Conception D'un Connecteur Élément Fini
Conception D'un Connecteur Élément Fini
Conception D'un Connecteur Élément Fini
THÈSE DE DOCTORAT
DE
L’UNIVERSITÉ PARIS-SACLAY
PRÉPARÉE À
L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE CACHAN
(ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE PARIS-SACLAY)
Par
Composition du Jury :
Ce travail n’aurait pas été possible sans la collaboration des membres de LMS
Samtech : M. Philippe Barabinot et M. Pascal Latrubesse. Je tiens également également
à remercier messieurs les rapporteurs : M. Florentin Éric et M. Laurent Gornet pour avoir
accepter de lire et de rapporter mes travaux.Merci également à M. Alain Daidié pour avoir
accepter de présider le jury. Enfin, merci à M. Paleczny Christian et M. Puel Guillaume
pour avoir accepté d’être examinateurs
Il y a d’autres personnes de l’équipe du laboratoire qui m’ont permis de progresser
efficacement dans mes travaux : le bien nommé Frisou pour toute la patience dont il fait
preuve lors du debbugage des script Fortran et Bash, des mises en place des compila-
teurs et logiciels nécessaires à mon travail, et des réparations intempestives du Cluster.
Pour tout cela un grand merci. Un merci tout particulier à Philippe Sanchez pour avoir
su régler efficacement les tracasseries que m’a parfois posées le réseau du labo. Mais
un thésard avec un ordinateur qui fonctionne doit remplir des formulaires, aller à des
conférences, réserver des vols, partir en mission etc ... Et pour faire tout ça : à Lydia
Matijevic les thésards du LMT reconnaissants.
Évidemment le thésard n’est pas seul, il évolue au milieu de ses confrères pour garder
la motivation et partager ses connaissances. Pour la compréhension de l’aide Samcef
merci à Hadrien Bainier, pour ses réponses sur certaines questions de fond et astuces
LaTeX merci à Pierre-Eric Allier, pour son aide en script bash merci à Pierre Silvère. Et
puis pour leur bonne humeur et leur humour merci à Pierre Nargil, Éléna Barbarella,
Mathieu Vitse, Paul Oumaziz et tous les thésards du labo.
Et puis un grand merci à mes colocs de l’époque Damien Jallas, Clément Némoz,
Vania Pécheu, et Nicolas Bonne pour m’avoir soutenue au quotidien. À mes potes qui
ont toujours essayé de me faire relativiser dans les périodes de doutes : Caro , Gwenn,
Cailloux et à tou(te)s les autres. Et un grand merci à mes parents pour m’avoir toujours
aidée à accomplir mes rêves.
2
Tables des matières
Chapitre 1
Contexte du projet Conception Avancée Robuste
21 d’Assemblages Boulonnés (CARAB)
1.1 Le contexte industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.1.1 Processus de conception d’équipements à assemblages boulonnés 24
1.1.2 Retours d’expériences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.1.3 Dispersions et incertitudes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.1.4 Limites rencontrées par les concepteurs . . . . . . . . . . . . . . 27
1.2 Les cas tests industriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.2.1 Cas d’ouverture de bride représentatif de la problématique Safran
Aircraft Engines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.2.1.1 Description générale du cas test . . . . . . . . . . . . . . 28
1.2.1.2 Chargement du cas test représentatif de la problématique
Safran Aircraft Engines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.2.1.3 Zones de contact du cas test représentatif de la problé-
matique Safran Aircraft Engines . . . . . . . . . . . . . . 30
1.2.2 Cas de cisaillement représentatif de la problématique Safran Lan-
ding Systems . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.2.2.1 Description du frein Safran Landing Systems . . . . . . . 33
1.2.2.2 Chargement du cas test représentatif de la problématique
Safran Landing Systems . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.2.2.3 Cas test intermédiaire simple recouvrement . . . . . . . 34
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés . . . . . 37
1.3.1 Modèles analytiques : cas d’une fixation . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.3.2 Modèles analytiques : cas d’un assemblage . . . . . . . . . . . . . 38
1.3.2.1 Cas de charge statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.3.2.2 Méthode d’identification des paramètres . . . . . . . . . 42
1.3.3 Modèles numériques par approche éléments finis . . . . . . . . . 47
1.3.4 Modèles complets de comportement linéaire . . . . . . . . . . . . 47
1.3.5 Modèles complets de comportement non linéaire . . . . . . . . . . 52
1.3.5.1 Cas de charge statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
1.3.5.2 Cas de l’endommagement . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.3.5.3 Cas de la fatigue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
1.3.6 Modèles simplifiés de comportement non linéaire . . . . . . . . . . 56
1.4 Bilan et objectifs de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
Chapitre 2
Description du modèle de comportement du
61 connecteur proposé et implémentation dans un
code commercial
2.1 Hypothèses et choix de modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.2 Modélisation du comportement normal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.2.1 Prise en compte de la précharge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.2.2 Estimation de la pression de contact pN . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.3 Modélisation du comportement tangentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.3.1 Analogie élastoplastique pour le frottement . . . . . . . . . . . . . 70
2.3.2 Formulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.3.3 Intégration locale de la loi de frottement . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.3.3.1 Résumé de l’algorithme d’intégration . . . . . . . . . . . 77
2.3.3.2 Module tangent élastoplastique . . . . . . . . . . . . . . 77
2.4 Implémentation dans un code commercial : SAMCEF . . . . . . . . . . . 80
2.4.1 Généralités sur les éléments utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . . 80
2.4.2 Arguments d’entrée et de sortie d’une routine connecteur dans
SAMCEF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
2.4.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
2.4.2.2 Arguments d’entrée et de sortie d’une routine user-element
SAMCEF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
2.4.2.3 Matrice tangente du connecteur . . . . . . . . . . . . . . 85
2.4.3 Algorithme final d’intégration du connecteur dans SAMCEF . . . . 87
2.5 Tests de qualification du connecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
2.5.1 Caractérisation du comportement normal . . . . . . . . . . . . . . 91
2.5.1.1 Test d’ouverture d’un assemblage préchargé à un boulon
avec chargement dans l’axe . . . . . . . . . . . . . . . . 91
2.5.1.1.1 Connexion de modèles plaques . . . . . . . . . 91
2.5.1.1.2 Connexion de modèles volumiques . . . . . . . 93
2.5.1.2 Test d’ouverture d’un assemblage préchargé à un boulon
avec chargement excentré . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
2.5.2 Caractérisation du comportement tangentiel . . . . . . . . . . . . 101
2.5.2.1 Assemblage préchargé à un boulon en configuration
double recouvrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
2.5.2.1.1 Connexion de modèles plaques . . . . . . . . . 101
2.5.2.1.2 Connexion de modèles volumiques . . . . . . . 102
2.5.2.2 Assemblage à quatre boulons préchargés en configura-
tion double recouvrement . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.5.2.2.1 Test de cisaillement d’un assemblage préchargé
de manière identique à 4 connecteurs . . . . . 103
2.5.2.2.1.1 Maillage plaque . . . . . . . . . . . . . . 104
2.5.2.2.1.2 Connexion de modèles volumiques . . . 104
2.5.2.2.2 Test de cisaillement d’un assemblage préchargé
à 4 connecteurs à précharges différentes . . . . 108
2.5.2.2.2.1 Connexion de modèles plaques . . . . . 108
2.5.2.2.2.2 Connexion de modèles volumiques . . . 108
2.6 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Chapitre 3
Méthodologie d’identification du modèle de
115 connecteur et application
3.1 Procédure d’identification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.1.1 Modèle générique de bride . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.1.1.1 Recommandations sur les maillages . . . . . . . . . . . 119
3.1.1.2 Définition des quantités d’intérêt pour le post-traitement . 119
3.1.2 Détermination analytique du comportement normal . . . . . . . . . 122
3.1.3 Détermination numérique du comportement tangentiel . . . . . . . 125
3.1.3.1 Identification de cT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.1.3.2 Identification de la fonction seuil fs (tT , pN , gv ) . . . . . . 125
3.2 Application à la bride représentative du cas test 1 . . . . . . . . . . . . . 127
3.2.1 Présentation du modèle 3D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
3.2.2 Identification pour le cas test 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
3.2.2.1 Raideur normale cN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
3.2.2.2 Raideur tangentielle cT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
3.2.2.3 Paramètre d’écrouissage H et coefficient de frottement µ 132
3.2.3 Comparaison de la réponse 3D/connecteur . . . . . . . . . . . . . 132
3.2.4 Validation du comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.2.4.1 Test d’une précharge différente de celle de l’identification 133
3.2.4.2 Test d’un coefficient de frottement différent de celui de
l’identification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.3 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
Chapitre 4
139 Validation sur des cas industriels
4.1 Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons . . . . . . . . . . 140
4.1.1 Présentation de l’essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
4.1.2 Précharge identique de 10000 N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
4.1.2.1 Comparaison des courbes de réponse . . . . . . . . . . 143
4.1.2.2 Comparaison des cartes de réponse . . . . . . . . . . . 147
4.1.3 Précharges différentes pour chaque entité . . . . . . . . . . . . . 155
4.1.4 Gain en temps homme / calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
4.2 Cas test d’ouverture d’une bride du cas test 1 . . . . . . . . . . . . . . . . 158
4.2.1 Description du cas test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
4.2.2 Comparaison de l’ouverture de bride . . . . . . . . . . . . . . . . 160
4.2.3 Gain en temps homme / calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
4.3 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Annexe A
169 Les connecteurs dans les codes industriels
A.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
A.2 Abaqus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
A.2.1 Connecteur à deux nœuds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
A.2.2 Liaison cinématique du connecteur à son environnement . . . . . 176
A.2.3 Définition du comportement du connecteur . . . . . . . . . . . . . 176
A.2.3.0.0.1 L’élasticité (Elasticity ) . . . . . . . . . . . 177
A.2.3.0.0.2 La plasticité (Plasticity ) . . . . . . . . . . 178
A.2.3.0.0.3 L’endommagement (Damage) . . . . . . 178
A.2.3.0.0.4 Le frottement (Friction) . . . . . . . . . . 178
A.2.3.0.0.5 L’amortissement (Damping) . . . . . . . 179
A.2.3.0.0.6 Limitation du mouvement (Stop) . . . . . 179
A.2.3.0.0.7 le verrouillage du mouvement (Lock ) . . 179
A.2.3.0.0.8 la rupture (Failure) . . . . . . . . . . . . 179
A.3 Samcef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
A.3.1 Mechanism Library . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
A.3.2 Gluing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
A.3.2.1 Rigid body . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
A.3.2.2 Node to shell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
Annexe B
Étude unidimensionnelle élémentaire d’un assem-
185 blage boulonné
B.1 Résolution analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
B.2 Résolution numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
B.2.1 Application de la précharge par déplacement imposé et nœuds
doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
B.2.2 Application de la précharge par effort intérieur . . . . . . . . . . . 189
Annexe C
195 Algorithme complet d’un calcul élasto-plastique
C.1 Calcul incrémental et itératif d’une structure élasto-plastique . . . . . . . . 196
C.2 Calcul de la matrice tangente élasto-plastique globale et des forces nodales
associées aux déplacements imposés et internes . . . . . . . . . . . . . . 197
C.3 Calcul des champs de contraintes et d’incréments de variables internes,
de la matrice tangente et des forces nodales internes élémentaires . . . . 197
C.4 Algorithme de retour radial élasto-plastique . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
Annexe D
Références bibliographiques de modèles dyna-
201 miques
D.1 Modèles analytiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
D.2 Modèles numériques par approche éléments finis . . . . . . . . . . . . . 206
Annexe E
209 Bibliographie
Table des figures
1.1 Partenaires du projet CARAB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.2 Modèle CAO d’un turboréacteur CFM56-7 de Safran Aircraft Engines - source
https://solidmechanicsproblems.wordpress.com/case-studies/lesson-19/ . . . 25
1.3 Schéma type du processus de conception d’un turboréacteur Safran Aircraft
Engines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4 Modes de rupture d’après Czachor (2003) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.5 Positionnement des carters assemblés au sein du turboréacteur . . . . . . . 29
1.6 Zone d’assemblages boulonnés au niveau d’un turboréacteur General Electric
J85-GE-17A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.7 Essai type d’ouverture sur secteur de turboréacteur à 5 boulons . . . . . . . 31
1.8 Exemple de rupture des vis bihexagonales lors d’essais à rupture . . . . . . . 31
1.9 Exemple de zones de contact d’un assemblage boulonné . . . . . . . . . . . 32
1.10 Vue globale d’un ensemble frein (source : commons.wikimedia.org) . . . . . 33
1.11 Vue explosée d’un système de freinage d’avion d’après Wijerathne (2017) . . 34
1.12 Éprouvette d’un essai simple recouvrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.13 Conditions aux limites d’un essai simple recouvrement . . . . . . . . . . . . . 36
1.14 Numérotation des pièces dans la formule de Huth (1986) pour les configu-
rations en simple recouvrement et double recouvrement (pièce en pointillés
ajoutée) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.15 Assemblage (à gauche) et modélisation de Ross (1947) par analogie électrique
(à droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
1.16 Modèle masse ressort de McCarthy et al. (2006) (haut) et type d’assemblage
pouvant être représenté par ce modèle (bas). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
1.17 Degrés de liberté et équations de mouvement des masses 1 et 4 selon McCar-
thy et al. (2006) SANS jeu ainsi que le système à résoudre pour le problème
associé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
1.18 Degrés de liberté et équations de mouvement des masses 1 et 4 selon McCar-
thy et al. (2006) AVEC jeu ainsi que le système à résoudre pour le problème
associé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
1.19 Méthodologie de la mise au point de l’élément équivalent selon Berot (2009) . 44
1.20 Sollicitations de base utilisées pour constituer la base d’essais de Berot (2009) 44
1.21 Paramètres d’identification proposés par Berot (2009) . . . . . . . . . . . . . 45
1.22 Modèle d’endommagement équivalent de Berot (2009) . . . . . . . . . . . . . 45
1.23 Algorithme d’optimisation évolutionnaire de Berot (2009) pour l’identification
des paramètres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
1.24 Modèle éléments finis membrane/poutre (gauche) Baumann (1982) et 2D
(droite) Ingvar Eriksson (1986) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
1.25 Modélisation utilisée par Alkatan et al. (2007b) . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
1.26 Maillage du modèle de Alkatan et al. (2007b) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
1.27 Géométrie utilisée par Ding et Dhanasekar (2007) . . . . . . . . . . . . . . . 49
1.28 Influence de la densité de maillage ( table 1.3) pour Ding et Dhanasekar (2007)
dans le cas d’un essai de flexion (U2 direction verticale) . . . . . . . . . . . . 50
1.29 Influence de la perte de précharge pour le cisaillement d’après Ding et Dhana-
sekar (2007) (gauche) et influence de la perte de précharge pour la déforma-
tion horizontale d’après Ding et Dhanasekar (2007) . . . . . . . . . . . . . . 50
1.30 Modèle numérique de Izumi et al. (2005) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
1.31 Distribution radiale de la déformation pour deux algorithmes de contact diffé-
rents : discrete contact (haut), analytical contact (bas) d’après McCarthy et al.
(2005b) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.32 Modèles éléments finis 3D non linéaires issus de McCarthy et al. (2005b)
(gauche) et Champaney et al. (2008) (droite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.33 Algorithme du Progressive Damage Model dévellopé par Tserpes et al. (2002) 54
1.34 Montage hybride avec plaque adhésive selon Kelly (2006) . . . . . . . . . . . 55
1.35 Montage et modélisation pour l’étude de fatigue en compression selon Cha-
khari et al. (2008) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
1.36 Détail de la géométrie du coin de contact et modélisation poutre du problème
de fatigue dans Chakhari et al. (2008) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
1.37 Réaction, rotation et déplacement vertical au point B dans la formulation de
Chakhari et al. (2008) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
1.38 (a) Solide bolt Model, (b) Coupled Bolt Model, (c) Spider Bolt Model (d) No-bolt
Model in Kim et al. (2007) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
A.1 Degrés de libertés d’un élément poutre 3D (à gauche) et coque (à droite) . . 170
A.2 Types de connecteurs (d’après Berot (2009)) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
A.3 Connecteur hybride : élément ressort et connections rigides sur deux disques
aux deux parties à assembler (d’après Berot (2009)) . . . . . . . . . . . . . . 171
A.4 Description générale d’un connecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
A.5 Exemple de paramétrage de la position relative du point b par rapport au point
a dans le repère local attaché au point a . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
A.6 Liens entres les comportements d’un connecteur . . . . . . . . . . . . . . . . 177
A.7 Loi d’endommagement linéaire (à gauche) et exponentielle (à droite) . . . . . 178
A.8 Les différents éléments équivalents sous SAMCEF . . . . . . . . . . . . . . . 180
A.9 Angles relatifs au changement de bases dans SAMCEF . . . . . . . . . . . . 181
A.10 Coefficient de frottement selon la vitesse de déplacement tangentielle (à
gauche) et loi de frottement statique (droite) utilisée par SAMCEF . . . . . . . 181
A.11 Ensemble des possibilités de raccord entre éléments (Gluing) dans SAMCEF 182
A.12 Exemple de collage rigide entre un nœud maître et un groupe de nœuds
esclaves dans SAMCEF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
A.13 Exemple de collage entre des nœuds et des éléments de volumes ou des
coques dans SAMCEF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
2.1 Paramètres pour le cas test 1 avec 1 connecteur attaché plaque pour un essai
d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
2.2 Paramètres d’essai pour le cas test 1 connecteur attaché plaque pour un test
de cisaillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
16
Introduction
Dans le milieu industriel, lors du dimensionnement seules les pièces attachées font
l’objet de toute l’attention des concepteurs et prennent en compte des phénomènes très
élaborés (fluage, pression, chargement thermique, vibrations, fatigue, etc.) tandis que
les éléments de liaisons (typiquement vis/écrou) souffrent d’une description souvent plus
grossière. Cette description se révèle immédiatement insuffisante quand l’ingénieur se
retrouve face à des cas de rupture de vis lors de différents essais (exemple Figure 1.8).
Il est donc capital d’améliorer la finesse du modèle numérique de comportement de
l’ensemble vis/écrou tout en maîtrisant l’impact de cette amélioration sur le temps de
calcul.
Cet objectif est l’un de ceux du projet CARAB (Conception Avancée Robuste pour
les Assemblages Boulonnés) qui est le fruit de la collaboration de plusieurs partenaires
industriels aéronautiques, de laboratoires de recherche, d’un centre d’essais et de dif-
férentes compagnies de logiciels. Dans ce cadre, la mission du Laboratoire Mécanique
et Technologie de Cachan (LMT-Cachan) était de trouver un moyen de tenir compte des
nombreuses non-linéarités introduites par les phénomènes mécaniques de contact et
de frottement au sein des éléments boulonnés tout en conservant un temps de calcul
raisonnable lors de la résolution numérique.
La modélisation des liaisons boulonnées fait l’objet de nombreux travaux tant dans
le milieu industriel que dans le milieu académique. Les modèles empiriques permettent
d’obtenir, dans des cas bien spécifiques, une évaluation des raideurs de l’assemblage.
