Dee RPM T1
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POLITIQUE MONÉTAIRE
N° 66 / 2023
BANK AL-MAGHRIB
Administration Centrale
277, Avenue Mohammed V - B.P. 445 - Rabat
Tél. : (212) 5 37 57 41 04 / 05
Fax : (212) 5 37 57 41 11
E-mail : deri@bkam.ma
www.bkam.ma
SOMMAIRE
PRÉAMBULE 5
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 7
APERÇU GÉNÉRAL 10
1. DÉVELOPPEMENTS INTERNATIONAUX 16
1.1 Activité économique et emploi 16
1.2 Conditions monétaires et financières 17
1.3 P rix des matières premières et inflation 19
2. COMPTES EXTÉRIEURS 22
2.1 Balance commerciale 22
2.2 A
utres rubriques de la balance des transactions courantes 24
2.3 Compte financier 25
Cette stabilité permet de préserver le pouvoir d’achat des citoyens et de favoriser l’investissement et la croissance.
La stabilité des prix ne fait pas référence à une inflation nulle, mais au maintien de celle-ci à un niveau modéré et
stable à moyen terme. Pour la réalisation de ces objectifs, la Banque intervient sur le marché monétaire en utilisant
les instruments appropriés, principalement le taux directeur et celui de la réserve obligatoire.
Les décisions de la politique monétaire se transmettent à l’économie notamment à travers leurs effets sur les taux
d’intérêt sur les différents marchés, les anticipations des agents économiques et les prix des actifs, dont la variation
affecte la demande globale de biens et services et, in fine, l’inflation. Etant donné que ces effets ne se matérialisent
qu’après un certain délai, les prévisions revêtent une importance cruciale dans la formulation et la prise de décision
en matière de politique monétaire. Celles-ci sont élaborées par la Banque pour un horizon de huit trimestres sur la
base d’un dispositif d’analyse et de prévision intégré, articulé autour d’un modèle central de politique monétaire
qui est lui-même alimenté et complété par plusieurs modèles satellites. Le modèle central de prévision est de type
new-keynésien semi-structurel, qui s’appuie à la fois sur les fondements théoriques sous-jacents aux modèles
d’équilibre général et sur l’ajustement aux données caractérisant les modèles empiriques.
Dans un souci de transparence en matière de décision de politique monétaire, la Banque publie à l’issue des
réunions de son Conseil un communiqué de presse et le Wali tient un point de presse où il revient sur la décision
et explique ses fondements. En outre, la Banque prépare et publie sur son site web le Rapport trimestriel sur la
Politique Monétaire (RPM) qui présente l’ensemble des analyses sous-tendant ses décisions. En plus de l’aperçu
général qui synthétise les évolutions économiques, monétaires et financières récentes ainsi que les projections
macroéconomiques, le RPM est structuré en deux parties. La première décrit les évolutions économiques récentes
et est constituée de six chapitres, à savoir : (i) les développements internationaux ; (ii) les comptes extérieurs ;
(iii) la monnaie, le crédit et le marché des actifs ; (iv) l’orientation de la politique budgétaire ; (v) la demande, l’offre
et le marché du travail ; et (vi) l’inflation. La seconde partie est consacrée à la présentation des perspectives à moyen
terme de l’économie nationale, des risques qui les entourent ainsi que des principales hypothèses sous-jacentes.
Le Directeur Général
Le Directeur du Trésor et des Finances Extérieures, Représentant du Ministère chargé des Finances
M. Mohammed DAIRI
M. Larabi JAÏDI
M. Mustapha MOUSSAOUI
M. Fathallah OUALALOU
Assiste également aux réunions du Conseil, comme le stipule l’Article 41, le Commissaire du Gouvernement.
1. Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu le mardi 21 mars sa première session de l’année 2023.
2. Lors de cette réunion, il a d’abord salué les avancées notables enregistrées récemment par notre pays, dont
notamment sa sortie de la liste grise du GAFI, l’appréciation positive du FMI à la suite de sa demande d’un
accord au titre de la Ligne de Crédit Modulable ainsi que les conditions favorables dont a bénéficié la dernière
émission du Trésor sur le marché international. Ces progrès sont d’autant plus appréciables qu’ils sont réalisés
dans un contexte mondial difficile et incertain, avec l’enlisement du conflit en Ukraine, la fragmentation
géopolitique, le durcissement des conditions de financement et la résurgence des risques de crises bancaires.
3. Il a par la suite analysé l’évolution de la conjoncture économique nationale et les projections macroéconomiques
de la Banque pour les huit prochains trimestres. Il s’est arrêté en particulier sur la transmission de ses dernières
décisions de relèvement du taux directeur.
4. Le Conseil a relevé à cet effet que malgré une relative atténuation des pressions d’origine externe, les données
récentes montrent que l’inflation continue de s’accélérer, sous l’effet notamment de chocs d’offre internes sur
certains produits alimentaires. Il a pris note à cet égard des mesures mises en place par le Gouvernement pour
améliorer l’offre de ces produits et assurer le bon fonctionnement de leurs marchés.
5. Après avoir atteint 6,6% en 2022, son plus haut depuis 1992, l’inflation devrait rester à des niveaux élevés
à moyen terme. Elle ressortirait en 2023 à 5,5% en moyenne et sa composante sous-jacente se situerait à
6,2%, soit une révision à la hausse de 2 points de pourcentage par rapport à la prévision de décembre dernier
et ce, en raison essentiellement de la flambée des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus.
Ces projections supposent que les chocs à l’origine de cette augmentation se dissiperaient graduellement
au second semestre à la suite des différentes mesures prises par le Gouvernement à cet égard. En 2024,
sous l’hypothèse que les pressions aussi bien internes qu’externes continueraient de s’atténuer, la tendance
fondamentale des prix se situerait à 2,3%, mais le démarrage programmé de la décompensation des prix des
produits subventionnés devrait maintenir l’inflation globalement à un niveau élevé, soit 3,9%.
6. Au regard de l’ensemble de ces données, le Conseil a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base
à 3% et ce, pour prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage
l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de
stabilité des prix. Il continuera de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et les pressions
inflationnistes, tant au niveau national qu’international.
7. Sur le plan international, avec la normalisation progressive des conditions sur les marchés durant les derniers
mois, les cours des matières premières sont revenus à des niveaux globalement proches de ceux enregistrés
avant le début du conflit en Ukraine. Après avoir terminé l’année 2022 à 99,8 dollars le baril en moyenne,
8. Dans ces conditions, l’inflation poursuivrait son atténuation observée ces derniers mois dans les principales
économies avancées, tout en restant au-dessus des objectifs des banques centrales. Aux Etats-Unis, elle
passerait de 8% en 2022 à 3,9% en 2023 puis à 2,4% en 2024, et dans la zone euro, elle baisserait à 5,3%
en 2023 puis à 2,4% en 2024, après avoir culminé à 8,4% en 2022.
9. Poursuivant leurs efforts pour contenir ces pressions et ramener l’inflation à leurs cibles, les banques centrales
maintiennent l’orientation restrictive de leurs politiques monétaires. Ainsi, à l’issue de sa réunion des
31 janvier et 1er février, la FED a décidé de relever d’un quart de point de pourcentage la fourchette cible du
taux des fonds fédéraux à [4,50% - 4,75%] et a indiqué qu’il serait approprié de poursuivre ces hausses pour
ramener l’inflation à 2%. De même, la BCE a relevé le 16 mars ses taux directeurs de 50 points de base et a
souligné qu’elle surveille attentivement les tensions actuelles sur les marchés et se tient prête à prendre les
mesures nécessaires pour préserver la stabilité des prix et du système financier dans la zone euro.
10. Le durcissement des conditions monétaires continuerait de peser sur les perspectives de l’activité économique
qui ont toutefois été légèrement révisées à la hausse ces derniers mois en lien avec l’atténuation des difficultés
d’approvisionnement énergétique en Europe et l’abandon par la Chine de sa politique zéro-Covid. Ainsi, aux
Etats-Unis, la croissance devrait revenir de 2,1% en 2022 à 1,2% en 2023 et en 2024, et dans la zone euro
elle passerait de 3,5% à 1% puis à 1,2%. Pénalisée par les conséquences du conflit en Ukraine et du Brexit,
l’économie britannique serait la seule parmi les grandes économies avancées à enregistrer une contraction
de 0,5% cette année, mais devrait renouer avec la croissance en 2024 avec une progression de son PIB de
1,2%. Dans les principaux pays émergents, la Chine devrait, à la faveur notamment de la levée des restrictions
sanitaires, afficher une croissance de 5,3% en 2023 et en 2024, après 3% en 2022. En Inde, après un taux de
6,8%, la croissance s’établirait à 6,6% en 2023, puis à 6% en 2024, favorisée par l’orientation expansionniste
de sa politique budgétaire.
11. Au niveau national, après un démarrage difficile, la campagne agricole connait un relatif redressement grâce
aux dernières précipitations. Toutefois, la production des trois principales céréales serait limitée par la superficie
emblavée qui n’aurait pas dépassé 3,65 millions d’hectares selon le Département de l’Agriculture. De surcroit,
les cultures hors céréales pâtiraient des restrictions sur l’eau d’irrigation et de la cherté des intrants. Dans ces
conditions, les projections de Bank Al-Maghrib, élaborées sur la base des données disponibles au 10 mars
2023, tablent sur une récolte céréalière autour de 55 millions de quintaux. Ainsi, après une contraction de
15% en 2022, la valeur ajoutée agricole augmenterait de 1,6% en 2023, avant de s’améliorer de 6,9% en
2024 sous l’hypothèse d’un retour à une production moyenne de 75 millions de quintaux. Pour leur part,
pâtissant en particulier de la détérioration de l’environnement externe, les activités non agricoles devraient
poursuivre leur ralentissement en 2023, avec une progression de leur valeur ajoutée de 2,7% au lieu de 3,4%
8
en 2022. Elles connaitraient en 2024 un relatif redressement avec un accroissement de 3,2%. Au total, après
une forte décélération à 1,2% prévue en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait se consolider à
2,6% cette année et s’accélérer à 3,5% en 2024.
12. Sur le plan des comptes extérieurs, la forte dynamique des échanges en 2022 s’est traduite par un creusement
record du solde commercial à 311,6 milliards de dirhams. Toutefois, les hausses notables des transferts des
MRE et des recettes voyages qui ont atteint des niveaux exceptionnels de 109,2 milliards et 91,3 milliards de
dirhams respectivement auraient permis de limiter le déficit du compte courant à 3,9% du PIB. Ce dernier
s’allègerait à 2,8% en 2023 puis à 2,6% en 2024, à la faveur notamment du reflux prévu des cours des
produits énergétiques et de la poursuite de la performance de certains métiers mondiaux. Ainsi, après un
rebond de près de 40%, les importations diminueraient de 2,3% en 2023 avant une légère augmentation
de 0,8% en 2024, en lien essentiellement avec le recul de la facture énergétique. En parallèle, le rythme des
exportations ralentirait de 29,4% à 3% en 2023 et à 0,6% en 2024, avec en particulier une progression de
près de 7% annuellement des ventes du secteur automobile et un recul de celles de phosphate et dérivés.
Pour ce qui est des recettes voyages, elles accuseraient une légère baisse de 3% cette année, en relation avec
la décélération prévue de l’activité dans la zone euro, avant de s’accroitre de 7,4% en 2024 à 95,1 milliards
de dirhams, tandis que les transferts des MRE connaitraient une certaine stabilisation cette année, suivie d’un
repli de 5,4% en 2024 à 102,9 milliards de dirhams. Concernant les IDE, les recettes évolueraient légèrement
au-dessus de 3% du PIB. Au total, et tenant compte notamment des financements extérieurs déjà réalisés et
ceux prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 358,8 milliards de dirhams à fin 2023 puis
à 367 milliards à fin 2024, soit une couverture de 5 mois et 21 jours puis 5 mois et 25 jours d’importations
de biens et services.
