Cerema Coestra Rapport Detude 2020
Cerema Coestra Rapport Detude 2020
Cerema Coestra Rapport Detude 2020
2020
Rapport d’étude
Cerema – Direction Territoriale Est Division Mobilité Infrastructures Sécurité
1.2. Contexte et enjeux.........................................................................6 2.6. Récapitulatif des pays selon les dispositifs utilisés.................32
1.2.1. La mortalité des piétons reste élevée....................................................6 3. BILAN DES EXPÉRIMENTATIONS ET ÉTUDES MENÉES EN
1.2.2. L’analyse de FLAM Piétons....................................................................7 FRANCE ET A L’ÉTRANGER.......................................................34
1.3. Une signalisation lumineuse inadaptée.......................................8 3.1. Bilan des expérimentations déjà menées en France................34
1.3.1. Description du feu actuel.......................................................................8 3.1.1. Bilan de l’expérimentation Pussycats 1995........................................34
1.3.2. Le feu actuel génère des comportements dangereux..........................9 3.1.2. Bilan de l’expérimentation Sécurifeu, 1998.........................................36
1.3.3. Le feu actuel est peu crédible et peu respecté...................................10 3.1.3. Développement du Passage Piéton Spécifique (PPS) entre 1985 et
2015................................................................................................................... 37
1.4. Benchmarking international de l’accidentalité..........................11
3.1.4. Feux mixtes piétons-cyclistes, Strasbourg 2015................................38
2. BENCHMARKING INTERNATIONAL DES FEUX PIÉTONS..13 3.1.5. Bilan de l’expérimentation d’un décompteur de temps d’attente
piéton, Strasbourg 2015..................................................................................39
2.1. Convention de Vienne sur la signalisation routière..................14
3.2. Bilan des expérimentations étrangères sur les feux tricolores
2.2. Feux à 2 états...............................................................................15 ............................................................................................................... 41
2.2.1. Cas de l’Allemagne...............................................................................15 3.2.1. Canada : étude pour améliorer la compréhension du temps de
2.2.2. Cas de la Belgique................................................................................17 dégagement, 1994............................................................................................ 41
2.2.3. Conclusion sur les feux à 2 états.........................................................17 3.3. Bilan des expérimentations étrangères sur les feux avec
décompteurs........................................................................................42
2.3. Feux à 3 états...............................................................................18
3.3.1. Décompteur de temps de dégagement...............................................42
2.3.1. Feux clignotants....................................................................................18
3.3.2. Décompteur de temps de vert..............................................................51
2.3.2. Feux tricolores......................................................................................19
3.3.3. Décompteur de temps de rouge...........................................................52
5. CONCLUSION GÉNÉRALE.....................................................68
6. BIBLIOGRAPHIE......................................................................69
Résumé de l’étude
Référence de la commande
Maître La première partie d’introduction permet de comprendre pourquoi le feu piéton
Délégation à la Sécurité Routière R12 utilisé actuellement en France est inadapté, mal compris et peu respecté
d’ouvrage par les usagers. Les collectivités demandent ainsi depuis plusieurs années à
expérimenter de nouveaux systèmes pour améliorer la sécurité des piétons. Le
Cerema a donc réalisé un benchmarking mondial des feux existants et des
Référence de l'affaire : C19TV0019
systèmes déjà expérimentés à l’étranger afin de ne pas tester de matériels qui
Nom Nicolas SPEISSER n’ont pas fonctionné ailleurs (ou qui ont dégradé la sécurité) et de cadrer les
Chargé d’affaire 03 87 20 45 23 futures expérimentations. Cette étude a ainsi pour objectif de conclure sur les
types de feux qu’il serait judicieux d’expérimenter en France.
@ Nicolas.speisser @cerema.fr
Référence Intranet http://intra.dterest.cerema.i2
Principaux résultats
Nicolas SPEISSER Le benchmarking réalisé par le Cerema s’appuie sur l’étude des feux existant
Auteurs dans 53 pays et sur le recueil et l’analyse de plus de 200 documents
Marion VALENTIN
d’évaluations techniques étrangères. Il apparaît que les feux qui sont les plus
répandus et semblent les plus performants sont les feux à 3 états identifiant le
temps de dégagement grâce à un feu rouge clignotant ou grâce à la couleur
Samuel LAB
Relecteurs jaune, qui est comprise de tous les usagers comme étant une période de
Christophe DAMAS transition avant le passage au rouge.
Ainsi, deux signaux méritent d’être testés en France :
• le feu à 3 états rouge clignotant
• le feu à 3 états jaune clignotant
En 2017, 14 % des tués sur la route sont des piétons. Ce pourcentage a peu
évolué ces dernières années, comme le montre le tableau ci-dessous.
L’illustration n°3 présente l’évolution de la mortalité des piétons selon la sécurité routière, qui ciblait en 2015, dans la partie « Protéger les plus
localisation des accidents. La part des accidents mortels de piétons localisés sur vulnérables », la mesure B14 : « augmenter le temps de traversée aux
un passage piéton a augmenté depuis les années 2000, passant d’environ 20 % carrefours dangereux et expérimenter le décompte du temps restant pour
des tués à environ 30 %. terminer la traversée ». Cette mesure identifiait déjà le besoin d’une évolution sur
les feux piétons. À cette fin, le projet propose un état des pratiques pour parvenir
On peut donc estimer qu’environ 150 piétons sont tués chaque année sur un
à une proposition concrète et testée.
passage piéton. Le passage piéton, généralement positionné à proximité des
carrefours, est donc un lieu de concentration des conflits et des accidents,
impliquant de nombreux tués et blessés.
1.2.2. L’analyse de FLAM Piétons
Le projet FLAM (Facteurs liés aux accidents mortels) Piéton porté actuellement
par le Cerema apporte une analyse des facteurs d’accidentalité piétonne aux
carrefours à feux et permet de mieux en cerner les enjeux. Ces résultats sont
utilisés pour définir précisément les besoins auxquels doivent satisfaire les futurs
signaux lumineux.
Le projet FLAM se base sur l’analyse de tous les PV d’accidents mortels
survenus en 2015. Cette analyse a permis d’étudier les fichiers BAAC et les PV
d’accidents concernant 384 piétons qui ont été tués en 2015.
Concernant l’échantillon des piétons tués, on observe que 47 % des tués ont
plus de 65 ans. Cette tranche d’âge correspond ainsi bien à un enjeu important
pour la lutte contre l’accidentalité routière mortelle. D’après les calculs
statistiques de risque, le risque d’être tué pour un piéton de plus de 75 ans est
multiplié par 7 par rapport au 0-64 ans. Ceci est lié à la vulnérabilité du piéton
Illustration 3 : Evolution de la mortalité des piétons selon leur localisation âgé lors du choc et dans les suites de l’accident.
(source : ONISR, fichier des accidents)
L’enjeu d’insécurité routière piétonne en traversée est très fort car 60% des
accidents mortels piétons étudiés ont eu lieu lors d’une traversée (227
Le contexte actuel repose également sur une société vieillissante : les accidents). La moitié de ces accidents ont lieu sur un aménagement piéton et
personnes âgées représentent la majorité des piétons tués (+ 24 % de piétons plus de 13 % sur un passage piéton avec signalisation lumineuse.
seniors tués entre 2013 et 2018, d’après le bilan provisoire 2018), et les études
ont montré qu’elles ont tendance à se fier très fortement aux feux de Parmi les facteurs d’accident, 49 accidents mortels sont liés au « non-respect
signalisation, plutôt que d’analyser la situation. Les signaux proposés leur sont des règles de priorité » par le piéton. Plus précisément sur les feux, en 2015,
essentiels, et ceux qui existent actuellement sont inadaptés. parmi les accidents mortels survenus sur un passage piéton avec signalisation
lumineuse, 86 % sont concernés par un non-respect du feu. Il en ressort donc un
Enfin, le projet s’inscrit dans les orientations du comité interministériel de la taux de non-respect du feu piéton important qui engendre de nombreux
Au niveau des carrefours à feux, les passages piétons sont gérés à l’aide de Illustration 5 : Déroulement d’un cycle de feux en France (source : Cerema)
signalisation lumineuse. La justification de l’équipement d’un carrefour avec une
signalisation lumineuse est généralement la présence de piétons qui ne
parviennent pas à traverser en raison d’un flux conséquent de véhicules. Le rouge de dégagement est un temps qui permet aux piétons de terminer leur
Historiquement, les feux de circulation ont d’ailleurs été inventés en 1868 pour traversée avant que le feu tricolore ne passe au vert. De la même manière, les
protéger les piétons. automobilistes sont avertis par le feu jaune qu’ils entrent dans le temps de
Actuellement, la signalisation lumineuse réglementaire en France est le feu R12, dégagement, et que le feu va passer au rouge. Pour les piétons, deux périodes
composé de deux signaux : un piéton rouge (arrêté) et un piéton vert (en différentes (temps de dégagement et rouge piéton) sont indiquées par le même
marche). Le feu vert permet la traversée des piétons, puis il est suivi d’un temps signal. Ils ne peuvent pas savoir quand se déroule le temps de dégagement.
de « rouge de dégagement », permettant théoriquement au piéton déjà engagé Tout l’enjeu de ce projet réside donc dans l’identification du temps de
de terminer sa traversée en toute sécurité, avant le passage au vert du feu dégagement.
tricolore R11v destiné à la circulation générale.
Le retour d’expérience des gestionnaires de voirie urbaine fait état d’un manque
de connaissance et de compréhension de ce principe de rouge de dégagement
par les piétons. Les nombreuses expérimentations lancées récemment par les
collectivités montrent la non-satisfaction des gestionnaires par rapport au signal
actuel. Les gestionnaires de voirie sont destinataires de nombreux courriers
d’usagers se plaignant de situations d’altercation entre piétons et automobilistes,
Illustration 4 : Feu piéton R12. (source : article 109-3 de la 6ème en raison de cette incompréhension des signaux.
partie de l'instruction interministérielle sur la signalisation routière)
automobilistes ou piétons, n’ont pas une connaissance précise du • Plus globalement, un piéton arrivant pendant le rouge de dégagement et
système de rouge de dégagement, ni de sa durée (une seconde par voyant qu’aucun usager (ni piéton ni véhicule) ne traverse le carrefour,
mètre de traversée). Cette incompréhension du système génère des pense que les feux sont mal réglés. Ce manque d’informations
comportements dangereux et des altercations entre usagers. décrédibilise globalement le fonctionnement des feux, et augmente in
fine le taux de non-respect des feux.
Par ailleurs, les études récemment réalisées par le Cerema sur le comportement
des piétons aux carrefours à feux, et en particulier celle menée en 2016 1 sur le
respect des feux par un échantillon de 8 000 piétons, a montré que :
• sur les carrefours où le temps d’attente est court, environ 60 % des
piétons arrivant pendant le rouge traversent au rouge sans respecter la
signalisation.
• quand le temps d’attente s’allonge, ce taux augmente jusqu’à atteindre
un maximum d’environ 80 % des piétons traversant au rouge.
Cette étude confirme que les feux piétons français sont actuellement peu
Illustration 7: Conflit entre piéton et véhicule tournant respectés, mal compris et souvent peu crédibles.
