Introduction A L Assurance Et Aux Bases Techniques
Introduction A L Assurance Et Aux Bases Techniques
Introduction A L Assurance Et Aux Bases Techniques
INTRODUCTION
SECTION 1 : LA COASSURANCE
SECTION 2 : LA REASSURANCE
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INTRODUCTION
Le besoin de protection est inné chez tout être humain. En effet, l’homme est tout le temps
confronté à des risques qui ont des causes objectives comme subjectives. Les causes
objectives sont celles qui sont indépendantes de toute action humaine. On distingue le cas de
force majeure qui procède de la nature (tempête, foudre, grêle,…) ou de la vie sociale (crise
économique, chômage…) et le cas fortuit, c'est-à-dire sans cause apparente mais dont
l’origine se rattache à une activité humaine (déraillement d’un train sans faute prouvée, bris
de la direction d’un automobile sans faute de construction ou d’entretien).
Les causes subjectives sont celles qui dépendent d’une action humaine. Si la victime a causé
elle-même le préjudice qu’elle subit elle n’a aucun recours contre un tiers responsable et ne
peut donc obtenir une réparation en l’absence d’assurance (blessure par maladresse, incendie
ou accident provoqué par la victime). Si un tiers a causé le dommage subi par la victime, celle-
ci possède un droit à réparation du fait de la responsabilité civile du tiers responsable.
Face à tous ces risques, divers remèdes sont utilisés par les hommes. On peut en citer
quelques uns :
La prévention : qui est un moyen efficace de lutte contre la réalisation des risques
(vaccination, sécurité routière…).
L’assistance (au sens général) est une aide postérieure à la réalisation du risque,
dispensée par les organisations charitables ou par l’Etat qui met en œuvre des
transferts sociaux, souvent à travers la Sécurité Sociale. C’est une action utile mais
souvent temporaire et limitée ;
Le pari : qui se caractérise par son individualité. Il peut apporter un gain dû à la
chance mais pas un remède systématique au risque. Il ne doit pas être confondu avec
l’assurance qui repose sur la mutualité ;
L’épargne : qui est un acte individuel de prévoyance en vue des besoins futurs. Il est
très souhaitable mais possède des limites : la lenteur de sa contribution et l’incapacité
à faire face aux grands risques ;
L’assurance est le seul remède satisfaisant au risque car elle permet moyennant un
prélèvement modéré sur les revenus, de faire face à la plupart des événements
dommageables.
Mais la question qui se pose est de savoir en quoi et comment l’assurance constitue-t-elle un
remède satisfaisant pour se prémunir de tels risques ? Les développements qui vont suivre
devraient apporter une réponse précise à cette question.
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En conséquence, ce cours introductif qui est articulé autour de cinq(5) chapitres a pour objectif
de donner aux étudiants les bases techniques de l’assurance afin de leur permettre de mieux
appréhender les mécanismes de fonctionnement de ce secteur financier non bancaire. A la
vérité, il s’agit là d’étudier la technique de l’assurance afin de faire ressortir les spécificités de
ce secteur d’activité.
Il est clair que pour posséder une science il faut connaître son histoire. Toutefois, il semble
que la science de l’assurance échappe à cette règle puisque son histoire qui n’est pas
lointaine est à peu près ignorée.
L’assurance au sens moderne du terme apparait en Angleterre au début du 18ième siècle, puis
en France avec la création de la Chambre Générale des Assurances en 1754 (Assurance
incendie) puis de la Compagnie Royale d’assurances en 1787 (assurance incendie ;
assurance vie). Il faut cependant souligner que les formes d’assurance, à l’origine, sont des
méthodes de protection contre le risque antérieures à l’utilisation des lois de la statistique
dans le domaine.
Certains auteurs font remonter l’origine des assurances au prêt à la grosse aventure pratiqué
au Moyen Age par les banquiers et les armateurs. Le banquier consentait une avance à
l’armateur à titre de prêt pour faire face au voyage avec stipulation qu’en cas d’arrivée à bon
port le remboursement se ferait. Ce remboursement était très élevé. C’était, en fait, une
opération de crédit assorti d’un pari que le navire et la cargaison arriveraient à bon port.
En outre, dès le moyen Age, il existe des caisses d’entraide alimentées par les cotisations
annuelles des membres d’une collectivité : paroisse, corporations divers (ouvriers,
marchands, artistes). D’autres auteurs font encore remonter l’origine de l’assurance en Basse
Egypte en 4500 avant JC avec les tailleurs de pierres de cette contrée qui avaient constitué
une caisse d’entraide qui intervenait en faveur de ses membres victimes d’un événement
malheureux. Cette méthode est apparentée à l’assurance mais avec constitution d’une
mutualité non organisée.
Au 17ième siècle, le banquier italien Lorenzo Tonti invente le système de la tontine au sein
d’un groupement d’adhérents fermé et constitué pour une durée déterminée. Les primes
versées à l’origine sont capitalisées et produisent une somme qui est répartie, au terme, entre
les seuls survivants. Pour le banquier, il s’agit d’une simple opération financière sans risque
viager et pour chaque adhérent, un pari qui se rapproche de l’assurance si la mutualité est
assez organisée. Les tontines qui ont connu un grand succès au 18ième s. et au 19ième s. ont
généré les premières statistiques de mortalité (tables de mortalité de Deparcieux) qui ont
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permis l’évolution des techniques actuarielles. Elles ont subsisté parallèlement à l’assurance
vie jusqu’à nos jours.
Par la suite une forme d’assurance vie voyait le jour malgré une opposition farouche des
religieux. On commençait alors à couvrir les esclaves qui représentaient une marchandise
précieuse. L’assurance contre les accidents est née au 18ième siècle (siècle des lumières)
avec le développement industriel. Du fait de l’ampleur des réparations liées à leur
responsabilité, les employeurs ont souscrit des assurances de Responsabilité Civile.
