Cours Béton armé

Chapitre 4: Dispositions constructives

Mme Rahma ZOUAOUI A.U. 2020/2021

Définitions

2
Définitions
Dans une section droite d’une poutre rectiligne, on notera:

Les files des lits inferieurs et supérieurs doivent se correspondre de façon :

• à réserver des passages verticaux pour la mise en place du béton ;
• et à simplifier le tracé des armatures d’âme verticales. 3
Définitions
Dans une section droite d’une poutre rectiligne, on notera:

4
Définitions
Les barres d’acier sont disposées:

- De manière isolée

- En paquet vertical de deux barres

- En paquet de trois barres

5
Enrobage des barres
Définition
On appelle enrobage la distance du nu d’une armature à l’arrase de béton la plus proche
(noté c = cover en anglais).

L’ enrobage nominal doit être spécifié sur les plans :

cnom  cmin  cdev

Avec:
cmin= enrobage minimal
Δcdev=marge pour tolérances d’exécution

Prise en compte des tolérances d’exécution

Pour le calcul de l’enrobage nominal cnom, l’enrobage minimal doit être majoré, au niveau du
projet, des tolérances couvrant les écarts d’exécution. La valeur recommandée et à utiliser pour
l’Annexe nationale française est:

cdev  10 mm 6
Enrobage des barres
Enrobage minimal
L’ enrobage minimal doit être assuré afin de garantir :
- Une transmission correcte des forces d’adhérence
- La protection de l’acier contre la corrosion
- Une résistance convenable au feu

cmin,b

cmin  Max cmin,dur  cdur ,  cdur ,st  cdur ,add

10 mm
Avec:
cmin,b enrobage minimal vis-à-vis des exigences d’adhérence,
cmin,dur enrobage minimal vis-à-vis des conditions d’environnement,
Δcdur,,γ marge de sécurité
Δcdur,,st réduction de l’enrobage minimal dans le cas d’acier inoxydable
Δcdur,,add réduction de l’enrobage minimal dans le cas de protection supplémentaire

7
Enrobage des barres
Enrobage minimal cmin,b requis vis-à vis de l’adhérence
• Armature individuelle: si Dgranulat ≤ 32 mm => Cmin,b = sinon Cmin,b = +5 mm
• Paquet d’armatures: n   nb  55mm (nb: nombre de barres en paquet)
Enrobage minimal cmin,dur vis-à-vis des conditions d’environnement
En fonction de la classe d’exposition et de la classe de la structure (durée d’utilisation du
projet), on retient les valeurs recommandées et à utiliser pour l’Annexe nationale française
suivantes en mm:

L’enrobage minimal vis-à-vis des conditions d’environnement donné pour les classes
d’exposition XF2 et XF4 s’appliquent uniquement aux ponts. 8
La durée d’utilisation d’un ouvrage

9
Enrobage des barres
Marge de sécurité Δcdur,γ
La valeur de Δcdur,γ à utiliser dans un pays donné peut être fournie par son Annexe nationale,
La valeur recommandée à utiliser pour l’Annexe nationale française est:

cdur ,  0 mm

Réduction Δcdur,st de l’enrobage minimal dans le cas d’acier inoxydable

Lorsqu’on utilise de l’acier inoxydable ou que l’on prend d’autres dispositions particulières,
il convient d’en considérer les effets pour l’ensemble des propriétés des matériaux concernés,
y compris l’adhérence. La valeur de Δcdur,st à utiliser dans un pays donné peut être fournie par
son annexe nationale. La valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française
est:

cdur ,st  0 mm

10
Enrobage des barres
Réduction Δcdur,add de l’enrobage minimal dans le cas de protection
supplémentaire
Dans le cas d’un béton bénéficiant d’une protection supplémentaire (revêtement par exemple),
L’enrobage minimal peut être réduit de:

cdur ,add  0 mm

Valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française.