Suite à ce constat, il a semblé essentiel de recenser et d’étudier les retours
d’expériences étrangers, d’effectuer un bilan des expérimentations déjà réalisées
• Le piéton arrive pendant le rouge de dégagement, constate que les
sur les feux piétons en France et de réaliser une étude de comportement
véhicules sont arrêtés, s'engage en pensant que le feu piéton va ensuite
sérieuse afin de définir les limites du signal actuel et d’expérimenter un nouveau
passer au vert... ce qui est faux. Il confond ainsi les deux périodes de
signal en France qui soit mieux compris, mieux respecté, et qui permette ainsi de
rouge, différentes mais signalées de la même façon, et se retrouve dans
limiter les accidents avec les piétons.
une situation dangereuse, confronté au démarrage des véhicules alors
qu’il est sur le passage piéton. Plus le rouge de dégagement est long et
plus forte est la probabilité que le piéton soit confronté à cette situation.
En arrivant lorsque le feu est rouge, le piéton ne peut pas savoir à quel
moment du cycle il se situe. Il ne sait pas s’il est arrivé au début ou à la
fin de sa période d’attente.
1 Le rapport d’étude est disponible ici :
https://www.cerema.fr/fr/actualites/regle-120-secondes-tc-haut-niveau-service
Les graphiques ci-dessous classent les pays en fonction du nombre de morts sur
les routes et du nombre de piétons tués, ramenés à 100 000 habitants.
3. Les feux seront disposés verticalement, le feu rouge étant toujours en haut et
le feu vert toujours en bas. De préférence, le feu rouge aura la forme d’un piéton
immobile, ou de piétons immobiles, et le feu vert la forme d’un piéton en marche,
ou de piétons en marche.
4. Les signaux lumineux pour piétons doivent être conçus et placés de manière
à exclure toute possibilité d’être interprétés par les conducteurs comme étant
des signaux lumineux destinés à régler la circulation des véhicules.
Illustration 11: Ratification de la Convention de Vienne sur la signalisation routière. 5. Les signaux lumineux pour piétons peuvent être complétés par des signaux
(source : Wikipédia) audibles ou tactiles aux passages pour piétons en vue de faciliter aux aveugles
la traversée de la chaussée. »
Le vert clair signifie signataire, le vert foncé ratifié, le bleu Convention de SADC et le
rouge convention de SIECA.
Illustration 13: Feu R25 Illustration 12: Feu R12 PPS clignotant
clignotant
Illustration 15: Feu mixte Pour faire écho aux feux mixtes piétons-
piétons-cyclistes à Berlin. cyclistes qui ont été expérimentés en France et
D’après une étude effectuée en Belgique par l’ISBR (institut belge pour la
sécurité routière) dans 9 des villes les plus peuplées du pays, environ 21 % des
piétons ne respectent pas la couleur des signalisations lumineuses. Par ailleurs,
l’étude réalisée en 2014 sur des rapports de police d’accidents à Bruxelles à des
intersections avec des feux, a relevé que 39 % des piétons impliqués dans ces
accidents avaient traversé au feu rouge. De nombreux chercheurs ont obtenu
dans leurs recherches respectives des taux de non-respect du feu rouge piéton
de l’ordre de 20 à 25 %.
La présence de boutons-poussoirs a été étudiée afin d’évaluer si elle entraîne un
meilleur taux de respect des feux. Il a été observé que les piétons ont plus
tendance à traverser au rouge lorsque ces boutons sont présents. Selon l’auteur,
cela peut s’expliquer parce que sur ces feux, il y a une plus grande probabilité
d’arriver au niveau du passage piéton lors d’une phase de rouge – c’est parfois
même toujours le cas sur les passages piétons où le feu est toujours rouge sauf
si quelqu’un appuie sur le bouton –, et selon le flux de véhicules, plutôt que
d’appuyer et d’attendre que le feu change de couleur, les piétons préfèrent
traverser si possible.
Il apparaît également que lorsqu’il y a un retour visuel ou audio sur les signaux,
les feux ont tendance à être plus respectés : par exemple si lorsqu’un piéton
appuie sur un bouton, un message s’éclaire ou un son est émis, ce qui confirme
Illustration 17 : Exemple de face inférieure d’un boîtier tactile (en haut) ; les que la demande du piéton est bien prise en compte.
différents types existants (en bas) (source : Digital Cosmonaut, Berlin Traffic
Lights)
Les flèches sur l’image représentent, de gauche à droite, les flèches 2.2.3. Conclusion sur les feux à 2 états
correspondant à : une traversée avec demande additionnelle, une traversée
normale, une traversée avec un îlot central, une traversée coupée par des rails
Les autres feux à 2 états observés à l’étranger sont différents du feu français par
et une traversée dans deux directions.
leur aspect, mais ils donnent exactement les mêmes informations aux piétons.
L’exemple ci-dessus correspond à une traversée avec îlot central. En particulier, aucun ne permet d’identifier le temps de dégagement. Il n’y a donc
aucun intérêt à expérimenter un autre signal à 2 états.
Les feux mis en place en Belgique sont similaires à ceux qui existent en France,
en termes de fonctionnement et de design.
ampoules ne fonctionne plus. Après le passage aux LED, les deux figurines
rouges ont été conservées pour leur côté historique. Des études locales ont
2.3. Feux à 3 états aussi montré que la présence de ces deux figurines rouges avait un effet
bénéfique sur la sécurité des piétons, car les deux feux étaient mieux vus par les
Ce dispositif apporte une information supplémentaire aux piétons (et aux piétons.
automobilistes) par rapport au feu à deux états. En effet, l’existence d’un signal
différent (généralement clignotant ou jaune) permet aux usagers de savoir que le
feu va prochainement passer au rouge. Cette information supplémentaire Cas de l’Australie
correspond en fait au temps de rouge de dégagement qui est une période qui
L’Australie a adopté un système clignotant avec le signal rouge qui clignote
existe également sur les feux à 2 états, mais n’est pas identifiable. Dans cette
pendant le temps de dégagement.
partie sont décrits les différents systèmes à 3 états.
Les feux clignotants sont visibles aussi bien en Europe (Irlande, Suède, Pays-
Bas, Norvège, Islande et au Portugal), en Australie, en Amérique du Sud
(Colombie), en Asie (Qatar, Émirats arabes unis, Bangladesh, Inde) et en Afrique
(Nigeria, Afrique du Sud). Cette liste n’est pas exhaustive mais traduit le
caractère international de ce type de feux. Le signal clignotant est parfois vert ou
rouge selon les pays.
Cas de la Norvège
Illustration 19: Feu rouge clignotant en Australie.
Les feux piétons norvégiens
disposent d’un temps de vert
clignotant indiquant l’approche
du rouge. La particularité des
feux piétons en Norvège réside
dans le fait qu’il y a deux feux
rouges. Cela vient de l’époque
où les feux n’avaient pas de
LED, et c’était donc une sécurité
au cas où une des deux Illustration 18: Feu piéton en Norvège.
(source : Dinside, Per Ervland)
Projet COESTRA 18/72
Cerema – Direction Territoriale Est Division Mobilité Infrastructures Sécurité
Les feux tricolores peuvent être observés en Italie, dans une partie de l’Irlande et
sur certaines traversées piétonnes en Lituanie et en Suisse (on trouve des feux
tricolores ou verts clignotants).
Cas de l’Irlande
Bien que ce ne soit pas inclus dans la loi, certaines villes polonaises ont
commencé à mettre en place des décompteurs afin d’afficher le temps restant
pour la traversée des piétons. Selon une étude réalisée par A. Sobota, M. J.
Klos et G. Karon, les décompteurs permettent d’améliorer la sécurité des piétons
De plus en plus de pays effectuent des études voire mettent en place des
Cas des Philippines
systèmes de comptes à rebours. Ce système permet en effet aux piétons
Aux Philippines, on peut apercevoir des feux animés. Lors de la phase de vert, le d’obtenir une information précise sur le temps restant avant le changement
personnage marche puis se met à courir au fil du temps. d’état. Ces décompteurs peuvent être utilisés différemment pour afficher le
temps restant. Il est en effet possible de décompter le temps de vert restant (y
compris le temps de dégagement clignotant), le temps de dégagement restant
ou encore le temps de rouge (donc jusqu’à la prochaine phase de vert). Certains
feux décomptent le temps restant pour chaque phase. Il existe également des
systèmes où le temps restant est traduit par un sablier qui s’écoulent ou des
barres lumineuses, mais l’idée reste similaire. De nombreux pays utilisent des
comptes à rebours, on en trouve aussi bien en Europe (Russie, Turquie, une
partie de l’Espagne, République tchèque, Bosnie-Herzégovine et de plus en plus
au Royaume-Uni), en Nouvelle-Zélande, en Amérique du Nord (États-Unis,
Canada, Mexique), en Amérique du Sud (Pérou, Chili, Argentine et
Illustration 23 : Feu animé aux Philippines. (source : Mental Floss, Nick Greene) ponctuellement au Brésil), en Asie (Japon, Corée du Sud, Chine, Thaïlande,
Taïwan) et en Afrique (Égypte, Cambodge, parfois au Maroc).
Parmi les cas les plus connus de pays dont les feux affichent un décompteur
Conclusion sur le dispositif de clignotant accéléré ou animé pour le temps de dégagement ou de phase clignotante, on peut citer les États-
Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l’Argentine.
Le dispositif de clignotant accéléré, ou encore d’animé accéléré, présente
l’avantage par rapport au clignotant de fréquence constante de signaler aux
usagers le changement d’état imminent. Ces systèmes sont relativement faciles Cas des États-Unis
à comprendre, en particulier celui avec la figurine animée qui est plutôt intuitif.
Pour autant, le système de feu animé semble un peu « gadget » et même s’il fait Les signaux piétons aux États-Unis comportent trois phases, auxquelles s’ajoute
sourire certains passants, il peut aussi être source de distraction et donc un décompteur. La première consiste en une figurine en marche, de couleur
d’accidents. Le dispositif mis en place en Pologne avec le signal clignotant dont blanche sur fond noir, signifiant « WALK » et indiquant l’autorisation de traverser
la fréquence augmente au fil du temps semble plus pertinent. Cette 4 ème la chaussée. Cette traversée se fait néanmoins sur un temps de conflit potentiel
information reste tout de même moins précise que lorsque le nombre de avec les véhicules tournant à droite, mais le piéton est prioritaire. La deuxième
secondes exact est affiché. phase est une main orange clignotante qui signifie « DON’T WALK » : un piéton
engagé peut finir sa traversée mais les piétons ne doivent pas débuter la
traversée lors de cette phase. Lors de cette phase dont la durée dépend de la
largeur de la chaussée, pour celles durant plus de 7 secondes, un compteur est
installé à côté du signal et indique le temps restant avant le passage au rouge.
Enfin, la dernière phase du cycle correspond à l’interdiction de traverser et est
représentée par une main orange fixe interdisant aux piétons de s’engager sur le
passage piéton.
rue qui va être traversée. main clignote à condition d’avoir le temps de finir avant le passage au rouge.
