Sur Le Chemin de Lécole

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SUR LE CHEMIN DE L’ECOLE

Film de Pascal Plisson (réalisateur et scénariste avec Marie-Claire Javoy), 1h 14, long métrage.
Lauréat César 2014 Meilleur film documentaire

SOMMAIRE
I AVANT LA PROJECTION p.1
II PRESENTATION DU FILM p.1 à 5
III PISTES D’EXPLOITATION p.5 à 8
IV ANALYSE FILMIQUE p.8 à 10
Le documentaire
Procédés cinématographiques

I AVANT LA PROJECTION
- Travail sur l’affiche : qu’y voit-t-on ?
Quelles couleurs ? Qu’est-ce que cela suggère ?

- Genre du film : documentaire

- Consignes pour le bon déroulement des


séances
(cf. plaquette ciné-enfants).

II PRESENTATION DU FILM
- Résumé :
On suit 4 enfants qui vivent aux quatre coins du monde mais qui partagent la même soif
d’apprendre. Ayant compris que seule l’instruction leur permettra d’améliorer leur vie, ils se
lancent, chaque jour, dans un périple à haut risque pour rejoindre l’école.
Jackson, 11 ans, vit au Kenya et parcourt matin et soir 15 Km avec sa petite sœur au milieu de la
savane et des animaux sauvages.

Zahira, 12 ans, habite dans les montagnes escarpées de l’Atlas marocain, et c’est une journée de
marche exténuante qui l’attend pour rejoindre son internat avec ses deux amies.

Samuel, 13 ans, vit en Inde et, chaque jour, les 4 Km qu’il doit accomplir sont une épreuve car il
n’a pas l’usage de se jambes. Ses deux jeunes frères poussent pendant plus d’une heure son fauteuil
roulant bricolé jusqu’à l’école.

1
Carlos, 11 ans, traverse, sur son cheval, les plaines de Patagonie (Argentine) sur plus de 18 Km. Il
emmène avec lui sa petite sœur, deux fois par jour, quelque soit le temps.

- Histoire détaillée : séquençage d’après le DVD.


L’histoire de chaque enfant n’est pas présentée en une seule fois, les récits sont enchevêtrés : on suit
une partie de chaque histoire en passant d’un enfant à l’autre (montage parallèle).

Chapitre 1 : générique de début et phrases d’introduction : « On oublie trop souvent que l’école est
une chance. Dans certaines régions du monde, le chemin de l’école est un parcours du combattant et
le savoir une conquête. Chaque matin, parfois au péril de leur vie, des enfants héroïques s’engagent
sur le chemin de la connaissance. Ces écoliers sont des héros de leur propre histoire, de vraies
histoires. »

Chapitre 2 : 1 mn 51’
Un enfant, Jackson, de Laikipia, Kenya, creuse un trou dans
le sable pour chercher de l’eau. Il remplit un bidon et boit, se
lave puis lave ses vêtements. Il remplit 2 bidons (plan large
sur le paysage) et repart. Il court dans la savane et arrive à sa
maison (l’observer). Il étend son linge et court vers ses
parents. Il demande à son père s’il peut l’aider à faire du
charbon de bois. Il répare ses chaussures. La maman fait la
vaisselle et la cuisine ; Les parents et les enfants prennent
leur repas. Sa sœur s’appelle Salomé. Le père dit : « Demain, tu vas à l’école, tu sais il y a les
éléphants » « Je passerai par la rivière » répond Jackson ; « Tu les contourne set tu regardes bien
autour de toi ». Fondu au noir. C’est la nuit. Le lendemain, à 5h30, les deux enfants se préparent. Le
père donne des bénédictions à l’école, au stylo, aux enfants. Ils partent et courent.
Le chemin vers l’école est de 15 Km, dure 2 heures et a lieu tous les matins.

