Notes GERE L2GEOTECH UNIKIN
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en eau
Pr R. Serge PANGU SANGHY, DSc.
Plan du Cours
Introduction Générale
* *
U N I K I N - F a c . d e P é t r o l e , G a z e t E n e r g i e s N o u v e l l e s - G e s t i o n d e s R e s s o u r c e s e n E a u |4
Introduction générale
Ce cours est principalement destiné aux différents modes de gestion des affectations et
usages de l’eau pour les besoins domestiques, l’agriculture, la production d’énergie, la
navigation et la protection des écosystèmes. Il privilégie donc les filières de valorisation
économique de l’eau et des systèmes d'acteurs historiquement construits. Mais, pour se
conformer aux exigences du développement durable, il laisse une place de choix
d’abord, à la connaissance des processus majeurs qui conditionnent une ressource en
eau dans le milieu naturel. Ensuite, le cours se penche non seulement sur les effets de
l’inévitable pression démographique des aires urbaines sur la ressource en eau, mais
aussi, sur les inéluctables contraintes imposées par le changement climatique actuel sur
cette ressource. Et enfin, il s’intéresse aux impacts que peuvent générer les
prélèvements et les utilisations de l’eau sur le développement durable des nations
humaines. Il s’agit principalement d’assurer la disponibilité et l’hygiène de l’eau, de
garantir la sécurité alimentaire, d’améliorer l’accès à l’énergie et de promouvoir la
protection des écosystèmes naturels. L’objectif étant celui de booster le développement
des nouvelles activités industrielles surtout dans le monde rural. Cela permettra de
projeter l’amélioration du revenu et de la qualité de la vie des populations riveraines, de
promouvoir la conservation des écosystèmes aquatiques et extra-aquatiques ainsi que
la protection des bassins versants.
Pour ce faire, le cours s’inscrit dans une optique de Gestion Intégrée des Ressources en
Eau (GIRE) ou Integrated Water Resources Management (IWRM), en anglais. Il a pour
objectif majeur, celui de stimuler l’intérêt et les talents des élèves ingénieurs en vue de
les orienter vers le développement de nouveaux projets de mise en valeur des
immenses potentiels énergétiques (hydroélectrique et géothermique) dont dispose
notre pays, la RD Congo, en particulier et l’Afrique Centrale, notre sous-région, en
général. Comme le dévoile son plan, le cours s’articule autour de trois axes essentiels :
la disponibilité des ressources en eau, les utilisations de l’eau pour la production
d’énergie et le mode de gestion optimale de cette ressource.
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D’après Laurent et Dupont (2011), l'eau ne constitue une ressource pour l'homme que
lorsqu'il y a une adéquation spatiale et temporelle entre l'eau disponible dans le milieu
et les besoins d'une société. Si cette disponibilité fait défaut des aménagements sont
réalisés pour :
- transporter l'eau sur les lieux de consommation au moyen de canaux ou de
canalisations ;
- stocker l'eau pour la période d'usage au moyen de barrages.
La quantité ne suffit pas pour répondre aux besoins, la qualité est également une
condition nécessaire et fortement limitante pour des usages comme l'alimentation en
eau potable ou certaines industries (agro-alimentaires, électronique).
Afin de pouvoir mettre en relation les précipitations (pluie, neige, grêle) et les débits
qu’elles génèrent dans d'un cours d'eau, il est nécessaire de délimiter les surfaces qui
contribuent à alimenter l'écoulement de ce cours d'eau. L'ensemble de ces surfaces
constitue le bassin versant. Sa délimitation se base généralement sur la topographie
(fig. 1). Le bassin versant regroupe alors toutes les surfaces qui, par ruissellement
superficiel et hypodermique, contribuent à l'écoulement au niveau de la section de
rivière considérée. Se faisant, le bassin versant est l’entité spatiale des processus
hydrologiques.
