VIAL Modèles de L'évaluation Et Formation AFREES 2005
VIAL Modèles de L'évaluation Et Formation AFREES 2005
VIAL Modèles de L'évaluation Et Formation AFREES 2005
Michel Vial
UMR ADEF
- L’évaluation des produits, des états : une évaluation-bilan pour mesurer les effets,
les impacts ;
- L’évaluation des procédures, des moyens : l’évaluation pour gérer et rationaliser
les pratiques ;
- L’évaluation des processus, des dynamiques : une évaluation pour rendre
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• Vial, M. (2005) Modèles de l’évaluation et formation des professionnels de la Santé. Colloque international AFREES.
Dans l'évaluation pour la gestion, évaluer égale à l’évidence, maîtriser les situations.
Plusieurs courants se sont succédés :
- L’évaluation par les objectifs pour atteindre des cibles par des trajectoires et
pour être efficace, rentable.
- L’évaluation pour la prise de décision où il s’agit de fonctionner, guider, piloter,
conseiller, diagnostiquer, faire un audit, un état des lieux et préconiser (c’est
l’invention des intervenants en organisation) ou, pour le décideur, il s’agit
d’économiser, d’exploiter les ressources.
- L’évaluation pour la gestion des compétences, c’est-à-dire établir la cohésion,
aider à devenir conforme, aider à réussir, résoudre des problèmes, établir les
procédures, faire les protocoles, les fiches de poste.
- L’évaluation pour l’amélioration continue des pratiques, qui veut stabiliser des
systèmes, les pérenniser, les sécuriser en rendant concurrentiel et en contrôlant
les bonnes procédures (appelées « process » ou par anglicisme « processus »).
- L’évaluation pour le management qui veut « gérer la complexité », rendre cohérent
et rendre transparent en faisant participer pour engager et faire adhérer.
La valeur est dans l'économique, une plus-value.
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C’est parce que la conception de la valeur est différente dans chacun des trois
modèles que des dispositifs différents ont été mis à jour. La valeur résulte du choix
d’un modèle de pensée survalorisé à chaque fois.
Ces modèles sont disponibles, aucun n’est le meilleur, tous permettent un regard,
une écoute particulière. Mais en formation professionnelle, il ne s’agit pas
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pour faire l’autre. Ces compétences se répartissent dans les deux logiques de
l’évaluation.
La logique de contrôle, c’est-à-dire :
- Surplomber pour être objectif
- Planifier, programmer
- Exécuter
- Se contraindre
- Maîtriser
- Stabiliser.
Et l’autre logique de l’évaluation, la logique d’accompagnement, logique du reste de
l’évaluation, c’est-à-dire :
- Être avec
- S’altérer, apprendre
- Inventer
- être surpris
- Changer
- Développer la dynamique.
On voit bien à quel point ces deux logiques de l’évaluation exigent des compétences
contradictoires et pourtant complémentaires. Il s’agit bien d’accepter q u’évaluer,
c’est contrôler et interpréter, c’est surveiller et questionner le sens de ce qu’on
fait.
En effet, dans les métiers de l’humain, l’évaluation ne se greffe pas sur un travail
industrieux, téléologique, pour une simple fabrication de produits et ne peut pas se
préoccuper seulement du travail prescrit, du guidage des bonnes pratiques.
L’évaluation nécessite d’abord un travail sur soi pour la rencontre avec l’autre, faite
de paris, soupçons, remaniement, ouvertures, de problématisations, de défis.
En somme, le contrôle n’est jamais l’essentiel. Il est nécessaire.
Conclusion
Existent donc trois types d'objets à évaluer :
- l'évaluation des produits (des états) : l'évaluation comme mesure (des effets, des
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C’est dire que le troisième modèle permet en fait d’utiliser aussi les deux
précédents et pas l’inverse. Trop souvent on croit que l’épistémologie doit être
d’abord posée, travaillée pour se positionner et que naturellement en découle une
posture éthique. Il semble bien aujourd’hui que ce soit l’inverse. D’abord une
posture éthique, une position sur ce qu’est le sujet (et donc une position politique
sur ce qu’est la vie entre les sujets, —il n’est pas de visée éthique sans visée
politique), et ensuite en découle l’épistémologie. Le travail d’ouverture au pluriel de
l’évaluation n’est possible que si d’abord on sait qu’on évalue en tant que sujet, avec
des sujets, partenaires de la situation et de ses enjeux. Sachant qu’on est
partenaires non pas parce qu’on aurait des objectifs communs mais parce que chacun
reconnaît que pour atteindre ses objectifs, il a besoin que l’autre atteigne les siens.
L’autonomie de l’autre est nécessaire à mon autonomie. C’est toute la pertinence du
troisième modèle : il oblige à se poser la question éthique d’abord, autrement dit à
décider une bonne fois qu’on est là pour « aider les gens à comprendre au lieu de les
aider à ne pas se tromper. » (Renard, J. La qualité en formation, Cibles n° 33,
1996). A partir de là on peut même jouer à la mesure ou à la gestion, —parce qu’on
sait tous que c’est une fiction.
Bibliographie :
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Annexe
Tableau récapitulatif
d’exploiter les
ressources.
- L’évaluation pour la
gestion des
compétences, c’est-à-
dire établir la cohésion,
aider à devenir
conforme, aider à
réussir, résoudre des
problèmes, établir les
procédures, faire les
protocoles, les fiches de
poste.
- L’évaluation pour
l’amélioration continue
des pratiques, qui veut
stabiliser des systèmes,
les pérenniser, les
sécuriser en rendant
concurrentiel et en
contrôlant les bonnes
procédures (appelées
« process » ou par
anglicisme
« processus »).
- L’évaluation pour le
management qui veut
« gérer la complexité »,
rendre cohérent et
rendre transparent en
faisant participer pour
engager et faire
adhérer.
La valeur est dans
l'économique, une plus-
value.
Epistémologie profane dans le rendre compte, dans le rendre compte, on est dans la prise en
Situation pour piloter le pour piloter le considération pour
paradigmatique changement, dans la changement, dans la accompagner le
dominante résolution de problèmes résolution de problèmes changement, dans la
pour la rationalisation pour la rationalisation problématisation des
des pratiques, dans le des pratiques, dans le situations pour élucider
mécanicisme. mécanicisme. l’activité des sujets,
Veille épidémiologique dans le biologisme
Problématiques de la
Santé publique
Tableaux de bord