Amulet Te

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 11

Ecrit et traduit par : Ilyas abou Roumayssa

= @dicodumusulman
A) La définition du mot tamima
• La définition dans la langue arabe
L’origine du mot tamima vient des trois lettres : ta (‫)ت‬, mim (‫)م‬, mim
َ
(‫ )م‬qui forment le verbe tamma (َّ‫ )تم‬qui signifie complet, parfait.
Quant au mot tamima il signifie un remède parfait qui soigne ce que
l’on veut.

Chez les Arabes le mot tamima désigne un collier que l’on met autour
du cou des animaux ou des enfants dans l’espoir de le guérir ou le
protéger d’un mal.1

• La définition dans le jargon Islamique


Dans le jargon islamique la tamima est toute chose qu’on accroche
ou qu’on enfile afin d’apporter un bienfait,َّrepousser un mal qui
nous a touchés ou l’empêcher de nous toucher.

En islam la tamima n’est pas un objet en particulier. Il s’agit de toute


chose que l’être humain accroche comme collier, bracelets,
amulettes, cadres, poster ou autre afin de se préserver d’un mal qui
ne l’a pas touché (mauvais œil, maladie), enlever un mal qui l’a
touché (infertilité, sorcellerie), ou amener un bienfait (richesse,
enfant).
Selon les pays, les régions et les coutumes, la tamima est différente.
Certains utilisent des pattes de lapin, d’autres un fer à cheval ou un
coquillage. D’autres utilisent des symboles comme une main de
fatma, un œil ou un trèfle à quatre feuilles.

Peu importe son nom, sa signification ou où il est accroché il sera


considéré comme tamima en islam s’il entre dans la définition que
nous avons donnée.2

= @dicodumusulman
B) Pourquoi la tamima est du chirk ?

Allah éprouve ses serviteurs dans ce bas monde par des difficultés ou
des bienfaits. L’être humain dans sa nature fait tout pour éviter le
mal sur sa propre personne et ceux qu'il aime. Il fait également tout
pour essayer d'enlever le mal qui est tombé sur lui ou ceux qu’il aime.
Tout être humain cherche à éviter d’être malade ! Et s'il tombe
malade, il fait tout pour se soigner et faire disparaitre cette maladie.
Les choses qui font disparaitre le mal chez l’être humain ne sortent
pas de trois catégories.

1. Les invocations :
Si cette invocation est faite pour Allah, c’est une adoration et elle est
bénéfique pour le serviteur.
Celui qui dit « Ô Allah préserve moi et ma famille de telle maladie »
ou « Ô Allah guéris-moi de telle maladie ». Le serviteur qui fait cela
en espérant qu’Allah exauce ses invocations est récompensé pour
cela.
Si cette invocation est faite à autre qu’Allah, ceci est du shirk majeur
et celui qui fait cela est exposé à une augmentation de son mal.
Celui qui est malade est va devant une tombe avec un poulet à
égorger en sacrifice et dit « Ô untel voici un sacrifice, car un mal ma
touché ! guéri moi. » Ceci est de la mécréance qui fait sortir de
l'islam.

= @dicodumusulman
2. Les causes perceptibles

Ce sont des choses palpables, comme les médicaments. Ces causes


sont connues de deux façons différentes :
- l’expérience:
Avec l’expérimentation on s’aperçoit qu’Allah a mis dans certaines
choses une cause pour soigner une maladie. Si l'expérimentation
montre que le médicament est profitable et que cela est visible et
perceptible par les sens alors c’est un médicament.
Il faut obligatoirement qu’une chose entre dans le corps de la
personne ou sorte pour être considérée comme un médicament, car
il s’agit d’une chose palpable et perceptible.

- Les textes :
Il s’agit des preuves du coran et de la sunna qui nous indiquent que
telle chose est un remède (le miel, la hijama, ou la graine de nigelle).

3) Les causes légiférées


Il s’agit des causes de guérison non perceptible par l’être humain. Ces
causes de guérison ne peuvent être affirmées qu'avec une preuve du
coran ou de la sunna, car ce sont des choses du domaine de l'invisible
comme la roqya.
La roqya consiste à réciter sur une personne. Rien n’entre dans le
malade et rien ne sort. Mais les textes nous indiquent qu’elle est
bénéfique pour l’être humain avec la permission d’Allah tant qu'il n'y
a pas de shirk dedans.