Cependant, entre deux méthodes différentes de ce type, il peut être fréquent d’obtenir
des écarts importants entre les raideurs obtenues. Par ailleurs, ces modèles simplifiés
ne prennent généralement pas en compte la partie non linéaire du comportement de
17
Introduction
Ainsi l’objectif de cette thèse est triple : tout d’abord construire un modèle permettant
de décrire les phénomènes précédemment évoqués, puis — après avoir choisi une mé-
thode d’intégration — l’implémenter numériquement au sein d’un code de calcul industriel
(ici Samcef) et enfin élaborer une méthode d’identification des paramètres du connecteur
se basant sur une expérimentation réelle ou numérique fine. Le connecteur élément
fini mis au point doit remplacer la discrétisation 3D d’un boulon et prendre en charge la
gestion du contact avec frottement.
Une modélisation possédant trois phases de comportement a été adoptée pour l’al-
gorithme de résolution. Ainsi lors d’une sollicitation en cisaillement, selon l’historique de
chargement, l’algorithme restituera soit un comportement d’adhérence, soit un comporte-
ment glissant soit un comportement de contact entre le fût de la vis avec les brides (qui
en pratique n’a pas été implémenté, car ne correspondant à la gamme d’utilisation des
assemblages concernés par l’étude). Une fonction seuil permet de déterminer la phase
mise à contribution, de manière analogue à la résolution d’un calcul élasto-plastique.
Une méthode d’identification des paramètres tels que la raideur normale cN , la raideur
tangentielle cT , le coefficient de frottement µ, le paramètre d’écrouissage H , traduisant
le micro glissement, et la précharge Pc , a été mise au point. Ainsi un modèle générique
d’assemblage boulonné a été développé afin de déterminer ces paramètres. Enfin la
validation de ce connecteur a été effectuée en comparant le calcul 3D d’un cas industriel
comportant des boulons avec le même calcul comportant des connecteurs paramétrés.
Ainsi les contributions de ces travaux dans le domaine de la mécanique des structures
18
se traduisent par une implémentation fonctionnelle dans le logiciel Samcef du groupe
Siemens. Par ailleurs, cette routine a également été reprise pour être implantée dans
Ansys par nos partenaires. De plus, afin que chaque partenaire puisse faire fonctionner le
connecteur sur un assemblage de sa conception, la méthode d’identification a été fournie
afin d’obtenir les paramètres équivalents pilotant le connecteur.
Dans le premier chapitre, le contexte du projet est rappelé. Ainsi on développe les
aspects industriels et académiques au moment du démarrage des travaux. Le cahier des
charges du LMT au sein du projet est présenté. On trouvera dans ce chapitre un travail
de bibliographie sur l’état de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés.
Dans un deuxième chapitre, on procède à la description du modèle de comportement
du connecteur et son implémentation dans le code commercial SAMCEF. On détaille
la modélisation du comportement normal et tangentiel adoptée. La manière dont cette
modélisation est intégrée et implémentée au sein de la routine est détaillée. Dans ce
chapitre, on procède également aux différents tests de qualification du connecteur.
Dans le troisième chapitre, on propose une méthodologie d’identification du modèle
de connecteur et sa mise en application. La procédure d’identification est développée puis
appliquée sur un cas test de bride représentatif des problématiques de Safran Aircraft
Engines.
Enfin, dans un quatrième et dernier chapitre on procède à la validation sur des cas
industriels proposés par les partenaires. Afin de détailler certains aspects particuliers des
travaux, on trouvera en annexe des points complémentaires sur les connecteurs dans les
codes industriels, sur l’étude unidimensionnelle élémentaire d’un assemblage boulonné
et sur l’algorithme d’un calcul élasto-plastique.
19
CHAPITRE 1
Contexte du projet Conception
Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
Dans ce premier chapitre, nous développerons le cahier des charges du projet CARAB
attribué au Laboratoire Mécanique et Technologie de Cachan (LMT-Cachan). Il sera fait,
ici, un état de l’art concernant les pratiques industrielles de conception des assemblages
boulonnés. De plus un référencement des études existantes menées concernant les
modèles simplifiés pour simuler le comportement global des liaisons boulonnées est ici
décrit.
21
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
1.2.2.2 Chargement du cas test représentatif de la problématique
Safran Landing Systems . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.2.2.3 Cas test intermédiaire simple recouvrement . . . . . . . 34
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés . . . . . 37
1.3.1 Modèles analytiques : cas d’une fixation . . . . . . . . . . . . . . . 37
1.3.2 Modèles analytiques : cas d’un assemblage . . . . . . . . . . . . . 38
1.3.2.1 Cas de charge statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
1.3.2.2 Méthode d’identification des paramètres . . . . . . . . . 42
1.3.3 Modèles numériques par approche éléments finis . . . . . . . . . 47
1.3.4 Modèles complets de comportement linéaire . . . . . . . . . . . . 47
1.3.5 Modèles complets de comportement non linéaire . . . . . . . . . . 52
1.3.5.1 Cas de charge statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
1.3.5.2 Cas de l’endommagement . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
1.3.5.3 Cas de la fatigue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
1.3.6 Modèles simplifiés de comportement non linéaire . . . . . . . . . . 56
1.4 Bilan et objectifs de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
22
1.1 Le contexte industriel
Ainsi, les objectifs du projet CARAB (Conception Avancée Robuste pour les Assem-
blages Boulonnés) sont multiples. Globalement, il s’agit de revoir toute la chaîne de
conception de la mise au point des assemblages boulonnés afin de tenir compte d’un
certain nombre d’incertitudes supplémentaires. Il s’agit donc de réaliser des campagnes
d’essais afin de caractériser plusieurs phénomènes non linéaires (tel que le frottement, la
perte de précharge, la plastification, la rupture), de mettre au point des modèles numé-
riques plus fins et de finir par recaler ces résultats avec ceux des essais.
23
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
— Samtech (Groupe Siemens), qui développe Samcef ;
— Un centre d’essais : le Centre Technique des Industries Mécaniques (CETIM).
On retrouvera ces partenaires avec leur logos Figure 1.1. Les deux financeurs du
projet sont :
— BPI France ;
— la Direction Générale de l’Aviation Civile.
Dans la suite, nous proposons un état de l’art des pratiques de conception chez les
professionnels de l’aéronautique.
24
1.1 Le contexte industriel
F IGURE 1.2 – Modèle CAO d’un turboréacteur CFM56-7 de Safran Aircraft Engines -
source https://solidmechanicsproblems.wordpress.com/case-studies/lesson-19/
F IGURE 1.3 – Schéma type du processus de conception d’un turboréacteur Safran Aircraft
Engines
Ici seule la liaison retient notre attention. Elle peut être étudiée grâce à différents types
de modèles en fonction de l’étape de conception dans laquelle on se trouve. Pour valider
un comportement élastique en fonction du chargement, un modèle 2D linéaire est utilisé.
Pour estimer les charges à rupture, en revanche on se sert d’un modèle 3D non linéaire.
25
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
ou en fatigue dans les zones de brides or d’autres phénomènes (vibratoires, micro-
glissement, etc) peuvent survenir. De plus, cette procédure ne peut prendre en compte
l’intégralité des phénomènes mécaniques non linéaires à cause des temps de calcul très
importants que cela entraîne. Nous allons constater que parfois, les retours d’expériences
obtenus avec cette méthode ne sont pas optimaux.
Concernant la rupture, les essais menés par General Electric montrent les deux
modes à rupture des assemblages. On trouvera Figure 1.4 les photos de ces deux
modes. Notons que ces problèmes pourraient se retrouver dans bien d’autres contextes
où les assemblages boulonnés sont nombreux !
Ainsi la mise en place d’une méthode de dimensionnement plus robuste est un des
objectifs du projet. Pour cela, il est indispensable d’avoir une modélisation fine de la
liaison : on présente donc dans la suite un l’état de l’art de la prise en compte des
dispersions et incertitudes dans les phases de conceptions.
26
1.1 Le contexte industriel
De plus, comme nous le verrons plus loin, que ce soit pour la raideur des brides, le
calcul de transfert d’efforts, la détermination de contraintes dans la vis sous chargement,
des contraintes au premier filet, ou des contraintes de flexion dans les brides, les modèles
empiriques fournissent des résultats non généralisable en dehors de ceux qui ont permis
de les établir et sont donc peu prédictifs. En revanche certains modèles analytiques
développés ces dernières années ont fait leurs preuves, par exemple le VDI-Richtlinien
(2003) utilisé dans l’industrie aéronautique.
Concernant les modèles éléments finis 3D, on constate que le temps de mise en
données est important. Il existe des problèmes de convergence sur ce type de modèle. Et
lorsqu’un modèle 2D est utilisé, afin de limiter les temps de calcul, les hypothèses sont
trop souvent simplistes.
De plus, dans le monde industriel, les paramètres de conceptions sont pléthoriques :
de la géométrie aux caractéristiques matériaux en passant par le type de filetage de vis et
27
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
le type de comportement d’interface. Ainsi un modèle élément finis 2D doit pouvoir prendre
en compte au moins les principaux paramètres mécaniques soit la raideur normale, un
coefficient de frottement ainsi que la précharge dans la vis. C’est l’objectif que s’est
donné le LMT-Cachan au sein du projet CARAB : réaliser un modèle tenant compte des
non-linéarités de calculs et des paramètres de conception tout ceci dans la contrainte
d’un temps de calcul acceptable.
Remarque 1 Pour des raisons de confidentialité, les informations précisent sur les sys-
tèmes réels ne peuvent être données.
28
1.2 Les cas tests industriels
est soit monobloc, soit mécano soudé. Le carter basse pression, quant à lui, constitue la
partie structurale entre le carter d’échappement et la turbine haute pression. Il joue le rôle
d’une enceinte sous pression pour les différents flux d’air. Il doit assurer la rétention en
cas de perte d’aube. Il permet de contrôler les jeux rotor/stator. Il supporte également
différents équipements.
Afin de travailler sur un problème restreint à une échelle intermédiaire, nous avons
considéré également un problème d’ouverture de bride sur un secteur 5 boulons de
29
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
l’assemblage afin de simplifier le problème tel qu’illustré en Figure 1.7. De plus nous
disposions d’un cahier des charges extrêmement complet des matériaux, géométrie,
normes et limites acceptables, cependant et comme cela a déjà été indiqué, pour des
raisons de confidentialité nous ne pouvons détailler toutes ces informations.
Sur ce type de cas test, Safran Aircraft Engines a pu constater différents modes de
ruptures pour des sollicitations de moment de flexions. On retrouve un exemple de faciès
des vis après rupture Figure 1.8.
30
1.2 Les cas tests industriels
Fixation au bâti
F IGURE 1.8 – Exemple de rupture des vis bihexagonales lors d’essais à rupture
31
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
32
1.2 Les cas tests industriels
33
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
F IGURE 1.11 – Vue explosée d’un système de freinage d’avion d’après Wijerathne (2017)
reprise du couple généré par les disques de frein. Lors des essais de qualifications avion-
neur, le frein doit être capable d’encaisser une charge extrême unitaire appelée couple
structural. Ce problème comporte un couple structural et un effort de presse. De plus le
couple de serrage est connu. Ces sollicitations entrainent un cisaillement des boulons et
le frottement entre le tube et la couronne est déterminant pour le dimensionnement de la
liaison. Ainsi, au sein du projet CARAB, le constructeur, pour des raisons de budget et de
compromis entre coûts, délais et techniques, a choisi d’étudier uniquement le cas test
intermédiaire de 4 vis en simple recouvrement travaillent en cisaillement.
34
1.2 Les cas tests industriels
35
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
Pièce 3
Pièce 1
Boulon
Pièce 2
36
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
F IGURE 1.14 – Numérotation des pièces dans la formule de Huth (1986) pour les configu-
rations en simple recouvrement et double recouvrement (pièce en pointillés ajoutée)
Les quatre formules rappelées dans le Tableau 1.1 donnent des résultats en termes
de souplesse qui diffèrent de façon significative. Par exemple, dans le cas où tous les
modules de Young sont égaux et où t1 = t2 = d , on obtient les expressions de souplesse
37
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
suivantes :
13.0541
8
> C = MB et SJ (May 1946)
E 1 t1
>
>
>
6.6
>
>
= Swift (1971)
>
>
<
E 1 t1
5.5
>
> = Boeing (1986)
E 1 t1
>
>
>
> 10.5
Huth (1986)
>
=
>
:
E 1 t1
On constate qu’un rapport de 2 est obtenu entre la formule de MB et SJ (May 1946)
et celle de Boeing (1986). Les travaux de Huth (1986) montrent que la valeur calculée
par la formule mise au point dans l’article est en bonne corrélation avec les mesures
par rapport à celles obtenues par les autres formules. De plus, il existe une cinquième
formule empirique qui est une variante de MB et SJ (May 1946) et dont la seule diffé-
rence est de tenir compte de l’orthotropie dans les plaques assemblées. Pour ce faire on
prend en compte deux modules d’Young différents par plaques : E (L) dans une direction
longitudinale parallèle à la direction de chargement et E(T ) dans la direction transverse
perpendiculaire. C’est une formule proposée par Nelson et al. (1983) dont les paramètres
sont identiques à ceux du Tableau 1.1.
Si on applique ces formules, les souplesses obtenues sont différentes. Ces différences
pouvant aller jusqu’à 40%. Dans un l’objectif de réaliser un modèle plus robuste on ne
peut pas se contenter d’un tel écart. On se tournera vers des méthodes plus précises. En
effet, la réponse globale ne suffit pas. Il est également important de prédire correctement
la répartition de charge (transfert de charge) localement au niveau de chaque boulon au
sein de l’assemblage.
38
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
Formule de Tate et
1 1 1 1 32(t1 + t2 )(1 + ⌫)
Rosenfeld MB et SJ C= + + + + +
t1 E 1 t2 E 2 t1 E 3 t2 E 3 9E3 ⇡d 2
(May 1946) (pour
simple recouvrement)
8(t23 + 5t22 t1 + 5t2 t12 + t13 )
5E3 ⇡d 4
Formule de Swift ✓ ◆
(1971) (pour simple 5 1 1
C= + 0.8 +
recouvrement) dE3 t1 E 1 t2 E 2
Formule de Huth
◆a
(1986) (pour simple et
✓ ✓ ◆
t1 + t2 b 1 1 1 1
double recouvrement) C= + + +
2d n t1 E1 nt2 E2 nt1 E3 2nt2 E3
39
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
Tableau 1.2 – Analogie électrique de Ross (1947) entre les paramètres mécaniques et
les paramètres électriques
Bolted joint (Figure 1.15 gauche) Electrical Network (Figure 1.15 droite)
Quantité Symbole Quantité Symbole
Chargement axial P Courant longitudinal I
L
Souplesse axiale K = ES Résistance longitudinale R
Contrainte de cisaillement S Courant transverse i
b
Souplesse de cisaillement GtL Résistance transverse r
Déplacement axial u Potentiel V
le tableau 1.2 Ross (1947). On ne s’intéresse alors qu’à un cas de charge unidirectionnel.
Un autre modèle, qui utilise un système classique de masse ressort est celui de Mc-
Carthy et al. (2006). On peut voir Figure 1.16 la relation entre le modèle et l’assemblage
ainsi que les 9 paramètres de raideurs Kskinend , Kskin1 , Kskin2 , Kspl1 , Kspl2 , Ksple nd , KB1 ,
KB2 , KB3 . Dans ce modèle il y a 3 boulons d’où le nombre important de paramètres.
Enfin, comme le suggère le haut de la Figure 1.16, les K indicé skin sont les rigidités
des skin plate et les K indicés spl sont les rigidités des splice plate. La nature de la
plaque (skin plate ou splice plate) dépend du montage effectué, comme le montre le
bas de la Figure 1.16. Les auteurs utilisent la formule de Rigité des splice plate (ou skin
plates) selon McCarthy et al. (2006) pour calculer la rigidité des plaques et la Formule
de Nelson et al. (1983) pour des plaques orthotropes pour la rigidité du boulon. D’abord
sans prise en compte du jeu, ils cherchent à résoudre le système (Figure 1.17) tiré des
équations de mouvements de la Figure 1.17. De manière identique, ils introduisent le jeu
40
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
et résolvent le nouveau système (Figure 1.18) obtenu par les équations de mouvements
Figure 1.18. Les résultats obtenus sont corroborés à l’aide d’un calcul numérique complet
par approche éléments finis.
L
Esp wsp tsp
KSP L1 =
pd
avec :
KSP L1 la rigidité de la splice plate ;
wsp la largueur de la splice plate ;
tsp l’épaisseur de la splice plate ;
p le pas du boulon ;
d le diamètre du boulon.
(Rigité des splice plate (ou skin plates) selon McCarthy et al. (2006))
F IGURE 1.16 – Modèle masse ressort de McCarthy et al. (2006) (haut) et type d’assem-
blage pouvant être représenté par ce modèle (bas).
41
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
L’étape suivante est le choix du type d’élément équivalent (poutre, gap element, mo-
dèle hybride...) pour lequel il faut déterminer les paramètres qui devront être identifiés à
l’aide d’un processus de minimisation. Une fois ces étapes réalisées, on peut alors utiliser
l’élément choisi et son jeu de paramètres dans d’autres simulations.
Ces différentes étapes comportent chacune leurs difficultés. Tout d’abord l’identifica-
tion des paramètres dépend du seuil de plasticité Re de la plaque par rapport à celui du
boulon : si Rer iv et > Replaque alors il y a déformation locale de la plaque. Ce cas constitue
la vision la plus défavorable pour l’identification des paramètres, mais aussi la plus réaliste
si on considère que les rivets sont en acier haute résistance et les plaques en aluminium.
Dans notre situation, il ne s’agit pas de rivets, mais de boulons. Les paramètres à identifier
42
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
43
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
F IGURE 1.20 – Sollicitations de base utilisées pour constituer la base d’essais de Berot
(2009)
points j où est calculée l’erreur au sens des moindres carrés entre les deux
courbes ;
— choix des paramètres d’optimisation minimisant la fonction coût ;
— spécification des différentes contraintes ;
44
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
8 ⇣ ⌘2
⇤ 2 2 <σh >
>
>
>
> σ = σ
3 eq (1 + ⌫) + 3(1 − 2⌫) σeq
−σ 2⇤
>
Y = 2E(1−Dt−1 )2
>
>
>
>
˙
>
Ḋ = S−Y ✏peq
<
0 eq
>
>
> Dt = Ḋdt + Dt−1
= 1 + nbre d’éléments fictifs équivalents endommagés à l’instant t
>
t
cdam
>
>
nbre total d’éléments fictifs équivalents
>
>
>
:Dt = c t−1 Dt−1
>
eq dam eq
— détermination des paramètres optimaux qui tiennent compte des contraintes et qui
minimisent la fonction coût.
Cette dernière étape peut être résolue par différents types d’algorithme de minimisa-
tion :
— d’ordre 0 ;
— méthode d’algorithme génétique ;
— méthode de stratégie d’évolution ;
— méthode de surface de réponse ;
— méthode du simplex ;
— d’ordre 1 ;
— Méthode de la pente la plus forte ;
— Méthode du gradient conjugué ;
— Méthode de Newton.
