COURS EN LIGNE DE MIB 4168 Final PDF
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Département de Microbiologie
Department of Microbiology
PARTIE
Equipe pédagogique : Dr II
ASSAM ASSAM Jean Paul (C.C.),
p. 1
PLAN DU COURS
QUELQUES REFERENCES
• Rumeau-Rouquette C, Blondel B, Kaminski M, Bréart G. Epidémiologie méthodes et
pratique, Médecine-Sciences Flammarion, Paris, 1994.
p. 2
I. LES CONCEPTS DE BASE EN EPIDEMIOLOGIE
1. DEFINITION ET HISTORIQUE:
LES OBJECTIFS
Définir l’épidémiologie, la distinguer de la santé publique
Décrire brièvement le contexte historique de l’évolution de l’épidémiologie
Décrire des contributions de l’épidémiologie à l’amélioration de l’état de santé des
populations
Citer les domaines d’application de l’épidémiologie
DEFINITION ET HISTORIQUE
Définition de l’épidémiologie
La fréquence de la maladie
Quantification de son existence ou de sa survenue
Taux, ratios
La distribution de la maladie
Répartition dans le temps
Répartition dans l’espace
Comparaisons entre populations à un moment donné, entre sous-groupes d’une
population, entre des périodes d’observation différentes
Déterminants de la maladie
Causes, facteurs de risque
Mesures d’association
3 branches
Epidémiologie descriptive
Epidémiologie analytique ou explicative ou étiologique
Epidémiologie évaluative
L’épidémiologie descriptive
Etudie la fréquence et la répartition des problèmes de santé dans les populations.
p. 3
• Permet l’émission d’hypothèses de causalité sur un phénomène de santé
L’épidémiologie analytique
Recherche les causes des problèmes de santé, étudie le rôle de l’exposition à des facteurs
susceptibles d’intervenir dans l’apparition d’affections.
Principe: comparaison
• comparaison de la fréquence de l’affection entre groupes de sujets ayant des expositions
différentes;
• comparaison de la fréquence et de l’intensité de l’exposition entre des sujets malades et
non malades.
L’épidémiologie évaluative
S’intéresse à l’évaluation des résultats des actions de santé dans la population :
techniques de diagnostiques et de dépistage, traitements, programmes de santé publique
• Permet de juger des résultats obtenus sur l’état de santé;
• Préciser l’existence d’effets secondaires;
• Permet de mettre en regard avec les économistes de la santé les ressources utilisées et
les résultats obtenus.
Une politique de santé publique est l’ensemble des choix stratégiques des pouvoirs
publics et privés pour améliorer la santé des populations: déterminer les champs
d’intervention, les objectifs généraux à atteindre et les moyens qui seront engagés.
p. 4
action en les hiérarchisant.
Une action de santé publique est la composante opérationnelle d’un programme ; elle
s’inscrit dans les objectifs du programme en définissant un mode d’intervention particulier.
BUTS DE L’EPIDEMIOLOGIE
• Surveiller l’état de santé de la communauté
• Permettre des décisions individuelles éclairées
• Compléter le tableau clinique des affections en décrivant l’histoire naturelle de la maladie
• Rechercher les causes des affections
• Evaluer les soins, les interventions
HISTOIRE DE L’EPIDEMIOLOGIE
DOLL ET HILL
p. 5
Fondateurs de l’épidémiologie moderne
Travaux sur la relation cancers broncho-pulmonaires et la consommation de tabac
Doll et Hill (1948, 1952)
p. 6
2. STRATEGIE DES APPROCHES EN RECHERCHE EPIDEMIOLOGIQUE
L’épidémiologie analytique
Recherche les causes des problèmes de santé, étudie le rôle de l’exposition à des facteurs
susceptibles d’intervenir dans l’apparition d’affections.
Principe: comparaison
• comparaison de la fréquence de l’affection entre groupes de sujets ayant des expositions
différentes;
• comparaison de la fréquence et de l’intensité de l’exposition entre des sujets malades et
non malades.
p. 7
L’épidémiologie descriptive s’occupe de la distribution de la maladie
• Lieu: répartition géographique (région, résidence, lieu de travail, topographie, zone urbaine,
rurale,…..)
p. 8
p. 9
p. 10
STRATEGIE DES APPROCHES EN EPIDEMIOLOGIE
ETUDES DESCRIPTIVES
ETUDES CORRELATIONNELLES
Utilise les données de populations pour comparer la fréquence d’une maladie
dans différents groupes au cours d’une même période ou dans la même population, à des
périodes différentes.
