Le Financement Des PME Innovantes Marocaines PDF
Le Financement Des PME Innovantes Marocaines PDF
Le Financement Des PME Innovantes Marocaines PDF
Pour l’obtention du
Diplôme de licence Fondamentale en « Economie et Gestion »
Option : GESTION
Sous le thème :
Sommaire .....................................................................................................................................2
Remerciement ..............................................................................................................................3
Résumé .........................................................................................................................................4
Liste des Tableaux .......................................................................................................................5
Liste des figures ...........................................................................................................................6
Liste des abréviations : .................................................................................................................7
Introduction Générale ..................................................................................................................9
Chapitre 1 : Approche Générale sur la PME et l’Innovation .....................................................13
Section 1 : Cadrage Conceptuel sur les PME ............................................................................13
Section 2 : Le Concept de l'Innovation ......................................................................................22
Section 3 : Les PME innovantes au Maroc ................................................................................27
Chapitre 2 : Le Financement des PME Innovantes : ..................................................................34
Section 1 : Les Théories et Les Phases Liées au Financement des PME ...................................34
Section 2 : Les Modalités de Financement des PME Innovantes au Maroc ..............................38
Section 3 : Les Contraintes de Financement des PME Innovantes ............................................52
Chapitre 1 : Etude Empirique Cas de HPS ................................................................................57
Section 1 : Présentation de l'Entreprise HPS .............................................................................57
Section 2 : Financement de l'Innovation cas " HPS" .................................................................69
Conclusion : ...............................................................................................................................76
Conclusion Générale : ................................................................................................................77
Bibliographie ..............................................................................................................................78
Table des matieres …………………………………………………………………................81
ANNEXES ................................................................................................................................85
Remerciement
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma profonde gratitude ainsi que mes sincères
remerciements à mon encadrant de PFE, le Professeur Mme. ECH-CHBANI AMINA, pour
l’aide et les encouragements prodigués tout au long du développement de mes études. Son
soutien, son sens de l’expertise, ses conseils et sa disponibilité m’ont rendu la tâche
enrichissante et agréable.
Afin de n’oublier personne, mes vifs remerciements s’adressent à tous ceux qui m’ont aidé à la
réalisation de ce modeste mémoire.
3
Résumé
L'innovation est devenue un acte primordial qui aide à l'émergence des entreprises à haute
technologie, c'est un facteur clé du succès pour les PME qui souhaitent développer leur
activité. Cependant, ces entreprises se trouvent confronter initialement au problème de choix
de modalité de financement la plus adéquate afin de maximiser leur performance financière.
L'objet de ce travail est d'étudié les différentes modalités de financement offertes aux PME
innovantes marocaines, et le choix de mode de financement le plus convenable.
Mots clés : l'innovation, les PME, le choix de Financement, les PME innovantes marocaines
4
Liste des Tableaux
Tableau 11: Des Conditions Additionnelles sur le Marché des Actions ................................... 51
5
Liste des figures
Figure 1: La part des PME dans Toutes les Branches d'Activité .............................................. 19
Figure 13: HPS s'inscrit parmi les 10 plus fortes hausses de la bourse de Casablanca (10 ans)75
6
Liste des abréviations :
7
PME : Petite et moyenne entreprise
8
Introduction Générale
Les PME jouent un rôle de premier ordre dans l'ensemble des économies aussi bien
développées que celles en développement. Cette forme d'entreprise est la plus répandue dans
le monde, leur nombre dépasse les 90% de l'ensemble des entreprises dans la plupart des pays.
Au Maroc environ 95% des entreprises sont des PME.
Grâce à leur prépondérance numérique, leur dynamisme et leur souplesse, les PME contribuent
considérablement à la création d'emploi et de richesse, en réagissant rapidement aux
changements de politiques, aux incitations et aux changements des conditions du marché, les
PME peuvent également contribuer à la réalisation du processus de croissance basé sur le
secteur privé. Ces entreprises sont constamment confrontées à plusieurs défis dont
particulièrement la concurrence accrue du fait de l’étroitesse du marché intérieur et les
exigences croissantes des grandes entreprises.
A cet effet, l'innovation représente l'une des stratégies qu'adoptent de nombreuses PME pour
assurer la continuité de leur fonctionnement. Elle s'est imposée comme un acte primordial et
mondial qui aide à l'émergence des jeunes entreprises innovantes et à haute technologie.
Cependant, ces entreprises ont comme spécialité les secteurs assez risqués (logiciel,
biotechnologie, chimie…,). Elles évoluent dans un environnement complexe, dynamique et
incertain, pour cette raison les bailleurs de fonds refusent, parfois, l'octroi des crédits ou bien
exigent des taux plus ou moins élevé puisque ce type d'entreprise ne possède que des garanties
immatérielles (à titre d'exemple l’idée, R&D.…) et parfois à cause d'une asymétrie
d'information.
Afin de se créer et de stimuler sa croissance la High Tech comme toute PME se trouve
confronter initialement à différents problèmes pour l'accès au financement soit d'origine
interne ou externe mais la PME se trouve aussi devant le problème de choix de modalité de
financement la plus adéquate et suffisante durant les premières étapes de leurs
développements. « Sans ressources financières, l'entreprise ne produit pas, ne vend pas et donc
ne peut survivre que si elle a réussi à mobiliser les ressources nécessaires au maintien de son
cycle d'exploitation et au financement de son exploitation ». Les entreprises innovantes issues
de la recherche combinent plusieurs spécificités qui rendent leurs financements très
particuliers.
9
Problématique de la recherche :
Les petites et moyennes entreprises innovantes présentent certaines particularités au niveau de
leur financement, non seulement dans leur mode de financement, mais aussi dans la sélection
des sources de financement. La question principale qui constitue l’objectif de cette recherche
est :
Pour pouvoir répondre à notre problématique, il faut se poser la question sur certains points à
savoir :
En tant que gestionnaire, il nous semble intéressant de connaitre les différents modes et
obstacles financiers des PME innovantes, tant dans le monde que dans notre pays.
La finance des PME innovantes est un sujet d'actualité, il est en conséquence un outil
très pertinent pour nous aider à moderniser et actualiser ce que nous avions acquis
comme connaissance dans le domaine de la finance.
Méthodologie de recherche :
Pour mieux cerner notre travail, nous avons adopté la méthodologie suivante qui comporte
deux niveaux d’analyse :
Une partie théorique qu’est basée sur une recherche bibliographique et documentaire
(ouvrages, thèses mémoires, articles scientifiques, sites internet…etc.) relatifs à ce
sujet.
Une partie empirique qui correspond à une étude de cas effectué sur l'entreprise HPS.
10
La structure du travail :
Notre rapport sera scindé en trois chapitres. Le premier traitera les fondements théoriques liés
à la PME, "il s’agit de présenter ses caractéristiques, son poids dans l’économie nationale et
internationale", et à l'innovation. Le deuxième chapitre présentera les différentes sources de
financement des PME innovantes et la spécificité financière de ce type d’entreprises
marocaines. Le troisième est consacré à la partie pratique effectuée sur une entreprise
innovante.
11
PARTIE 1 : Le Financement Des PME Innovantes
Marocaines.
12
Chapitre 1 : Approche Générale sur la PME et l’Innovation
MORTORY rapporte que la PME est naît de quatre manière d’abord comme filiale d'une
société multinationale, dans ce cas elle hérite de la culture de l'entreprise mère, de ses
pratiques et ses modes d'organisation puis comme notion d'offices nationaux ensuite cédées
«clé en main» et implantées de toute pièce et finalement la PME est nait autour d'un homme
dont les origines, la consommation, la personnalité conditionne très fortement la structure et
les pratiques dans l'entreprise.
La PME étant restée confondue avec la personne du promoteur, jouait un rôle limité dans la
seule circonférence de son promoteur. De nos jours, les impératifs de circonscription, de
production, de distribution et même d'utilisation de l'œuvre collective en rassemblant la
rentabilité par l'affectation des ressources rares et coûteuses.
Quelle est l’image de la PME aujourd’hui dans le monde ? Qu’est-ce qu’une PME innovante ?
Et quelle est la place préoccupée par l’innovation au sein des PME marocaines ?
Le chapitre suivant traitera ces trois points, réparti en 3 sections la première présentera
l’ensemble de conceptions générales sur la PME, la deuxième traitera la notion de l’innovation
au sein d’une PME, et la troisième s’accentuera sur les PME innovantes au Maroc.
Dans la majorité des pays, les petites et moyennes entreprises représentent l’écrasante majorité
de l’ensemble des activités. Elles contribuent également d’une manière importante à l’emploi
et à la production. Les organisations d’employeurs qui veulent réellement représenter ces
derniers se doivent donc d’atteindre ces PME, de les défendre et de plaider en leur nom et, si
cela est réalisable, de proposer des services qui répondent à leurs besoins.
1. Définition de la PME
A l’heure actuelle, il n’existe aucun consensus entre les chercheurs et les pays sur une
définition standard et harmonisée de la PME à l’échelle universelle. En effet, nombreux sont
13
les organismes internationaux tels le Fonds Monétaire International (FMI), l’Organisation
Mondiale de Commerce, l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economique
(L’INSEE) et la Banque Mondiale qui ont tenté d’unifier le cadre de définition de la PME.
Leurs tentatives et projets ont été malheureusement abandonnés après trente ans de recherches
dans le domaine au profit des définitions appropriées à chaque pays. En effet, les principaux
obstacles à une définition universelle de la PME sont dus au caractère hétérogène des PME qui
rend difficile la comparaison entre les informations des différents pays.
Selon le rapport Bolton1 , précurseur dans ce domaine et très souvent cité comme référence en
la matière, on retient trois critères essentiels pour déterminer une PME :
Une organisation centralisée et des décisions prises uniquement par les propriétaires
sans délégation de pouvoirs
Une part de marché limité : Selon ce rapport, étant donné la part de marché restreinte
de la PME, cette dernière ne dispose pas suffisamment de pouvoir pour influencer les
prix.
L’indépendance de la PME : Une entreprise appréhendée comme PME, ne doit pas être
affiliée à un groupe quelle que soit sa taille.
A la suite de cette analyse, plusieurs chercheurs ont tenté de l’enrichir en vue de distinguer les
principales caractéristiques qui qualifient les PME, il s’agit des critères quantitatifs et
qualitatifs. Les premiers s’intéressent aux indicateurs apparents de l’activité de l’entreprise tels
que le chiffre d’affaires, l’effectif, le total bilan, la valeur ajoutée, la part de marché. La
deuxième approche retient plutôt le critère humain comme élément crucial pour différencier
les petites des grandes entreprises.
Après avoir tenté d’expliciter la problématique pour cerner une définition standard de la PME,
nous allons dans cette section mettre en lumière les définitions et les critères retenus par les
principales économies mondiales pour définir une PME tenant compte de ces spécificités qui
esquissent une explication à la fois unique et générale.