Berot (2009) choisit une méthode d’ordre 0 pour plusieurs raisons : le non-calcul du
45
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
gradient, et le fait qu’elle permette d’éviter les minima locaux. Il s’agit de générer les
points les plus proches de l’optimum uniquement à partir des points où la fonction coût
est connue : cela limite les évaluations de la fonction coût et donc le nombre de calculs
éléments finis. La méthode retenue par Berot (2009) est un algorithme d’optimisation
évolutionnaire.
Le graphe de cet algorithme se trouve sur la Figure 1.23. On peut également trouver
chez Kradinov et al. (2007) une application d’un algorithme génétique pour l’optimisation
structurelle d’un assemblage boulonné. L’inconvénient principal de ce type d’algorithme
étant le nombre d’appels à la fonction coût qu’il génère : ici on estime que le temps de
calcul de la fonction coût reste modéré.
Cependant nous avons jugé qu’une méthode plus simple et moins statistique serait
appréciable. Ainsi nous avons décidé d’identifier nos paramètres sur certaines courbes
tracées d’après des essais.
46
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
Au-delà des modèles analytiques, les modèles numériques nécessitent eux aussi un
recensement.
De plus ce type de modèle d’assemblage peut être complété par un calcul de vé-
rification et d’estimation d’erreur tel que proposé dans E. et al. (2012, 2011); S. et al.
(2012). Ces références présentent l’avantage d’être développé avec Samcef, qui est un
des logiciels utilisé lors du projet Carab (Ansys et Nastran ont également servis au projet).
47
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
On trouve également des travaux sur la rigidité et la perte de rigidités des fixations
dans Alkatan et al. (2007b) : la modélisation utilisée dans cet article et le maillage du
modèle numérique sont présentés en Figure 1.25 et Figure 1.26. La particularité est de
représenter explicitement le filetage des éléments de liaison, ce qui est évidemment inen-
visageable sur un modèle éléments finis 3D comportant plusieurs dizaines de fixations !
Enfin, Lehnhoff et Bunyard (2001) a travaillé sur la perte de rigidité axiale et Ding et
Dhanasekar (2007); Izumi et al. (2005); Zhang et al. (2007) sur la perte de précharge en
fonction du chargement extérieur. Ces deux études montrent que des pertes de rigidité
globale peuvent atteindre 40%.
48
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
Tableau 1.3 – Finesse des maillages comparés par Ding et Dhanasekar (2007)
49
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
F IGURE 1.28 – Influence de la densité de maillage ( table 1.3) pour Ding et Dhanasekar
(2007) dans le cas d’un essai de flexion (U2 direction verticale)
Pour finir sur la perte de précharge dans un assemblage boulonné fileté, on peut citer
50
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
Relation entre la ✓ ◆
précharge et le couple 1 P
T s = Fs + 1.155µs dp + µw Dw
de serrage 2 ⇡
2 dw3 − dh3
Dv =
3 dw2 − dh2
Relation entre le
chargement et le
F sinh(λnP )
chargement sur le =
Fb sinh(λL)
nieme filet v
1 1
u A b E b + An E n
u
λ= ⇣
t ⌘
kb kn
Eb + En tan(β)
Paramètres Fs précharge
Ts couple de serrage
P pas du filet
µs coefficient de frottement de la surface filetée
µw coefficient de frottement de la surface sous tête de la vis
dp diamètre effectif de la partie filetée
Dv diamètre équivalent du couple de frottement sous la tête de
la vis
dw diamètre de la tête de vis
dh diamètre du trou du boulon
F chargement dans le filet n
Fb chargement dans le boulon
n numéro du filet
L hauteur de la tête
kn rigidité de la tête
kb rigidité du boulon
An section de coupe de la tête
Ab section de coupe du boulon
En Module d’Young de la tête
Eb Module d’Young du boulon
β angle des filets
Tableau 1.4 – Formules dans le cas d’un assemblage boulonné fileté d’après Izumi et al.
(2005)
51
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
Zhang et al. (2007) qui abordent également ce thème d’un point de vue numérique et
concluent que les deux causes majeures de ce phénomène sont d’une part le micro slip
(défini Annexe D.1) entre le taraudage et le filetage et d’autre part la flexion entre le corps
de vis et la tête.
Kim et Kim (1995) proposent une modélisation élément finis 2D dans le cas d’assem-
blages boulonnés à plaques composites prenant en compte le frottement grâce à une loi
de coulomb, le contact étant géré par une méthode de pénalisation. Il obtient des résultats
qui corroborent ses expériences. Toujours pour des assemblages à plaques composites,
Chen et al. (1995) effectuent cette fois un modèle 3D prenant en compte les effets de
frottement, du jeu, de l’élasticité du boulon, de l’empilage des séquences du stratifié et
l’effet du contact corps de vis/plaque. Il regarde tout particulièrement l’influence de ce
dernier et sa conséquence quant à la distribution des efforts de traction dans l’épaisseur
des plaques.
Une approche originale, développée par le LMT-Cachan, est la méthode LATIN qui
permet une résolution numérique de manière non incrémentale et plus rapide qu’un
solveur direct. Champaney et al. (2008) couplent cette méthode à de la décomposition
de domaine et proposent un modèle éléments finis prenant en compte le contact et le
frottement via une loi de Coulomb. On peut voir en Figure 1.32 un maillage obtenu dans
le cas d’un cas test de l’article. Grâce à cette méthode, on obtient des résultats d’une
très bonne précision jusqu’à 20 fois plus rapidement qu’une méthode classique pour une
étude paramétrique.
52
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
F IGURE 1.32 – Modèles éléments finis 3D non linéaires issus de McCarthy et al. (2005b)
(gauche) et Champaney et al. (2008) (droite)
53
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
du trou, et se propage dans l’épaisseur, depuis l’interface entre les plaques vers leurs
surfaces extérieures.
F IGURE 1.33 – Algorithme du Progressive Damage Model dévellopé par Tserpes et al.
(2002)
54
1.3 État de l’art des méthodes de calcul des assemblages boulonnés
F IGURE 1.34 – Montage hybride avec plaque adhésive selon Kelly (2006)
Les analyses deviennent alors très coûteuses en temps puisqu’outre les non-linéarités
de contact frottant, il faut prendre en compte les non-linéarités de comportement du
matériau. La gestion de chargement cyclique en fatigue demande une discrétisation
55
Chapitre 1 Contexte du projet Conception Avancée Robuste d’Assemblages
Boulonnés (CARAB)
v 2 + 3w 2 + 4v w
RB = FE
v (v + 4w )
vw2
✓ ◆
✓B = arctan FE
2Ep Ip (v + 4w )
1 − ⌫ 2 N 0.9
∆ = −r [(1 − cos ✓B ) + (1 − ✓B ) sin ✓B ] − 2 cos ✓B
Ep L0.8
Paramètres (Figure 1.36) :
RB : Réaction au point B
✓B : Rotation au point B
∆ : Déplacement vertical du point B
FE : chargement
v : distance entre B1 et B
w : distance entre B et A
Ep : Module d’Young de la plaque
Ip : Moment d’inertie quadratique autour de l’axe z
r : rayon du coin
N : chargement normal à la zone de contact
L : longueur du contact
56
1.4 Bilan et objectifs de l’étude
En particulier Kim et al. (2007) cherchent à alléger le maillage du modèle élément finis
du boulon en substituant la géométrie du boulon par des éléments ayant un comportement
équivalent : soit des éléments poutres à degrés de liberté couplés (Figure 1.38 (b)), soit
des éléments poutres reliés en un même point (Figure 1.38 (c)), soit une précharge
appropriée (Figure 1.38 (d)). L’étude prouve que le modèle complet (Figure 1.38 (a))
reste le plus précis pour simuler le comportement physique de la structure, mais il ressort
que les modèles en Figure 1.38 (b) et (c) peuvent épargner respectivement 62% et
49% du temps de calcul et peuvent économiser respectivement 21% et 19% de mémoire
comparés au modèle complet, tout cela dans le cadre d’une perte de précision raisonnable.
Les auteurs recommandent donc le modèle simplifié avec éléments poutres à degrés de
liberté couplés (Figure 1.38 (b)).
F IGURE 1.38 – (a) Solide bolt Model, (b) Coupled Bolt Model, (c) Spider Bolt Model (d)
No-bolt Model in Kim et al. (2007)
57
1.4 Bilan et objectifs de l’étude
À la lumière de cette bibliographie, il apparaît que les méthodes de conception des
assemblages boulonnés sont perfectibles. En effet, la prise en compte des phénomènes
dissipatifs tel que le contact frottant serait une nette amélioration lors de l’optimisation
du bureau d’étude. Ainsi les membres du projet CARAB ont créé un sous-projet de
modélisation attribué au LMT-Cachan. Les travaux du laboratoire se traduiront donc par la
mise en place d’un connecteur éléments finis servant de modèle non linéaire simplifié de
la liaison.
En effet, l’étude attentive des approches proposées par le milieu académique révèle
que les modèles développés sont soit :
— empiriques or les ingénieurs veulent un modèle robuste tenant compte de para-
mètres usuels de conception et non une loi mathématique sans teneur physique ;
— des modèles numériques complets extrêmement chronophages ;
— des modèles simplifiés trop souvent spécifiques à un cas test unique et difficile-
ment généralisable.
Fort de ce constat, ces travaux de thèse ont pour but de proposer un élément fini
contenant une loi de comportement non linéaire ayant pour paramètre d’entrée des va-
leurs équivalentes de la raideur normale, tangentielle, du coefficient de frottement, de la
précontrainte et enfin d’un paramètre d’écrouissage pour reproduire l’effet dissipatif de
frottement du micro glissement.
Les cas tests retenus pour développer ce connecteur sont des chargements d’une part
en flexion et d’autre part en cisaillement. Ainsi après un choix d’un modèle d’algorithme et
une mise au point d’une méthode d’identification des paramètres de l’assemblage à tester,
le but est de comparer l’efficacité d’un calcul connecteur avec un calcul élément finis 3D
complet en termes de précision et de coût temporel de calcul. Pour ce faire, le modèle
sera donc développé sur un modèle réduit à un boulon puis validé sur des assemblages
utilisés par les partenaires du projet.
1.4 Bilan et objectifs de l’étude
59
CHAPITRE 2
Description du modèle de
comportement du connecteur proposé
et implémentation dans un code
commercial
61
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
2.4.2.3 Matrice tangente du connecteur . . . . . . . . . . . . . . 85
2.4.3 Algorithme final d’intégration du connecteur dans SAMCEF . . . . 87
2.5 Tests de qualification du connecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
2.5.1 Caractérisation du comportement normal . . . . . . . . . . . . . . 91
2.5.1.1 Test d’ouverture d’un assemblage préchargé à un boulon
avec chargement dans l’axe . . . . . . . . . . . . . . . . 91
2.5.1.1.1 Connexion de modèles plaques . . . . . . . . . 91
2.5.1.1.2 Connexion de modèles volumiques . . . . . . . 93
2.5.1.2 Test d’ouverture d’un assemblage préchargé à un boulon
avec chargement excentré . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
2.5.2 Caractérisation du comportement tangentiel . . . . . . . . . . . . 101
2.5.2.1 Assemblage préchargé à un boulon en configuration
double recouvrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
2.5.2.1.1 Connexion de modèles plaques . . . . . . . . . 101
2.5.2.1.2 Connexion de modèles volumiques . . . . . . . 102
2.5.2.2 Assemblage à quatre boulons préchargés en configura-
tion double recouvrement . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
2.5.2.2.1 Test de cisaillement d’un assemblage préchargé
de manière identique à 4 connecteurs . . . . . 103
2.5.2.2.2 Test de cisaillement d’un assemblage préchargé
à 4 connecteurs à précharges différentes . . . . 108
2.6 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
62
2.1 Hypothèses et choix de modélisation
F IGURE 2.1 – Passage d’une configuration réelle d’assemblage boulonné à une version
modélisée par éléments finis avec connecteur
Le choix du modèle rhéologique tangentiel est fondé sur l’article de De Crevoisier et al.
(2012). En effet, une étude par corrélation d’images et une implémentation numérique
sous Cofast (dérivé de Cast3M : http://www-cast3m.cea.fr )mettent en évidence un
comportement de déformation sous forme de cycle d’hystérésis (cf. Figure 2.3). Ce cycle
effort/déplacement comprend trois phases :
— une phase d’adhérence élastique lors de la première partie de la mise en charge ;
— une phase de micro-glissement qui apparait lorsque la charge extérieure dépasse
le seuil de Coulomb (il existe également une phase de macro-glissement au-delà
d’une certaine valeur d’effort tangentiel) ;
— une phase de contact lorsque le corps de vis rencontre l’alésage de la plaque.
63
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
couplage cinématique couplage cinématique
(.MEAN, Fastener, .RBE...) (.MEAN, Fastener, .RBE...)
cône de
Rötscher
modèle plaque
Déplacement [mm]
64
2.1 Hypothèses et choix de modélisation
Force
1: adhérence 2 3 x
2: glissement
La prise en compte de la détection du contact du corps de vis avec l’alésage a été étu-
diée dans Cloirec et al. (2007) mais pour une direction de glissement qui reste inchangée
(cas 1D). En effet, les sollicitations envisagées en phase de conception sur assemblage
sont souvent simples (cas de charges élémentaires, dimensionnant) et conduisent à des
directions de glissement qui restent inchangées. Dans cette hypothèse, on peut décrire
ce comportement en raisonnant sur un modèle simple 1D. L’extension au 3D, pour des
cas de chargements complexes, reste à faire.
Dans la suite, nous ne détaillerons pas cette partie du comportement dans la mesure
65
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
où un assemblage boulonné n’est pas censé conduire à ce type de situation. Par ailleurs,
le raisonnement fait en 1D dans Cloirec et al. (2007), ne semble pas aussi trivial en
3D. En revanche un simple test sur la norme du glissement total kgT k entre plaques
assemblées permet de détecter au cours du calcul, si cette situation survient. On teste
j
alors simplement au pas de temps courant si kgT k > où j est le jeu diamétral entre le
2
trou et le corps de vis.
Le contact entre les plaques assemblées est sans frottement. Le frottement est pris
en compte uniquement à travers le connecteur. Ce choix de modélisation a été effectué
en présupposant l’obtention d’un gain de temps lors du calcul numérique. Ce présupposé
sera en effet attesté par la suite.
et une en rotation :
n
X
↵i (X Bi − X A ) ⇥ (u Bi − u A + (X Bi − X A ) ⇥ ΨA ) = 0
i=1
66
2.2 Modélisation du comportement normal
Remarque 3 Le macromodèle proposé est valable aussi bien pour le couplage de mo-
dèles volumiques que plaques. Dans le cas du couplage de modèles plaques, les éléments
ne permettent pas de contraction du connecteur dans la direction normale. Dans ce cas,
(0) (n+1) PC2
on a tN = PC et ainsi tN = + cN (nT g(n+1) ) = PC + cN (nT g(n+1) ). La formule
tN(0)
reste inchangée.
67
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
intégrées sur les éléments de contact situés au voisinage du boulon/connecteur considéré
(cône de Rötscher) puis renvoyée en paramètre d’entrée à la routine du macromodèle.
Dans un souci de simplicité, seule une estimation de pN est déterminée en interne dans
l’élément utilisateur.
L’estimation proposée ci-après sera d’autant plus valable que l’on tire dans l’axe du
boulon (cas 1 de la Figure 2.6). Le cas 3, plus réaliste, sera plus ou moins bien représenté
suivant la rigidité des plaques assemblées et l’excentration e . Il est à noter que pour le cas
3 des modèles simplifiés existent comme Guillot (2007) mais nécessiteraient d’introduire,
là encore, des paramètres supplémentaires à donner en entrée de la routine. La validité
de l’approximation proposée sera appréciée en Section 2.5.
F
e
z z z
F
F
x x x
-F
-F
Cas 1: Sollicitation Cas 2: Sollicitation Cas 3: Sollicitation
dans l’axe du connecteur de « cisaillement » du boulon de décollement des plaques
68
2.3 Modélisation du comportement tangentiel
On remarquera que kp est la raideur initiale des plaques assemblées. Cette quantité prend
en compte non seulement la rigidité des pièces assemblées, mais aussi celle induite par
les éléments .« MEAN ». (couplage cinématique), et donc la raideur équivalente de tous
les éléments que le macromodèle connecte.
p0 = PC (≥ 0)
— Sinon : * +
tN(0)
pN(n+1) = − cN (nT g(n+1) )
PC − tN(0) +
|tN(0) − PC |
Le test "0 , provient du couplage de modèles plaques (voir Remarque 3). Si
|tN(0) |
(0)
on a tN = PC le coefficient kp /kb tend vers l’infini. Cela traduit le fait que, dans ce cas, le
modèle plaque ne permet pas de déformation dans l’épaisseur et la raideur équivalente kp
tend vers l’infini. Le saut normal de déplacement nT g est nul sous l’effet de la précharge
(à cause des éléments de contact) et ne peut qu’augmenter. Ne connaissant pas kp , mais
souhaitant tout de même rendre compte d’un effet de diminution de la pression de contact
pN lorsque le connecteur s’allonge, on suppose ici que cN ⇡ kp . Bien entendu, on pourrait
passer une valeur de kp à la routine sous forme d’un argument supplémentaire. Ce choix
n’a pas été retenu ici.
69
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
2.3.2 Formulation
Tel que décrit dans la Figure 2.7 et expliqué dans Wriggers (2002), en général, on peut
supposer un adoucissement (1) aussi bien qu’un écrouissage (2) pour le comportement
mécanique du frottement, une fois le seuil d’effort tangentiel t T dépassé. Cela concorde
avec les expériences physiques. L’adoucissement peut s’expliquer par le fait que le
coefficient de frottement de glissement (dynamique) est plus faible que le coefficient de
frottement d’adhérence (statique).
F IGURE 2.7 – Comportement adoucissant (1) et avec écrouissage (2) pour le frottement
gT = geT + gsT
On rappelle que les notations en gras sont des vecteurs. Cette séparation peut être
interprétée comme une étape de régularisation pour la loi de frottement. Cependant on
70
2.3 Modélisation du comportement tangentiel
peut aussi y voir une interprétation physique, dans le sens où un déplacement tangentiel
élastique geT apparait sur la surface de contact. Cela correspond à un comportement
élastique dû aux aspérités de la zone de contact réelle. D’où, le fait que les auteurs
modélisent un comportement élastique adhérent puisque les déformations associées
disparaissent une fois l’assemblage déchargé.
Le modèle le plus simple pour la partie élastique du contact tangentiel est une relation
isotrope linéaire élastique qui s’écrit :
tT = cT geT (2.2)
Le glissement tangentiel de frottement plastique gsT est piloté par une équation d’évo-
lution qui peut être formulée en utilisant les concepts standards de la théorie de l’élas-
toplasticité. Introduisons, pour la dérivée de la loi de glissement, par analogie avec la
dérivée de l’écoulement plastique, la dissipation due au glissement plastique :
Ds = tT · ġsT ≥ 0
ET = tT 2 R2 | fs (tT ) 0
2
dans l’espace des contraintes tangentielles. Une simple expression pour la fonction seuil
fs est donnée par :
fs (tT ) = ktT k − µ pN 0 (2.4)
qui est le critère de glissement plastique ou fonction critère, qui représente une surface
seuil, pour une pression de contact pN donnée (voir Figure 2.8). L’idée s’une surface
seuil correspondant aux frottement a également été utilisé dans Gornet et al. (2010). Elle
correspond à la loi classique de Coulomb. Le coefficient de frottement µ global est à
identifier.
