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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona

Université d’Antananarivo
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Ecole Supérieure Polytechnique
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Département Géologie

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES


Pour l’obtention du

DIPLÔME D’INGENIEUR DE L’ESPA

Spécialité GEOLOGIE

PROSPECTION GEOCHIMIQUE DE L’OR


PRIMAIRE DU SECTEUR NORD OUEST
AMBONDRONA
REGION DE TSINJOARIVO - AMBATOLAMPY

par

RAZEFANIA Lalaharimisa Nivoniaina

Soutenu publiquement le 24 août 2001 devant le Jury composé de

RASAMIZAFINDROSOA Dauphin Président


RAKOTOMANANA Dominique Rapporteur
RASOLOMANANA Eddy Rapporteur
RAHARIJAONA Léa Examinateur
RABENANADRASANA Samüel Examinateur

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona

Remerciements 
C’est grâce à la contribution, à l’aide et assistance de plusieurs personnes et organismes que
ce petit travail a pu être mené à bons termes. En raison de leur trop grand nombre, et pour que
personne ne soit oubliée, je me défend d’établir une liste. Que tous ceux qui y ont contribué ,
de près ou de loin, trouvent dans ces quelques lignes l’expression de ma plus profonde
gratitude et de mes plus sincères remerciements. Toutefois, qu’il me soit permis de citer en
particulier :
• Monsieur le Professeur RANDRIANOELINA Benjamin, Directeur de l’Ecole
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, pour avoir autorisé la soutenance de ce
mémoire,
• Monsieur le Professeur RASOLOMANANA Eddy, Enseignant-chercheur et Chef de
Département Mines à l’E.S.P.A. d’abord, pour avoir proposé le sujet et fourni tous les
moyens de terrain et d’analyses et ensuite pour avoir accepter d’encadrer le travail.
Ses conseils et ses encouragements m’a beaucoup appris et aidé,
• Monsieur RAKOTOMANANA Dominique, Enseignant-vacataire à l’E.S.P.A. et
Adjoint au Directeur à l’OMNIS, pour avoir diriger et encadrer les travaux de
recherche (sur le terrain, les traitements de données et les interprétations) et ce,
malgré ses multiples responsabilités et attributions. J’ai pu bénéficier de ses
expériences de géologue de terrain et de ses compétences géochimistes,
• Monsieur RAZAMIZAFINDROSOA Dauphin, Maître de Conférence et Chef de
Département Géologie à l’E.S.P.A, pour les conseils qu’il m’a judicieusement donné.
Il a bien voulu présidé le Jury.
• Madame RAHARIJAONA Léa et Monsieur RABENANDRASANA Samuel, Maîtres de
Conférences à l’E.S.P.A, pour avoir accepté de participer au Jury comme
examinateurs. Par eux, j’adresse mes reconnaissances et ma gratitude à l’endroit de
tous les enseignants du Département Géologie de l’E.S.P.A.
• Monsieur le Professeur RANDRIANJA Roger, Enseignant-Chercheur à l’E.S.P.A,
pour m’avoir assisté lors des travaux de terrain et de laboratoire. Ses conseils m’ont
beaucoup aidé. Par ailleurs, il a effectivement contribué aux réalisations des
programmes de terrain,
• Monsieur RASAMIMANANA George, Enseignant-vacataire à l’E.S.P.A. et Chef de
Service Laboratoire National des Mines pour les conseils qu’il m’a prodigué. Par lui,
j’adresse mes remerciements aux Ingénieurs et Laborantins qui m’ont apporté leurs
aides,
• Monsieur RAKOTOARIVONY Jacques Ignace, Enseignant Chercheur à l’E.S.P.A.. Il
a assuré l’encadrement des travaux de laboratoire,
• Madame RANOROSOA Nadine, ex-Directeur des Mines et de la Géologie pour
m’avoir autorisé à accéder aux données statistiques de sa Direction,
• Les Responsables et les Personnels des laboratoires des Sciences de Matériaux et du
Génie Chimique de l’E.S.P.A., les Personnels des Bibliothèques de l’E.S.P.A., du
Service Géologique,
• Monsieur RAKOTOVAO Hugues, Responsable du Laboratoire du Département
Géologie de l’E.S.P.A.
• Monsieur RANDRIAMANANTENA qui a réalisé les dessins des figures et planches,
• Monsieur RASAMIMISA Charles et son fils Sedra qui ont assuré la frappe du texte de
ce mémoire,
• Mes camarades de promotion et tous mes camarades d’Ecole. Ils ont su me donner
une vie estudiantine exceptionnelle durant toutes les années que j’ai passées à
L’E.S.P.A.,

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• Toute l’équipe qui m’a assisté pendant les travaux sur terrain,
• Mes parents, mes frères et mes sœurs. Ils m’ont tout offert sans limite avec amour.
Leur foi en ma réussite a été mon plus fort stimulant.,
• Ny havako, ny tapaka sy ny namana rehetra.

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LISTE DES FIGURES


Page
Figure 1 : Les principaux prospects aurifères de Madagascar 18
Figure 2 : Géologie schématique et localisation du secteur étudié 30
Figure 3 : Localisation des faisceaux 1 et 2 du secteur Sud Ouest Ambondrona 38
Figure 4 : Représentation en histogramme des directions des pegmatites aurifères exploités des
faisceaux 1 et 2 du secteur Sud Ouest Ambondrona
39
Figure 5 : Relèvement des traces des filons de pegmatites à or du faisceau 1 du secteur Sud Ouest
Ambondrona
40
Figure 6 : Relèvement des traces des filons de pegmatites à or du faisceau 2 du secteur Sud Ouest
Ambondrona
41
Figure 7 : Représentation en rosette des directions des filons des pegmatites aurifères du faisceau 1
du secteur Sud Ouest Ambondrona
43
Figure 8 : Représentation en rosette des directions des filons des pegmatites aurifères du faisceau 2
du secteur Sud Ouest Ambondrona
44
Figure 9 : Représentation en rosette des directions des filons des pegmatites aurifères du faisceau 1et
2 du secteur Sud Ouest Ambondrona
43
Figure 10 : Coupe synthétique et interprétative du profil du sol encaissant les pegmatites à or
46
Figure 11 : Plan de localisation des points de prélèvement d’échantillon de sol 56
Figure 12 : La courbe d’étalonnage utilisée pour le dosage de l’or des échantillons de sol du secteur
Sud Ouest Ambondrona
59
Figure 13 : Carte des sols 63
Figure 14 : Carte des isovaleurs de l’or des sols du secteur Sud Ouest Ambondrona 65
Figure 15 : Carte des isoanomalies en or des sols du secteur Sud Ouest Ambondrona 67
Figure 16 : Passages supposés des corps pegmatites à or responsables des anomalies en sol
70

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LISTE DES TABLEAUX

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Tableau n° 1 : Les différents minéraux d’or 5
Tableau n° 2 : Statistique de la production d’or de 1995 à 1999 13
Tableau n° 3 : Production d’or par Province 14
Tableau n° 4 : Références sur les valeurs marchandes de l’or 15
Tableau n° 5 : Quantité d’or exporté par la Société Héliodore sarl depuis 1995 16
Tableau n° 6 : Paramètres initiaux pour l’élaboration de la courbe d’étalonnage 58
Tableau n° 7 : Résultats de dosage de l’or par spectrophotomètre des échantillons de sol du secteur
du secteur Sud Ouest Ambondrona
60
Tableau n° 8 : Calcul de la mise d’or contenu dans les corps pegmatites supposés du premier niveau
du secteur Sud Ouest Ambondrona
72

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LISTE DES ABREVIATIONS

• C.A.M.G.C : Conseil et Actions sur les Mines et Génie Civil


• DMG : Direction des Mines et de la Géologie
• INSTAT : Institut National de la Statistique
• Sarl : Société A Responsabilité Limitée
• SOMAFABI : Société Malgache de Fabrication de Bijoux
• ppm : partie par million
• N : Nord
• S : Sud
• E : Est
• W : Ouest

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SOMMAIRE 
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Remerciements i
Liste des figures iii
Liste des tableaux iv
Annexe v
Liste des abréviations vi
Résumé vii
Introduction Générale viii
Chapitre I : Généralités 1
I.1. Aperçu sur le marché de l’or 2
I.2. Propriétés physiques, mécaniques et chimiques de l’or 3
I.2.1. Propriétés physiques de l’or 3
I.2.2. Propriétés mécaniques de l’or 4
I.2.3. Propriétés chimiques de l’or 4
I.3. Les paramètres de contrôle de la formation des gîtes d’or 6
I.3.1. Métallogénie de l’or 6
I.3.2. Les nomenclatures de la gîtologie aurifère 7
I.4. Les types de gisement primaires d’or 9
I.4.1. Les gisements de vieilles plateformes 9
I.4.2. Gisements filoniens des chaînes récentes 11
I.5. Les gisements secondaires de l’or 12
I.5.1. Les placers 12
I.5.2. Le Witwatersand, ou plus simplement le Rand 12
I.6. L’or à Madagascar 13
I.6.1. Aperçu sur l’exploitation et le marché de l’or malgache 13
I.6.2. Situation de l’offre et de la demande en or à Madagascar 15
I.6.3. Les consommateurs de l’or malgache 15
I.6.4. Les axes et régions aurifères malgaches 16
I.6.5. Les gisements d’or de Madagascar 20
Chapitre II : Le Prospect aurifère d’Ambondrona 25
II.1. Potentiel actuel d’exploitation 27

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II.1.1. Les méthodes d’exploitation de l’or des gîtes primaires 28
II.1.2. L’exploitation des gîtes alluvionnaires 29
II.2. Traits de caractère géologique régionale de l’or 29
II.2.1. Pétrographie 29
II.2.2. La tectonique 31
II.2.3.Elements de gitologie régionale de l’or 32
II.2.4. Le prospect aurifère d’Ambondrona 34
Chapitre III : Proposition de modèle gîtologique de l’or primaire
d’après les données de prospection 36
III.1. Caractéristiques des pegmatites aurifères 37
III.2. Commentaires sur une coupe interprétative synthétique du profil du sol 42
Chapitre IV : prospection géochimique du secteur Nord Ouest Ambondrona 49
IV.1. Paramètre de mobilité de l’or 50
IV.1.1. L’or magnétique 51
IV.1.2. Aptitude au transport de l’or 51
IV.1.3. Fixation de l’or 53
IV.2. Application à la prospection du secteur Nord Ouest Ambondrona 54
IV.2.1. Justifications du choix de la méthode de prospection 54
IV.2.2. La méthodologie appliquée 55
IV.2.3. Dosage de l’or des échantillons prélevés 55
IV.3. Présentation des résultats d’analyses chimiques et des observations de 62
terrain
IV.3.1. Les différents faciès du sol du secteur Nord Ouest Ambondrona 62
IV.3.2. Carte des isovaleurs de l’or des sols 64
IV.3.3. Carte des isoanomalies en or de sols 66
IV.4. Estimation des stocks géologiques d’or du prospect Nord Ouest 69
Ambondrona
Conclusions générales 74
Bibliographie 76

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Résumé

La région de Tsinjoarivo-Ambohimiadana a toujours été connue pour son activité


d’exploitation artisanat d’or. Des essais et des programmes de prospection en vue
d’exploitation de l’or à plus grande échelle ont été menés sans succès dans les années
70. Le présent travail a été conduit pour déterminer le potentiel en or d’un secteur de
cette région : le secteur Nord Ouest Ambondrona. Les études ont été essentiellement
menées avec l’outil de prospection géochimique. Il s’avère alors que l’or est disséminé
dans la zonalité médiane quartzo-feldspathique kaolinisée de corps pegmatiques à
trois zonalités. Le chiffrage réalisé au sein de l’horizon de la saprolite fine des roches
métamorphiques latéritisées qui servent de niveau lithologique encaissant des corps
pegmatitiques à or. De plus intensifs programmes ultérieurs de recherche et de
prospection sont conseillés pour apporter une plus grande précision dans le modèle
gitologique de l’or et de là en déduire ses réserves.

Malgré tout, les teneurs que nous avons déterminées et le chiffrage du stock géologique
que nous avons avançons sont incitatifs.

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INTRODUCTION GENERALE

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona

Cette étude a été menée en collaboration avec les promoteurs d’un projet d’orpaillage dans la région
d’Ambohimavony, une Société à Responsabilité Limitée (S.A.R.L.) dénommée Conseils et Actions sur les
Mines et le Génie Civil (C.A.M.G.C.) sise à Tangaina Ampitatafika, 102 Antananarivo. Cette Société utilise
les compétences d’ingénieurs de différentes disciplines : mines, géologie, géophysique, hydrogéologie,
bâtiments et travaux publics, botanie, agronomie ainsi que des socio-économistes.

Les promoteurs de la C.A.M.G.C. sont titulaires de permis miniers dans la région d’Antsakasina-
Ambatolampy, notamment les carrés qui couvrent la zone aurifère d’Ambondrona où cette étude a été menée.

Cette étude a été essentiellement utilisée l’outil géochimique pour prospecter


l’or et par la suite pour essayer d’estimer les réserves afin de pouvoir proposer des éléments
permettant d’apprécier ultérieurement son exploitabilité. Une compilation bibliographique
préalable nous a permis de proposer un modèle gitologique de l’or et ce, avec le modeste
apport de nos propres observations de terrain. Notre ambition est que ce travail puisse
contribuer, aussi peu soit-elle, à une meilleure connaissance des ressources minières de la
région de Tsinjoarivo-Ambatolampy et par là, de Madagascar.

La géochimie consiste au dosage des éléments chimiques des divers matériaux constituants la terre : les
roches, les sols, les sédiments, l’eau, … mais elle peut également utiliser l’aptitude des êtres organiques
(notamment la végétation) à « stocker » des éléments chimiques qu’ils puisent de la terre. Il est
essentiellement ciblé les éléments chimiques en trace. Les éléments majeurs étant ceux qui constituent les
minéraux ne donnent souvent que des informations prêtant à ambiguïté tandis que les éléments en trace
indiquent bien les différentes conditions présidant à la formation, à la stabilité et à la destruction d’un minéral
donné. La prospection géochimique est une des formes d’application de la géochimie qui cherche à localiser
les structures d’accumulation primaires et/ou secondaires des éléments chimiques utiles à la vie matérielle de
l’homme.

Ses buts sont la mise en évidence d’ « anomalies géochimiques », c’est-à-dire les expressions de
concentrations anormales en certains éléments

chimiques et qui contrastent nettement avec la valeur moyenne appelée « le bruit de fond géochimique ou
background ». Une anomalie positive (aire de rassemblement des valeurs supérieures à la teneur moyenne)
indique une concentration d’envergure plus ou moins importante) peut être comprise comme étant
l’expression d’un lessivage plus ou moins intense. L’un des paramètres les plus influents dans la
compréhension des anomalies géochimiques est la mobilité relative des éléments chimiques ainsi que la
capacité de diffusion des formations géologiques d’accueil.

