Chapitre I. Photos aeriennesL3Geo21
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1858 : La première photo aérienne de l'histoire est Française, réalisée par Gaspar
TOURNACHON dit Nadar depuis une montgolfière à une hauteur de 80 mètres, elle représente le
petit Kremlin (actuel petit Clamart) en banlieue parisienne.
1888 : Après la Montgolfière, le Cerf Volant. Arthur BATUT réalise dans le Tarn la
première photo aérienne faite depuis un cerf volant. Une chambre noire contenant une plaque de
verre (le film n'existe pas encore) est hissée le long du fil d'attache du cerf volant et une mèche
d'amadou en combustion lente déclenche la prise de vue. Il réalisera quelques années plus tard
toujours depuis un cerf volant la première photo aérienne stéréoscopique.
1903 : Le premier drone de l'histoire est... . Un pigeon ! Julius NEUBRONNER,
apothicaire allemand passionné de colombophilie et de photographie à l'idée d'inventer un appareil
photo miniature à déclenchement automatique pour le fixer sous le ventre de ses pigeons voyageurs.
La technologie est particulièrement ingénieuse, elle intéresse un temps les militaires mais n'aura
qu'un succès d'estime.
1909 : Wilbur WRIGHT premier américain à avoir fait voler un avion aux états unis en
1903 réalise au dessus du village de Centocelli en Italie, la première photo aérienne prise depuis un
avion.
1914 : Les premières unités de photographie aérienne militaires de l'histoire sont crées
à Toul, Verdun et Paris, chacune ne compte que 3 personnes : un officier, un dessinateur, un
photographe et deux appareil photo. La photo aérienne est alors essentiellement dédiée aux unités
de ballons captifs, mais l'idée d'utiliser des avions s'impose très vite. Le Général JOFFREcrée en
quelques mois 8 unités de photographie aérienne. En Décembre 1914 la photographie aérienne est
devenue un élément essentiel de la stratégie, les photos permettent de voir les mouvements de
troupe ennemis et sont bienvenues pour actualiser des cartes d'état major parfois vielles de plus de
50 ans...
1918 : Kodak crée la première école de photographie aérienne en Virginie aux Etats-Unis.
1920 : De l'appareil à l'avion, Sherman Mills FAIRCHILD concepteur d'appareils photos,
inventeur en 1916 du premier appareil avec flash ne trouve pas parmi les avions de l'époque un
modèle idéal pour faire de la prise de vue aérienne... Il dessine donc lui-même un avion dédié, le
FC-1 et crée la Fairchild Aircraft Compagny. La compagnie fabriquera jusqu'en 1984 plus de
40.000 avions de tous types.
1939 : La seconde guerre mondiale remet au premier plan pour les militaires l'importance de
la photographie aérienne, Kodaket Graflex fabriquent plus de 25.000 appareils de prises de vues,
les techniques deviennent toujours plus performantes, on crée même des laboratoire portatifs pour
développer les photos dans l'avion pendant le vol de retour et en transmettre les interprétation à
l'état major par radio avant même l'atterrissage de l'avion.
1946 : Création en France de l'IGN et du centre de documentation de photographie aérienne,
l'Institut Géographique National rachète des bombardiers B17 américains pour les modifier en
avions de photographie aérienne. Les B17 de l'IGN survoleront la France et tous ses territoires
pendant plus de 30 ans réalisant des millions de photos pour établir les cartes routières que nous
connaissons tous.
1951 : Un appareil photo gigantesque est opérationnel, un seul exemplaire construit, un
poids de 3 tonnes, un négatif qui mesure 90 cm sur 45 cm : la caméra BOSTON reste le plus gros
appareil de photographie aérienne jamais construit. Un outil parfait pour l'espionnage : sans franchir
la frontière il photographie jusqu'à 80 km vers l'intérieur du pays et même depuis un avion volant à
15.000 mètres chaque photo permet de détecter un objet de la taille d'une balle de golf...
1966 : Guerre Froide oblige, les USA mettent en service l'avion le plus ultime jamais
construit pour aller faire des photos de l'autre coté du rideau de fer : le SR71. Ni armement ni de
système furtif, le Blackbird a un plafond de 26.000 mètres et une vitesse de Mach 3,5 : aucun avion
ennemi ne peut l'atteindre ni même le suivre. Pendant 25 ans le SR71 a photographié à plusieurs
reprises tous les sites secrets de l'union soviétique, plus de 2.500 missiles ont été tirés contre lui
mais à chaque fois sans succès, car les plus rapides n'atteignaient «que» 2.200 km/h.