1
(Bolton, 1971)
14
1.1 Définitions de la PME à l’International
Pour être considérée comme une micro entreprise, une petite entreprise ou une moyenne
entreprise selon la classification de la Banque mondiale, l’entreprise doit satisfaire deux des
trois critères retenus, à savoir d'employés, actifs, ou chiffre d'affaires annuel.
Chiffre d'affaire
Taille de l'entreprise Nombre d'employés Actifs
annuel
Micro <10 <USD 100 000 <USD 100 000
Petite <50 <USD 3 millions <USD 3 millions
Moyenne <300 <USD 15 millions <USD 15 millions
Source : Ayyagari, Beck et Demirgüç-Kunt (2005)
Le « Small business2 » définit la PME comme une entreprise à propriété indépendante non
dominante dans un secteur d'activité. Et qui repose sur deux critères dépendants :
Pour faire face à la divergence des définitions données par les différents pays européens aux
PME, la Commission Européenne est intervenue en 2003 pour modifier et standardiser cette
définition. Ainsi, est considérée comme PME toute entreprise ayant les critères suivants :
2
Le Small Business Act, (1953)
15
➢Pour L’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
Selon la charte des PME de l’UEMOA on entend par Petite et Moyenne Entreprise, toute
personne physique ou morale, productrice de biens et/ou services marchands, immatriculée au
registre du commerce ou des métiers selon les pays, et qui remplit les critères suivants :
La définition de la PME au Maroc a évolué en fonction des dispositions contenues dans les
différents textes ayant cherché à encourager cette catégorie d’entreprises en raison de sa taille
réduite et sa fragilité relative. Parmi ces textes, on peut citer les définitions proposées par :
Le code définit la PME dans son article 3 : « comme étant l'entreprise dont les investissements
à la création ou à l'extension ne dépassant pas 5 millions de dirhams et dont la valeur en biens
d'équipements par emploi stable crée ne dépasse pas 70.000 Dhs. ». Il faut souligner que cette
définition ne tient pas compte du nombre des emplois créés puisqu'elle insiste sur le coût par
emploi3.
Selon Bank Al Maghreb, une nouvelle définition a été mise en place reposant sur des
nouveaux critères retenus (à savoir le chiffre d'affaires annuel et l’encours des crédits
bancaires au profit de la PME) et qui vont de pair avec la définition utilisée par Maroc PME
pour qualifier une entreprise de PME4 :
3
Article 3 code des investissements
4
Bank Al Maghrib de 1987
16
▪ Le chiffre d’affaires hors taxe ou celui du groupe d’intérêt auquel elle
appartient est supérieur à 10millions de DH et inférieur ou égal à 175
millions de DH ;
La très petite entreprise : le chiffre d’affaires hors taxe ou celui du groupe auquel elle
appartient est inférieur à 10 millions de DH et le montant global des créances détenues
à son égard est inférieur à 2 millions de DH.
Dans le cadre de la politique de mise à niveau, les dispositions du FOGAM s’appliquent aux
PME/PMI satisfaisant aux deux critères suivants5 : Avoir un total bilan (avant investissement)
n’excédant pas 20 MDHS et un programme de mise à niveau dans la limite de 10 MDHS.
Dans ce cadre, la charte10 de la PME élaborée par Maroc PME en 2002, la définition de la
PME marocaine repose sur trois principaux critères à savoir :
• La gérance de l’entreprise doit être assurée directement par des personnes physiques
(propriétaires ou actionnaires) ;
5
https://rabat.cci.ma/web/uploads/dossier/5876c1273bb15.pdf
6
Par L'Economiste Edition N° :3464 Le 10/02/2011
17
• La propriété de capital ou le droit de vote ne peut être détenu à plus de 25% par une
entreprise qui ne respecte pas la définition de la PME ;
• Le critère de taille qui distingue les entreprises existantes (depuis plus que deux
années) qui devront détenir un effectif inférieur à 200 employés permanents, en plus
d’un chiffre d’affaires annuel hors taxes ne dépassant pas 75 millions DH et/ ou un
total bilan inférieur à50 millions DH. Concernant les PME nouvellement créées, la loi
impose un ratio d’investissement par emploi inférieur à 250.000 DH associé à un
programme d’investissement initial inférieur ou égal à25 millions DH.
Dans une économie en voie de développement comme celle du Maroc, la PME occupe
certainement une place de grande importance vue sa participation efficace à la promotion de
dimension sociale et du développement économique.
Selon Maroc PME (Ex-ANPME), la PME est présente dans tous les secteurs d'activité
économique avec un taux de 98% : l'industrie, l'artisanat et le BTP, les commerces et enfin les
services qui englobent le tourisme, les communications, le transport, les services financiers.
D'après le graphique ci-dessous, la part des PME est de plus de 90% dans toutes les branches
d'activité sauf celle de la production et de la distribution d'électricité, gaz et eau, où cette
participation est uniquement de 50. En matière de recrutement et lutte contre le chômage, les
PME marocaines, contribuent à la création de plus de 65 % de l’emploi (ANPME, 2015).
18
Figure 1: La part des PME dans Toutes les Branches d'Activité
Source : Direction de la politique économique générale "ministre de finance"
19
Figure 2: Répartition Régionale des PME7
Selon les analyses effectuées par le Ministère du Commerce et de l'Industrie, le Ministère des
Finances et la Banque Centrale, la contribution économique des PME à l'économie marocaine
peut être résumée ci-dessous :
PIB 38%
Investissement 50%
Export 30%
Source : Eclairage sur la situation des PME au Maroc, Inforisk (2011)
7
Document de travail N°50 de la Direction de la politique économique générale « les PME au Maroc éclairage
et propositions »
20
➢Contribution des PME dans la Valeur Ajoutée par Secteur
A titre d’exemple, le secteur de l’agriculture est composé à 98% de PME qui contribuent à
hauteur de 79% à l’ensemble de la valeur ajoutée, les 20% restant étant réalisés par des GE.
Pour la distribution, les grandes entreprises représentent 3% et contribuent jusqu’à hauteur de
81% à l’ensemble de la valeur ajoutée du secteur. Ces résultats confirment la faiblesse
structurelle des PME. Selon le tableau ci-dessous, la contribution globale de la PME dans la
création de la valeur ajoutée est de 40%. Cette contribution peut être variable allant de 79%
pour le secteur de l’agriculture à 9% pour la production et la distribution de l’électricité, du
gaz et de l’eau.
Les entreprises, et en particulier les PME, jouent un rôle crucial dans la création d’emplois.
Selon une étude réalisée par le Ministère de l’Economie et Finance en 2014 :
Le secteur artisanal : la PME prédomine encore plus dans la pêche, la sylviculture, l’élevage
et surtout dans les métiers traditionnels à forte valeur ajoutée culturelle et sociale (tapis.
Produits de terre métaux, cuir couture traditionnelle, etc.).
Le secteur artisanal compte près de 2 millions emplois est constitué dans sa plus grande
majorité de PME.
21
Le secteur du commerce compte 888.000 emplois (hors informel) est constitué dans presque
son intégralité de PME. Dans le secteur des services. Et tout d'abord dans le tourisme qui
compte près de 600.000 emplois, la PME constitue un outil privilégié dans la promotion de
l'hôtellerie, de la restauration et des agences de voyages.
Ainsi que Maroc PME (Ex-ANPME) aspire à créer 135.000 emplois pour un investissement
de 22 milliards de dirhams, conformément aux objectifs affichés par la feuille de route de
l'Agence en termes de création d'emplois, alignés sur les ambitions du Plan d'accélération
industrielle, à la lumière du Cadre contractuel 2015-2020 signé le 13 juillet 2015 avec l'Etat,
indique un communiqué de l'Agence.
Toute entreprise, quelle que soit son domaine d’activité, son métier, sa taille même ses
orientations stratégiques cherche sans cesse la rentabilité qui garantit sa viabilité. Une
entreprise non rentable finira, tôt ou tard, par disparaitre sous l’impulsion de la concurrence.
La possibilité d’adaptation, de flexibilité, d’habilité à apprendre et à développer de nouvelles
capacités sont des caractéristiques nécessaires pour assurer la pérennité sur un marché où les
frontières disparaissent, et où la concurrence internationale est de plus en plus accrue.
L’ensemble des caractéristiques citées se regroupent sous un seul concept « Innovation ».
1. La Notion de l’Innovation
➢Étymologiquement
Le mot innovation du latin innovatus , qui signifie « changer ou rénover », le mot induit trois
forme de verbes Innover (du nom innovation) vient du latin « innovare » qui signifie changer
ou introduire quelque chose de nouveau, nover (du nom novation) du latin « Novare » qui
signifie le renouvellement d’une obligation et enfin le verbe rénover ( du nom rénovation) du
latin « renovare » qui a le sens de donner une forme nouvelle qui améliore l’ancien ou bien
c’est l’action de modifier ce qui existe déjà8 .
8
« Online Etymology Dictionary » étymologie du mot « innovation », 2003,
22
➢Définition du Terme d’Innovation
Selon LACHMANN.J a défini l’innovation comme « un acte compliqué à définir, mais dont la
conception semble, en tous les cas, bien plus facile à réaliser que de la faire entrer dans la
culture d’entreprise »10.
Selon SCHUMPETER, dans les années 1940, J. A. Schumpeter (1942) donne à la notion
d’innovation un nouveau visage. L’innovation est perçue comme un changement qualitatif qui
induit des modifications au sein même de l’entreprise ; c’est « une destruction créatrice qui
révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique, en détruisant
continuellement ses éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs ».11
L’entreprise prend ainsi une réelle dimension en matière d’innovation. Mais plus que
l’entreprise, c’est celui qui est à sa tête qui est le véritable initiateur du mouvement. Avec sa
notion d’entrepreneur innovateur, il conditionne le progrès technique au comportement du chef
d’entreprise. « Le rôle de l’entrepreneur consiste à réformer ou à révolutionner la routine de
production en exploitant une invention ou, plus généralement, une possibilité technique
inédite»12 . L’entrepreneur a alors pour rôle de transformer l’invention en un objet ayant un
usage marchand. La croissance économique dépend donc de la velléité des chefs d’entreprise à
innover en matière de produit, de procédé de production, de marché, de source de matière
première ou d’énergie, ou encore de mode d’organisation de la production au sein de
l’entreprise ou du secteur.
Une invention consiste à produire, ou à créer, un produit que l’on peut s’approprier en utilisant
son imagination, c’est un acte à la fois original et directement appliqué.
9
CHOUTEAU. M et VIEVARD.L, « l’innovation, un processus à décrypter », janvier 2007, page 5.