13. S’agissant des conditions monétaires, les dernières données disponibles relatives au quatrième trimestre 2022
indiquent un accroissement du taux débiteur moyen global de 26 points de base à 4,50%. En parallèle, les
taux créditeurs ont augmenté d’un trimestre à l’autre de 17 points de base pour les dépôts à 6 mois et de
18 points pour ceux à un an. Par ailleurs, au regard de la hausse prévue de la circulation fiduciaire, le besoin
de liquidité des banques se creuserait de 80,9 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire en 2022 à
86,7 milliards à fin 2023 et à 99,1 milliards à fin 2024. Pour ce qui est du crédit bancaire au secteur non
financier, après un bond de 7,8% en 2022, il devrait progresser de 4% en 2023 et de 4,6% en 2024. Cette
prévision tient compte de l’évolution attendue de l’activité économique, d’un effet de base lié à la hausse
sensible en 2022 des besoins de financement de trésorerie des entreprises, ainsi que des anticipations du
système bancaire. Pour sa part, après une dépréciation de près de 4% en 2022, le taux de change effectif réel
devrait s’apprécier de 1,6% en 2023 et de 1,9% en 2024, sous l’effet d’un accroissement de la valeur de la
monnaie nationale en termes nominaux et d’un niveau d’inflation domestique supérieur en moyenne à celui
des partenaires et concurrents commerciaux.
14. Sur le volet des finances publiques, après s’être établi à 5% du PIB en 2022 au lieu d’une prévision de BAM
de 5,3% et d’une cible de la loi des finances de 5,9% du PIB, le déficit budgétaire devrait poursuivre sa
tendance baissière à la faveur principalement de l’amélioration attendue des rentrées aussi bien fiscales que
non fiscales. Il devrait ainsi, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’atténuer à 4,7% du PIB en 2023 puis
à 4,3% en 2024.
Ainsi, aux Etats-Unis, après un taux de 1,9% en glissement annuel, la croissance a baissé à 0,9% au quatrième
trimestre. Dans la zone euro, elle a progressé de 1,8% au lieu de 2,4% au troisième trimestre, reflétant notamment
des ralentissements de 1,4% à 0,9% en Allemagne, de 4,8% à 2,7% en Espagne, de 1% à 0,5% en France et de
2,7% à 1,7% en Italie. Au Royaume Uni, la progression du PIB a décéléré à 0,4% après 1,9%.
Dans les principales économies émergentes, la croissance s’est établie à 2,9% en Chine après 3,9% le trimestre
précédent, sous l’effet notamment du ralentissement de la production industrielle et des ventes de détail. En
Russie, les dernières données relatives au troisième trimestre font ressortir une contraction du PIB de 3,7% après
celle de 4,1% enregistrée un trimestre auparavant, pâtissant des implications de la guerre et des sanctions.
Sur les marchés du travail, le taux de chômage a enregistré une hausse aux Etats-Unis, à 3,6% en février après
3,4% un mois auparavant, avec une baisse des créations d’emplois à 311 mille postes, contre 504 mille. Dans la
zone euro, ce taux a stagné, d’un mois à l’autre, à 6,7% en janvier.
Au niveau des marchés financiers, après avoir terminé l’année globalement en baisse, les indices boursiers des
principales économies avancées se sont inscrits en hausse au cours des deux premiers mois de 2023, avec en
particulier des accroissements en février, d’un mois à l’autre, de 3,6% pour l’Eurostoxx 50, de 2,4% pour le FTSE
100, de 3,6% pour le Nikkei 225 et de 0,1% pour le Dow Jones Industrials. Ces hausses se sont accompagnées
d’une évolution contrastée de la volatilité, avec une atténuation sur les marchés américains, le VIX s’étant établi
à 20,1 et une augmentation sur les places européennes, le VSTOXX étant passé de 18,8 points à 19,2. S’agissant
des pays émergents, le MSCI EM a reculé de 1% avec des replis de 2,7% pour la Chine, de 4,7% pour l’Inde et
de 2% pour le Brésil.
Après une certaine accalmie de leurs tendances haussières, la progression des rendements souverains s’est de
nouveau accélérée, tirée par la perspective de la poursuite du rythme rapide du resserrement monétaire avec la
persistance des pressions inflationnistes. Ainsi, le taux des bons à 10 ans s’est accru, entre janvier et février, de
19 points de base (pb) à 3,7% pour les Etats-Unis, de 17 pb à 2,4% pour l’Allemagne, de 17 pb à 2,9% pour la
France, de 16 pb à 3,4% pour l’Espagne et de 4 pb à 4,1% pour l’Italie. Du côté des économies émergentes, ce
taux s’est quasiment stabilisé à 2,9% pour la Chine, et s’est accru de 27 pb à 13,3% pour le Brésil.
Sur les marchés de change, après une dépréciation de 6,5% contre le dollar en 2022, l’euro s’est inscrit en
progression de 1,7% en janvier, tandis qu’en février, il ressort en baisse de 0,6%. Par rapport aux autres monnaies,
l’euro s’est renforcé, entre janvier et février, de 0,6% vis-à-vis de la livre sterling et de 1,3% face au yen japonais.
S’agissant des monnaies des principales économies émergentes, elles ont enregistré des évolutions disparates face
au dollar, avec notamment des dépréciations de 0,6% pour le renminbi chinois et de 1% pour la roupie indienne,
alors que le real brésilien s’est apprécié de 0,4%.
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Quant aux marchés des matières premières, le cours du Brent en particulier a quasiment stagné à 82,71 dollars
le baril en moyenne en février, après une hausse de 2,7% en janvier, alors qu’il a marqué une baisse de 13,6%
en glissement annuel. Hors énergie, les prix sont restés quasi stables en février en glissement mensuel, résultat
notamment d’un accroissement de 1,2% des prix des produits agricoles et d’une baisse de 1,7% de ceux des
métaux et minerais. Pour ce qui est des phosphates et dérivés, les cours ont accusé en février un repli de 2,9% à
612,5 $/t pour le DAP et de 3,8% à 547,5 $/t pour le TSP. A l’inverse, le prix du phosphate brut a progressé de
7,5% pour s’établir à 322,5 $/t. En glissement annuel, les cours ressortent en hausse de 87% pour le phosphate
brut, alors qu’ils ont diminué de 18% pour le DAP et de 20,4% pour le TSP.
Dans ces conditions, les tensions inflationnistes poursuivent leur orientation baissière, avec toutefois une
certaine reprise dans certains pays de la zone euro. L’inflation a ainsi décéléré entre janvier et février, revenant de
6,4% à 6% aux Etats-Unis, et de 8,6% à 8,5% dans la zone euro, recouvrant notamment des progressions de 7%
à 7,3% en France et de 5,9% à 6% en Espagne, ainsi qu’une baisse en Italie de 10,7% à 9,8%.
Dans ce contexte, les banques centrales poursuivent le resserrement de leurs politiques monétaires, jugé nécessaire
pour contenir les pressions inflationnistes et converger vers leurs objectifs d’inflation malgré l’impact négatif sur
l’activité économique. La FED a décidé à l’issue de sa réunion des 31 janvier et 1er février de relever d’un quart
de point la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [4,50%-4,75%] dans un contexte d’inflation jugé
encore élevée et d’un marché du travail vigoureux. Elle prévoit également que des augmentations continues seront
appropriées, même si l’inflation est en baisse depuis plus de 6 mois. De même, la BCE a relevé le 16 mars ses taux
directeurs de 50 points de base et a souligné qu’elle surveille attentivement les tensions actuelles sur les marchés
et se tient prête à prendre les mesures nécessaires pour préserver la stabilité des prix et du système financier dans
la zone euro. Elle a également indiqué qu’elle réduira de 15 milliards d’euros par mois en moyenne jusqu’à fin juin
2023 le portefeuille de son programme APP.
Au niveau national, les dernières données des comptes nationaux relatives au troisième trimestre 2022 font
ressortir un net ralentissement de la croissance, en glissement annuel, à 1,6% après 8,7% au même trimestre un
an auparavant, résultat d’un repli de 15,1% de la valeur ajoutée agricole et d’une décélération à 3,6% du rythme
d’accroissement des activités non agricoles. Du côté de la demande, cette évolution recouvre une contribution
positive de sa composante intérieure de 4,7 points de pourcentage et une participation négative à hauteur de
3,1 points des échanges extérieurs de biens et services.
Sur le marché du travail, l’économie nationale a accusé une perte de 24 mille postes, exclusivement en milieu
rural, après une création de 230 mille un an auparavant et une perte de 432 mille en 2020. Par secteur, le volume
d’emplois a diminué de 215 mille postes dans l’agriculture et de mille dans le BTP, alors qu’il s’est accru de
164 mille dans les services et de 28 mille dans l’industrie y compris l’artisanat. Tenant compte d’une sortie nette
de 89 mille demandeurs d’emplois, le taux d’activité a reculé de 45,3% à 44,3%, et le taux de chômage a baissé
de 12,3% à 11,8% au niveau national et de 16,9% à 15,8% en milieu urbain. Pour les jeunes de 15 à 24 ans en
particulier, le taux de chômage a augmenté de 0,9 point à 32,7% globalement et a connu une stagnation à 46,7%
dans les villes.
S’agissant des comptes extérieurs, l’année 2022 a été marquée par l’accélération du rythme de progression
des échanges extérieurs, avec des hausses de 39,6% des importations, et de 29,4% des exportations. Le déficit
commercial a affiché un creusement record de 112,5 milliards de dirhams pour s’élever à 311,6 milliards, et
Sur le plan monétaire, le besoin de liquidité des banques s’est allégé à 87,8 milliards de dirhams en moyenne
hebdomadaire au cours du quatrième trimestre 2022, contre 91,7 milliards un trimestre auparavant. Dans ce
contexte, Bank Al-Maghrib a réduit le montant de ses injections à 102,5 milliards de dirhams. Les conditions
monétaires ont été également caractérisées par une dépréciation du taux de change effectif réel et une progression
des taux débiteurs de 26 points de base à 4,50%. Concernant le crédit bancaire au secteur non financier, il a
terminé l’année sur un accroissement de 7,8%, une tendance qui s’est poursuivie au cours du mois de janvier,
avec une augmentation de 6,8%, tirée particulièrement par l’accélération de la croissance des prêts de trésorerie.
Sur le volet des finances publiques, l’exercice budgétaire au titre de l’année 2022 fait ressortir une poursuite de
la tendance baissière du déficit budgétaire, hors produit de cession des participations de l’Etat, à 5% du PIB, contre
5,9% en 2021. Les recettes ordinaires se sont accrues de 20,8%, reflétant des rebonds de 17,1% des rentrées
fiscales et de 50,5% de celles non fiscales, tirées essentiellement par les recettes des mécanismes de financement
spécifiques qui ont atteint 25,1 milliards. En regard, les dépenses ordinaires se sont alourdies de 14,5%, en liaison
notamment avec les augmentations de 92,8% de la charge de compensation à 42,1 milliards de dirhams et de
7,2% des dépenses de biens et services. Pour leur part, les dépenses d’investissement ont progressé de 20,6%
à 93,8 milliards de dirhams, portant ainsi les dépenses globales à 414,6 milliards, en alourdissement de 15,8%.
L’évolution du déficit tient compte également de la hausse de 5 milliards du solde positif des comptes spéciaux du
Trésor à 8,6 milliards. Dans ces conditions, l’encours de la dette publique directe aurait baissé, revenant de 68,9%
du PIB, à 68,6% à fin 2022. Les données arrêtées à fin février 2023 font ressortir un déficit budgétaire de 10,6
milliards, au lieu de 10,4 milliards au même mois de 2022, recouvrant une amélioration de 10,8% des recettes
ordinaires et un accroissement de 8,1% des dépenses ordinaires.
Au niveau de la place boursière de Casablanca, le MASI s’est déprécié au quatrième trimestre de 7,7% et le
volume des transactions boursières est passé d’un trimestre à l’autre de 8,3 milliards de dirhams à 28,5 milliards,
dont 16,9 milliards réalisé sur le marché des blocs et 9,2 milliards sur le marché central. Pour ce qui est de la
capitalisation boursière, elle a affiché une baisse trimestrielle de 7% à 561,1 milliards de dirhams. Sur l’ensemble
de l’année, la bourse a affiché une contreperformance historique avec un recul de l’indice MASI de 19,7%. Cette
évolution a concerné la majorité des secteurs, en particulier ceux des bâtiments et matériaux de construction,
des télécommunications et des banques. En ce qui concerne le volume des échanges, il s’est replié de 22,8% à
57,7 milliards de dirhams et la capitalisation boursière a diminué de 129,6 milliards de dirhams.
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Sur le marché des actifs immobiliers, les prix ressortent en fléchissement de 0,7% au quatrième trimestre 2022,
traduisant des régressions de 0,8% pour le résidentiel et de 0,7% pour les terrains, les prix des biens à usage
professionnel ayant pour leur part stagné d’un trimestre à l’autre. En parallèle, le nombre de transactions s’est
contracté de 4,8% globalement, de 6,1% pour les actifs à usage professionnel, de 5,5% pour le résidentiel et de
1,3% pour les terrains. Sur l’ensemble de l’année 2022, l’indice des prix des actifs immobiliers a reculé de 0,7%,
recouvrant des diminutions de 1,3% pour le résidentiel et de 1,7% pour les biens à usage professionnel ainsi
qu’une hausse de 0,7% pour le foncier. Quant au nombre de transactions, après le rebond de 33,5% enregistré
en 2021, il a accusé une chute de 15,4%, résultat des baisses des ventes de 18% pour le foncier, de 15,4% pour
les biens résidentiels et de 9,8% pour les biens à usage professionnel.
