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Chapitre 1

Le GRAFCET 
Chapitre 1 Le GRAFCET

Le GRAFCET 

1.1 Introduction
Le Grafcet, Inventé en 1977 en France par l’AFCET (Association Française pour la
Cybernétique Économique et Technique) est l’abréviation de l’expression «Graphe Fonctionnel
de Commande Etape/Transition». Il permet de décrire tous les comportements attendus d’un
automatisme de commande face aux événements ou aux informations issues d’un processus
automatisé. En d’autres termes, c’est un modèle graphique de représentation du cahier des
charges d’un automatisme logique.
Le GRAFCET est diffusé par l’ADEPA (Agence Nationale pour le Développement de la
Productique Appliquée à l'industrie).
1.2 Mise en situation
Le développement des ateliers flexibles et la robotisation ont imposé un outil graphique simple
qui permet, à partir d’un cahier de charges bien définit, de résoudre un problème
d’automatisation et d’établir le cycle de fonctionnement du processus, cet outil est le Grafcet.
Le Grafcet répond particulièrement bien aux besoins de l’industrie dans les automatismes
séquentiels dont la décomposition en étapes est possible. Il nous permet non seulement
d’analyser le problème posé mais, également de concevoir une solution programmable quel que
soit la technologie de l’automate. Cet outil se base sur une représentation graphique très
détaillée du système et ceci, avant de faire sa synthèse.
Notre choix s’est porté sur cet outil car c’est un langage clair, strict permettant de décrire un
fonctionnement sans ambiguïté.
1.2.1 Normalisation
- NFC (Norme français de l’électricité) : La présente norme s'applique à tout système logique
de commande d'automatisme industriel quelle que soit la complexité ou la technologie utilisée
(électrique, électronique câblée ou programmée, mécanique, pneumatique, etc.). Le diagramme
fonctionnel «Grafcet» décrit tout système dont les évolutions peuvent s'exprimer
séquentiellement, c'est à dire dont la décomposition en étapes est possible. Le Grafcet peut être
aussi utilisé pour la description de processus combinatoire lorsqu'il permet de donner, de
l'automatisme de commande, une description séquentielle plus facilement analysable et
compréhensible.
La présente norme a entré en vigueur depuis 19 juin 1982 sous le nom NFC 03-190 de 1982, et
depuis le Comité Electrotechnique International : CEI / IEC 848 (1988), CEI : IEC 1131.3 (mars
1993).
Il existe une documentation et symboles graphiques, diagramme fonctionnel "Grafcet" éditée
par l'Union Technique de l'Electricité, UTE C03-190 novembre 1990.
1.2.2 Domaine d’application
Le diagramme fonctionnel est indépendant des techniques séquentielles “tout ou rien”,
pneumatique, électrique ou électronique, câblées ou programmées, pouvant être utilisées pour
 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 2 
 

 
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réaliser l’automatisme de commande. Mais l’utilisation de séquenceurs, d’une part, et


d’automates à instructions d’étapes d’autre part, permet une transcription directe du diagramme
fonctionnel.
Cette représentation graphique concise et facile à lire est aisément compréhensible par toute
personne en relation avec le système automatisé, du concepteur à l’utilisateur sans oublier
l’agent de maintenance.
Utilisé industriellement, le Grafcet est aussi enseigné dans les options techniques et
l’enseignement supérieur.
Noter bien :
- Le Grafcet ne s'attarde qu'au fonctionnement normal de l'automatisme et ne prend pas en
compte les divers modes de marche et d'arrêt, de même que les défaillances ;
- Le GEMMA nous introduira à ces modes ultérieurement.
1.3 Niveaux de Grafcet
Le langage Grafcet comporte deux niveaux, dont voici les caractéristiques.

Niveau 1 (spécification) :
- Ne traite que le comportement logique de l’application ;
- Ignore les contraintes spécifiques des capteurs et des actionneurs ;
- Les actions et les réceptivités sont décrites par des phrases.