Font appel à des populations entières et non à des individus
Utiles pour formuler des hypothèses
p. 11
CAS ET SERIES DE CAS
p. 13
ETUDES ANALYTIQUES
ETUDES CAS-TEMOIN
But : Permet de comparer les niveaux d’exposition au facteur de risque étudié chez des
individus présentant la pathologie (cas) et chez des individus sains (témoins).
Principe :
–Sélection
• d’un groupe de sujets atteints de la maladie étudiée: les cas
• et un (ou plusieurs) groupe(s) de sujets indemnes de cette maladie : les témoins
– Recherche des informations concernant l’exposition aux facteurs de risque (et aux facteurs
de confusion éventuels) dans leur passé pour chacun des sujets de l'enquête.
– Comparaison de l'exposition au facteur de risque chez les cas et chez les témoins.
– Permet la classification des participants en 4 sous-groupes:
p. 14
ENQUETES DE COHORTE
But :
– Comparer l’incidence d’une maladie entre un groupe d’individus exposés et un groupe
d’individus non-exposés
Principe:
– Sélection d’un groupe de participants initialement indemnes de l’affection étudiée
– Les participants sont suivis pendant une période relativement longue
– Evaluation de l’exposition pour chacun des participants
– Le suivi peut être prospectif ou rétrospectif (cohorte historique) ou retro-prospective
p. 15
p. 16
ETUDES EXPERIMENTALES OU D’INTERVENTION OU ESSAIS CONTROLES
But :
Comparer l’incidence d’une maladie entre un groupe d’individus exposés et un groupe
d’individus non-exposés
Principe:
– Sélection d’un groupe de participants initialement indemnes de l’affection étudiée ou
d’un groupe de patients.
– Les participants sont répartis en plusieurs groupes par randomisation ou non
– exposition déterminée et imposée par le chercheur
Exemple: essai de circoncision
FIG SUR LE principe des essais dirigés
p. 17
3. MESURE DE L’ETAT DE SANTE D’UNE POPULATION
Objectifs du cours
• Définir la notion d’indicateur et citer les principaux types d’indicateurs de l’état de santé
• Définir et calculer les principaux indicateurs de morbidité
• Définir et calculer les principaux indicateurs de mortalité
• Définir, calculer et interpréter les principales mesures d’association
DEFINITION
• Qu’est ce qu’un indicateur ?
Mesure qui permet de quantifier le niveau d’atteinte d’un objectif
• Qu’est ce que la santé ?
« Etat de complet bien-être physique, mental ou social et non seulement l’absence de maladie
ou d’infirmité » (OMS, 1948) et « le niveau auquel un individu est capable de réaliser ses
aspirations et satisfaire ses besoins, de changer ou s’adapter à son environnement …. » (OMS,
1984)
• Qu’est ce qu’un indicateur de santé?
Variable qui reflète diverses composantes de l'état de santé d’une population
Mesure quantitative ou qualitative d’une dimension particulière de l’état de santé de la
population
La proportion :
– rapport dans lequel le numérateur fait partie du dénominateur: nombre de personnes
présentant une caractéristique (âge, sexe,…) rapporté au nombre total des personnes de la
population à laquelle elles appartiennent.
– s’exprime en pourcentage.
• Exemple : Pourcentage de personnes âgées de 50 ans et plus,
Pourcentage de femmes dans la population
Les taux :
– Rapport entre le nombre de personnes concernées par la survenue d’un événement donné
(naissance, décès,..), pendant une période de temps et la population moyenne présente pendant
cette période
– Elle implique 3 unités :
p. 18
• le nombre d’événements
• La population moyenne
• le temps d’observation
– Les taux sont exprimés en pour-cent, ou pour-mille, cent-mille personnes, etc.
– Exemples
Taux de natalité : nombre de naissances par an pour 1000 habitants
Taux de fécondité : nombre de naissances par an pour 1000 femmes de 15 à 49 ans (en
âge de procréer).
Les indices:
Mesures composites d’indicateurs spécifiques
Exemples:
- Différents indicateurs de mesure de la qualité de vie
- L’indice du développement humain (IDH) qui se fonde sur trois critères majeurs :
l’espérance de vie, le niveau de vie, le niveau d’éducation
- L’indice comparatif d’hospitalisation (ICH): permet de comparer, la fréquence des séjours
hospitaliers dans une région avec la moyenne nationale
- L’indice comparatif de mortalité (ICM)
p. 19
Les indicateurs d’exposition
Biologiques: caractéristiques démographiques (âge, sexe,…), génétiques
Les comportements individuels : le type d’alimentation, la pratique de l’exercice
physique, l’usage de drogues, les habitudes sexuelles…
L’environnement : physique (radiations naturelles ou artificielles, température,
bruit,..), chimique (qualité de l’air, de l’eau, de l’alimentation,…), biologique
(contamination de l’air, de l’eau, des aliments par des microorganismes,…),
socioéconomique (niveau d’éducation, revenus,…)
L’organisation des soins: disponibilité, accessibilité, qualité,…
LA PREVALENCE
Proportion des personnes d’une population d’effectif n atteintes à un moment donné par
un problème de santé, incluant à la fois les cas nouveaux (cas incidents) et anciens (c).