S’agissant de l’inflation, elle a poursuivi son accélération pour atteindre 8,9% en janvier, après 8,3% en moyenne
au quatrième trimestre 2022 et 6,6% sur l’ensemble de l’année 2022. Cette hausse traduit essentiellement
l’accentuation de l’évolution des prix des produits alimentaires à prix volatils à 21,7% contre 16,4% un trimestre
auparavant, la hausse à 8,4% au lieu de 7,9% de l’inflation sous-jacente et l’augmentation de 0,2% après 0,1%
des tarifs réglementés. En revanche, les prix des carburants et lubrifiants ont connu un ralentissement de leur
rythme de progression à 29,7% au lieu 40,3% en moyenne enregistré au quatrième trimestre.
En termes de perspectives, l’économie mondiale devrait poursuive son ralentissement, en lien avec la persistance
de l’inflation à des niveaux élevés, la poursuite des resserrements monétaires et le prolongement du conflit en
Ukraine. L’affaiblissement de l’économie serait à un rythme moindre que prévu en décembre, en liaison notamment
avec la résilience des marchés de travail dans les économies avancées et la réouverture de la Chine. La croissance
mondiale devrait décélérer à 2,5% en 2023, après 3,2% une année auparavant, avant d’augmenter légèrement à
2,6% en 2024. Aux Etats-Unis, la progression du PIB se limiterait à 1,2% en 2023 après 2,1% un an auparavant, et
maintiendrait ce rythme en 2024. Dans la zone euro, la croissance devrait également ralentir, bien qu’à un rythme
modéré favorisé par la résorption des problèmes d’approvisionnement énergétique, revenant de 3,5% en 2022
à 1% en 2023 et s’établissant à 1,2% en 2024. Le Royaume-Uni serait le seul grand pays avancé à accuser une
récession en 2023, avec un recul de 0,5% de son PIB, consécutivement à la baisse des dépenses de consommation
et le resserrement des conditions monétaires, avant d’enregistrer une croissance à 1,2% en 2024. Pour sa part,
l’économie japonaise bénéficiera des taux d’intérêt inférieurs à zéro et de la dynamique du tourisme grâce à la
réouverture de la Chine. Elle devrait s’accroitre de 1% en 2023 avant de ralentir à 0,8% en 2024.
Dans les principaux pays émergents, la croissance économique s’accélérerait en Chine à 5,3% en 2023, après
3% en 2022, traduisant une certaine amélioration de la confiance des entreprises et des consommateurs après la
politique zéro-Covid. L’Inde enregistrerait une hausse du PIB de 6,6% en 2023, puis de 6% en 2024, favorisé par
l’orientation expansionniste de sa politique budgétaire. La croissance de l’économie brésilienne devrait, quant à
elle, ralentir à 1% à moyen terme, tenant compte d’une demande extérieure plus faible, des termes de l’échange
moins favorables et des conditions monétaires plus strictes. Dans le contexte de poursuite de la guerre en Ukraine,
l’économie russe devrait se contracter encore une fois en 2023 de 1,4%, avant d’enregistrer une croissance
positive en 2024.
Sur les marchés des matières premières, après un cours moyen de 99,8 dollars le baril, le prix du Brent devrait
osciller entre 80 et 83 dollars le baril en 2023 et en 2024, sous l’effet de l’augmentation de la demande mondiale,
tirée par la réouverture de la Chine et la réduction de l’offre des pays producteurs. Pour leur part, les prix du
Charbon et du gaz naturel devraient poursuivre leur orientation baissière en liaison notamment avec des niveaux
Dans ces conditions, les pressions inflationnistes s’atténueraient progressivement à moyen terme, mais les
niveaux d’inflation resteraient élevés. Aux Etats-Unis, l’inflation régresserait de 8% en 2022 à 3,9% en 2023 puis
à 2,4% en 2024, au fur et à mesure de la baisse des prix des matières premières et l’affaiblissement de la demande
intérieure induite par le resserrement des conditions monétaires. Dans la zone euro, tout en restant à des niveaux
élevés, elle baisserait en moyenne à 5,3% en 2023 puis à 2,4% en 2024, dans un contexte de hausses de taux
d’intérêt plus agressives et de baisse plus rapide que prévu des prix de certains produits énergétiques.
Au niveau national, le rythme des exportations devrait décélérer à 3% en 2023 puis à 0,6% en 2024, reflétant
essentiellement des baisses respectives de 1,8% et 8,3% des exportations des phosphates et dérivés, en relation
avec le recul prévu de leurs cours internationaux. En parallèle, les importations diminueraient de 2,3% en 2023,
sous l’effet essentiellement d’un allègement de 15,9% de la facture énergétique à 129,1 milliards. En 2024,
elles devraient afficher une légère progression de 0,8%, en relation avec la hausse des acquisitions des produits
finis de consommation et de celles des biens d’équipement. Pour ce qui est des recettes voyages, elles devraient
accuser une baisse de 3% à 88,6 milliards en 2023, en lien avec le ralentissement de l’activité des pays émetteurs
notamment la zone euro, avant de s’accroitre de 7,4% à 95,1 milliards en 2024. L’évolution des transferts des
MRE reste, quant à elle, entourée de fortes incertitudes, ceux-ci sont supposés quasiment se stabiliser autour de
108,9 milliards de dirhams en 2023 et accuser un recul de 5,4% à 102,9 milliards en 2024. Dans ces conditions,
le déficit du compte courant devrait s’alléger à 2,8% du PIB en 2023, après 3,9% en 2022, puis à 2,6% du PIB en
2024. Concernant les IDE, elles se situeraient à 3,1% du PIB en 2023 et puis à 3,2% en 2024.
Tenant compte de la dernière émission du Trésor sur le marché financier international et sous l’hypothèse de la
concrétisation du reste des financements extérieurs prévus, les AOR se situeraient à 358,8 milliards à fin 2023 puis
à 367 milliards en 2024, soit l’équivalent de 5 mois et 21 jours puis 5 mois et 25 jours d’importations de biens et
services.
S’agissant des conditions monétaires, sur la base de l’évolution prévue des réserves de change de la Banque et
de la monnaie fiduciaire, le déficit de liquidité bancaire devrait se creuser à 86,7 milliards de dirhams à fin 2023, et
à 99,1 milliards à fin 2024. Pour ce qui est du crédit bancaire au secteur non financier, il progresserait de 4% en
2023, après 7,8% en 2022, et de 4,6% en 2024, tenant compte de l’évolution prévue de l’activité économique et
des anticipations du système bancaire.
Sur le volet des finances publiques, le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance baissière tenant compte
principalement de l’amélioration attendue des rentrées fiscales et non fiscales. En effet, le déficit devrait s’atténuer
de 5% du PIB en 2022 à 4,7% en 2023, sous l’hypothèse d’une progression plus importante des rentrées ordinaires,
14
en particulier celles fiscales, comparativement à celle des dépenses globales. En 2024, il devrait s’atténuer à 4,3%
du PIB, tenant compte essentiellement des nouvelles projections macroéconomiques, d’un raffermissent des
rentrées non fiscales et d’une forte régression de la charge de compensation, comme l’indiquent les données de
la programmation budgétaire pluriannuelle.
Pour ce qui est du rythme de l’activité économique, après le rebond de 7,9% en 2021, il aurait reculé de 1,2%
en 2022, recouvrant une régression de 15% de la valeur ajoutée agricole et une progression de 3,4% de celle non
agricole. En 2023, la croissance devrait se consolider à 2,6%, reflétant un ralentissement du rythme de progression
des activités non agricoles à 2,7% et une augmentation de 1,6% de la valeur ajoutée agricole. Cette dernière
tient compte d’une production céréalière estimée par Bank Al-Maghrib autour de 55 millions de quintaux (MQx),
sur la base des données climatiques et d’une superficie emblavée évaluée par le Département de l’Agriculture à
3,65 millions d’hectares. En 2024, la croissance passerait à 3,5%, tirée par une amélioration de 6,9% de la valeur
ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne de 75 MQx, et par un accroissement de
3,2% de celle non agricole.
Dans ces conditions, après la forte accélération à 6,6% en 2022, l’inflation resterait à des niveaux élevés, en dépit
du relatif apaisement des pressions d’origine externe. Elle s’établirait ainsi à 5,5% en moyenne en 2023, et à 3,9%
en 2024, en lien avec la hausse qui serait induite par la forte réduction de la charge de compensation, comme il
ressort des données de la programmation budgétaire triennale. Sa composante sous-jacente atteindrait 6,2% en
2023, sous l’effet notamment de la flambée des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus, avant de
revenir à 2,3% en 2024.
Les risques entourant les perspectives demeurent très élevés, et peuvent, en cas de leur matérialisation, affecter
la projection centrale, avec une balance orientée à la baisse pour la croissance et à la hausse pour l’inflation. En
effet, l’intensification de la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques ainsi que le resserrement des coûts de
financement au niveau mondial pourraient maintenir le coût des matières premières à des niveaux élevés.
Au plan national, les risques sont liés principalement aux perturbations d’ordre climatique qui peuvent affecter la
production agricole aussi bien céréalière que hors céréalière, ainsi qu’un affaiblissement de la demande étrangère,
en lien avec une dégradation de l’activité chez les principaux pays partenaires. A moyen terme, les retombées
positives des efforts pour dynamiser l’investissement devraient contribuer à l’accélération de la croissance.
Quant à l’inflation, les risques pesant sur ses perspectives sont maintenus à la hausse. En effet, le renchérissement
des coûts de l’énergie et la persistance des pressions inflationnistes domestiques pourraient entraîner une
augmentation plus forte que prévue des prix à la consommation. Toutefois, un apaisement plus rapide des pressions
inflationnistes d’origine externe pourrait induire une décélération plus rapide de l’inflation.
L’économie mondiale continue de subir les implications de la guerre en Ukraine, la persistance de l’inflation à des
niveaux élevés et la poursuite du durcissement des politiques monétaires. Dans ces conditions, l’activité économique
a poursuivi son ralentissement au quatrième trimestre de 2022 aussi bien dans les principales économies avancées
qu’émergentes. Toutefois, la situation sur les marchés du travail demeure favorable. Sur les marchés financiers, les
cours boursiers dans les principales économies avancées et émergentes ont continué leur hausse, parallèlement
à un accroissement des rendements obligataires souverains sur les maturités longues et ce, dans un contexte de
resserrement des politiques monétaires des principales banques centrales. Quant aux marchés des matières premières,
les cours ont globalement enregistré des diminutions en février en glissement annuel, en liaison essentiellement avec
la dégradation des perspectives économiques. Dans ces conditions, l’inflation demeure toujours à des niveaux élevés,
quoique l’orientation globale reste baissière.
3,9% à 2,9%, sous l’effet notamment du ralentissement Chine 6,4 18,7 8,3 5,2 4,3 4,8 0,4 3,9 2,9
du rythme de progression de la production industrielle Inde 2,8 6,3 20,3 9,3 4,7 3,9 12,1 5,5 4,6
et des ventes de détail. De même, l’accroissement du Brésil -0,4 1,7 12,4 4,4 2,1 2,4 3,7 3,6 1,9
Turquie 6,4 7,5 22,2 7,9 9,6 7,6 7,8 4,0 3,5
PIB est revenu de 5,5% à 4,6% en Inde, de 3,6% à
Russie -1,3 -0,3 10,5 4,0 5,0 3,5 -4,1 -3,7 N.D
1,9% au Brésil et de 4% à 3,5% en Turquie. Concernant
Source : Thomson Reuters et Eurostat.
l’économie russe, elle continue de pâtir de la guerre
et des sanctions, accusant une contraction du PIB de S’agissant des indicateurs économiques avancés,
3,7% après celle de 4,1%. l’indice PMI composite de la zone euro a poursuivi son
redressement en février, s’établissant à 52 points après
50,3 points en janvier. De même, aux Etats-Unis, l’ISM
manufacturier s’est légèrement accru à 47,7 points en
février, contre 47,4 points un mois auparavant.
