Le Leverage by Out (LBO) : Définition Et Fonctionnement
Le Leverage by Out (LBO) : Définition Et Fonctionnement
Le Leverage by Out (LBO) : Définition Et Fonctionnement
Il va donc tout d’abord être nécessaire de procéder à la création d’une société holding. En
effet, le propre d’une société holding est de détenir des parts ou actions dans une autre société
(on parle également de société-mère). Les repreneurs, au travers de la holding, vont donc
devenir actionnaires de la cible.
Mais comment ? La société holding va financer le rachat de la cible en apportant des fonds
propres mais surtout en ayant recours à la dette. En effet, dans le cadre du LBO les acquéreurs
vont devoir emprunter (par exemple grâce à un prêt bancaire) afin de couvrir le coût de
l’opération. C’est un financement par la dette d’acquisition.
Toutefois, ces derniers seront ensuite tenus de rembourser l’emprunt. Il faut donc prévoir bien
en amont de l’opération que la société cible aura, à la suite du LBO, une rentabilité financière
supérieure au coût de l’endettement afin qu’elle puisse garantir le remboursement de
l’emprunt et des intérêts qui en découlent. On va donc estimer sa capacité à rembourser la
dette.
Ainsi, les bénéfices dégagés par la cible à l’issue de l’opération seront injectés dans le
remboursement de la dette pendant la période où la holding détient la cible. C’est pour cela
que l’on dit souvent dans le cadre d’un LBO que le rachat de l’entreprise est financé grâce à
un recours important à l’endettement.
Par exemple, une cible est acquise pour 100 millions d’euros, financés par la dette (pour 80
millions) et des apports (pour 20 millions). La cible va continuer d’exister et donc de produire
des bénéfices afin de rembourser la dette. Ainsi, au bout de trois ans, elle aura remboursé une
partie de sa dette qui sera passée à 60 millions d’euros qui seront remontés dans ses apports
pour atteindre désormais 40 millions d'euros.
La société a réalisé un effet de levier : la dette ayant été en partie remboursée, la société cible
a pu transformer sa dette en capital et la holding réaliser un bénéfice. D’autre part, le fait de
réaliser un LBO est souvent accompagné d’objectifs de croissance de la société et de
rentabilité accrue afin de valoriser l’entreprise à un niveau supérieur et réaliser un bénéfice
additionnel. Au terme d’une période définie en amont (en moyenne 3 à 5 ans), la holding
active une stratégie de sortie (opération de fusion-acquisition, introduction en Bourse etc).
Le Leverage Management Buy Out (LMBO) : dans cette hypothèse, ce sont les dirigeants
et/ou les salariés actuels de la société cible qui vont procéder à son rachat. Ne faisant pas
appel à des personnes extérieures qui pourraient bousculer la direction de la société, ce type
d’opération a pour avantage d’assurer une réelle pérennité dans le fonctionnement de la
société.
Le Leverage Management Buy In (LMBI) : ici, ce sont des cadres dirigeants extérieurs à la
société cible qui vont procéder à son rachat. Les changements peuvent être importants puisque
dans cette forme de LBO, de nouveaux représentants seront placés dans l’entreprise
notamment lorsque la stratégie de l’entreprise n’est pas assez performante.
Le Buy-In Management Buy-Out (BIMBO) : les investisseurs sont ici à la fois externes et
internes à la société cible. Il s’agit donc d’un mixte entre le LMBO et le LMBI où une partie
de la direction nouvelle va travailler avec les anciens cadres permettant ainsi d’allier
nouveauté et continuité de l’activité.
L’Owner Buy Out (OBO) : par ce mécanisme, le propre dirigeant actionnaire de la société
cible va procéder à son rachat.
Le Leverage Build Up (LBU) : dans ce type de LBO, une entreprise va procéder au rachat de
plusieurs entreprises du même secteur afin de développer une synergie industrielle
importante. Cette forme de LBO peut s’avérer être très stratégique car elle peut permettre
d’améliorer la compétitivité de la société dans son secteur et donc d'accroître sa force de
négociation.
Ainsi, ces différentes sources vont permettre de financer le rachat des actions ou parts sociales
de la société cible. La prise de participation dans la cible peut être totale ou alors majoritaire.
