GUIDE Bouclage-Fev 2021-FF
GUIDE Bouclage-Fev 2021-FF
GUIDE Bouclage-Fev 2021-FF
Référence ADEME
011437
Collection « Clés pour agir »
ISBN N° 978-2-36301-017-9
Février 2021
2. LE CHOIX DE L’ARCHITECTURE 13
6. LE RÉCHAUFFAGE DU BOUCLAGE 95
6.1. Le réchauffage par la production d’ECS 95
6.2. L’utilisation d’un réchauffeur de boucle 102
RÉFÉRENCES 104
ANNEXES 109
Pourquoi ce guide ?
L
e bouclage constitue encore trop souvent un Sur le plan du confort, les attentes des utilisateurs
maillon faible des installations d’ECS. Les enjeux vis-à-vis de la limitation des temps d’attente de l’eau
vis-à-vis de la conception des réseaux bouclés chaude aux points de puisage sont importantes. Un
sont importants. des rôles du bouclage est également de répondre
à cette exigence. Sans bouclage, même sur-
Sur un plan énergétique, le bouclage représente un isolé, les températures de la distribution collective
poste de consommation d’énergie conséquent des chutent rapidement, comme l’on montré des
installations d’ECS avec une production centralisée. expérimentations menées récemment.
Il n’est pas rare que ces consommations soient
supérieures aux besoins utiles d’ECS. Ce guide, à visée pédagogique, traite de la
Les pertes thermiques et les débits de bouclage conception du bouclage ; Comment concevoir et
impactent également sur le dimensionnement des réaliser le bouclage pour répondre à ces différents
systèmes de production. enjeux énergétiques, sanitaires et de confort ?
Il est essentiel donc de concevoir le bouclage de Il vise à la fois les installations neuves et la
manière à minimiser son impact énergétique. Cela rénovation et est destiné aux différents acteurs de
passe notamment par un calorifugeage optimal du la filière : maîtres d’ouvrage, bureaux d’études et
bouclage. installateurs.
Sur un plan sanitaire, le bouclage constitue une Ce guide rédigé par le COSTIC, sous l’égide de
partie de l’installation tout particulièrement à risque l’ADEME, de GRDF et d’EDF, s’inscrit dans la
vis-à-vis du développement des légionelles. Afin continuité des travaux menés par le COSTIC sur
de limiter ce risque, différentes exigences sont l’ECS qui ont abouti, à ce jour, à la publication des
imposées sur un plan réglementaire, notamment une trois ouvrages suivants :
exigence très importante de température minimale • Les besoins d’eau chaude sanitaire en habitat
de bouclage. Le NF DTU 60.11 fixe également individuel et collectif 1 .
des règles de dimensionnement pour répondre à • Le dimensionnement des systèmes de
cette contrainte sanitaire. Le réseau bouclé doit production d’eau chaude sanitaire en habitat
aussi être conçu pour permettre sa mise en service individuel et collectif 2 .
(désinfection, équilibrage,...) et son exploitation • Vers une meilleure connaissance des besoins
(entretien, surveillance des températures, …). en eau chaude sanitaire en tertiaire 3 .
Remerciements
L’ADEME, GRDF, EDF et le COSTIC tiennent à remercier Patrick PARIS (Président de
CAPRIS) et Roland MESKEL (professeur à l’université de Lyon I) pour leur contribution à
la préparation de cet ouvrage.
1
COSTIC - Guide technique : Les besoins d’eau chaude sanitaire en habitat individuel et collectif - ADEME - Mai 2016 (téléchargeable
librement sur https://www.ademe.fr ou https://www.costic.com)
2
COSTIC - Guide technique : Le dimensionnement des systèmes de production d’eau chaude sanitaire en habitat individuel et collectif
- ADEME, EDF, CEGIBAT, COSTIC - Juin 2019 (téléchargeable librement sur https://www.ademe.fr, https://cegibat.grdf.fr ou https://
www.costic.com)
3
COSTIC - Vers une meilleure connaissance des besoins d’eau chaude sanitaire en tertiaire - ADEME, CEGIBAT, COSTIC - Septembre
2020 (téléchargeable librement sur https://www.ademe.fr, https://cegibat.grdf.fr ou https://www.costic.com)
Quel est le contenu de ce guide ? I Page 5
©COSTIC
Quelles sont les règles générales sur les eaux l'objet avant leur mise ou remise en service, et dans
destinées à la consommation humaine ? leur totalité, d'un rinçage méthodique et d'une
désinfection. La mise en service d'un réseau collectif
Les règles générales sur les eaux destinées à la
neuf, public ou privé, ne peut être effectuée qu'après
consommation humaine sont édictées dans une section
délivrance par l'autorité sanitaire du procès-verbal de
spécifique du code de la santé publique : articles
réception hygiénique du réseau.
L.1321-1 à L.1321-10 et R.1321-1 à R.1321-63. Une
partie de ces articles est une transposition de la directive
européenne de 1998 relative à la qualité des eaux. Figure 2 La réglementation sur les eaux destinées
Des obligations de résultats et de moyens sont à la consommation humaine s’applique
imposées pour que ces eaux ne constituent pas un également aux distributions d’ECS.
Ci-après, les principaux textes réglementaires sur les eaux
danger pour la santé des personnes. Concernant les destinées à la consommation humaine. Les exigences
réseaux d’eau intérieurs, il est spécifié notamment que : fondamentales de la directive européenne n°98/83/CE ont
été transposées en droit français puis codifiées.
• Les installations doivent être conçues, réalisées
et entretenues de manière à empêcher Recommandations de l'OMS
l’introduction ou l’accumulation de micro-
organismes, de parasites ou de substances
constituant un danger potentiel pour la santé des Directive européenne n°98/83/CE
du 3 novembre 98 relative
personnes ou susceptibles d’être à l’origine d’une à la qualité des eaux
dégradation de la qualité de l’eau.
• Toute personne publique ou privée responsa-
Code de la santé publique
ble des réseaux d’eau intérieurs (article L1321-4)
Section sur les eaux destinées
est tenue : à la consommation humaine
− de respecter les règles de conception et
d’hygiène applicables à ces installations, Limites et références de
− de surveiller la qualité de l’eau, qualité des eaux
Des règles d’hygiène sur les réseaux d’eau intérieurs Circulaire du 9 août 1978
modifiée (RSDT)
sont également imposées dans le Règlement Sanitaire
Départemental. Il est spécifié notamment, dans le
Règlement Sanitaire Départemental Type, que tout
réservoir, toute canalisation neuve ou ancienne,
destinés à la distribution de l'eau potable, doivent faire
Note
Quelle est la température minimale du bouclage
Le champ d’application de l’arrêté du 23 juin
exigée réglementairement ?
1978 modifié
La température de l’ECS dans le bouclage doit être
L’article 36 modifié par l’arrêté du 30 novembre 2005 supérieure ou égale à 50°C en tout point du bouclage.
s’applique à tous les bâtiments d’habitation, locaux
de travail et locaux recevant du public. L’arrêté du 23 juin 1978 modifié spécifie que cette
exigence doit être respectée pendant l’utilisation des
La circulaire interministérielle DGS/SD7A/DSC/ systèmes de production et de distribution d’ECS et dans
DGUHC/DGE/ DPPR/126 du 3 avril 2007 qui précise les 24 heures précédant leur utilisation.
les modalités d’application de cet article, indique que
ces dispositions concernent les installations
nouvelles, réalisées dans des bâtiments neufs ou
Il est recommandé d’opter pour une
existants ; équipements de production et système de
température de consigne de produc-
distribution neufs.
tion centralisée d’ECS de 60°C, même
si réglementairement des valeurs plus élevées
Les mesures de cet arrêté imposées afin de limiter
peuvent être adoptées pour la production.
le risque lié aux légionelles, visent les installations
d’ECS sur lesquels sont susceptibles d’être Une température plus élevée engendre :
raccordés des points de puisages à risque. • Un risque de brûlure accru.
Les points de puisages à risque sont définis dans cet • Des pertes thermiques de stockage et de
arrêté comme les points susceptibles d’engendrer distribution plus importantes.
l’exposition d’une ou plusieurs personnes à un
• Plus d’entartrage.
aérosol d’eau ; il s’agit notamment des douches.
Adopter une température de consigne de pro-
Ainsi, une installation dans un immeuble de bureaux duction centralisée de 55°C, souvent, ne permet
qui ne dessert que des lavabos des sanitaires n’est pas de satisfaire l’exigence réglementaire d’une
pas soumise aux exigences de volume maximal de température en permanence supérieure ou égale
3 litres entre la production et le point le plus éloigné à 55°C en sortie de production, compte tenu du
et de températures minimales de production et de différentiel de régulation.
distribution de cet arrêté. Cela risque également de conduire à des
températures au sein du bouclage inférieures à
Néanmoins, de manière générale, il est souhaitable la limite réglementaire de 50°C.
de limiter le plus possible la longueur des
réseaux de distribution et de respecter ces
exigences de températures qui permettent de
limiter les risques sanitaires.
Notamment, plus les longueurs sont importantes,
moins l’eau dans la distribution est renouvelée et
plus les risques sanitaires liés à la stagnation de
l’eau sont élevés.
Figure 5 Sur les installations avec une production centralisée d’ECS, des limitations de températures sont
imposées pour le bouclage ainsi qu’au niveau de la production et des points de puisages.
Ci-après, les limites de températures fixées par l’arrêté du 23 juin 1978 modifié par l’arrêté du 30 novembre 2005 dans le cas d’une installation
comportant des points de puisages à risque susceptibles d’engendrer une exposition à un aérosol.
©COSTIC
Quelles sont les règles de l’art à respecter vis-à-vis Le NF DTU 60.11 a pour domaine
de la conception et de la mise en œuvre du d’application les bâtiments d’habita-
bouclage ? tion et de bureaux.
Les principaux NF DTU à respecter spécifiant les règles Toutefois, son application peut être imposée à
de l’art sont indiqués figure ci-après. d’autres types de bâtiments par voie contrac-
tuelle.
Le respect des NF DTU est imposé par voie
réglementaire pour les marchés publics et par voie Remarque : Les travaux de canalisations pour le
contractuelle pour les marchés privés. transport d’ECS entre bâtiments font l’objet d’un NF
Par ailleurs, le code des assurances prévoit une DTU spécifique ; le NF DTU 65.9. Ce DTU s’applique
déchéance de tout droit de garantie en cas d’inobser- aux canalisations enterrées (dans des caniveaux
vation inexcusable des règles de l’art (annexe I de maçonnés ou dans une gaine métallique étanche), en
l’article A243-1 du code des assurances). galerie technique ou bien en élévation à l’air libre. Il ne
traite pas des canalisations pré-isolées.
Bâtiments d’habitation
Tous types de bâtiments et de bureaux Tous types de bâtiments
P1-1-1
Réseaux d'alimentation P1-1
P1-1
Réseaux d'alimentation
d'eau froide et chaude Cahier des clauses techniques (CCT)
sanitaire d'eau froide et chaude
sanitaire
Cahier des clauses
techniques types (CCTT) P1-2
P1-2 Critères généraux de choix
Conception et des matériaux (CGCM)
P1-2 dimensionnement des
Critères généraux de choix réseaux bouclés
des matériaux (CGCM) P2
Cahier des clauses administratives
spéciales types (CCST)
P2
Cahier des clauses
administratives spéciales
types (CCST)
A1
Amendement
Décembre 2019
2. LE CHOIX DE L’ARCHITECTURE
En bref
Les questions traitées dans ce chapitre sont les
L’architecture du bouclage doit être choisie pour
suivantes :
minimiser à la fois les risques sanitaires, les
consommations d’eau et d’énergie ainsi que les • Quelles sont les exigences à respecter concernant
temps d’attente et répondre aux contraintes l’architecture du bouclage ? (ci-après)
d’exploitation du bâtiment. • Quelles architectures du bouclage sont à
Le nombre de points de puisages et les prohiber ? (page 15)
longueurs de bouclage doivent être le plus • Quelles solutions pour éviter le multibouclage ?
possible limités. (page 16)
Les valeurs maximales imposées de 3 litres et de • Quelle architecture du bouclage choisir ? (page
8 mètres pour les antennes alimentant les points 17)
de puisages doivent être respectées tout en
prohibant la multiplication des boucles (le
multibouclage). Quelles sont les exigences à respecter concernant
Ne pas chercher à minimiser le plus possible les l’architecture du bouclage ?
longueurs d’antennes. L’architecture du bouclage doit être conçue afin de
L’incorporation des boucles d’ECS peu ou pas satisfaire différentes exigences :
calorifugées dans les planchers, à l’origine de • Des longueurs d’antennes terminales entre les
nombreux sinistres, est à prohiber. points de piquage sur le bouclage et les points de
Plusieurs solutions existent pour éviter le puisages satisfaisant les exigences imposées vis-
multibouclage : à-vis de la prévention des risques sanitaires, du
confort et des consommations d’eau. Le but est de
• Regrouper le plus possible les points de
limiter les volumes d’eau non maintenus en
puisages.
température qui peuvent être également
• Rapprocher, si nécessaire, le réseau de
stagnants et de minimiser les temps d’attente ainsi
bouclage des points de puisages par des
que les pertes en eau liés à ceux-ci.
dévoiements.
• Augmenter le nombre de points de pui- − Sur un plan réglementaire, l’arrêté du 23 juin
sages alimentés par une même boucle 1978 modifié qui s’applique à tous les bâtiments
en différenciant les parcours allers et d’habitation, locaux de travail et locaux recevant
retours. du public, impose, en présence de points de
• Mettre en œuvre plusieurs productions puisages à risque vis-à-vis de la légionellose
centralisées d’ECS ou sous-stations. (de points émetteurs d’aérosol), un volume
maximal d’antenne de 3 litres.
• Recourir à des productions décentra-
lisées pour certains points de puisages − Le NF DTU 60.11 P1-2, qui a pour domaine
trop éloignés. d’application les bâtiments d’habitation et les
bureaux, exige une longueur maximale
Il est recommandé également d’opter, le plus
d’antenne de 8 mètres pour limiter les temps
possible, pour des cheminements des circuits
d’attente.
d’eau froide différents de ceux des réseaux de
bouclage et de chauffage afin d’éviter le
réchauffage de l’eau froide, favorables aux
développements microbiologiques.
Figure 9 3 litres, c’est par exemple 9 mètres en Taux de satisfaction des usagers en pourcentage en fonction
du temps d’attente de l’eau chaude au robinet. Ces valeurs sont
20/22 ou bien 26 m en 12/14. issues d’une enquête menée par Gaz de France auprès de 600
Valeurs de contenance en eau en litres par mètre des personnes.
tubes en cuivre et en PEX, longueurs de tube
correspondant à un volume d’eau de 3 litres maximal et
volumes d’eau pour 8 mètres de tube.
Volume
Diamètre Contenance Longueur
d’eau en
intérieur/ du tube en de tube en
Tube litres de
extérieur litres par mètres
8 m de
en mm mètre ≤ à 3 litres
tube
Cuivre 10/12 0,079 38 0,6
12/14 0,113 26 0,9
13/15 0,133 22 1,1
14/16 0,154 19 1,2
16/18 0,201 14 1,6
20/22 0,314 9 2,5
PEX 9.8/12 0,075 39 0,6
13/16 0,133 22 1,1
16.2/20 0,206 14 1,6 Ne pas chercher à minimiser le plus
20.4/25 0,327 9 2,6 possible les longueurs d’antennes, car
cela risque d’engendrer des longueurs
et des nombres de boucles plus importants.
Figure 10 8 m en 13/16, c’est par exemple 5 La limitation de la longueur des antennes, à
secondes de temps d’attente et 90% moins de 3 mètres dans certains établissements
d’usagers satisfaits pour un débit d’ECS hospitaliers, a abouti à des réseaux jusqu’à
de 12 l/min. plusieurs centaines de boucles, impossibles à
Estimation des temps d’attente au point de puisages
pour des débits d’ECS de 4 et 12 l/min et des longueurs de
maîtriser au niveau de l’exploitation et avec des
tubes de 1 à 8 m en cuivre ou en PEX. Les temps d’attente débits de bouclage supérieurs aux débits de
sont supposés égaux aux temps de parcours de l’ECS. Ils soutirages. Alors que l’objectif était de réduire le
correspondent à la contenance en eau du tube divisée par
le débit en litre par seconde. risque de développement des légionelles, le
Temps d’attente en secondes pour
nombre de boucles conséquent a au contraire
Diamètre un débit d’ECS de accru ce risque.
intérieur/ 4 l/min et une 12 l/min et une
Tube
extérieur longueur de longueur de Le passage des boucles au dos des robinets
en mm réalisé sur certains sites a été également source
1m 5m 8m 1m 5m 8m
Cuivre 10/12 1 6 9 1 2 3 de contamination (en engendrant un réchauffage
12/14 2 8 14 1 3 5
de l’eau au sein de la chambre de mélange du
robinet). Il est à prohiber.
13/15 2 10 16 1 3 5
14/16 2 12 18 1 4 6 Des longueurs de boucles plus importantes
16/18 3 15 24 1 5 8 génèrent également plus de pertes thermiques.
20/22 5 24 38 2 8 13 Mieux vaut attendre un peu l’eau chaude aux
PEX 9.8/12 1 6 9 1 2 3 robinets que de dépenser beaucoup plus
13/16 2 10 16 1 3 5
d’énergie pour le bouclage.
16.2/20 3 15 25 1 5 8
20.4/25 5 25 39 2 8 13
• Un nombre de points de puisages limité. Eviter La figure ci-après présente, à titre d’exemple,
d’installer des postes susceptibles d’être inutilisés. l’élévation de la température du réseau d’eau
Cela contribue à la fois à réduire les risques froide observée dans une gaine technique
sanitaires et les consommations d’énergie. provoquée par les pertes thermiques du réseau de
bouclage (réseaux tous les deux calorifugés).
• Un nombre de boucles limité.
− Une boucle propre pour chaque point de Figure 11 Opter, le plus possible, pour des
puisages, ou le cas échéant pour un faible cheminements des réseaux d’eau froide
nombre de points de puisages est à proscrire différents de ceux du bouclage et du
comme le spécifie le NF DTU 60.11 P1-2. chauffage afin d’éviter le réchauffage de
− Le nombre de boucles doit être compatible l’eau froide.
avec l’exploitation du bâtiment comme l’exige Exemple de températures enregistrées par le COSTIC
ce NF DTU. Au-delà d’une vingtaine de dans une gaine technique d’un EHPAD, en septembre
avant la saison de chauffe.
boucles, la mise en service (équilibrage, Les températures d’eau froide varient de 23 à 30°C.
désinfection, …) et l’exploitation (contrôles des Les températures ambiantes dans la gaine technique sont
en moyenne aux environs de 28°C, quelques degrés de
températures, entretien, …) devient plus difficile plus que dans le couloir juste à côté.
à maîtriser. Dans cette gaine technique passent les réseaux de
bouclage d’ECS, de chauffage ainsi que les circuits d’eau
• Des longueurs de réseaux de bouclage les froide et d’ECS qui desservent 2 chambres contiguës. Ces
plus courtes possibles, à la fois vis-à-vis de la canalisations sont toutes calorifugées (19 mm de mousse
élastomère pour l’eau froide et l’ECS, soit une classe 4
prévention des risques sanitaires (maîtrise et d’isolation).
exploitation plus aisée) et des consommations Dans cet EHPAD, des concentrations de légionelles
supérieures à 1000 UFC/l dans l’eau froide aux points de
énergétiques (moins de pertes thermiques). De puisages ont été observées.
manière générale, le NF DTU 60.1 P1-1 exige que
le tracé des canalisations soit le plus court 35
possible. Température
Température du réseau ambiante dans la
• Une production d’ECS localisée au milieu de la d'eau froide dans la gaine gaine technique
Températures en °C
30
technique
distribution, le plus possible, de manière à limiter
les longueurs de chaque boucle et les chutes de Soutirage
Température du réseau
température au sein des boucles (voir chapitre 25 d'eau froide au compteur
4.2). général
vis-à-vis du risque lié aux légionelles, des également à des débits de bouclage requis très
surchauffes des locaux traversés et souvent élevés. Comme évoqué précédemment, une
également un réchauffage des réseaux d’eau boucle pour un seul point de puisages ou un faible
froide, comme le montrent les nombreux sinistres nombre est proscrire et le nombre total de boucles
rencontrés. est à limiter.
Figure 13 Pour éviter de créer des boucles Quelle architecture du bouclage choisir ?
supplémentaires, adopter un tracé qui L’architecture du bouclage doit être conçue afin de
permette d’augmenter le nombre de satisfaire les différentes exigences indiquées ci-avant
points de puisages raccordés sur une en fonction des contraintes propres à chaque
même boucle. bâtiment (forme du bâtiment, taille, compacité, nombre
Exemple de solution permettant d’éviter le multibouclage. d’étages, emplacement des points de puisages,
Le tracé des boucles horizontales en faux-plafond est
dévoyé de manière à respecter les 8 mètres par rapport présence de faux-plafonds, contraintes d’exploitation,
aux points de puisages au lieu de créer des boucles …).
spécifiques supplémentaires pour desservir les points de
soutirages un peu éloignés.
Les parcours allers et retours des boucles sont différenciés Ainsi, une distribution verticale par colonnes montantes
de manière à alimenter plus de points de puisages par une est souvent plus courte qu’une distribution horizontale
même boucle.
par étage (voir exemples figure 16 page 21). A l’inverse,
dans un bâtiment de seulement deux niveaux tout en
longueur, c’est généralement la distribution horizontale
la plus moins longue.
©COSTIC
Figure 15 Différentes solutions existent pour réduire les longueurs des réseaux de bouclage et éviter le
multibouclage
Principaux intérêts et contraintes de différentes architectures de bouclage. A titre d’exemple, sont indiqués également les écarts de longueurs de
distribution et de pertes thermiques entre les différentes configurations déterminés pour l’immeuble de référence de 12 logements. A noter, toutefois
que ces écarts dépendent de la forme du bâtiment (taille, compacité, nombre d’étages) et de l’emplacement des points de puisages comme le
montre la figure 16 ci-après.