En hydrologie, le terme bassin versant (ou bassin hydrographique) désigne le territoire
sur lequel toutes les eaux de surface s’écoulent vers un même point appelé exutoire du
bassin versant (Banton et al., 1997).
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Ce territoire est délimité physiquement par la ligne des crêtes ou ligne de partage des
eaux.
partir duquel nous pouvons tracer le point de départ et d'arrivée de la ligne de partage
des eaux qui le délimite.
Comportement hydrologique du
bassin versant
Selon Black (1997), un bassin versant remplit plusieurs fonctions. Les fonctions
hydrologiques, écologiques et socio-économiques ne sont que quelques exemples. La
fonction hydrologique se caractérise par les rôles suivants :
- recueillir l’eau de pluie et de fonte de la neige ;
- accumuler des quantités variables de cette eau pour des durées variables
également;
- restituer cette eau sous forme de ruissellement.
La détermination de différentes caractéristiques du bassin versant contribue à la
prédiction du comportement des écoulements au niveau de ce bassin versant.
Son comportement hydrologique est régi par l’ensemble de ses caractéristiques
physiques : la pente, la géologie, la pédologie, le degré d’anthropisation, le couvert
végétal, sont autant de facteurs impacter le comportement des variables hydrologiques.
Il est évident que la compréhension des multiples fonctions du bassin versant, passe
par l’analyse du cycle de l’eau (ou cycle hydrologique) (fig. 2).
Quant aux fonctions écologiques, le bassin versant en remplit au moins deux :
- il procure des sites d’échanges et des mécanismes essentiels pour le bon
développement des réactions chimiques nécessaires aux organismes vivants ;
- il procure un habitat à la faune et à la flore.
L’eau est le principal milieu dans lequel la plupart des réactions chimiques ont lieu et ce
sont les bassins versants qui procurent les divers sites aqueux dans lesquels ces
réactions se produisent. Le bassin versant et ses fonctions hydrologiques déterminent
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les caractéristiques de l’habitat dans les milieux aquatiques. Les perturbations causées
par l’homme sur les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de l’eau ont
parfois des effets néfastes sur les écosystèmes ainsi que sur la faune et la flore,
pouvant aller jusqu’à mettre en péril la chaîne alimentaire.
Ces moyens doivent non seulement traiter rapidement les données spatiales, mais
aussi les analyser afin d’obtenir une information pertinente, permettant d’éclairer les
décideurs et d’accroître le temps d’anticipation de ces phénomènes.
de leurs interactions. La détermination des termes du bilan hydrique est régit par le
principe de conservation de la matière, mais dans tous les cas c'est l'aspect comptable
du terme bilan qui prévaut en hydrologie, que ce soit au niveau des bilans hydriques ou
hydrologiques.
P = Q + ET + ΔR(u+h)
Tout ce qui tombe (P) dans un espace hydrologique et dans un laps de temps donnés
soit s'écoule (Q) soit repart dans l'atmosphère par évapotranspiration (ET), soit
participe à la recharge des réserves en eau du sol (Ru) ou du sous-sol (Rh). Les
variations de réserve peuvent être également négatives et contribuer aux écoulements
et/ou à l'évapotranspiration. Suivant le schéma auquel on s'attache, et l'échelle
considérée, on parlera de bilan hydrique, en général à l'échelle de la station (et dans ce
cas le débit Q sera composé de l'infiltration profonde et/ou du ruissellement, et ΔRh
sera ignoré), ou du bilan hydrologique à l'échelle d'un bassin versant.
Les bilans peuvent concerner également des éléments liés à l'eau, par exemple des
éléments dissous (on parlera de "bilans géochimiques") ou des particules solides
véhiculées par l'eau, ou même par d'autres facteurs (bilan érosif).