Racheter l’ensemble des titres de la société afin de détenir (si possible) l’entièreté de son
capital. Le capital de la holding va ainsi correspondre à l’apport effectué.
Procéder à un emprunt afin de pouvoir financer le rachat de la cible : elle va donc utiliser
l’ensemble de ses actifs afin de procéder au rachat, d’où l’effet de levier financier.
Procéder au remboursement de l’emprunt via les bénéfices réalisés par la cible à la suite de
son rachat. Encore une fois, il est indispensable de s’assurer que la rentabilité financière de la
cible soit au rendez-vous et donc supérieure au coût de l’emprunt pour s’assurer un
remboursement.
Ces acteurs sont souvent détenteurs de fonds importants qu’ils vont pouvoir mettre à la
disposition des emprunteurs afin d’aider la réalisation de l’opération, via un prêt par exemple
ou une prise de participation au capital. Ils vont cependant procéder à une analyse préalable
du risque de l’opération et vont pour cela décortiquer les résultats de la cible et les chances
que l’opération se réalise correctement. Il faut donc préparer un dossier extrêmement
solide avant d’aller proposer à une banque ou à un fond d’investissement de participer à
l’aventure.
Les avantages pour les investisseurs sont tout d’abord financiers. Les investisseurs-acquéreurs
ne devront procéder qu’à un apport personnel limité puisque l’acquisition est largement
financée grâce à l’emprunt.
Pour la société cible, le LBO a l’avantage de lui fournir un apport financier qui va permettre
de mettre en œuvre tout un plan stratégique afin d’assurer son développement, stratégie
qu’elle n’aurait pas eu la capacité de mettre en œuvre sans le LBO.
Le LBO est une opération de rachat qui se fonde sur un effet levier.
Cette opération est financée en grande partie grâce à la dette.
Il existe plusieurs variantes du LBO.
Il s’agit d’une opération complexe comportant des risques fiscaux et juridiques.
Ainsi cette opération de LBO doit être très minutieusement préparée afin d’éviter toute
mauvaise surprise. Un avocat spécialisé dans ce genre d’opération sera le professionnel le
plus à même de vous assister notamment dans la rédaction des actes juridiques et contrats qui
sont très nombreux (les sûretés, les garanties d’actif et de passif, contrats de cession…) et
vous conseillera sur les points de vigilance à avoir en tête d’un point de vue juridique comme
la prohibition de l’assistance financière. Il vous éclairera également sur les complexités liées à
la sécurisation juridique des montages financiers.
Le Leverage Buy-Out (LBO) en détails : définition et méthodes
d'acquisition
L’un des principaux arguments pour effectuer une telle opération réside dans
le faible apport personnel par l’acquéreur (un particulier, un fonds d’investissement
ou plus rarement les salariés) pour prendre le contrôle d’une entreprise. En effet :
les actifs de la société acquise sont souvent utilisés comme garantie pour les prêts, au
même titre que les actifs de la société acquéreuse.
l’acquisition est largement financée par un emprunt bancaire dont le coût est inférieur
au taux de rentabilité attendu de la cible.
Dans un rachat par effet de levier (LBO), le ratio est généralement de 90 % de dettes
pour 10 % de fonds propres. Bien qu'une acquisition par emprunt puisse être
compliquée et prendre du temps, elle peut profiter à l'acheteur et au vendeur si elle
est réalisée correctement.
A noter : avant 2019 (et la crise sanitaire de la Covid), la France enregistrait une
moyenne de 530 opérations de LBO (source : DAF Mag).
1. L'emprunt
Grâce à l’emprunt contracté par la holding et grâce à son capital social, les repreneurs
peuvent acquérir 100 % de la société cible : le rachat est effectué.
La société qui procède à l'acquisition dans le cadre d'un LBO, généralement une
société de capital-investissement, utilise ses actifs comme levier financier. Les
actifs et les flux de trésorerie de la société qui est rachetée (appelée société cible ou
vendeur) sont également utilisés comme garantie et pour payer le coût du
financement.
2. Le remboursement
Afin de pouvoir rembourser son emprunt, la holding effectue alors des transactions
régulières de liquidités (issues des bénéfices et du cash-flow de la cible).