Chapitre 3 : 9 mn
Zahira, psalmodie un livre. On voit la ville où elle habite
(plan large). Dans sa maison, elle fait des opérations. Puis
elle fait la lecture à sa grand-mère qui file de la laine. Elle
n’est jamais allée à l’école, mais juste à la mosquée pour
apprendre le Coran.
Zahira et d’autres filles font la lessive dans le ruisseau en
chantant. C’est ensuite le moment de manger du couscous
en famille. Tous lui conseillent de bien travailler à l’école.
Elle part rejoindre ses 2 copines Noura et Zineb, pour aller à l’école en empruntant un petit chemin
de montagne. Elle emporte une poule dans son sac.
Le chemin vers l’école est de 22 Km, à travers les montagnes de l’Atlas marocain. Il dure 4
heures tous les lundis matins.
14 mn : on retrouve Jackson et Salomé dans la savane. Jackson indique à Salomé où sont les
éléphants. Jackson choisit le chemin qu’ils vont prendre pour les contourner.
15 mn 50 : Noura et Zineb attendent Zahira qui les rejoint.
Elles partent.
16mn 50 : Jackson et Salomé courent pour contourner les
éléphants.

Chapitre 4 : 17mn 20 On découvre Carlos à cheval. Il


rejoint son père et le troupeau de chèvres. Il marque son

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prénom sur une peau en cuir qui sera posée sur sa selle. C’est le casse croûte en famille. Son père
lui donne un ruban rouge qui le protégera sur le chemin de l’école. Carlos fait sa toilette dans sa
maison pendant que la maman coiffe sa sœur. Carlos se coiffe. Ils préparent le cheval et montent
tous les deux. Ils prennent un chemin caillouteux.
Le chemin vers l’école est de 18 Km, dure 1h30, tous les matins.
21 mn 45 : Jackson et Salomé contournent les éléphants. Salomé court pour rattraper son frère.
22mn 45 : Carlos et sa sœur passe au sommet d’une falaise. Puis, ils font boire le cheval dans un
cours d’eau.
23 mn 38 : Zahira et ses copines continuent à marcher et Noura a mal aux pieds. Elle traîne.
25 mn 20 : Jackson et sa sœur se retrouvent à côté de girafes.
25 mn 56 : Carlos attache le ruban rouge sur le cheval.
26 mn 33 : Jackson et Salomé continuent à traverser la savane.

26 mn 47 : Carlos arrive à un petit autel où il dépose le ruban rouge et ils prient. Ils repartent et le
cheval galope (musique).

Chapitre 5 : 29mn 47
Samuel (golfe du Bengale, Inde) regarde la mer et les
bateaux ; Il sourit. Sa mère vient le chercher : il est en
fauteuil roulant (une chaise de jardin fixée sur des roues de
fauteuil roulant). A la maison, la maman lui fait des
massages, fait bouger ses jambes, lui fait tourner le cou. Il
pleure. Les 2 petits frères font leur toilette. Samuel leur
raconte une histoire ; puis ils jouent au baseball. Il perd et
rit. Ils mangent avant de partir à l’école.

Chapitre 6 : 34mn48
La mère installe Samuel et les 2 petits frères s’installent pour pousser et tirer le fauteuil.
Le chemin vers l’école fait 4 Km et dure 1h15 tous les matins.
35mn21 : Zahira et Zineb aident Noura qui a mal aux pieds.

Chapitre 7 : 37mn10
Jackson et Salomé arrivent auprès des éléphants qu’ils doivent contourner. Un éléphant barrit et les
deux enfants partent en courant. Salomé tombe et son bidon d’eau se vide.
38mn49 : Samuel, aidé par ses frères avancent, mais ils ont du mal à faire avancer le fauteuil car il
y a des bosses sur le chemin.
39mn49 : Jackson et Salomé mangent des fruits de cactus. Ils chantent puis repartent.