Le bilan hydrologique se situe donc à l'échelle du bassin versant (quelle que soit sa
taille), considéré comme un système fermé, dont on peut résoudre l'équation de base :
P = Q + ET + ΔR
Cette équation est valable à n'importe quel intervalle de temps, mais qui n'a d'intérêt
qu'utilisée dans un intervalle ayant une signification hydrologique (année hydrologique ;
épisode de crue ; saison hydrologique...). Les pluies et les débits sont le plus souvent
mesurés, le débit étant exprimé en lame d'eau écoulée en tenant compte de la surface
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du bassin versant. Les choses sont plus complexes en ce qui concerne le terme ΔR,
variation des réserves en eau, soit positive, soit négative, qui cumule les variations de
stockage de l'eau dans la tranche superficielle du sol (réserve hydrique, ou réserve
"utile", Ru) et dans le sous-sol (réserve hydrologique, Rh).
Les pluviomètres (fig. 5) sont utilisés pour mesurer la quantité de pluie comme une
profondeur (mm) qui s’accumulerait au cours d’une certaine période de temps sur une
surface plane.
Comme l'imprécision dont le terme ΔR est généralement entaché font que, dans la
mesure du possible, on essaye de s'en affranchir en partant de moments privilégiés du
cycle hydrologique entre lesquels les variations de niveau des réserves peuvent être
considérées comme nulles ou négligeables : pour Rh, ce sera des moments où le débit
de base est le même. Pour Ru, ce sont les valeurs d'équilibre (capacité de rétention ou
au contraire épuisement) qui, selon les climats, peuvent se maintenir une bonne partie
de l'année, qui seront privilégiées.
L'ET demeure souvent inconnue, et reste souvent la valeur à déduire par soustraction à
partir de l'équation de bilan. Etant pris comme un terme résiduel dans cette équation, il
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est entaché tant des erreurs de mesure sur la pluie et les débits ou des incertitudes sur
la surface du bassin versant que des difficultés d'estimation des réserves...
Si cette méthode des bilans hydrologiques demeure en tout état de cause la seule
méthode de référence possible, à l'échelle du bassin, pour connaître
l'évapotranspiration réelle, il ne faut pas pour autant en sous-estimer les faiblesses.
La détermination des termes du bilan hydrique est régit par le principe de conservation
de la matière. La part d’eau stockée dans le sol et disponible pour les plantes durant
une période donnée, est déterminée par simple soustraction entre les apports et les
pertes en eau durant cette même période.
Le bilan hydrique doit être déterminé dans une échelle de temps et d’espace donnée.
L’échelle de temps peut être courte (une averse d’une dizaine de minutes) ou plus
longue (un mois ou plus). L’échelle de l’espace peut être un bassin versant (échelle
régionale) ou une parcelle de quelques m² (échelle locale) selon l’objectif à atteindre.
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P = ET + I + ΔRu
Les gains du système, sous forme de pluies ou d'apports par irrigation, sont mesurés ou
connus. Les pertes se composent de l'évapotranspiration, comme dans le cas du bilan
hydrologique, et de l'infiltration profonde I, qui représente l'eau transitant par le profil
pédologique sans y demeurer, et qui est donc perdu pour le système "sol - plante -
atmosphère" ; ce terme I correspond à l'écoulement c'est-à-dire à la somme des termes
Q et ΔR du bilan hydrologique.
Le terme ΔR se limite alors à ΔRu, et ne concerne que les variations de stocks d'eau
dans la partie superficielle du sol ; il est le plus souvent mesuré directement par le suivi
des profils hydriques. Le terme I est également connu à partir de ce suivi des profils
hydriques et de la détermination du plan de flux nul, par exemple par des méthodes
tensiomètriques ; il est le plus souvent positif, mais peut être négatif en cas de
remontées capillaires.
b) Mesure de l’évaporation :
Des bacs d’évaporation mesurent la perte d’eau d’un plan d’eau (mm). Cela donne une
valeur de référence, qui est ensuite convertie en une mesure relative en fonction du
type de sol et de la végétation. La cuvette standard est le Bac de classe A du U.S.
Weather Bureau (Bureau américain du climat).
