sites de
production ou commerciaux au plus près des implantations des clients, va bien sur être
un moteur de développement.
f) Commercialisation
Les moteurs de développement des entreprises interrogées au niveau de la commercialisation sont les
suivants :
Un recentrage vers une commercialisation en direct : une forte connaissance des produits
de la part des commerciaux est nécessaire ainsi qu’une écoute et une capacité de réponse face
aux demandes clients ;
Une présence commerciale forte sur les secteurs géographiques où l’entreprise exporte
est indispensable : la proximité du client est un des principaux facteurs clés de succès du
secteur ;
Enfin une importante connaissance technique des commerciaux s’avère également
prioritaire.
Les prévisions des ventes sont également importantes.
g) Services
Les services sont un des éléments clé du processus, permettant de favoriser le développement des
entreprises. Sont cités par exemple :
L’assistance technique à la mise en œuvre et à l'utilisation des produits et leur intégration dans
le processus de production du client: le conseil et l'expertise sont aujourd'hui l’un des points
de différenciation des entreprises européennes face à la concurrence mondiale ;
Une traçabilité parfaite des produits ;
Le respect des délais.
a) Direction/stratégie
Les fonds propres restent un élément limitant les investissements, et donc un frein au
développement des entreprises.
Le coût du change monétaire est aujourd'hui un frein majeur. En effet le dollar étant très
fluctuant, il fragilise la position des entreprises dont l’export est important.
b) Ressources humaines
Une difficulté réside dans le fait de trouver aujourd'hui de bons techniciens confection ayant
des compétences spécifiques pour les textiles techniques.
De nombreux investissements sont alors dans une politique de formation assurée en interne.
Le risque de volatilité des compétences est important du fait du niveau des salariés.
Un frein peut être cité pour les entreprises dont la R&D est exclusivement réalisée en France.
En effet celle-ci est alors de plus en plus éloignée des clients de l'entreprise : le point
d'amélioration sur lequel l'entreprise doit travailler est l'implantation de la R&D au sein des
différentes zones qu’elle a à travers le monde.
d) Logistique
Différents freins peuvent être cités dans l’étape de logistique :
L’absence de prévisions commerciales et mauvaise gestion des stocks (selon les segments
d’application il est en effet difficile de réaliser des prévisions de ventes ; citons par exemple le
secteur de l’électronique extrêmement fluctuant) ;
Des contraintes très fortes en approvisionnement du fait des exigences de certains
secteurs ; il est par exemple très difficile de s’approvisionner en fibres de carbone, fibres
nécessaires pour certaines applications dans le secteur des transports par exemple. Une
entreprise ayant des filières dans le monde va trouver des solutions alternatives plus
facilement ;
Des stocks de sécurité imposés par les clients, coûtant chers à l’entreprise ;
Un coût des matières premières parfois trop importants pour les produits à faible valeur
ajoutée (exemple : bâche de camion).
e) Production
f) Commercialisation
Un des freins de commercialisation réside dans le faible pouvoir de négociation dans certains
secteurs, plus particulièrement dans les secteurs fortement internationalisés comme
l’automobile.
La phase 3 de l’étude consiste à identifier dans le cadre d’une analyse prospective, les débouchés les
plus porteurs pour les textiles techniques afin de favoriser le développement des entreprises
concernées, mais également d’accompagner les nécessaires mutations de certaines entreprises vers des
activités à haute valeur ajoutée, non encore concurrencées par les pays à bas salaires. Il s’agit plus
précisément d’identifier les segments les plus porteurs, et/ou les plus stratégiques.
La méthodologie utilisée pour réaliser cette phase englobe deux enquêtes : une montante et une
descendante. L’objectif de ces deux phases d’enquêtes a consisté à faire émerger de l’offre et de la
demande les possibilités de débouchés les plus porteurs pour la filière des textiles techniques en
France.
L’analyse effectuée dans cette synthèse porte uniquement sur les textiles techniquesVII tels que définis
en début d’étude avec le Comité de Pilotage. Les conclusions ne portent que sur l’utilisation des
textiles techniques dans chacun des douze segments d’application de la décomposition retenue par le
Comité de Pilotage et largement utilisée par la profession. Ces conclusions ne peuvent en aucun cas
être associées à l’ensemble du secteur textile.
De plus, ces segments sont traités dans leur globalité, comme des ensembles homogènes de marchés
visés par les entreprises du textile technique. Et ce, même si ces marchés peuvent être très hétérogènes
entraînant ainsi parfois le positionnement de certaines niches ou micro niches susceptibles de porter
des innovations fortes au sein de segments considérés comme peu attractifs dans leur globalité.
La hiérarchisation des marchés a été réalisée à partir d’une approche atout/attrait. Elle permet de
prendre en compte à la fois les caractéristiques des segments de marché et les performances des
entreprises françaises proposant des textiles techniques à destination de ce segment de marché.
Illustration des facteurs clés de succès de leaders internationaux sur les segments de marché :
12 entreprises de dimension internationale et ayant une position parmi les leaders dans un segment
d’application ont été contactées. Les entretiens avaient pour objectif d’identifier les éléments clés qui
leur semblait les plus importants pour se développer au sein du segment.
Médical Industrie
Construction
Environnement Transports
Habillement
Aménagement
maison
Attraits faibles
du segment
d'application
Figure 38 : Hiérarchisation des débouchés du textile technique au regard des performances des entreprises
françaises intervenant dans le secteur – Source Développement & Conseil
Figure 39 : Echelle dynamique et prospective retenue pour les croissances annuelles mondiales
L’industrie
L’industrie s’avère être un secteur porteur de débouchés pour les textiles techniques. Ce secteur est
très hétérogène, il est composé d’une multitude de micro-marchés. Ce secteur est globalement en
croissance soutenue (taux de croissance annuelle estimé à 4.4% entre 2005-2010IX), mais nombre de
ses niches connaissent des croissances à deux chiffres. De plus les spécificités et la taille des marchés
constituent deux barrières à l’entrée du marché européen pour les producteurs asiatiques (voire est
européens). Les difficultés d’approche, technologiques, normatives, contextuelles, sont en effet
fortement contraignantes pour ce type de concurrence.
Concernant les thématiques R&D, les axes suivants peuvent être cités en exemple comme prioritaires :
y La recyclabilité des filtres ;
y L’électronique polymère : le remplacement du silicium par des polymères organiques dans la
conception de puces électroniques qui permettra de s’affranchir des contraintes de salles
blanches ;
y La récupération d’énergie et les substrats souples ;
y La protection contre les hautes températures et contre les agressions extérieures (poussières,
huiles…) pour permettre des interventions robotiques dans des milieux hostiles ;
Les transports
La présence d’une industrie forte Française (aéronautique, aérospatiale, automobile et pneumatique…)
et des centres d’expertises qui lui sont associées constituent un avantage pour les industriels textiles
qui y trouvent à la fois des débouchés et des partenaires de R&D.
Le secteur dans son ensemble est en forte croissance en terme de volumes. Toutefois, la pression des
coûts qui régit ce secteur freine cette croissance en terme de valeur (taux de croissance annuel estimé à
3.4% entre 2005-2010X).
Au cours des enquêtes réalisées, les industriels des textiles techniques annoncent pouvoir offrir des
solutions compétitives au regard des enjeux majeurs des secteurs des transports : légèreté, sécurité,
développement durable (en particulier la recyclabilité). Ils participent à quatre types de
fonctions majeures dans les transports :
y Confort : par exemple l’isolation phonique de l’habitacle assurée par les différents
revêtements textiles, ou la filtration de l’air intérieur ou des gaz d’échappement.
y Sécurité : outre les traditionnelles ceintures de sécurité ou autres airbags, les textiles
techniques permettent une protection contre le feu ou les hautes températures.
y Structure : développement des renforts textiles et des composites.
y Fonctionnement : ce segment se rapproche de celui de l’industrie dans la mesure où il s’agit
d’éléments textiles qui entrent en jeu dans le fonctionnement des différents systèmes
d’entraînement du mouvement, comme les courroies de distribution ou de transmission, les
pneumatiques, les tuyaux. Ce sont souvent des trames textiles qui interviennent en renfort
de produits caoutchoutés.