Aujourd’hui on assure « tout ».
Parmi les risques, les coups nombreux et variés que le destin suspend sur les richesses et sur
la vie des hommes, il y en a quelques uns que ceux-ci savent parer ; il en est aussi
d’inévitables mais qu’ils savent réparer dans une certaine mesure.
La sagesse consiste toujours à éviter le mal par toutes les précautions possibles : c’est la
prévention du risque. Lorsque le mal est inévitable il faut alors en assurer la réparation :
c’est le but de l’assurance. Cette prévention des risques est le complément indispensable de
l’assurance et c’est au point même où la prévention ne suffit pas que commence l’assurance.
La théorie de l’assurance est fondée sur le principe mutualiste. Elle élimine le hasard en
faisant appel au concours de tous pour remédier au malheur d’un seul. Ainsi,
l’accomplissement d’une œuvre de solidarité postule-t-il la constitution d’une épargne
collective.
Le Commissaire contrôleur Maxime MALINSKI affirme qu’il ne connaît pas meilleure définition
de l’assurance que celle-ci :
Plus simplement, on peut dire que l’assurance est le transfert d’un risque d’une personne
appelée « assuré » vers une autre appelée « assureur » qui organise l’ensemble des risques
qu’il accepte en une mutualité statistiquement organisée.
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CHAPITRE 2 : L’OPERATION D’ASSURANCE
Par la suite, le mot est devenu synonyme de « garantir par un contrat d’assurance ».
Selon le professeur HEMARD : « L’assurance est une opération par laquelle, une partie,
l’assuré, se fait promettre, moyennant une rémunération (la prime ou cotisation), pour
lui ou pour un tiers en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une autre
partie, l’assureur, qui prenant en charge un ensemble de risques, les compense
conformément aux lois de la statistique »
L’assurance a été établie de sorte que la perte pèse légèrement sur beaucoup, plutôt que
lourdement sur peu.
L’assurance d’épargne par laquelle l’assureur s’engage à rémunérer les sommes déposées en
compte par l’assuré, s’éloigne de la définition classique précédente.
IV.1) Le risque :
C’est un événement, le plus souvent dommageable (mais pas toujours), dont la survenance
est incertaine. On dit que le risque est un événement aléatoire. Toutefois, il peut s’agir d’un
événement de réalisation certaine mais à une date inconnue. C’est l’éventualité (de
survenance) de l’événement aléatoire qui est couvert par l’assurance. Nous pouvons noter
que le concept d’assurance ne peut être séparé de la notion de risque.
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NB : Il convient de noter, à toutes fins utiles, que le mot risque peut avoir d’autres
significations :
Tous les risques ne sont pas assurables. Pour qu’ils le soient, ils doivent présenter
certaines caractéristiques :
1- RISQUE FUTUR
On ne peut assurer que les risques futurs, non encore réalisés. Un contrat d’assurance
ne peut indemniser que des dommages survenus après la date d’entrée en vigueur
des garanties. On ne peut déroger à cette règle que dans des cas très exceptionnels et
seulement pour les sinistres dont l’assuré n’a pas connaissance au moment de la
souscription du contrat : Conventions relatives à la garantie reprise du passé inconnu
en assurance de Responsabilité Civile ou en assurance Globale de Banque.
-2 RISQUE ALEATOIRE
Pour être assurable, le risque doit être aléatoire, c'est-à-dire que sa réalisation ne doit
pas être certaine mais due au hasard ou qu’à tout le moins la date de sa réalisation ne
soit pas connue à l’avance (cas de l’assurance sur la vie humaine). Dans l’assurance
décès, l’élément aléatoire n’est pas la réalisation du risque mais la date à laquelle il se
réalisera.
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que << l’assurance en cas décès est de nul effet si l’assuré se donne volontairement et
consciemment la mort au cours des deux premières années du contrat.>>.
A contrario, plus de deux ans après la souscription du contrat, le suicide même
conscient de l’assuré est très généralement couvert par l’assureur.
D’autre part, seule est exclue la faute intentionnelle de l’assuré lui-même. L’assureur
ne peut pas exclure de son contrat les conséquences des fautes intentionnelles des
tiers ni même, en responsabilité civile, celles des fautes intentionnelles des personnes
dont l’assuré doit répondre (enfants, personnel domestique, apprentis, salariés).
Pour être assurables, les risques doivent être susceptibles de former une mutualité.
L’assurance permet aux quelques malchanceux victimes d’un risque d’être indemnisés
des conséquences graves d’un évènement grâce aux cotisations versées par
l’ensemble des assurés, ces cotisations étant d’autant plus ajustées au coût réel du
risque que le nombre des cotisations est élevé.
Une autre situation qui se prête mal à la mutualisation des pertes, c’est le cas où tous
les risques assurés, ou une grande partie d’entre eux peuvent se trouver sinistrés en
même temps. C’est la raison pour laquelle les assureurs excluent presque toujours les
risques de guerre et les risques atomiques de leurs contrats portant sur des
assurances terrestres. On retrouve une situation semblable dans l’assurance contre
les tremblements de terre.
Pour être assurable, il faut encore que l’assurance de telle ou telle catégorie de risque
soit autorisée par les Pouvoirs Publics : les amendes pénales, l’assurance sur la tête
d’un mineur de moins de 12 ans, etc…..
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Ces obligations sont assorties de sanctions.
La déclaration des risques lors de la conclusion du contrat
L’assuré doit répondre exactement aux questions posées par l’assureur dans le questionnaire
de la proposition d’assurance.
La déclaration des aggravations de risques en cours de contrat
Les circonstances qui ont présidé à la conclusion du contrat peuvent s’aggraver au cours de
son exécution.
