Droit Pénal Général (Togo)
Droit Pénal Général (Togo)
Droit Pénal Général (Togo)
Université de Lomé
Périodicité : Semestriel
Objectifs du cours : Ce cours a pour objet de permettre à l’étudiant d’avoir une première
approche globale du droit pénal togolais à travers son histoire et sa construction. Le cours vise
également à doter l’étudiant des notions fondamentales du droit pénal. Il lui offre les outils
pour être à même de comprendre, analyser et expliquer les différents mécanismes de
l’incrimination et de la peine qui constituent la réponse sociale à certaines déviances. À la fin
du cours l’étudiant doit être capable de réfléchir sur une situation pénale et de rédiger un
exposé clair, cohérent sur les différentes notions enseignées.
Évaluation : Les connaissances et les compétences acquises lors de ce cours seront évaluées à
la fin de semestre. Il s’agira d’une évaluation unique qui prendra la forme d’un QCM
(Question à Choix Multiples).
Mots clés :
Amende, amnistie, circonstances aggravantes circonstances atténuantes, code pénal, crime,
déchéance civique, dol général, dol spécial, excuse, grâce, immunité, infraction, légitime
défense, libération conditionnelle, peine, prescription, récidive, réhabilitation, sursis,
tentative.
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BIBLIOGRAPHIE
BOULOC (B.), Droit pénal général, Dalloz-Sirey, coll. Précis, 24e éd., 2015.
CONTE (Ph.), MAISTRE DU CHAMBON (P.), Droit pénal général, Colin U, Droit, 6e
éd. 2004, Procédure pénale Colin U, Droit 4e éd. 2002.
DREYER (E.), Droit pénal général, Lexisnexis, coll. Manuel, 4e éd. 2016.
FOURMENT (F.), Procédure pénale, Paradigmes, coll. Manuel, 16e éd. 2012
GUINCHARD (S.), Procédure pénale, Lexisnexis, coll. Manuel, 11e éd., 2017.
LEROY (J.), Droit pénal général, LGDJ, Coll. Manuel, 6e éd. 2016, Procédure
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MAYAUD (Y.), Droit pénal général, PUF, coll. Droit privé fondamental, 5e éd. 2015.
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pénale, Cujas, coll. References, 18e éd, 2015.
RENOUT (H. W.), Droit pénal général, Paradigme, coll. Manuel, 16e éd., 2012.
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PREMIÈRE PARTIE. PRÉSENTATION DU DROIT PÉNAL
L’objet du droit pénal et des sciences criminelles (Chapitre 1er) et le fondement historique
de la législation pénale (Chapitre 2) fourniront la matière de nos développements.
Le droit pénal ou droit criminel est l’une des matières juridiques les plus familières.
Chacun sait que le meurtre ou le viol d’une personne, le vol du bien d’autrui ou encore un
excès de vitesse en voiture sont interdits, sous peine d’aller en prison ou de se voir infliger une
amende. Chacun a une idée, même vague, de ce que recouvrent des notions telles que la
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légitime défense, la complicité ou la récidive. La matière est également largement médiatisée,
la presse, la télévision et la radio relatant régulièrement les procès de personnalités publiques
ou de criminels particulièrement odieux. Ce que le droit pénal est le reflet des valeurs de la
société, de ses interrogations, et évolue avec elle. Pour l’appréhender, il faut d’abord explorer
sa définition (Section I) et ensuite s’intéresser à son domaine (Section II).
Le droit pénal, qu’est-ce que c’est ? – Le droit pénal est le droit de la peine, autrement dit,
la branche du droit qui sanctionne les infractions aux valeurs sociales les plus élevées dans une
société donnée. Il est le droit par lequel l’État inflige une sanction aux trublions ou
délinquants à l’ordre public. L’objet du droit pénal est donc de déterminer quand le trouble à
l’ordre public est suffisamment grave pour que l’État soit amené à sanctionner, et aussi, de
déterminer les sanctions (amendes, jours-amendes, peines de prison, mesures de sûreté,
mesures de réinsertion…).
De manière succincte, l’objet du droit pénal est de déterminer les infractions et les
sanctions qui leur sont applicables.). La définition du droit pénal impose l’étude de son objet
(§1) et de ses fonctions (§2).
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pas qualifié l’infraction expressément, la nature de celle-ci se déduit alors d’éléments
concordants.
Le but du droit pénal est la défense de la société contre les comportements qu’elle interdit,
la protection de l’ordre et de la sécurité publics, l’État organisant une réponse spéciale au
phénomène criminel. L’objet du droit pénal est l’infraction, le crime au sens large,
comportement interdit par les textes et réprimé par une peine. L’infraction, objet du droit
pénal, nécessite ainsi deux éléments indissociables, à savoir une incrimination (c’est-à-dire le
comportement interdit, le « crime ») et une peine (la sanction).
La morale, l’éthique jouent un rôle dans la détermination des règles sociales. Ériger un
comportement en infraction, c’est exprimer un jugement de valeur. Mais moralité et droit
pénal ne se confondent pas. La morale est une notion subjective, qui varie selon les individus,
alors que le droit est objectif car il est le même pour tous. Dès lors, des agissements qui
peuvent heurter la morale de certaines personnes ne constituent pas forcément des infractions.
Ainsi, l’homosexualité n’est pas réprimée en France, l’adultère ne l’est plus depuis 1975. Quid
du Togo ?
A. LA FONCTION RÉPRESSIVE
L’objectif principal du droit est de défendre la société contre les criminels, au sens large du
terme. La fonction du droit pénal est, dans ces conditions, avant tout répressive. Le droit
pénal sanctionne les personnes qui ont commis des infractions. Il est donc basé sur l’idée de
rétribution ou d’expiation : le délinquant doit « payer » pour ce qu’il a fait. Pour compenser le
trouble qu’il a causé à l’ordre social et réparer sa faute, il doit subir un châtiment. Parfois la
prison, plus souvent le paiement d’une amende. Dans ce schéma classique, la peine a alors un
caractère afflictif, car elle cause au délinquant une souffrance, de la douleur ou plus
simplement du chagrin. Elle a également un caractère infamant, car elle constitue un blâme
que la société porte sur le délinquant.
B. LA FONCTION UTILITAIRE
Le droit pénal a également un rôle préventif qui est double. À l’égard du délinquant,
l’application d’une peine aura pour but de le dissuader de commettre de nouvelles infractions
à l’avenir. Surtout, en énonçant clairement les comportements prohibés et en prévoyant
l’application de peines en cas de commission de l’infraction, le droit pénal informe les
individus, lesquels ayant connaissance des risques encourus, s’interdisent d’agir de la sorte : le
droit pénal a donc un rôle de prévention générale, à l’égard de tous. C’est l’effet
d’intimidation collective.
C. LA FONCTION RESOCIALISANTE
Le droit pénal peut enfin se fixer l’objectif de réinsérer les délinquants dans la société. Les
sanctions sont alors des mesures de reclassement, de réadaptation ou de rééducation. Cet
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aspect du droit pénal a connu des développements particulièrement importants récemment.
Ce caractère éducatif est visible dans certaines peines : placement des mineurs délinquants
dans une institution spécialisée, stages de citoyenneté ou de sensibilisation à la sécurité
routière, TIG.
Certaines mesures de resocialisation sont destinées à soigner des individus dangereux en
raison de leur état de santé et peuvent alors avoir un caractère médical ou thérapeutique :
désintoxication des drogués, soins aux malades mentaux légers, suivi socio-judiciaire prononcé
pour les infractions sexuelles graves et qui peut comporter une obligation de soins.
L’étude des caractères du droit pénal (§1) permet de préciser sa spécificité. Spécificité qui
s’étend à ses branches (§2).
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Le droit pénal est surtout caractérisé par son autonomie. S’il sanctionne la violation
d’obligations civiles et administratives, les textes sur lesquels il repose et les sanctions qu’il
prévoit lui sont propres. Les notions auxquels le droit criminel a recours sont largement
indépendantes de celles utilisées en droit public ou en droit privé : Il en va ainsi de la légitime
défense, de la complicité, de la récidive, pour ne citer que ces exemples.
Le droit pénal a un vaste objet : l’infraction. Selon l’approche effectuée, on est en présence
de différentes matières juridiques ou scientifiques. On distingue : le droit pénal substantiel (A),
le droit pénal processuel (B) et les disciplines criminelles (C). Le droit pénal revêt également
une dimension internationale (D).
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A. LE DROIT PÉNAL SUBSTANTIEL
Le droit pénal général a pour objet les règles communes aux infractions et aux peines. Il
s’agit d’une étude abstraite de principes généraux relatifs à l’incrimination, à la responsabilité
pénale, à la peine.
Le droit pénal spécial étudie concrètement une à une les principales infractions, leurs
éléments constitutifs, et les peines qui leur sont applicables : l’escroquerie, le meurtre, le viol,
le vol… Le droit pénal spécial peut se subdiviser ensuite en différentes branches, selon le
thème ou le domaine étudié : droit pénal de l’environnement...
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juger les criminels de guerre nazis, Tribunal pénal international de la Haye pour juger les
crimes commis en ex-Yougoslavie (1993), Tribunal ad’hoc d’Arusha pour juger les crimes
commis au Rwanda (1994), Enfin Cour pénale internationale (traité de Rome du 17 juillet
1998, entré en vigueur le 1er juillet 2002).
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SECTION. L’ÉVOLUTION DES IDÉES PÉNALES
Quatre grands mouvements ont progressivement structuré les diverses conceptions que l’on
a pu se faire du droit de punir et des sanctions adéquates.
D’abord, Le principe « Punitur quia peccatum est ». – La punition se rattache à l’acte
coupable. Et la Bible énonce que : le salaire du péché est la mort. Cette idée congénitale à
l’être humain est traduite dans le temps sous diverses approches.
Ensuite, dans les civilisations primitives. – Il est préconisé le sacrifice du coupable.