Quelques exemples de débouchés dans le secteur automobile à plus ou moins long terme :
o La filtration haute température peut apparaître comme un enjeu des années à venir au
travers de son application dans les pots catalytiques.
o Les pneumatiques apparaissent comme un segment porteur, demandeur d’innovation,
aux perspectives de croissances soutenues du fait des impératifs d’allègement, de
sécurité et de renforcement des produits.
o Le développement de procédés de réalisation de formage 3D d’articles textiles non
tissés pour remplacer des mousses, essentiellement pour des applications de
rembourrage, constitue également un débouché du secteur automobile.
o De même que l’insertion de fibres optiques dans les tissus traditionnels pour la
réalisation de marquages lumineux dans l’habitacle à faible consommation d’énergie.
A long terme (5 à 10 ans) et d’après les experts du domaine, le nombre de m² de textiles techniques
utilisés aujourd'hui dans une voiture aura doublé (20m² de textiles techniques de toutes sortes utilisés
aujourd'hui dans un véhicule).
L’exemple d’un leader dans le secteur des transports : Langendorf Textil (Allemagne)
Cette entreprise allemande dispose d’une forte expérience en tant que fabricant d’étoffes (volumes
textiles) pour l’industrie automobile.
Les principales forces de l’entreprise qui ont abouti à sa réussite internationale sont :
- Pour travailler avec les équipementiers automobiles, l’entreprise joue sur son expérience en
tant qu’industriel du textile mais aussi sur sa complémentarité technologique entre ses
compétences textile et sa connaissance des techniques du plastique, matière très répandue
dans le secteur automobile
- L’entreprise se positionne sur de nombreux autres secteurs d’activité, l’emballage, le
secteur médical, l’environnement, les vêtements pour la mode. Il est difficile pour les
industriels du textile de travailler uniquement sur le secteur de l’automobile.
- Des moyens R&D importants du fait des exigences des constructeurs automobiles.
- Des ingénieurs d’application dédiés à la commercialisation.
Le médical
Globalement, le secteur médical est l’un des domaines d’application pour lesquels le taux de
croissance de l’utilisation des textiles techniques est le plus élevé (taux de croissance annuel estimé à
4.3% entre 2005-2010XI). Dans ce secteur, de nombreux liens existent entre les industriels, les
laboratoires spécialisés et les universités, la France se positionne fortement sur ce type de produits
innovants.
Les biotextiles
Les entreprises des bio-textiles intégrant l’ensemble de la chaîne de valeur, l’offre en bio-textiles
s’intéresse aux pathologies à forts besoins non satisfaits. Les industriels du segment des bio-textiles
fabriquent des familles de produits avec un haut degré d’innovation. Ils sont en recherche de
propriétés nouvelles pour proposer aux patients de nouvelles solutions thérapeutiques.
Les thématiques prioritaires à moyen et long terme sont entre autres les suivantes :
- Le comportement biologique du bio-textile dans l’organisme ;
- La biodégradabilité visée par de nombreux travaux de recherches
- La recherche de polymères biocompatibles et biorésorbables,
- Les techniques d’encapsulages (antibiotique sur fibre),
- Les greffages moléculaires.
En France, ce sont les biotextiles qui sont les plus forts vecteurs de croissance ; cette croissance
estimée concerne moins les linges hospitaliers ou les dispositifs de soins dont la maturité est plus
avancée.
Points généraux
Du fait de son caractère « grande consommation », la demande émanant de l’utilisateur final reste trop
diffuse pour être réellement force d’innovation. Le facteur clé de succès de ce secteur reste la
productivité. De nombreux freins doivent être pris en compte et font de ce secteur une zone de
dilemme :
- Les volumes de production sont importants ;
- Un passage obligé par les distributeurs organisés ;
- Des marges très réduites et donc un risque pour l’industriel de voir son innovation partir en
Chine avant le retour sur investissement ;
Actions envisageables
Les industriels, malgré une importante part de technicité dans les textiles fabriqués et utilisés, ont du
mal à investir dans la chaîne de l’innovation. En effet ce marché est un marché de gros volumes pour
lequel les innovations sont rapidement reprises par la concurrence internationale, limitant le retour sur
investissement.
Il apparaît donc difficile aujourd'hui de voir le segment des sports & loisirs comme un secteur
porteur aux débouchés importants.
Cependant du fait de ses atouts forts, il peut intéressant de soutenir ce segment dans deux
directions :
- Aider au dépôt des brevets dans le cas d’une innovation technique ;
- Favoriser la production industrielle une fois l’innovation validée.
L’exemple d’un leader dans le secteur des sports et loisirs : Gore & Associates (Etats-Unis)
Selon l’entreprise, les principales forces de l’entreprise leader dans le secteur des sports et loisirs ayant
abouti à sa réussite internationale sont :
- Imposer son nom aux yeux du grand public qui oriente ses pulsions d’achat sur une notoriété
plus que sur un avantage technique.
- Aller au-delà de la vente classique : accompagner d’une part les partenaires industriels
utilisateurs et d’autre part les vendeurs des produits à travers notamment les actions suivantes :
o Formation des vendeurs des principaux distributeurs de la gamme en expliquant les
avantages des produits intégrant la technologie,
o Accompagnement des industriels jusqu’aux étapes de fabrication des produits. Un
cahier des charges stricte est à respecter pour tout industriel utilisateur de la marque,
o Avant tout lancement d’un produit, test des prototypes par des clients (par exemple
dans un centre d’expertise, en Allemagne) pour valider ou non la conformité du
produit avec le standard de qualité du groupe.
- Avoir une stratégie de « contamination » de la marque multisectorielle (Protection
individuelle, Industrie, secteur médical, Automobile…).
Segments à dilemme
Les segments à dilemme sont regroupés dans le cercle en tirets. Ce sont les segments d’applications
dont les atouts et les attraits sont de part et d’autre du centre de la matrice.
Il s’agit des segments suivants :
o Agriculture
o Protection individuelle
o Environnement
o Construction
o Emballage
o Géotextiles.
Ces segments d’application sont autant de cas particulier à étudier de manière à hiérarchiser les
segments ou sous segments à prioriser et ceux à considérer moins prioritairement.
L’agriculture
Points généraux
Le secteur de l’agriculture est caractérisé par des produits à très faible valeur ajoutée. C’est un secteur
où les utilisateurs attendent peu d’évolutions en terme de technicité ou fonctionnalités des textiles
techniques. Les industriels du textile technique doivent être force de proposition pour faire accepter de
nouveaux produits. La principale évolution envisageable réside dans le développement et l’utilisation
de fibres naturelles. Cependant le rapport coût de production / produit reste encore beaucoup trop
élevé par rapport aux produits intégrant des fibres synthétiques. D’autre part du fait de l’offre actuelle
peu technique, la concurrence venant des pays à faible coût de main d’œuvre peut proposer des
produits similaires et à moindre prix. Le caractère volumineux de ces produits n’est plus une barrière à
cette concurrence. Les nouveaux pays producteurs de textiles arrivent sur le marché français des agro-
textiles avec des produits à plus bas prix et à qualité technique équivalente. Enfin la concurrence
arrivant des pays de l’Est de l’Europe s’est relativement bien installée face aux entreprises françaises.
Le taux de croissance de ce secteur reste modéré au regard de ceux affichés par les autres domaines
d’application (taux de croissance annuel estimé à 3.9% entre 2005-2010XIII).
Actions envisageables
La faible valeur ajoutée des agro-textiles cumulée à une évolution limitée en terme de technicité et
fonctionnalités, font de ce segment un segment fortement concurrencé par les pays à faible coût de
main d’oeuvre et peu porteur de débouchés (en dehors des produits fortement techniques qui restent
marginaux). Dans ce contexte, il apparaît difficile de favoriser le développement du segment de
l’agriculture.
