Chapitre2 Stockage Electrochimique
Chapitre2 Stockage Electrochimique
Chapitre2 Stockage Electrochimique
2.1 Introduction
Le caractère intermittent du rayonnement solaire pose le problème de super visionnement des charges d’une
façon continue. C’est pourquoi le recours aux systèmes de stockage. Dans les systèmes PV résidentiels, les
batteries au plomb sont les plus utilisées car elles ont le rapport prix/durée de vie le plus convenable pour ce
type de systèmes.
Dans ce chapitre, en plus du volet batteries au plomb, on va aborder les Supercondensateurs et leurs
applications dans le domaine de stockage d’énergie en énergies renouvelables. Ces deux types de stockage
peuvent être utilisés comme stockage hybride.
a) b)
Fig. 2.2 Différentes types de batteries : a) ouvertes et b) étanches
B) Phase de décharge.
La décharge est la transformation du PbO2 et du Pb (dits matériaux actifs) en PbSO4 accompagné par
l’absorption d’acide de l’électrolyte. Cette absorption d’acide augmente Rbi ce qui contribue à faire baisser
Vb (Fig. 2.3b). Cette caractéristique varie avec l’âge de la batterie.
Pendant la décharge, la force électromotrice varie en fonction du temps. Elle reste remarquablement
constante à la valeur de 2 V environ pendant une assez longue durée d’utilisation. A partir du point N (fig.
2.2b), elle diminue brusquement (1,8 V). La décharge profonde et la non reproduction de la charge de la
batterie font que le sulfate des plaques tend à former de grands cristaux permanents qui empêcheront le
courant de passer . Ce phénomène , s’il est partiel, va faire baisser la capacité de la batterie, mais s’il est
important peut alors complètement bloquer tout courant : on parle de batterie sulfaté.
2.2.5.2 Rendements
Deux sortes de rendements : faradique et énergétique. Ces valeurs dépendent fortement de l’état de charge de
la batterie. Pour un état de charge moyen ils sont élevés et ils baissent ensuite rapidement lorsque l’on atteint
la fin de charge et que le courant n’est plus absorbé par la masse active mais commence à électrolyser l’on
de charge.
A) Rendement faradique
Le rendement faradique de la batterie en Pb est le rapport entre la quantité d’électricité débitée à la
décharge Qd et la quantité d’électricité fournie lors de la charge Qc :
= . (Ah récupérés lors de la décharge/ Ah fournis pendant la charge)
Il est de l’ordre de 90% ou plus pour les batteries Pb.
B) Rendement énergétique
Le rendement énergétique est le produit du rendement faradique par le rendement de tension, il est de
l’ordre de 70 à 80%.
2.2.5.3 Autodécharge.
Le taux d’autodécharge d’un accumulateur représente la perte moyenne relative de capacité par mois et
pour une température donnée.
−
=
où
QAs est la capacité avant stockage, Qps la capacité après stockage et n la durée de stockage en mois.
L’autodécharge est une caractéristique interne découlant de la technologie utilisée et est généralement
donnée pour une température de 20°C. Les valeurs typiques sont de 3 à 15% par mois pour le Pb.
C'est une fonction linéaire du temps. Elle augmente avec l'âge et la température. Pour les batteries au Pb,
elle est croissante avec la proportion d'antimoine inclus dans les armatures des plaques (afin d'en
renforcer la tenue mécanique). Comme l'auto-décharge est un paramètre très important dans les
applications solaires, on utilisera de préférence des batteries à faible taux d'antimoine. Un taux
d’Antimoine compris entre 1.5 et 3% semble actuellement la valeur retenue.
La profondeur de décharge influe beaucoup sur la durée de vie de la batterie (fig. 2.4). Plus que la
profondeur de décharge est importante plus que la durée de vie diminue. Pour les applications solaires, la
profondeur de décharge ne dépasse guère 40 %, les accumulateurs étant souvent surdimensionnés afin
d'augmenter leur durée de vie. On estime la durée de vie des accumulateurs au Pb à 6 ou 7 ans.
En réalisant la liaison module - batterie, le point de fonctionnement du module sera déterminé par
l’intersection des deux courbes.
IP = f (VP ) : caractéristique du module
VP = Vb + RIP + Vd = E0 +Vd + (Rbat + R ) IP
Avec Vd : chute de tension dans la diode, Rbat résistance interne de la batterie, R : résistance électrique
des câbles.
Notes de cours, B. Azoui, Master Energies renouvelables/stockage 2. 4
UB2MB, 2020/2021
Chapitre2 : Stockage électrochimique
Une bonne adaptation est obtenue lorsque la caractéristique de charge est pratiquement perpendiculaire
à l’axe des tensions dans la zone des puissances optimales. Cette condition justifie le nombre de 33 à 36
cellules pour les modules adaptés à la recharge d’une batterie de tension nominale 12 V. En effet la
tension correspondante aux points de puissance maximale (14,3 V à 60 0C) est égale à la chute de
tension dans les câbles et diodes (0,8 V) additionnée à la tension de fin de charge de la batterie (6 x 2,25
V / élément pour le plomb).
2.2.8 Veillissement
Parmi les causes principales du vieillissement de a batterie on a (fig 2.7):
- La sulfatation
La sulfatation c’est un phénomène, causé par la décharge, associé à l’accumulation de sulfate de plomb
sur les électrodes qui se développe à chaque décharge et se dissout normalement lors d’une recharge.
Cependant, sous certaines conditions (décharge prolongée ou trop profonde, température importante,
gazéification de l’électrolyte), des ilots stables de sulfate de plomb apparaissent et ne sont plus dissous
lors de la charge. Ceci présente une faible conductivité électrique, le sulfate de plomb ainsi généré
démunie la capacité de la batterie en limitant les réactions sur l’électrode.
- La surcharge
Lors de la charge, la formation des gaz O2 et H2 est au détriment de l’eau de l’électrolyte. Pour une
surcharge, l’eau diminue et une partie des électrodes est exposé à la corrosion. La fig. 2.5 montre les
différents paramètres causant le vieillissement de la batterie.
L’expression de la capacité C d’un condensateur, dont les armatures en regard sont planes, est donnée par :
=
où ε est la permittivité du vide, ε la permittivité relative du diélectrique, S la surface de chaque électrode et
d l'épaisseur du diélectrique.
Notes de cours, B. Azoui, Master Energies renouvelables/stockage 2. 5
UB2MB, 2020/2021
Chapitre2 : Stockage électrochimique
2.3.2.2 Fonctionnement
Leur fonctionnement électrique est le même que celui d’un condensateur :
• ils ne sont pas polarisés ;
• on peut les charger de 0 à 2,7 V ou 5,5 V selon les modèles ;
• la résistance interne est très faible, ce qui autorise de forts courants de charge et de décharge ;
• en conséquence, les temps de charge et de décharge peuvent être très courts, de l’ordre de quelques
secondes ;
• par contre ils présentent un peu d’autodécharge (en μA).
Comme les condensateurs, de leur capacité, qui se chiffre en farads, dépend la quantité d’énergie qu’ils
peuvent stocker, selon la hausse de tension à leurs bornes.
Quand les électrodes sont chargées, les ions de l’électrolyte se déplacent sous l’influence du champ
électrique en direction de l’électrode de signe opposé. Lorsque le condensateur est chargé, une fraction des
anions et des cations est localisée tout contre l’électrode de façon à équilibrer la charge en excès dans le
carbone actif. Ainsi, on obtient à l’interface entre le carbone et l’électrolyte deux couches de charges en
excès de polarité opposée appelées double couche électrochimique (figure 2.9b).
Bibliographie
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