On constate également que, d’une configuration à l’autre, les différences de longueurs en pourcentages correspondent pratiquement aux écarts de
pertes thermiques, les différences de diamètres ayant une influence limitée pour un niveau d’isolation identique des réseaux.
Bouclage « traditionnel »
Distribution verticale par colonnes montantes Distribution verticale très utilisée, notamment en habitat collectif :
• Passage des colonnes en gaines techniques.
• 1 colonne raccordée à 1 ou 2 logements par étage, voire 2
colonnes pour les grands logements.
+
+ Pour un bâtiment tout en longueur, distribution plus courte
©COSTIC
généralement qu’une distribution par colonnes montantes.
−- A l’inverse, pour un bâtiment de plusieurs niveaux, souvent plus
longue qu’une distribution par colonnes montantes et donc des
pertes thermiques plus élevées (voir exemple figure 16 ci-
après).
©COSTIC
Distribution « en parapluie »
Distributions en colonnes avec un passage en faux-plafond au dernier niveau.
Des distributions qui conduisent à une réduction des longueurs et des pertes thermiques.
©COSTIC
©COSTIC
©COSTIC
Autres architectures
Parmi les configurations qui conduisent aux plus importantes réductions des longueurs et des pertes thermiques
Distribution verticale avec des colonnes en « U inversé » ++ Divise par 2 le nombre de boucles par rapport à une
distribution traditionnelle par colonnes montantes.
Figure 16 La différence de pertes thermiques d’une architecture de bouclage à une autre varie selon la forme du
bâtiment et l’emplacement des points de puisages.
Ainsi pour deux exemples de bâtiments, l’immeuble de 12 logements (R+2) de référence et un EHPAD (R+3) de 90 lits, une distribution en colonnes
montantes conduit à des longueurs et des pertes thermiques calculées environ 5% plus faibles qu’une distribution horizontale dans le 1er cas et 30%
moins élevées dans le 2ème cas. Dans les 2 cas, les boucles sont plus de 2 fois plus courtes pour une distribution en colonnes montantes que pour
distribution horizontale mais à l’inverse les longueurs des collecteurs sont plus importantes. Le nombre de boucles est augmenté dans le 1er cas et
réduit dans le 2ème cas.
©COSTIC ©COSTIC
R+3
R+2
R+1
RdC
Sous-sol
©COSTIC
EHPAD de 90 lits
Distribution par colonnes
Distribution horizontale Ecart entre les 2
montantes
Longueur de la distribution 505 m 675 m +33%
Pertes thermiques annuelles 370 kWh par chambre, 8,1 kWh/m² 475 kWh par chambre, 10,5 kWh/m²
+30%
pour une isolation de classe 4 65% des besoins d’ECS* 85% des besoins d’ECS*
*Les besoins moyens journaliers d’ECS de cet EHPAD considérés sont de 55 litres à 40°C par chambre (valeur « médiane »).
6 5,6
EHPAD de 90 chambres
5
/ Besoins d'ECS
4 3,6
3.1. L’impact des pertes thermiques du 3 2,6
bouclage 2
1,0
1 0,7 0,5 0,6 0,4
0,3
En bref 0 Isolation de classe 1 : pertes annuelles de 570 kWh
par chambre
10 l 55 l 100 l
Le poids des pertes thermiques du bouclage Besoins moyens journaliers par chambre à 40°C
dans le bilan énergétique en ECS est très
variable. Isolation de classe 1 : pertes annuelles de 855 kWh par logement
Les pertes peuvent dépasser très largement les Classe 4 : 645 kWh
Classe 6 : 470 kWh
besoins d’ECS si le bouclage est insuffisamment 2
Pertes thermiques du bouclage
1,2
bouclage n’est pas recommandée pour des 1 0,9
0,7
bâtiments ayant de très faibles besoins d’ECS. 0,7
0,6 0,5
1 0,4 0,4
0,3
Le poids des pertes thermiques de bouclage et les 0 Isolation de classe 1 : pertes annuelles de 570 kWh
75 l 125 l 175 l
Besoins moyens journaliers par logement standard à 40°C
des niveaux d’isolation, des longueurs de distribution,
©COSTIC
du tracé adopté et des besoins d’ECS du bâtiment.
* D’après le guide ADEME sur les besoins d’ECS en habitat, 2/3 des logements
ont des besoins moyens journaliers compris entre 75 et 175 l à 40°C par logement
Plus les besoins sont faibles, plus l’impact des pertes standard, la moyenne étant de 125 l.
thermiques est important, comme le montre l’exemple
figure ci-après.
La connaissance des besoins d’ECS du bâtiment 4 Les certificats d’économies d’énergie sur l’isolation
permet d’orienter le choix entre une production d’un réseau d’ECS (BAR-TH-160 et BAT-TH-146,
centralisée d’ECS avec un bouclage ou des arrêté du 22 décembre 2014 modifié) visent les travaux
productions décentralisées. Une production de rénovation des bouclages non calorifugés ou dont
centralisée n’est pas recommandée pour un bâtiment l’isolation existante est de classe inférieure ou égale à
ayant de très faibles besoins d’ECS. 2. La délivrance de certificats requiert la mise en place,
Ainsi pour l’exemple de l’EHPAD ci-avant avec des sur ces réseaux existants, d’un isolant a minima :
besoins moyens journaliers de seulement 10 litres par • de classe 3 en résidentiel,
chambre à 40°C, le poids des pertes de bouclage
• de classe 4 en tertiaire.
paraît rédhibitoire ; de 2,6 à 5,6 fois ses besoins
d’ECS.
Note
La définition des classes d’isolation
Les classes d’isolation sont définies par la norme
3.2. Les exigences réglementaires sur les
NF 12828 en fonction des diamètres des tubes. Elles
classes d’isolation correspondent à des valeurs maximales de
coefficients de pertes thermiques des canalisations
En bref
en W/m.K. Ainsi, comme indiqué sur le graphe ci-
Sur un plan réglementaire et para-réglementaire, après, une isolation de classe 6 diminue les pertes
les niveaux d’isolation imposés pour les d’environ 50% par rapport à une classe 2.
bouclages d’ECS sont très faibles ; une classe 1
a minima. En annexe de ce guide, sont données les équations
qui permettent de déterminer les coefficients de
Pour la délivrance d’un certificat d’économie
pertes maximaux correspondants aux 6 classes
d’énergie, a contrario, une isolation minimale de
définies par la norme.
classe 4 en tertiaire et 3 en résidentiel est exigée.
est considérée.
0,4 16
3.3. Les solutions pour limiter les pertes fois au stade de la conception, de la réalisation, de la
thermiques mise en service et de l’exploitation.
Les questions traitées dans ce chapitre sont les
suivantes :
En bref • Quelles solutions pour limiter les pertes
De nombreux leviers existent à la fois au stade thermiques lors de la conception ? (ci-après)
de la conception, de la réalisation, de la mise en
• Quelles actions pour réduire les pertes lors de la
service et de l’exploitation pour limiter les pertes
phase de mise en œuvre ? (page 26)
thermiques du bouclage d’ECS :
• Quels points de vigilance lors des phases de
• Prohiber le bouclage dans les bâtiments
mise en service et d’exploitation pour limiter les
ayant de faibles besoins (habitat
pertes ? (page 27)
individuel, bureaux, ...) ou des points de
puisages très éloignés les uns des
autres.
Quelles solutions pour limiter les pertes
• Eviter la mise en œuvre d’une
thermiques lors de la conception ?
distribution d’ECS enterrée ou passant à
l’extérieur. Plusieurs solutions permettent de limiter les pertes
• Limiter le nombre de points de puisages. thermiques des réseaux d’ECS :
• Regrouper les postes de puisages. • Prohiber le bouclage dans les bâtiments
• Ne pas alimenter avec le réseau bouclé ayant de faibles besoins ou des points de
certains postes de soutirages trop puisages très éloignés les uns des autres, tels
éloignés. que dans les bureaux, qui conduit à des
• Adopter un tracé le plus court possible rendements de distribution très mauvais ; des
du réseau bouclé. pertes supérieures aux besoins. Opter dans ces
• Calorifuger le plus possible les réseaux bâtiments pour des solutions de production
de bouclage, y compris les singularités, décentralisée, par exemple au niveau de chaque
en optant a minima pour une classe 4 bloc sanitaire en bureaux.
d’isolation.
• Arrêter les installations dans les bâti-
ments inoccupés plusieurs semaines, en Le bouclage en habitat individuel ou
respectant impérativement, pour la pour un appartement est à prohiber car
remise en service, les dispositions de la très énergivore.
circulaire DGS/EA4 n°2010-448 du Pour éviter la mise en œuvre d’un bouclage en
21 décembre 2010 vis-à-vis du risque lié habitat individuel, il est recommandé de
aux légionelles. regrouper les points de soutirages, placer la
• Veiller au remplacement du calorifuge production d’ECS au plus près de ceux-ci ou
dégradé, insuffisant ou manquant. prévoir des appareils de production complé-
mentaires.
Limiter les pertes thermiques du bouclage constitue un Sur un plan réglementaire, un arrêt nocturne du
enjeu aussi bien énergétique, sanitaire, que vis-à-vis bouclage ou un abaissement des températures
du confort. à moins de 50°C est interdit, y compris en
Réduire les pertes thermiques ne consiste pas habitat individuel (voir chapitre 1 sur la
seulement à calorifuger le plus possible les réglementation). Ils conduisent à un risque de
canalisations. De nombreux autres leviers existent à la développement des légionelles.
• Eviter la mise en œuvre d’une distribution Figure 19 Regrouper les points de puisages permet
d’ECS enterrée ou passant à l’extérieur pour de limiter les pertes thermiques.
alimenter un autre bâtiment. Ces distributions Exemple de plan d’un logement avec des points de
sont très énergivores compte tenu des longueurs puisages tous regroupés. Les autres logements en
dessous et au-dessus de celui-ci sont également
importantes et des températures plus faibles identiques.
autour des canalisations. Par exemple, pour un Une seule colonne peut ainsi desservir l’ensemble de ces
points en respectant des longueurs d’antenne maximale de
lycée disposant d’un internat et d’un restaurant 8 mètres. Une 2ème colonne spécifique pour alimenter la
scolaire dans des bâtiments non contigus, il est cuisine n’est pas nécessaire.
préférable de mettre en œuvre, aussi bien en Les longueurs des réseaux et donc les pertes thermiques
sont ainsi limitées.
neuf que dans le cadre d’une rénovation, une
production spécifique au plus près de la cuisine
du restaurant et une autre production pour
l'internat.
• Limiter le nombre de points de puisages.
Eviter d’installer des postes susceptibles d’être
inutilisés, par exemple des lavabos destinés
spécifiquement au personnel soignant dans les
chambres en hôpital. Cela contribue à la fois à
réduire les risques sanitaires et les consom-
mations d’énergie. ©COSTIC
• Regrouper le plus possible les points de Figure 20 Prévoir une production d’ECS indépen-
puisages pour limiter le nombre de boucles. Par dante pour les points de puisages trop
exemple, en habitat collectif, regrouper les éloignés du bouclage.
postes de puisages de la cuisine et des pièces de Par exemple, sur ce site de 45 logements, l’alimentation de
la maison accolée à l’immeuble, très éloignée de la
toilette d’un même logement et d’un étage à production centralisée d’ECS, comme le montre le plan des
l’autre, de manière à avoir un nombre de réseaux au sous-sol ci-après, conduit à des pertes
supplémentaires qui représentent plus de 2 fois les besoins
colonnes plus restreint. Regrouper également, si moyens d’ECS de cette maison.
possible, les points de puisages de deux Installer une production d’ECS spécifiquement pour cette
maison permet de diminuer de 10% les pertes de bouclage
appartements contigus afin de n’avoir qu’une de ce site.
seule colonne au lieu de deux. 2 x 18 m (10% des pertes
• Ne pas alimenter avec le réseau bouclé, de bouclage de ce site)
certains points de puisages trop éloignés, en
mettant en œuvre pour ceux-ci une production
décentralisée (voir exemple figure 20 ci-après).
• Adopter un tracé du réseau bouclé le plus
court possible (voir chapitre 2 sur le choix de
l’architecture). Ainsi, pour l’exemple d’un EHPAD
(R+3) présenté figure 16 (page 21), l’adoption
d’une distribution en colonnes montantes au lieu
d’une distribution horizontale, avec les mêmes
niveaux d’isolation, entraine une diminution
d’environ 1/3 des longueurs et des pertes. Les
pourcentages de réduction des longueurs et des ©COSTIC
0,8
400 niveau des colliers de fixation et entre deux
0,6
300 manchons (voir chapitre 3.4.2. sur l’isolation des
0,4 singularités).
200
0,2 100 • Mettre en œuvre un revêtement pour éviter la
dégradation du calorifuge dans les endroits où
0,0 0
1 2 3 4 5 6 les conduites peuvent être soumises à diverses
Classe d'isolation du bouclage ©COSTIC agressions extérieures, à des chocs mécani-
ques, …
Quels points de vigilance lors des phases de mise Figure 22 Ne pas oublier de recalorifuger après des
en service et d’exploitation pour limiter les pertes ? travaux de réparation d’un circuit, y
Il est recommandé d’adopter une température de compris les canalisations en plastique.
Photo d’une installation prise plusieurs mois après le
consigne de production centralisée d’ECS de 60°C, changement d’un tronçon à cause de fuites d’eau. La
(sous réserve que cette consigne permette bien nouvelle canalisation en plastique n’a pas été calorifugée.
d’obtenir plus 50°C en tout point du bouclage).
Outre des pertes thermiques de stockage et de
distribution plus importantes, une température plus
élevée engendre :
• Un risque de brûlure accru. A calorifuger
• Plus d’entartrage.
A noter qu’adopter une consigne de production de
55°C, souvent, ne permet pas de satisfaire l’exigence ©COSTIC
réglementaire d’une température en permanence
supérieure ou égale à 55°C en sortie de production,
compte tenu du différentiel de régulation. Cela peut
Sur les installations existantes peu calorifugées, il
également conduire à des températures au sein du
est recommandé de procéder à la réfection du
bouclage inférieures à la limite réglementaire de 50°C
calorifuge pour atteindre un niveau d’isolation plus
(voir chapitre 1 sur la réglementation).
élevé, a minima de classe 4. Cette opération fait l’objet
d’un certificat d’économie d’énergie (voir chapitre 3.2).
Dans les bâtiments inoccupés pendant plusieurs
semaines (internats, résidences de vacances, …),
l’arrêt des installations de production et de distribution
d’ECS est également une action qui permet de réduire
les consommations énergétiques engendrées par les
pertes thermiques. Sur un plan sanitaire, notamment
vis-à-vis du risque lié aux légionelles, il est impératif
d’appliquer pour la remise en service les dispositions
décrites dans le guide annexé à la circulaire DGS/EA4
n°2010-448 du 21 décembre 2010 (purge et rinçage
complet des installations, vérification du fonction-
nement et des températures, analyses, ...).
3.4. L’isolation des tubes et des singularités Figure 23 Dans les ERP et les IGH, des exigences
de réaction au feu des matériaux
Ce chapitre aborde les questions liées : d’isolation du bouclage sont imposées.
• aux matériaux d’isolation, Exigences minimales de réaction au feu des matériaux
d’isolation du bouclage ECS imposées par les règlements
• aux singularités qui correspondent trop souvent de sécurité contre les risques d’incendie dans les ERP et
à des défauts d’isolation (vannes, colliers de dans les IGH et euroclasses admissibles correspondantes.
Sur quels critères choisir les matériaux isolants ? à prendre en compte pour le choix de l’isolant et
du revêtement afin de garantir la durabilité du
Outre le coût, différentes caractéristiques sont à
calorifugeage.
prendre en compte pour choisir les produits isolants et
les revêtements : Par exemple, les manchons en mousse
élastomère flexible ou les coquilles de laine
• La conductivité thermique de l’isolant qui minérale revêtue avec une feuille d’aluminium
dépend de sa température moyenne (voir figure peuvent convenir pour des canalisations en
ci-après). Pour les réseaux bouclés d’ECS, cette plénum ou en gaine technique.
température moyenne au sein de l’isolant est
En chaufferie où les chocs sont plus à craindre,
d’environ 40°C (voir chapitre 3.5.2.). La conduc-
opter pour un revêtement en matériau de
tivité de l’isolant influe de manière notable sur les
synthèse (PVC), un enduit ou un revêtement en
épaisseurs requises pour satisfaire une classe
tôle aluminium permet de mieux protéger
d’isolation donnée (voir chapitre 3.5.2. Quels
l’isolant ; la tôle aluminium étant le revêtement
sont les paramètres influents ?).
optimal au niveau mécanique et émissivité.
Figure 24 La conductivité d’un isolant varie en A l’extérieur (situation que l’on tachera d’éviter),
fonction de sa température moyenne. les revêtements adaptés sont la tôle et les
Exemple d’évolution de la conductivité thermique d’un enduits dédiés à cette application.
produit isolant en mousse élastomère flexible en fonction
de sa température moyenne. Pour la température • La réaction au feu du matériau isolant, tout
moyenne de 40°C au sein de cet isolant à considérer pour particulièrement, dans le cas d’ERP ou d’IGH.
les réseaux bouclés d’ECS, sa conductivité est de
0,04 W/m.K contre 0,037 W/m.K environ pour 0°C. Cette caractéristique est liée à l’isolant mais
0.043 également à son revêtement. Ainsi, la laine
minérale non revêtue présente le meilleur
Conductivité de l'isolant en W/m.K
0.042
classement de réaction au feu ; A1L. Avec un
0.041
revêtement en aluminium son classement baisse
0.040
peu (A2 L – s1, d0) mais à l’inverse la diminution
0.039 est plus importante avec un revêtement en PVC
0.038 (CL - s3, d0).
0.037
• La température maximale de service qui
0.036 conditionne la durabilité du produit, notamment
0 10 20 30 40 50 60
Température moyenne de l'isolant en °C de sa résistance thermique.
• L’impact environnemental à travers l’analyse
• L’émissivité de la surface externe qui influe sur de cycle de vie du produit (consommation
les pertes thermiques. Ainsi, choisir pour le d’énergie pour le transport, recyclage
revêtement du calorifuge, de l’aluminium avec possible, …).
une très faible émissivité au lieu de PVC, induit • La compatibilité avec les matériaux de la
une diminution des pertes généralement entre 5 distribution. La norme NF EN 806-2 exige, pour
et 15% (voir exemples chapitre 3.5.2. Quels sont éviter la corrosion externe des tubes en cuivre
les paramètres influents ?). que l’isolant soit exempt de nitrite et que sa
• La résistance mécanique et aux diverses teneur en ammoniaque ne dépasse pas 0,2% de
agressions extérieures (chocs, humidité, ron- sa masse. Pour les canalisations en acier
geurs, …). Selon leur localisation, les conduites inoxydable, la concentration du matériau isolant
peuvent être soumises à diverses agressions en ions chlorures solubles dans l’eau ne doit pas
extérieures. Ce sont des paramètres importants dépasser 0,05% de sa masse.
Dans le tableau ci-après sont récapitulées les Figure 25 Les matériaux couramment utilisés pour
principales caractéristiques de la mousse élastomère le calorifugeage des tubes d’ECS sont
flexible et de la laine minérale, les matériaux isolants les mousses élastomères flexibles et les
couramment utilisés pour le calorifugeage des laines minérales.
canalisations des réseaux de bouclage d’ECS. Principales caractéristiques des mousses élastomères
flexibles et des laines minérales couramment mises en
œuvre pour le calorifugeage des tuyauteries d’ECS. A titre
La mousse élastomère flexible (FEF) est un isolant d’exemple, sont également indiquées les épaisseurs
souvent rencontré en gaine technique, compte tenu requises pour une isolation de classe 4 d’un tube cuivre de
diamètre 26/28 mm.
notamment de sa facilité de mise en œuvre et de son La réaction au feu de ces isolants permet de satisfaire les
coût pour des petits diamètres. exigences réglementaires de sécurité contre les risques
d’incendie en ERP.
3.4.2. Les singularités Pour les coudes, le NF DTU 45.2 P1-1 spécifie qu’ils
doivent être isolés par des :
• Coquilles, manchons, douelles curvilignes ou
En bref trapézoïdales.
La continuité de l’isolation thermique des • Pièces préformées, moulées ou façonnées dans
réseaux d’ECS doit être assurée, y compris au l’isolant.
niveau des singularités, trop souvent non prises
en compte : vannes, colliers de fixation, … Pour les accessoires en ECS (vannes, …), ce NF
Les travaux d’isolation relatifs à ces singularités DTU indique que l'isolation est réalisée au moyen de :
font l’objet de règles de l’art décrites dans le NF • Boîtiers métalliques rigides isolés.
DTU 45.2 P1-2 d’avril 2018. • Boitiers isolants pré-moulés ou façonnés.
Pour les bâtiments d’habitation collectifs et • Matelas isolants souples préfabriqués.
tertiaires existants, le calorifugeage des points
Les boitiers souples et les matelas isolants peuvent
singuliers localisés en chaufferie ou en sous-
être maintenus :
station, par des housses isolantes en laine
minérale, fait l’objet de certificats d’économie • Par bande autoagrippante.
d’énergie (BAR-TH-161 et BAT-TH-155). • Par tourniquets de bâche quart de tour.
• Ou par sangles et boucles.
