2 Partie Qualités de Vol
2 Partie Qualités de Vol
2 Partie Qualités de Vol
Qualités de Vol
81
STABILITE STATIQUE LONGITUDINALE
1) RAPPELS D’AERODYNAMIQUE.
1.1. Foyer de l’aile.
Pour les profits classiques, en subsonique, le foyer est un point fixe, et il est situé à environ
25% de la corde. En supersonique, il recule vers 50% de la corde.
82
Des variations de portance Rza et Rze de l’aile et de l’empennage, appliquées aux foyers
Remarque :
Ce foyer F1 est aussi appelé foyer manche bloqué. Cette expression, satisfaisante pour
des avions à commandes de vol mécaniques, pour lesquels il est équivalent de considérer que le
manche ou la gouverne sont bloqués ne l’est plus pour un avion à commandes de vol
électriques où il n’y a plus de relation directe entre la position du manche et celle de la
gouverne. Nous utiliserons donc de préférence l’expression gouverne bloquée.
83
2) COEFFICIENTS AERODYNAMIQUES LONGITUDINAUX.
Pour des petits mouvements, le coefficient de moment de tangage C m de l’avion complet
est supposé être une fonction linéaire des différents paramètres. Il est calculé par rapport au
centre de gravité.
q
Cm Cmo Cm ( o ) Cmmm Cmq
V
avec o = incidence de portance nulle.
2.1. C mo
2.2. C m
Une variation
d’incidence
donne une variation
de portance R z
appliquée au foyer
gouverne bloquée F1
de l’avion. La
variation de moment
par rapport au centre
de gravité G est :
M x1 R z avec x1 GF1
1
M x1 ( SV 2 C z )
2
1
M SV 2 x1C z
2
D’après la définition de C m
1
M SV 2 C m
2
84
En comparant les 2 expression de M , on en déduit que :
x1
C m C z
Cette relation montre que C m varie avec le centrage.
2.3. C mm
Une variation
de braquage de
gouverne m
donne une variation
de portance Rzm
sur l’empennage.
M m = e R zm
1
= e ( SV 2C zm m )
2
D’après la définition de C mm :
1
M m = SV 2Cmm m
2
En comparant les 2 expressions de M m ,on obtient
e
Cmm = C zm
85
Pour avoir une
efficacité suffisante,
l’empennage doit
être assez loin du
centre de gravité.
Cmm dépend un peu
du centrage ( e ).
gouverne diminue.
2.4. Cmq
Une vitesse
de tangage q
autour du centre
de gravité donne
une vitesse
verticale q e sur
l’empennage.
q e
l’empennage q . D’où une variation de portance R zq et un moment par rapport à
V
G qui tend à freiner le mouvement. C’est l’amortissement de tangage. On lui fait correspondre
le coefficient d’amortissement C mq tel que :
Cm V
Cmq
q
C mq est toujours négatif (moment opposé à la vitesse de tangage).
Dans la pratique, toutes les parties de l’avion participent à l’amortissement, mais il est
évident que ce sont les plus grandes surfaces horizontales placées le plus loin du centre de
gravité qui ont le plus d’efficacité (empennages). Ainsi un avion avec un empennage est mieux
amorti qu’une aile volante.
86
3) CRITERES DE STABILITE.
3.1. Expression du moment en fonction du C z
En utilisant les
relation établies au
paragraphe précédent,
on peut établir une
nouvelle expression du
coefficient de moment.
q
Cm Cmo Cm o Cmmm Cmq
V
Cm Cmo C z
x1
o Czm e m Cmq q
V
Or C z C z o C zmm
C z o C z C zmm
x1 x q
Cm Cmo C z e 1 C zmm Cmq
V
On pose L e x1
x1 L q
D’où Cm Cmo C z C zmm Cmq
V
87
dCm
0
d
dCm dm dq
Cm Cmm Cmq 0
d d V d
A une variation d’incidence positive correspond Condition une variation de C z positive,
au moins tant que l’avion n’a pas dépassé l’incidence de décrochage. Par conséquent :
dCm dC m
0 0
d dC z
d’où :
dCm x1 L dm dq
C zm Cmq 0
dC z dC z V dC z
effet, dans le cas précédent, supposons que le C m 0 devienne franchement négatif avec
88
cabrer, dû à l'incidence. Dans ces conditions la pente diminuera et la vitesse augmentera, l'avion
s'engageant en piqué. Ainsi il y aura instabilité en vitesse malgré la stabilité en incidence.
Cette notion de stabilité longitudinale en vitesse ne doit pas être confondue avec la
stabilité de propulsion déjà étudiée dans la partie PERFORMANCES où les variations relatives
de traînée et de poussée (ou puissance) en fonction de la vitesse déterminaient la stabilité de
propulsion.
dC m x1
0 0
dC z
Par conséquent pour qu'un avion soit stable en palier gouverne bloquée, il faut que le
foyer F1 gouverne bloquée soit en arrière du centre de gravité.
x1
On appelle marge statique le rapport . Sur un avion stable gouverne bloquée, la
marge statique doit être positive.
Si le centre de gravité recule, la stabilité diminue. La valeur limite du centrage arrière est
fixée par une condition de stabilité minimale.
89
dm
Par conséquent, le signe de est caractéristique de la stabilité:
dc z
dm
0 avion stable
dC z
dm
0 avion instable
dC z
L'étude des équations permet de retrouver ce résultat.
x1 L
Cm Cm 0 C z C zmm
A l'équilibre, en palier Cm 0
C m0 C x
m z 1
L C zm C zm L
On pose:
Cm 0
m0
L C zm
On a alors:
dm
m m0 Cz
dC z
dm x1 1
avec
dC z L C zm
dm
C zm et L étant positifs, x1 et sont de même signe. On retrouve donc le
dC z
90
4.3. Influence du Mach.
C m 0 et x1 dépendent du Mach. Par conséquent la relation m f C z est également
fonction du Mach.
dm
décroit dans le transsonique en raison du recul du foyer en supersonique. La
dC z
stabilité gouverne bloquée est donc franchement plus grande en supersonique.
91
Lorsque la vitesse est très grande, C z est très faible et m est voisin de m0 .
-Du fait que le foyer étant plus arrière, la portance donne un moment piqueur plus
prononcé qu'en subsonique qu'il faut équilibrer avec un braquage à cabrer plus
important ,de la profondeur.
A grand Mach et altitude élevée, il est courant sur certains avions d'arriver en butée à
cabrer de la profondeur.
proportionnel à x1
sera aussi proportionnel
à C. m et C z étant
facilement mesurables
en vol, il est facile
d'obtenir le rapport
dm
pour différents
dCz
centrages. On peut
dm dm
alors tracer la droite f C . Le centrage C1 de la droite tel que 0 donne la
dC z dC z
Sur les avions sans servocommandes, le moment de charnière est équilibré par l'effort du
pilote sur le manche à travers toute la timonerie. Sur les avions avec servocommandes, il est
équilibré par l'intermédiaire de la servocommande. La connaissance du moment de charnière est
donc fondamentale pour estimer les efforts sur le manche ou la puissance nécessaire des
servocommandes.
M c m est mis sous la forme
1
M cm S g lgV 2Ccm
2
93
S g : surface de la gouverne.
Par convention M c m
Les coefficients b1 et b2
sont normalement négatifs.