Niveau 2 (réalisation) :
- Décrit le fonctionnement réel de l’automatisme ;
- Tient en compte la technologie des capteurs et des actionneurs ;
- Les actions et les réceptivités sont données par des équations logiques sur des signaux réels.
Vu les avantages que nous apporte le Grafcet niveau 2, nous allons l’utiliser pour la
modélisation de nos futurs processus.
1.4 Eléments de base d’un Grafcet
Le Grafcet est une succession de transitions, il est composé de (voir Figure 1.1):
- Etape initiale : représente une étape qui est active au début du fonctionnement, elle se
différencie des autres étapes en doublant les côtés du carré ; 
- Etape : à laquelle sont associées des actions, chaque étape est représentée par un carré repéré
numériquement ; 
- Transition : à laquelle est associée une Réceptivité, la transition est représentée par un trait
horizontal ; 
- Réceptivité : les conditions de réceptivité sont inscrites à droite de la transition ; 
- Action : elles sont décrites littéralement ou symboliquement à l’intérieur d’un ou de plusieurs
rectangles reliés par un trait à la partie droite de l’étape ; 
- Liaisons orientées : reliant les étapes aux transitions et les transitions aux étapes. Ces liaisons
seront fléchées que lorsqu’elles ne respectent pas le sens de parcours général du haut vers le
bas. Elles indiquent le sens du parcours. 
 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 3 
 

 
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Figure 1.1 - Eléments de base d’un Grafcet 

1.5 Règles d’évolutions d’un Grafcet


Règle 1 : Etape initiale 
L’étape initiale est représentée par un double carré et elle est toujours activée
inconditionnellement. Dans un Grafcet on peut avoir plusieurs étapes initiales.
Règle 2 : Condition d’activation d’une étape
Le passage de l’étape n à l’étape n+1 est soumis à deux conditions : 
L’étape n doit être active ET la transition correspondante doit être validée.
Règle 3 : Activations simultanées
On a trois étapes en parallèle simultanée et une transition (a+bc) avec deux autres étapes
simultanée 15 et 16 (voir Figure 1.2). Il faut que les étapes 23,14 et 7 soient actives (la
transition est franchissable) ET que la transition (a+b.c) soit vraie (la transition est franchie)
pour qu’on puisse activer les étapes 15 et 16. Si l’une des trois étapes n’est pas active, on ne
peut pas passer à l’étape suivante. On doit avoir les 3 étapes actives et la condition (a+b.c=1).
Règle 4 : La convergence et divergence en OU
Cette règle est très importante et très utilisé dans les processus industriels notamment les
ascenseurs.
- La divergence en OU :
Le passage de l’étape 11 à l’étape 12 est conditionné par la transition x et le passage de 11 à
13 est conditionner par la transition y (voir Figure 1.3). Si x=1 et y=0, on passe de l’étape 11 à
l’étape 12 et si x=0 et y=1, on passe de l’étape 11 à l’étape 13 ; 

 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 4 
 

 
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Figure 1.2 - Actions simultanées

 
Figure 1.3 - Divergence en OU 
- La convergence en OU :
On a deux étapes qui sont déjà actives et deux transitions, le passage de l’étape 17 à l’étape
19 est conditionné par c et le passage de l’étape 18 à l’étape 19 est conditionné par d (voir
Figure 2.4).
Après une divergence en OU, on trouve une convergence en OU. Le nombre de branches peut
être supérieur à 2.

 
Figure 1.4 - Convergence en OU 
Règle 5 : Une seule étape doit être activée
 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 5 
 

 
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Dans une divergence en OU, une seule branche doit être exécuté (voir Figure 1.5):
- Si a est validée on passe de l’étape 1 à l’étape 2 ;
- Si b est validée on passer de l’étape 1 à l’étape 3.

 
Figure 1.5 - Une seule étape doit être activée
Règle 6 : Actions simultanées
C’est à dire plusieurs étapes vont être exécutées en parallèle (par exemple des moteurs, des
vérins, des lampes etc. fonctionnent en même temps).

 
 

Figure 1.6 - Actions simultanées 


Dans ce cas la transition est réalisée par une fin de course fc (voir Figure 1.6). 
Le passage de l’étape 1 aux étapes 2 et 3 se fait par la fin de course fc=1 Et des étapes 2 et 3
à l’étape 1 aussi par fc=1. 

