CALCUL NUMERIQUE ET ALGEBRIQUE 2de

I Identités remarquables
Développer une expression algébrique, c’est la réécrire sous la forme d’une somme (ou d’une différence) de
plusieurs termes. On utilise pour cela la distributivité de la multiplication par rapport à l’addition ou les identités
remarquables.

Factoriser une expression algébrique, c’est la réécrire sous la forme d’un produit de plusieurs facteurs. C’est le
contraire du développement.

Propriétés Les identités remarquables

Pour tous nombres 𝑎 et 𝑏, on a :

• (𝒂 + 𝒃)𝟐 = 𝒂𝟐 + 𝟐𝒂𝒃 + 𝒃𝟐
• (𝒂 − 𝒃)𝟐 = 𝒂𝟐 − 𝟐𝒂𝒃 + 𝒃𝟐
• (𝒂 − 𝒃)(𝒂 + 𝒃) = 𝒂𝟐 − 𝒃𝟐

Démonstration exemplaire de la 1re égalité de façon géométrique

Remarques
1) Ne pas confondre (3𝑥)2 = (3𝑥) × (3𝑥) = 9𝑥 2 et 3𝑥 2 = 3𝑥 × 𝑥 = 3 × (𝑥)2 .
2) Pour factoriser, si aucun facteur n’est détecté, penser aux identités remarquables (voir exemple 4)) ou tenter des
factorisations intermédiaires (on factorise localement avant de le faire globalement).
3) Attention, lors d’une factorisation, un terme isolé peut toujours s’écrire comme un produit : 𝑎 = 1 × 𝑎 et −𝑎 =
−1 × 𝑎.
Exemples
1) Développer 𝐴 = (𝑥 − 2)2 + 4.

𝐴 = 𝑥 2 − 4𝑥.

2) Développer 𝐵 = (𝑥 − 3)(𝑥 + 3) + (2𝑥 − 1)2 .

𝐵 = 5𝑥 2 − 4𝑥 − 8.

1
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3) Factoriser 𝐶 = 𝑥(2𝑥 + 1) + (2𝑥 + 1)(𝑥 + 3).

𝐶 = (2𝑥 + 1)(2𝑥 + 3).

4) Factoriser 𝐷 = 𝑥 2 + 2𝑥 + 1.

𝐷 = (𝑥 + 1)2 .

5) Factoriser 𝐸 = (𝑥 2 − 1) − 2(3𝑥 − 3).

𝐸 = (𝑥 − 1)(𝑥 − 5).

II Calcul numérique
2.1 Calculer avec des fractions

Propriétés Pour tout nombre 𝑎, 𝑏, 𝑐 et 𝑑 (𝑐 ≠ 0 et 𝑑 ≠ 0 ), on a :

𝑎 𝑏 𝑎 𝑏 𝑎𝑑 𝑏𝑐 𝑎𝑑+𝑏𝑐
(i) Produit en croix 𝑐 = 𝑑 équivaut à dire 𝑎. 𝑑 = 𝑏. 𝑐. (v) Mise au même dénominateur 𝑐
+𝑑 = 𝑐𝑑
+ 𝑐𝑑 = 𝑐𝑑

𝑎×𝑑 𝑎 𝑎 𝑏 𝑎𝑏
(ii) Simplification 𝑐×𝑑
= 𝑐. (vi) Multiplication .
𝑐 𝑑
= 𝑐𝑑

𝑎 𝑎 𝑎 1 𝑑
(iii) Signe − = − = (vii) Inverse 𝑐 =
𝑐 𝑐 −𝑐 𝑐
𝑑

𝑎
𝑎 𝑏 𝑎+𝑏 𝑐 𝑎 𝑏 𝑎 𝑑
(iv) Addition + = (viii) Division 𝑏 = ÷ = . pour 𝑏 ≠ 0
𝑐 𝑐 𝑐 𝑐 𝑑 𝑐 𝑏
𝑑

Exemples
Calculer et simplifier au maximum :
1 1 3 3
1 2 25 2 −2 15 − × −
𝐹 =3+9− 6
×5 + 5
× 18 𝐺=2 2 5 5
3
− +4
7

13 14
𝐹=− 9
𝐺 = − 125

2
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2.2 Calculer avec des puissances

Définition Puissance
Soit 𝑎 un nombre différent de 0 et 𝑛 un entier supérieur à 2.
1
On pose : 𝑎0 = 1, 𝑎1 = 𝑎 et 𝑎−1 = 𝑎.
1
On pose également : 𝑎𝑛 = ⏟
𝑎 × … × 𝑎 et 𝑎−𝑛 = 𝑎𝑛 .
𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠
Dans l’écriture 𝑎𝑛 , 𝑛 est appelé l’exposant.