En effet, pour une
variation d'incidence 0 , la variation de portance sur la gouverne R zg est dirigée vers le
et la variation de coefficient de
moment est C cm 0
b2 0
5.2. Condition de stabilité gouverne libre.
dCm x1 L dm
C z m 0
dC z dC z
94
Gouverne libre, le moment de charnière est nul en permanence, au moins à condition de
négliger les frottements et balourds de la timonerie.
dM c m dC c m
D’où 0
dC z dC z
d dm dmT
b1 b2 b3 0
dC z dC z dC z
On suppose que le trim reste dans une position fixe
dmT 0
dm b d
1
dC z b2 dC z
On a C z C z 0 C zmm
dC z
C z
d
d m b 1
D’où 1
dC z b2 C z
Si on reporte dans la condition de stabilité, on obtient
dC m x1 L b1 C zm
0
dC z b2 C z
x 2 x1 L b1 C zm
Posons
b2 C z
x 2 est l'abscisse du point F2 qui est le foyer gouverne libre de l'avion. En effet, pour
x 2 =0, on a dC m 0 donc le moment par rapport à G confondu avec F2 , est indépendant de
l'incidence. C'est bien la définition du foyer gouverne libre de l'avion.
La condition de stabilité gouverne libre est que x 2 soit négatif, donc que le centre de
gravité soit en avant du foyer gouverne.
95
Le foyer gouverne libre est devant le foyer gouverne bloquée, car
x 2 x1 L b1 C zm
b2 C z
et
b1 0 , C zm 0 b1 C zm
0
b2 0 , C z 0 b2 C z
x 2 x1
Em K1M cm
K1
Em S g gV 2Ccm
2
K1
dEm S g g (2VdVCcm V 2dCcm )
2
On étudie les efforts au voisinage des conditions d'équilibre, donc avec C cm voisin de 0 ;
D'où:
dEm K1 dC
S g gV 2 cm
dC z 2 dC z
dCcm b dm dmT
D'autre part 1 b2 b3
dCz C z dC z dC z
dCcm b x 1
1 b1 1
dCz C z L C z m
96
1 x1
= b1
C z m L
dEm x
K2 1
dC z
dEm
étant proportionnel à x1 ,est donc représentatif de la ; stabilité gouverne libre.
dC z
dEm
est négatif pour un avion stable.
dC z
5. 4.Stabilité en vitesse.
On suppose l'avion compensé pour une vitesse V0 et on s'intéresse à la variation des
Lorsque la vitesse
augmente, C z diminue,
donc, pour un avion stable,
Em augmente (effort à
pousser croissant).
Sur les avions avec servocommandes, il y a un système de restitution d'efforts artificiel.
La variation d'efforts avec la vitesse dépend de la variation de braquage et par conséquent, elle
est représentative de la stabilité gouverne bloquée.
dC m x1 g dk n
C mq 2
dC z V dC z
SV 2
A vitesse constante : dn dC z
2mg
dCm x1 S dk n
Cmq
dC z 2m dn
dC m
A vitesse donnée est fonction de l'altitude, du facteur de charge, de la masse et du
dC z
type d'évolution.
xm1 x1 S dk n
On pose Cmq
2m dn
dC m x m1
D’où
dC z
point joue le même rôle que le foyer F1 pour l'avion en palier. Il se déplace en fonction des
conditions de vol.
dk
H 1 est en arrière de F1 C mq 0 et 0 . Il s'en rapproche si C mq est faible (avions
dn
à aile delta) ou si l'altitude est élevée ou la charge alaire élevée.
La condition de stabilité en manœuvre gouverne bloquée est que le centre de gravité soit
en avant du point de manœuvre.
98
6.3. Braquage par g
d m
Par définition, on appelle braquage par g le rapport
dn
Pour l’avion en palier, on avait
dm
m m0 Cz
dC z
dm x1 1
Avec
dC z L C z m
dm xm1 1
dC z L C z m
dm dm dC z
dn dC z dn
dC z 2mg
dn SV 2
dm xm1 1 2mg
dn L C z m SV 2
Les braquages par g sont fonction du Mach, de l'altitude, de la masse, du centrage et du type
d'évolution. Ils sont théoriquement très légèrement plus élevés en virage qu'en ressource. En pratique
la différence peut être négligée.
Les braquages par g augmentent en valeur absolue si :
-L'altitude croit.
-La vitesse diminue.
-Le centrage avance.
-La masse augmente.
Sur des avions à faible C mq , les braquages d'équilibre de profondeur en manœuvre sont
99
6.4. Influence du Mach
Si on observe les
courbes donnant l'évolution
du braquage de profondeur
en fonction du Mach à
altitude fixée, pour
différents facteurs
de charge, on constate
qu'en subsonique les
braquages par g ,
caractérisés par
l'espacement des
courbes à 2 facteurs de charge différents, diminuent lorsque le Mach augmente et sont
minimaux vers M=0,9 . En supersonique, les braquages par g augmentent franchement en
raison de la diminution d'efficacité des gouvernes et du recul du foyer.
Supposons que l'on fasse une décélération sous facteur de charge à braquage de
profondeur fixe m1 à partir d'un Mach supersonique M 1 . Le schéma montre que si le facteur
de charge initial est de 2, il augmente très franchement dans le transsonique, particulièrement
entre M 1 et M 0,9 . Ce phénomène est communément appelé reprise d'efficacité de
la profondeur. Il peut être dangereux, car il peut conduire à des dépassements de limite
structurale ou des pertes de contrôle.
6.5. Autocabrage.
Sur des avions à aile en flèche, il peut y
avoir une déviation de l'écoulement à l'extrados
vers l'extrémité de l'aile, qui entraîne des
décollements au-delà d'une certaine incidence.
La perte de portance dans une zone arrière de
la voilure donne un couple cabreur qui a donc tendance à augmenter l'incidence. Il y a ainsi
diminution des braquages par g , allant dans certains cas jusqu'à l'inversion de sens. Ce
phénomène est alors appelé autocabrage ou pitch.up. Il dépend beaucoup du Mach, car les
écoulements peuvent être très différents d'un Mach à l'autre. Il existe sur de nombreux avions
100
anciens à aile en flèche (MYSTERE 4, ETENDARD). Différents remèdes existent pour
diminuer l'autocabrage : vrillage de l'aile, bords d'attaque cambrés, becs, fentes, fences, becs
débordants, générateurs de tourbillons.
D'où:
Cc m b0 b1 b2m b3mT
On démontre que
xm 2 xm1 x1 x2 xq
avec
xq S dk (n) bn L
2C z m
2m dn b2
H 2 est en arrière de F2
101
H1 F1 H2 F2 x
La condition de stabilité en manœuvre gouverne libre est que le centre de gravité soit en
avant du point de manœuvre gouverne libre.
dEm 1 1 xm 2
S gV 2 K1b2 g
dC z 2 L C z m
dCz 2mg
or à vitesse constante
dn SV 2
dEm S b x
mgK1 g g 2 m 2
dn S L Cz m
xm 2
Les efforts par g sont proportionnels à donc représentatifs de la stabilité en
manoeuvre, gouverne 1ibre, pour un avion sans servocommandes. Ils sont indépendants de la
vitesse, mais ils varient avec la masse, l'altitude, le facteur de charge, le centrage et le type
d'évolution.
Sur des avions avec servocommandes, les efforts sont obtenus grâce à un système de
restitution d'effort artificiel, puisque la manœuvre des servocommandes n'entraîne pas d'efforts.
Les efforts par g sont donc directement proportionnels aux braquages par g et par conséquent
ils sont représentatifs de la stabilité en manœuvre gouverne bloquée.