10
LACHMANN jean, op.cit, page 21.
11
« Source : Regards sur les PME n° 10, Observatoire des PME, OSEO services ». P 23
12
Citation Joseph Schumpeter, théorie de l’évolution économique ,1911/1926
23
L’invention est souvent confondue avec l’innovation. En principe, « l’invention est avant tout
une idée, un principe, un concept essentiellement nouveau sans jugement sur son caractère
réalisable ou sa valeur pratique. Une invention pour qu’elle soit acceptée ne doit pas, par
exemple, avoir été déposée comme brevet. En fait, la plupart du temps, l’invention (ou
l’inventeur) garantit en quelque sorte la transformation de l’idée en dispositif, réalisation
technologique : il s’agit bien d’une création ou si l’on préfère d’une découverte. Beaucoup
d’inventions ne se transforment jamais en innovation c’est à dire en réalisation, par contre
toute innovation ne provient pas forcément d’invention »13.
Donc toutes les innovations proviennent d'inventions mais toutes les inventions ne sont pas des
innovations.
Les innovations des produits : sont les plus emblématiques. Elles correspondent à
l'introduction de nouveaux produits, par exemple le réfrigérateur, la machine à laver, la
téléphone ou encore le micro-onde.
Les innovations de procédés ou organisationnelles : sont en général moins connues que les
innovations produites, mais elles n'en sont pas moins importantes. Elles concernent
l'introduction de nouvelles méthodes de production ou de nouvelles formes d'organisation.
13
BOYER Luc, « Innovation et lancement des nouveaux produits », Édition CNRS, Septembre 2007, page2.
24
avec le gaz de schiste. L'introduction d'une nouvelle source d'approvisionnement va créer une
nouvelle industrie.
Les nouvelles structures de marché : cette innovation peut être illustrée par la concurrence
entre taxis et véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Elle montre comment l'ouverture
d'un marché remet en cause des marchés existants.
D'après les théories relatives à l'innovation, une innovation se diffuse dans la société en
suivant un processus qui touche différentes catégories de consommateurs, des plus
enthousiastes jusqu’aux plus réticents face à la technologie. EM. Rogers 14 a modélisé ce
processus par une courbe de diffusion (dite courbe en S ou courbe en cloche) en y associant les
différents profils de consommateurs correspondant aux différentes phases du processus
d'adoption. Le challenge étant d'arriver à passer d'une diffusion confidentielle (innovators et
earlyadopters) à une diffusion de masse (majorité avancée et retardée) qui représente plus de
60 % du marché potentiel.
14
(Roger, 1995)
25
Dans le temps, l’adoption de l’innovation passe logiquement d’un groupe restreint d’adoptants
à un groupe plus large, puis à un bassin de plus en plus représentatif de la population générale.
Ce phénomène conduit E. Rogers à catégoriser les adoptants suivant cinq profils en fonction
de leur rapidité à adopter l’innovation comprise comme leur position face au changement. Il
distingue :
Un risque projet peut être défini comme étant la possibilité qu’un projet ne s’exécute pas
conformément aux prévisions de date d’achèvement, de coût et de spécifications, ces écarts
par rapport aux prévisions étant considérés comme difficilement acceptables, voire
inacceptables. [Giard, 1991].
2.2La Classification des Risques d’un Projet d’Innovation dans une PME
Selon (ST-Pierre, 2004 ; Desroches et al. 2007)15il existe cinq grandes familles des risques
associés à l'activité de l'innovation à savoir :
Les risques commerciaux reflètent le potentiel d'échec dans l'atteinte des objectifs de ventes
ou de revenus du projet. Les exemples d'échec sont : les clients ne sont pas satisfaits ; l'entrée
sur le marché est tardive ; les concurrents offrent une alternative plus intéressante, etc.
15
Alain DESROCHES. La gestion des risques Projet, les techniques de l’ingénieur, 2008.
26
Les risques environnementaux reflètent le potentiel d'échec de l'innovation dû à des
situations particulières qui ne sont pas sous le contrôle de l'entreprise (environnement externe)
ou à des relations avec certains collaborateurs de l'entreprise. Les exemples de situations
risquées sont : l'opposition d'un groupe de pression à l'innovation de l’entreprise, etc.
Les risques financiers : sont lié à la structure de financement que l’entreprise subit ou qu’elle
a choisie, à l’identité et à l’origine des partenaires financiers, aux contrats de financement
(échéances et clauses restrictives), à la capacité d’endettement inutilisée, à la capacité de
réinvestir des propriétaires actuels.
La PME marocaine représente aujourd’hui 95% d’entreprises dans le tissu productif marocain
avec plus de 40% du chiffre d’affaire du secteur industriel et emploie plus de 50% de la main
d’œuvre. Elle joue un rôle stratégique pour le développement du pays. Néanmoins elle reste
une entreprise vulnérable aux aléas économiques et financiers et se doit de rester compétitive
et assurer une croissance économique soutenue. En plus des contraintes financières,
concurrentielles et internes liées à la productivité, la PME marocaine comme toutes les PME à
travers le monde doit innover pour survire. Les Nouvelles technologies viennent en tant que
solution idéale pour les PME marocaines permettant non seulement une optimisation des coûts
mais aussi une utilisation optimale des ressources avec un accès à l’information à temps réel et
selon le besoin (PAY AS You GET).
A ce jour, le Maroc consacre 0,8% du PIB pour la R&D, contre 2,3% en moyenne dans les
pays de l’OCDE. Des pays comme l’Allemagne ou le Japon ont une moyenne encore plus
élevée avec 3,5% de leur richesse nationale destinée à cet effort d’innovation.
Le Maroc se retrouve au 72e rang sur les 127 pays étudiés. Ce dernier a maintenu son
positionnement de 2016, toutefois il a amélioré son score pour la cinquième année consécutive
avec 32,7 en 2017 contre 28.73 en 2011, affichant ainsi une tendance positive en termes de
produits d’innovation : 68ème en 2017 contre 102ème en 201116.
16
Country brief GII 2017 : Morocco
27
Selon l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, l’université Cornell et l’INSEAD
qui élaborent cet indice, le Maroc est parmi les pays qui ont eu une performance soutenue
durant les 7 dernières années. En effet, le Maroc se positionne 11ème dans la région MENA
(26 pays). En outre, le Royaume est passé de la 20ème place en 2011 à la 7ème place dans la
catégorie économique « lower-middle income » (52 pays).
En matière de recherche, il y’a peu de chercheurs par rapport à la population. Pour 1000 actifs
marocains, il n’y a que 1,87 chercheurs, contre 8,54 dans les pays de l’OCDE., une production
scientifique nationale qui représente seulement 0,122 % de la production mondiale, prétendre
damer le pion à des économies émergentes comme la Chine ou la Turquie est une utopie.
Axes Chantiers
Gouvernance public/privé de la stratégie
Gouvernance et cadre réglementaire Guichet unique pour les porteurs de projets
Un cadre légal souple et efficace
Infrastructures technologiques
Infrastructures et Clusters Infrastructures de valorisation
Clusters
Portefeuille de produits de soutien à
l‘innovation
Financement et soutien de Stimulation du système de capital risque
l‘innovation Développement du marché de la propriété
intellectuelle
Fonds internationaux de l‘innovation
28
Création du Club Marocain de
l‘Innovation
Mobilisation des talents Promotion de la culture de l‘innovation
Positionnement de l‘Offre Maroc R&D et
Innovation
Source :(AZIRAR, Comment faire du Maroc un hub régional en matière de recherche scientifique et
d’innovation ? 2015)
Il s'avère que l‘analyse SWOT du système national de recherche et d‘innovation est un moyen
utile, entre autres, pour identifier et dresser une cartographie des facteurs internes et externes
qui influencent le système d'innovation marocain. Cette analyse, est élaborée partir d'un
ensemble de rapport à savoir : le rapport réalisé par l‘ Institut Royal des Etudes Stratégiques en
2015 intitulé « Comment faire du Maroc un hub régional en matière de recherche scientifique
et d'innovation ? », le rapport de la cour des comptes de 2016 sur le contrôle de la gestion de
l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale et le plan d‘accélération
industrielle 2014-2020 et les rapports de l'OCDE.
29
Principales opportunités Principales menaces
L'analyse du système d'innovation marocain fait ressortir les bonnes politiques mises en place
en faveur de la R&D, mais aussi la faible connexion qui existe entre le système productif et le
système d'innovation et le manque des ressources financières. Certes, le Maroc présente un
retard en matière de l'innovation et de la créativité au sein de ses entreprises, néanmoins des
changements indéniables interviennent en sa faveur et des perspectives d'évolution se
présentent.
D’après le Manuel d’Oslo17 (2e édition), « la firme innovante est une firme qui a accompli des
produits ou des procédés technologiquement nouveaux ou sensiblement améliorés au cours de
la période considérée », une innovation étant accomplie « dès lors qu’elle a été introduite sur
le marché ou utilisée dans un procédé de production ». « C’est une firme qui a mené des
activités d’innovation réussie pendant cette période ».
17
(OCDE E. e.,1997).
30
Dans le cadre de sa vision 2020, la CGEM a mis au centre de ses recommandations,
l’Innovation et la R&D comme leviers stratégiques de développement. Assurément, le
développement de la R&D et de l’innovation nécessitera le lancement d’une stratégie nationale
spécifique et le renforcement de la contribution du secteur privé. La CGEM a également
proposé un certain nombre de mesures visant à :
31
3. Entreprises innovantes : Le mythe des start-ups ?
Une start-up, ou « jeune pousse », décrit une jeune entreprise de haute technologie qui
présente un potentiel important de croissance. Le terme vient de l'anglais start (démarrer) et up
(pour montrer le potentiel de croissance)18.
Au Maroc, la Startup est considérée comme une des solutions les plus pertinentes pour relever
le challenge de l’employabilité et de la croissance économique, puisqu'elle représente un
nouveau modèle économique d’entreprises plus agiles, plus modernes mais surtout plus
innovantes. Dans le monde cette jeune entreprise innovante a prouvé qu’elle est une des
catégories d’entreprises les plus créatrices d’emplois.
En 2007, la Banque mondiale avait mené une vaste enquête auprès des entreprises marocaines.
Les résultats de cette recherche montrent en effet que si seulement 8% des entreprises
marocaines étaient des Startups à fort impact, le taux de leur croissance annuel avoisinerait les
20% et générerait, selon la même étude, 73% de nouveaux emplois. C’est dire l’importance
démontrée par les chiffres que cette catégorie d’entreprise revêt dans l’économie nationale.
18
Futura Tech, 2016
32
Editor, Cluster Solaire, Impact Lab, R&D Maroc, Réseau Entreprendre Maroc et Start-up
Maroc). Cette 2e vague de labellisation permettra d’accélérer la cadence de financements
accordés aux startups innovantes.