C’est pourquoi la loi oblige l’assuré à ‘’déclarer, en cours de contrat, les circonstances
nouvelles qui ont pour conséquence, soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de nouveaux,
et rendent de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur’’ dans le
questionnaire initial
Les sanctions du non-respect par l’assuré de ses obligations en matière de
déclaration des risques
- la non - restitution par l’assureur des primes encaissées, et même la perception des
primes échues non encore encaissées.
La règle proportionnelle de prime est opposable aux bénéficiaires du contrat et aux victimes
dans les assurances de responsabilité, sauf dans le cadre de l’assurance automobile
obligatoire ; l’assureur, qui doit alors indemniser totalement les victimes, dispose d’un recours
contre l’assuré.
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Afin de rétablir l’équilibre du contrat, deux règles sont alors à la disposition de l’assureur : la
règle proportionnelle de prime et la règle proportionnelle de capitaux.
La règle proportionnelle de prime
Indemnité réduite = Dommage x taux de prime payé
Taux de prime dû
Exemple :
- un assuré soumet à l’assurance un bâtiment à garantir en incendie en omettant de
déclarer, sans intention de tromper l’assureur, qu’une activité professionnelle est exercée
dans les locaux
- le taux de prime appliqué est de 1 % - le taux de prime qui aurait dû être appliqué est de
1,5% - le montant du sinistre est de 150.000 FCFA
Pour que la mutualité réponde aux caractéristiques d’un portefeuille sain elle doit obéir aux
critères techniques qui suivent.
Les risques doivent être de même nature, porter sur un même objet et doivent être
sensiblement de même valeur.
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2-Sélection des risques
La sélection consiste pour l’assureur à opérer un tri des risques qui lui proposés, à accepter
certains soit au tarif normal ou soit avec majoration du tarif et à refuser d’autres.
Le paiement des sinistres est assuré par la contribution des assurés. L’assureur doit constituer
la mutualité de sorte que dans la multitude des risques réunis, seule une minorité se réalise.
Pour y parvenir, l’assureur se gardera de limiter son activité à une seule catégorie de risques
ou à une région géographique de faible étendue.
Pour maintenir l’équilibre financier de la mutualité, l’assureur doit déterminer quel est le ‘’plein
d’assurance’’ de son entreprise ;
Le plein est la somme maximale qu’un assureur accepte sur un risque déterminé, pour que
son calcul de probabilité ne soit pas faussé par un gros sinistre.
Son ‘’plein d’assurance’’ étant déterminé, l’assureur utilise les techniques de la coassurance et
de la réassurance.
IV.2) Le sinistre
IV.3) L’assuré
C’est la personne dont la vie, la santé, les biens ou la responsabilité sont l’objet de
l’assurance.
IV.4) L’assureur
C’est une entreprise soumise à une législation spécifique, qui effectue la compensation des
risques, au sein de la mutualité qu’elle gère.
C’est un ensemble statistiquement organisé du risque pour lequel les effets du hasard sont
considérablement réduits. Par expérience, on sait que si le risque potentiel se réalise, les
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dommages dont s’accompagne cette réalisation peuvent atteindre certaines personnes – ou
certains biens- sur qui pesait la menace : d’autres personnes et d’autres biens (la grande
majorité) seront épargnés.
IV.6) La prestation
C’est habituellement une somme d’argent versée par l’assureur après la survenance d’un
sinistre (ou de l’événement garanti). Elle peut bénéficier soit à l’assuré lui-même, soit à un
bénéficiaire désigné, soit à un tiers.
IV.7) La prime
C’est le prix de l’assurance. En d’autres termes, c’est la somme payée par l’assuré en
contrepartie des garanties accordées par l’assureur. C’est le prix de vente du « produit
d’assurance ».
Cette mise en commun des risques et la répartition entre tous des conséquences du hasard
rendent acceptable pour chacun et, sans commune mesure avec l’importance de son propre
risque, la charge financière que représente la cotisation annuelle.
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Une notion importante apparaît ici : c’est la nécessaire sélection des risques que l’assureur
doit opérer. Il faut, en effet, constituer des groupes qui présentent un certain nombre de
paramètres communs, c’est-à-dire des ensembles homogènes qui se prêtent aux hypothèses
préalablement définies dans les modèles mathématiques élaborés par les actuaires.
Une des particularités de l’assurance réside dans ce qui est appelé l’inversion du cycle de
production. En effet, l’assureur ne connaît pas à l’avance le prix de revient de son produit,
c’est-à –dire le montant total des paiements qui seront effectués au profit des assurés victimes
de sinistres garantis. Par contre, l’assureur connait à l’avance son chiffre d’affaires (les primes
émises).
La difficulté, en assurance, réside donc dans le fait que l’assureur doit prévoir le nombre de
sinistres qui auraient lieu afin qu’il soit compatible avec le nombre de risques assurés. Il doit
donc faire à l’avance l’évaluation la plus exacte possible du nombre et du montant des
sinistres probables afin de pouvoir couvrir lesdits sinistres. Pour y parvenir l’assureur a
recours à des techniques mathématiques, en particulier le calcul des probabilités et la
statistique mais surtout la Loi des Grands Nombres. Ainsi, l’assureur pourra déterminer un
montant de prime cohérent avec la masse de sinistres qu’il doit couvrir.
Les assureurs chargent, en conséquence, les actuaires de dresser des statistiques et d’en
dégager des observations pouvant être projetées dans l’avenir avec une approximation
adéquate. Le travail s’effectue par nature de risque, l’assureur devant constituer des classes
de risques homogènes permettant une meilleure approche du coût effectif.
En assurance vie, par exemple, il est établi des tables de mortalité qui permettent de
connaître, selon l’âge et le sexe de l’individu, son risque de vie ou de mort et donc de calculer
la cotisation correspondant à son risque.