Selon l’Annexe nationale française, cmin vaut:

cmin,b

cmin  Max cmin,dur
10 mm

11
Enrobage des barres
Remarques:
o Pour les revêtements adhérents justifiés vis-à-vis de la pénétration des agents agressifs
pendant la durée d’utilisation de projet et réputés faisant partie intégrante de la structure.
L’annexe nationale française impose:
cmin ,b
cmin  Max 
10 mm
o Dans le cas d’un béton coulé en place au contact d’une surface existante de béton
(préfabriqué ou coulé en place), on peut prendre la valeur recommandée suivante:

cmin  cmin,b
Lorsque les conditions suivantes sont remplies:
- La surface de béton existante n’a pas été soumise à un environnement extérieur pendant
plus de 28 jours
- La surface de béton existante est rugueuse
- La classe de résistance du béton existant est au moins C25/30 12
Distance entre barres
Les barres d’acier sont disposées:
- De manière isolée
- En paquet vertical de deux barres
- En paquet (horizontal) de deux, trois ou quatre barres

Espacement libre vertical et horizontal:

k1

a  Max 20 mm
d  k (mm)
 g 2
13
Distance entre barres
Avec:
a= distances libres verticale et horizontale entre:
- Deux barres isolées
- Ou deux paquets de deux, trois ou quatre barres
- Ou une barre isolée et un paquet de deux, trois ou quatre barres

dg= grosseur maximale du granulat utilisé dans le béton (2,5 cm en général)

= diamètre de la barre
k1=1 : valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française
k2=5 mm : valeur recommandée et à utiliser pour l’Annexe nationale française

La distance entre axes des files verticales doit être telle que le bétonnage puisse être réalisé
correctement entre elles (pour ménager le passage des aiguilles de vibration du béton par
exemple)

 À titre indicatif et sans que cela soit une obligation réglementaire, on peut prendre:

w  e 8 cm si   25mm w
aH  a   Avec   Max 
2 10 cm si   25mm e
14
Dispositions constructives
Une section d’armatures, qu’elle soit réalisée en un seul ou en deux lits, doit
obligatoirement être symétrique par rapport à l’axe de symétrie de la section de béton.

15
Dispositions constructives

16
Adhérence acier-béton
Adhérence des barres droites

La résistance d’une pièce en béton armé suppose que les glissements éventuels
des armatures par rapport à la gaine de béton qui les enrobe sont limités à des
valeurs tolérables.

On appelle ‘adhérence’ l’action des forces de liaison qui s’opposent au

glissement.
L’adhérence joue trois rôles:
1- elle assure le ‘scellement’ ou ‘ancrage’ des barres arrêtées
2- elle assure l’entraînement des armatures sous l’effort de glissement
longitudinal provoqué par l’effort tranchant
3- elle intervient pour distribuer la fissuration
17
Adhérence acier-béton
La rupture d’adhérence peut se produire soit :
1- par fissuration longitudinale du béton d’enrobage. La gaine de béton qui enserre la barre
à la manière d’un étau s’ouvre et l’adhérence disparaît. C’est le cas par exemple de barres
situées près d’une paroi ou d’un angle.

Pour se prémunir contre cette rupture, on ‘coud’ l’intervalle barre-paroi par des armatures
transversales dites d’ « enrobage ». 18
Adhérence acier-béton
2- par glissement de la barre sans rupture du béton d’enrobage.

Facteurs dont dépend l’adhérence

L’adhérence est autant plus grande que:
1- la surface latérale des barres est plus rugueuse
- barres rouillées > barres lisses non oxydées
- barres HA > ronds lisses bruts de laminage

2- la gaine de béton est plus épaisse et mieux lié par des armatures transversales

3- la résistance du béton à la traction est plus élevée

4- la gaine du béton est plus serré: une compression transversale augmente l’adhérence,
une traction transversale la diminue. 19
Contrainte ultime d’adhérence
Conditions ultime d’adhérence

Pour assurer un ancrage correct, c’est-à-dire empêcher le glissement de l’armature dans

la gaine de béton qui l’entoure, il faut limiter la contrainte d’adhérence à la valeur:

f bd  2 ,25 . 1 . 2 . f ctd

Appelée contrainte ultime d’adhérence.

Où:
1 : bonnes conditionsd' adhérence

1  0,7 : conditionsd' adhérencemédiocreset barresdes éléments (Voir les diapo 21)
 structuraux réalisésau moyen de coffrageglissants


1 :   32 mm

 2  132 - 
 100 :   32 mm

20
Conditions d’adhérence

21
Contrainte ultime d’adhérence
f ctk ,0.05
f ctd   ct  résistance de calcul du béton en tractio n
c
 ct  1 : valeur recommandé e et à utiliser pour l' Annexe nationale française
f ctk ,0.05  résistance caractéris tque à la traction d' ordre 5% limitée à la valeur
correspond ant à la classe C60/75 (3,1 MPa) pour tenir compte de la
fragilité croissante du béton avec sa résistance .