Progressivement, la société holding amorce son désendettement, le processus
s’étirant généralement sur plusieurs années.
Le management doit répondre aux enjeux de rentabilité exigée par les nouveaux
propriétaires
La possibilité d’intégrer le « pool » d’investisseurs
L’écriture d’une nouvelle page dans l’histoire de l’entreprise
Vous n’êtes pas nécessairement contraint de céder votre société à vos concurrents (en
vous tournant vers des investisseurs institutionnels par exemple)
Vous avez la possibilité de léguer à des cadres déjà présents dans votre entreprise
La procédure de LBO peut parfois s’avérer longue et fastidieuse (même si les
modalités de transactions tendent à être de plus en plus faciles.
LMBO ou MBO
Dans le cas d’un LMBO (en anglais « leverage Management Buy-out »), l'équipe de
direction actuelle de l'entreprise rachète la société. Un LMBO a généralement lieu
lorsqu’une unité de production n’est plus la priorité d’un groupe industriel par
exemple. Au lieu de faire appel à des personnes extérieures, la direction propose
alors de la vendre à ses salariés (cadres et/ou employés) pour assurer sa pérennité.
En plus des salariés, des investisseurs externes peuvent se joindre à l’opération et
constituer une holding. Cette opération financière se fait à crédit, avec pour but de
générer des bénéfices suffisants pour rembourser l’emprunt et les intérêts.
Les propriétaires d'entreprise préfèrent souvent les LMBO s'ils prennent leur retraite
ou si un actionnaire majoritaire souhaite quitter l'entreprise. Les MBO présentent
de nombreux avantages, notamment la continuité des opérations. Lorsque l'équipe
de direction ne change pas, le propriétaire peut s'attendre à une transition plus
douce, l'entreprise continuant à fonctionner de manière rentable.
A noter : en France, le LMBO est traduit par RES pour « rachat d'entreprise par ses
salariés ».
LMBI ou MBI
Le LMBI (Leverage Management Buy-In) ou MBI repose sur les mêmes principes
que le LMBO, à la différence que la société est rachetée par des investisseurs
externes. Ceux-ci remplacent alors l'équipe de direction, le conseil d'administration
et les autres membres du personnel par leurs propres représentants. Les rachats par
les cadres surviennent notamment lorsqu'une entreprise est sous-évaluée ou peu
performante.
A noter : Le montage d'un OBO doit faire l'objet d'une analyse juridique, fiscale,
patrimoniale poussée.
LBU (Leverage Build-Up)
En réalisant un montage en LBU (Leverage Build-Up), l’investisseur cherche
généralement à asseoir sa position dans un secteur d’activité via l’acquisition d’une
nouvelle société.
Dans ce cadre spécifique, le LBU représente un pari sur l’avenir : l’entreprise lève
encore plus de dettes pour acquérir les entreprises du même secteur afin de
renforcer les positions stratégiques. L'investisseur prend un risque lorsqu'il s'engage
dans ce type de transactions car il n'y a aucune garantie que le prix des actions
augmente.
BIMBO
La dernière option en LBO repose sur la méthode dite « BIMBO » (Buy-In
Management Buy-Out). Ici, l'équipe de repreneurs est composée à la fois de cadres
de la société cible et de dirigeants extérieurs. En cela, le BIMBO est un type de
rachat par effet de levier combinant les caractéristiques du LMBO et LMBI.
Selon leurs souhaits et désirs, il est fréquent que les équipes de management
existantes acquièrent une participation significative dans l'entreprise post-
LBO, alignant ainsi leurs intérêts sur ceux de l’acquéreur.
Dans la plupart des cas, les parties prenantes d’un LBO se tournent auprès de
banques d'investissement pour jouer deux rôles spécifiques :
Les banques d'investissement fournissent des conseils tant du côté de l'achat que de
la vente, en apportant leur réseau et leur expertise. Du côté de l'achat, les banques
d'investissement recherchent des transactions et délivrent une expertise, des relations
ou même des solutions internes. En ce qui concerne la vente, les banques
d'investissement prennent en charge le processus de vente complet, en dénichant les
futurs acquéreurs par exemple.