P : précipitation en mm
T : température en °C
ETR : évapotranspiration réelle en mm par an
Cette formule peut être utilisée lorsque les valeurs décadaires ou mensuelles de la
température et des précipitations ne sont pas disponibles).
- Intensité des précipitations : la quantité totale de pluie qui tombe au cours d’une
période de temps donnée (mm/heure). Elle est obtenue en divisant la quantité
de pluie par sa durée.
e) Estimation du ruissellement
Le ruissellement est l’eau qui coule sur la surface du sol sous la force de la
gravité. C’est l’eau qui reste après interception, infiltration et évaporation avant
qu’elle n’atteigne les zones basses ou le ruisseau (ou la rivière) le (ou la) plus
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f) Apports en eau
g) Pertes en eau
Le bilan hydrique d’une tranche de sol d’épaisseur z pendant une période quelconque
est calculée par :
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A l'opposé, les régions les plus arrosées, avec plus de 1000 mm/an, se répartissent :
- le long de l'équateur et jusqu'aux tropiques ;
- sur les façades orientales des continents pour la zone subtropicale et sur les façades
occidentales en zone tempérée.
- sur les versants montagneux soumis aux flux océaniques où le volume des précipitations est
accru (avec plus 10 000 mm/an dans certaines montagnes tropicales).
- l'Asie des moussons (le sud-est) concentre une grande partie des précipitations
du continent tandis que le Moyen Orient, l'Asie centrale et la Sibérie sont soumis
au manque d'eau ;
Fig. 8 : Carte en anamorphose des précipitations par pays en rapport avec la moyenne mondiale.
Une partie de l'eau précipitée ne rejoint ni les cours d'eau, ni les nappes souterraines
mais s'évapore. L'évaporation a lieu directement à partir des surfaces en eau et
indirectement par les plantes dont les racines puisent l'eau dans le sol et la rejettent
par leurs stomates. On parle alors d'évapotranspiration pour englober les processus
physiques et biologiques.
La part de la pluie qui n'est pas évaporée, constitue la « pluie efficace » nommée
également « lame d'eau écoulée » ou encore « écoulement ». Elle est exprimée en
mm par unité de temps (mm.j-1, mm.mois-1 ou mm.an-1) ou en débit spécifique qui
est le volume écoulé par unité de temps et d'espace (l.s-1.km-2).
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Remarque :
Seule une fraction mineure des masses écoulées constitue réellement une ressource
car une grande partie est difficilement accessible ou transite durant une période où les
besoins sont réduits ; pourtant l'écoulement est souvent désigné comme la « ressource
en eau renouvelable », comme nous le verrons dans les cartes suivantes.
La carte de l'écoulement dans le monde diffère de celle des précipitations car elle
intègre l'évapotranspiration potentielle ETP ou ETo, ainsi :
- les zones froides disposent d'un écoulement important bien qu'elles soient sèches.
- à précipitations égales, l'écoulement diminue avec la latitude.
- 9 pays se répartissent les deux tiers de l'écoulement mondial : Brésil, Russie, Chine,
Canada, Indonésie, États-Unis, Inde, Colombie et République Démocratique du Congo.
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- les zones arides sont les zones avec de faibles précipitations et une forte évaporation ;
elles couvrent le tiers des terres émergées et ne disposent que de 2% de l'écoulement
mondial.
Note : par définition, les zones arides sont les espaces où le rapport P/ETP est inférieur
à 0,5 ave P : précipitations annuelles moyennes et ETP : évapotranspiration potentielle
annuelle moyenne.