L’équation d’évolution pour le glissement plastique peut à présent être déterminée à
partir du principe de dissipation. La dérivée est obtenue ici en supposant le critère de
glissement simple décrit en équation (2.4). Cependant la démarche proposée peut être
utilisée pour des critères de glissement plus avancés.
71
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
F IGURE 2.8 – (a) Cône de frottement de Coulomb (b) surface de glissement plus générale
d’après Wriggers (2002)
@fs (tT ) tT
ġsT = γ̇ = γ̇ nT avec nT = (2.5)
@tT ktT k
ce qui correspond à la loi de normalité à effort de contact normal pN fixé. Le membre de
gauche de l’équation (2.5) désigne la vitesse relative tangentielle due au glissement. De
plus, il faut satisfaire les conditions de charge-décharge de Kuhn-Tucker :
fs (tT , pN , ✓, gv ) 0
avec dans le cas particulier du modèle classique de Coulomb ĝs = µ pN (voir équation
(2.4)). Un modèle simple avec écrouissage peut être établi en posant :
72
2.3 Modélisation du comportement tangentiel
@fs @fs
ġTs x = γ̇ and ġTs y = γ̇ (2.9)
@tTx @tTy
Une fois de plus, les conditions de Kuhn-Tucker peuvent être utilisées pour compléter la
formulation :
γ̇ ≥ 0, fs (tTx , tTy ) 0, γ̇fs (tTx , tTy ) = 0
La fonction de dissipation, dont on a besoin, par exemple, dans des problèmes ou
applications thermomécaniques, où l’usure doit être calculée, peut également être établie.
Cela donne :
Ds = tT · ġsT = tTx ġTs x + tTy ġTs y
73
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
à la possibilité de remanier les lois de comportement de l’interface frottante en terme de
plasticité non-associée.
La mise à jour de la contrainte tangentielle tT,(n+1) et la dissipation D(n+1)
s
est effectuée
par l’algorithme de retour radial basé sur une intégration de l’équation d’évolution du
glissement plastique (cf. Wriggers (1987), Ju et Taylor (1988),Giannakopoulos (1989),
Wriggers et al. (1990)). Les résultats peuvent être résumés de la manière suivante avec
les notations de Wriggers (2002) :
1. Intégration de la fonction de la vitesse relative tangentielle (fonction cinéma-
tique) ġT = ⇠¯˙α āα donne l’incrément du glissement total au pas de temps n + 1 :
∆gT,(n+1) = ⇠¯(n+1) − ⇠¯(n)
6 α α
7
āα,(n+1)
où la règle de somme sur l’indice ↵ s’applique. āα,(n+1) est le vecteur tangent dans
la direction ↵ (↵ = 1 ou 2) au point de contact projeté x̄master sur la face maître dans
la configuration courante. Dans le cas géométrique linéaire, āα,(n+1) ⇡ āα,(0) = Āα
et ⇠¯˙ = v(xslav e ) − v̄(x̄master ).
2. Calcul de l’estimation élastique à partir de l’équation (2.2) (ou (2.3)) et évalua-
tion de la fonction critère au temps tn+1 . Puisque le glissement total gT,(n+1) =
gT,(n) + ∆gT,(n+1) est décomposé en une partie élastique et une partie plastique,
on obtient :
ttr s
(2.10)
6 7
T,(n+1) = cT g T,(n+1) − g T,(n) = tT,(n) + cT ∆gT,(n+1)
tr tr
fs,(n+1) = ktT,(n+1) k − ĝs (pN,(n+1) , ✓(n+1) , gv ,(n+1) ) (2.11)
⇣ ⌘
Ici le vecteur tT,(n) = cT gT,(n) − gsT,(n) est le vecteur d’effort tangentiel au temps
tn . Une valeur du critère de glissement qui respecte fs,(n+1) tr
0 indique une
adhérence : il n’y a donc aucun frottement. Pour fs,(n+1) tr
> 0 un glissement se
produit dans les directions tangentielles, et un retour radial sur la prédiction élastique
doit être effectué. Pour un modèle de Coulomb, on obtient simplement :
tr
fs,(n+1) = kttr
T,(n+1) k − µ pN,(n+1)
74
2.3 Modélisation du comportement tangentiel
Avec les arguments classiques concernant les schémas de projection (voir Simo et
Taylor (1985)), on obtient :
tT,(n+1) = ttr
T,(n+1) − λ cT nT,(n+1) (2.13)
ttr
T,(n+1)
nT,(n+1) = ntr tr
T,(n+1) avec nT,(n+1) = tr (2.14)
ktT,(n+1) k
⇤ Preuve :
ttr s
6 7
T,(n+1) = cT gT,(n+1) − gT,(n)
= tT,(n+1) + λ cT nT,(n+1)
ttr
T,(n+1) ttr
T,(n+1)
Ainsi, nT,(n+1) = = ⇤
ktT,(n+1) k + λ cT kttr
T,(n+1) k
(λ) = kttr
T,(n+1) k − ĝs (pN,(n+1) , ✓(n+1) , gv ,(n+1) ) − cT λ = 0
car ktT,(n+1) k − ĝs (pN,(n+1) , ✓(n+1) , gv ,(n+1) ) = 0 sur la surface seuil. Ainsi, nous
avons besoin d’un schéma itératif pour résoudre (λ) = 0. Dans ce cas, la méthode
de Newton est la méthode couramment employée. Dans le cas d’un modèle de
Coulomb, ĝs = µ pN,(n+1) ne dépend pas de λ et on peut résoudre l’équation
directement pour obtenir λ :
1 6 tr 7
λ= ktT,(n+1) k − µ pN,(n+1)
cT
Une fois λ connu, les efforts de frottement s’obtiennent grâce à (2.13) et le glisse-
ment frottant total grâce à (2.12), ce qui permet l’obtention des résultats pour le
modèle de Coulomb :
Cette mise à jour complète l’algorithme d’intégration local pour la loi de comporte-
ment de frottement.
75
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
Remarque 7 La projection de l’effort test ttr T,(n+1) qui ne respecte pas la condition de
glissement est décrite Figure 2.9 en dimension deux. Comme on le constate, la quantité
T,(n+1) qui dépasse l’effort tangent permis par la loi de Coulomb, µ pN,(n+1) , est utilisée
ttr
pour corriger les efforts menant à tT,(n+1) . De plus, l’augmentation de la partie glissante
(anélastique) du déplacement relatif tangentiel gsT,(n+1) est montrée graphiquement. Le
rôle de la partie adhérente (élastique) est mise en évidence dans la Figure 2.9.
F IGURE 2.9 – Projection de l’effort test sur la surface de glissement d’après Wriggers
(2002)
76
2.3 Modélisation du comportement tangentiel
4. Si fs,(n+1)
tr
0, alors stop.
5. Sinon fs,(n+1)
tr
> 0, alors faire un retour radial :
— Résoudre pour λ :
kttr
T,(n+1) k − ĝs (pN,(n+1) , ✓(n+1) , gv ,(n+1) ) − cT λ = 0
Cela donne :
1 ⇣ tr ⌘
λ = ktT,(n+1) k − µ pN,(n+1) (Coulomb)
cT
1 h i
λ = kttr
T,(n+1) k − (µ + gv ,(n) H) pN,(n+1) (avec écrouissage)
cT + H pN,(n+1)
— Mise à jour de l’état glissant :
77
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
Ainsi :
@fs @fs @fs
f˙s (tT , pN , gv ) ) = ṫT + ṗN + ġv
@tT @pN @gv
@fs @fs @fs
= cT (ġT − ġsT ) + ṗN + λ
@tT @pN @gv
✓ ◆
@fs @fs (tT ) @fs @fs
= cT ġT − λ + ṗN + λ
@tT @tT @pN @gv
@fs @fs
cT ġT + ṗN
@tT @pN
λ=
@fs @fs @fs
cT −
@tT @tT @gv
@fs (tT )
Sachant que ġsT = γ̇ = γ̇ nT = λ nT , on en déduit que :
@tT
@fs @fs
cT nTT ġT + ṗN cT nTT ġT + ṗN
@pN @pN
λ= =
T
@fs @fs
cT nT nT − cT −
@gv @gv
Pour le modèle avec écrouissage proposé, on a ainsi :
puisque cT + H pN > 0.
On obtient ainsi l’expression de ṫT en fonction de ġT et de ġ (en notant que ṗN =
cN (nT ġ) où n est la normale de contact) :
78
2.3 Modélisation du comportement tangentiel
tT
où nT = . On notera que pour la loi classique de Coulomb, cette expression devient
ktT k
(en posant H = 0) :
Dans un cas, comme dans l’autre, on constate que le terme de frottement (deuxième
terme) rend la matrice qui relie ṫT à l’incrément de saut, ġ, non symétrique. Cela provient
du fait que la loi de comportement de frottement proposée est non associée.
79
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
tT
cT H p’N
1
cT + H p’N
µp’N
1
cT H pN
µpN cT + H pN
cT
1
gT
80
2.4 Implémentation dans un code commercial : SAMCEF
F IGURE 2.11 – Principe général du calcul numérique non linéaire effectué par un code de
calcul éléments finis
81
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
82
2.4 Implémentation dans un code commercial : SAMCEF
Remarque 11 Le document de Granville (1996) nécessite une mise à jour. Nous recom-
mandons fortement de se référer aux subroutines (mc531.f et mc5331.f) contenues dans
le dossier muser de la version SAMCEF pour mettre à jour ces informations.
Le paramètre L3 spécifie le nombre de degrés de liberté par nœud et peut être égal
à 1, 3 ou 6 en pratique. Les degrés de liberté des nœuds apparaissent en premier et
sont stockés dans les vecteurs DEPL, VIT, ACC, FINT, FINE et dans la matrice tangente
(d’itération) dans l’ordre spécifié par la liste des nœuds en utilisant la formule pour le
nœud n de la liste et la composante j :
iddl = (n − 1) L3 + j
83
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
SUBROUTINE MC531 (NOEL,TIME,DEPL,VIT,ACC,THE,SS,IFORCE,IMAT,
* IVIT,IENRG,IPOSIT,NDIM,NOP,IOP,COEF,CAG,
* FINT,FINE,ETIN,ETOU,XDEF,XKIN,NBRT,ISYM,
* ITER,NOEUD,NBN,COORD,AX1,AX2,AX3)
La liste des entrées (E) et sorties (S) est la suivante (extraite de mc531.f) :
F IGURE 2.13 – Tableau des entrées-sorties de la routine mc531.f pilotant les user-
elements de Samcef
Remarque 12 Remarquons que l’entrée DEPL contient les positions courantes (et non
les déplacements) et l’incrément de rotations des nœuds.
84
2.4 Implémentation dans un code commercial : SAMCEF
Remarque 13 Les codes (.MCC) 5001 à 5250 peuvent être utilisés pour stocker des
paramètres du user-element. Les valeurs sont écrites dans le vecteur CAG(4,I). La
colonne I du CAG(4,I) correspond au code I+5000 donné à l’user-element (.MCC). Le
contenu du vecteur CAG peut être modifié ou complété dans le préprocessus de la
subroutine du user-element.
Remarque 14 Le vecteur d’état permet de conserver les variables d’un pas de temps
sur l’autre. ETIN contient les valeurs des variables au pas de temps convergé précédent.
L’utilisateur doit, à chaque itération du pas de temps courant, remplacer les valeurs de
ces variables dans le vecteur ETOU. Lors de la convergence du pas de temps courant, le
vecteur ETOU est copié dans le vecteur ETIN. Par défaut, on peut sauver un maximum
de 20 variables. Sinon, il faut définir NETAT dans la subroutine mc5331.f .
Remarque 15 Les coordonnées initiales des nœuds du user-element sont données par
le vecteur COORD(5,i). La colonne I de COORD(5,I) correspond à la coordonnée initiale
selon x, y et z du nœud numéro NOEUD(I) et apparaissant à la position I dans la définition
du .MCE du user-element.
— COOR([1, 2, 3], I) = X Y Z
— COOR(4, I) = T EMP
— COOR(5, I) = DT EMP
85
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
où n est la normale orientée du nœud 1 vers le nœud 2 du connecteur. Dans le cas du
connecteur, soit une connexion nœud à nœud, les vecteurs colonnes d et ⌘ peuvent être
assimilés respectivement et par abus au vecteur des inconnues nodales de déplacement
et déplacement virtuel. On introduit aussi les projecteurs normal et tangentiel :
PN = n nT
PT = Id − PN
Avec ces notations, on en déduit l’expression des sauts de déplacement normal et
tangentiel en fonction de d :
gN = (u2 − u1 ) · n + gN,0
= NT d + gN,0
gT = PT (u2 − u1 )
6 7
= −PT PT d
où gN,0 est le saut initial qui sera supposé nul dans cette étude (gN,0 = 0). Sous l’hypo-
thèse des petites perturbations, la normale n reste inchangée et des relations similaires
peuvent être écrites pour les champs virtuels :
86
2.4 Implémentation dans un code commercial : SAMCEF
car PTT = PT . Là encore tT est homogène à un effort. La matrice tangente s’en déduit
facilement : ✓ ◆
PT −PT
KaT = cT
−PT PT
car PTT PT = PT et ṫT = cT ġT = cT −PT PT ḋ.
6 7
K = KN + KaT si adhérence
K = KN + KgT si glissement
87
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
1. Valeurs initiales : gsT,(n) , gv ,(n)
— Obtention du vecteur de glissement au pas de temps convergé précédent :
0 1
ET IN(1)
gsT,(n) = @ET IN(2)A
ET IN(3)
— Obtention du glissement effectif au pas de temps convergé précédent :
gv ,(n) = ET IN(4)
2. Paramètres connecteur : cN , cT , H , Pc , j ,µ
3. Calcul des quantités géométriques :
— Obtention des coordonnées initiales des nœuds de l’élément :
0 1 0 1
COORD(1, 1) COORD(1, 2)
X1 = @COORD(2, 1)A et X2 = @COORD(2, 2)A
COORD(3, 1) COORD(3, 2)
— Obtention des coordonnées courantes des nœuds de l’élément :
0 1 0 1
DEP L((1 − 1)L3 + 1) DEP L((2 − 1)L3 + 1)
x1 = @DEP L((1 − 1)L3 + 2)A et x2 = @DEP L((2 − 1)L3 + 2)A
DEP L((1 − 1)L3 + 3) DEP L((2 − 1)L3 + 3)
— Calcul de la normale du connecteur :
x2 − x1 X2 − X1
n= (or n = sous l’hypothèse des petites perturbations)
kx2 − x1 k kX2 − X1 k
— Calcul des projecteurs tangentiel et normal (lettres ajourées pour les matrices) :
PN = n nT
PT = Id − PN
4. Calcul des quantités tangentielles et normales :
— Calcul des déplacements des nœuds du connecteur :
u 1 = x1 − X 1
u 2 = x2 − X 2
p0 = PC (≥ 0)
88
2.4 Implémentation dans un code commercial : SAMCEF
— Sinon : * +
tN(0)
pN(n+1) = − cN (nT g(n+1) )
PC − tN(0) +
— Calcul de l’effort normal :
a) Si n = 1 (premier incrément en l’absence de chargement extérieur) :
PC2
tN(n+1) = + cN (nT g(n+1) )
tN(0)
⇣ ⌘
— Calcul de l’effort de prédiction élastique : ttr s
T,(n+1) = cT gT,(n+1) − gT,(n)
— Calcul de la prédiction de la fonction critère :
tr
fs,(n+1) = kttr
T,(n+1) k − (µ + gv ,(n) H)pN,(n+1) (avec écrouissage)
— Si fs,(n+1)
tr
0, alors faire :
tT,(n+1) = ttr
T,(n+1)
gv ,(n+1) = gv ,(n)
gsT,(n+1) = gsT,(n)
et aller à l’étape 5.
— Sinon fs,(n+1)
tr
> 0, faire le retour radial :
— Calcul de λ :
1 ⇥ tr ⇤
λ = ktT,(n+1) k − (µ + gv ,(n) H) pN,(n+1)
cT + H pN,(n+1)
tr
fs,(n+1)
= (avec écrouissage)
cT + H pN,(n+1)
ttr
T,(n+1)
nT,(n+1) = ntr
T,(n+1) =
kttr
T,(n+1) k
gsT,(n+1) = gsT,(n) + λ nT,(n+1)
gv ,(n+1) = gv ,(n) + λ
⇣ ⌘
— Calcul des nouveaux efforts de frottement : tT,(n+1) = cT gT,(n+1) − gsT,(n+1)
j
— Si kgT,(n+1) k > (test de contact entre la vis et l’alésage), alors « détection
2
du contact » et continuer.
5. Calcul de l’effort total dans le connecteur : t(n+1) = tN,(n+1) n + tT,(n+1)
89
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
6. Calcul du vecteur d’effort intérieur nodal :
0 1 0 1
F INT ((1 − 1)L3 + 1) F INT ((2 − 1)L3 + 1)
@F INT ((1 − 1)L3 + 2)A = −t(n+1) et @F INT ((2 − 1)L3 + 2)A = t(n+1)
F INT ((1 − 1)L3 + 3) F INT ((2 − 1)L3 + 3)
K = KN + KaT si adhérence
K = KN + KgT si glissement
À présent, nous devons valider cet algorithme afin de vérifier qu’il effectue le compor-
tement voulu.
90
2.5 Tests de qualification du connecteur
x3
F
x2
x1
Feuillet moyen
maillage plaque
Eléments MEAN
Connecteur
-F
F IGURE 2.14 – Conditions aux limites sur le maillage plaque attaché par un connecteur
pour un test d’ouverture
Les paramètres utilisés pour cet essai numérique sont dans le Tableau 2.1. Les
données sont celles du cas test représentatif proposé par Safran Aircraft Engines, par la
suite on nommera ce cas test « cas test 1 ». De plus, on se sert de la raideur normale
91
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
calculée de manière analytique d’après Alkatan et al. (2007a) (cf Section 3.1.2).
Tableau 2.1 – Paramètres pour le cas test 1 avec 1 connecteur attaché plaque pour un
essai d’ouverture
On constate, tout d’abord, que les réponses de l’effort intérieur normal tx3 et de l’effort
de contact estimé par le connecteur pN sont cohérentes avec un modèle plaque. En
effet, durant la première phase de traction, on observe une évolution positive de l’effort
intérieur seulement après avoir vaincu la précharge. C’est alors que l’effort de contact
estimé par le macromodèle pN diminue puisque le connecteur s’allonge. En revanche en
phase de compression pN et tx3 valent la précharge P c du fait que les éléments plaques
ne permettent pas de déformation selon ~ x3 . Donc, le modèle mis en place à travers la
routine utilisateur est vérifié pour un modèle plaque travaillant en ouverture.