1,2 pour les situations accidentelles

c  
1,5 dans les autres cas

Ancrage des barres droites tendues isolées

En supposant fb=fbd= constante entre deux sections droites A et B distantes de lAB et soumises
respectivement aux efforts FA et FB (> FA), on a:
dF
f b  dx  f bd  dF   . . f bd .dx
 .

D’où par intégration: FB  FA   . . f bd .l AB 22

Contrainte d’adhérence
Ancrage des barres droites tendues isolées
Ce qui conduit à la relation: FB  FA   . . f bd .l AB

Remarque:

Fs  As . s  dFs  As .d s   . . f bd .dx

d s  . . f bd  . . f bd
 s  X  Cste
dx As As

Si FA=0 => Cste=0 et la contrainte dans l’armature varie linéairement.

Ancrer une barre, soumise dans une section B à un effort de traction Fs axial, c’est assurer,
à partir de cette section, la transmission intégrale de cet effort au béton par adhérence.

 . 2
Si Fs  As . f yk  . f yk (ou si la contrainte en B vaut fyk), on a un ancrage total
4

23
Contrainte d’adhérence
Longueur de scellement droit
La longueur de scellement droit est la longueur nécessaire pour assurer un
ancrage total.
FA  0 
  . ²
FB  As . f yk   . f yk  0   . .lb . f bd
 4
l AB  lb 
D’où
 f yk
lb  .
4 f bd

Longueur d’ancrage de référence

On désigne par:
As,req = section d’armatures requise par le calcul
As,prov =section d’armatures effectivement prévue
sd =contrainte de calcul de la barre à l’origine de l’ancrage
24
Contrainte d’adhérence
Comme As,prov ≥ As,req on substitue à la longueur de scellement droit « lb » la longueur
d’ancrage de référence « lb,rqd » définie par:
lb ,rqd  sd 
  lb ,rqd  lb . sd
lb f yk f yk
As , prov . sd  As ,req . f yk
 sd As ,req

f yk As , prov

D’où
As ,req  sd 
lb ,rqd  lb  lb  lb ,min 
As , prov f yk    sd
  lb ,rqd  .
 f yk  4 f bd
lb  .
4 f bd 

Longueur d’ancrage de référence

25
Contrainte d’adhérence
Longueur d’ancrage de calcul

La longueur d’ancrage de calcul est définie par:

1 . 2 . 3 . 4 . 5 .lb ,rqd

lbd  Max   lb ,min
0,7.1 . 4 .lb ,rqd
Pour les barres droites tendues:

1 fonction de la forme des barres: 1=1 (barres droites tendues ou comprimées)

2 fonction des conditions d’enrobage

 c  
 2  1  0 ,15 d   0 ,7;1 Où:
  

3 fonction du confinement par des armatures transversales

 3  1  K .  0,7;1
Tel que: K fonction de la position relative des armatures longitudinales et transversales 26
Contrainte d’adhérence
0 ,1 : A s dans l' angle d' une armature transversale

K  0,05 : A s sur la face inférieure d' une armature transversale
0 : autres cas



A A
st st ,min

As
où
A st  aire de la section des armatures transversales le long de l bd
0,25 As : poutres
A st ,min 
0 : dalles
As= aire de la section d’une barre ancrée individuelle de diamètre maximal

4 fonction du confinement par des armatures transversales soudées le long de lbd

4 =0,7 si confinement 4 = 1 sinon

5 fonction des conditions de pression transversale

 5  1  0 ,04. p  0 ,7;1
avec
p= pression transversale à l’ELU le long de lbd en MPa 27
Contrainte d’adhérence
0 ,3.lb ,rqd

lb ,min  Max10.
100 mm

Pour les barres comprimées:
1 = 2 = 3 =1, 4 =0,7 ou 1 et 5 sans objet
0 ,6.lb ,rqd

lb ,min  Max 10.
100 mm

Remarque
Le coefficient 3 n’est pas indépendant de la longueur d’ancrage de calcul (ou de
recouvrement). Comme il est au plus égal à 1, la longueur lbd peut être évaluée en partant de

3 =1 et la réduire ensuite en se fixant la valeur du coefficient 3.