40mn57 : le fauteuil de Samuel est sur une route qui borde un plan d’eau où des enfants plongent et
se baignent.
41mn10 : progression de Carlos
41mn17 : Zahira et ses copines progressent dans les montagnes.
41mn23 : Le fauteuil de Samuel continue à avancer

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41mn52 : Zahira et ses copines chantent. Elles arrivent à un village où elles espèrent trouver un
moyen de transport pour arriver jusqu’à l’école.

Chapitre 8 : 42mn20
Elles jouent avec des cailloux. Elles arrêtent un premier véhicule,
mais le chauffeur refuse de les emmener. Le chauffeur du second
véhicule accepte de les faire monter avec les moutons dans son
camion.
44mn24 : Tout en faisant avancer le fauteuil de Samuel, les 3
frères rêvent de trains qui les emmèneraient en Amérique. Comme le chemin est bouché par un
camion en panne, les hommes portent le fauteuil et Samuel de l’autre côté du camion.
46mn28 : Salomé a du mal à suivre Jackson qui se dépêche pour ne pas être en retard au lever du
drapeau à l’école.

Chapitre 9 : 47mn48 Le fauteuil de Samuel est dans l’eau et ils


ont du mal à le sortir. Puis, ils roulent difficilement dans le sable.
49mn20 : Carlos retire un caillou coincé sous le sabot de son
cheval. Il autorise sa sœur à s’installer devant et à guider le
cheval. Puis, Carlos reprend les rênes et il s’arrête. Il attend 2
copains.
51mn53 : Le chauffeur du camion qui transporte Zahira s’arrête pour faire sa prière sur son tapis.
Puis, le camion repart.

Chapitre 10 : 53mn11 Zahira, Zineb et Noura arrivent à destination.


53mn12 : Le fauteuil de Samuel a des problèmes, une roue se dégonfle alors qu’ils arrivent en ville
(détritus dans les rues). Le pneu est crevé et le fauteuil est cassé. Les 2 frères ne peuvent pas
remettre le pneu.
55mn38 : Jackson et Salomé sortent de la savane et courent. Ils aperçoivent l’école.
56mn24 : Un réparateur de vélos répare la roue du fauteuil roulant pendant que Samuel joue avec
son petit frère. Les enfants remercient et repartent. Ils sont dans la ville et il y a beaucoup de
circulation (vache, scooter, taxis, bus, vélos avec remorque ou rickshaw…).
58mn35 : Zahira arrive dans le marché. Elle échange sa poule
contre des gâteaux.

Chapitre 11 : 59mn30 Elles repartent et arrivent à l’internat où


elles posent leurs affaires. Pour ne pas rater le début des cours,
elles dépêchent de se changer.
59mn56 : Jackson et Salomé courent et arrivent à l’école juste pour le lever de drapeau que Jackson
fait. Tous les écoliers chantent.
1h01mn54 : En Patagonie, les écoliers arrivent : à cheval, à vélo, à pied. Les chevaux sont
attachés ; Le cheval est fatigué. Là aussi a lieu un lever de drapeau et des chants.
1h03mn07 : Arrivée de Samuel que ses frères câlinent avant de pousser encore le fauteuil jusqu’à
l’école. Tous les copains arrivent pour aider. Samuel rit. Tous les écoliers ont le même uniforme :
filles avec rubans rouges dans les cheveux et garçons chemise blanche et pantalon.

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1h05mn01 : Les 3 filles arrivent à l’école, elles ont toutes un
foulard.
1h05mn28 : Le fauteuil de Samuel monte dans la classe par une
rampe. Samuel est porté.
1h06mn : Carlos, en blouse blanche, est en classe. Il suit un
cours sur la traite des vaches.
1h06mn31 : Dans la classe de Jackson, c’est le chahut en attendant le maître. Puis, à son arrivée, ils
se lèvent. Il constate qu’il n’y a pas d’absent et remercie Dieu qu’il n’y ait pas eu d’accident.
Jackson s’applique.
1h07mn42 : Samuel, à l’école, fait du calcul (périmètre du carré). Dans la classe, les filles sont d’un
côté et les garçons de l’autre.