Cela est confirmé par l’essai, situé Figure 2.16, sur plaques en ouverture avec un
effort de traction supérieur (20 000 N contre 12 000 N) à précédemment. Ainsi une des
92
2.5 Tests de qualification du connecteur
12 000 12 000
2 750 11 500
F ext x3 [N]
tx3 [N]
-6 500 11 000
12 000 11 000
11 500 10 500
PN [N]
t x3 [N]
11 000 10 000
10 500 9 500
10 000 9 000
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
temps [s]
temps [s]
F IGURE 2.15 – Résultats sur le maillage plaque attaché par un connecteur pour un test
d’ouverture à effort imposé de 12 000 N
limites du connecteur est le décollement, ie si l’effort extérieur est très supérieur à l’effort
de serrage.
Sur la Figure 2.18, les graphiques correspondants sont présentés . Comme attendu,
on constate, qu’à cause des déformations normales du modèle volumique, la réponse
n’est pas similaire à celle du cas test plaque. En effet, l’effort interne présente cette
fois une allure identique à celle du chargement extérieur appliqué. Cependant l’effort de
contact pN évolue de manière opposée à l’effort intérieur ce qui est cohérent. En outre,
plus on tire sur le connecteur, plus son effort intérieur augmente, plus il s’allonge, plus
93
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
20 000
20 000
4 500
F ext x3 [N]
15 000
-11 000
tx3 [N]
10 000
-26 500
5 000
-42 000
0 1 2 3 4
0
temps [s] -7,5E-03 0E+00 7,5E-03 1,5E-02 2,25E-02 3E-02
g x3 [mm]
20 000 11 000
15 000 8 250
PN [N]
t x3 [N]
10 000 5 500
5 000 2 750
0 0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
temps [s] temps [s]
F IGURE 2.16 – Résultats sur le maillage plaque attaché par un connecteur pour un test
d’ouverture à effort imposé de 20 000 N
F
x3
x2
x1
maillage volumique
Eléments MEAN
Connecteur
-F
F IGURE 2.17 – Conditions aux limites sur le maillage volumique attaché par un connecteur
pour un test d’ouverture
94
2.5 Tests de qualification du connecteur
15 000 14 000
7 500
10 500
0
F ext x3 [N]
tx3 [N]
-7 500 7 000
-15 000
3 500
-22 500
-30 000 0
0 1 2 3 4 -3E-02 -2,25E-02 -1,5E-02 -7,5E-03 0E+00
10 500
22 500
t x3 [N]
PN [N]
7 000
15 000
3 500 7 500
0 0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
temps [s] temps [s]
F IGURE 2.18 – Résultats sur le maillage volumique attaché par un connecteur pour un
test d’ouverture à effort imposé
95
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
x3
x2
x1
F IGURE 2.19 – Déformation à t=1s pour un cas maillé volumique dans un test d’ouverture
avec les paramètres du cas test 1 et un résidu de convergence de 0,001 vu en coupe
[projection scalaire du déplacement sur ~
x3 en mm]
96
2.5 Tests de qualification du connecteur
97
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
14 000
12 875
PN [N]
11 750
10 625
9 500
0 1 2 3 4
temps [s]
F IGURE 2.21 – Effort de contact pN en fonction du temps pour une raideur normale de
connecteur cN = 1 ⇥ 107 N/mm et une précision de 0, 1. En bleu : effort de contact pN
estimé par le connecteur. En vert : effort de contact donné par le logiciel
98
2.5 Tests de qualification du connecteur
x3 u
x2
x1
Maillage volumique
Eléments MEAN
Connecteur
-u
Eléments RBE
F IGURE 2.22 – Conditions aux limites pour un test d’ouverture en déplacement d’un
assemblage préchargé à 1 connecteur
À la lecture des résultats de la Figure 2.23, on constate que pour un faible déplace-
ment imposé, de l’ordre du µm, on obtient une faible variation de l’effort intérieur normal
tx3 et de saut de déplacement normal gx3 . Ce qui est tout à fait normal. Cependant on
constate une variation non négligeable sur l’évolution de l’effort de contact pN calculé par
Samcef. Alors que l’évolution du pN donnée par le connecteur est quasiment constante,
celle du pN donnée obtenue par Samcef reflète un effet de bridage. Il y a jusqu’à 33%
d’erreur relative entre les deux quantités. C’est-à-dire que lors de la compression sur
l’extrémité des plaques, il y a décollement au niveau de la zone de contact du connecteur
à cause du bras de levier et de l’excentration. Le connecteur n’a pas été pensé pour
reproduire de tels effets, ce qui explique la différence. Il ne faut pas oublier que la routine
servira à représenter des comportements globaux et non des comportements spécifiques
locaux.
99
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
0,012 11 020
0,008
0,004 11 007,5
u x3 [mm]
0
tx3 [N]
10 995
-0,004
-0,008
10 982,5
-0,012
-0,016
0 1 2 3 4 10 970
-9,2E-03 -9,125E-03 -9,05E-03 -8,975E-03 -8,9E-03
temps [s]
g x3 [mm]
8 265 9 000
t x3 [N]
PN [N]
5 510 6 000
3 000
2 755
0
0 0 1 2 3 4
0 1 2 3 4
temps [s]
temps [s]
F IGURE 2.23 – Résultats sur le maillage volumique attaché par un connecteur pour un
test d’ouverture à déplacement imposé
100
2.5 Tests de qualification du connecteur
x3 maillage plaque
éléments MEAN
x2
connecteur Q
x1
x3
x2
x1
F IGURE 2.24 – Conditions aux limites sur le maillage plaque attaché par un connecteur
pour un test de cisaillement
Les paramètres utilisés pour ce cas test sont écrits dans le Tableau 2.2. Ceux-ci sont
toujours ceux du cas test 1.
101
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
Tableau 2.2 – Paramètres d’essai pour le cas test 1 connecteur attaché plaque pour un
test de cisaillement
absolue que lors de la traction. Ce phénomène est causé par l’écrouissage qui a eu lieu
lors de la première phase de traction. On constate également que le glissement cumulé
gv s’active lors des phases glissantes. De plus, on remarque que l’effort intérieur normal
tx3 est constant, car la connexion de modèles plaques ne permet pas de contraction du
connecteur.
On obtient alors la Figure 2.27. Dans ce cas, le pN estimé n’est pas celui évalué par
Samcef. Ni l’amplitude ni le sens d’évolution n’est correct concernant pN . Cependant
l’erreur relative commise est de l’ordre de 3%. Cela est dû à l’effet Poisson sur les
éléments volumiques conduisant à une légère diminution de l’effort / précharge dans le
102
2.5 Tests de qualification du connecteur
5 000
5 000
3 750
3 750
2 500 2 500
F ext x2 [N]
1 250 1 250
t x2 [N]
0 0
-1 250 -1 250
-2 500 -2 500
-3 750 -3 750
-5 000
-5 000 -0,12 -0,09 -0,06 -0,03 0 0,03 0,06 0,09
0 1 2 3 4
g x2 [mm]
temps [s]
11 000
11 000
8 250
8 250
tx3 [N]
t x3 [N]
5 500 5 500
2 750 2 750
0 0
0 1 2 3 4
-1,6E-34 -1,2E-34 -8E-35 -4E-35 0E+00 4E-35
temps [s]
g x3 [mm]
0,06
0,045
gv [mm]
0,03
0,015
0
0 1 2 3 4
temps [s]
F IGURE 2.25 – Résultats sur le maillage plaque attaché par un connecteur pour un test
de cisaillement
103
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
Maillage volumique
x3
Éléments MEAN
Connecteur
x2 P
x1
x3
x2
x1
F IGURE 2.26 – Conditions aux limites sur le maillage volume attaché par un connecteur
pour un test de cisaillement
Par souci de concision, nous ne présentons sur la Figure 2.29 que le chargement et
le cycle de l’effort intérieur tangentiel tx2 en fonction du saut de déplacement tangentiel
gx2 . Le cycle est le même pour chaque boulon, car la précharge est identique. De plus,
le glissement cumulé gv en fonction du temps l’est également (non représenté). Enfin
l’effort interne normal tx3 est constant et a la valeur de Pc = 11000 N car on se situe ici
en modèle plaque. On constate donc une réponse tout à fait cohérente.
104
2.5 Tests de qualification du connecteur
11 100
5 000
3 750
11 050
2 500
F ext x2 [N]
tx3 [N]
1 250
0 11 000
-1 250
-2 500 10 950
-3 750
-5 000 10 900
0 1 2 3 4 -4,4E-03 -4,15E-03 -3,9E-03
temps [s]
5 000
g x3 [mm]
11 100 3 750
2 500
11 050
1 250
t x2 [N]
t x3 [N]
0
11 000
-1 250
-2 500
10 950
-3 750
10 900 -5 000
0 1 2 3 4 -0,14 -0,105 -0,07 -0,035 0 0,035 0,07
g x2 [mm]
temps [s]
11 250
11 250
PN [N]
PN [N]
7 500
7 500
3 750
3 750
0
0 -60 -45 -30 -15 0 15 30 45
0 1 2 3 4
F ext x3 ext [N]
temps [s]
0,07
0,053
gv [mm]
0,035
0,018
0
0 1 2 3 4
temps [s]
F IGURE 2.27 – Résultats du cas test pour des modèles volumiques attachés avec un
connecteur et un chargement de cisaillement en configuration double recouvrement
105
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
Maillage plaque
x3
Éléments MEAN
Connecteur
x2 Q
x1
1 2 3 4
x3
x2
x1
F IGURE 2.28 – Conditions aux limites sur pour des modèles plaques attachés par 4
connecteurs pour un chargement de cisaillement en configuration double recouvrement
1 2 3 4
15 000 5 000
10 000 3 750
5 000 2 500
F ext x2 [N]
0 1 250
t x2 [N]
-5 000 0
F IGURE 2.29 – Résultats du cas test pour des modèles plaques attachés avec 4 connec-
teurs préchargés de manière identique et un chargement de cisaillement en configuration
double recouvrement
106
2.5 Tests de qualification du connecteur
Maillage volumique
x3 Éléments MEAN
Connecteur
P
x2
x1
1 2 3 4
x3
x2
x1
F IGURE 2.30 – Conditions aux limites pour des modèles volumiques attachés par 4
connecteurs pour un chargement de cisaillement en configuration double recouvrement
107
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
On obtient les résultats représentés Figure 2.31. On constate que les cycles de l’effort
intérieur tangentiel tx2 en fonction du saut de déplacement tangentiel gx2 sont identiques
au cas plaque correspondant (cf. Figure 2.29), de même que l’effort intérieur normal
tx3 ainsi que les pressions de contact estimées pN au niveau de chaque boulon. On
constate des écarts d’environ 9% entre les valeurs estimées de pN et celles déterminées
sous Samcef Field, pN,f ield par intégration de la pression de contact sur les éléments
de contact au voisinage de chaque boulon (voir tracé du bas en Figure 2.31). Dans les
deux cas, les valeurs de pN au niveau des boulons 2 et 3 (resp. 1 et 4) sont identiques
comme attendu. Cependant, on remarque que les variations de pN et de pN,f ield sont
opposées. L’estimation de pN obtenue par un modèle unidirectionnel ne prend en effet
pas bien en compte l’effet de contraction des plaques dû à l’effet Poisson. L’ordre de
grandeur de l’estimation reste relativement acceptable. Notons par ailleurs que cette
estimation de pN ne sert que pour déterminer le seuil de glissement du comportement
tangentiel. Comme précisé précédemment, une amélioration du calcul de pN consisterait
à passer en argument à la routine de chaque connecteur la résultante de la pression de
contact au voisinage de chaque boulon post-traitée à chaque pas de temps. Cette solution
complexifierait évidemment la mise en données et n’est en pratique pas envisageable.
De manière générale, les exemples numériques tendent à montrer que les comporte-
ments normal et tangentiel sont en cohérence avec la modélisation choisie.
108
2.5 Tests de qualification du connecteur
1 2 3 4
5 000
15 000
3 750
10 000
2 500
5 000
F ext x2 [N]
1 250
t x2 [N]
0
0
-5 000 -1 250
-10 000 -2 500
1 2 3 4 Pn connect 1 Pn connect 2
13 000 Pn connect 3 Pn connect 4
11 300
8 475 9 750
t x3 [N]
PN [N]
5 650
6 500
2 825
3 250
0
0 1 2 3 4
0
temps [s] 0 1 2 3 4
temps [s]
PN field 1 PN field 2 PN field 3 PN field 4
14 000
10 500
PN [N]
7 000
3 500
0
0 1 2 3 4
temps [s]
F IGURE 2.31 – Résultats du cas test en modèles de connexion volumique avec 4 connec-
teurs préchargés de manière identique et un chargement de cisaillement en configuration
double recouvrement
109
Chapitre 2 Description du modèle de comportement du connecteur proposé et
implémentation dans un code commercial
1 2 3 4
5 000
15 000
3 750
10 000
2 500
5 000
t x2 [mm]
1 250
F ext x2 [N]
0 0
-5 000 -1 250
-10 000 -2 500
-15 000 -3 750
-5 000
-20 000
0 1 2 3 4 -0,12 -0,09 -0,06 -0,03 0 0,03 0,06 0,09
10 500 0,06
gv [mm]
t x3 [N]
0,04
10 000
9 500 0,02
9 000 0
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
temps [s] temps [s]
F IGURE 2.32 – Résultats du cas test en maillage plaque avec 4 connecteurs à précharges
différentes et un chargement de cisaillement
110
2.5 Tests de qualification du connecteur
1 2 3 4
15 000
5 000
10 000 3 750
5 000 2 500
F ext x2 [N]
0 1 250
t x2 [N]
0
-5 000
-1 250
-10 000
-2 500
-15 000 -3 750
11 250 0,09
gv [mm]
t x3 [N]
10 500 0,06
0,03
9 750
0
9 000 0 1 2 3 4
0 1 2 3 4
temps [s]
temps [s]
Pn connect 1 PN field 1
13 000
9 750
PN [N]
6 500
3 250
0
0 1 2 3 4
temps
F IGURE 2.33 – Résultats du cas test en maillage volumique avec 4 connecteurs à pré-
charges différentes et un chargement de cisaillement
111
2.6 Bilan
La modélisation proposée nécessite de définir le comportement normal et tangentiel.
Le comportement tangentiel comporte en particulier deux états différents : l’état adhérent
et l’état glissant, états qui sont en lien direct avec la matrice de raideur tangente intégrée
dans l’algorithme.
Concernant la partie normale, une attention toute particulière a été portée sur la mise
en place de la précharge Pc et le calcul de l’effort normal intérieur tn . En effet, à cause de
la contraction de l’assemblage lors de la précharge, il faut mettre au point un algorithme
spécifique pour l’application de la précharge Pc .
Concernant la partie tangentielle, l’intégration a été faite à partir d’une analogie avec
une méthode d’intégration d’une loi de comportement de type plasticité non-associée
en séparant le glissement tangentiel en une partie élastique (adhérente) et une partie
plastique (glissement) considérée comme dissipative et irréversible.
113
CHAPITRE 3
Méthodologie d’identification du
modèle de connecteur et application
115
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
Modèle 1 Modèle 2
z z z
contact contact
frottant frottant
uy = 0 uy = 0 uy = 0
x x x
uz = 0 uz = 0
Option A Option B
z
z
ux = uz = 0
uy = 0
ux = 0 uy = 0 contact
contact Effort surfacique p x
Effort surfacique p x frottant
frottant
x
y x y
uy = 0
uy = 0
uz = 0
zone d’intégration
zone d’intégration
(modèle volumique/connecteur)
(modèle volumique/connecteur)
zone d’intégration
zone d’intégration
(modèle plaque/connecteur)
(modèle plaque/connecteur)
Les deux modèles sont très proches et ne diffèrent que par les conditions limites, les
géométries étant similaires. D’autres variantes pourraient bien entendu être proposées,
dés lors qu’elles permettent de représenter, autant que possible, une cinématique / mode
de glissement tangentiel « pur » au niveau de la liaison et ainsi permettre l’identifica-
116
3.1 Procédure d’identification
tion du comportement tangentiel. Les valeurs des paramètres identifiées seront donc
sensiblement différentes suivant le modèle retenu.
Pour les autres cas tests représentatifs (cas test 2 de Safran Helicopter Engines et
cas test 3 de Safran Landing Systems), les modèles génériques associés sont en fait
similaires dans la mesure où ils utilisent tous des écrous et vis à « collerettes » du même
type. Aussi, on propose de simplifier la géométrie du modèle générique comme illustré en
Figure 3.2 afin d’identifier tous les cas à partir du même modèle générique, seules les
valeurs des paramètres matériaux et géométriques varient suivant l’application. Pour les
trois cas élémentaires étudiés, les valeurs sont données en Tableau 3.1 et Tableau 3.2.
On notera que la géométrie de la tête de vis et de l’écrou étant similaires, la distinction
entre les options A et B peut être ignorée. Finalement, le modèle simplifié de la Figure 3.3
pourra être retenu pour l’identification.
∅De
∅dv
he
he
contact frottant
contact non frottant ∅De
liaison parfaite
z Le
∅d Le
ee
ev
x
Lv
∅ds
l1
L
∅dv
l0
hv
hv
∅Dv
∅Dv
117
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
x x x
uz = 0 uz = 0
Option A Option B
contact frottant
z
z contact non frottant
liaison parfaite
ux = uz = 0
uy = 0
ux = 0 uy = 0 contact
contact Effort surfacique p x
Effort surfacique px frottant
frottant x
y
y x
uy = 0
uy = 0
uz = 0
zone d’intégration
zone d’intégration
(modèle volumique/connecteur)
(modèle volumique/connecteur)
zone d’intégration
zone d’intégration
(modèle plaque/connecteur)
(modèle plaque/connecteur)
118
3.1 Procédure d’identification
Dv/2
d/2
Dm
F IGURE 3.4 – Maillage type des plaques dans le plan et dans l’épaisseur
g = u 2 − u1
119
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
cT
gT (mm)
F IGURE 3.5 – Extraction des données utiles pour l’identification sur un cycle de charge/-
décharge
120
3.1 Procédure d’identification
121
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
↵T dv 0, 4dv
avec ST,Al = 6= ST,V DI =
EB A0 E v A0
l0 l0
S0,Al. = 6= S0,V DI =
EB A0 E v A0
↵F l1 l1
SF,Al. = 6= SF,V DI =
E B AS Ev Ad3
↵V E dv 0, 5dv 0, 4dv
SV E,Al. = 6= SV E,V DI = +
EB AS Ev Ad3 Ee A0
⇡dv2
✓ ◆
où A0 section de la tige de diamètre dv A0 =
4
!
⇡ (dv − 0, 9382 ⇥ P )2
AS section résistante de la vis AS =
4
d3 diamètre minimum ISO (1998) (d3 = dv − 1, 2268 ⇥ P )
⇡d32
✓ ◆
Ad3 section minimum ISO (1998) Ad3 =
4
↵T coefficient correcteur facteur de tête (cf. Tableau 3.4)
↵F coefficient correcteur facteur de tige fileté (cf. Tableau 3.4)
↵V E coefficient correcteur facteur de vis-écrou (cf. Tableau 3.4)
La différence entre ces deux modèles se situe dans l’évaluation des souplesses équi-
valentes pour chaque zone de la vis et de l’écrou. Là où le modèle VDI-Richtlinien (2003)
considère parfois des valeurs arbitraires de longueur équivalente, le modèle Alkatan et al.