Selon les chercheurs B. Huitema, R. Van Houten et H. Manal qui ont rédigé un Comme le soulignent les auteurs, des universités de Montréal, Paris 8, et de
article reprenant les bilans de plusieurs études effectuées aux USA, l’introduction l’INRETS, de l’étude « Effets des caractéristiques de l’environnement sur le
des décompteurs a permis la réduction du nombre d’accidents impliquant des comportement des piétons à des intersections urbaines », le piéton est
piétons. En particulier, l’étude de 2007 du Federal Highway Administration estime généralement peu discipliné face aux contraintes telles que la signalisation
que cette réduction peut atteindre 25 %. lumineuse. Cela s’explique souvent par des facteurs environnementaux, à la fois
en termes d’aménagement du carrefour et des contraintes personnelles
En fonction des sites étudiés relativement au taux de respect des feux piétons
(destinations, contraintes horaires…). Dans l’étude effectuée à Montréal, le taux
pour la traversée, les résultats obtenus peuvent varier. Une étude effectuée à
de traversée en infraction par les piétons varie selon la géométrie des
proximité du campus de l’université du Michigan (Pedestrian crossing
croisements. Il a été observé un taux élevé de non-respect de la signalisation
compliance characteristics at grade signalized crosswalks: case study in a
lumineuse lorsqu’il s’agit de traverser un axe à sens unique ou un axe à
downtown-university campus environment, D. Akin et V. Sisiopiku, 2006)
plusieurs voies mais avec terre-plein central, entre 19 et 28 %. Dans le cas
rapporte un taux de respect de 50,6 %. Environ la moitié des piétons traversent
d’axes à une ou deux voies de circulation, ce taux descend à moins de 10 % en
donc la voie lors du feu rouge, selon le flux de véhicules et leur vitesse de
moyenne.
déplacement. Ce taux de respect peut être influencé par la durée des différentes
phases d’un cycle en fonction du nombre de piétons souhaitant s’engager. Selon Des dispositifs pour les personnes malvoyantes sont souvent mis en place aux
l’étude de Mullen et al. effectuée en 1990, on peut estimer que globalement aux intersections. Dans certaines villes, il existe un son différent qui est émis selon la
USA, 20 à 25 % des piétons ne respectent pas le feu piéton lorsqu’ils traversent. traversée (nord/sud ou est/ouest), afin que la personne n’ait pas de doute dans
L’objectif de ces piétons est de minimiser leur temps d’attente en traversant la direction où il est possible de traverser (source : site de la ville d’Hamilton,
lorsque le flux de voitures le permet, malgré la couleur du feu. Pour de nombreux Ontario.)
piétons, la durée du « Flashing don’t walk » correspond à une extension de
l’autorisation de traverser, donc un temps où il est possible de s’engager.
Cas du Royaume-Uni
Pour limiter le nombre d’accidents impliquant des piétons et des véhicules au
Cas du Canada
niveau des passages piétons, en 2010, Transport for London (TfL) a introduit le
Le système au Canada est semblable à celui qu’on observe aux États-Unis. Les système de « Pedestrian Countdown at Traffic Signals » (PCaTS) sur certains
signaux sont composés de trois phases : l’autorisation de traverser, avec une carrefours de Londres. Ce système remplace la phase de rouge de dégagement
figurine blanche, l’interdiction de traverser, la main orange, et une phase qui correspondait à l’extinction du feu et à une durée de « black-out »
intermédiaire correspondant au rouge de dégagement avec la main orange auparavant, ou au vert clignotant selon les carrefours, avec un décompteur
clignotante, auxquels s’ajoute un décompte indiquant le temps restant. Pour indiquant le temps restant pour traverser. Un certain nombre de feux ont ensuite
certaines traversées, il est nécessaire d’appuyer sur un bouton-poussoir afin que été remplacés par ce système dans les années qui ont suivi, suite à la
le feu devienne vert pour les piétons. satisfaction des usagers que cela a suscité. Pour autant, les feux sans
décompteurs sont encore très présents en dehors de la capitale et se distinguent
Dans le Quebec Highway Safety Code, il est stipulé qu’en cas de présence d’un
des feux que l’on peut trouver en France et ils seront donc détaillés ensuite.
décompteur, il est possible de commencer à traverser durant la période où la
Illustration 27: Feux avec décompteurs à Londres. (source : Transport Illustration 28 : Feu de type Pelican. (source : Certu, fiche n°23,
for London) signalisation)
Pour certaines traversées en carrefour à feu, les feux peuvent être soit de l’autre
côté de la chaussée, soit sur le trottoir de départ. Lorsque les feux sont dirigés
vers la chaussée, c’est-à-dire lorsqu’ils sont sur le trottoir de destination de la
traversée, il existe une phase de rouge de dégagement, qui se manifeste par un
signal éteint entre le vert et le rouge. Dans certaines villes et à certains
carrefours, il y a également un décompteur qui indique le temps restant durant
cette phase de rouge de dégagement où les autres signaux sont éteints.
Illustration 30 : Feu de type Puffin. Illustration 32 : Feu de type Toucan. (source : Certu, fiche n°23,
signalisation)
(source : Certu, fiche n°23, signalisation)
Certains pays ou certaines villes, ont fait le choix de mettre en place des feux Les feux en Corée du Sud sont semblables à ceux qu’on peut voir au Japon,
avec un décompteur qui affiche le temps de vert restant, donc le temps restant avec les mêmes symboles universels utilisés et une phase de vert clignotant
pour traverser. Dans ce temps de vert, le rouge de dégagement français est pris indiquant l’interdiction de commencer à traverser. Dans la loi coréenne, une
en compte, puisque très souvent, le feu piéton vert clignote pendant les personne qui commence à traverser durant cette phase et qui n’a pas le temps
dernières secondes de vert. Le décompteur prend donc en compte toute la de finir sa traversée avant que le feu devienne rouge n’est pas protégé en tant
durée comprise entre deux phases de rouge. Ce choix de décompte a été fait que piéton en cas d’accident. À certaines intersections, il existe des
dans certaines régions de l’Espagne, en Chine, au Mexique et en Corée du Sud. décompteurs numériques qui affichent le temps de vert restant ou encore des
barres qui se vident au fur et à mesure que le temps de vert s’écoule.
Cas de l’Espagne
La signalisation lumineuse pour les piétons varie fortement selon les villes en
Espagne. On trouve beaucoup de dispositifs similaires aux feux français, avec la
figurine rouge et la figurine verte et deux phases de fonctionnement. Pour autant,
dans certaines villes et ce depuis quelques années, il est possible d’apercevoir
des feux piétons animés, où le bonhomme vert indiquant l’autorisation de
traverser est animé. Ce feu animé est accompagné d’un décompte qui permet de
savoir en un coup d’œil combien de temps il reste pour traverser.
A Barcelone par exemple, on trouve aussi des feux communs pour les piétons et
les cyclistes et les deux symboles sont donc affichés pour une meilleure
compréhension.
Il arrive qu’à certains feux, dès l’instant où le feu passe au vert, la figurine verte
clignote. Cela signifie que les piétons qui attendaient à l’intersection peuvent
s’engager, mais que tous ceux qui arrivent après doivent attendre. Le non-
respect des règles pour les piétons, comme traverser en dehors des passages
piétons ou sans respecter le feu, peut être passible d’une amende d’un montant
équivalent à 20 €. (source : article « Crosswalks and Pedestrian Safety (in
Illustration 33 : Feu vert animé avec décompteur (à gauche) et feu double piéton- Korea) », Klawguru.com).
cycliste (à droite). (source : Wikimedia Commons)
2.4.2.3 Mesure du temps restant pour chaque phase Concernant en particulier les feux sans ce système de décompte, les vitesses de
déplacement considérées pour le calcul des durées de phases sont similaires à
Dans certains pays, il y a un décompteur pour chaque phase. Ainsi, l’usager peut ce qu’on peut voir en France, c’est-à-dire environ 1 m/s. La phase de rouge de
facilement savoir à la fois combien de temps de vert il lui reste pour traverser, dégagement est censée être déterminée à l’aide de cette même vitesse, mais en
mais aussi combien de temps il doit attendre avant le prochain vert. Ces deux pratique il semblerait que la durée moyenne de cette phase soit de 3 s, quelle
compteurs sont généralement de couleurs différentes, un vert et un rouge, pour que soit la largeur de la voie à traverser. Une telle durée s’explique par le fait
éviter la confusion entre les deux. On peut apercevoir ce type de feu en Asie qu’il est attendu des piétons qui se sont engagés de terminer leur traversée s’ils
(Japon, Thaïlande, Taïwan), en Afrique (Égypte, Cambodge), en Europe ont atteint au moins la moitié ou de faire demi-tour pour retourner sur le trottoir
(Turquie, Russie, quelques traversées en République tchèque) et en Amérique d’origine.
du Sud (Pérou, Chili).
Selon M. Sugimoto de l’Agence de Police Nationale Japonaise, qui gère les
Cas du Japon intersections, les cycles intègrent toujours une phase piétonne, et des boutons-
poussoirs sont présents afin d’augmenter cette phase en cas de besoin. La
Les feux au Japon possèdent une phase assimilable au rouge de dégagement
plupart des intersections où une phase exclusivement piétonne existe sont
en France, où la figurine verte clignote. Cette phase indique l’autorisation de finir
équipées de signaux sonores pour les personnes malvoyantes ou aveugles.
de traverser, mais pas de s’engager. Les deux figurines du feu, une verte et une
rouge, sont situées l’une en dessous de l’autre, le rouge en haut. À un certain La présence de barrières empêchant les traversées piétonnes hors des
nombre de carrefours, il existe un système de décompte, représenté par un passages piétons dans les zones à risques permettent de concentrer le flux
sablier qui se vide au fil du temps. Ce système mesure à la fois la durée restante piéton sur les passages prévus à cet effet. Les signaux sonores qui existent sur
de vert total (y compris le temps de dégagement), et la durée restante de rouge. plus de 10 000 intersections au Japon peuvent être des mélodies, des chants
Les compteurs sont de couleurs différentes afin que les usagers ne confondent d’oiseaux ou encore un message diffusé suivi du nom de la rue en japonais.
pas les phases.
Cas de la Turquie
La majorité des feux piétons en Turquie sont des feux à deux états avec une
figurine rouge immobile et une figurine verte en marche, ce qui correspond au
modèle français. Dans certaines rues plus éloignées des grosses artères, le feu
piéton reste toujours rouge jusqu’à ce que quelqu’un appuie sur le bouton-
poussoir installé. Dans certaines villes et à certains carrefours localisés, la
figurine verte est animée et on voit ainsi un personnage en train de marcher
pendant la phase de vert. Au cours des deux phases, il existe parfois un
décompteur qui indique le nombre de secondes restantes pour chaque phase.
Les systèmes mis en place dans la plupart des villes pour les personnes
Illustration 35: Différents feux piétons observés au Japon. (source : Cerema) malvoyantes sont des signaux sonores sous la forme de phrases : le signal
piéton rouge est traduit par la phrase signifiant « attendez s’il vous plaît » et le
signal vert est « vous pouvez traverser maintenant », en turc. Comme dans de Cas de Taïwan
nombreux pays, il y a un bouton-poussoir qui émet tout le temps des bips pour
Le système de feux à Taïwan est appelé Xiaolüren et sa version animée a été
être facilement localisable. Lorsqu’il est poussé, le message correspondant à la
initialement installée dans la ville de Taipei avant de se répandre dans le pays.
phase en cours est émis. Certains de ces boîtiers peuvent également émettre
La signalisation Xiaolüren a été ajoutée dans le Traffic Signs, Marking and Lights
des vibrations au toucher. (source : « Audible Pedestrian Signals, Istanbul », site
Installation Rules du Ministère des transports et communications de la
de Melike Ceylan).