Les efforts par g sont généralement de l'ordre de 1,5 à 5 daN/g pour les avions de combat,
ou les avions légers manouvrants. Ils sont beaucoup plus élevés sur les avions de transport.
102
Les efforts par g peuvent être augmentés ou diminués par différents dispositifs, en
particulier des compensateurs automatiques sur des avions sans servocommandes.
8) INFLUENCE DU CENTRAGE.
Les foyers F1, et f2 sont des points fixes pour une configuration donnée. Les points de
manœuvre H1 et H2 se déplacent en fonction des conditions de vol. Le centre de gravité G peut
se déplacer en fonction du chargement. Il existe cependant des limites à son déplacement.
Centrage limite avant.
La limite avant est donnée par des efforts ou des braquages trop grands en évolutions
diminuant la manœuvrabilité. Généralement, la limitation est fixée par la possibilité d'effectuer
l'arrondi sans être en butée de manche (couple piqueur de l'effet de sol). Il existe également une
limitation structurale de façon que la charge sur le train avant ne soit pas trop importante.
Centrage limite arrière.
Il est donné par des efforts ou des braquages par g trop faibles pouvant entraîner des
difficultés de pilotage: imprécision ou risque de pompage piloté, et une valeur minimale de la
stabilité. La limite peut être différente selon la configuration (déplacement du foyer).
Nous verrons dans le chapitre concernant les commandes de vol électriques que pour un
avion équipé de telles commandes de vol, les limitations sont très différentes.
103
9) ACTION INITIALE DE LA PROFONDEUR.
Il est important de noter qu'un avion instable se pilote de la même façon qu'un avion
stable car l'action initiale de la gouverne de profondeur est toujours la même.
En effet, si partant d'une position d'équilibre, on veut augmenter la portance, que l'avion
soit stable ou instable, il faut, dans un premier temps augmenter le braquage à cabrer de la
profondeur. Ceci est dû au fait que pour augmenter l'incidence, à partir de la position
d'équilibre, il faut que l'avion effectue une rotation en tangage à cabrer, donc il faut créer un
supplément de portance vers le bas sur l'empennage.
Si on veut ensuite équilibrer l'avion instable au nouveau C z obtenu, il faudra un braquage
de profondeur plus à piquer que le braquage initial.
La difficulté de pilotage de l'avion instable tient au fait que d'une part il faut piloter en
permanence puisque toutes les positions d'équilibre sont instables et d'autre part, toutes les
évolutions devront être faites avec des actions très faibles sur la profondeur puisque lorsque
l'avion aura été écarté de sa position d'équilibre par l'action initiale, il faudra immédiatement
contrer pour ne pas dépasser le nouvel équilibre visé. Un pilote qui doit voler avec un avion
instable doit donc éviter toute manœuvre trop brutale.
105
- L'effet du centrage est identique. En effet, à même vitesse, plus le centrage est avant et
dDm
plus la position d'équilibre de la profondeur est à cabrer, et donc plus le rapport
dm
est faible, alors que les braquages par g sont plus grands au centrage avant. Il y a donc
compensation entre les variations de ces 2 rapports avec le centrage.
En conclusion, l'introduction d'un DNL ou d'un Amédée dans la timonerie de profondeur
dDm
permet d'avoir des variations des déplacements de manche par g ( ) plus faibles que
dn
d m
celles des braquages par g ( ) lorsque la vitesse ou le centrage varient.
dn
10.3. Système de restitution d’efforts artificiel.
Les efforts que le pilote doit effectuer pour déplacer le manche proviennent d'un système
de restitution d'efforts artificiel dont l'élément central est une boîte à ressort.
La loi efforts-déplacements est modifiée en fonction des conditions de vol grâce à une
bielle de longueur variable introduite dans le système de restitution d'effort. La longueur de
dEm
cette bielle dépend de la vitesse et de l'altitude de telle sorte que le rapport varie avec
dDm
ces 2 paramètres en sens inverse des braquages par g.
Cette bielle de longueur variable est appelée ARTHUR sur MIRAGE et ALPHA-JET et
AJAX sur JAGUAR.
106
En série avec la botte à ressort se trouve le trim de profondeur. Pour annuler les efforts
sur la commande, à position donnée de la gouverne, il suffit de déplacer le zéro de la boîte à
ressort grâce à une autre bielle de longueur variable actionnée par un moteur électrique. Cet
ensemble constitue le trim de profondeur.
107
1) GENERALITES.
Dans le chapitre précédent, nous avons étudié la stabilité statique longitudinale qui
est caractérisée par la tendance initiale au retour vers la position d'équilibre. La stabilité
dynamique représente la façon dont l'avion revient à sa position d'équilibre, c'est-à dire
son mouvement lorsqu'il en est écarté.
L'étude de la stabilité dynamique est faite en supposant qu'il s'agit de petits
mouvements, en utilisant les 2 équations de forces et l'équation de moment du
mouvement longitudinal dans les axes avions (on admet que n # nzA )
SV 2
nmg C z 0 C zmm 1
2
Fu R x mgSin Fix 0 2
dq 1 ql
Iy SlV 2 C m 0 C m 0 C mn m C mq 3
dt 2 V
Comme dans le cas de la stabilité statique, il faut distinguer les 2 cas d'études:
gouverne bloquée et gouverne libre.
La résolution des équations ci-dessus conduit à une équation différentielle
linéaire à coefficients constants d'ordre 4. Les solutions sont du type:
4 4
i e it et q qi e it
i 1 i 1
2) PHUGOÏDE.
2.1. Principales caractéristiques.
La phugoïde est un mouvement oscillatoire de l'avion très lent, avec une période
variant de 20 s à quelques minutes. Il y a en fait un échange permanent d'énergie entre
l'énergie potentielle et l'énergie cinétique. On peut pratiquement admettre que la
phugoïde est effectuée à incidence constante; par conséquent, lorsque la vitesse est
supérieure à la valeur moyenne, la portance est plus élevée et le facteur de charge est
alors supérieur à l, donc l'avion effectue une ressource qui va tendre à diminuer sa
108
vitesse. Au contraire lorsque la vitesse est plus faible que la vitesse moyenne, le facteur
de charge est inférieur à 1.
Il est bien évident que pour que la phugoïdeexiste, il faut que l'avion soit
statiquement stable, car sinon la moindre perturbation l'écarterait irrémédiablement de
son incidence d'équilibre.
mouvement.
L'équation de portance s'écrit
Fiz mg Rz
Fiz est la projection de 1aforce d'inertie sur Gz . Pour des pentes faibles,
d 2Z
l'accélération normale est ,d'où la force d'inertie:
dt 2
d 2Z d 2Z
Fiz m 2 m 2
dt dt
d 2Z
m mg Rz
dt 2
d 2Z R
m 2
mg 1 z
dt mg
A l’équilibre mg Rz 0
d 2Z R
m 2 mg 1 z
dt Rz 0
Rz V 2
Si l'incidence est constante, on a
Rz 0 V02
d 2Z V2
m 2 mg 1 2
dt V0
109
mg 2
V02
V0 V 2
De l'équation de l'énergie, on tire V02 V 2 2 g Z Z 0
d 2Z 2g 2
2 Z Z 0 0
dt 2 V0
Cette équation est celle d'un mouvement sinusoïdal entretenu
g 2 2
pulsation et de période T V0
V0 g
Une bonne approximation de la période est
V0
T avec T en s et V0 en km/h
8
Cette étude simplifiée ne permet pas d'analyser la stabilité dynamique puisqu'on
trouve que le mouvement est toujours entretenu.