16
DEVELOPPEMENTS INTERNATIONAUX
Graphique 1.1 : Evolution de quelques indicateurs avancés de 1.2 Conditions monétaires et financières
l’activité aux Etats-Unis et dans la zone euro
70
Après avoir terminé l’année globalement en baisse, les
65
60
Expansion indices boursiers des principales économies avancées
55
50 se sont inscrits en hausse au cours des deux premiers
45
40
35
Contraction mois de 2023, avec en particulier des accroissements
30
25 en février, d’un mois à l’autre, de 3,6% pour l’Eurostoxx
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10
50, de 2,4% pour le FTSE 100, de 3,6% pour le
5
0 Nikkei 225 et de 0,1% pour le Dow Jones Industrials.
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Ces évolutions ont été accompagnées d’une légère
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ISM manufacturier des Etats-Unis PMI composite de la zone euro diminution de la volatilité sur les marchés américains,
Source : Thomson Reuters.
le VIX s’étant établi à 20,1, et d’une augmentation
sur les marchés européens, le VSTOXX étant passé de
1.1.2 Marché de l’emploi 18,8 à 19,2. Au niveau des pays émergents, le MSCI
EM a reculé de 1% avec des baisses de 2,7% pour la
Aux Etats-Unis, le taux de chômage a enregistré
Chine, de 4,7% pour l’Inde et de 2% pour le Brésil.
une hausse à 3,6% en février contre 3,4% un mois
auparavant, avec des créations d’emplois ressortant en
Graphique 1.2 : Evolution des principaux indices boursiers
baisse à 311 mille postes, contre 504 mille postes. des économies avancées
9000
34000
Dans la zone euro, le taux de chômage est demeuré 31000 8000
10000 2000
Au Royaume-Uni, selon les derniers chiffres de févr-19 août-19 févr-20 août-20 févr-21 août-21 févr-22 août-22 févr-23
0 0
Royaume-Uni 4,5 3,7 3,7 N.D N.D
févr-19 oct-19 juin-20 févr-21 oct-21 juin-22 févr-23
Sources : OCDE, Eurostat et BLS.
VSTOXX VIX
Source : Thomson Reuters.
zone-euro.
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DEVELOPPEMENTS INTERNATIONAUX
Pour ce qui est des décisions de politique monétaire, Concernant les principaux pays émergents, la Banque
la FED a relevé, lors de sa réunion des 31 janvier et centrale du Brésil a maintenu, le 1er février, son taux
1er février, d’un quart de point de pourcentage la directeur inchangé à 13,75%, alors que la Banque de
fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [4,50% réserve de l’Inde a relevé, le 8 février, son taux de 25 pb à
- 4,75%] et prévoit que des augmentations continues 6,5% dans un contexte de ralentissement de l’inflation
de la fourchette cible seront appropriées. En parallèle, dû à la baisse des prix des produits alimentaires. La
elle continuera de réduire ses avoirs en titres du Trésor Banque centrale de la Russie a, pour sa part, gardé
et en titres adossés à des créances hypothécaires selon inchangé son taux directeur à 7,5%, lors de sa réunion
le plan annoncé en mai 20221. De même, la Banque du 17 mars, tout en indiquant que la capacité actuelle
d’Angleterre a décidé, le 1er février, de relever son taux d’expansion de la production reste largement limitée
directeur de 50 pb à 4%. par le marché du travail.
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La réduction a été plafonnée à 47,5 milliards de dollars par mois en juin, juillet et
2
Million de British Thermal Unit.
août, puis à 95 milliards de dollars par mois à partir de septembre 2022.
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DEVELOPPEMENTS INTERNATIONAUX
2022 2023
2020 2021
Déc. Janv. Fév.
Etats-Unis 1,2 4,7 6,5 6,4 6,0
1
Systèmes d’interconnexion de câblage électrique.
22
COMPTES EXTERIEURS
Tableau 2.1 : Evolution des exportations par secteur De même, les importations de demi-produits ont
(en milliards de dirhams)
affiché une augmentation exceptionnelle de 46,4% à
Année Variations
Secteurs/Segments 169,7 milliards, reflétant notamment l’accroissement
En
2022 2021 milliards en %
à 21,4 milliards de l’approvisionnement en ammoniac
Exportations 426,1 329,4 96,7 29,4
contre 6,9 milliards en 2021, sous l’effet de la
Phosphates et dérivés 115,5 80,3 35,2 43,9
progression de son prix à l’importation de 206,9%.
Automobile 111,3 83,7 27,6 33,0
Construction 55,1 39,4 15,7 40,0 Les acquisitions de produits alimentaires ont, pour leur
Câblage 32,6 25,3 7,3 28,9 part, augmenté de 44,9%, en relation essentiellement
Interieur véhicules et sièges 7,3 7,0 0,3 3,7 avec l’accroissement des approvisionnements en blé à
Agriculture et 25,9 milliards contre 14,3 milliards en 2021. En parallèle,
81,2 69,9 11,3 16,2
Agro-alimentaire
Industrie alimentaire 43,9 36,6 7,3 19,9 les achats de produits bruts se sont élevés à 44,3 milliards,
Agriculture, sylviculture et chasse 34,9 31,4 3,6 11,4 en accroissement de 14,7 milliards dont 8 milliards au
Textile et Cuir 44,0 36,4 7,5 20,7 titre de la hausse des acquisitions du « soufres bruts et
Vêtements confectionnés 27,6 22,6 5,0 21,9
non raffinés », intrant important dans l’industrie des
Articles de bonneterie 8,5 7,5 0,9 12,5
engrais phosphatés.
Chaussures 3,5 2,7 0,9 32,0
Aéronautique 21,3 15,8 5,4 34,4
Assemblage 14,5 10,7 3,8 35,8 S’agissant des importations de biens d’équipement,
EWIS 6,7 5,1 1,6 31,7 elles ont progressé de 20,2% à 148,9 milliards, avec
Electronique et Electricité 18,6 13,4 5,2 38,5 notamment des hausses de 57,4% des importations
Composants électroniques
(transistors) 6,7 4,1 2,6 62,8 des « parties d’avions et d’autres véhicules aériens » et
Fils et câbles 7,2 5,3 1,9 36,0 de 31,2% des acquisitions des « moteurs à pistons ».
Appareils coup. ou connex. des 2,0 1,7 0,3 16,6 Concernant les achats de produits finis de consommation,
circuits électr.
Autres extractions minières 5,7 5,0 0,7 13,8 ils ont affiché une augmentation de 8,8% à
Minerai de cuivre 1,7 1,7 0,0 -0,2 134,4 milliards, traduisant en particulier des
Sulfate de baryum 1,2 0,9 0,3 32,5 accroissements de 22,4% pour les « parties et pièces
Autres industries 28,6 24,9 3,7 14,8 pour voitures de tourisme » et de 26,7% pour les « tissus
Métallurgie et travail des métaux 9,0 8,7 0,3 3,5
et fils de fibres synthétiques et artificiels ».
Industrie du plastique et du 2,4 2,1 0,4 19,2
caoutchouc
Industrie pharmaceutique 1,4 1,4 0,1 5,6
Source : Office des Changes.
juil.-22
mars-22
févr.-22
janv.-22
avr.-22
juin-22
oct.-22
août-22
déc.-22
nov.-22
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COMPTES EXTERIEURS
janv.-22
févr.-22
mars-22
avr.-22
mai-22
juin-22
juil.-22
août-22
sept.-22
oct.-22
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déc.-22
des secteurs « textile et cuir » et « agriculture et agro- Agriculture et Agro-alimentaire 7,8 7,6 0,2 2,5
alimentaire », elles ont augmenté de 14,1% et 2,5% Phosphates et dérivés 5,4 8,8 -3,4 -38,6
respectivement. Importations de biens 54,4 51,2 3,2 6,3
accroissement de 46,3% à 9,2 milliards. Concernant Recettes voyages 8,2 1,1 7,1 -
les autres principales rubriques de la balance des Transferts des MRE 9,2 6,3 2,9 46,3
paiements, les recettes des investissements direct Recettes des investissements 3,0 1,8 1,2 65,9
étrangers se sont élevées à 3 milliards de dirhams après directs étrangers
1,8 milliard en janvier 2022 alors que les investissements Dépenses des investissements 1,2 1,5 -0,4 -25,2
des marocains à l'étranger
des marocains à l’étranger ont diminué de 25,2% à
Source : Office des Changes.
1,2 milliard.
26
MONNAIE, CRÉDIT ET MARCHÉ DES ACTIFS
1
Le coût de financement est calculé comme une moyenne pondérée des coûts des
ressources des banques.
28
MONNAIE, CRÉDIT ET MARCHÉ DES ACTIFS
3.1.2 Taux de change les achats et de 79,5% à 11,8 milliards pour les ventes.
Dans le cadre des opérations des adjudications en
Durant le quatrième trimestre 2022, l’euro s’est
devises de Bank Al-Maghrib avec les banques, aucune
apprécié de 1,32% par rapport au dollar américain.
séance d’adjudication n’a été tenue depuis décembre
Dans ce contexte, le dirham s’est déprécié de 3,86%
2021. Dans ces conditions, la position de change
vis-à-vis de l’euro et de 2,67% face au dollar américain.
déficitaire des banques s’est améliorée à 692,9 millions
Comparativement aux devises des principaux pays
de dirhams à fin décembre.
émergents, la monnaie nationale s’est appréciée de 1%
par rapport à la livre turque et de 1,11% face au yuan
3.1.3 Situation monétaire
chinois. Au total, le taux de change effectif a baissé de
2,28% en termes nominaux et de 2,75% en termes L’agrégat M3 a affiché une hausse de 6,6% au
réels. quatrième trimestre 2022 contre 4,6% un trimestre
auparavant. Cette évolution traduit une accélération
Graphique 3.4 : Taux de change du dirham du rythme d’accroissement de la monnaie fiduciaire de
11,4 11,0 7,1% à 9%. En parallèle, le repli des dépôts à terme s’est
11,2 10,5 atténué à 8,3% après 11%, en lien avec l’augmentation
10,0
11,0 des dépôts du secteur public de 36,3%, après un
9,5
10,8
9,0
recul de 31% un trimestre auparavant. De même, la
10,6
8,5 croissance des dépôts en devises s’est accélérée de
10,4 8,0 1,2% à 3%. Concernant la croissance des dépôts à vue
10,2 7,5
auprès des banques, elle est passée de 8% à 8,7% en
10,0 7,0
T4 14 T4 15 T4 16 T4 17 T4 18 T4 19 T4 20 T4 21 T4 22 lien notamment avec l’accélération de 13,8% à 16,8%
EURO (axe gauche) DOLLAR (axe droit)
de la progression de ceux du secteur public. Dans le
Graphique 3.5 : Taux de change effectifs nominal et réel (Base même sens, les titres des OPCVM monétaires se sont
100 en 2010) accrus de 18,1% après 8,1% un trimestre auparavant.
125
120
Sur l’ensemble de l’année, le rythme de croissance
115
Créance nette sur l’administration centrale Avoirs extérieurs nets Créances sur l’économie
Par branche d’activité, les données du quatrième
Graphique 3.7 : Crédit bancaire (variation en glissement trimestre de 2022 indiquent des progressions annuelles
annuel) de 39,9% des crédits accordés aux entreprises du
(%)
8 secteur de l’« électricité, gaz et eau », de 10,1% pour
les « industries alimentaires et tabac », de 7,5% pour l’«
6
agriculture et pêche » et de 12,5% pour les « industries
4 extractives ». A l’inverse, les concours aux entreprises
2
des « transports et communications » et des « bâtiment
et travaux publics » ont diminué respectivement de
0
T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 5,7% et 1%.
13 14 14 15 15 16 16 17 17 18 18 19 19 20 20 21 21 22 22
Crédit Tendance
Graphique 3.8 : Contribution des secteurs institutionnels à
la variation en glissement annuel du crédit
En particulier, le crédit au secteur non financier s’est (En points de %)
10
accru de 6,7% au lieu de 5% un trimestre auparavant,
résultat des accélérations des rythmes de progression
5
des prêts accordés aux entreprises privées de 8,7% à
9,8%, et aux ménages de 3,4% à 3,6%, ainsi qu’une 0
augmentation de 6,3% des prêts aux entreprises
publiques contre une baisse de 10,9% au troisième -5 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4
13 14 14 15 15 16 16 17 17 18 18 19 19 20 20 21 21 22 22
trimestre.
Sociétés non financières privées Ménages Secteur public Autres sociétés financières
Source : BAM.