LE TAUX D’INCIDENCE
p. 20
Mesure dynamique du flux des nouveaux malades ;
Représente la vitesse d’apparition d’une affection dans une population.
Permet d’évaluer l’efficacité des programmes de prévention primaire d’une
affection, qui se traduit par une baisse de l’incidence.
Le taux d’incidence fait intervenir 3 composantes :
Nouveaux cas
Nécessite une définition précise et standardisée de la maladie
Personnes
Personnes indemnes de la maladie initialement et effectivement exposées
Exemple: incidence du cancer du col de l’utérus parmi les femmes en âge de procréer
Temps
Durée pendant laquelle les nouveaux cas ont été enregistrés
Lorsqu’on étudie une maladie chronique évoluant par épisodes on mesure non plus les
nouveaux cas mais la survenue de nouveaux événements ou épisodes.
Le taux d’incidence
C’est le nombre m de nouveaux cas apparus dans une population au cours d’une période
donnée (de t1 à t2), rapporté au nombre de personnes susceptibles d’être atteintes au
sein de la population (p).
Exemple : Dans une surveillance continue portant sur les infections acquises au cours d’une
hospitalisation, 16 malades sur 256 ont été atteints au cours du séjour dont 3 à 2 reprises et 1 à
3 reprises.
1. Calculer le taux d’incidence des malades infectés
2. Calculer le taux d’incidence des infections
La densité d’incidence
C’est le nombre m de nouveaux cas d’une affection apparue dans une population donnée, au
cours d’une période de temps donnée rapporté au nombre de personnes-temps (PT) exposées
au risque dans la population.
PT: nombre d’années /jour/mois/semaines pendant lesquelles chaque participant a été exposé
et suivi jusqu’à la survenue de l’affection, du décès, ou de la fin de l’étude
- Durée de participation à l’étude variable pour chaque participant.
- Population « ouverte » avec des entrées et des sorties tout au long de l’étude
p. 21
Relation entre la prévalence et l’incidence
Prévalence = incidence * durée de la maladie
Calcul possible de la durée moyenne d’une maladie si on en connaît la prévalence ainsi que
l’incidence
Maladie chronique: prévalence élevée et incidence faible donc durée de la maladie longue
INDICATEURS DE MORTALITE
Taux brut de mortalité
Taux spécifiques de mortalité
Taux de mortalité standardisés
Années potentielles de vie perdues
Mortalité proportionnelle
Taux de létalité….
p. 22
Taux spécifique de mortalité
Pour des tranches d’âge ou sous-groupes particuliers
Exemple : S14-19, le taux spécifique de mortalité des personnes de 14 à 19 ans est
S14-19 = (d14-19 / p14-19)*100 000 ;
La mortalité proportionnelle
C’est la proportion qu’une cause donnée représente dans la totalité des décès.
La létalité
C’est la proportion de malades atteints d’une affection qui décèdent dans un intervalle de
temps donné
p. 23
Autres indicateurs
Taux de natalité = est le rapport du nombre de naissances vivantes de l'année à la
population totale moyenne de l'année.
p. 24
Taux de fécondité = le rapport du nombre de naissances vivantes de l'année à l'ensemble
de la population féminine en âge de procréer (nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans
sur l'année).
p. 25
LES MESURES D’ASSOCIATION
BUT:
Identifier, quantifier et interpréter le lien entre une exposition et un événement de
santé (maladie, accident, décès).
Identifier l’existence d’une association statistiquement significative
Quantifier l’intensité de l’association
Interpréter: facteur de risque ? Facteur causal ?
LE RISQUE RELATIF
Rapport du risque de maladie chez les sujets exposés (R1) sur le risque de maladie chez les
sujets non-exposés (R0) .
Rapport entre incidence de la maladie dans le groupe exposé (Ie) et l’incidence
correspondante dans le groupe non-exposé (Io)
Le risque relatif se refere a un modele multiplicatif : un risque egal a 2 signifie que les sujets
exposees ont un risque de maladie deux fois plus eleve a celui des non-exposees.
p. 26
L’OR se réfère à un modèle multiplicatif : un OR égal à 2 signifie que les sujets
exposés ont un risque de maladie 2 fois supérieur à celui des sujets non-exposés.