• Ou encore pour les matelas par crochets et fils
Les singularités à calorifuger sur un réseau d’ECS sont de laçage.
nombreuses et diverses : coudes, tés, vannes (vannes L'épaisseur de l'isolation de ces accessoires doit être
papillon, vannes d’équilibrage, …), jeux de brides, au moins égale à celle de l'isolation fixe adjacente,
clapets, compensateurs de dilatation, dispositifs de pour un isolant de même nature.
dégazage, circulateurs, … La continuité de l’isolation
doit être assurée, y compris au niveau des colliers de Le NF DTU 60.1 P1-1-1 exige par ailleurs que tous les
fixation des canalisations et des traversées de parois. organes de manœuvre des installations soient
facilement accessibles pour leur manipulation et leur
Les questions traitées dans ce chapitre sont les éventuel remplacement.
suivantes : En ce qui concerne les autres singularités (colliers de
• Quelles sont les règles de l’art en matière d’iso- fixation, …), le NF DTU 45.2 P1-1 impose une
lation concernant les singularités ? (ci-après) continuité de l’isolation :
• Quels sont les défauts récurrents ? (page 32) • La tuyauterie doit être séparée du support par
• Quelles solutions pour le calorifugeage des une entretoise isolante.
singularités ?(page 32) • Les isolants par coquille doivent être posés
• Quelles sont les obligations imposées dans les jointifs et les manchons assemblés bout à bout.
certificats d’économie d’énergie sur l’isolation • Le système isolant de la tuyauterie doit être
des points singuliers ? (page 33) continu dans les traversées de parois.
Quelles sont les règles de l’art en matière Vis-à-vis de la maintenance, l’annexe informative du
d’isolation concernant les singularités ? NF DTU 45.2 P1-1 recommande que le propriétaire de
l’installation veille à contrôler régulièrement la qualité
Les travaux d’isolation thermique à la fois des circuits, du système d’isolation et s’assure que la fréquence de
des appareils et des accessoires font l’objet du NF ces contrôles est la plus adaptée possible à la
DTU 45.2 d’avril 2018. situation.
©COSTIC ©COSTIC
Coude à calorifuger et Continuité de l’isolation à
épaisseur plus importante assurer par une entretoise
de calorifuge à mettre en isolante pour collier ou a
oeuvre minima collier à « noyer »
dans l’isolant
Pour les colliers de fixation des canalisations, il d’un système de fermeture (sangles, bandes auto
existe des colliers avec entretoise isolante (en agrippantes, crochets, ...). La résistance thermique
polyisocyanurate, silicate de calcium, …) afin d’éviter déclarée de cette housse (épaisseur/conductivité) doit
les ponts thermiques (voir exemple figure ci-après). A être supérieure à 1,5 m².K/W à une température
minima, les colliers doivent être « noyés » dans moyenne de 50°C.
l’isolant afin d’éviter une discontinuité de l’isolation.
Quelles sont les obligations imposées dans les Les coefficients de pertes thermiques k peuvent
certificats d’économie d’énergie sur l’isolation des être déterminés à partir des formules de calcul de la
points singuliers ? norme NF EN ISO 12241 indiquées en annexe 1 de ce
guide ou bien directement à partir des tableaux de
Les certificats d’économies d’énergie sur l’isolation des cette même annexe. Ces tableaux donnent les valeurs
points singuliers (BAR-TH-161 en habitat collectif et des coefficients k pour différents matériaux de tubes,
BAT-TH-155 en tertiaire, arrêté du 22 décembre 2014 d’isolants et de revêtements, en fonction des diamètres
modifié) visent les chaufferies ou sous-stations des canalisations et des épaisseurs de calorifuge
existantes. Dans ces locaux, sur les circuits collectifs adoptées. Ils permettent également de déterminer
d’ECS, les points singuliers éligibles sont : les vannes, directement l’épaisseur de calorifuge requise en
les clapets, les séparateurs d’air et les purgeurs, les fonction de la classe d’isolation choisie.
manchettes, les circulateurs, les jeux de brides et les
échangeurs à plaques. La figure ci-après présente également des exemples
Ces singularités doivent être isolées par une housse de valeurs de pertes et de coefficients k obtenues pour
souple en laine minérale, démontable et équipée deux produits isolants différents.
Figure 28 Pour une isolation de classe 4, les pertes thermiques varient de 7 à 10 W/m pour des tubes de 14 à
64 mm de diamètres extérieurs.
Exemple de valeurs de coefficients de pertes en W/m.K et de pertes thermiques en W/m.K pour des canalisations d’ECS avec deux calorifuges
différents et exigences de pertes maximales pour les classe d’isolation 1 à 6. Pour satisfaire une classe 4, des épaisseurs de 20 à 40 mm de laine
minérale revêtue d’aluminium et de 19 à 50 mm de mousse élastomère flexible sont requises pour des diamètres extérieurs de tubes allant de 14
à 60 mm.
18 0,45
Pertes thermiques des tubes calorifugés en laine minérale (0,039 W/m.K)
avec un revêtement en aluminium
16 0,40
14 0,35
12 0,30
10 0,25
8 0,20
6 0,15
4 0,10
10 20 30 40 50 60
Diamètre extérieur du tube nu en mm ©COSTIC
18 0,45
Pertes thermiques des tubes calorifugés
en mousse élastomère flexible
16 0,40
14 0,35
12 0,30
10 0,25
8 0,20
6 0,15
4 0,10
10 20 30 40 50 60
Diamètre extérieur du tube nu en mm ©COSTIC
* Pertes thermiques déterminées pour une canalisation en cuivre verticale dans une ambiance à 20°C avec de l’eau à 60°C. Ces pertes ont été calculées, à partir des formules de
la norme NF EN ISO 12241 (voir annexe 1), pour une laine minérale d’une conductivité de 0,039 W/m.K et pour une mousse élastomère flexible d’une conductivité de 0,038 W/m.K
jusqu’à 25 mm d’épaisseur et de 0,040 W/m.K au-delà. L’émissivité est supposée de 0,18 pour le revêtement en aluminium de la laine minérale et de 0,94 pour la mousse élastomère.
3.5.2. Quels sont les paramètres influents ? Les questions traitées dans ce chapitre sont les
suivantes :
En bref • Quel écart sur les pertes thermiques entre une
L’écart sur les pertes thermiques entre une canalisation métallique et plastique ? (ci-après)
canalisation calorifugée ou non est très • La conductivité du calorifuge impacte elle de
important. Même si le tube est en matériau manière importante ? (page 36)
plastique moins conducteur, ses pertes s’il est
• Les pertes thermiques sont-elles proportionnel-
non calorifugé peuvent être jusqu’à plus de
les à l’épaisseur d’isolant ? (page 37)
7 fois plus élevées que s’il est isolé en classe 4.
• Quel est l’impact de l’émissivité ? (page 37)
Les pertes thermiques d’une canalisation calori-
• Quel écart sur les pertes entre une canalisation
fugée sont proportionnelles à sa longueur et
horizontale et verticale ? (page 39)
pratiquement proportionnelle au diamètre
extérieur du tube ainsi qu’à la conductivité de
Quel écart sur les pertes thermiques entre une
l’isolant. Ainsi opter pour des isolants de plus
canalisation métallique et plastique ?
faible conductivité permet de réduire de manière
importante les épaisseurs requises pour satis- Comme le montre la figure ci-après, entre une
faire une classe d’isolation donnée, et ce canalisation en cuivre et en PVC-C, de même diamètre
d’autant plus que la classe d’isolation est élevée. extérieur, calorifugée, l’écart sur les pertes thermiques
est faible, et ce d’autant plus si l’isolation est
Les pertes décroissent exponentiellement en importante.
fonction de l’épaisseur de calorifuge (pour un
isolant donné). Ainsi pour atteindre une classe 6 Figure 29 La nature du matériau de la canalisation
d’isolation, l’épaisseur de calorifuge supplémen- influe peu sur les pertes thermiques sauf
taire à ajouter par rapport à une classe 4 est plus si elle n’est pas calorifugée.
importante que d’une classe 2 à 4, et ce d’autant Exemple d’écarts sur les pertes obtenus entre des
plus que la conductivité de l’isolant est grande. canalisations en cuivre et en PVC-C, de 16 et 50 mm de
diamètre extérieur, avec une isolation de classe 1 ou 4 ou
Entre une température ambiante de 20°C et de non calorifugées.
très peu d’impact (moins de 2% d’écart sur les + 6% pour les pertes thermiques + 5%
pertes d’un tube calorifugé). de cette canalisation en cuivre
par rapport à celle en PVC-C ©COSTIC
Les pertes thermiques sont-elles proportionnelles Autre conséquence également, l’impact de paramètres
à l’épaisseur d’isolant ? tels que l’émissivité de l’isolant ou encore la variation
de la conductivité des matériaux sur la détermination
Non, les pertes thermiques diminuent de manière
de l’épaisseur correspondant à une classe 6 est plus
exponentielle en fonction de l’épaisseur de calorifuge,
importante que pour une classe 1.
comme le montre la figure ci-après.
Par exemple, considérer une conductivité pour la
Au-delà d’une isolation de classe 4, l’augmentation de
mousse élastomère de 0,04 au lieu de 0,042 W/m.K.
l’épaisseur d’isolant conduit à une relativement faible
conduit à une épaisseur pour la classe 6 de 55 mm au
diminution du coefficient de pertes.
lieu de 61 mm et pour la classe 1 de 11 mm au lieu de
Cela signifie que pour atteindre une classe 6
12 mm, pour un tube PVC-C de 25 mm de diamètre
d’isolation, l’épaisseur de calorifuge supplémentaire à
extérieur.
ajouter par rapport à une classe 5 est plus importante
que d’une classe 1 à 2, pour un isolant donné.
Figure 31 Plus les classes d’isolation sont élevées, plus l’écart d’épaisseurs de calorifuge entre 2 classes est
important et ce d’autant plus que la conductivité de l’isolant est grande.
Pour un tube PVC-C de 25 mm de diamètre extérieur avec un calorifuge d’une conductivité de 0,03 W/m.K, l’écart d’épaisseur d’isolant requise
entre une classe 1 et 2 est de 2 mm et entre une classe 5 et 6 de 9 mm. Pour un isolant d’une conductivité de 0,04 W/m.K, l’écart est de 3 mm
entre une classe 1 et 2 et de 18 mm entre une classe 5 et 6.
0,4
PVC-C
Classes d'isolation
Coefficient de pertes en W/m.K
25 mm
1
0,3
2
3
0,2 4
5
6
0,1
0,0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Epaisseur d'isolant en mm ©COSTIC
* Résultats obtenus à partir des formules de la norme NF EN ISO 12241 (voir annexe 1) pour une canalisation verticale avec une émissivité de l’isolant ou de son revêtement
externe de 0,94
Figure 32 Les coefficients d’échange superficiel Une faible émissivité conduit également, pour une
sont plus faibles avec un revêtement en classe d’isolation et un isolant donnés, à des
aluminium. épaisseurs de calorifuge requises légèrement plus
Exemples de valeurs de coefficient d’échange obtenues faibles.
pour des tubes calorifugés (*). Le coefficient d’échange Par exemple, pour un tube cuivre de 22 mm de
thermique superficiel externe (he) est plus faible avec un
revêtement externe de basse émissivité et un niveau diamètre extérieur avec un isolant de 0,038 W/m.K. de
d’isolation élevé. conductivité, une émissivité du revêtement externe de
Tubes calorifugés (*) 0,13 au lieu de 0,94 induit une diminution d’épaisseur
Emissivité de calorifuge de 2 mm pour la classe 1, 4 mm pour la
Coefficient d’échange en 0,13 - 0,18 0,94 classe 4 et 6 mm pour la classe 6.
W/m².K (aluminium) (surfaces non
métalliques) Figure 34 Les valeurs d’émissivité d’une surface
Coefficient d’échange dépendent de la nature du matériau et de
1 5,5
par rayonnement (hr )
son état de surface.
Coefficient d’échange Exemple de valeurs d’émissivité données dans la norme
2,5 à 5,5
par convection (hc) NF ISO 12241 qui porte sur les méthodes de calcul
relatives au transfert de chaleur des équipements de
Coefficient d’échange
3,5 à 6,5 7,5 à 11 bâtiment et des installations industrielles.
superficiel (he= hr + hc )
* Résultats obtenus à partir des formules de la norme NF EN ISO 12241 (voir Surfaces Valeurs d’émissivité
annexe 1) pour des tubes cuivre verticaux de 14 à 54 mm de diamètre extérieur,
avec une isolation de classe 1 à 6. Aluminium laminé brillant 0,05
25 mm
Les valeurs d’émissivité d’un matériau
L’émissivité est fonction de plusieurs paramètres,
22 mm 60°C 60°C notamment de la nature du matériau et de son état
de surface.
sisol =
0,038 W/m.K Par exemple, pour le cuivre, les valeurs d’émissivité
indiquées varient de 0,03 à 0,9 selon qu’il s’agit d’un
Coefficient de pertes k = 0,17 W/m.K k = 0,18 W/m.K
hr = 0,8 et he = 4,8 W/m².K hr = 5,5 et he = 9 W/m².K
cuivre poli, recuit, laminé ou oxydé, propre ou
poussiéreux. Le cuivre poli propre est celui qui
Pertes* = 7,3 W/m 6,8 W/m présente la plus faible émissivité. L’application d’une
Ecart d’environ 10% sur les pertes thermiques peinture, quel que soit le matériau, conduit à une
entre une émissivité de 0,13 et 0,94 émissivité généralement élevée de l’ordre de
©COSTIC
0,9-0,95.
* Pertes thermiques déterminées à partir des formules de la norme NF EN ISO
12241 (voir annexe 1) pour une canalisation en cuivre verticale dans une ambiance
à 20°C avec de l’eau à 60°C.
3.6. L’estimation des pertes thermiques des Vanne à opercule (taraudée) Vanne à 2 voies à brides
Vanne à boisseau (taraudée) Vanne à 3 voies à brides
singularités 10
Coefficient de déperditions
1
calorifugées : les vannes d’arrêt et de vidange, les
vannes d’équilibrage, les circulateurs, les fixations des
tuyauteries, …
0.1
Il existe à notre connaissance peu de données issues
0 20 40 60 80
de mesures permettant d’estimer l’ensemble de ces Diamètre nominal de la vanne ©COSTIC
pertes thermiques.
* Vanne à brides avec un faible écartement entre les brides et le corps de la vanne.
** Pertes thermiques pour une température d’eau de 60°C et une température
ambiante de 20°C
Résultat :
Appartements F1 et F2 Appartements F3
Appareils Nombre Débits des Appareils Nombre Débits des
desservis d’appareil appareils en l/s desservis d’appareil appareils en l/s
Douche 1 0,20 Baignoire 1 0,33
Lavabo 1 0,10 Lavabo 1 0,10
Evier 1 0,20 Evier 1 0,20
Total 3 0,50 Total 3 0,63
5COSTIC - Guide technique : Le dimensionnement des systèmes de production d’eau chaude sanitaire en habitat individuel et collectif - ADEME, EDF, CEGIBAT,
COSTIC - Juin 2019 (téléchargeable librement)
Résultat :
Le coefficient de simultanéité est calculé à partir de la formule du NF DTU 60.11 P1-1 indiquée ci-avant, excepté pour les
tronçons 1.1, 2.1, 3.1 et 4.1 qui ne desservent que 3 appareils. Ces derniers tronçons sont déterminés comme pour une
installation individuelle (voir exemple chapitre suivant, page 47).
4.1.3. La détermination des diamètres des Même si le NF DTU ne l’exige pas, il est
canalisations d’alimentation recommandé de ne pas dépasser une
vitesse maximale de 1,5 m/s quel que.
Les diamètres sont déterminés à partir des débits
soit l’emplacement, de manière à limiter les
probables calculés précédemment et des vitesses
pertes de charge dans les canalisations
limites de circulation d’eau imposées :
d’alimentation d’ECS.
𝟏𝟎𝟎𝟎 . 𝒒 Moins ces pertes de charge sont élevées, moins
𝑫 = 𝟐√ elles engendrent de diminution du débit de
𝝅 . 𝑽
bouclage lors des forts soutirages (voir chapitre
4.2.5.).
D : Diamètre intérieur maximal du tube en mm
Avoir des pertes de charge plus faibles dans les
q : Débit probable en l/s
canalisations d’ECS que dans celles d’eau froide
V : Vitesse maximale en m/s
permet également de réduire le déséquilibre
Les vitesses maximales imposées par le NF DTU 60.11
entre les pressions d’eau froide et d’ECS aux
P1-1 pour la méthode générale de dimensionnement
robinets générés par la présence sur les circuits
sont de :
d’ECS d’équipements supplémentaires (pro-
• 2 m/s dans les tuyauteries en sous-sol et en vide duction d’ECS par échangeur à plaques en
sanitaire ou locaux techniques. instantané ou avec un stockage primaire, clapet
• 1,5 m/s dans les colonnes montantes. EA et compteur d’ECS, voir exemple chapitre
4.1.4).
Les tableaux ci-après permettent de déterminer N.B. : Si le diamètre intérieur des raccords, tés, coudes,
directement le diamètre des canalisations pour etc. est moindre que celui de la canalisation, cela peut
différents matériaux, en fonction du débit probable générer des désordres hydrauliques : dégazages,
calculé, pour ne pas dépasser une vitesse maximale de sifflements, …
1,5 m/s (voir exemple ci-après).
Figure 39 Les circuits collectifs d’alimentation d’ECS sont dimensionnés pour ne pas dépasser une valeur limite
de vitesse.
Valeurs maximales de débits, en fonction des diamètres intérieurs des canalisations, pour une vitesse limite de 1,5 m/s.
Résultat :
Dans le tableau ci-après sont indiquées les valeurs de
diamètres des canalisations en PVC-C (PN25)
obtenues à partir des débits probables calculés
©COSTIC
précédemment, pour une vitesse limite maximale de
1,5 m/s.
Par exemple, dans le tronçon 1.3, le débit probable calculé est de 0,36 l/s.
Le diamètre intérieur/extérieur de la canalisation PVC-C (PN25) déterminé à partir du tableau figure ci-avant, pour ne pas
dépasser dans ce tronçon la vitesse limite de 1,5 m/s, est de 19,4 / 25 mm.
D’après ce tableau, dans une canalisation de 19,4 / 25 mm, le débit maximal qui peut transiter pour satisfaire l’exigence de
vitesse limite de 1,5 m/s est de 0,44 l/s et de seulement 0,28 l/s pour une canalisation de 15,4 / 20 mm.
Diamètres
Repère Débit
intérieurs/extérieurs
du probable du
des canalisations en
tronçon tronçon en l/s
PVC-C (PN25) en mm
1,3 0,36 19,4 / 25
1,5 0,42 19,4 / 25
2,3 0,45 24,8 / 32
2,5 0,53 24,8 / 32
3,5 0,53 24,8 / 32 ©COSTIC
4,5 0,53 24,8 / 32
5 0,73 31 / 40
6 0,89 31 / 40
7 0,97 31 / 40
Les diamètres des canalisations des tronçons 1.1, 2.1, 3.1 et 4.1 qui desservent moins de 5 appareils sont déterminés selon
le NF DTU 60.11 P1-1, comme pour une installation individuelle.
Ils sont obtenus à partir de l’abaque ci-après de ce NF DTU qui indique le diamètre intérieur minimal de la canalisation requis
en fonction de la somme des coefficients d’usage des appareils desservis, déterminés à partir du tableau ci-dessous.
4.1.4. La vérification de la pression au point Quels calculs réaliser pour vérifier cette pression
le plus défavorisé minimale ?
La pression minimale est déterminée comme indiqué
Quelles sont les exigences de pression minimale ?
figure ci-après, pour les conditions les plus défavora-
L’installation doit être conçue de manière à obtenir une bles ; pour :
pression suffisante en chaque point de puisages pour
• La pression minimale d’entrée d’eau froide du site.
garantir un débit satisfaisant et limiter les risques de
retours d’eau : • Les débits maximaux de soutirages.
• Dans le code de la santé publique, l’article R 1321- • Le point le plus défavorisé (en général le plus
58 impose une pression en tout point du réseau éloigné et le plus haut).
d’au moins 3 mCE à l’heure de pointe de
consommation, pour éviter les retours d’eau par Figure 40 La vérification de la pression minimale
siphonnage. Cet article indique également que au point le plus défavorisé requiert de
pour des immeubles de plus de 6 étages, des connaitre la pression minimale à l’entrée,
surpresseurs et des réservoirs de mise sous la hauteur du bâtiment et les pertes de
pression peuvent être mis en œuvre. Six étages, charge.
cela correspond à environ 16 mCE, en supposant Exemple pour un immeuble d’habitation.
chaque logement.
• Certains équipements tels que les chaudières
individuelles gaz pour la production d’ECS, les
mitigeurs thermostatiques bain/douche requièrent
Hauteur statique
une pression minimale d’alimentation supérieure
aux exigences du code de la santé publique.
Production
Départ
Veillez également à limiter l’écart de Pression minimale général
collective d’ECS
pression entre l’eau froide et l’ECS à d’entrée d’eau froide d’eau froide
indiquée par le
l’entrée des robinets, généré par la service des eaux Pertes de charge
présence sur les circuits d’ECS d’équipements linéiques et singulières
Compteur général pour les débits maximaux
supplémentaires (production d’ECS par d’arrivée d’eau froide
du bâtiment
échangeur à plaques en instantané ou avec un ©COSTIC
Les pertes de charge maximales du réseau de Veillez à limiter le plus possible les
distribution entre le compteur général d’eau froide et le pertes de charge des circuits collectifs
point le plus défavorisé sont déterminées pour les débits d’ECS (voir note ci-après).
probables calculés, correspondant aux débits Il est recommandé, notamment, dans le cas
maximaux. d’une production d’ECS par échangeur à
Il s’agit à la fois des pertes de charge linéiques liées aux plaques en instantané ou avec un stockage
frottements du fluide sur les parois des canalisations et primaire, d’opter pour un échangeur générant
des pertes de charge singulières générées par les une perte de charge de moins de 2 mCE pour le
différents accidents de parcours (coudes, compteurs, débit maximal de soutirages.
vannes, clapet, production d’ECS, …). Le calcul de ces
pertes de charge linéiques est décrit au chapitre 4.2.5.
sur le calcul de l’équilibrage.
Note
Comment limiter les pertes de charge des
Que faire si la pression minimale calculée est circuits collectifs d’alimentation d’ECS et
insuffisante ? pourquoi est-ce important ?