République de Chine. Le feu vert est représenté par un homme animé vert avec
un chapeau en marche. Sa vitesse de marche varie selon le temps qu’il reste
pour traverser. Le feu rouge est traduit par une figurine immobile rouge vue de
Cas du Pérou
face. Au début de la phase de vert, le personnage marche lentement, puis
La signalisation au Pérou peut prendre deux formes pour les piétons. Il existe lorsqu’il reste environ 14 secondes, il accélère avant d’atteindre sa vitesse
des feux statiques, plus classiques, comme ceux qu’on peut apercevoir en maximale lorsqu’il ne reste plus que 10 secondes. Durant ces dernières
France. Le second type de feux est animé : le personnage vert est une secondes, la figurine clignote en plus de courir.
succession d’images qui en font une figurine mouvante. Ce feu est accompagné
Il existe également toujours des feux plus anciens à deux états uniquement, que
d’un décompteur pour chaque phase, vert ou rouge, indiquant le temps restant
l’on retrouve plus particulièrement sur la côte Est de Taïwan.
avant le passage à la phase suivante.
En 1998, le gouvernement de Taipei a décidé de mettre en place des
décompteurs, en particulier pour les carrefours où les feux étaient statiques. Ce
décompteur se déclenche lorsque le signal passe vert et affiche le temps restant
avant le rouge. La phase de rouge est également munie d’un décompteur affiché
en rouge.
The News Lens, datant d’octobre 2018, « Pedestrian Nightmare : No ‘refuge’ on la main orange. Dans les deux cas, un petit décompte est situé à côté de chaque
Taiwan’s Dreadful Crosswalks ». Par ailleurs, la durée de vert pour les piétons symbole afin d’indiquer le temps restant.
est parfois trop courte pour pouvoir traverser la rue en entier.
On trouve aussi des signaux animés, par exemple comme à Assouan, où le
personnage vert marche puis court au cours de la phase de vert, le tout
accompagné d’un décompteur. Cela améliore la lisibilité et la compréhension des
signaux lumineux pour les piétons, tout en attirant leur attention vers ce signal,
ce qui peut inciter à le respecter.
Selon une étude réalisée sur environ 1000 accidents mortels impliquant des
piétons à Taïwan, près de 12 % des morts ont eu lieu en présence de
signalisation lumineuse à la fois pour les piétons et pour les véhicules.
On remarque sur le tableau précédent que les pratiques sont très diverses d’un
pays à l’autre. Les pays anglophones (USA, Canada, Royaume-Uni) ont fait le
choix de décompter le temps de dégagement.
Les deux graphiques ci-dessous représentent la répartition des dispositifs selon
les continents. On remarque que les signaux à 2 états ne sont utilisés qu’en
Europe, les autres continents préférant les systèmes à 4 états.
10
10 8
9
6
8
4
7 Afrique
2 états
6 2 Amérique
3 états
5 0 Asie
4 états - Accéléré
4 Europe
4 états - Décompteur
3 Océanie
Autres dispositifs
2
1
0
Afrique Amérique Asie Europe Océanie
Illustration 45: Diagramme de répartition des dispositifs en fonction des Illustration 46: Diagramme de répartition des continents selon les dispositifs
continents utilisés
feu sur l’axe secondaire passe au rouge afin que le signal piéton devienne vert, permet d’éviter les confusions pour les autres usagers qui ne peuvent pas
indiquant que la traversée se fait alors sans conflit. La durée de feu vert pour les considérer ce feu pour le leur. Ensuite, il est plus facile pour les personnes
piétons est cependant limitée par une valeur maximale afin que les véhicules malvoyantes de distinguer l’état du feu puisqu’il est plus proche. Enfin, ce feu
puissent se remettre en mouvement après un temps. permet en théorie aux piétons de s’engager sur le passage piéton en fonction de
la couleur du feu, et de finir leur traversée quoi qu’il arrive, sans se préoccuper
d’un éventuel changement de couleur du feu (changement qui fait parfois
Bilan des résultats paniquer les piétons ne connaissant pas la notion du rouge de dégagement
lorsqu’il survient en milieu de traversée). Cela correspond aussi au
En bilan de cette étude, les auteurs indiquent que ce système fonctionne bien et
fonctionnement des automobilistes, qui, une fois le feu vert franchi, ne se
est très efficace puisqu’il permet la traversée en sécurité des usagers, en
soucient plus du feu pendant la traversée du carrefour. Pourtant, malgré ces
particulier les plus vulnérables. Un certain sentiment d’insécurité est cependant
avantages théoriques, l’étude a montré que dans la pratique, les usagers sont
relevé par les gens interrogés, puisqu’une fois engagés, il n’y a plus de signal
justement inquiets de ne pas pouvoir vérifier l’état du feu pendant leur traversée.
visible quant à l’état de la traversée (si le signal est toujours vert ou non).
Ce signal tourné vers le trottoir n’a donc pas rassuré les piétons. Par ailleurs, ce
L’objectif était justement de ne plus perturber les piétons en cours de traversée
système est très peu répandu, il n’est utilisé que dans un seul pays, au
avec un changement de signalisation. Par ailleurs, le fait de ne pas avoir à fixer
Royaume-Uni.
le signal en face pouvait permettre aux piétons d’être plus enclins à regarder
autour d’eux. Lors des phases d’observation, aucun gain de sécurité relatif à ce Le triangle jaune est un signal pertinent puisqu’il incite les piétons à la prudence
point qui puisse être imputé au système n’a été réellement observé par les envers les véhicules tournant, mais il faut que les piétons sachent qu’ils sont
auteurs de l’étude. prioritaires durant cette phase. La phase piétonne, traduite par la figurine verte
habituelle, durant laquelle tous les véhicules sont arrêtés, présente l’avantage de
Les temps d’attente des piétons n’ont pas augmenté, certains l’ont même trouvé
faciliter la traversée pour les personnes les plus vulnérables, mais ces temps ne
subjectivement plus court. Cependant, ce bilan rapporte la nécessité de mieux
doivent pas être trop importants selon le flux de véhicules. Ce qui ressort est
informer la population quant au fonctionnement du signal et des détecteurs afin
surtout la nécessité de mieux informer la population relativement à un tel
de rassurer ceux qui ressentent un sentiment d’insécurité lors de la traversée.
système pour qu’il soit réellement bien compris et utilisé.
60 % des piétons s’engagent durant la phase triangle jaune à Toulouse, 47 et
68 % sur les deux traversées à Nancy. Cela correspond aux mêmes conditions En conclusion, le bilan de l’expérimentation est mitigé. Le développement de ce
que la plupart des passages piétons actuels, où les véhicules sur l’axe parallèle signal n’a pas été poursuivi, il ne semble donc pas opportun d’expérimenter ce
à la traversée ont le feu vert en même temps. signal en France dans les années à venir. Le principe retenu, à savoir
l’expérimentation simultanée de 3 innovations (orientation du signal, feu jaune
triangulaire et détecteurs multiples) n’a malheureusement pas permis d’identifier
Conclusion sur le projet quelle innovation est responsable de ce bilan peu concluant. A l’avenir, il faudra
ainsi veiller à ne tester qu’une innovation à la fois.
Le dispositif Pussycats est un système innovant en France en termes de
positionnement de la signalisation lumineuse et des différents états du feu. En Source : « Amélioration de la sécurité et du confort des piétons aux traversées
effet, le choix de placer le feu en amont de la traversée, sur le trottoir de départ équipées de signalisation lumineuse – Projet PUSSYCATS » du CETE de Lyon,
et tourné vers le trottoir présente a priori plusieurs avantages. Tout d’abord, cela septembre 1995.
Source : rapport sur Sécurifeu écrit par le CETE de l’Est en septembre 1998. période de vert piéton qui démarre. Cette expérimentation est donc biaisée par le
feu qui peut porter à confusion. Pour ces raisons, le développement de ce
dispositif a été abandonné. Il serait judicieux de réaliser une nouvelle
Un système similaire, appelé TEMPOCITE a été testé en 2000 sur 8 traversées expérimentation de ce décompteur, en associant un feu adapté.
de la ville de Toulouse. Le bilan de cette étude a montré une augmentation du
nombre de piétons qui traversent en courant ou en accélérant et une
augmentation du nombre de piétons qui attendent le cycle suivant lorsqu’ils 3.1.3. Développement du Passage Piéton Spécifique
arrivent au passage pendant le rouge de dégagement. Cela implique donc une
(PPS) entre 1985 et 2015
réduction de la part des usagers en danger, donc présents sur le passage piéton
alors que le feu des véhicules passe au vert. (Source : rapport sur TEMPOCITE
Le passage piéton spécifique (PPS) est un système de feux intelligents
écrit par le CETE du Sud-Ouest en 2000.)
fonctionnant en présence de piétons. Dans l’instruction interministérielle sur la
signalisation routière, il s’agit du nouveau signal « R12 pps ». Implanté sur des
Conclusion sur le projet passages piétons hors intersection, ce système doit s’adapter aux capacités des
usagers. Ce type de signal vient répondre aux enjeux des feux en section
Le système Sécurifeu qui a été expérimenté à Colmar et à Besançon a été perçu courante, lorsque l’arrêt des véhicules ne se fait que pour permettre la traversée
de manière favorable par les piétons. Cela leur a permis de se sentir plus en piétonne. Le signal R12 pps est constitué des figurines verte et rouge
sécurité lors de leur traversée du carrefour et l’étude a fait ressortir une meilleure classiques, mais qui sont séparées par une barre verticale de couleur jaune.
compréhension du fonctionnement de la signalisation lumineuse chez les
usagers. Pour autant, les échantillons étudiés et en particulier ceux relatifs au
comportement des piétons étaient trop faibles pour que l’étude soit effectivement L’objectif est de simplifier la vie du piéton.
concluante. Si la mise en place d’un décompte du temps de rouge de En arrivant au niveau du feu, le piéton est
dégagement, et donc en particulier du temps restant avant le passage du feu détecté et la barre verticale jaune du feu
véhicule au vert, est une idée intéressante, il aurait pu être pertinent de changer piéton s’allume, pour indiquer qu’un
le modèle de feu afin d’en augmenter la compréhension des usagers. En effet, il piéton a été détecté et que le système a
a été observé qu’une part des usagers comprenaient le dispositif à l’envers, lancé la procédure de passage au vert du
c’est-à-dire qu’ils attendaient pendant le décompte et démarraient quand il feu piéton. Le feu tricolore des véhicules
arrivait à zéro, en même temps que les voitures. Pour un piéton qui vient passe également au jaune clignotant. Illustration 49: Feu R12 PPS
d’arriver au feu alors que le décompte est en cours avec une figurine piétonne Deux cas sont alors possibles. Si le clignotant
rouge, il peut facilement croire que lorsque le décompteur atteindra zéro, il piéton reste en attente sur le trottoir, il est à nouveau détecté par le capteur. Le
pourra s’engager pour traverser. En fait, parmi les 3 périodes du cycle (vert feu tricolore des véhicules passe alors au rouge et le feu piéton passe au vert :
piéton, rouge de dégagement, rouge piéton), les deux dernières sont signalées le piéton peut alors traverser en toute sécurité. Dans le second cas, si le piéton a
par le même visuel rouge fixe, et l’une de ces deux périodes fait l’objet d’un déjà traversé sans attendre son feu vert, le capteur ne le détecte pas une
décompte. Il n’est pas surprenant qu’une partie des usagers interprète que c’est seconde fois sur le trottoir. Le clignotement du jaune s’arrête et les feux
en fait le rouge piéton qui est décompté, et ainsi pensent qu’arrivé à zéro, c’est la s’éteignent.