Notre travail de terrain a débuté par une reconnaissance géologique qui a eu pour but de comprendre la
géologie locale qui sera nécessaire à l’interprétation ulterieure. Cette reconnaissance a été réalisée en utilisant
les informations des cartes topographiques et géologiques au 1/100 000 de la coupure Q. 48
d’Ambohimiadana.

L’objectif essentiel du travail est d’apprécier le potentiel en or d’un carré


dénommé Nord Ouest Ambondrona détenu par C.A.M.C.G. . Nous avons alors mis à profit
l’existence dans un autre secteur dénommé Sud Ouest Ambondrona et qui se trouve sur un
autre carré également détenu par C.A.M.C.G., de travaux d’exploitation artisanale d’or pour
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comprendre les différentes formations géologiques qui encaissent les roches porteuses de la
minéralisation aurifère ainsi que les paramètres de contrôle de la mise en place de ses
dernières. Aussi, pendant nos séjours sur le terrain, avons-nous procédé, dans le secteur Nord
Ouest Ambondrona et dans une aire – pilote de 450 mètres x 400 mètres, à des prélèvements
systématiques de sol à mailles relativement serrées et à un échantillonnage de roche. Pour la
compréhension, nous avons également fait, dans le secteur Sud Ouest Ambondrona, des
descriptions et des prélèvements des parois des puits d’exploitation de l’or actuels et
abandonnés.

Tous les échantillons collectés ont été travaillés au laboratoire de Génie


Chimique de l’Ecole Supérieure Polytechnique de Vontovorona.

Finalement, ce travail a été conçu pour être soutenu comme mémoire de fin
d’études du Cycle d’Ingénieur de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo dans la
spécialité Géologie.

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Chapitre I :
GENERALITES

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La valeur mythique de l’or a trouvé à son origine dans son utilisation pour la
frappe des monnaies à son inertie chimique et à ses aspects physiques. L’or a servi et continue
à servir de garantie aux monnaies et aux échanges internationaux. On ne peut donc pas
considérer l’or comme une marchandise au même titre que les autres ressources et denrées
commercialisables ou les autres matières premières.

L’or est également utilisé en bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, horlogerie et dans


les arts décoratifs qui ne représentent en fait que moins de 10 % de la consommation en ce
métal noble.

L’or allié à d’autres métaux, a d’autres usages. Par exemple, l’alliage de l’or
avec le platine est utilisé en dentisterie. D’autres alliages sont utilisés pour la confection des
filières pour la fabrication des fibres synthétiques servant à la fabrication de divers type
d’instruments et d’équipements des laboratoires scientifiques.

L’or trouve également de nombreux usages industriels (céramique, panneaux


architecturaux, revêtement aéronautique et astronautique). Enfin, l’or peut être utilisé, sous
forme colloïdale, comme antiseptique pour infections aiguës.

I.1. APERÇUE SUR LE MARCHE DE L’OR

On estime que la demande en or sur le marché international ne cesse


d’augmenter avec la croissance économique des pays à forte population comme la Chine et
l’Inde. Cette augmentation est de l’ordre de 6 % par an. La quantité totale d’or sur le marché
international est estimée aujourd’hui à 129 400 tonnes. La moitié se présente sous forme de
bijoux dont seulement 600 tonnes sont recyclées chaque année et 36 000 tonnes sont gardées
dans les banques nationales.

La notion d’or-réfuge favorise la thésaurisation par les particuliers depuis que


le principe d’or-étalon a été mis en brèche par la défaillance du dollar américain. Aussi des
crises politiques ou des conflits, même très localisés dans certains pays du monde

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 3

peuvent- ils influencer l’or-réfuge. Les variations momentannées du cours de l’or,


enregistrées essentiellement au London Metal Exchange, responsables de fluctuations
spontanées des transactions internationales, en sont les images.

Comme toutes les autres substances minières, seul le niveau du cours de l’or
incite les opérateurs à s’investir. Tant que ce cours est d’au moins égale au double du coût
moyen d’exploitation, la mine d’or reste un investissement très intéressant. Contrairement à la
plus large majorité des substances minières, par exemple les métaux de base dont
l’exploitation ne peut se faire qu’avec des équipements lourds, l’exploitation de l’or ne
requiert qu’exceptionnellement de gros investissements. Les coûts totaux resteront alors dans
une marge inférieure à ceux des autres métaux.

I.2. PROPRIETES PHYSIQUES, MECANIQUES ET CHIMIQUES DE L’OR

1.2.1. Propriétés physiques de l’or

L’or est un métal jaune brillant, pâle pour les variétés riches en argent et un peu
rougeâtre quand il est pur. En feuille très fine, l’or n’est plus jaune, mais d’un vert
transparent.

L’or pur a une densité de 19,3 mais elle est à 17,24 à l’état fondu. Sa dureté est
comprise entre 2,5 et 3. Sa température de fusion est de 1063 °C.

L’or chauffé est tel le fer : il est capable de se souder à lui même.

Poli, son éclat devient très vif et exposé à plusieurs réflexions lumineuses
successives, il parait rouge. Il est inodore.

C’est un bon conducteur de la chaleur et un excellent conducteur d’électricité.

L’or en grain est généralement en inclusion dans les grains de quartz des filons
et aux épontes de ces dernier mais peut également être en inclusion microscopique dans les
minéraux opaques.

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I.2.2. Propriétés mécaniques de l’or

L’or est inaltérable et très malléable. On peut obtenir par battage à froid des
feuilles d’or dont l’épaisseur peut descendre jusqu’à 1/12 500 de mm. Il est également très
ductile : 1g d’or peut fournir un fil de 2 km de longueur. Il est même possible de tirer un fil
d’un diamètre égale au 1/10 000 de mm.

Quand l’or contient des impuretés, en particulier du plomb et de l’arsénic, sa


malléabilité et sa ductilité diminuent notablement. Seuls l’argent et le cuivre peuvent être
alliés à l’or sans pour autant diminuer ni sa malléabilité ni sa ductilité.

1.2.3. Propriétés chimiques de l’or

Dans la nature, l’or est souvent à l’état natif et est généralement allié à d’autres
métaux tels que l’argent, le cuivre, le cobalt, le chrome, l’étain, le mercure, le molybdène,
l’uranium et plus rarement au bismuth, au platine, au paladium et au rhodium. Il a par ailleurs
une grande affinité pour le tellure. Quand la teneur en argent est supérieure à 20 %, l’alliage
prend le nom d’electrum.

L’or est un élément chimique sidérophile. Dans les domaines d’immiscibilité


de phases fondues de fer natif et de fer sulfuré, l’or présente une très forte affinité au fer natif.

L’atome d’or dont le symbole est Au comporte 79 électrons et sa charge est


196 198 199
179. Il existe également des isotropes instables, de courte durée, tel que Au, Au, Au.
Ces isotropes sont obtenus par transmutation naturelle ou artificielle par suite de
bombardements nucléaires du mercure par des neutrons.

A chaud, l’or se combine directement au phosphore, à l’arsenic, à l’antimoine,


mais pas au soufre. La teneur en or du fer météorique des holosidérites est comprise entre
0,5 et 10 p.p.m avec une moyenne de 4 p.p.m. Dans les roches ignées, la moyenne des teneurs
en or est de 0,005 p.p.m.. L’eau de mer a une teneur en or de 0,02 mg /m3.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 5

L’or est chimiquement inerte et n’est soluble que dans l’eau régale (mélange
d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique) en laissant un résidu de chlorure d’argent si l’or
était amené par l’Electrum.

Dans les gisements sub-volcaniques des chaînes récentes, l’or se combine à


d’autres éléments chimiques et forme divers minéraux aurifères, dont les principaux sont
présentés sur le tableau n°1 ci après.

Système
Nom Formule cristallin Dureté Densité % Au Couleur Observation
Or Au Cubique 2,5 à 3 19,3 100 Jaune d’or variant suivant
la teneur en Ag

Electrum Au Ag Cubique 2,5 à 3 12,5 à 15,5 55 à 80 Jaune pâle variant suivant


la teneur en Ag

Maldonite Au2Bi Cubique 1,5 à 2 15,46 65 Blanc argent Très rare

Calavérite (Au,Ag)Te2 Triclinique 2,5 9 à 9,5 39,5 Jaune bronze

Krennite (Au,Ag)Te2 Orthorhom- 2,5 8,35 Blanc jaunâtre


bique
Sylvanite (Au,Ag)Te4 Triclinique 1,5 à 2,5 7,9 - 8,3 24,5 Gris acier

Petzite (Au,Ag)2Te Orthorhom- 2,5 à 3 8,7 à 9 18 - 25 Gris à noir


bique
Magyagit Au2 Pb14Sb3 Orthorhom-
e Te7S17 bique
Tableau n° 1 : Les différents minéraux d’or
« Plan minéral - Supplément au Plan Quinquennal 1964-1968 »

I.3. LES PARAMETRES DE CONTROLE DE LA FORAMTION DES GITES D’OR

I.3.1. Métallogénie de l’or

Il a toujours été considéré que les gisements d’or sont généralement de nature
hydrothermale et que l’or est retrouvé dans les trois types de l’hydrothermalisme : hypo, méso
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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 6

et épithermal. Il semble que l’or soit en rapport avec l’émanation de granites et de diorites qui
se traduit par des filons hydrothermaux.

Toutefois, il faut noter que l’or est souvent associé aux amas piryteux du
magamtisme profons dont les roches mafiques et les roches ultramaphiques telles que les
dolérites et les autres roches. Actuellement, il est bien établi que le magmatisme des
domaines profonds est la source magmatique de l’or et ceci, en raison de son caractère
sidérophile. Les travaux menés récemment par divers organismes en Afrique, en Guyane et à
Madagascar l’attestent. Si l’or n’est pas contenu notablement dans les granites il se trouve
régulièrement à faible teneur dans les roches basiques – ultrabasiques. Un événement de
granitisation remobiliserait, avec la silice, cet or en infime quantité des formations basiques –
ultrabasiques pour le reconcentrer à l’occasion des opportunités de piégeage. Trois conditions
sont nécessaires pour la constitution d’un gîte magmatique d’or :

• existence de roches basiques – ultrabasiques qui seraient la source


magmatique de l’or,
• réalisation d’un évènement de granitisation dans le voisinage pour
collecter et remobiliser l’or et
• opportunité d’un piège à la circulation du fluide enrichi en or. Les bons
pièges seraient les filons siliceux qui donneraient les filons de quartz ou de quartzolite
aurifère.

A Madagascar, l’or se trouve essentiellement dans le système du Vohibory qui


est caractérisé par la forte présence des instructions mafiques - ultramafiques. Il est toutefois à
noter que les formations archéennes, quoique polystructurées par les évènements tectono –
métamorphiques qui les ont affecté, recèlent des intercalation des faciès orthométamorphiques
telles que les trémolitites et les « charnockites basiques » qui rendent compte de
manifestations magnétiques au moins basiques anté-événement.

I.3.2. Les nomenclatures de la gîtologie aurifère

D’une manière générale, on distingue les gîtes primaires des gîtes secondaires
d’or. Les gîtes primaires sont les structures d’accumulation de l’or des formations
géologiques non sédimentaires. Y sont classés les gîtes magmatiques et la gîtes
métamorphiques de l’or.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 7

a. Les gîtes primaires magmatiques

L’or magmatique est soit associé aux sulfures de métaux de base, soit aux
minéraux des éléments sidérophiles tels que les platinoïdes. Dans la plus large majorité des
cas, l’or n’est qu’un élément chimique en trace « capturé » par les édifices cristallins des
minéraux. Il n’a alors qu’une expression géochimique. Si l’or est exprimé minéralogiquement,
il ne se présente en général que sous forme d’exsolutions en flamèches au sein des minéraux
– hôtes et exceptionnellement dans les minéraux opaques.

Il est également appelé gîte primaire magmatique d’or les gîtes hydrothermaux
et les gîtes pegmatitiques de l’or. Ces gîtes sont toujours associés à un granite ou à une
granitisation. La remobilisation de l’or des formations basiques – ultrabasiques a été expliqué
précédemment (c.f. : I – 3. 1.). Dans le cas où l’or a été remobilisé des sédiments, le
mécanisme de base de la collecte de l’or, sa remobilisation et son piégeage restent le même
que dans les cas de l’or des formations basiques – ultrabasiques à la différence près que l’or
provient alors des sédiments initiaux. A Madagascar, l’existence de ces deux cas a été
démontrée :
• l’or magmatique de la région d’Antanambao Manampotsy est en exsolution ou en phase
adsorbée dans les grains des isoferroplatne,
• l’or d’Andavakoera (Betsiaka) a été collecté par une eau chaude des sédiments
permotriasiques pour être recirculé dans les failles gondwanéens puis piégé sous forme
d’imprégnation des brches gréseuses.

b. Les gîtes primaires métamorphiques

Les gîtes primaires métamorphiques sont des héritages sédimentaires du


métamorphisme. L’or est contenu soit dans les veines ou les filons quartzieux discontinus soit
en dissémination dans divers faciès des roches métamorphiques

(gneiss, migmatite, amphibolite, quartzite à magnétite …). Dans tous les cas, l’or est
génréralement intertitiel aux silicates des roches. A Madagascar, les gîtes primaires
métamorphiques sont essentiellement des quartzites aurifères et plus rarement des gneiss à
dissémination d’or.

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c. Les gîtes secondaires

Par définition un gîte secondaire est l’accumulation par suite de transport des
produits de démantèlement d’un gîte primaire. En général, la teneur en dans les gîtes
secondaires sont supérieures à celle du gîte primaire. En ce qui concerne l’or en particulier, il
y a possibilité, au cours du transport, de nourissage qui serait responsable de la formation du
pépite.

Le principal agent érosif responsable de la formation des gîtes secondaires est


l’eau. Trois types de site le long ou dans le voisinage immédiat des cours peuvent devenir des
gîtes secondaires pour l’or :
• les alluvions des lits vifs, autrement appelés du stream – sediment : ce genre de site ne
donne que des gîtes difficilement maîtrisables car ils sont en cours d’alimentation. La
quantité d’or disponible fluctue beaucoup en fonction des divers paramètres
hydrologiques qui eux - même dépendent des facteurs climatologiques. Ce sont de
véritables gîtes saisonniers rendus inaccessibles en périodes de grosses eaux.
Contradictoirement, ce sont les plus prisés par les orpailleurs en raison de leur facilité
d’accès,

• les gîtes des sites alluvionnaires anciens tels que les méandres, les flats et les placers. Les
gîtes n’y sont que très partiellement alimentés par les eaux actuelles. Les alluvions n’y
sont plus remaniés que leurs parties superficielles faisant que la potentialité est
quantifiable. En général, ces sites offrent des gîtes sur les aires d’épandage les rendent
ainsi exceptionnellement inaccessibles en périodes de crues,
• les terrasses offrent les meilleures gîtes secondaires car la potentialité est parfaitement
maîtrisable et les gîtes complètement hors d’atteinte des eaux. Le seul petit
inconvénient est qu’en général, les alluvions sont consolidés. En raison de leur
fertilité, les terrasses sont généralement cultivées rendant ainsi inaccessibles les gîtes
primaires d’or qu’elles recèlent (cas des environs de Vavatenina).
Il n’est pas non plus à négliger les gîtes éluvionnaires – colluvionnaires qui résultent d’une
accumulation des produits de démantèlement des gîtes primaires après un court déplacement.
En général, les gîtes éluvionaires - colluvionnaires résultent d’un démantèlement mécanique
des gîtes primaires des nappes d’écoulement sur les flancs de collines ou des dépôts de
piedmont.