L’évolution du crédit aux entreprises privées reflète
notamment une hausse de 4% des prêts à l’équipement Pour ce qui est des créances en souffrance, elles ont
après 3,2% et une consolidation du rythme de augmenté de 5,2% et leur ratio à l’encours du crédit
progression des facilités de trésorerie à 14,7%. bancaire est revenu de 8,7% au troisième trimestre
à 8,6%. Elles se sont accrues de 9,2% pour les
S’agissant des concours accordés aux entreprises entreprises non financières privées et de 1,2% pour
publiques, les facilités de trésorerie ont augmenté de les ménages avec des ratios aux encours de 11,7% et
166,1% après 54,9% au troisième trimestre et la baisse 9,8% respectivement.
des prêts à l’équipement s’est atténuée de 16,9% à
5,9%.
30
MONNAIE, CRÉDIT ET MARCHÉ DES ACTIFS
Graphique 3.9 : Offre et demande de crédit (Indice de à 19,7% et le repli de 11,3% des titres des OPCVM
diffusion) actions et diversifiés après une augmentation de 8%.
40
Quant aux bons du Trésor, ils ont reculé de 3,5%, après
30
une progression de 0,9% un trimestre auparavant.
20
10
Graphique 3.10 : Evolution annuelle des placements liquides
0
et des dépôts à terme
-10 (%)
-20 30
25
-30
20
15
-18
-18
-18
T1 8
T2 19
T3 19
T4 19
T1 19
T2 20
T3 20
T4 20
T1 20
T2 21
T3 21
T4 21
T1 21
T2 22
T3 22
T4 22
22
-1
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
-20
T1
T2
T3
T4
10
5
Offre de crédit Demande de crédit 0
-5
Source : BAM.
-10
-15
Pour les prêts octroyés au secteur non financier par -20
T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4
les sociétés financières autres que les banques, ils ont 13 14 14 15 15 16 16 17 17 18 18 19 19 20 20 21 21 22 22
22
22
22
22
22
22
22
22
23
3
s-2
-2
.-2
.-2
-5
r.-
r.-
ai-
n-
l.-
t.-
v.-
c.-
v.-
ût
pt
vr
ar
jui
jui
v
av
oc
dé
no
jan
m
ao
0
fé
fé
se
m
-6
T42017
T12018
T22018
T32018
T42018
T12019
T22019
T32019
T42019
T12020
T22020
T32020
T42020
T12021
T22021
T32021
T42021
T12022
T22022
T32022
T42022
Source : Bourse de Casablanca.
32
MONNAIE, CRÉDIT ET MARCHÉ DES ACTIFS
Les dernières données disponibles indiquent une hausse à 42 milliards de dirhams en février 2023 contre
du MASI de 6,2% en février, après une diminution de 40,8 milliards en janvier et ont porté pour plus de la
4,1% en janvier, soit une performance annuelle de moitié sur des maturités moyennes. Compte tenu des
1,7%. L’évolution mensuelle de l’indice de référence remboursements, l’encours des bons du Trésor a atteint
recouvre notamment les progressions des indices 716,5 milliards, en progression de 7,6% depuis le début
sectoriels des assurances de 14,3%, des banques de de l’année.
13%, et des sociétés de placement immobilier de 3,7%,
Graphique 3.14 : Evolution des levées des bons du Trésor
ainsi que les baisses de ceux des télécommunications (En milliards de DH) (En milliards de DH)
60 700
et de l’« Ingénierie et Biens d’Equipement Industriel »
650
de 4,2% et de 3,9% respectivement. S’agissant du 50
600
41,5 milliards de dirhams. Elles ont porté à hauteur de 3.2.2.3 Marché de la dette privée
77% sur des maturités courtes et de 23% sur celles
Sur le marché de la dette privée, les émissions ont
moyennes. Tenant compte des remboursements,
augmenté de 29,6% à 15,5 milliards de dirhams au
l’encours des bons du Trésor s’est établi à
quatrième trimestre de 2022. Les banques ont levé
665,8 milliards, en hausse de 3% depuis le début de
un montant de 12,2 milliards après 8,5 milliards le
l’année.
trimestre précédent et les sociétés non financières
Sur l’ensemble de l’année, le marché intérieur des bons 3 milliards contre 1,7 milliard.
du Trésor fait ressortir une hausse des rendements. En
parallèle, c’est ainsi que les souscriptions ont diminué Sur l’ensemble de l’année, les émissions de titres privés
de 10,9% à 128,7 milliards et ont porté pour moitié, ont augmenté de 5,3% à 63,7 milliards, en liaison
contre 17% un an auparavant, sur les maturités de avec la hausse de 27,3% des levées des banques à
court terme. La part des bons de long terme a été 42,3 milliards, celles des entreprises non financières
limitée à 10%, au lieu de 25%, et celle des titres à ayant reculé de 2% à 14,9 milliards.
moyen terme est revenue de 58% à 40%. Il est à noter
Les dernières données disponibles montrent que les
que le Trésor a émis pour la première fois depuis 2013
émissions de dette privée se sont élevées à 8,9 milliards
des bons de moins de 13 semaines et a introduit en fin
en février contre 2,7 milliards en janvier et compte tenu
d’année des titres à taux révisables, en liaison avec la
des remboursements, l’encours de la dette privée a
forte incertitude qui entourait l’évolution des taux.
atteint 258,5 milliards de dirhams, en baisse de 1,2%
Les dernières données disponibles font ressortir depuis le début de l’année.
que les émissions de bons de Trésor se sont élevées
2
0
02
02
02
02
02
02
02
02
02
02
02
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-2
T1
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T2
T3
T4
34
ORIENTATION DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
20
Les recettes des impôts directs se sont appréciées de
0
11% à 13,5 milliards, incorporant des accroissements TVA IS IR TIC DET DD Monopoles
et participations
de 18,1% à 2,8 milliards du produit de l’IS et de 7,9% Janvier-Février 2023 LF 2023
Sources : MEF (DTFE), retraitement TVA par BAM.
à 10,3 milliards des rentrées de l’IR, avec notamment Note :
-TVA : Taxe sur la valeur ajoutée - IS : Impôt sur les sociétés
des reculs de 5,7% à 1,5 milliard de celles générées par - IR : Impôt sur le revenu - TIC : Taxe intérieure de consommation
- DET : Droits d’enregistrement et de timbre - DD : Droits de douane
l’IR sur les salaires publics versés par la Direction des
Dépenses de Personnel (DDP) et de 6,9% à 643 millions Pour leur part, les impôts indirects ont drainé
de celles de l’IR sur les profits immobiliers. 24,8 milliards, en progression de 9,7%, traduisant des
* Compte tenu des 30% de la TVA transférée aux collectivités territoriales. Biens et services 37,8 40,6 7,3 234,9 17,3
Sources : MEF (DTFE), retraitement TVA par BAM.
Personnel 24,0 25,6 6,4 155,8 16,4
Autres biens et services 13,8 15,0 8,9 79,2 18,9
De leur côté, les rentrées des droits de douane et des
Intérêts de la dette 4,2 4,7 12,6 30,0 15,8
droits d’enregistrement et de timbre se sont améliorées
Compensation 5,3 5,7 7,6 26,6 21,3
de 22,2% à 2,4 milliards et de 11,2% à 5,3 milliards, Transferts aux CT 5,4 6,0 11,0 34,0 17,6
respectivement. Investissement 14,9 16,4 9,6 91,1 18,0
36
ORIENTATION DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
Graphique 4.2 : Exécution des dépenses par rapport à la loi Graphique 4.4 : Dépenses d’investissement à fin février
de finances En milliards de Dh
18
En milliards de Dh
450 16
400
14
350
12
300
250 10
200 8
150 6
100
4
50
2
0
Dépenses Dépenses Personnel Autres Compensation Intérêts Transferts 0
20 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
globales ordinaires biens et services de la dette aux CT 04 005 006 007 008 009 010 011 012 013 014 015 016 017 018 019 020 021 022 023
Janvier-Février 2023 LF 2023
Source : MEF (DTFE).
Sources : MEF (DTFE), retraitement TVA par BAM.
De leur côté, les charges en intérêts de la dette ont 4.3 Déficit et financement du Trésor
augmenté de 12,6% à 4,7 milliards, résultat des Tenant compte de l’évolution des recettes et des
accroissements de 4% à 3,9 milliards des intérêts sur la dépenses ainsi que du solde des comptes spéciaux du
dette intérieure et 80,1% à 862 millions de ceux sur la Trésor, la situation du Trésor s’est soldée par un déficit
dette extérieure. de 10,6 milliards contre 10,4 milliards un an auparavant.
Le Trésor a, par ailleurs, réduit son stock des opérations
Graphique 4.3 : Structure des dépenses ordinaires
en instance d’un montant de 7 milliards, ramenant ainsi
11% le déficit de caisse de 18,9 milliards à 17,7 milliards.
8% 10%
8% Personnel
Autres biens et services En milliards Graphique
de Dh 4.5 : Solde budgétaire à fin février
45%
10% 10% 46% Compensation
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 LF 2023
Intérêts de la dette 0
Transferts aux CT
-10
26% -20
26% -30
-70
Pour sa part, la charge de compensation s’est accrue de
-80 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 LF 2023
7,6% à 5,7 milliards, soit un taux d’exécution de 21,3% Source : Données MEF (DTFE).
par rapport à la programmation de la loi de finances.
Le besoin de financement du Trésor a été couvert
S’agissant des dépenses d’investissement, elles ont par des ressources intérieures d’un montant net de
progressé de 9,6% à 16,4 milliards à fin février 2023, 17 milliards et un flux net extérieur positif de
résultat des hausses de 24,8% des dépenses des 718 millions de dirhams.
Ministères et de 6,3% de celles relatives aux charges
communes. Comparativement aux prévisions de la loi
de finances, le taux d’exécution des investissements en
termes d’émissions est ressorti à 18%.
net de 16,2 milliards, sur ceux à 26 semaines à hauteur Dans ces conditions, les estimations de la dette publique
de 10 milliards et sur ceux à 52 semaines pour un directe basées sur les flux de financement font ressortir
montant net de 5,9 milliards. Pour les maturités une progression de 5,4% de son encours, avec un
moyennes et longues, les souscriptions nettes ont accroissement de 7,1% de sa composante intérieure et
concerné les bons à 10 ans à hauteur de 6,1 milliards, une légère hausse de 0,3% de celle extérieure.
ceux à 5 ans pour 889 millions et ceux à 20 ans pour
30 millions. Quant aux remboursements nets, ils n’ont Graphique 4.7 : Endettement du Trésor
porté que sur les bons à 32 jours pour un montant de En milliards de Dh
900
Variation en %
25
10 milliards. 800
20
700
En milliards de Dh 500
10
30 400
20 300 5
200
10
0
100
0
0 -5
-10 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Fin
fév.
2023*
-20
Dette extérieure du Trésor Dette intérieure du Trésor
-30 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 Variation dette intérieure Variation dette extérieure
Solde budgétaire Variation des opérations en instance Sources : MEF (DTFE), *Estimations BAM.
Financement intérieur Financement extérieur
Source : MEF (DTFE).
*Les recettes de privatisation, limitées et discontinues dans le temps, ont été incluses dans
le financement intérieur. Solde budgétaire Variation des opérations en instance
38
ORIENTATION DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus, - Autres biens et services 62,8 70,2 11,7 7,4 101,1
affecté au Fonds d’appui à la protection sociale et Dette publique 27,1 28,6 5,5 1,5 101,9
à la cohésion sociale, contre 4 milliards en 2021. Compensation 21,8 42,1 92,8 20,3 247,4
Transferts aux CT 27,9 32,1 15,2 4,2 111,2
Au niveau des recettes fiscales, les rentrées Solde ordinaire -1,4 15,7
des impôts directs se sont accrues de 24,8% à Investissement 77,8 93,8 20,6 16,0 120,3
113,3 milliards, en liaison principalement avec le Solde des CST 3,6 8,6
rebond de 40% à 62,4 milliards des rentrées de Solde budgétaire -75,6 -69,5
l’IS. Cette évolution traduit principalement des En points du PIB -5,9 -5,0
progressions de 6,3 milliards du complément des Solde primaire -48,5 -40,9
régularisations et de 10,5 milliards des acomptes. Variation des opérations en -4,8 -1,6
instance
Les rentrées de l’IR se sont améliorées de 8,1% à
Solde de financement -80,4 -71,1
48 milliards, soit un taux de réalisation de 111,6%
Financement intérieur 66,8 65,0
par rapport à la loi de finances, recouvrant une
Financement extérieur 8,2 6,1
augmentation de 9,7% à 10,6 milliards de l’IR sur
Produit de cessions de partici- 5,4 0,0
les salaires servis par la Direction des Dépenses pations de l’Etat
* Compte tenu des 30% de la TVA transférée aux collectivités territoriales.