3) OSCILLATION D'INCIDENCE.
3.1. Principales caractéristiques.
L'oscillation d'incidence est un mouvement oscillatoire de tangage de courte
période, identique à celui d'une girouette abandonnée dans le vent. La période est de
110
l'ordre de 0,5 à 5s. Le mouvement étant généralement bien amorti, lorsque l'avion est
stable statiquement, sa durée est relativement courte et on peut donc supposer que la
vitesse reste constante.
2 Iy d 2 l Iy d lS
C mq C z C m C mq C z cte
2
V lS dt 2
V mlV dt 2m
C'est l'équation d'un mouvement oscillatoire qui a pour caractéristiques:
2 2 2 Iy
Période propre approchée : T0
0 V C m Sl
VSl 2 Iy
Amortissement a C mq m 2 C z
4 Iy
3.3. Résultats.
111
-L'amortissement n'est jamais nul, même Si Cmq est faible, car le terme avec C z existe
toujours. Dans la plupart des cas, l'oscillation est amortie en 1/2 ou 1 période, mais
l'amortissement peut être plus long, en particulier Sur des avions à faible Cmq .
-Sur un avion de faible Cm , l'oscillation d'incidence peut être de période voisine de la
4) COUPlAGE AVION-PILOTE.
4.1. Caractéristiques -Remède.
Dans certains cas, si le pilote essaie d'amortir lui-même un mouvement rapide de tangage,
compte tenu de son délai de réaction, il peut y avoir un déphasage important entre son action et
le mouvement de l'avion, en particulier lorsque les périodes de l'oscillation de tangage sont de
l'ordre de 0,5 à 2 s. L'intervention du pilote, au lieu d'amortir l'oscillation peut alors l'amplifier,
et le mouvement peut devenir très rapidement divergent conduisant à des pointes de facteur de
charge très élevées. C'est le "pompage piloté".
La mise au point de la commande de profondeur vise à ce qu'un tel pompage ne puisse
pas être rencontré à l'intérieur du domaine de vol normal de l'avion. Si toutefois il apparaît, à la
suite d'une panne par exemple, la seule méthode pour l'arrêter est de lâcher immédiatement les
commandes. En effet, l'amortissement naturel est suffisant pour calmer rapidement les
oscillations. Il ne faut absolument pas attendre pour lâcher les commandes, car les exemples de
112
pompage obtenus montrent qu'en 3 à 4 oscillations, il est possible d'atteindre les limites
structurales de l'avion.
EQUILIBRE TRANSVERSAL
113
L'étude de l'équilibre transversal va être faite en supposant qu'il y a séparation complète
entre les mouvements longitudinaux et transversaux. On admettra que l'incidence reste
sensiblement constante et que
q=0
On néglige le couplage gyroscopique.
Dans ces conditions, les équations de l'équilibre sont:
1
n y mg
2
SV 2
C y C yn n
F iy
avec n y Cos Sin
mg
dp 1 2 p r
Ix SV C C p V C r C C n n L F
dt 2 V
dr 1 2 p r
Iz S V C n C np V C nr C n C nn n N F
dt 2 V
C y 0
C y est beaucoup plus élevé que C yn ce qui permettra de négliger C yn par rapport à
C y C yn
114
3) MOMENTS AERODYNAMIQUES DE ROULIS.
3.1. Effet dièdre C
115
Pour un avion
ayant une aile haute, un
dérapage positif
crée une surpression sous l'aile droite et une dépression sous l'aile gauche, d'où un moment de
roulis à gauche. 1
Par contre, pour
un avion à aile basse,
la surpression se trouve
sur l'extrados de la
voilure droite, d'où un moment de roulis du même signe que le dérapage.
La position de la voilure influe donc directement sur le C
3.1.4. Dérive.
Un dérapage
Positif donne sur
la dérive une force
de portance dirigée
vers la gauche, d'où
un moment de roulis à gauche. Cet effet est faible.
il doit être négatif, mais pas trop. Le dessin de l'avion doit donc tenir compte des différents
éléments indiqués ci-dessus pour avoir un C correct. Quelques exemples sont donnés ci-
dessous:
116
3.2. Amortissement en roulis Cp
Une vitesse de roulis p positive donne une augmentation d'incidence sur l'aile droite et
une diminution à gauche. D'où un moment de roulis opposé à
la rotation.
En pratique, toutes
des surfaces de
l'avion participent
à cet amortissement de roulis.
Cp 0
3.3. Efficacité du gauchissement C
Un braquage positif donne par convention, dans des conditions normales de vol, un
moment de roulis positif. C est positif. Dans le cas des ailerons, un moment de roulis positif
est obtenu par braquage vers le haut de l'aileron droit et vers le bas de l'aileron: gauche.
L'efficacité
des ailerons diminue
avec le Mach.
Aérodistorsion
Il est également
possible d'avoir une
diminution d'efficacité
par phénomène
d'aéroélasticité.
Un braquage d'aileron vers le bas donne un moment de torsion sur l'aile qui tend à diminuer
l'incidence de l'aile, comme indiqué sur le schéma. Ainsi, au lieu d'obtenir un supplément de
portance par braquage de l'aileron, il y a une diminution par changement d'incidence sur tout le
profil. Il y a diminution d'efficacité pouvant aller jusqu'à l'inversion. Cette inversion ne se
produit qu'en dehors du domaine de vol normal de l'avion. A cause de ce phénomène, on
n'utilise que les ailerons internes à grande vitesse sur les gros avions.
Inversion partielle d’efficacité des ailerons
Sur certains avions, dans la zone transsonique, un léger braquage d'ailerons autour du
neutre donne une vitesse de roulis opposée au braquage du gauchissement, alors qu'au contraire
117
pour des braquages importants, le roulis est dans le bon sens. Ce phénomène appelé inversion
partielle d'efficacité des ailerons (IPEA) est dû à la présence d'ondes de choc en au bord de
fuite des ailerons.
Spoilers
Le moment de roulis peut être
obtenu à l’aide des spoilers (surfaces
se braquant à l'extrados des ailes),
par braquage dissymétrique. Par
exemple pour obtenir du roulis à droite, le spoiler droit est levé et le spoiler gauche reste dans
le profil. La diminution de portance sur l'aile droite donne le moment de roulis cherché.
L'efficacité des spoilers diminue lorsque l'incidence croit. Elle n'est pas linéaire avec le
braquage, et il peut y avoir une légère inefficacité lorsqu'ils se trouvent dans la couche limite.
Ils ont également l'inconvénient d'augmenter la traînée.
Une vitesse de rotation r positive autour de l'axe de lacet entraîne une augmentation de
vitesse V sur l'aile gauche et une diminution sur l'aile droite. A ces variations de vitesse sont
associées des variations de portance RZG et RZD sur chaque aile qui induisent un
C'est le moment
de lacet dû au dérapage.
La géométrie des différentes
parties de l'avion intervient dans le Cn .
La portance R yf du fuselage
La voilure contribue à la stabilité lorsque la flèche est positive. En effet, nous avons vu au
paragraphe 3.1.2 qu'un dérapage positif donnait une "vitesse efficace" supérieure sur l'aile
droite que sur la gauche. La traînée est donc plus grande à droite qu'à gauche, d'où un moment
vers la droite. Une flèche positive augmente donc le Cn .
Le Cn doit être
positif. En général,
il diminue si l'incidence
augmente et s'inverse
aux incidences très élevées.