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I.4. TYPES DE GISEMENT PRIMAIRES DE L’OR


.
1.4.1. Les gisements de vieilles plates-formes

a. Les gisements othomagmatiques

Dans ces cas, l’or est associé aux sulfures de l’intercumulat, ou même en
inclusion dans les silicates du cumulat (pyroxène, péridot et plagioclase).

Des gisements d’or associés aux roches vertes sont connus et l’or natif peut y
être retrouvé dans des serpentines exemptes de toute influence granitique.

b. Les gisements pegmatitiques et pneumatolytiques

L’or est très rarement dans les pegmatites. Le cas qui nous intéresse
(Ambondrona) en est un exemple.

Dans les pneumatolytes sialiques, la cassitérite peut contenir jusqu’à 0,5 ppm
d’or et le molybdényte peut en contenir jusqu’à une teneur approchant 10 ppm. Toutefois
seuls les pneumatolytes fémiques donnene des gisements. Ceux-ci sont, soit purement
aurifères, soit aurifères en même temps que cuprifères, plombo-argentifères, bismuthifères et
même cobaltifères. En plus des minéraux propres aux pneumatolytes comme la tourmaline, le
topaze, l’albilite, le quartz, … il faut également noter la présence de sulfures et d’arséniures.

Les roches encaissantes sont fréquemment biotitisées et albitisées. La forme


des gisements est souvent lenticulaire.

c. Les gisements pyrométasomatiques

Les gisements pyrométasomatiques se trouvent généralement au contact


d’intrusions granodioritiques avec un encaissant calcaire ou dolomitique et donnent souvent
des gisements de magnétite, de cuivre et de scheelite dont quelques uns sont des aurifères.
L’or y est alors présent avec une paragenèse de mispickel, pyrite, pyrrhotine, chalcopyrite,
blende et galène.

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d. Les gisements hydrothermaux

La plupart des gisements aurifères filoniens (« filons d’or vieux ») sont


hydrothermaux. Certains sont typiquement hypothermaux et d’autres mésothermaux. On note
souvent un passage des gîtes pneumatolytiques aux gîtes hypothermaux, et quelquefois les
types hypothermaux et mésothermaux coexistent.

Ces gisements se situent entre les zones d’érosion embatholitique et


acrobatolitique d’Emmons. Ils sont en général constitués de quartz contenant une faible
proportion de sulfures et d’arséniures. Quelquefois, le quartz est accompagné d’un carbonate
(qui est généralement de l’ankérite). Du graphite est souvent présent dans les minerais et aussi
dans les roches encaissantes.

L’or est souvent finement disséminé et intertiliel par rapport au quartz où il est
accompagné d’un paragénèse de mispickel, chalcopyrite et stibine. La blende peut
également faire partie de cette paragenèse mais elle est plus rare ainsi que la galène, la
molybdénite, la tétradymite, la bismutites et les tellurures qui ne sont qu’exceptionnelles.

La réccurence la plus fréquente des minéraux est la suivante : quartz > pyrite >
mispickel > sulfures et antimoniures. Il est à noter que les gisements filoniens d’arséniure de
cobalt-nickel sont souvent aurifères et qu’ils peuvent même contenir beaucoup d’or.

Les roches encaissantes des gisements hydrotheraux ont toujours subi une
altération aux épontes qui se matérialisent soit par une sécurisation, soit par une carbonisation,
et pyritisation, soit plus rarement par une silicification. Les filons (filons d’or vieux) sont
assez uniformes et présentent une grande continuité, en longueur et en profondeur.
1.4.2. Gisements filoniens de chaînes récentes
Ces gisements aurifères sont liés aux extrusions volcaniques d’âge Tertiaire
Moyen ou Tertiaire Récent, d’où leur nom de « filons d’or jeunes ». On ne leur connaît pas
d’équivalents dans les terrains volcaniques anciens. Il n’existe pas non plus de formes de
transition entre les gisements hydrothermaux et ces gisements qui sont de nature sub -
volcanique. Leur formation semble donc indépendante de celle des gisements décrits
précédemment.

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Les gîtes d’or jeunes sont liés aux roches volcaniques de type acide ou
intermédiaire. Ce sont la plupart du temps, des andésites, des rhyolites ou des trachytes, et
exceptionnellement des phonolites.

Ces filons sont en général bréchiques (filons « pourris ») avec des extrémités
confuses. Ils commencent en profondeur par quelques racines peu ou pas minéralisées,
lesquelles vont en se ramifiant vers le haut .Les ramifications deviennent de plus en plus
riches en or. Des paragénèses se succèdent sur de courtes distances verticales en s’emboîtant
les unes dans les autres (telescoping). En allant vers la surface, ces filons se divisent en
plusieurs filonnets qui s’appauvrissent en or et deviennent stériles. L’ensemble de ce système
se développe sur 500 à 700 m de profondeur, les parties les plus riches ne dépassant pas
quelques centaines de mètres de hauteur verticale. L’altération des roches encaissantes est
extrêmement poussée : elles sont propylitisées et les épontes silicifiées.

Dans ce type de filon, le minerai est très riche en argent, avec des tellures d’or,
et des sulfures de basse et de moyenne température. L’or est soit libre et se retrouve avec les
silicates et les sulfures, soit en inclusion ou en exclusion dans les autres minéraux métallifères
tels que les tellurures ou les séléniures. Il y est toujours très riche en argent, aussi est-ce
surtout de l’electrum qu’on rencontre dans ce genre de gisement.

Ces gisements sub-volcaniques constituent essentiellement des gisements


d’argent où l’or est extrait comme sous ou mieux comme coproduit. Leur extension est
toujours très limitée et ils n’offrent, comparativement aux filons aurifères vieux, que des
gisements de courtes durées de vie.

I.5. LES GISEMENTSSECONDAIRES D’OR

I.5.1 Les placers

On connaît l’existence de gîtes alluvionnaires d’âges très divers. En dehors des


alluvions actuels, l’or est exploité des terrasses anciennes, parfois de vieilles alluvions,
conservées par exemple sous un manteau basaltique.

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1.5.2. Le Witwatersand, ou plus simplement le Rand

Ce gisement sud-africain est le plus gros producteur d’or du Monde depuis


1905. Malgré son accessibilité et les énormes travaux miniers et de recherche dont il a fait
l’objet, il reste encore le plus mystérieux quant à son origine. Pour certains, l’origine de l’or
est hydrothermale, pour d’autres il s’agit d’un gisement alluvionnaire fossile dans lequel, l’or
aurait été dissous, puis redéposé en cours de métamorphisme.

I.6. L’OR A MADAGASCAR

I.6.1. Aperçu sur l’exploitation et le marché de l’or à Madagascar

a. Production nationale

Depuis l’indépendance, on assiste à un déclin de la production aurifère


officiellement déclarée à Madagascar. On constate que la production enregistrée à la Direction
des Mines et de la Géologie du Ministère de l’Energie et des Mines à Ampandrianomby est
largement en baisse par rapport à celle de l’époque coloniale.Ces statistiques ne peuvent être
tenues comme le reflet exact de la production de l’or à Madagascar. Partout dans l’île, on
rencontre des orpailleurs, les sociétés minières qui déclarent ne produire que quelques
décigrammes d’or par an ne tombent toujours pas en faillite et continuent d’exister l’année
suivante. Il est su que la très large majorité de la production d’or malgache alimente le marché
parallèle qui en profite largement au détriment du marché légal. Le tableau n°2 ci-après
présente bien l’aberrance des chiffres officiels (données obtenues auprès de Service de la
Statistique Minière du Ministère de la DMG) et qui donnent les productions officiellement
enregistrées à Madagascar depuis 1995 :

Substance Unité 1995 1996 1997 1998 1999


(Provisoire)

Or Gramme 39 489,150 7 057,400 7 933,440 11 864,300 666

Tableau 2 : Statistique de Production d’Or de 1995 à 1999


Source : Service Statistique Minière de la Direction de la géologie et des Mines (Ministère de l’Energie et des
Mines) à Ampandrianomby

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Le tableau suivant montre la production aurifère par Province des années


1996, 1997 et 1998.

Année PROVINCES

Antananarivo Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliary


1996 450 150 3350 2557,4 10 540
1997 1212 6 722 4836,44 50 1113
1998 9,7 - 2857,4 7995,2 115 887
Tableau n° 3. Production d’Or par Province (en gramme)
Source : INSTAT
b. Commerce national de l’or
Auparavant, la commercialisation de l’or a été monopolisée par l’Etat. Mais
actuellement, elle est totalement libéralisée, la disposition de l’article 84 du Code Minier en
vigueur qui stipule que « après la collecte, la circulation et le commerce des produits
d’orpaillage suivent les règles de droits communs des produits des mines » ne fait qu’apporter
une amélioration considerable au niveau de cette activité.

c. Vente et prix de l’or

Sur le marché local, le cours de l’or se négocie entre les orpailleurs et les
collecteurs. Les orpailleurs vendent leur produit selon leur entendement :
Des orpailleurs vendent leur produit au jour le jour tandis que d’autres préfèrent vendre
périodiquement (tous les deux jours, toutes les semaines, …)
Le prix de l’or varie en fonction de la difficulté des conditions d’extraction :
- pour les gîtes secondaires, le prix de l’or augmente en la saison sèche et il est en
baisse pendant les saisons pluvieuses,
- tandis que pour les gîtes primaires, le prix augmente pendant la saison pluvieuse et il
est légèrement en baisse pendant la saison sèche.

En règle général, le prix de l’or à Maevatanana influence largement celui des


autres régions de l’île.

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1.6.2. Situation de l’offre et de la demande en or à Madagascar

Plusieurs facteurs conditionnent le comportement du marché qui est régi par la


loi de l’offre et de la demande. Ce prix fluctue normément, pour l’or à Madagascar, en
fonction de la saison d’exploitation, la qualité, la quantité disponible. En règle générale, le
prix de l’or est fixé par les collecteurs. Ce fait permet légère qui est admise sans que jamais
les vendeurs n’offrent l’impression de subir des pertes sur les ventes.

La nature des gisements exploités peuvent également influencer en contrepartie


de la qualité et de la quantité au moment de la transaction.

Ainsi, l’offre et la demande se trouvent dans une situation d’équilibre instable


sans créer une torsion ou une spirale sur la qualité des prix.

1.6.3. Les consommateurs de l’or malgache

Les collecteurs revendent généralement l’or aux orfèvres et aux bijoutiers des
grandes villes, notamment ceux d’Antananarivo.

Finalement, la grande majorité de l’or est transformée et vendue, sur le marché


local ou international, sous forme de bijoux. Une partie de la collecte des produits
d’orpaillage est vendue directement à des spéculateurs et à des exportateurs tels que les
sociétés SOMAFABI et Héliodore sarl.

Le tableau n°4 ci-dessous nous indique les valeurs marchandes de l’or


OR COURS MONDIAL
Bijoux 90 000 Fmg/gramme
Lingots 65 000 Fmg/gramme
Tableau 4 : Référence sur les valeurs marchandes de l’or
Source : Direction DMG Ampandrianomby

On note que ces valeurs varient suivant le cours mondial des métaux et suivant
l’indice du prix du métal.

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Par contre, voici le relevé des produits exportés par la Société Héliodore
S.A.R.L. depuis 1995
.Année Bijoux en Or Bijoux en Or Sertis de Pierres

1995 Quantité (en g) 806,100 1 083,400

Valeur (en Fmg) 86 436 774 103 332 952

1996 Quantité (en g) 1 033,210 1529,100

Valeur (en Fmg) 128 133 628 237 058 088

1997 Quantité (en g) 2 448,600

Valeur (en Fmg) 200 831 696

1998 Quantité (en g) 1 361,040 2 128,050

Valeur (en Fmg) 108 921 392 292 992 238

1999 Quantité (en g) 103,000

Valeur (en Fmg) 7 126 086

2000 Quantité (en g) 653,96 g

Valeur (en FF) 153 898,33 FF

Tableau 5 : Quantité d’or exportés par la Société Héliodore depuis 1995


Source : Service de la Statistique Minière de la DMG Ampandrianomby

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I.6.4. Les axes et régions aurifères malgaches ( Bésairie, 1949)


Madagascar compte plusieurs axes et régions aurifères qui sont (fig. 1) :
a. Andavakoera
La région d’Andavakoera, autrement dénommée de Betsiaka se trouve
dans la zone de contact entre les schistes cristallins et les formations sédimentaires permo-
triasiques du Nord Ouest de Madagascar. Cette zone forme une dépression entre les massifs
cristallins et la chaîne gréseuse de l’Andavakoera.
b. le nord-nord-est (Vohémar-Antalaha)
On y observe :
(i) des gisements alluvionnaires dérivant d’imprégnations diffuses dans des gneiss
micaschisteux ou des micaschistes ;
(ii) des gisements de type stockwerks dans un granite gneissique et
(iii) un système de filons quartzeux aurifères encaissé dans des schistes.
c. Le Nord-Est (Vavatenina)
Les terrains de la zone aurifère de Vavatenina se distinguent par deux
caractères généraux très nets qui sont :
(i) la prédominance des micaschistes à biotite qui constituent la matrice géologique
régionale où sont intercalés en couches minces rares les amphibolites et les gneiss
amphiboliques qui restent toujours subordonnés ;
(ii) une imbibition très accentuée par le magma granitique sous-jacent.
Cette imbibition se traduit
• par la présence de nombreux filonnets de pegmatites, très irréguliers et qui se ramifient
dans la masse micaschisteux et surtout
• par une injection lit par lit, extrêmement développé, parfois quartzique, mais le plus
souvent feldspathique, qui aboutit à la transformation en gneiss francs de certains bancs
particuliers, interstratifiés dans la masse.

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d. Tsaratanana
La région de Tsaratanana, constituée surtout de schistes cristallins avec
essentiellement des faciès micaschisteux, de nombreuses intrusions granitiques et parfois
gabbroïques, est largement aurifère. On y rencontre beaucoup de veines quartzeuses
interstratifiées, dont quelques unes avec des associations complexes (tourmaline, argent,
plomb, bismuth, molybdène, cuivre) et de nombreux gîtes alluvionnaires le long des cours
d’eau. Certains gisements sont riches en pépites. Les plus importants gisements alluvionnaires
se trouvent à Masokoamena - Bekabija.
e - Maevatanana
Toute la région est constituée par des schistes cristallins à faciès micaschisteux
dominant. La migmatisation est parfois intense avec injection lit par lit et imprégnation
transformant les micaschistes en gneiss. Des roches éruptives traversent les diorites
quartziques, granites.
Les gisements originels de l’or seraient des bancs discontinus de quartzite à
magnétite, des lentilles quartzeuses interstratifiées et des gneiss. On peut citer les localités
suivantes : Ranomandry, Tainangidina, Betaimby, et toute la partie nord de la feuille
Andranomavokely.
f – Le Centre
Les prospects plus connus du centre de l’île sont Antananarivo, Itasy,
Tsiroanomandidy, Antsirabe-Tsinjoarivo, Sud-Ouest Antsirabe, Ambositra, Itea,
Fianarantsoa, Alaotra, Ankavandra, Rafiatokana, Betsiriry.