1972 : L'équipage d'Apollo 17 réalise en quittant l'orbite terrestre pour la lune, une nouvelle
photo cadrant l'ensemble de la terre, les conditions d'éclairage du moment en font une image
parfaite, c'est la photo de la planète bleue qui figure encore 40 ans plus tard dans tous les livres de
géographie du monde. Cette photo aérienne et toutes celles ramenées par les équipages d'Appollo
ont fait découvrir à des millions de gens la beauté de notre planète et contribué à une réelle prise de
conscience sur sa fragilité.
1978 : La France en collaboration avec la Belgique lance le programme SPOT (Satellite
Pour l'Observation de la Terre). Le premier, SPOT-1 sera lancé en 1986 depuis une fusée Ariane 1.
En orbite à 832 km de la terre il en effectue le tour toutes les 101 minutes et réalise tous les 26 jours
une couverture photographique de la totalité de la terre. Plusieurs générations lui succèdent, SPOT 6
dont le lancement est prévu en 2014 aura une définition de 1,5 mètre sol pour un pixel et une
capacité de photographie de 3 millions de km² par jour.
1999 : Le photographe Yann Arthus Bertrand publie « La Terre Vue du Ciel » un
ouvrage regroupant une collection unique de photographies aériennes. Publié en 24 langues il est
avec plus de 3,5 millions d'exemplaires vendus un des plus grands succès de l'édition. Il contribue
également à sensibiliser le grand public et les décideurs politiques à l'urgence d'une réflexion sur la
préservation des équilibres naturels sur notre planète.
2000 : Les drones apparaissent, ils offrent une nouvelle catégorie de vecteurs utilisables en
photographie aérienne. De performances très différentes entre les usages civils et militaires ils
apportent pour certains d'indéniables plus values. Leur développement est rapide mais se heurte à
des limites techniques ou réglementaires. En 2012 le pentagone déçu par les résultats abandonne
son programme phare de drone global Hawk et décide de prolonger la vie opérationnelle des avions
U2 jusqu'en 2023, les vecteurs classiques ont encore de nombreuses photographies aériennes à
réaliser... et ça tombe bien, la plupart des photographes aériens n'imaginent pas faire des photos
aériennes autrement qu'en montant dans un avion ou un hélicoptère.
a. définition :
En termes génériques, une photographie aérienne est une photographie prise des airs.
Normalement, les photos aériennes sont prises suivant la verticale, à bord d'un aéronef, à l'aide d'un
appareil de prise de vues hautement précis. Il y a plusieurs aspects que l'on peut considérer pour
déterminer ce qui fait qu'une photo d'une région est différente d'une autre de la même région : le
type de pellicule, l'échelle, et le recouvrement. Les autres concepts importants qui sont utilisés en
photographie aérienne sont la couverture stéréoscopique, les repères de fond de chambre, la
distance focale, les numéros de clichés et de rouleaux ainsi que les lignes de vol et les cartes-index.
La documentation suivante vous aidera à comprendre les principes de base de la photographie
aérienne. On y explique certains concepts techniques de base.
Elles captent :
les zones résidentielles et commerciales
les réseaux routier et ferroviaire
2. Distance focale : la distance qui sépare le milieu de la lentille de l'appareil de prise de vues
et le plan focal (c.-à-d., la pellicule). À mesure que la distance focale augmente, la
déformation de l'image diminue. On peut mesurer de façon précise la distance focale lorsque
l'appareil de prise de vues est étalonné.
3. Échelle : le rapport entre la distance entre deux points sur une photo et la distance réelle
entre ces mêmes deux points au sol (c.-à-d. 1 unité sur la photo équivaut à « x » unités au
sol). Si un tronçon de 1 km d'une autoroute couvre 4 cm sur une photo aérienne, on calcule
l'échelle comme suit :
Une autre méthode utilisée pour calculer l'échelle d'une photo est de trouver le rapport entre la
distance focale de l'appareil de prise de vues et la hauteur de l'aéronef au-dessus du sol au moment
où on prend la photo.
Le fait qu'un millimètre sur une photographie représente 25 mètres au sol peut être exprimé comme
suit :
Unités équivalentes : 1 mm = 25 m
Fraction représentative ou rapport : 1/25 000
Rapport : 1:25 000
À grande échelle - Une photo à grande échelle (p. ex. 1/25 000) couvre une superficie plus
petite avec plus de détails. Dire d'une photo qu'elle est à grande échelle signifie simplement que les
entités au sol y sont représentées plus grandes et plus détaillées. La superficie représentée sur la
photo est moindre qu'à des échelles plus petites.