Il diminue également
en supersonique et peut
même s'annuler au-delà
de Mach 2. Certains avions
119
supersoniques sont bidérives
(F 15 -F 14), car il faut
que la somme totale des
surfaces verticales de
stabilisation soit importante en haut supersonique ( Cn faible) et il peut être difficile pour des
problèmes de structure et donc de masse d'avoir une seule dérive d'une taille suffisante. De
plus, pour une même surface totale, 2 dérives ont plus d'efficacité qu'une seule.
4.2. Amortissement en lacet Cnr
lacet.
La portance Ryd sur la dérive due à r tend également à freiner
le mouvement et d'une manière générale, tous les éléments du fuselage participent à cet
amortissement.
Cnr 0
Un braquage n à droite
donne une force sur
la direction dirigée vers
la gauche, d'où un moment
de lacet vers la droite.
C nn > 0
Une vitesse de
roulis p à droite
donne une augmentation
120
d'incidence sur l'aile
droite et une diminution
à gauche. Les variations
de traînées correspondantes
dans les axes avion sont faibles, car la polaire de Lilienthal (polaire dans les axes avion) est
toujours proche d'une verticale. Par conséquent, il n'y a pas d'action induite nette en lacet. Sur la
dérive, la vitesse de roulis donne une portance Ryd dirigée vers la gauche. D'où un moment de
lacet à droite, de même sens que le roulis. Cette influence est faible.
Au total, Cnp peut être de signe variable et il est généralement faible.
Un braquage d'ailerons
positif correspond à un
braquage de l'aileron droit
vers le haut et du gauche
vers le bas. Ceci est
presque équivalent à une
augmentation d'incidence
à gauche et une diminution à droite. D'où une augmentation de traînée à gauche et un moment
de lacet à gauche. C n peut donc être négatif. Cet effet est atténué par le fait qu'il faut
considérer la traînée dans les axes avion (voir paragraphe précédent). En particulier, si l'on
donne un braquage différentiel aux ailerons (braquage plus faible vers le bas que vers le haut),
il est possible de diminuer fortement ou d'annuler le lacet inverse.
Dans le cas des spoilers, l'augmentation de traînée du côté du spoiler levé peut donner du
lacet du même signe que le roulis, mais cet effet n'est pas toujours net.
Sur des avions ayant
des élevons ou un différentiel
d'empennage, le braquage
différentiel de ces surfaces
modifie la répartition
des pressions sur la dérive
(augmentation de pression du
côté de la surface levée), d'où une portance R yd sur la dérive,donnant un moment de lacet de
même sens que la rotation roulis. On obtient ainsi du lacet "direct" ( Cn 0 ).
121
4.6. Tableau résumé.
variable n P r
Moment
Roulis C C C n Cp - Cr
L Effet Efficacité du Roulis induit Amortissement Roulis dû au lacet
dièdre gauchissement par la direction en roulis
Lacet Cn C n ( ) Cn n Cnp Cnr
N Stabilité de Lacet inverse Efficacité de Lacet dû au roulis Amortissement en
route direction lacet
moment de roulis à gauche. Ce roulis est vite amorti et l'avion s'arrête à une inclinaison Φ à
gauche. La composante mg sin Φ du poids fait apparaître un nouveau dérapage 1 à gauche. Le
moment de roulis dû à C 1 tend à ramener l'avion à sa position initiale. L'avion est stable en
roulis.
Si au contraire C est positif, le roulis initial est à droite et le dérapage augmentant,
La direction des forces de masse par rapport au plan de symétrie de l’avion est fonction du
ny
rapport , par conséquent la position de la bille est représentative de ce rapport.
nz
SV 2
ny
2mg
C y C ynn
SV 2
nz Cz
2mg
5.2.1.2. Résultats.
- Si la direction est au neutre ( n 0 ) la bille est au milieu si le dérapage est
nul. Pour des conditions de vol données, son déplacement est
proportionnel au dérapage. La bille est donc bien un indicateur de
dérapage.
- Pour un même dérapage la position de la bille dépend des conditions de
vol: facteur de charge, altitude, vitesse. En palier, les déplacements sont
proportionnels à V 2 donc à grande vitesse, de très faibles dérapages
conduisent à des mouvements importants de la bille.
- Le dérapage est du signe de n y donc la bille se place du côté du
dérapage.
123
- Si la direction n'est pas au milieu n 0 il possible d’avoir la bille au
milieu ( n y =0) avec un dérapage non nul. Ce cas sera revu lors de l'étude
5.2.2. Girouette.
Une girouette placée sur ou sous le nez d'un avion, dans le plan de symétrie
s'oriente suivant le dérapage local noté g . g est lié au dérapage vrai par la relation:
kg
k varie assez peu avec le Mach et reste généralement voisin de 0,6. Il est donc
possible de fabriquer très simplement un indicateur de dérapage approché, dont la
précision est très largement suffisante pour le pilotage. Il est bien évident que la
girouette ne donnera des indications valables que s'il n'y a pas de perturbations dues au
moteur (souffle de l'hélice).
équations se simplifient.
C C 0
Cn Cn n n 0
Cn n C
n Cn C
124
On a donc une relation entre les braquages des gouvernes transversales en
dérapé stabilisé. Tous les coefficients sont positifs sauf C , donc et n sont de
signe contraire. Les commandes sont normalement croisées dans un dérapé stabilisé.
Un braquage faible de la direction peut être dû à une stabilité de route faible ou
une grande efficacité de direction ou un fort lacet inverse (équations complètes). Un
braquage faible des ailerons est dû à un faible effet dièdre ou à une bonne efficacité
des ailerons.
Cn n
n
Cn
SV 2
sin C y
2mg
et sont de même signe, donc dans un vol dérapé stabilisé, l'avion est
incliné du côté du dérapage et côté opposé au braquage de la direction.
Dans le cas d'un avion à hélices, la dissymétrie de souffle sur la voilure peut
donner un moment de roulis LF qui est cependant relativement faible par rapport au
moment de lacet.
L'action essentielle du pilote en cas de panne de moteur doit donc être de
contrer ce moment de lacet. Pour cela il doit braquer la direction du côté opposé au
moteur en panne. Le sens de l'action sur le palonnier peut d'ailleurs constituer un
moyen irréfutable de détermination du moteur en panne (par exemple: jambe morte,
moteur mort !, c'est-à dire que le moteur en panne est celui qui se trouve du côté ou la
jambe ne pousse pas sur le palonnier).
6.2. Equations.
On se place dans le cas du vol rectiligne stabilisé pour écrire les équations:
P=0
r=o
1
sv 2 (C y C y n n ) mg sin
2
1
sv 2 C C C n n LF
2
1
sv 2 Cn Cn Cn n n N F
2
Pour simplifier, on peut négliger les coefficients croisés
C n et Cn ainsi que le moment de roulis dû aux propulseurs.
127
LF = 0
2mg
C y C y n n sin (1)
sv 2
C C 0 (2)
F F
Cn Cn n n 2 g 2 d bF (3)
sv
Ces équations montrent qu'il existe une infinité de cas de vol possibles avec
différentes valeurs du dérapage ou de l'inclinaison. Nous allons étudier ci-dessous 2
cas particuliers, le vol à inclinaison nulle et celui à dérapage nul.
Le braquage de direction du côté du moteur en panne est plus faible que dans le
cas précédent, car il sert uniquement à contrer le couple dû aux moteurs.
2NF
n
SV 2Cnn
L'équation (1) devient:
2mg
C ynn sin
SV 2
128
n et sont de même signe, donc l'avion doit être incliné du moteur en
fonctionnement.