De très nombreux gisements aurifères sont décrits et connus dans la région


comprise entre Antsirabe et Tsinjoarivo. Ces gisements sont tous situés dans des schistes
cristallins stabilisés dans la mésozone où sont individualisées des veinules interstratifiées de
quartz et des filons de pegmatites. La minéralisation des alluvions en aval des gîtes primaires
proviendraient de leur désagrégation. Les secteurs qui nous intéressent sont localisées dans
cette zone.

g. Le Centre Est
A Marovato, le minerai est essentiellement constitué de quartz avec de l’or
disséminé intertitiel et/ou en inclusion dans la pyrite et la chalcopyrite.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 19

h. Le Centre Sud-Est
Les prospects aurifères de cette zone sont Vatovandana, Sakaleona, Fanantara,
Andrambo, Maroantovo, Sahandrambo, Maha, Saka, Ampasary-Bas Mananjary.

i. Le Sud-Sud Est
Dans le Sud-Sud Est, la présence de l’or est généralement liée aux
affleurements des séries Paléozoïques (Vohimena et quartzites supérieurs).

j. l’extrême Sud
L’exploitation de l’or s’y est limitée à la bordure occidentale de la pénéplaine
Mahafaly où le métal précieux est très répandu mais en de faibles quantités.

La vallée de Vohibory qui va du Vohibory à Andakato et les sables de la


rivière Betany constituent les prospects aurifères de cette région. Il semble bien que l’or
provienne du démantèlement des veines quartzeuses interstratifiées à l’instar des veines
quartzeuses cuprifères du Vohibory sont également aurifères.

I.6.5. Les gisements d’or de Madagascar

a. les cadre géologique


Lenoble (1940) a montré qu’à Madagascar l’or ne se rencontre qu’à des
niveaux stratigraphiques définis du socle cristallin. Il a alors décrit le plus important de ces
niveaux sous le nom de série de Vohimena. Selon cet auteur, il existe dans le socle
précambrien un grand complexe dont la partie supérieure est limitée par les discordances
marquant le dépôt des séries supérieures qui peuvent être définies sans ambigüité (série des
cipolins, série des schistes, série des quartzites). Il a alors défini que la minéralisation aurifère
est associée à un métamorphisme mésozonal à faciès micastieux comme par exemple la série
de Vohimena dans les formations su Protézoïque inférieur (le système androyen de Bésairie).
L’or est préférentiellement concentré au toit de cette série notamment vers le « pont
migmatite ». Les études effectuées sur de nombreux exemples pris dans les régions de
Maevatanana et d’Ambatolampy confirment cette hypothèse et que les zones aurifères riches
se placent dans les zones de schistes cristallins où les injections lit par lit s’estompent et où les
migmatites schisteuses disparaissent pour faire place à des schistes cristallins francs. Il paraît
vraisemblablement de considérer les veines et les veinules de quartz aurifère comme des

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 20

manifestations pegmatitiques tardives et derniers termes de la migmatisation. La distribution


aurifère dans les schistes cristallins eux-mêmes (gneiss, micaschistes, quartzites et même
cipolins) résulte des apports magmatiques qui ont formé les migmatites.

b. Les types de gisement

b.1. Les gîtes primaires

Madagascar fait partie des rares pays au monde où on rencontre l’or de taille
microscopiques et que les grains soient un élément minéral « normal » du métamorphisme.
(Lacroix, 1900) et que sa mise en place serait liée au magma granitique. Cet auteur a toujours
décrit la minéralisation aurifère comme étant associée à des formations micaschisteuses.
Malgré tout, les plus belles expressions de la minéralisation aurifère sont celles des veines et
veinules interstratifiées de quartz. Sauf certains gisements spéciaux tels que l’Andrarona
(Antalaha) dans la série des schistes et quartzites, les filons de quartz recoupant la série
cristallophyllienne sont toujours stériles.

Le quartz des veines interstratifiées est généralement carié aux affleurements


par suite de la dissolution de la pyrite. Les veines épaisses sont généralement stériles ou très
pauvres en or alors que les petites veinules en sont riches.

D’autres gisements plus riches renferment de multiples veines quartzeuses,


souvent seulement de quelques millimètres de puissance. Ces veines font tellement corps avec
le gneiss que le passage est insensible. Elles sont parfois feldspathiques et constituent des
pegmatites mono ou bizonées associées aux migamatites. L’or visible est parfois retrouvé
dans la roche encaissante jusqu’à plusieurs centimètres des pegmatites et des veinules ce qui
rend compte d’un mécanisme d’imprégnation par le fluide minéralisateur. Betsiriry
(Miandrivazo) est typique de ce mode de gisement de l’or. La minéralisation aurifère de notre
zone d’étude est fortement apparenté à ce type. Ailleurs, les veines quartzeuses sont
lenticulaires, elles ont été parfois comparées à une corde à noeuds. Il est enfin des veines
quartzeuses plombifères et cuprifères où l’or se rencontre en quantités notables.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 21

b.1.1. L’or de la série de Vohimena

Lenoble (1940) y a distingué deux niveaux :


• le niveau supérieur essentiellement constitué de micaschistes, chloritoschistes,
talcschistes, quartzites et
• le niveau inférieur formé de pyroxénites, amphibolites avec quartzites subordonnés.

Le niveau supérieur serait beaucoup plus riche avec notamment des gisements
primaires et secondaires (alluvionnaires, éluvionnaires ). La paragenése la plus fréquente de la
minéralisation aurifère, même d’imprégnations diffuses, est formée de sulfures des métaux à
base de : pyrite, chalcopyrite, blende,galène,… L’or est plus concentré dans les zones des
injections de quartz lit par mit dans les micaschistes et dans les zones où les chloritoschistes
sont fréquentes. Il en est ainsi pour certaines régions de Maevatanana et de la région Est. Ils y
sont décrit deux types de gisement en place de l’or :

.
* Gîtes filoniens de contact avec imprégnations diffuses dans la roches encaissante

Dans ce type de gisement, l’or est réparti irrégulièrement dans la roche sans
former de zones anomales de concetrations. C’est le type de l’imprégnation diffuse dans la
zone de contact.
Des filonnets de quartz souvent riches en or accompagnent ce type de gisement. Les
gisements les plus riches de ce type, et qui justifient une exploitation, contiennent toujours de
la pyrite à qui l’or est associé.

* Gîtes filoniens de contact sans imprégnations diffuses dans la roches encaissante


Dans ces gisements, l’or se trouve uniquement en dissémination interstitielle,
avec les sulfures, entre les grains de quartz. Plus le filon de quartz est puissant, moins la
concentration de l’or est faible. Les filons constituent des réseaux qui lardent la roche
encaissante. La minéralisation y est irrégulière avec de l’or associé à galène, blende, pyrite
et chalcopyrite. Dans le voisinage de ces filons, il a té toujours noté la présence, au sein des
micaschistes d’enclaves gneissiques.

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* L’or dans la série schisto-quartzo-dolomitique

C’est un ensemble de plateforme stable très peu métamorphisé (Moine,1976 ;


Daso, 1986) du Protérozoïque Moyen (Hottin, 1976). L’or s’y trouve disséminé soit dans la
masse, c’est-à-dire en imprégnation de contact et accompagné de pyrite de laquelle il provient
probablement par suite de décomposition, soit dans des filonnets de quartz qui sillonnent toute
le zone de contact. Ces films sont interstratifiés. Quand l’or se trouve en imprégnation
diffuses, la roche est profondément modifiée. Généralement c’est un schiste transformé
(schistes feldspathiques, leptynolites, quartzites surmicacés). Des filonnets de quartz
généralement peu puissants sillonnent les roches. Si la roche est peu transformée, elle n’est
pas minéralisée et l’or est concentré dans des filons plus importants et plus continus que dans
le cas précédent. C’est le type de gisement de l’Andrarona. Dans ces gisements de contact, la
proportion de pyrite est élevée et elle est d’autant plus grande que la roche est peu altérée.
Cette augmentation de la proportion de pyrite en profondeur correspond à un appauvrissement
en or libre. L’origine de l’or est par cela nettement indiqué.

b.1.2. Les gîtes filoniens Post-Triasiques

Ils sont localisés dans la région de l’Andavakoera (Nord de l’Ile) où ils


constituent un remplissage des cassures au contact du socle cristallin avec la couverture
sédimentaire triasique. Les filons sont formés par des quartz à mâchoire avec barytine
abondante et accessoirement galène, blende, chalcopyrite, pyrite. La teneur en or y est
relativement élevée . La minéralisation aurifère forme des colonnes irrégulières et des poches
à très riche en or. Au voisinage de ce système filonien se trouvent des sources
thermominérales et des venues de roches éruptives récentes.

b.2. Les gîtes secondaires

b.2.1. Les latérites aurifères

La latérisation a été responsable d’un mécanisme particulier de rédistribution


et d’enrichissement local de l’or. En raison du lessivage cationique et minéral de la roche
initiale, l’or contenu dans cette dernière présente une importante concentration. L’or, par son
poids, peut descendre dans la latérite et venir se rassembler à la base de la zone d’altération

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 23

(base de la saprolite grossière). Mais l’or peut également faire l’objet d’une reconcentration
chimique des points privilégiés du profil pédologique qui sont particulièrement les contact des
veines de quartz, l’argile des salbandes et les fissures de quartz. La concentration maximum
est localisée à la base de la zone d’altération.
Dans certaines régions, la latérite renferme, près de la surface, au milieu des
blocs anguleux de quartz, des pépites pesant parfois plusieurs centaines de grammes résultant
certainement d’une reconcentration chimique sur place autrement appelé nourrissage.

Les plus grosses pépites recueillies à Madagascar pesaient (en gramme) 964,
900, 750, 600, 450, 402, 349, 300, ...Des grains de tels poids n’ont jamais été retrouvés dans
les veines quartzeuses.

b.2.2. Les gîtes alluvionnaires

Les gîtes alluvionnaires d’or peuvent donner de très grandes extensions


horizontales de la roche latéritisée du sommet jusqu’au lit d’un cours d’eau. Sous la force de
la dynamique gravitationnelle associées à l’effet de la hauteur et des précipitations, les nappes
d’écoulement de la latérite démantelée forment sur leur trajet des parterres où des éléments se
déposent (dans les talwegs et leurs voisinages). Les alluvions des terrasses surélevées sont
généralement consolidées avec des fentes qui peuvent servir de cours aux eaux de circulation
actuelle. Si ces alluvions sont aurifères, ils constituent les gîtes alluvionnaires d’or anciens.
Les sables et graviers aurifères des cours d’eau actuels peuvent être aurifères par suite de
démantèlement de gîtes primaires d’or et de terrasses anciennes en amont. Ils constituent,
avec les basses terrasses, les « gîtes alluvionnaires actuels ». Ces gîtes sont continuellement
alimentés. Leurs teneurs et leurs réserves en or sont alors difficiles, voire impossible à
évaluer. Les gîtes alluvionnaires actuels sont les plus prisés par les orpailleurs au détriment
des gîtes alluvionnaires d’or anciens qui sont difficiles d’accès. Ces gîtes peuvent se déplacer
et constituer gîtes sous-aquatiques.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 24

Chapitre II :
LE PROSPECT AURIFERE
D’AMBONDRONA

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 25

Le région de Tsinjoarivo forme un pays à cheval entre les coupures au 1/100


000 P.Q.48 et P.49 respectivement dénommés d’Ambatolampy - Ambohimiadana et de
Tsinjoarivo. La petite ville d’Ambatolampy, chef – lieu de sous-préfecture est à 80 kilométres
à vol d’oiseau au Sud d’Antananarivo. Elle peut être facilement atteinte par la route nationale
7 qui relie Antananarivo et Toliary. De cette nationale partent des réseaux de routes
secondaires et des pistes ainsi que des sentiers et chemins piétons qui permettent de sillonner
toute la région. Le prospect d’Ambondrona est relié avec la nationale 7 par une route de terre
carossable, relativement difficiles en certains endroits et certainement très difficiles, voire
impossible en période de pluie. Cette bretelle peut être prise soit d’Ambatolampy soit
d’Ambatofotsy. La région est de vocation agricole. En terme de climatologie, la région est sur
les hauts plateaux de Madagascar a un climat du type tropical d’altitude avec deux saisons
contrastées : une saison chaude et pluvieuse pendant laquelle elle n’est que très rarement la
cible des cyclones et une saison froide et humide où le froid peut rogoureux. Une courte
période de transition se trouve au passage de la saison froide avec deux mois environ de
chaud et sec. Le prospect d’Ambondrona appartient à une zone très bien drainée par les
affluents de la Varahina et de l’Amoronkavia.

L’or a été connu et exploité dans la région de Tsinjoarivo, pour le compte du


Gouvernement royal malgache, depuis le règne de Ranavalona III. Sarobaratra fut le premier
gisement à être exploité dès 1885.

Depuis 1910, l’or a été exploité d’une manière intensive. En 1912, Lavilla
déclarait les alluvions épuisées. Le Syndicat Lyonnais de Madagascar commença alors à
exploiter les éluvions. Vers 1930, les permissionnaires, après avoir écrémé les minerais riches
et faciles d’exploitation (alluvions et éluvions), ont travaillé les formations aurifères en place
qui les gisements d’Andravoravo, Ambatomainty, Antsofimbato, Sarobaratra et Ambondrona
. Sauf le gisement d’Ambondrona. Ces gisements sont alignés et sont localisés sur une même
de montagne longue de 30 kilomètres environ qui est jalonnée par de nombreux travaux de
recherche ou d’exploitation, actuellement tous abandonnés.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 26

II.1. POTENTIEL ACTUEL D’EXPLOITATION

Ce paragraphe est basé sur des informations que nous avons pu obtenir des
ruraux des environs d’Ambondrona durant nos séjours sur le terrain .Selon exu, l’or n’a été
qu’exceptionnellement exploité d’un manière intensive dans les prospects d’Andravoravo,
d’Antananarivokely et d’Ambondrona.

Les gisements d’Andravoravo ont été exploités dès la colonisation puis par la
suite abandonnés. Un ragin d’intérêt est enregistré à partir de 1998 et qui se traduit par une
recrudescence des activités d’orpaillage. Une soixante de ruraux y exploitent actuellement
l’or.

Depuis 1997, une ruée vers l’or a été notée dans le prospect
d’Antananarivokely où les autorités locales ont dénombré deux cent à trois cents orpailleurs.

Durant la colonisation, les gîtes d’Ambondrona ont connu de courtes périodes


d’essais d’exploitation qui s’avéraient non probants. C’est seulement en 1999 qu’une centaine
d’orpailleurs y ont exploité l’or.

