Annexe 8 - Méthodo ADRisques
Annexe 8 - Méthodo ADRisques
Annexe 8 - Méthodo ADRisques
L'objectif de l’Analyse Détaillée des Risques (ADR) est de démontrer le degré de maîtrise des risques
pour chacun des évènements redoutés identifiés dans l'APR de l’étape précédente.
- Une évaluation plus précise de la probabilité en établissant des arbres des causes.
- Une évaluation de l’intensité des différents dommages possibles (effets thermiques, surpressions,
effets toxiques…).
L'arrêté ministériel du 29 septembre 2005 détermine les seuils réglementaires pour apprécier
l'intensité des effets physiques des phénomènes dangereux, la gravité des accidents et les classes de
probabilité de ces phénomènes et accidents. Cet arrêté fixe toutefois des valeurs de référence
uniquement pour les effets toxiques (dispersion accidentelle de gaz dans l'atmosphère), les flux
thermiques (incendies) et les surpressions (explosion).
Pour l’application au site étudié, les évènements redoutés potentiels étudiés dans l’ADR autres que
ceux visés ci-dessus pour lesquels il existe des valeurs de références feront alors l’objet d’une
approche qualitative du risque (en l’absence de seuils réglementaires).
Cinétique
L’étude de la cinétique permet de quantifier de façon plus ou moins précise le temps d’apparition
d’un événement. Deux types de cinétique peuvent être déterminés :
- La cinétique pré-accidentelle, qui est la durée nécessaire pour aboutir à l’événement redouté central,
c’est à dire le délai entre l’événement initiateur et la libération du potentiel de danger.
Dans le cas des dangers associés à l’exploitation d’un casier de ressuyage des sédiments, on retiendra
la cinétique des évènements incendie et chutes (personnel et engins).
Evaluation de la gravité
Chaque accident critique est étudié et dans la mesure du possible quantifié. Les effets thermiques,
rayons de surpression, distances des seuils d’effets pour les émissions atmosphériques peuvent être
quantifiés par des modélisations et comparés aux seuils de référence définis dans l’arrêté du 29
septembre 2005. En parallèle, une évaluation de l’environnement humain de l’établissement est
réalisée. Ces éléments permettent de définir une gravité selon le tableau ci-dessous (gravité allant de
modéré à désastreux).
(*) Personne exposée : en tenant compte le cas échéant des mesures constructives visant à protéger les personnes contre
certains effets et la possibilité de mise à l’abri des personnes en cas d’occurrence d’un phénomène dangereux si la
cinétique de ce dernier et de la propagation de ses effets le permettent.
Pour les évènements étudiés autres que ceux pour lesquels l’arrêté du 29 septembre 2005 fixe des
seuils de références ou difficilement modélisables, le risque pourra être apprécié sur un mode
qualitatif ou semi-quantitatif et être comparé à cette grille d’évaluation de la gravité.
Le nombre de personne exposée est calculé à partir de la fiche technique N°1 de la circulaire
DPPR/SEI2/CB-06-0388 du 28/12/20061 : Fiche « Eléments pour la détermination de la gravité des
accidents ». Cette fiche définit les règles de comptages des personnes susceptibles d’être exposées à
des effets létaux ou irréversibles.
Tableau 2 : Règles de calculs du nombre de personnes exposées selon l’occupation des sols
Evaluation de la probabilité
Classes de probabilités
Le tableau ci-après met en relation les ordres de grandeur ainsi que les appréciations quantitatives
des probabilités qui vont être calculées. Ce tableau découle de l’arrêté du 29/09/2005.
L’objectif de ce tableau est de positionner chaque évènement dans une classe de probabilité. La
méthodologie appliquée dans le cadre de la présente étude est la semi quantitative. Elle est
explicitée dans les paragraphes suivants.
- D’un côté de l’arbre de défaillances le regroupement des évènements initiateurs (arbre des causes). Les
liens entre ces évènements sont figurés par des portes « ET » ou« OU ». La porte « ET » signifie que
l’ensemble des conditions amont doivent être présentes, tandis que la porte « OU » signifie que l’un des
évènements amont suffit pour l’apparition de l’événement indésirable.
- De l’autre côté de l’arbre des défaillances sont précisés les éventuels évènements redoutés
secondaires et les phénomènes dangereux qu’ils peuvent entraîner ainsi que leurs conséquences
(arbre des conséquences).