Chapitre 12 : 1h08 Interview des enfants


- Samuel dit que les enfants comme lui ne sont pas envoyés à l’école. Comme mes parents qui sont
pauvres, m’envoient à l’école, je dois bien étudier.
- Jackson dit : « Quand j’aurai une bonne éducation, de bons résultats à l’école, que j’aurai fini mes
études et que j’aurai un très bon travail, je pourrai bien vivre et aider ma famille.
- Carlos dit : « Quand je serai grand, je veux vivre là où je suis né, la terre de ma famille. Je veux
être vétérinaire. Sa sœur voudrait être maîtresse. »
- Zahira souhaite être médecin pour soigner et sauver la vie de tous les gens malades surtout les
pauvres et les démunis et je souhaite que toutes les filles qui habitent des villages éloignés puissent
trouver de l’aide et qu’elles n’abandonnent pas leurs études.
- Jackson raconte : « Souvent, je fais un rêve d’être pilote et de pouvoir voler et je survole la nature
et je voyage pour aller voir les lacs et les plus hautes montagnes. C’est ça mon rêve. »
- Samuel confie : « Quand on arrive au monde, on n’a rien. Quand on meurt, on n’emporte rien. On
doit suivre cette logique. Mon but est de devenir docteur et de faire marcher les enfants comme moi.
C’est mon souhait, mon but. »

Générique de fin : Que sont devenus les enfants ?


- Samuel poursuit ses études avec brio. On le voit debout qui marche un peu.
- Les trois filles traversent toujours les montagnes de l’Atlas.
- Carlos va quitter sa famille pour aller à l’internat ; Sa sœur est contente car elle pourra aller seule à
l’école sur le cheval.
- Jackson a obtenu une bourse scolaire. Il va réaliser son rêve : voler en avion, aller à Paris avec
Salomé, aller en internat pour la suite de ses études.

Bonus du film sur le DVD : Jackson prend l’avion. Jackson et Salomé sont à Paris. Projection du
film dans l’école de Jackson.

III PISTES D’EXPLOITATION


1- Les personnages et leur histoire

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 Raconter le parcours réalisé par ces enfants pour aller à l’école
Jackson et Salomé parcourt la savane, en évitant les animaux sauvages (éléphants). Ils
doivent apporter du bois et de l’eau pour faire cuire les aliments de la cantine.
Ils prennent soin de leur uniforme. Le matin, il y a la cérémonie du lever du drapeau dans la cour de
l’école.
Zahira doit franchir les montagnes de l’Atlas marocain, avec ses deux amies. Elles sont
internes pendant la semaine.
Carlos et sa sœur font le trajet à cheval pour rejoindre l’école dans des chemins caillouteux.
A l’arrivée à l’école, il y a aussi un lever de drapeau.
Samuel, qui ne peut pas marcher, est dans un fauteuil roulant bricolé. Ce sont ses deux
jeunes frères : Emmanuel et Gabriel, qui tirent ou poussent le fauteuil, dans des conditions parfois
difficiles

 L’école dans chaque pays : les bâtiments, les classes, les enseignants, les uniformes…
Les enfants peuvent comparer avec leur école.

Le point commun entre ces enfants, c’est qu’ils veulent réussir leur scolarité et qu’ils ont compris
l’importance de l’éducation.
On voit l’importance de la religion : prières, ruban rouge …

- Au Kenya, l’école est gratuite depuis quelques années ; Il y


a eu 1,3 millions d’enfants scolarisés en plus car les familles
ne pouvaient pas payer les frais de scolarité. Le midi, les
enfants mangent de l’ugali, bouillie de maïs. C’est grâce à
l’eau et au bois apportés par chaque enfant que la cuisine
peut être faite.
Chaque enfant a un cahier et un crayon. Les classes peuvent
avoir jusqu’à 73 élèves. L’école primaire dure 8 ans et à la
fin, on remet un certificat qui permet de s’inscrire à l’école secondaire payante, si la famille a les
moyens. La plupart des enfants arrêtent à 14 ans.