Le gisement d’Ambolondrano qui est au Nord de la commune d’Antakasina a


été exploité au début du 20ème siècle. Il a par la suite été abandonné pour des raisons
d’exhaure.

Dans ces quatre prospects, l’or n’a été extrait que des gîtes primaires. Les
teneurs en or des gîtes secondaires sont très faibles ce qui a justifié leur rapidité abandon. En
général, les orpailleurs ne sont pas des natifs des environs des prospects d’exploitation mais
viennent d’ailleurs notamment des plus grands centre habités de la région comme Antakasina,
Ambatolampy, Ambohimandroso, Tsinjoarivo, Andramasina, …

Les statistiques de la commune d’Ambatolampy révèlent plus de 500 personnes


pratiquent l’orpaillage dans la région et que leur répartition dans les quatre plus grands

prospect est la suivante :

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- Antananarivokely 46 %
- Ambondrona : 38 %
- Andravoravo : 14 %
- Ambolondrano : 2 %

II.1.1. Les méthodes d’exploitation de l’or des gîtes primaires

Les orpailleurs s’adressent principalement aux gîtes primaires d’or.. Les


niveaux mineralisés sont atteints par des puits d’accès verticaux ou inclinés de 80 X 50 cm2
environ qu’on appelé fatana. La profondeur moyenne de ces fatana est de 15 à 20 mètres.
Du fatana partent des galeries de la taille d’un homme pour le suivi de la minéralisation. Le
plan de ces galeries a la même inclinaison que le plongement des filons suivis, d’où leur
appellation de trous à rat (rate holes). Deux méthodes sont pratiquées :
- la méthode « akitsatoka », et
- la méthode par « dalazy ».

a. Méthode « akitsatoka »

La méthode est dénommée « akitsatoka » quand le fatana est creusé


verticalement. Au fur et à mesure du fonçage du fatana, des prélèvements pour essais de
lavage à la bâtée sont faits à chaque changement de nature, ou même d’apparence, des
formations traversées. Ce travail ne s’arrête que si un filon de pegmatite minéralisé en or ou
un niveau aurifère de la latérite est rencontré. De là, on essaie alors de creuser une galerie
pour suivre le filon ou le niveau enrichi de la couche latéritique en vue de son exploitation. Si
la galerie est creusée dans la latérite, elle est dénommée lalantany et si elle est creusée pour
dégager un filon de pégmatite, elle s’appelle lalambato. L’or est séparé de ses
accompagnateurs lourds par un lavage très poussée au « sivana » (bâtée) ou au sahafa (pan).
Un broyage manuel préalable au moyen de pilons et mortiers en pierre est nécessaire dans les
cas des minerais quartzieux.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 28

b. Méthode « dalazy »
La méthode « dalazy » est menée de la même manière que la méthode akitsatoka
seulement le fatana est incliné. Cette méthode est très utilisé au niveau des versants ou flanc
de coteau.

II.1.2. Exploitation des gîtes alluvionnaires


Les alluvions minéralisés sont systématiquement ceux du fond du cours d’eau.
Aussi les orpailleurs devient-ils la rivière afin d’atteindre les alluvions du fond puis le niveau
à gravier ou le bedrock. Cette méthode est dénommée « daravoay ». La récupération des
grains d’or se fait par lavage à la bâtée.
Les orpailleurs s’organisent en de petits groupe de quatre ou cinq personnes
qui récupèrent en moyenne. 0,5 gramme d’or par jour et par groupe.

II.2. TRAITS DE CARACTERE GEOLOGIQUE REGIONAL (fig. 2)

La région d’Ambatolampy appartient, selon la distribution géochronologique


de Hottin, aux terrains de l’Archéen. D’après Routhier (1963), cette région renferme des
minéralisations périplutoniques d’or dans les terrains métamorphiques. Si on se réfère à la
distribution zonéographique des assemblages pétrographiques de Bésairie, la région de
Tsinjoarivo appartient à la série d’Ambatolampy du système graphite. Elle est
géologiquement constituée par des quartzites surtout, des micaschistes (vatodidy) et des
gneiss surmicacés parfois migmatisés. La direction générale des couches est Est-Nord Est
Ouest Sud Ouest avec un pendage moyenne de 45° vers le Nord Ouest
II.2.1. Pétrographie
a- les quartzites
Ce sont des quartzites francs à sillimanite, muscovite (Ambatomiranty) ou
rarement à tormaline noire. Ils forment soit des bancs très épais (Sarobaratra), soit de minces
bancs avec 2 à 4 mètres de puissance (Andravoravo) ou même de petits lits interstratifiés dans
l’encaissante micaschisteuse.
b. les micaschistes (vatodidy)
Ils sont très variés, toujours altérés et latéritisés. Ce sont surtout des
micaschistes à biotite, sillimanite, grenat ou graphite.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 29

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c. les gneiss

Les gneiss sont surtout des gneiss surmicacés à biotite, généralement altérés et
latéritisés. Des petits niveaux d’amphibolite, de gneiss à pyroxène et de pyroxénite sans
grande extension sont intercalés dans les formations micaschisteuses et gneissiques. Les
veines et veinules
sont irrégulièrement distribuées dans les gneiss et les micaschistes. Elles sont souvent
aurifères et donnent les gîtes primaires les plus exploitées. Leur puissance varie du centimètre
au décimètre, rarement plus, avec une longueur de 2 à 4 m. L’or est contenu dans le noyau de
quartz externe quartzo-feldspathique généralemnt altérée et qui la rend accessible aux
orpailleurs.

II.2.2. La tectonique
Dans l’ensemble, la tectonique de la série ectinitique est reconnue comme un
excellent repère stratigraphique permettant de fixer des grandes lignes du socle. La partie Est
de cette série présente des alignements principaux des formations ectinitiques enserrant la
zone des migmatites et migmatites granitoïdes. On y remarque des structures synclinales
renversées très dominantes à l’Est .Parmi elles, citons Andravoravo, Vatovandana et
Andrafantaka. Les migmatites constituent des anticlinaux. La direction générale des
formations est Nord-Ouest – Sud Est à Est-Ouest.

Ainsi donc, à la base, se présente la série migmatitique qui s’ennoie


progressivement vers le Sud et sur laquelle repose la série ectinitique.

En somme, dans la série d’Ambatolampy est affectée par une tectonique


plicative responsable de la formation de plissotements dus aux plis - failles affecté les
micaschistes à nodules de fibrolites qui sont localisées aux axes anticlinaux migmatites, un
peu à la manière des baguettes de quartz.

II.2.3. Eléments de gitologie régionale de l’or

a. Les paragenèses rencontrées


L’or est parfois libre mais il est toujours associé aux sillimanite, au graphite et
au grenat dans les micaschistes. On les rencontre très souvent dans des veinules de quartz,

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 31

localisées dans les traces de la schistosités. L’or est également associé à la pyrite et à la
mignétite. Les contacts de quartzite- micaschiste offrent parfois des niveaux très riche en or
(cas des gîtes d’Andravoravo).

b. Typologie des gisements

Dans cette série d’Ambatolampy, on rencontre deux types de gisements


primaires d’or qui sont les gîtes d’imprégnations et les gîtes filoniens.

b.1. Les gîtes d’imprégnation

La pegamtite elle-même n’est pas minéralisée en or et ce sont les roches


encaissantes qui s’avèrent être les plus riches tel que les ectinites sont plus riches que les
micaschistes, faisant toutefois exception les micaschistes à grenat et graphite qui son
contradictoirement riches en or (Lenoble, 1940). Les plus fortes concentrations d’or se
trouvent
• au contact pegmatite-micaschiste avec des teneurs qui peuvent aller jusqu’à 5 grammes à la
tonne,
• au sein des couches graphiteuses à sillimannites (4 grammes par tonne)
• et dans une plus moindre mesure, dans les gneiss surmicacés (1 gramme par tonne)

b.2. Les gîtes filoniens

Ce type de gisement se présente sous forme de filonnets localisés dans la


schistosité des roches ou aux contacts lithologiques. En général, ces filons sont
essentiellement de quartz . Ils se présentent sous forme de stock-werks.

c. Nomenclature de la minéralisation aurifère primaire

En fonction des paragenèses minérales, il peut être distingué deux types de la


minéralisation aurifère primaire régionale :

c.1. Une minéralisation associée à un cortège de minéraux de métamorphisme

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 32

Cette minéralisation est caractérisé par les associations des minéraux de


métamorphisme qui sont soit sillimate – grenat – biotite – graphite, soit cordierite - muscovite
- corindon soit plagioclases basiques – diopside - grenat, soit enfin des amphibolites
notamment de la hornblende. On peut tout simplement tirer que la deuxième association est
celle des minéraux alumineux, la troisième de minéraux calciques des gneiss à pyroxène.

Ces associations correspondent au faciès amphiboliques de Turner, notamment


au sous-faciès de base à sillimanite et grenat. L’existence occasionnelle de cordierite et de
l’hypersthène indique qu’on est près du faciès granulite.

Ces associations sont celles des gîtes d’imprégantion. Ces gisements pourraient être considérés comme
d’héritage sédimentaire.

c.2. Une minéralisation associée à la pyrite

Cette forme de minéralisation est caractéristique des gîtes filoniens en stock-werks. L’or n’a
qu’un minéral lourd accompagnateur : la pyrite. Ceci permettrait de la classer parmi les minéralisations
pneumatolytiques.

d. Les gisements secondaires ou « Placers »

Le bassin de l’Onive constitue le gisement alluvial de Tsinjoarivo. Les vallées


ont presque toutes été exploitées ou, au moins, comportent des traces d’exploitation. Les
placers à fortes concentrations d’or ont été intensément exploitées et pourraient être
considérées comme épuisées.

Les gisements non exploités sont les quelques flats qui se présentent comme
des ilôts au milieu de cours de l’Onive. Leur superficie élémentaire ne dépasse pas quelques
dizaines de kilomètre carré et leur superficie totale peut être estimée à dix ou quinze pour cent
de la superficie totale du flat.
En raison de la facilité d’accès aux alluvions récents, les exploitants ne
s’intéressent pas aux autres terrasses. Les sables des berges actives de l’Onive sont aussi
minéralisés. En effet l’Onive collecte tous les ruisseaux de cette région.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 33

Ainsi, plusieurs projets d’assèchements des différentes portions du lit de


l’Onive (exemple entre Antanjondava et Ambatomainty) ont été proposés du fait qu’il draine
les gisements en place tels que ceux d’Andravoravo, d’Antsofimbato et d’Ambatomiranty. Le
lit actuel de cette portion de l’Onive constitue théoriquement un gigantesque sluice naturel.

II.2.4. Le prospect aurifère d’Ambondrona

La zone d’Ambondrona se situe dans la partie Sud-Ouest de la feuille


Ambohimiadana (Q. 48). Elle appartient à la commune rurale d’Antakasina, sous-préfecture
d’ Ambatolampy. Les secteurs étudiés sont localisés dans des carreaux-mines dont les centres
ont pour coordonnées :

X1 = 538,75 X2 = 538,75

(1) et (2)
Y1 = 733,75 Y2 = 736,25
qui sont respectivement situés au Sud-Ouest de la colline d’Ambondrona (secteur Sud Ouest
Ambondrona) où sont les puits d’exploitation qui nous ont servi de modèle et au Nord-Ouest
de la colline d’Ambondrona (secteur Nord-Ouest Ambondrona) où est localisé le secteur sur
lequel nous avons réalisé les prélèvements géochimiques.

a. Géologie du prospect

Les formations encaissant les gisements d’or d’Ambondrona sont des


micaschistes et de gneiss surmicacés (Rantoanina et al., 1974). Leur direction est
sensiblement sub-méridienne avec un pendage très faible Ouest (10 à 15° ).

Les micaschistes à biotite sont très altérés et latéritisés. Les travaux antérieurs
menés sur ce gisement ont remarqué l’abscence de quartzite. Ce gisement est d’ailleurs le plus
au Nord de la région et ne se trouvent pas sur l’alignement Sarobaratra- Andravoravo.

Les formations encaissantes des pegmatites minéralisée en or occupe une aire


triangulaire de deux cent mètres de base et de deux kilomètres de hauteur (Rantoaniana,
1974). La pointe de ce triangle est orientée vers le Nord et il est constitué de micaschistes à

Mémoire de fin d’Etudes ESPA (2001) Spécialité Géologie


Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 34

biotite et de gneiss surmicacés. Toujours selon ces auteurs, la puissance maximale de ces
foramtions est de 900 à 1 000 mètres.

Depuis toujours et jusqu’à nos jours l’exploitation est menée d’un manière
anarchique et aucune règle ni de sécurité ni d’exploitation n’est suivie par les orpailleurs. Par
ailleurs, ils dilapident simplement les gîtes en ne s’adressant qu’aux parties les plus riches des
corps matérialisés. Plusieurs ravins actuels seraient initialement des lakatany abandonnés puis
repris et réactivés par la lavakisation et maintenant ce sont des niches d’arrachement qui
peuvent avoir dix à douze mètres de profondeur.

La potentialité en or estimée antérieurement par le Service Géologique de


Madagascar (Rantoanina et al., 1974) sur une superficie de 40 000 m2 est de 1 600 kg d’or où
il est sous forme d’imprégnation diffuse dans la latérite avec une teneur moyenne de 1,9 g / t.
Les reserves possibles de l’ensemble du gîte ont été estimés à 3 à 5 tonnes par les mêmes
auteurs.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 35

Chapitre III:
PROPOSITION DE MODELE
GITOLOGIQUE DE L’OR
PRIMAIRE D’APRES LES
DONNEES DE
PROSPECTION

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 36

Le but final des travaux sur le prospect d’Ambondrona est l’estimation des
possibilités en or primaire du secteur qui nous a été attribué en y appliquant la méthode de
prospection géochimique. En raison de l’absence d’affleurement de gîtes primaires d’or, il
nous a fallu, en vue de l’interprétation finale, procéder à l’observation des puits actuels
d’exploitation du secteur Sud-Ouest Ambondrona que nous avons dénommés faisceau 1 et
faisceau 2 (fig. 3). Ces faisceaux sont suffisamment proches l’un de l’autre qu’ils peuvent être
considérés comme appartenant au même secteur et que, mises en commun, les informations
qu’ils livrent individuellement peuvent être considérées comme faisant un tout cohérent. Ils
ont permis des descriptions géologiques pour la reconstitution et la compréhension, de
l’organisation des structures primaires de la minéralisation de l’or de la région. Les
prélèvements géochimiques ont été réalisés sur le secteur Nord Ouest Ambondrona. En raison
des nos possibilités, nous avons dû délimiter une aire pilote de 450 mètres sur 400 mètres en
osant espérer que les résultats que nous y avons obtenu peuvent être le reflet de l’ensemble du
carreau-mine en question et peuvent, de ce fait, être translatées sur l’intégralité du carreau-
mine et peut-être sur l’ensemble de la région de Tsinjoarivo-Ambatolampy et ce, sous
réserves des vérifications de la similitude des formations géologiques.