INTERPRETATION
Fonction de l’intervalle de confiance du RR ou du p-value
Données d’une étude sur le THS et les maladies coronariennes chez des infirmières
Données d’une étude cas-témoins sur l’usage régulier des contraceptifs oraux (CO) et
l’infarctus du myocarde chez des infirmières
Données d’une étude cas-témoins sur l’usage des contraceptifs oraux (CO) et la bactériurie
chez des femmes âgées de 16 à 49 ans
p. 27
Calculer le RR de bactériurie associé à l’usage des CO
p. 28
population p, choisie comme référence
Principe
Consiste à comparer le nombre de cas attendus dans la petite population (si on lui
applique les taux existant dans chaque classe d'âge de la grande population) au
nombre de cas observés effectivement dans cette petite population.
Le rapport nombre de cas observés sur nombre de cas attendus est appelé ratio
standardisé de mortalité ou d'incidence, selon la nature du phénomène étudié.
p. 29
Exemple
(1): On multiplie les taux spécifiques de la population R par les effectifs de A; on obtient des
nombres de décès “attendus“, dans A dont on fait la somme.
(2): On divise le total des décès effectivement observés dans A par le nombre “attendu”; le
rapport forme le ratio de mortalité standardisé (SMR).
Interprétation
Le SMR exprime le pourcentage des décès observés par rapport aux décès attendus.
Ex: SMR= 0,5: la population étudiée a une mortalité qui vaut 50 % de celle de la population
de référence
Cette façon d'exprimer la comparaison de 2 populations est la plus utilisée et de
compréhension aisée.
TD
12 668 habitants d’une ville ont participé à une étude sur la survenue de décès par cancers
dans la ville. Ces personnes ont été suivies en moyenne pendant 12 ans. Les résultats
p. 30
concernant les 12 668 participants de la cohorte ainsi que la répartition par âge et les taux
de mortalité par cancers dans la population de la région à laquelle appartient cette ville
sont indiqués dans le tableau ci-dessous.
p. 31
Présentation des données
Rp = risque dans la population estimé par le risque de l’ensemble des sujets suivis
Rp =M1/T
Données d’une étude en population sur l’usage des contraceptifs oraux (CO) et la bactériurie
chez des femmes âgées de 16 à 49 ans
p. 32
PE=prevalence de l’exposition dans la population PE=E1/P
Données d’une étude en population sur l’usage des contraceptifs oraux (CO) et la bactériurie
chez des femmes âgées de 16 à 49 ans
Données d’une étude en population sur l’usage des contraceptifs oraux (CO) et la
bactériurie chez des femmes âgées de 16 à 49 ans
p. 33
• Le risque α (p)
• L’intervalle de confiance
p. 34
Intervalle de confiance d’un RR ou OR
• En général à 95% ou 99% (IC95% = …)
IC95% = 1,3-1,7 : il y a 95% de chance que la valeur soit dans l’intervalle 1,3-1,7
• Interprétation
Si IC comprend 1; alors le résultat n’est pas significatif (significativement différent de 1)
Si IC ne comprend pas 1, alors le résultat est significatif
p. 35
On ne peut pas conclure (insuffisance de puissance ? ou pas de différence entre exposés et
non exposés ?)
p. 36
• Intervalle de confiance: l’espace dans lequel se situe l’ampleur de l’effet, avec un
certain degré de certitude
Le rôle de la confusion
Intervention d’un 3ème facteur associé à l’exposition qui intervient indépendamment sur le
risque de développer la maladie
Possibilité de généralisation ?
• Capacité de généraliser les résultats à une population autre que celle sur laquelle l’étude a
été menée
• Notion d’échantillon représentatif
• Importance du tirage au sort
• Importance de la taille de l’échantillon
Notion de causalité
L’existence d’une association statistiquement significative entre une exposition et une
maladie est nécessaire mais pas suffisante pour impliquer l’existence d’une relation
causale.
L’association observée entre l’exposition et la maladie peut être :
• réelle et de nature causale
• réelle mais de nature non causale
• due au hasard, biais, confusion
Critères de causalité de Hill
p. 37
Plus la force de l’association est grande, moins l’association est susceptible d’être expliquée
par des phénomènes de confusion
3- Spécificité de la cause et de l’effet
La relation est spécifique si la cause étudiée est présente chez tous les malades (ou presque)
et seulement chez eux, et ce pour cette seule maladie
4- Relation de type dose-effet entre l’exposition et la fréquence de la maladie
5- Cohérence interne à l’étude
Prise en compte la plus complète possible des facteurs de confusion et minimisation
des biais
A retenir
Mesures de fréquence
Prévalence, incidence
Mesures d’association
Risque relatif - odds ratio
Rapports standardisés de mortalité
Mesures d’impact
risque attribuable
p. 38
LES ETUDES DESCRIPTIVES
Etudes corrélationnelles
Etudes de cas et séries de cas
Enquêtes transversales
ETUDES DESCRIPTIVES
ETUDES CORRELATIONNELLES
Utilise les données de populations pour comparer la fréquence d’une maladie dans
différents groupes au cours d’une même période ou dans la même population, à des périodes
différentes.
