Programme de Technologie Terminale F3

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Cours de technologie Terminale F3

PROGRAMME DE TECHNOLOGIE TERMINALE F3

I) LES PILES ET ACCUMULATEURS

II) LES CENTRALES ELECTRIQUES

III) LE TRANSPORT DE L’ENERGIE ELECTRIQUE

IV) LA DISTRIBUTION DE L’ENERGIE ELECTRIQUE

V) LES REGIMES DE NEUTRE

VI) LES MATERIAUX MAGNETIQUES

VII) LES TRANSFORMATEURS

VIII) LES MACHINES A COURANT ALTERNATIF

IX) LES MACHINES A COURANT CONTINU

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Cours de technologie Terminale F3

LES PILES ET ACCUMULATEURS

Objectif pédagogique
A l’issu de ce cours , je dois être en mesure de décrire le principe de fonctionnement des piles et
des accumulateurs.

Introduction
Dans les multitudes de procédés de production du courant électrique on note les piles et
accumulateurs. Ces appareils d’invention très ancienne furent les premiers générateurs de courant
continu.

I) Les piles
1.1) Définition
Les piles sont des générateurs de courant continu dont la production est basée sur l’effet chimique.

1.2) Constitution
 Pile historique de volta ou pile de volta
La pile de volta était constitué par des rondelles empilées en colonne. on trouvait alternativement
une rondelle de zinc, une rondelle de drap imprégnée d’acide sulfurique et une rondelle de cuivre.
Cet ensemble de trois rondelles constituent un élément de pile. Plus on superposait d’éléments plus
la force électromotrice de la pile est grande.

 Pile sèche (forme commerciale)


La pile sèche est constituée :
D’un boitier en zinc servant de plaque négative
D’un barreau cylindrique en charbon entouré de dioxyde de manganèse et suspendu au milieu de ce
boitier et servant de plaque positive
D’une solution de chlorure d’ammonium sous forme pâteuse servant d’électrolyte.
D’une rondelle de papier placée au fond du boitier et servant d’isolement entre le charbon et le
boitier.

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1.3) Principe de fonctionnement


Lorsque les électrodes de la pile sont réunies aux bornes d’une résistance, un courant traverse le
circuit. Ce courant est la conséquence de la réaction chimique qui se produit au sein de la pile.
 Cas de la pile en zinc-cuivre et dont l’électrolyte est l’acide sulfurique
La réaction chimique qui se produit est l’électrolyse de l’acide sulfurique entrainant l’oxydation du
zinc.
Du zinc de l’électrode passe dans la solution à l’état d’ion et il se produit un dépôt de cristaux de
sulfate de zinc.
L’hydrogène se dégage alors à la surface du cuivre. Le courant va du zinc au cuivre à l’intérieur du
liquide. Le zinc est l’anode et le cuivre est la cathode. Par cette formation de sulfate de zinc de
l’énergie chimique se transforme en énergie électrique. L’électrode en zinc disparaît
progressivement et l’électrode en cuivre se recouvre d’une gaine gazeuse d’hydrogène qui est un
isolant.
 Cas d’une pile en zinc-carbone et dont l’électrolyte est le chlorure d’ammonium
A la fermeture du circuit, la réaction chimique se produit occasionnant la circulation du courant de
l’électrode de zinc vers l’électrode en carbone.
2 e
A l’anode il se produit l’oxydation du zinc : Z n  Z n  2
A la cathode les ions d’ammonium se décharge grâce à la réduction et il se produit du dihydrogène
  1
qui se dégage et de l’ammoniac se forme : NH 4  2e  NH 3  H 2
2
1.4) Caractéristiques des piles
Les piles sont caractérisées par :
 La force électromotrice : c’est la différence de potentiel apparaissant aux bornes de la pile
sans débit sur une charge.
 La résistance interne : c’est elle qui détermine la différence entre la force électromotrice et
la tension en charge. Elle dépend de la surface des électrodes, de la distance qui les séparent
et de la conductivité de l’électrolyte.
 La capacité : c’est la quantité d’électricité que la pile peut fournir avant usure totale.
 La tension en charge : c’est la différence de potentiel aux bornes de la pile pour un débit
normal.
 Le débit : c’est la valeur nominale de l’intensité que la pile débite dans une condition donnée
(service normal ou intermittent).

1.5) Couplage des piles


Le couplage de plusieurs piles sèches forme une batterie sèche. On peut les coupler selon l’usage en
série, en parallèle ou en couplage mixte.

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a) Couplage en série
En couplage série, la force électromotrice totale est égale à la somme des forces électromotrices
partielles et la résistance interne totale est égale à la somme des résistances internes partielles.
eT  e1  e2  e3  ......  en et rT  r1  r2  r3  .....rn

b) Couplage parallèle

c) Couplage mixte

1.6) Applications
Les piles sont très utilisées dans les alimentations de faible puissance en courant continu.
Exemple : lampe torche, rasoir, récepteur et émetteur portatif, flash photographique.

II) Les accumulateurs


Quel que soit le montage effectué, les piles ne peuvent fournir de grandes quantités d’électricité
et de plus elles ne sont pas rechargeables. C’est dans le but d’avoir des générateurs réversibles et
pouvant fournir de grandes quantités d’électricités que les accumulateurs ont été mis au point.
Un accumulateur est un dispositif électrolytique pouvant emmagasiner de l’énergie sous forme
chimique puis la restituer sous forme électrique à un circuit extérieur.

2.1) Constitution
Un accumulateur est constitué :
D’un jeu d’électrodes en plaques positives et négatives alternées
D’un électrolyte liquide contenu dans un bac isolant
D’un séparateur isolant poreux maintenant l’écartement des plaques et évitant leur contact. Pour
obtenir une grande capacité, chaque élément comporte plusieurs couples de plaques. Toutes les
plaques positives sont soudées à une barrette reliée à la borne positive et toutes les plaques
négatives sont reliées à la borne négative. Les plaques sont suspendues en laissant un intervalle au
fond du bac. Cet intervalle laissé au fond du bac est destiné à recevoir les résidus des parties
actives qui viennent s’y déposer au fur et à mesure que l’élément s’use.