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L’assureur dispose d’un portefeuille d’assurés et des informations relatives à la sinistralité de
l’année N-1 de ses assurés. A l’année N, lors de la fixation de la cotisation, il utilisera les
informations de la sinistralité de l’année N-1 parce qu’en vertu de la loi des grands nombres, il
sait que cette sinistralité resterait identique ou varierait le plus faiblement possible. Il ne peut
se rassurer de cette hypothèse que s’il dispose d’un nombre suffisant d’assurés (une taille
assez grande de son portefeuille). Compte tenu des incertitudes liées au calcul des
probabilités, l’assureur est amené le plus souvent à ajouter à son tarif un coefficient de
sécurité.
f=n/N (1).
En considérant que la charge totale des sinistres supportée par l’assureur est égale à S, le
coût moyen des sinistres sera :
C=S/n (2).
La prime P payée par chaque assuré pouvant être définie comme la contribution de chaque
assuré de la mutualité à la charge totale des sinistres, l’assureur la détermine en répartissant
cette charge entre les N assurés de la mutualité qu’il gère.
P=S/N (3).
La prime pure moyenne est donc le produit du coût moyen de sinistre par la fréquence de
survenance.
Exemple 1 :
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Nombre total d’assurés de son portefeuille X est : N=1 000.
Prime =f*C.
Exemple 2:
Soit une société d’assurances dénommée IDEAL ASSUR qui vend des contrats d’assurance
automobile et dont le portefeuille est composé d’un ensemble de 1 000 assurés à la fin de
l’exercice 2010. On considérera pour simplifier que tous les assurés ont souscrit la garantie
obligatoire (la RC) sans les autres garanties facultatives.
L’assureur, compte tenu des statistiques dont il dispose, sait qu’au cours de chaque année
d’assurance 8% des assurés sont sinistrés et que le coût moyen de sinistre s’élève à
2 000 000 F CFA.
A ce montant IDEAL ASSUR peut ajouter un coefficient de sécurité (avec pour contrainte la
présence de sociétés concurrentes sur le marché) s’il estime que son portefeuille n’est pas
très suffisant pour se rassurer de la variation des chiffres.
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Exemple :
Position de
certains
Position de auteurs
l’administration
Coût statistique (prime pure) du risque 65 66
+ Frais généraux liés à la gestion du risque 07 06
=Prime de risque 72 72
+Commissions d’acquisition 20 20
+ Frais généraux liés à l’acquisition 08 08
=Coût global d’acquisition 28 28
=Prime commerciale ou prime nette 100 100
Dans un raisonnement logique on peut considérer que le total des frais généraux qui
représentent 15% ou 14% de la prime commerciale comprend une part de frais, fonction du
temps 7% ou 6% et une autre part absorbée dès la souscription du risque 8%. Le détail des
frais généraux dans l’analyse de l’hypothèse théorique nous donne conformément à la
pratique :
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DIFFERENTES SORTES DE COTISATIONS OU PRIMES
ELEMENTS DE LA PRIME
TAXES
Coût de
police ou
accessoires
Elle est comparativement en droit commun ce qu’on appellerait le coût de production (matière
première+ frais de production) d’un bien. On a :
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Par analogie au droit commun, on pourrait dire que les frais d’acquisition globaux du risque
(commissions +frais absorbés à la souscription) correspondent au coût de distribution
+bénéfice (20 +8). Ce qui donne :
On en déduit que la connaissance du prix de revient est en aval dans l’industrie des
assurances au lieu d’être en amont.
C) La prime à reporter
Le contrat d’assurance étant un contrat successif, la prime est déterminée de manière prorata
temporis. En conséquence, il est possible d’en déduire une prime à reporter.
La prime à reporter c’est la portion de prime courant au-delà de la date d’inventaire soit le 31
décembre. Elle correspond entre autre à la portion de prime commerciale non absorbée à la
date d’inventaire.
Exemple :
Une émission de prime de 120 000 F date d’effet 01/08/2009, date d’échéance 31/07/2010. La
prime à reporter au 31/12/2009 représente la portion de prime allant du 01/01/2010 au
31/07/2010, soit 70 000 F.
D) La prime acquise
Il existe deux sortes de primes acquises : la prime acquise technique et la prime acquise
comptable.
La prime acquise à un exercice d’inventaire n’est autre que la prime ou la portion de prime
allant de la date d’effet du contrat jusqu’à sa date d’échéance, si cette date d’échéance est
égale ou antérieure à la date d’inventaire. Si la date d’échéance est postérieure à la date
d’inventaire, la portion de prime allant du 1ier jour après la date d’inventaire jusqu’à l’échéance
de la prime est acquise à l’exercice suivant et est appelée « prime à reporter » dans l’exercice
d’inventaire(n) ou prime reportée dans l’exercice suivant (n+1).
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La prime acquise technique est donnée par :
b bis) Primes payables à terme échu : elles n’existent pas dans la pratique dans nos
marchés
La prime TTC ou celle payée par l’assuré c’est la prime nette y compris les accessoires et
coûts de police augmentée de la taxe sur le contrat d’assurance (qui est reversée à l’Etat).
Les accessoires et coûts de polices sont des sommes que l’assureur ajoutent sur la prime
nette pour couvrir les frais d’établissement de la police d’assurance.
Il s’agit des primes concernant l’exercice d’inventaire non émises à temps. Il peut s’agir :
-des primes fonction des déclarations de l’assuré sur la base d’aliments ( chiffre d’affaires,
salaires, résultats, etc..) connus qu’au 31 décembre, date d’inventaire de l’assureur ;
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- des primes payables d’avance qui, pour certaines raisons : retards administratifs (omissions,
autres motifs) ou problème informatique, n’ont pas pu être pris en compte.
