Strahd - Séance 4

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Le carrosse noir s'éloigne au pas tandis que Khalis, revenant sur sa décision précédente tente de le

rattraper à la course. Un tour de place et le voilà revenu devant l'église. Le mage essoufflé monte
donc à bord du funeste coche et ce dernier traverse le village, mais à notre grand étonnement, en
direction des frontières septentrionales de la Barovie. Nous indiquons au cocher qu'il fait fausse
route mais ce dernier maugrée qu'il nous faut d'abord accueillir un dernier membre de notre fière
équipe.
Et presque en vue des portes monumentales nous entendons surgir des bois des cris de loups, puis
surgissant de la brume épaisse, Morg, entaillé, dépenaillé et effrayé. Les loups-garou sont à ses
trousses et nous décidons de sauver sa non-vie.
Le cocher habile à l'arbalète comme à la rapière occis à lui seul la moitié des lycants. Pour la gloire,
Balthor en fend un en deux à coup d'épée courte en argent, gracieusement (et c'est pas dans ses
habitudes) prêtée par Rodrick. Il en dépèce un autre et son frère Mochel a moins d'adresse car il
subit deux morsures douloureuses sans vaincre ses adversaires. Rodrick se mêlant de tout et au
milieu des combats subit une vague détonante qui le blesse, produite par Morg qui tente de se
mettre en colère ; le pauvre bougre a en effet perdu en plus de la vie sa tête, car il ne communie plus
avec Kelemvor, qui le bat froid apparemment.
Richard le Chambellan semble en avoir finit avec son job du jour et le voilà qu'il invoque un
destrier spectral, qu'il enfourche et disparaît dans la brume, nous indiquant juste de remonter dans
l'attelage qui nous conduira à bon port. Un peu comme le tramway de Toulouse, pas de chauffeur
mais sur des rails.
Morg nous évoque alors sa sordide aventure, tel Tarzan oubliant de s'accrocher à Noliann et celle-ci
irrémédiablement perdue dans le brouillard, probablement dévorée par des loups, servant de
compost aux champignons ou que sais-je ? Cela engendre peu d'émotion chez chacun, car après le
frère, la copine, donc les pertes mensuelles n'émeuvent pas nos machos fiers-à-bras.
Un voyage bucolique commence alors, sous l'orage qui gronde et qui ira crescendo au fur-et-à-
mesure de notre route. Cette onde déchaînée à le don de faire reculer sensiblement la brume,
dévoilant ainsi un paysage lugubre et gris, avec des points de vue macabres ou inquiétants,tels ces
ponts franchissant de gigantesques gouffres ou des a-pics vertigineux et escarpés. A bord de la
chariote l'ambiance est similaire à un goûter de Noël à l'EPAHD de ST GIRONS.
Toujours boute-en-train Rodrick entonne des clameurs réconfortantes et Mochel décide de
s'inquiéter aussi des blessures apparentes de Morg. Il le caresse assidûment lui rendant un certaine
vigueur dans tous ses membres.
Le trajet traîne en longueur et Rodrick pousse la chansonette. Enfin nous parvenons au pont-levis
desservant la cour du château où l'attelage termine sa course. Un immense bastion sombre et
anguleux nous fais face. Déjà, dans la dernière ascension, depuis les fenêtres du coche il nous a
semblé voir dans un éclair une silhouette à la plus haute tour du château, disparue l'instant d'après.
Les valets de pieds laissant à désirer nous descendons seuls du carrosse et nous dirigeons vers la
havre du perron de la bâtisse, dont les magistrales porte s’entrouvrent en laissant passer de la
lumière. Les braséros encadrant cette entrée s'embrase instantanément et sans aide extérieure. Les
effets spéciaux sont digne d'Hollywood.
Nous nous précipitons au sec, l'orage semblant au fait de son déchaînement. Il ne manque plus que
la musique qui fait peur et c'est gagné. Et voilà justement qu'un air d'instrument se fait entendre
passé la porte.
Dans le hall, seul, un elfe gris (pas maghrébin, juste pas drow ni doré) nous toise. Dévêtu de sa
capuche, Rahadin (comme Rodrick) le Chambellan (qui ne s’appelle donc pas Richard) nous invite
à le suivre en direction d'une double porte en bronze aux gravures ostentatoires. Le volume d'une
viole nous viole nos voies auditives, vivante vibration vomitoire sous les vivas des vils convives. Le
groupe fond en larme devant tant de beauté sauf Khalis qui ne s'en émeut point. Ouaip, c'est du
violon quoi...
L'immense salle qui s'offre à nous est encadrée par de massifs piliers de marbre blancs. La table est
mise et peu chiche, croulant sous les victuailles toutes plus appétissantes les unes que les autres. Les
couverts en argent encadrent la porcelaine sur une nappe de satin blanc. Il ne manque que les
Ferrero rochers et on se croirait chez l'ambassadeur. Ah non, il arrivent à point nommés, avec des
Mon Chéri aussi.
3 lustres en cristal éclairent une estrade ou Strahd est assis devant une orgue, un Strahd y Varius à la
main. C'est lui qui vient de jouer cet air lent et lancinant ayant fait mouiller de bonheur les braies du
barde. Le requiem de Vivendi.
Notre hôte se lève et nous invite à prendre place autours de la table; au bout de 15 à 20 secondes