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2.2) Fonctionnement
Du fait de sa réversibilité, l’accumulateur a deux phases de fonctionnement : la phase où il
emmagasine de l’énergie appelée charge et la phase où il restitue de l’énergie appelée décharge.
Dans le cas de l’accumulateur au plomb, pendant la charge, l’accumulateur est parcouru par un
courant continu d’un générateur extérieur. Le passage de ce courant provoque une réaction
chimique entrainant l’évaporation de l’eau et la concentration de l’acide sulfurique. La force
électromotrice de l’accumulateur croit rapidement au début de la charge, puis lentement et croit à
nouveau rapidement en fin de charge.
L’équation chimique à la charge est : Pb  PbO2  2 H 2 SO4  2 Pb SO4  2 H 2O
U E
L’intensité absorbée par la batterie pendant la charge est I 
r
A la décharge, l’accumulateur débite sur une charge un courant électrique. La quantité d’électricité
totale que l’accumulateur peut fournir en passant de l’état chargé à l’état déchargé est sa capacité.
Cette capacité est exprimée en Ah (Ampère heure)
L’équation de la réaction chimique de décharge de l’accumulateur est exactement l’inverse de celle
de charge : 2 Pb SO4  2 H 2O  Pb  PbO2  2 H 2 SO4
Cette réaction entraine une diminution de la concentration de l’acide.

2.3) Différents types d’accumulateurs


Les accumulateurs sont essentiellement de trois types :
 Accumulateur au plomb
Il est le plus vulgarisé et le moins couteux. Il a une force électromotrice sensiblement constante
(2,4V/élément), une résistance interne faible et un bon rendement. Cependant il est très lourd et
ses plaques sont très fragiles ; son maintien à l’état chargé est indispensable car il se détériore
vite à l’état déchargé et au repos du fait de la sulfatation des plaques.
 Accumulateur alcalin au cadmium-nickel ou accumulateur fer-nickel
Les plaques de ce type d’accumulateur sont formées :
D’hydroxyde de nickel pour les plaques positives, d’hydroxyde de cadmium pour les plaques
négatives. L’électrolyte est une solution de potasse à 30% ; moins dangereux que l’acide sulfurique.
Il a une capacité sensiblement constante et peut rester à l’état déchargé pendant des mois sans

inconvénient. Sa force électromotrice est faible (1,25V/élément) et son prix est élevé avec un
rendement moyen.
 Accumulateur argent-zinc

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Les électrodes positives sont en argent tandis que les éléments négatifs sont en zinc. L’électrolyte
est une solution saturée de zincate de potassium ( Z n  OK  2 ). Ce type d’accumulateur est le plus
performant mais il est plus cher.

2.4) Utilisation des accumulateurs


Les accumulateurs sont utilisés dans plusieurs domaines à savoir :
Les véhicules de tous types
Les centres téléphoniques
Les commandes de sécurité
L’éclairage de secours
Alimentation des ordinateurs
Les alimentations autonomes (centrales solaires).

LES CENTRALES ELECTRIQUES

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Objectif pédagogique
A l’issu de ce cours, je dois être en mesure de capable d’énumérer les différents types de centrales et
de présenter leur principe de fonctionnement.

Introduction
L’énergie électrique est un élément indispensable dans notre vie quotidienne. On retrouve cette
énergie dans la plupart de nos activités (installation électrique dans les maisons et les immeubles  ;
éclairage public, signalisation routière, moyen de transport, alimentation des entreprises…)
L’énergie électrique ne peut être stockée en quantité significative, il est donc nécessaire d’ajuster
en permanence la production à la consommation. La consommation est différente suivant les saisons,
les jours et les heures de la journée (heures de pointe et heures creuses).
L’électrique est produite par des usines appelées centrales électriques. Il en existe plusieurs
Les centrales thermiques à flamme
Les centrales nucléaires
Les centrales hydroélectriques
Les centrales solaires
Les centrales éoliennes

I) Les sources d’énergie électriques


L’énergie électrique est obtenue à partir d’autres énergies dont la plupart sont primaires.
Une énergie primaire est celle que l’on dispose naturellement à l’état brute sans aucune
transformation.
Exemple : l’eau, le soleil, le vent, le charbon, le pétrole.
Cette énergie peut être renouvelable ou non renouvelable.

1.1) L’énergie renouvelable


C’est l’énergie provenant des ressources que la nature renouvelle sans cesse de telle manière que
ses réserves ne s’épuisent pas.
Exemple : l’eau, le vent, le soleil.
Les sources d’énergie renouvelables sont inépuisables et non polluantes mais leur pouvoir
énergétique est beaucoup plus faible que celui des énergies non renouvelables.

1.2) L’énergie non renouvelable


C’est l’énergie provenant de ressources dont les stocks sur terre sont limités.
Exemple : pétrole, charbon, uranium.
Les sources d’énergie non renouvelables sont épuisables et très polluantes.

II) Les centrales hydroélectriques


Cette forme de production de l’énergie électrique est souple et modulable, elle permet d’ajuster en
permanence la production à la consommation. C’est une énergie propre qui n’entraine pas de rejets
dans l’environnement. Elle a pour autre avantage d’être renouvelable.
L’énergie potentiel de l’eau ou la pression de l’eau est utilisée pour tourner une turbine qui à son
tour fait tourner un alternateur. Cette rotation de l’alternateur permet de produire le courant
électrique.
La turbine est un moteur transformant en énergie mécanique, l’énergie que fournit l’eau en passant
d’une altitude supérieure à une altitude inférieure.
La puissance de la turbine est fonction de la hauteur de chute.

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2.1) Constitution d’une centrale hydraulique

2.2) Classement des centrales hydrauliques


Les centrales hydrauliques sont classées en fonction de la hauteur de chute de l’eau. Ainsi on
distingue :
 Les centrales à haute chute
Elles sont caractérisées par une grande hauteur de chute et un débit d’eau faible. La hauteur est
supérieure à 200 m et le débit est de l’ordre de 50 m3/s.
Pour ces types de centrales, l’axe de l’alternateur est horizontal et la turbine utilisée est appelée
turbine PELTON.

 Les centrales à moyenne chute


La hauteur de chute de ces centrales est comprise entre 30 et 200 m et le débit d’eau est de
l’ordre de 300 m3/s.
La turbine utilisée est de type FRANCIS à axe vertical directement accouplée à l’alternateur.

 Les centrales à basse chute


Encore appelées centrales au fil de l’eau, elles sont installées sur des rivières ou fleuves
importants.
Leur hauteur de chute est inférieure à 30 m et le débit d’eau est de l’ordre de 2000 m3/s.
La turbine utilisée dans ce cas est de type KAPLAN à axe vertical.