- le principe forfaitaire : les sommes versées en cas de sinistre sont connues d’avance et
fixées à la souscription du contrat ;
- le principe indemnitaire : les sommes effectivement versées en cas de sinistre ne sont pas
connues d’avance et elles ont pour but de réparer le préjudice réellement subi. Elles ne
peuvent en aucun cas dépasser le montant de la valeur assurée au moment du sinistre.
Dans ce système, l’assureur ne fait que répartir entre les assurés victime de sinistres, la
masse des primes versées par l’ensemble des membres de la mutualité qu’il a constituée et
qu’il gère. En d’autres termes, les primes versées par tous les assurés à la souscription vont
servir à indemniser les sinistres survenant dans l’année en cours jusqu’à la prochaine période
d’encaissement des primes.
- leur durée limitée à l’année civile avec possibilité de reconduction automatique d’année en
année ;
- la probabilité de réalisation de risques inhérents à cette assurance varie très peu dans le
temps.
Dans ce système, il n’y a pas une véritable mutualisation des risques ; l’assureur met de côté
une partie de la prime qui est capitalisée selon la méthode des intérêts composés et qui sert à
constituer le capital forfaitaire prévu au contrat. L’assuré se voit donc accorder un capital qui
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est fonction des seules primes individuelles qu’il a versées et qui ont été mises en réserve par
l’assureur et affectées à sa seule personne.
- la probabilité de réalisation des risques inhérents à cette assurance est très variable dans le
temps.
Cette classification peut se faire sur le plan technique comme sur le plan administratif.
Selon l’objet sur lequel porte l’assurance on distingue deux grandes catégories d’assurance :
Les assurances Dommages ont pour objet principal de garantir les biens de l’assuré et les
dommages qu’il pourrait causer à autrui. Elles se subdivisent en :
assurances de choses ;
assurances de responsabilité.
a) Le principe indemnitaire
Les assurances de dommages sont régies par un principe fondamental selon lequel l’assuré
ne peut recevoir une indemnité supérieure au montant du dommage subi par son patrimoine. Il
ne peut, du fait de l’assurance, se retrouver dans une situation meilleure à celle qui aurait dû
être la sienne si le sinistre ne s’était pas produit. (Article 31 du code CIMA)
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b) La règle proportionnelle
S’il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la
somme garantie, l’assuré est considéré comme restant son propre assureur pour l’excédent
et supporte en conséquence, une part proportionnelle du dommage, sauf convention contraire
(Article 35 du code CIMA)
c) La subrogation
L’assureur est subrogé, à concurrence de l’indemnité versée dans les droits de l’assuré contre
les tiers qui, par leur fait ont causé le dommage indemnisé. Si par le fait de l’assuré, l’assureur
ne peut pas exercer un recours, l’assuré en est responsable envers lui dans la mesure du
préjudice ainsi causé à l’assureur (article 42 du code CIMA).
Les assurances de personnes sont des assurances qui ont pour but de garantir la personne
dans son intégrité physique, dans l’éventualité d’un décès ou en cas de vieillesse prolongée.
Elles se subdivisent principalement en trois classes :
les assurances contre les accidents corporels (ou assurances individuelle accidents) ;
l’assurance maladie ;
l’assurance sur la vie.
Les deux premiers types d’assurances garantissent la personne dans son intégrité physique,
le dernier type garantit la personne dans l’éventualité d’un décès ou d’une longévité
importante.
Les assurances de personnes sont régies par le principe forfaitaire et les deux techniques de
gestion sont utilisées selon la nature des risques :
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Remarque :
Nous avons vu que, d’une manière générale, les assurances de personnes sont régies par le
principe forfaitaire. Il en résulte les règles suivantes :
a) la possibilité de cumul
Ainsi un assureur de personnes ne pourra jamais refuser de verser les sommes prévues au
contrat sous prétexte que d’autres contrats sont prévus pour le même risque. De même, un
assuré ou bénéficiaire pourra agir contre un tiers responsable dans le cas où l’événement
survenu serait lié à la responsabilité d’un tiers. Par ailleurs, en matière d’assurance de
personnes, il n’y a pas de notion de sur ou de sous-assurance.
b) l’absence de subrogation
En assurances de personnes, l’assureur ne peut pas avoir de recours contre les tiers
responsables de sinistres. En d’autres termes, l’assureur, après paiement à l’assuré, des
prestations contractuelles, ne pourra pas se retourner contre le tiers responsable des sinistres
afin de récupérer les sommes versées.
Au plan administratif, l’article 328 du Code des Assurances des Etats membres de la CIMA
classe les opérations d’assurance en branches de la manière suivante :
Branches IARD
a. prestations forfaitaires ;
b. prestations indemnitaires ;
c. combinaisons ;
d. personnes transportées.
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2) Maladie
a) prestations forfaitaires ;
b) prestations indemnitaires ;
c) combinaisons.
3) Corps de véhicules terrestres (autres que ferroviaires) : Tout dommage subi par :
a. véhicules fluviaux ;
b. véhicules lacustres ;
c. véhicules maritimes
Tout dommage subi par les marchandises transportées ou bagages, quel que soit le moyen
de transport.
Tout dommage subi par les biens (autres que les biens compris dans les branches 3, 4, 5, 6 et
7) lorsqu’il est causé par :
a. incendie
b. explosion ;
c. tempête ;
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d. éléments naturels autres que la tempête ;
e. énergie nucléaire ;
f. affaissement de terrain.
Tout dommage subi par les biens (autres que les biens compris dans les branches 3, 4, 5, 6 et
7) et lorsque ce dommage est causé par la grêle ou la gelée, ainsi que par tout événement, tel
le vol, autre que ceux compris dans branche 8.
Toute responsabilité autre que celles mentionnées sous les 10, 11 et 12.