Les conseils en fusions acquisition : leur objectif premier est d’évaluer la valeur de la
société à racheter. Généralement bien implantés sur les territoires, ils ont également
la charge de présenter et proposer l’opération auprès des différents intervenants
(dans le mémorandum d’information). Enfin, ils jouent le rôle de conseiller au moment
de la valorisation et de la négociation, aussi bien auprès des vendeurs que des
acheteurs.
Les avocats spécialisés : certains cabinets d’avocats se spécialisent dans la rédaction
des actes relatifs à la cession (contrats de prêt, convention de nantissements…). Parce
qu’une opération de LBO contient de nombreux documents juridiques sensibles, leur
appui est primordial.
Les audits : leur mission s’organise autour de la vérification des informations
communiquées. Les audits recoupent par exemple les documents financiers transmis
par le vendeur afin de confirmer le bien-fondé de la valorisation de la société. Pour
une opération de LBO d’envergure (chiffrée en milliards d’euros), ils sont également
amenés à donner leur avis sur les aspects commerciaux de l’entreprise, sur la qualité
des dirigeants, évaluent les systèmes d’information et de gestion en place, le
positionnement de l’entreprise, les évolutions du marché, les risques
environnementaux, juridiques, fiscaux… On parle alors de « due diligence ».
Afin que la société cible puisse faire face aux coûts de l’opération, elle devra respecter
deux critères :
sous la forme d’une __déduction fiscale des intérêts d’emprunt __au niveau de la
holding ;
via le régime des sociétés mère-fille : rendu possible dès l’instant où une société
détient plus de 5% dans le capital d’une autre société (à travers la distribution de
dividendes sans imposition entre la cible et la holding). Cette opportunité est connue
sous le terme de « neutralisation des doubles taxations ». Lors de la réception des
dividendes, la société holding n’est imposée qu’à hauteur de 5% (représentant les
frais et charges) ;
par le régime d’intégration fiscale : rendu possible à partir du moment où une
société détient plus de 95% du capital d’une autre société. Ce mécanisme permet de
ne déclarer qu’une imposition unique à l’échelle du groupe en faisant la somme des
résultats de chaque société. On parle dans ce cas de « fusion rapide ». Les pertes
enregistrées par certaines sociétés permettent d’équilibrer les bénéfices des autres
sociétés, diminuant ainsi le poids de l’impôt sur les sociétés (distribution des
dividendes sans taxation, imputation des déficits, etc.)
A noter : ces trois effets ne peuvent pas s’additionner ou être utilisés de façon
simultanée.
Le levier juridique
Troisième levier dans le cadre d’un LBO : le levier juridique. Celui-ci consiste en
une prise de contrôle de la société cible sans en détenir la majorité des titres.
Pour contrôler la société cible, il suffit de disposer de 51% du montant du capital de
la holding par laquelle s’opère le rachat (soit 26% de la société cible). Une acquisition
directe en aurait demandé le double.
Plus le nombre de repreneurs est important dans une opération de LBO, moins leurs
parts (prise de participation) sont importantes. Ainsi, la multiplication des
intermédiaires peut permettre de réduire le coût par acquéreur, à l’inverse d’une
prise de participation directe dans la société cible. On observe donc indirectement
une réduction du montant des capitaux nécessaires pour conserver le contrôle de la
société.
Qu’ils soient apporteurs de fonds ou non, ils s’engagent à gérer de manière efficace
la société cible, pendant et après la transition. S’ils sont apporteurs de capitaux, ils
sont encore davantage incités à agir dans une logique de propriétaire et sont
impliqués davantage dans l'opération.
Voici les différentes formes de financement pour effectuer une opération de LBO.
Les fonds propres
Lors d’une opération LBO, il est de coutume que les liquidités apportées en fonds
propres s’établissent entre 30% à 50% (capital-investissement). Les 50% à 70%
restants du montant sont contractés sous forme de dettes (via des emprunts
bancaires). A noter que ces pourcentages ne valent pas pour tous les montages ; ils
fluctuent en fonction de l'opération et des conditions du marché à l’instant T.