Font appel à des populations entières et non à des individus
Utiles pour formuler des hypothèses
Des mesures représentatives des caractéristiques de population entières sont utilisées
pour décrire la relation entre la maladie et un facteur donné tel que l’âge, la saison, le
recours aux soins, la consommation d’un aliment, d’un médicament ou d’un autre produit
Exemple: Pour décrire les modalités de décès par maladies coronariennes en 1960, les taux de
décès de 44 états furent corrélés à la vente de cigarettes par individus.
Les états où la vente de cigarettes était la plus importante avaient les taux de décès les plus
élevés. Les taux de mortalité les plus faibles se situaient dans les états où la vente était la plus
p. 39
faible.
Le coefficient de corrélation « r »
Mesure l’importance de l’association dans les études corrélationnelles
Quantifie l’importance de la relation linéaire entre exposition et maladie
Varie entre +1 et -1
Intérêt
Rapidité de réalisation et coût modéré
Première étape pour rechercher une éventuelle relation exposition – maladie (permet
la formulation d’hypothèses)
Limites
Impossibilité de relier au niveau individuel l’exposition à la maladie
Impossibilité de contrôler des effets d’éventuels facteurs de confusion
Exemple: corrélation très forte entre le nombre de télévisions couleur par habitant et la
mortalité par maladies coronariennes dans différents pays…
p. 40
CAS ET SERIES DE CAS
Décrit l’expérience d’un patient ou d’un groupe de patients ayant un diagnostic similaire
Un clinicien rapporte un/des cas d’une maladie inhabituelle ou d’un événement médical
inhabituel
Peut survenir sur une période de temps relativement courte
Peut indiquer le début ou la présence d’une épidémie
Collection de cas individuels
Permet la formulation d’hypothèses à travers l’investigation des cas publiés
Pourrait permettre l’identification de possibles facteurs causals à travers des études
analytiques qui comparent les cas et des personnes indemnes de cette maladie.
p. 41
LES ETUDES TRANSVERSALES
But
Mesure de la fréquence d’une maladie à un instant donné
Principe
Durée généralement brève (une journée, une semaine, un mois...)
Image instantanée du phénomène étudié dans la population: une coupe du phénomène à un
moment précis.
Schéma
– Défini une population et détermine la présence ou l’absence de l’exposition et de la maladie
pour chacun des participants
– Permet la classification des participants en 4 sous-groupes
p. 42
• Utile pour la formulation d’hypothèses de recherche
Limites
• Ne permet pas de connaître l'incidence d'une maladie
• Ne permet pas d'étudier les aspects dynamiques des phénomènes observés: la chronologie
entre exposition à une nuisance particulière et apparition d'une maladie ne peut être
correctement appréhendée.
• Peu adaptée aux maladies rares
• Ne renseigne pas sur l’évolution de la maladie dans le cas d’enquêtes transversale unique
• Possibilité de biais de sélection dû à des refus, décès, etc…
ETUDES CAS-TEMOIN
But
Permet de comparer les niveaux d’exposition au facteur de risque étudié chez des individus
présentant la pathologie (cas) et chez des individus sains (témoins).
Principe
– Sélection
• d’un groupe de sujets atteints de la maladie étudiée: les cas
• et un (ou plusieurs) groupe(s) de sujets indemnes de cette maladie : les témoins
– Recherche des informations concernant l’exposition aux facteurs de risque (et aux facteurs
de confusion éventuels) dans leur passé (étude rétrospective) pour chacun des sujets de
l'enquête.
– Comparaison de l'exposition au facteur de risque chez les cas et chez les témoins.
– Permet la classification des participants en 4 sous-groupes:
p. 43
Points importants lors de la conception et la conduite d’une étude cas-témoin
Définition et sélection des cas
Sélection des témoins
Collecte de l’information sur la maladie et l’exposition
p. 44
Calcul de l’Odds ratio et son intervalle de confiance
•
Points importants lors de l’interprétation
– Possibilité de biais
» Biais de sélection si l’inclusion des cas ou des témoins dépend +/- de l’exposition
étudiée
» Biais d’observation (erreur lors du recueil de l’information)
» Biais de mémoire
p. 45
» Erreurs de classement
» Non différentielles
» Différentielles
• Avantages
Idéal pour l’étude des maladies rares
Réalisable sur des effectifs faibles
Coût et temps de réalisation moins importants que pour les études de cohorte
Etude possible d’une pathologie liée à une exposition passée
Bien adaptées à l’évaluation des maladies à longue période de latence
• Limites
Pas de connaissance de l’incidence de la maladie
Difficulté dans le choix des témoins
Difficulté d’établir dans certains cas la chronologie entre exposition et maladie
Nombreux biais potentiels : m
Nombreux biais potentiels : mémoire, classification, observation…
Non-représentativité des cas et/ou des témoins.