histoire de nous mettre mal à l'aise. Il s’adresse à chacun d'entre nous avec son ton d'érudit et ne
laisse place à aucun doute. Il connaît parfaitement les trajectoires passées de tous ses convives, leurs
malheurs, leurs liens personnels.
Bine que charmant Strahd est inquiétant par son ton. Il insiste sur le facteur temps qui n'a aucune
emprise sur lui, s'arguant avoir près de 500 ans. Et pas une carie, si c'est pas de l'hygiène buccale de
malade ça !
Sentant l'ambiance oppressante Rodrick réclame les ménestrels, peu habitué à festoyer sans son
assourdissant. Les instruments, mués par un esprit invisible, jouent seuls un concerto. Le barde ainsi
dans un regain de confiance mets les pieds dans l'un des nombreux plats et atteste que les villageois
le nomme le vampire, Balthor argumentant sur la légende évoquée par Staminir le gitan croisé au
début de notre périple.
Strahd raconte alors la fondation du royaume par son père le roi Barov, puis son existence, dont une
vengeance terrible sur une communauté d'elfe l'ayant défié, qui ne le fait même pas chevroter. Froid
et calculateur, inflexible et vindicatif, cela altère grandement notre santé mentale qui en prend un
léger coup. Morg est vivant selon lui car son égoïsme est plus fort que sa dévotion (comprendre
qu'il préfère la vraie vie à la fausse mort promise par la vénération de son dieu de la Mort. Très
Shakespearien ça!).
Notre amphitryon nous propose de nous resservir du vin, ce que refuse poliment Mochel qui indique
que la vin, après, ça lui met la barre...
Poursuivant notre éducation Strahd indique que le village de Barovie compte peu d'âmes mais
beaucoup de monde (qu'il est drôle!) et lorsque nous évoquons le cas d'Ireena le roi se fâche tout
rouge (du moins presque rosée, pour lui qui a un teint blaffard) ; interdiction formelle pour nous de
nous approcher de cette dame qu'il convoite expressément pour d'obscure raisons qu'il refuse de
nous révéler. Sauf que son âme est à lui.
Enfin il nous conte quelques chimère quant à sa gestion de son royaume laissant percevoir qu'il agit
comme une main d’airain dans un gant de bandes de cuir engluée de verre pillé entouré de barbelés.
Il se fait tard et notre hôte nous invite à quitter prestement le château, certaines salles n'étant peu
sure dès potron-minet. Le carosse nous reconduit donc à l'auberge où nous survenons au milieu de
la nuit.
Cette dernière sera mauvaise dans la modeste chambre que nous louons. Malgré le verrouillage
magique de la porte certain membres abuserons du mot de passe «zob» pour faire des allers et
venues, tandis que les frères nains et le mage auront des rêves étranges et pénétrants.
A la faible lueur annonçant le jour poindre, Morg confesse avoir compris que son âme est en partie
sous la férule de Strahd dont il tire désormais ses pouvoirs cléricaux. Ouf, heureusement que Benji
n'est pas là, ça sentirait déjà le cramé.
Des emplettes sont nécessaires pour remplir nos besaces mal équipées et le gérant du seul magasin
Bill Draft nous prend éhontément pour de nantis imbéciles en pratiquant des prix exorbitant pour
des babioles. Nous repartons avec un marteau et une épée longue en argent et des outres à remplir
que nous ferons rapidement bénir au sortir de l'échoppe.
Rodrick met à profit un fin mensonge faisant croire au mage que lors de sa précédente visite il a vu
chez le prêtre Donnovich des tomes de magie. Khalis qui jusque là ne souhaitait pas retourner se
confesser est attiré par cet appât du gain et nos héros reprennent la route de l'église sous le prétexte
fallacieux d'aller sauver le pauvre bougre du fils du prêtre, Darou, qui hurle dans la cave.
L'esprit dérangé du dévot ne laisse pas d'alternative autre que l'immobiliser magiquement puis par
liens pour aller rendre visite à son fiston.
Ce dernier se révèle être un vampire nouveau-né, caché au fond du sous sol qui ressemble à une
salle de sport, surnommée immédiatement la crypte tonique.
Une algarade s'ensuit car Darou le vampirio, pas le chanteur québecois, veut sucer quelqu'un, ce qui
satisfait enfin Mochel. Le bougre est résistant, régénérant une partie des blessures que nous lui
infligeons. Mochel frustré de ne pas avoir pu avoir le contact des lèvres glacés du vampire sur sa
veine palpitante le pulvérise tel un ange vengeur d'un coup magistral .
Aucun trésor magique, pas plus que de livre de sort. Rodrick a menti pour arriver à ses fins, ce qui
ouvre un certain contentieux avec un mage retors...
Ragaillardis, nos héros bravant les recommandations, rendent visite à Ireena et lui indique leur
intention d'aller visiter Valaki la cité free-duty (car Valaki ne profitte jamais). Son balluchon est prêt
et l'affriolante gourgandine rejoint notre compagnie, comme Bringer le père de Rodrick, histoire
d'avoir une seconde raison de haïr les trouvères hâbleurs.
Nous prenons la route de l'Ouest, en quête de réponses à nos énigmes.

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