Ainsi, la loi du talion : « œil pour œil, dent pour dent » était fondée sur l’idée de la justice. La loi
du talion serait une règle de modération de la justice privée. En effet cette mesure commande
que pour un œil, la juste sanction serait : pas plus d’un œil. Telle est l’approche admise dans le
Code d’Hammourabi.
Par ailleurs, chez les philosophes grecs. – L’idée de justice fonde la responsabilité dans
l’œuvre de Platon. Plus tard, cette approche sera reprise dans l’œuvre de Kant sous l’idée de la
justice absolue.
Enfin, dans la doctrine chrétienne. – Cette approche est traduite dans les notions de
responsabilité morale et de pardon, le repentir pouvant absoudre la faute. Dès lors, il a été
admis que la sanction aurait des vertus utilitaires. De nos jours plusieurs écoles retiennent
l’attention : La philosophie des lumières (§1), l’école néoclassique (§2), l’école positiviste (§3)
et la doctrine de la défense sociale nouvelle (§4).
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§2. L’ÉCOLE NÉOCLASSIQUE
La doctrine de l’école néoclassique, énoncée au XIXe siècle par Guizot, Jouffroy, Ortolan,
se résume dans cette phrase : « punir pas plus qu’il n’est juste, pas plus qu’il n’est utile ». La
répression doit être modérée et ne doit tendre qu’à la défense de la société. La doctrine est
ainsi résolument utilitariste.
À la base de cette doctrine, on trouve la liberté de l’homme : parce qu’il est libre, l’homme
est responsable de ses actes. Le fondement de la répression doit être la responsabilité morale
de l’individu. Dès lors, les peines prononcées doivent être fonction de la gravité de l’infraction
et du degré de culpabilité de son auteur. Au contraire de Beccaria, l’école néoclassique ne
prône pas l’égalité dans la fixation de la peine et son application mais une individualisation de
la peine, une modulation de celle-ci. Ce pouvoir d’individualiser la peine est confié au juge.
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- Elle a un rôle non pas répressif mais préventif, et un caractère médical, thérapeutique
prononcé. C’est un traitement. On ne parle alors plus de peine mais de mesure de
sûreté.
Le droit pénal applicable au Togo est le fruit de l’héritage colonial. Les dispositions
contenues dans les codes pénaux français ont été rendues applicables au Togo par le décret du
22 mai 1924. Après les indépendances ces mêmes normes ont été reconduites et ce n’est qu’à
partir de 1980 qu’elles ont connu des modifications par l’interventions de loi telles que
Loi n° 80-1 du 13 Aout 1980 instituant le Code pénal
Loi n° 83-1 du 2 mars 1983 instituant le code de procédure pénale ;
Loi n° 2015/6/10 du 24 novembre 2015 instituant le nouveau code pénal modifié par ma
loi n° 2016-027 du 11 octobre 2016.
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CHAPITRE III. LE PRINCIPE DE LA LÉGALITÉ ET
L’APPLICATION DE LA LOI PÉNALE
Le principe de la légalité est la clé de voûte du droit pénal. Conçu à l’origine comme une
garantie fondamentale en droit positif, il a aujourd’hui subi des aménagements. Ce principe
signifie qu’il n’y a « aucun crime, aucune peine sans loi » : « Nullum crimen, nulla poena sine
lege ». On ne devrait pas punir sans qu’une loi ait préalablement déterminé le comportement
interdit et fixé la sanction applicable. C’est une condition de la légitimité du droit pénal.
Mais en réalité cette formule est insuffisante puisqu’elle ne prend pas en compte la
procédure. Dans les faits, le principe s’applique non seulement aux incriminations et aux
peines mais aussi à la procédure pénale. Aussi conviendrait-il de dire comme le
recommandent R. MERLE ET A. VITU : « nullum crimen, nulla poena, nullum judicium sine
lege ». L’étude du principe de la légalité précèdera (Section I) celui de l’application de la loi
pénale (Section II).
Ce principe est énoncé par de nombreux textes nationaux et internationaux. Le code pénal
togolais l’énonce d’emblée dans ses articles 3 et 4. Ce principe a également une valeur
constitutionnelle, article 19 al. 2 de la constitution togolaise de 1992 révisée en 2002 : « nul ne
peut être condamné pour des faits qui ne constituaient pas une infraction au moment où ils ont été
commis ». Il faut s’interroger sur les justifications du principe (§1) et sa force actuelle (§2).
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§1. LES JUSTIFICATIONS DU PRINCIPE
Quelles raisons sous-tendent le principe (A) ? Quel est le contenu du principe (B).
A. LES RAISONS
Deux raisons fondamentales justifient l’adoption et l’application du principe de la légalité :
Une raison idéologique et une raison politique.
Raison idéologique : Donner au droit pénal une origine légale, c’est éviter que le citoyen
n’ait à subir l’arbitraire du juge et assurer à tous un traitement égal. La légalité assure ainsi la
sécurité dans l’usage de la répression. Par-là, elle assure une mission intimidatrice. Cette
justification fut mise en avant par Beccaria puis par Portalis qui résumait le principe de
légalité en écrivant que « le législateur ne doit point frapper sans avertir ».
Raison idéologique : - Le principe de la légalité est une conséquence de la séparation des
pouvoirs (exécutif- législatif- judiciaire). Dans un État souverain, il appartient au peuple de
choisir, de décider ce qui est autorisé de ce qui est interdit, ce qui va se faire à travers les
décisions législatives. Seuls les représentants du corps social disposent de la légitimité de
décider des peines pouvant être infligées aux individus.
B. LE CONTENU
Le principe de la légalité comporte en réalité une double règle.
- Un fait ne peut déterminer l’intervention du juge répressif s’il n’a pas été,
formellement, prévu par un texte. C’est le principe de la légalité des incriminations
- Aucune peine ne peut être infligée à un individu si elle n’est déterminée, quant à son
origine, sa durée ou quantité par un texte. C’est le principe de la légalité des peines.
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1. Les actes du pouvoir exécutif : les règlements
On peut distinguer deux catégories de règlements : les règlements d’application et les
règlements autonomes. Les règlements d’application précisent une loi ou un règlement
(modalités d’application ou conditions de mise en œuvre, détails techniques). Dans ce cas,
c’est en général le législateur qui renvoie au pouvoir exécutif pour ces précisions. Les
règlements autonomes sont ceux qui portent sur toutes les matières autres que celles réservées
au domaine de la loi (art 85 de la constitution) : exemple de la détermination des
contraventions.
3. La jurisprudence
En matière civile le juge peut jouer un rôle de créateur de normes à la différence du juge
pénal qui en principe, n’est pas admis à avoir ces compétences. Le principe de la légalité s’y
oppose semble-t-il : puisque l’incrimination doit avoir une base légale, la jurisprudence ne
peut tout au plus qu’interpréter, fixer le contenu d’une loi sans être autorisée à mener une
politique criminelle. Si la jurisprudence judiciaire n’est pas une source directe du droit pénal,
son rôle en matière d’interprétation des lois est loin d’être négligeable.
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A. LES LOIS PÉNALES DE FOND
La non rétroactivité des lois pénales est la règle (1) et la rétroactivité l’exception (2).
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droit d’agir contre le délinquant et empêche l’ouverture du procès pénal alors que la
prescription de la peine (article 537 et autres du Code de procédure pénale) fait obstacle à
l’exécution d’une peine déjà prononcée lorsqu’un certain délai s’est écoulé depuis la
condamnation.
En clair, la rétroactivité in mitius s’applique à toutes les lois de prescription. En revanche, une
telle solution ne s’impose pas s’agissant des lois de procédure.
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2ème cas : une infraction qui a troublé l’ordre public togolais.
3ème cas : l’auteur ou la victime de l’infraction est togolais.
La loi pénale d’un pays s’applique à toutes les infractions commises sur le territoire de ce
pays quelque soit la nationalité du présumé coupable. Réciproquement, elle est sans influence
sur les infractions commises hors du pays même par des nationaux.
Mais que décider lorsque l’infraction est commise à l’étranger partiellement et sur le
territoire national ? La loi décide que l’infraction est réputée commise dans l’un quelconque
des lieux où est réalisé l’un des éléments constitutifs :
- Dans les divers lieux où est réalisé l’un des éléments constitutifs ;
- Dans les divers lieux où se prolonge ou se renouvelle le fait ;
- À l’endroit où est commis l’un des faits dont la répétition est nécessaire pour constituer
l’infraction ;
- Au lieu du fait de son but immédiat ou de son résultat.
B. LE RECUL DE LA TERRITORIALITÉ
Il est le fait des conventions internationales. Il s’agit notamment de la compétence
universelle instituée par la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou
traitements cruels, inhumains ou dégradants, adoptée à New York le 10 décembre 1984. Les
faits qualifiés de crimes ou délits et constituant des tortures au sens de l’article 1er peuvent être
poursuivis et jugés sur le territoire dès lors que l’auteur s’y est trouvé. Une convention de cette
nature existe également en matière de terrorisme entre les États (Convention européenne sur
la répression du terrorisme).
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- L’interprétation analogique : elle consiste à étendre l’application du texte à d’autres
comportements que ceux qu’il décrit.
- L’interprétation téléologique : elle consiste à rechercher le but poursuivi par le législateur, le
juge recherchera le sens du texte en se référant à l’intention, à l’esprit de la loi, à son
contexte historique et socio-économique. Les travaux préparatoires fournissent des
matières très utiles à l’interprète.
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stricte a pour limite la protection de l’individu. L’exemple de l’immunité familiale prévue en
matière de vol et étendue à toutes les infractions voisines du vol comme l’escroquerie montre
bien cette tendance observée dans la jurisprudence.
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PARTIE II. L’INFRACTION
La classification des infractions (Chapitre I ) et les éléments constitutifs de l’infraction
(Chapitre II ) constituent les axes des développement de cette partie.