ETUDES DE COHORTE
Groupe de sujets partageant une caractéristique commune et suivi dans le temps
But :
– Comparer l’incidence d’une maladie entre un groupe d’individus exposés et un groupe
d’individus non-exposés
Principe:
– Sélection d’un groupe de participants initialement indemnes de l’affection étudiée
– Les participants sont suivis pendant une période relativement longue. Le suivi peut être
prospectif ou rétrospectif (cohorte historique) ou retro-prospective
– Evaluation de l’exposition pour chacun des participants
– Comparaison de l’incidence dans chacun des groupes (exposés-non exposés)
p. 46
Enquête de cohorte exposés – non exposés
Etude de cohorte
• Cohorte rétrospective:
– Exposition et événements y relatifs (maladie, décès) ont lieu AVANT le début de l’étude
• Cohorte prospective:
– L’exposition est présente les événements y relatifs ont lieu APRES le début de l’étude
Cohorte rétrospective
p. 47
Cohorte rétro-prospective
Etudes de cohorte
Points importants lors de l’analyse
– Calcul des taux d’incidence
• Incidence cumulée
• Densité d’incidence
– Comparaison de ces taux entre groupes exposés et non – exposés
– NB: S’assurer de la comparabilité des différents groupes
p. 48
Ie = Incidence cumulée parmi les exposés = a / (a+b)
Io = Incidence cumulée parmi les non – exposés = c / (c+d)
RR = Ie / Io
• Avantages
p. 49
Mesure précise de l’exposition
Permet d’éclaircir une relation chronologique entre exposition et maladie
• Limites
• Temps de réalisation long (cohorte prospective)
• Moyens mis en œuvre et coût de réalisation importants (cohorte prospective)
• Limitée par une latence longue de la maladie, par une fréquence rare : peu adaptée aux
maladies rares
• Perdus de vue
p. 50
ESSAIS CONTROLES
Objectifs du cours
• Citer les différentes phases de l’expérimentation thérapeutique
• Expliquer l’intérêt d’effectuer une randomisation dans les essais comparatifs
• Citer les paramètres intervenant dans le calcul du nombre de sujets nécessaires (NSN)
• Définir le principe d'un essai en cross-over, en parallèle, en cluster
• Citer les différents déterminants qui permettent de définir si une étude est éthiquement
acceptable
Logique de l’évaluation
Comparaison entre
– un groupe de personnes ayant reçu le TTT /l’intervention et
– un autre qui n’a rien reçu ou a reçu un autre TTT ou une autre intervention servant de
référence
Etapes de la comparaison
• Recherche d’une différence statistiquement significative entre les groupes: jugement de
signification
• Résultats obtenus imputables au TTT? à l’intervention?: jugement de causalité
p. 51
Principe général
Types d’essais
p. 52
– Des mesures préventives (essai de prévention)
Ex: comparaison de la circoncision versus non circoncision pour la prévention du VIH
p. 53
But des études expérimentales
Démontrer :
• l’efficacité d’un TTT (ou d’une intervention) par rapport à l’absence de TTT (ou
d’intervention)
• L’équivalence entre un TTT et un autre
• L’intérêt d’un TTT par rapport à un autre en prenant en compte les avantages et les
inconvénients de chacun
METHODOLOGIE
• Schéma général de l’essai
• Mode d’attribution de l’intervention
• Nombre de sujets nécessaires
• Le (s) critère (s) de jugement
• L’analyse des données
• Les aspects éthiques
• Essais en « cross-over »
– Chaque participant reçoit successivement l’intervention à évaluer puis l’intervention de
référence (ou placebo)
p. 54
– L’ordre de cette admission est déterminé par tirage au sort
– Chaque participant est son propre témoin
• Plans factoriels
– Permet d’étudier plusieurs thérapies concomitantes.