14) Crédit :
a) insolvabilité générale ;
b) crédit à l’exportation ;
c) vente à tempérament ;
d) crédit hypothécaire ;
e) crédit agricole.
15) Caution
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a) caution directe ;
b) caution indirecte.
a) risques d’emploi ;
c) mauvais temps ;
d) pertes de bénéfice ;
18) Assistance :
19) (Réservé)
Branches vie
20) Vie-décès :
Toute opération comportant des engagements dont l’exécution dépend de la durée de la vie
humaine.
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21) Assurances liées à des fonds d’investissement :
Toutes opérations comportant des engagements dont l’exécution dépend de la durée de la vie
humaine et liées à un fonds d’investissement. Les branches mentionnées aux 20 et 21
comportent la pratique d’assurances complémentaires au risque principal, notamment celles
ayant pour objet des garanties en cas de décès accidentel ou d’invalidité.
23) Capitalisation :
NB : Les entreprises d’assurance ne peuvent pas pratiquer en même temps les branches de 1
à 18 et celles de 20 à 23. C’est le principe de spécialisation des entreprises d’assurances.
Toutefois, aux termes de l’article 328-2, les entreprises agréées pour pratiquer les branches
mentionnées aux 20 et 21 de l’article 328 peuvent réaliser directement, à titre accessoire
faisant partie d’un contrat d’assurance sur la vie et moyennant paiement d’une prime ou
cotisation distincte, des assurances complémentaires comme les risques d’atteintes
corporelles incluant l’incapacité professionnelle de travail, de décès accidentel ou d’invalidité à
la suite d’accident ou de maladie. Dans ce cas, le contrat doit préciser que ces garanties
complémentaires prennent fin au plus tard en même temps que la garantie principale.
De son côté, l’article 411 du Code CIMA définit les catégories distinguant, par exemple pour
l’assurance sur la vie humaine, la grande branche, les collectives, les complémentaires et les
autres risques, mais c’est uniquement pour organiser les dispositions comptables et
statistiques applicables aux entreprises et les états qu’elles doivent produire.
Selon les dispositions de l’article 411, les risques doivent être ventilés entre les catégories
suivantes :
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responsabilité civile générale ;
transports aériens ;
transports maritimes ;
autres transports ;
autres risques directs dommages ;
acceptations dommages ;
assurance sur la vie humaine : grande branche ;
assurance sur la vie humaine: collectives ;
assurance sur la vie humaine : complémentaires ;
assurance sur la vie humaine : autres risques ;
capitalisation ;
acceptations vie.
cf chapitre en annexe
On pourrait analyser le rôle de l’industrie des assurances dans la vie économique selon les
deux aspects suivants :
Le besoin d’assurance est né de la prise de conscience par les personnes physiques et les
entreprisses de leur exposition à des risques qu’ils ne peuvent maîtriser et dont ils jugent
préférables de transférer la gestion à des spécialistes. Ainsi, l’assureur assume pleinement
son rôle de préservation du patrimoine national.
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L’industriel ou le planteur non assuré pourrait enregistrer, en cas de sinistre, une perte de
nature à réduire sa capacité de production qu’il ne reconstituerait qu’à la suite de l’obtention
d’un nouveau financement par une vente anticipée des récoltes sur pied ou par la distraction
de son objet initial d’un autre investissement dont le besoin, sans être pressant, pourrait
s’avérer tout aussi capital au développement, voire à la survie de l’exploitation.
Mais, il est clair que cette intervention de l’assurance ne devrait pas coûter plus cher à la
mutualité des assurés que l’autre solution consistant à laisser chacun prendre en charge seul
les conséquences de ses propres accidents.
Monsieur Henry FORD aurait déclaré que « sans les assurances, aucun capitaliste
n’investirait des millions pour construire de tels buildings (les gratte-ciel de New York)
qu’un simple mégot de cigarette peut réduire en cendre ».
Le volume global des primes collectées à travers le monde par l’industrie des assurances
montre à l’évidence la capacité de ce secteur à mobiliser des ressources et à intervenir sur
les marchés de capitaux.
Dans les branches telles que l’automobile et la maladie la sinistralité et la cadence des
règlements ne permettent pas de constituer des ressources disponibles à long terme. Quant
aux branches IARD, malgré le volume important des primes, le recours systématique à la
réassurance internationale peut constituer un obstacle à la mobilisation des ressources.
De toutes les branches d’assurances, il est établi que du fait de la capitalisation, l’assurance
vie est celle qui génère le plus de ressources susceptibles d’être placées à long terme. Ainsi,
la participation au financement à long terme du développement est mieux assurée sur les
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marchés où l’assurance Vie représente une proportion importante des encaissements de
primes.
Au plan théorique, les économistes pensent que pour mesurer la contribution des compagnies
d’assurances dans le financement de l’économie, il suffit de comparer les réserves et les
provisions techniques des assurances aux besoins financiers de l’économie. De façon plus
concrète, il serait intéressant d’analyser les affectations données aux ressources mobilisées
par l’industrie des assurances.
On peut déjà retenir que deux considérations principales sont prises en compte :
Ainsi, selon la règlementation, les provisions techniques devront être représentées par des
placements sous forme de liquidités, de titres publics ou garantis par l’Etat, d’actions et
d’obligations, d’immeubles, etc. Les assureurs font donc des placements auprès des banques,
souscrivent des bons de Trésor, des Emprunts d’Etat, etc.…
En résumé, l’on peut retenir que l’assurance est une des activités indispensables au
développement d’un pays. C’est une activité en devenir car elle est étroitement liée à la
croissance économique d’un pays.