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CHAPITRE I. CLASSIFICATION DES INFRACTIONS
Il est possible de procéder à d’innombrables classifications en retenant divers critères :
- Critère de l’objet : c’est celui retenu par le Code ; on distinguera à ce propos : infractions
contre les personnes, contre l’ordre des familles, contre les mœurs etc.
- Critère de la gravité : crimes, délits, contraventions
- Critère d’élément moral : infractions institutionnelles, infractions non institutionnelles.
Toutes ces classifications n’ont pas la même importance, elles n’induisent pas toutes des
conséquences juridiques importantes. La doctrine retient généralement une classification
principale (Section I) et quelques classifications secondaires fondées sur la nature des
infractions (Section II).
Le principe de la classification tripartite des infractions est assez récent. Il repose sur la
gravité de l’infraction (A). Cette classification est intéressante à plusieurs égards (B).
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confiscation générale ou de déchéance civique (perte de tout mandat public, incapacité de
servir dans la fonction publique, d’enseigner).
Il y a délit lorsque l’infraction est punie de peines d’emprisonnement et/ou d’amende, de
confiscation mobilière et d’interdiction des droits (qui ne peut excéder 5 ans).
Il y a contravention lorsque l’infraction est punie de peines de police tel que le travail pénal
pendant une période ne pouvant excéder deux mois et d’une amende ne pouvant excéder
30 000 F.
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Procédure L’instruction préparatoire est obligatoire en matière de crime sauf dispositions
spéciales prévues par la loi ; elle est facultative en matière délictuelle et exceptionnelle en
matière de contravention.
La procédure de flagrant délit prévue aux articles 43 et suivants du code de procédure pénale
n’est applicable qu’en matière de crime et de délit et jamais en matière de contravention. Les
mesures de détention provisoires ne peuvent être applicables qu’en matière de crime ou de
délit.
La prescription de l’action publique (article 7 du code de procédure) : 10 ans pour les crimes et
5 ans pour les délits (au lieu de 3 ans en France) et 1 an pour les contraventions.
La classification tripartite compte tenu des nombreux intérêts qui y sont attachés reste la
summa divisio, la division principale à côté de laquelle existent des classifications secondaires.
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§2. LES INFRACTIONS MILITAIRES
Les infractions militaires sont celles qui consistent en un manquement au devoir ou à la
discipline militaire et qui pour cette raison, ne peuvent être commises que par des militaires
(désertion, abandon de poste, insoumission, refus d’obéissance…).
B. PROCÉDURES FISCALES
L’administration fiscale dispose de pouvoirs exorbitants pour effectuer des vérifications, des
visites domiciliaires, des procès-verbaux de constatation des infractions. Les plaintes sont
d’abord adressées à l’administration, elles suivent la phase de contentieux devant
l’administration elle-même avant d’être soumises au juge. Possibilité de transaction dont l’effet
est de paralyser la mise en mouvement de l’action publique devant le juge.
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CHAPITRE II. LES ÉLÉMENTS DE L’INFRACTION
L’infraction se définit comme un fait puni par la loi pénale et pouvant être imputé à son
auteur. Cette définition comprend trois éléments : L’élément légal : le comportement doit être
prévue et punie par la loi. L’infraction va consister en une violation de la loi pénale. L’élément
matériel est constitué par l’action ou l’omission par laquelle la loi est violée. L’élément moral :
cet élément existe si le comportement est imputable à son auteur. Celui-ci doit avoir un
certain discernement.
Cette classification en trois éléments a fait l’objet de certaines critiques. Des auteurs ont
remis en cause l’existence même de l’élément légal. Ils ont prétendu qu’il ne saurait être
question d’élément légal dans la mesure où le texte qui prévoit l’infraction qui incrimine le
comportement ne fait pas partie de l’infraction, il est nécessairement extérieur et préalable à
l’infraction, ce qui est contestable. Il en résulte que finalement l’infraction ne comporte que
deux éléments : l’élément matériel (Section I) et l’élément moral (Section II).
L’élément matériel de l’infraction traduit l’acte (§1) et tout ce qui se rattache à la réalisation
de l’infraction (§2) et son résultat (§3).
§1. L’ACTE
L’accomplissement de l’acte est une condition importante de l’élément matériel (A), que
cet acte soit négatif ou positif importe peu (B).
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A. L’EXIGENCE DE L’ACTE
L’infraction définie comme une action suppose l’accomplissement d’un acte, une
réalisation, un évènement manifesté par une attitude extérieure. Sont donc exclues les seules
pensées et les seules opinions. Le droit pénal doit gouverner les conduites et non les
consciences. Nul n’est responsable pénalement que de son propre fait, la référence à la matérialité
est nettement affichée.
A. LE NOMBRE D’ACTES
Il faut distinguer entre les infractions simples, complexes et les infractions d’habitude (1).
Une telle distinction revêt un intérêt certain (2).
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1. Les infractions simples, complexes et les infractions d’habitude
L’infraction simple est celle qui se réalise par l’accomplissement d’un seul acte matériel.
Exemple : un seul coup de feu permet de commettre un crime. L’infraction complexe sous-
entend l’accomplissement de plusieurs actes matériels. Ces actes concourent à une fin unique,
la réalisation entière de l’infraction, Exemple de l’escroquerie qui se réalise complètement par
l’utilisation de moyens frauduleux et par la remise de la chose convoitée ; les actes ici sont de
natures diverses.
Nous pouvons également avoir la pluralité des actes de même nature, et lorsque la
répétition d’actes identiques est exigée, on parle d’infraction d’habitude. L’exigence a conduit
à ne retenir que l’infraction du moment où l’acte est répété. Exemple du harcèlement sexuel
ou les menaces de mort.
2. Intérêts de la distinction
Procédure : la compétence territoriale est au cœur de la distinction.
L’infraction complexe comme l’infraction d’habitude peuvent être éclatées dans l’espace,
plusieurs juridictions sont alors en concurrence. On peut se retrouver dans une configuration
où la juridiction nationale peut s’opposer à une juridiction étrangère. La compétence
territoriale se satisfait d’un acte matériel.
Prescription de l’action publique : le délai de prescription commence à courir sans référence
à la date des premiers actes, à compter du dernier acte caractérisant l’infraction.
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- La nature continue ou successive des infractions peut multiplier le nombre des juridictions
compétentes, les actes s’étant déroulés en plusieurs lieux.
L’action publique : Rappelons que la prescription court à partir de la réalisation de l’infraction.
- Pour les infractions instantanées, le problème ne se pose pas, le délai court à partir du
moment où l’infraction est réalisée.
- Pour les infractions continues, on retarde au contraire la course du temps. Le point de
départ de l’infraction est suspendu jusqu’au moment où l’infraction a pris fin.
Sur la loi applicable : L’infraction instantanée est soumise aux dispositions de la loi en vigueur
au moment où elle est commise. Le principe de la non rétroactivité interdit donc par
définition qu’une loi plus sévère intervenue depuis les faits puisse s’appliquer. En revanche la
règle est inversée pour les infractions continues. Se poursuivant dans le temps, elle est
rattrapée par la loi nouvelle qui s’applique malgré sa plus grande sévérité.
Sur la question de la chose jugée : On retrouve ici le principe non bis idem qui interdit de juger
deux fois pour la même infraction qui est une règle pour les infractions instantanées, la règle
s’efface pour les infractions continues. Tant que l’infraction perdure, la personne peut être
poursuivie alors même qu’elle a déjà été condamnée une ou plusieurs fois pour les mêmes
faits ; exemple du non-paiement des pensions alimentaires.
§3. LE RÉSULTAT
Le résultat est la conséquence dommageable de l’infraction. Sa nature est variée (A).
Toutefois, la tentative peut être punie (B).
B. LA TENTATIVE
La tentative est selon Claude LOMBOIS, une action coupable, destinée à la réalisation
d’une infraction mais qui n’accomplit pas l’intégralité de ses éléments constitutifs.
La solution retenue par le CPT exige que la tentative soit manifestée par un
commencement d’exécution (la conception objective). Cependant la tentative est punie
comme l’infraction consommée (la conception subjective). En fin de compte, la solution légale
est à mi-chemin entre l’une et l’autre des deux conceptions.
Aux termes de l’article 46 CPT, la tentative comporte deux éléments, le commencement
d’exécution (A) et une absence de désistement volontaire (B). La réunion de ces deux
éléments va entraîner la répression de la tentative.
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1. Le commencement de l’exécution
Dans le déroulement d’un fait délictueux on distingue généralement trois phases.
1ère phase : la résolution criminelle ; il s’agit d’un concept psychologique et le droit pénal ne
saurait punir un simple projet. A ce niveau il n’y a aucun trouble social.
2ème phase : les actes préparatoires ; ce sont des actes matériels qui confirment peut-être la
résolution criminelle sans la consommer l’infraction. Ils se situent avant les actes d’exécution.
Ils ne sont jamais punissables sauf si la loi les incrimine par eux même. Exemple achat d’une
arme à feu (meurtre, vol à main armée ou simple défense).
3ème phase : la phase d’exécution : cette exécution n’est pas encore menée à son terme mais la
pensée criminelle est manifestée par des faits extérieurs, des faits matériels. Toute la difficulté
va résider dans la distinction entre l’acte préparatoire non punissable et le commencement
d’exécution punissable en l’absence de désistement volontaire.
Pour les tribunaux il faut que l’acte commis soit en rapport direct avec l’infraction.
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qui après avoir commis l’infraction éprouve un remord qui est ici tardif. Sa responsabilité
pénale sera quand même retenue mais il pourra bénéficier de circonstances atténuantes.
L’infraction quelques soit sa nature, n’est constituée que si son auteur a eu la volonté ou la
conscience, de violer la loi pénale (§1). La volonté peut être plus précise dans le cas du dol
spécial (§2) et il faut dans certains cas la rechercher lorsque l’infraction est non intentionnelle
(§3).