2.3) Avantages et inconvénients des centrales hydrauliques


 Avantages
- l’énergie motrice est gratuite
- ne pollue pas l’environnement
- durée de vie longue
- personnel réduit
- rentabilité élevée
- possibilité d’irrigation des cultures
- exploitation du barrage pour la pêche
- site touristique
 Inconvénients

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- durée de construction très longue


- exploitation irrégulière suite aux irrégularités des pluies
- emplacement imposé
- modification du paysage

III) Les centrales thermiques


Ces centrales produisent l’énergie électrique à partir de l’énergie calorifique. Cette énergie
calorifique est obtenue soit par combustion de certains corps (charbon, pétrole, gaz) ou soit par
fusion ou fission de certains atomes lourds (uranium).
Ainsi en fonction du procédé d’obtention de la chaleur, les centrales thermiques sont classées en
deux catégories :
- Centrales thermiques classiques ou conventionnelles encore appelées centrales à flamme
- Centrales thermiques nucléaires

3.1) Constitution des centrales thermiques


Les centrales thermiques dans leur ensemble sont constituées :
- D’une chaudière : elle contient le générateur de vapeur. C’est en son sein que le combustible
mélangé à l’air (comburant) est brulé.
- De la conduite de vapeur
- De la vanne d’admission qui règle le débit de la vapeur l’entrée de la turbine c’est-à-dire la
puissance fournie à la turbine.
- La turbine à vapeur
- Le condenseur
- La pompe d’alimentation
- L’alternateur.

3.2) Avantages et inconvénients

 Avantages
- Possibilité d’installation à proximité des villes ou lieu de consommation
- Cout d’investissement moins élevé
- Durée de construction moins longue
- Production importante et constante de l’énergie électrique
 Inconvénients
- Energie motrice chère
- Installation complexe
- Personnel important
- Dégagement de gaz à effet de serre pour la centrale à flamme et non pour la centrale
nucléaire
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- Très dangereux s’il s’agit des centrales nucléaires.

LE TRANSPORT DE L’ENERGIE
ELECTRIQUE

Objectif pédagogique

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A l’issu de ce cours, je dois être en mesure de décrire les canalisations aériennes et souterraines.
Introduction
L’implantation des centrales pour la production de l’énergie électrique obéit à certaines contraintes
le plus souvent liées à l’énergie motrice utilisée. C’est ainsi que pour les centrales hydrauliques, les
contraintes sont d’ordre géographique, pour les centrales thermiques classiques il s’agit de
contraintes d’approvisionnement en combustibles et pour les centrales nucléaires les contraintes en
alimentation en eau de refroidissement.
Une fois l’implantation faite et l’énergie électrique produite, il y a nécessité de la transporter aux
lieux de consommation. Ce transport ne s’effectue pas aussi aisément qu’on le souhaite.

I) Nécessité de transporter en haute tension


L’énergie électrique présente le grand avantage de se transporter toute seule et sans
bruit ; par contre une partie de cette énergie se dissipe en chaleur par effet Joule dans
la résistance de la ligne.
Démonstration
Soit à transporter l’énergie fournie par une centrale thermique de 1200MW soit 1200.10 6 W
en 20000 V.
P
On sait que P  UI  I 
U
1200.106
En application numérique on a : I   I  60.103 A
20000
Cette intensité est très élevée et pour être transportée, on aurait besoin de câbles de grosse
section qui entrainerait d’énormes pertes en ligne.
Pour diminuer l’intensité en ligne, il faut donc augmenter la tension.
En effet, les pertes en lignes sont :
 r : résistance

p  rI 2
 I : intensité
 p : puissance p ar effet Joule

or

P  p : puissance à transporter
I  
U U : tension de départ

En remplaçant I par sa valeur on a :

2
P P2
p  r    p  r  2
U  U

On peut remarquer que pour une puissance transportée donnée, les pertes sont inversement
proportionnelles au carré de la tension. Ce qui s’explique par des tensions de plus en plus élevées
dans le transport de l’énergie électrique.

1.1) Les postes d’interconnexion


Ils assurent la liaison entre les centrales de production d’énergie électrique et le réseau de
transport et d’interconnexion.

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Toutes les lignes à très hautes tensions sont interconnectées c’est-à-dire qu’elles sont reliées à
des postes d’interconnexion et à des transformateurs assurant la continuité entre les lignes de
différentes niveau de tension.
L’interconnexion permet :
- Des échanges d’énergie entre des régions
- En cas de défauts sur une ligne, de pouvoir s’alimenter sur une autre ligne
- Des échanges d’énergie entre les pays voisins.

1.2) Les dispatchings


Les dispatchings assurent les fonctions principales suivantes :
- Fixation des programmes de production des centrales,
- Contrôle des échanges avec les fournisseurs d’énergies différentes,
- Surveillance et commande du fonctionnement du réseau de transport,
- Transmission des instructions de démarrage ou d’arrêt des centrales.

II) Les canalisations électriques


2.1) Définition
On désigne par canalisation électrique la partie du circuit électrique assurant la liaison entre la
source d’alimentation et le lieu de consommation.

2.2) Constitution d’une canalisation électrique


La canalisation électrique est constituée :
D’un ensemble de conducteur ou câble assurant la liaison électrique
D’un dispositif de pose et de fixation des conducteurs et de protection adaptée au milieu
D’un dispositif de protection approprié à la condition particulière

 Protection électrique des conducteurs électriques contre les perturbations électriques et les
risques d’électrocution (isolation des conducteurs par à la terre et par rapport à la masse)
 Protection mécanique des conducteurs
 Protection physique et chimique des conducteurs et isolant contre les agents destructeurs

2.3) Les différents types de canalisations électriques


Les canalisations électriques sont classées en fonction de leur mode de pose  ; on distingue alors les
canalisations aériennes et les canalisations souterraines.

III) Les canalisations aériennes


Pour relier l’ensemble des consommateurs au
centre de production de l’énergie
électrique, il faut réaliser un réseau de ligne
électrique qui assure le transport et la
distribution de cette énergie. La
canalisation aérienne est le type de
canalisation dont les conducteurs passent par
l’air. Elle est la plus utilisée et la plus
économique.

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3.1) Constitution
a) Les conducteurs
Ils assurent la liaison électrique du point de production aux différents endroits de consommation.
Ils sont en cuivre, en aluminium ou en alliage de cuivre ou d’aluminium.
Almélec= alliage d’aluminium de magnésium et de silicium
Bronze= alliage de cuivre et d’étain
Ces métaux sont utilisés pour leur bonne conductibilité, leur bonne résistance à la traction et leur
bonne résistance à la corrosion.
La section minimale des conducteurs est de 12mm 2 pour le cuivre et de 22mm2 pour l’aluminium et
les alliages d’aluminium.

b) Les armements
L’armement est l’ensemble constitué de la ferrure et l’isolateur.
La ferrure fixe les l’isolateur sur les supports et
les isolateurs servent à maintenir ou attacher
les conducteurs et les isoler des supports.
Les isolateurs sont soit en verre (silice + calcaire + quartz)
ou soit en porcelaine. Ils doivent supporter à la fois des
contraintes mécaniques et diélectriques.
On distingue les isolateurs
rigides pour les lignes BT et MT et les isolateurs montés
en chaine pour les lignes HT et THT.