La protection individuelle
Points généraux
Ce segment constitue le principal débouché pour les fibres haute performance aux propriétés
spécifiques, mais un petit marché en volume. Le taux de croissance de ce segment d’application
compte parmi les plus élevés de l’ensemble du secteur des textiles techniques (taux de croissance
annuel estimé à 4.0% entre 2005-2010XIV). Orienté sur deux marchés essentiellement, le marché
industriel d’une part et les marchés administratifs d’autre part (armée, pompiers, gendarmerie,
police…), ce segment offre des produits de plus en plus techniques incorporant sans cesse de
nouvelles fonctions. Ainsi ce secteur concentre d’importants efforts de mise au point de nouvelles
fibres, de nouveaux matériaux, de nouvelles performances et de nouveaux procédés. L’activité de
recherche sur ce secteur se trouve donc au coeur des problématiques globales de recherche sur les
textiles techniques. Elle concerne les industriels producteurs de textiles techniques et les centres de
compétences. Malgré ces efforts de recherche, deux freins majeurs existent au développement de ces
textiles techniques dans les deux marchés cités :
- Le marché administratif fonctionne sur appel d’offre. Or l’ouverture des marchés publics
européens ne favorise pas les sociétés françaises dans la mesure où elles sont rarement les
moins chères.
- Le marché industriel : le développement des équipements de protection pour l’industrie est
directement corrélé à l’activité de celle-ci. Or la tendance actuelle est à la réduction de
l’industrie lourde en Europe occidentale.
Enfin malgré la qualité technique des produits proposés et la réactivité des entreprises françaises, les
investissements en R&D sont souvent importants et difficiles à réaliser pour une entreprise seule face
aux problématiques techniques complexes.
Actions envisageables
Une faible performance et un poids économique limité caractérisent les sociétés françaises spécialisées
en textiles techniques pour protection individuelle. Ces caractéristiques plutôt négatives sont
contrebalancées par des produits à très forte technicité et un développement continuel de leurs
fonctionnalités. C’est pourquoi il peut être intéressant de favoriser ce segment en terme de
soutien, notamment en essayant de lever les 2 freins majeurs au développement de ce secteur :
- l’accès aux marchés administratifs fonctionnant sur appel d’offres et ne favorisant pas les industriels
français ;
- un lien plus étroit avec l’industrie lourde européenne.
L’environnement
Points généraux
Ce segment applicatif est celui dont l’essor est le plus manifeste. Ces taux de croissance sont les plus
élevés : taux de croissance annuel estimé à 6.9% entre 2005-2010XV. Les textiles à destination des
applications environnementales correspondent à des besoins transversaux. Ils permettent, par exemple,
la filtration, l’absorption, la captation de polluants, la dépollution ou mettent en avant des propriétés
barrières.
Deux thématiques aujourd'hui en cours de développement peuvent illustrer les enjeux :
- Les tissus étanches pour le stockage de gaz et de produits chimiques ou pour le traitement des
eaux usées. Pour ce type de produit, l’enduction du tissu définira l’usage final du produit en
apportant les propriétés techniques recherchées par l’utilisateur.
- Les barrages anti-pollution : les confectionneurs de barrages sont à la recherche de tissus plus
légers qui gardent toutes leurs performances notamment en terme de résistance.
D’autres produits viennent caractériser le secteur de l’environnement : notamment les non tissés pour
l’absorption des nappes de pétroles en mer. Les confectionneurs recherchent constamment de
nouvelles enductions pour ajouter des propriétés supplémentaires au produit final, améliorer la
résistance aux hydrocarbures et aux agents polluants et faciliter le nettoyage après usage.
A plus long terme, tous les textiles techniques intégrant des fibres naturelles, et quels que soient
leurs segments d’application final, constituent des débouchés importants et porteurs pour les
entreprises du textile technique dans le segment de l’environnement.
Actions envisageables
Malgré un faible poids économique (sans doute expliqué par la transversalité du segment) et des
performances économiques limitées, le segment de l’environnement reste un segment à encourager.
En effet, du fait de l’important poids du développement durable, en particulier dans la politique
européenne, les débouchés de ce segment sont importants à long terme et ne doivent pas être
délaissés.
La construction
Points généraux
Le textile est considéré aujourd'hui comme le 5ème matériau de construction, grâce notamment à des
propriétés mécaniques égales, ou parfois supérieures, au bois, au béton, à l'acier et au verre. La
maturité technologique du secteur est à prévoir prochainement. Ce secteur connaît un taux de
croissance élevé (taux de croissance annuel estimé à 5.0% entre 2005-2010XVI) dû à la fois à
l’augmentation de l’utilisation des matériaux composites ou textiles dans la construction, mais aussi à
la mise en place d’importantes politiques de grands travaux dans les pays en voie de développement.
A plus long terme les potentialités plus complexes (tels que le développement de media
communicants) seront étudiées. Ces développements nécessiteront un meilleur référencement des
solutions textiles, et une diminution des barrières psychologiques.
La même contrainte que dans le secteur des transports peut être constatée :
A savoir celle des normes et qualifications relatives au bâtiment strictes et impératives. La première
barrière à lever est donc celle de la certification. De plus les problématiques de non uniformisation de
ces normes et qualifications s’avèrent très contraignantes et coûteuses pour les industriels textiles
ayant une dimension internationale. Citons également la contrainte spécifique à ce secteur : celle des
habitudes de travail et la difficulté de faire référencer et prescrire un nouveau produit.
Positionnement des experts du domaine : ils prédisent à ces solutions textiles un développement
soutenu du fait de leur mise en œuvre facile, de leurs propriétés mécaniques intrinsèques et de la
possibilité de les traiter efficacement contre le feu. Les non-tissés sont particulièrement appréciés pour
les applications d’isolation (facilité de mise en œuvre, traitement non feu mais aussi faible coût).
Actions envisageables
Malgré un poids et des performances économiques limitées du segment de la construction, sans doute
expliqués par la difficulté de se faire reconnaître dans ce secteur d’activité, par les faibles marges de
négociation, et par les réglementations lourdes à respecter, ce segment reste un segment porteur
d’innovations pour lequel les efforts de développement sont importants et doivent le rester.
En le soutenant, ce segment arrivera rapidement à maturité et les textiles techniques
remplaceront de plus en plus les autres matériaux de construction.
L’emballage
Points généraux
Le taux de croissance de ce secteur reste modéré au regard de ceux affichés par les autres domaines
d’application (taux de croissance annuel estimé à 3.9% entre 2005-2010XVII). Toutefois, le segment de
l’emballage est un segment de niches, certaines peuvent présenter de très forts taux de croissance. Les
produits associés à ce segment restent majoritairement peu techniques. Les nouvelles applications
développées actuellement dans ce secteur, seule perspective de développement, se font essentiellement
à partir des non-tissés. Citons par exemples :
- les non-tissés pour l’emballage alimentaire et ses applications en sécurité alimentaire ;
- les non-tissés pour l’emballage de luxe, essentiellement pour un effet décoratif.
Actions envisageables
Avec un poids économique relativement faible pour les textiles techniques, l’emballage n’est pas
un secteur à fort débouchés dans les textiles techniques.
En effet ce segment cumule deux éléments qui auront du mal à contrebalancer le faible poids
économique :
- un manque évident de technicité des produits nécessaires dans l’emballage ;
- un marché de niches pour les emballages pouvant conserver un aspect quelque peu technique
(sécurité alimentaire par exemple).
Les géotextiles
Points généraux
Ce secteur est l’un des tout premiers en terme de croissance. Les géotextiles présentent un taux de
croissance annuel estimé à 5,3 % entre 2005-2010XVIII. La France a toujours été précurseur sur ce
secteur, avec à son origine de nombreux centres de recherche compétents et spécialisés. Les ¾ des
produits de ce secteur sont de technicité limitée, arrivés à maturité et souvent à faible valeur ajoutée, le
secteur des géotextiles comporte peu de débouchés porteurs. Le risque existe de voir les sociétés
spécialisées dans les géotextiles se délocaliser à proximité des centres de production et de recherche.
Enfin, ce secteur étant largement lié au génie civil et à la politique des grands travaux, les industriels
textiles en France souhaitent un soutien des institutionnels dans leur politique de R&D. Une des
solutions pour ces industriels seraient de délocaliser leur production vers des pays à fort
développement des infrastructures (pays de l’Est ou Chine). Des évolutions pour le ¼ des produits
restant peuvent cependant encore créer quelques débouchés : citons par exemple l’insertion des
capteurs de mesures dans les géotextiles.
Actions envisageables
Le désengagement et la disparition progressive des centres de compétences précurseurs des géotextiles
en France, une politique relativement faible de grands travaux, et la faible valeur ajoutée de ces
produits, font de ce segment un segment peu porteur de débouchés.