La bille n'est pas au milieu, bien que le dérapage soit nul, car l'avion effectue
une ligne droite à inclinaison non nulle.
Les ailerons sont en principe au neutre. En pratique, ils servent à contrer le
moment de roulis dû à la motorisation.
Ce cas de vol à dérapage nul est beaucoup plus intéressant que le cas de vol
précédent à inclinaison nulle car en volant à dérapage nul, on minimise la traînée et par
conséquent on améliore les vitesses ascensionnelles. On a donc intérêt à se placer à
dérapage nul dès que les performances de l'avion deviennent assez faibles. Pour cela il
suffit d'incliner très légèrement l'avion du côté du moteur en fonctionnement.
On néglige les moments d'inertie, les coefficients croisés Cn et Cn ainsi que
C yn . La force d'inertie projetée sur Gy est mV cos . D’où les équations :
2mg 2m
C y 2
sin cos
SV SV
C Cr cos C 0
V
Cn Cnr cos Cnnn 0
V
7.2. Virage ailes horizontales.
2m
0
SVC y
Le dérapage est de sens opposé au virage. Pour un virage à droite, est positif,
négatif. Les 2 dernières équations montrent que, compte tenu du signe des
coefficients, est négatif et n positif.
Dans un virage ailes horizontales, les commandes transversales sont fortement
croisées avec la direction braquée dans le sens du virage, et le dérapage est très
important.
Ce type de virage n'est jamais utilisé en pratique car on vise d'avoir en
permanence un dérapage nul.
130
cos Cr
V C
cos Cnr
n
V Cnn
Pour un virage à droite ( >O ) on a :
0 et n 0
En virage correct stabilisé, les commandes sont légèrement croisées avec la
direction à l'intérieur du virage et le gauchissement à l’extérieur. Le gauchissement est
d'autant plus braqué vers l'extérieur que Cr est grand (avions à grand allongement,
planeurs). Les braquages sont d'autant plus faibles que la vitesse est élevée.
8.2. Direction.
La direction est une gouverne de zéro. Elle sert principalement à annuler le
dérapage ou éventuellement à établir un dérapage volontaire. Elle est donc
essentiellement utilisée pour les corrections d’axe au décollage et à l'atterrissage et
pour le contrôle de l'avion de panne d'un moteur. Sur la plupart des avions d'armes,
elle sert aussi à l'amortissement de l'oscillation de dérapage par l'intermédiaire de
l'amortisseur de lacet (voir chapitre suivant).
132
En principe,
les moments de charnière,
donc les effets n sur les
palonniers sont proportionnels
aux braquages n
Cependant, sur certains
avions, avec du dérapage, il est
possible d'avoir une diminution
des efforts n aux forts braquages
n et même une inversion de ces efforts.
Dans ces conditions, la gouverne part toute seule en butée si elle n'est pas retenue.
C'est la surcompensation. Cette surcompensation peut être dangereuse,
particulièrement lorsque les efforts pour ramener la gouverne au neutre sont très
élevés.
Ce phénomène, autrefois relativement fréquent, a disparu sur les avions
modernes. Il subsiste quelquefois une surcompensation modérée sur certains planeurs.
1) DIFFERENTS MOUVEMENTS.
133
( n 0 et 0 )
D'où l'équation de moment de roulis :
dp 1 p
Ix SV 2Cp
dt 2 V
La solution est du type:
0 et
avec
Cp 1
S 2V
Ix 2
Cp est toujours fortement négatif. Il est en de même de , donc le mouvement est
toujours très amorti. Le temps T1 tel que soit réduit de moitié est de l'ordre de 0,1 s.
2
L'amortissement augmente si :
- La vitesse augmente.
- L'altitude diminue.
- L'inertie en roulis diminue.
3) MOUVEMENT SPIRAL.
Le mouvement spiral est caractérisé par des variations très lentes des vitesses de roulis et
de lacet avec un dérapage faible, qui conduisent à engager ou au contraire à redresser un virage.
On dira que l'avion est stable spiral si la tendance est à redresser le virage et instable dans le cas
contraire.
On suppose que les gouvernes restent au neutre ( n 0 ). Le dérapage étant faible, la
portance latérale est négligeable par rapport aux forces de masse et d'inertie. On peut donc
utiliser l'équation de forces sur l'axe Gy valable pour le virage correct (voir chapitre précédent).
V
D'où : tg
g
dp
Les vitesses angulaires variant très lentement, on néglige les moments d'inertie x et
dt
dr
z . On suppose par ailleurs que est faible ( tg ~
0 et r~
0 ). D'où les 3 équations
dt
transversales:
134
Vr
1
g
p r
C Cp Cr 0 2
V V
p r
Cn Cnp Cnr 0 3
V V
Le dénominateur est du signe de Cn Cp car Cn est toujours faible. Il est donc
négatif.
Les 2 premiers coefficients sont négatifs et les 2 autres sont positifs. La stabilité est
déterminée par la différence de 2 termes positifs. L'avion peut donc être stable ou instable. En
pratique, une légère instabilité n'est pas du tout gênante, car les vitesses angulaires varient
lentement.
La détermination de la stabilité spirale est difficile, car il faut au préalable avoir équilibré
l'avion en ligne droite et remettre parfaitement les gouvernes au neutre lorsque le virage a été
établi, pour voir son évolution. Or, même lorsque les commandes sont parfaitement réalisées, il
subsiste toujours de légers frottements dans la timonerie qui rendent illusoire le maintien d'une
position rigoureusement constante des commandes, même à position fixe des compensateurs.
La stabilité ou l'instabilité étant toujours faibles, un très léger déplacement d'une commande
peut modifier le résultat.
Gouvernes libres, les caractéristiques de stabilité spirale peuvent être différentes.
4) ROULIS HOLLANDAIS.
135
4.1. Principales caractéristiques.
Sur une perturbation en lacet ou en dérapage, on obtient un mouvement oscillatoire à
courte période, généralement amorti. Les oscillations en lacet induisent des oscillations en
roulis par l'intermédiaire de l'effet dièdre et du coefficient Cr . Les oscillations de p,r et β sont
p p0 e at sin t
r r0 e at sin t
p0
le rapport roulis-lacet et les déphasages et .
r0
4.2. Etude simplifiée.
On peut faire une étude simplifiée en supposant que les mouvements en roulis n'ont pas de
répercussion sur l'axe de lacet et que le vecteur vitesse a une direction constante.
d
r
dt
L'équation de moment en lacet devient:
d 2 1 d
IZ SV 2 Cn Cnr
dt 2
2 V dt
Cn SV 2
avec la pulsation propre
2I Z
Cnr SV 2
et l'amortissement a
4I Z
4.3. Résultats.
-T et T1
2
augmentent lorsque
136
l'altitude croit et lorsque
le Mach diminue.
-Les déphasages
et sont
généralement voisins
de ceux indiqués sur
le schéma.
- On démontre que:
p0 ~ C I Z Sin
r0 Cn I x Sin
p0
doit en principe être inférieur à 5. Au-delà, sur une perturbation en lacet, on obtient
r0
beaucoup de mouvements de roulis, ce qui peut être très gênant lors de vols en turbulences. Il
ne faut donc pas avoir un effet dièdre trop important, particulièrement si l'inertie en roulis est
faible (avions à faible allongement).