Voici les différentes dispositions des armements

c) Les supports ou poteaux


Les supports ou poteaux assurent l’inaccessibilité aux conducteurs. Ils sont soit en bois, en béton
armé ou en métal. Les poteaux métalliques sont appelés pylônes.
Selon l’importance et la direction des efforts, les poteaux peuvent être :

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 Simple (unique) utilisé dans les lignes droites où il n’y a pas d’effort considérable ;
 Jumelés (double) augmentent de quatre fois environ la résistance d’un poteau simple ;
 Contrefichés pour renforcer le poteau. Ce système est utilisé surtout dans le changement
de direction des câbles.
 Haubanés.
 Hauteur des poteaux (H)
Elle est liée à la distance minimale des conducteurs au-dessus du sol.
10 à 12m pour les tensions BT et HT
20 à30m pour les tensions HT et THT

 Distance entre les poteaux : portée (a)


La distance normale est de 45m. Elle peut atteindre 100m selon le relief du terrain en MT et BT.
Pour les HT et THT les portées peuvent être de 500m à 1500m.

 Profondeur d’implantation des poteaux (p)


En terrain normal, cette profondeur est donnée par la formule :

Cette profondeur peut varier en fonction de la nature du sol.

 Flèche f d’un câble


La flèche d’un câble est la distance verticale qui sépare le point le plus bas du conducteur et la
droite passant par les points de fixation du dit conducteur.

 P : masse du cable daN / m


Pa 2 
f  a : distance entre les supports ou portée en m
8T T : effort de traction sur la ligne en daN

3.2) Avantages et inconvénients des canalisations aériennes


 Avantages
Simplification des études
Rapidité dans l’exécution
Entretien facile
Dépannage rapide
Cout d’installation plus faible

 Inconvénients
Exposition aux effets de la nature
Non adapté dans les agglomérations et au voisinage des aérodromes
Plus encombrant
Chute d’objet ou d’arbre sur les conducteurs

IV) Canalisations souterraines


Les canalisations souterraines s’imposent dans certaines circonstances où l’aérienne présente des
dangers ou des inconvénients graves ; dans les agglomérations, aux voisinages des aérodromes et
dans de régions soumises à des orages violents.

4.1) Constitution générale

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Une canalisation souterraine est essentiellement composée de :


- Une tranchée : c’est une excavation (creux) pratiquée en longueur dans le sol afin de protéger
les conducteurs contre les détériorations causer par le terrassement de la terre et les
actions chimiques du au sol.
La tranchée doit avoir une profondeur minimale de :
0,7m en terrain normal
1m à la traversée des voies accessibles aux véhicules.
Le fond de la tranchée doit être dépourvu de toute rugosité pouvant détériorer la gaine du câble.
- Les conducteurs : ils assurent la conduction du courant électrique. Les conducteurs sont
équipés de protection électrique, mécanique et chimique. Les conducteurs peuvent être
uniques ou deux ou trois sous une même enveloppe. On les appelle câble unipolaire, bipolaire
ou tripolaire. Ces conducteurs sont à âme rigide ou câblée.
- Les accessoires de raccordements : ils permettent de réaliser les jonctions et les dérivations.
- Dispositif avertisseur de tranchée (grillage) : il signale et protège les conducteurs contre
les chocs des outils à main en cas de fouille.
- Le remblai

4.2) Les modes de pose


Selon le lieu où on se trouve, on utilise plusieurs modes de pose qui assurent aux câbles la
protection mécanique. On distingue :
- La pose directe dans le sol sans protection complémentaire : c’est la pose en tranchée. Cette
pose est utilisée pour des canalisations passant sous des trottoirs dans les agglomérations
ou sur les bas-côtés des routes entre les agglomérations.
- La pose sous fourreaux (conduit ou caniveau souterrain) : elle est employée dans les usines
des centres électriques.

Les canalisations souterraines doivent être protégées contre les détériorations dues aux
terrassements des terres, au contact avec des corps durs, le choc des outils de fouille, l’action
chimique du sol.
4.3) Proximité d’autres canalisations
Croisement de deux câbles d’énergie : 20cm d’écart au moins
Tracé parallèle de deux câbles d’énergie 20cm d’écart au moins
Croisement entre un câble d’énergie et un câble de télécommunication 20 à 40cm d’écart
Parcours parallèle de câble d’énergie et de télécommunication 50cm d’écart.

4.4) Avantages et inconvénients


 Avantages
Garantie de sécurité contre les effets de la nature (vent, décharge atmosphérique, chute d’arbre)
Très adapté dans les grandes agglomérations et au voisinage des aérodromes
Moins encombrant et esthétique

 Inconvénients
Cout d’installation élevée
Dépannage longue
Difficulté d’entretien

Le câble souterrain se comporte comme un condensateur ; un courant parasite se crée et fait


accroitre l’échauffement dans les câbles. Au-delà d’une distance appelée distance critique, le câble
n’assure plus le transport de l’énergie électrique.
Ces distances sont : 10Km pour une tension de 63KV

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80Km pour une tension de 225KV


40Km pour une tension de 400KV
La longueur des câbles doit être inférieure à la distance critique. En règle générale, le recourt à la
ligne souterraine ne se justifie que dans les cas où la haute tension converge vers les
agglomérations.

DISTRIBUTION DE L’ENERGIE
ELECTRIQUE

Objectif pédagogique
A l’issu de cours, je dois être en mesure de donner les différents les différentes structures de réseau
distribution de l’énergie électrique.

Introduction
Le transport de l’énergie électrique s’effectue en HT ou THT, il importe de ramener ces tensions
en basse tension pour l’alimentation des récepteurs d’où la nécessité de disposer des postes de
transformation. Ces postes peuvent être du type ouvert sur poteau, en cellule maçonnée ou
préfabriqué.

I) Les différentes tensions


L’énergie produite par les différents sites de production doit être acheminée sur tout le territoire.
Cet acheminement est réalisé par des lignes aériennes ou souterraines.
Les alternateurs fournissent généralement une tension comprise entre 5 et 20 kV. Cette tension
est élevée à une tension de 400 kV afin d’être transportée vers les centres de répartition
(dispatchings) puis vers les lieux d’utilisation par les réseaux de transport et de distribution.
Le réseau ainsi constitué est divisé en lignes Haute tension de catégorie A et B et Basse tension de
catégorie A et B.

Type de ligne Domaine Abréviation Tension usage


alternative
Très Haute Haute tension B 400 kV ou Transport d’EE
Tension (THT) HTB 225 kV sur de longue
distance et
international
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Haute Haute tension A 90 kV ou 63 kV Transport d’EE


Tension (HT) HTA distant, industrie
lourdes, transport
ferroviaire
Moyenne Basse tension B BTB 30 kV, 20 kV ou Transport de l’EE en
Tension (MT) 15 kV local, industrie, PME
services, commerce
Basse Basse tension A BTA 400 V, 230 V Distribution d’EE :
Tension (BT) ménage, artisans

Le réseau possède deux types de lignes :


- Les lignes de transport : tension supérieure à 20 kV,
- Les lignes de distribution : tension inférieure à 20 kV.