La dette senior
La dette senior correspond à un emprunt souscrit par la holding auprès d’une ou
plusieurs banques pour acquérir la société cible. L’emprunt bancaire fait figure de
source principale de financement, qu’il est possible de rembourser sous 5 à 9 ans
(selon les conditions). La dette senior comporte généralement deux clauses de
remboursement :
une tranche amortissable, c’est-à-dire qu’elle pourra être remboursée au fil des
remontées de dividendes ;
une tranche remboursable, qui devra être remboursée à l’échéance du prêt.
Bon à savoir : cette dette est très sécurisée, permettant d’obtenir des taux d'intérêt
relativement bas.
En termes contractuels, les prêteurs de second lien sont subordonnés aux prêteurs
seniors dans les droits sur le produit de la réalisation des sûretés. De ce fait, le
remboursement du financement de second lien ne pourra avoir lieu que si le prêt
senior aura été lui-même remboursé.
L’un des inconvénients de cette dette réside dans le taux d’intérêt élevé établi par
les prêteurs. Puisqu’elle n'est pas aussi sûre que la dette senior, le risque d’impayés
est généralement plus élevé.
La dette mezzanine
Afin de bénéficier d’un financement complémentaire à celui des banques pour
augmenter l’effet du levier financier, il est possible de recourir à une dette « junior »
ou « mezzanine ». Sa durée s’échelonne de 8 à 10 ans mais présente le plus de
risques pour les prêteurs. A l’image du financement de second lien, la dette
mezzanine est subordonnée à la dette senior ; il ne sera possible à l’entreprise
d’opérer le remboursement qu’après avoir remboursé la dette senior. Ce levier
financier prend souvent la forme d’obligations à bons de souscriptions d’actions
(OBSA) ou d’une émission d’obligations convertibles (OC).
A noter : les repreneurs peuvent aussi bien être des équipes déjà en place avant
l’opération que des dirigeants ou managers externes recrutés pour la transaction.
Le crédit revolving
Le crédit revolving est une forme de dette bancaire senior qui fonctionne comme
une carte de crédit pour les entreprises. Il est en principe utilisé pour aider à financer
les besoins en fonds de roulement d'une entreprise. On dit qu’une entreprise « tire »
sur le revolver jusqu'à la limite de crédit lorsqu'elle a besoin de liquidités. Elle
s’engage par la suite à rembourser le revolver une fois qu’elle dispose de liquidités
excédentaires (sans aucune pénalité de remboursement).
Une entreprise conserve une plus grande souplesse financière et opérationnelle avec
la dette à haut rendement grâce à l'existence de clauses restrictives. Il existe par
ailleurs des options de paiement anticipé (après 4 à 5 ans pour les titres à haut
rendement). A l’instar de la majorité des dettes subordonnées, les taux d'intérêt des
high yield bonds sont plus élevés que ceux de la dette senior.
La ligne de Capex
La ligne de Capex (pour Capital Expenditure) en tant que financement s’apparente au
crédit revolving. Le Capex doit permettre à l’entreprise de financer certains
investissements durant l’opération de LBO tels que l’apport de certains moyens
nécessaires à l'exploitation.
Le crédit vendeur
Le crédit vendeur, également appelé paiement différé, permet au vendeur
d’accepter une facilité de paiement au profit de l’acquéreur, consistant en un différé
de paiement partiel ou total du prix de cession. Cette créance octroyée est
certaine et n’est soumise à aucune condition ou aléa. Ainsi, le risque de non-
paiement est couvert par une caution ou garantie bancaire à première demande.
Cette méthode a un intérêt particulier pour l’acheteur car elle lui permet d’impliquer
le vendeur dans le processus de reprise. En effet, si l’opération finit par échouer, ce
qui se traduirait par une incapacité de la société à rembourser les emprunts
contractés, l’acquéreur ne serait donc plus en mesure de rembourser le prêt concédé
par le vendeur.
Pour le vendeur, le paiement différé offre l’avantage de fixer un prix plus élevé
puisqu’il accorde à l’acquéreur des facilités de financements. Plus la durée du prêt est
longue, plus le vendeur supporte un risque important. C’est un moyen d’influer sur le
prix de l’acquisition, tout comme le taux d’intérêt. Les préteurs aguerris souhaitent
généralement que le crédit vendeur soit subordonné aux dettes seniors.