Dans ce cas, il y a lieu de prévoir des armatures transversales calculées de la manière suivante:

3  1  K .  1  K .
 A A st st ,min

As 28
Contrainte d’adhérence

 A  A
st st ,min

13
As K
1  3
  Ast  As   Ast ,min
K

En désignant par:
Ast= aire de la section d’une barre ancrée
s = espacement de ces armatures le long de lbd
l0 = lbd calculée avec la valeur de 3 que l’on s’est donnée

On obtient l’espacement des armatures transversales correspondant au coefficient 3 choisi

Ast

A st
s
Ast
 s  l0
Ast
s l0  Ast  Ast
l0
29
Exercice d’application: Calcul de la longueur
d’ancrage
On considère l’ancrage de 3 des 5HA 32 inférieurs sur appui de la poutre de section:
b = 35 cm
h = 170 cm

Et on a fck= 25 MPa

Contrainte des armatures longitudinales à l’origine de l’ancrage:

 sd  409MPa

Enrobage des armatures longitudinales inférieures: cnom = 3 m

On demande de calculer la longueur d’ancrage nécessaire pour les armatures longitudinales

Inférieures arrêtées sans cochets d’extrémité. 30
Correction exercice d’application: Calcul de
la longueur d’ancrage
Caractéristiques des matériaux
2 2
f ck  50MPa  f ctm  0 ,3 f ck   f ctm  0 ,3.25 3  2 ,56 MPa
3

f ctk ,0.05  0 ,7. f ctm  f ctk ,0.05  0 ,7  2 ,56  1,79MPa

Contrainte ultime d’adhérence

f bd  2 ,25 . 1 . 2 . f ctd

On a h= 170cm > 600 mm et armatures inférieures => bonnes conditions d’enrobage => η1=1

1 :   32 mm

 2  132 -  On a ≤32 mm => η2=1
 100 :   32 mm

f ctk ,0.05 1,79

f ctd   f ctd   1,19 MPa
c 1,5
D’où f bd  2 ,25 . 1 . 1 . 1,19  2 ,68 MPa 31
Correction exercice d’application: Calcul de
la longueur d’ancrage
Longueur d’ancrage de référence
  sd 3,2 409
lb ,rqd  .  lb ,rqd  .  122 ,09cm
4 f bd 4 2,68

Longueur d’ancrage calculée

 1 . 2 . 3 . 4 . 5 .lb ,rqd

lbd  Max   lb ,min
07 . 1 . 4 .lb ,rqd
D’où 1=1
 c  
 2  1  0 ,15 d   0 ,7;1
  
Avec: a  35  2  3  2 1,2  3  3,2
2   4 ,25cm
2 2
 
cd  Minc1  cd  Min 3  1,2  4,2cm
c 3  1,2  4,2cm
 
 
 4,2  3,2 
D’où cd=4,2 cm   2  1  0 ,15   0 ,95  0 ,7;1 32
 3,2 
Correction exercice d’application: Calcul de
la longueur d’ancrage
Longueur d’ancrage calculée (suite)
 3  1  K  0,7;1
Où:
K est déterminé en fonction de la position relative des armatures longitudinales et transversales
On a As dans l’angle d’un cadre transversal => K=0,1

Et 
A A st st ,min

As

Par contre à ce niveau de l’exercice on ne peut pas calculer car pour le calcul de Ast
nécessite la valeur de lbd qu’on est entrain de calculer.

Ainsi on va considérer que 3=1 (cas le plus défavorable)

4:fonction du confinement par des armatures transversales soudées: on a des armatures sans
soudure => 4 =1

5 fonction des conditions de pression transversale  5  1  0 ,04. p  0 ,7;1

Soit p=0 => =1 33
5
Correction exercice d’application: Calcul de
la longueur d’ancrage
Ainsi la longueur d’ancrage calculée vaut:

1 .0 ,95 .1 .1 .1 .122 ,09  116 cm

lbd  Max   lbd  116 cm  lb, min
 0 ,7 . 1 . 1 . 122 ,09  85 ,46 cm

Remarque sur la valeur de 3

On peut déterminer la valeur de 3 en utilisant l’expression de l’espacement s (le long de lbd)

suivante:
Ast
s  l0
 Ast
Tel que:
Ast= aire de la section d’une barre ancrée
l0 = lbd calculée avec la valeur de 3 que l’on s’est donnée
13
 Ast  K
As   Ast ,min (Calculé avec la valeur de 3 fixée au début)
34
Correction exercice d’application: Calcul de
la longueur d’ancrage
Il faut toujours commencer par fixer une valeur de  3  0 ,7 ;1 et ensuite calculer

l’espacement s jusqu’à converger vers la valeur de l’espacement déjà fixée.