= @dicodumusulman
Nous avons vu que les causes de guérison sont de trois. Donc le fait
d'utiliser une chose comme guérison qui n'a pas été prouvé par
l’expérimentation et qui n'est pas appuyé par une preuve du coran et
de la sunna est du shirk, car le cœur de la personne s'est accroché à
cette chose.
Exemple :
Celui qui porte une amulette sur lui pour guérir de l’infertilité.
- Il n’y a aucun texte qui nous dit que mettre une amulette sur
nous permet de guérir de l’infertilité.
- Il n’y a aucun médecin sur la planète qui prétend que mettre
une amulette en bois dans la poche ou autour du cou guérit de
l’infertilité.
Donc il y a forcément une croyance de la part de cette personne vis-
à-vis de cette amulette.
Les savants ont donné une règle concernant cela :
ْ َ‫سبَبًا ََل ش َْرعًا َو ََل تَجْ ريبًا فَإنَّهُ مشركا ش ََركًا أ‬
‫صغَ َر‬ َ َ‫ك ُل َمن اتَّ َخذ‬
ُ ‫سبَبًا لَ ْم يَجْ عَل‬
َ ‫هللا‬
Toute personne qui prend pour cause une chose qu’Allah n’a pas mit
comme cause, ni dans législation, ni par l’expérience à fait du shirk
mineur.
La personne a utilisé cette chose comme guérison à cause d'une
croyance et d'un attachement du cœur à cette chose, car il n'y a
aucune preuve quelle guérie. Ceci est du shirk mineur.3

= @dicodumusulman
• Les preuves que les amulettes sont
interdites

}‫يءٍّ قَدي ٌر‬


ْ ‫ش‬ َ ‫سكَ ب َخي ٍّْر فَ ُه َو‬
َ ‫علَ ٰى كُل‬ ْ ‫س‬ َ ‫َّللا بض ٍُّر فَ ََل كَاش‬
َ ‫ف لَهُ إ ََّل هُ َو ۖ َوإن َي ْم‬ ُ َّ َ‫سك‬
ْ ‫س‬
َ ‫{وإن َي ْم‬
َ
]17 : ‫[األنعام‬
Et si Allah fait qu'un malheur te touche, nul autre que Lui ne peut
l'enlever. Et s'Il fait qu'un bonheur te touche... c'est qu'Il est
Omnipotent. [6 : 17]

‫يب به‬ ْ َ‫ف لَهُ إ ََّل هُ َو ۖ َوإن يُردْكَ ب َخي ٍّْر فَ ََل َرا َّد لف‬
ُ ‫ضله ۚ يُص‬ َ ‫َّللا بض ٍُّر فَ ََل كَاش‬
ُ َّ َ‫سك‬
ْ ‫س‬
َ ‫{وإن يَ ْم‬
َ
]107 : ‫الرحي ُم} [يونس‬ ُ ُ‫َمن يَشَا ُء م ْن عبَاده ۚ َوهُ َو ا ْلغَف‬
َّ ‫ور‬
Et si Allah fait qu'un mal te touche, nul ne peut l'écarter en dehors
de Lui. Et s'Il te veut un bien, nul ne peut repousser Sa grâce. Il en
gratifie qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et c'est Lui le Pardonneur, le
Miséricordieux. [10 : 107]

Ces nobles versets indiquent clairement que rien ne peut enlever un


mal en dehors d’Allah le très haut. Celui qui se réfugie sous la
protection de son seigneur trouvera le bien et l’éloignement du mal
directement ou par le biais de causes qu’il a établi. Ces causes
proviennent soit de la législation soit de l’expérience des créatures
d’Allah.4

D’après uqbah ibn 'amir, le prophète a dit : « Quiconque s'attache à


une amulette qu’Allah fasse en sorte que son projet n'aboutisse
pas. Et quiconque s’attache à un coquillage, qu’Allah ne le laisse pas
goûter le repos. [Ahmed : 17676]

= @dicodumusulman
D’après Abdellah ibn Mas’oud, le prophète a dit : « certes les
exorcismes, les amulettes et les philtres d’amour sont du chirk.
[Abou Daoud :3883]
Ces textes montrent que mettre une tamima est de l’association.
Cependant, il peut s’agir d’association majeure ou mineur en fonction
de la croyance de celui qui met cette amulette.

- Association majeure:
La personne tombe dans l’association majeure et sort de l’islam s’il
pense que cette tamima a une influence indépendante sur l’univers.
C’est-à-dire qu’il pense que cet objet fabriqué à la capacité de guérir
ou repousser un mal seul. Il est tombé dans l’association dans la
seigneurie. Il a attribué une chose que seul Allah peut faire (guérison)
à une créature.

-Association mineure :
La personne tombe dans l’association mineure s’il a la croyance que
c’est Allah qui guérit seul sans associé. Mais il croit que cette tamima
qu’il a accrochée est une cause pour cette guérison.
Toute personne qui prend pour cause une chose qu’Allah n’a pas mit
comme cause, ni dans législation, ni par l’expérience à fait du shirk
mineur.

= @dicodumusulman
• Celui qui accroche une tamima pour la
beauté
Certains musulmans mettent des bracelets ou des colliers avec des
coquillages, des mains de fatma ou autres. D’autres mettent des
cadres chez eux avec des mains de fatma ou ce qu’ils appellent des
« capteurs de rêves » dans leurs chambres. Lorsqu’on leur dit que
ceci est shirk et qu’il faut se débarrasser de cela, ils répondent : « je
sais tout cela ! Je ne crois pas en cette fausse croyance. Je le mets
juste parce que le je trouve jolie ».
Nous répondons à cette personne avec deux hadiths :

Abou Bachir Al Ansari raconte que l’envoyé d’Allah, dans une


expédition, envoya un messager. Il ordonna de porter l’ordre
suivant : il ne faut plus désormais de colliers au cou des chameaux ;
qu’on les coupe tous ! [Boukhari : 3005]