– Permet de mener l’équivalent de 2 ou plusieurs études en même temps avec un nombre
plus restreint de participants
– Permet de comparer les différents traitements entre eux ainsi que l’influence que les
différents traitements ont les uns sur les autres.
p. 55
supprime les biais de sélection
équilibre la répartition des facteurs pronostiques (connus ou inconnus) entre les groupes
comparés
– Doit être effectuée au moment de l’inclusion
- pour chaque sujet éligible,
- après vérification des critères d’inclusion et non - inclusion
- le plus tard possible (avant le début du TTT ou de l’intervention)
– Peut être effectué à partir de tables de nombres au hasard ou de programmes informatiques
– Veiller à équilibrer le tirage au sort (aboutir à des effectifs strictement identiques entre les
groupes)
Essai en aveugle
– Simple : patient ignorant du groupe auquel il a été alloué
– Double: patient et enquêteurs ignorants
– Triple : patient, enquêteurs et investigateur principal
Méthodes pour obtenir l’aveugle plus ou moins complexes
• Traitements médicamenteux
– Formes identiques dans les groupes de traitement (forme, couleur, odeur, goût, fréquence et
mode d’administration)
• Traitements non médicamenteux
– Dispositif ou appareils médicaux inactifs (appareil éteint …)
– Chirurgie : simulations de l’intervention
Le critère de jugement
Permet d’évaluer l’efficacité d’un TTT ou d’une intervention
Unique ou multiple
Objectif (taux de guérison, taux de survie,…)
Subjectif (douleur, qualité de vie, ….)
p. 56
Final ou intermédiaire (régression tumorale complète ou partielle,… )
p. 57
Niveaux de preuves des études épidémiologiques
p. 58
CHAPITRE III : DESCRIPTION ET ANALYSE DES
DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES 1
Types de variables
Discontinues
Sont celles dont les valeurs peuvent appartenir à un nombre limité de catégories
distinctes, sans degré intermédiaire
• Nominales
• Ordinales
• Numériques
Discontinues Nominales
Les différentes catégories ne possèdent pas de rang particulier
– Dichotomiques: de type oui/non
• Le sexe, la survie (vivant/décédé),…
– Multichotomiques: plus de 2 catégories alternatives possibles
• Groupe sanguin (A, B, AB, O), la race, le statut conjugal
Discontinues Ordinales
Les réponses possibles ont un ordre ou une progression naturelle
• Exemples:
– Stade de progression d’une maladie (I à IV pour le cancer du sein)
– Amélioration de la mobilité (aucune, faible, modérée, importante)
Discontinues numériques
Valeurs numériques, quantitatives ne comportant pas de chiffres intermédiaires
Exemples:
– Nombre d’enfants nés vivants (parité)
p. 59
– Nombre d’ épisodes palustres au cours des 6 derniers mois
Continues
Variables numériques, quantitatives qui peuvent avoir n’importe quelle valeur à l’intérieur
de leur propre échelle
Exemples:
– Poids, taille, pression artérielle,….
Variables continues
Comparaison de moyennes entre 2 groupes
Exemple: le poids moyen à la naissance d’enfants nés de mères alcooliques peut-être
comparé à celui de ceux nés de mères qui n’en consomment pas
Types de variables et analyse descriptive
Tableaux:
– Fournissent des détails sur les valeurs individuelles
– Distributions de fréquences et de fréquences cumulées
Graphiques:
– Donnent une description générale de l’ensemble de l’échantillon
– Histogrammes et courbes de fréquence
Tableaux
• Distributions de fréquences
Donne la liste, pour chaque valeur (ou pour une gamme étroite de valeurs) d’une variable,
du nombre ou de la proportion de fois où cette observation a été faite dans la population
étudiée
Indiquées pour les variables discontinues et continues
p. 60
Distributions de fréquences: variables discontinues
p. 61
– Trop nombreuses: revient à la présentation des données de base
p. 62
Les histogrammes
• Représentation graphique d’une distribution de fréquence
• Valeurs de la variable en abscisse et fréquences observées pour chaque valeur en ordonnée
• La hauteur de chaque barre représente le nombre ou la proportion de sujets
correspondant à chaque valeur de la variable ou chaque intervalle de la classe
Lorsque ce sont des intervalles de valeur qui figurent en abscisse, chaque barre est
centrée sur le milieu de l’intervalle
• Privilégier l’utilisation d’intervalles égaux en abscisses
p. 63
Les polygones de fréquence
• Utilisés en principe pour des variables continues
• Valeurs de la variable en abscisse et fréquence en ordonnée
• Ligne droite reliant les points centraux de chaque barre de l’histogramme
• Permet la représentation sur le même graphique de 2 courbes de données ou plus
→ facilite les comparaisons
p. 64
Exemple: distributions de la pression artérielle, du poids, la taille, les globules blancs….