137
Sur un avion de combat, le montage d'une charge ventrale, qui augmente l'effet dièdre par
p0
effet "d'aile haute", sans beaucoup changer les inerties, augmente beaucoup le rapport . Au
r0
contraire, l'installation de charges sous voilure qui augmente franchement l'inertie en rou1is,
p0
diminue et est donc favorable en turbu1ence.
r0
-Gouvernes libres, les caractéristiques du roulis hollandais peuvent être légèrement
différentes sur des avions sans servocommandes. En général, l'amortissement est un peu plus
faible.
Certains avions sont également équipés d'amortisseurs de roulis dont le principe est identique et
qui viennent compléter l'action de l'amortisseur de lacet. Ils ne s'attaquent pas directement à la cause
de l'oscillation et ne peuvent donc remplacer l'amortisseur de lacet.
138
139
COUPLAGE PAR INERTIE
l) MOMENTS GYROSCOPIQUES.
Dans l'étude des petits mouvements, les moments gyroscopiques ont été négligés afin de
permettre la séparation des mouvements longitudinaux et transversaux. Dans les mouvements
de grande amplitude autour des 3 axes, il est nécessaire d'en tenir compte. Les moments
gyroscopiques sur les 3 axes sont:
Lg I Y I Z qr
Mg I Z I X pr
Ng I X I Y pq
En général pour les avions de combat, I X est plus petit que I Y et I Z , et ces derniers sont
fréquemment du même ordre de grandeur. Par conséquent I Z I Y sera toujours plus faible que
I Z I X et I Y I X . Par ailleurs la vitesse de roulis p est toujours beaucoup plus grande que
les vitesses de lacet et de tangage. Les couples gyroscopiques les plus grands seront donc ceux
de lacet et de tangage.
2) DIVERGENCE EN TANCAGE.
On suppose qu'un avion effectue une rotation en roulis à une vitesse p partant d'une
incidence initiale 1 . Si l'avion tourne autour de l'axe avion, le schéma ci-dessous montre
qu'après une rotation de 90°, le dérapage est égal à 1 . Il apparaît alors un moment de
rappel en dérapage proportionnel à C n , qui donne une vitesse de lacet r. La combinaison de
140
Le moment gyroscopique étant proportionnel à la vitesse de roulis, il ne peut y avoir
divergence de tangage qu'au-delà d'une certaine valeur de la vitesse de roulis, pour une vitesse
avion donnée.
3) DIVERGENCE EN LACET.
On suppose toujours que l'avion effectue une rotation en roulis à la vitesse p et avec une
incidence initiale 1 .Après une rotation de 900 autour de l'axe longitudinal, l'incidence est
141
Comme dans le cas de la divergence en tangage, le moment gyroscopique étant
proportionnel à la vitesse de roulis, il ne peut y avoir divergence qu'au-delà d'une certaine
vitesse de roulis pour une vitesse avion donnée.
142
VRILLES
1) DEFINITIONS.
1.1. Vrille.
La vrille est une évolution à incidence élevée, positive ou négative au cours de laquelle le
dérapage et les vitesses angulaires autour des 3 axes peuvent être importants. En particulier, la
vitesse de lacet est bien supérieure à celle rencontrée dans les phases de vol normales.
1.2. Déclenché.
On appelle déclenché une perte de contrôle ou un lancement de vrille effectués avec une
vitesse initiale sur trajectoire élevée. Si l'évolution se prolonge au-delà de quelques tours, la
vitesse sur trajectoire chute et on obtient une vrille.
1.3. Autotonneau.
L'autotonneau est une évolution à faible incidence, positive ou négative, dans laquelle la
vitesse angulaire de roulis est élevée et très supérieure à celle qui serait obtenue par l'efficacité
directe des gouvernes à cette vitesse.
L'autotonneau est le plus souvent obtenu à la suite de vrilles qui dégénèrent ou lorsque
certains braquages de gouvernes sont appliqués pendant la vrille ou après un déclenché.
143
2.1. Vrille calme et piquée.
C'est la vrille classique
des avions légers, la rotation
est régulière et l'assiette est
piquée (- 30° à-60°).
Le schéma ci-contre
montre que les vitesses
angulaires de lacet et de
roulis sont du même ordre
de grandeur (décomposition
de ,rotation totale).
144
2.5. Vrille agitée ordonnée.
Les agitations sont très importantes sur les 3 axes mais régulières et assez répétitives d'un
cycle à l'autre. En roulis, il peut y avoir des inversions de sens de rotation et en tangage des
passages à incidence négative.
3) MISE EN VRILLE.
3.1. A titre d'exemple, on se place tout d'abord dans le cas d'une vrille à droite lancée à la
direction seule. Le braquage de la direction donne du dérapage à gauche et une vitesse de lacet à
droite.
145
C
n 0
0 p0
C r
r 0 p0
On obtient ainsi
un mouvement en roulis
à droite, ce qui conduit
à avoir une augmentation
d'incidence sur l'aile droite
qui descend et une diminution
sur l'aile gauche qui monte.
Si l’incidence de l'avion 1
est légèrement supérieure
à celle du C z max ( C z max )
3.2. Ce phénomène est souvent aggravé par le fait qu'aux incidences élevées, la stabilité de
route (rappel en dérapage) diminue et peut même s'annuler. Il peut alors y avoir un départ
divergent en lacet. Ce phénomène existe surtout sur des avions à réaction où la dérive peut être
masquée aux incidences élevées par le fuselage contenant le ou les réacteurs.
3.3. Dans le cas considéré; il apparaît donc des vitesses de lacet et de roulis de même sens.
Elles donnent un couple gyroscopique en tangage (Iz -Ix) pr qui a tendance à faire cabrer l'avion.
Ce couple gyroscopique, qui fait augmenter l'incidence amplifie les phénomènes décrits ci-
dessus.
3.4. Une vrille peut être lancée par un braquage de gauchissement à incidence élevée. En
effet, supposons que l'on braque le gauchissement à gauche, l'aileron droit se baisse, et il peut se
produire des décollements à l'extrados de la voilure droite. Ces décollements entraînent alors un
146
mouvement de roulis à droite, qui diverge ainsi qu'il a été expliqué en 3.1. On voit donc qu'un
braquage de gauchissement à gauche peut lancer une vrille à droite.
Ce phénomène existe sur un certain nombre d'avions. Pour cette raison, il y a intérêt à
haute incidence à utiliser le gauchissement avec prudence. Il est même conseillé sur certains
avions légers ou de combat d'effectuer des renversements de virage à l'aide de la direction et de
laisser le gauchissement au neutre.
3.5. Si le gauchissement donne du lacet inverse, le lancement de la vrille est encore plus
franc, car il apparaît directement une vitesse de lacet à l'opposé du braquage du gauchissement,
donc dans le même sens que le roulis.
3.6. L'autocabrage augmente franchement les risques de vrille accidentelle dans la mesure où
le pilote risque davantage de se laisser surprendre par la croissance de l'incidence.
3.7. Il apparaît ainsi que la position privilégiée des commandes pour le lancement de la vrille
ventre est: profondeur arrière, direction et gauchissement croisés. La vrille part du côté de la
direction et à l'opposé du gauchissement.
4) PARAMETRES INFLUENTS.
4.1. Généralités -Dispersion des résultats.
De très nombreux paramètres peuvent influer sur les caractéristiques de la vrille. Il ne peut
donc être question de tous les examiner dans le cadre de cette étude.
Les règles données ci-dessous sont des règles générales, mais on peut toujours trouver des
avions sur lesquels l'influence de tel ou tel paramètre est inversée. Il faut donc être très prudent
dans l'utilisation de ces résultats, d'autant plus que la dispersion peut être très grande,
particulièrement sur les avions de combat.