* Sur la base de la prévision de BAM du PIB de 2022. Sources : MEF (DTFE), retraitement TVA par BAM.
S’agissant des rentrées non fiscales, leur évolution est marquée essentiellement par les encaissements de
25,1 milliards au titre des recettes des mécanismes de financement spécifiques, contre 11,9 milliards en 2021 et
12 milliards dans la LF 2022, ainsi que de 13,1 milliards de celles provenant des EEP au lieu de 10,7 milliards.
Ces dernières proviennent de l’OCP pour un montant de 6,5 milliards, de l’ANCFCC pour 4 milliards, de Maroc
télécom pour 786 millions et de Bank Al-Maghrib à hauteur de 738 millions.
En regard, les dépenses de biens et services se sont alourdies de 7,2% à 217,9 milliards, traduisant des
accroissements de 5,2% à 147,8 milliards des charges du personnel et de 11,7% à 70,2 milliards de celles des
autres biens et services. Ces dernières tiennent compte notamment d’une hausse de 16,7% à 35 milliards des
transferts au profit des EEP et d’une baisse de 4,7% à 6,1 milliards des versements aux comptes spéciaux du
Trésor. L’évolution de la masse salariale est attribuable aux progressions de 2,1% de sa composante structurelle
et de 50,7% à 9,3 milliards des rappels pour les salaires servis par la DDP. De leur côté, les charges en intérêt de la
dette se sont accrues 5,5% à 28,6 milliards, résultat des augmentations de 5,4% à 23,6 milliards de celles sur la
dette intérieure et de 5,8% à 5 milliards de celles sur la dette extérieure. Pour sa part, la charge de compensation
a connu un rebond de 92,8% à 42,1 milliards, sous l’effet notamment de l’appréciation de 17,9% à 739 dollars
la tonne du cours moyen du gaz butane.
Compte tenu de la réduction du stock des opérations en instance de 1,6 milliard, le déficit de caisse a atteint
71,1 milliards, après 80,4 milliards un an auparavant. Ce besoin a été couvert par des ressources intérieures d’un
montant net de 65 milliards et par un flux net extérieur de 6,1 milliards. Selon les données de la DTFE, la dette
totale du Trésor a atteint 951,7 milliards de dirhams à fin décembre 2022, en hausse de 66,5 milliards ou 7,5%.
Il est à noter que la structure de cette dette reste dominée par sa composante intérieure avec une part de 75,9%
de l’encours.
40
DEMANDE, OFFRE ET MARCHÉ DU TRAVAIL
1
Sur la base des données climatiques arrêtées au 28 février 2023.
42
DEMANDE, OFFRE ET MARCHÉ DU TRAVAIL
Graphique 5.2 : PIB par composante (aux prix de l’année amélioration de 17,8%, de la valeur ajoutée agricole
précédente, variation en %, en glissement annuel, base 2014) et d’un ralentissement de 6,6% à 3,4% du rythme des
25
activités non agricoles.
20
15
10 Au premier trimestre 2023, la croissance nationale
5 devrait s’accélérer à 2,9% au lieu de 0,3% un an
0
auparavant. La valeur ajoutée agricole progresserait de
-5
-10
2%, tenant compte d’une récolte céréalière estimée
-15 par BAM autour de 55 millions de quintaux. Pour leur
-20
part, les secteurs non agricoles devraient s’accroitre
20
20 1
20 2
20 3
20 4
20 1
20 2
20 3
20 4
20 1
20 2
20 3
20 4
20 1
20 2
20 3
20 4
20 1
20
20 3
20 4(p)
18
18
18
18
19
19
19
19
20
20
20
20
21
21
21
21
22
22
22
22
23
de 3,1%, reflétant notamment une poursuite du
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q
Q2
Q
Q
Q1
(p)
VA Agricole PIB PIB non agricole dynamisme observé dans les branches « Hébergement
Sources : Données HCP et prévisions BAM. et restauration », « services de transport » et
l’« Administration publique ».
Au niveau du secteur secondaire, l’activité aurait
affiché un recul de 0,8% après une hausse de 5,4%.
Cette évolution traduirait des baisses de 13,5% dans 5.4
Marché du travail et capacités de
les industries d’extraction, de 3,7% dans la branche production
« Electricité et eau » et de 3,5% dans la construction
ainsi qu’une décélération de la croissance à 2,2% dans 5.4.1 Activité et emploi
l’industrie de transformation. En 2022, la population active a accusé une baisse
de 0,7% à 12,2 millions de personnes, soit une
Graphique 5.3 : Contributions des branches d’activité à la sortie nette de 89 mille demandeurs d’emploi. Cette
croissance (en points de pourcentage)
Agriculture
évolution recouvre un recul de 3,6% en zones rurales
Information et 2,0 et une hausse de 1,1% dans les villes. Compte tenu de
communication 1,5 Pêche
1,0 la progression de la population en âge de travailler, le
0,5
Activités d'hébergement
0,0
-0,5 Industrie d'extraction taux d’activité s’est replié d’un point à 44,3% au niveau
et de restauration -1,0
-1,5 national, de 0,4 point à 41,9% en milieu urbain et de
-2,0
Transports
1,8 point à 49,1% dans les campagnes.
Industries manufacturières
et entreposage
13
Dans les activités non agricoles, la productivité
apparente du travail, appréhendée par le ratio de la 12
T
14
de la valeur ajoutée et de 2,6%, au lieu de 2,3%, des SMIG horaire nominal SMIG horaire réel
effectifs employés. Sources : Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales et calculs BAM.
Pour sa part, le salaire moyen, calculé sur la base des Dans ces conditions, l’output-gap aurait été proche
données de la CNSS en rapportant la masse salariale de zéro aux cours du quatrième trimestre 2022 et du
aux effectifs employés, a enregistré en 2022 une hausse premier trimestre 2023.
de 2,1% contre une baisse de 1,7% un an auparavant,
alors qu’en termes réels, il ressort en diminution de Graphique 5.6 : Output-gap global (en %)
3
4,3% après celle de 3%.
2
8 -2
6 -3
4 -4
13T3
14T1
14T3
15T1
15T3
16T1
16T3
17T1
17T3
18T1
18T3
19T1
19T3
20T1
20T3
21T1
21T3
22T1
22T3
23T1
0
Source : Estimation BAM.
-2
-4
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2019
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2029
2020
2021
2
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
2009
-6
199
Nominal Réel
1
La population en situation de sous-emploi est constituée des personnes ayant
travaillé : i) au cours de la semaine de référence moins de 48 heures mais sont
disposées à faire des heures complémentaires et disponibles pour les faire ou ii) plus
que le seuil fixé et qui sont à la recherche d’un autre emploi ou disposées à changer
d’emploi en raison de l’inadéquation avec leur formation ou leur qualification ou
l’insuffisance du revenu procuré.
44
DEMANDE, OFFRE ET MARCHÉ DU TRAVAIL
6.1.1. Prix des produits exclus de l’inflation Produits alimentaires 1,5 1,5 0,8 14,6 15,5 15,5
- Articles d'habillement
sous-jacente et chaussures
0,4 0,4 0,2 5,1 5,1 5,1
- Logement, eau, gaz,
Pâtissant particulièrement de chocs négatifs sur l’offre électricité et autres 0,2 0,2 0,0 2,5 2,4 2,2
de certaines denrées, les prix des produits alimentaires combustibles1
- Meubles, articles de
à prix volatils ont enregistré un accroissement mensuel ménage et entretien 0,3 0,2 0,2 6,4 6,3 6,2
courant du foyer
de 2,2% en janvier. Ce dernier est attribuable en
- Santé1 1,2 -0,2 0,5 2,2 1,9 2,4
majeure partie aux renchérissements de 3,5%
- Transport 2
0,2 0,5 -0,1 5,4 5,6 5,3
des « légumes frais », de 3,5% des « fruits frais » et de
- Communication 0,0 0,0 0,0 0,7 0,6 0,6
7,1% des « œufs ». En comparaison annuelle, les prix
- Loisirs et cultures1 -0,1 -0,1 -0,1 7,1 6,1 5,9
des produits alimentaires à prix volatils ressortent en
- Enseignement 0,2 0,0 0,0 4,5 4,5 4,5
hausse de 21,7% en janvier après 16,4% au quatrième
- Restaurants et hôtels 0,2 0,5 0,4 4,6 5,1 5,0
trimestre 2022. Ils continuent ainsi de contribuer
- Biens et services divers1 0,1 0,2 0,3 2,1 2,3 2,5
positivement à l’inflation à hauteur de 2,5 points de
1 Hors produits réglementés.
pourcentage après 2 points en moyenne au cours des 2 Hors carburants et lubrifiants et produits réglementés.
Sources : Données HCP et calculs BAM.
trois derniers mois de l’année 2022.
46
EVOLUTION RECENTE DE L’INFLATION
Graphique 6.1 : Inflation et inflation sous-jacente En termes de contribution à l’inflation, les prix de
(en %, en glissement annuel) ces produits ont participé à hauteur de 0,9 point de
(%)
pourcentage en janvier au lieu de 1,2 point le trimestre
9,0
précédent.
7,0
Leur évolution est imputable à l’accroissement de 5,4% Brent (en dirhams/bl) Indice des prix des carburants et lubrifiants (axe de droite)
au lieu de 3,5% des tarifs des « tabacs » induit par la Sources : Banque Mondiale, HCP et calculs BAM.
Brent (en dirhams/bl) Indice des prix des carburants et lubrifiants (axe de droite)
1,0
Graphique 6.5 : Evolution des indices des prix des biens
échangeables et non échangeables en glissement annuel -1,0
(%) janv.-20 mai-20 sept.-20 janv.-21 mai-21 sept.-21 janv.-22 mai-22 sept.-22 janv.-23
12,0
Echangeables Non échangeables Inflation sous-jacente
9,0
Sources : Echangeables
HCP et calculs BAM. Non échangeables Inflation sous-jacente
6,0
Inflation sous-jacente Echangeables Non échangeables Ils auraient affiché, compte non tenu des prix du « lait »
Sources : Données HCP et calculs BAM.
et des « huiles », une certaine décélération à 8% au lieu
de 8,4% et 8,9% au quatrième et troisième trimestre
La répartition des produits inclus dans le panier de de 2022 respectivement. Ces évolutions seraient liées
l’indicateur de l’inflation sous-jacente en produits à la poursuite de la normalisation des conditions des
échangeables et non échangeables montre que chaînes d’approvisionnement mondiales, aux replis
l’accélération de la tendance fondamentale des prix successifs des cours internationaux des produits
en janvier reflète en majeure partie celle des prix des alimentaires, l’indice FAO ayant baissé en comparaison
produits non échangeables. annuelle de 3,3% en janvier au lieu d’une stagnation
au quatrième trimestre 2022, et au ralentissement de
l’inflation dans la zone euro à 8,5% contre 10% un
trimestre auparavant.
48
EVOLUTION RECENTE DE L’INFLATION
-1
9
1
0
r-1
21
18
t-2
l-2
8
3
0
2
0
v-1
-1
2
v-1
v-2
c-2
-2
r-2
ai-
n-
av
s-2
jui
oc
pt
ût
no
jui
m
dé
jan
jan
fév
se
ar
ao
Source: Fed de New York. m
(*) Il s’agit d’un indice qui intègre des données sur les coûts de transport et les délais de
livraison pour fournir une évaluation des conditions des chaînes d’approvisionnement
mondiales.
L’accélération a concerné sa composante sous-jacente, qui a poursuivi sa trajectoire ascendante tout au long
de l’année pour ressortir à 6,6% en moyenne au lieu de 1,7%, tirée à hauteur de 87% par sa composante
échangeable. En dépit d’une relative atténuation des pressions extérieures vers la fin de l’année, la tendance
fondamentale de l’inflation a continué de progresser, impactée par le repli de l’offre interne de certaines produits
alimentaires, en l’occurrence les « huiles », les « viandes fraîches » et le « lait ».
Dans le même sens, les prix des carburants et lubrifiants ont connu un rebond de 42,3% au lieu de 12,9%
en 2021 et les produits alimentaires à prix volatils ont vu leur prix augmenter de 11,1% après un recul de
1,3%. En revanche, les tarifs réglementés se sont légèrement repliés de 0,1% après un accroissement de 1,2%,
recouvrant une diminution de 3,1% des prix du « transport routier de passagers » et un rehaussement de 3,5%
des prix des « tabacs ».