L’exemple d’un leader dans le secteur des Géotextiles : Bonar Technical fabrics (Belgique)
Les principales forces de l’entreprise qui ont abouti à sa réussite internationale sont :
– Un département dédié à la R&D et à l’amélioration des produits pour le développement
de nouvelles propriétés ;
– Une production de fibre polypropylène intégrée et une activité qui se positionne sur les tissés
et les non tissés ;
– Des investissements financiers importants pour garder un parc de machines fortement
performant et une équipe de haut niveau ;
– Un positionnement très large sur des secteurs diversifiés comme les agro-textiles,
l’industrie, l’emballage et l’automobile ;
– Une écoute permanente des demandes et des besoins des clients afin de cibler les
opportunités de marché pour innover sur les produits à plus fort potentiel.
Néanmoins, même si ces deux segments apparaissent pour les industriels du secteur moins attractifs
que les dix autres, les innovations ne doivent pas être freinées et une approche ouverte doit être
adoptée en cas d’opportunité.
Les Transports sont rangés sous le secteur Industrie. Quant au Médical, il est associé à une priorité de
recherche majeure intitulée « produits pour la performance humaine ».
Il faut noter que si Industrie, Transports et Médical semble être convergents avec la classification des
priorités issues de l’étude, les raisons de la classification favorable européenne de la Construction, des
Géotextiles et de l’Emballage ne s’appliquent pas forcément aux entreprises françaises du textile
technique. En effet, le présupposé de cette classification européenne est une forte demande asiatique.
Le présupposé de notre analyse est le dynamisme de la demande, avec une pondération positive si la
demande française offre du potentiel. Cela évite d’aboutir à une classification où seuls les leaders
pourraient se positionner parce qu’ayant la taille, l’organisation et les moyens suffisamment matures
pour organiser tous leurs développements vers le grand export.
Certains constats sont à prendre en compte pour faciliter la mise en place d’actions à destination des
industriels du textile technique. En effet, les industriels du textile technique en France doivent faire
face à de multiples freins, dont :
La mise en place d’actions par les partenaires de la filière des textiles en France, publics et privés, et
les industriels doit aussi prendre en compte quelques caractéristiques essentielles du secteur :
¾ L’industrie des textiles techniques est composée d’une majorité de PME n’ayant pas, de
l’aveu des industriels, les ressources suffisantes pour une activité interne intense de
R&D.
¾ L’industrie des textiles techniques est composée de nombreux marchés de niches aux
problématiques parfois très distinctes, imposant une grande ouverture sur les besoins
des clients et rendant indispensables les collaborations entre les fournisseurs de matières
premières, les industriels du textile technique, les fabricants de machines et les
industriels utilisateurs.
Deux enjeux majeurs pour la formalisation de proposition d’actions ont été identifiés :
1- Les entreprises du textile traditionnel peuvent être incitées à se développer sur les textiles
techniques.
2. Axe 2 : Accompagner les mutations de la filière des textiles techniques. Cet axe
comprend trois types d’actions :
Agir sur la
Recherche
Développement
Axe 1 : Informer
Toutefois, cette information s’adresse avant tout aux entreprises du secteur des textiles non techniques
devant aborder les différents marchés des textiles techniques.
Un objectif de moyen terme pourrait être globalement d’augmenter la part des textiles techniques au
sein des textiles français. On pourrait ainsi viser un doublement de cette part, soit passer de 17%
actuellement à 34% dans le futur, pour se positionner au même niveau que les pays leaders européens
(cette part est de 30% au Royaume Uni et de 40% en Allemagne)
La problématique
Le secteur textile répond à une logique de segmentation de plus en plus marquée. Au sein des textiles
techniques, 12 segments d’applications sont généralement considérés. Chaque segment conduit à des
natures de clientèles différentes et à des contraintes spécifiques. Cette segmentation diminue la
lisibilité des marchés pour les industriels français du textile.
Parallèlement, les marchés du textile technique font face à une hausse de la concurrence internationale.
Cette concurrence conduit à voir apparaître de nouveaux compétiteurs modifiant sans cesse les règles
de la concurrence.
Une information objective des entreprises françaises du textile permettra aux dirigeants d’entreprises
de se positionner, voire de se repositionner, sur les segments de marché les plus favorables à moyen et
long termes.
L’information diffusée devra être actualisée afin de prendre en compte les évolutions rapides de ces
marchés, d’identifier très tôt de nouvelles offres à proposer et d’anticiper les modifications de la
concurrence.
Une comparaison des résultats entre entreprises du textile technique et entreprises du textile non
technique favorable aux spécialistes du textile technique
192 entreprises de plus de 20 salariés intervenant dans les textiles techniques ont été intégrées au sein
de l’Enquête Annuelle auprès des Entreprises (EAE) de 2003.
Les entreprises du textile proposant une offre de textile technique présentent des résultats plus
favorables.
En effet, si seulement 17% des entreprises proposent des textiles techniques, elles représentent 27% du
chiffre d’affaires du secteur et près de 40% du résultat du secteur textile.
Dans les entreprises du textile technique, la création de valeur profite aussi bien aux salariés, qu’aux
entreprises et aux actionnaires.
Proposition d’action 1
On peut inciter les entreprises du textile à s’orienter vers les textiles techniques afin d’augmenter
significativement la création de valeur du textile au niveau français du fait des ratios de performances
supérieures des entreprises du textile technique.
L’analyse des débouchés des textiles techniques au regard des performances des entreprises
françaises du textile technique peut conduire à orienter leurs activités vers certains segments
d’application plus porteurs
Médical Industrie
Construction
Environnement Transports
Habillement
Aménagement
maison
Attraits faibles
du segment
d'application
Pour chaque segment d’application, un élément de représentation de la croissance est présent sur la
matrice.
.. < 3,49
5,0 < ..
Proposition d’action 2
On peut inciter les entreprises françaises du textile, intégrant celles du textile technique, à s’impliquer
sur les segments de marchés prioritaires et porteurs pour le textile technique :
- marchés en forte croissance mondiale pour les textiles techniques, comme le géotextile, la
construction ou l’environnement.
A noter que les autres segments ne doivent pas être ressentis comme non porteurs, certaines
applications étant susceptibles d’offrir des niches à débouchés élevés.
Les organismes de soutien existants ayant une présence significative sur les textiles traditionnels
pourraient être largement porteurs de ces actions (IFTH, représentations professionnelles telle l’UIT,
associations telle Clubtex, mais aussi des associations regroupant des partenaires locaux comme le
Club Textile Intégral mis en place en 1997 en Champagne-Ardenne sur décision de l’Etat).
Les propositions d’actions de l’axe 1 pourraient par exemple conduire à renforcer ou initier des actions
visant :
Les entreprises déjà positionnées sur les textiles techniques sont mises au cœur des actions proposées
pour accompagner les mutations de la filière. Ces actions permettent d’agir directement sur la chaîne
de création de valeur des entreprises industrielles du textile afin de leur permettre de créer et conserver
des avantages concurrentiels durables.
Afin d’accompagner les mutations de la filière des textiles techniques, les éléments composants la
chaîne de création de valeur des entreprises du textile devront évoluer.
Les éléments de la chaîne de création Agir sur la R&D
de valeur des entreprises du textile Agir sur la production
modifiés à terme par les propositions
Agir sur l’organisation
d’actions
Direction
Activités de soutien
Ressources humaines
R&D partagée
Activités de base
Figure 42 : Les mutations de la chaîne de création de valeur des entreprises du textile technique
Ces actions s’adresseront prioritairement aux entreprises ayant déjà une activité significative au sein
des textiles techniques.
Un objectif de croissance national des entreprises proposant déjà des textiles techniques pourrait être
fixé à partir du taux de croissance de la consommation des marchés des textiles techniques.
Le taux de croissance moyen de la consommation mondiale des textiles techniques est de 3,3% en
moyenne, allant de 2,8% en Europe et en Amérique à 4,1% en Asie.
Sur le moyen terme et en ne prenant pas en compte les tendances de croissance de la production de
textile technique en France, on pourrait a minima fixer comme ambition un taux de croissance de 4%
pour les entreprises françaises intervenant déjà dans la production de textile technique.
R&D partagée
Activités de base
Figure 43 : Les éléments de chaîne de valeur modifiés par les propositions d'actions sur la R&D
Description de la problématique
Les facteurs clés de succès identifiés au cours de l’étude positionnent la Recherche Développement
comme une composante indispensable à la pérennité des entreprises du textile technique. Ce constat
est unanimement partagé par l’ensemble des acteurs du textile technique.