Enfin, il existe un régime fiscal spécifique en cas de rachat de l’entreprise par les
salariés (RES). Pour bénéficier de ces avantages, les droits de vote attachés aux
actions ou aux parts de la holding doivent être détenus par au moins 15 personnes
salariées ou par au moins 30 % des salariés si la société compte moins de 50 salariés.
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Les limites du LBO
On l’a vu, un rachat par effet de levier possède de nombreux avantages aussi bien
opérationnels que fiscaux. Bien qu’elle ait le vent en poupe depuis une quinzaine
d’années, il est néanmoins essentiel de souligner certaines limites à cette technique
de rachat.
6. Une très faible marge d’erreur Dans un LBO, le même effet de levier qui permet
une plus grande récompense s'accompagne également d'un plus grand risque. Pour
l'acheteur, la marge d'erreur est faible, et s'il n'est pas en mesure de rembourser la
dette, il n'obtiendra aucun rendement. Selon la façon dont l'acheteur définit le risque
et son degré de tolérance au risque, cette situation peut être attrayante ou source
d'anxiété. Il faut donc à tout moment monitorer son suivi de trésorerie, ainsi que
mesurer et analyser les écarts : Agicap représente une solution adaptée à ce type de
contraintes :
7. La faillite comme épée de Damoclès Les risques d'un rachat par endettement
pour l'entreprise cible sont également élevés. Les taux d'intérêt sur la dette qu'elle
contracte sont souvent élevés et peuvent entraîner une baisse de sa cote de crédit. Si
elle n'est pas en mesure d'assurer le service de la dette, le résultat final est la faillite.
Les LBO sont particulièrement risqués pour les entreprises présentes sur des marchés
très concurrentiels ou volatils.
9. L’incapacité de payer les échéances Enfin, le risque majeur d’un LBO est lié à des
bénéfices de la filiale plus faibles que ceux escomptés lors du rachat de celle-ci. Cela
créera des difficultés, voire ne permettra pas de payer les échéances du prêt souscrit
par la société holding dans le cadre du rachat de la filiale.
Dans la majorité des cas néanmoins, les opérations de LBO rencontrent un succès et
sont bénéfiques à l’entreprise cible.
La sortie de LBO
Tout bon investisseur le sait : établir des stratégies de sortie est aussi important que
le moment de l’entrée en capital. En effet, la revente des participations détermine en
grande partie le rendement d’un investissement. En France, une opération de LBO
(de son officialisation à la fin du remboursement) s’étire sur 5 ans en moyenne. Pour
opérer la sortie suite à une opération de rachat par effet de levier, il est nécessaire de
prendre en compte des facteurs tant endogènes qu’exogènes, tels que :
L’introduction en bourse
En plus d’apparaître comme un rachat couronné de succès, l’introduction en bourse
fait figure d’option la plus intéressante pour l’équipe dirigeante. La croissance a
été au rendez-vous, le pari est gagné : l’investisseur réalise son rendement avec
satisfaction. Bien sûr, certaines conditions doivent être propices pour permettre une
valorisation de la société. A noter : de nombreuses contraintes nouvelles (taille
minimum, communication des informations financières, etc.) découlent d’une
introduction en bourse.
En France, un tiers des opérations de LBO sont actuellement des LBO secondaires.
La vente à un industriel
La revente à un corporate représente une dernière alternative de sortie. Celle-ci
permet généralement d’obtenir un meilleur prix de vente dans la mesure où les
synergies potentielles sont valorisées et donc intégrées dans le prix de vente.
Acquisition stratégique pour l’entreprise repreneuse, un tel rachat permet d’assurer la
pérennité de la société. La vente à un industriel est en principe la solution la plus
rémunératrice.
Pour maîtriser vos besoins de trésorerie et éviter tout frein majeur dans le
développement de votre entreprise, il existe une solution performante : vous équiper
d’un logiciel de gestion de trésorerie.
Etape 1 : notre fonds d’investissement injecte 25M€ dans la société holding ;
Etape 2 : la société holding souscrit un prêt à hauteur de 75M€ auprès d’une
banque ;
Etape 3 : la société holding achète l’entreprise cible pour 100M€ ;
Etape 4 : l’entreprise cible remonte des dividendes annuels de 20M€ ;
Etape 5 : la société holding repaye son échéance annuelle de 15M€ grâce aux
dividendes précédemment remontés.