- Au Maroc, il y a beaucoup d’analphabètes. En 2002, l’école est


devenue obligatoire et gratuite pour les enfants de 6 à 15 ans.
Mais, souvent les parents ont besoin de faire travailler les enfants
pour vivre ; ils habitent loin, ils sont eux-mêmes analphabètes.
L’école primaire dure 6 ans. Dès la 2ème année (CE1)
l’enseignement se fait à moitié eu français et en arabe.
L’alphabet arabe a 28 lettres et s’écrit et se lit de droite à gauche.

- En Inde, il y a deux sortes d’écoles : gouvernementales et privées qui sont meilleures mais chères
Le matin, un hymne est chanté. Les cours ont lieu en anglais et en hindi.
Les écoliers portent un
uniforme et les filles et les
garçons sont séparés en classe.
Il y a des activités artistiques
dont la danse.
De 13 à 14 heures, une cantine
ambulante vient apporter les

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repas (marmites sur des vélos) et les enfants remplissent leur assiette et mangent, avec la main,
dans la cour de l’école : légumes, riz, galettes ou chappattis avec sauce au curry. Ils sont
végétariens.

- En Argentine, l’école maternelle n’est pas obligatoire, mais l’école est obligatoire de 6 à 14 ans.
L’école primaire publique est gratuite mais les élèves doivent
acheter leurs livres et leur uniforme. Il y a chant et lever du
drapeau : le décrire (2 bandes bleues horizontales et une bande
blanche au milieu avec un soleil). L’école a lieu de 8h à 12h30 ou
14h à 18h. Pour ceux qui mangent à la cantine, le menu
comporte : poulet, escalope panée ou empanadas : feuilletés salés
avec viande, jambon et fromage.
Le cheval est le principal moyen de transport. Le football est le sport national.
En dehors de l’école, la plupart des enfants ont un travail.

 Les familles encouragent les enfants à suivre des études, même si elles sont pauvres.
Comparer les familles, les repas…
Il peut y avoir beaucoup de monde dans une même pièce : 7 personnes, dont 5 enfants chez
Jackson ; 15 personnes chez Zahira ; 1 seule chambre chez Carlos…

 Autres thèmes : On peut étudier la solidarité, le problème de la différence et du handicap ;


l’égalité filles/garçons ; l’importance de la religion (bénédictions, prières, sanctuaire)…
évoqués dans le film

2- Les lieux

 Comparer les
paysages, les
habitats, les
marchés, les
villages ou
les villes…
Repérer les
lieux sur la
carte des
différents
pays ou sur
un globe
terrestre.

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 Les enfants peuvent décrire leurs propres lieux habituels. Ils peuvent dire à quelle heure ils
se lèvent, quelle distance sépare leur maison de l’école et quels moyens de transports ils ont.
Y a-t-il un lever de drapeau et un chant ou une prière avant de commencer les cours ?

IV LANGAGE CINEMATOGRAPHIQUE

1- Le genre du film : le documentaire


- Introduction
Contrairement à ce que pensent souvent les élèves, un documentaire ne montre pas la réalité, mais
une réalité, celle perçue par le réalisateur. La façon de filmer, le montage réalisé, l’écriture
cinématographique apportent le point de vue subjectif du cinéaste.
Le réalisateur insiste sur l’importance des liens crées avec les enfants et du suivi qu’il fera (cf. le
bonus sur Jackson dans le DVD).