1. La définition
L’intention réside dans la volonté de commettre le fait prohibé, qui matérialise une valeur
sociale protégée, et dans la conscience d’enfreindre une interdiction légale. Pour Merle et Vitu,
le dol général est « la conscience et la volonté infractionnelle ». C’est à la fois la connaissance de
ce qui est interdit et la volonté de transgresser l’interdit malgré tout. L’existence de l’intention
va-t-elle se déduire de la seule constatation que le fait a été volontairement commis, ou bien le
juge doit il rechercher le mobile, les raisons qui ont poussé le délinquant à agir ? La réponse à
cette question est : l’intention du fait infractionnel est suffisante ; le mobile est indifférent.
32
En pratique, la distinction est faite selon les infractions. Dans certaines infractions,
l’élément intentionnel résulte de la nature même de l’infraction Exemple de l’infraction de la
diffamation ou de contrefaçon d’œuvre littéraire et artistique, la bonne foi est inopérante.
Dans d’autres infractions, il faut prouver la volonté d’atteindre le résultat. Dans l’émission
de chèque sans provision, le juge va déduire souverainement la mauvaise foi du prévenu du fait
qu’il n’a pas procédé à la vérification de la provision avant d’émettre le chèque.
1. Le principe
Le mobile n’est pas un élément constitutif de l’infraction, il en résulte que l’infraction
existe dès que l’intention criminelle existe quelque soit le mobile qui l’a inspiré. Dans ce sens,
la licéité ou la noblesse du motif ne fait pas disparaître l’infraction et n’exerce aucune influence
sur la peine encourue.
Pour le droit pénal africain moderne qui s’inspire de la conception classique pour la
distinction entre intention criminelle et mobile, la situation est plus complexe du fait de la
permanence de la tradition et la confusion qu’elle entraîne entre l’intention et le mobile. Le
juge africain appelé à statuer conformément aux dispositions du droit pénal moderne se trouve
être confronté à une situation de droit ou de fait qu’il ne peut ignorer et qui est pour lui une
grande source d’embarras.
Dans un article intitulé « La justice face à la sorcellerie’ »3, Me MATHEY affirme que
« parfois aussi la sorcellerie se manifeste par le meurtre rituel qui peut être défini comme le meurtre
accompli pour calmer les esprits par un sacrifice humain. Ce meurtre n’est pas un acte de vengeance
mais le simple accomplissement d’un devoir social ». A l’analyse on peut constater qu’il n’y a aucun
rapport objectif entre l’auteur et la victime. Il s’agit d’un crime rituel. Cependant le législateur
moderne a pris parti : l’homicide volontaire commis dans un but rituel ou d’anthropophagie
était puni de mort (art. 45 CPT ancien).
33
une cour d’assises a acquitté un individu qui a tiré sur son père (parricide) à la demande de
celui-ci désireux de ressusciter.
34
Le dol atténué ou provoqué : Il s’agit d’une intention en relation de causalité avec
l’excitation imputable à un tiers. Exemple de l’excuse de provocation.
L’élément moral existe dans toutes les infractions y compris celles qui ne requièrent pas une
intention criminelle. Ici l’élément moral consiste en une simple faute : la faute pénale ou la
faute non intentionnelle. Aujourd’hui la doctrine dominante admet l’existence de deux
catégories de faute : la faute d’imprudence (A) et la faute contraventionnelle (B).
A. LA FAUTE D’IMPRUDENCE
La faute n’est pas définie par le Code pénal. L’on s’accorde cependant à reconnaître une
portée générale au texte de l’article 17 ; al. 3 CPT qui vise la maladresse, l’imprudence, la
négligence, l’inattention et l’inobservation des règlements. Analyse de la notion de faute
d’imprudence : c’est la non prévision du résultat, c’est un relâchement de la vigilance. Elle
contient plusieurs concepts : La maladresse, l’imprudence, l’inattention, la négligence,
l’inobservation des règles. La faute pénale coïncide avec la faute civile.
B. LA FAUTE CONTRAVENTIONNELLE
Cette faute résulte du seul fait de la transgression d’une prescription légale ou
réglementaire. Cette faute est considérée comme présumée dans la mesure où le ministère
public est dispensé d’en ramener la preuve et que l’intéressé n’a pas la faculté de prouver qu’il
n’a commis aucune faute
Se fondant sur ces différentes caractéristiques, certains auteurs ont fait valoir qu’il s’agissait
en réalité de délits purement matériels c'est à dire de délits exposant leur auteur à la sanction
pénale, indépendamment de la recherche d’une faute intentionnelle ou non intentionnelle et
existant dès lors que le fait matériel est constaté.
Au vrai, les infractions contraventionnelles conservent un élément moral minimum ; un
élément moral extrêmement mince dans la mesure où il est admis que la preuve de la
contrainte, de la démence, ou de la minorité est susceptible de permettre à la personne
poursuivie de s’exonérer de sa responsabilité pénale.
35
PARTIE III. LA SANCTION PÉNALE
La peine a un caractère afflictif (§1), infamant (§2), déterminé (§3) et définitif (§4).
36
§2. LE CARACTÈRE INFAMANT
La peine désigne le condamné à la réprobation publique. SALEILLES employait le terme
très fort de déshonneur. Le caractère infamant met l’accent sur le blâme adressé à celui qui
remet en cause l’ordre social en portant atteinte à l’une des valeurs protégées.
Ce sont « des mesures individuelles coercitives, sans coloration morale, imposées à des individus
dangereux pour l’ordre social, afin de prévenir les infractions que leur état rend probables »4. Elles
sont prévues par le chapitre V, art. 112 et s. CPT, ce sont l’interdiction de séjour, la
confiscation et la fermeture d’établissement. Ces mesures n’ont pas de coloration morale (§1),
ont une durée indéterminée (§2), sont révisables (§3) et ne peuvent être remises en cause (§4).
37
§2. LA DURÉE INDÉTERMINÉE
La mesure doit être adaptée à l’état dangereux constaté. Cet état peut évoluer. Il faut que la
mesure suive cette évolution. Ce qui fait que la nature et le but de la mesure de sûreté
postulent l’indétermination de sa durée. Toutefois certaines mesures sont considérées comme
des peines accessoires ou complémentaires dont la durée doit être déterminée ; et sur un plan
général la sauvegarde de la liberté individuelle, elles exigent que certaines limites soient posées.
Cela a incité des auteurs à proposer un « maximum indicatif et reportable ».
38
délictueux comme auteur ou comme complice. Le principe impose d’adapter la peine à la
personnalité de l’auteur de l’infraction. Le législateur incitera le juge à l’individualisation, mais
ce n’est pas lui qui pourra y procéder.
Plan : Chapitre I. Les sanctions prévues par la loi, Chapitre II. La sanction appliquée à
l’individu
39
CHAPITRE 1ER. LES SANCTIONS PRÉVUES PAR LA LOI
Un comportement illicite n’est une infraction que s’il est sanctionné d’une peine. Sans
peine, point d’infraction et sans infraction point de peine. Quelque soit la dénomination
choisie, « peine applicable » ou peine « encourue », la peine est prévue par un texte comme
conséquence d’une infraction. Les sanctions prévues par le CPT sont classées suivant la
gravité de l’infraction, les peines : criminelles, correctionnelles, de police et des mesures de
sûreté. Une classification juridique des peines a été proposée (Section préliminaire). À côté de
celle-ci, il faut compter les sanctions portant atteinte à la personne (Section I), à son
patrimoine (Section II) et à ses droits (III).
Nous excluons ici la classification bipartite des peines et des mesures de sûreté et retenons
trois classifications.
40
infraction, elles peuvent résulter de textes généraux tels que les statuts réglementant une
profession par exemple. Ces deux sortes de peines ne s’appliquent pas de la même façon.
Une même sanction peut être une peine complémentaire obligatoire pour une infraction
ou une peine complémentaire facultative pour une autre.
Les peines alternatives peuvent être prononcées à la place d’une autre peine. Il existe en
matière correctionnelle deux sortes de peines alternatives
- d’une part celle qui peuvent être prononcées lorsque le texte d’incrimination prévoit
l’emprisonnement et/ ou l’amende
- d’autre part le travail d’intérêt général qui peut être prononcé lorsque
l’emprisonnement est prévu.
Il faut faire une distinction de ces peines selon qu’il s’agit des personnes physiques ou
morales. S’agissant des personnes physiques, les peines criminelles sont (art 68 CPT) : la
réclusion perpétuelle, la réclusion de 5 à 50 ans, la confiscation générale, la déchéance civique.
En matière correctionnelle, les peines (art. 74 CPT) sont l’emprisonnement, l’amende, la
confiscation mobilière, l’interdiction des droits, le jour amende, les TIG.
En matière contraventionnelle, les peines de police (art. 34) sont le travail pénal pendant
une période ne pouvant excéder deux mois et l’amende ne pouvant excéder 30 000F.
S’agissant des personnes morales, la distinction trinitaire est remplacée en droit français par
une distinction binaire : il n’y a plus de peines criminelles, correctionnelles et
contraventionnelles mais d’une part des peines criminelles et correctionnelles et d’autre part
des peines contraventionnelles.
Il faut rappeler ici que les peines criminelles et correctionnelles ne peuvent être prévues que
par un texte d’origine législative alors que les peines contraventionnelles sont choisies par le
pouvoir réglementaire. Pour le législateur togolais (art. 53CPT) les peines applicables aux
personnes morales sont l’amende, l’exclusion temporaire ou définitive des marchés publics
(peines complémentaires facultatives), la fermeture temporaire de l’entreprise (qui se
substitue à l’emprisonnement) ; la dissolution qui se substitue à la réclusion (art. 53-7 CPT).