III.1. CARACTERISTIQUES DES PEGMATITES AURIFERES


Les puits d’exploitation ont fait l’objet de description de leurs parois. Il a alors
été possible de caractériser les pégmatites porteuses de la minéralisation aurifère à savoir
définir leur zonation, prendre leur mensuration, faire des observations pétrographiques
macroscopiques dans le but de préciser l’adresse texturelle de l’or, prendre leurs directions
ainsi que les direction et sens de leurs plongements. Il s’avère alors que :.

Mémoire de fin d’Etudes ESPA (2001) Spécialité Géologie


Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 37

• Les pegmatites à or du secteur d’Ambondrona est une pégmatite à trois zones


(trizonée). La zone interne est formée d’un cœur de quartz massif diaclasé. De petits
passages hyalins sans extension forment soit des petites poches ponctuelles soit des
veinules. Le quartz est très rarement enfumé. La zone médiane est qurtzo-
feldspathique. Le feldspath est intensément kaolinisé. Les rares résidus d’altération du
feldspath permettent de l’identifier comme étant probablement de l’orthose. De rares
paillettes de micas (microvite et biotite) sont localisées entre les grains de quartz et de
feldspath. L’or, en de très fines poudres, est également localisé entre les grains de
quartz et de feldspath.

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En d’autres termes, ceci suppose deux directions générales pour les pegmatites à or du secteur
Sud- Ouest Ambondrona. La direction générale des couches étant Nord Ouest – Sud Ouest,
les directions des pégamatites montrent alors qu’elles peuvent être conformes ou sécantes à la
direction générale des couches. Les contacts sont nets. Leur mise en place aurait alors pu être
au plus syn- et au moins post-événement,

Les pegmatites du faisceau 1 ont été recoupées par les fatana entre 3 et 6 mètres de
profondeur tandis que celles du faisceau 2 ont été recoupées entre 5 et 8 mètres de
profondeur. Il est important de noter les faits suivants. En raison de la précarité de leur
équipement (angady et pelle) et de leurs conditions de travail (aucune disposition de
sécurité), les ruraux ne s’adressent qu’à la partie superficielle et se contentent de la
première pégmatite rencontrée sans chercher à vérifier l’existence d’autre pégmatite
plus en profondeur,
Les pegmatites se rejoignent généralement en profondeur. Toujours pour des raisons
de sécurité, les ruraux n’ont jamais essayé de contrôler la continuité de la pégmatite à
son point de rencontre avec une autre suivie à partir d’un autre fatana.

• Le diamètre minimal des pégmatites est de 10 centimètres tandis que le diamètre


maximal est de 130 cm. La plus large majorité des pégmatites ont une diamètre de 100
cm. Si le diamètre de la pégmatite est suffisamment grand, les artisans orpailleurs ne
creusent dans la zone externe que le minimum pour permettre le passage dans la
galerie.

III.2. COMMENTAIRES SUR UNE COUPE INTERPRETATIVE SYNTHETIQUE


DU PROFIL DU SOL ( Coupe sur la figure 10 de la page 46)

Le profil suivant a été élaboré de la synthèse de toutes les informations


obtenues par les observations faites sur les parois de tous les puits du secteur Sud Ouest
Ambondrona (faisceau 1 et faisceau 2). Le sol est recouvert par une mince couche
(maximum de 20 centimètres de puissance) de sol à vie organique où on rencontre les
radicelles et des vers de terre. Sous cette mince couche, on a, de bas en haut, et jusqu’à la
limite des galeries d’exploitation foncées par les ruraux :

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 47

Cette coupe témoigne que les pegmatites jusq’ici exploités appartiennent à


l’horizon de la saprolite fine. Le grand développement de la biotite aux épontes rend compte
d’une circulation probablement responsable de la rémobilisation puis de la reconcentration de
l’or dans les fracturations du socle migamtitique. En raison de la nature nette et tranchée des
contacts pegmatites – socles encaissant et de la disposition des pegmatites suivant des
directions privilégiées conformes ou sécantes à la direction de la déformation générale du
socle, il peut être envisagé que cette circulation serait post-, ou au mieux, syn-évènement.

Le pendage des pegmatites est subplat. Aussi les pegmatites rencontrées


à différentes profondeurs dans les fatana ne peuvent qu’appartenir à des niveaux
différents et ce, en raison de la pente morphologique. Il apparaît assez nettement qu’un
niveau d e pegmatite est, en moyenne, à trois mètres du niveau précédent.

Localement, il est observé un développement de cuirasse férrugineuse à


l’aplomb d’un profil dont la base est riche en magnétite.

Le schéma métallogénique suivant de l’or est donné sous – réserves de


vérifications ultérieures, il n’est que la compréhension de notre part de l’agencement
des divers composants géologiques de notre prospect. Nous n’avons disposé que de
maigres informations résultant de nos observations de terrain.

L’or serait dans un premier temps un héritage sédimentaire. Lors du


métamorphisme et à sn stade ultime, il y aurait eu constitution d’un fluide qui aurait circulé
en remobilisant l’or contenu. Ceci est attesté par l’adresse texturelle de l’or qui est en
position interstitielle par rapport aux grains de quartz et de feldspath. Cette récirculation ne
serait passée ç la faveur des faiblesses des formations métamorphiques rendant ainsi compte
des actes d’un stresse lors de la phase terminale du métamorphisme ou après le
métamorphisme. Ces faits sont justifiés d’une part par la distribution en deux populations
des directions des pegmatites et par la formation de la biotite aux épontes et d’autre part par
la nature parfois conforme à la déformation de l’encaissante métamorphique des pegmatites.
Cette proposition cadre bien avec l’hypothèse de Boyle (1979) stipulant que les
concentrations d’or dans le quartz et les imprégnations des roches métamorphiques seraient
l’œuvre d’un liquide provenant de la déshydratation des roches au cours du métamorphisme.
La remobilisation minérale et/ou cationique, dont celui de l’or, est ainsi favorisée.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 48

L’origine magmatique suivi du lessivage cationique puis de la


remobilisation-reconcentration par un fluide granitique ne peut être envisagée, du moins à
l’état actuel des connaissances, du fait de l’abscence du magmatisme basique – ultrabasique
Faute de données géophysiques ou de données d’investigation
pénétratives, nous ne pouvons que supposer que l’or pourrait être rencontré dans l’intégralité
du faciès géologique porteur que Mégerlin et Al. (1968) ont carté comme étant le faciès
d’Ambatolampy avec des gneiss, migmatite, micaschiste, quartzite, niveaux calco-
magnésiens et silico-alumineux à graphite en or.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 49

Chapitre IV:
Prospection géochimique
du secteur Nord Ouest
Ambondrona

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 50

La prospection géochimioque est un outil spécialisé de la géologie qui utilise


les caractères chimiques des éléments cibles pour essayer de détecter et localiser les
concentrations en ces éléments chimiques cibles. Suivant la nature des matériaux prélevés
pour dosage, on distingue la lithochimie s’appuie sur les échantillons pétrographiques,
l’atmochimie procède au dosage des éléments contenus dans l’air, la pédochimie ou plus
communément appelée la géochimie sol s’adresse aux sols, …

La géochimie est une technique de prospection indirecte au même titre que la


géophysique. Elle livre des résultats de dosage des éléments chimiques des matériaux
analysés. Le géochimiste propose une compréhension du comportement chimique des
éléments cibles tandis que le géologue essaie de comprendre en intégrant les différents
paramètres géologiques régionaux ou locaux selon l’échelle d’étude. En général, le
géochimiste est un géologue qui s’est spécialisé et peut alors proposé des interprétations
d’ordre géologique aux comportements des éléments chimiques. Dans notre cas, nous allons
essayer déjà de proposer des schémas géologiques et de prospection aux produits de
traitement des résultats analytiques dont nous avons disposé.

IV.1. PARAMETRES DE MOBILITE DE L’OR

On entend par mobilité géochimique d’un élément son aptitude à changer de localisation par
suite des divers comportements et réactions qu’il serait susceptible d’adopter aux divers
évènements géologique qui l’affectent au cours des temps géologiques. Ce changement de
localisation peut s’accompagner ou non de changement d’état.

• du minéral hôte : par exemple le cuivre peut être sous forme de chalcopyrite {(Cu,
Fe)S2} au sein des roches ultrabasiques. Si la roche porteuse est altérée par
l’hydrothermalisme, le cuivre peut se présenter sous forme de cubanite {( Cu, Fe)S3},
• des caractères atomistiques de l’élément : par exemple le fer est essentiellement
ferreux (valence 2) quand il constitue les silicates communs, par suite de l’altération
de ses derniers par l’eau météorique, le fer peut être libéré et se présenté sous forme de
fer ferrique
( valence 3),

• Certains éléments chimiques constituant de minéraux mécaniquement résistants à


l’érosion changent de localisation sans qu’il y ait eu changement de la nature minérale

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 51

dans l’exemple des métaux natifs et des alliages naturels, des minéraux comme la
spérrylite (Pt As S)

Dans le cas particulier de l’or, les principaux paramètres de sa mobilité sont


exposés dans les sections ci-après :

IV.1.1. L’or magmatique

Il est à rappeler que l’or est un élément sidérophile donc rigoureusement affilié
au magamtisme basique-ultrabasique du type mantellique infra-ou supra-moho, tholéitique, …
Il y est alors sous forme cationique par suite de substitution isomorphique avec d’autres
éléments chimiques sidérophiles qui constituent des minéraux ou en alliage. L’or se présente
alors généralement sous forme d’exsolution dans les minéraux du groupe du platine.

Le liquide granitique constitué lors des évènements de granitisation altère le


minéral hôte et libère le cation or qui peut constituer des alliages avec des éléments
métalliques ferreux ou non ferreux tels que l’argent et le cuivre.

IV.1.2. Aptitude au transport de l’or

L’or peut être transporté soit par des fluides circulant à l’intérieur des massifs
rocheux soit par l’eau de ruissellement et d’infiltration lors des actions altérantes supergènes.
Toutefois l’efficacité de ce transport dépend de certains facteurs complémentaires tels que la
taille des grains d’or, le caractère physico-chimique des agents transporteurs et les conditions
d’environnement au temps du site initial d’accumulation de l’or à transporter et des tracés de
ruissellement (géomorphologie, variation de température, pH, pression, Eh, …). Ces
caractères et ces phénomènes sont étroitement liés entre eux pour la solubilisation de l’or qui
détermine la nature du transport. En solution ordinaire ou vraie, l’or est transporté sous forme
de complexes solubles (taille < 2 10-3 μm). C’est le cas où la mobilité de l’or est la plus
performante comparativement au transport en solution colloïdale (taille entre 2 103μm et 0,2
μm) et en solution particulaire (taille > 0,2 μ)

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 52

Il apparaît alors que la solubilité de l’or, donc sa mobilité es directement


fonoction de la nature du milieu.

* en milieu acide, et en présence d’oxydant très puissant (Mn O2, O2, Fe2O3 et CuO) et
avec la présence de Cl- en forte concentration, l’or est dissous puis constitue une chlorure d’or
(AuCl4-). Les ions H+ et SO42- ne sont pas des occidents suffisamment forts pour déclencher
une telle dissolution de l’or à la température ambiante

* En milieu alcalin, la dissolution de l’or ne peut se réaliser qu’en présence de sulfures


favorisant ainsi la réaction entre la solution HS- et l’or métallique pour donner des complexes
sulfurés d’or (AuS-) stables à température ambiante. La réaction est alors la suivante :

HS- + Au AuS - + ½ H2

Les complexes ainsi formés se caractérisent par leur grande stabilité durant le transport.
Lorsque la température augmente, cette solubilité devient plus forte autant en solution acide
qu’en solution basique. Elle se calcule en fonction des données thermodynamiques (potentiel
standard d’électrode, potentiel d’énergie libre de formation. On peut alors calculer la quantité
théorique d’or mise en solution à partir de la constante d’équilibre de la réaction d’oxydo-
réduction. La relation entre la réaction et les potentiels standards d’électrodes est donnée par
la table suivante.

Table des Potentiels standards d’électrodes à 25°C (en Volt).

(Extrait de Latimer, 1938 in Kranskoff et Konrad, 1951)

En solution acide :
(1) H2 2H+ +2e- 0,000
(2) H2SO2 + H2O SO4 2- + 4H+ +2e-
-0.20
(3) CuCl2 Cu2+ + 2 Cl - + 2e- 0,5
(4) Fe2+ Fe3+ + e-
-
0,771
-
(5) Au + Cl Au Cl4 -+ 3e- -1,00
+ -
(6) 2H2O O2 + 4H + 4e -
1,229
(7) Mn2- + 2H2O Mn O2 + 4H+ +4e-
-1,28

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(8) Cl - ½ Cl2 +e-


-1,358
(9) Au Au3++ 3e- -1,42
(10) Au Au + + e-
-1,68
En solution alcaline:
(11) OH-+ Fe(OH)2 Fe(OH)3 + e- +0,56
- -
(12) OH + Mn(OH)2 Mn(OH)3 +e +0,40
- -
(13) H2O + 2 OH + 2 CuO 2 Cu(OH)2 +2e
+0,09
(14) 4OH- O2 + 2H2O + 4e-
-0,401
(15) Au+ + 4OH- AuO2- + 2H2O + 3e-
-0,5
Cette table permet de calculer rapidement la quantité d’or mise en solution. Ces
valeurs ont été mesurées sur des réactions à température de 25 °C et d’un concentration de, 1
mole par litre. En tenant compte de cette table, les potentiels d’oxydation croissent vers le bas.
La forme réduite se trouve à droite de la réaction tandis que la forme oxydée à gauche . En cas
d’une réaction en cours par un couple d’oxydo-réduction, des réactions simultanées d’un
couple à potentiel d’oxydation plus faible (situé plus haut sur la table) ne peut avoir lieu ou au
plus cette réaction est très réduite. Ainsi, la dissolution de l’or dans les acides usuels ne peut
avoir lieu parce que le potentiel d’oxydation du couple H2,H+ est, sur la table, situé au dessous
de ceux de tous les ions de l’or (AuCl4-, Au 3+ et Au +). En effet, la molécule d’hydrogène peut
réduire les ions auriques mais l’ion hydrogène ne peut attaquer l’or métallique.

Les potentiels d’oxydations des couples des réactions 3 et 4 sur la table sont
voisins de celui du couple de la réaction 5 et à plus forte concentration. Ceci fait que même si
les solution d’ion ferreux Fe2+ et d’ion cuivreux Cu2+ donnent des oxydations plus faible que
AuCl2-, les iosn Fe2+ et Cu2+ peuvent dissoudre l’or en de très faible quantité.

Dans un milieu géologique, les ions d’or simples Au+ et Au3+ n’existent pas en
solution du fait qu’ils sont des oxydants plus forts que le chlore libre.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 54

IV.1.3. Fixation de l’or

La fixation de l’or dépend de l’état de l’or dans les solutions. Les variations des
concentrations physiques et chimiques interviennent dans la fixation des complexes solubles
et colloïdaux d’or tandis que la fixation particulaire n’est influencée que par les conditions
physiques.