Exemple 2 : nous reprenons les hypothèses de l’exemple 1, à savoir que les
dividendes annuels sont égaux à 10M€. Cette fois-ci, nous avons la possibilité de
repayer la dette en une seule fois à la fin de la cinquième année. Par conséquent, les
dividendes sont réinvestis dans l’entreprise B, permettant ainsi d’augmenter la
valeur entreprise de 100M€ à 150M€. Notre fonds d’’investissement parvient à
trouver un acheteur pour 150M€.
Sur les 150M€ reçus, nous repayons entièrement la dette de 75M€. Cette opération
nous aura permise, comme dans l’exemple 1, de bénéficier d’un effet de levier en
multipliant par 3 nos fonds propres investis.
Les différentes variantes de LBO
Le Leveraged Buy-Out peut présenter certaines variantes que nous allons identifier
ci-dessous :
Le Management Buy-Out (« MBO »)
Le Management Buy-Out désigne le rachat par dette bancaire d’une entreprise par
ses cadres dirigeants et / ou par ses salariés.
Le Management Buy-In (« MBI »)
Le Management Buy-In désigne, quant à lui, le rachat par dette bancaire d’une
entreprise par des cadres dirigeants extérieurs à l’entreprise.
L’Owner Buy-Out (« OBO »)
L’Owner Buy-Out est un rachat par dette bancaire d’une entreprise par son propre
dirigeant actionnaire.
Le Build-up
Le Build-up est une variante du LBO selon laquelle une entreprise rachète plusieurs
entreprises de son secteur afin de créer des synergies industrielles.
Les acteurs en LBO
Une multitude d’acteurs animent un processus de Leveraged Buy Out. Cette partie
de l’article est dédiée à la description de ces derniers.
Les fonds d’investissement (Private Equity) , acteurs
majeurs des LBO
Le LBO est vraiment une fonction à part entière où nous retrouvons des fonds
d’investissement spécialistes de ce financement. D’ailleurs, la plupart du temps,
lorsque les gens parlent de « Private Equity », ils font principalement référence aux
fonds d’investissement spécialisés dans le Leveraged Buy-Out.
Les fonds d’investissement en LBO sont à la recherche d’une rentabilité très élevée
(c’est-à-dire un TRI aux alentours des 20%) afin de contrebalancer les risques
inhérents au mécanisme à effet de levier.
Les investissements effectués par les Private Equity sont structurés grâce à des
véhicules d’investissements (qu’on appelle des « fonds de placement »). Ces
véhicules sont en réalité des sociétés qui permettent de rassembler l’argent
accordée par les actionnaires du fonds d’investissement. C’est par le biais de ces
fonds qu’un Private Equity réalise ses investissements. La rémunération des
actionnaires d’un Private Equity est exprimée en pourcentages du montant total
investi dans les fonds.
Les fonds de placement ont des structures juridiques qui diffèrent en fonction de
l’objectif du fonds. Quelques exemples de fonds de placement : OPCVM
(Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), SICAV (Société
d’Investissement à Capital Variable), FCP (Fonds Commun de Placement), FIA
(Fonds d’Investissement Alternatif), etc…
Les entreprises cibles des LBO
Toutes les entreprises ne sont pas adéquates pour un financement par Leveraged
Buy-Out. En effet, pour que celui-ci se déroule correctement, le fonds
d’investissement devra sélectionner une entreprise qui :
Tranche A : cette tranche a un horizon de 6-7 ans (c’est-à-dire qu’elle doit être
remboursée en totalité au bout de 6-7 ans).
Tranche B & C : la tranche B a une échéance de 8 ans tandis que la tranche C
doit être repayée au bout de 9 ans.
La dette subordonnée des LBO
La dette subordonnée, également appelée dette junior, se situe entre la dette senior
et l’Equity. On distingue deux types de dette subordonnée :
Dette high yield : la dette high yield est en réalité une émission d’obligations
high yield, c’est-à-dire, une obligation à haut rendement. Ce type d’obligation
est émise sur les marchés financiers dans le but d’attirer des investisseurs. Elle a
pour caractéristique d’être remboursable « in fine » qu’au bout de 7 – 10 ans
(i.e. le principal est remboursée en une fois à la fin du prêt). Le montant
emprunté ne dépasse généralement pas 200M€.
