Turquie
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Séisme Niveau de
risque : Élevé
Dans la zone que vous avez choisie (Turquie), le risque de séisme est élevé, d’après les
informations actuellement disponibles. Par conséquent, on évalue à plus de 20 % la
probabilité qu’une secousse sismique susceptible de causer des dommages survienne au cours
des 50 prochaines années. D’après ces informations, les conséquences d’un séisme doivent
être prises en compte dans toutes les étapes du projet, en particulier lors de la conception et
de la construction. Les décisions relatives à la planification du projet, à sa conception et
aux techniques de construction devraient tenir compte du risque sismique. Il convient
d’obtenir des informations supplémentaires détaillées afin de bien prendre en compte le
niveau d’aléa.
Recommandations
ANTÉCÉDENTS SISMIQUES ET RISQUE :
Obtenez des informations sur les séismes majeurs et sur les risques secondaires (incendies,
glissements de terrain, liquéfaction, tsunami dans les zones côtières) qui ont touché la zone du
projet par le passé, ainsi que sur les conséquences de ces événements. La mémoire collective
et les relevés historiques de l’activité sismique peuvent livrer des informations utiles pour
compléter les études scientifiques. Contactez les autorités (par exemple le ministère de
l’Environnement et des Études géologiques/le ministère des Sciences de la terre) responsables
de la gestion du risque sismique dans le pays où se situe votre projet, afin d’obtenir des
informations plus détaillées sur le risque sismique potentiel.
Il est essentiel de bien établir les antécédents sismiques d’un lieu pour déterminer la
possibilité qu’un tremblement de terre se produise de nouveau dans la région concernée, ainsi
que pour prendre en compte les dommages éventuels. Il s’agit dans le second cas d’évaluer la
vulnérabilité de l’environnement de construction et, dans le premier, d’obtenir des
informations sur les risques les plus fréquents, en particulier dans les régions qui présentent
une activité sismique.
Dans nombre de pays, on peut s’appuyer sur les relevés historiques pour établir les
antécédents sismiques. Il semble peu probable qu’un séisme majeur survienne à des centaines
de kilomètres d’un point de rencontre de deux plaques tectoniques, dans des zones où les
mouvements tectoniques exercent peu de contraintes sur la croûte terrestre. Néanmoins, ce
type de séisme s’étant produit par le passé, il est important de comprendre les antécédents
sismiques à un endroit donné avant de définir un emplacement pour un projet et de
commencer les études structurelles.
La mémoire collective et les relevés historiques de l’activité sismique peuvent livrer des
informations utiles pour compléter les études scientifiques. L’activité sismique n’a commencé
d’être enregistrée au moyen d’instruments scientifiques que vers 1900. Dans beaucoup de
zones, étant donné que plusieurs siècles peuvent s’être écoulés entre deux séismes majeurs,
ces enregistrements ne permettent pas de dresser un tableau complet du risque. Les
scientifiques qui étudient les séismes recourent à d’autres outils : ils explorent les failles
provoquées par les séismes, mesurent le lent mouvement des plaques tectoniques et
recherchent les traces géologiques laissées par d’anciens séismes.
La plupart des pays situés dans des zones à risque sismique disposent de cartes indiquant
l’ampleur des secousses sismiques attendue par les scientifiques sur l’ensemble du territoire
national. En général, on trouve ces cartes dans le code de la construction ou dans la
réglementation imposant une construction parasismique. On peut aussi les obtenir auprès de
l’organisme public chargé des sciences de la terre ou de la gestion des situations
d’urgence. Les cartes de risques que l’on trouve dans les codes de construction fournissent des
informations suffisantes pour permettre une bonne conception des bâtiments et autres
structures standard. S’agissant des infrastructures critiques, telles que les grands barrages, les
centrales électriques ou les grands hôpitaux, il convient de procéder à une analyse plus
détaillée afin de déterminer le niveau attendu des secousses sismiques sur le site
concerné. Ces informations supplémentaires sont nécessaires aux ingénieurs pour concevoir
l’infrastructure requise.
Les séismes peuvent induire des risques secondaires, comme un incendie, un glissement de
terrain, une liquéfaction (voir la définition ci-après), une inondation (qui peut être due à la
défaillance d’un barrage ou de rives, au débordement d’un lac glaciaire, ou au blocage d’un
cours d’eau par un glissement de terrain) ou un tsunami dans une région côtière. Veuillez
vous renseigner sur ces risques auprès de l’organisme public chargé de la gestion des
situations d’urgence. Il peut exister des cartes décrivant l’ampleur d’une inondation due à un
tsunami, d’un phénomène de liquéfaction ou d’un glissement de terrain. Les relevés
historiques peuvent également inclure des études de risques secondaires découlant de séismes
survenus par le passé. Il est essentiel d’obtenir des informations sur le risque de tsunami dans
les zones côtières qui présentent une forte activité sismique.