Pour notre cas, on peut conserver le même espacement que pour les armatures d’âme au
voisinage de l’appui (s = 29 cm), ce qui donne un coefficient 3= 0,84 d’où

1 .0 ,95 .0 ,84 .1 .1 .122 ,09  97 ,43 cm

lbd  Max   lbd  97 ,43 cm
07 .1 .1 .122 ,09  85 ,46 cm

35
Correction exercice d’application: Calcul de
la longueur d’ancrage
Remarque: La longueur d’ancrage calculée est supérieure à la largeur du poteau (b =35 cm)
ainsi il est impossible d’envisager un ancrage droit => il faut passer à un ancrage courbe

36
Adhérence des barres courbes
Introduction

Lorsque l’encombrement d’un ancrage par scellement droit est excessif, on utilise des
ancrages par courbure:

Un tel ancrage est défini par:

   
• Le rayon r de l’axe de la barre : r  m
2
Avec:
m= diamètre du mandrin de cintrage
= diamètre de la barre

• L’angle au centre θ de la partie courbe, supposée circulaire,

37
Ancrage des barres
Types d’ancrages d’extrémité
On utilise le plus couramment les ancrages figurés, dans le tableau ci-après.
Pout ces ancrages, on prend en compte la longueur d’ancrage équivalente suivante:

1 .lb ,rqd : ancrages courbes

lb ,eq 
 4 .lb ,rqd : ancrages avec barre transversale soudée

38
Ancrage des barres

39
Ancrage des barres
Rayons de courbure de l’axe des barres

Ils résultent:
• Des conditions de façonnage des barres
• De la condition de non-écrasement du béton

Diamètres minimaux m,min des mandrins de pliage des barres pour ne pas endommager
les armatures:

40
Ancrage des barres
Diamètres minimaux m,min des mandrins de pliage des treillis soudés (valeurs
recommandées et à utiliser pour l’Annexe nationale française)

41
Ancrage des barres
Pour justifier le diamètre du mandrin vis-à-vis de la rupture du béton, il convient
d’augmenter le diamètre du mandrin m comme indiqué par l’expression:

1 1  1

m  Fbt   .
 ab 2.  f cd

²
Fbt   . . s  Effort de traction dû aux charges ultimes à l’origine de la partie courbe
4
(la force que peut supporter une barre)

a
 2 : barre intermédiaire d' un lit
ab  
c   : barre de rive d' un lit
 2
a= entraxe entre les barres (ou groupes de barres) perpendiculairement au plan de la courbure
fcd = limité à sa valeur correspondant à la classe de béton C55/67 (diapo 23-chap 3)

42
Ancrage des barres
Ancrage total des cadres, étriers et épingles

L’ancrage des cadres, étriers et épingles est considéré comme satisfaisant si l’on respecte:

43
Ancrage des barres
Ancrages au moyen de barres soudées
On peut réaliser un ancrage au moyen de barres transversales soudées s’appuyant sur le béton.
Il convient de démontrer que la qualité des assemblage soudés est correcte:

Dans ce cas, la longueur d’ancrage de référence à prendre en compte est réduite et a pour
expression:
Fbtd
 sd 
l As
lb ,rqd  .
4 f bd
Avec:
l= diamètre de la barre à ancrer
As= aire de la barre à ancrer
Fbtd= résistance à l’entrainement de la barre transversale
44
Ancrage des barres
Ancrages au moyen de barres soudées: cas d’une barre transversale de diamètre
14 mm ≤ t ≤ 32 mm
La résistance à l'entraînement de la barre transversale vaut:
ltd . t . td
Fbtd  Min 
 Fwd
Avec:
Fwd= 0,5.As.fyd= résistance au cisaillement de la soudure (pour l’armature longitudinale)

f yd
ltd  1,16.t .  lt  longueur de calcul de la barre transversale
 td

Où l  Min longueur de la barre transversale

t 
espacement des barres à ancrer

 f ctd   cm Avec x= facteur fonction de la géométrie

 ( 0 ,18. x )
 contrainte du béton
 td  Min 0,015  0,14.e c
3. f x  2. 1
 cd t
f ctm
f ctd  0 ,7 = contrainte de traction du béton,
c
45
cm=contrainte de compression dans le béton, perpendiculairement aux deux barres
Ancrage des barres
Ancrages au moyen de barres soudées: cas d’une barre transversale de diamètre
t≤ 12 mm