Si la pression minimale est insuffisante à cause des Pour limiter les pertes de charge des circuits
pertes de charge trop élevées de la distribution et non collectifs d’alimentation d’ECS, il est recommandé :
due à la hauteur du bâtiment, différentes solutions sont • De ne pas dépasser une vitesse maximale
à envisager pour réduire ces pertes de charge, avant de pour le dimensionnement des canalisations
décider l’installation ou non d’un surpresseur : d’ECS de 1,5 m/s (voir chapitre 4.1.3).
• Augmentation des diamètres des canalisations • D’opter pour des équipements sur ces
présentant les vitesses de circulation les plus circuits (clapet EA, compteur, échangeur,…)
élevées. présentant le moins de pertes de charge
• Modification éventuelle de l’architecture du réseau possibles.
afin de limiter les longueurs. Il importe en effet, pour plusieurs raisons, de limiter
• Changement de certains équipements de le plus possible, les pertes de charge de ces circuits.
l’installation pour d’autres présentant moins de Cela permet :
pertes de charge : par exemple, un changement • D’éviter dans certains cas, l’installation d’un
de compteur d’eau ou bien encore dans le cas surpresseur, si la hauteur du bâtiment ne
d’une production d’ECS par échangeur associé à l’impose pas.
un stockage primaire, un changement d’échan-
• De limiter le déséquilibre entre les
geur.
pressions d’eau froide et d’ECS aux robinets
généré par la présence sur les circuits d’ECS
Si la pression minimale est insuffisante à cause de la
d’équipements supplémentaires. Plus l’écart
hauteur du bâtiment, un surpresseur est à installer
entre ces pressions est important, plus cela
après le compteur général d’alimentation d’eau froide.
augmente le risque d’intercommunication
Cela implique également, très souvent, la mise en place
entre les réseaux d’eau froide et d’ECS,
de réducteurs de pression à la fois sur le réseau d’eau
générateur d’eau tiède favorable aux
froide et d’ECS à l’entrée des appartements aux étages
développements bactériens.
inférieurs pour ne pas dépasser la pression maximale
de 4 bar au point de puisages imposée par le NF • De réduire les consommations d’énergie du
DTU 60.11 P1-1. circulateur de bouclage et du supresseur
éventuel.
• De limiter les diminutions des débits dans importantes contrairement aux autres systèmes
les circuits de retour de bouclage durant les avec des ballons d’ECS (dont les pertes de
périodes de forts soutirages (voir figure 47 charge sont pratiquement nulles).
page 62). Si les pertes de charge sont très C’est pourquoi, il est très important d’opter pour
élevées, cela peut aller même jusqu’à une un échangeur ayant une perte de charge de
annulation voire des inversions des débits de moins de 2 mCE pour les débits maximaux de
bouclage. soutirages.
En effet, vis-à-vis du risque lié aux légionelles,
Ce risque existe, en particulier, dans le cas
l’impact des diminutions de débit est d’autant plus
d’un système de production par échangeur à
faible qu’elles sont peu élevées et par ailleurs,
plaques en instantané ou avec un stockage
peu fréquentes.
primaire qui peut générer des pertes de charge
Résultat :
La pression minimale obtenue de 1,1 bar à l’entrée de l’appartement le plus défavorisé permet de satisfaire l’exigence minimale
de 1 bar du NF DTU 60.11 P1-1.
Pression à l’entrée
R+2 du logement le plus
défavorisé 1,1 bar
(2,6 – 0,8 – 0,7)
R+1
RdC
Hauteur statique :
8 m 0,8 bar
Sous-sol
Pertes de charge
échangeur ECS 0,1 bar
Pression minimale
d’entrée d’eau
froide : 2,6 bar
Départ général Pertes de charge entre le compteur général d’eau froide
eau froide et l’arrivée d’eau froide sur l’échangeur ECS 0,3 bar
©COSTIC
Remarque : Si au sous-sol, la vitesse limitée considérée pour le dimensionnement des canalisations ECS est de 2 m/s au lieu
de 1,5 m/s pour cet exemple, les pertes de charge du réseau d’ECS entre la sortie de production et l’entrée de l’appartement le
plus éloigné sont d’environ 0,5 bar au lieu de 0,3 bar. Dans ce cas, l’exigence de pression minimale de 1 bar n’est plus respectée.
Augmenter les diamètres des canalisations en sous-sol d’un diamètre permet de respecter la limitation de pression.
4.2. Le dimensionnement des circuits de • Des vitesses supérieures à 0,2 m/s dans les
retours du bouclage retours du bouclage conformément au NF DTU
60.11 P1-2, pour obtenir un écoulement turbulent
et limiter ainsi le développement du biofilm et
En bref l’accumulation des dépôts (voir note ci-après).
Les circuits de retours de bouclage doivent être • Des vitesses inférieures à 0,5 m/s dans les
dimensionnés de manière à satisfaire différentes retours du bouclage. Pour les canalisations en
exigences fondamentales pour prévenir les cuivre, il est conseillé d’avoir des vitesses
risques liés aux légionelles et limiter les permanentes inférieures à 0,3 m/s pour limiter les
consommations d’énergie. phénomènes de corrosion par érosion aux tés et
La méthode de dimensionnement présentée ci- aux raccords.
après vise à satisfaire ces exigences, en limitant • Des débits de bouclage les plus faibles
le plus possible les débits de bouclage et les possibles de manière à limiter leur impact sur la
pertes thermiques. production d’ECS et les consommations des
Cette méthode diffère, essentiellement au niveau circulateurs de bouclage. Pour certains systèmes
de la première étape de calcul, de celle présentée de production, plus les débits de bouclage sont
en exemple dans le NF DTU 60.11 P1-2 d’aout élevés plus le dimensionnement de la production
2013 qui vise les bâtiments d’habitation et de d’ECS est important (voir chapitre 6.1. Le
bureaux. réchauffage par la production d’ECS).
• Une ouverture des vannes d’équilibrage d’au
moins 1 mm, comme imposé par le NF DTU
4.2.1. Les exigences à satisfaire 60.11 P1-2 pour éviter des imprécisions
d’équilibrage et des risques de colmatage. Cela
Les circuits de retours de bouclage doivent être implique, au niveau du dimensionnement, d’aller
dimensionnés de manière à satisfaire différentes jusqu’à la détermination des vannes d’équilibrage
exigences : et de leur position de réglage.
• Une température supérieure à 50°C en tout • Un diamètre intérieur minimal des
point du bouclage pour prévenir les risques de canalisations de 12 mm conformément au NF
développements des légionelles, conformément à DTU 60.11 P1-2 (voir figure ci-après).
l’arrêté du 23 juin 1978 modifié par l’arrêté du 30
novembre 2005. Pour ce qui est du tracé du bouclage, les exigences
• Des pertes thermiques de bouclage les plus relatives à celui-ci sont décrites dans le chapitre 2. Le
faibles possible, à la fois pour limiter les choix de l’architecture du bouclage.
consommations d’énergie, le dimensionnement
de la production d’ECS et pour la prévention des Il est très important que le
risques liés aux légionelles (voir chapitre 3. Les dimensionnement des circuits de
pertes thermiques et leur limitation). Une isolation retours de bouclage réalisé permette
des canalisations de bouclage a minima de de satisfaire ces différentes exigences fonda-
classe 4 est recommandée. mentales, pour prévenir les risques liés aux
• Une chute maximale de température de 5 K, légionelles et limiter les consommations d’éner-
voire jusqu’à 7 K, entre la sortie de production et gie.
le point le plus défavorisé sur les retours de
boucles (voir note ci-après).
dimensionnement, est fixée de manière à satisfaire Diamètres minimaux imposés par le NF DTU 60.11 P1-2
une température minimale en tout point du pour les canalisations de retours de bouclage
bouclage de 50°C, dans des conditions Matériaux Diamètres intérieurs / extérieurs en mm
défavorables de fonctionnement. Cuivre 12 / 14
Ainsi, il est recommandé de fixer une chute PVC-C 12,4 / 16
maximale de 5 K, voire jusqu’à 7 K, avec une PEX ou PB 13 / 16
température de consigne de production d’ECS de Pour les autres
12
60°C. matériaux
6COSTIC - Guide technique : Le dimensionnement des systèmes de production d’eau chaude sanitaire en habitat individuel et collectif - ADEME, EDF,
CEGIBAT, COSTIC - Juin 2019 (téléchargeable librement sur https://www.ademe.fr, https://cegibat.grdf.fr ou https://www.costic.com)
Figure 42 Des vitesses de circulation trop faibles Figure 43 Avoir des températures minimales de
favorisent la croissance des biofilms au bouclage supérieures à 50°C ne garantit
sein desquels les légionelles se dévelop- pas d’avoir des vitesses suffisantes pour
pent. limiter le développement des biofilms.
En écoulement laminaire, les vitesses de circulation de Dans le 1er exemple ci-après, les températures en tout
l’eau à proximité de la paroi du tube sur laquelle le biofilm point du bouclage sont supérieures à 50°C. Néanmoins, le
est fixé sont très faibles ou nulles, ce qui favorise son débit et les vitesses dans la boucle 1 sont insuffisants ce
développement. qui génère un écoulement laminaire (Re < 2 000) en
En écoulement turbulent, la croissance du biofilm est moins l’absence de soutirage.
favorisée. Même s’il existe une sous-couche laminaire à la A l’inverse, dans le 2ème exemple, les vitesses minimales
périphérie de la veine de fluide où les vitesses sont plus dans les retours des 2 boucles sont de 0,2 m/s ce qui
faibles, celle-ci est restreinte. D’après la formule de von conduit à un écoulement turbulent dans l’ensemble de
Karman, cette sous-couche est d’autant plus fine que le l’installation.
régime est plus turbulent (Reynolds, Re, important), le
diamètre (D) faible et le coefficient de perte de charge (F) 1er exemple*
(lié à la rugosité de la paroi) élevé.
Boucle 1
57,5°C 58°C
R+1
RdC
Ø 31 / 40 - 180 l/h Ø 24,8 / 32 - 155 l/h
V = 0,07 m/s V = 0,09 m/s
Re = 4 280 Re = 4 605
60°C Sous-sol
56,1°C 57°C
56,4°C
2ème exemple*
58,8°C 57,1°C
R+1
RdC
Ø 31 / 40 - 180 l/h
Ø 24,8 / 32 - 90 l/h
V = 0,07 m/s
V = 0,05 m/s
Re = 4 280
Re = 2 670
60°C Sous-sol
58,4°C 55,4°C
56,4°C
(D’après le boussicaud)
Ø 12,4 / 16 - 180 l/h 56,9°C Ø 12,4 / 16 - 90 l/h
V = 0,4 m/s V = 0,2 m/s
Re = 10 700 Re = 5 350 ©COSTIC
* Entre ces 2 exemples, seuls les débits dans les boucles changent. Le niveau de
calorifugeage est faible dans les 2 cas.
Figure 45 Pour les canalisations de retours des boucles, choisir un diamètre et un débit correspondant à la
vitesse minimale de 0,2 m/s et au diamètre intérieur minimal de 12 mm.
Valeurs de débits pour les canalisations de retours des boucles et pour les collecteurs des retours, en cuivre ou en PVC-C, correspondant à la
vitesse minimale de 0,2 m/s et à la vitesse maximale de 0,5 m/s. Pour le cuivre, il est conseillé d’avoir des vitesses permanentes inférieures à
0,3 m/s pour limiter les phénomènes de corrosion par érosion aux tés et aux raccords.
Diamètres intérieurs Débits correspondant à une vitesse de Classe Diamètres intérieurs Débits correspondant à
/ extérieurs en mm 0,2 m/s 0,3 m/s 0,5 m/s de et extérieurs en une vitesse de
pression mm* 0,2 m/s 0,5 m/s
12 / 14 85 l/h 120 l/h 200 l/h
PN25 12,4 /16 90 l/h 215 l/h
13 / 15 100 l/h 140 l/h 235 l/h
15,4 / 20 135 l/h 335 l/h
14 / 16 115 l/h 165 l/h 275 l/h
19,4 / 25 215 l/h 530 l/h
16 / 18 145 l/h 215 l/h 360 l/h
24,8 / 32 350 l/h 865 l/h
20 / 22 230 l/h 335 l/h 565 l/h
31 / 40 545 l/h 1 355 l/h
26 / 28 385 l/h 570 l/h 955 l/h
38,8 / 50 855 l/h 2 125 l/h
33 / 35 620 l/h 920 l/h 1 535 l/h
48,8 / 63 1 350 l/h 3 365 l/h
38 / 40 820 l/h 1 220 l/h 2 040 l/h
PN16 21,2 / 25 255 l/h 635 l/h
40 / 42 905 l/h 1 355 l/h 2 260 l/h
27,2 / 32 420 l/h 1 045 l/h
51 / 54 1 475 l/h 2 205 l/h 3 675 l/h
34 / 40 655 l/h 1 630 l/h
52 / 54 1 530 l/h 2 290 l/h 3 820 l/h
42,6 / 50 1 030 l/h 2 565 l/h
60 / 64 2 040 l/h 3 050 l/h 5 085 l/h
53,6 / 63 1 625 l/h 4 060 l/h
63,8 / 75 2 305 l/h 5 750 l/h
Résultat :
Pour les tronçons 1 bis, 2 bis, 3 bis et 4 bis
correspondant aux canalisations de retours des boucles
1, 2, 3 et 4, un diamètre intérieur/extérieur de 12,4 /16 mm
en PVC-C et un débit de 90 l/h sont choisis à partir du
tableau page précédente.
Ils permettent de satisfaire l’exigence de vitesse minimale
de 0,2 m/s et de diamètre minimal intérieur de 12 mm
imposée par le NF DTU 60.11 P1-2.
Figure 46 Le calcul des températures d’eau et des pertes thermiques est effectué successivement tronçon par
tronçon en partant de la production d’ECS.
Les formules de calcul à appliquer pour déterminer les pertes thermiques et les températures d’eau.
Tronçon 1 : Tronçon 2 :
Débit q en l/h Débit q en l/h
Pertes thermiques P1 en W, Pertes thermiques P2 en W,
P1 = k1 x L1 x (Te1 - Ta1) P2 = k2 x L2 x (Te2 - Ta2)
Te1
Tronçon 1,
P1 en W, q1 en l/h
Tronçon 3 Tronçon 2,
P3 = k3 x L3 x (Te3 - Ta3) Ts1 = Te1 – P1/(1,16 q1) P2 en W, q2 en l/h
Te3 = (Ts1 q1 + Ts2 q2)/ (q1 + q2 ) Ts2 = Te2 – P2/(1,16 q2) Te2
©COSTIC
Pi : Pertes thermiques d’un tronçon en W
ki : Coefficient de pertes thermiques d’un tronçon en W/m.K.
Li : Longueur du tronçon en m
Tei : Température d’eau en entrée du tronçon en °C
Tsi : Température d’eau en sortie du tronçon en °C
Tai : Température ambiante minimale autour du tronçon en °C
Ce calcul des températures d’eau permet de vérifier que S’il n‘est pas possible de minimiser plus les pertes
l’exigence de chute maximale de température fixée a thermiques, les débits dans les boucles ayant des
minima de 5 K (voire jusqu’à 7 K, voir note page 52) est températures de retour trop faibles sont à augmenter de
bien satisfaite. A noter que la température minimale manière à satisfaire cette exigence de chute maximale
d’eau correspond souvent à la température de retour de de température.
la boucle la plus éloignée. Pour ces boucles, fixer des débits correspondant à une
chute de température au sein de la boucle égale, par
Si la chute maximale obtenue est supérieure à la exemple, à la moitié de la chute maximale fixée, soit
valeur limite du fait d’un niveau d’isolation insuffisant, 2,5 K pour une chute de 5 K. Reprendre sur cette
un niveau de calorifugeage plus important est à prévoir, nouvelle base la détermination des vitesses, des
tout particulièrement dans les zones les plus froides, où diamètres et des températures. Procéder de manière
les déperditions sont les plus élevées. itérative jusqu’à obtenir des débits qui permettent de
Si les longueurs des boucles sont importantes, étudier satisfaire l’exigence de chute de température maximale
dans ce cas la possibilité d’adopter une architecture du fixée (voir deuxième exemple ci-après).
bouclage plus optimale (voir chapitre 2. Le choix de
l’architecture du bouclage et 3.3. Les solutions pour Si cela conduit à un diamètre de retour supérieur au
limiter les pertes thermiques) ou encore la possibilité de diamètre du collecteur aller ou bien si cette exigence de
placer la production d’ECS au milieu de la distribution, chute maximale ne peut être vérifiée, revoir la
si ce n’est pas le cas. conception de l’installation.
Résultat :
Les épaisseurs de calorifuge permettant de satisfaire une classe 4 d’isolation ainsi que les coefficients de pertes thermiques
correspondants sont déterminés à partir des abaques en annexe 1. Les valeurs ainsi obtenues pour les différents diamètres des
canalisations allers et retours rencontrés sont indiqués dans le tableau ci-après.
Les pertes thermiques et les températures d’eau pour chaque tronçon sont calculées comme décrit à la figure précédente.
Par exemple, pour le tronçon 5 bis d’un diamètre 12,4 / 16 mm, d’une longueur de 16 m, parcouru par un débit de 180 l/h, situé
au sous-sol (température ambiante de 10°C) présentant un coefficient de pertes thermiques de 0,14 W/m.K et avec une
température d’entrée d’eau de 57,5°C :
Pertes thermiques du tronçon 5 bis = P5b = k5b x L5b x (Te5b – Ta5b) = 0,14 x 16 x ( 57,5 – 10 ) = 106 W
Température en sortie de tronçon 5 bis = Te5b – P5b/(1,16 x q5b) = 57,5 – 106 / (1,16 x 180 ) = 57,5 – 0,5 = 57 °C
Pour le tronçon 6 bis, la température à son entrée correspond à la température du mélange entre l’eau provenant des tronçons
5 bis et 2 bis qui sont à des températures en sortie de 57 et 58,9°C. Le débit est de 180 l/h dans le tronçon 5 bis et de 90 l/h
dans le tronçon 2 bis.
Température en entrée du tronçon 6 bis = (Ts5b q5b + Ts2b q2b)/ (q5b + q2b ) = ( 57 x 180 + 58,9 x 90 ) / ( 180 + 90 ) = 57,6°C
Les résultats ainsi obtenus pour le circuit le plus défavorisé sont indiqués sur le schéma ci-après.
q = 90 l/h
Ø 19,4 / 25, L= 2,7 m
P = 18 W, ΔT = 0,2 K
58°C
1 1 bis 2 2 bis 3 3 bis 4 4 bis
59,8°C 59°C
58,5°C 57,5°C 58,9°C 57°C 5 bis 58°C 57°C 4 bis
6 bis
q = 360 l/h ©COSTIC
57,6°C 57,5°C
Ø 31 / 40, L= 6 m 57,8°C
P = 53 W, ΔT = 0,1 K 7 q = 270 l/h q = 180 l/h q = 90 l/h
Ø 15,4 / 20, L= 2 m Ø 12,4 / 16, L= 16 m Ø 12,4 / 16, L= 14,5 m
Production
60°C P = 15 W, ΔT = 0,1 K P = 106 W, ΔT = 0,5 K P = 87 W, ΔT = 0,8 K
7 bis
d’ECS
57,7°C q = 360 l/h
Ø 19,4 / 25, L= 6 m
P = 41 W, ΔT = 0,1 K
La température minimale obtenue, sur le retour de la boucle 4, la plus éloignée de la sortie de production est de 57°C. La
chute maximale entre la sortie de production d’ECS et le point le plus défavorisé sur le bouclage est donc de 3 K (60-57°C) ce
qui satisfait l’exigence fixée de 5 K maximum (voir note page 52).
A noter que cette température est inférieure à la température de retour au niveau de la production qui est de 57,7°C.
La perte thermique totale de ce bouclage est de 1 kW (0,6 kW sur l’aller et 0,4 kW sur le retour du bouclage). La connaissance
de cette valeur ainsi que du débit total de bouclage (0,36 m3/h) est une donnée nécessaire pour le dimensionnement du système
de production d’ECS.
Autre exemple
Description du cas traité :
• Le même immeuble de 12 logements que précédemment mais avec des longueurs plus importantes (tronçons 7 et
7 bis, 5 et 5 bis, boucles 3 et 4).
• Canalisations en PVC-C, isolation de classe 4 en laine minérale d’une conductivité de 0,035 W/m.K, avec un revêtement
aluminium.
• Chute maximale de température fixée entre la sortie de production et le point le plus défavorisé : 5 K soit une
température minimale de bouclage de 55°C, pour un départ à 60°C.
• Températures ambiantes minimales en gaines techniques et en chaufferie de 20°C et en sous-sol de 10°C.
Résultat :
Les pertes thermiques et les températures d’eau sont déterminées par calcul comme précédemment, avec les mêmes valeurs
de débit de 90 l/h dans chaque boucle. Les résultats obtenus sont indiqués figure ci-après.
Les longueurs de distribution plus importantes conduisent à des températures en sortie des boucles 3 et 4, de 54,1 et 54,8°C
inférieures à l’exigence de température minimale fixée de 55°C. Entre l’entrée et la sortie de ces boucles 3 et 4, la chute est
de 3,7 et 3 K. La température la plus faible de 53,9°C est obtenue à la sortie du tronçon 5 bis.
. Boucle 1 Boucle 2 Boucle 3 Boucle 4
58,2°C 58,3°C 55,7°C 56,1°C
Tronçon 6 Tronçon 5
270 l/h, 22 W 180 l/h, 215 W
58,9°C ΔT = 0,1 K ΔT = 1,1 K 4
58,9°C 57,8°C
57,6°C 55,1°C
58°C 53,9°C 5 bis 54,1°C 54,8°C 4 bis
6 bis
©COSTIC
Tronçon 7 55,2°C 54,5°C
55,8°C
360 l/h, 440 W, ΔT = 1,1 K 7
60°C
Production 7 bis
d’ECS
55°C
Pour obtenir des températures minimales plus élevées en sortie de boucles 3 et 4 et satisfaire ainsi l’exigence fixée, les débits
dans ces boucles sont augmentés.