Conclusion
33
Chapitre 2 : Le Financement des PME Innovantes :
L’innovation, considérée comme une source forte de compétitivité, est un élément clé de la
Pourtant, ces PME innovantes trouvent des difficultés au choix d’un financement adéquat et
Quel financement pour quelle phase de développement ? Quelles sont les difficultés
Rencontrées par ces pme innovantes lors de leurs financements ?
1. Théories de Financement
Plusieurs théories sont proposées pour expliquer les comportements financiers des
entrepreneurs dont la théorie de l'ordre hiérarchique, celle d'agence, et celle de signal,
lesquelles seront présentées ci-après.
Cet ordre observé dans la politique de financement des PME est, semble-t-il, en harmonie avec
les objectifs que l'entrepreneur cherche à atteindre à la direction de son entreprise
(Wtterwulghe et Janssen, 1998).
19
(Myers, juillet 984)20Wtterwulghe, 1998.
34
1.2 Théorie d’Agence
La théorie d'agence présente une entreprise comme un ensemble de contrats liant différentes
partenaires dont les intérêts peuvent être distincts voire incompatibles20. Deux types de
partenaires sont identifiables : l'agent qui est celui qui exerce le contrôle de l'entreprise, et le
principal, celui qui fournit les ressources financières 20 . La divergence d'intérêts des
cocontractants (dirigeants, actionnaires et créanciers) conduit à des conflits qu'on appelle
problèmes d'agence. Les problèmes d'agence les plus importants sont : l'asymétrie
d'information, le risque moral et l'anti sélection (St-Pierre, 2000).
La théorie du signal, fondée par Stephen Ross qui a initié en 1977 part du constat que
l’information n’est pas partagée par tous au même moment et que l’asymétrie d’information
est la règle. Celle-ci peut avoir des conséquences néfastes conduisant à des valorisations trop
basses ou à une politique d’investissement sous optimale21 .
• La même information n’est pas partagée par tous : ainsi, les dirigeants d’une société
peuvent disposer de renseignements que n’ont pas les investisseurs ;
• Même si elle était partagée par tous, la même information ne serait pas perçue de la
même manière, ce que la vie courante confirme fréquemment.
Sa finalité est de dégager les solutions qui améliorent le fonctionnement des marchés et
réduisent ou suppriment les inefficiences dans les processus de décisions des agents.
Innover nécessite en général d’orienter des ressources vers cette activité et elle implique des
coûts et nécessite une capacité à les financer. En effet, le développement d’une entreprise
20
St-Pierre, 2000
21
Stephen Ross, 1977
35
innovante implique le franchissement de 4 phases différentes. Chaque phase possède ses
propres défis et ses propres besoins de financement.
Le risque pour les investisseurs est très élevé et le financement est par conséquent très difficile
à obtenir.
Durant cette phase, les sources de financement proviennent généralement des business angels
et des fonds personnels des entrepreneurs et de leurs proches « les 3F : freinds, family and
fools ». Bien qu’utiles, ces fonds sont souvent insuffisants pour couvrir toutes les charges
engendrées par les activités relatives à la phase d’amorçage (R&D, plan d’affaires initial,
études de marché, proof of concept et prototypage). L’argent des 3F est généralement
22
Le capital-risque en Suisse (Berne, juin 2012). Rapport du Conseil fédéral donnant suite aux postulats Fässler
(10.3076) et Noser (11.3429, 11.3430, 11.3431)
36
complété par des fonds d’amorçage universitaire et des business angels. Des aides publiques
peuvent également intervenir à ce stade. Celles-ci prennent la forme d’aides fiscales, de
subventions directes (prix lors de participation à des concours de création des entreprises
innovantes) ou encore de prêts à taux zéro non remboursables en cas d’échec (C. Savignac,
2006).
Les banques quant à elles sont rarement actives durant cette phase. En effet, les banquiers
s’appuient essentiellement sur l’historique comptable de l’entreprise, sur sa capacité de
remboursement et sur les garanties offertes. Pourtant, durant la phase d’amorçage, la jeune
entreprise innovante n’a aucun bien matériel à offrir en garantie. Toute sa valeur réside dans
son actif immatériel difficilement évaluable (connaissances, savoirs faire, etc). Les sources de
Financement sont donc principalement les 3F (Friends, family and fools), les business Angels,
les fonds d’amorçage universitaire et les aides publiques.
Correspond aux premières années d’activités commerciales. A ce stade il existe un produit fini
prêt à être commercialisé souvent à une échelle réduite afin de confirmer sa viabilité
économique. Durant cette phase, les dépenses relatives aux activités de production et du
marketing sont les plus conséquentes. Pourtant, il est difficile de prédire à ce stade le succès
commercial du projet. Ce qui justifie, encore une fois, la réticence des banques à accorder un
prêt aux entreprises en phase de développement initial (early stage).
A ce stade, l’entreprise innovante peut faire appel aux investisseurs publics spécialisés ou à
quelques acteurs privés, notamment les business angels qui apportent du capital, de
l’expérience du réseau et du temps. Les anglo-saxons parlent alors de smart money (argent
intelligent).
37
2.4Phase de Maturité (Maturity Stage)
A ce stade, l’entreprise est bien établie et entre dans une situation de plein développement.
Elle peut accéder plus facilement à des emprunts bancaires et ouvrir son capital au public via
une introduction en bourse. La phase de maturité est généralement marquée par la fin du
partenariat entre l’entreprise et l’investisseur. En d’autres termes, à ce stade, les fonds de
capital-risque se désengagent de la société.
• Buy Out :Cette stratégie consiste à racheter les actions du capital risqueur par
l’entrepreneur lui-même.
On distingue généralement deux grands modes de financement : d’une part des sources dont
l'origine provient des associés de la société, ou de l'entrepreneur lui-même pour une entreprise
individuelle. D’autre part, on trouve des sources dont l'origine est externe, qui proviennent
principalement des organismes financiers.
38
1.1 Le Fond de Soutien à l’Innovation (FSI)
Le CMI (Centre Marocain de l’Innovation) est créé dans le cadre de l’initiative « Maroc
Innovation » lancée par le Ministère chargé du Commerce et de l’Industrie et le Ministère
chargé de la Recherche Scientifique. Cette initiative vise à créer un environnement favorable à
la recherche et à l’innovation. Le Centre Marocain de l'Innovation joue le rôle d’un guichet
unique de financement des projets d’innovation et de R&D.
Ce dernier a lancé une nouvelle édition d’appel à projets pour les instruments de financement
« INTILAK, TATWIR, PTR » destinés à promouvoir l’innovation, valoriser la R&D, et
générer la Propriété intellectuelle et industrielle au Maroc.
39
réunissant des laboratoires publics. Ce programme permet de couvrir jusqu’à 50% du coût
total du projet dans la limite de 2 Millions de Dirhams TTC.
Le Réseau Maroc Incubation et Essaimage (RMIE) est géré par le Centre National pour la
Recherche scientifique est Technique (CNRST). Il a pour mission de favoriser, d’accompagner
et de soutenir la valorisation des résultats de la recherche académique et la création
d’entreprises innovantes (spin-offs) à travers une démarche d’incubation et d’essaimage.
1.5 INNOV’ACT
INNOV’ACT est programme lancé par l’association R&D Maroc. L’objectif de ce programme
est de rapprocher le monde des entreprises, le monde universitaire et les centres de recherches
en defavorisant la collaboration étroite entre les entreprises innovantes et les structures de
recherche (laboratoires publics et/ou des centres techniques). Le programme INNOV’ACT
apporte aux entreprises un financement plafonné à 200 Milles Dirhams pour les TPE, 400
Milles Dirhams pour les PME et 700 Milles de Dirhams pour le groupement d’entreprises
(Minimum deux PME ou une grande entreprise avec deux PME).
40
1.6 Programme MOUSSANADA
Est un programme mis en œuvre par Maroc PME et qui a pour finalité d’accompagner les
PME marocaines dans leur démarche d’amélioration de productivité, de transformation
numérique et d'amélioration de leur système d'informations. Le programme est adapté à toutes
les PME en pleine phase de croissance ou de transition et qui ont un chiffre d’affaire inférieur
ou égal à 200 M DH, et les suit dans leur dynamique de développement à travers une approche
innovante permettant à l’entreprise de sélectionner, à partir d’une liste de prestations
prédéfinies, celles qui répondent à ses besoins spécifiques.
➢ Définition
Les Business Angels sont aussi des acteurs significatifs dans l’apport de ressources de
financement dans les premières étapes de la création d’entreprise. Les Business Angels sont
des personnes physiques, qui investissent une partie de leur patrimoine personnel, directement
dans des startups. Ils mettent fréquemment à la disposition de l’entrepreneur :
Leurs compétences,
Leur expérience
Et leur réseau relationnel.
Les BA sont généralement des cadres dirigeants ou des anciens entrepreneurs. Ils sont des
investisseurs hands - on (c’est-à-dire prenant part aux décisions), désirant s’impliquer auprès
du créateur d’entreprise dans le développement de ses projets.
Les Business Angels effectuent la majorité de leurs investissements dans les phases les plus
risquées de la mise en place d’un projet, au début de son développement. Face aux risques
encourus, le Business Angel va chercher à mettre en place un suivi actif de la participation
pour accompagner le dirigeant dans chacune des décisions stratégiques nécessaires à la
réussite du projet.
41
➢Fonctionnement
Outre cette dimension relationnelle, le BA va chercher à sélectionner des projets dans lesquels
il va pouvoir apporter non seulement une contribution financière, mais aussi des ressources en
termes d’expérience, de compétences ou de réseau relationnel.
Ces derniers visent à minimiser les risques de conflits entre l’entrepreneur et le BA, à
permettre au BA un suivi actif de son investissement, et à favoriser la réussite du projet
entrepreneurial.
Par son suivi actif, le Business Angel développe la capacité du dirigeant et de l’entreprise à
détecter, voire imaginer et construire de nouvelles capacités d’investissement.
Ainsi, le Business Angel joue le rôle d’un actionnaire-accompagnateur dont la mission est de
formaliser un fonctionnement efficace de l’entreprise afin de contribuer à la réussite du projet
42
entrepreneurial. Investisseur de proximité, le BA va chercher à construire une relation de
confiance avec l’entrepreneur afin de faciliter la dynamique de création de valeur.
c) La Sortie du Capital
La présence des BA dans le capital de la startup est en général limitée dans le temps, leur rôle
étant essentiel dans les premières phases de développement. La prise en compte de la sortie du
capital est un élément central dans la relation construite entre l’entrepreneur et le BA, dès la
décision de rentrer dans le capital. Plusieurs moyens de sortie du capital sont possibles :
Contrairement à d’autres pays, le phénomène de business Angels est très récent au Maroc. Le
premier réseau marocain de business Angels (Atlas Business Angels) a été créé en 2008. Il
s’agit d’un réseau qui regroupe une trentaine d’investisseurs individuels. Les business Angels
apportent aux jeunes entrepreneurs du capital, de l’expérience, de la crédibilité, du réseau et du
temps, maximisant ainsi les chances de succès de la jeune entreprise innovante.