La distribution normale
∎ Distribution asymétrique
Le nombre de valeurs basses ou hautes n’est pas le même de part et d’autre du point
central
Exemple: distribution de la fréquence des leucocytes dans un échantillonnage de
prélèvements sanguins d’un laboratoire d’analyse médicales
p. 65
→ Transformation logarithmique
p. 66
Renseignent sur la forme de la distribution
p. 67
Moins facile à utiliser pour les tests statistiques
∎ Le mode
Valeur la plus fréquente d’un ensemble de données
Inconvénient
– Utilisation limitée par le nombre d’observations
Parfois pas de mode pour des distributions de petite taille
– Se prête peu à des manipulations statistiques
Avantage
Peut parfois être utilisé pour donner des aperçus possibles sur l’étiologie d’une maladie
Exemple: Distribution bimodale ( ≈ 29 )Choix des mesures de la tendance centrale
p. 68
∎ L’étendue
Mesure descriptive simple de la dispersion calculée en soustrayant la valeur la plus basse de
la valeur la plus élevée
• Ne tient pas compte de la totalité de la distribution mais seulement des valeurs extrêmes
• Peut être étendue même si les valeurs de la majorité des observations sont proches les unes
des autres
• Inutilisable pour des procédés et des tests statistiques
∎ La variance et l’écart-type
Résument la dispersion des observations individuelles autour de la moyenne
∎ Le coefficient de variation
Permet de comparer:
1) dans 2 populations différentes l’importance de la variabilité de la distribution d’un
facteur
Exemple: comparaison de la variabilité de la pression artérielle chez l’enfant et l’adulte ou
2) dans la même population l’importance de la variabilité de 2 variables différentes
Exemple: comparaison de la variabilité de la pression systolique et diastolique chez
l’homme
p. 69
ET= écart-type
n= taille de l’échantillon
Permet de définir l’intervalle dans lequel se situe avec un certain degré de certitude la
moyenne réelle de la population Présentation et résumé des données
p. 70
II. EVALUATION DU ROLE DU HASARD
Les objectifs
Définir, calculer et interpréter la valeur de p et de l’intervalle de confiance
Calculer la taille de l’échantillon et la puissance d’une étude
Vérification de l’hypothèse
Estimation de l’intervalle de confiance
Détermination de la taille de l’échantillon
Calcul de la puissance d’une étude
Evaluation de l’hypothèse
Réalisation d’un test de signification statistique
→p?
Estimation de l’intervalle de confiance
Indique avec un degré donné de certitude l’espace où se situe l’estimation réelle de l’effet
Estimation du rôle du hasard
Vérification de l’hypothèse
1- Enoncer clairement l’hypothèse nulle H0 et l’hypothèse alternative H1
2- Réaliser un test de signification statistique
3-Calculer et interpréter la probabilité ou p rattachée au résultat du test
Vérification de l’hypothèse
3- Calcul de la valeur de p
p. 71
P = probabilité ou vraisemblance qu’un résultat au moins aussi élevé comme celui observé
soit le fruit du hasard, en supposant qu’il n’existe pas d’association entre l’exposition et
l’évènement (c-à-d sous H0)
p ≤ 0,05 → résultat statistiquement significatif
p bilatérale: probabilité d’observer une différence sans en spécifier la direction
p unilatérale: probabilité d’observer entre les groupes étudiés une différence d’amplitude
donnée ainsi que sa direction
Tests de signification statistique
Choix du test fonction de:
1- l’hypothèse à évaluer
2- Type de données
3- Caractéristiques des données
Test t pour données continues
Test du Khi-2 pour données discontinues
p?
Estimé à partir de la table de t
Voir tableau sur le pourcentage de points de la distribution t
p. 72
Test du khi-2 pour variables discontinues
P?
Table du Khi-2 ou tableau normal standard
NB: khi-2 de Yates pour échantillon de petite taille
p. 73
Les valeurs conjointes de P et de l’intervalle de confiance donnent l’information la plus
complète sur le rôle du hasard
Point important de l’organisation de l’étude
La puissance statistique nécessaire pour conclure
→ la taille de l’échantillon
Calcul de la taille de l’échantillon
Dépend :
• Risque α : Conclure à une différence entre les 2 groupes alors qu’elle n’existe pas :
habituellement choisi à 5% = risque de 1ère espèce
• Risque β : Ne pas mettre en évidence une différence alors qu’elle existe : habituellement
choisi à 10% = risque de 2ème espèce
• (1- β) = PUISSANCE de l‘étude (probabilité de déceler une différence qui existe)
habituellement de 80%
• La valeur de P (proportion de sujets concernés par le problème dans la population) ou m
(moyenne) et s (variance)
Notion de signification statistique
p. 74
Etudes cas - témoins
p. 75