Un phénomène de liquéfaction survient lorsque des sédiments saturés et peu compacts, situés
au niveau ou près de la surface du sol, se désagrègent sous l’effet d’une forte secousse
terrestre et s’écoulent sous la forme d’un liquide épais. Il peut en résulter d’importants dégâts
lors d’un séisme.
(Plus d’informations à l’adresse suivante : http://www.usgs.gov/faq/categories/9829/3301).
La liquéfaction se produit jusqu’à une certaine profondeur dans le sol. C’est pourquoi, si ce
risque et cette profondeur peuvent être déterminés à l’avance, les fondations pourront être
construites à une plus grande profondeur et ne seront pas affectées par d’éventuelles secousses
sismiques. Connaître la hauteur de la nappe phréatique dans le sol permet de déterminer son
potentiel de liquéfaction, la viabilité des sols du sous-sol et la possibilité d’implanter des
services critiques dans ce type de zones.
Les séismes déclenchés ou induits par l'activité humaine ne sont pas inclus dans ces niveaux
de danger.
Les cas de «sismicité induite» et ses causes sont enregistrés à http://inducedearthquakes.org/.
EXPERTISE TECHNIQUE :
Faites appel à des techniciens locaux (ou internationaux) qualifiés et expérimentés,
notamment des ingénieurs en structures de bâtiments et en géotechnique ayant de l’expérience
dans le génie sismique, et des géologues spécialistes des aléas. Assurez-vous de prévoir une
protection parasismique et de respecter les normes locales et/ou internationales de
construction durant la conception et la mise en œuvre de toutes les activités du projet, y
compris la construction et la rénovation des infrastructures.
Lors d’un tremblement de terre, le plus souvent, c’est l’effondrement des bâtiments qui
provoque la majorité des décès et des blessures. Les normes de construction contribuent à
assurer la sécurité du bâti. Il est essentiel que tout le personnel technique d’un projet de
construction mené dans une zone sismique comprenne toutes les dispositions figurant dans les
normes de construction, et les raisons pour lesquelles ces dernières sont nécessaires afin de
concevoir et de bâtir des structures parasismiques. Les techniciens doivent comprendre les
contraintes qui s’exercent sur les différents éléments d’un bâtiment lors de secousses
sismiques, et concevoir des mesures afin d’éviter les pertes humaines et les dommages
matériels.
Une expertise technique solide est primordiale pour réaliser des structures qui résistent à
différents types de risque. Le personnel technique doit impérativement avoir de l’expérience
et être spécialisé dans la conceptualisation, la conception et la construction de structures
parasismiques. Il est toujours difficile de concevoir et de bâtir des structures de grande taille, à
plus forte raison dans une zone sismique. Le génie sismique requiert davantage de
compétences techniques que le génie civil classique. Pour tous les projets réalisés dans des
zones à risque sismique élevé, il faut faire appel aux services d’un personnel technique
possédant les connaissances et l’expérience requises en construction de structures
parasismiques. L’équipe doit par ailleurs compter des géologues spécialisés dans la géologie
appliquée à l’ingénierie, afin de mieux comprendre les processus géologiques à l’œuvre, le
risque sismique et les risques géologiques secondaires.
Il sera utile de contacter des experts locaux et internationaux qui ont déjà travaillé dans la
zone du projet, et d’étudier la manière dont ils ont cherché à réduire le risque sismique. Il peut
s’agir d’experts du secteur privé, d’experts publics, ou d’universitaires.
Pour en savoir plus :
● http://science.howstuffworks.com/engineering/structural/earthquake-resistant-buildings.htm
● http://www.exploratorium.edu/faultline/damage/building.html
CONSIDÉRATIONS DE CONCEPTION :
Définissez des critères de conception pour chaque bâtiment sur la base de la criticité des
fonctions dévolues et les normes de construction en vigueur dans la région. Déterminez les
exigences de performances de chaque structure du projet et adaptez vos plans de conception
en conséquence. Pour les bâtiments ou les infrastructures critiques dans le cadre du projet, des
normes de conception plus élevées peuvent être nécessaires.