- Un genre cinématographique, le documentaire


Jusqu’à un âge relativement avancé, l’enfant a des difficultés à discerner la réalité de la fiction. La
télévision n’aide pas à opérer cette distinction : La réalité (le journal télévisé) utilise les schémas
dramaturgiques de narration de la fiction tandis que les fictions paraissent de plus en plus
vraisemblables. D’où une difficulté croissante pour les jeunes, immergés dans la société de l’image,
à distinguer la différence entre réalité et virtualité, subjectivité et objectivité des images
audiovisuelles.
L’analyse à l’école de films appartenant à des genres cinématographiques différents devraient aider
le jeune spectateur à s’y retrouver, à condition que le maître soit lui-même au clair sur ces
différentes notions.
Qu’est-ce qui distinguent un reportage, un documentaire et un film de fiction ? La question semble,
de prime abord, simple.
Ce qui vient immédiatement à l’esprit c’est qu’il y a entre, d’un côté le reportage et le
documentaire, et de l’autre le film de fiction – de cinéma, pourrions-nous dire – un rapport différent
à la « réalité ».
Dans un cas, ce que nous voyons serait « vrai », dans l’autre cas il s’agirait, au mieux, d’une
reconstitution - quand ce n’est pas d’une invention pure et simple – vraisemblable.
On va voir que les choses ne sont pas si simples.
En poussant un peu plus loin la réflexion sur ce qui fait la différence entre ces différents genres de
documents, on comprend que l’un ne peut se définir sans relation à l’un ou l’autre
Comme le dit Jean-Luc Godard : « Mettons bien les point sur les ‘i’, tous les grands films de fiction
tendent au documentaire, comme tous les grands documentaires tendent à la fiction. (…). Et qui
opte à fond pour l’un trouve nécessairement l’autre au bout du chemin. »

Documentaire et fiction :
• Des genres opposés ?
Fiction, invention sortie de la tête d’un scénariste
Documentaire : toujours en rapport avec la réalité, œuvre ayant une valeur de document.
• Des points communs :
Une notion de récit.
Au tournage : Un récit défini - un récit non défini à l’avance et beaucoup plus aléatoire.
Au montage : une histoire reconstituée- une histoire construite
La diffusion : Dans les salles de cinéma - Plutôt à la télévision (preuve d’une volonté d’informer)

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Le but : Souvent un spectacle, du divertissement, de la détente - informative et éducative. (C’est
également dans la définition du cinéma de fiction)
Budget : Rapport de 50 à 1
Formats de diffusion différents : 90, 52, 26,13 minutes
• Des interférences :
Certains films tendent au genre documentaire par la volonté de faire référence au réel : le cinéma
social. On peut moins le dire de la volonté d’informer.
Certains documentaires tendent à la fiction ne serait-ce que par le commentaire (spécialement le
documentaire animalier).
Le cas particulier des tournages « légers » : On tourne puis on trie, improvisation donc plus grande
sensation de réalité (acteur, comme personnage réel, ne connaissant pas les questions à l’avance).
Réaliser un documentaire nécessite le choix d’un regard sur le sujet à traiter. Sélection des axes de
prise de vue, des longueurs de plans, des personnages, des objets qui serviront à la construction du
récit. Le contrôle des personnages et des dialogues est cependant beaucoup moins important que
pour une fiction.
On peut se demander s’il existe un genre documentaire pur et dur (sans musique ni commentaire).
Que dire des fictions illustrées par des documents ?
Le documentaire peut faire appel à la reconstitution pour mieux montrer la réalité en tenant compte
des moyens techniques disponibles.
Un documentariste peut chercher à donner une qualité esthétique à son travail. Il peut également
recourir à des procédés relatifs à la fiction dans les documentaires : Retourner des scènes, un
scénario écrit au fur et à mesure du tournage. Parfois même, des personnages jouent leur rôle : plus
de différence entre fiction et documentaire.