La résistance à l'entraînement de la barre transversale vaut :

 t
16.As . f cd .
Fbtd  Min  l
F
 wd

Fwd=0,5.As.fyd= résistance au cisaillement de la soudure (pour l’armature longitudinale)

46
Ancrage des barres
Ancrages au moyen de barres soudées: cas de deux barres transversales soudées
14 mm ≤ t ≤ 32 mm
La résistance à l'entraînement des barres transversales à prendre en compte vaut :

t ≤ 12 mm

La résistance à l'entraînement des barres

transversales à prendre en compte vaut :

47
Efforts exercés par une barre courbe sur
le béton
Introduction
Une barre courbe tendue développe sur le béton, du côté de sa concavité, une pression :
dR  . ²   . s
p comme dR  F .d et F  . s  p  .
 .r .d 4 4 r

Cette pression est d’autant plus élevée que:

- r est plus faible
- s est plus grand

Elle est d'autant plus dangereuse que la distance du centre de courbure au parement voisin
est plus faible.

Le danger est donc double car on a

• risque de poussée au vide ;
• risque d'écrasement du béton.
48
Efforts exercés par une barre courbe sur
le béton
Risque de poussée au vide

Toute armature courbe et tendue exerce sur le béton une poussée dans le plan de
courbure et du coté de la concavité.

Si l’armature est comprimée, la poussée est exercée du coté de la convexité.

49
Efforts exercés par une barre courbe sur
le béton
Risque de poussée au vide

Cas des barres placées au voisinage des angles

S'il est impossible d'éviter un tracé courbe donnant lieu à des « poussées au vide », il faut
équilibrer ces poussées par des armatures transversales convenablement placées et ancrées, et
de section telle que : f yk
A.t  Ru 50
s
Efforts exercés par une barre courbe sur
le béton
Poussée au vide

51
Jonctions par recouvrement
Lorsque les longueurs des barres nécessaire dépassent les longueurs commerciales, on peut
rétablir la continuité des différents tronçons en utilisant l’adhérence.
On fait alors chevaucher deux tronçons successifs sur une certaine longueur
appelée « longueur de recouvrement ».

Cette longueur sera la longueur nécessaire pour assurer la transmission des efforts qui
sollicitent l'armature.
Transmission des efforts
Considérons deux barres parallèles:
• De même type (lisses ou HA)
• De même diamètre
• Dont les axes sont distants de c
• Se chevauchant sur une longueur l0
• Soumises à deux forces de traction égales et opposées

52
Jonctions par recouvrement
On admet que la transmission des efforts d’une barre à l’autre s’effectue par compression
des « bielles » de béton découpées par des fissures inclinées à 45° sur la direction des barres.

Cette transmission n’est donc effective que sur la longueur:

lbd  l0  c
Longueur de recouvrement l0
Chaque barre doit être totalement ancrée d’où:

1 . 2 . 3 . 4 . 5 . 6 .lb ,rqd


l0  Max 07.1 . 4 . 6 .lb ,rqd

l0 ,min
Avec: 1, 2, 3, 4 et 5 comme pour les ancrages droits en prenant pour ce cas:

 sd
 Ast ,min  As f yd 53
Jonctions par recouvrement
Où As=aire de la section d’une des barres comportant un recouvrement

ρ1
6   1;1,5
25

Où 1= % de barres avec recouvrements dont l’axe se situe dans la plage d’amplitude

± 0,65.l0 par rapport à l’axe de recouvrement considéré:

54
Jonctions par recouvrement
Dans cet exemple, les barres II et III sont en dehors de la zone considérée et:

2 50
1   50%   6   1,41
4 25
0 ,3. 6 .lb ,rqd

l0 ,min  Max 15.
200 mm

Remarque: Si les barres en recouvrement ont des diamètres différents, la longueur de
recouvrement l0 doit être évaluée à partir de la plus grande longueur d’ancrage de référence
lb,rqd .

Dispositions constructives

50mm
c    Min  , sinon augmenter l 0 de (c -  )
4.
55
Jonctions par recouvrement
Recouvrement isolé

Recouvrement voisins (cas des dalles pleines par exemple)

56
Couture des recouvrements
Les plans des recouvrements doivent être cousus par des armatures transversales.

Il n’est pas nécessaire de prévoir des armatures transversales spécifiques au recouvrement

( autres que celles prévues pour d’autres raisons comme les armatures d’âme ou de
répartition):
• Si < 20 mm
• Ou si la proportion des barres ou recouvrement est inférieure à 25%
(recouvrement de 1 barre/4 barres).