Ces nouvelles valeurs de débits sont déterminées en fixant une chute de température entre l’entrée et la sortie de boucle de
2,5 K (la moitié de la chute maximale entre la sortie de production et le point le plus défavorisé) au lieu des 3,7 et 3 K obtenus.
Débit boucle 3 = Pertes boucle 3 / (1,16 x 2,5) = 388 / (1,16 x 2,5 ) = 134 l/h
Débit boucle 4 = Pertes boucle 4 / (1,16 x 2,5) = 314 / (1,16 x 2,5 ) = 108 l/h.
Cette augmentation des débits nécessite, dans le tronçon 5 bis, de choisir un diamètre de 15,4 / 20 mm au lieu de 12,4 / 16
mm pour respecter l’exigence de vitesse maximale de 0,5 m/s. Dans les autres tronçons, les diamètres déjà adoptés
permettent bien d’obtenir une vitesse inférieure à 0,5 m/s.
Le nouveau calcul des températures d’eau montre qu’avec ces nouveaux débits, l’exigence minimale fixée de 55°C est bien
respectée ; la température minimale étant de 55,2°C en sortie du tronçon 5 bis.
Il n’est donc pas nécessaire de modifier à nouveau les débits dans les boucles.
Les débits adoptés sont donc de 90 l/h dans la boucle 1 et 2, 134 l/h dans la boucle 3 et 108 l/h dans la boucle 4, soit un débit
total de 442 l/h (+17% par rapport au cas précèdent, avec un débit total de 360 l/h).
Remarque : Placer la production d’ECS au milieu de la distribution d’ECS (au niveau du tronçon 5) permet d’avoir une chute
de température entre la production et le point le plus défavorisé plus faible, inférieure à 5 K, sans nécessiter une augmentation
des débits des boucles 3 et 4. Les longueurs de distribution (tronçon 7 et 7 bis) sont ainsi plus courtes et les pertes limitées.
Remarque : Comme le montre la figure ci-après, des Cette majoration peut permettre de prendre en
pertes de charge très élevées de l’échangeur, lors du compte les accidents de parcours tels que les tés,
soutirage maximal ② impliquent une diminution les coudes, les changements de section, les vannes
importante du débit de bouclage. Cela peut même aller d’arrêt, à condition de ne pas avoir de pertes de
jusqu’à une annulation voire une inversion de ce débit. charge trop importantes pour ceux-ci, liés
C’est pourquoi il est important d’opter pour un notamment à la présence de raccords à sertir.
échangeur avec une perte de charge ne dépassant pas
2 mCE. Vis-à-vis du risque lié aux légionelles, l’impact
des diminutions de débit est d’autant plus faible qu’elles Note
sont peu élevées et par ailleurs peu fréquentes. Le calcul des pertes de charge des canalisations
Dimensionner le circulateur en tenant compte non plus Les pertes de charge linéiques générées par les
des pertes de charge en l’absence de soutirages (point frottements de l’eau sur les parois des canalisations
de fonctionnement ① mais pour le soutirage maximal (appelées également linéaires, régulières ou
② conduirait à l’inverse à une augmentation importante réparties) dépendent de la vitesse de l'eau dans les
du débit de bouclage, en l’absence de puisages. Cela tuyauteries, de leur diamètre, de leur rugosité et de
peut engendrer des vitesses élevées générant un risque la température d’eau.
de corrosion par érosion et de nuisances sonores. La perte de charge linéique (𝛥𝑝𝑙 ) est obtenue en
multipliant le coefficient de perte de charge repartie
Figure 47 Il est important de choisir un échangeur (j) par la longueur de tuyauterie (l) :
avec des pertes de charge limitées, dans 𝜟𝒑𝒍 [𝒎𝑪𝑬] = 𝒋 [𝒎𝑪𝑬/𝒎] 𝒙 𝒍 [𝒎]
le cas d’une production instantanée ou
avec un stockage primaire. Les NF DTU 60.11 P1-1 et P1-2 donnent des
Des pertes de charge élevées de l’échangeur, lors du
formules de calcul approchées pour déterminer le
soutirage maximal, conduisent à une diminution importante coefficient de perte de charge repartie (j) pour les
du débit de bouclage.
canalisations d’eau froide et d’eau chaude sanitaire.
Ces formules prennent comme hypothèse une
rugosité de 0,0001 m indépendante du matériau
de la canalisation afin de prendre en compte les
dépôts se formant sur la paroi après quelques
mois d’utilisation.
La formule de calcul pour les canalisations d’ECS
indiquée dans ces 2 NF DTU est la suivante :
j = 3,8 x V1,896 / D1,276
©COSTIC
. j en m CE/m
V, la vitesse en m/s est égale à :
Note
• Pour un debit q en l/s :
Le calcul des pertes de charge singulières
V = q x 4 x 1000 / (π x D² ) ≈ 1273 x q / D²
Les pertes de charge singulières générées par les
• Pour un débit en q en l/h :
différents accidents de parcours (coudes, vannes,
V = q x 4 x 1000 / (3600 x π x D²) ≈ 0,354 x q/ D²
clapet, production d’ECS, …) sont à déterminer à
partir des documentations des constructeurs. D, le diamètre intérieur en mm
Le NF DTU 60.11 P1-2 indique qu’en l’absence de Les valeurs peuvent être obtenues également
calcul des pertes de charge singulières, les pertes directement à partir des abaques du NF
de charge des canalisations calculées sont DTU 60.11 P1-1.
majorées d’environ 10%.
Résultat :
Calcul des pertes de charge de l’ensemble du réseau aller et retour, production d’ECS incluse.
Les calculs sont réalisés tronçon par tronçon.
Les pertes de charge linéiques sont déterminées en fonction des débits, diamètres et longueurs des canalisations, à partir de
la formule de calcul du NF DTU 60.11 P1-1 (voir note ci-avant).
Par exemple, pour le circuit aller de la boucle 1 (tronçons 1.1, 1.3, 1.5) dont le diamètre intérieur est de 19,4 mm (D), la longueur
de 10,5 m (L), parcouru par un débit de bouclage de 90 l/h (q),
• la vitesse est de :
V = 0,354 x q/ D² = 0,354 x 90 / 19,4² = 0,08 m/s
• la valeur de j de :
j = 3,8 x V1,896 / D1,276 = 3,8 x 0,081,896 / 19,41,276 =0,0007 mCE/m = 0,7 mmCE/m
• et la perte de charge linéique de :
j x L =0,7 x 10,5 = 7 mmCE
Pour les singularités, les pertes de charge liées aux changements de parcours et aux vannes d’arrêt sont considérées égales
à 10% des pertes de charge linéique, à défaut de calcul. A ces valeurs sont ajoutées les pertes de charge engendrées par la
production d’ECS et le clapet non-retour, déterminées à partir des documentations du constructeur (valeurs indiquées ci-avant
dans la description du cas traité).
Le tableau ci-après récapitule l’ensemble des pertes de charge obtenues pour les 4 circuits, production d’ECS incluse.
Vanne DN15
Pertes de charge en kPa
100
10
1
10 100 1000
Débit en l/h (D’après doc. GRK)
Sur le circuit 3, la perte de charge à ajouter correspond à l’écart de perte de charge entre le circuit le plus défavorisé, vanne
d’équilibrage incluse et le circuit 3, soit 1 126 – 765 = 361 mmCE soit 3,5 kPa.
La position de réglage de la vanne sur le circuit 3, traversée par un débit est de 90 l/h, est donc de 4,8 tours et l’ouverture de
4,8 mm.
Des calculs similaires sont réalisés pour le circuit 1 et 2. Les résultats sont récapitulés dans le tableau ci-après.
La détermination de la vanne d’équilibrage sur le collecteur général (tronçon 7 bis) et de sa position de réglage est réalisée
à partir du calcul du Kv, autre possibilité offerte en plus de l’usage d’un abaque.
La perte de charge à créer par cette vanne pour le débit total de bouclage de 0,36 m3/h est de 0,5 mCE ce qui correspond à un
Kv de 1,6 m3/h sous 1 bar.
𝑞 [𝑚3 /ℎ] 0,36
𝐾𝑣 = = = 1,6 𝑚3 /ℎ 𝑠𝑜𝑢𝑠 1 𝑏𝑎𝑟
√0,1 . ∆𝑝 [𝑚𝐶𝐸] √ 0,1 . 0,5
D’après le tableau de caractéristique des vannes d’équilibrage sélectionnées, une vanne en DN20 est choisie avec une position
de réglage d’environ 4,5 tours correspondant à une hauteur de passage de 6,75 mm.
Vanne DN 20
Kv en m3/h
sous 1 bar 0,16 0,24 0,34 0,48 0,63 0,81 1,07 1,35 1,65 1,99 2,34 2,66 2,94 3,33 3,63 3,79 3,96
Position de
réglage 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 6,5 7 7,5 8 8,5
Hauteur de
passage en 0,75 1,5 2,25 3 3,75 4,5 5,25 6 6,75 7,5 8,25 9 9,75 10,5 11,3 12 12,8
mm
Il ne suffit pas qu’un matériau soit Figure 50 Les tubes en matériau plastique, bien
résistant aux températures et aux qu’exempt de corrosion, peuvent être
pressions de service de distribution sujets également à des risques de
d’ECS pour pouvoir être utilisé pour le bouclage. dégradation.
Il doit pouvoir également supporter la Les principales contraintes et normes liées aux différents
tubes couramment utilisés pour le bouclage.
désinfection par produit chimique (chlore,
peroxyde notamment) réalisée lors de la mise en Normes et
Principales contraintes
service ou vis-à-vis du risque légionelle ainsi attestation
que la désinfection thermique telles que définies − Pas d’interchangeabilité d’un système à
Multicouche
dans la circulaire DGS/SD7A/SD5C/ DHOS/E4 NF DTU 60.1 l’autre (diamètres, épaisseurs, raccords,
n°2002/243 du 22 avril 2002. /A1 profils de sertissage, propres à chaque
produit).
C’est pourquoi, il est recommandé d’interroger ACS
− Sensibles aux traitements chimiques
les fabricants sur le domaine d’emploi de leurs
réalisés vis-à-vis du risque lié aux
matériaux concernant leur comportement avec légionelles. Dégradation prématurée du
les produits de désinfection en température et en polyéthylène (fissurations) notamment en
pression (pression, température, concentration présence d’un traitement continu au
dioxyde de chlore.
des produits de désinfection et temps de
− Moins résistant aux températures
contact). élevées en pression (*).
Qu’en est-il vis-à-vis des développements Quelles sont les obligations réglementaires et para-
bactériens ? réglementaires concernant le circulateur de
Les matériaux peuvent tous être le support d’un bouclage ?
développement bactérien au contact de l’eau potable. En aval du circulateur, un clapet de non-retour doit être
Toutefois, d’après les résultats des essais réalisés, installé comme exigé par le NF DTU 60.11 P1-2 et le NF
certains matériaux conduisent à une formation plus DTU 60.1 P1-1-1.
rapide de biofilm, c’est par exemple le cas du
polyéthylène comparé à l’inox, le cuivre et le PVC-C. Figure 51 Un clapet de non-retour est à placer en
A long terme, les différences sembleraient néanmoins aval du circulateur.
s’estomper, l’état de surface intervenant également Ce clapet de non-retour doit être situé en aval du
dans la formation du biofilm. circulateur et du tube témoins sur le retour du bouclage.
Par ailleurs, le circulateur ainsi que ce clapet doivent être
facilement accessibles et démontables, comme le spécifie
D’après l’avis de l’ANSES du 19 septembre 2013, si le NF DTU 60.1 P1-1-1. Ces deux organes doivent égale-
ment bénéficier d’une ACS.
la mesure de l’aptitude à promouvoir la croissance
microbienne peut constituer un critère de classement
des matériaux entre eux, la relation entre le résultat de
la mesure et l’impact éventuel en situation réelle reste
difficile à établir. Aucun critère d’acceptabilité n’a encore
été fixé.
5.2. Le circulateur
En bref
Il est recommandé de choisir un circulateur à
haut rendement, affichant le débit, qui puisse
fonctionner à vitesse fixe.
©COSTIC
Un arrêt nocturne du circulateur de bouclage est .
proscrit y compris en habitat individuel.
Ne pas régler les circulateurs de bouclage à
vitesse variable en mode de régulation La programmation d’arrêts nocturnes
« Pression constante » ou « Pression variable » ou durant la journée du circulateur de
ou en « Réduit de nuit automatique » car cela bouclage est proscrite par l’arrêté du
entraîne une diminution des débits de bouclage. 23 juin 1978 modifié, vis-à-vis du risque lié aux
légionelles, y compris en habitat individuel (voir
Les questions traitées dans ce chapitre sont les chapitre 1).
suivantes :
• Quelles sont les obligations réglementaires et
para-réglementaires concernant le circulateur de La détermination du circulateur doit être réalisée
bouclage ? (ci-après) selon les exigences du NF DTU 60.11 P1-2 portant sur
le dimensionnement des réseaux bouclés (voir chapitre
• Quel circulateur choisir ? (page 70)
4.2.1.).
• Quels modes de réglage du circulateur sont à
prohiber ? (page 71)
• La perte de charge du circuit le plus défavorisé. • Permettre un contrôle aisé du débit de retour de
bouclage. Sur les modèles de circulateur
• La perte de charge du système de production communicant, la valeur de débit et de température
d’ECS. au niveau du circulateur peut également être
• Les pertes de charge singulières, en particulier suivie à distance.
celle du clapet de non-retour en aval du
circulateur. Figure 52 L’utilisation d’un circulateur de bouclage
Ces calculs sont réalisés en l’absence de soutirages. à haut rendement permet de réduire
notablement les puissances électriques
absorbées.
En outre, un dispositif permettant de vérifier le débit en Exemple pour l’immeuble de référence de 12 logements, la
retour de bouclage est imposé par le NF DTU 60.1 P1- puissance électrique absorbée pour le point nominal de
1-1 (voir chapitre 5.6.2.). fonctionnement est presque 6 fois plus élevée pour le
circulateur « traditionnel » de bouclage que pour le
circulateur à haut rendement (voir chapitre 4.2.5).
A noter également que la plupart des modèles de
L’utilisation d’un circulateur de bouclage à haut circulateur à haut rendement permettent d’afficher la valeur
rendement n’est pas exigée réglementairement. Les du débit les traversant et de contrôler ainsi aisément le
débit de retour de bouclage.
exigences d’efficacité énergétique imposées aux
circulateurs à rotor noyé, dans le cadre de la directive
Circulateur « traditionnel » Circulateur à haut rendement
européenne d’écoconception, par le règlement CE
à moteur asynchrone à moteur synchrone
n°641/2009 amendé par le règlement UE n°622/2012
ne s’appliquent pas aux circulateurs pour les eaux
destinées à la consommation humaine.
Toutefois, l’adoption d’un circulateur à haut rendement
pour le bouclage est valorisée par la réglementation
thermique.
circulateurs de bouclage et les clapets de non-retour Puissance absorbée par le circulateur de bouclage
doivent disposer d’une attestation de conformité pour l’immeuble de référence de 12 logements
sanitaire (ACS) prouvant du respect des exigences 40 W 7W
d’innocuité des matériaux dont ils sont constitués par .
rapport à l’eau.
Le circulateur de bouclage choisi doit
pouvoir fonctionner à vitesse fixe.
Quels modes de réglage du circulateur sont à Figure 53 Les circulateurs de bouclage à vitesse
prohiber ? variable ne doivent pas être réglés en
Sont à prohiber : mode « pression constante » ou
• La programmation d’arrêts nocturnes ou « pression variable »
Exemple de diminution du débit de bouclage obtenue lors
durant la journée du circulateur de bouclage, y d’un fort soutirage, dans le cas d’une production d’ECS par
compris en habitat individuel. Cette program- échangeur avec un stockage primaire, pour un circulateur
à vitesse variable fonctionnant à pression différentielle
mation est proscrite par l’arrêté du 23 juin 1978 constante, proportionnelle ou à vitesse fixe.
modifié, vis-à-vis du risque lié aux légionelles (voir Avec ces deux premiers modes de fonctionnement, la
chapitre 1). diminution des débits est encore plus importante, c’est
pourquoi ils ne doivent pas être sélectionnés.
• Le mode de régulation « Pression constante » Il importe également d’opter pour échangeur avec une
ou « Pression variable » des circulateurs à faible perte de charge pour limiter la diminution du débit
(voir chapitre 4.1.4 et 4.2.5.)
vitesse variable. Comme le montre la figure ci-
après, cela conduit à une diminution encore plus Points de fonctionnement :
importante des débits de bouclage lors des déterminé en l’absence de soutirages
soutirages. Cela va l’encontre de l’objectif Lors du soutirage maximal à vitesse constante
recherché, vis-à-vis de la prévention du risque lié pour un réglage : à pression différentielle constante
aux légionnelles, qui est de limiter le plus possible à pression différentielle variable
les diminutions des débits de bouclage.
• Le régime de réduit de nuit automatique. Ce
régime destiné aux installations de chauffage est
à désactiver impérativement car il conduit
également à une diminution des débits de
bouclage.
Les mitigeurs thermostatiques ou vannes à trois voies • Une réduction des débits et des températures
motorisées permettent également : de retour de bouclage à l’entrée de la
• Un écrêtage des variations de température en production d’ECS. Cela conduit, dans certains
sortie de production d’ECS dues à la variabilité cas, à une diminution des débits de décharge du
des débits d’ECS soutirés ; variations plus stockage d’ECS et à des températures de retour
marquées en présence d’un échangeur à plaques vers les chaudières à condensation, plus basses,
pour une production instantanée ou avec un a fortiori (voir figure ci-après).
stockage primaire.
Figure 54 L’ajout d’un mitigeur thermostatique au départ du bouclage engendre une diminution des débits et des
températures de retour de bouclage à l’entrée de la production d’ECS.
Exemple de configuration avec un mitigeur thermostatique (ou une vanne à trois voies motorisée) au départ du bouclage réglé à 55°C avec une
production à 60°C. Sur le schéma sont indiquées les valeurs de débit lors de la décharge du stockage d’ECS pour des débits de soutirages
importants.
L’ajout d’un mitigeur engendre une diminution des températures et des débits de bouclage à l’entrée du ballon par rapport au même cas sans
mitigeur, le débit de soutirages entrant dans le ballon étant identique dans les deux cas. Cela conduit à un débit de décharge du stockage ECS plus
faible ainsi qu’à une température à l’entrée de ballon, de l’échangeur et de la chaudière moins élevée pour une puissance échangeur et un débit de
charge identiques.
Mitigeur Thermomètre
thermostatique
Départ ECS
Manomètres q soutirage + q bouclage
Clapet de Vanne
non-retour de réglage*
q décharge
Départ Ballon = q soutirage 1
chaudière d’ECS + q bouclage 1 q bouclage 2
- q charge
q bouclage 1
Retour
Retour bouclage
chaudière
q bouclage = q bouclage 1 + q bouclage 2
q charge q soutirage 2
Eau froide
q soutirage 1 q soutirage = q soutirage 1 + q soutirage 2
* Les vannes d’arrêt ne sont pas représentées. ©COSTIC
Les vannes de réglage sur les retours de bouclage 1 et 2 peuvent être ou non imposées par les constructeurs pour le bon fonctionnement de leur appareil.
q correspond aux débits, par exemple q décharge correspond au débit de décharge du ballon de stockage ECS..
Ses pertes de charge ne doivent pas non plus être − La différence minimale de température entre
trop faibles pour obtenir une autorité de réglage l’entrée d’ECS et la sortie mitigée requise par
suffisante. Elles doivent être égale au moins à la cet organe doit être a minima de 5 K, si l’on
moitié des pertes de charge générées par la souhaite avoir un départ de distribution à 55°C
production d’ECS pour avoir une autorité minimale avec une production d’ECS à 60°C.
de 0,33. − Sa température d’ECS maximale de fonction-
nement doit être supérieure à la valeur maxima-
Il est très important de limiter le plus le qui peut être rencontrée sur l’installation,
possible les pertes de charge engen- notamment lors d’une désinfection par choc
drées par le mitigeur thermostatique thermique.
ou la vanne à trois voies motorisée. Cela peut − Cet organe ainsi que ses accessoires doivent
conduire à sélectionner un modèle dont le disposer d’une attestation de conformité
diamètre est supérieur à celui de la canalisation. sanitaire (ACS).
Il est important également de tenir compte des • Le retour de bouclage doit impérativement être
pertes de charge générées par ces appareils et également raccordé sur l’arrivée d’eau froide de
par les accessoires liés à ceux-ci (clapets de cet organe pour pouvoir maintenir la température
non-retour et vannes d’équilibrage éventuelles) désirée (voir figure ci-avant). En l’absence de
pour le dimensionnement du circulateur de soutirages d’ECS et donc d’introduction d’eau
bouclage. froide, c’est l’eau provenant du retour de bouclage
En l’absence de soutirages d’ECS, la pression qui est mélangée à l’ECS en sortie de production
en sortie de ce circulateur doit être suffisante de pour limiter la température en départ de bouclage.
manière à permettre le passage des débits Certains constructeurs imposent pour le bon
souhaités à travers le mitigeur. fonctionnement de leur appareil, des vannes
d’équilibrage sur ces retours de bouclage (voir
figure ci-avant).
• Cet équipement doit également satisfaire
• Des clapets de non-retour anti-pollution
différentes exigences :
contrôlables doivent être installés sur l’arrivée
− Son débit minimal doit être inférieur ou égal au d’eau froide et d’ECS ainsi qu’aux retours de la
débit de bouclage. boucle. Des clapets NF sont recommandés. Leur
− Son temps de réaction doit être de l’ordre de rôle et la qualité de ces clapets (résistance aux
la seconde compte-tenu des variations très températures élevées, aux désinfectants, …) sont
rapides des débits de soutirages. très importants.