USD F CFA
VOLUME DE PRIME MONDE 2011 4 597 milliards 2 298 500 milliards
Part Afrique 68 milliards 34 000 milliards
Assurance vie : 57 % et Assurance non vie: 47%
Source: Sigma 2012
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Le rôle des assureurs en matière de prévention :
Assurance et prévention sont étroitement liés, ce sont deux formes de solidarité. Solidarité
pour aider ceux qui sot frappés par le sort, solidarité pour prévenir les accidents et faire
baisser le nombre de victimes.
- Prévention en matière de santé. Réunis au sein de l’APS, les assureurs veulent renforcer
la contribution de l’assurance à la prévention dans le domaine de la santé : élaboration de
fiches de prévention, subventions aux équipes médicales..
- Prévention du vol automobile ; les constructeurs s’engagent à équiper les véhicules neufs
de système de protection testés et agréés par SRA (Sécurité et réparations automobiles)
organisme créée par la FFSA et le GEMA. En contrepartie, les assureurs s’engagent pour les
véhicules équipés à être plus souple en matière de garantie vol.
L’assurance est particulièrement imbriquée dans l’activité économique : cette imbrication peut
s’analyser à deux niveaux :
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Ensuite au niveau de l’activité économique dans son ensemble : niveau macro-économique.
L’assurance aura pour objectif de donner aux ménages la garantie du maintien en l’état de
leur capital investi ; l’assurance dommage se rattache au concept de l’investissement de
remplacement d’autant plus que l’intérêt de l’assurance n’est toujours pas parvenu à gagner la
conviction d’un large publique et va jusqu’à en donner une mauvaise image : c’est la relation
assuré-assureur.
Cependant même si les ménages soient réticents à l’égard de l’assurance, il n’en demeure
pas moins vrai que celle-ci constitue un besoin nécessaire en l’absence d’autres moyens
d’auto assurance.
Mais si ce besoin peut s’avérer essentiel dans les pays développés il n’en est pas de même
aux pays en voie de développent évidemment où il est conçu par une large majorité de la
population comme un besoin de luxe.
Ainsi ce besoin n’existe dans ces pays que chez une petite partie d’agents économiques qui
dispose de revenus élevés et d’un niveau culturel leur permettant de s’intéresser aux services
des assurances.
En revanche la grande majorité des agents économiques n’ont même pas la capacité
financière de satisfaire tous les besoins essentiels et à fortiori le besoin d’assurance.
Les entreprises :
L’assurance peut s’intéresser même aux risques que peut générer l’avènement de
circonstances extra-économiques préjudiciable à l’entreprise. (Incendie, défaillance humaine
dans le système informatique) cependant les entreprises des pays en voie de développement
et plus particulièrement les PME sont encore loin de ces préoccupations et ne recourent à
l’assurance que très faiblement faute de prise de conscience de la nécessité de ces
opérations.
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Il paraît pour le chef de famille et pour le chef d’entreprise que l’assurance est avant tout un
réducteur d’incertitude. Elle ne supprime le risque comme on l’entend dire par erreur ; mais il
s’agit au niveau financier en réduisant la variabilité de la richesse de l’assuré cela épargne au
chef de famille et au chef de l’entreprise la constitution de réserves de précaution qui
autrement seraient nécessaires pour maintenir la pérennité de l’unité économique dont ils ont
la charge.
A la place de ces réserves dont le montant optimum serait difficile à établir et dont le
rendement financier serait limité par une contrainte de liquidité ; intervient le paiement d’une
prime d’assurance fixe et périodique.
Grâce à l’assurance le risque financier est ainsi stabilisé et devient une composante du coût
total de production ( ou le budget familial d’un ménage )
Au total on ne peut contester que l’absence d’assurance se traduirait pour le chef de famille
que pour le dirigeant par une incertitude financière préjudiciable et qu’elle entraînerait pour le
premier une diminution de la proportion à constituer un patrimoine et pour le second une
diminution de l’esprit d’entreprise ; deux éléments qui auraient des répercussions sur
l’activité économique globale.
L’assurance s'avère toutefois, être un élément clef de l'activité économique. D'abord, parce
que gestionnaire d'une masse considérable de provisions, elle en investit une partie dans
l'économie (actions et obligations d'entreprises), ensuite parce qu'elle accompagne et «
rassure » l'entrepreneur, en proposant de « compenser les conséquences fâcheuses d'un
événement aléatoire ».
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Les placements de l’ensemble des sociétés
Grâce aux placements qu’elle effectue en contrepartie de ses engagements envers les
assurés, l’assurance joue un rôle primordial dans le financement de l’économie.
Les assureurs jouent un rôle essentiel dans le financement de l’économie, participant ainsi au
développement des entreprises et au financement des besoins publics.
Une bonne partie des actifs des sociétés d’assurances servent au financement des besoins
d’emprunt des États, pareil pour les titres d’entreprises, actions et obligations (voire le
développement de l’assurance vie).
L’assurance est une activité de service qui se situe dans le secteur tertiaire de l’économie.
Son activité est de même nature que les commerçants ou les banquiers.
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CHAPITRE 4 : LES OPERATIONS DE COASSURANCE ET DE REASSURANCE
SECTION 1 : LA COASSURANCE
I) DEFINITION
Les risques faisant l’objet d’une coassurance sont garantis dans le cadre d’un contrat unique
appelé : police collective qui est rédigée par la société leader (généralement appelée
Apériteur) et signée par la suite par chacun des coassureurs et par l’assuré. La société
apéritrice agit comme le mandataire des coassureurs. En effet, non seulement elle établit le
contrat mais elle encaisse la prime et la répartit entre les coassureurs. En outre, elle instruit et
règle les sinistres pour le compte des autres coassureurs et se fait rembourser par eux.
II) EXEMPLE
Faire la répartition des primes et des sinistres entre les différents coassureurs.
