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INSTITUT INTERNATIONAL DES ASSURANCES (IIA)

CENTRE PROFESSIONNEL DE FORMATION A L’ASSURANCE (CPFA)


DIPLOME DE TECHNICIEN D’ASSURANCE (DTA)

COURS PREPARE PAR JACQUES GEORGES IKOUND


DIPLOME DU CYCLE SUPERIEUR DE L’IIA

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SOMMAIRE

1ère PARTIE : PRODUCTION AUTOMOBILE

CHAP I : LES GARANTIES DU CONTRAT D’ASSURANCE AUTOMOBILE


I- Les garanties principales
II- Les garanties annexes
III- Obligation d’information et obligation de déclaration des risques

CHAP II : LA TARIFICATION EN ASSURANCE AUTOMOBILE


I - Les critères de tarification
II - La tarification des différents risques
III - Le décompte de la prime

CHAP III : LE CONTRAT D’ASSURANCE AUTOMOBILE


I- La conclusion du contrat
II- Le paiement de la prime
III- La vie du contrat

2ème PARTIE : GESTION DES SINISTRES AUTOMOBILE

CHAP I : L’INSTRUCTION DU DOSSIER SINISTRE


I- Les opérations préalables à l’instruction
II - L’instruction proprement dite

CHAP II : LE REGLEMENT DES SINISTRES


I- Règlement des dommages matériels
II- Indemnisation des préjudices corporels
III- Le paiement de sinistre

CHAP III : LE FONDS DE GARANTIE AUTOMOBILE


I- Définition (indemnisation victimes corporelles)
II- Condition d’intervention du fonds
III- Modalités de fonctionnement

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L’assurance Automobile est une assurance multirisque c’est-à-dire une assurance par
laquelle l’assureur couvre l’objet assuré (véhicule automobile) par plusieurs garanties ayant
des taux différents. Elle couvre à la fois la Responsabilité Civile et les dommages propres à
l’objet assuré d’une part, les garanties relatives à l’assurance de personnes d’autre part, ce
qui pourrait laisser croire à une ambiguïté dans la classification de l’assurance Automobile
dans l’ensemble des branches d’assurance.

Par sa garantie RC l’assurance Automobile est soumise à une obligation légale que nous
étudierons dans le cadre de ce cours.

I – POSITION DE L’ASSURANCE AUTOMOBILE DANS L’ENSEMBLE


DES BRANCHES D’ASSURANCE

Nous pourrons envisager la classification de la branche d’assurance Automobile de plusieurs


manières :

A/ Sur la base de considérations techniques

On distingue les assurances de répartition et les assurances de capitalisation.

1) Les assurances de répartition

La technique de répartition consiste à répartir les primes encaissées par la compagnie


d’assurance entre les assurés qui ont subi les sinistres.

Les assurances de répartitions présentent les caractéristiques suivantes :


Il s’agit d’assurance de courte durée généralement renouvelable ;
Pour ces assurances la probabilité de réalisation du risque reste constante
pendant toute la durée du contrat.

2) Les assurances de capitalisation

Les assurances gérées par la technique de capitalisation sont celles pour lesquelles
l’assureur procède à la capitalisation des primes [C = k (a+1) ⁿ] pour se mettre en position
de faire face au règlement des capitaux qu’il s’est engagé à verser à l’assuré en cas de
réalisation du risque assuré.

Ces assurances présentent les caractéristiques suivantes :


Elles sont généralement conclues pour de longues périodes pouvant couvrir des
dizaines d’années.

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La probabilité de survenance des sinistres varie au cours de la période
d’assurance.

Vue à travers ce premier type de classification, l’assurance Automobile est une assurance de
répartition.

B/ Sur la base de considérations juridiques

Dans ce cas l’accent est mis sur les obligations de l’assureur pendant la période d’assurance,
ce qui conduit à la distinction des assurances de dommages d’une part et des assurances de
personnes d’autre part.

1) Les assurances de dommages

Elles garantissent les pertes ou détériorations subies par les biens, ou les conséquences
pécuniaires de la responsabilité encourue par les assurés.

Elles se subdivisent en assurances de bien (ou assurance de chose) et en assurances de


responsabilité.

Ces assurances présentent par ailleurs les caractéristiques suivantes :

Elles sont soumises au principe indemnitaire en ce sens qu’elles ne peuvent pas


être une source d’enchérissement sans cause pour l’assuré dans la mesure où
elles ne lui garantissent que les pertes réelles qu’il a subies ou celles dont il est
civilement responsable.

Elles sont soumises à la règle proportionnelle des capitaux (RPC) selon laquelle
lorsque le montant assuré est inférieur à la valeur totale des existences (réelles),
les sinistres sont réglés dans la proportion existant entre la valeur assurée et la
valeur totale des existences.