− Sa précision de réglage doit être de l’ordre de • Un thermomètre en sortie de l’appareil ainsi
1K. qu’en sortie de production sont également à
− L’écart maximal entre la pression d’eau prévoir pour permettre le contrôle de leur bon
froide et d’ECS qu’est capable de compenser fonctionnement.
cet organe doit être supérieur à l’écart maximal • Des manomètres sur les entrées et la sortie de
qui peut être rencontré sur l’installation. Cet l’équipement sont à installer afin de permettre de
écart est plus important en présence d’un contrôler les pressions d’eau froide et d’ECS ainsi
échangeur à plaques pour une production que les pertes de charge générées par cet
instantanée ou avec un stockage primaire qui équipement et déceler une éventuelle dérive de
génère de plus grandes pertes de charge. fonctionnement (filtre encrassé, …).
Figure 55 Quel que soit l’équipement installé, un Schéma de principe d’une vanne à trois motorisée à
commande magnétique. La bobine électromagnétique
contrôle et un entretien régulier (nettoya- actionne un noyau solidaire de l’axe de la vanne qui règle les
ge des filtres, …) sont indispensables. proportions d’eau froide et d’ECS en fonction de l’écart entre la
température d’eau mitigée de consigne et mesurée par une
Schéma de principe d’un mitigeur thermostatique à sonde de température.
bilame. Les deux valves qui règlent automatiquement les Les temps de course sont de l’ordre de quelques secondes.
proportions d’ECS et d’eau froide pour obtenir la En cas de coupure de l’alimentation électrique, la vanne est
température de consigne d’eau mitigée sont pilotées par un fermée, il n’y a plus d’ECS. Cette vanne comme tous ces
bilame. Le temps de réaction est de l’ordre de la seconde. organes doivent faire l’objet d’une ACS.
©COSTIC
Les températures de départ dans la boucle ne Qu’en est-il d’un point de vue réglementaire ?
seront plus maitrisées, d’où un risque d’inconfort « Maintenir l’eau à une température élevée dans
et vis-à-vis du développement des légionelles. les installations, depuis la production et tout au
Dans le cas d’une production solaire, cela peut long des circuits de distribution et mitiger l’eau au
également conduire à un réchauffage du ballon plus près des points de puisages (pour éviter les
solaire par le retour de bouclage ou bien encore à brûlures) »
un passage de l’eau froide uniquement dans
l’appoint ne permettant pas de bénéficier de est un des trois grands axes de prévention du risque
l’énergie solaire. légionelle, visant à éviter d’offrir des conditions
favorables à la prolifération des légionelles, qui figure
dans plusieurs circulaires de la Direction Générale de la
En cas de désinfection par produits
Santé :
chimiques, veillez à bien respecter les
recommandations données par le • dans la circulaire DGS/SD7A/SD5C/DHOS/E4
constructeur de cet organe. n°2002/243 du 22 avril 2002 relative à la
prévention du risque lié aux légionelles dans les
En l’absence d’indications, interroger les
établissements de santé,
fabricants sur le comportement des matériaux
(pression, température, concentration des • dans la circulaire DGS/SD7A-DHOS/E4-
produits et temps de contact). DGAS/SD2 no 2005-493 du 28 octobre 2005
relative à la prévention du risque lié aux
Certains polymères qui peuvent être présents légionelles dans les établissements sociaux et
dans ces équipements sont dégradés par une médico-sociaux d’hébergement pour personnes
désinfection par choc chloré surtout à des âgées,
températures élevées.
• dans le guide d’information pour les gestionnaires
d’établissements recevant du public
concernant la mise en œuvre des dispositions de
Quel est l’impact vis-à-vis des risques sanitaires ? l’arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance
Vis-à-vis des risques sanitaires, l’ajout de cet organe des légionelles dans les réseaux d’ECS collectifs,
conduit à : annexé à la circulaire DGS/EA4 n°2010-448 du 21
• Des pertes de charge qui peuvent être élevées décembre 2010.
lors des forts soutirages et entrainer une
diminution des débits de bouclage voire une L’annexe sur les mesures de prévention des brûlures et
annulation de ceux-ci. de la légionellose au sein des établissements médico-
sociaux d’hébergement pour personnes âgées et
• La réintroduction d’eau froide en sortie de handicapées de la note d’information n° DGCS/SPA-
production pouvant contenir des légionelles à des /DGS/EA4/2019/38 du 15 février 2019 indique que :
seuils non détectables, susceptibles de se
développer dans le réseau de bouclage si les « Le recours au mitigeage centralisé de l’ECS est
températures et les vitesses de circulation dans par ailleurs à proscrire car pouvant être propice
celui-ci sont insuffisantes. Régler le mitigeur à au développement des légionelles du fait de
65°C permet toutefois de réduire cette l’éloignement entre le point de mitigeage et les
réintroduction d’eau froide tout en limitant le risque points d’utilisation, d’éventuels risques de
de brûlure. communication entre le réseau d’eau froide et
d’eau chaude sanitaires ou du fait qu’il peut
• Un risque de non-maîtrise des températures et
générer une sous-utilisation du réseau d’eau
des vitesses de circulation dans le bouclage, en
froide (risque de stagnation). »
cas de défaillance de cet organe et/ou de ses
accessoires.
5.4. Les organes de réglage Ils permettent d’éviter d’avoir des sous-débits dans les
boucles les plus défavorisées préjudiciables sur un plan
sanitaire et des surdébits dans les circuits les plus
En bref favorisés qui peuvent être générateur de corrosion par
Les vannes d’équilibrage ont un rôle très érosion et de nuisances sonores.
important vis-à-vis de la prévention du risque lié
aux légionelles. Elles doivent permettre Figure 56 L’équilibrage d’un bouclage est très
d’obtenir dans chaque retour de boucles les important vis-à-vis de la prévention du
débits calculés pour avoir : risque lié aux légionelles.
Les organes d’équilibrage installés sur chaque retour de
• une température en tout point du boucles permettent de régler les débits aux valeurs
bouclage supérieure à 50°C limitant le calculées pour limiter le risque lié aux légionelles.
développement des légionelles. L’organe d’équilibrage placé sur le retour général permet
d’ajuster le débit du circulateur pour obtenir le débit total
• une vitesse d’au moins 0,2 m/s dans les calculé.
retours afin de limiter le biofilm au sein
duquel les légionelles et autres micro-
organismes se développent.
Le NF DTU 60.1 P1-1-1 impose l’établissement
d’un rapport d’équilibrage afin de s’assurer que
le réglage des organes d’équilibrage a été bien
réalisé.
La circulaire DGS/EA4 n°2010-44 du 21
décembre 2010 exige de procéder à un entretien
©COSTIC
des organes d’équilibrage pour éviter leur .
colmatage.
Note
Les questions traitées dans ce chapitre sont les La procédure d’équilibrage
suivantes : Pour obtenir les débits de retours calculés dans
• Quel est le rôle des organes d’équilibrage et la chaque boucle, la procédure d’équilibrage consiste
procédure d’équilibrage à suivre ? (ci-après) successivement à :
• Quelles sont les exigences réglementaires et • Déterminer les débits dans chaque retour de
para-réglementaires sur l’équilibrage du bouclage boucles selon les exigences du NF DTU 60.11
d’ECS ? (page 78) P1-2 (voir chapitre 4.2.3). Ces débits sont
• Quels organes d’équilibrage choisir ? (page 79) calculés, en l’absence de soutirages, pour
obtenir :
− Une vitesse minimale de 0,2 m/s dans les
Quel est le rôle des organes d’équilibrage et la retours de bouclage. Cette vitesse est
procédure d’équilibrage à suivre ? imposée pour limiter l’accumulation de
Les organes d’équilibrage, appelés également organes dépôts et la croissance du biofilm sur les
de réglage, placés sur chaque retour de boucles, ont parois des canalisations de bouclage, au sein
pour rôle de répartir les débits dans l’installation, de desquels les légionelles et autres micro-
manière à obtenir les débits de retours calculés dans organismes se développent.
chaque boucle (voir chapitre 4.2.3) afin de limiter le − Une température en tout point supérieure à
risque lié aux légionelles. 50°C, pour limiter le développement des
légionelles.
La circulaire DGS/EA4 n°2010-44 du 21 décembre 2010 Les vannes d’équilibrage statiques ont une section
demande également que l’attention soit portée sur de passage fixe qui dépend du réglage du nombre de
l’entretien des organes d’équilibrage des réseaux tour de leur volant. Plus le nombre de tours est faible,
d’ECS bouclage, pour éviter notamment leur plus elles sont fermées, plus elles génèrent de pertes de
colmatage. charge et plus leur coefficient Kv est faible (voir figure
ci-après). Par convention, le Kv d’une vanne représente
Le NF DTU 60.1 P1-1-1 exige par ailleurs que tous les
le débit d'eau en [m3/h] qui la traverse lorsqu'elle crée
organes de manœuvre des installations soient
une perte de charge de 1 [bar].
facilement accessibles pour leur manipulation et leur
éventuel remplacement. Il impose, également, de munir Pour obtenir une autorité de réglage suffisante, les
d’une étiquette d’identification les vannes principales pertes de charge des organes d’équilibrage doivent être
de l’installation. au minimum de 200 mm CE.
Différents modèles de vannes d’équilibrage statiques
Figure 57 Un rapport d’équilibrage des réseaux existent. Ils se différencient par le type, la forme de
bouclés d’ECS doit être établi. l’obturateur (soupape, boisseau) et la section de
Contenu du rapport d’équilibrage imposé par le NF DTU
60.1 P1-1-1.
passage correspondante plus ou moins importante ainsi
que par les fonctionnalités supplémentaires offertes :
Données à indiquer dans le rapport d’équilibrage
conformément au NF DTU 60.1 P1-1-1 • Mesures de débit (voir chapitre 5.6.2. Les
− Date d’équilibrage dispositifs de contrôle de débit) :
− Référence de la vanne − Aux bornes d’une restriction de passage de
− Type de la vanne section fixe calibrée.
− Position de réglage (si vanne manuelle) − De part et d’autre de l’obturateur. Sur ce modèle
− p obtenu – Débit calculé – Débit mesuré (si vanne de vanne, le risque de cavitation, surtout si elle
manuelle)
.
est presque fermée et le débit élevé, peut
rendre impossible la détermination du débit.
− Grâce à un appareil de mesure de débit intégré.
Quels organes d’équilibrage choisir ?
Ce type de vanne, plus récent, sur lequel on
Deux types d’organes d’équilibrage, répondant à vient directement régler le débit, requiert une
l’ensemble des exigences des NF DTU sont proposés : procédure d’équilibrage spécifique.
• Des vannes d’équilibrage « traditionnelles » dites • L’inversion du sens de circulation dans la vanne
statiques ou manuelles. sans modification du sens d’écoulement dans le
• Des organes d’équilibrage dits dynamiques ou bouclage. Cette fonctionnalité permet d’évacuer,
automatiques. plus aisément, lors de l’entretien, les particules
accumulées au niveau de l’obturateur de la vanne.
Les organes d’équilibrage pour les cir- Cette inversion peut être réalisée manuellement
cuits de chauffage ne peuvent pas être ou bien automatisée.
utilisés pour les installations d’ECS. • Un doigt de gant intégré dans le corps de la vanne
Les organes utilisés en ECS doivent bénéficier permettant la mise en place d’une sonde ou d’un
comme tout accessoire sur l’ECS d’une thermomètre pour mesurer les températures de
Attestation de Conformité Sanitaire (ACS) retours de boucles.
prouvant l’innocuité des matériaux dont ils sont • L’utilisation comme vanne d’isolement avec une
constitués. fonction éventuelle de mémorisation du réglage.
Leur plage de réglage doit correspondre aux
• La possibilité de blocage du réglage.
débits et pertes de charge rencontrés sur les
installations d’ECS.
Figure 58 Sur les vannes d’équilibrage statiques, la Les organes d’équilibrage dynamiques maintiennent
section de passage fixe varie en fonction le débit pour lequel ils sont conçus, dans une plage de
du réglage du nombre de tours. pression différentielle donnée (voir figure ci-après). En
Exemple de vanne d’équilibrage statique permettant dehors de cette plage, le débit varie en fonction des
également de déterminer le débit à partir d’une mesure de pressions différentielles comme pour une vanne
pression différentielle aux bornes d’une restriction de
section fixe calibrée. d’équilibrage statique « traditionnelle ».
Le modèle est choisi en fonction du débit calculé selon
le NF DTU 60.11 P1-2. Cet organe ne requiert pas de
réglage sur site.
Pour contrôler les débits des retours de bouclage,
l’usage d’un débitmètre à ultrason est requis (voir
chapitre 5.6.2. Les dispositifs de contrôle de débit), ces
organes n’étant pas équipés de prises de pression afin
de limiter les risques de contamination lors de ces
mesures.
Figure 59 Le nombre de tours et l’ouverture Ces organes sont associés à deux vannes d’arrêt pour
correspondante de la vanne d’équil- leur entretien, un robinet de prélèvement d’eau et un
ibrage statique sont à déterminer lors du thermomètre.
dimensionnement du bouclage.
Exemple d’abaques permettant de déterminer le nombre
de tours à régler et l’ouverture de la vanne correspondante,
Figure 60 Sur les organes d’équilibrage dynami-
pour le débit et la perte de charge de cet organe calculés. ques, la section de passage varie en
fonction de la pression différentielle aux
Vanne DN15 bornes de l’organe.
Pertes de charge Exemple d’organe d’équilibrage dynamique qui permet de
en kPa maintenir le débit constant dans une plage de pression
100 différentielle donnée.
Dans cette plage, lorsque la pression différentielle aux
bornes de l’organe est plus faible à cause de soutirages, le
piston, soumis à une poussée du fluide plus faible,
comprime moins le ressort ce qui permet de laisser une
10 section de passage plus importante pour éviter la
diminution du débit.
Piston
et ressort
(D’après doc. Caleffi)
.
0 l/h
Pourquoi installer des appareils de dégazage ?
00,15
barbar / 15 kPa 2 bar / 200 kPa
2 bar
Pression différentielle Les dispositifs de dégazage ont pour rôle de contribuer :
(D’après doc. Caleffi) • A éliminer l’air dans l’installation d’ECS lors du
.
remplissage final avant la mise en service ou
introduit par la suite, lors de travaux.
Les vannes thermostatiques utilisées
• A évacuer les microbulles de gaz générées par
actuellement pour l’équilibrage du
l’élévation de la température de l’eau ou une
bouclage ne satisfont pas l’ensemble
diminution de la pression, lors du fonctionnement
des exigences des NF DTU. Elles ne permettent
de l’installation.
pas, comme l’exige le NF DTU 60.1 P1-1-1, de
régler les débits de manière à obtenir dans
Une partie de ces gaz est également éliminée par les
chaque boucle les débits calculés selon les
soutirages, l’installation d’ECS correspondant à un
exigences du NF DTU 60.11 P1-2.
circuit ouvert et non fermé comme le chauffage.
Il est important d’évacuer ces gaz afin : Figure 63 Le NF DTU 60.1 préconise différents
• De limiter les phénomènes de corrosion des emplacements pour les purgeurs d’air.
éléments métalliques (ballons d’ECS, circula- Ci-après, les recommandations du NF DTU 60.1 P1-1-1
pour choisir l’emplacement des purgeurs en points hauts
teurs, …) générés notamment par la présence afin d’obtenir la meilleure efficacité d’installation.
d’oxygène.
Emplacement des purgeurs
• De ne pas favoriser le développement des préconisés par le NF DTU 60.1
bactéries aérobies tels que les légionelles.
Dans les portions de canalisations
• D’éviter les bruits provoqués par ces gaz. droites horizontales où les vitesses
de circulation sont faibles
Figure 62 Des dispositifs de dégazage sont à
prévoir sur l’installation d’ECS pour
limiter notamment les phénomènes de Dans les coudes supérieurs des
colonnes descendantes
corrosion.
Exemple d’installation.
Quelles différences entre un purgeur automatique et Les séparateurs d’air appelés également dégazeurs
un séparateur d’air ? permettent à la fois de capter les gaz et de les évacuer.
Les purgeurs d’air automatiques à flotteur ont pour Différents principes sont utilisés comme par exemple, la
rôle d’évacuer les gaz accumulés en leur sein, vers coalescence, pour capter les microbulles de gaz et
l’atmosphère (voir figure ci-après). former de plus grosses bulles (voir figure ci-après).
Leur efficacité pour supprimer les microbulles présentes La faible vitesse d’écoulement dans l’appareil donne
lorsque l’installation est en fonctionnement est plus limi- aux bulles ainsi formées le temps de se séparer de l’eau
tée s’ils sont utilisés seuls (non intégrés à un séparateur et de s’accumuler en partie haute où elles sont
d’air ou sans bouteille de dégazage). Cette efficacité, évacuées par un purgeur automatique.
variable selon les modèles, est d’autant plus faible que Ces appareils sont efficaces pour éliminer les gaz à la
la vitesse de l’eau est élevée. Elle dépend également de fois lors du remplissage et lorsque l’installation est en
leur emplacement (voir figure 67 page ci-après). fonctionnement.
Figure 65 Le rôle des purgeurs d’air automatiques Les quantités de gaz qui peuvent être éliminées par un
est d’évacuer les gaz. séparateur d’air sont d’autant plus élevées que les
Les purgeurs d’air automatiques sont constitués d’un petit
vitesses et les pressions sont faibles. Elles sont
réservoir équipé d’une valve commandée par un flotteur. également variables selon les produits qui mettent en
Lorsque les gaz s’accumulent en partie haute, au-dessus œuvre différents procédés.
du flotteur, le niveau d’eau dans le flotteur baisse et le
flotteur descend, comme représenté sur le schéma. Cela
entraîne l’ouverture de la valve permettant l’évacuation des Figure 66 Les séparateurs d’air permettent de
gaz (à condition que la pression soit inférieure à la pression
maximale de fonctionnement). capter les microbulles présentes dans
Lorsque les gaz s’échappent, le niveau d’eau remonte et la l’eau.
valve se ferme, empêchant l’eau de sortir.
Exemple de séparateur d’air avec un ensemble de tamis
en acier inoxydable permettant de retenir les microbulles
de gaz qui s’agglomèrent pour former des bulles. Ces
bulles sont ensuite évacuées en partie haute par un
purgeur d’air automatique.
. ©COSTIC
Figure 67 L’efficacité des dispositifs de dégazage pour éliminer les microbulles, lors du fonctionnement de
l’installation, varie selon le type d’appareil et son emplacement.
Exemple d’évolution du taux de saturation des gaz dans l’eau obtenue avec un purgeur automatique à différents emplacements et avec un
séparateur d’air ; le dispositif le plus efficace.
Avec un purgeur placé en haut de la colonne montante, les microbulles sont presque toutes entraînées par le flux.
Avec un purgeur situé en haut de la colonne descendante, quelques microbulles seulement pénètrent dans le purgeur compte tenu de la
turbulence.
Avec un purgeur placé sur la conduite horizontale, peu de microbulles atteignent le purgeur. La séparation des gaz et de l’eau n’est significative
que si le diamètre du purgeur est proche de celui de la canalisation et les vitesses dans la canalisation inférieures à 0,5 m/s.
100
100 100 ① Purgeur en
① Purgeur en haut de la colonne
Saturation de gaz en %
80 haut de la colonne
montante
Saturation de gaz en %
80
Saturation de gaz en %
80 montante
60 ② Purgeur en
60 60 ② Purgeur en haut de la colonne
haut de la colonne
descendante
40 descendante
40 40 ③ Purgeur sur un
③ Purgeur surtube
un horizontal
20 tube horizontal
20 20
0 ④ Séparateur
0 0 0 5 10 15 ④ Séparateur
20 d'air
0 0 5 5 10 10 15 15 2020 d'air
Temps en heures (D’après doc. IMI)
.
Temps en Temps
heuresen heures
Pourquoi installer un séparateur d’air en sortie de Figure 68 La production d’ECS génère des
production et des purgeurs en points hauts ? dégagements de gaz importants.
Selon la loi de Henry, la solubilité des gaz dissous diminue
En sortie de production d’ECS, il est très important lorsque la température augmente et la pression chute,
d’installer un dispositif de dégazage car le réchauffage entrainant un dégagement de microbulles de gaz.
de l’eau génère beaucoup de microbulles de gaz. En Ainsi, comme le montre le diagramme ci-après, la quantité
maximale d’air dissous dans 1 m3 d’eau à 20°C et à 2 bar
effet, comme le montre la figure ci-après, la solubilité est de 35 litres. Si ce volume d’eau, à la même pression,
des gaz dissous diminue lorsque la température de l’eau est réchauffé à 60°C, la quantité maximale d’air dissous
n’est plus que de 22 litres. La quantité d’air qui peut être
augmente. C’est pourquoi, un séparateur d’air, qui a une libérée est donc de 13 litres (35 - 22 litres) par m3 d’eau.
meilleure efficacité pour éliminer les gaz ainsi formés,
doit être installé en sortie de production.
Quelles autres exigences vis-à-vis du dégazage ? Figure 69 Des purgeurs d’air automatiques doivent
La conception de l’installation doit permettre être installés en point haut des colonnes.
Les purgeurs, avec des vannes d’arrêt en amont, sont
d’entraîner les gaz vers les dispositifs de dégazage : installés de préférence dans les coudes supérieurs des
• Les canalisations horizontales doivent être posées colonnes descendantes. Le NF DTU 60.1 P1-1-1 impose
qu’ils soient soit facilement accessibles. Ils sont à
avec une pente. calorifuger.
• Les contre-pentes sont à éviter vis-à-vis du
dégazage mais également pour pouvoir vidanger
l’installation.
• Le parcours des canalisations doit être conçu pour
limiter le plus possible les points hauts.
• Le respect de la vitesse minimale de 0,2 m/s
imposée par le NF DTU 60.11 P1-2 dans les
retours de bouclage contribue également à . ©COSTIC
entraîner les microbulles vers les dispositifs de
dégazage.
Figure 70 Différents équipements de contrôle sont à prévoir vis-à-vis de la prévention des risques sanitaires.
Exemple d’équipements de contrôle à prévoir.
©COSTIC
.