Au-delà de ce cas concret, soulignons que la Loi de Finances 2018 a prévu une réduction
d'impôt plafonnée à 200.000 DH pour les sociétés désireuses d’investir dans des jeunes
entreprises innovantes en nouvelles technologies. Ce qui est de bon augure pour le
développement du mode de financement qui suscite l’intérêt de la CCG.
43
2.2 Le Financement par Crowdfunding (Financement Participatif)
➢Définition
Le crowdfunding est un phénomène du web 2.0, il affirme que le facteur de succès de ce type
d’initiative est dû à la digitalisation de la société avec une présence croissante d’internet24.
➢Fonctionnement
3. Deuxièmement, des financeurs, ou sponsors, qui ont une volonté de soutenir un projet.
23
Lambert et Schwienbacher, 2010
24
Lermeister, 2012
44
a. Le dépôt du projet et la sélection par la plateforme ;
b. L’acceptation du projet sur la plateforme ;
c. Une phase de communication fondée sur des échanges entre les membres de la foule et
le porteur du projet, avec une participation financière éventuelle.
➢Définition
« Le capital-risque est une activité d'apport en fonds propres dans des entreprises innovantes
non cotées, naissantes ou en développement, présentant un fort potentiel de croissance. Les
capitaux apportés permettent de financer le développement d'un premier produit ou encore de
financer sa fabrication »25.
25
EricAithnard, 2008
45
• Des investisseurs privés via des Family Offices (structures financières créées pour
accompagner les familles fortunées dans la gestion, l’organisation et la préservation de
leur patrimoine)
On distingue les acteurs du financement en fonction de leur spécialisation, liée à une phase de
la vie des entreprises telle l'amorçage, mais aussi en fonction du secteur particulier (biotech,
fintech, etc.) dans lequel ils interviennent.
En 2016, les levées de fonds par les opérateurs du secteur ont atteint 305 MDH contre 490
MDH une année auparavant. Mais cela n’a pas empêché les investissements d’enregistrer une
progression d’environ 13% pour atteindre 786 MDH. Le montant cumulé a, lui, pointé à 6,3
milliards de DH, investi dans 183 entreprises au total depuis le lancement de cette activité.
Concernant les spécificités du marché, l'étude 2016 sur l’activité, la croissance et les
performances du Capital Investissement au Maroc se résume dans le tableau suivant :
➢Définition
En plus de leurs sources internes, les PME peuvent se financer également en recourant à la
banque. Cependant, le recours à l’emprunt bancaire est en forte relation avec la capacité du
remboursement et d’endettement et le risque encouru par le prêteur26.
Actuellement, les banques proposent des emprunts bancaires qui se différencient par les
durées, les modalités de remboursement, les taux d’intérêt, les garanties, et les conditions de
remboursement. Ainsi, on distingue généralement deux grandes catégories de crédits
bancaires:
Le crédit à moyen terme est un crédit d’une durée moyenne qui peut aller de 20 à 84 mois
c'est-à-dire de 2 à 7ans. La banque s’assure que la durée remboursement ne dépasse pas la
durée de vie du bien financé. Les crédits à moyen terme s’appliquent donc à des
investissements de durée moyenne tels que véhicules et machines etc.
Le crédit à long termeest un crédit dont la durée est supérieure à sept ans. Il est destiné à
financer les investissements lourds des entreprises. Le crédit à long terme attaché aux
particuliers correspond généralement à un crédit immobilier. Il peut également être octroyé
dans le cadre d’un emprunt professionnel ou d’un crédit personnel sur le long terme.
Pour faire face aux différents risques qui peuvent être enlever lors de son accord de crédit aux
PME, La banque exige en premier lieu, des garanties constituent des assurances sures du
remboursements des crédits accordés aux PME, en deuxième lieu, elle impose un examen
concernant la performance financière de l'entreprise sur la base des informations financières
fournies par le client (bilan, comptes de résultat, tableau des flux etc.), cette analyse financière
qui a pour but de déceler le risque d’illiquidité. Et en dernier lieu, la banque exige un taux
d'intérêt élevé qui est composé du taux sans risque (le risque de défaut est faible), du taux
d’inflation (lié à la situation économique) et de la prime de risque (dépend du risque que la
banque court en prêtant à l’entreprise).
26
Barneto& Gregorio, 2009.
47
➢ Le Financement Bancaire au Maroc
Le secteur bancaire représente un pilier important dans l'économie nationale ainsi qu’il joue
un rôle prépondérant dans l’économie Marocaine, dû à l’histoire ainsi qu’à la réforme du 06
juillet
1993 subit par le système financier marocain notre pays a réussi d’avoir une structure
financière bien définie qui assure un fonctionnement plus au moins satisfaisant vis-à-vis les
besoins de l’économie marocaine. Concernant le financement bancaire des TPE/PME, la BAM
a baissé le taux d’intérêt en faveur des TPME à fin qu’il puisse financer leurs projets. Le taux
d’intérêt moyen appliqué à cette clientèle a baissé de 1,57 point en trois ans. L’écart par
rapport au coût du crédit pour les grandes entreprises s’est nettement resserré passant de 2,32
points en 2015 à 1,22 point. La baisse des taux de référence soutenue par BAM a davantage
profité aux TPME. Même si les tensions sur les trésoreries restent fortes - la dégradation des
délais de paiement se poursuit - et le risque de défaillance demeure toujours élevé.
En matière de financement des PME, certaines banques sont plus dynamiques que d’autres.
Parmi les groupes transfrontaliers qui sont également exposés sur les marchés subsahariens, la
situation est variée. Les engagements de BMCE Bank of Africa vis-à-vis des PME
représentent
48
30% de son portefeuille, relève Fitch Ratings. Ils s’établissent à 18% du total des prêts à
Attijariwafabank. En volume, les positions se rapprochent.
➢ Définition
On peut définir la bourse comme « un lieu de rencontre et d'échange entre une offre et une
demande de capitaux à long terme dont le support est représenté par une valeur mobilière »27.
L’introduction en Bourse permet les High Tech à la recherche des capitaux, ces nouveaux
marchées se sont des intermédiaires qui aident les PME, qui sont à cause de leurs tailles n'ont
pas arrivé à accéder aux marchés réglementés, à l'obtention de financement durant leurs stades
de développement.
La Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) créée en 1929 fut de 1967 à 1993, un
établissement publique placé sous la tutelle de ministère de finance et dirigée par un conseil
27
(GUIGEMBRE, mars 1998)
49
d'administration et un directeur, ce dernier était nommé par Dahir. La loi de septembre 1993,
relative à la bourse de valeur modifie le statut juridique de la BVC, et l'érige en société
anonyme de droit privé dont la gestion est concédée au collectif des sociétés de bourse de la
place, qui en détiennent le capital à parts égales. La Société de Bourse des Valeur de
Casablanca (SBVC) est alors née. Cette loi a réformé en profondeur le marché, son
organisation et son fonctionnement. Elle est la première bourse du Maghreb et d'Afrique de
l'Ouest et la quatrième bourse en Afrique en termes de capitalisation (5 001 milliards d'euros).
La bourse de Casablanca compte 75 sociétés cotées et 17 sociétés de bourses.
On distingue généralement deux produits financiers, parmi autres, qui sont cotés à la bourse de
Casablanca : les actions et les obligations.
Les Actions : il s'agit des valeurs à revenu variable, l'action est un titre négociable
représentatif d'un droit de propriété sur une fraction du capital social d'une société. Sur le
marché des actions : Depuis 2000, la Bourse de Casablanca a encouragé les PME à
s’introduire en bourse, en procédant en 2001 à la création d’un troisième compartiment, dédié
aux PME à fort potentiel de croissance.
50
Tableau 11: Des Conditions Additionnelles sur le Marché des Actions
Marché
Marché principal Marché croissance
développement
Nombre de titre
2500000 actions 1000000actions 30000actions
minimum à émettre
Montant minimum
à émettre en 75MDH 25MDH 10MDH
millions de DH (*)
Convention
Facultative 1 année 3 années
d'animation
Source : Bourse e Casablanca 2013
(*) le montant minimum à émettre correspond à la somme que vous souhaitez lever sur le
marché boursier. Il s'agit du nombre de titres mis à la disposition du public multiplié par le
cours d'introduction retenu.
Les Obligations : ce sont des valeurs émises nécessairement sous forme de titres négociables.
Elles représentent des créances sur l'émetteur qui donne à leur détenteurs le droit à la
perception d'un intérêt et au remboursement du capital à échéance. Les conditions d’accès au
marché des obligations ont :
En avril 2016, dans le cadre d’améliorer l’accès au financement des entreprises en général et
des PME en particulier, la bourse de Casablanca et le London Stock Exchange Group (LSEG),
ont signé une convention portant sur la mise en place du programme international ELITE
d’accompagnement des entreprises à fort potentiel. Ce programme permet aux PME
marocaines une assistance et un accompagnement afin de stimuler leur croissance à travers
l’accès à des opportunités de financement à long terme. Ainsi, 35 entreprises marocaines
(bourse de Casablanca, 2017) ont été sélectionnées pour la première phase, elles ont été suivies
et conseillées. Ces Entreprises devraient bénéficiés de 2 ans de formation pour répondre aux
51
meilleures normes d’organisation de gouvernance et de transparence en suivant une approche
en trois étapes (bourse Casablanca, 2016) :
Phase 1 (GetReady) : se déroule en un an, phase durant laquelle les dirigeants et actionnaires
des entreprises qui font partie du programme seront formés sur des modules adaptés à leurs
besoins, afin de permettre la préparation des PME vers le marché des capitaux.
Phase 2 (Get Fit) : au cours de cette phase les participants évaluent leur système
organisationnel et financier, pour affiner leur stratégie et leur business plan. Une fois cette
phase est terminée, les PME seront prêtes à passer au marché des capitaux.
Phase 3 (Get Value) : grâce à la plateforme digitale ELITE, les entreprises seront « visibles »
pour la communauté financière et entrepreneuriale au Maroc et à l’international. Et donc les
PME peuvent faire appel au marché des capitaux et lever les fonds nécessaires.