II) Les différents modes de branchements des postes de transformation


Le réseau public de transport comprend :
- l’ensemble des lignes électriques à haute et très haute tension,
- Les postes de transformation qui relient les centrales de production de l’électricité,
- Certains sites industriels et les réseaux électriques des pays voisins.
L’énergie électrique doit pouvoir parvenir chez chaque client en respectant au mieux la
continuité de service et le cout. Pour cela différents structures de réseau existent.

1.1) Branchement en antenne ou simple dérivation ou radial


De conception facile, ce type de branchement n’offre aucune
garanti d’alimentation continue en cas de rupture d’une ligne. Un
seul câble alimente le transformateur.
Cette structure est utilisée pour l’alimentation des usagers
en milieu rural par ligne aérienne.
Avantage : simple à mettre en place et économique
Inconvénient: lorsqu’un défaut intervient sur la ligne de distribution,
les postes de distribution située en aval ne sont plus alimentés.

1.2) Branchement en double dérivation


C’est un branchement qui offre plus de garanti d’alimentation en énergie électrique. Le poste est
servi par deux lignes d’alimentation ; ainsi en cas d’interruption sur une ligne, le poste peut être
alimenté par la seconde ligne.
Ils sont utilisés dans les zones de consommation importante et régulière.
Avantage : bonne continuité de service
Inconvénient : Ce type de branchement est plus complexe et d’un prix de revient plus élevé.

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1.3) Branchement en coupure d’artère ou en boucle


Dans ce type de réseau, les postes de distribution sont alimentés en dérivation sur une boucle qui
passe par chacun d’entre eux. En fonctionnement normal, la boucle doit être ouverte en un point
(ouverture d’un des interrupteurs-sectionneurs placés en série sur la boucle.
Lors d’un défaut sur la ligne d’alimentation, le poste de distribution concerné est isolé par l’ouverture
des deux interrupteurs-sectionneurs placés en amont et en aval du défaut. Les postes non alimentés
suite au défaut peuvent l’être à nouveau par l’autre côté de la boucle.
Cette structure est utilisée pour l’alimentation des réseaux de distribution publics en milieu urbain et
en ligne souterrain.
Avantage : bonne continuité de service.
Inconvénient : solution plus couteux qu’en réseau simple dérivation.

III) Schéma de branchement des postes de transformation

IV) Structure d’un poste de transformation


Les postes de transformation ont une structure linéaire c’est-à-dire que tous les éléments sont
montés en série. Les différents éléments que l’on trouve dans un poste de transformation sont :
- Les organes de commande : interrupteurs à coupure en charge, sectionneur à fusible
- Les organes de protection : parafoudre, éclateur, disjoncteur, fusible
- Les organes de comptage d’énergie : compteur d’énergie active et d’énergie réactive
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Cours de technologie Terminale F3

- Le transformateur
- Les appareils de mesure ou de contrôle.

V) Protection des postes de transformation

Les différentes perturbations que l’on rencontre dans les postes de transformation sont : les
court-circuits, les décharges atmosphériques et les surcharges des transformateurs

4.1) protection contre les court-circuits


Elle est assurée par des fusibles et interrupteur fusible combiné ou des disjoncteurs.

4.2) protection contre les décharges atmosphériques


Elle est assurée par les parafoudres et les éclateurs.

4.3) protection contre les surcharges


Elle est assurée soit par un détecteur thermique sensible à la température maximale des
enroulements du transformateur, soit par un relais ou un déclencheur ampèremétrique coté basse
tension.

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Cours de technologie Terminale F3

LES REGIMES DE NEUTRE

Objectif pédagogique
A l’issu de ce cours, je dois être en mesure d’exposer les différents types de régimes de neutre.

I) Généralités
Les schémas de liaison à la terre permettent de savoir les dispositions à prendre pour assurer une
protection efficace contre les chocs. Le régime de neutre est la manière dont les masses
métalliques sont reliées à la terre.

1.1) La masse
La masse est la partie conductrice susceptible d’être touchée et normalement isolée des parties
actives mais pouvant être mise accidentellement sous tension.

1.2) Partie active


On appelle partie active toute partie d’une installation ou d’un appareil prévue pour être parcourue
par le courant.

1.3) Mise à la terre


La mise à la terre consiste à relier à une prise de terre par un conducteur, de couleur Vert/jaune
de préférence, les masses métalliques qui risquent d’être mise accidentellement sous tension par
défaut d’isolement.

II) Règlementation
Afin d’assurer la protection des personnes contre les chocs électriques indirects, il est
recommandé de relier à la terre toute armature métallique, les masses des appareils et toute pièce
non parcourue par le courant électrique et qui risque d’être accidentellement mise sous tension.
Cette mise à la terre constitue une dérivation pour tout courant susceptible de traverser le corps
par contact fortuit. Aucun fusible, interrupteur ou disjoncteur ne doit être intercalé dans le
circuit de conducteur de protection.
La mise à la terre des masses est toujours accompagnée d’un dispositif de coupure automatique en
cas de fuite de courant.

III) Les régimes de neutre


Chaque schéma de liaison à la terre est identifié par un groupement de 2 ou 3 lettres.
La première lettre donne la situation du neutre par rapport à la terre.
T : liaison direct avec la terre ;
I : absence de liaison du neutre à la terre, neutre isolé ou liaison par l’intermédiaire d’une
impédance.

La deuxième lettre identifie la situation des masses de l’installation.

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Cours de technologie Terminale F3

T : connexion directe des masses de l’installation à la terre


N : connexion des masses de l’installation au neutre

La troisième lettre définit la relation entre les conducteurs de neutre et de protection uniquement
pour le schéma TN.

C : le conducteur neutre et le conducteur de protection PEN sont confondus


S : le conducteur neutre et le conducteur de protection PE sont séparés.
3.1) Régime TT
T : le neutre du transformateur est relié à la terre
T : les masses métalliques sont reliées à la terre par
l’intermédiaire du conducteur PE.

Schéma de principe

 Condition de protection
Le schéma de liaison à la terre TT est celui généralement utilisé par la CEET pour distribuer
l’énergie électrique en basse tension.
Toute l’installation TT est protégée par un dispositif de protection différentiel placé en tête
d’installation. En cas de défaut l’ensemble de l’installation est mis hors tension.
Pour remédier à cet inconvénient, on peut utiliser des dispositifs de sensibilités différentes à des
niveaux distincts de l’installation. On dira alors que l’on réalise une sélectivité.