En bref
La température d’ECS est un indicateur très températures au sein du biofilm sur les parois
important vis-à-vis du risque lié aux légionelles. internes des canalisations où se développent les
Des dispositifs permettant de contrôler les légionelles.
températures sont à prévoir sur le départ et le Pour les tuyauteries en plastique, les sondes et les
retour général d’ECS ainsi qu’aux retours de thermomètres doivent être placés en doigt de gant
chaque boucle. et non en applique, à moins d’insérer une section
Vis-à-vis de la prévention du risque lié aux métallique.
légionelles, il est souhaitable que les Dans les établissements de santé, il est recomman-
températures soient mesurées aux endroits les dé d’utiliser un système de GTB ou télégestion
plus défavorables (partie basse des tuyauteries) pour réaliser la surveillance en continu des
et soient le plus possible représentatives des températures sur le bouclage.
Quelles sont les obligations réglementaires ou para- Dans les établissements de santé, la circulaire
réglementaires concernant le contrôle des DGS/SD7A/SD5C/DHOS/E4 n°2002/243 du 22 avril
températures au niveau du bouclage ? 2002 relative à la prévention du risque lié aux légionelles
recommande de relever la température, de préférence
Dans les ERP comportant des postes à risque
en continu, et d’assurer une traçabilité de l’information
(douches, douchettes, bains à remous ou à jets
par moyens informatiques.
notamment), l’arrêté du 1er février 2010 impose de
réaliser, vis-à-vis de la prévention du risque lié aux
Le NF DTU 60.1. P1-1-1 impose, sur les installations
légionelles, un contrôle des températures :
collectives, quel que soit le type de bâtiment, la mise en
• En sortie de production. place d’un dispositif permettant de contrôler les
• Aux retours de chaque boucle. En effet, seule températures sur :
une mesure au niveau de chaque boucle permet • Le départ d’ECS.
de s’assurer qu’une circulation d’eau existe bien
dans toutes les boucles. • Le retour général d’ECS.
• Les retours des boucles les plus défavorisées
L’arrêté du 1er février 2010 impose que ces contrôles
hydrauliquement.
soient effectués :
• Au moins une fois par jour (ou en continu) dans Le NF DTU 60.1. P1-1-1 oblige par ailleurs, que lors des
les établissements de santé. essais de fonctionnement, soient effectués :
• Au moins une fois par mois dans les autres ERP. • Des mesures de température de l’ECS au départ
du réseau et au retour de chaque boucle.
Figure 71 L’arrêté du 1er février 2010 impose dans • Un contrôle des valeurs mesurées indiquées par
les ERP des contrôles de température en les appareils de mesure installés à demeure.
sortie de production et sur chaque retour
de boucles.
Exemple.
Quels dispositifs de contrôle des températures
prévoir sur le bouclage ?
Sur un plan réglementaire ou para-réglementaire, le
type d’équipement à prévoir pour le contrôle des
températures n’est pas spécifié précisément.
7 ARS Pays de Loire - CSTB, Document d'aide à la conduite et l'entretien des installations d'eau sanitaire à l'intérieur des bâtiments, mars 2014 (téléchargeable
librement)
• Une association de ces mesures à un seuil Figure 72 Pour la pose des sondes, privilégier les
d'alarme "température basse" durant un intervalle endroits les plus défavorables et les plus
de temps fixé. représentatifs des températures au sein
• Une conservation de ces enregistrements sur une du biofilm, vis-à-vis de la prévention du
année. risque lié aux légionelles.
Exemples de montages d’une sonde en applique sur une
canalisation métallique et d’une sonde en doigt de gant
Il est souhaitable également de prévoir des dans une canalisation plastique.
thermomètres à demeure, a minima au départ et en Sur la canalisation horizontale, la sonde est placée la plus
basse possible pour tenir compte de la stratification.
retour de bouclage ainsi qu’au niveau des retours
L’extrémité du doigt de gant également affleure le plus
défavorisés, pour permettre un contrôle aisé et rapide possible la paroi interne du tube pour être plus
des températures lors de visites de l’installation. représentative de la température au sein du biofilm.
Dans le cas d’une distribution en plastique, l’usage d’une
sonde d’applique est proscrit, à moins d’insérer une section
Dans les autres bâtiments, non dotés d’un système de métallique, car la mesure n’est pas représentative.
GTB ou de télégestion, des thermomètres à demeure
Sonde en applique Sonde en doigt de gant
sont à prévoir au départ du réseau et sur chaque retour, sur un tube métallique dans un tube plastique
de manière à permettre un contrôle des températures
Tube
en ces différents points. En effet, compte tenu du Calorifuge
métallique
Calorifuge
Tube plastique
calorifugeage du bouclage, le contrôle de ces
températures ne peut être effectué aisément avec un
thermomètre portatif.
Sonde
D’autre part, ces doigts de gant offre la possibilité de 5.6.2. Les dispositifs de contrôle de débit
réaliser aisément des mesures enregistrées de
température ponctuellement. Les mesures enregistrées
permettent de contrôler la température pour différentes En bref
conditions d’usage (périodes de faibles et de forts Le retour général de bouclage doit être pourvu
soutirages). d’un équipement permettant de contrôler le
Ainsi, dans le modèle de cahier des charges des débit, conformément au NF DTU 60.1. P1-1-1.
établissements de santé cité précédemment, il est Il peut s’agir :
préconisé, en dehors des hôpitaux, de recourir à des • D’une vanne d’équilibrage à mesure de
sondes de température nomades pour enregistrer les débit.
températures sur tous les retours de boucles avec une • Du circulateur de bouclage, si celui-ci
fréquence semestrielle sur une durée continue minimale affiche le débit.
de 24 heures.
• Ou bien encore d’un organe spécifique
avec un venturi fixe permettant de
déterminer le débit à partir d’une mesure
Qu’il s’agisse d’une sonde en doigt de gant ou
de pression différentielle.
thermoplongée, il est souhaitable que l’extrémité du
doigt de gant ou de la sonde affleure, le plus possible, Sur chaque retour de boucles, les débits doivent
la paroi de la canalisation de manière à être pouvoir également être mesurés. Ils peuvent être
représentative de la température au sein du biofilm. déterminés à l’aide des vannes d’équilibrage à
mesure de débit ou d’organes avec un venturi
fixe installés spécifiquement, voire par un
Il est important, par ailleurs, de veiller à ce que les débitmètre à ultrason portatif.
thermomètres soient positionnés de manière à A noter que des phénomènes de cavitation
permettre de lire facilement la valeur de température peuvent rendre impossible la détermination du
mesurée. débit pour certains modèles de vannes
d’équilibrage à mesure de débit.
Quels dispositifs installer pour le contrôle des Figure 73 Selon la position des prises de pression
débits de bouclage ? sur la vanne d’équilibrage, la dégra-
Sur le retour général de bouclage, le dispositif dation de l’obturateur aura un impact ou
permettant de contrôler le débit peut être : non sur les mesures de débit.
Sur le 1er modèle, la pression différentielle est mesurée de
• Une vanne d’équilibrage à mesure de débit. part et d’autre d’un venturi fixe (une restriction de section
fixe calibrée).
• Le circulateur de bouclage si celui-ci offre la Le coefficient de Kv de cette section, utilisé pour calculer
possibilité d’afficher la valeur de débit. Sur les le débit à partir de la mesure de pression différentielle, est
constant.
modèles de circulateur communicant, cette valeur
peut être également suivie à distance.
• Ou bien encore, un organe installé spécifiquement
avec un venturi fixe (voir ci-après).
Figure 74 Il existe également des organes (15 kPa à 55°C), des bulles de gaz se forment.
indépendants des vannes d’équilibrage L’implosion de ces bulles lorsque la pression statique
qui permettent de déterminer le débit à augmente à nouveau en sortie d’obturateur (compte
partir d’une mesure de pression tenu de la section plus importante) génère une
différentielle. dégradation de l’obturateur.
La pression différentielle est mesurée aux bornes d’un Si l’obturateur est dégradé, la valeur de Kv de la
venturi fixe (une réduction de section calibrée) ayant un Kv
constant. vanne pour une position de réglage donnée ne
correspond plus alors à la valeur initiale. Il n’est plus
possible de déterminer le débit à partir de la mesure
de la pression différentielle, le nouveau Kv étant
inconnu.
Ce risque de dégradation de l’obturateur par
cavitation est d’autant plus important que la section
de passage est très faible (vanne presque fermée
. ©COSTIC ou obstruée par des dépôts) et le débit important
(vanne de plus grand diamètre, notamment).
Pour pouvoir déterminer le débit à
partir d’une mesure de pression Figure 75 Des phénomènes de cavitation peuvent
différentielle, il est préférable d’opter rendre impossible la détermination du
pour une mesure aux bornes d’un venturi fixe débit pour certains modèles de vannes
(une restriction de section fixe calibrée) soit d’équilibrage.
intégré à la vanne d’équilibrage soit dans un Exemple d’évolution des pressions au niveau de
organe spécifique (voir figures ci-avant). l’obturateur de vanne d’équilibrage conduisant à une
dégradation de celui-ci, ne permettant plus de déterminer
Sur les vannes d’équilibrage où la mesure de le débit à partir d’une mesure de pression différentielle
entre l’amont et l’aval de l’obturateur (voir encadré ci-avant)
pression différentielle est réalisée aux bornes de
l’obturateur (voir figure 73 ci-avant), le risque de
cavitation, surtout présent lorsque la vanne est
presque fermée et le débit élevé, peut rendre
impossible la détermination du débit (voir
encadré ci-après).
Note
Les phénomènes de cavitation
Sur les modèles de vannes d’équilibrage avec des
prises de pression en amont et en aval de
l’obturateur, les risques de dégradation de l’obtura-
teur par cavitation peuvent rendre impossible la
détermination du débit.
Comme le montre la figure ci-après, au niveau de
l’obturateur, plus la section de passage de l’eau est
réduite, plus la vitesse de l’eau est élevée et donc
plus la pression dynamique est importante et plus la
pression statique est faible (selon l’équation de
Bernoulli). Si cette pression statique devient
inférieure à la pression de vaporisation de l’eau .
©COSTIC
A quel autre endroit prévoir une prise d’eau ? Quel type de tube prévoir ?
Une prise d’eau en sortie de production d’ECS peut Pour assurer cette fonction de manchette témoin, ce
être également prévue afin de permettre de réaliser une tube doit être de même nature et diamètre que la
mesure de température de l’eau pour un contrôle canalisation située immédiatement à l’amont et à l’aval.
éventuel de l’équipement de mesure de température Il doit être également facilement accessible et démon-
installé. table.
Figure 78 Prévoir une prise d’eau sur le départ et Figure 79 L’installation de tubes témoins est
sur le retour général. recommandée.
Exemple de montage du tube témoin sur le retour de
Exemple d’installation. Il est préférable de choisir un
bouclage.
robinet de prise d’eau sur le retour qui puisse être flambé
pour les prélèvements pour les analyses légionelles.
©COSTIC
.
A quel endroit prévoir des tubes témoins ? Quelles sont les obligations réglementaires ou para-
Il est recommandé, quel que soit le matériau de réglementaires concernant les vannes de vidange et
distribution, d’installer un tube témoin sur le départ et d’arrêt au niveau du bouclage ?
le retour du bouclage afin de pouvoir contrôler l’état Le code de la santé publique impose que les
interne des canalisations de distribution de bouclage. installations de distribution d’eau destinée à la
Placer ce tube témoin en série permet d’éviter la consommation humaine puissent être entièrement
présence d’un bipasse constituant un bras mort. nettoyées, rincées, vidangées et désinfectées.
Remarque : Le NF DTU 60.1 P1-1-1 n’impose la Le NF DTU 60.1 P1-1-1 exige également que les
présence de tubes témoins que dans le cas de équipements et accessoires placés sur les canalisations
canalisations en acier galvanisé. soient démontables sans dépose des canalisations et
que tous les organes de manœuvre des installations d’ECS et au niveau de chaque secteur (voir figure ci-
soient facilement accessibles pour leur manipulation et après). Cela peut permettre également de réaliser, dans
leur éventuel remplacement. Il spécifie, par ailleurs, de ces bâtiments, d’éventuelles désinfections thermiques
munir d’une étiquette d’identification les vannes des réseaux d’eau froide, localement, en cas de
principales de l’installation. contamination.
Que prévoir pour pouvoir assurer le nettoyage, la Figure 80 Les installations doivent pouvoir être
vidange, la désinfection et des chasses éventuelles entièrement nettoyées, rincées, vidan-
au niveau du réseau de bouclage ? gées et désinfectées quel que soit le type
de bâtiment.
Pour pouvoir assurer ces différentes opérations, il est Exemple de vannes d’isolement, de vidange et de points
nécessaire que : d’injections à prévoir pour pouvoir réaliser ces opérations
par secteur (par étage) dans un établissement de santé.
• Les canalisations horizontales soient posées avec
une pente suffisante pour être vidangeable
(au moins 2 mm/m).
• Des vannes de vidange soient installées pour
pouvoir vidanger entièrement la distribution
d’ECS.
Ainsi, des vannes de vidange ainsi que des
vannes d’isolement doivent être prévues sur le
collecteur général de départ et de retour ainsi
qu’au départ et au retour de chaque boucle afin de
pouvoir réaliser les opérations de mise en service
ou de réparations éventuelles par secteur.
Ces vannes permettent également d’effectuer,
dans le cadre de la maintenance préventive vis-à-
vis des risques sanitaires, des opérations
éventuelles de chasse sur les boucles et de
nettoyage des organes d’équilibrage par inversion
du sens de circulation, afin d’éliminer les dépôts
non adhérents. Cette procédure consiste à fermer
©COSTIC
la vanne d’isolement sur la canalisation aller de la
boucle et à ouvrir la vanne de vidange afin Figure 81 Les vannes d’arrêt à sphère percée per-
d’évacuer les dépôts. mettent de limiter les zones de rétention
d’eau.
Avoir une vanne de vidange ¼ de tour distincte
Exemple de vanne ¼ de tour avec une sphère percée. Le
du robinet d’arrêt permet d’obtenir des débits de percement de la sphère en partie basse permet, en position
chasse et de vidange plus élevés à condition de ouverte, d’éviter les zones de rétention d’eau entre la
sphère et le corps de la vanne, propices aux éventuels
ne pas être de trop petit diamètre (son diamètre développements bactériens.
doit être identique à celui du tube à vidanger).
Il est préconisé également pour pouvoir réaliser une
désinfection à la mise en service et après des travaux,
ou curative, de prévoir les points d’injections de
désinfectant. Ainsi dans les établissements de santé et
les EPHAD, il est préconisé d’installer des vannes ¼ de Sphère percée
6. LE RECHAUFFAGE DU BOUCLAGE
Ce chapitre traite du réchauffage du bouclage : En effet, ce réchauffage ne joue pas seulement sur le
bilan énergétique du système de production mais
• Par le système de production d’ECS (ci-après).
également sur :
• Ou bien par un réchauffeur de boucle (page 102).
• les débits de charge et décharge des ballons,
• les températures au sein des ballons,
6.1. Le réchauffage par la production d’ECS • les temps de fonctionnement des générateurs de
chaleur pour la production d’ECS,
En bref • les températures à l’entrée de ces générateurs de
chaleur …
Le réchauffage du bouclage par le système de
production d’ECS influe fortement sur le Comme le montre le guide sur le dimensionnement des
fonctionnement du système de production, ses systèmes de production d’ECS en habitat 8, cette
performances et son dimensionnement. puissance supplémentaire requise pour le bouclage
Pour limiter le dimensionnement de ces dépend :
systèmes et des générateurs de chaleur • du système de production.
associés, il importe de minimiser les pertes • du point de raccordement du retour de bouclage
thermiques du bouclage et son débit. sur ce système.
La connaissance de ces pertes du bouclage et • des pertes thermiques et du débit du bouclage.
dans certains cas de son débit est indispensable
pour pouvoir dimensionner les systèmes de La connaissance des pertes thermiques du bouclage et
production. dans certains cas de son débit est indispensable pour
pouvoir dimensionner le système de production et éviter
son sous ou surdimensionnement.
Le réchauffage du bouclage est très souvent assuré par
la production d’ECS. Cela permet d’éviter la mise en Les questions traitées dans ce chapitre, à travers des
œuvre d’un système spécifique à cet usage. exemples et les méthodes de dimensionnement en
habitat 8, sont les suivantes :
Toutefois cela impacte fortement sur le fonctionnement, • Quel est l’impact du réchauffage du bouclage pour
les performances ainsi que sur le dimensionnement des un système de production d’ECS par ballon à
systèmes de production d’ECS et des générateurs de échangeur ?(page 96)
chaleur associés.
• Quelle est l’influence du réchauffage du bouclage
La puissance supplémentaire du système requise pour pour un système de production par échangeur et
assurer le réchauffage du bouclage est souvent ballon de stockage d’ECS, avec un fonctionne-
nettement supérieure aux pertes thermiques de ment permanent des circulateurs de ce
bouclage. Pour satisfaire l’exigence de dimensionne- système ?(page 97)
ment d’une température en sortie de production d’au
• Qu’en est-il si les circulateurs de ce système ne
moins 55°C, pour une consigne de production à 60°C,
fonctionnement pas en permanence ? (page 99)
ajouter seulement les pertes du bouclage est
généralement insuffisant. • Quelle est l’influence pour un système de produc-
tion avec un stockage primaire ? (page 101)
8COSTIC - Guide technique : Le dimensionnement des systèmes de production d’eau chaude sanitaire en habitat individuel et collectif - ADEME, EDF,
CEGIBAT, COSTIC - Juin 2019 (téléchargeable librement sur https://www.ademe.fr, https://cegibat.grdf.fr ou https://www.costic.com)
Quel est l’impact du réchauffage du bouclage pour implique également une puissance supplémentaire plus
un système de production d’ECS par ballon à élevée qu’un raccordement entre le tiers supérieur et le
échangeur ? milieu du ballon, au niveau du serpentin. Cette
puissance est dépendante du débit de bouclage.
Le réchauffage du bouclage par un ballon à échangeur
requiert, pour une même capacité, une puissance
supplémentaire pour compenser le refroidissement de Figure 82 Un retour de bouclage au niveau du
l’eau chaude au sein du ballon généré par le retour de serpentin requiert une puissance supplé-
bouclage. Cela peut donc impliquer, pour une gamme mentaire pour la production d’ECS moins
de produit donné, la sélection d’un modèle de capacité importante qu’un retour au-dessus de
supérieure. Cette puissance supplémentaire dépend l’échangeur.
Puissance supplémentaire à prévoir pour le réchauffage du
des pertes thermiques et de la position du retour du bouclage indiquée dans le guide sur le dimensionnement des
bouclage (voir exemple figure ci-après). systèmes de production d’ECS en habitat.
Retour du bouclage entre le tiers supérieur et le milieu du ballon
En outre, le débit de bouclage provoque une décharge
au niveau du serpentin au-dessus de l’échangeur
plus rapide de l’eau chaude dans une partie du ballon à serpentin ou tubulaire
ce qui entraîne un fonctionnement des générateurs de
chaleur pour la production d’ECS plus fréquent et plus
long, comme l’illustre l’exemple ci-après. Cela induit
également des retours vers le générateur de chaleur Retour de Retour de
plus chauds, pour un échangeur ayant la même chute bouclage bouclage
de température nominale.
Un raccordement du retour de bouclage en bas de
ballon à échangeur génère de l’eau « tiède » en partie P supplémentaire P supplémentaire
= 3 x Pertes bouclage = 5 x Pertes bouclage
basse du ballon ; dans une zone avec des dépôts ©COSTIC
éventuels, sensible vis-à-vis des légionelles. Cela
Figure 83 Le réchauffage du bouclage par le ballon à échangeur conduit à un fonctionnement des générateurs
de chaleur plus long et plus fréquent pour la production d’ECS.
Exemple de valeurs moyennes de températures et de temps de fonctionnement sur une journée obtenues par simulation pour un immeuble de
27 logements et un profil de soutirages moyen, sans et avec un réchauffage du bouclage par un ballon à échangeur de 500 litres.
Pour un même volume de ballon, le réchauffage du bouclage par le système de production conduit à une puissance de l’échangeur requise plus
importante (3 x pertes du bouclage, en plus), des réchauffages du ballon plus nombreux (x 1,8) et plus longs (x1,9) ainsi qu’à une élévation plus
faible en moyenne de la température en sortie de production.
Quel est l’impact du réchauffage du bouclage pour Dans le cas d’un retour du bouclage en
un système de production par échangeur et ballon bas de stockage d’ECS, le débit du
de stockage d’ECS, avec un fonctionnement circulateur de charge au secondaire de
permanent des circulateurs de ce système ? l’échangeur doit impérativement être toujours
Le réchauffage du bouclage par ce système de nettement supérieur au débit du bouclage de
production requiert, pour un même volume, une manière à pouvoir recharger le stockage et éviter
puissance supplémentaire du système pour compenser ainsi une chute importante des températures en
la chute de température du stockage engendrée par le sortie de production (voir figure 85 ci-après).
retour de bouclage. Cette puissance dépend de
l’emplacement du retour de piquage. Figure 85 Le débit du circulateur de charge doit
impérativement être toujours supérieur au
Dans le cas d’un retour de piquage en bas du débit de bouclage.
stockage d’ECS, cette puissance supplémentaire est Situation à éviter impérativement qui conduit à une décharge
continue du ballon, même en l’absence de soutirages
liée au débit de bouclage (voir figure 84 ci-après). Le
système est dimensionné afin de compenser Situation à éviter impérativement
l’augmentation des débits de décharge et la diminution Débit de bouclage > Débit de charge
q bouclage *
des débits de recharge du stockage générées par le
débit de bouclage. Pour cela, le débit du circulateur de
charge au secondaire de l’échangeur est augmenté de q décharge =
manière à obtenir un débit de décharge et de recharge q bouclage – q charge
du stockage identique avec et sans bouclage (comme le
montre la figure 86 ci-après). q soutirage =0
L’échangeur est également dimensionné pour une q charge q bouclage
température d’entrée secondaire correspondant à la
* q = débit ©COSTIC
température de mélange entre l’eau froide et l’eau en
bas de stockage.