Selon Berger et Udell (1998) 28 , certaines entreprises peuvent rencontrer des contraintes
financières spécifiques lorsqu’elles sont petites, jeunes ou présentent des opportunités
d’investissement risquées, telles que les activités d’innovation. Les entreprises innovantes
doivent être sujettes à de fortes contraintes financières, en raison du risque élevé, du manque
de garanties ainsi que de la forte opacité informationnelle qui les caractérisent. La plupart des
études sur le financement de l’innovation analysent l’effet des contraintes financières sur
l’investissement innovant et évaluent la sensibilité de la propension à innover ou les dépenses
de recherche et développement (R&D) par des indicateurs reflétant la richesse de l’entreprise
(Himmelberg et Petersen, 1994 ; Harhoff, 1998 ; Bond et al., 2006).
Au Maroc, les PME souffrent de certains problèmes de financement externe qui nuisent à leurs
développements, Ces problèmes résultent principalement de l’incapacité des bailleurs de fonds
à évaluer le degré de risque associé à ces petites entités, qui ne fournissent éventuellement, ni
une base d’informations fiables, ni des garanties réelles suffisantes. Cependant, l’incertitude et
les asymétries d’information qui caractérisent ces PME sont amplifiées pour les plus
innovantes d’entre elles, ce qui rend plus difficile leur accès au financement.
28
(Berger, 1998)
52
1.1 L’incertitude Dans le Contexte des Projets Innovants
Selon (Milliken, Three types of perceiveduncertainty about the environment : state, effect, and
responseuncertainty., 1987), l’incertitude est l’incapacité de prévoir précisément,les
événements à venir et leurs conséquences sur l’entreprise. Elle constitue la contrainte majeure
pour tout investisseur souhaitant se lancer dans un nouveau projet (Julien et St-Pierre, 2012).
L’incertitude rend les résultats des investissements aléatoires et risqués selon le parcours
antérieur de l’entrepreneur, l’importance et la forme de l’entreprise créée mais aussi selon le
secteur choisi et le niveau du rythme de changement dans l’environnement (Freel, 2005)29.
Dans le cadre d’un projet d’innovation, l’incertitude recouvre trois aspects (Freeman, 1989).
D’abord, l’incertitude liée aux affaires quotidiennes de l’entreprise. Ensuite, une incertitude
technique, qui peut parfois être réduite grâce à des essais et une mise en œuvre de procédures
expérimentales. Troisièmement, l’incertitude commerciale, où l’entreprise se trouve dans
l’impossibilité de maîtriser les réactions du marché30.
En effet, les entreprises souhaitant financer des projets innovants sont caractérisées par une
forte incertitude concernant leur rentabilité à long terme. Les établissements financiers
sollicités n’ont pas les moyens d’une visibilité claire sur l’avenir de l’investissement innovant.
Il leur devient alors difficile d’évaluer les caractéristiques de risque et les probabilités de
défaillance des entreprises concernées31.
L’innovation est de plus en plus caractérisée par un contenu informationnel dans « l’économie
de la connaissance » qui se dessine actuellement, les PME ont une contrainte de production
29
Alvarez et Barney, 2005
30
Marion, 1995
31
OCDE, 2004
53
d’information plus élevée relativement aux grandes entreprises. Cette contrainte, dans la
situation de l’économie française, repose sur trois fondements principaux :
oDéfaut d’expertise lié à un capitalisme plus familial que managérial ; oDéfaut d’accès aux
marchés financiers producteurs d ’informations publiques ; oAbsence d’agences d’évaluation
spécialisées dans l’appréciation des situations financières des PME.
Les PME innovantes subissent une contrainte liée à la spécificité d ’une partie de leurs actifs.
Un actif spécifique a deux caractéristiques fondamentales :
Sa négociabilité est faible dans la mesure où son marché secondaire est très peu liquide ; l’actif
spécifique est peu susceptible de servir de garantie en raison de sa liaison intrinsèque à la
firme considérée. Son degré de transférabilité est par nature limitée.
Le contrat optimal de financement, c’est-à-dire celui qui limite les coûts de transaction, repose
sur un financement de l’innovation interne ou par appel aux marchés. Les intermédiaires
financiers sont peu incités à s’engager dans le financement de tels actifs spécifiques. En effet,
les contrats de dette stipulent des engagements a priori - déterminés sous la forme de règles
inscrites à l’avance - qui sont peu compatibles avec l’incertitude pesant sur les véritables
caractéristiques des actifs considérés et, surtout, sur leur perspective de liquidation
(Williamson, 1988).
Les interactions entre ces contraintes sont nombreuses, le nœud modal demeurant les fonds
propres qui sont susceptibles à la fois de démarrer le processus d’investissement et de jouer le
rôle de garantie pour les bailleurs de fonds.
Conclusion
Ce chapitre a été consacré à la présentation des différents modes de financement qu'une PME
innovante peut faire recours généralement " au financement par crédit bancaire, financement
via le marché Boursier, financement par capital risque, financement par business Angel, et le
financement par le crowdfunding", en plus de ces modes de financement, l'Etat à son tour a
mis en place un certain nombre de programmes destinés à soutenir et encourager les projets
innovants.
La problématique qui peut être soulevée est celle du choix de la meilleure modalité de
financement, en tenant compte des avantages et inconvénients de chaque forme de
54
financement. Cependant, les entreprises souhaitant innover rencontrent des contraintes
financières qui diminuent significativement leur probabilité de s’engager effectivement dans
des activités innovantes.
55
PARTIE 2 : ETUDE DE CAS
56
Chapitre 1 : Etude Empirique Cas de HPS
D’après tous les aspects théoriques qu'on a développé dans les deux chapitres précédents, on
va essayer maintenant d'analyser la santé financière de la société Hightech Paiement Systems
(HPS) qui opère dans le secteur monétique. Afin de répondre à la problématique posée au
départ
Avant tout développement de notre étude, il nous parait opportun de commencer ce cas
pratique par une description de HPS (son histoire, son domaine d'activité, sa vocation
stratégique …).
57
Produits PowerCard
Devise de cotation MAD
Effectif 450 (2018)
HPS Europe
Filiales HPS Dubai
HPS Singapore
Chiffre d'affaires 2.5 milliards de MAD (2020)
Source : Rapport annuel HPS,2017
2- L'histoire de HPS
De 1997 à 1999, HPS a connu une forte croissance de ses activités avec une première
diversification de son portefeuille clients passage des banques aux sociétés de financement,
notamment les sociétés de crédit à la consommation (KOCFINANS en Turquie).
En 2000, la startup marocaine a signé un contrat d'envergure avec le centre monétique national
JCC à Chypre avec l’Obtention du trophée d’or des exportations pour la catégorie supérieure,
délivré par le Conseil National de Commerce Extérieur.
En 2001, Diner's Club, organisme de paiement mondial fort de ses 13 millions de partenaires,
sélectionne la solution HPS pour la mise en place d'un centre monétique dans 8 pays
européens.
58
En 2002 HPS a lancé la deuxième version du produit PowerCARD avec l'obtention du marché
du CMI. En 2003, HPS poursuit sa stratégie de développement internationale en ouvrant une
filiale à Dubaï qui sera en charge de développer les activités d’HPS en Asie et au Moyen-
Orient.
En 2004, fraîchement certifiée ISO 9001 versions 2000 pour la qualité de l’ensemble de ses
activités. HPS est retenue pour équiper le premier centre régional monétique en Afrique initié
par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
En 2005, HPS est choisi par la Banque Centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour gérer
les transactions du nouveau centre monétique régional conçu. Durant cette période, HPS
s’attaque au créneau des banques islamiques et signe deux contrats monétiques avec deux des
cinq banques islamiques dans le monde, avec des modules conformes à la charia islamique.
En 2006, HPS s'est introduite à la bourse des valeurs de Casablanca, c'était la première
entreprise opérée dans le secteur de la monétique à faire son entrée en bourse. Cette
introduction en Bourse s’est faite par cession de 30% du capital. Dès son opération bourse,
HPS a conclu 13 nouveaux contrats.
En 2007, HPS signe un second contrat au Japon avec Shinsei Bank puis un premier contrat en
Amérique du Nord (Canada) avec Carta Solutions.HPS duplique le modèle GPS dans l’Océan
Indien en partenariat avec Mauritius Commercial Bank en créant ICPS.
Entre 2008 et 2009, HPS prend pied en France en créant une filiale à Paris qui prend en
charge les opérations et le développement de clients sur le continent européen.
En 2010, HPS réalise une percée sur le marché latino-américain en signant un contrat avec le
brésilien Embratec, leader dans la fourniture de services autour de cartes de paiement.
En 2011, les activités monétique du groupe HPS ont été marquées par la commercialisation de
nouvelle solution de paiement mobile, l'expansion sur les nouveaux pays, et la mise en
production de projets majeurs tels que American Express Middle East, …
En 2012, HPS a mis en place des cartes EMV auprès de Poste Maroc ou encore de Banque
Misr en Egypte, le développement d’une solution d’authentification 3D-Secure pour le
ecommerce avec la BOP en Palestine, l’enrichissement de la plateforme de ICPS à l’Ile
Maurice avec le Web Portal de PowerCARD. En termes de stratégie R&D, HPS a développé
la version 3 de PowerCARD et au paiement par mobile, ainsi qu'elle a créé de 2 nouveaux
59
produits "Payment Gateway et PowerCARD ACS", permettant l’acceptation et
l’authentification pour les paiements via le Web.
En 2013, HPS a signé deux contrats, le premier contrat était avec le groupe HP leader mondial
de l'industrie IT pour faire de PowerCard, et le deuxième était avec l’un des principaux
processeurs de paiement électronique opérant sur le marché latino-américain, traitant plus de 2
milliards de transactions par an sur 19 pays de la région.
En 2014, HPS a signé un nouveau contrat de partenariat avec Tech Mahindra groupe Indien
qui pèse plus de 3 milliards USD de CA ce dernier propose les solutions PowerCard à ses
clients " institutions financières", afin d'optimiser la gestion de leurs activité monétique.
En 2015, HPS a mis en œuvre sa plateforme PowerCARD dans 27 pays pour le compte d’un
groupe pétrolier mondial. HPS a également signé un nouveau contrat avec Gemalto, le leader
mondial de la sécurité numérique. Gemalto et HPS ont élaboré conjointement une solution
intégrée de Tokenisation afin d’offrir une plateforme mondiale de paiement par mobile
hautement sécurisée.
L'année 2016, L’exercice a été marqué par la signature d’un nouveau contrat avec la banque
FNB, 3ème banque en Afrique, pour la gestion de toute l’activité Emission de cartes sur 7
pays.
En 2017 HPS s’est implantée à Singapour afin de renforcer sa stratégie de proximité de ses
clients sur le marché asiatique.