5 La détention est considérée comme moins grave que la réclusion, elle est soumise à un régime plus souple
41
SECTION I. LES ATTEINTES À LA PERSONNE
42
2. L’accomplissement d’une prestation en nature
La condamnation peut consister en une prestation positive imposée au condamné. Elle
peut être assortie d’une astreinte. La prestation peut consister dans la remise d’un bien en
l’état ; la cessation d’agissements illicites ou la remise d’un document ou d’une pièce.
Elles se présentent sous plusieurs formes : l’amende (§1), la confiscation (§2) et la fermeture
d’établissement (3). Elles s’appliquent aussi bien aux personnes physiques et aux personnes
morales.
§1. L’AMENDE
C’est l’obligation pour le condamné de payer à l’État une somme d’argent (art 76 et 77
CPT). L’amende prive le délinquant d’une partie de son patrimoine ; ce qui lui confère une
valeur intimidante. Son recouvrement est assuré par le percepteur, agissant au nom du
procureur de la république.
A. LE DOMAINE
Pour les personnes physiques, elle est la sanction en matière de délit et de contravention.
En matière criminelle, elle est rarement prononcée.
Pour les personnes morales, elle est la peine de principe applicable que ce soit en matière
criminelle, correctionnelle ou contraventionnelle. Cela signifie que toute infraction commise
par une personne morale, la peine encourue de droit est l’amende, les autres peines n’étant
encourues que dans les cas prévus par la loi.
Le taux maximum de l’amende applicable aux personnes morales est égal au quintuple de
celui prévu pour les personnes physiques par la loi qui réprime l’infraction.
A. LE MONTANT
En matière correctionnelle, l’amende constitue parfois une peine principale : exemple de
l’art. 290 CPT : atteinte à l’honneur (amende de 500 000 F à 2 000 000 F) ; parfois une peine
complémentaire appliquée en même temps que l’emprisonnement.
En matière contraventionnelle, c’est la peine principale.
§2. LA CONFISCATION
Elle se présente sous deux formes en droit togolais : la confiscation générale (A) et la
confiscation mobilière (B).
43
A. LA CONFISCATION GÉNÉRALE
Il s’agit d’une peine appliquée le plus souvent aux infractions contre l’État. C’est une peine
criminelle facultative. Elle consiste dans la mainmise de l’État sur l’intégralité du patrimoine
du délinquant (biens présents uniquement) (art. 70 CPT).
B. LA CONFISCATION MOBILIÈRE
C’est une peine correctionnelle facultative que le juge peut prononcer à la place de l’amende
ou de l’emprisonnement lorsque celui-ci est inférieur à trois mois. Elle consiste dans
l’attribution à l’État d’un ou plusieurs biens appartenant au condamné (art. 78 et 79 CPT).
Elles peuvent être définies comme des déchéances de certaines prérogatives. L’idée est de
priver le délinquant de la jouissance ou de l’exercice d’un certain nombre de droits : le
délinquant voit sa capacité juridique limitée. Ce sont la déchéance civique (§1), l’interdiction
de certains droits (§2) et l’incapacité civile (§3).
44
CHAPITRE II. LA SANCTION APPLIQUÉE À L’INDIVIDU
Il revient ici de voir les règles générales d’application de la sanction à l’individu, à chaque
délinquant. Les unes permettent la fixation, détermination de la sanction (Section I), et les
autres sont relatives à l’exécution de la sanction (Section II).
A. L’INDULGENCE DU LÉGISLATEUR
Elle se réalise par deux procédés principaux : les excuses (1) et les immunités (2).
45
1. Les excuses légales
Ce sont des faits limitativement déterminés par la loi qui laissent subsister l’infraction et la
responsabilité pénale mais abolissent complètement la peine (excuse absolutoire) (a) ou
assurent au délinquant l’atténuation de la peine (excuse atténuante) (b).
2. Les immunités
Les immunités constituent des causes d’exception de la peine. Dans la mesure où le juge
s’aperçoit que la poursuite vise une personne bénéficiaire de l’immunité, il doit l’abandonner.
L’immunité peut être liée à une situation politique, juridique, sociale ou familiale.
L’immunité parlementaire : Elle est prévue par l’art 53 al. 1&2 de la constitution de 1992.
Au sens strict, l’immunité interdit toute poursuite pénale du député pendant et après le
mandat pour les infractions résultant des opinions ou votes émis dans l’exercice de ses
fonctions. Elle se distingue de l’inviolabilité qui empêche les poursuites pénales et l’arrestation
des députés en dehors du cas de flagrant délit sans l’autorisation de l’Assemblée Nationale.
L’immunité diplomatique : Elle bénéficie aux agents diplomatiques et à leurs familles,
elle couvre toutes les infractions.
L’immunité judiciaire : Couvre les discours prononcés et les écrits produits devant les
tribunaux. Elle bénéficie aux parties et à leurs conseils.
46
L’immunité familiale (art. 427 et s) 6 : Elle se justifie par le souci de ne pas troubler la paix
des familles. L’immunité familiale s’applique aux appropriations frauduleuses surtout au vol
(art 102) escroqueries et abus de confiance.
B. L’INDULGENCE DU JUGE
Elle intervient à propos des faits pouvant provoquer un abaissement de la peine et dont
l’appréciation est laissée au juge. Il s’agit d’une individualisation judiciaire de la peine. Elle
intervient dans deux hypothèses : les circonstances atténuantes (art 36 et s. CPT) (1) et la
dispense de peine (2).
2. La dispense de peine
C’est une déclaration de culpabilité assortie de dispense de peine consacrée par l’art 97
CPT. Lorsque le prévenu aura, avant le jugement, assuré la réparation du préjudice causé par
le délit, le juge, en considération des gages d’amendement présentés, pourra tout en déclarant
sa culpabilité, le dispenser de toute peine.
6 Article 427 : Ne peuvent donner lieu qu’à des réparations civiles les vols commis par le mari au préjudice de
sa femme, par la femme au préjudice de son mari, par un veuf ou une veuve quant aux choses qui avaient
appartenu au conjoint décédé.
Article 428 : Ne peuvent donner lieu qu’à des réparations civiles et uniquement à la demande de la victime, les
vols commis :
1. par les enfants ou autres descendants au préjudice de leurs père ou mère ou autres ascendants, par des
père ou mère ou autres ascendants au préjudice de leurs enfants ou autres descendants ;
2. par des alliés au même degré, à condition que les soustractions soient commises pendant la durée du mariage et en
dehors d’une période pendant laquelle les époux sont autorisés à vivre séparément
47
A. LES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES
Elles obligent le juge à élever la peine au-dessus du maximum prévu pour l’infraction. Les
circonstances aggravantes ne sont pas des éléments constitutifs de l’infraction. Le fait de
commettre un vol en compagnie d’autres personnes constitue un vol mais la réunion n’est pas
un élément constitutif de l’infraction conformément au principe de la légalité des délits et des
peines. Le législateur prévoit à l’avance et limitativement la liste des évènements susceptibles
d’aggraver la responsabilité du délinquant. Ces évènements tiennent tantôt à la matérialité des
faits (circonstances aggravantes réelles) tantôt elles tiennent à la personne de l’agent
(circonstances aggravantes personnelles).
B. LA RÉCIDIVE
Un délinquant est en situation de récidive, lorsqu’après avoir été frappé par une
condamnation définitive pour une première infraction, il en commet une ou plusieurs autres
dans des conditions définies par la loi.
2. Les formes
La loi togolaise a simplifié les formes de la récidive. Selon les termes de l’art 43, la récidive
n’existe que si le condamné d’un crime ou d’un délit a commis un nouveau crime ou un
nouveau délit de même catégorie et cela dans un délai de dix ans pour le crime et un délai de
trois ans pour les délits.
3. Les effets
L’infraction commise en récidive entraîne une aggravation de la peine selon l’échelle
contenue dans l’art. 45 CPT qui dispose qu’en cas de récidive, le maximum des peines
d’amende et des peines privatives de liberté est porté au double et le juge a la possibilité de
substituer la peine de mort à la réclusion perpétuelle.
Exemple : Le vol simple constitue une infraction contre les biens, condamnation à trois ans en
1992, définitive en 1992 ; en 1994, une escroquerie est commise constituant une infraction
contre les biens il y a récidive. La peine sera de 6 ans de prison et une amende (100 000 x2) de
200 000F.
48
la même poursuite. C’est le cas également lorsque les divers actes ont été découverts
successivement et ont donné lieu à des poursuites séparées.
Le cumul réel d’infractions doit être distingué du concours idéal : ici on suppose qu’un fait
est susceptible de plusieurs incriminations. Exemple : un attentat à la pudeur commis dans un
lieu public tombe sous le coup de l’attentat à la pudeur et outrage aux bonnes mœurs.
Dans le concours réel d’infraction il y a pluralité d’infractions, les faits sont distincts et ne
sont pas rassemblés par une qualification unique.
La répression peut dans ces conditions être organisée de plusieurs manières :
1- considérer les infractions commises de façon isolée et procéder au cumul des peines ;
2- considérer les infractions globalement et ne prononcer que la peine la plus élevée : c’est
le non cumul des peines en droit français. Le NCPF a précisé la portée de ce principe :
le juge peut prononcer la plus forte des peines de chaque nature sanctionnant des
infractions en concours ;
3- tenir compte de la pluralité d’infractions et ne prononcer cependant qu’une seule peine
en élevant le maximum de la peine la plus grave : c’est le système du cumul limité, ce
qui est retenu par le législateur togolais art. 8.
En cas de pluralité de poursuite, il y a confusion des peines.
A. LA LIBÉRATION CONDITIONNELLE
Elle est prévue par l’article 51 du CPP spécialement pour les peines privatives de liberté. La
liberté conditionnelle est accordée par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice au
condamné qui a accompli la moitié au moins de sa peine lorsque celui-ci présente des gages
sérieux d’amendement et de réadaptation sociale. Cette mesure est généralement assortie
d’obligations. En cas de nouvelle condamnation, d’inconduite notoire ou d’inobservation des
obligations, la décision de liberté conditionnelle pourra être révoquée.