Lors de la conception d’un projet dans une zone à risque sismique élevé ou modéré, il est
important d’établir des normes de conception pour chaque structure qui correspondent à
l’importance de sa fonction (construction du service des urgences dans un complexe
hospitalier ou d'un pont sur une route principale). Lors du calcul des exigences en matière de
performances, examinez dans quelle mesure la destruction d’infrastructures liées au projet, de
graves dommages ou des pertes fonctionnelles affecteront la population locale et
l’environnement. De plus, il est obligatoire de suivre les normes de construction applicables
dans la zone et toutes les estimations des coûts de base prendront en compte la conception
conformément à ces normes. Il est également important de s'assurer de l'excellence du
contrôle de la qualité et de la stricte adhésion aux normes réglementaires sur les matériaux de
construction et sur les procédés de construction pendant la durée des travaux. Des contrôles
réguliers des matériaux de construction, la formation continue des travailleurs et l'évaluation
sur site du travail technique sont des éléments importants d'un bon contrôle de la qualité. De
bons matériaux de construction et une construction de qualité présentent des avantages au-
delà de la sécurité antisismique, ils réduisent en effet les coûts de maintenance.
Plusieurs réglementations internationales de construction ont dorénavant adopté des normes
dites de « conception antisismique fondée sur les performances » pour la construction de
bâtiments dans les régions à risque. Traditionnellement, toutes les normes de construction
détenaient une philosophie de conception basée sur la prévention de dommages lors de
tremblements de terre de faible intensité, en limitant les dommages causés à des niveaux
réparables lors de tremblement de terre de moyenne ampleur, et en empêchant l’effondrement
total ou partiel des bâtiments lors de tremblements de terre de forte intensité. Néanmoins,
plusieurs tremblements de terre importants ont démontré que le montant des dommages, les
pertes économiques dues à l’interruption des services et le coût des réparations sur les
structures étaient beaucoup trop élevés, même si ces bâtiments étaient conformes aux
règlementations sismiques disponibles et fondées sur une philosophie de conception
traditionnelle.
La conception antisismique fondée sur les performances (PBSD) correspond à une méthode
qui aide à concevoir des bâtiments conformément aux niveaux classifiés de performances
classés comme a) opérationnels, b) occupation immédiate, c) sécurité des personnes et d)
prévention des effondrements, en relation avec le niveau des risques locaux pour des
événements qui sont classés comme fréquents, occasionnels, rares et très rares. Au début du
processus de conception, le propriétaire et le concepteur doivent se consulter pour
sélectionner une combinaison de performances et des niveaux de risque ainsi que les critères
de conception pour chaque structure en se basant sur sa fonction et son importance. Cette
méthode de conception peut être appliquée pour la plupart des structures critiques dans le
cadre de ce projet, même si les normes de construction locales ne prennent pas en compte les
performances basées sur l’ingénierie.
Pour en savoir plus :
● ATC 58 ‘Seismic Performance Assessment of Buildings’ (technical)
● http://www.iitk.ac.in/nicee/wcee/article/WCEE2012_5606.pdf
● http://peer.berkeley.edu/course_modules/eqrd/227info03/Lect2PBEbasics03.pdf
● http://www.iitk.ac.in/nicee/EQTips/EQTip08.pdf
● http://www.iitk.ac.in/nicee/EQTips/EQTip09.pdf
Examinez les perturbations et dommages qu’un tremblement de terre peut provoquer aux
bâtiments et aux intérieurs, notamment aux fenêtres, portes, meubles, plafonds suspendus et
équipements. Concevez l'extérieur des bâtiments de sorte qu'aucun objet ne tombe sur les
personnes, particulièrement au niveau des sorties. Atténuez ces risques durant la construction
pour éviter les accidents et le blocage des sorties pendant un tremblement de terre, et pour
sauvegarder les éléments essentiels tels que les équipements médicaux, les données sensibles,
ou les objets culturels.
Lors d’un séisme, les surfaces intérieures et extérieures, les équipements, les réseaux (ce que
les ingénieurs appellent parfois les « éléments non structurels ») et l’équipement d’un
bâtiment peuvent représenter entre 80 et 90 % de l’investissement à risque dans les
immeubles à usage commercial, les immeubles de bureaux et les immeubles d’habitation
(Perry et al., 2009). L’état des lieux réalisé après un séisme dans un certain nombre de pays
indique d’importantes pertes économiques consécutives aux dommages subis par les éléments
architecturaux (fenêtres, plafonds suspendus, portes...), les équipements, les installations et les
réseaux situés à l’intérieur des bâtiments. Ces dommages peuvent entraîner des décès et des
blessures, rendre des bâtiments inutilisables et s’accompagner de pertes économiques. Ces
éléments non structurels ou les installations proches des sorties peuvent bloquer celles-ci et
gêner l’évacuation d’un bâtiment lors d’un séisme. Pour les constructions dans les régions à
risque sismique, il faut par conséquent prendre, dès la phase d’études, des mesures adéquates
qui permettront limiter les dommages subis par ces éléments. Les normes de conception
dépendront de la fonction du bâtiment et de la nature de ses équipements et réseaux.
