3 MSPMChap 2
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Introduction : Soit une fonction f qui peut être dérivée n fois sur un intervalle
I. Notre objectif est de trouver une fonction polynomiale
donnant une approximation de f autour d’un nombre c
appartenant au domaine de f.
Par souci de simplicité, commençons par envisager l'important
cas particulier où c = 0.
Par exemple, en x = 0, considérons la fonction f définie par:
f (x) = ex.
Pour représenter f de manière approchée par une fonction
polynomiale m(x), il faut d'abord s'assurer que les graphes de la
fonction polynomiale et de f passent tous les deux par le même
point. Autrement dit, il faut vérifier que m(0) = f (0) = 1.
De nombreuses fonctions polynomiales m pourraient être
choisies comme approximations de f autour de x = 0.
Poursuivons en nous assurant que f et m admettent la même
tangente en x = 0, autrement dit que m′(0) = f ′(0) . Pour
trouver m(x), on pose :
m1 (x) = a0 + a1 x
En respectant les conditions ci-dessus, on obtient :
1 1 1 1
e x ≅ 1+ x + x 2 + x 3 + x4 + x 5 , donc
2 6 24 120
1 1 1 1 163
e = e1 ≅ 1+ (1) + (1) 2 + (1) 3 + 4
(1) +
5
(1) = = 2,716
2 6 24 120 60
3MSPM – JtJ 2022
LES SÉRIES DE MACLAURIN ET DE TAYLOR 15
pas converger vers f. Cette question de convergence bien que cruciale ne sera
pas abordée dans le cadre de ce cours. Nous calculerons donc des séries de
Maclaurin de fonctions sans nous assurer par calcul qu’elle converge
effectivement vers f. Ces nouveaux critères de convergence mériteraient un
Colin Maclaurin nouveau polycopié !!!
mathématicien écossais
(1698 – 1746)
Un exemple de convergence
sur ] -∞ ; +∞ [ :
Un exemple de convergence
sur ] -1 ; 1 [ :
x
Exemple : Développer la fonction f définie par f (x) = en série de
1− x
Maclaurin
∞ ∞
(−1) k 2k (−1) k 2k +1
Exercice 2.7 : De cos(x) = ∑ x , sin(x) = ∑ x , déduire les
k= 0 (2k)! k= 0 (2k + 1)!
développements de Maclaurin de :
a) sin(2x)
1 1
b) cos2(x) sachant que cos2 (x) = + cos(2x) .
2 2
f (n ) (a)
et ainsi de suite : de façon générale, on trouve an = .
n!
Un exemple de convergence 1
sur ] 1 ; 3 [ :
La série de Taylor de f définie par f (x) = en x = 2.
1− x
Exercice 2.12 : Trouver les 4 premiers termes (non nuls) de la série de Taylor de
chacune des fonctions f pour la valeur donnée de c.
a) f (x) = e x ; autour de c = 1
b) f (x) = ln(x) ; autour de c = 3
c) f (x) = 1/ x ; autour de c = 1
d) f (x) = x ; autour de c = 9
1
e) f (x) = ; autour de c = 5
2− x
f) f (x) = tan(x) ; autour de c = 0
Exercice 2.15 : Dans un cours de base de mathématique, vous avez dû établir que
sin(x)
lim =1.
x→0 x
Retrouver ce même résultat en utilisant le développement de
Maclaurin de la fonction f définie par f (x) = sin(x) .
sin(x) − x 1
Exercice 2.15 : Montrer que lim 3
=− .
x→0 x 6
Exercice 2.16 : 2
On considère la fonction f définie par f (x) = e − x .
a) Développer la fonction f en série de Maclaurin.
2 −t 2
b) En déduire une bonne approximation de ∫0 e dt .
x 2
c) En déduire la série de Maclaurin de F(x) = ∫ e −t dt .
0
x 1
b) Sachant que1 arctan(x) = ∫ 1+ t
0 2
dt et en utilisant l'égalité
⎛ π⎞
connue tan⎜ ⎟ = 1 montrer que :
⎝ 4⎠
⎡ 1 1 1 ⎤
π = 4⎢1− + − + …⎥
⎣ 3 5 7 ⎦
Cette série est appelée série de Gregory, du nom du mathématicien James Gregory
(1638 – 1675) qui l’a établi en 1671. La convergence de cette série est très lente. En
additionnant les 50 premiers termes, l’approximation de π n’est encore que de
3,1611986.
Une note historique en guise Brook Taylor et Colin Maclaurin sont les deux mathématiciens les plus
de conclusion : étroitement associés aux séries. Les résultats énoncés précédemment, en
particulier ceux publiés par Taylor en 1714, ont en fait été découverts par le
mathématicien écossais James Gregory en 1670. Ce dernier aurait, semble-t-il,
été l'auteur de certaines des principales découvertes concernant le calcul
intégral, mais sa mort prématurée l'aurait empêché de recevoir les honneurs
qu'il méritait. En 1694, Jean Bernoulli publia une série très semblable à celle
que nous appelons série de Taylor. D'ailleurs, lorsque Taylor publia ses
travaux, en 1714, Bernoulli l'accusa de plagiat. Il se trouve que l’accusation
de Bernoulli n’était pas fondée. Le premier énoncé explicite de la série de
Taylor fut publié dans « De quadrature » par un certain Isaac Newton.
1
Afin d'éviter l'écriture ambiguë tan-1(x), on code souvent la fonction réciproque de f (x) = tan(x) à l'aide de g(x) = arctan(x).
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22 CHAPITRE 2