 Règle à observer
Toutes les masses d’une installation protégée par un même dispositif de protection différentiel
doivent être interconnectées et reliées à une même prise de terre par un conducteur de
protection.
La valeur maximale de la sensibilité du dispositif différentiel doit être inférieure ou égale au
quotient de la tension limite de sécurité par la valeur de la résistance de la prise de terre des
masses.

3.2) Régime TN
Le schéma de liaison à la terre TN correspond à :
T : le neutre du transformateur est relié à la terre
N : les masses métalliques sont reliées au neutre
Il existe deux types de schémas TN : les schémas TNC et TNS.

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Cours de technologie Terminale F3

Condition de protection
Avec le régime de neutre TN, un défaut se traduit par un court-circuit entre la phase en défaut et
le neutre.
En TNC, la protection des personnes est assurée si l’appareil de protection unipolaire ou tripolaire
(disjoncteur ou fusible) coupe l’alimentation avant le temps déterminé par la courbe de sécurité.
L’utilisation du schéma TNC est autorisé lorsque :
- La section des conducteurs est supérieure à 10 mm 2 pour le cuivre
- La section des conducteurs est supérieure à 16 mm 2 pour l’aluminium
- La longueur du circuit ne dépasse pas une longueur précise
A défaut de pouvoir utiliser le schéma TNC, on utilise le schéma TNS. La protection doit être
assurée par des appareils unipolaires avec neutre ou tétrapolaire.

Le schéma TNS doit être utilisé lorsque


- La section des conducteurs est inférieure à 10mm 2 pour le cuivre
- La section des conducteurs est inférieure à 16 mm 2 pour l’aluminium
- La longueur de câble est trop importante

On peut trouver sur une installation les schémas TNC et TNS mais dans ce cas le schéma TNS se
trouvera toujours en aval du schéma TNC.

3.3) Régime IT
Le schéma de liaison IT correspond à :
I : le neutre du transformateur est isolé (neutre isolé) ou dans certains cas relié à celui-ci par
l’intermédiaire d’une forte impédance (neutre impédant).
T : les masses métalliques sont reliées par l’intermédiaire du conducteur PE.

a) Schéma de principe

b) Condition de protection
Avec le schéma IT, la présence d’un défaut n’entraine pas la coupure de l’alimentation, étant donné
que l’élévation du potentiel des masses n’est pas dangereuse. Il est néanmoins obligatoire de

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Cours de technologie Terminale F3

signaler la présence de ce défaut à l’aide d’un contrôleur permanent d’isolement (CPI) au service
compétent afin qu’il recherche et élimine le défaut.
Si un second défaut survient entre une phase et une masse, le courant de défaut est un courant de
court-circuit et doit être éliminé le plus vite que possible par un dispositif contre les surintensités
(disjoncteur ou fusible) ou par un dispositif différentiel si les longueurs de circuit sont plus grande
que celle autorisées.
Le limiteur de surtension assure la protection de l’installation et des personnes en cas d’élévation
anormale de la tension (foudre qui tombe sur une ligne). Il est raccordé entre le neutre de
l’alimentation et la terre le plus près possible du transformateur.
Lorsque la tension dépasse celle du calibre du limiteur, celui-ci se met en court-circuit et envoie la
surtension directement à la terre.
Lorsque le limiteur a joué son rôle, il faut le remplacer.

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Cours de technologie Terminale F3

LES MATERIAUX MAGNETIQUES


Objectif pédagogique
A l’issu de ce cours, je dois être en mesure de choisir le matériau selon son domaine d’utilisation
Introduction
Les matériaux utilisés dans la construction des machines électriques sont choisis en fonction de
leur propriété physique et chimique. Une des propriétés de ces matériaux qui intervient dans la
construction des machines est la propriété magnétique.

I) Nature des matériaux


Les différentes réactions des matériaux sous l’effet d’un champ magnétique permettent de les
classer en trois catégories.
1.1) Les matériaux diamagnétiques
Ce sont des substances qui s’aimantent en sens inverse du champ magnétique mais très faiblement.
Exemple : Or, argent, cuivre, plomb.

1.2) Les matériaux paramagnétiques


Ces matériaux s’aimantent dans le même sens que le champ magnétique.
Exemple : Platine, Palladium, Potassium, Sodium, Aluminium, Manganèse, Chrome.

1.3) Les matériaux ferromagnétiques


Ce sont des matériaux qui s’aimantent fortement en présence d’un champ magnétique et dans le
même sens que celui-ci. Cette aimantation tend vers une limite qui est l’aimantation de saturation.
Exemple : Fer, Nickel, Cobalt.

II) Courbes d’aimantation des matériaux

La courbe d’aimantation des matériaux ferromagnétiques est appelée courbe de première


aimantation et se subdivise en trois zones :
Zone OA : le champ magnétique H et l’induction magnétique B varient proportionnellement.
Zone AB : elle décrit la courbe de saturation ; H et B ne varient plus proportionnellement.
Zone BC : c’est la zone de saturation totale.

III) Rappel des lois électrotechnique


Cas d’une bobine longue de longueur  et comportant N spires

3.1) l’excitation magnétique


L’excitation magnétique ou le champ magnétique est donné par la formule :
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Cours de technologie Terminale F3
H
NI 
H  I
 

3.2) l’induction magnétique dans l’air


0 NI
B0  0 H 

3.3) Perméabilité relative d’un matériau


Tout corps placé dans un champ magnétique offre une résistance plus ou moins grande au passage
des lignes de champ.
La perméabilité relative du matériau est le degré de facilité avec lequel le corps se laisse traverser
par les lignes de champ.

 r
B 
r  B
B0 
 B0

3.4) Hystérésis
L’hystérésis est par définition le retard à la désaimantation. Le cycle d’hystérésis est la courbe
fermée obtenue lors de l’aimantation cyclique d’un matériau.
Le cycle d’hystérésis est caractérisé par :
Une aimantation rémanente ( Br ) : c’est la valeur de l’induction lorsque le champ est nul (H=0)
Un champ coercitif ( H C ) : c’est la valeur inverse de l’induction nécessaire pour que le champ soit
nulle.
La forme du cycle d’hystérésis varie selon le matériau.
a) Avantages de l’hystérésis
- Amorçage des machines : grâce à l’induction rémanente, les machines peuvent s’amorcer seules.
- Fabrication des aimants permanents : c’est grâce à l’hystérésis qu’il subsiste une aimantation
permanente permettant de fabriquer des aimants permanents.
b) Inconvénients de l’hystérésis
Le métal soumis à une série de cycles d’hystérésis s’échauffe donc produit des pertes d’énergie.
L’expression des pertes par hystérésis est :
P  K  f  Bmn
P  : Puissance
K  : varie de 100 à 500 pour les matériaux magnétiques usuels
f  : Nombre de cycles par seconde
Bm  : Induction maximale
n  : Exposant de Bm égal à 1,6 pour les noyaux plein et égal à 2 pour les tôles minces.