Avant l’avènement de l’islam, les Arabes avaient l’habitude


d’accrocher un collier autour du cou de leur chameau pour les
préserver du mauvais œil. Le prophète a ordonné qu’on coupe tout
collier autour du cou des chameaux.
Le prophète n’a fait aucune distinction entre celui qui croit que cela
protège du mauvais œil et celui qui n’y croit pas. Il a tout simplement
ordonné de couper cela, car il s’agit d’un objet qui représente le
chirk.
Aucun monothéiste ne peut supporter une seule seconde
d’accrocher sur lui ou dans sa maison un objet qui représente le
chirk. Au même titre qu’il ne lui viendrait jamais à l’idée d’accrocher
une croix chrétienne sur lui ou chez lui il doit voir à l’idée qu’une
main de fatma, un trèfle à quatre-feuilles, un nazar bonçuk (œil bleu)
ou une patte de lapin est exactement la même chose. Il s’agit d’objet
utilisé pour faire du shirk.

= @dicodumusulman
D’après Ibn Omar, le prophète a dit : « celui qui tente de ressembler
à un peuple en fait partie. » [Abou Daoud :4031]
L’un des plus grands principes de l’islam est de nous différencier des
mécréants et des associateurs. Il ne convient donc pas au musulman
monothéiste qui croit en une divinité unique d’arborer sur lui ou dans
sa maison un objet qui représente le shirk.5

C) L’utilisation du coran comme tamima


Les salafs ont divergé sur la permission ou non d’accrocher le coran
en guise de tamima.

Un groupe a dit qu’il est permis de faire cela. Ils se sont basés sur le
hadith

Abdellah ibn ‘ukaym rapporte ces paroles qu'il attribue au


prophète : quiconque s'attache à une chose à placé sa confiance en
elle. [thirmidhi :2072]

Ils ont dit que le coran est la parole d’Allah. Donc accrocher du coran
ne fait pas partie du shirk.

Le deuxième groupe voit qu’il est interdit d’accrocher un verset ou


une du’a pour en faire une tamima. Et c’est l’avis le plus juste et Allah
est le plus savant.
Cet avis est le plus juste pour deux raisons :

= @dicodumusulman
1) Cela ouvre la porte au shirk
En effet, si nous interdisons les amulettes qui ne sont pas du coran et
nous permettons celle avec du coran. Il sera facile pour les sorciers et
les charlatans de tromper les gens. Ils pourront écrire leur shirk et
leurs invocations pour les jinns puis les mettre dans une bague, un
sachet, un collier ou autre en disant qu’il s’agit de Coran.
Il ne sera plus possible d’interdire le blâmable, car le doute sera
toujours présent ! Est-ce qu’il s’agit de coran ou non à l’intérieur de
cette amulette ?
L’islam a interdit l’association de manière très ferme. Il a également
fermé toutes les portes qui mènent à l’association.

2) Le coran se récite et ne s’accroche pas


Lorsque nous regardons dans les textes nous nous apercevons que la
guérison par le coran se fait uniquement par la récitation. Le
prophète n’a jamais ordonné à ses compagnons d’accrocher le coran
sur leurs portes ou leurs murs.
Il leur a par contre enseigné des invocations, ou de réciter certains
versets pour se protéger et se guérir d’un mal. Il convient donc pour
le musulman de placer le coran et la sunnah dans son cœur et
d’œuvrer avec dans sa vie plutôt que les accrocher sur des murs.

Remarque :

Concernant le hadith utilisé par les savants du premier groupe. Il


montre qu’utiliser le coran comme tamima n’est pas du shirk. Et ceci
est correct. Celui qui utilise le coran comme tamima n’a pas fait de
shirk car le coran est la parole d’Allah non créé. Il n’a donc pas associé
Allah avec une créature. Mais ce hadith ne montre en rien qu’il est
permis d’accrocher le coran en guise de tamima. Le musulman doit
donc s’éloigner de cela.6

= @dicodumusulman
Références
1- Voir : “mou’jam maqayis lugha”, ibn faris, tome 1/page 339 ;
« lisan al ‘arab », ibn manzour, tome 12/page 69.
2- Voir : “At-tamaa-im fi mizan al aqida”, Ali ibn nafi’ al ‘aylani,
page 9 ; « At-tamhid li charh kitab tawhid », salih ibn abdil azziz
Al cheikh, page 109.
3- Voir : “qawl sadid charh kitab tawhid”, abderahman ibn nassir
si’di, page 47 ; « qawl al moufid ‘ala kitab tawhid », Mohammed
ibn salih al outhaymin, tome 1/page 182.
4- “At-tamaa-im fi mizan al aqida”, Ali ibn nafi’ al ‘aylani, page 11.
5- « At-tamhid li charh kitab tawhid », salih ibn abdil azziz Al
cheikh, page 110-111.
6- « At-tamhid li charh kitab tawhid », salih ibn abdil azziz Al
cheikh, page 115-116.

= @dicodumusulman

Vous aimerez peut-être aussi