En l’absence de piéton, les signaux lumineux sont éteints, ce qui permet à la fois
de limiter la consommation d’énergie et de ne pas surcharger les conducteurs
d’informations inutiles. 3.1.4. Feux mixtes piétons-cyclistes, Strasbourg 2015
Le système PPS a été testé dès 1985 dans la ville de Toulouse et évalué par le
Ce type de feux s’adresse particulièrement aux cyclistes, qui d’après l’article R.
Certu. En 2015, le code de la route a été modifié par l’article 7 du décret n°2015-
412-30 du code de la route, doivent respecter la signalisation lumineuse, sauf
808 du 2 juillet 2015 pour ajouter la signification du feu jaune clignotant à
signalisation spécifique, adressée aux piétons lorsque la piste cyclable
destination des piétons.
traversant la chaussée est parallèle et contiguë à un passage piéton. Il apparaît
Source : rapport du Cerema sur les Passages piétons spécifiques (PPS), fiche que les cyclistes ont parfois du mal à comprendre le signal lumineux pour les
n°15, de mars 2016. piétons et ce dispositif a pour objectif d’y remédier.
En conclusion, ce feu a un usage très spécifique, puisqu’il ne peut être employé
que sur les traversées simples, en dehors des carrefours. Il a déjà été intégré
dans l’IISR.
3.2. Bilan des expérimentations étrangères sur 3.2.1. Canada : étude pour améliorer la compréhension
les feux tricolores du temps de dégagement, 1994
De nombreuses études ont également été menées à l’étranger. Le Cerema a Dans le cadre d’une étude réalisée par Gourvil, Pellerin et Hassan en 1994 au
réalisé un long travail de recherche de documents techniques, en se basant Québec (résumée dans un document de recherche sur la sécurité des piétons
d’abord sur une recherche internet, puis sur des contacts par mail avec le réseau de la Federal Highway Administration), des feux piétons tricolores ont été testés
d’experts étrangers rencontrés par l’équipe-projet dans le cadre des groupes de par opposition aux feux canadiens classiques (figurine blanche et main orange,
travail européens et des congrès internationaux auxquels ils participent. Enfin, qui clignote pendant le temps de dégagement). Huit intersections ont ainsi été
des contacts ont été pris auprès de certaines ambassades de France à équipées et près de 2000 piétons ont été interrogés.
l’étranger, pour recueillir la réglementation locale, obtenir les coordonnées Selon les résultats, les feux tricolores sont mieux compris par les piétons, en
d’experts et faire traduire les documents techniques les plus intéressants, particulier le temps de dégagement : avec les feux à phase clignotante, 58 %
lorsque nous ne maîtrisions pas la langue (en japonais, notamment). des gens savaient que commencer à traverser est interdit, contre 78 % lorsque
Au total, plus de 200 documents étrangers ont été recueillis, parmi lesquels plus le feu est tricolore. Cependant, le comportement des piétons n’avait pas vraiment
de 70 documents correspondant précisément à notre étude ont été synthétisés changé et les auteurs n’ont pas relevé d’avantages en termes de sécurité et ont
(les références documentaires sont détaillées dans la dernière partie donc indiqué que l’installation de feux tricolores n’était pas justifiée.
Bibliographie). Les documents qui présentaient des données concrètes et En conclusion, le bilan sur les feux tricolores est positif, avec une meilleure
chiffrées sont présentés ci-dessous. Ces études sont triées par types de feux. compréhension du signal. Au vu du faible gain en matière de comportement et
Tout d’abord, une étude concernant les feux tricolores au Canada est résumée. de sécurité, les auteurs ont conclu qu’il n’était pas pertinent d’acheter et de
Les études suivantes concernant les feux avec décompteurs, d’abord les raccorder des centaines de feux tricolores pour remplacer les feux bicolores déjà
décompteurs de temps de dégagement (avec rouge clignotant, puis vert en place.
clignotant, et enfin black-out), puis les décompteurs de temps de rouge, pour finir
avec les décompteurs de temps de vert.
Ces résumés présentent la méthodologie suivie par les auteurs des études, leurs
résultats et un bref bilan.
3.3. Bilan des expérimentations étrangères sur 3.3.1. Décompteur de temps de dégagement
les feux avec décompteurs
Dans cette partie sont détaillées différentes études menées sur les décompteurs
de temps de dégagement. En premier, il s’agira de feux avec une phase de
Les feux avec décompteurs ont été testés et étudiés dans de très nombreux
rouge clignotant, puis les feux avec vert clignotant et enfin les systèmes black-
pays, ce qui permet donc de récolter un large échantillon de résultats. Les
out pendant le temps de dégagement.
études sont triées selon le type de temps décompté :
• décompte du temps de dégagement (1) ;
Rouge clignotant : Canada, Toronto, Howard (2013)
• décompte du temps de vert + dégagement (2) ;
• décompte du temps de rouge (3).
Méthodologie
Deux études ont été réalisées sur le même échantillon et la même base de
données. La première a été réalisée en 2011 par Camden, Howard et al., la
seconde en 2013 par Richmond, Camden, Howard et al.
Ces deux études ont été menées sur la ville de Toronto au Canada et consistent
en l’observation de 1965 intersections sur lesquelles un décompteur de temps de
dégagement a été installé entre novembre 2007 et décembre 2009. La période
de référence sans décompteur s’étend de janvier 2000 à novembre 2007. Le
nombre de collisions entre piétons et véhicules a été relevé sur chaque
intersection à partir des documents de la police. Les accidents n’ont été relevés
que s’ils avaient lieu sur voie publique, après installation du décompteur mais au
moins le lendemain de cette installation. Il devait également s’être écoulé plus de
6 mois entre l’installation d’un feu sur l’intersection et son remplacement par un
décompteur.
Pour la seconde étude, sur les 1965 intersections étudiées, 23 428 collisions majorité des études menées sur les décompteurs du même genre. Les auteurs
piétons-véhicules ont été observées sur la période de 10 ans. En excluant les indiquent que cette divergence peut être due aux conditions des collisions
collisions ne respectant par les conditions citées au-dessus, les chercheurs ont retenues et à la géométrie des intersections. Pour autant, cette étude soulève
conservé 9262 accidents. Une évaluation statistique différente a été menée, bien la question de la sécurité des piétons après la mise en place des
avec un modèle plus sensible. Un coefficient a été attribué à chaque intersection, décompteurs.
en fonction du niveau de trafic supporté sur l’intersection. Il a été noté une
Le chirurgien du Hospital of Sick Children, qui est à l’origine de ces études,
augmentation de 26 % du nombre d’accidents impliquant piétons et véhicules et
Andrew Howard, a pu être contacté par le Cerema, pour comprendre les
respectant les critères de l’étude, depuis l’installation des décompteurs par
différences de résultats entre les 2 études. Il écrit que la seconde étude est celle
rapport à la situation de référence. Plus d’accidents ont été relevés durant l’hiver
à prendre en compte. Il indique que les piétons utilisent cette information de
et il a été remarqué un plus grand nombre de collisions avec blessure minime et
temps restant pour leur utilité (pour traverser rapidement) au détriment de leur
de ceux avec blessure grave.
sécurité. Il faut également prendre en compte le fait que les conducteurs utilisent
Les auteurs de cette étude expliquent leurs résultats très différents de ceux les décompteurs de traversées piétonnes pour anticiper, accélérer et s’assurer
obtenus précédemment (comme l’étude de Markowitz en 2006 aux États-Unis, de passer avant le passage du feu au rouge. Il précise aussi qu’il serait
citée dans le paragraphe suivant) par la nature des collisions retenues et les intéressant de donner le vert aux piétons quelques secondes avant les véhicules
caractéristiques des intersections. sur la perpendiculaire, afin que ceux-ci soient déjà sur le passage piéton quand
les véhicules démarrent, ce qui les obligerait à leur céder le passage.
Le papier de recherche indique également que le nombre d’accidents a diminué
sur les intersections sans décompteur et qu’il était donc attendu une diminution En conclusion, cette étude, basée sur un très large échantillon, montre les limites
des accidents sur celles avec un décompteur, qui n’a pas eu lieu, d’où une du système de décompteur de temps de dégagement. Les piétons s’en servent
« augmentation » du nombre d’accidents. pour traverser jusqu’au dernier moment. De plus, les automobilistes se servent
de cette information qu’ils voient sur la traversée piétonne, pour accélérer. Sur
un carrefour classique, leur feu passe au rouge quand le décompteur piéton
Conclusion sur cette étude indique 2 secondes, et leur feu passe au jaune quand le décompteur piéton
indique 5 secondes. Ainsi, avec le feu vert, si le décompteur piéton indique 8
Il s’agit d’une étude plutôt polémique, puisque deux groupes de chercheurs ont
secondes, ils savent que le feu passe au jaune dans 3 secondes, donc ils
analysé les mêmes données et leurs conclusions sont très différentes. La
accélèrent. Cet impact sur les comportements des piétons et des automobilistes
seconde étude a été réalisée par une équipe de chercheurs de l’hôpital de
a engendré une augmentation des collisions de 26 %. Il faudra donc ne pas
Toronto, qui avait remarqué une hausse du nombre de patients blessés sur la
reproduire ce fonctionnement en France, et ne pas généraliser l’installation de
route arrivant à l’hôpital. Cette étude est particulièrement intéressante pour le
tels décompteurs, mais plutôt les réserver aux carrefours sensibles avec des flux
Cerema, car elle s’appuie sur un échantillon très large (1965 intersections
piétons importants, où la vitesse des véhicules est déjà réduite par
équipées) et sur une période de plusieurs années, contrairement à la majorité
l’aménagement.
des études recueillies qui analyse une dizaine d’intersections. Cette seconde
étude témoigne des risques que peuvent engendrer les décompteurs, puisqu’il a
été relevé dans le cas de la ville de Toronto une forte augmentation du nombre
de collisions entre piétons et véhicules (26 %). Ce résultat tranche avec la
significative du nombre de piétons encore sur le passage piéton alors que le feu
Conclusion sur cette étude passait au rouge a pu être observée, et la proportion de piétons qui doivent
courir pour finir leur traversée ou qui doivent abandonner la traversée a
Les auteurs de cette étude concluent que si les décompteurs sont placés aux nettement diminué. Moins de conflits piétons-véhicules ont également été notés.
bonnes intersections, ils ont une influence positive sur la sécurité des piétons. Alors que seulement 34 % des piétons trouvaient les feux piétons « très utiles »
Cependant, ils peuvent aussi avoir un impact négatif sur le comportement des avant l’installation des décompteurs, ce chiffre atteint 76 % après. Plus de 90 %
usagers. des personnes interrogées trouvent les décompteurs « plus utiles » que le
Cette étude, basée sur un faible échantillon et seulement deux carrefours, ne système classique.
nous permet pas de tirer de conclusions précises.
Ainsi, à travers l’étude des accidents et des enquêtes menées auprès des
Rouge clignotant : États-Unis, San Francisco, Markowitz (2006) usagers, le bilan de cette étude s’est montré positif, aussi bien en termes de
satisfaction des usagers que des risques qu’ils encourent lors des traversées
des rues.