Au-delà de ce constat souvent affirmé, la R&D au sein des textiles techniques couvre deux
problématiques distinctes :
- Il faut pouvoir être organisé pour déposer, protéger et valoriser les brevets
Les actions devront s’orienter vers les deux maillons pouvant faire émerger des innovations
industrielles :
- les structures de recherche
Le soutien aux structures publiques de recherche et développement, en insistant sur l’intérêt de liens
directs avec les industriels et de la prise en compte de leurs besoins à court terme après les avoir
définis
- les entreprises
Le soutien au travail collaboratif de recherche entre entreprises, et entre centres de recherche et
entreprises, favorisant directement la multidisciplinarité et la transversalité.
Le soutien aux travaux de recherche au sein des entreprises par l’intégration ou l’embauche en leur
sein d’ingénieurs généralistes et/ou chercheurs.
Parallèlement, la valorisation et la protection de l’innovation devront être soutenues par une politique
de brevets.
L’analyse des besoins et l’innovation permanente doit être appréhendée par les industriels et les
centres de recherche comme un critère essentiel pour trouver de nouveaux relais de croissance.
Les enjeux au niveau national liés à la réalisation des actions « agir sur la R&D »
Un avis unanime des industriels leaders du textile technique positionnant la R&D comme une
composante indispensable de leur réussite
Les industriels du textile technique contactés cherchent à augmenter la technicité des produits Français
afin de ne pas être concurrencés par les pays à faible coût de main d’oeuvre. Pour cela, un effort de
R&D important est réalisé. Cette R&D passe en partie par les points suivants :
y une proximité des clients,
y une proximité des fournisseurs,
y un mixage des compétences internes de l’entreprise, à savoir par exemple ingénieurs
matériaux, électroniques, biologistes, chimistes,
y des collaborations avec des universités ou des centres de R&D.
Les industriels leaders se donnent les moyens de réaliser leur R&D, à savoir des hommes dédiés
entièrement à cette activité, des équipements (salle d’essais), des budgets spécifiques. Des aides
publiques (acteurs institutionnels) ou privées (partenaires industriels) sont souvent mobilisées pour
multiplier les travaux de recherche.
Deux niveaux de recherche et d’innovations sont souvent distingués au sein des entreprises :
y Les développements industriels à court terme visant l’optimisation de l’existant par
amélioration des technologies, des procédés, et passant par :
• une forte collaboration avec les partenaires industriels associant les supports
techniques des fournisseurs et les fabricants de machine.
y Une recherche prospective à plus long terme assimilant autant que possible les
problématiques « textile » à des problématiques « matériau », et passant par :
• des liens avec des universités ou des centres de recherche, afin d’y puiser les
compétences complémentaires sur un sujet ou projet précis,
Proposition d’action 3
Il faut inciter à embaucher des ingénieurs généralistes et/ou des chercheurs au sein des entreprises et
les encourager à déposer des brevets, l’innovation et la R&D étant au centre des moteurs de
développement des entreprises du textile technique, qu’il s’agisse du produit textile mais également
des machines textiles.
En Allemagne :
En Belgique :
Au Royaume-Uni
Cette identification doit toutefois être élargie pour répondre au besoin de collaboration transversale.
En effet, les textiles techniques sont de plus en plus abordés en tant que matériaux, conduisant à
élargir les partenariats de recherche vers les activités en amont (chimie et matériaux principalement) et
aval (en fonction du domaine d’application). Il s’agit de décloisonner la filière. Pour développer des
textiles techniques, le fabricant de fibres, le filateur, le tisseur, l’ennoblisseur sont parties prenantes à
tous les niveaux dans l’élaboration d’un textile technique qui doit répondre à un cahier des charges
bien précis.
- les aides au transfert de connaissance, en organisant par exemple des rencontres ou bourses
de transfert de technologie comme l’a fait l’Anvar.
- la mise à disposition de matériel spécialisé dédié à des secteurs spécifiques : par exemple
par le recours à des Centres Régionaux d'Innovation et de Transfert de Technologie
(CRITT) spécialisés sur les secteurs visés et offrant des équipements de tests ou de
certification.
Proposition d’action 4
Il faut mobiliser les compétences des centres de recherche nationaux et internationaux afin d’enrichir
l’approche textile d’une approche matériaux et dans les disciplines connexes aux secteurs visées
(biologie pour le médical, électronique pour les transports, …).
Les industriels des secteurs utilisateurs expriment des besoins qui orientent la R&D des
entreprises du textile technique
De l’avis des industriels, le processus d’innovation a considérablement évolué. En quelques années, il
est passé d’un processus où le producteur déterminait seul les caractéristiques de ses matériaux, à celui
où le client final impose des exigences précises pour satisfaire le marché.
De fait, les industriels des segments utilisateurs font remonter un ensemble de besoins orientant les
innovations. Au sein des segments de marché sur lesquels le tissu économique français est déjà bien
positionné, certains exemples matérialisent des axes à poursuivre :
La diversité des disciplines des ingénieurs permet de multiplier les potentialités d’innovation dans la
technicité et les fonctionnalités des produits si on intègre de manière transversale ces disciplines. La
concrétisation des travaux de recherche passe par une forte collaboration entre les industriels du
textile, les fournisseurs de matières premières, principalement des chimistes, et les utilisateurs des
secteurs visés.
Cette collaboration facilitera l’obtention des certifications indispensables pour aborder les différents
segments de marchés en intégrant très en amont les contraintes de normalisation.
La mise en œuvre de projets R&D pourrait se déployer sous plusieurs déclinaisons géographiques : au
niveau européen et au niveau national :
Au niveau européen, à travers le programme cadre PCRD et l’éventuelle mise en place d’un cluster
Eurêka dédié aux textiles techniques (CLATEX). Les thématiques de recherche issues des secteurs les
plus porteurs du textile technique peuvent rencontrer le soutien des priorités thématiques européennes
arrêtées dans les objectifs de la plateforme technologique européenne dédiée au textile (European
Technology Platform for the Future of Textiles and Clothing (ETP-FTC):
biotechnologies, environmentally
composites for innovative textile
management, logistics)
management concepts
friendly processing
protective, sports)
3. Biomaterials &
technologies
products
Figure 44 : Priorités R&D des secteurs porteurs pour les textiles techniques en France priorités de
recherche européennes.
Il est intéressant de noter deux grandes zones de convergence où la France pourrait utilement se
positionner dans les futurs projets européens de recherche et développement :
A l’analyse, les propositions d’intégration de la France dans ces initiatives européennes semblent donc
se focaliser prioritairement sur des projets tirés par la demande de deux secteurs phares : la santé et les
transports, à l’instar de certains leaders européens (exemple de l’Allemagne et des textiles
biomédicaux). Les textiles « intelligents » sont également une bonne piste de collaboration européenne
pour nos représentants nationaux en textiles techniques. En revanche, on peut noter peu de
convergence des axes d’innovation remontés du terrain national avec les priorités européennes liées
aux procédés de production, alors même que cette industrie nationale est très internationalisée et que la
logistique et les services associés sont vecteurs de compétitivité.