(2007b) préfère calculer un coefficient correcteur correspondant. À noter que le modèle
Alkatan et al. (2007b) utilise tout le temps le module d’Young moyen du boulon, là où
le modèle VDI-Richtlinien (2003) fait la distinction entre le module d’Young de la vis Ev
et le module d’Young de l’écrou Ee . Enfin, une ultime différence notoire se trouve dans
l’évaluation des sections équivalentes : là où le modèle Alkatan et al. (2007b) utilise la
122
3.1 Procédure d’identification
section résistante As , le modèle VDI-Richtlinien (2003) fait usage quant à lui de la section
de diamètre minimal Ad3 .
En outre, pour les différents cas test, on obtient le Tableau 3.5 qui montre des
résultats cohérents avec des écarts de l’ordre de 10% maximum entre les raideurs
normales évaluées par les différents modèles (voir le Tableau 3.3 pour les valeurs des
paramètres).
Ainsi l’obtention de raideur normale cN a été modélisée. L’étape suivante est donc
l’identification des paramètres de raideur tangentielle cT , le coefficient de frottement µ et
le paramètre d’écrouissage H .
123
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
Tableau 3.4 – Expression des coefficients pour le modèle Alkatan et al. (2007b)
124
3.1 Procédure d’identification
avec dans le cas particulier du modèle classique de Coulomb ĝs = µ pN . Des essais
à température variable auraient été d’un intérêt notable mais les tests expérimentaux
du projet CARAB étant réalisés dans des conditions ambiantes pour la majorité, nous
n’étudierons pas le rôle de la température. Aussi nous supposerons que la fonction critère
est de la forme :
fs (tT , pN , gv ) = ktT k − ḡs (pN , gv ) 0
L’identification est menée à partir d’un essai numérique (modèle volumique 3D) tel que dé-
crit Section 3.1.1. Un essai expérimental de corrélation en double cisaillement référencé
par De Crevoisier et al. (2012) pourrait être envisagé également.
3.1.3.1 Identification de cT
La pente de la droite des moindres carrés correspond à la décharge élastique et
permet d’identifier cT (voir Figure 3.5). Dans le cas où m cycles de charge-décharge ont
été réalisés, la moyenne des pentes des droites des moindres carrés est obtenues pour
chacun des cycles. Ainsi :
Pm
icT(i)
cT =
m
Remarque 17 Dans le cas où l’on souhaiterait obtenir une loi d’écrouissage cinématique,
il faudrait réaliser des cycles de charge-décharge alternée de traction-compression sur
l’assemblage. De la même manière si le comportement est supposé anisotrope (partie
125
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
Dans le cadre du projet CARAB, nous postulerons la forme (3.1) avec les hypothèses
que cela implique. L’identification des paramètres µ et H se fait simplement en relevant
respectivement l’ordonnée à l’origine et la pente de la droite des moindres carrés des
tT(i) (i)
points de mesure dans un diagramme représentant µeq = en fonction de gv .
pN(i)
Remarque 18 Dans le cas où, pour des raisons pratiques, un seul cycle de charge/dé-
charge/charge ne serait disponible, l’identification de µ et de H peut se faire en minimisant
l’erreur i (tT,i − t¯T,i )2 sur tous les points de mesure i de tT avec les valeurs corres-
P
pondantes prédites par le modèle t¯T,i . L’identification peut se faire par minimisation de
la fonction de réponse pour des tirages de valeurs de µ et de H Cloirec et al. (2007) ou
selon la procédure décrite dans Wriggers et al. (1990).
Après les aspects qualitatifs des sections précédentes sur l’obtention des paramètres
comportementaux, on présente les aspects quantitatifs effectifs à travers un cas d’appli-
cation industriel.
126
3.2 Application à la bride représentative du cas test 1
Vis J644P11
Ecrou
Carter de turbine
Carter d’échappement
127
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
les zones de contact frottant ou de contact sans frottement (voir Figure 3.8). Ainsi le
coefficient de frottement cf appliqué sur les 3 zones de contact frottant est choisi tel que
cf = 0, 1. La zone de contact radial fût/alésage est choisie sans frottement, car elle ne
joue pas dans l’identification qui nous intéresse.
F(t)
RBE (noeuds de la face/noeud maître)
Ux=Uz=0
F IGURE 3.7 – Conditions aux limites du modèle 3D numérique générique établi en colla-
boration avec Samtech
contact frottrant
écrou/plaque carter de turbine
contact frottant
tête de vis/ plaque carter d’échappement
F IGURE 3.8 – Zone de contact frottant ou non au sein du modèle 3D de bride générique
128
3.2 Application à la bride représentative du cas test 1
La fonction temporelle de F (t) est représentée Figure 3.9. Durant la première se-
conde, seule la précharge P c = 11000N est appliquée par l’intermédiaire d’un élément
« .BOLT » dans Samcef, afin de laisser la précharge s’installer sans autre chargement
extérieur. Six cycles de charges/décharges d’amplitude croissante sont imposées et
tels que le glissement macroscopique des deux plaques et le contact entre le corps de
la vis et l’alésage ne surviennent pas. En effet pour identifier les paramètres tel que
1600
1400
1200
1000
effort [N]
800
600
400
200
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
temps [s]
129
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
noeud 2
zone écrou
zone vis
noeud 1
130
3.2 Application à la bride représentative du cas test 1
Pour ce paramètre, deux évaluations analytiques ont été présentées en Section 3.1.2.
C’est le modèle Alkatan et al. (2007b) qui a été retenu, à cause de son adaptabilité. La
valeur retenue pour le cas 1 ici traité est cN = 3.75 ⇥ 105 N.mm−1 (voir Tableau 3.5).
1600
1400
1200
1000
t_t [N]
800
600
400
200
0
0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01 0,012 0,014 0,016
g_t [mm]
131
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
0,16
0,12
0,1
t_t/p_n [-]
0,08
0,06
0,04
0,02
0
0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01 0,012 0,014 0,016
g_v [m])
F IGURE 3.12 – Graphique de l’effort tangentiel intérieur divisé par l’effort normal de
tT
contact en fonction du cumul du saut de déplacement tangentiel gv pour le chargement
pN
temporel F(t) selon x pour le 15 ème cycle charge/décharge
132
3.2 Application à la bride représentative du cas test 1
cette fois sans frottement. On devine aisément que cela pourrait être source de gain de
temps dans le calcul, ce que nous chercherons à vérifier par la suite. Les zones d’intérêt
de cette nouvelle géométrie sont représentées Figure 3.13. Les nœuds 1 et 2 sont situés
au même lieu qu’en 3D et reliés à la même zone de nœuds et cela afin d’extraire gT .
L’effort pN de contact est identiquement prélevé sur la surface de contact interplaque via
l’élément de sommation des efforts nodaux « .MNT ». Il est à noter qu’une seule zone
de contact, non frottante qui plus est, est conservée dans ce modèle de vérification du
connecteur.
Ainsi pour une précharge Pc = 11000 N , une raideur normale cN = 3.75⇥105 N.mm−1 ,
une raideur tangentielle cT = 7.5 ⇥ 105 N.mm−1 , un paramètre d’écrouissage H =
2.86 mm−1 et un coefficient de frottement µ = 0.1, on obtient les résultats de la Fi-
gure 3.14. Il est à noter qu’afin de ne pas surcharger la courbe, une seule charge/dé-
charge pour F max = 1500 N en traction selon x a été effectuée pour cette comparaison.
En termes d’énergie dissipée, le résultat est tout à fait cohérent.
133
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
1600
1400
1200
1000
F [N]
800
connecteur
boulon 3D
600
400
200
0
0,00E+00 2,00E-03 4,00E-03 6,00E-03 8,00E-03 1,00E-02 1,20E-02 1,40E-02 1,60E-02 1,80E-02
g_T [mm]
F IGURE 3.14 – Comparaison des graphiques de l’effort F [N] (Fmax = 1500 N ) en fonction
du saut de déplacement tangentiel gT selon x pour le modèle connecteur et le modèle 3D
pour une précharge de P c = 11000 N et un coefficient frottement µ = 0.1
Un deuxième test est effectué avec µ = 0, 2 mais cette fois l’effort de chargement
est doublé : F = 3000 N . Sur la courbe Figure 3.17, l’erreur relative sur le glissement
tangentiel gT final est de l’ordre de 17%. Il ne faut pas oublier que cette erreur est obtenue
sur une quantité local du calcul donc son importance est plus informative que significative.
En effet, la courbe connecteur montre que l’on sous-estime le glissement tangentiel
dans ce cas de chargement. Cela vient du fait que les paramètres du connecteur ont
été identifiés sur une gamme de chargement donnée, ainsi ils sont plus ou moins bien
134
3.2 Application à la bride représentative du cas test 1
1600
1400
1200
1000
F [N]
800
connecteur
boulon 3D
600
400
200
0
-5,00E-03 0,00E+00 5,00E-03 1,00E-02 1,50E-02 2,00E-02 2,50E-02
g_T [mm]
F IGURE 3.15 – Comparaison des graphiques de l’effort F [N] (Fmax = 1500 N ) en fonction
du saut de déplacement tangentiel gT selon x pour le modèle connecteur et le modèle 3D
pour une précharge de P c = 10000 N et un coefficient frottement µ = 0.1
1600
1400
1200
1000
F [N]
800
connecteur
boulon 3D
600
400
200
0
0,00E+00 5,00E-03 1,00E-02 1,50E-02 2,00E-02 2,50E-02
g_T [mm]
F IGURE 3.16 – Comparaison des graphiques de l’effort F [N] (Fmax = 1500 N ) en fonction
du saut de déplacement tangentiel gT pour le chargement temporel F(t) selon x pour
le modèle connecteur et le modèle 3D pour une précharge de P c = 11000 N , et un
coefficient frottement µ = 0.2
135
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
adaptés selon les cas de chargement. C’est sans doute un point qui nécessiterait d’être
amélioré.
3500
3000
2500
2000
F [N]
connecteur
1500
boulon 3D
1000
500
0
0,00E+00 5,00E-03 1,00E-02 1,50E-02 2,00E-02 2,50E-02 3,00E-02 3,50E-02
g_T [mm]
F IGURE 3.17 – Comparaison des graphiques de l’effort F [N] (Fmax = 3000 N ) en fonction
du saut de déplacement tangentiel gT selon x pour le modèle connecteur et le modèle 3D
pour une précharge de P c = 11000 N et un coefficient frottement µ = 0.2
136
3.3 Bilan
Une procédure d’identification numérique des paramètres comportementaux tangen-
tiels du connecteur a été mise au point afin de déterminer la raideur tangentielle cT , le
coefficient de frottement µ et le paramètre d’écrouissage H . Le paramètre de raideur
normale cN est, quand à lui, identifié à partir d’un modèle analytique. Dans un objectif de
généralisation, l’identification s’est basée sur un modèle générique de bride qui a été mis
au point en veillant à la qualité de son maillage. Un test charge-décharge-charge cyclique
avec une montée en charge croissante a été simulé puis les quantités d’intérêt ont été
extraites des résultats de cet essai numérique.
Une application de cette procédure a été effectuée sur un cas représentatif de la pro-
blématique de Safran Aircraft Engines. Les résultats montrent que l’on a une erreur relative
en déplacement d’environ 10% sur le glissement tangentiel gt d’un connecteur. Compte
tenu de la non-linéarité du problème, cela est tout à fait encourageant. De plus, la va-
lidation du comportement par une autre précharge prouve la robustesse de cette méthode.
À ce stade, le modèle est près pour être testés dans des configurations plus complexes
à plusieurs attaches avec des précharges différentes et des chargements variés. L’objectif
sera alors d’évaluer la précision et le gain de temps pour des cas proches de ceux d’un
bureau d’étude. Cela constitue l’objet du chapitre suivant.
Chapitre 3 Méthodologie d’identification du modèle de connecteur et application
138
CHAPITRE 4
Validation sur des cas industriels
Dans ce chapitre, l’étude est généralisée à des cas pratiques. Dans un premier temps, un
cas test à 4 boulons faisant intervenir la phase glissante du connecteur est soumis à la
même comparaison. Puis dans un deuxième temps, un cas d’ouverture de bride en
flexion, représentatif de la problématique de Safran Aircraft Engines sur une portion de
carter CFM56-5B, modélisé en 3D, est comparé à sa version avec modèle connecteur.
L’objectif est, dans chacun des cas, de montrer qu’utiliser le connecteur permet d’obtenir
une bonne précision tout en réduisant le temps de calcul.
139
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
Les nœuds et groupes de nœuds utiles au post-traitement sont définis sur la Fi-
gure 4.2. En effet, de même que dans le cas du modèle générique à un boulon, il faut
recréer un déplacement moyen des nœuds sous tête et sous écrou attachés à la plaque
pour comparaison avec le calcul comportant le connecteur. On crée donc 8 éléments
« .MEAN » pilotés par les nœuds dont on souhaite récupérer le déplacement moyen pour
reconstruire le glissement tangentiel gT au niveau de chacun des quatre boulons.
140
4.1 Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
zone .MEAN
noeud 7
zone .MEAN
noeud 5
zone .MEAN
noeud 3
zone .MEAN
noeud 1
141
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
Pc=10000N
zone .MEAN
noeud 7
Pc=10000N
zone .MEAN noeud 6
Pc=10000N
zone .MEAN noeud 4
F(t)
zone contact sans frottement plaque/plaque
Pc=10000N
RBE
zone .MEAN noeud 2
lié au noeud de la face
/noeud maitre
Ux=Uz=0
zone .MEAN noeud 8
zone .MEAN
noeud 5
Uy=0
zone .MEAN
noeud 3
zone .MEAN
noeud 1
142
4.1 Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
Le premier constat que l’on peut faire est que la courbe issue du modèle connec-
teur, par exemple la courbe orange de la Figure 4.4 présente 3 pentes distinctes au
lieu de 2. Les première et dernière phases correspondent bien à la pente associé à
l’état d’adhérence, la phase intermédiaire ne devrait comporter qu’une seule pente. Mais
contrairement aux courbes de comportement qui ont déjà été tracées, ici c’est l’effort
global appliqué à l’assemblage qui est mis en ordonnée (ce choix permet de faire des
comparaisons entre les différents connecteurs). Ainsi, le fait de réaliser le post-traitement
avec l’effort global fait apparaitre les effets de transfert de charge entre fixations, car nous
n’avons plus une fixation mais plusieurs. Ceci conduit à ce comportement apparent avec
une "double pente".
143
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
7000
6000
5000
4000
F [N]
3000
2000
1000
0
-5,00E-03 0,00E+00 5,00E-03 1,00E-02 1,50E-02 2,00E-02
g_t [mm]
connecteur 1 boulon 1
7000
6000
5000
4000
F [N]
3000
2000
1000
0
-1,00E-03 1,00E-03 3,00E-03 5,00E-03 7,00E-03 9,00E-03 1,10E-02 1,30E-02
g_t [mm]
connecteur 2 boulon 2
144
4.1 Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
7000
6000
5000
4000
F [N]
3000
2000
1000
0
-1,50E-03 5,00E-04 2,50E-03 4,50E-03 6,50E-03 8,50E-03 1,05E-02 1,25E-02
g_t [mm]
connecteur 3 boulon 3
145
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
connecteur ux boulon ux
7000
6000
5000
4000
F [N]
3000
2000
1000
0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,1
U_x [mm]
146
4.1 Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
Enfin, l’analyse de la Figure 4.13 représentant la contrainte σzz à l’interface entre les
deux plaques permet d’affirmer que l’estimation de la pression de contact pN faite par le
connecteur peut restituer une contrainte très proche de celle obtenue par le calcul 3D.
De plus, la contrainte maximale est bien localisée autour de l’alésage conformément au
modèle 3D.
147
148
Chapitre 4
Validation sur des cas industriels
F IGURE 4.9 – Comparaison entre le modèle connecteur et modèle 3D de la contrainte de Von Mises sur le calcul à 4 entités à t = 1 s (fin de
précharge)
4.1
F IGURE 4.10 – Comparaison entre le modèle connecteur et modèle 3D de la contrainte de Von Mises sur le calcul à 4 entités à t = 2 s
(chargement maximum)
149
Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
150
Chapitre 4
Validation sur des cas industriels
F IGURE 4.11 – Comparaison entre le modèle connecteur et modèle 3D de la contrainte de Von Mises sur le calcul à 4 entités à t = 3 s (fin
de décharge)
4.1
F IGURE 4.12 – Comparaison entre le modèle connecteur et modèle 3D du déplacement Uz sur le calcul à 4 entités à t = 1 s (fin de
précharge)
151
Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
152
Chapitre 4
Validation sur des cas industriels
F IGURE 4.13 – Comparaison à l’interface entre le modèle connecteur et modèle 3D de la contrainte σzz sur le calcul à 4 entités à t = 1 s (fin
de précharge)
4.1
F IGURE 4.14 – Comparaison entre le modèle connecteur et modèle 3D du déplacement Ux sur le calcul à 4 entités à t = 2 s (chargement
maximum)
153
Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
154
Chapitre 4
Validation sur des cas industriels
F IGURE 4.15 – Comparaison entre le modèle connecteur et modèle 3D du déplacement Ux sur le calcul à 4 entités à t = 3 s (fin de
décharge)
4.1 Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
Sur les deux entités où les précharges sont inférieures à celle utilisée pour l’identifica-
tion (ie 8000 N et 10000 N au lieu de 11000 N ), les courbes locales ont un écart moindre
que pour le cas précédent. En effet l’identification étant une moyenne des quantités
au cours de cycles charge-décharge-charge, on obtiendra des réponses de qualités
variables en fonction de la gamme de chargement. Ainsi le déplacement tangentiel gT est
sous-estimé dans le cas du boulon préchargé à 11000 N (idem pour 12000 N ) tandis que
dans le cas d’une précharge à 8000 N (idem pour 10000 N ) il est sur-estimé.
Pour ne pas surcharger l’analyse, nous ne présentons pas les cartes de contraintes et
de déplacements associées, mais les résultats sont d’une qualité tout à fait comparable
au cas précédent avec précharge constante sur les 4 boulons.
7000
6000
5000
4000
F [N]
3000
2000
1000
0
-0,005 0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025
g_t [mm]
155
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
7000
6000
5000
4000
F [N]
3000
2000
1000
0
-2,00E-03 0,00E+00 2,00E-03 4,00E-03 6,00E-03 8,00E-03 1,00E-02 1,20E-02 1,40E-02
g_t [mm]
7000
6000
5000
4000
F[N]
3000
2000
1000
0
-2,00E-03 0,00E+00 2,00E-03 4,00E-03 6,00E-03 8,00E-03 1,00E-02 1,20E-02 1,40E-02
g_t [mm]
156
4.1 Simulation d’un essai simple recouvrement à 4 boulons
7000
6000
5000
4000
F[N]
3000
2000
1000
0
0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03
g_t [mm]
157
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
Le deuxième aspect se justifie par le fait que l’effort numérique (et donc le temps de
calcul) pour traiter un problème de contact est bien moindre que pour traiter un problème
de contact frottant, surtout lorsque que le calcul présente des décharges qui peuvent
changer brutalement le signe de la vitesse potentielle de glissement, ce qui est le cas ici.