IV) Choix des matériaux magnétiques


Le choix d’un matériau magnétique dépend principalement de ses propriétés magnétiques à savoir :
Induction rémanente, Champ coercitif, Limite de saturation et le Coefficient de perméabilité.
Ces propriétés magnétiques sauf le coefficient de perméabilité apparaissent sur les courbes
d’aimantation et du cycle d’hystérésis des différents matériaux magnétiques.
A ces propriétés magnétiques s’ajoutent les propriétés mécaniques, physiques et chimiques.

 Propriétés mécaniques

25
Cours de technologie Terminale F3

Il est important de tenir compte des propriétés mécaniques telles que la résistance à la rupture, la
limite d’élasticité, la malléabilité, la dureté etc car ces matériaux seront des supports aux
bobinages subissant des efforts mécaniques importants.

 Propriétés chimiques
La température limite d’utilisation doit être connue avec précision pour les aimants permanents car
les matériaux magnétiques perdent leur aimantation à une température donnée appelée point de
Curie.
Exemple : pour le Nickel, le point de Curie se situe entre 250 et 300 OC
Pour le Fer, le point de Curie est entre 500 et 700 OC.
De plus le recuit et la trempe modifient sensiblement les propriétés magnétiques des matériaux. Le
recuit accroit la perméabilité tandis que la trempe accroit le champ coercitif.

On distingue les aimants métalliques et les ferrites.


a) Les aimants métalliques

Nom commercial Composition Utilisation


T ICONAL ou ALNICO ou Nickel+Cobalt+Aluminium+ Haut-parleur, inducteur,
NIALCO Fer Horlogerie électronique et
Volant magnétique, aimant
Téléphone.

b) Les ferrites

Nom commercial Composition Utilisation


SPINALOR 1B Oxyde de fer + Baryum et Haut-parleur,
SPINALOR 4H Strontium Moteur électrique

V) Différents types de matériaux magnétiques et leur utilisation


Il est une grande variété de matériaux magnétiques qui réagissent très différemment selon qu’ils
soient soumis à une induction constante ou variable. Pour cela il y a :

5.1) Matériaux magnétiques pour aimants permanents


Ils sont caractérisés par une induction rémanente importante et un fort champ coercitif. Leur
cycle d’hystérésis est très large.

5.2) Matériaux magnétiques pour électroaimants en courant continu


Ils sont en Fer pur ayant une grande pureté chimique, ce qui permet d’obtenir un faible champ
coercitif et une perméabilité élevée.

Ils sont utilisés dans les pôles inducteurs des machines tournantes, dans les relais et les
contacteurs à courant continu.

5.3) Matériaux magnétiques pour circuit magnétique en courant alternatif


Ils sont en tôles magnétiques et sont utilisés dans les transformateurs, les machines tournantes et
les électroaimants alimentés en courant alternatif.

5.4) Matériaux magnétiques spéciaux


Des alliages spéciaux de ferro-nickel ou de ferro-cobalt sont faits pour répondre à certaines
applications particulières ou lorsque la fréquence du flux est supérieure à 50Hz/60Hz.

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Cours de technologie Terminale F3

 Supranhyster (Fe+25%Ni), Satimphy (Fe+53%Ni), Permimphy (Fe+78%Ni) ils sont


utilisés dans les transformateurs, les appareils de mesure, les noyaux de relais, les
amplificateurs magnétiques.
 AFK1 (Fe+25%CO), AFN502 (Fe+49%CO+2%V), AFK528 (Fe+52%CO+8%V) ils sont utilisés
comme plaques d’écouteurs et tôles pour les petites machines tournantes.

LES TRANSFORMATEURS

Objectif pédagogique
A l’issu de ce cours, je dois être en mesure de d écrire le principe de fonctionnement d’un
transformateur.
Introduction
L’énergie électrique produite par les centrales électriques implantées généralement loin des lieux de
consommation doit être transportée par des fils conducteurs.
Ces fils conducteurs sont le siège de chute de tension lorsqu’ils sont traversés par le courant
électrique. Cette chute est d’autant plus importante que l’intensité est élevée.
C’est en vue d’abaisser ou d’éliminer si possible cette chute de tension qu’on est amené à construire
les transformateurs. Ceux-ci permettent d’élever et d’abaisser à volonté la tension.

I) Définition et rôle du transformateur

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Cours de technologie Terminale F3

1.1) Définition
Le transformateur est une machine statique à invention électromagnétique. Son fonctionnement
découle de l’une des applications de la loi de FARADAY qui dit que : toute variation du flux
magnétique à travers un circuit fermé engendre une force électromotrice.

1.2) Rôle du transformateur


Le transformateur est destiné à modifier un système de tension et de courant alternatif en un
système de tension et de courant alternatif de valeurs différentes mais de même fréquence.

NB :
 Les caractéristiques d’un réseau sont : la tension, l’intensité, fréquence, nombre de phases et
puissance.
 La transformation se fait avec un très bon rendement de l’ordre de 0,90 pour les petits et de
0,98 pour les gros.
 Un transformateur ne peut se brancher sur un réseau continu car l’enroulement primaire
n’étant pas parcouru par un courant variable, l’enroulement secondaire ne peut être le siège
d’une force électromotrice.

II) Constitution d’un transformateur


Un transformateur est constitué :
- D’un circuit magnétique fermé
- D’un circuit électrique ou des enroulements
- Des organes ou accessoires assurant la protection, le réglage, le support et la manutention.

2.1) Le circuit magnétique

Le circuit magnétique est un empilage de feuilles de tôles d’acier (0,1 mm, 0,35 mm ou 0,5 mm)
isolées entre elles. Son rôle est de canaliser le flux magnétique. Cet empilage de feuilles permet de
réduire au maximum les pertes par courant de Foucault et par hystérésis.
Les pertes par courant de Foucault s’expriment par la formule suivante :
 P en W / kg
k : const ante
1 

 
  e  
2 2 2
P k Bm f e : épai sseur
B : i nduct ion maxi mal e Test la
 m

 f
 : f réquence

Avantages des courants de Foucault


Les courants de Foucault sont utilisés dans :
- Le freinage sans frottement mécanique dans les compteurs d’énergie du type à induction
- L’amortissement des oscillations dans les appareils de mesure à cadre mobile
- Les embrayages par entrainement sans liaison mécanique
- Le dégagement de chaleur intense (four électrique)
- Le chauffage haute fréquence pour la trempe superficielle

Inconvénient des courants de Foucault


Les courants de Foucault sont nuisibles pour les machines statiques et tournantes puisqu’il provoque
un échauffement qui diminue le rendement de la machine.