Dette mezzanine : la dette mezzanine est également une dette subordonnée
mais qui n’est pas émise sur les marchés financiers. Elle est apportée par des
fonds de dettes spécialisés en dette mezzanine. Compte tenu du risque pris avec
ce type de dette, les rendements attendus sont élevés et se décomposent comme
suit : 1) intérêts classiques ; 2) intérêts capitalisés & 3) une participation à la
plus-value. L’horizon de la dette mezzanine est supérieur à 10 ans. La dette
mezzanine est la dette la plus risquée (elle se situe juste avant l’Equity dans
l’échelle de remboursement d’une entreprise).
Ci-dessous, un schéma pour récapituler les priorités de remboursements / paiements
d’une entreprise.
La dette unitranche en LBO
La dette unitranche est un financement plutôt adapté aux petits et moyens LBO.
Son remboursement s’effectue en une seule fois à la fin de l’échéance. Elle se
substitue aux dettes senior et subordonnée. Elle est principalement obtenue auprès
des fonds d’investissement en dettes. Les caractéristiques de cette dette sont plus ou
moins variables. En effet, les premiers financements unitranche s’apparentaient, en
réalité, à de la dette mezzanine. Puis, au fur et à mesure, ce moyen de financement
a évolué pour finalement se rapprocher des financements seniors.
Les entreprises qui se prêteront le mieux au financement unitranche sont les
entreprises en phase de développement qui cherchent à avoir qu’un seul
interlocuteur bancaire. Par ailleurs, son montage financier est plus simplifié,
permettant ainsi d’obtenir les fonds plus rapidement que dans un schéma de dette
classique. Cela représente un réel avantage pour les jeunes entreprises qui ont une
croissance rapide et qui ont besoin d’avancer rapidement.
Les portes de sortie d’un LBO
Quelles sont les portes de sortie d’un Leveraged Buy-Out ? C’est une question qui
est peu abordée lorsque le sujet LBO est évoqué. C’est la raison pour laquelle nous
souhaitons vous présenter les possibles opportunités de sorties d’un fonds
d’investissement à la fin d’un financement par LBO.
Pour certains, c’est une véritable baguette magique qui permet de créer de la
valeur pour les actionnaires, d’éviter les dépenses inutiles et de faire en sorte
que l’entreprise soit focalisée sur son développement et uniquement son
développement.
Pour d’autres, le Leveraged Buy Out est un modèle qui asphyxie l’entreprise
pour satisfaire la rentabilité de ses investisseurs. Un modèle où l’entreprise
épuise toutes ses ressources pour faire face à une dette beaucoup trop élevée.
Qui a raison ? Qui a tort ? L’histoire a prouvé que cela dépend ! Certaines
entreprises ont parfaitement réussi leur financement par LBO. D’autres ont fait
faillite. Au cours des prochains chapitres, nous revenons sur un cas de réussite et un
cas d’échec du Leveraged Buy Out. Nous tenterons également d’analyser les
facteurs déterminants pour chaque cas étudié.
Leveraged Buy-Out : un modèle de réussite
Le Leveraged Buy-Out est un modèle qui présente bien des avantages, à la fois
pour les investisseurs que pour l’entreprise elle-même.
Le LBO pour les investisseurs
Le principal avantage pour l’actionnaire investisseur est avant tout financier. En
effet, comme étudié précédemment, le Leveraged Buy Out lui permet de bénéficier
d’un effet de levier et par conséquent d’accroitre de manière significative son
investissement initial.
Le LBO pour l’entreprise
L’entreprise, quant à elle, reçoit un apport aussi bien financier qu’opérationnel. En
effet, l’apport financier lui permet de mettre en œuvre une réelle stratégie de
développement qu’elle n’aurait pas pu mettre en place seule. Grâce à une remontée
de dividendes imposée, l’entreprise évite les dépenses inutiles et se focalise
uniquement sur le développement de son activité. Le fonds d’investissement, grâce
à son équipe expérimentée, apporte un soutien opérationnel au quotidien. En clair,
le LBO est un vecteur de croissance important pour l’entreprise.
Picard Surgelés, un exemple de réussite
du LBO