 Dans le cas où ≥ 20 mm, les dispositions à respecter sont les suivantes:

• Pour les barres tendues:

A st  As Avec As= section d’une barre en recouvrement

57
Couture des recouvrements
• Pour les barres toujours comprimées: (par exemple les poteaux)

A st  As Avec As= section d’une barre en recouvrement

58
Barres couvre-joints- jonctions par chaînage
Les barres couvre-joint sont utilisées pour transmettre les efforts entre deux barres situées
dans le prolongement l’une de l’autre. Leur longueur est au moins égale à 2.l0.

On atteint fyd pour une longueur l0

50mm
c    Min  , sinon augmenter l 0 de (c -  )
4.
59
Ancrages et recouvrement des treillis soudés
Définition

Quel que soit leur diamètre, sont considérés conventionnellement:

 Comme fils porteurs, ceux qui engendrent une section par mètre supérieure ou égale
à celle engendrée par les fils qui leur sont perpendiculaires;

 Comme fils de répartition, même si leur diamètre est le plus grand, ceux qui engendrent
une section par mètre inférieure à celle engendrée par les fils qui leur sont perpendiculaires

60
Ancrages et recouvrement des treillis soudés
Dispositions de recouvrements

On distingue les deux possibilités suivantes:

• Recouvrement des panneaux dans un même plan

• Recouvrement des panneaux dans des plans distincts:

Dans les 2 cas, aucune armature transversale n’est nécessaire dans la zone de recouvrement.

Les dispositions des recouvrements des barres isolées s’appliquent en négligeant l’effet
favorable des barres transversales, donc en prenant 3=1.
61
Ancrages et recouvrement des treillis soudés
Recouvrement des armatures de répartition (fils de répartition)

Longueur de recouvrement:

Pourcentage admissible d’armatures de répartition en recouvrement: 100 %

62
Paquets de barres
Généralités

Les paquets de barres sont constitués:

• De deux barres disposées l’une à côté de l’autre dans un même plan horizontal
(sinon les barres sont considérées comme des barres isolées);
• De trois ou quatre barres
• De barres de même caractéristiques (type et nuance)
• Avec un rapport des diamètres des barres constitutives du paquet au plus égale à 1,7.

L’enrobage et les espacements sont comptés à partir du contour effectif du paquet de barres.

Les règles pour les barres individuelles s’appliquent en remplaçant le paquet de barres par une
barre fictive équivalente de diamètre fictif équivalent tel que:

2
n2 
  nb  n   nb  55mm
4 4

Avec: nb=nombre de barres du paquet 63

Paquets de barres
Ancrages des paquets de barres
Les paquets de barres tendues peuvent être arrêtés au droit des appuis d’extrémité et
des appuis intermédiaires:
n < 32 mm: arrêt au voisinage de l’appui sans décalage des arrêts de barres;
n ≥ 32 mm: décalage des arrêts de barres longitudinalement comme indiqué sur la figure
ci-dessous:

lbd calculé avec si le décalage est supérieur à 1,3.lb,rqd (calculé avec ) ou avec n
dans le cas contraire.

Les paquets de barres comprimés peuvent être arrêtés sans décalage.

Dans le cas, où n ≥ 32 mm, prévoir aux extrémités du paquet au moins quatre cours
d’armatures transversales de diamètre t ≥ 12 mm et un cours supplémentaire hors
recouvrement, disposés comme suit:

64
Paquets de barres
Recouvrement des paquets de barres
• Cas des paquets de deux barres avec n< 32 mm

Recouvrement sans décalage des arrêts de barres.

l0 est calculé avec le diamètre équivalent n.

• Autres cas

l0 est calculé avec le diamètre d’une barre unique .

Décalage des arrêts de barres d’au moins 1,3 l0.
Une quatrième barre peut être utilisée comme barre de recouvrement.
Il ne doit pas y avoir plus de quatre barres dans une section de recouvrement.

65
Exercice 3: longueur de recouvrement
Soit un tirant carré de 20 cm de coté (voir figure ci-dessous), on s’intéresse aux recouvrements
des armatures longitudinales ( 20 HA). Ces recouvrements sont décalés de l0.