2) Les assurances de personnes

Les assurances de personnes ont pour objet de protéger la personne même de l’assuré.
Elles ne sont soumises ni au principe indemnitaire ni a la règle proportionnelle de
capitaux.

L’assurance Automobile est une assurance de dommages. Elle est en même temps une
assurance de bien et une assurance de responsabilité.

C/ Classification de l’assurance Automobile dans la nomenclature


des branches d’assurance

On distingue deux grandes branches d’assurance : Les assurances IARDT et les assurances
Vie.

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1) Les assurances IARDT (Incendie, Accidents, Risques divers, Transport)

Cette catégorie d’assurance regroupe les assurances Incendie, Automobile, Risque divers
(assurances vol, dégât des eaux, bris de glaces, responsabilité civile, etc.) et Transports.

2) Les assurances vie

Ce sont les assurances dont l’engagement de l’assureur dépend de la durée de la vie


humaine. Elles comprennent :
Les assurances en cas de vie (la retraite),
Les assurances en cas de décès (assurance tempo décès),
Les assurances mixtes (la mixte ordinaire).

Il se dégage des éléments ci-dessus que l’assurance Automobile fait partie des assurances
IARDT.

II – OBLIGATION D’ASSURANCE AUTOMOBILE

Dans la quasi-totalité des pays du monde, l’assurance automobile est obligatoire. Cette
obligation est confirmée par le code CIMA. Elle n’intéresse en fait que la garantie RC.

Avant d’énumérer les personnes et les objets soumis à l’obligation d’assurance Automobile,
quel est le fondement de l’assurance RC automobile ?

A/ Fondement de la RC Automobile

La Responsabilité Civile Automobile se fonde sur l’article 1384 alinéa 1er du code civil éclairé
par l’arrêt JANDEUR du 13 février 1930.

Selon l’article 1384 alinéa 1er : « On est responsable non seulement du dommage que l’on
cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont
on doit répondre ou les choses que l’on a sous sa garde. »

Cet article pose le principe de présomption de la responsabilité ou responsabilité sans faute


encore appelée responsabilité objective.

Avant 1930, cet article ne s’appliquait pas aux objets actionnés par l’homme, notamment
aux véhicules automobiles, sous prétexte qu’ils ne constituaient pas le fait de la chose que
l’on a sous sa garde. Dès lors la victime d’un accident de la circulation était tenue, pour
obtenir réparation de son préjudice, d’établir à la charge du conducteur une faute qui lui fût
imputable.

Il a été établi par l’affaire JANDEUR du 13 février 1930 que la loi, pour la présomption
qu’elle édicte, ne distingue pas selon que la chose qui a causé le dommage était ou non
actionnée par la main de l’homme. L’article 1384 alinéa 1er établit bel et bien une
présomption de responsabilité à la charge du gardien de la chose, y compris les véhicules
terrestres à moteur (Garde = Usage, Direction, Control)

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B/ Personnes assujetties à l’obligation d’assurance Automobile

Selon l’article 200 alinéa 1er du code CIMA, « Toute personne physique ou toute personne
morale autre que l’Etat au sens du droit interne dont la responsabilité civile peut être
engagée en raison des dommages subis par les tiers résultant d’atteintes aux personnes ou
aux biens et causés par un VTM ainsi que ses remorques ou semi-remorques doit, pour faire
circuler lesdits véhicules, être couverte par une assurance garantissant cette responsabilité
dans les conditions fixées par le présent code ».

1) La règle générale

L’obligation d’assurance Automobile concerne notamment :


Le propriétaire du véhicule
Son utilisateur

L’obligation d’assurance incombe d’une manière générale au gardien du véhicule, c'est-


à-dire celui qui a sur le véhicule le pouvoir d’usage, de direction et de contrôle.

2) L’exception

L’obligation d’assurance Automobile ne s’applique cependant pas à l’Etat. Le législateur


estime en effet que l’importante surface financière de l’Etat lui permet de faire face à la
réparation des préjudices qu’il peut causer à des tiers en mettant en circulation des VTM
ou ses remorques ou semi-remorques.

C/ Objets assujettis à l’obligation d’assurance Automobile

1) La règle générale

Sont soumis à l’obligation d’assurance Automobile les véhicules, les remorques ou les
semi-remorques

On entend par remorque ou semi-remorque tout véhicule construit en vu d’être attelé à


un VTM et destiné au transport des personnes, des animaux ou des choses ainsi que
tout autre appareil attelé à un VTM.

Les véhicules soumis à l’obligation d’assurance Automobile doivent être :


automoteurs c'est-à-dire capables de se déplacer par leurs propres moyens ;
capables de transporter leur conducteur ;
mis en circulation dans un domaine public ou privé.