Ce type de représentation permet également de démontrer la bonne maîtrise des risques, avec la
possibilité de superposer à ce logigramme les différentes barrières de sécurité préventive et de
protection mises en œuvre. Ces arbres de défaillances permettent ainsi la détermination des
probabilités d’occurrence via une méthode d’« approche par barrière ».
Détermination de la probabilité
L'approche par barrière consiste tout d'abord à vérifier, sur la base de certains critères, si la barrière
de sécurité peut être retenue pour le scénario étudié. Il est ensuite attribué un niveau de confiance
aux barrières de sécurité retenues.
Cette démarche découle de travaux menés par l’INERIS dans le cadre de programmes de recherche
financés par le Ministère chargé de l'environnement, à savoir le DRA 39 « Évaluation des barrières de
sécurité de prévention et de protection utilisées pour réduire les risques d’accidents majeurs », le
DRA-34 « Analyse des risques et prévention des accidents majeurs », ainsi que de diverses études
réalisées par la Direction des Risques Accidentels.
La probabilité d’un évènement initiateur est issue de l’expérience et elle inclut des barrières de
sécurité et leur efficacité. On considère notamment :
- Les procédures de sécurité qui permettent d’éviter l’évènement initiateur (source d’ignition par exemple).
Cependant, la probabilité des événements initiateurs reste très souvent aléatoire, en l’absence de
données bibliographiques suffisantes à l’heure actuelle. En conséquence, dans la présente étude, la
démarche suivante a été retenue :
1) Prise en compte de la probabilité de l’événement initiateur lorsque celle-ci existe et s’avère fiable.
2) Prise en compte des barrières organisationnelles et techniques (ainsi que des caractéristiques
intrinsèques) mises en place au regard des événements courants pour déterminer la probabilité de
l’événement initiateur, chaque événement courant ayant par défaut une probabilité initiale de
classe A (évènement courant).
3) Comparaison, lorsque cela s’avère possible, de la probabilité de l’événement initiateur avec la
probabilité du même événement initiateur déterminé pour une autre branche d’activité.
Définitions
- Barrière technique de sécurité (BTS) : barrière qui permet d'assurer une fonction de sécurité. Elle
est constituée d'un dispositif de sécurité ou d'un système instrumenté de sécurité qui s'oppose à
l'enchaînement d'événements susceptibles d'aboutir à un accident.
- Dispositif de sécurité : c'est en général un élément unitaire, autonome, ayant pour objectif de
remplir une fonction de sécurité, dans sa globalité. On distingue :
• Le dispositif passif, qui ne met en jeu aucun système mécanique.
• Le dispositif actif, qui met en jeu un dispositif mécanique (ressort, levier…).
- Efficacité : l'efficacité d'une BTS est évaluée au regard de son aptitude à remplir la fonction de
sécurité pour laquelle elle a été choisie, dans son contexte d'utilisation et pendant une durée donnée
de fonctionnement. Cette aptitude s'exprime en pourcentage d'accomplissement de la fonction
définie, en considérant un fonctionnement normal (non dégradé). Ce pourcentage peut varier
pendant la durée de sollicitation de la barrière technique de sécurité.
- Equipement de sécurité : élément d'un SIS qui remplit une sous-fonction de sécurité.
- Niveau de confiance (NC) : c'est une adaptation par l'INERIS des exigences des normes NF-EN
61508 et CEI 61511, notamment quant aux architectures des systèmes pour tous les équipements de
sécurité, quelle que soit leur technologie.
- Principe de concept éprouvé : un équipement simple est de conception éprouvée soit, lorsqu'il a
subit des tests de « qualification » par l'utilisateur ou d'autres organismes, soit lorsqu'il est utilisé
depuis plusieurs années sur des sites industriels et que le retour d'expérience sur son application est
positif. Pour cela, on peut s'appuyer sur :
• Le retour d'expérience de l'utilisateur (exploitant, service maintenance, inspection…), voire du
fournisseur.
• L'accidentologie (retour d'expérience des accidents et incidents).
• Les standards indiqués par des syndicats professionnels.
- Redondance : existence, dans une entité, de plus d'un moyen pour accomplir une fonction requise.
Le niveau de confiance des barrières de sécurité est déterminé selon la méthode définie par l’INERIS.