Dans la plupart des pays, les éléments non structurels et la majeure partie de l’intérieur des
bâtiments ne sont pas concernés par les normes de conception et restent vulnérables en cas de
séisme. On trouve dans différents manuels publiés dans le monde (quelques exemples ci-
après) des solutions permettant d’atténuer les risques. Afin de limiter les pertes, ces solutions
peuvent être intégrées lors des phases d’études et de maintenance.
Pour en savoir plus :
● FEMA-74 « Reducing the Risks of Non-structural Earthquake Damage — A Practical
Guide »
● Perry, C., Phipps, M. et Hortacsu, A. (2009). « Reducing the Risks of Nonstructural
Earthquake Damage », Improving the Seismic Performance of Existing Buildings and Other
Structures, pp. 674-685. http://ascelibrary.org/doi/abs/10.1061/41084(364)62
● Pour les établissements
scolaires : http://www.caloes.ca.gov/PlanningPreparednessSite/Documents/
Nonstructural_EQ_Hazards_For_Schools_July2011.pdf
http://www.geohaz.in/upload/files/Non-Structural_Risk_Book.pdf
● Pour les établissements de santé : FEMA 577 « Design Guide for Improving Hospital
Safety in Earthquakes, Floods, and High Winds: Providing Protection to People and
Buildings » Reducing Earthquake Risk in Hospitals from Equipment, Contents, Architectural
Elements and Building Utility Systems:
http://www.geohaz.in/upload/files/hospitalsafetymanual.pdf
En sus de toutes les autres recommandations, des solutions d’évacuation d’urgence doivent
être incluses dans chaque bâtiment du projet, et ce dès l’étape de planification. Il convient
notamment de songer aux besoins en matière d'espace et aux informations concernant les
fonctions du bâtiment et les besoins de ses usagers (par exemple, il pourrait être nécessaire de
sortir les lits des patients très malades de l'unité de soins intensifs d'un hôpital) et des
capacités d'évacuation en cas d'urgence. Il est conseillé d’intégrer des solutions d’évacuation
d’urgence au stade de la planification et de la construction des bâtiments : zones de circulation
claires, issues de secours bien situées et signalétique simple pour faciliter l’évacuation
d’urgence le cas échéant. S’agissant des projets pour lesquels les bâtiments doivent rester
opérationnels après un tremblement de terre (hôpitaux ou centres d’opérations d’urgence, par
exemple), l’ensemble du bâtiment – gros-œuvre, second-œuvre et équipement – doit être
protégé contre les dégâts dus aux séismes, et il convient de prévoir des systèmes de secours
pour les réseaux essentiels, mais aussi d’élaborer et de tester un plan de gestion d’urgence
clair et de préparer le personnel, de sorte à atténuer une crise éventuelle.
Au nombre des autres recommandations visant les régions exposées aux tremblements de
terre, on peut mentionner : a. comprendre les antécédents sismiques de la région ; b. vérifier
l'efficacité des normes de construction locales ; c. connaître les conditions du site et du sol
dans la zone du projet ; d. veiller à confier la conception et la construction à un personnel
technique expérimenté et compétent ; e. établir des normes de conception des bâtiments qui
tiennent compte de l'importance des fonctions du bâtiment ; f. veiller à ce que les services
d'utilité publique par exemple, approvisionnement en électricité et en eau — soient conçus
dans le respect des normes antisismiques ; g. réduire les risques dus aux dommages causés par
les tremblements de terre aux éléments architecturaux et au contenu des bâtiments ; h.
souscrire une assurance « tremblement de terre » qui couvre les pertes éventuelles dans le
cadre du projet.
ASSURANCE :
Pensez à souscrire une assurance « tremblement de terre » qui couvre les pertes éventuelles
dans le cadre du projet. Même si l’assurance n’empêche pas les accidents ni les décès, elle
peut réduire les pertes financières et permettre à un projet ou à une installation de se remettre
des effets d’un tremblement de terre et de reprendre ses fonctions plus rapidement.
Pensez à souscrire une assurance « tremblement de terre » qui couvre les pertes éventuelles
dans le cadre du projet. L’État ou des compagnies d’assurance privées peuvent proposer ce
type de polices. Après un séisme, une assurance peut apporter les fonds nécessaires pour la
reconstruction et le remplacement de bâtiments endommagés, des éléments qu’ils abritent ou
de toute autre partie du projet. Ainsi, il est possible de réparer plus rapidement les dommages
causés par un séisme, de sorte que l’installation soit opérationnelle dans les meilleurs
délais. Toutefois, il faut noter qu’une assurance ne couvre que les pertes financières, mais ne
peut pas éviter les dommages, les interruptions de service, les blessures ou les décès.