Au niveau national, le déploiement de projets R&D dédiés au développement de la filière textile
technique pourrait notamment s’effectuer à travers les 5 plates-formes technologiques de la filière
textile et textiles techniques, ainsi qu’à travers les 3 principaux pôles de compétitivité ayant une
composante textile ou textile technique :
La synthèse des déclinaisons au sein des 5 plates-formes technologiques textiles pouvant intégrer les
premières thématiques de recherche issues des 3 secteurs d’application les plus porteurs pour les
textiles techniques peut être visualisée dans le tableau ci-après :
Plate-formes technologiques
METIS à Bourgoin-Jallieu
microtechnologies vers le
gestion de la confection à
et confectionnabilité à
: transferts de nano et
matériaux non-tissés
textile à Mulhouse
distance
souples
La recyclabilité des filtres
La synthèse des déclinaisons au sein des pôles de compétitivité ayant une composante « textiles » et
pouvant intégrer les premières thématiques de recherche issues des 3 secteurs d’application les plus
porteurs pour les textiles techniques peut être visualisée dans le tableau ci-après :
traditionnels
Pour le segment de marché « biorésorbables
L’électronique polymère
La recyclabilité des filtres
Su Te
pp xt
i
te orts po les
xt u r mu
i l fl
un e, à exib du la s ltif
e p ef le ra an on
s b t c Pôle de Compétitvité
se rot fet b , no le les é, p tio
ct ec a ta s m , p e nn
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eu tio rri m o f e Techtera
r d n èr m da ala ur orm ls
es ma e, a ent ns die lut an (textiles techniques
tra xi pp l'h s n ter ts
ns ma or ôp os co et
po le tan ita oc nt fonctionnels) Rhône-Alpes
rts da t l o m re
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08/03/2006
Page 91 sur 112
La vocation d’UP-TEX est d’apporter aux PME spécialisées dans le textile
haute performance et à l’ensemble des groupes industriels des marchés Pôle de Compétitvité UP -
applicatifs (transports, médical/santé,..) une plate forme de compétences
Pôles de compétitvité de la filière textile
TEX (Nord-Pas-de-Calais)
technologiques, R et D et formation
Mutations à envisager et propositions d’actions pour le textile technique français
Pôle de Compétitivité
Action transversale : présenter la vitrine de la chimie du futur et en faire
bénéficier les autres filières clients (plasturgie, transport, textile)
Chimie Environnement
Lyon
Pr
oj
et
D Pôle de Compétitvité
ec
au Véhicule du Futur
te
x
Co
sm
ét
ot
ex
filière textile
til
es Pôle de Compétitvité
Cosmetic Valley
Pôles de compétitvité en amont de la filière Pôle de compétitvité en aval de la
Etude sur les textiles techniques
Conclusion de l’étude sur les Textiles Techniques
Proposition d’action 5
Il faut développer les travaux de recherche associant les industriels de la filière utilisatrice en visant
notamment des applications dans l’industrie, le médical et le transport. Les modalités de mise en
œuvre de ces travaux de recherche peuvent être déployées à travers les outils existants à échelle
européenne, notamment par le biais de la plateforme European Technology Platform for the Future of
Textiles and Clothing, du futur 7ème PCRD, d’un éventuel cluster Eurêka textile. Les déclinaisons de
ces projets R&D peuvent aussi bénéficier de la mise en place nationale de plates-formes
technologiques encadrant le secteur textile, notamment via le Centre Européen des Non Tissés à Lille
et la plateforme METIS à Bourgoin-Jallieu ; les projets R&D du textile technique doivent aussi
pouvoir trouver les moyens d’être mis en œuvre à travers les pôles de compétitivité offrant une
composante directement textile (Tech Tera en Rhône-Alpes et UP – Tex en Nord Pas de Calais), mais
également au sein des pôles de compétitivité ayant une composante amont et/ou aval de la filière des
textiles techniques, et notamment, le pôle Véhicule du Futur à travers son projet Decautex.
La capacité
Direction d’investissement des
Activités de soutien
entreprises du textile
Ressources humaines technique doit servir
d’effet de levier
R&D partagée
Figure 47 : Les éléments de chaîne de valeur modifiés par les propositions d'actions sur la Production
Description de la problématique
Même si le travail de conception, que ce soit par le bureau d’études ou par le service R&D, permet de
donner sa valeur ajoutée au textile technique, la production reste un point clé pour assurer la rentabilité
de l’activité par la fabrication de volumes adaptés. Cette production impose des outils de production
adaptés.
La montée en puissance de la production se réalise en deux temps, réclamant chacun des équipements
différents. Une première étape nécessite des outils de pré-séries, permettant d’optimiser le passage à
l’industrialisation. Une seconde étape réclame des investissements, souvent élevés, dans des
équipements assurant des productions compatibles avec les volumes et les cadences industriels.
Pour répondre à une exigence de qualité, une mise à niveau permanente des outils de production
permettra aux industriels français du textile technique de proposer et conserver une offre compétitive
sur les marchés nationaux et internationaux.
Les enjeux au niveau national liés à la réalisation de l’action « Agir sur la production »
Répondre rapidement aux nouvelles demandes de produits est un impératif pour afficher une
forte proximité avec les clients
Afin de valider l’opportunité d’un nouveau produit intégrant du textile, les industriels des secteurs
utilisateurs réalisent des tests de prototypes. Ces tests sont souvent indispensables pour valider la
conformité aux standards de qualité propres à l’industriel du secteur utilisateur mais aussi aux normes
en vigueur. Les industriels du textile technique doivent alors pouvoir fournir des quantités compatibles
avec la réalisation de pré-séries.
Ne disposant pas toujours d’équipements dédiés, la production de pré-séries est souvent réalisée sur
des outils de production de grandes séries. Cette mobilisation de l’outil de production conduit d’une
part à immobiliser les équipements, et donc à une perte de production, d’autre part, à limiter la
réactivité commerciale, la réalisation de pré-séries étant lourde à programmer et à réaliser.
Afin de garantir une forte réactivité, les entreprises leaders se sont organisées pour réaliser ces pré-
séries et les tests associés. Des collaborations avec des centres d’expertise internationaux se mettent en
place afin de garantir la qualité selon des standards de qualité allant au delà de la réglementation.
Les PME s’appuient principalement sur les centres techniques disposant d’un outil mutualisé pour la
production de petites séries. Ces centres techniques peuvent être aussi mobilisés pour obtenir les
accréditations et certifications.
Proposition d’action 6
Il faut favoriser un accès rapide à des outils de pré-séries et aux compétences associées pour répondre
rapidement aux demandes des secteurs utilisateurs de textile technique.
La compétitivité des entreprises passe par des équipements assurant des volumes de production élevés
et les cadences industrielles.
La capacité du parc machines devient un facteur clé de succès pour certaines entreprises, celles-ci
étant capables de produire et répondre à des commandes très variées qui leur sont proposées. Cette
capacité passe un parc machine moderne utilisé par un personnel compétent.
L’adaptation du parc machines aux productions réalisées est aussi une voie suivie par des industriels
leaders. Pour ce faire, le savoir faire du bureau d’étude de l’industriel des textiles techniques intègre
une compétence sur les équipements. Cette compétence conduit à proposer des évolutions du matériel
de production réalisées en concertation avec les fabricants de machine. Le parc machine est de fait
constamment adapté en fonction des contrats.
La flexibilité des lignes de production permet de proposer une large gamme de produits textiles
différents, adaptés au cahier des charges de chaque client. Des industriels mettent par exemple en
avant le savoir faire et la polyvalence de leurs opérateurs, permettant en particulier de changer de
production en deux heures.
Le marché intérieur français de machines textiles, comprenant les ventes en France des fabricants
d’équipements et les importations, représente environ 360 millions d’euros. Parallèlement, les
entreprises françaises de machines textiles réalisent un chiffre d’affaires de 850 millions d’euros
environ. Elles consacrent 8% de leur chiffre d’affaires à la R&D. La France est donc logiquement
exportatrice de machines textiles. En 2004, elle est le 5ème exportateur mondial de machines textiles
avec 7% du marché mondial. Près de 90% de la production des constructeurs français est exportée et
plus de 30% des exportations sont destinées à la zone AsieXX.
Ce fort niveau d’activité vers la zone Asie est confirmé par les données sur l’Allemagne et l’Italie. En
effet, pour l’Allemagne, représentant environ 30% des machines textiles mondiales avec un chiffre
d’affaires de 3,8 milliards d’euros, le taux d’exportation s’élève à 95%XXI et l’Asie représente 50% des
débouchés. Pour l’Italie, exportant environ 76% d’une production estimée à 2,9 milliards d’eurosXXII,
la zone Asie représente 40% des débouchés.
Si cette situation matérialise un savoir faire élevé des industriels européens pour les équipements
textiles, elle met en avant l’importance du taux d’équipement de la zone Asie. Ce fort taux
d’équipement permet aux industriels asiatiques de disposer d’un outil de production moderne et
performant.
Corollairement, les fabricants français de textile technique se trouvent rapidement avec des outils de
production obsolètes face aux concurrents internationaux.
Proposition d’action 7
Il faut aider les entreprises du textile technique à mettre en place un plan pluriannuel d’investissement
et de formation du personnel afin d’éviter un écart de coûts de production venant d’une performance
moindre des équipements et de l’organisation du travail.
