Fiche Technique 2

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CENTRE NATIONAL

DE RECHERCHE AGRONOMIQUE

Bien fertiliser le riz pluvial


en Côte d’Ivoire
Introduction
En Côte d’Ivoire, la riziculture traditionnelle itinérante Cette fertilisation peut se faire par apport d’engrais mi-
sur défriche-brulis, dévoreuse de forêt, doit être aban- néraux, d’engrais organiques ou par culture d’une légu-
donnée au profit d’une agriculture sédentarisée, durable mineuse, en association ou en rotation avec la plante
et respectueuse de l’environnement. concernée.

De plus, la jachère de longue durée, qui permettait de Cette fiche présente les techniques de fertilisation et les
restaurer la fertilité des sols, ne peut plus être pratiquée résultats obtenus dans le cas du riz pluvial avec des
du fait de l’accroissement de la population. variétés précoces telles que les NERICA 1 (Bonfani),
NERICA 2 (Keha) et IDSA 85.
Aussi, pour cultiver un sol pendant plusieurs années
consécutives et obtenir des rendements en riz corrects,
la fertilisation du sol est-elle indispensable.

Fertilisation minérale des variétés de riz pluvial à cycle court


L’apport d’éléments minéraux au sol doit compenser les be-
soins minéraux de la plante. Ainsi, pour produire une tonne de
riz paddy, le sol doit apporter à la plante 14 à 16 kg d’azote,
3 à 7 kg de phosphore et 30 à 55 kg de potassium.

Quels engrais utiliser?


On utilise deux types d’engrais minéraux :
- un engrais azoté : l’urée,
- des engrais composés, notamment les engrais ternaires
NPK qui apportent à la fois de l’azote (N), du phosphore (P)
et du potassium (K).
Trois types d’engrais ternaires peuvent être utilisés. Il se diffé-
rencient par la proportion des trois éléments NPK. Ce sont les
engrais 10 18 18, 10 10 18 et 12 24 18. Utiliser de préférence
le 12 24 18, qui correspond aux besoins du riz..

Quand et comment apporter l’engrais ? Figure 1 - Champ de riz 35 jours après semis
en culture pure
Les quantités d'engrais à apporter varient en fonction des ob-
jectifs de rendement et de la région.
Ainsi, la dose d’engrais varie de 50 à 200 kg/ha de NPK 12 24
18 et 25 à 100 kg/ha d’urée .
On peut apporter I'engrais par épandage manuel, à la volée, Impact de l’application d’engrais
entre les lignes, suivi d’un sarclage léger dans le but de cou-
vrir l’engrais. L’apport d’engrais en une ou en deux fois permet
de doubler au moins les rendements obtenus en
• en une seule fois au semis : 200 kg de NPK et 100 kg d’urée,
riz (environ 0,8 tonne de paddy/ha sans engrais
• ou en deux fois, la première 200 kg de NPK au semis, et à plus de 3 tonnes/ha avec apport d’engrais mi-
I’autre, 100 kg d’urée entre les lignes, 35 jours après Ie semis. néral).
Bien fertiliser le riz pluvial en Côte d’Ivoire

Fertilisation biologique
La légumineuse est une plante qui a la faculté de fixer l’azote de
l’atmosphère et de le restituer au sol.
La culture d’une légumineuse est moins onéreuse que l’apport
d’azote. De plus une légumineuse alimentaire produit des grains qui
seront commercialisés et/ou consommés par les producteurs.

Association du riz pluvial et d’une légumineuse comestible


Choisir une variété de riz et une variété de légumineuse comestible
(soja, niébé ou arachide) ayant le même cycle. Des résultats positifs
ont été obtenus avec les variétés de riz Nerica1, de soja Doko et de
niébé KN1
Semer le riz et la légumineuse à la même date en intercalant deux
lignes de riz et deux lignes de légumineuse.
Entre les lignes de riz, l’écartement est de 20 cm, entre les lignes de
légumineuse, il est de 40 cm et entre le riz et la légumineuse, il est
de 20 cm (voir photo ci-contre).
Sur la ligne, l’écartement entre les plants de riz est de 20 cm; entre
les plants de légumineuse, il est de 20 cm également. Fig 2 - Riz et légumineuse en culture intercalaire

Rotation du riz pluvial et d’une légumineuse comestible


En zone de savane (zone à une seule saison des pluies), cultiver la
légumineuse la première année (juin à novembre) et récolter.
L’année suivante, semer à la même période le riz sur les résidus de
la légumineuse.
En zone forestière (zone à deux saisons des pluies), cultiver le riz
durant le premier cycle (mars à juillet). Cultiver la légumineuse pen-
dant la petite saison des pluies (septembre à novembre).
L’année suivante, le riz cultivé pendant la grande saison des pluies
bénéficiera de l’arrière effet de la légumineuse.

Impact d’une culture de légumineuse Figure 3- Culture pure de riz bénéficiant


de l’arrière effet de la légumineuse
Le riz pluvial, cultivé après une jachère naturelle, produit à peu près
autant que s’il est cultivé après du niébé, soit une augmentation de
25% par rapport au rendement du riz cultivé après du riz.
Par contre, le rendement du riz pluvial peut être augmenté de 80%
après une culture de soja inoculé, de 45% après une culture de soja
non inoculé. Ainsi, selon le précédent cultural, le rendement en
paddy est d’environ 0,8 t/ha après culture de riz, 1 tonne/ha après
culture de niébé, 1,2 t/ha après culture de soja non inoculé, 1,5 t/ha
après culture de soja inoculé.
En effet, la culture de légumineuse équivaut à un apport azoté :
- pour le soja inoculé de 50 kg par hectare d’azote N soit 109 kg d’urée,
- pour le soja non inoculé de 33 kg par hectare d’azote N soit 72 kg d’urée,
- pour le niébé de 5 kg par hectare d’azote N soit 31 kg d’urée.

Auteurs : Gala Bi T. Jérémie, Camara Maméri, N’Gbesso Mako, Kéli Z. Jules Avril 2010
Comité de validation : O. Tahouo, J.Z. Kéli, G.B. Déa, M.B. Béninga
Réalisation : Direction des programmes de recherche et de l’appui au développement - Direction des innovations et des systèmes d’information
01 BP 1740 Abidjan 01, Côte d’Ivoire - Tél : (225) 23 47 24 24 - E-mail : info.sqr@cnra.ci

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