6,0
5,0
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0
-1,0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Dans le même sens, les tarifs règlementés devraient Hausse Stagnation Baisse Solde d’opinion
Source : Enquête mensuelle de conjoncture de BAM.
augmenter de 0,6% en moyenne sur les trois premiers
Hausse Stagnation Baisse Solde d'opinion
mois au lieu de 0,1% un trimestre auparavant, reflétant De surcroît, les résultats de l’enquête sur les anticipations
essentiellement l’effet de l’accroissement de 5,4% des d’inflation de Bank Al-Maghrib relatifs au premier
prix des tabacs au 1er janvier 2023. trimestre 2023 font ressortir une décélération de
l’inflation anticipée par les experts du secteur financier
A l’opposé, les prix des carburants et lubrifiants à 4,6% en moyenne au cours des huit prochains
devraient poursuivre leur ralentissement au cours trimestres, contre 4,8% prévu un trimestre auparavant.
du premier trimestre pour revenir à 19,2% au lieu A plus long terme, soit à l’horizon des 12 prochains
de 40,3% au trimestre précédent, en raison du recul trimestres, leur anticipation s’établit à 3% au lieu de
projeté des cours internationaux des produits pétroliers. 2,6%.
Graphique 6.8 : Prévisions à court terme Graphique 6.10 : Anticipations d’inflation par les experts du
et réalisations de l’inflation secteur financier au cours des huit prochains trimestres
(%) (%)
9,5 5,0
8,5 4,5
7,5
4,0
6,5
3,5
5,5
3,0
4,5
3,5 2,5
2,5 2,0
1,5 1,5
0,5 1,0
T4-16
T1-17
T2-17
T3-17
T4-17
T1-18
T2-18
T3-18
T4-18
T1-19
T2-19
T3-19
T4-19
T1-20
T2-20
T3-20
T4-20
T1-21
T2-21
T3-21
T4-21
T1-22
T2-22
T3-22
T4-22
T1-23
-0,5
2019-T1 2019-T3 2020-T1 2020-T3 2021-T1 2021-T3 2022-T1 2022-T3 2023-T1
8 trimestres 12 trimestres
Réalisations Prévisions
8 trimestres
Source : Enquête trimestrielle 12 trimestres
sur les anticipations d’inflation de BAM auprès des experts
Les écarts de prévisions observés entre T1 2018 et T1 2020 sont en partie liés à la refonte, du secteur financier.
en mai 2020, de l’IPC par le HCP. Ainsi, l’IPC base 100=2006 est désormais remplacé
par celui base 100= 2017 (cf. Encadré 6.1 : « Publication d’un nouvel indice des prix à la
consommation base 100=2017 » au niveau du RPM de juin 2020).
Source : Données HCP et prévisions BAM.
50
EVOLUTION RECENTE DE L’INFLATION
En effet, les enquêtés estiment que l’évolution de Graphique 6.12 : Evolution des principaux indices des prix à
l’inflation au cours des huit prochains trimestres serait la production industrielle, en glissement annuel
(%) (%)
essentiellement déterminée par les cours mondiaux des 20 60
50
matières premières hors pétrole, l’inflation des pays 15
40
partenaires et les prix à la pompe. 10 30
20
5 10
Graphique 6.11 : Déterminants de l’évolution future de
0
l’inflation selon les experts du secteur financier 0
-10
Prix à la pompe
100 Cours mondiaux -5 -20
Variations des
janv-20
févr-20
mars-20
avr-20
mai-20
juin-20
juil-20
août-20
sept-20
oct-20
nov-20
déc-20
janv-21
févr-21
mars-21
avr-21
mai-21
juin-21
juil-21
août-21
sept-21
oct-21
nov-21
déc-21
janv-22
févr-22
mars-22
avr-22
mai-22
juin-22
juil-22
août-22
sept-22
oct-22
nov-22
déc-22
janv-23
80 des matières
salaires
premières hors
60 pétrole
Industries alimentaires Industries manufacturières hors raffinage
40
Industrie chimique (axe de droite) Métallurgie
Taux de change 20 Orientation de la Industries alimentaires Industries manufacturières hors raffinag
politique Source : HCP.
0 budgétaire Industrie chimique (axe de droite) Métallurgie
Inflation des pays
partenaires Décompensation
T4-2022 T1-2023
52
PERSPECTIVES À MOYEN TERME
Dans ces conditions, les pressions inflationnistes s’atténueraient progressivement à moyen terme, mais
les niveaux d’inflation resteraient élevés. Aux Etats-Unis, l’inflation devrait reculer au fur et à mesure de la
baisse des prix des matières premières, de l’affaiblissement de la demande intérieure, et du resserrement
des conditions monétaires. S’agissant de la zone euro, tout en restant à des niveaux élevés, l’inflation a été
révisée à la baisse, dans un contexte de hausses de taux d’intérêt plus agressives et de baisse plus rapide
que prévu des prix de certains produits énergétiques.
Dans ce contexte, les principales banques centrales ont continué le resserrement de leurs politiques
monétaires. Ainsi, la BCE et la FED ont décidé, à l’issue de leurs dernières réunions, de relever leurs
taux directeurs de 50 points de base (pb) et 25 pb, portant le cumul des hausses à 350 pb et 450 pb
respectivement.
Au niveau national, l’année 2022 a été marquée par une forte progression des échanges extérieurs de
biens, la reprise des recettes voyages qui ont atteint un niveau supérieur à celui d’avant crise et par le
maintien de la dynamique exceptionnelle des transferts des MRE. Le déficit du compte courant aurait
terminé l’année à 3,9% du PIB, après 2,3% en 2021. Sur l’horizon de prévision, le rythme de progression
des exportations devrait décélérer en lien essentiellement avec le recul des expéditions de phosphates et
dérivés, alors que les importations devraient diminuer en 2023, sous l’effet de l’allégement de la facture
énergétique, avant d’afficher une légère progression en 2024. Les recettes voyages devraient, pour leur
part, accuser une baisse en 2023, en lien avec la dégradation de l’activité des pays émetteurs, notamment
la zone euro, avant d’augmenter en 2024. Quant à l’évolution des transferts des MRE, elle reste entourée
de fortes incertitudes. Après les hausses notables enregistrées depuis le début de la crise sanitaire, ces
transferts devraient se stabiliser en 2023 avant d’accuser un recul en 2024, tout en restant à des niveaux
élevés. Le déficit du compte courant devrait ainsi ressortir à 2,8% du PIB en 2023 avant de s’alléger à 2,6%
en 2024. Concernant les recettes d’IDE, elles se situeraient à 3,1% du PIB en 2023, après 2,8% en 2022,
puis à 3,2% en 2024.
Tenant compte de la dernière émission du Trésor sur le marché financier international et sous l’hypothèse de
la concrétisation du reste des financements extérieurs prévus, les avoirs officiels de réserve se situeraient à
358,8 milliards à fin 2023 puis à 367 milliards en 2024, soit l’équivalent de 5 mois et 21 jours puis 5 mois
et 25 jours d’importations de biens et services.
Sur le volet des finances publiques, le déficit budgétaire devrait poursuivre sa tendance baissière tenant
compte principalement de l’amélioration attendue des rentrées fiscales et non fiscales. En effet, le déficit
devrait s’atténuer de 5% du PIB en 2022 à 4,7% en 2023 puis à 4,3% en 2024, tenant compte essentiellement
des nouvelles projections macroéconomiques et des données de la programmation budgétaire pluriannuelle.
54
PERSPECTIVES À MOYEN TERME
Aux Etats-Unis, la décélération de l’économie devrait être moins importante que prévu, et ce malgré l’affaiblissement
du secteur manufacturier et le ralentissement de la consommation des ménages, suite à l’épuisement de l’épargne
accumulée pendant la pandémie. La croissance devrait ralentir à 1,2% en 2023, un taux en révision à la hausse
de 0,6 point, et se stabiliserait à ce niveau en 2024. La zone euro s’est également montrée résiliente face au choc
énergétique découlant de la guerre en Ukraine. Elle a réussi à assurer son approvisionnement énergétique grâce
en partie à la baisse de sa consommation d’énergie. Ainsi, le ralentissement dans la zone devrait être plus modéré,
avec une croissance estimée à 1% en 2023 et à 1,2 % en 2024. Quant à l’économie britannique, elle devrait être
la seule parmi les grandes économies à connaître une récession en 2023, son PIB devrait se contracter de 0,5%,
en lien avec la baisse des dépenses de consommation, le resserrement des conditions monétaires et les impacts
structurels liés au Brexit. Au Japon, l’économie bénéficierait des taux d’intérêt inférieurs à zéro et de la dynamique
du tourisme grâce à la réouverture de la Chine. Son PIB devrait croître cette année de 1% avant de ralentir à 0,8%
en 2024.
Dans les principaux pays émergents, en Chine, la croissance devrait s’établir à 5,3% en 2023, en légère révision à la
hausse traduisant l’amélioration marginale de la confiance des entreprises et des consommateurs après l’abandon
de la politique zéro-Covid. Elle resterait autour de 5% pour les années à venir avec le vieillissement de la population
et le ralentissement de la productivité. En Inde, la croissance devrait s’établir à 6,6% en 2023 et à 6% en 2024.
L’orientation budgétaire expansionniste pour l’exercice 2023/2024 devrait stimuler sa croissance, grâce notamment
à la réduction de l’impôt sur le revenu et à des dépenses record en investissement. Au Brésil, l’économie devrait
enregistrer une décélération de sa croissance à environ 1% en sur l’horizon des prévisions, en liaison avec une
demande extérieure plus faible, des termes de l’échange moins favorables et des conditions monétaires plus strictes.
Dans le contexte de poursuite de la guerre en Ukraine, l’économie russe devrait se contracter encore une fois en
2023, sa croissance s’établirait à -1,4%. Cette prévision a été légèrement révisée à la hausse en raison notamment
de la prise en compte de la récente amélioration des indicateurs de confiance des agents économiques. En 2024,
elle devrait enregistrer une croissance positive.
10 10
5 5
0 0
-5 -5
-10 -10
-15 -15
T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Mars 2023 Décembre 2022 Réalisations Mars 2023 Décembre 2022 Réalisations
Source : GPMN, février 2023.
S’agissant du phosphate et de ses dérivés, et après avoir atteint des pics en 2022, leurs cours devraient reculer en
2023 et en 2024. Toutefois, ils demeureraient à des niveaux élevés en raison notamment de niveaux élevés des
prix des intrants ainsi que des incertitudes liées aux sanctions contre la Biélorussie et la Russie. Concernant tout
particulièrement le phosphate brut, et tout en restant à des niveaux élevés, son prix devrait diminuer de 266 USD/t
en 2022 à 200 USD /t en 2023, et à 175 USD /t en 2024. Quant au prix du DAP, il devrait baisser de 772 USD /t à
750 USD /t en 2023 puis à 650 USD /t en 2024. Celui du TSP reculerait de 716 USD /t à 650 USD /t en 2023 puis
à 550 USD /t en 2024.
Pour leur part, les prix des denrées alimentaires poursuivent leur tendance baissière. L’indice FAO a diminué en
février 2023, et ce pour le onzième mois consécutif, de 0,6% par rapport à janvier 2023 et de 8,1% en glissement
annuel. Dans ces conditions, et tenant compte de l’amélioration prévue de l’offre mondiale et de l’atténuation des
pressions sur les coûts des intrants (pétrole et gaz), l’indice FAO devrait en moyenne diminuer de 10,4% en 2023
et de 0,6% en 2024.
Dans ces conditions, les pressions inflationnistes continueraient à s’atténuer progressivement. L’inflation mondiale
serait en 2023 de 4,4% et de 2,8% en 2024. Aux Etats-Unis, elle devrait reculer de 8% en 2022 à 3,9% en 2023
et à 2,4% en 2024, au fur et à mesure de la baisse des prix des matières premières, de l’affaiblissement de la
demande intérieure, et du resserrement des conditions monétaires. Tout en restant à des niveaux élevés, l’inflation
dans la zone euro a été révisée significativement à la baisse pour cette année, dans un contexte de baisse rapide
des prix des matières premières énergétiques. Les prévisions tablent sur un taux moyen à 5,3% en 2023 et à 2,4%
en 2024.