En 2018, le groupe a signé son premier contrat avec le Groupe Société Générale en France
pour la gestion de 10 de ses filiales en Afrique. HPS partie d’une simple start-up, pour devenir
une multinationale qui compte aujourd’hui plus de 450 salariés, avec pas moins de 10
nationalités différentes permettant un brassage culturel et linguistique. L’introduction en
Bourse c'était une étape importante dans son évolution32
32
Nous-mêmes à partir des rapports annuels de la société (2005,2007,2010,2012,2015,2017,2018)
60
3. La Vision et l'Objectif de HPS
➢ La Vision d'HPS
« Nous avons comme vision de faire de HPS une entreprise de classe mondiale, offrant des
produits et des services innovants dans l'industrie du paiement et des technologies associées.»,
mentionne Mohamed HORANI PDG de la société.
➢L’objectif de HPS
61
Une transaction de paiement par carte se déroule comme suit :
1. Le porteur de carte effectue avec sa carte une transaction d’achat de bien ou de service
auprès d’un commerçant.
Le porteur : il s’agit de la personne utilisant la carte (le consommateur disposant d'une carte
de paiement).
L’émetteur : il s'agit de l'organisme financier (par exemple, une banque) qui met à la
disposition de son client (le porteur) un moyen de paiement (la carte) pour une période définie
et quigarantit le règlement des dépenses réalisées par ladite carte dans le cadre d'une
réglementation. L’acquéreur : Il s'agit de l'organisme financier (par exemple une banque) qui
62
met à la disposition de son client (un commerçant) des services d'acquisition de transactions de
paiement électronique, notamment grâce à un TPE, ou d’une manière générale, le gestionnaire
de l’accepteur.
MasterCard est une société américaine détenue par les banques affiliées (plus de 23 000
membres). Avec +28% de cartes émises en 2017, MasterCard sert des clients et commerces
dans plus de 210 pays et est partenaire dans près de 25.000 institutions financières dans le
monde qui diffusent dans leur pays ses marques : MasterCard, Maestro ou Cirrus.
VISA est détenu par 21000 institutions financières affiliées. VISA offre une multitude de
produits qui sont destinés aux particuliers, commerçants et entreprises. En outre, VISA
contribue activement au développement des technologies de paiement et leur sécurisation. En
2018, le rapport annuel de VISA fait ressortir un CA de 15.3 Milliards pour un parc total de
2.1 milliards de cartes.
JCB :Japan Credit Bureau il s'agit d'un réseau créé au Japon en 1961 et qui s'est étendu au
plan international depuis les années 80 et tout particulièrement aux États-Unis. Son réseau de
commercialisation réunit plus de 31 millions de commerçants en 2015 et couvre 190 pays et
territoires.
American Express : Créée en 1850 à New York, American Express est une société de
paiements globale opérant dans 200 pays. Elle est parmi les leaders mondiaux en émission des
cartes de crédit aux consommateurs, petits commerces et sociétés. Elle est également la plus
large agence de voyage au monde. American Express est le leader mondial en termes
d’émission de cartes mesuré par le volume d’achats. En 2017, le rapport annuel d’American
Express fait ressortir un CA de 32.1 Milliards pour un parc total de 112.8 millions de cartes.
Diners Club : elle a créé le concept d'une société autonome produisant des cartes de crédit
pour Voyage et loisirs. Diners Club International et ses franchisés desservent 59 pays.
Ainsi qu'au niveau national le CMI joue le rôle d'organisme de paiement : Le CMI "centre
monétique interbancaire" a été créé en 2001. Regroupant les principales banques au Maroc,
c'est une société de financement spécialisée dans la gestion des moyens de paiement qui a
démarré effectivement son activité en 2014. Son rôle consiste à centraliser, au profit du
63
système bancaire le traitement de toutes les opérations monétiques interbancaire, tant au
niveau national qu'au niveau international. En 2017, l’activité monétique a été marquée, selon
les derniers chiffres du CMI par une nette augmentation de l’activité Paiement, que ce soit
pour les cartes bancaires marocaines, qui ont réalisé une progression de 22,5% en volume de
paiements, que pour les cartes bancaires étrangères qui ont enregistré une hausse de 22,1%.
L’activité de paiement via internet maintient une forte accélération durant l'année 2017, avec
+86,1% en nombre et +51,4% en volume des paiements en ligne, favorisée principalement par
les grands facturiers, les compagnies aériennes et les services eGov (programme
eGouvernement du plan Maroc Numeric).
Le groupe HPS exerce trois types d'activités qui circule autour le paiement électronique. Ses
offres sont :
➢ HPS Solutions
HPS solutions conçoit, développe, commercialise, installe et supporte une suite de solutions de
paiement électronique multi-canal. HPS propose, à travers son logiciel PowerCARD, des
solutions complètes, paramétrables et évolutives. Ces solutions couvrent l’intégralité de la
chaîne de traitement des transactions financières liées au paiement. La solution de paiement
électronique multi-canalPowerCARD prend en charge les canaux suivants :
Internet ;
Le mobile.
➢HPS Processing
HPS propose des solutions de paiement électronique en mode outsourcing. HPS Processing
créée en 2016, met en œuvre des plateformes matérielles, définit des process et exploite la
suite logicielle PowerCARD pour proposer les offres les plus adaptées aux besoins de ses
clients.
64
Le Processing de solutions de paiement qui s’adresse aux institutions financières.
➢ HPS Services
HPS Services est un expert reconnu dans les métiers du Test et de la Qualification logicielles.
Sa capacité à assurer la pertinence et le bon fonctionnement des logiciels en fait un acteur
reconnu dans l'accompagnement de grands groupes internationaux dans la normalisation de
leur démarche de tests. HPS Services offre également des services d’ingénierie dans le cadre
de projets de transformation numérique, associés à l’implémentation de méthodologies de type
AGILE. Les services offerts par le groupe :
Qualification logicielle
Ingénierie IT
Ingénierie d'Infrastructures
65
• La culture d’entreprise basée sur des
valeurs telles que l’ouverture d’esprit, le
respect des clients, la méritocratie ;
• Fort positionnement géographique au
Moyen Orient, en Afrique, en Amérique
et en Asie.
Les opportunités Les menaces
• La globalisation financière ;
• Le développement de nouveaux canaux :
mobile banking, e-commerce, paiement
sans contact ; • Une réglementation en constante
• Les stratégies e-gouvernement évolution, d’où la nécessité d’adapter en
permettant aux citoyens de payer en permanence son offre ;
ligne plusieurs services administratifs ; • L’approche “technology push“ est
• Une offre de cartes très segmentée en risquée (quid de l’achat via son
fonction du sexe, de l’âge, du niveau de téléphone portable ou du paiement sans
revenus, de l’usage (cartes contact) ;
personnelles/professionnelles) par • Les faillites des banques ;
exemple ;
• Les risques liés à l’identité numérique ;
• Les comportements d’achat des jeunes
qui ont une appétence pour Internet et le
téléphone mobile ;
Source :CCMP – 2010 – YoniAbittan/ LahcenBelhcen – HPS, un modèle réussi de transfert
technologique Sud/Nord
Sur le marché national, l'entreprise HPS est principalement concurrencée par deux entreprises :
66
Groupe M2M : • Création : 1990 Solution orientée Afrique
"machine to • Introduction en Front office, gestion Europe
machine" bourse : 2007 des cartes, Singapour
commerçant,
• CA 2018 : GAB/DAB et
41,39 milliards terminaux de
DH paiement.
• Fonds propres Fournisseur de
220,85MDH
solutions de
paiement
électronique
multicanal.
Source : http://leboursier.ma/Actus/575/2017/11/20/Monetique-Les-valeurs-dusecteur-brillent-en-
bourse.html
Avant d'entamer les stratégies élaborées par le groupe HPS il faut commencer d'abord par la
définition des axes dont ils reposent ses stratégies.
Croissance durable le groupe a mis l'accent sur l'augmentation de la part des ventes dans les
régions de croissance, le renforcement de leurs positions sur les marchés historiques, le
renforcement des revenus récurrents et la mise en œuvre de nouveaux modèles d'affaires en
vue de renforcer la rentabilité future plutôt que le profit à court terme.
Implication des collaborateurs s’engagés et talentueux, les collaborateurs de HPS jouent un rôle
clé dans la mise en œuvre sa stratégie et son succès à travers la formation et le développement
de leurs compétences.
Excellence opérationnelle HPS est dans une démarche méthodique pour optimiser les
performances du groupe en matière de productivité, de qualité, de flexibilité et de réduction
des coûts.
67
En premier lieu, une écoute active du marché consiste à ce que l'entreprise doit avoir une
connaissance fine de ses clients et des évolutions technologiques et réglementaires qui
impactent son industrie et qui constitue une étape essentielle de son processus d’innovation.
Dans ce cadre le groupe organise tous les deux ans, des salons professionnels dédiés à
l’industrie du paiement, et du Power CARD Users Meeting/ Club. "En 2017, le Power Card
Users meeting constitue +400 participants de 40 pays".
En deuxième lieu une R&D efficace et collaborative partagé en deux plans, l'un interne
consiste a mené une politique d’innovation basée sur la collaboration entre les équipes de
R&D, les équipes projet et la fonction Marketing. Et l'autre externe basé sur un programme
d’Open Innovation s’ouvre à la créativité des communautés qui l'entourent.
Et en dernier lieu, les ressources humaines sont les premiers vecteurs d’innovation et sont des
éléments clés de la réussite du Groupe. Il est donc fondamental d’offrir un cadre de travail
motivant et épanouissant, qui leur permet d’évoluer et de se réaliser tant au niveau
professionnel que personnel. "Pour y arriver HPS offre plus +14000 heures de formations,
consacré à 50% de collaborateurs dans les différentes activités exercées par le groupe"
La domination par les coûts : grâce à l’effet d’expérience et aux économies d’échelle, les
coûts baissent sans altérer la réputation des produits. HPS réalise ainsi des gains de
productivité grâce notamment à sa politique d’innovation et de R&D, ce qui lui permet de
réduire ses coûts, réaliser des économies d’échelle et accumuler de l’expérience.
L'internationalisation consiste à viser le marché mondial qui s’avère une nécessité dans le
contexte actuel de mondialisation. Une PME comme HPS recherche en permanence de
nouveaux débouchés selon une stratégie bien définie et ciblée. HPS est aujourd’hui bien
implantée au Moyen-Orient, en Europe, en Afrique et en Asie où elle réalise plus de la moitié
de son chiffre d’affaires.
68
La diversification :HPS a investi dans de nouveaux domaines d’activité stratégiques après
s’être concentré sur la banque pendant des années. Depuis quelques années, HPS propose des
solutions pour les opérateurs télécoms, les pétroliers, la grande distribution et
l’egouvernement. HPS adopte une diversification liée.
Pour financer son innovation HPS a choisi de s'introduire en bourse "dans le but de financer
ses projets, accélérer sa croissance, et développer sa notoriété ». L’étude de l'évolution des
ratios reflétant la structure financière, et l'activité va permettre une analyse comparée de la
performance de HPS avant et après son introduction en Bourse.
