Neisseria
Neisseria
Neisseria
Généralité
Cocci Gram négatif, en diplocoques, fragile (transport rapide), exigeante, culture difficile (milieux riches).
La famille des Neisseriaceae comprend deux genres : neisseria et branhamella.
Deux des espèces du genre neisseria sont pathogènes pour l'homme
- N. meningitidis, responsable de 33% des méningites bactériennes au Maroc (première étiologie).
- N. gonorrhoeae, agent de la gonococcie, de la blennorragie ou encore de la gonorrhée. Cette maladie vénérienne peut
entraîner de graves complications chez la femme.
I. Neisseria meningitidis
Caractères bactériologiques
Caractères Germe fragile ne survit pas dans l’environnement : Très sensible aux variations de température, du
culturaux pH et à la dessiccation ainsi qu’aux antiseptiques usuels
Aérobie strict
Nécessité de milieux de culture enrichis: gélose au sang ou gélose au sang cuit, non sélectif.
Conditions d’incubation strictes: 35-37°C, humidité, CO2 (5-10%)
Lipooligosaccharide (LOS)
Sur la membrane externe
C'est l'endotoxine bactérienne permet de définir différents immunotypes.
L1 à L8 retrouvés dans les sérogroupes B et C
L9 à L11 retrouvés dans le sérogroupe A
Rôle important dans le choc septique
Protéines de membrane externe (PME)
Permet de définir des sérotypes et des sous-types.
5 classes de PME majoritaires, individualisées sur la base de leur poids moléculaire:
Classe 1 : classification en sous-types
Classe 2,3 : classification en sérotypes
Classe 4: rôle inconnu
Classe 5: rôle dans l’adhésion et l’invasion
Ainsi une souche peut être définie par: un sérogroupe (capsule), sérotype (PME de classe 2/3), sous-
type (PME de classe 1) et immunotype (lipooligosaccharide)
Aspect Endémo épidémique au Maroc: le sérogroupe B est le plus fréquent suivi du A puis du C,
épidémiologique responsable de 33% des méningites bactériennes
Epidémique en Afrique: le sérogroupe A est le plus fréquent
Ceinture de la meningite qui s'étend en Afrique sub-saharienne du Sénégal à l'ouest jusqu'à l'Éthiopie à l'est
Endémique en Europe: le sérogroupe B est le plus fréquent (60%), puis C (40%)
Emergence du sérogroupe W135 surtout chez les pélerins
Les méningites à méningocoques sont à déclaration obligatoire
habitat Spécifiquement humain
5 à 10% de porteurs sains
Habitat : le rhino-pharynx (Porte d’entrée après contage ou acquisition de la virulence)
Réceptivité Totale
Facteurs Intrinsèques :
favorisants - Mauvaises conditions d’hygiène
- Portage rhino-pharynx
- Immunodépression
- Surmenage, stress, fatigues…
- Promiscuité
Intrinsèque :
- Facteurs saisonniers : climat froid sec : rend sensible l’épithélium rhino-pharynx
- Tabac, collutoires
- Co-infection
- Virulence du germe
Physiopathologie :
Colonisation-Invasion:
Adhésion aux cellules oropharyngées par les pilis
Résistance aux mécanismes de défense de l'hôte (action du complément, phagocytose) via la capsule
La libération massive de TNFα qui induit :
− Adhésion des PNN à l'endothélium
− Syndrome de fuite capillaire
− Coagulopathie de consommation
Toxines et enzymes:
Sécrétion d'une protéase bactérienne qui clive les IgA
Production d’endotoxines
Clinique
a. Incubation:
2 à 10 jours, avec une moyenne de 7 jours
Colonisation simple du rhinopharynx sans passage dans la circulation sanguine (portage sain)
Parfois dissémination systémique : Différentes manifestations cliniques
b. Méningite cérébrospinale :
fièvre (39 à 40°C), syndrome méningé (raideur de la nuque + céphalée et vomissements), associé parfois à un purpura fulminant
due à la libération d’endotoxine = syndrome grave la mort
c. Septicémie :
Précède souvent la méningite
d. Autres formes cliniques :
Rhinopharyngites, ostéomyélites, arthrites, cellulites, péricardites, péritonites
Diagnostic biologique
Examen direct :
Examen macroscopique:
Le LCR trouble en cas de méningite purulente
Un liquide clair n’élimine pas le diagnostic
Examen microscopique:
Cytologie : cellule de nageotte,…
Après coloration de gram : Diplocoques à Gram négatif, Sous la forme de grains de café, Peuvent se présenter en tétrade
Cytospin préalable.
Culture :
Nécessité de milieux de culture riches telle la gélose chocolat supplémentée.
Conditions d’incubation strictes : 35-37°C, humidité et incubées en CO2 (5-10%)
Identification:
Examen microscopique après coloration Gram
Aspect des colonies :
Colonies blanches-grisâtres, 1 à 2 mm de diamètre , Bords réguliers, Bombées, Luisantes, +/- muqueuses , Non hémolytique
Caractères biochimiques
Oxydase +, Catalase +, glucose +, maltose +, saccharose -, lactose - , nitrates –
Galerie NH
Sérogroupage :
Identification immunologique des polyosides capsulaires: intérêt épidémiologique
Traitement
Curatif
L’antibiothérapie repose sur les ß-lactamines dont, les céphalosporines de troisième génération+++ (exemple: CTX, céfotaxime).
En cas de purpura fulminans, le pronostic dépend de la précocité du traitement antibiotique.