Fig. 10 : Ressources en eau renouvelables actuelles par habitant [m3/an] (GWP, 2005)
L’analyse de la carte (fig. 10) montre que la répartition de la population est loin d'être
en adéquation avec les ressources en eau renouvelables. Ainsi, on relève que :
- de nombreux pays fortement peuplés sont en zone de pénurie comme le
Nord de l'Afrique, le Proche et le Moyen Orient (< 1.000 m3.hab-1.an-1),
cependant, certains bénéficient de l'écoulement provenant des espaces
montagneux comme la Turquie, l'Irak ou l'Iran ;
- d'autres pays sont plus fortement arrosés, mais les densités humaines
sont telles que la quantité disponible par habitant s'en trouve réduite
(1.000 à 5.000 m3.hab-1.an-1) : l'Afrique du sud, le Mexique, l'Inde, la
Chine et la plus grande partie de l'Europe ;
- les pays les mieux pourvus (> 5.000 m3.hab-1.an-1) sont des pays
tempérés ou tropicaux humides et/ou de faible densité: l'ensemble du
continent américain, l'Afrique centrale et une partie de l'Afrique
occidentale, l'Asie du sud-est, le nord de l'Eurasie et le sud-est de
l'Europe.
Cette carte exprime un potentiel mais ne reflète pas les pressions sur les ressources en
eau.
Fig. 11 : Ressources en eau renouvelables par habitant et par bassin versant (1995)
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Selon l'analyse conduite par le World Resources Institute (Pilot Analysis of Global
Ecosystems: Freshwater Systems - PAGE) :
en 1995, 41% de la population mondiale, soit 2,3 milliards de personnes,
vivaient dans des bassins souffrant d'un stress en eau ; selon les études
prospectives, ce chiffre devrait être porté à 3,5 milliards soit 48% en
2025.
en 1995, 30% de la population mondiale, soit 1,7 milliards de personnes,
vivaient dans des bassins en situation de pénurie ; selon les études
prospectives, ce chiffre devrait s'élever à 2,4 milliards soit 33% en 2025.
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D'autres variabilités existent au sein des grands bassins mais ne peuvent pas être
restituées à cette échelle.
Fig. 12 : Pluie efficace ou lame d'eau écoulée annuelle en France (de septembre à août) – (moyenne 1946-2001)
Fig. 13 : Pluie efficace ou lame d'eau écoulée annuelle dans le bassin du Congo (de janvier à décembre) – (moyenne 1940-2013).
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Les ressources en eau sont inégalement réparties tant sur le plan qualitatif (eau douce
Vs eau salée), quantitatif (lame d’eau écoulée Vs lame d’eau évaporée) qu’au point de
vue spatiale à l’échelle régionale (régions humides Vs régions arides), à l’échelle du
bassin versant (eau du Congo Vs eau du Lac Tchad ou eaux de surface Vs eaux
souterraines) ou encore à l’échelle locale (stock disponible Vs volume prélevé ou eau
potable Vs eau polluée, etc.). Cette inégalité de répartition explique la notion très
subtile de « rareté de l’eau » laquelle se trouve à l’origine des pires perspectives de
partage de l’eau qui ferait déjà craindre la fameuse guerre de l’eau. Les chapitres qui
suivent apportent plus de lumière sur la question.
Les eaux de surface et les eaux souterraines possèdent des dynamiques très
différentes: la disponibilité des eaux de surface dépend des facteurs environnementaux
présents sur le bassin versant ; de même, les eaux souterraines peuvent correspondre à
une ressource de qualité, mais cette ressource est inégalement répartie sur le
territoire. Les eaux de surface regroupent toutes les eaux s'écoulant à la surface du sol,
des versants jusqu'aux cours d'eau, en passant par les mares, les étangs et les lacs. Les
eaux souterraines sont les eaux qui se sont infiltrées depuis la surface pour circuler
ensuite dans le milieu souterrain plus ou moins profond.
Sur le bloc diagramme de la figure 14, on remarque que la nappe contenue dans les
alluvions est rechargée soit par les cours d’eau, soit par les pluies efficaces à sa surface,
soit par les communications souterraines avec la nappe des calcaires qui alimente à
son tour le cours d’eau principal. Des flux d’eau lient donc les circulations superficielles.