On a les propriétés de calculs suivantes :

Propriétés Soit 𝑎 et 𝑏 des nombres différents de 0. Soit 𝑛 et 𝑚 des entiers.

𝑎𝑛
(i) 𝑎𝑛 𝑎𝑚 = 𝑎𝑛+𝑚 , (iv) 𝑏𝑚 = 𝑎𝑛−𝑚 ,
𝑎 𝑛 𝑎𝑛
(ii) (𝑎𝑏)𝑛 = 𝑎𝑛 𝑏 𝑛 , (v) ( ) = .
𝑏 𝑏𝑛
(iii) (𝑎𝑛 )𝑚 = 𝑎𝑛𝑚 ,

Exemples
Calculer et simplifier au maximum :
1
𝐻 = 22 × 4−3

𝐻 = 2−8.

52 ×102
𝐼 )=𝑎𝑛53××2𝑏4𝑛 = (𝑎𝑏)𝑛 . 𝐽 = (𝑎𝑏 2 )−1 × (𝑎2 𝑏)2
𝑎𝑛 𝑎 𝑛
(v) =( ) . 𝐽 = 𝑎3 .
𝑏𝑛 𝑏
5
𝐼= 4
.

2.3 Calculer avec des racines carrées

Définition Racine carrée

Soit 𝑎 un nombre positif ou nul. La racine carrée de 𝑎, notée √𝑎 est l’unique nombre (toujours positif) dont le
carré est a
𝟐
(√𝒂) = 𝒂 ou encore √𝑎 × √𝑎 = 𝑎 avec √𝑎 > 0.

Remarques
1) Pour un nombre négatif 𝑎, la racine carrée de 𝑎 n’existe pas. Par exemple, la racine carrée de –4 est le nombre
dont le carré est –4, ce qui est impossible car un nombre au carré est toujours positif par la règle des signes.
2
2) Pour tout nombre 𝑎 positif, on a (−√𝑎) = 𝑎.
3) En général, on a √𝑎 + 𝑏 ≠ √𝑎 + √𝑏(prendre 𝑎 = 9 et 𝑏 = 16). De même, en général, on a √𝑎 − 𝑏 ≠ √𝑎 − √𝑏
(prendre 𝑎 = 25 et 𝑏 = 16).
Exemples
√0 = 0 √1 = 1 √2 ≈ 1,4142 √3 ≈ 1,732 √4 = 2

3
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Racines carrées à connaître

√4 = 2 √36 = 6 √100 = 10

√9 = 3 √49 = 7 √121 = 11

√16 = 4 √64 = 8 √144 = 12

√25 = 5 √81 = 9 √169 = 13

Remarque
Les nombres sous les radicaux sont appelés des carrés parfaits (c’est le résultat du carré d’un entier).

Propriétés Pour tous nombres positifs 𝑎 et 𝑏 on a :

𝒂 √𝒂
(i) √𝒂 × 𝒃 = √𝒂 × √𝒃, (ii) Si 𝑎 ≥ 0, √𝒂𝟐 = 𝒂, (iiI) √𝒃 = avec 𝑏 ≠ 0.
√𝒃

Démonstration de (i)
Soit 𝑎 et 𝑏 deux nombres positifs.
2 2 2
* (√𝑎 × √𝑏) = (√𝑎) × (√𝑏) = 𝑎 × 𝑏
2
* (√𝑎 × 𝑏) = 𝑎 × 𝑏
2 2
Donc (√𝑎 × √𝑏) = (√𝑎 × 𝑏) et donc √𝑎 × √𝑏 = √𝑎 × 𝑏