Les complexes véhiculés par les eaux sont déstabilisés et libèrent l’or qui va
être absorbé par des substrats amorphes. (par simple effet électrostatique ou par complexation
de surface) ou fixé par suite de précipitation. Ce phénomène est dû à la non réalisation de
l’équilibre entre les énergies attractives et pulsives qui maintiennent les distances

intermicellaires caractéristiques des solutions colloïdales. Par conséquent, les micelles qui
s’agglomèrent donnent naissance à des flocons d’or. Pour l’or particulaire, la fixation est
fonction de l’aptitude des bedrock (de sa morphologie surtout) et du régime hydrodynamique.
On note que les variations de la température et de la pression peuvent aussi déclencher une
précipitation de l’or.

IV.2. APPLICATION A LA PROSPECTION DU SECTEUR NORD OUEST


AMBONDRONA

Tous les paramètres précipités conditionnent alors la mobilité de l’or. Lors des
mouvements per ascensum-per descensum de l’eau météorique, l’or des formations
géologiques sous-jacentes peut être dissous et mis en solution ou peut constituer des
complexes stables, seulement la présence de fer dans les silicates communs des roches
réduirait cette solubilité. Il en résulte donc une très faible mobilité relative verticale de l’or,
voire une absence de cette mobilité verticale. Par contre, lors de l’action du couple altération –
érosion, le niveau d’altérabilité des silicates communs eux-mêmes permettent un lessivage
cationique préalable provoquant un départ du fer et un enrichissement du milieu en silice le
rendant ainsi acide, le Cl- étant libéré des silicates. L’or est alors plus apte à être dissout et
disposé au transport autant en solution colloïdale que particulaire. Les deux premières formes

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 55

de l’or durant le transport favorise le phénomène de nourrissage qui est responsable de la


formation des pépites.

IV.2.1. Justifications du choix de la méthode de prospection

Aussi le choix de la prospection géochimique sol est-il bien justifié pour la


détection des concentrations d’or sous-jacent. Le terrain est formé d’un ensemble géologique
latéritisé. L’or est porté par des pegmatites desquelles il est libéré de la zone médiane qurtzo-
feldspathique en raison de la kaolinisation du feldspath. Ceci fait que le profil serait un milieu
où la silice augmenterait en concentration par suite de lessivage cationique, donc le milieu est
rendu progressivement acide au fur et à mesure de l’évolution pédologique. Le lessivage par
dissolution dans les conditions acides de l’or se trouve ainsi favorisé et par la suite sa
remontée vers la surface où il peut être piégé. Sa détection dans le profil pédologique serait
meilleure si les prélèvements pour dosage se font le plus haut possible dans le profil.

Donc les variations des teneurs au niveau de la partie sommitale du profil pédologique
reflèteraient les variations des teneurs des formations géologiques sous-jacentes. Le mode de
prélèvement que nous avons adopté se trouve ainsi pleinement justifié. En effet , nous avons
prélevé les échantillons à 50 centimètres de la surface du sol. L’observation de cette
profondeur de prélèvement a été rendu nécessaire en raison d’une part par la nature
systématique des prélèvements en géochimie et d’autre part par la présence d’une couche
superficielle de sol à vie organique dont la puissance maximale reconnue est de 20
centimètres ainsi que des sols allochtones très mince qui sont localement reconnus et dont la
puissance totale avec le sol à vie organique est inférieure à 50 centimètres.

IV.2.2. La méthodologie appliquée

Les prélèvements ont été réalisés sur le sol latéritique en prenant soin d’éviter
la couche allochtone et la couche à vie organique. Les échantillons ont été prélevés le long de
profils orientés ENE – WSW. Cinq profils ont alors été tracés. Chaque profil mesure 450
mètres et deux profils consécutifs sont distants de 100 mètres. Deux points de prélèvements
sont distants de 50 mètres (fig. 11). Les échantillons ont été reférenciés tel que la

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 56

dénommination rappelle le rang du rofil et celuui du point de prélèvement. L’échantillon M1-2


a été prélevé sur le deuxième point du profil 1.

Les échantillons prélevés ont été mis en sacs pour être par la suite préparés et
dosés pour or ou laboratoire du Département Génie Chimique de l’ESPA de Vontovorona.

IV.2.3. Dosage de l’or des échantillons prélevés

Au total, il a été prélevé cinquante échantillons de sol pour être préparés et


analysés au laboratoire du Département Génie Chimique de l’ESPA pour le dosage de l’or
contenu. Outre les préparations classiques des échantillons (broyage-pulvérisage), deux types
d’analyses chimiques qui valent étapes ont été effectuées successivement sur les échantillons :

- l’analyse qualitative, et
- l’analyse quantitative.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 57

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 58

α. L’analyse qualitative
Elle s’est déroulée comme suit :
- les échantillons préalablement broyés ont été séchés à l’étuve à 120 °C pendant une demie heure,
- prélever et verser dans des tubes à essais une très petite quantité des échantillons séchés
- y ajouter un peu d’iode solide et liquide
- agiter,
- chauffer au gaz butane jusqu’à ce que le gaz dégagé qui est l’iode (I2) de couleur violet devienne de
couleur blanche. Ce chauffage favorise la réalisation
Au + I2 Au+ + I2 dégagé. La présence de l’or, sous forme cationique (Au+) parmi les produits se
matérialise par la coloration en jaune de la solution
- verser quelques quantités de solutions de HCl et de SnCl2 dans la solution obtenue pour permettre la
réaction entre l’Au+ et le Cl- en milieu acide. La réaction est très lente car elle dure 24 heures au bout desquelles
la quantité d’or contenue dans chaque échantillon analysé peut être appréciée par la couleur qu’aurait prise la
solution . Ce sont alors :
• Couleur jaune claire : or en trace ou absence de l’or,
• Couleur rouge orangée : présence de l’or en quantité notable,
• Couleur rouge foncée : présence de l’or en quantité importante,
• Autres couleurs : absence de l’or
Les réactions y afférentes sont les suivantes :
Au + 3/2 I2 Au3+ + 3 I-
Au3+ + 3Cl- AuCl3
3+ 2+
Au + Sn Au + (Sn4+ ; 4Cl-)

On note que, pendant la réaction, l’or apparaît sous deux formes Au3+ et Au+

β. L’analyse quantitative
Pour l’analyse quantitative, les échantillons ont été analysés par la méthode
spectropothométrique dont le principe est basé sur le titrage de la solution de chlorure d’or et

de potassium coloré à la longueur d’onde λ = 464 nm. Le dosage doit s’opérer avec ajout de 0,005 gramme d’or
métallique.
• Préparation des solutions
- l’eau régale qui est un mélange de l’acide nitrique et de l’acide chlorhydrique concentrés dans
un rapport de 1 volume de HNO3 et 3 volumes de HCl.
- La solution de KCl se prépare en dissolvant 1 gramme de KCl solide dans 100 ml d’eau
distillée pour obtenir 100 ml de solution de KCl
- La solution d’or pure ou solution mère est préparée avec 0,005 gramme d’or métallique pur
qu’on fait complètement dissoudre dans un bécher contenant 20 ml d’eau régale et ramener la
quantité à 1l avec de l’eau distillée.

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 59

• Mode opératoire
- La courbe (droite) d’étalonnage se trace en projetant sur un diagramme binaire. Densité
optique (DO) en fonction de la concentration en or (C) en prélevant, à l’aide d’un pipette
graduée, différents volumes Vi (en ml) de la solution mère dans des fioles reférenciées A, B,
C, D, E et F. Les données initiales correspondantes sont alors présentées sur le tableau n°6
suivant
Vi en ml 0 1 2 4 6 8
Référence de fiole A B C D E F
Masse d’or contenu
0 0,005 0,01 0,02 0,03 0,04
(mg) : C
Tableau n°6 : Les paramètres initiaux pour l’élaboration de la courbe d’étalonnage
La démarche opératoire est alors la suivante :
- ajouter dans chaque fiole qui contient le volume défini de la solution-mère 1 ml de solution de
KCl,
- Sécher en mettant chaque fiole sur une plaque chauffante,
- verser dans chaque fiole 10 ml de HCl dilué,
- agiter pour avoir un dissolution totale du solide contenu dans les fioles,
- mesurer, au spectrophotomètre réglé à λ = 464 nm la densité optique (DO) de la solution d’or
de chaque fiole,

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 60

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 61

- Faire évaporer la totalité de l’eau régale sur un plaque chauffante puis au gaz
butane,
- Laisser refroidir ,
- ajouter 20 ml de HCl dilué,
- mesurer au spectrophotomètre réglé à λ = 464 nm la densité optique (DO) de la
solution,
- déterminer la masse d’or contenu en utilisant la droite d’étalonnage pré-établi
en procédant comme suit :
On trace une droite (D) parallèle à l’axe des X et passant par la valeur de la DO lue
sur l’axe des Y d’un échantillon. (D) recoupe la courbe d’étalonnage en un point I
duquel on trace une droite (d) parallèle à l’axe des Y. (d) recoupe l’axe des X à la
valeur de la masse d’or contenue dans l’échantillon analysé. Par exemple la valeur
maximale de DO obtenue est de 0,53, elle correspond à une masse de 1,19 mg d’or
contenu dans l’échantillon dosé.
• Résultats de dosage obtenus sue les échantillons du secteur Nord Ouest
Ambondrona
Les quantités d’or déterminées par le dosage des échantillons de sol prélevés
sur le secteur Nord Ouest Ambondrona sont présentées sur le tableau ci-après :
N° d’échantillon Densité optique Masse d’or Teneur en or Teneur en or Valeur anomale
contenue dans (%) (ppm) A=T-M
4
l’échantillon (C) T0 = C x 100/500 T = T0 x 10
en mg
M1-1 0,02 0,0050 0, 00100 10 -81,8
M1-2 0,05 0,0100 0,00200 20 -71,8
M1-3 0,03 0,0070 0,00140 14 -77,8
M1-4 0,13 0,0300 0,00600 60 -31,8
M1-5 0,10 0,0230 0,00460 46 -45,8
M1-6 0,18 0,0400 0,00800 80 -11,8
M1-7 0,03 0,0070 0,00140 14 -77,8
M1-8 0,03 0,0070 0, 00140 14 -77,8
M1-9 0,12 0,0275 0,00550 55 -36,8
M1-10. 0,03 0,0070 0,00140 14 -77,8
M2-1 0,08 0,0190 0,00380 38 -53,8
M2-2 0,03 0,0070 0,00140 14 -77,8
M2-3 0,26 0,0590 0,01180 118 26,2
M2-4 0,08 0,0190 0,00380 38 -53,8

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 62

M2-5 0,21 0,0480 0,00960 96 4,2


M2-6 0,27 0,0610 0,01220 122 30,2
M2-7 0,54 0,1181 0,02362 236,2 114,4
M2-8 0,09 0,0210 0,00420 42 -49,8
M2-9 0,28 0,0630 0,01260 126 34,2
M2-10 0,13 0,0300 0,00600 60 -31,8
M3-1 0,36 0,0810 0,01620 162 70,2
M3-2 0,21 0,0480 0,00960 96 4,2
M3-3 0,02 0,0050 0,00100 10 -81,8
M3-4 0,27 0,0610 0,01220 122 30,2
M3-5 0,33 0,0740 0,01480 148 56,2
M3-6 0,54 0,1181 0,02362 236,2 144,4
M3-7 0,54 0,1181 0,02362 236,2 144,4
M3-8 0,35 0,0790 0,01580 158 66,2
M3-9 0,53 0,1180 0,02360 236 144,2
M3-10 0,18 0,0400 0,00800 80 -11,8
M4-1 0,28 0,0630 0,01260 126 34,2
M4-2 0,23 0,0520 0,01040 104 12,2
M4-3 0,23 0,0520 0,01040 104 12,2
M4-4 0,31 0,0700 0,01400 140 48,2
M4-5 0,31 0,0700 0,01400 140 48,2
M4-6 0,21 0,0480 0,00960 96 4,2
M4-7 0,36 0,0810 0,01620 162 70,2
M4-8 0,33 0,0740 0,01480 148 56,2
M4-9 0,37 0,0830 0,01660 166 74,2
M4-10 0,54 0,1181 0,02362 236,2 114,4
M5-1 0,08 0,0190 0,00380 38 -53,8
M5-2 0 0,0000 0,00000 0 -91,8
M5-3 0 0,0000 0,00000 0 -91,8
M5-4 0 0,0000 0,00000 0 -91,8
M5-5 0 0,0000 0,00000 0 -91,8
M5-6 0 0,0000 0,00000 0 -91,8
M5-7 0,17 0,0385 0,00770 77 -14,8
M5-8 0 0,0000 0,00000 0 -91,8
M5-9 0,28 0,0630 0,01260 126 34,2
M5-10 0,53 0,1180 0,02360 236 144,2
Moyennes 0,0459 0,00918 91,8
Tableau n°7 : Résultats de dosage de l’or par spéctrophotométrie des échantillons de sol du secteur
Nord Ouest Ambondrona

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Ce tableau fait ressortir que :

• 6 échantillons ne contiennent pas d’or ;


• 22 échantillons ont des teneurs variant entre 10 g/t et 96 g/t (teneur moyenne de 48,9
g/t) ;
• 16 échantillons ont des teneurs variant entre 104 g/t et 166 g/t (teneur moyenne de
138,2 g/t) et
• 2 échantillons ont des teneurs en or supérieures à 200 g à la tonne (236 g/t et 236,2
g/t avec une teneur moyenne de 236,1 g/t)

Ces valeurs sont très élevées par rapport à celles qui ont été données par le Service Géologique
(RANTOANINA et Al., 1974). Leurs résultats dans la même région étaient 10 g/t à 15g/t dans les zones
réputées être fortement minéralisées

IV.3. PRESENTATION DES RESULTATS D’ANALYSES CHIMIQUES ET DES


OBSERVATIONS DE TERRAIN

Lors des travaux de terrain, il a été fait des descriptions des sols sur les points
de prélèvement de échantillons. Diverses cartes ont été élaborées pour matérialiser les
observations faites ainsi que les résultats de dosage de l’or contenu dans les échantillons.
Cette section contribue à la compréhension de ces cartes.

IV.3.1. Les différents faciès du sol du secteur Nord Ouest Ambondrona

Rappelons que les prélèvements ont été effectués à 50 cm de la surface


morphologique et ceci pour atteindre le sol de formation in situe. Malgré ceci, certains points
de prélèvement ont été implantés sur des sols alluvionnaires. Ce sont de la tourbe sableuse et
du sable. Les autres sols appartiennent à l’horizon du glébulaire où il y a une forte
argilisation. La nature actuelle des sols dépendent de la nature de la roche initiale (Annexe1).
Elle est plus argileuse que la roche initiale serait feldspathique et elle est plus sableuse si la
roche initiale est quartzeuse. Dans sa très large majorité, les sols du secteur Nord Ouest
Ambondrona sont de nature argilo-sableuse (argile sableuse et sable argileuse). Le dessin des
contours des sols (fig 13) rappelle la direction générale des couches qui est Nord Ouest – Sud
Est avec cependant une allure générale qui rappelle un décrochement senestre.