Le niveau de confiance ne se substitue pas aux normes NF-EN 61508 et CEI 61511 relatives à la
sécurité fonctionnelle. La démarche proposée est une méthode d’évaluation qualitative « simple » en
vue d’évaluer la performance des barrières techniques et humaines de sécurité. Les niveaux de
confiance des barrières de sécurité sont basés sur :
• La fiche N°7 de la circulaire DPPR/SEI2/CB-06-0388 du 28/12/2006.
• Le guide OMEGA 10 de l’INERIS portant sur l’évaluation des barrières techniques de sécurité.
• Le guide OMEGA 20 de l’INERIS portant sur l’évaluation des barrières humaines de sécurité.
- Une proportion de défaillance en sécurité (ou Safe Failure Fraction – SFF) qui est généralement
inférieure à 60% mais qui selon les cas (bon retour d’expérience, essais, niveau SIL selon la norme NF-
EN 61511…) peut augmenter vers des niveaux de l’ordre de 99%.
- Une tolérance aux anomalies matérielles qui est l’équivalent d’une redondance.
On obtient alors un niveau de confiance défini selon les grilles données dans le rapport Oméga 10 de
l’Ineris pour les systèmes techniques dits « simples » (vannes, relais, interrupteurs…) ou «
complexes» (système capable de traiter une information).
Tableau 4 : Niveaux de confiance pour des systèmes techniques simples de sécurité (Extrait et adapté de la
norme CEI-EN 61508 /Tab.1 de l’Omega 10)
Tableau 5 : Niveaux de confiance pour des systèmes techniques complexes de sécurité (Extrait et adapté de la
norme CEI-EN 61508 / Tab.2 de l’Omega 10)
Le niveau de confiance pourra être maintenu ou décoté en fonction des procédures et des moyens
(maintenance, inspection…) mis en œuvre par l'industriel pour maintenir dans le temps le niveau de
confiance du dispositif.
Note : en l’absence d’études spécifiques ou d’un retour d’expérience suffisant permettant d’apprécier
la probabilité de défaillance d’un système, le niveau de confiance retenu par défaut sera NC1.
• NC2, dans le cas d’une mesure de pré-dérive réalisée par une personne dédiée spécifiquement à cette
action (spécialiste).
• NC1, dans le cas d’une mesure de pré-dérive réalisée par l’opérateur chargé du process.
• NC1, dans le cas de mesures de rattrapage de dérive (intervention sur un incident).
Dans un second temps, conformément aux recommandations de l’INERIS, ce niveau de confiance
pourra être maintenu ou décoté, en fonction :
Formations et consignes :
Les formations et consignes de sécurité sont des éléments qui participent à la fiabilité et au maintien
du niveau de confiance d’autres barrières de sécurité. De ce fait, aucun niveau de confiance ne leur
est appliqué de manière
Détermination de la probabilité :
Pour rappel, il existe 5 classes de probabilités définies dans l’arrêté du 29/09/2005. Elles sont
indiquées ci-dessous.
Classe E D C B A
La probabilité d’occurrence est déterminée à partir des arbres des causes et des conséquences. Pour
chaque branche de l’arbre, on part de la probabilité définit pour l’évènement initiateur (classe A
prise par défaut, en l’absence de données bibliographiques précises) que l’on décote en fonction des
niveaux de confiance des différentes barrières de sécurité mises en œuvre pour en réduire
l’occurrence :
• en présence d’une barrière NC1 : décote d’une classe (A donnera B ; B donnera C …).
• En présence d’une barrière NC2 : décote de deux classes (A donnera C).
• En présence d’une barrière NC1 et d’une barrière NC2 : décote de trois classes (A donnera D) etc…
Lors de passage de portes « ET » ou « OU », les règles de détermination de probabilités suivantes
sont appliquées :
Portes « ET » : une multiplication des deux classes de probabilité est réalisée. Par exemple : classe A x
classe B = classe C.
Portes « OU » : la probabilité de classe la plus élevée est retenue. Par exemple une probabilité de
classe A ou une probabilité de classe B découleront sur la prise en compte d’une probabilité de classe A.
Détermination de la criticité
Une évaluation de la gravité et de la probabilité sera réalisée pour chaque phénomène dangereux
étudié, selon les grilles définies dans l’arrêté du 29/09/2005. Ces deux paramètres forment un couple
« gravité – probabilité » qui est alors placé dans le tableau ci-après, en vue de hiérarchiser le risque
et définir la criticité du phénomène dangereux.