Exemples
1) √20 = √4 × 5 = 2√5. Au préalable dans ce type de simplification, c’est de faire apparaître un carré parfait.
De même, en mettant sous la forme 𝑎√𝑏, où a et b sont des entiers mais avec b le plus petit possible (c’est-à-dire ne
contenant pas de carrés parfaits), on a √72 = √9 × 8 = 3√8 = 3√4 × 2 = 3√4 × √2 = 6√2.
2) Simplifier 𝐾 = √12 + 7√3 − √27. Attention : pour additionner des racines carrées, celles-ci doivent avoir le
même nombre sous le radical. 𝐿 = √4 × 3 + 7√3 − √9 × 3 = 2√3 + 7√3 − 3√3 = 6√3.
4 1
3) Simplifier 𝑀 = √1 + 5 × √3 + 5 :
12
𝑀= .
5

2
4) Calculer et simplifier N= (√3 − 4) . On applique les règles classiques de développement d’une expression comme
on pourrait le faire sur des expressions algébriques. Les radicaux sont alors « traités » comme l’inconnue.

𝑁 = 19 − 8√3.

Exercice 1
On pose 𝑥 = √2(1 + √6) et 𝑦 = 2 − √6.
1. Calculer 𝑥 2 puis 𝑦 2 en donnant les résultats sous la forme 𝑎 + 𝑏√6 où 𝑎 et 𝑏 sont des entiers.
2. Calculer 𝑥 2 + 𝑦 2 .
4
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Deux méthodes pour enlever une racine carrée au dénominateur
𝑎
➢ Si l’expression à simplifier est du type , il suffit de multiplier la fraction au numérateur et dénominateur par
√𝑏
1 1 √7 √7 √7
cette même racine carrée √𝑏. Par exemple, = × = 2 = .
√7 √7
(√7) √7 7
𝑎
➢ Si l’expression à simplifier est du type 𝑏+𝑐 𝑑, il suffit de multiplier la fraction au numérateur et dénominateur par
√
1 1 3+2√5 3+2√5 3+2√5 3+2√5 3+2√5 3+2√5
𝑏 − 𝑐√𝑑. Par exemple, 3−2 5 = 3−2 5 × 3+2 5 = = 2 2 =
9−4×5
= −11 = − 11 .
√ √ √ (3−2√5)(3+2√5) 3 −(2√5)
L’ expression 𝑏 − 𝑐√𝑑 est appelée la forme conjuguée de 𝑏 + 𝑐√𝑑, de plus il est à noter que 𝑏 + 𝑐√𝑑 est la
forme conjuguée de 𝑏 − 𝑐√𝑑.

Exercice 2
Pour chacune des expressions ci-dessous, enlever la ou les racines carrée(s) au dénominateur.
2 5 √3 √3−√2 1−√3
𝐴=3 𝐵 = 1− 𝐶= 𝐷= 𝐸 = 2+2
√5 √2 √ √3
2+ √3+√2 √3

Propriété Pour tous nombres strictement positifs 𝑎 et 𝑏,

√𝑎 + 𝑏 < √𝑎 + √𝑏

Démonstration exemplaire
2 2
Soit 𝑎 et 𝑏 deux nombres strictement positifs, on a (√𝑎 + √𝑏) = 𝑎 + 2√𝑎√𝑏 + 𝑏. De plus, on a (√𝑎 + 𝑏) = 𝑎 +
2 2
𝑏. Donc (√𝑎 + √𝑏) > (√𝑎 + 𝑏) car 2√𝑎𝑏 > 0. Soit √𝑎 + √𝑏 > √𝑎 + 𝑏

Exemple
√13 = √4 + 9 < √4 + √9 soit √13 < 5.

III Equations

Définition
Résoudre une équation d’inconnue 𝑥 signifie déterminer toutes les valeurs de 𝑥 pour lesquelles l’égalité est
vraie : c’est l’ensemble des solutions ou l’ensemble solution de l’équation

Propriétés Rappels
(i) Lorsque l’on ajoute (ou retranche) un même nombre aux deux membres d’une équation, on obtient une
équation équivalente.
(i) Lorsque l’on multiplie (ou divise) par un même nombre non nul aux deux membres d’une équation, on obtient
une équation équivalente.
Remarque
L’idée est donc de se ramener (après diverses opérations) à une équation du type 𝑎𝑥 = 𝑏.
Exemples
1) Résoudre l’équation (𝐸1 ) ∶ 4𝑥 + 1 = 2𝑥 − 9
𝑆 = {−5}.