- Documentaire et reportage :
« Pour distinguer le documentaire du reportage, on peut parler de regard, d’émotion, de parole, de
subjectivité et même d’inutilité, de temps et de dramatisation. Le reportage est de l’ordre de
l’information et le documentaire de l’ordre de la création. »
Le reportage se proclame faussement objectif pour cacher son côté précaire, fragmentaire et
subjectif. Le documentaire revendique un point de vue.
Il n’est pas un enregistrement mécanique de la réalité. Il est un cinéma de l’aveu : il reconnaît
utiliser des procédés cinématographiques, contrairement au reportage.
« Le documentariste serait plus proche de l’ethnologue cinéaste qui cherche à rendre compte d’une
réalité ou tout du moins d’un aspect de cette réalité, selon un point de vue documenté. »
« En somme, le documentaire donne la parole à ceux qui ne l’ont pas d’habitude alors que les
médias utilisent la parole des anonymes pour illustrer leur propre point de vue, dans le but de faire
adhérer les spectateurs à ce même point de vue. »
Le reportage est souvent l’illustration d’un discours pré-établi dont le filmage, parfois en direct, se
fait dans l’urgence.
Celui-ci devient un acte technique et non artistique. Le reporter n’a pas forcément le temps d’aller
voir et d’appréhender. Ce qui n’est pas vrai pour les grands reportages qui permettent enquêtes et
investigations.
Le documentaire, lui, est le temps de l’immersion. Il présente un point de vue documenté et articulé,
avec un traitement filmique adéquat. Il y a volonté de transmettre des idées précises.

 On peut comparer, à partir d’extraits de films : un documentaire, une fiction, un reportage

2-Techniques cinématographiques :

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- Un film est une suite de plans qui s’organise en séquences ou scènes. Une séquence se compose
de un ou plusieurs plans; elle est définie par une unité de temps, de lieu, d’action. Les séquences
peuvent s’enchaîner « Cut », par un fondu au noir ou enchaîné pour traduire un changement de lieu
ou une ellipse temporelle, par un plan de coupe ou par un insert.
Essayer de définir des séquences dans ce film.
- Définir le mot cadre et expliquer les différents cadrages au cinéma.
* Au cinéma, les images apparaissent dans le cadre rectangulaire de l'écran et le cadrage est la façon
de positionner le sujet filmé à l’intérieur du cadre de prise de vues. On peut cadrer une image de
près ou de loin ; le cadre serré
montre de près (gros plan) ; le
cadre large montre de loin
(plan d’ensemble).
 Décrire différents
cadrages dans le film.
Lorsque le film montre
les paysages, ce sont
des plans larges. Pour
les enfants ce sont des
cadres rapprochés ou
des gros plans.

* On parle aussi de cadre et de


cadrage en peinture,
photographie, bande dessinée...
* Le cadre de vie, c'est le milieu dans lequel on vit. Dans le film, les enfants en ont deux très
différents : leur maison avec leur famille et à l’école. Décrire ce qui les différencie.

- Fondu au noir : action d’obscurcir ("fermeture") ou faire apparaître ("ouverture") l’image


progressivement, souvent en passant par le noir. Cela indique que du temps s’est écoulé.

- Montage : opération d’assemblage des images et d’assemblage des sons.


• Montage alterné : des plans tournés dans un même lieu et en un même temps traitent d’actions
différentes.
• Montage parallèle : des plans tournés dans un lieu et dans un temps différents se succèdent.
C‘est le cas dans ce film.

RESSOURCES :
DVD avec bonus
SITES : www.e-media.ch/documents/showFile.asp?ID=5300
http://www.aep.cef.fr/spip.php?rubrique60
Fiche pédagogique : pasto.ddec85.org/wp-content/uploads/2014/09/Fiche-péda-Sur-le-chemin-de-
l’école.pdf
LIVRES : voir quelques propositions de livres dans la plaquette ciné-enfants.

Dossier réalisé par Nicole Montaron, Atmosphères 53. Août 2016

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