56
PERSPECTIVES À MOYEN TERME
Graphique 7.3 : Prix du Brent Graphique 7.4 : Indice FAO des prix des produits alimentaires
(2014-2016=100)
USD/bl 160
120
140
100
80 120
60
100
40
20 80
T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Mars 2023 Décembre 2022 Réalisations Mars 2023 Décembre 2022 Réalisations
Graphique 7.5 : Inflation dans la zone euro Graphique 7.6 : Inflation aux Etats-Unis
(%) (%)
10
12
10 8
8 6
6
4
4
2 2
0 0
-2 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Mars 2023 Décembre 2022 Réalisations Mars 2023 Décembre 2022 Réalisations
De même, la FED a décidé à l’issue de sa réunion des 31 janvier et 1er février de relever d’un quart de point de
pourcentage la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [4,5%-4,75%] dans un contexte d’inflation jugé
encore élevée et d’un marché du travail vigoureux. Elle prévoit également que des augmentations continues seront
appropriées, même si l’inflation est en baisse depuis plus de 6 mois.
Sur les marchés de change, l’euro devrait poursuivre sa tendance à l’appréciation face au dollar à moyen terme.
Il devrait passer en moyenne de 1,05 dollar en 2022 à 1,07 en 2023 et à 1,1 en 2024. Cette évolution est liée
principalement à l’amélioration relative des fondamentaux de la zone euro, atténuée par le rythme du resserrement
de la Fed plus rapide que celui de la BCE en 2022.
1,25
1,20
1,15
1,10
1,00
T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4 T2 T4
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Pour la campagne 2023-2024, les hypothèses d’une production céréalière moyenne de 75 MQx et d’une évolution
tendancielle des autres cultures sont maintenues.
La révision pour 2022 est liée essentiellement à une hausse moins importante que prévu des exportations de
phosphates et dérivés et à une sous-estimation des importations notamment de biens d’équipement et de
demi-produits. Les avoirs officiels de réserve se sont établis à 337,6 milliards de dirhams à fin 2022, représentant
une couverture de 5 mois et 13 jours d’importations de biens et services.
1
La situation du couvert végétal est mesurée par l’indice de végétation fournit par le Centre Royal de Télédétection Spatiale (CRTS) dont l’historique remonte seulement à 2008.
58
PERSPECTIVES À MOYEN TERME
Sur l’horizon de prévision, le rythme de progression des exportations devrait décélérer à 3% en 2023 puis à 0,6%
en 2024, reflétant essentiellement des baisses des ventes des phosphates et dérivés, en relation avec le recul
prévu de leurs cours internationaux. A l’inverse, les expéditions du secteur automobile devraient, sous l’hypothèse
notamment de l’augmentation annoncée des capacités de production du constructeur Stellantis, poursuivre leur
dynamique quoiqu’à un rythme moins important. En parallèle, les importations devraient diminuer de 2,3% en
2023, sous l’effet essentiellement d’un allégement de la facture énergétique. En 2024, elles devraient afficher une
légère progression de 0,8%, en relation avec la hausse des acquisitions des produits finis de consommation et de
celles des biens d’équipement.
Les recettes voyages devraient, pour leur part, accuser une baisse de 3% à 88,6 milliards de dirhams en 2023,
en lien avec la dégradation de l’activité des pays émetteurs, notamment la zone euro, avant d’enregistrer une
hausse de 7,4% à 95,1 milliards en 2024. L’évolution des transferts des MRE reste, quant à elle, entourée de fortes
incertitudes, ceux-ci sont supposés se stabiliser autour de 108,9 milliards en 2023 et accuser un recul de 5,4% à
102,9 milliards en 2024. S’agissant des recettes d’IDE, elles se situeraient à 3,1% du PIB en 2023 puis à 3,2% en
2024.
Tenant compte de la dernière émission du Trésor sur le marché financier international et sous l’hypothèse de
la concrétisation du reste des financements extérieurs prévus, les avoirs officiels de réserve se situeraient à
358,8 milliards à fin 2023 puis à 367 milliards en 2024, soit l’équivalent de 5 mois et 21 jours puis 5 mois et
25 jours d’importations de biens et services.
Avoirs officiels de réserve en mois 5,4 6,9 7,1 5,3 5,4 5,7 5,8 -0,1 -0,1
d'importations de biens et services
* Estimation.
Sources : Données de l’Office des Changes et prévisions BAM.
Au titre de l’année 2024, le déficit budgétaire devrait s’atténuer à 4,3% du PIB, au lieu de 4% prévu en décembre,
traduisant une amélioration des recettes fiscales, tenant compte des nouvelles prévisions macroéconomiques. Du
côté des dépenses, la charge de compensation a été revue à la baisse, intégrant les nouvelles hypothèses relatives à
la subvention du gaz butane et des produits alimentaires, tandis que les dépenses d’investissement ont été ajustées
à la hausse à 6,3% du PIB au lieu de 5,7% prévu en décembre, sous l’hypothèse d’une exécution supérieure à celle
de la programmation budgétaire pluriannuelle.
A moyen terme, la croissance économique devrait continuer à être rythmée par les conditions climatiques. Elle
ressortirait à 2,6% en 2023 puis se consoliderait à 3,5% en 2024. Cette évolution reflèterait une hausse de
1,6% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une production céréalière estimée par Bank Al-Maghrib à
autour de 55 MQx, suivie d’un accroissement de 6,9% en 2024, sous l’hypothèse d’un retour à une production
céréalière moyenne. Pour leur part, les activités non agricoles auraient enregistré un ralentissement de leur rythme
de progression à 2,7% en 2023 suivi d’une accélération à 3,2% en 2024. Du côté de la demande, sa composante
intérieure devrait connaitre une relative consolidation, tandis que la contribution à la croissance des exportations
nettes resterait négative, quoiqu’en atténuation, dans un contexte externe défavorable.
60
PERSPECTIVES À MOYEN TERME
15
10
-5
-10
-15
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
* Incertitudes entourant la prévision centrale avec des intervalles de confiance allant de 10% à 90%.
Ainsi, après une forte accélération à 6,6% en 2022, l’inflation se situerait à 5,5% en moyenne en 2023, en
révision à la hausse de 1,6 point de pourcentage comparativement aux prévisions communiquées en décembre.
Elle serait tirée principalement par sa composante sous-jacente qui atteindrait 6,2%, sous l’effet de la flambée
des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus, et dans une moindre mesure par le renchérissement
important des produits alimentaires à prix volatils. L’effet de ces hausses est supposé se dissiper graduellement
au second semestre de l’année en lien avec les mesures prises par le Gouvernement. En 2024, l’inflation devrait
s’établir à 3,9%, tirée essentiellement par la hausse des tarifs réglementés, suite à la mise en œuvre de la réforme
de compensation, selon les données de la programmation budgétaire pluriannuelle, alors que sa composante
sous-jacente reviendrait à 2,3%. Quant aux carburants et lubrifiants, leurs prix devraient connaitre une baisse sur
l’horizon de prévision, tenant compte de l’évolution des prix du pétrole à l’international et du taux de change ainsi
que de la récente baisse observée.
10
-2
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Inflation 1,6 0,2 0,7 1,4 6,6 5,5 3,9 4,7 1,6 -0,3
Inflation sous-jacente 1,3 0,5 0,5 1,7 6,6 6,2 2,3 4,2 2,0 0,2
Graphique 7.10 : Evolution de l’inflation sous-jacente et de Graphique 7.11 : Prévisions de l’inflation sous-jacente sur
l’output gap l’horizon de prévision (T1 2023 - T4 2024)*
(%) (%) (%)
3 10 10
9
2 8
8
1 7
6
0 6
5 4
-1
4
2
-2 3
2 0
-3
1
-4 0 -2
T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3 T1 T3
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
62
PERSPECTIVES À MOYEN TERME
Au plan national, les risques sont liés principalement aux perturbations d’ordre climatique qui peuvent affecter la
production agricole aussi bien céréalière que non céréalière, ainsi qu’à l’affaiblissement de la demande étrangère,
en lien avec une dégradation plus importante de l’activité chez les principaux pays partenaires. A moyen terme,
les retombées positives des efforts pour dynamiser l’investissement devraient contribuer à l’accélération de la
croissance.
Quant à l’inflation, les risques pesant sur ses perspectives sont maintenus à la hausse. En effet, le renchérissement
des coûts de l’énergie et la persistance des pressions inflationnistes liées aux facteurs domestiques pourraient
entraîner une hausse plus forte que prévu des prix à la consommation. Toutefois, un apaisement plus rapide des
pressions inflationnistes d’origine externe pourrait induire à une décélération plus rapide de l’inflation.
64
ICM : Indice de Confiance des Ménages
IDE : Investissements directs étrangers
IMME : Industries Mécaniques, Métallurgiques, Electriques et Electroniques
INAC : Institut National d’Analyse et de Conjoncture
IPAI : Indice des Prix des Actifs Immobiliers
IPC : Indice des Prix à la Consommation
IPCX : Indice de l’Inflation sous-jacente
IPCXE : Indice des prix des biens échangeables inclus dans l’IPCX
IPCXNE : Indice des prix des biens non échangeables inclus dans l’IPCX
IPM : Indice des Prix à l’importation
IPPI : Indice des prix à la production industrielle
IR : Impôt sur le Revenu
ISM : Indice américain du secteur manufacturier
ISMP : Indice des Salaires Moyen dans le secteur Privé
Libor-OIS : London Interbank Offered Rate-Overnight Indexed Swap
LPL : Ligne de Précaution et de Liquidité
MEFRA : Ministère de l’Economie et des Finances et de la Réforme de l’Administration
MASI : Morocco All Shares Index
MSCI EM : Morgan Stanley Capital International, Emerging Markets
MRE : Marocains résidant à l’étranger
OC : Office des changes
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OCP : Office Chérifien des Phosphates
OMPIC : Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale
ONEE : Office National d’Electricité et de l’Eau Potable
OPCVM : Organisme de placement collectif en valeurs mobilières
PIB : Produit Intérieur Brut
SMIG : Salaire minimum interprofessionnel garanti
TCER : Taux de change effectif réel
TCN : Titres de créances négociables
TIB : Taux Interbancaire
TGR : Trésorerie Générale du Royaume
TPME : Très petites, Petites et Moyennes Entreprises
TSP : Triple Super Phosphate
TUC : Taux d’Utilisation des Capacités de Production
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UE : Union Européenne
USD : Dollar Américain
VA : Valeur ajoutée
WTI : West Texas Intermediate
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Graphique 5.6 : Output-gap global ........................................................................................................... 44
Graphique 6.1 : Inflation et inflation sous-jacente....................................................................................... 47
Graphique 6.2 : Contributions des prix des principales composantes à l’inflation......................................... 47
Graphique 6.3 : Cours du Brent et indice des prix des carburants et lubrifiants............................................ 47
Graphique 6.4 : Part des produits non alimentaires dont l’évolution
en glissement annuel dépasse 2%, 4% et 6%................................................................... 48
Graphique 6.5 : Evolution des indices des prix des biens échangeables et non échangeables
en glissement annuel......................................................................................................... 48
Graphique 6.6 : Contribution des produits échangeables et non échangeables
à l’inflation sous-jacente ................................................................................................... 48
Graphique 6.7 : Pressions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales : Indice GSCPI............................. 49
Graphique E.6.1.1 : Contributions à l’inflation ........................................................................................... 49
Graphique 6.8 : Prévisions à court terme et réalisations de l’inflation........................................................... 50
Graphique 6.9 : Anticipations de l’évolution de l’inflation au cours des trois
prochains mois par les chefs d’entreprises.......................................................................... 50
Graphique 6.10 : Anticipations d’inflation par les experts du secteur financier
au cours des huit prochains trimestres............................................................................. 50
Graphique 6.11 : Déterminants de l’évolution future de l’inflation selon les experts du secteur financier...... 51
Graphique 6.12 : Evolution des principaux indices des prix à la production industrielle,
en glissement annuel....................................................................................................... 51
Graphique 7.1 : Croissance dans la zone euro............................................................................................. 56
Graphique 7.2 : Croissance aux Etats-Unis................................................................................................. 56
Graphique 7.3 : Prix du Brent..................................................................................................................... 57
Graphique 7.4 : Indice FAO des prix des produits alimentaires..................................................................... 57
Graphique 7.5 : Inflation dans la zone euro................................................................................................ 57
Graphique 7.6 : Inflation aux Etats-Unis..................................................................................................... 57
Graphique 7.7 : Taux de change USD/EUR................................................................................................... 58
Graphique 7.8 : Prévisions de la croissance sur l’horizon de prévision (T4 2022 - T4 2024),
en glissement annuel........................................................................................................ 61
Graphique 7.9 : Prévisions de l’inflation sur l’horizon de prévision (T1 2023 - T4 2024),
en glissement annuel......................................................................................................... 62
Graphique 7.10 : Evolution de l’inflation sous-jacente et de l’output gap.................................................... 62
Graphique 7.11 : Prévisions de l’inflation sous-jacente sur l’horizon de prévision (T1 2023 - T4 2024).......... 62
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