Règle 7 : Passerelle entre Grafcets 


Si on a un cahier des charges complexe, pour simplifier le Grafcet on peut le diviser en
plusieurs Grafcets où chacune gère une partie mais la condition doit être communicante c’est
à dire on peut appeler un Grafcet à partir d’un autre.
La Figure 1.7 montre une communication bidirectionnelle entre les deux Grafcets et la
transition X6 représente l’étape 6 du Grafcet à droite. Le passage de l’étape 1 a l’étape 2 est
conditionné par l’activation est la validation de l’étape 6, si l’étape 6 est validé et la transition
X6 est validé on peut passer de l’étape 1 a l’étape 2. 
De même le passage de l’étape 4 à l’étape 5 est conditionné par la validation de l’étape X1
du Grafcet à gauche et le départ du cycle dcy.
Règle 8 : Reprise d’étapes et saut en avant 
- Reprise d’étapes : La reprise d’étapes permet de recommencer plusieurs fois si nécessaire
une même séquence comme le montre la Figure 1.8. 
- Saut en avant : Le saut d’étapes est une sélection de séquence permettant de sauter plusieurs
étapes en fonction des conditions d’évolution comme est représenté à la Figure 1.9. 
 

 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 6 
 

 
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Figure 1.7 - Communication bidirectionnelle. 

 
Figure 1.8 - Reprise d’étapes 
 

 
Figure 1.9 - Saut en avant

1.6 Grafcets de taches et Sous-programmes


Un sous-programme est un Grafcet indépendant dont l'exécution et le déroulement sont
synchronisés à un Grafcet principal.
Lorsqu'une tache doit être réalisée plusieurs fois dans un cycle, la description de cette tache
sous la forme d'un Grafcet indépendant permet de simplifier l'analyse et de simplifier la
programmation. Ce Grafcet indépendant est un sous-programme lancé par le programme qui
correspond au Grafcet principal. 

 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 7 
 

 
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Dans l'exemple de la Figure 1.10, la tâche dosage (GT1) est exécutée 2 fois dans le cycle et le
Grafcet dosage décrit cette tâche. Le lancement de cette tâche dosage est réalisée par l'activation
de l'étape X2 ou l'activation de l'étape X5. 
Lorsque la tâche est terminée, une information d'état (fin de tache) est retournée au Grafcet
principal qui peut alors évoluer. Il est souhaitable de terminer le Grafcet de la tache par la
vérification que l'étape de lancement du Grafcet principal est bien désactivée avant de le
boucler.

 
Figure 1.10 - Grafcet de taches 

1.7 Macros étapes


Une macro-étape, répétée autant de fois que nécessaire, est introduite dans le graphe principal
à la place de la séquence répétitive. Cette séquence est décrite au voisinage immédiat du graphe.
La macro-représentation répond aux besoins d'approche progressive et structurée des
applications industrielles complexes (voir Figure 1.11).

Figure 1.11 - Macro étape

 
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Par rapport à la réalisation programmée, l’étape 10 correspond à un saut vers le sous-


programme (appel du sous-programme ME1) et son activité est matérialisée par le pointeur
programme principal. 
Cependant, la programmation ne sera pas exactement conforme à cette description car, en
général, le test S3 est incorporé dans le sous-programme.
1.8 Graphe auxiliaire
Les étapes 2 et 4 sont des étapes d'appel du graphe de séquence répétitive et provoquent
l'activation de l’étape 10 par franchissement de la transition (1), réceptive à l'activité de ces
étapes (X2 ou X4) comme le montre la Figure 1.12.
L’étape 13 est l'étape de retour au graphe principal.

Figure 1.12 - Graphe auxiliaire 

 
Figure 1.13 - Graphe auxiliaire, concepts de transitions source et puits

 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 9 
 

 
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Il existe d’autres descriptions fonctionnelles possibles : exemple utilisant les concepts de


transitions source et puits avec franchissements simultanés de transitions (*) (voir Figure 1.13).
En conclusion, il existe de multiples représentations fonctionnelles possibles pour décrire
l’utilisation d'une même ressource dans une séquence, à des instants différents.
Le problème peut être beaucoup plus complexe dans certains cas (appel de sous-programmes
paramétrés ou multiplexés, la gestion d’appels multiples, etc.).
1.9 Forçage
Le forçage est une action continue, notée dans un double cadre, qui agit sur le graphe Gi,
hiérarchiquement inférieur ou "esclave" en configurant ce Grafcet, depuis n'importe quelle
situation, dans un état donné.
L'activation de l'étape 10 du Grafcet G1 force le grafcet G2 à son étape 21 (forcée à 1), les
autres étapes du grafcet G2 sont désactivées (forcées à 0) comme le montre la Figure 1.16.