B. LE SURSIS
En droit togolais, le sursis d’exécution de la peine prononcée est prévu par les art 507 et
suivants du CPP. La loi donne au juge le pouvoir de décider que la peine qu’il prononce ne
49
sera pas immédiatement exécutée mais qu’il sera sursis à exécution. On distingue deux formes
de sursis : simple, avec mise à l’épreuve.
A. LA GRÂCE
Traditionnellement, la grâce est une faveur, une mesure de clémence prise
discrétionnairement par le chef de l’État en vertu de laquelle un condamné est dispensé, en
tout ou partie de l’exécution de sa peine. Elle laisse intacts les effets de la condamnation. Le
principe de grâce est fixé par l’article 73 de la constitution de 1992 et ses modalités sont
contenues dans les articles 515 à 522 du CPP et 104 et 105 CPT. Le recours en grâce est
adressé au président de la République soit directement soit par l’intermédiaire du ministère
public. Le condamné peut invoquer les motifs : injustice, bonne conduite. La critique souvent
adressée à la grâce est qu’elle est contraire à la séparation des pouvoirs en ce sens qu’il y a un
double emploi avec d’autres institutions. La grâce s’analyse en une dispense de peines
définitives et exécutoires. Elle laisse subsister la condamnation (art 592 CPP) « la grâce n’a pas
d’effet amnistiant ».
B. L’AMNISTIE
L’amnistie est une mesure d’oubli d’ordre législatif, elle fait disparaître la peine et
l’infraction. Elle joue un rôle politique et social d’apaisement des esprits après des périodes
troublées. Elle ne peut résulter que de la loi (art 84 al. 7 de la constitution). Si l’amnistie efface
l’infraction, elle laisse intact le droit de la victime à obtenir la réparation du préjudice subi du
fait de l’infraction.
C. LA RÉHABILITATION
Elle suppose une juste condamnation dont on veut socialement effacer certains effets pour
l’avenir. Elle n’a d’effet que pour l’avenir. Elle tend à rendre à l’individu condamné tous les
droits qu’il a perdus par l’effet de la condamnation. Elle fait disparaître les déchéances et les
incapacités qui accompagnaient la condamnation. Toute personne condamnée peut adresser la
demande de réhabilitation au Procureur de la République après 5 ans pour une condamnation
à une peine correctionnelle.
D. LA PRESCRIPTION
La peine prononcée n’a pas été exécutée mais un laps de temps s’est écoulé depuis la
condamnation : on considère que le trouble causé par le délit s’est apaisé, le condamné qui a
su échapper à l’exécution de sa peine n’a plus intérêt à faire parler de lui (Art. 106 et s CPT).
La prescription signifie qu’après un certain délai, les pouvoirs publics ne peuvent faire
50
exécuter sa peine à un condamné. On a pu considérer que c’est une prime à la délivrance. Le
délai de prescription est de 25 ans pour les peines criminelles, de 5 ans pour les délits et de 2
ans pour les contraventions. Le délai court à compter de la date ou la condamnation est
devenue définitive.
51
CHAPITRE 1ER. LES PERSONNES PÉNALEMENT
RESPONSABLES
Les personnes pénalement responsables sont les personnes physiques (Section 1) et les
personnes morales (Section II).
En droit positif, le responsable d’une infraction peut être l’auteur principal ou le complice.
L’auteur principal (§I) est considéré comme le responsable principal du fait reproché, de
l’infraction, le complice (§II) apparaît comme un responsable de second ordre. Mais les deux
responsabilités obéissent au même principe général de la responsabilité personnelle.
1. L’auteur matériel
Selon le code pénal ivoirien, « est auteur d’une infraction celui qui le commet matériellement. »,
ce texte désigne celui qui réunit en sa personne tous les éléments constitutifs de l’infraction et
plus précisément l’élément de son comportement qui est exactement l’action ou l’omission
que la loi prévoit.
52
Dans l’hypothèse du vol, l’auteur matériel est l’agent qui s’empare de la chose d’autrui.
L’individu qui n’a pas personnellement soustrait la chose n’est pas l’auteur matériel. Dans le
meurtre, l’auteur est l’individu qui tue, on parle également d’auteur direct :
- s’agissant des infractions d’omission : la qualité d’auteur matériel est reconnue à l’agent
auquel incombait l’obligation, ce que la loi prescrit.
- la qualité d’auteur est également reconnue à l’auteur de la tentative, il n’est donc pas
indispensable d’exécuter des actes matériels jusqu’au bout pour être auteur matériel.
Le coauteur : En principe lorsque plusieurs personnes ont participé à l’acte incriminé, elles
sont coauteurs chacune a de son côté commis personnellement l’infraction. La coaction exige
une entente préalable et en l’absence d’entente, elles sont des auteurs distincts. Le coauteur
est un auteur à part entière qui se distingue du complice.
2. L’auteur moral
L’auteur est défini par l’art 28 CPT comme « tout individu qui, sciemment et sans équivoque,
incite un tiers par l’un des moyens… à commettre un crime ou un délit. Même si ce crime ou ce délit
n’a pas été tenté ou commis ». C’est d’abord celui qui fait commettre une infraction par un autre,
il joue souvent un rôle essentiel dans la mesure où c’est lui qui provoque l’infraction. Cette
solution fait double emploi avec la complicité par provocation, mais l’intérêt peut résider dans
les cas où il n’existe pas de fait principal punissable. Le CPT ne fait pas de distinction entre
l’auteur matériel et l’auteur moral sauf dans des infractions particulières comme celles
relatives à la sûreté de l’État, où les commanditaires sont punis en cette qualité.
§2. LE COMPLICE
En dehors des hypothèses de participation à un groupe criminel ou à un organisme, il peut
arriver qu’une personne décide d’apporter à un agent une aide à la réalisation d’une infraction
déterminée : par exemple le complice fournit le revolver qui va servir à commettre l’assassinat
ou la voiture qui va servir à transférer les bijoux volés lors d’un braquage (Art. 48 CPT).
53
La complicité suppose une pluralité de participants dans la réalisation d’une même
entreprise délictueuse. La complicité sous certaines conditions (A) est punissable (B).
L’aide et assistance
Elle est sans doute la forme la plus usitée de la complicité. Elle consiste à fournir son aide
ou son assistance au moment de la préparation ou de la consommation de l’acte principal. Les
termes utilisés par le législateur dans l’article 48 ne désignent pas un acte précis, mais plutôt
des comportements indéterminés dont le résultat est de faciliter la réalisation de l’infraction.
C’est l’exemple d’« une intervention tendant à assurer la fuite de l’auteur principal, dès lors que
cette protection résulte d’un accord préalable à l’infraction ».
La provocation
Le provocateur est celui qui incite par des procédés l’auteur à commettre l’infraction. La
provocation doit être adressée à une personne déterminée, être précise et avoir été suivie
d’effets pour avoir la qualité de la complicité. Exemple de la remise d’une somme d’argent, la
promesse d’une rémunération après l’exécution de l’infraction…
54
b. L’élément moral
L’élément intellectuel de la complicité est nécessairement intentionnel. Le complice devait
avoir non seulement connaissance de l’infraction envisagée mais aussi la volonté de s’y
associer. Ainsi celui qui parle trop ou fournit naïvement des renseignements utiles à une
infraction n’est pas considéré comme un complice. Si l’élément intentionnel de la complicité
se caractérise par la connaissance de l’intention criminelle de l’auteur principal, il est sans effet
que le complice ait entendu ou non partager cette même intention.
L’élément moral de la complicité chemine donc près de l’élément moral de l’infraction
principal sans pour autant s’y confondre ; la complicité de crimes contre l’humanité est
retenue à l’égard d’une personne qui, sans partager la volonté de l’auteur connaissait les
funestes desseins de celui-ci10.
B. LA RÉPRESSION DE LA COMPLICITÉ
Aux termes de l’article 51 CPT « Les coauteurs ou complices d’un crime ou d’un délit sont punis
des mêmes peines et des mêmes mesures de sûreté que l’auteur principal de ce crime ou de ce délit, sauf
lorsque la loi en dispose autrement. ». Le législateur retient le principe de l’identité des peines, il
en précise la signification et la portée.
Ce principe signifie essentiellement que la peine applicable au complice est identique dans sa
nature et dans sa durée à celle prévue par la loi à l’auteur principal. Exemple d’un violeur puni
de 5 à 10 ans de réclusion criminelle, le complice qui a joué très fort de la musique pour
couvrir les cris de la victime encourt également une peine de 5 à 10 ans.
Dans le même sens, les peines accessoires et complémentaires sont applicables au complice.
En pratique, la peine appliquée judiciairement au complice peut être différente de celle
subie par l’auteur principal. Elle peut être plus faible ou plus lourde. Hormis les cas que le
législateur lui-même pourrait ménager, le juge peut tenir compte de la culpabilité propre du
complice et des circonstances de l’infraction.
Ces circonstances peuvent être distinguées : elles sont réelles, mixtes ou personnelles.
- les circonstances réelles sont celles qui se rattachent à l’infraction elle-même et en modifient
la nature (la qualification). Ce sont des faits extérieurs qui accompagnent l’infraction. Le
législateur admet que ces circonstances puissent minorer ou aggraver la peine du complice.
Exemple le délit de proxénétisme à l’article 401 CPT est aggravé par l’article 405 (peine
portée à 10 ans d’emprisonnement) lorsque le coupable livre des mineurs à la prostitution. On
dit que les circonstances réelles se communiquent.
- les circonstances mixtes tiennent à la fois compte de la personne de l’auteur et de l’acte.
Exemple de la qualité de parent de la victime qui transforme le meurtre en infanticide ou la
préméditation qui change le meurtre en assassinat. Solution marquée par une certaine
hésitation.
- les circonstances personnelles à l’auteur n’exercent aucune influence sur la peine applicable
au complice. Les immunités restent propres à leur auteur et n’étendent pas leurs effets au
complice non parent. Exemple celui qui aide un fils à voler son père.