Méthodologie
Cependant, l’échantillon étudié, à savoir le nombre de collisions avant et après,
Cette étude a été réalisée à partir d’observations effectuées avant et après n’est pas précisé dans le papier. Il est écrit que les carrefours sélectionnés sont
installation de dispositifs de décompteurs sur 14 carrefours dans la ville de San ceux qui présentaient au moins 2 accidents dans les 21 derniers mois, soit un
Francisco (respectivement les périodes de juillet 1999 à avril 2001 et d’avril 2001 ordre de grandeur d’au moins un accident par an. L’étude étant faite sur 14
à fin décembre 2002). L’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence des carrefours sur 2 ans, l’échantillon est probablement constitué d’environ une
décompteurs sur les blessures des piétons impliqués dans un accident, trentaine d’accidents, ce qui est faible pour valider la baisse de l’accidentalité
l’évolution des comportements, si les piétons apprécient ce système et pourquoi. supposée de 52 %, avec un intervalle de confiance entre 25 et 93 %. Nous
retenons donc que les décompteurs ont eu un impact positif, mais nous ne
Afin de répondre à ces questions, les auteurs de l’étude ont observé la phase en pouvons conclure sur la diminution de l’accidentalité.
cours lorsqu’un piéton commence et finit sa traversée, si un piéton s’est mis à
courir ou a abandonné sa traversée et s’il y avait un conflit piéton-véhicule. Les
observations ont été effectuées sur près de 600 piétons avant installation et
environ 900 après.
L’analyse des accidents a montré une baisse de 52 % des blessures des piétons
impliqués dans des accidents après l’installation des décompteurs. Une baisse
Rouge clignotant : États-Unis, Berkeley, 2005 Rouge clignotant : États-Unis, Lake Buena Vista, 2000
Cette étude s’est portée sur la ville de Berkeley, qui en 2005 a fait installer des
décompteurs de temps de dégagement sur différents carrefours de la ville. 11 Méthodologie
intersections ont été observées afin de rédiger le rapport de cette étude pour
analyser l’impact de la mise en place de ces décompteurs. Dans la ville de Lake Buena Vista en Floride (connectée au Walt Disney World
Resort), des décompteurs de temps de dégagement ont été étudiés sur deux
En anglais, le terme de « sortie illégale » correspond à une situation où un piéton
intersections en 2000, afin de déterminer quels impacts ceux-ci ont sur le
finit sa traversée au feu rouge. Le terme d’ « entrée illégale » correspond à une
comportement des piétons.
situation où le piéton s’engage sur le passage piéton durant la phase de
dégagement. Dans cette étude, deux traversées équipées de décompteurs ont été observées
et comparées à des traversées à proximité ayant des feux conventionnels. Les
Le taux de respect des feux à Berkeley est bas, possiblement parce que la ville
décompteurs ont été évalués par rapport au respect du feu vert, au nombre de
est adaptée aux piétons et les véhicules roulent lentement. Avant l’installation
personnes qui se mettent à courir pendant leur traversée et au nombre de
des décompteurs, 99,5 % des piétons qui arrivaient au niveau du passage piéton
personnes qui se mettent à courir quand la phase clignotante apparaît.
durant la phase clignotante s’engageaient. Ce chiffre est descendu à 94,6 %
après la mise en place des dispositifs. Le pourcentage de personnes finissant
leur traversée tardivement (alors que le feu est passé au rouge) a également Présentation des résultats
diminué de 23 à 18 %.
En conclusion, de la même manière que pour l’étude précédente, nous retenons Il a été observé que pour un passage piéton sans décompteur, environ 41 % des
un impact plutôt positif du décompteur sur le taux de respect des feux, mais la piétons ne respectaient pas la couleur du feu. En présence du décompteur, ce
taille de l’échantillon ne permet pas de conclure avec certitude sur leur efficacité. nombre passe à 53 %. On remarque cependant que moins de piétons se mettent
à courir lorsqu’ils traversent et que le feu se met à clignoter (on passe de 10 % à
3 % de piétons concernés) puisqu’ils se rendent compte qu’ils ont le temps de
finir leur traversée en sécurité.
La conclusion de cette étude selon les auteurs est que les décompteurs ont des
effets positifs et négatifs sur les comportements, sur ces sites particuliers. Ils
préconisent alors d’effectuer des observations dans d’autres villes afin de
réellement trancher sur l’influence des décompteurs sur le comportement des
piétons.
Méthodologie
Méthodologie
Cette étude menée en 2014 s’appuie sur l’analyse de 449 sites à Détroit, parmi
lesquels 362 ont été équipés de décompteurs, et les 87 restant n’ont pas été Cinq intersections similaires, deux sans décompteurs et trois avec décompteurs,
équipés et servent donc d’échantillon de comparaison. Cette étude a été menée ont été étudiées à Shanghai pour évaluer l’impact des décompteurs de temps de
sur une période de 10 ans : le taux d’accident mensuel sur ces carrefours a été dégagement. À partir d’études de vidéos et de questionnaires, des données de
relevé. comportement (vitesse de marche et respect des feux) et de compréhension des
signaux ont pu être évaluées.
des campagnes d’information pour que les usagers sachent de quoi il s’agit et Conclusion sur cette étude
comment les utiliser au mieux.
Il apparaît que les décompteurs étudiés ont eu un impact plutôt positif sur le
respect des feux par les piétons, mais qu’au contraire il y avait plus souvent
encore des piétons sur la chaussée lorsque leur feu passe au rouge fixe, parce
Vert clignotant : Corée du Sud, comparaison de types de qu’ils pensaient avoir assez de temps pour traverser.
décompteurs, 2002 La comparaison des deux types de décompteurs montre qu’un décompteur
numérique semble avoir un meilleur impact sur le respect du feu, mais que la
version graphique permet aux usagers de mieux évaluer le temps restant et s’ils
Méthodologie peuvent traverser. Les chercheurs ajoutent cependant que de plus amples
études seraient nécessaires pour conclure sur l’efficacité des deux signaux, en
Après s’être rendu compte que les piétons ne comprenaient pas bien la phase raison du faible échantillon de cette première étude.
de vert clignotant et sa signification le gouvernement coréen a décidé de tester
l’installation de décompteurs de temps de dégagement. Deux types ont ainsi été
installés dans deux villes : un décompteur numérique à Jinju et un décompteur Black-out : Royaume-Uni, Londres, 2011
« graphique » à Changwon. L’objectif était de comparer le comportement des
usagers en fonction de la présence ou non d’un décompteur et du type de
dispositif installé. Les chercheurs ont relevé le nombre de piétons traversant Méthodologie
durant la phase clignotante, le nombre de piétons ayant manqué de temps pour
traverser avant le passage au rouge et le nombre de véhicules passant pendant Avant l’installation des décompteurs, le temps de dégagement était traduit par un
la phase clignotante piétonne. « black-out », c’est-à-dire une extinction du feu piéton pendant quelques
secondes. Cette absence d’affichage était peu comprise des usagers qui
pouvaient être inquiétés par rapport au fonctionnement du feu. Il a donc été
Présentation des résultats choisi de tester un affichage du temps restant avant le rouge lors de la phase de
dégagement.
Il a été observé que moins de piétons s’engagent durant la phase clignotante en
présence d’un décompteur. Pour un décompteur numérique, ce nombre passe Afin d’étudier l’influence de la mise en place des décompteurs, des vidéos ont
de 24 % à 20 % ; pour un décompteur graphique, il passe de 33,5 % à 26 %. été prises sur les huit sites pour observer le comportement des piétons, des
conducteurs et leurs interactions et des enquêtes ont été réalisées auprès des
Cependant, il apparaît qu’un nombre légèrement plus important de piétons passants, avant et après installation. Durant ces enquêtes, il leur a été demandé
manque de temps pour finir leur traversée en sécurité (2,9 % pour les le type de traversée qu’ils préféraient, leur perception du temps, leur sentiment
décompteurs numériques alors qu’ils n’étaient que 1,3 % avant ; 1,4 % pour les de sécurité et leur interprétation de l’information.
décompteurs graphiques contre 0,5 % avant leur installation). Il semblerait donc
que les décompteurs aient donné l’impression aux piétons qu’ils avaient le temps Au cours de l’étude, les durées de vert, de dégagement et de rouge ont
de traverser, alors que ce n’était finalement pas le cas. légèrement été modifiés, ce qui influe nécessairement sur les observations.
Présentation des résultats de la couleur du feu a été observé avant et après installation et des recherches
supplémentaires seraient nécessaires pour déterminer comment les
La grande majorité des piétons interrogés aiment ou aiment beaucoup le intersections pourraient être améliorées pour encourager un meilleur
dispositif de décompteur (plus de 80 % en moyenne sur tous les sites). Les comportement.
personnes à mobilité réduite apprécient encore plus le dispositif, à 94 %. Moins
de piétons se sentent pressés lorsque le dispositif est installé par rapport à la
situation de référence.
88 % des piétons disent avoir plus de temps pour traverser. Il est à noter que Black-out : États-Unis, Alexandria, 2005
pourtant, le temps de vert a été diminué de 3 s (de 9 à 6 s), et le temps de
dégagement est passé de 9 à 12 s. Si 73 % des piétons considéraient la
traversée sûre avant que les décompteurs soient mis en place, ils sont 91 % Méthodologie
ensuite.
À la suite du constat du faible taux de respect de la signification légale du temps
D’après l’analyse vidéo des traversées piétonnes, il apparaît qu’en moyenne sur de dégagement, représenté par une main orange clignotante aux USA, avec ou
les huit sites, le nombre de personnes traversant au rouge est équivalent. En sans décompteur, les auteurs de cette étude (Jeremiah P. Singer et Neil D.
moyenne, 62 % des piétons traversaient au rouge (contre 61 % avant Lerner) ont choisi de tester sur une intersection un décompteur de temps de
l’installation). Il a été relevé que plus de gens traversaient durant la phase de dégagement sur un temps de black-out plutôt qu’une phase clignotante.
dégagement, et moins durant la phase de vert. Les auteurs indiquent que de tels
résultats concernant le nombre de traversées au feu rouge ne peuvent pas être
expliqués par cette étude et relèvent peut-être de changements dans le trafic.
Cette étude a permis de relever que la majorité des usagers ont apprécié ce Illustration 52: Affichage classique aux USA
nouveau système affichant le temps restant pour traverser avant le passage au (à gauche) et affichage expérimental (à
rouge. Beaucoup moins de personnes se sentent pressées lors de leur traversée droite). (source : rapport de l'étude)
et un nombre significatif de piétons se sentent plus en sécurité en présence du
décompteur.
Deux carrefours similaires ont été étudiés avec les décompteurs classiques
Le décompteur est surtout utilisé pour déterminer si la traversée est possible et pendant une semaine, puis un des sites a été équipé avec le décompteur
sûre plutôt que pour savoir combien de temps exactement prend la traversée expérimental pendant une semaine. Le site ayant conservé le décompteur
(une fois engagés, les piétons font moins attention au temps qu’il reste, à part classique sur les deux semaines d’étude est appelé site de contrôle. Sur ces
pour éventuellement adapter leur vitesse de marche). sites ont été observés le respect des feux, la réussite des traversées, le nombre
de piétons se mettant à courir, à faire demi-tour et le nombre de conflits entre
Ainsi, le dispositif a engendré des réponses plutôt positives de la part des
piétons et véhicules.
usagers qui se sentent plus rassurés. Pour autant, un fort taux de non-respect
Les carrefours sélectionnés pour cette étude sont situés à proximité de zones
d’intérêt et sont donc le lieu d’un fort trafic piéton. Leur géométrie et les durées
des phases des feux sont similaires pour les deux sites. 3.3.2. Décompteur de temps de vert
commises par les femmes avaient dorénavant lieu dans les 4 premières
secondes de rouge.