Enfin ajoutons que l’espace mémoire nécessaire pour effectuer le calcul 3D est aussi
plus important puisque le modèle 3D (de par le fait que les boulons sont maillés) comporte
plus de degré de libertés.
On notera aussi que, comme dans le cas avec précharge constante, ce gain en temps
de calcul ne se fait pas au détriment de la qualité des résultats.
La Figure 4.20 représente les conditions aux limites de l’essai numérique : à gauche,
le modèle 3D avec boulons et contacts frottants sur les interfaces (même coefficient
de frottement que précédemment) et à droite le modèle connecteur avec contact sans
frottement entre les plaques. Dans les deux cas, le déplacement Ux = 6 mm (vertical)
158
4.2 Cas test d’ouverture d’une bride du cas test 1
est appliqué à un nœud relié par des éléments rigides « .RBE » à des zones symbolisant
les zones d’attaches de l’essai réalisé par le CETIM. Le pied inférieur de la bride est
considéré comme encastré.
F IGURE 4.20 – Conditions aux limites du cas d’ouverture de bride du cas test 1
Dans le calcul réalisé, il faut noter que pour des raisons de facilité de mise en œuvre,
le choix a été fait d’attacher le connecteur uniquement sur le pourtour de l’alésage et non
sur la surface symbolisant la zone de contact sous tête. Ceci va évidemment conduire
à l’apparition de concentrations de contraintes non-physiques très localisées autour du
cercle associé au pourtour de l’alésage dont il ne faudra pas tenir compte dans la compa-
raison des résultats.
Le jeu de paramètres suivant a été identifié pour les boulons utilisés sur cet assem-
blage : cT = 2.11 ⇥ 105 N.mm−1 , µ = 0.3, H = 3.2 mm−1 , cN = 3.98 N.mm−1 . De plus
chacun des cinq boulons comporte sa propre précharge : Pc1 = 12260 N , Pc2 = 11690 N ,
Pc3 = 11040 N , Pc4 = 11860 N , Pc5 = 11900 N .
Remarque 19 Là encore pour des raisons évidentes de confidentialité, tous les détails
de ce cas test ne peuvent être fournis.
159
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
Enfin, toujours sur la Figure 4.23, on notera une ouverture et un glissement similaire
dans les deux types de calcul.
F IGURE 4.21 – Norme du déplacement nodal à chargement maximal pour le cas de bride
du cas test 1 (à gauche modèle 3D, à droite modèle connecteur)
160
4.2 Cas test d’ouverture d’une bride du cas test 1
F IGURE 4.22 – Contrainte équivalente Von Mises [MPa] à chargement maximal pour le
cas de bride du cas test 1 (à gauche modèle 3D, à droite modèle connecteur)
F IGURE 4.23 – Contrainte équivalente Von Mises zoomée sur l’ouverture de la bride (à
gauche modèle 3D, à droite modèle connecteur)
161
Chapitre 4 Validation sur des cas industriels
Ce gain plus faible que précédemment est lié au fait qu’il y a peu de degrés de
libertés associés aux boulons relativement à la taille globale du modèle éléments-finis :
les remplacer par des connecteurs conduit donc à une diminution relative du nombre de
de degrés de libertés plus faible que dans le cas test précédent. De plus le chargement
est plus simple avec une effort extérieur croissant qui sollicite peu les phénomènes de
frottement sur la zone de contact entre les deux éléments de la structure.
162
4.3 Bilan
4.3 Bilan
Même avec des cas d’assemblages complexes à plusieurs boulons, chargés de ma-
nières différentes (flexion, cisaillement ...) et affectés de précharges variables, le modèle
connecteur offre des résultats globaux (transferts de charge, rigidité, ouverture/décolle-
ment, glissement...) très satisfaisants. En effet, tout en offrant un gain en terme de temps
de calcul, il donne des résultats de qualité. Dans un contexte pratique de bureau d’étude,
l’utilisation de ce modèle de connecteur permet de mener beaucoup plus rapidement des
études de sensibilité et offre au concepteur une plus grande liberté d’exploration. On peut
aussi espérer avoir des gains en temps de calcul importants sur des cas comportant de
nombreuses fixations soumises à des chargements alternés.
Notons enfin que, sur la base de l’implémentation que nous avons effectuée dans
Samcef, le modèle de connecteur a également été implémenté par Alyotech (partenaire
du projet Carab), dans ANSYS Workbench (voir Figure 4.24).
F IGURE 4.24 – Vue de l’implémentation réalisée par Alyotech dans ANSYS Workbench -
connecteur (en noir) et sélection de la zone d’attache (nœuds en rouge)
163
Conclusion
Dans le contexte du projet CARAB, nous nous sommes intéressés à deux cas tests re-
présentatifs des problématiques industrielles de Safran Aircraft Engines et Safran Landing
Systems. Le premier porte sur un cas d’une bride assemblée grâce à 5 boulons sollicités
en flexion. Le second porte sur un assemblage en configuration de double recouvrement
à 4 boulons travaillant en cisaillement.
Avant d’aborder leur étude, un état de l’art des méthodes de calcul des assemblages
boulonnés a été réalisé. Il existe de nombreux modèles analytiques que ce soit pour
une fixation unique ou pour des cas d’assemblage. On a principalement résumé les
cas de charges statiques associés et la méthode d’identification des paramètres de ces
modèles. Cependant la plupart de ces travaux ont le défaut de ne pas être associés à des
modélisations utilisant des paramètres physiques. Concernant les modèles numériques, il
en existe de multiples variétés. Si on s’intéresse au cas spécifique des modèles complets
à comportement linéaire ou non pour les assemblages boulonnés, on note que ceux-ci
ont été élaborés dans des cas spécifiques portant difficilement à généralisation. Il en va
de même pour les cas simplifiés dont le nombre de modèles devient très restreint en
comparaison aux modèles complets.
Ainsi l’objectif de cette thèse fut de mettre au point un connecteur élément fini ca-
pable de refléter le comportement global d’un assemblage boulonné comportant des
phénomènes non-linéaires (frottement, contact...) tout en s’affranchissant de la discréti-
sation complète du boulon. En effet un deuxième critère du cahier des charges de cette
implémentation était d’obtenir un gain en temps de calcul par rapport aux calculs 3D
éléments finis complets tout en conservant une réponse intégrant au mieux les aspects
non-linéaires. Enfin, pour conserver une certaine robustesse du modèle et qu’il ne soit
pas nécessaire de réidentifier celui-ci lors du changement d’un paramètre (précharge par
exemple), un troisième critère était que le modèle de connecteur proposé devait se baser
sur des paramètres physiques liés au comportement mécanique de l’assemblage.
165
Après cette première étape d’analyse, il a fallu effectuer des hypothèses et un choix
de modélisation du connecteur. Un algorithme basé sur une fonction seuil permettant
de déterminer le statut de l’assemblage (adhérent, glissant, contact) a été développé
par analogie avec la résolution des calculs élastoplastiques. Une formulation du calcul
du module tangent élastoplastique pour l’intégration locale de la loi de frottement a été
proposée. Ceci a permis une implémentation dans le code commercial Samcef, partenaire
du projet Carab.
Afin d’implémenter le connecteur dans le code commercial Samcef il a fallu étudier les
connecteurs et leurs généralités. En fonction des possibilités entrées/sorties de ceux-ci,
l’algorithme final d’intégration a été mis au point. Le cœur de l’algorithme réside dans le
calcul de la matrice tangente en fonction de l’état de l’assemblage. C’est dans le calcul
de la fonction seuil et de la matrice tangente qu’apparaissent les paramètres utilisateurs
liés au comportement mécanique.
Il restait alors à identifier les paramètres correspondant aux cas industriels soumis. Un
modèle de bride générique a été mis au point afin de généraliser la méthode d’identifica-
tion. Une détermination analytique du comportement normal a été choisie. Une méthode
numérique pour obtenir les valeurs des paramètres tangentiels a été développée. Ces
différentes méthodes ont été appliquées sur le cas représentatif de la problématique de
Safran Aircraft Engines puis une comparaison a été effectuée entre le calcul 3D et le
calcul connecteur.
Pour compléter l’étude proposée par les partenaires du projet Carab, on a procédé
à une simulation d’essai simple recouvrement à cinq boulons travaillant en flexion. La
comparaison entre les deux modes de calculs donne un excellent compromis gain de
temps/précision. On obtient une erreur relative très faible pour un gain de temps multiplié
par 4. Ainsi l’objectif fixé lors du projet a été atteint.
168
ANNEXE A
Les connecteurs dans les codes
industriels
169
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
A.1 Généralités
La modélisation d’une structure contenant plusieurs centaines, voir milliers, de points
d’assemblage (boulons, points de soudure, rivets, clinchage...) à l’aide d’une représenta-
tion virtuelle 3D conduit à des simulations numériques de problèmes de grande taille qui
sont soit inaccessibles avec les moyens de calcul dont on dispose soit déraisonnables
dans le cadre d’un processus d’optimisation ou de pré-dimensionnement.
F IGURE A.1 – Degrés de libertés d’un élément poutre 3D (à gauche) et coque (à droite)
Il existe différents types de liaisons ou connecteurs selon Berot (2009) (Figure A.2) :
— par contraintes cinématiques : relations entre les degrés de liberté (de dépla-
cement) prises en compte par les techniques habituelles (élimination directe,
multiplicateurs de Lagrange...). Ce raccord peut être fait au sens faible sur une
zone si les noeuds ne sont pas compatibles.
— par éléments linéaires ou non : introduction d’un élément fini intermédiaire de
comportement éventuellement non-linéaire entre deux nœuds en vis-à-vis des
deux maillages à connecter.
— par formulation hybride : introduction d’un élément fini à deux nœuds, éventuel-
lement confondus, et reliés par contraintes cinématiques aux deux maillages à
connecter.
On pourra se référer à Combescure et al. (2003) pour une illustration de la modélisation
d’assemblages rivetés par connecteurs non-linéaires.
Dans le cadre de sa thèse Berot (2009) utilise une formulation hybride. La représenta-
tion connecteur ne contient pas seulement un connecteur (de type ressort) mais aussi
deux surfaces rigides discrètes définissant la section équivalente (Figure A.3). Un noeud
170
A.1. GÉNÉRALITÉS
F IGURE A.3 – Connecteur hybride : élément ressort et connections rigides sur deux
disques aux deux parties à assembler (d’après Berot (2009))
esclave est créé pour chaque surface à connecter. Le ressort relie les nœuds esclave
au centre des deux surfaces rigides, la représentation connecteur ne consiste alors pas
uniquement à relier deux nœuds (un maître et un esclave) entre eux mais devient de cette
façon un lien entre deux surfaces. Ces deux surfaces rigides ainsi définies sont mises en
contact collant avec les plaques (Figure A.3) et permettent alors d’obtenir une meilleure
répartition de la contrainte dans chaque partie de l’assemblage : l’effort global passant
d’une plaque à une autre lors d’une mise en sollicitation est alors mieux retranscrit. En
effet, il est montré que les efforts de flexion ne sont pas assez bien retranscris par un
unique élément poutre comme tendent à le prouver les thèses de Longuet (2004) et de
Bermann (2006).
171
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
a
Raccords cinématiques Element à 2 noeuds
b
Maillage b
zone de raccord Sb
et son environnement doit être suffisamment générale pour connecter tous types de
maillages. Ce raccord peut se faire sur une zone de surface non nulle, plus ou moins
étendue et laissée au choix du modélisateur. Ce raccord peut être défini de différentes
manières et soulève les questions habituelles liées à la connexion de maillages incompa-
tibles. Il existe plusieurs façon d’imposer les relations liant les degrés de liberté des deux
maillages :
— liaison nœud à nœud, discrète, imposée par multiplicateur de Lagrange ou par
pénalisation : ces relations sont assez simples à construire pour les maillages
compatibles, un peu plus délicates pour les maillages incompatibles ;
— liaison en moyenne imposée par multiplicateur de Lagrange ou par pénalisation de
façon continue : ces relations sont plus compliquées à construire, notamment dans
le cas de maillages incompatibles car elles nécessitent alors le calcul de multiples
intégrales croisées des fonctions de forme et le choix d’un espace d’approximation
pour le multiplicateur de Lagrange (en pratique on choisit l’espace d’approximation
de l’un ou l’autre des maillages à connecter) ;
— liaison entre deux nœuds esclaves après rigidification de l’interface : cette méthode
est très simple, que ce soit pour les maillages compatibles ou incompatibles, mais a
l’inconvénient de rigidifier l’interface ; si celle-ci est de très faible étendue, éloignée
des zones d’intérêt, ce point n’est pas gênant. Elle donne lieu à autant de relations
cinématiques à imposer que de degrés de liberté localisés dans la zone de collage.
— liaison construite sur la minimisation au sens des moindres carrés du déplacement
du maillage a (resp. b) dans la zone de raccord avec les mouvements de solides ri-
gides (translations, rotations) exprimés en un point Ga (resp. Gb ), centre de surface
de la zone de raccord par exemple. Il ne reste plus qu’à exprimer la continuité des
mouvements de corps rigide (6 degrés de libertés en 3D) exprimés aux points Ga
et Gb . Cette méthode conduit donc au final à n’écrire que 6 relations cinématiques
au final.
Cette dernière approche est bien adaptée dans le cas où l’on souhaite connecter
l’élément à deux nœuds de cinématique poutre avec deux maillages plaque (Figure A.4).
172
A.2. ABAQUS
Dans ce cas, le point Ga (resp. Gb ) est confondu avec le nœud a (resp. b). La zone de
raccord SA (resp. Sb ) est un disque de rayon arbitraire de centre Ga (resp. G2 ). Dans
ce cas particulier, on peut bien entendu utiliser des artifices numériques consistant par
exemple à connecter les nœuds a et b aux deux maillages par l’intermédiaire de poutres
additionnelles ou des dispositifs de liaison plus complexes. Cela peut nécessiter une
adaptation du maillage surfacique local.
A.2 Abaqus
Les connecteurs basiques sont répartis en deux familles. Les connecteurs imposant
des relations entre les degrés de liberté de translation (Tableau A.1) et ceux imposant des
relations entre les degrés de liberté de rotation (Tableau A.2). Pour chaque connecteur,
on distingue donc :
— Les degrés de liberté contraints cinématiquement (notés C) ;
— Les réactions (les multiplicateurs de Lagrange) associées permettant d’imposer
ces relations
— Les degrés de liberté libres (notés L) en fonction desquels on pourra décrire un
comportement “matériau” ou associé un pilotage externe/déplacement ou effort
imposé (connector actuation).
173
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
On notera que les relations cinématiques ainsi que le comportement matériau s’expriment
en fonction des déplacements relatifs du nœud b par rapport au nœud a dans un repère
local (~
e1a , ~ e3a ) à l’élément attaché au point a (Figure A.5). Par défaut, toutes les
e2a , ~
quantités sont décrites dans ce repère local. Dans Abaqus, le déplacement relatif est
noté : ui = (~ eia pour la composante
u (b) − u~(a)) · ~ ⇣ de translation
⌘ relative dans la direction
i du connecteur (dans la base locale) et ur ~
~ i = ✓(b) ~
− ✓(a) eia pour la composante de
·~
rotation relative dans la direction i .
On soulignera que le connecteur BEAM est une poutre rigide. Pour modéliser le com-
portement d’un poutre déformable, on peut envisager d’utiliser le connecteur BUSHING
qui combine les connecteurs PROJECTION CARTESIAN et PROJECTION FLEXION-
TORSION. Plus “simplement”, on peut évidemment créer son propre UELEM (User
ELEMent) à deux nœuds.
174
A.2. ABAQUS
Proj. Cartesian
Accelerometer
Radial Thrust
Slide-plane
Cartesian
Axial
Join
Link
Slot
C L C L C L C L C L C L C L C L C L
u1 X X X X X X X X
u2 X X X X X
u3 X X X X X X
Rotation-Accelerometer
Proj. Flexion-Torsion
Constant Velocity
Flow-Converter
Flexion-Torsion
Universal
Revolute
Rotation
Cardan
Euler
Align
C L C L C L C L C L C L C L C L C L C L C L
ur1 X X X X X X X X
ur2 X X X X X X X X X
ur3 X X X X X X X X X
Translator
Retractor
Bushing
CV joint
Slipring
Planar
Beam
Hinge
Ujoint
Weld
C L C L C L C L C L C L C L C L C L C L C L
u1 X X X X X X X X X X X
u2 X X X X X X X X X X X
u3 X X X X X X X X X X X
ur1 X X X X X X X X
ur2 X X X X X X X X X
ur3 X X X X X X X X X
175
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
Les discrete fasteners peuvent être combinés aux connecteurs ou les Beam MPCs
(poutres rigides). La création d’un discrete fastener est très proche de celle d’un point-
based fasteners. Elle passent par la création de lignes d’attache en lieu et place des
connecteurs. La création de ces lignes peut se faire par projection d’un point sur une
surface comme lors de la création d’un point-based fasteners. Les lignes étant créées
elles peuvent être utilisées facilement pour créer un connecteur.
176
A.2. ABAQUS
les différents degrés de liberté. Il est ainsi possible de rendre compte des phénomènes
suivants :
— Élasticité linéaire ou non-linéaire (ressort élastique) ;
— Plasticité (élasto-plastique, plastique rigide, avec écrouissage...) ;
— Endommagement ;
— Rupture ;
— Contact, frottement ;
— Amortissement ;
— Limitations du déplacement relatif.
177
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
178
A.3. SAMCEF
SAMCEF ABAQUS
Elément à comportement
« Mechanism Library » « Connector »
équivalent
Technique de liaison entre
l’élément équivalent et la « Gluing » « Fastener »
surface
Tableau A.4 – Comparaison de la mise en place d’un élément équivalent entre ABAQUS
et SAMCEF
A.2.3.0.0.8 la rupture (Failure) De la même manière que les deux derniers com-
portements, on précise la composante de déplacement ou de rotation affectée part la loi
et les limites hautes et basses de la force (moment) ou la position entraînant la rupture.
De plus il est possible de spécifier les composantes du déplacement ou de la rotation qui
sont libérées si toutes ne sont pas affectées par la rupture.
A.3 Samcef
On pourra se référer à Samcef (2007b) pour cette partie. D’un logiciel à l’autre, même
si le nom des commandes diffèrent, l’esprit de la construction d’un élément équivalent
reliant des éléments plaques ou coques reste le même. Les noms des techniques à
utiliser selon le logiciel utilisé pour mettre en place l’élément puis le connecter à la surface
voulue apparaissent tableau A.4 . Nous allons d’abord détailler les différents éléments à
comportement équivalent (« Mechanism Library ») dans SAMCEF puis nous regarderons
la technique de liaison entre l’élément équivalent et la surface (« Gluing »). On notera
que les éléments qui servent uniquement à faire des mesures internes (« computation
elements » de la figure A.8) ne seront pas détaillés car ils ne servent pas notre dessein.
De plus les éléments cinématique flexible, qui permettent de se connecter au connecteur
via un nœud intermédiaire ne sont pas utiles pour représenter un assemblage boulonné.