Pour réduire les pertes par courant de Foucault, il faut utiliser des circuits magnétiques feuilletés
et des matériaux de grande résistance électrique.

2.2) Le circuit électrique


Le circuit électrique comprend les enroulements primaire et secondaire. L’enroulement primaire
comporte N1 Spires et le secondaire N 2 Spires .

28
Cours de technologie Terminale F3

III) Principe de fonctionnement


L’enroulement primaire est relié à une source de tension alternative U1 , et crée un flux
magnétique variable. Ce flux est canalisé au secondaire par le circuit magnétique. Du fait de la
variation du flux, l’enroulement secondaire sera le siège d’une force électromotrice.

Quelques formules
 m : est app elé rapport de
U 2V : t ens ion sec ondaire à
U 2V N 2 

m   U1 : tension p rimaire
U1 N1 N : nombre de spires au
 1

N 2
 : nombre de spires au

U1n  4,44 N1 BSf


U 2 n  4,44 N 2 BSf

IV) Différents types de transformateurs et leur utilisation


En fonction du domaine d’utilisation, on distingue :
- Les transformateurs de puissance
- Les transformateurs de mesure
- Les transformateurs spéciaux

4.1) Les transformateurs de puissance


Ce sont en particulier les transformateurs triphasés destinés au transport et à la distribution de
l’énergie électrique.

4.2) Les transformateurs de mesure


Ils sont utilisés pour l’alimentation des appareils de mesure dans les postes de transformation en
adaptant les grandeurs à mesurer au calibre des appareils de mesure. Ce sont des transformateurs
de tension (TT) et les transformateurs de courant (TI).

a) Transformateur de tension
Les transformateurs de tension sont utilisés sur les lignes à haute tension pour alimenter des
appareils de mesure (voltmètre, wattmètre, etc.) ou de protection (relais). Ils servent à isoler ces
appareils de la haute tension et à les alimenter à des tensions appropriées. Le rapport de
transformation est choisi de façon que la tension secondaire soit d’une centaine de volts, ce qui
permet l’utilisation d’instruments de fabrication courante pour la mesure de tension électrique.

Afin d’éviter le risque de choc électrique en touchant l’instrument de mesure ou un de ses fils de
raccordement, un des fils de l’enroulement secondaire doit systématiquement être relié à la masse.
En effet, même si le secondaire paraît isolé du primaire, la capacitance distribuée entre les
enroulements effectue une connexion invisible qui peut mettre le secondaire à un potentiel très
élevé par rapport au sol si ce dernier n’est pas raccordé à la masse.

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Cours de technologie Terminale F3

b) Transformateur de courant
Les transformateurs de courant sont utilisés pour ramener à une valeur facilement mesurable les
courants intenses des lignes à haute ou à basse tension. Ils servent également à isoler les appareils
de mesure ou de protection des lignes à haute tension. Le primaire de ces transformateurs est
monté en série avec la ligne dont on veut mesurer l’intensité. Ces transformateurs étant employés
seulement à des fins de mesure et de protection, leur puissance sera faible, de l’ordre de 15 à
200VA. Le courant nominal secondaire est généralement compris entre 1 et 5 A. L’emploi des
transformateurs de courant sur les lignes à haute tension est indispensable pour des raisons de
sécurité. Une ligne à 200 kV peut n’être parcourue que par une intensité de 40 A parfaitement
mesurable par un ampèremètre de 0-50 A ; mais personne ne pourrait approcher l’instrument sans
subir une électrisation fatale. Il est essentiel que l’instrument soit isolé de la haute tension au
moyen d’un transformateur. Comme dans le cas d’un transformateur de tension, on doit toujours
raccorder un des fils secondaires à la masse.

On ne doit jamais ouvrir le secondaire d’un TI lorsque le primaire est alimenté. S’il est
nécessaire de retirer un instrument raccordé au secondaire, il faut auparavant mettre le
secondaire en court-circuit et ensuite retirer l’instrument, ou encore, ce qui est souvent plus
facile à réaliser, court-circuiter le primaire.

4.3) Les transformateurs spéciaux


a) Transformateurs de phases
Ces transformateurs ont pour but de transformer un réseau polyphasé ayant un nombre m de
phases en un réseau de n phases.

b) Autotransformateurs
On appelle autotransformateur, un transformateur composé d’un enroulement unique monté sur un
circuit magnétique. Une partie de l’enroulement est prise pour servir d’enroulement secondaire.

L’autotransformateur est utilisé comme un générateur de tension variable. Ils sont utilisés pour
démarrer de gros moteurs sous tension réduite, pour alimenter des récepteurs de tension
inférieure à celle de secteur.

 Avantage des autotransformateurs


Ils ont la possibilité régler la tension secondaire. A dimension égale, l’autotransformateur est plus
puissant que le transformateur ordinaire car il ne présente pas de fuite magnétique.
A puissance égale, l’autotransformateur est moins couteux et moins volumineux que le
transformateur ordinaire.

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Cours de technologie Terminale F3

 Inconvénient des autotransformateurs


Pas d’isolement électrique entre le primaire et le secondaire

V) Isolation, protection et refroidissement des transformateurs


5.1) Isolation
L’isolation d’un transformateur se fait à trois niveaux.
- L’isolation de chaque conducteur élémentaire par une couche de vernis,
- L’isolation des éléments de bobinage entre eux,
- L’isolation de l’ensemble par aux parties reliées à la masse.
5.2) Protection
Spécialement pour les transformateurs de grande puissance, en cas de coup de foudre sur une
ligne, une onde de choc peut produire une surtension sur les enroulements HT et provoqué un
claquage des isolants entre spires.
Pour éviter cet inconvénient, on réalise du côté HT une galette de bobine de choc de 10 à 20 spires
et comportant un isolement renforcé.

5.3) Refroidissement des transformateurs


Les pertes par effet Joule et par courant de Foucault sont les principales causes d’échauffement
des transformateurs. Pour cela, on dispose des systèmes de refroidissement surtout pour les
transformateurs de puissance.
Le refroidissement peut être assuré par :
- L’air pour les petits transformateurs
- Bain d’huile pour les moyens transformateurs
- Bain d’huile avec circulation d’eau ou d’huile avec échangeur extérieur pour les gros
transformateurs.

Voici le tableau de désignation du mode de refroidissement dans les transformateurs

Nature de l’agent de symboles Nature de refroidissement


Symboles
refroidissement
Huile minéral O Isolant solide S
Astarel L Naturel N
Gaz G Forcé F
Eau W Forcé et dissipé dans les D
enroulements
Air A

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