3.3.3. Décompteur de temps de rouge
Les observations réalisées sur ces deux sites ont montré que les hommes et les
enfants ont plus souvent des comportements illégaux (avec une variation
significative) après installation du décompteur qu’avant, par opposition aux
femmes. L’analyse du nombre total d’infractions selon les traversées montre que
l’affichage du temps restant de rouge a un impact positif sur le comportement
des piétons pour la traversée.
La présence des décompteurs a amélioré le comportement des plus jeunes en
particulier à l’intersection avec de nombreux véhicules, tandis que c’est sur
l’intersection avec moins de véhicules que de meilleurs comportements ont été
observés pour les adultes. Cependant, il a été noté que la plupart des infractions
Méthodologie
L’analyse des évaluations menées à l’étranger permet de conclure sur les points que les gestionnaires de voirie pourraient installer sur des traversées
suivants : piétonnes particulières, par exemple devant une gare ou un lycée.
• Malheureusement, aucune évaluation sur l’efficacité des feux clignotants
n’a pu être trouvée à l’étranger. Ces feux sont souvent en place depuis
de nombreuses années, et aucune évaluation n’a été publiée à ce sujet.
Il y a donc un réel manque sur ce type de feux, pour lesquels nous
devrons démarrer de zéro, sans référence étrangère.
• Malheureusement, une seule étude sur l’efficacité des feux tricolores a
pu être trouvée. Il s’agit d’une étude ancienne (1994), dans laquelle la
comparaison entre feux clignotants et feux tricolores n’a pas permis de
conclure précisément sur la plus-value du système en termes de
sécurité routière. Il en ressort que les feux tricolores sont mieux compris
que les feux bicolores, mais ceci n’avait pas suffit à justifier le
changement de système de feu piéton au Canada.
• De nombreuses études ont été publiées récemment sur les
décompteurs, notamment en Amérique du Nord. Les décompteurs les
plus courants sont ceux qui décomptent le temps de dégagement. Les
résultats sont partagés. Les études américaines montrent une
amélioration des conditions de sécurité, avec une amélioration des
comportements des piétons et une réduction des accidents. A l’inverse,
l’étude de Toronto a montré une nette augmentation du nombre
d’accidents sur les 1965 intersections étudiées, qui serait notamment
due à une dégradation du comportement des automobilistes sur les
carrefours en croix, qui anticipent en prenant leur information sur les
décompteurs piétons et accélèrent avant le passage au jaune de leur
feu. Au regard de ces études, il paraît judicieux de limiter l’usage des
décompteurs aux traversées simples, afin d’éviter cette accélération des
automobilistes, et aux carrefours où la vitesse est déjà modérée par
l’aménagement (zones à circulation apaisées, zones 30 crédibles, zones
de rencontre, rues pavées, etc). Il ne semble donc pas opportun de
généraliser l’usage de ces décompteurs. Ceux-ci semblent plus adaptés
à un usage ponctuel, sur des traversées à enjeux présentant des flux
piétons importants. Le décompteur pourrait ainsi être un complément
On peut également trouver des feux tricolores en section courante, circulation. Cependant, ils n’interfèrent pas avec les signaux : en entrant un
généralement aux traversées avec un flux de piétons plus important. Ils minimum et un maximum de temps de vert, ils laissent le système gérer les
fonctionnent de la même façon que les feux aux intersections, mais nécessitent phases à partir de boucle de détection à chaque entrée d’un carrefour.
une interaction avec le bouton-poussoir.
Les bouton-poussoirs peuvent avoir un rôle différent. Certains permettent Observations des comportements des piétons
d’accélérer l’arrivée de la phase piétonne, c’est-à-dire que lorsqu’un piéton
appuie, le vert piéton est donné plus rapidement. Ce cas ne concerne que les Au cours de notre déplacement en Irlande, nous avons pu observer les
feux situés aux intersections. comportements des piétons à plusieurs intersections avec des géométries
similaires et des feux différents.
Dans certains cas de traversées en section courante, l’interaction avec le
bouton-poussoir permet de déclencher l’arrivée d’une phase piétonne. Sans Les traversées choisies ont toutes une largeur équivalente et concernent un axe
cette interaction, la phase piétonne n’aurait pas lieu. 2 × 1 voies, bidirectionnel.
Certains types de feux sont parfois remplacés par d’autres à Galway. En effet,
concernant les feux bicolores, il arrive que la phase de jaune clignotant des
véhicules soit supprimée pour des raisons de sécurité. Cette phase indique aux
conducteurs qu’ils peuvent s’engager avec précaution s’il n’y a plus de piéton sur
le passage piéton.
Les feux bicolores en section courante sont de plus en plus remplacés par des
feux tricolores, lorsqu’ils atteignent leur fin de vie. Pour la majorité des usagers,
les feux tricolores sont plus compréhensibles et sont donc préférés aux feux Illustration 54: Traversée à Coach Station entre Fairgreen Road et Forster Street
bicolores.
Il n’y a pas spécialement de législation concernant le remplacement des feux
piétons, cela se fait plutôt au fur et à mesure lorsqu’un feu devient défectueux. Le feu piéton est ici tricolore et nécessite une interaction avec le bouton-poussoir
pour obtenir le feu vert piéton, sans quoi le temps d’attente est très élevé et varie
fortement d’un cycle à l’autre.
Fonctionnement du PC
Coach Station
4,8% 7,9% 87,3% 20,3% 12,6% 67,1% 374
(tricolore)
Eyre Square
(vert 7,2% 12,0% 80,7% 46,3% 11,1% 42,6% 585
clignotant)
Illustration 56: Tableau descriptif des traversées étudiées En conclusion, il semble que le taux de respect du feu soit plus dépendant du
temps d’attente que du type de feux. L’étude réalisée avait pour objectif de Bilan des interviews avec les piétons
connaître un ordre de grandeur du taux de respect, et d’observer s’il y avait une « Avez-vous une préférence entre les feux bicolores
Sexe Tranche d’âge Conclusion
nette différence de comportement pendant le temps de dégagement, ce qui n’est et tricolores et pourquoi ? »
Tricolore, parce qu’ils donnent plus de temps pour
pas le cas. Cette analyse ne permet donc pas de trancher en faveur d’un feu F 15-16
traverser la rue, on se sent moins pressés.
Tricolore
clignotant ou d’un feu tricolore. Je préfère ceux avec les décompteurs. Et sinon sans
décompteurs, je trouve les tricolores plus faciles à
F 20s Tricolore
comprendre parce qu’on sait vraiment ce que chaque
couleur signifie.
Bilan des entretiens avec des piétons F 60s
Les tricolores sont plus faciles à comprendre, on sait
Tricolore
quand y aller et quand attendre.
Pendant la journée de mesure, environ 1000 piétons ont été comptés. En F 60s Je trouve que les deux fonctionnent très bien. Les 2
H 70s Tricolore. (pas de raison donnée) Tricolore
complément, treize piétons ont été interrogés par rapport à la signalisation H 50s Jamais fait attention.
lumineuse de Galway, ou d’Irlande en général. Il leur a été demandé s’ils H 60s Je n’ai pas vraiment de préférence entre les deux. Les 2
préféraient les feux tricolores ou bicolores avec vert clignotant. Les deux sont compréhensibles, on traverse au vert et on
H 70s Les 2
attend au rouge.
Il en ressort qu’un peu plus de la moitié d’entre eux ont une préférence pour les Tricolore, parce qu’ils donnent plus de temps pour
H 60s Tricolore
traverser.
feux tricolores, qu’ils trouvent plus compréhensibles. Beaucoup ont le sentiment Pas de préférence, ce qui est important est d’appuyer sur
H 50s Les 2
qu’un feu tricolore leur accorde plus de temps pour traverser qu’un feu bicolore. le bouton et d’attendre le vert.
Policière. Il existe des traversées avec ou sans feux.
Les piétons interrogés ont soit une préférence pour le tricolore, soit considèrent Ces derniers sont plus dangereux. Pour les traversées
que les deux systèmes sont bons. Aucun piéton n’a déclaré préférer les feux F 30s avec feux, le jaune signifie que le rouge arrive, ce qui est Tricolore
mieux compréhensible quand on veut respecter les feux,
bicolores. Le tableau ci-dessous récapitule les réponses des piétons interrogés. mais la plupart ne le font pas et tentent de traverser.
Tricolore, avec le jaune on sait que le rouge arrive et on
F 40s Tricolore
peut accélérer. Plus clair que le vert clignotant
Conclusion des observations en Irlande Il faut choisir le type de feux qui consomme le moins
d’énergie, donc a priori celui avec deux figurines
F 20s Les 2
seulement. Mais sinon, les deux systèmes sont clairs et
Les différentes observations que nous avons pu réaliser et les échanges que donnent autant de temps.
nous avons pu avoir sur place nous ont porté à penser qu’expérimenter un feu à Illustration 59: Tableau récapitulatif des entretiens avec les piétons
trois couleurs plutôt qu’à deux pourrait être intéressant pour améliorer la
compréhension des feux. En effet, la présence d’une couleur intermédiaire jaune
traduit la gradation de l’autorisation à traverser et les gens y sont plus sensibles Il serait donc tout à fait envisageable de tester un dispositif à trois couleurs en
qu’à un brusque passage du vert au rouge. Aucun piéton irlandais n’a déclaré France. Une solution alternative au passage à un feu piéton tricolore (avec trois
préférer les feux bicolores. figurines situées les unes en dessous des autres) serait l’utilisation de diodes
bicolores pour le personnage immobile. Ainsi, il pourrait clignoter jaune durant le
Bien que le taux de respect ne soit pas forcément amélioré par la présence d’un
temps de dégagement, puis passer au rouge fixe pour interdire la traversée aux
feu tricolore, il semble que les usagers en comprennent mieux le
piétons.
fonctionnement, ce qui semble donc être un atout non négligeable concernant un
nouveau modèle de feux en France.
3 sites ont été étudiés : les croisements Skippergata/Radhusgata (1ère photo ci-
dessous, 2x1 voies), Kristian Ivs gate / Universitetsgata (2ème photo ci-dessous,
2x1 voies) et Torggata / Hausmanns Gate (3ème photo ci-dessous, 2x2 voies
séparées par un îlot).
La Norvège utilise des feux bicolores, dont le rouge est doublé. Le temps de
dégagement est identifié grâce à un signal vert clignotant.