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 1 2
2) Résoudre l’équation (𝐸2 ) ∶ 3 𝑥 − 𝑥 + 3𝑥 = 3 𝑥 + 9
27
𝑆 = { 5 }.

Lorsque l’on est en présence d’un produit de facteurs égal à 0, on utilise la propriété importante suivante :

Propriétés (i) Dire qu’un produit de facteurs est nul, équivaut à dire que l’un au moins des facteurs est nul.
𝑨(𝒙) = 𝟎
(ii) Cas particulier 𝑨(𝒙). 𝑩(𝒙) = 𝟎 ⟺ { 𝒐𝒖 .
𝑩(𝒙) = 𝟎 .

Remarque
Les produits de facteurs ne sont pas toujours « visibles ». La méthode générale pour résoudre une équation est dans
un 1er temps de la rendre équivalente à une équation du type 𝐸(𝑥) = 0, puis de factoriser l’expression 𝐸(𝑥) et enfin
d’utiliser une des propriétés précédentes. On appelle ce type d’équations, « équations-produit ».

Exemples
1) Résoudre l’équation (𝑃1 ) ∶ (3 − 𝑥)(2 + 𝑥) − (1 − 𝑥)(3 − 𝑥) = 0
1
𝑆 = {− 2 ; 3}.

1 1
2) Résoudre l’équation (𝑃2 ) ∶ (2𝑥 − 1) (− 𝑥 − 1) = − (2𝑥 − 1)2
2 2
1
𝑆 = {2 ; 3}.

Propriété Soit 𝑘 un nombre. L’équation 𝑥 2 = 𝑘 possède :

• deux solutions si 𝑘 > 0 : 𝑺 = {−√𝒌; √𝒌}.

• Une solution si 𝑘 = 0 : 𝑆 = {0}.
• aucune solution si 𝑘 < 0.

Démonstration

6
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Exemples
1) Résoudre 𝑥 2 = 81

𝑆 = {−9; 9}.

2) Résoudre 𝑥 2 + 4 = 0

Pas de solutions.

3) Résoudre 𝑥 3 − 3𝑥 = 0.

Exercice 3
Soit 𝐴(𝑥) = (4𝑥 + 1)2 − (6𝑥 − 11)2 pour tout nombre 𝑥.
1. Développer et réduire 𝐴(𝑥).
2. Factoriser 𝐴(𝑥).
7 2
3. Démontrer que 𝐴(𝑥) = −20 (𝑥 − 2) + 125.
4. Utiliser la forme la plus adaptée de 𝐴(𝑥) pour résoudre chacune des équations suivantes :
a) 𝐴(𝑥) = 0 b) 𝐴(𝑥) = −120.
c) 𝐴(𝑥) = 45 c) 𝐴(𝑥) = −20𝑥 2

𝑃(𝑥)
Voici une conséquence de la propriété (ii) (page 5) concernant les « équations-quotient » du type 𝑄(𝑥) = 0 où
𝑄(𝑥) ≠ 0.

Propriété On a l’équivalence suivante :

𝑷(𝒙)
= 𝟎 ⟺ 𝑷(𝒙) = 𝟎.
𝑸(𝒙)

Remarque
Pour certaines expressions dépendantes de 𝑥, il existe des valeurs de 𝑥 pour lesquelles on ne peut pas calculer
𝑥
l’expression. Par exemple : 𝐴(𝑥) = 𝑥−4 ; pour 𝑥 = 4, 𝑥 − 4 = 0. Il n’est donc pas possible de calculer 𝐴(4). On dit
que 4 est une valeur interdite de l’expression 𝐴(𝑥).

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Exemples
2𝑥−8
1) Résoudre l’équation quotient suivante (𝐸𝑄1 ) ∶ 𝑥2
= 0.
Valeur interdite : 0

𝑆 = {4}.

𝑥−1 3𝑥
2) Résoudre l’équation quotient suivante (𝐸𝑄2 ) ∶ 𝑥
+ 𝑥+1 = 0

Valeurs interdites : 0 ; −1
1 1
𝑆 = {− 2 ; 2}.

Remarque
𝑃(𝑥)
Dans le cas des « équations-quotient » du type 𝑄(𝑥) = 𝑎 où 𝑎 est un nombre, on peut procéder par le produit en
croix (voir exercice 3).

Exercice 4
2𝑥−1 √2
Résoudre l’équation 𝑥+1
= 2
.

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