 
Figure 1.16 – Action de forçage

1.10 Grafcet d’un point de vue de la partie opérative (P.O)


Le Grafcet d’un point de vue de la partie opérative décrit en terme clair ou par symbole les
actions et les réceptivités en tenant compte de la technologie choisie.
La technologie concerne les éléments de la partie opérative ainsi que le type d’informations
reçues (ordres) ou envoyées (comptes rendus).
C’est en général la description de l’automatisme seul, c’est à dire l’enchaînement des actions et
des transitions permettant de contrôler le procédé. Lorsque l’on aborde l’analyse et la
description d’un système, on ne sait pas quelle technologie sera retenue pour les actionneurs,
les capteurs et la commande. On décrira dans ce Grafcet les actions et les évènements en termes
généraux. Ce graphe décrit le fonctionnement global du système. Il traduit le cahier des charges
sans préjugé de la technologie adoptée. Il permet de dialoguer avec des personnes non
spécialistes (fournisseurs, décideurs...) son écriture, en langage clair, permettant sa
compréhension par tout le monde.

 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 10 
 

 
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1.11 Grafcet d’un point de vue de la partie commande (P.C)


Le Grafcet d’un point de vue de la partie commande décrit les échanges de la partie commande
avec la partie opérative et le dialogue avec l’opérateur, en tenant compte des choix
technologiques des pré-actionneurs et des capteurs.
Dans ce type de Grafcet on spécifie le type des informations reçues (ordres) et envoyées
(comptes rendus). L'observateur de ce point de vue étant un spécialiste de la partie opérative, la
partie commande ne l'intéresse que par ses effets.
1.12 Grafcet de point de vue système (procédé et processus)
Description faite par un observateur se situant d'un point de vue externe au SAP.
Le point de vue système décrit le comportement du système vis à vis du produit.
Le procédé est l’ensemble des fonctions successives exécutées sur un même produit au cours
de sa fabrication.
Le processus est l’organisation du procédé. C’est la succession des fonctions simultanées
réalisées sur tous les produits présents dans le système automatisé.
Le Grafcet du point de vue système permet le dialogue entre le client et le concepteur pour la
spécification du système automatisé.
1.13 Interprétation algébrique
Les règles d’évolution du Grafcet sont le point de départ des équations logiques décrivant la
navigation entre les étapes de fonctionnement.
1ére règle : une transition est, soit validée soit non validée.  
Elle est validée lorsque toutes les étapes immédiatement précédentes sont actives. Elle ne peut
être franchie que : 
Lorsqu’elle est validée ET que la réceptivité associée à la transition est VRAIE.  
La traduction de cette règle donne la condition d’activation de l’étape n :

CA Xn Xn‐1.tn.
2ème règle : le franchissement d’une transition entraîne l’activation de toutes les étapes
immédiatement suivantes et la désactivation de toutes les étapes immédiatement précédentes. 
La traduction de cette règle donne la condition de désactivation de l’étape n :

CD Xn Xn.tn 1 Init Xn 1 Init


Si la CA et la CD de l’étape n sont faux, l’étape n reste dans son état. C’est ce qu’on appelle
l’effet mémoire (de la logique séquentielle). C’est à dire que l’état de Xn à l’instant t+δt dépend
de l’état précédent à l’instant t de Xn.
D’après ces trois points précédents, il est possible d’écrire la table de vérité de l’activité de
l’étape n d’un Grafcet : Xn

 
Enseignant : Ridha MAHJOUB 11 
 

 
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Tableau 1.1 - Table de vérité de l’étape Xn

Xn(t)  CA(Xn)  CD(Xn)  Xn(t+δt)  Remarques


0 0 0 0 L’étape Xn reste inactive (effet mémoire)
0 0 1 0 L’étape Xn reste inactive
0 1 0 1 Activation de l’étape Xn
0 1 1 1 Activation ET Désactivation : Activation de Xn
1 0 0 1 L’étape reste Active (effet mémoire)
1 0 1 0 Désactivation de l’étape Xn
1 1 0 1 L’étape reste Active
1 1 1 1 Activation ET Désactivation : Activation de Xn

La table de Karnaugh associé est présentée par le Tableau 1.2.


Tableau 1.2 - Table Karnaugh de l’étape Xn

CA(Xn).CD(Xn)  00 01 11 10
0 0 0 1 1
Xn 
1 1 0 1 1

D’où l’équation de Xn : 

Xn CA Xn . Xn Ce qui donne que : Xn . . .



Ou encore et l’expression de l’équation de transfert généralisée d’une étape quelconque d’un
Grafcet est la suivante :
Xn . . .







 

 
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