On a fck = 25 Mpa
Acier S500: fyd=435 Mpa
Contrainte des armatures longitudinales: sd= 442 Mpa
Enrobage: cnom= 3 cm

Calculer la longueur de recouvrement nécessaire pour les armatures longitudinales

66
Correction exercice 3: longueur de recouvrement
Caractéristiques des matériaux
2 2
f ck  50MPa  f ctm  0,3 f ck  3  f ctm  0,3.25 3  2,56MPa
f ctk ,0.05  0,7. f ctm  f ctk ,0.05  0,7  2,56  1,79MPa

Contrainte ultime d’adhérence

f bd  2 ,25 . 1 . 2 . f ctd

On a h= 20cm < 250 mm et armatures horizontales=> bonnes conditions d’adhérence => η1=1

1 :   32 mm

 2  132 -  On a =20 mm => η2=1
 100 :   32 mm

f ctk ,0.05 1,79

f ctd   f ctd   1,19 MPa
c 1,5
D’où f bd  2 ,25 . 1 . 1 . 1,19  2 ,68 MPa
67
Correction exercice 3: longueur de recouvrement
Longueur d’ancrage de référence
  sd 2 442
lb ,rqd  .  lb ,rqd  .  82 ,46cm
4 f bd 4 2,68
Longueur de recouvrement de calcul

Recouvrement décalés de l0

1
Le recouvrement de la barre III n’intervient pas pour 1  1 
4
68
Correction exercice 3: longueur de recouvrement
Pas d’armatures transversales spécifiques (voir diapo 57) si:

  20mm   20mm  20mm

 on a   Armatures transversales spécifiques sur
1  0,25 1  0,25  0,25 le recouvrement

A st  As Avec As= section d’une barre en recouvrement

69
Correction exercice 3: longueur de recouvrement
Longueur de recouvrement calculée

 1 . 2 . 3 . 4 . 5 . 6 .lb ,rqd

l 0  Max 
0 ,7 . 1 . 4 . 6 .lb ,rqd

D’où 1=1 (barres droites tendues)

 c  
 2  1  0 ,15 d   0 ,7;1
  
Avec: a  20  23  1  2 
2   4cm
2
 
cd  Minc1  cd  Min 3  1  4cm
c 3  1  4cm
 
 
 42
D’où cd=4 cm   2  1  0 ,15   0 ,85  0 ,7;1
 2 
 3  1  K  0,7;1 fonction des armatures transversales
Où: K fonction de la position relative des armatures longitudinales et transversales
On a As dans l’angle d’un cadre transversal => K=0,1

Et 
 A Ast st ,min
70
As
Correction exercice 3: longueur de recouvrement
A st  aire de la section des armatures transversales le long de l 0

A st  6.0 ,79  4,74cm² (2  3 cadres HA10)

As= aire de la section d’une barre comportant un recouvrement As  3,14cm² 1HA20

 sd
 Ast ,min  As Diapo 53
f yd
442
A st ,min  3,14
435
 3,19cm²

4 ,74  3,19
Ainsi   0 ,49   3  1  0,1 0 ,49   0 ,95  0 ,7;1
3,14

4:fonction du confinement par des armatures transversales soudées: on a des armatures sans
soudure => 4 =1

5 fonction des conditions de pression transversale => Soit p=0 => 5 =1

ρ1 25
6   1;1,5   6  1 71
25 25
Correction exercice 3: longueur de recouvrement

1 .0 ,85 .0 ,95 .1 .1 .1 .82 ,46

l 0  Max   l0  66 ,59 cm  67 cm
0 ,7 .1 .1 .1 .82 ,46

Longueur de recouvrement retenue

0,3. 6 .lb ,rqd


l0 ,min  Max15.
200 mm


 24 ,74 cm

l 0 ,min  Max 30 cm  l0 ,min  30 cm
 20 cm


 l 0  67 cm  l0 ,min  30 cm

72
Exercice 4
On considère une poutre en béton armé (30x60 cm) qui s’appuie simplement sur
deux poteaux rectangulaire (30x30cm), supposant que les aciers longitudinaux de
la poutre sont 4HA16.
Données:
 Enrobage: cnom= 3 cm
 Acier: HA FeE 500 MPa
 Béton: fck =25 MPa

1- Calculer la longueur d’ancrage droit pour une barre HA16.

2- Peut-on réaliser un ancrage droit? Justifier par un calcul.
3- Si c’est impossible de faire un ancrage droit on passe à un ancrage courbe,
choisir un type d’ancrage courbe et déterminer la longueur d’ancrage
73
correspondante.