Proportions de
Proportion de piétons
Proportion de Proportion de Proportion de piétons qui
Proportion de qui s’engagent
Carrefour Branche Proportion de temps de vert temps de piétons qui piétons qui passent renoncent à
rouge pendant le temps de
dégagement passent au vert au rouge traverser au vert
dégagement
clignotant
Skippergata/Radhusgata Traversée double Skippergata 36,7% 10,2% 53,1% 72,3% 13,8% 13,8% 0,00 %
Hausmanns gate Ouest 18,0% 11,3% 70,7% 46,7% 6,0% 47,4% 0,00 %
Torggata / Hausmanns Gate
Hausmanns gate Est 18,0% 11,3% 70,7% 42,3% 6,8% 50,9% 0,60 %
En conclusion, nous retenons qu’en Norvège, le vert clignotant est très peu
respecté, il est assimilé par les piétons à du vert fixe. Pour maintenir la crédibilité
du signal clignotant, il doit être suffisamment long pour permettre de réaliser la
traversée entière, et ce signal clignotant ne devrait pas être suivi par une autre
période de dégagement.
cela annonce la phase de rouge de dégagement où tout piéton déjà engagé peut
finir sa traversée, mais ne doit pas s’engager. Cette durée de rouge de
4. CONCLUSION SUR LES DIFFÉRENTS dégagement, qui dure du passage au rouge pour le feu piéton au passage au
vert du feu véhicule, est de durée suffisante pour permettre la traversée
TYPES DE FEUX complète d’un piéton s’engageant à la dernière seconde de vert. La durée
dépend donc uniquement de la largeur de la voie à traverser.
La première partie d’introduction a montré combien le feu actuel R12 était
inadapté, mal compris et peu respecté par les Français. Les collectivités Les différents systèmes à deux informations sont les suivants :
demandent ainsi depuis plusieurs années à expérimenter de nouveaux systèmes • le feu allemand, identique au français si ce n’est que les deux figurines
pour améliorer la sécurité des piétons. Le Cerema a donc réalisé un sont placées verticalement, n’apporte évidemment aucune plus-value ;
benchmarking mondial des feux existants et des systèmes déjà expérimentés à
l’étranger afin de ne pas tester de matériels qui n’ont pas fonctionné ailleurs (ou • le feu tourné vers le trottoir utilisé uniquement au Royaume-Uni. Il a été
pire, qui ont dégradé la sécurité) et de cadrer les futures expérimentations. Cette testé en France en 1995 (projet Pussycat) mais l’expérimentation n’a
partie a donc pour objectif de conclure sur les types de feux qu’il serait judicieux pas été concluante.
d’expérimenter en France. • Le feu dont le rouge est doublé, qui n’apporte aucune information
supplémentaire.
Les feux clignotants indiquent le temps de dégagement et donc la fin du temps Le tableau ci-dessous montre la répartition des pays selon la couleur de la phase
de vert. Pour ces feux, cette phase clignotante se déroule pendant le temps de clignotante de leurs feux.
dégagement. La phase clignotante indique donc une interdiction de s’engager
Rouge clignotant Vert clignotant
mais une autorisation à achever une traversée entamée.
7 16
Les phases clignotantes observées à l’étranger sont soit verte soit rouge. Le Afrique du Sud Bangladesh
choix de la couleur est important puisque l’objectif est de garantir une bonne Argentine Brésil
compréhension du signal. Parmi les pays étudiés dont les feux comportent une Australie Cambodge
phase clignotante (avec ou sans décompteur), environ les deux tiers utilisent le Canada Colombie
vert clignotant pour indiquer l’approche de la fin du temps de vert, par opposition États-Unis Corée du Sud
au rouge clignotant. Nouvelle Zélande Émirats arabes unis
Suède Irlande
Islande
Japon
Nigeria
Norvège
Pays-Bas
Pologne
Qatar
Royaume-Uni
Taïwan
Illustration 64: Schéma de fonctionnement des feux avec vert clignotant. Illustration 66: Répartition de certains pays
selon la couleur de la phase clignotante
Le choix du vert clignotant présenterait les inconvénients suivants :
• il existait en France avant 1991 et il a été abandonné ;
• la couleur verte (et le bonhomme en marche) ne donnent pas clairement
l’information qu’un piéton sur le trottoir ne doit pas d’engager ;
• l’étude de cas en Norvège a montré que les piétons ne respectaient pas
l’interdiction de s’engager au vert clignotant. Les gestionnaires de voirie
ont donc dû ajouter une phase de rouge de dégagement, ce qui
correspond à notre système actuel ;
Illustration 65: Schéma de fonctionnement des feux avec rouge clignotant. • Il n’est pas compatible avec la synthèse sonore actuelle qui prononce
« rouge piéton » pendant le temps de dégagement ;
pertinent. En effet, cette durée de rouge de dégagement est la seule durée qui
reste toujours fixe, même si la durée du cycle varie, puisqu’elle dépend
4.5. Feux à 4 états de type décompteur uniquement de la largeur de la voie à traverser. On peut donc facilement les
mettre en place à la fois dans les plus petites villes dont les carrefours sont à
Les feux avec décompteurs sont ceux qui permettent plans de feux fixes et sur les carrefours micro-régulés des grandes métropoles.
aux usagers d’avoir un maximum d’informations Le décompteur de temps de dégagement semble à première vue le plus
concernant la traversée. À travers ce benchmarking, pertinent, mais il pourrait également être judicieux d’expérimenter d’autres types
nous avons vu qu’il existe différentes façons de de décompteurs (de temps de vert ou de rouge).
mettre en place ces décompteurs. Il est en effet
Ce type de décompteur se trouve en Argentine, au Canada, aux États-Unis et
possible d’afficher le temps restant soit pour la
parfois au Royaume-Uni. Il a également été testé en France à Colmar et
phase de vert, soit pour la phase de rouge, soit pour
Besançon en 1998 et à Toulouse en 2000. Lors de ces expérimentations, il avait
la phase de rouge de dégagement ou encore deux
Illustration 68: Feu été choisi de conserver le design du feu classique actuel en France en y ajoutant
décompteurs pour le rouge et pour le vert.
avec décompteur. le décompteur. L’idée serait ici de modifier le modèle du feu afin que le rôle du
Le principal retour d’expérience sur les décompteurs (source : SRTS décompteur soit plus clair. Il s’agit de ne pas reproduire l’erreur réalisée en 1998
est celui provenant du Canada, avec une étude Guide) pour Sécurifeu, à savoir un décompteur de rouge de dégagement, avec un feu
sérieuse basée sur 1965 carrefours équipés de qui ne distingue pas le rouge de dégagement du rouge fixe, ce qui portait donc à
décompteurs et plusieurs années d’accidents étudiés. La conclusion de cette confusion. Cela éviterait également la confusion pour un piéton venant d’arriver
étude est une augmentation de 26% des collisions entre piétons et au carrefour et ne sachant pas comment fonctionne le dispositif qui pourrait
automobilistes, en raison de traversées trop tardives par les piétons, et de prises penser pouvoir traverser à la fin du décompte. Il serait donc envisagé de mettre
de vitesse d’automobilistes qui anticipent en regardant les secondes restantes en place un décompteur dont le décompte démarrerait en même temps que le
sur le décompteur du feu piéton situé sur la perpendiculaire. clignotement.
Nous en avons conclu que les décompteurs étaient des compléments Il est essentiel également de ne pas reproduire les erreurs du projet Pussycat
intéressants, mais que leur usage devait se limiter sur les traversées simples et (1995), qui avait expérimenté plusieurs innovations en même temps et n’avait
sur les carrefours où les vitesses sont réduites grâce à l’aménagement. Nous pas pu identifier l’impact de chaque composante. Ainsi, il nous semble important
imaginons ainsi que les collectivités souhaiteront expérimenter un nouveau feu, de séparer dans le temps les deux expérimentations : dans un premier temps,
probablement à 3 états, dans le but de généraliser ce feu s’il est efficace. Et en tester et évaluer le feu clignotant, seul, puis s’il est efficace, lui ajouter dans un
complément de celui-ci, les gestionnaires de voirie pourraient ajouter un second temps un décompteur.
décompteur sur les carrefours sensibles, avec des flux piétons importants et des
Ainsi, le modèle de feu qui apparaît comme le plus pertinent au regard de la
faibles vitesses pratiquées, par exemple devant une gare ou un lycée.
législation française actuelle et des enseignements du benchmarking mondial,
Se pose alors la question de la période à décompter. Dans un contexte où de serait donc un feu à 3 états de type clignotant rouge ou jaune, associé dans un
plus en plus de carrefours à feux ont des phases de durée variable (micro- second temps à un décompteur de temps de dégagement.
régulation) afin d’optimiser l’écoulement des différents flux, véhicules et piétons,
il apparaît qu’un décompteur du temps de rouge de dégagement est le plus
coffret piéton actuel, afin de limiter les coûts pour les collectivités. La conception
du feu jaune clignotant s’appuie sur une double implantation de LED sur la
5. CONCLUSION GÉNÉRALE figurine piétonne arrêtée, ce qui est techniquement réalisable.
Ensuite dans un second temps, afin de ne pas expérimenter plusieurs
La première partie de contexte a permis de comprendre dans quelle mesure le innovations en même temps, il pourra être intéressant de tester un décompteur
feu actuel français était inadapté, mal compris, peu crédible et peu respecté. Ce numérique, associé à ces feux clignotants, s’ils s’avèrent efficaces. Le retour
feu à 2 états, qui ne distingue pas le temps de dégagement, génère ainsi d’expérience canadien nous a appris qu’il n’était pas judicieux de généraliser ces
plusieurs incompréhensions entre usagers, ce qui peut engendrer des accidents. systèmes de décompteurs. Il s’agirait plutôt de les réserver aux traversées
Face à ce constat, les collectivités ont souhaité depuis plusieurs années simples (hors carrefours) ou aux carrefours sensibles, avec de forts flux piétons,
expérimenter de nouveaux signaux pour répondre aux demandes de leurs et surtout des vitesses apaisées, afin d’éviter toute prise de vitesse dangereuse
administrés. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs déjà commencé à tester des automobilistes qui accéléreraient en anticipant grâce à l’information des
différents dispositifs. Il a ainsi été demandé au Cerema de traiter ce sujet, afin décompteurs piétons.
d’éviter de reproduire les erreurs déjà réalisées en France ou à l’étranger, et de
se servir des retours d’expérience étrangers pour cibler les types de feux qui A ce jour, les villes de Strasbourg, Metz, Nancy, Lille, Versailles, Rouen, Nice,
semblent les plus performants. Aix-en-Provence et Toulouse souhaitent se servir des enseignements de ce
travail et ainsi expérimenter ces deux feux clignotants sur leurs réseaux. Le
Le benchmarking, basé sur l’étude des feux dans 53 pays et le recueil de plus de Cerema se propose de les accompagner pour la réalisation des évaluations
200 rapports d’évaluations réalisés dans le monde, a permis de décrire les avant et après l’installation des dispositifs expérimentaux.
différents types de feux existant à l’étranger, selon s’ils sont à 2 états, 3 états
(identification du temps de dégagement) ou 4 états (identification et durée de
temps de dégagement). Cette difficulté n’est pas propre à notre pays : la majorité
des pays étrangers ont cerné ce problème et ont fait évoluer leur signalisation
lumineuse pour donner plus d’informations aux piétons.
Il apparaît que les feux qui sont les plus répandus et semblent les plus
performants sont les feux à 3 états identifiant le temps de dégagement grâce à
un feu rouge clignotant ou grâce à la couleur jaune, qui est comprise de tous les
usagers comme étant une période de transition avant le passage au rouge,
identique à celle du feu jaune présent sur les feux tricolores
pour la circulation générale.
Ainsi, deux signaux méritent d’être testés en France :
• le feu à 3 états rouge clignotant
• le feu à 3 états jaune clignotant
Ces deux signaux présentent l’avantage de conserver le
ampel/
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