Actuellement, les investissements des entreprises du textile technique sont proportionnellement peu
différents de ceux réalisés par les entreprises du textile.
En revanche, les entreprises du textile technique représentent une part élevée de la capacité
d’autofinancement du secteur textile (37% de la capacité d’autofinancement du secteur du secteur des
textiles est issue des entreprises du textile technique). Elles disposent alors de ressources brutes plus
élevées qui pourraient être mobilisées en cas de décision d’investissement.
Les entreprises du textile et du textile technique consacrent une part de leur valeur ajoutée identique
aux investissements (9% contre 8%). En revanche, en affichant une capacité d’autofinancement deux
fois plus élevée, les entreprises du textile technique pourraient théoriquement consacrer plus de fonds
aux investissements.
Malgré cette capacité théorique à mobiliser des fonds, les entreprises du textile technique rencontrent
des difficultés à associer des partenaires financiers autour des projets d’investissements.
Proposition d’action 8
Il faut accompagner les entreprises du textile technique dans le renforcement de leur capacité
d’investissement pour pouvoir combiner l’investissement productif, la saisie d’opportunité de marché
et la protection face aux aléas concurrentiels, en facilitant l’accès des industriels du textile technique
aux partenaires financiers.
Cette action peut être mise en œuvre par l’adaptation des critères de financement des entreprises du
textile technique en fonction de l’ampleur de leur investissement, et, par la création d’un fonds
d’investissement dédié au textile technique.
Les entreprises du textile technique doivent s’intégrer largement dans l’amont et l’aval de leur activité
conduisant à modifier leur organisation.
Direction
Activités de soutien
Ressources humaines
R&D partagée
Produits
Approvision R&D Production Logistique Commer- Services
nement dédiée externe cialisation
Activités de base
Domaines d’Application
Figure 48 : Les éléments de chaîne de valeur modifiés par les propositions d'actions sur l’Organisation
Description de la problématique
Avec la disparition des quotas et la standardisation des produits, il n’y a plus de marché inaccessible
pour les entreprises du textile. La concurrence des entreprises françaises du textile technique n’est plus
uniquement constituée par des entreprises françaises, voire européennes, mais peut provenir de toutes
les régions du monde. La montée en puissance des pays à faible coût de main d’œuvre conduit à une
ouverture à l’international des entreprises du textile technique.
Sur leurs marchés historiques et pour faire face aux nouveaux compétiteurs, l’entreprise du textile
technique doit disposer d’une culture internationale. Cette culture internationale doit s’accompagner
d’une double évolution de l’organisation :
- les produits devront intégrer dès la conception les contraintes des différents marchés locaux
et ce sur l’ensemble des zones de consommation,
- une structuration des relations avec les fournisseurs et les clients actuels pour créer des
synergies.
Parallèlement, les marchés actuels deviennent étroits et de nouveaux marchés doivent être recherchés
en fonction de la demande mondiale.
Les enjeux au niveau national liés à la réalisation des actions « Agir sur l’organisation »
De l’avis des industriels, la volonté de mise en place d’une stratégie mondiale répond à une double
obligation. D’une part, l’entreprise se doit d’être très réactive vis-à-vis des clients. D’autre part,
l’extension des zones de consommation impose une présence mondiale. En 2005, la consommation de
textile technique en Asie est pratiquement deux fois supérieure à celle de l’Europe. Parallèlement, le
taux de croissance est de 4,1% par an contre 2,8% en Europe.
Selon les industriels, cette présence mondiale doit prendre en compte un cloisonnement du marché des
textiles techniques. En effet, si la concurrence mondiale existe, elle reste encore concentrée sur une
zone géographique et sur un type d’application du fait des coûts de transports et des différences de
normalisation. Ainsi, on peut conserver certains volumes de production dans une concurrence plus
étroite du fait de certaines protections sur des niches de petits volumes.
Pour les industriels du textiles ayant développé leur activité internationale, la présence mondiale est a
minima commerciale mais pour des marchés où les volumes augmentent, elle est le plus souvent
accompagnée de la localisation d’un site de production au sein de la zone cliente. Cette présence
permet aussi de réduire les coûts de transports et limiter les risques de change.
Proposition d’action 9
Il faut inciter les entreprises du textile technique à s’organiser pour aborder le marché mondial afin de
saisir les opportunités sur de nouveaux marchés rendus accessibles par l’ouverture de la concurrence.
Une des modalités permettant l’accès à ces nouveaux marchés consiste à favoriser la présence des
entreprises nationales au sein des zones de consommation les plus dynamiques pour les produits à fort
volume.
Le déplacement du marché des textiles traditionnels vers les pays à faible coût de main d’œuvre
conduit à la délocalisation de nombreux acteurs du textile. De l’avis de certains industriels, l’ensemble
de la chaîne de valeur est menacé et les sociétés françaises doivent trouver des solutions économiques
et technologiques pour garder leur compétitivité.
En réponse à ce risque d’isolement, les industriels du textile technique mettent en place des
partenariats forts. Ces partenariats visent soit les clients, soit les fournisseurs.
Les partenariats sont un moyen de bien connaître les marchés de ses clients afin de devenir force de
proposition d’innovations. Les services et la relation personnalisée permettent de compenser une
différence de prix (pouvant aller à plus de 20%) et servent d’éléments de différenciation forts pour une
clientèle industrielle. Ainsi, les services offerts par les entreprises en matière de délais de livraison
courts, garantis et respectés, la possibilité de livrer des quantités variables plutôt que de raisonner au
container, et enfin, la possibilité d’offrir des crédits clients sont des paramètres qui influent
positivement sur la compétitivité française du textile technique dans la concurrence mondialisée.
Les relations avec les fournisseurs permettent de conserver une influence sur la matière première, sur
les prix et les éventuelles innovations.
Ce besoin d’intégration de l’activité pousse certaines entreprises du textile technique soit à s’adosser à
des partenaires actuels (clients ou fournisseurs) en les faisant entrer dans le capital, soit à procéder à
des rachats pour intégrer les activités en amont et/ou en aval.
Proposition d’action 10
Il faut aider les entreprises du textile technique à développer et formaliser des relations en amont et en
aval de leur activité afin de devenir force de proposition vis-à-vis des clients. Il faut notamment les
accompagner dans les garanties de services (modalités de livraisons et de paiement) qu’elles peuvent
offrir à leur clients.
Les entreprises doivent jouer un rôle moteur sur les évolutions de leur chaîne de création de valeur.
Les moyens mis à disposition par les acteurs publics pourraient permettre un soutien rapide pour les
entreprises (réactivité de l’industriel) mais viseront principalement le développement d’effets levier
vis-à-vis des investisseurs privés (pérennisation par concours des banques, entrée de capitaux
industriels, …).
Toutefois, un positionnement fort des acteurs publics semble souhaitable afin de libérer des moyens
suffisants et simplifier l’accès aux ressources mobilisables, rendant central le rôle :
- des Régions.
D’autres organismes pourraient être associés en fonction de la problématique abordée par les
industriels du textile technique :
Banques d’affaires
…
l’UIT
Clubtex, ...
De nombreuses actions existantes pourraient être renforcées (moyens spécifiques pour le textile
technique, soutiens pluriannuels programmés en fonction de l’avancement et des résultats, …) et
voir leur accès simplifié (procédures simplifiées, conditions d’éligibilités assouplies, …). Ces
actions sont par exemples, le soutien à l’innovation technologique, le recrutement de chercheurs,
l’aide au partenariat international, les garanties bancaires, l’aide à l’internationalisation, le
soutien à la formation, …
Pour agir sur la R&D, les actions pourraient par exemple prendre la forme de :
Pour agir sur la production, les actions pourraient par exemple prendre la forme de :
Pour agir sur l’organisation, les actions pourraient par exemple prendre la forme de :
Les industriels du textile sont au cœur des actions, conduisant à les associer systématiquement à
l’ensemble des propositions d’actions.
Axe 1 : Informer sur les positionnements compétitifs de la filière des textiles techniques
Proposition d’action 1 : On peut inciter les entreprises du textile à s’orienter vers les textiles
techniques afin d’augmenter significativement la création de valeur du textile au niveau français du
fait des ratios de performances supérieures des entreprises du textile technique.
