FMN Cours
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1 – La production se mondialise
Le poids des FTN dans l’économie mondiale est, de nos jours, très important. Elles réalisent
10% du PIB mondial contre 7% dans les années 1960. Elles sont à l’origine de plus d'un tiers du
commerce international dont 1/3 est un commerce entre les filiales des groupes (commerce
intra-firme). Le stock de capital possédé par les FTN représente 27% du PIB mondial en 2008.
Les FMN ont donc des stratégies et des objectifs diversifiés en fonction pays et des avantages
qu’elles souhaitent en retirer. Ces objectifs peuvent cependant parfois se cumuler.
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Les motivations de localisation des FMN
Stratégie des Stratégie de Stratégie Stratégie de Stratégie
firmes : rationalisation d’approvisionnement pénétration des financière
marchés
Objectifs Baisse des coûts Contrôler l’accès aux Produire dans le Contrôler les
recherchés : matières premières pays pour se firmes en créant
rapprocher du un lien
marché contractuel de
dépendance
Types Filiale atelier Filiale primaire Filiale relais Franchise
d’organisation: Sous-traitance
Localisation : PED + Pays PED + Pays émergents PDEM + Pays PDEM + Pays
émergents émergents émergents
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l’intérieur de la firme entre les différentes unités de production). Ce commerce intra-firme
représenterait un tiers du commerce mondial.
A partir de cette base de production mondialisée, les FMN organisent leur stratégie de
différenciation des produits. Même si un certain nombre de FMN propose un produit identique
à l'ensemble des consommateurs de la planète (IPhone, Coca Cola...), elles doivent aussi tenir
compte de la diversité des goûts des consommateurs (glocalisation) et de leur inégal pouvoir
d'achat.
La mondialisation est un processus induit par la stratégie de conquêtes de nouveaux marchés
des grandes entreprises. Les firmes déterminent leur stratégie à partir du marché mondial et
non des marchés nationaux. Autrement dit, elles produisent et distribuent des produits globaux
conçus pour le marché mondial, suivant une stratégie de compétitivité-prix et/ou de
compétitivité hors-prix.
Le prix est souvent considéré comme le facteur central (mais pas le seul) dans la compétitivité
des entreprises, surtout face à ses concurrents étrangers en provenance des pays émergents.
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- Diminuer ses coûts de production afin d’avoir une forte compétitivité-prix en bénéficiant des
faibles coûts salariaux, tout en limitant ses coûts de transport (hausse du prix du pétrole).
Une firme détient une compétitivité structurelle ou hors-prix lorsque, à prix équivalent, ses
produits sont mieux adaptés à la demande mondiale. Afin de s’adapter en permanence à
l’évolution de la demande, à l’émergence de nouvelles concurrences et de nouvelles exigences
du consommateur, chaque entreprise doit faire preuve de toujours plus de réactivité pour
préserver ses positions sur ses marchés, les développer et en conquérir de nouveaux (comme le
montre l’exemple de l’Allemagne).
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4. L’internationalisation de la production a des effets positifs et négatifs sur les pays
d’accueil et d’origine.
Les FMN ont des effets contrastés (positifs et négatifs) aussi bien sur les pays d’accueil que
d’origine des firmes. En faisant fabriquer ses produits moins chers à l’étranger, la FTN va
augmenter le pouvoir d’achat des populations du pays de la maison-mère et le pouvoir
d’achat du pays d’implantation (de manière plus limitée). Cela se traduira par une
augmentation de la demande qui favorisera le développement du commerce mondial et la
croissance.
Pour les pays d’accueil des FMN, l’implantation procure des avantages en termes de créations
d’emplois mais ces emplois sont souvent des emplois peu qualifiés, flexibles, mal payés et aux
conditions de travail dégradées par rapport aux normes de travail occidentales.
Enfin, le phénomène des délocalisations ne doit pas être exagéré pour plusieurs raisons :
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- Les activités stratégiques sont peu délocalisées (recherche, design, direction de l’entreprise,
marketing…) afin d’éviter le copiage et les contrefaçons.
- Un grand nombre d’emplois industriels (bâtiment, agro-alimentaire…) et de services ne sont
pas transférables à l’étranger (services de santé, service d’éducation, services immobiliers…).
- Il existe aussi des mouvements de relocalisation car la délocalisation n’apporte pas toujours
les effets bénéfiques attendus (coûts de transport élevés avec les prix du pétrole, sous-traitants
peu fiables en qualité)
La mondialisation a des conséquences contrastées, mais il semble que les effets positifs
restent supérieurs aux effets négatifs. La spécialisation et le libre-échange sont les fondements
de ce mouvement d’ouverture, qui provient pour l’essentiel de l’action des FMN et de leurs
différentes stratégies, qui ont aussi des effets contrastés sur le fonctionnement de l’économie.
Cette situation est accentuée par la perte partielle d’autonomie des Etats et une financiarisation
des échanges internationaux.
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La mondialisation paraît irréversible mais, pour limiter l'instabilité qu'elle induit, il semble
nécessaire de mettre en place des instances de régulation ou de coordination supranationales.
Ce qui a défaut d’être réalisable au niveau mondial (ou du moins difficilement), peut l’être au
niveau continental comme semble le montrer partiellement l’exemple de l’intégration
européenne.