Il arrive couramment sur les avions de combat que sur 2 lancements dans des conditions
apparemment identiques, la forme de vrille obtenue soit différente, avec des différences
pouvant aller dans les cas extrêmes de la vrille plate à la vrille agitée. Il ne faut donc jamais
tirer de conclusions d'une seule vrille sur un avion d'armes.
4.2.2. Gauchissement.
Le braquage du gauchissement "contre" (contre la vitesse de lacet) a un effet pro-vrille au
lancement de la vrille. Cet effet se retrouve dans la vrille permanente, le plus souvent en
l'aplatissant. Au contraire le gauchissement "avec" fait piquer la vrille et diminue donc sa
sévérité. Cet effet est général sur les avions de combat et certains avions légers. Les seules
exceptions sont les planeurs où cet effet est le plus souvent inversé.
Lorsque la vrille est agitée, la position du gauchissement peut modifier les agitations. Sur
les avions de combat, le braquage du gauchissement "contre" accentue fréquemment les
agitations. Sur les avions légers présentant des vrilles un peu agitées, cet effet peut être inversé.
4.2.3. Profondeur.
Il est bien évident que pour lancer la vrille, il faut dans tous les cas braquer la profondeur
à cabrer afin d'atteindre des incidences suffisamment élevées. Ceci ne préjuge en rien de l'effet
que peut avoir la profondeur lorsque la vrille est installée. En pratique l'effet est extrêmement
variable d'un avion à l'autre, et on ne peut donner de règles générales.
Ceci tient au fait que le braquage de la profondeur modifie l'écoulement sur tout l'arrière
de l'avion, et que par conséquent, selon la position relative de la profondeur et de la dérive,
cette dernière peut être plus ou moins masquée.
148
4.3. Technique de lancement.
La technique de lancement = ordre dans lequel les gouvernes sont braquées et vitesse de
braquage, peut, sur certains avions, modifier la forme de la vrille. Ceci est très net sur
l'ALPHA-JET.
4.4. Configuration.
Il n'y a aucune règle générale sur l'influence de la configuration de l'avion. Le braquage
des volets semble avoir un léger effet défavorable. En ce qui concerne les charges extérieures,
les problèmes ne sont pas nécessairement liés à leur nombre ou à leur taille.
4.6. Dissymétrie.
4.6.1. Dissymétrie massique.
L'effet d'une dissymétrie massique, même très légère peut être extrêmement important sur
un avion d'armes. Il y a en particulier des risques d'obtenir des vrilles plates plus ou moins
sévères lorsque le centre de gravité est décalé vers l'extérieur de la vrille. Au contraire, lorsque
149
le centre de gravité est intérieur au sens de lancement, la vrille est moins sévère, et dans certains
cas, on n'obtient même que des agitations sans rotation bien établie.
Cet effet n'est pas toujours aussi net sur des avions légers et certains avions peuvent
tolérer des dissymétries sans que la différence sur la vrille soit visible par le pilote.
4.6.2. Dissymétrie aérodynamique.
Les configurations d'emports dissymétriques sur avion de combat sont dans l'ensemble
beaucoup plus critiques par la dissymétrie de masse que par la dissymétrie aérodynamique.
L'effet d'une dissymétrie aérodynamique pure = braquage dissymétrique de becs ou de
volets par exemple, est extrêmement variable d'un avion à l'autre.
4.8. Motorisation.
4.8.1. Réacteurs.
L'influence de la motorisation sur la vrille est en général très faible, d'autant plus que
fréquemment on rencontre des décrochages compresseur ou des extinctions.
150
essentiellement par la pointe avant, ont des formes de vrilles différentes. Le temps de
récupération varie nettement d'une version à l'autre.
Des quilles placées à l'avant du fuselage (ETENDARD 4), ou à l'arrière (CAP 10, ROBIN
2100) peuvent réduire franchement la sévérité des vrilles en limitant le risque de vrille plate.
Des virures, surfaces assez
longues, mais de faible largeur,
placées horizontalement à l'avant
du fuselage peuvent également
réduire la sévérité des vrilles,
soit en limitant les agitations,
soit en réduisant le risque de
vrille plate. Elles permettent
en effet de fixer les tourbillons
qui se forment autour du nez de
l'avion à fort dérapage ou
incidence. De telles virures ont été installées sur la version école de l'ALPHA-JET.
5) SORTIE DE VRILLE.
5.1. Généralités.
La vrille est généralement une configuration de vol inhabituelle pour les pilotes, et qui
peut les désorienter et leur faire perdre une partie de leurs moyens. Les consignes de sortie sont
donc établies pour être aussi simples que possible. En principe, il y a rarement plus de 2 sortes
de consignes pour les différentes formes de vrilles que l'on peut rencontrer sur un même type
d'avion. Par ailleurs, une consigne ne comprend pratiquement jamais d'ordre de braquage de
gouvernes sur plus de 2 axes.
Lorsque l'avion a des vrilles agitées, dans la mesure du possible, la consigne donnée est
commandes lâchées ou aux neutres, même si elle n'est pas optimale, compte tenu de la difficulté
de détermination du sens de vrille dans certains cas par un pilote non entraîné, et des erreurs qui
peuvent en résulter.
Lorsqu'un braquage de gouverne doit être appliqué pour obtenir la sortie, il doit
impérativement être maintenu jusqu'à ce que la sortie soit effective, même si le pilote ne perçoit
pas immédiatement l'évolution de la vrille.
5.2.2. Gauchissement.
Sur les avions légers, il n'est jamais prévu d'utiliser le gauchissement pour sortir de vrille,
afin de ne pas donner aux pilotes des consignes inhabituelles pour eux, bien que dans certains
cas de vrilles plates, il puisse être assez efficace.
Sur les avions de combat, lorsque la consigne commandes lâchées ne suffit pas, il est
pratiquement toujours nécessaire de braquer le gauchissement dans le sens de la rotation. La
transition entre le roulis de la vrille et le roulis direct dû au braquage du gauchissement est
normalement perçue par un net ralentissement de la vitesse de roulis, mais elle peut être
confirmée par l'observation de l'anémomètre, une vitesse élevée étant un indice certain de sortie
de vrille.
5.2.3. Profondeur.
Les consignes de braquage de la profondeur pour la sortie de vrille sont très variables. Le
braquage optimal varie du plein cabré au plein piqué. Il dépend probablement du masque
aérodynamique de la dérive et de la direction qui peut être créé par la position de la gouverne de
profondeur.
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6) PROTECTION CONTRE LES VRILLES.
La protection la plus simple contre les vrilles est constituée par les avertisseurs de
décrochage lumineux ou/et sonore qui équipent tous les avions n'ayant pas un avertissement
naturel suffisant (buffeting). Ils sont déclenchés par le dépassement d'une incidence limite,
éventuellement avec une anticipation proportionnelle à la vitesse de croissance de l'incidence.
L'avertisseur peut également être constitué d'un vibreur actionnant la direction ou le manche
(rudder-shaker ou stick-shaker).
Si le dépassement de cette incidence limite est particulièrement dangereux (risque de
deep-stall, forte susceptibilité à la vrille, vrilles sévères ...), l'avertisseur peut être actif: c'est le
cas par exemple du "stick-pusher" qui repousse le manche vers l'avant, ou crée un seuil d'efforts
très important en profondeur, vers le cabré à partir de cette incidence limite.
Avec des commandes de vol électriques, il est possible d'avoir une excellente protection
contre les vrilles.
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