Proposition d’action 2 : On peut inciter les entreprises françaises du textile, intégrant celles du textile
technique, à s’impliquer sur les segments de marchés prioritaires et porteurs pour le textile technique :
Il faut toutefois signaler que les autres segments de marché des textiles techniques ne doivent pas être
ressentis comme définitivement non porteurs. En effet, l’étude a montré à travers les analyses des
différents marchés des textiles techniques qu’il ne fallait pas exclure certaines niches à débouchés
élevés, malgré leur appartenance à des secteurs jugés globalement peu prometteurs.
Au regard de l’ensemble des analyses conduites à l’issue de cette étude et de l’ensemble des contacts
effectués auprès de tous les représentants de la filière des textiles techniques : industriels PME et
leaders, organisations professionnelles, centres de compétences nationaux et internationaux, il semble
indispensable de se fixer des objectifs ambitieux pour garantir pérennité et compétitivité du textile
technique français.
La France peut se fixer 3 objectifs chiffrés pour le développement de sa filière textile technique :
• Un objectif de moyen terme pourrait être globalement d’augmenter la part des textiles
techniques au sein des textiles français. On pourrait ainsi viser un doublement de cette
part en passant de 17% actuellement à 34% dans le futur, pour se positionner au même
niveau que les pays leaders européens (cette part est de 30% au Royaume Uni et de 40% en
Allemagne).
• Un objectif de croissance national des entreprises proposant déjà des textiles techniques
pourrait être fixé à partir du taux de croissance de la consommation des marchés des textiles
techniques. Le taux de croissance moyen de la consommation mondiale des textiles techniques
est de 3,3%, allant de 2,8% en Europe et en Amérique, à 4,1% en Asie. Sur le moyen terme et
en ne prenant pas en compte les tendances de croissance de la production de textile technique,
on pourrait a minima fixer comme ambition un taux de croissance de 4% pour les
entreprises françaises intervenant déjà dans la production de textile technique.
• Le textile technique doit muter de l’industrie textile vers l’industrie des matériaux en
mixant compétences techniques transversales non exclusivement spécialisées textiles.
• L’activité R&D doit être tirée par la mise au point de matériaux souples, textiles,
hybrides, offrant des fonctions et des propriétés intéressant directement les marchés
applicatifs.
• Le contexte concurrentiel particulièrement ouvert doit inciter les entreprises et les structures
professionnelles et institutionnelles qui les accompagnent à organiser l’entreprise pour être
présente sur les zones de consommation les plus dynamiques.
• Le croisement entre concurrence élargie et innovation pilotée par l’aval implique la nécessité
d’organiser l’entreprise de manière pro-active pour proposer rapidement des produits aux
utilisateurs. Pour cela l’entreprise doit intégrer dans son organisation un processus
d’innovation mêlant activités marketing avec activités techniques et process.
• Pour conserver une production à valeur ajoutée significative tout en étant présent dans la
concurrence mondiale, l’entreprise du textile technique doit pouvoir également innover et
être accompagnée dans le domaine des services et de la logistique, offrant ainsi au client
mondial plus de garanties que d’autres compétiteurs.
• Pour assurer l’ensemble de ces mutations, les entreprises du textile technique doivent
pouvoir recourir à des leviers financiers adaptés et prenant en compte le
dimensionnement des investissements du secteur ainsi que l’ampleur des enjeux compétitifs.
• Enfin, pour être lisibles au regard des entreprises du secteur, les structures de
compétences et d’accompagnement doivent prendre en compte l’hétérogénéité des situations
d’entreprises ayant des profils et des stratégies disparates. Elles doivent également prendre en
compte les mutations de la filière et notamment orienter leur structuration et leurs activités
par rapport aux principaux marchés porteurs des textiles techniques.
7 Annexes
Cette liste contient l’ensemble des interlocuteurs ayant participé à au moins une réunion de pilotage de
l’étude.
DGE
Le Bervil, 12 Rue Villiot – 75572 Paris Cedex 12
ClubTex
Yves Pélissier ..................................................................................... contact@clubtex.com
40 Rue E.Jacquet - 59700 Marcq en Baroeil
DGTPE
Isabelle Magne ............................................................................. isabelle.magne@dree.org
DRIRE
Jean-Bernard Froideval ....................................... jean-bernard.froideval@industrie.gouv.fr
941 rue Charles Bourseul - BP 750
59507 DOUAI CEDEX
Karine Leturcq...................................................................karine.leturcq@industrie.gouv.fr
2 rue Grenet Tellier - 51038 Châlons en Champagne
OSEO anvar
Isabelle Vallée ..................................................................................isabelle.vallee@oseo.fr
27-31, Avenue du Général Leclerc - 94710 Maisons Alfort Cedex
R2ITH
Michèle Jarrigeon............................................................................... mjarrigeon@r2ith.org
UIT
Thierry Noblot..........................................................................thierry_noblot.uit@textile.fr
3M France MB Ingénierie
Aerazur Novotex Italiana
Ahlstrom Brignoud NSC (Thibeau)
Alpex Protection Paul Boye
Arkema Performance Fibes
Bidim Porcher Industrie
Billon Technic Procoves Industrie
Bonar Technical fabrics Proline
Bouillon SAS Raflatac
Brunet Lion Reynaud cauvin yvose
Bugis Rhodia
Calemard Decoup SA Van Dycke
Chaignaud Industrie Saint Gobain Quartz
Cofraco Saint Gobain Vetrotex
Compin Saneco
Compositex Setila
Cousin Biotech Société Rethaise de filets
Créafibres Sofileta
Decathlon Soprema
DHJ International Spora medical
Dickson Tec
Dima sport Technitoile Industrie
Dounor Texpack
Duflot Thiollier
Etec THT Textile Hi
Europrotect Thuasne
Faurecia Tissage et Enduction Serge Ferrari sa
Fibroline tesf
Gratry Lorthiois Ile de France Trocme Vallart International
Groupes Chargeur Entoilage TTT
Ibena Ugitech
Laboratoires Lohmann et Rauscher Urgo
Lafuma WL Gore & Associates
Langendorf Textil Zodiac
Laroche
Europe
ForschungskuratoriumTextil e.V.
Allemagne
Textile Research Council (TRC)
ITV Institut für Textil
Allemagne
Verfahrentechnik
Centexbel Belgique
AITEX – Textile Research Institute Espagne
Amérique
Asie
NOVADEC
Japon
Centre de recherche Décathlon Japon
I
Discours introductif à la notion de « bases », Du Yuzhou, directeur du CNTAC -
(http://www.ctei.gov.cn/english/base/introduction.htm)
II
HYOSUNG (http://www.hyosung.com) : important groupe coréen diversifié dont l’activité couvre l’ensemble des secteurs
d’application des textiles techniques (majoritairement habillement) mais aussi la chimie, la construction ou les systèmes
d’information.
III
HUVIS (http://www.huvis.com) : un des leaders internationaux du polyester
IV
TORAY (http://www.toray.com/) : leader mondial de la production de textiles techniques. Son domaine d’activité couvre
l’ensemble des secteurs d’application des textiles techniques.
V
TEIJIN (http://www.teijin.co.jp/) fait partie des cinq principaux leaders mondiaux du secteur des textiles techniques. A
partir de son activité initiale en chimie, TEIJIN s’est diversifié pour couvrir l’ensemble des secteurs d’application des textiles
techniques.
VI
KOFOTI, fédération coréenne des industries textiles (http://www.kofoti.or.kr/eng/index.php)
VII
Un Textile Technique est défini comme tout produit ou matériau textile dont les performances techniques et les propriétés
fonctionnelles prévalent sur les caractéristiques esthétiques ou décoratives.
VIII
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
IX
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-2010
X
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-2010
XI
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-2010
XII
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XIII
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XIV
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XV
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XVI
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XVII
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XVIII
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XIX
Sources : David Rigby Associates - Estimation de croissance annuelle des segments de marchés pour la période 2005-
2010
XX
Source : Union des constructeurs de matériels textile de France - http://www.ucmtf.com/fr/index1.asp?id=3
XXI
Source : CEMATEX - http://www.ucmtf.com/
XXII
Source : Association of Italian Textile Machinery Manufacturers - ACIMIT
XXIII
Source : Union des constructeurs de matériels textile de France - http://www.ucmtf.com/fr/index1.asp?id=3