A sa création, en 1995, HPS était dotée d’un capital de 500.000 DH, réparti en 5.000 actions
d’une valeur nominale 100 DH. En 1998 et 2000, la société a procédé à deux augmentations de
capital par incorporation de réserves, portant son capital social à 1.000.000 DH puis à
10.000.000 DH. L’année 2002 a été marquée par l’entrée des investisseurs UPLINE
TECHNOLOGIES et ACCES CAPITAL ATLANTIQUE dans le tour de table de HPS via une
augmentation de capital en numéraire. Cette opération s’est traduite par la création de 33.362
nouvelles actions, portant le capital social de la société à 13.336.200 DH.
Après son introduction en bourse en 2006, la société a procédé à une augmentation de capital
par incorporation de la prime d’émission, des réserves et du report à nouveau, portant son
capital à 65.000.000 DH. Ainsi qu'en 2010, la société HPS a envisagé de procéder à une
augmentation de capital par apport en nature. Cette opération, réservée aux actionnaires
actuels de
ACP Qualifie SAS, sera réalisée par l’émission de 53.599 d’une valeur nominale unitaire de
100 DH. De ce fait le capital social du groupe est de 70 359 900DH en 2010.
69
2. La Politique d’Investissement de HPS Avant et Après Introduction
Le matériel informatique draine l’essentiel des investissements consentis par HPS sur les trois
dernières années. En moyenne, cette rubrique représente 58,2% du montant investi sur les trois
derniers exercices et évolue au rythme de l’activité de la société. Ces investissements
concernent principalement des serveurs de développement, des ordinateurs et des outils de
tests. Les investissements incorporels représentent en moyenne 19,5% de montant total investi
sur les trois dernières années. Cette rubrique est composée principalement de licences pour
l’utilisation des logiciels de gestion et de développement nécessaires à l’activité de HPS. Donc
HPS finance ses investissements HPS a choisi deux modes de financement "les fonds propres
et leasing" durant les trois année 2003, 2004, 2005.
Les investissements réalisés par HPS pendant son introduction en bourse durant 2007, 2008,
2009 exercices sont présentés dans le tableau suivant :
70
Les principaux investissements concernent le matériel informatique et les logiciels de
développement et de gestion. L'année 2008 a été marquée par des investissements significatifs
pour l'aménagement du nouveau siège social de la société.
➢ Actif Immobilisé
L’actif immobilisé de HPS a enregistré une hausse continue depuis sa création. Tandis que sa
part dans la constitution des emplois du groupe a connu une hausse à partir de l’année 2007
jusqu’à 2018 (de 15.49% à 1063,23%). Donc après introduction en bourse, l'actif immobilisé
net de HPS a plus que doublé, passant ainsi de 15,3 MDH en 2007 à 31,8 MDh à fin 2008.
71
➢ Actif Circulant
L’actif circulant de HPS passe de 57,4 Mdh en 2003 à 91,8 Mdh en 2005 avec un TCAM de
26%. Cette croissance de l’actif circulant s’explique essentiellement par les variations
enregistrées au niveau des stocks et des créances de l’actif circulant. Après introduction en
bourse l'actif circulant a passé de 153MDH en 2007 à 559 395MDH en 2017, pour atteindre
559 395MDH en 2018.
➢ La Trésorerie Active
Passif Trésorerie
Année Passif circulant Total
permanent passif
2003 49 068 12 010 7525 68 603
72
Figure 9 : Evolution du Passif du Bilan
➢Capitaux Propres
Les capitaux propres de HPS ont connu une hausse continue de 2003 à 2018, passant de 49
millions à plus de 431MDH.
Les capitaux propres représentent une part importante du passif : 69% du passif total en 2005
contre 75% en 2004 et 69% en 2003. Par ailleurs, ils constituent la quasi-totalité du
financement permanent. En 2009 les fonds propres de HPS progressent de 4,4% et s'établissent
à 141,2 MDh contre 135,2 MDh au titre de l'exercice précédent. Ainsi en 2018 les CP ont
progressé pour atteindre 365Mdh en 2018.
73
➢Pour le Chiffre d’Affaire
Le chiffre d'affaires de HPS passe de 47MDH en 2003 c'est à dire avant introduction, à
148MDH en 2007 après introduction, pour atteindre 182MDH en 2017 et atteindre en 2018 un
chiffre d'affaires consolidé de191MDH.
De même son excellente assise financière et les bonnes techniques managériales de l'entreprise
ont été couronnées par le marché. En effet l'action de HPS a gagné en valeur. Son prix d'achat
lors de l'introduction était entre 740 et 850 dh en 2006. De 2550 DH en 2017, elle va atteindre
une valeur record de 2781 DH en 2018.
Le financement via le marché boursier était une opportunité pour HPS cette introduction lui a
permet de Poursuivre sa trajectoire haussière. En 2017, HPS a affiché une performance de
51,88%. Donc elle s’est positionnée en tête des valeurs boursières affichant la plus forte
hausse. La valeur, qui a été introduite en bourse en 2006, à des prix oscillants entre 740 et 850
74
DH, affiche aujourd’hui un cours de 2.550 DH. C’est dire Les volumes échangés sur ladite
période restent toutefois modestes : 77.776 titres, pour un pactole avoisinant les 164 MDH.
Figure 13: HPS s'inscrit parmi les 10 plus fortes hausses de la bourse de Casablanca (10 ans)
Source : Calculs effectués par Le Boursier sur la base des données de la Bourse de
Casablanca
75
Conclusion :
L'étude de cas effectuée sur l'entreprise " HPS "une PME à haute technologie marocaine" a
pour objectif de déterminer le mode de financement choisi par cette entité et son impact sur sa
performance financière. On est arrivé via la synthèse des résultats que l'entreprise a choisi
comme mode de financement de s'introduire en bourse. Avant l'introduction en bourse, HPS
présentait une excellente assise financière. Le financement par augmentation de capital avait
permis au groupe de renforcer ses fonds propres, et donc d'améliorer la solvabilité
d’entreprise, ce type de financement a permis de concilier un niveau d'investissement
compatible aux exigences et évolutions technologique du secteur. Après l'introduction en
bourse, l'assise financière de HPS est toujours bonne mais elle a contracté plus de dettes. Cela
est la cause immédiate de la politique de distribution attractive de dividendes et de lourds
investissements imposés par le secteur et l'évolution de la technologique. La bourse a permis à
HPS d'améliorer considérablement son chiffre d'affaires passant de 47MDH en 2003 c'est à
dire avant introduction, elle va à partir de 2006 croître de manière croissante passant de
148MDH en 2007, pour atteindre 182MDH en 2017 et atteindre en 2018 un chiffre d'affaires
consolidé de191MDH.
76
Conclusion Générale :
L'innovation est nécessaire pour les entreprises. Quelle que soit leur façon de rivaliser, de se
différencier ou d’utiliser des économies d'échelle, l'innovation est indispensable pour parvenir
à des résultats uniques qui leur permettent de se distinguer de la concurrence et de répondre,
donc, aux attentes des utilisateurs. Cette situation concerne autant les entreprises basées sur le
développement technologique que celles à caractère traditionnel.
Cependant, le financement c'est le problème rencontré par les PME surtout en phase de
création, et en phase de croissance, puisque ces projets présentent un fort niveau de risque qui
peut être lié à l’innovation elle-même, à la PME en tant qu’entité risquée ou au propriétaire
dirigeant. Dans ce cadre, chaque entreprise doit avoir une structure financière équilibrée. Cette
dernière tâche est plus ou moins difficile puisque le choix d'une telle et telle modalité soit par
les instruments publics de financement à savoir le Fond de Soutien à l’Innovation, et les
différents programmes cités par l’état, ou le financement privé dont il y a un ensemble de
moyens soit par le crédit bancaire, le marché des capitaux, le business Angel, le capital-risque,
et d’autres modes.), peut influencer positivement ou négativement sur la performance
financière de l'entreprise.
Or, Certaines PME arrivent à spéculer le risque de financement et aient une structure
financière assez forte et rivale. C’est le cas de l’entreprise HPS, ces fondateurs connaissaient
auparavant les risques qui rencontrent les PME et ils les évitent ; comme résultat, HPS à bruler
l'étape de l'endettement et passe au financement de ces projets par introduction en bourse, ce
qui avait garantie sa croissance et sa prospérité.
77
Bibliographie
Ouvrage :
Rapports/ Articles :
• Binks M. R. and Ennew, C. (1996). Growing Firms and the Credit Constraint,. Small
Business Economics , Vol. 8, Pp. 17-25.
78
• Zemmita, A. (2014). INSTRUMENTSDE FINANCEMENTDEL’INNOVATION.
Marseille : Les Rencontres PACEIM.
Sites internet :
• http://www.bkam.ma/: BAM
• http://www.casablanca-bourse.com : BVC
• https://casainvest.ma : Le Centre Marocain de l’Innovation
• http://www.ccg.ma: FONDS INNOV INVEST
• https://www.hps-worldwide.com/ : HPS
• https://www.sba.gov: Small Business Administration.
Webographie :
• La gestion des risques d’un projet : un moyen pour faciliter le développement des
petites entreprises innovantes au Maroc
79
• Mounia DIAMANE, Financement des entreprises innovantes au Maroc : Etat des
lieux, thèse de doctorat école Doctorale du Groupe ISCAE Casablanca (Maroc),
directeur de thèse Salah KOUBAA Enseignant Chercheur Faculté des Sciences
Juridiques Economiques et Sociales, Université Hassan II, Casablanca (Maroc).
80
Table des matières
Sommaire .................................................................................................................................... 2
Remerciement ............................................................................................................................. 3
Résumé ........................................................................................................................................ 4
2.2La Classification des Risques d’un Projet d’Innovation dans une PME ............................. 26
81
1. L’Evolution de la Recherche, la Technologie et l’Innovation au Maroc .............................. 27
Conclusion ................................................................................................................................ 33
Section 1 : Les Théories et Les Phases Liées au Financement des PME .................................. 34
2.1 Phase d’Amorçage et de Démarrage (Seed Stage and Startup Stage) ............................... 36
82
1.1 Le Fond de Soutien à l’Innovation (FSI) ............................................................................ 39
2.3 Le Financement des PME Innovantes Marocaines par le Capital Risque ......................... 45
Conclusion ................................................................................................................................ 54
83
4.1 Le Secteur Monétique.......................................................................................................... 61
Conclusion : .............................................................................................................................. 76
Bibliographie ............................................................................................................................. 78
ANNEXES ................................................................................................................................ 85
84
ANNEXES
Annexe 1 : extrait de l'actif du bilan de HPS
85
Source : communication financière HPS 2018
86