55
SECTION II. LA RESPONSABILITÉ DES PERSONNES MORALES
Traditionnellement les personnes morales ont toujours été maintenues en dehors du droit
pénal pour plusieurs raisons. N’ayant pas une volonté autonome, elles ne peuvent pas
commettre d’infraction, elles ne peuvent pas non plus subir des peines prévues pour des
personnes physiques. Par ailleurs, les personnes morales sont régies par le principe de la
spécialisation, elles ne naissent juridiquement que par et pour leur objet, elles n’existent pas en
dehors de cette spécialité.
Aujourd’hui, de nombreuses législations à l’instar de celle togolaise adoptent la
responsabilité pénale des personnes morales. Ainsi aux termes de l’article 53 du CPT, « Les
personnes morales togolaises ou étrangères, à l'exclusion de l'Etat, sont pénalement responsables des
infractions commises, pour leur compte, par leurs organes ou représentants ». L’article 54 définit les
peines applicables qui peuvent consister en une amende, une exclusion temporaire des
marchés publics, la fermeture et la dissolution.
56
CHAPITRE II. LES CAUSES D’IRRESPONSABILITÉ OU
D’ATTÉNUATION DE LA RESPONSABILITÉ PÉNALE
Les causes peuvent être soit objectives (Section I) soit subjectives (Section II).
57
1. L’attaque
L’acte d’agression doit être actuel et injuste. Il doit avoir pour objet l’atteinte à l’intégrité
physique de la personne de soi-même ou de celle d’autrui.
Le législateur parle de nécessité actuelle c'est à dire qu’elle exclut une attaque déjà passée
qui s’apparente à une vengeance ; il exclut par ailleurs le cas où l’attaque n’est qu’une simple
menace. Il faut que l’auteur du délit ait été menacé d’un mal imminent contre lequel il n’a pu
réagir qu’en commettant le délit. Ce mal imminent ne doit pas être imaginaire.
C’est ce caractère qui rend la riposte légitime. Cela signifie que l’agression n’est ni
autorisée ni fondée sur la loi. A contrario, lorsque l’agression est juste et fondée, la défense
n’est plus légitime. Si l’acte d’agression est juste, il faut le subir.
L’objet de l’attaque
2. La riposte
Pour être légitime, la riposte doit être nécessaire et proportionné à l’attaque. L’acte de
défense devient illégitime lorsqu’il cause un mal en disproportion manifeste avec celui
résisterait de la menace réalisée.
Le caractère nécessaire
Il faut que la riposte soit en rapport avec le danger couru. Ce n’est pas le cas par exemple
lorsqu’on répond à une gifle par un coup de revolver ; il y a un usage abusif de la légitime
défense. L’appréciation du caractère mesuré est une question de fait relevant du pouvoir
souverain des juges de fond, la cour de cassation leur fait obligation de vérifier si cette
condition est remplie.
Lorsque la riposte est disproportionnée, la légitime défense est exclue. L’agent bénéficiera
éventuellement des circonstances atténuantes. Celui qui a tué le gifleur pourra bénéficier de
l’excuse de provocation.
58
B. LA CHARGE DE LA PREUVE DE LA LÉGITIME DÉFENSE
C’est à celui qui invoque la légitime défense, c'est à dire à l’accusé ou au prévenu, qu’il
appartient d’en faire la preuve. Cependant la loi elle-même prévoit deux cas où la légitime
défense est présumée. Selon l’art 21 CPT, « Est présumé avoir agi en état de légitime défense
celui qui commet l’infraction :
1) pour repousser, de nuit, l'entrée par escalade, effraction, violence ou ruse dans un lieu habité,
dans un magasin, dans un bâtiment d’exploitation ou dans toute autre dépendance d’un lieu
loué ;
2) pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence. ». La
jurisprudence considère que ces présomptions ne sont pas irréfragables.
A. LA SITUATION DE NÉCESSITÉ
L’agent se trouve devant un danger (1) qui lui offre la possibilité d’un choix (2).
1. Le danger
La situation de nécessité découle d’un état de danger dont la nature est indifférente. Le
péril redouté peut viser deux personnes : soit l’auteur de l’infraction nécessaire (l’affamé qui
vole du pain pour éviter des malaises), soit le tiers un médecin qui commet une infraction au
code de la route pour se rendre en urgence auprès d’un patient gravement malade. Le péril
peut se rapporter à un bien : le danger doit être réel et non hypothétique.
Un bijoutier a prétendu que compte tenu de l’état général d’insécurité, il était obligé de
stationner près de son magasin pour effectuer la livraison de bijoux transportés. Il peut aussi
arriver que l’auteur ait cru de bonne foi à la réalité d’un péril inexistant : l’état de nécessité
putatif.
Le péril doit être injuste : l’agent est tenu de supporter certains périls : il ne peut pas
déserter le combat en prétextant l’état de nécessité. De même l’état de nécessité ne peut pas
59
être évoqué pour s’opposer à un acte autorisé par la loi. Le danger doit être actuel et imminent,
ce qui suppose une situation d’urgence.
3. L’infraction nécessaire
L’agent choisit d’éviter le péril, il n’a pas d’autre solution pour y parvenir, que de
commettre l’infraction. A ce stade, la possibilité de choix disparaît. Il faut que le but que
réalise l’infraction soit socialement utile, cela implique le dommage qu’elle cause doit être
proportionné à celui qu’elle permet d’éviter. A défaut l’infraction cesse d’être nécessaire.
L’automobiliste choisit de percuter un véhicule en stationnement plutôt que de heurter un
piéton.
60
Le législateur togolais n’a prévu aucune disposition à ce sujet.
Elles sont expressément prévues par le code pénal togolais. Nous avons quatre causes :
l’altération des facultés mentales (§1), la contrainte (§2), l’erreur (§3) et la minorité (§4).
61
A. L’ÉTAT DE DÉMENCE
La démence se définit comme une altération des facultés psychiques telle que le délinquant
n’a pas conscience de ses actes. Elle revêt plusieurs formes : démence stricto sensu, délire
chronique, état d’excitation, troubles de l’intelligence…
La doctrine parle plutôt d’états pathologiques voisins de la démence qui peuvent
supprimer la responsabilité pénale dans la mesure où ils font disparaître le discernement et la
volonté. Il faut préciser que la détermination de l’état de démence est une question de fait
apprécié souverainement par les juges de fond : ils ont néanmoins le devoir de faire appel aux
médecins experts.
Ainsi généralement l’ivresse ne constitue une cause d’irresponsabilité que lorsqu’elle est
accidentelle (le délinquant s’est enivré avec une boisson dont il ignorait la nature). L’ivresse
peut être une circonstance aggravante, exemple du délinquant qui s’est enivré pour se donner
du courage.
A. LA CONTRAINTE PHYSIQUE
Elle peut résulter d’un évènement externe ou interne. La contrainte physique externe est
celle qui s’exerce sur l’individu soit par une force brutale de la nature, soit par le fait d’une
tierce personne : on lui tient la main.
La contrainte physique interne est celle qui résulte d’une cause inhérente à la personne
même du délinquant (n’est pas admise dans tous les cas). Exemple du voyageur qui sous l’effet
d’une grande fatigue s’endort et dépasse la station pour laquelle il avait pris son billet. On
prend en considération la grande distance et la grande fatigue.
62
Elle n’est pas retenue comme cause d’irresponsabilité pénale. Pour toutes les formes de
contraintes, la jurisprudence exige qu’elle ait été irrésistible c'est à dire indépendante de la
volonté humaine et imprévisible. Ce qui l’assimile pratiquement à la force majeure en droit. Il
faut ensuite que la contrainte ne soit pas précédée d’une faute antérieure, exemple de l’ivresse.
§3. L’ERREUR
L’erreur commise par un délinquant peut elle supprimer sa responsabilité pénale ? La règle
c’est que nul n’est censé ignoré la loi et constitue un obstacle à cette irresponsabilité (Art. 28
CPT). La doctrine distingue l’erreur de droit (A) de l’erreur de fait (B).
B. L’ERREUR DE FAIT
C’est la méprise de l’agent sur la matérialité de l’acte. Exemple il a confondu les personnes.
Il a pris le véhicule d’un tiers pour le sien.
Elle porte sur l’une des circonstances de l’infraction. Elle n’est admise que partiellement
par la jurisprudence : ceci uniquement pour les infractions intentionnelles. L’erreur de fait
laisse subsister la culpabilité en cas d’infractions non intentionnelles. Ainsi l’agent qui tue un
individu croyant tirer sur un animal est coupable d’homicide involontaire et non de meurtre.
Dans les infractions intentionnelles, l’erreur exclut la responsabilité pénale lorsqu’elle porte sur
une condition préalable de l’infraction ou sur l’un de ses éléments constitutifs.
S’agissant des infractions qui ne requièrent qu’une faute d’imprudence ou de négligence,
l’erreur de fait non invincible c'est à dire par hypothèse fautive, ne peut avoir aucune efficacité.
Cette erreur est impardonnable car loin d’excuser la faute, elle démontre cette faute.
Le chasseur qui blesse une personne en nettoyant son fusil qu’il croyait déchargé ne peut
s’abriter derrière cette erreur puisqu’elle révèle sa négligence.
§4. LA MINORITÉ
Aux termes de l’article 35 al 1er CPT « Les enfants âgés de moins de quatorze (14) ans ne sont
pas pénalement responsables ». Ce qui signifie qu’en dessous de 14 ans aucun mineur ne pourra
être condamné pénalement. Il est incapable pénalement. Entre 14 et 18 ans ; la responsabilité
n’est pas absolue. Il y a une présomption simple d’irresponsabilité pénale. Le mineur de 18
ans est passible de sanctions pénales.