À petite échelle - Une photo à petite échelle (p. ex. 1/50 000) qui couvre une superficie plus
grande mais avec moins de détails. Dire d'une photo qu'elle est à petite échelle signifie simplement
que les entités au sol y sont représentées plus petites et moins détaillées. La superficie représentée
sur la photo est beaucoup plus grande qu'à des échelles plus grandes.
1- Forme :
La forme d'un objet sur une photographie
aérienne aide à identifier l'objet en question. Des
formes régulières et uniformes indiquent souvent
une contribution de l'homme.
Cette image montre le méandre de la rivière
Chinchaga, Alberta (Septembre 1955) entouré par
de nombreux bras morts en forme de U.
2- Motif :
Comme la forme, la disposition des objets dans
l'espace (p. ex., cultures en rang par opposition à
un pré) est également utile pour identifier les
objets et l'usage qu'on en fait. Cette image montre
trois sortes de types de végétation. En haut de
l’image, une plantation de forêts peut être
identifiée par le motif de ligne droite ce qui
ressemble à un tapis de laine gris foncé. Sur le
côté droit de l'image, une forêt naturelle peut être identifiée par son motif structuré blanc.
Enfin, sur le côté gauche de l'image, un modèle plus uniforme de couleur plus claire représente
un champ de culture.
3- Taille
La mesure de la superficie de l'objet (p. ex. :
routes à une voie ou à plusieurs voies).
Cette photo montre, en haut à gauche, une rue
résidentielle comparée à une autoroute à
plusieurs voies beaucoup plus large montrée
dans le bas de l'image.
4- Tonalité/couleur :
Les caractéristiques colorimétriques d'un objet,
par rapport aux autres objets de la photo. Le sable
est clair, tandis que l'eau a généralement une
couleur plus foncée. On peut déterminer l'espèce
des arbres par la couleur de leurs feuilles à certains
moments de l'année.
5- Ombre :
L'ombre fournit des renseignements sur la hauteur,
la forme et l'orientation de l'objet qui la porte (p.
ex. : espèces d'arbres).
6- Texture :
Les caractéristiques physiques d'un objet
changeront la façon dont l'objet apparaît sur une
photo (p. ex. : de l'eau calme a une texture lisse, un
couvert forestier a une texture rugueuse).
7- Association/Site :
Le fait d'associer la présence d'un objet avec un
autre peut aider à identifier un objet (p. ex. : les
bâtiments industriels ont souvent accès à des voies
d'évitement; les centrales nucléaires sont souvent
situées à proximité d'importants plans d'eau).
8- Temps
Les caractéristiques temporelles d'une série de photographies peuvent être utiles pour déterminer les
changements historiques dans une région (p. ex. : en regardant une série de photos d'une ville prises
à différentes époques, il peut être possible de déterminer la croissance des quartiers de banlieue.
9- Vue stéréoscopique
Il est important d'avoir une vue stéréoscopique ou .3-D d'une région afin d'en déterminer le
relief topographique et la hauteur des objets tels que les arbres et les édifices.
Une image stéréoscopique est obtenue à l'observation d'une paire de photographies ayant une partie
commune. Cette partie commune est habituellement exprimée en pourcentage de la superficie
couverte par une photo et est importante dans la coordination des prises de vue parce que le même
point au sol doit apparaître sur au moins deux photos, ce qui permet de les rattacher l'une à l'autre.
La trajectoire de vol est généralement conçue de manière à assurer un recouvrement longitudinal de
60 % de deux photographies consécutives. Ce recouvrement permet l'observation stéréoscopique
lorsque deux photographies se chevauchant sont placées sous un stéréoscope. De plus, lorsqu'une
couverture complète d'une région est nécessaire, on exige un recouvrement latéral de 20 à 40 %.
Aux fins de la cartographie, des inventaires et des études de la végétation par exemple, un levé est
exécuté en survolant, successivement dans un sens puis dans l'autre, des bandes de terrain parallèles
et en assurant un recouvrement latéral d'une bande à l'autre sur toute la région à couvrir.
Dans le cas des couvertures non stéréoscopiques, comme celles utilisées pour l'échantillonnage des
cultures ou la détection de la pollution, le photographe n'assurera qu'un recouvrement longitudinal
de 20 %.