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-Au règlement de la prime : Etablissement de la quittance
SECTION 2 : LA REASSURANCE
Cf : documents en annexe
La réassurance est l’opération par laquelle une entreprise d’assurances se fait assurer à son tour
pour tout ou pour partie des risques qu’elle demeure seule à garantir à l’égard de l’assuré.
La cession des risques peut être organisée selon deux catégories de procédés :
- si la réassurance s’applique au risque : on parle de réassurance de sommes.
- Si la réassurance s’applique au sinistre : on parle de réassurance de dommages.
i)- La Réassurance Proportionnelle
Une réassurance est dite proportionnelle lorsque :
Un réassureur prend en charge une proportion d’un risque moyennant une proportion identique
de la prime payée par l’assuré et paie, en cas de réalisation du risque, le sinistre dans la même
proportion.
- Le Traité Quote-part
C’est un accord en vertu duquel les primes et les sinistres de l’ensemble des affaires souscrites
par la compagnie sont répartis proportionnellement entre la compagnie et ses réassureurs.
Traité QP : 30% 70%
Totale des capitaux assurés : 200 000 000 fcfa
Totale des primes d’assurance : 10 000 000 fcfa
Totale des sinistres : 25 000 000 fcfa
– L’ Excèdent de plein
La réassurance en excédent est la forme de trait proportionnel en vertu de laquelle la
compagnie détermine la somme maximum qu’elle peut garder pour son propre compte sur
chaque risque et cède le montant du risque qui excède son plein de conservation. Tout ce qui
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dépasse le plein représente l’excèdent et est réparti entre les réassureurs suivant les modalités
préalablement fixées par le traité.
La Réassurance Non Proportionnelle a pour caractéristique distinctive qu’elle s’applique sur les
sinistres de l’Assureur, dans la branche considérée, à l’opposé de celle proportionnelle qui
répartit les engagements de la Cédante et du Cessionnaire plutôt sur les capitaux assurés.
Le principe de base est que la Cédante achète une couverture aux termes de laquelle elle
supporte le sinistre inférieur ou égal à une limite maximum appelée franchise ou priorité, et
les Réassureurs prennent en charge tout montant supérieur à ladite limite.
Toutefois, les Réassureurs eux aussi peuvent limiter la garantie ainsi donnée à l’Assureur,
définissant ainsi la portée du Traité, au-dessus de laquelle une ou plusieurs autres portées
peuvent être achetées, afin de garantir une meilleure couverture à la Cédante. On parle alors de
tranches d’XL ou de tranches de Stop-Loss.
Nous étudierons d’abord les Traités Excess-Loss (XL ou XS), et ensuite le Traité Stop-Loss, la
principale différence entre les deux étant que les limites (franchise et portée) des premiers sont
fixées en montant nominal, alors que celles du second sont exprimées en pourcentage de
sinistres à primes (% S/P) annuel.
Excédent de Sinistre (Excess Loss XL ou XS)
Priorité
Lors de la conclusion du Traité XL, l’Assureur fixe un montant de sinistre maximum qu’il
paiera seul ; cette limite maximum à la charge de la Cédante, est appelée la Franchise ou la
Priorité.
Portée :
Les Réassureurs ont, face à des réclamations de plus en plus élevées, décidé de limiter eux
aussi leur engagement sur chaque sinistre. Ils ont précisé jusqu’à quel montant de sinistre ils
pourraient couvrir, la différence entre cette autre limite et la priorité étant la Portée de l’XL.
Tranche d’XL :
S1 10 Millions 5 Millions -
S3 10 Millions 75 Millions 35 Millions
Le Stop - Loss (ou excédent de perte) intervient lorsque l’assureur cherche à se prémunir contre
les mauvais résultats non plus en s’attaquant aux montants de sinistres mais en s’attaquant aux
résultats eux-mêmes.
Exemple :
Franchise : maximum entre 90% des primes de 8500M.
Portée : minimum entre 50% des primes et 5500 M.
Suivant les différentes hypothèses d’encaissement nous aurons donc une variation des bornes
du Stop-Loss suivante :
La solvabilité d’une entreprise d’assurance est appréciée à travers les deux points suivants :
L’article 334 du code des assurances énumère les engagements réglementés. Il s’agit des :
provisions techniques que nous avons définies dans la deuxième partie au chapitre II,
section 4 ;
autres créances privilégiées : dettes envers l’Etat et le personnel ;
dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers ;
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provisions de prévoyance destinées à couvrir la retraite du personnel.
Il s’agit des placements devant être effectués par les entreprises d’assurance pour couvrir les
engagements réglementés énumérés ci-dessus.
Le catalogue et les critères de placements sont définis aux articles 335 et suivants du code
des assurances.
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Pour favoriser l’intégration des économies des pays membres de la CIMA, l’article 335 alinéa
2 du code des assurances fixe à 50% la quotité des actifs admis pouvant être placés et
localisés dans d’autres Etats membres.
Les limites dans lesquelles doivent être effectués ces placements ainsi que les critères de
dispersion et les règles d’évaluation sont définis aux articles 335-1 et suivants du code des
assurances.
Elle est définie comme le montant de la situation nette ou richesse propre permettant
à l’entreprise d’assurance de faire face à une éventuelle insuffisance des provisions
techniques.
La démarche à utilisée pour s’assurer que la marge est suffisante est la suivante :
L’article 337-1 du code des assurances définit les éléments constitutifs de la marge de
solvabilité. Il s’agit de :
Capital social versé pour les sociétés anonymes ou fonds d’établissement constitués
pour les mutuelles ;
Pertes de l’exercice ;
Frais d’établissement non amortis ;
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Autres actifs incorporels.
Marge constituée = a) – b)
Elle est fixée par les articles 337-2 et 337-3 du code des assurances.
Le résultat obtenu est divisé par 3 pour obtenir la charge moyenne annuelle de sinistre.
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NB :
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