En réalité, tout écoulement de surface ne peut pas être considéré comme une ressource
car une grande partie s'écoule lors de crues. Ce n'est que la fraction qui présente une
certaine stabilité durant l'année (ou en tous cas durant les périodes d'usage de l'eau)
qui peut être considérée comme une ressource.
Remarque : La fonction des barrages est bien souvent de retenir les eaux de crue pour
qu'elles servent en période d'étiage.
On comprend dès lors que le régime des cours d'eau est fonction de multiples facteurs
qui expliquent de fortes variabilités spatio-temporelles dans l'écoulement de surface :
- La nature du sol et du sous-sol, favorables à l'infiltration ou au
ruissellement car plus un sol présente une texture grossière, plus l'eau s'y
infiltre rapidement, les valeurs suivantes donnent des ordres de grandeur
de la vitesse d'infiltration dans un sol à saturation (tableau 1).
Dans un bassin au sous-sol calcaire et aux sols limono-calcaires par
exemple, la densité du réseau hydrographique est faible car l'eau circule
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Ainsi, les ressources en eaux de surface varient fortement selon la variabilité de ces
facteurs.
versant de surface car les nappes ont des géométries différentes (Cfr. Fig. 14). Aussi,
distinguons-nous :
II.2. Zones humides et écologie des milieux aquatiques (définitions et rôles, typologie,
état et préservation).
II.3. Impacts des changements climatiques sur les ressources en eau (état de la
question, typologie des impacts, enjeux et perspectives d’adaptation).
II.4. Impacts des activités humaines sur l’hydrosystème (le rôle de l’occupation du sol,
l’emprise de l’urbanisme et de l’agriculture sur les bassins versants, impact des
aménagements de cours d’eau, impact des prélèvements d’eau sur les écosystèmes
aquatiques, impact des activités sur la qualité de l’eau (pollution) : typologie des
polluants, normes et classification des polluants, conséquences, méthodes d’évaluation,
mesures de prévention et de lutte, etc.)
III- Orientations bibliographiques
2ème partie : Affectations et usages de l'eau et leurs modes de gestion sectorielle (20
h)
IV- La Géothermie, une filière encore mineure mais des ressources immenses et une énergie
propre (potentiel, avantages et inconvénients, centrales géothermiques, état de besoins
nationaux et régionaux en énergie, état actuel et projets de mise en valeur)
IV.1. Principes de fonctionnement et usages de la géothermie d’eau (forage unique et
forage en doublet)
IV.2. Typologie (géothermie basse, moyenne et haute énergie)
IV.3. Méthodes et techniques de production d’électricité géothermique (simple flash,
double flash, Organic Rankine Cycle (ORC), géothermie conventionnelle, Enhanced
Geothermal System (EGS)
IV.4. Les pompes à chaleur (technologie, typologie et usages)
IV.5. Etat de la connaissance (enjeux du secteur et perspectives de recherche dans le
monde)
IV.6. Etude des cas : la Centrale de Bouillante en Guadeloupe et un projet pilote (au
choix)
V.1. Nucléaire : une filière fortement centralisée, contrôlée par l’Etat (Origines et
motivations, avantages et inconvénients).
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V.2. Les Centrales nucléaires : une localisation littorale et fluviale (centrales hydrauliques
et thermiques, la technologie des réacteurs à eau pressurisée).
V.3. Nucléaire : quels risques sur les ressources en eau ? (volume des prélèvements,
pollution thermique, risques de contamination, risque d’inondation, risque d’inondation
combiné au risque sismique)
V.4. Etude de cas : la catastrophe nucléaire de Tchernobyl
VI. Orientations bibliographiques
III- Présentation des outils d’aide à la décision (NB-DSS, Mike Hydro, WEAP, SWAT, etc.)
2. Les projets de transfert des eaux du bassin du Congo vers le lac Tchad (enjeux et
perspectives de gestion intégrée des ressources en eau au niveau régional).
V- Orientations bibliographiques