Enfin les joints divers comprenant un comportement type : roue, rail, intégrateur de com-
portement (φ(x, u, ẋ, u̇) = 0 ! F (x, u, ẋ, u̇)), piston, hydrodynamique ne correspondent
pas à notre assemblage. Ils ne sont donc pas non plus détaillés.
179
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
Les informations requises par SAMCEF sont différentes de celles d’ABAQUS. SAM-
CEF requiert la position des nœuds concernés par rapport au repère global. Puis il
faut préciser les repères locaux associés à chaque nœud ce qui permet au logiciel de
calcul les angles entre chaque repère local. Pour imposer les conditions cinématiques,
SAMCEF utilise un multiplicateur de Lagrange sur les degrés de libertés internes qui sont
contraints. Ainsi les degrés de libertés qui sont permis par le type d’élément équivalent
sont ceux pour lesquels il n’existe pas de multiplicateurs associés. Afin de comprendre
les notations de la documentation SAMCEF et les fiches qui vont suivre sur les éléments
équivalents concernant les angles et les axes, on peut se référer à la figure A.9. Précisons
les notations. i fait référence à l’angle relatif entre le repère global et le repère local
du nœud concerné. L’indice i = 1 fait référence aux axes x , i = 2 aux axes y , et i = 3
aux axes z . Les angles doivent être précisés pour chaque nœud afin de fixer les deux
repères locaux liés aux nœuds. Concernant les multiplicateurs de Lagrange : λi pour
180
A.3. SAMCEF
i = 1..3 fait référence aux efforts internes pour les trois translations, λi pour i = 4..6 fait
référence aux moments internes pour les trois rotations. Le repère utilisé pour stipuler ces
multiplicateurs est le repère local liant les deux nœuds. A cela il faut ajouter, la possibilité
d’inclure le frottement au sein de l’élément équivalent. Les lois utilisées par SAMCEF
pour le frottement se trouvent figure A.10.
A.3.2 Gluing
L’outil « Glue » permet dans SAMCEF de lier deux entités maillées différemment
ou non. L’ensemble des possibilités de collage sont répertoriés figure A.11. Nous ne
donnerons uniquement que le descriptif des éléments qui peuvent nous aider pour
modéliser notre assemble, ie : node to shell (nœud vers coques) et « rigid body » (corps
rigide).
181
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
F IGURE A.11 – Ensemble des possibilités de raccord entre éléments (Gluing) dans
SAMCEF
Cela permet d’imposer à un groupe de nœuds esclaves (voir figure A.12 en bleue)
d’être rigidement lié à un nœud maître (en rouge sur la figure A.12). La macro commande
associée écrit des éléments de types rigides à deux nœuds. Les degrés de liberté permit
par cet élément sont uniquement les translations du nœud maître.
F IGURE A.12 – Exemple de collage rigide entre un nœud maître et un groupe de nœuds
esclaves dans SAMCEF
182
A.3. SAMCEF
F IGURE A.13 – Exemple de collage entre des nœuds et des éléments de volumes ou des
coques dans SAMCEF
183
ANNEXE A. LES CONNECTEURS DANS LES CODES INDUSTRIELS
184
ANNEXE B
Étude unidimensionnelle élémentaire
d’un assemblage boulonné
Avant d’implémenter tous modèles numériques quels qu’ils soient, il est nécessaire de
formuler un modèle analytique simple servant de base à la réflexion. Ainsi il est ici
développé le contexte analytique simplifié qui a servi de base aux réflexions permettant
d’établir l’algorithme propre au connecteur.
185
ANNEXE B. ÉTUDE UNIDIMENSIONNELLE ÉLÉMENTAIRE D’UN ASSEMBLAGE
BOULONNÉ
kp kp
cN kb = cN/2
x kp
F
F
g
g0 δg
kp kb
186
B.2. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE
187
ANNEXE B. ÉTUDE UNIDIMENSIONNELLE ÉLÉMENTAIRE D’UN ASSEMBLAGE
BOULONNÉ
F
u0
3 2
kp kb
4 1
décollement en 4). Une façon pour imposer la précharge est de lier les déplacements des
nœuds 2 et 3 par la relation :
u2 − u3 = u0 (B.3)
où u0 représente le déplacement relatif entre les deux nœuds lors de la mise en précon-
trainte avec l’effort PC . La contraction u0 correspondante est dans le cas présent facile à
déterminer et vaut : ✓ ◆
1 1
u0 = PC + (B.4)
kb kp
ce qui suppose donc de connaître les raideurs équivalentes kb et kp des pièces assem-
blées. En pratique, une première estimation ũ0 peut suffire pour une première évaluation,
quitte à appliquer ensuite une règle de trois sur ce déplacement ũ0 pour calculer la bonne
précharge initiale.
Une méthode de multiplicateur de Lagrange est utilisé pour prendre en compte les
conditions de Dirichlet au nœud 1 et 4 ainsi que la relation (B.3). Il en découle le système
ci-après :
K −CT
✓ ◆✓ ◆ ✓ ◆
u F
= (B.5)
C 0 λ B
188
B.2. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE
avec :
0 1 0 1
kb −kb 0 0 u1 0 1
1 0 0 0
B−kb kb 0 0 C Bu2 C
K=B
@ 0
C, u=B
@u3 A ,
C C = @0 1 −1 0A
0 kp −kp A
0 0 0 1
0 0 −kp kp u4
0 1
0 1 0
0 BF C
B = @u0 A , F=B
@0A
C
0
0
En remplaçant u0 par son expression (B.4), la résolution donne :
u1 = 0
8
>
F + kp u0 F PC
>
>
u2 = = +
>
>
>
>
>
> kb + kp kb + kp kb
>
> F − k b u0 F P C
< u3 = = −
>
>
kb + kp kb + kp kp
(B.6)
>
> u4 = 0
> λ1 = −(F + kp u0 ) kb kb
>
>
= −PC − F (= −Fb )
>
kb + kp kb + kp
>
>
>
kp kp
>
>
>
: λ2 = λ3 = −(F − kb u0 )
> = PC − F (= −Fp )
kb + kp kb + kp
Remarque 21 Cette façon d’imposer la précharge dans un boulon par nœud (ou interface)
dédoublé est classique dans les codes éléments finis. Dans Samcef, il existe une entité
« .BOLT » qui permet d’automatiser cette procédure de précontrainte. Il est à noter qu’il
faut néanmoins connaître la valeur u0 du déplacement à imposer. Comme le montre la
formule (B.4), cette valeur dépend de la raideur équivalente de la plaque kp qu’il faut
déterminer.
Une méthode de résolution non linéaire est appliquée sur le problème précédent afin
de respecter la condition de contact unilatérale au point 4 et éventuellement une non-
linéarité matériau dans les plaques assemblées. Le comportement, ici supposé élastique,
189
ANNEXE B. ÉTUDE UNIDIMENSIONNELLE ÉLÉMENTAIRE D’UN ASSEMBLAGE
BOULONNÉ
du ressort kb est quant à lui pris en compte à travers un élément utilisateur qui renvoie
une matrice tangente et un effort intérieur dans le boulon défini par :
t = PC + k b g
Le chargement extérieur est ici supposé nul (F = 0) pendant cette étape de précontrainte
(i)
le résidu d’équilibre se réduit ainsi à l’effort intérieur. On note δu2 la correction de
l’incrément de déplacement de la méthode de Newton. Cette correction à l’itération i est
solution du problème tangent :
h ⇣ ⌘i ⇣ ⌘ ⇣ ⌘
kb + kpT u2(i−1) δu2(i) = −fint u2(i−1) = −PC − kb u2(i−1) − kp u2(i−1) u2(i−1)
(i) (i−1)
avec u2 = u2 + δu2(i) . On obtient ainsi :
⇣ ⌘
fint u2(i−1)
δu2(i) =− ⇣ ⌘
kb + kpT u2(i−1)
PC + (kb + kp )u2(i−1) PC
δu2(i) = − =− − u2(i−1)
kb + kp kb + kp
Ainsi, à l’itération i , il en résulte :
PC
8
> u2(i) = u2(i−1) + δu2(i) = −
kb + kp
>
>
>
>
< ⇣ ⌘
(i) (i) PC kp
tN u2 = PC + kb u2 = PC − = PC = tN(0)
> kb + kp kb + kp
PC
>
> ⇣ ⌘
> (i) (i)
>
: fN,int u2 = PC + (kb + kp )u2 = PC − (kb + kp ) =0
kb + kp
190
B.2. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE
Tableau B.1 – Itérés obtenus pour l’incrément de précharge test (incrément 1) et l’incré-
ment de correction de précharge et chargement (incrément 2)
Le processus converge en une itération. Ainsi l’effort tN dans le ressort kb n’est pas égal
à la précharge PC . Il dépend des rigidités kb et kp . La précontrainte telle que fixée ici
joue le rôle d’une charge extérieure par comparaison ces expressions avec celles de
(B.6). Il est néanmoins possible de modifier la précharge appliquée en la multipliant par
kb + kp PC (kb + kp )
. Donc la précharge serait au lieu de PC . Cependant cela nécessite
kp kp
de connaître la valeur de kp , raideur équivalente des plaques assemblées, qui n’est pas
directement accessible en pratique.
Ici la phase test de précharge, durant le premier incrément de calcul, est réalisée
kb + kp
sans application d’efforts extérieurs autres pour déterminer le coefficient . La
kp
précharge est corrigée en conséquence lors des incréments suivants par une simple règle
PC2
de proportionnalité (le comportement est ici linéaire) en remplaçant PC par dans la
tN(0)
définition de l’effort intérieur tN . Ainsi, cela donne :
PC2
✓ ◆
kb
tN = (0) + kb u2 = PC 1 + + kb gN (B.7)
tN kp
✓ ◆
PC
= PC + kb gN + = PC + kb (u2 − u2(1) ) (B.8)
kp
(0)
où tN est l’effort intérieur tN obtenu à convergence de l’étape test de précharge (in-
(1) PC
crément 1 dans le Tableau B.1) et u2 =− est le déplacement dû uniquement à
kp
la précharge PC (c.a.d. F = 0) à l’issue de l’étape de correction de la précontrainte
(incrément 2 dans le Tableau B.1).
191
ANNEXE B. ÉTUDE UNIDIMENSIONNELLE ÉLÉMENTAIRE D’UN ASSEMBLAGE
BOULONNÉ
dans (B.6). L’expression de u2 correspond ici à celle de u3 :
F PC
u2 = − (B.9)
kb + kp kp
dont l’expression a été obtenue par une application de la précharge par le déplacement
imposé u0 = u2 − u3 .
Remarque 22 Il est à noter que dans le cas où le ressort a un comportement non linéaire,
la relation (B.7) n’est plus applicable et ne permettra pas, d’obtenir la bonne précharge.
Cette relation sera d’autant plus vraie que l’étape reste linéaire. En pratique, la précharge
à imposer ne doit pas conduire à la plastification des éléments assemblés. On veillera
cependant à vérifier que cela est bien le cas. Le fait de ne pas obtenir la bonne tension
dans le ressort kb après correction de la précharge est révélateur de ce problème.
192
B.2. RÉSOLUTION NUMÉRIQUE
193
ANNEXE C
Algorithme complet d’un calcul
élasto-plastique
L’algorithme complet d’un calcul élasto-plastique est ici rappelé. Les équations rédigées
ici sont largement tirées de l’ouvrage de Bonnet et Frangi (2006). On y trouvera donc la
nomenclature nécessaire pour la compréhension des notations.
195
ANNEXE C. ALGORITHME COMPLET D’UN CALCUL ÉLASTO-PLASTIQUE
c) Calcul du résidu
R = −Fint − Fext − F∆U
d) Norme du résidu : r r ef = ||R||
e) Initialisation de la norme du résidu courant r = r r ef
f) Tant que r ≥ "r r ef
i. Résolution de KEP δU = −R
par une méthode d’inversion de la matrice KEP
ii. Actualisation de l’incrément de déplacement ∆ U = ∆ U + δU
iii. Assemblage algorithme C.2
Nouvelle matrice tangente élasto-plastique KEP
Nouvelles forces nodales F ∆U pour l’incrément de déplacement imposé
D
∆ Un+1 = UD D
n+2 − Un+1
196
C.2. CALCUL DE LA MATRICE TANGENTE ÉLASTO-PLASTIQUE GLOBALE ET DES
FORCES NODALES ASSOCIÉES AUX DÉPLACEMENTS IMPOSÉS ET INTERNES
197
ANNEXE C. ALGORITHME COMPLET D’UN CALCUL ÉLASTO-PLASTIQUE
b) Si f elas ≥ 0, alors :
i. Résoudre par rapport à ∆p la condition de cohérence :
3µ∆p 3µ
β= , γ=
σ elas,eq 3µ + R0 (pn + ∆p)
σn+1 = (1 − β)σelas
D + T r (ε)I
3∆p
∆εPn+1 = σelas
elas,eq n+1
2σn+1
pn+1 = pn + ∆pn
iv. Former le tenseur des modules tangents élasto-plastiques KEP :
3µ(γ − β) elas
KEP = σ ⌦ σelas,T + 2µβT
(σ elas,eq )2 D D
198
C.4. ALGORITHME DE RETOUR RADIAL ÉLASTO-PLASTIQUE
199
ANNEXE D
Références bibliographiques de
modèles dynamiques
Dans une optique d’élargissement de la problématique, il est ici référencé des modèles
dynamiques de connecteur qui pourront servir d’appui à de futurs travaux prenant en
compte cet aspect.
201
ANNEXE D. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE MODÈLES DYNAMIQUES
F IGURE D.1 – Différentes étapes du glissement des plaques lors du chargement d’après
Segalman (2005)
202
D.1. MODÈLES ANALYTIQUES
203
ANNEXE D. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE MODÈLES DYNAMIQUES
N
f˜ X f˜ − φ̃i
u= + H(f˜ − φ̃i )
k i=1
k i
" Z ˜ ! #
f
1
= f˜ + −φ̃ ˜(φ̃)d φ̃
k 0
Z f
= f + (f − φ) (φ)dφ
0
X X
f = φ̃i + ki u
φ̃i ki u φ̃i ≥ki u f˜
ku 1 f =
k
Z Z
= ⇢(φ̃)d φ̃ + ku
φ̃˜ ⇢˜(φ̃)d φ̃
0 ku
φ̃
Z u 1 φ=
k
Z
= φ⇢(φ)dφ + ku ⇢˜(φ̃)dφ = k ˜(kφ)
0 ku
pour un historique de chargement arbitraire :
Z f
φ̃ u=f + (f − ⇠(t, φ)) (φ)dφ
φ=
k 0
⇢(φ) = k 2 ⇢˜(kφ) avec ⇠ est tel que :
(
0 si |⇠(t, φ)| = φ f˙⇠(t, φ) > 0
(
u̇ si ku − x(t)k = φ ˙ φ) =
ẋ(t) = ⇠(t,
0 si non f˙ sinon
et par condition initiale ⇠(0, φ) = 0
Paramètres :
f : effort de traction
k : raideur du ressort
φ̃ : effort de libération du ressort
⇢˜(φ̃) : densité d’effort
u : déplacement de la plaque
φ : déplacement associé à φ̃
H(.) : fonction d’Heaviside
˜ : fonction de distribution
F IGURE D.4 – Formulations des éléments de Jenkins selon Segalman et Starr (2008)
204
D.1. MODÈLES ANALYTIQUES
Enfin pour finir, on peut citer Rashquinha et Hess (1997) qui proposent une modé-
lisation avec 8 paramètres (kh , ch , µh , ki , ci , kt , ct , µt ) dans le cas où l’on tiendrait
205
ANNEXE D. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES DE MODÈLES DYNAMIQUES
compte des filets de la vis et du taraudage du trou (Figure D.7 et Tableau D.1). Le choix
d’une telle prise en compte entraine un choix de modèle de frottement de Karnopp (
Karnopp (1985)). Ce modèle particulier définit une petite région comprise entre −vmin
et +vmin pour laquelle le frottement est nul. Ailleurs le frottement dépend de la vitesse
de glissement selon le cas où le tête du boulon et/ou la partie filetée adhère ou glisse
(Figure D.7). Il n’est fait état d’aucune procédure d’identification, en revanche des valeurs
sont fournies pour l’ensemble des jeux de paramètre ayant servi à la simulation numérique
(Figure D.8).
206
D.2. MODÈLES NUMÉRIQUES PAR APPROCHE ÉLÉMENTS FINIS
précision dans les résultats puisque des interpénétrations dans les zones de contact sont
tolérées au cours de la résolution.
207
ANNEXE E
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214
BIBLIOGRAPHIE
215
Titre : Conception d’un connecteur élément fini pour la simulation des assemblages boulonnés
Résumé : Le dimensionnement des liaisons La mise au point d’un algorithme prenant en compte le
boulonnées représente une part non négligeable du contact afin de modéliser le comportement global des
travail des bureaux d’études des industries parties assemblées fut le point de départ de la
aéronautiques. En effet leur nombre peut varier de réflexion.
plusieurs milliers à plusieurs millions selon le type
d’avion. À l’heure actuelle la mise au point de ce type Cet algorithme a été implémenté au sein du logiciel
d’attache se fait grâce à des éléments finis en trois Samcef à travers une routine codée en Fortran 77.
dimensions. La complexité des phénomènes mis en
jeux par ce type de connexion tels que le contact le Des tests de qualifications du comportement normal et
frottement et les jeux entraînent des calculs non tangentiel ont été effectués afin de valider l’algorithme
linéaires très chronophages. mis au point.
L’objectif des travaux de thèse a été de proposer un Une méthode d’identification des paramètres du
connecteur élément fini remplaçant l’ensemble de la connecteur est ici proposée : certains peuvent être
discrétisation 3D d’un boulon pour les calculs déterminés de manière analytique et d’autres de
numériques de dimensionnement en étant basé sur manière numérique.
des paramètres liés au comportement mécanique.
Enfin des cas tests de validation sur des assemblages
industriels ont été effectués afin de mettre en évidence
un gain en temps de calcul conséquent tout en
maintenant une qualité suffisante pour le
dimensionnement.
Abstract: The design of bolted connections The development of an algorithm taking into account
represents a significant part of the work of research contacts to model the overall behaviour of the parts
department of aeronautical industries. Indeed, their was the starting point of the reflexion.
number can vary from several thousands to several
millions depending on the aircraft type. At the present Then this algorithm was implemented in the SAMCEF
time, the development of this type of attachment is software through a routine coded in Fortran 77.
done with finite elements in three dimensions. The
complexity of concerned phenomena by this type of Normal and tangential behaviour qualification tests
connection as the contact friction and gaps requires were performed to validate the algorithm developed.
nonlinear computations which are very time
consuming. A method for identifying connector parameters is
proposed here, some of these parameters can be
The aim of the thesis was to propose a finite element determined using an analytical approach, others need
connector for replacing the whole 3D discretisation of a numerical one.
a bolt during the design computations while being
based on parameters related to mechanical Finally, validations on industrial test cases were
behaviour. carried out to prove a substantial cpu time savings
while maintaining a good level of quality.
Université Paris-Saclay
Espace Technologique / Immeuble Discovery
Route de l’Orme aux Merisiers RD 128 / 91190 Saint-Aubin, France