63
TABLE DES MATIÈRES
BIBLIOGRAPHIE ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 3
64
§2. Intérêt de la distinction ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- 24
A. Les intérêts à l’égard des règles de fond ------------------------------------------------------------------------------------- 24
1. Sur les incriminations ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 24
2. Sur les peines ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 24
B. Les intérêts à l’égard des règles de forme ----------------------------------------------------------------------------------- 24
Section II. La classification secondaire ------------------------------------------------------------------------------------------------ 25
§1. Les infractions politiques -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 25
§2. Les infractions militaires -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 26
§3. Les infractions fiscales ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 26
A. Les sanctions applicables aux infractions fiscales -------------------------------------------------------------------------- 26
B. Procédures fiscales ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 26
Chapitre II. Les éléments de l’infraction ---------------------------------------------------------------------------- 27
Section I. L’élément matériel ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 27
§1. L’acte ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 27
A. L’exigence de l’acte ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 28
B. L’acte positif et l’acte négatif ------------------------------------------------------------------------------------------------- 28
1. La commission par omission ---------------------------------------------------------------------------------------------- 28
2. Les infractions de pure omission ------------------------------------------------------------------------------------------ 28
§2. Les modes de réalisation de l’acte ---------------------------------------------------------------------------------------------- 28
A. Le nombre d’actes -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 28
1. Les infractions simples, complexes et les infractions d’habitude ---------------------------------------------------- 29
2. Intérêts de la distinction -------------------------------------------------------------------------------------------------- 29
A. La durée des agissements ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 29
1. Les infractions instantanées, permanentes et continues -------------------------------------------------------------- 29
2. Les intérêts de la distinction ----------------------------------------------------------------------------------------------- 29
§3. Le résultat ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 30
A. L’exigence du résultat, l’infraction matérielle ------------------------------------------------------------------------------ 30
B. La tentative ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 30
1. Le commencement de l’exécution --------------------------------------------------------------------------------------- 31
2. L’absence de désistement volontaire : l’interruption involontaire --------------------------------------------------- 31
a. Le caractère volontaire ou involontaire du désistement ------------------------------------------------------------- 31
b. Un désistement antérieur à l’infraction ------------------------------------------------------------------------------- 31
Section II. L’élément moral ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 32
§1. L’intention criminelle ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 32
A. La notion de dol général ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 32
1. La définition ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 32
2. La preuve du dol général --------------------------------------------------------------------------------------------------- 32
B. La différence entre le dol et le mobile --------------------------------------------------------------------------------------- 33
1. Le principe ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 33
2. Les exceptions au principe de l’indifférence du mobile ---------------------------------------------------------------- 33
§2. Le dol spécial ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 34
A. La notion de dol spécial ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 34
B. Les différentes formes de dol spécial ---------------------------------------------------------------------------------------- 34
1. Le dol simple, le dol aggravé ----------------------------------------------------------------------------------------------- 34
2. Les différentes autres formes de dol spécial ----------------------------------------------------------------------------- 35
§3. L’élément moral dans les infractions non intentionnelles : La faute pénale --------------------------------------------- 35
A. La faute d’imprudence -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 35
B. La faute contraventionnelle ------------------------------------------------------------------------------------------------- 35
Partie III. La sanction pénale ---------------------------------------------------------------------------------------- 36
Section I : Caractères de la peine ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 36
§1. Le caractère afflictif -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 36
§2. Le caractère infamant ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 37
§3. Le caractère déterminé ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 37
§4. Le caractère définitif ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 37
Section II. Les mesures de sûreté ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 37
§1. Absence de coloration morale -------------------------------------------------------------------------------------------------- 37
§2. La durée indéterminée ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 38
§3. Le caractère révisable ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 38
§4. La non remise en cause ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- 38
Section III. Les principes directeurs de la détermination et du régime des peines ---------------------------------------------- 38
§1. Le principe de la légalité des délits et des peines ----------------------------------------------------------------------------- 38
§2. Le principe de subjectivité ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 38
Chapitre 1er. Les sanctions prévues par la loi ----------------------------------------------------------------------- 40
65
Section préliminaire. Les classifications juridiques des peines --------------------------------------------------------------------- 40
§1. La distinction des peines principales des autres ------------------------------------------------------------------------------ 40
§2. La distinction des peines criminelles, correctionnelles et de police ------------------------------------------------------- 41
§3. La distinction des peines politiques et de droit commun ------------------------------------------------------------------- 41
Section I. Les atteintes à la personne -------------------------------------------------------------------------------------------------- 42
§1. Les atteintes corporelles --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 42
§2. Les atteintes à la liberté individuelle ------------------------------------------------------------------------------------------- 42
A. Les peines privatives de liberté ----------------------------------------------------------------------------------------------- 42
B. Les peines restrictives de liberté ---------------------------------------------------------------------------------------------- 42
1. Le travail d’intérêt général ------------------------------------------------------------------------------------------------ 42
2. L’accomplissement d’une prestation en nature ------------------------------------------------------------------------ 43
Section II. Les atteintes au patrimoine ------------------------------------------------------------------------------------------------ 43
§1. L’amende -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 43
A. Le domaine --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 43
A. Le montant --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 43
§2. La confiscation -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 43
A. La confiscation générale ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 44
B. La confiscation mobilière ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 44
§3. La fermeture d’établissement --------------------------------------------------------------------------------------------------- 44
Section III. Les atteintes aux droits ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 44
§1. La déchéance civique ------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 44
§2. L’interdiction des droits --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 44
§3. L’incapacité juridique ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 44
Chapitre II. La sanction appliquée à l’individu ------------------------------------------------------------------- 45
Section I. La détermination de la sanction ------------------------------------------------------------------------------------------- 45
§1. L’indulgence quant à la peine --------------------------------------------------------------------------------------------------- 45
A. L’indulgence du législateur --------------------------------------------------------------------------------------------------- 45
1. Les excuses légales ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 46
a. Les excuses absolutoires ------------------------------------------------------------------------------------------------- 46
b. Les excuses atténuantes ------------------------------------------------------------------------------------------------- 46
2. Les immunités --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 46
B. L’indulgence du juge ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 47
1. Les circonstances atténuantes ---------------------------------------------------------------------------------------------- 47
2. La dispense de peine -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 47
§3. L’aggravation de la peine -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 47
A. Les circonstances aggravantes ------------------------------------------------------------------------------------------------ 48
B. La récidive ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 48
1. Les conditions de la récidive ----------------------------------------------------------------------------------------------- 48
2. Les formes -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 48
3. Les effets ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 48
§3. Le cumul d’infractions : confusion des peines -------------------------------------------------------------------------------- 48
Section II. L’exécution de la sanction ------------------------------------------------------------------------------------------------- 49
§1. La suspension de la sanction ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 49
A. La libération conditionnelle -------------------------------------------------------------------------------------------------- 49
B. Le sursis ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 49
§2. L’extinction des sanctions ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 50
A. La grâce ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 50
B. L’amnistie ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 50
C. La réhabilitation --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 50
D. La prescription ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 50
Partie IV. La responsabilité pénale ---------------------------------------------------------------------------------- 51
Chapitre 1er. Les personnes pénalement responsables -------------------------------------------------------------- 52
Section I. La personne physique pénalement responsable -------------------------------------------------------------------------- 52
§1. L’auteur principal ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 52
A. Le principe de la responsabilité personnelle -------------------------------------------------------------------------------- 52
1. L’auteur matériel ------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 52
2. L’auteur moral --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 53
B. La responsabilité pour le fait d’autrui --------------------------------------------------------------------------------------- 53
§2. Le complice ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 53
A. Les conditions de la complicité punissable --------------------------------------------------------------------------------- 54
1. La nécessité d’une infraction principale punissable --------------------------------------------------------------------- 54
2. La nécessité d’un acte de complicité -------------------------------------------------------------------------------------- 54
a. L’élément matériel de la complicité ----------------------------------------------------------------------------------- 54
66
L’aide et assistance ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 54
La provocation ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 54
La complicité par instruction ------------------------------------------------------------------------------------------ 54
b. L’élément moral ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- 55
B. La répression de la complicité ------------------------------------------------------------------------------------------------ 55
Section II. La responsabilité des personnes morales -------------------------------------------------------------------------------- 56
Chapitre II. Les causes d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité pénale ------------------------- 57
Section I. Les causes objectives --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 57
§1. La légitime défense --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 57
A. Les conditions de la légitime défense --------------------------------------------------------------------------------------- 57
1. L’attaque ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 58
Le caractère actuel ou imminent de l’attaque ------------------------------------------------------------------------ 58
Le caractère injuste de l’attaque ---------------------------------------------------------------------------------------- 58
L’objet de l’attaque ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 58
2. La riposte --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 58
Le caractère nécessaire -------------------------------------------------------------------------------------------------- 58
Le caractère proportionné de la riposte à l’attaque ------------------------------------------------------------------ 58
B. La charge de la preuve de la légitime défense ------------------------------------------------------------------------------ 59
§2. L’état de nécessité ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 59
A. La situation de nécessité ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 59
1. Le danger --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 59
2. La possibilité d’un choix ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 60
3. L’infraction nécessaire ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 60
§3. L’ordre de la loi ou de l’autorité légitime -------------------------------------------------------------------------------------- 60
§4. Le consentement de la victime ------------------------------------------------------------------------------------------------- 61
Section II. Les causes subjectives ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 61
§1. L’altération des facultés mentales ---------------------------------------------------------------------------------------------- 61
A. L’état de démence -------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 62
B. La démence temporaire aux faits (au moment de l’action) --------------------------------------------------------------- 62
§2. La contrainte : l’absence de liberté --------------------------------------------------------------------------------------------- 62
A. La contrainte physique ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 62
B. La contrainte morale : interne et externe ---------------------------------------------------------------------------------- 62
§3. L’erreur ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 63
A. L’erreur de droit : l’absence de connaissance ------------------------------------------------------------------------------- 63
B. L’erreur de fait ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 63
§4. La minorité ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 63
67