Prophylaxie
a. Chimio prophylaxie
Dans l'entourage d'un malade (famille proche, pensionnaires d'une institution, soldats d'une caserne).
1er choix : rifampicine pendant 2 jours
o Adulte:600mg/j
o Enfant>1mois10mg/kg/j
o Enfant < 1 mois : 5 mg/kg/j
2ème choix : si rifampicine contre-indiquée, spiramycine pendant 5 jours
o Adulte:2g/j
o Enfant : 50 mg/kg.
b. Vaccination :
2 types de vaccins sont commercialisés:
o un vaccin divalent A+ C et
o un vaccin tétravalent A, C ,W135 et y.
Pas de vaccin contre le serogroupe B
Efficacité dès l’âge de 3 mois pour le A et à partir de 1 an pour le C
Période de protection, par le vaccin de 1 à 3 ans
Indications :
o Personnes < 30 an qui voyage dans des pays endémiques
o Les pèlerins de la Mecque
o En cas d’épidémie
Gonocoques
Généralité
Caractères morphologiques
Caractères Germe fragile Très sensible aux variations de température, du pH et à la dessiccation ainsi qu’aux
culturaux antiseptiques usuels
Aérobie strict
Nécessité de milieux de culture enrichis: gélose au sang ou gélose au sang cuit, non sélectif.
Conditions d’incubation strictes: 35-37°C, humidité, CO2 (5-10%)
Epidémiologie
Aspect
épidémiologique
habitat Homme malade : Hôte obligatoire des muqueuses des voies génitales
Pas de porteur sain, Portage asymptomatique le plus souvent chez la femme
Transmission Interhumaine, presque toujours vénérienne
Transmission manuportée peut être la cause du syndrome FLR: conjonctivite, arthrite, uréthrite
Transmission verticale maternofoetale et par don de sang
Réceptivité Totale
Facteurs
favorisants
Physiopathologie :
Colonisation-Invasion:
Adhésion aux cellules oropharyngées par les pilis
Résistance aux mécanismes de défense de l'hôte (action du complément, phagocytose) via la capsule
La libération massive de TNFα qui induit :
− Adhésion des PNN à l'endothélium
− Syndrome de fuite capillaire
− Coagulopathie de consommation
Toxines et enzymes:
Sécrétion d'une protéase bactérienne qui clive les IgA
Production d’endotoxines
Clinique
Homme Femme
maladie Urétrite aigue ou blennorragie : Maladie sans symptomatologie au
Écoulement purulent au niveau du méat début (réservoir de contamination)
urinaire et des douleurs aiguës à la puis découverte quand la
miction symptomatologie s’étend
Période d’incubation courte : 2 à 5 jours Cervicite : infection de l’endocol
Evolution : Urétrite subaiguée ou utérin
chronique Urétrite
Diagnostic biologique
a. Diagnostic direct
Rechercher une éventuelle association avec d'autres germes causants des IST
Effectuer, si nécessaire, la recherche chez le/les partenaire(s) sexuels
Prélèvement :
Chez la femme: au niveau du col, glandes de Bartholin et au niveau de l’urètre.
Chez l’homme: urétral pus urétral, le matin avant la première miction
Chez les deux sexes: 1er jet d’urine, prélèvements rectal et pharyngé
Chez le Nné : P. conjonctival.
Acheminement :. Le prélèvement doit être fait au laboratoire Ou utiliser un milieu de transport adéquat
(Cocci gram (-) intra et extra cellulaires aucun intérêt à cause des nesseiria de la flore vaginale
Groupés en diplocoques (grains de café) commensale.
Plus une réaction purulente faite de PN altérés.
Culture :
Nécessité de milieux de culture riches telle la gélose chocolat supplémentée
Milieu sélectif gélose chocolat + VCN (Vancomycine + colistine + nystatine) pour les prélèvements polymicrobiens (intérêt pour
l’identification)
Conditions d’incubation strictes : 35-37°C, humidité et incubées en CO2 (5-10%).
Identification
Morphologie des colonies : Colonies grisâtres, 0.5 à 1mm de Ø , Bords irréguliers, Aspect ± brillant ou mat, colonies apparaissent
après 24 à 48 h
Coloration Gram :
Caractères biochimiques : Oxydase (+), Catalase (+), ß-galactosidase (+) (disque d'ONPG), Galerie API NH : Glucose (+), Maltose (-
), Autres sucres (-)
Traitement
a. curatif
Fluoroquinolones : Compte tenu de l’émergence actuelle de la résistance du gonocoque au fluoroquinolones la place de ces
derniers qui était hier le traitement de choix est en cours de réévaluation.
Ceftriaxone à la dose unique de 250 mg en IM est recommandée
Spectinomycine par voie intra-musculaire, traitement recommandé en cas d’allergie aux bêta-lactamines à la dose unique de 2 g
en IM.
Il convient aussi d’associer systématiquement un antibiotique actif sur Chlamydia : Azithromycine en traitement monodose
(1g/jour), ou doxycycline en traitement de 7 jours (200 mg/jour).
b. Prophylaxie
Prévention générale contre les IST
Pas de vaccin
conclusion
Les pathologies liées à ces germes et qui peuvent mettre en jeu le pronostic vital du sujet atteint : urgence diagnostic, urgence
thérapeutique, problème de santé publique.
Il faut aussi souligner l’émergence de résistance du N. gonorrhoeae au fluoroquinolones qui devient fréquente.