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IV.3.2. Carte des isovaleurs de l’or des sols (fig. 14)

La carte des isovaleurs de l’or des sols est obtenue en traçant par interpolation
linéaire les lieux géométriques des points supposés être de mêmes valeurs de teneur en or du
sol ; les données de départ étant la valeur de la teneur en or du sol en chaque point de
prélèvement d’échantillon.

Une ligne Est Ouest des basses valeurs des teneurs en or du sol peut être tracée
à peu près à la moitié de la carte. De part et d’autre de cette ligne, il est remarquable de noter
que l’allure des courbes des isovaleurs est complètement différente. Au Nord de cette ligen,
les courbes des isovaleurs sont globalement orientées Est Ouest. En juxtaposant la carte des
isovaleurs et la carte des différents faciès du sol, il apparaît que le tracé de cette ligne coïncide
globalement avec un domaine d’inflexion des tracés des contours des faciès des sols. En
chacune des domaines ainsi définies, des lignes des hautes valeurs des teneurs en or du sol
peuvent être tracées avec une direction conforme à l’allure générale des courbes des
isovaleurs. En considérant ces faits avec l’allure générale des faciès du sol (voir IV.3.1.) on
peut envisager une distribution partiellement contrôlée par un évenement tectonique
décrochant ou cisaillant senestre possible qui aurait conditionné la géométrie des formations
géologiques. Des études tectoniques ultérieures en apporteraient confirmation ou information.

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IV.3.3. Carte des isoanomalies en or des sols du secteur Nord Ouest

Ambondrona (fig 15.)

En partant de l’hypothèse d’un régulière et équitable distribution des divers


éléments chimiques au sein de la terre, les géochimistes ont proposé la notion de « clarke en
un élément chimique » qui est la teneur moyenne de la terre en cet élément. Si on doit tenir
compte d’une restriction géographique ou litologiqiue, il est convenu d’utiliser les termes de
bruit de fond ou background en un élément chimique. Comparativement à ces référentielles,
on définit la nature de l’anomalie en un élément chimique. Si la teneur est supérieure à la
valeur de la référentielle, l’anomalie est positive et dans le cas contraire, l’anomalie est
négative. Dans la pratique, la référentielle est la moyenne arithmétique des teneurs en
l’élément chimique du domaine géographique ou de la lithologie considéré . Le bruit de fond
ainsi défini peut être pris comme le

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seuil d’anomalie qui peut être également calculé en ajoutant à la moyenne arithmétique la
valeur de l’écart-type affectée d’un coefficient multiplicateur choisi empiriquement en
fonction de la nature de l’élément chimique considéré. Ce coefficient est généralement pris
entre 0 et 3. Dans le cas qui nous concerne, le coefficient multiplicateur est de 0, donc le seuil
d’anomalie est le bruit du secteur Nord Ouest Ambondrona.

La carte des isovaleurs est obtenue en traçant les lignes qui joignent les lieux
géométriques des points de même valeur d’anomalie. Théoriquement, une anomalie négative
correspond à un lessivage élémentaire dû à divers évènements géologiques dont le couple
altération – érosion et l’anomalie positive traduit une concentration exceptionnelle en élément
chimique considérée. Dans notre cas, et en raison de la nature de la mobilité de l’élement or, il
ne peut pas être envisagé un départ par lessivage cationique. Aussi les plages anomaliques
peuvent être considérées comme étant l’expression des auréoles primaires et ce, en raison de
la nature autochtone des sols prélevés. Des dessins des courbes mettant en évidence de lignes
fermées sont observés. Ces lignes fermées représentent les plages les plus fortement
anomaliques. Elles pourraient être considérées comme étant l’expression des teneurs en or
remobilisés à l’aplomb émissive aveugle et les lignes qui s’en écartent progressivement tout
en épousant son allure rendraient compte de la dispersion chimique primaire. De ces
considérations est proposée la carte des passages supposés des corps pegmatitiques (fig. 16) à
or responsables des anomalies enregistrées dans les échantillons des sols analysés. Cette carte
propose, pour des vérifications ultérieures par des méthodes d’investigations pénétratives ou
par la géophysique, le passage des pegmatites à or du premier niveau. Dans cette
proposiotion, les allures en hypophyse des courbes ont été comprises comme étant la
signature de digitations possibles des pegmatites ou de l’éventualité de l’existence de
plusieurs pegmatites de diverses directions.

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IV.4. ESTIMATION DES STOCKS GEOLOGIQUES D’OR DU PROSPECT


NORD OUEST AMBONDRONA

Comme toute étude de prospection géochimique, les travaux que nous avons
mené sur le secteur Nord Ouest Ambondrona a pour objectif de définir la localisation des
anomalies de dispersion primaires et/ ou secondaire. Il a été précisé précédemment que les
plages anomaliques définies sur le secteur Nord Ouest Ambondrona ne peuvent être que
l’expression de la dispersion primaire des pegmatites à or. Aux vues des travaux réalisés et
des informations disponibles tant relatives aux investigations géologiques et de prospection
qu’aux données analytiques, nous ne pouvons pas avancer un chiffrage quelconque des
réserves, nous ne pouvons faire qu’une estimation des réserves géologiques.

La localisation des corps émissifs des expressions chimiques de surface de l’or


est proposée sur la carte des passages supposés des corps pegmatitiques à or du secteur Nord
Ouest Ambondrona. Le dimensionnement de pegmatites des pegmatite se base sur les mesures
faites sur les pegmatites des faisceaux 1 et 2 du secteur Sud Ouest Ambondrona. Au chapitre
III sur la gîtologie, nous avons mentionné que les diamètres des pegmatites du secteur Sud
Ouest Ambondrona que nous supposons être dans la même configuration que celle du secteur
Nord Ouest Ambondrona sont compris entre 10 et 130 cm avec une très large majorité (plus
des 3 quartz) qui ont un diamètre moyen de 100 cm. Pour notre estimation des stocks
géologiques d’or du secteur Nord Ouest Ambondrona, nous allons adopté cette taille pour les
pegmatites. Les dimensions moyennes des différents composants des pegmatites de diamètre
100 cm sot les suivants :

• rayon de la pegmatite = 50 cm
• rayon jusqu’à la base de la zonalité externe : 35 cm
• rayon jusqu’à la base de la zonalité médiane : 15 cm

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona 72

l’or n’a été retrouvé que dans la zonaluité médiane. Si on développe cette zonalité, on obtient
u, trapézoïde dont la grande base serait la circonférence à la base de zonalité externe et la
petite base serait la circonférence à la base de la zonalité médiane et la hauteur serait égale à
la différence entre le rayon jusqu’à la base de la zonalité externe et celui jusqu’à la base de la
zonalité médiane. La longueur est celle du tracé, sur la carte de la figure 16, et supposé être
celui de la pegmatite, en tenant compte de l’échelle de la carte. On obtient ainsi les
caractéristiques des dimensions suivants :

• longueur à déterminer d’après la carte des tracés supposés des pegmatites à or,
• grande base : 2 x π x 0,35 m = 2,20 m
• petite base : 2 x π x 0,15 m = 0,95 m
• hauteur : 0,35 – 0,15 = 0,20 m
• volume : v (m3) = {(0,95 + 2,20)/2} x 0,20 x L = 0,315m2 x longueur

En prenant la densité de la pegmatite comme étant de 2,6 on a la masse de la


pegmatite égale à M (en tonne) = v x 2,6

La teneur en or se détermine par la valeur pondérée moyenne des teneurs lues


sur la carte des isovaleurs avec les longueurs des portions correspondantes de la pegmatite
mesurées sur la carte des passages supposés des corps pegmatitiques

Opn dénombre 24 corps pegmatitiques pour le secteur Nord Ouest Ambondrona (fig 16). Il
est toutefois à noter que ces pegmatites ne sont que l’expression de ceux qui peuvent
libérer de l’or ionique vers la surface à la faveur de la latéritisation . Comme nous l’avons
préconisé précédemment, les corps pegmatitiques actuellement exploités sur le secteur Sud
Ouest Ambondrona n’appartiennent qu’à un premier niveau de pegmatite au sein de
l’horizon de la saprolite fine, les chiffres que nous avançons ne serviraient qu’à titre
incitatif. Il faudra, pour une meilleure estimation des stocks géologiques, pouvoir à l’avenir
modéliser le niveau lithologique porteur afin d’y déterminer autant la densité superficiaire
que la densité volumétrique des pegmatites.
N° Longueur réel (L en m) Volume Masse de la pegmatite Teneur moyenne Masse d’or contenue en g
Pegmatite v = L x 0,315 (2,6v en tonne) (t en ppm) (M = v x t)
(en m3)
1 45 14,175 36,855 84 3095,820
2 90 28,35 73,71 162 11941,020
3 66 20,79 54,054 403 21783,762

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4 150 47,25 122,85 184 22604,400


5 30 9,45 24,57 164 4029,480
6 60 18,9 49,14 199 9778,860
7 60 18,9 49,14 172 8452,080
8 105 33,075 85,995 168 14447,160
9 45 14,175 36,855 165 6081,075
10 30 9,45 24,57 105 2579,850
11 15 4,725 12,285 124 1523,340
12 15 4,725 12,285 125 1535,625
13 120 37,8 98,28 133 13071,240
14 30 9,45 24,57 123 3022,110
15 45 14,175 36,855 132 4864,860
16 30 9,45 24,57 130 3194,100
17 75 23,625 61,425 140 8599,500
18 45 14,175 36,855 133 4901,715
19 30 9,45 24,57 127 3120,390
20 90 28,35 73,71 170 12530,700
21 75 23,625 61,425 183 11240,775
22 30 9,45 24,57 130 3194,100
23 45 14,175 36,855 140 5159,700
24 45 14,175 36,855 178 6560,190

Total : 187 311, 852

Tableau n°8 : Calcul de la masse d’or contenue dans les corps pegmatitiques supposées du premier
niveau du secteur Nord Ouest Ambondrona.

Le tableau n°8 ci- dessus montre les détails des calculs des stocks géologiques
d’or du secteur Nord Ouest Ambondrona. Les calculs donnent un stock d’or de 187. 311,852
grammes sur une petite surface de 450 m sur 400 m. Ceci suppose une densité superficiaire de
1,04 grammes d’or au m2 de terrain.

Dans les puits d’exploitation du secteur Sud Ouest Ambondrona, les


pegmatites ont été recoupés entre 3 et 8m avec une majorité à 5 m de profondeur. Ce stock est
donc disponible dans un volume de 450 m x 400 m x 5 m = 900 000 m3 soit une densité
volumétrique de 0,21 gramme d’or u m3 de terrain.

Si on maintient l’hypothèse de Rantoanina (1974) disant que la puissance du


niveau litologiquie porteur des corps pegmatitiques est de 900 m et qu’il y a régularité dans la
distribution des pegmatites, un bloc quadratique de section 450 m sur 400 m découpé
verticalement au sein du niveau litologique porteur aurait donc un volume de 162 millions de
m3 de terrain. Pour une densité volumétrique de 0,21gramme au m3, le stock géologique serait
alors de 34 020 000 grammes soit de 34 tonnes d’or.

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Conclusions générales

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Le secteur Nord Est Ambondrona montre une minéralisation en or non


négligeable . Les teneurs avancées par les programmes de prospection antérieurs (Rantoanina
et Al, 1974) ont conclu sur une teneur moyenne de 15 gramme à la tonne pour les parties les
plus riches. Les analyses que nous avons réalisées sur la petite surface du secteur Nord Est
Ambondrona ont donné un bruit de fond géochimique qui est de 91,8 ppm. Ceci suppose un
terrain favorable à la minéralisation aurifère. Malgré une densité superficiaire appréciable
(1,04 g au m2), la densité de présence des corps pegmatitiques porteurs est trop faible (un
niveau tous les 5 m) faisant que la densitét volumétrique est faible (0,21 g au m3).

Les observations de terrain ont montré que les ruraux n’ont exploité que les
pegmatites de la partie latéritisée de l’encaissante. Si on se base su l’hypothèse avancée au
chapitre III que la minéralisation est une remobilisation hydrothermale, au cours de
l’événement métamorphique de l’or qui serait un héritage sédimentaire, il pourrait être
envisagé une régulatité et une continuité de la présence des corps pegmatitiques à or au sein
de son niveau lithologique encaissant que Rantoanina et Al (1974) ont estimé à 900 m. Une
meilleure organisation des orpailleurs ou une perspective de mise en exploitation par des
méthodes rationnelles et utilisant les moyens de la technologie actuelle, permettrait très
certainement d’exploiter les niveaux de pegmatites plus en profondeur tout en écartant pas la
probabilité de leur régularité de distribution au sein du niveau litologiqiue porteur. De telles
définitions trancheraient sur le chiffragge des réserves.

Les perspectives minières et peut-être économiques peuvent être alors


considérées. Il faut toutefois mener des programmes plus conséquents et plus consistants de
prospection et de recherche pour confirmation et contrôle. La commune rurale d’Antakasina
et la région de Tsinjoarivo Ambatolampy en général est assez bien desservie. La population
locale a déjà une prédisposition à une vocation minière vue qu’elle a toujours fait de l’or une
source de revenu d’appoint. Ceci prédispose la région à des programmes de mise en valeur
de l’or .

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BIBLIOGRAPHIE

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Prospection géochimique de l’or dans la région d’Ambondrona

Nom : RAZEFANIA
Prénoms : Lalaharimisa Nivoniaina
Adresse : Lot FVB 1 bis Ambaniavaratra Fenoarivo Antananarivo Atsimondrano (102)
Directeur de mémoire : RAKOTOMANANA Dominique

Résumé

La région de Tsinjoarivo-Ambohimiadana a toujours été connue pour son activité d’exploitation


artisanat d’or. Des essais et des programmes de prospection en vue d’exploitation de l’or à plus
grande échelle ont été menés sans succès dans les années 70. Le présent travail a été conduit pour
déterminer le potentiel en or d’un secteur de cette région : le secteur Nord Ouest Ambondrona. Les
études ont été essentiellement menées avec l’outil de prospection géochimique. Il s’avère alors que l’or
est disséminé dans la zonalité médiane quartzo-feldspathique kaolinisée de corps pegmatiques à
trois zonalités. Le chiffrage réalisé au sein de l’horizon de la saprolite fine des roches
métamorphiques latéritisées qui servent de niveau lithologique encaissant des corps pegmatitiques à
or. De plus intensifs programmes ultérieurs de recherche et de prospection sont conseillés pour
apporter une plus grande précision dans le modèle gitologique de l’or et de là en déduire ses réserves.

Malgré tout, les teneurs que nous avons déterminées et le chiffrage du stock géologique que nous
avons avançons sont incitatifs.

Nombre de figures : 16
Nombre de tableau : 08
Nombre d’Annexe : 01
Nombre de pages : 87
Mots clés : Or, primaire, pegmatite, Ambondrona, géochimie

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