Figure 84 Dans le cas d’un raccordement du retour du Dans le cas d’un piquage du retour entre le tiers
bouclage en bas du stockage, la puissance supérieur et le milieu du stockage d’ECS, la
supplémentaire à prévoir est d’autant plus puissance supplémentaire à prévoir pour le réchauffage
faible que le débit de bouclage est limité. du bouclage dépend des pertes thermiques du bouclage
Puissance supplémentaire du système de production d’ECS à
et de la puissance de l’échangeur requise sans le
prévoir pour le réchauffage du bouclage dans ces 2 bouclage (voir figure 87 page 99).
configurations, indiquée dans le guide sur le dimensionnement
des systèmes de production d’ECS en habitat. Le système est dimensionné pour compenser la chute
Sortie ECS Sortie ECS de température générée par le retour de bouclage au
sein du ballon et maintenir ainsi une température
supérieure à 55°C en sortie de production, l’exigence de
dimensionnement fixée et la valeur limite réglementaire
Eau vis-à-vis de la prévention du risque lié aux légionelles.
froide
Comme le montre l’exemple figure ci-après, cette
©COSTIC configuration avec un retour du bouclage au tiers
Retour Eau Retour
Froide bouclage
supérieur du ballon conduit, par rapport à un
bouclage
raccordement de ce retour en bas de stockage :
Puissance supplémentaire = 0,7 x (Débit de bouclage)0.5*
• A des températures moyennes de stockage, de
* Puissance supplémentaire en kW requise pour la prise en charge du réchauffage
du bouclage par ce système de production avec un débit de bouclage en l/h. sortie de production et de bouclage plus faibles et
donc à plus de risque vis-à-vis du dévelop- • A l’inverse, l’échangeur requis est plus petit de
pement des légionelles. Cela implique égale- même que la puissance du générateur de chaleur
ment une probabilité plus importante d’avoir une pour la production d’ECS, pour un même volume
température de sortie de production inférieure à de stockage. Les pertes thermiques sont
55°C pour des soutirages importants. également plus faibles.
Figure 86 Un raccordement du retour de bouclage entre le tiers supérieur et le milieu du stockage conduit à des
températures du ballon et de sortie de production d’ECS plus faibles qu’un retour en bas du stockage.
Exemple de valeurs moyennes de températures sur une journée obtenues par simulation pour un immeuble de 27 logements et un profil de
soutirages moyen, pour différentes configurations avec un volume de stockage de 750 l. Les circulateurs du système de production fonctionnent en
permanence.
Assurer le réchauffage du bouclage par ce système requiert une puissance plus importante de l’échangeur ECS et du générateur de chaleur, pour
un même volume de stockage.
Le dimensionnement réalisé pour satisfaire a minima 55°C en sortie de production conduit à des températures moyennes de stockage, de départ
et retour ECS plus faibles dans le cas d’un raccordement du retour de bouclage au tiers supérieur du stockage que lorsque celui-ci arrive en bas
de ballon, donc un risque plus élevé vis-à-vis du développement des légionelles.
Dans le cas d’un retour de bouclage en bas de ballon, les températures moyennes obtenues avec et sans réchauffage du bouclage par la production
sont similaires.
q décharge
1 m3/h = q soutirage – q charge s
70°C 60°C 59°C
= q soutirage – 0,6
Chaudière
de 34 kW
57°C 53°C q soutirage
10°C
Pecs échangeur q charge s
en 10/60°C 0,6 m3/h
de 34 kW
ΔTnominale ©COSTIC
primaire de 30 K
Avec un retour du bouclage en bas de ballon Avec un retour du bouclage au tiers supérieur du ballon
Figure 87 Dans le cas d’un raccordement du retour de Figure 88 Autres configurations de raccordement lors
bouclage entre le tiers supérieur et le milieu d’un fonctionnement en décharge durant la
du stockage d’ECS, la puissance supplé- pointe maximale de soutirages.
mentaire à prévoir est d’autant plus faible Ces configurations nécessitent une puissance à fournir par les
générateurs de chaleur pour la production d’ECS un peu plus
que les pertes de bouclage sont limitées. élevée, non pas vis-à-vis du bilan énergétique mais pour
Puissance supplémentaire du système de production d’ECS à satisfaire l’exigence fixée pour le dimensionnement des
prévoir pour le réchauffage du bouclage dans cette systèmes de production d’ECS en habitat collectif d’une
configuration, indiquée dans le guide sur le dimensionnement température minimale de 55°C en sortie de production d’ECS.
des systèmes de production d’ECS en habitat.
Durant la décharge du ballon
Sortie ECS
Sortie ECS Sortie ECS
Retour de bouclage
entre le tiers supérieur
et le milieu du ballon
Eau froide
Retour
𝟐𝟕, 𝟑 x (𝑷𝒃𝒐𝒖𝒄𝒍𝒂𝒈𝒆 )
𝟐∗
bouclage Retour
𝑷𝒔𝒖𝒑𝒑𝒍é𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆= Eau froide Eau froide bouclage
𝑷𝑬𝑪𝑺 𝒔𝒂𝒏𝒔 𝒃𝒐𝒖𝒄𝒍𝒂𝒈𝒆
©COSTIC
Dans le cas d’un raccordement de l’eau froide à La puissance supplémentaire requise pour le
l’entrée de l’échangeur, tel que représenté sur le réchauffage du bouclage par ce système de production
schéma ci-après (figure 88), le même échangeur, avec est identique pour un fonctionnement avec arrêts ou non
les mêmes débits primaire et secondaire, que celui par la régulation des circulateurs au primaire et au
déterminé avec un retour de bouclage et un secondaire de l’échangeur.
raccordement de l’eau froide en bas de stockage ECS
conviendra. Comme précédemment, le retour du bouclage entre le
tiers supérieur et le milieu du stockage conduit à des
A contrario, la puissance que devront être capables de températures moyennes de sortie de production et de
fournir les chaudières pour la production d’ECS dans ce de bouclage plus faibles qu’un retour de bouclage en
cas sera un peu plus élevée. bas de ballon (voir exemple figure ci-après).
Pour cette configuration, durant les soutirages de Cela implique, plus encore pour cette configuration, plus
pointes dimensionnants, lors de la décharge du de risque d’avoir une température de sortie de
stockage, la température en entrée secondaire de production inférieure à 55°C pour des soutirages
l’échangeur est de 10°C. Elle est plus froide que dans importants, la valeur limite réglementaire vis-à-vis de la
le cas d’un raccordement en bas de stockage ce qui prévention du risque lié aux légionelles.
requiert donc une puissance des générateurs plus
A l’inverse, contrairement à précédemment, assurer le
élevée, pour le même débit de charge, vis-à-vis des
réchauffage du bouclage par la production d’ECS
contraintes de températures minimales en sortie.
conduit à une augmentation des températures
moyennes d’entrée du générateur de chaleur ainsi que
du stockage d’ECS.
Figure 89 Dans le cas d’arrêts des circulateurs au primaire et au secondaire de l’échangeur par la régulation, le
raccordement du retour de bouclage entre le tiers supérieur et le milieu du stockage conduit à des
températures de sortie de production d’ECS plus faibles et des temps de fonctionnement du générateur
plus long qu’un retour en bas du stockage.
Exemple de valeurs moyennes de températures et de temps de fonctionnement des générateurs de chaleur sur une journée obtenues par simulation
pour un immeuble de 27 logements et un profil de soutirages moyen, pour différentes configurations avec un volume de stockage de 1500 l.
L’enclenchement et l’arrêt des circulateurs au primaire et au secondaire de l’échangeur sont asservis aux températures du stockage d’ECS.
Assurer le réchauffage du bouclage par ce système requiert une puissance plus importante de l’échangeur ECS et du générateur de chaleur, pour
un même volume de stockage.
Le dimensionnement réalisé pour satisfaire a minima 55°C en sortie de production conduit à des températures moyennes de stockage, de départ
et retour ECS plus faibles dans le cas d’un raccordement du retour de bouclage au tiers du stockage que lorsque celui-ci arrive en bas de ballon,
donc un risque plus élevé vis-à-vis du développement des légionelles. Les temps et le nombre de réchauffage sont également plus importants
(x1,4).
Contrairement à précédemment, les températures de stockage et d’entrée du générateur de chaleur sont plus faibles lorsque le réchauffage du
bouclage n’est pas assuré par la production.
Avec un retour du bouclage en bas de ballon Avec un retour du bouclage au tiers supérieur du ballon
Figure 90 Assurer le réchauffage du bouclage par un système de production d’ECS avec un stockage primaire
requiert un générateur de chaleur d’une puissance plus élevée et des temps de fonctionnement de ce
générateur pour l’ECS plus longs.
Exemple de valeurs moyennes de températures et de temps de fonctionnement sur une journée obtenues par simulation pour un immeuble de 27
logements et un profil de soutirages moyen, pour différentes configurations.
Pour un même volume de stockage primaire, le réchauffage du bouclage par le système de production conduit à une puissance du générateur
requise plus importante, des réchauffages du ballon plus nombreux (x 1,8) et plus longs (x1,5).
Les températures moyennes de stockage et de retour vers le générateur sont similaires que le réchauffage du bouclage soit assuré ou non par la
production d’ECS.
* Puissance supplémentaire du générateur de chaleur pour la production d’ECS requise pour la prise en charge du réchauffage du bouclage par ce système indiquée dans le guide
sur le dimensionnement des systèmes de production d’ECS en habitatf. Pour l’échangeur ECS, la puissance supplémentaire requise est égale aux pertes de bouclage.
• Quelles sont les contraintes ? *Tous les accessoires ne sont pas représentés (vannes d’arrêt, soupapes des
ballons, dispositifs de contrôle…)
Arrêté du 13 juin 2008 relatif à la performance Arrêté du 28 décembre 2012 relatif aux
énergétique des bâtiments existants de surface caractéristiques thermiques et aux exigences de
supérieure à 1 000 mètres carrés, lorsqu'ils font l'objet performance énergétique des bâtiments nouveaux et
de travaux de rénovation importants. des parties nouvelles de bâtiments autres que ceux
concernés par l'article 2 du décret du 26 octobre 2010
Règlement (CE) n°641/2009 de la Commission du 22 relatif aux caractéristiques thermiques et à la
juillet 2009 portant application de la directive performance énergétique des constructions.
2005/32/CE du Parlement européen et du Conseil
concernant les exigences d'écoconception applicables Note d’information DGS/EA4 n° 2014-167 du 23 mai
aux circulateurs sans presse-étoupe indépendants et 2014 relative à la diffusion du guide du Haut Conseil de
aux circulateurs sans presse-étoupe intégrés dans des la santé publique (HCSP) pour l’investigation et l’aide
produits. à la gestion sur le risque lié aux légionelles
Arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance des Directive (UE) 2020/2184 du parlement européen et
légionelles dans les installations de production, de du conseil du 16 décembre 2020 relative à la qualité
stockage et de distribution d'eau chaude sanitaire. des eaux destinées à la consommation humaine.
NF DTU 60.1, Travaux de bâtiment - Plomberie NF EN 1717, Protection contre la pollution de l’eau
sanitaire pour bâtiments – décembre 2012 dans les réseaux intérieurs et exigences générales des
Partie 1-1-1 : Réseaux d'alimentation d'eau froide et dispositifs de protection contre la pollution par retour,
chaude sanitaire - Cahier des clauses techniques types Mars 2001.
Partie 1-2 : Critères généraux de choix des matériaux
Partie 1-1-3 : Appareils sanitaires et appareils de NF EN 10088-2, Aciers inoxydables - Partie 2 :
production d'eau chaude sanitaire - Cahier des clauses conditions techniques de livraison des tôles et bandes
techniques en acier de résistance à la corrosion pour usage
Partie 2 : Cahier des clauses administratives spéciales général, Décembre 2014
types
A1 : Amendement de décembre 2019 NF EN 10217-7, Tubes soudés en acier pour service
sous pression - Conditions techniques de livraison -
NF DTU 60.5, Travaux de bâtiment - Canalisations en Partie 7 : Tubes en aciers inoxydables, Février 2015
cuivre - Distribution d'eau froide et chaude sanitaire,
évacuation d'eaux usées, d'eaux pluviales, NF EN 10312, Tubes soudés en acier inoxydable pour
installations de génie climatique – janvier 2008 le transport d'eau et d'autres liquides aqueux -
Partie 1-1 : cahier des clauses techniques Conditions techniques de livraison, Mars 2003
Partie 1-2 : critères généraux de choix des matériaux
NF EN ISO 12241, Isolation thermique des
NF DTU 60.11, Travaux de bâtiment - Règles de calcul équipements de bâtiment et des installations
des installations de plomberie sanitaire et d'eaux industrielles - Méthodes de calcul, Août 2010.
pluviales - août 2013
Partie 1-1 : réseaux d'alimentation d'eau froide et NF EN 12828+A1, Systèmes de chauffage dans les
chaude sanitaire bâtiments - Conception des systèmes de chauffage à
Partie 1-2 : conception et dimensionnement des eau, mai 2014.
réseaux bouclés
NF EN 14303, Produits isolants thermiques pour
DTU 65.9, NF P52-304 , Travaux de bâtiment - l'équipement du bâtiment et les installations
Installations de transport de chaleur ou de froid et d'eau industrielles - Produits manufacturés à base de laines
chaude sanitaire entre productions de chaleur ou de minérales (MW) - Spécification, Janvier 2016
froid et bâtiments – Octobre 2000
Partie 1 : cahier des clauses techniques NF EN 14304, Produits isolants thermiques pour
Partie 2 : cahier des clauses spéciales l'équipement du bâtiment et les installations
industrielles - Produits manufacturés en mousse
élastomère flexible (FEF) - Spécification, Janvier 2016
COSTIC, Recommandation AICVF 02-2004 : Eau COSTIC, Vers une meilleure connaissance des
Chaude Sanitaire, AICVF, 2004 besoins d’eau chaude sanitaire en tertiaire,
ADEME, CEGIBAT, COSTIC, septembre 2020
COSTIC, Guide : Installations d’eau chaude (téléchargeable librement)
sanitaire - confort, prévention des risques et
maîtrise des consommations, Règles de l’Art F.Batard, R. Bourgin (COSTIC), Pertes de chaleur
Grenelle Environnement, novembre 2014 par les vannes : des résultats de mesures,
(téléchargeable librement). Promoclim n°4, 1993.
ANNEXES
Annexe 1 : Coefficients de pertes thermiques des canalisations calorifugées
Formules de calcul du coefficient de pertes • Formules de calcul du coefficient de
thermiques des tubes convection hc pour des canalisations à
l’intérieur du bâtiment en présence d’un
Le coefficient de pertes thermiques k en W/m.K écoulement de l’air laminaire
d’une canalisation calorifugée peut être calculé à partir (pour 𝐷𝑒𝑖𝑠𝑜𝑙 . (𝜃𝑠 − 𝜃𝑎 ) ≤ 10 𝑚3 . 𝐾) :
de l’équation suivante : − Pour des canalisations horizontales :
2 .𝜋
𝑘= ℎ𝑐 = 1,25 . (𝐷𝑒𝑖𝑠𝑜𝑙 )−0.25 . (𝜃𝑠 − 𝜃𝑎 )0,25
1 𝐷𝑒 1 𝐷𝑒 2
𝑙𝑛 ( 𝐷𝑖 𝑡𝑢𝑏𝑒 ) + 𝑙𝑛 ( 𝐷𝑖 𝑖𝑠𝑜𝑙 ) + ℎ . 𝐷𝑒
𝜆𝑡𝑢𝑏𝑒 𝑡𝑢𝑏𝑒 𝜆 𝑖𝑠𝑜𝑙 𝑖𝑠𝑜𝑙 𝑒 𝑖𝑠𝑜𝑙
− Pour des canalisations verticales :
Figure 93 Les paramètres pour le calcul des pertes ℎ𝑐 = 1,32. (𝐷𝑒𝑖𝑠𝑜𝑙 )−0.25 . (𝜃𝑠 − 𝜃𝑎 )0,25
thermiques
θa en °C et Ta en K
Température ambiante
θs en °C et Ts en K • Formule de calcul du coefficient d’échange par
Température de surface
rayonnement hr :
θe en °C
Température d’eau 𝑇𝑠4 − 𝑇𝑎4
ℎ𝑟 = 5,67 . 10−8 . 𝜀
tube en W/m.K 𝑇𝑠 − 𝑇𝑎
Conductivité du tube
(cuivre 380, acier 52 2,83 . 10−8 . 𝜀 . (𝑇𝑠 + 𝑇𝑎 )3
PVC-C 0,16)
tsol
en W/m.K
Conductivité de l’isolant • Formule de calcul approchée du coefficient
Di tube en m
De tube en m
émissivité de la surface d’échange superficiel externe he pour des
externe canalisations verticales à l’intérieur du
Di isol en m he en W/m².K
Coefficient d’échange bâtiment :
De isol en m
superficiel externe
©COSTIC ℎ𝑒 = 𝐶𝑣 + 0,09 . (𝜃𝑠 − 𝜃𝑎 )
𝒉𝒆 = 𝒉𝒄 + 𝒉𝒓 𝑘 . (𝜃𝑒 − 𝜃𝑎 )
𝜃𝑠 = 𝜃𝑎 +
ℎ𝑒 . 𝜋 . 𝐷𝑒𝑖𝑠𝑜𝑙
Note Abaques
Valeur par défaut du coefficient he Ci-après sont indiquées les valeurs de coefficients de
La valeur par défaut de he indiquée dans le NF DTU pertes thermiques des canalisations (k en W/m.K)
60.11 P1-2 pour le calcul des pertes thermiques de obtenues pour :
bouclage est de de 10 W/m².K. • des tubes en :
D’un document à l’autre, selon les hypothèses − PVC-C,
faites pour la détermination de ce coefficient he − cuivre,
(valeur par défaut de he, formules de calcul, valeurs
− multicouches,
d’émissivité et de conductivité considérées, …), les
valeurs d’épaisseurs indiquées, pour un isolant − acier galvanisé.
donné, pour satisfaire une classe d’isolation peuvent • et une isolation en :
différer, surtout pour les classes les plus élevées. − laine minérale revêtue de PVC ou
Ainsi, une valeur d’épaisseur peut être indiquée d’aluminium, présentant une conductivité de
comme satisfaisant une classe donnée dans un 0,035 W/m.K ou de 0,039 W/m.K (pour une
document ou bien juste la classe inférieure dans un température moyenne au sein de l’isolant de
autre document. 40°C)
Les méthodes de calcul des échanges de chaleur − mousse élastomère flexible, ayant une
par convection reposent toutes sur des éléments conductivité de 0,38 W/m.K jusqu’à une
empiriques. De nombreuses équations différen- épaisseur de 25 mm et de 0,040 W/m.K au-
tes, fondées sur des données de laboratoire ont été delà (pour une température moyenne de 40°C
développées. Différentes équations sont en usage également).
dans différents pays et aucun moyen exact n’est
Pour chaque épaisseur de calorifuge, en fonction du
disponible pour opérer une sélection entre ces
diamètre de tube, il est indiqué la classe d’isolation
équations.
correspondante par un code couleur.
Les équations indiquées ci-avant sont celles de la
norme NF EN ISO 12241 qui porte sur les méthodes
de calcul relatives au transfert de chaleur des Ces valeurs ont été calculées à partir des équations de
équipements de bâtiment et des installations la norme NF EN ISO 12241 indiquées ci-avant pour
industrielles. L’usage de cette norme est imposé par des tubes verticaux (qui présentent des pertes
le cahier des clauses administratives spéciales légèrement supérieures aux tubes horizontaux).
types sur les travaux d'isolation ; le NF DTU 45.2 P2.
Les valeurs de coefficient d’échange superficiel Les valeurs de coefficients de pertes thermiques
obtenues pour des tubes calorifugés à partir de ces limites correspondant aux classes d’isolation 1 à 6,
formules de calcul varient de 3 à 11 W/m2.K, selon telles que définies dans la norme NF EN 12828, ainsi
l’émissivité de la surface externe et le niveau que les équations qui permettent de déterminer ces
d’isolation (voir figure 32 page 38). valeurs sont également indiquées ci-après.
Une valeur plus faible du coefficient de he conduit
à une perte thermique moins élevée.
Tubes en PVC-C
Tubes en cuivre
Tubes multicouches
Annexe 2 : Comparaison des dépenses énergétiques et des coûts d’investissement entre une
isolation de classe 2 et 4
Ci-après sont présentés les gains énergétiques et le surcoût engendré par une isolation de classe 4 par rapport à une
classe 2, pour l’exemple de l’immeuble de 12 logements traité dans ce guide. Les temps de retour varient de manière
importante selon les isolants choisis et les prix des énergies. Ainsi, l’augmentation du coût de la mousse élastomère
flexible est très importante lorsque les épaisseurs croissent. Avec des laines minérales, cette augmentation est plus
faible.
Figure 94 Le temps de retour pour amortir le surcout d’une isolation en mousse élastomère flexible d’une classe
4 au lieu d’une classe 2 varie de 5 à 11 ans pour l’exemple traité, selon le coût de l’énergie
Résultats obtenus pour l’exemple de l’immeuble de 12 logements représenté ci-après.
©COSTIC
Pertes thermiques annuelles du bouclage 9 845 kWh 7 745 kWh 2 100 kWh
en kWh et % des besoins d’ECS* 70% 55% -21%
* Prix de fourniture et pose de l’isolant des canalisations déterminés à partir de Batiprix 2018 et des prix publics de mousse élastomère (catalogue Ouest Isol).
Besoins d’ECS moyens journaliers de 125 l à 40°C par logement standard, Rendement du système de production d’ECS et des chaudières considéré de 0,7
Prix du gaz en 2018 en tarif B2i en zone 2 de 5,7 c€TTC et prix de l’électricité en 2018 d’après l'enquête d'Eurostat (tranche DD) de 16 c€TTC
Isolation des singularités non prise en compte dans ce comparatif car identique quelle que soit la classe d’isolation.
Mitigeur thermostatique
Prise d’eau
ou vanne à trois voies motorisée