La notion de circulation est à prendre dans un sens large. Elle englobe l’utilisation du
véhicule tant sur la voie publique que dans les propriétés privées. Cette notion est
notamment retenue chaque fois que le véhicule roule à un endroit où il est susceptible
d’engager la responsabilité de son propriétaire ou de son gardien. Elle l’est également

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pour les cas de stationnement ou d’abandon des véhicules ou leur remorques ou semi-
remorque sur la voie publique.

2) L’exception

Les véhicules circulant sur les rails tels que les trains et tramways ne sont pas astreints à
l’obligation d’assurance Automobile en vertu de l’article 203 du code CIMA. Cette
exception tient essentiellement au fait que ces véhicules sont souvent prioritaires sur
leur voie, notamment sur un passage à niveau.

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PREMIER CHAPITRE
LES GARANTIES DE L’ASSURANCE AUTOMOBILE

I – LES GARANTIES PRINCIPALES

Nous distinguerons la garantie Responsabilité Civile et les garanties des dommages au


véhicule.

A/ La garantie Responsabilité Civile Automobile

1) Objet de la garantie

La RC Automobile couvre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile que


peut encourir l’assuré du fait des dommages corporels ou matériels causés à des tiers à
l’occasion de la mise en circulation du véhicule ayant pour origine :
un accident,
un incendie ou explosion prenant naissance dans le véhicule, ses accessoires ou
les objets qu’il transporte,
la chute de ces accessoires ou objets.

Dans la plupart des contrats d’assurance on distingue la RC Accident et le Recours des


Tiers Incendie (RTI).

La RC Accident couvre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile que


l’assuré peut encourir en raison des préjudices corporels ou matériels causés aux tiers
par le véhicule assuré à l’occasion d’un accident.

Le RTI couvre les conséquences pécuniaires de la RC que l’assuré peut encourir en raison
des dommages matériels causés au tiers par le jet de flammes, incendie ou explosion
prenant naissance dans le véhicule assuré et non consécutif à un accident.

2) Les personnes dont la RC est ouverte

D’après le second alinéa de l’article 200 du code CIMA, le contrat d’assurance


Automobile doit couvrir la RC des personnes suivantes :
Le souscripteur du contrat ;
Le propriétaire du véhicule assuré ;
Toute personne ayant la garde ou la conduite même non autorisée du véhicule.
Dans ce cas après avoir effectué le règlement, l’assureur est subrogé dans les
droits du bénéficiaire de l’indemnité contre l’auteur responsable de l’accident
lorsque ce dernier a obtenu la garde ou la conduite du véhicule à l’insu de son
propriétaire où contre son gré (alinéa 3 article 200 du code CIMA) ;
Les passagers du véhicule.

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Il convient de préciser qu’en vertu de l’article 200 alinéa 4 du code CIMA, les
membres de la famille de l’assuré ou de conducteur sont considérés comme tiers
pour ce qui est de la réparation des préjudices qu’il sont susceptible de subir du fait
de la mise en circulation d’un véhicule terrestre à moteur.

3) Cas particulier

La garantie RC ci-dessus ne couvre pas les professionnels de la réparation, de la vente et


du contrôle des véhicules automobiles. En effet l’article 201 du code CIMA précise qu’ils
sont tenus de souscrire une assurance couvrant non seulement leur propre
responsabilité mais également celle que des personnes travaillant dans leur exploitation
de même que celle des personnes ayant la garde ou la conduite des véhicules ainsi que
celles des passagers.

Cette assurance RC doit couvrir ces professionnels non seulement pour les dommages
causés aux tiers par les véhicules qui leur sont confiés du fait de leur fonction, mais
également ceux causés par les véhicules qu’ils utilisent dans le cadre de leurs fonctions.

4) Exclusions

Outre les exclusions traditionnelles (faute intentionnelle, guerre...) le contrat d’assurance


Automobile exclut :

i. Les dommages subis par les personnes suivantes :

Le souscripteur du contrat ou toute personne ayant la garde ou la


conduite du véhicule avec ou sans autorisation ;

Les salariés ou préposés de l’assuré dans l’exercice de leurs fonctions ;

Les personnes transportées à titre onéreux. l est à noter cependant que


la garantie est acquise pour ces personnes lorsque le véhicule est
dûment assuré pour le transport des personnes à titre onéreux ;

Les personnes transportées dans une remorque ou en dehors de la


cabine ou installées sur les marchandises, les toitures, les ailes, ou les
marches pied du véhicule.

ii. Les dommages survenus aux choses, immeubles, animaux appartenant à


l’assuré ou au conducteur, ou qui leur ont été confiés pour quelque
raison que ce soit, notamment les dommages subis par les marchandises
et les autres objets transportés.

iii. Les accidents survenant lorsque le conducteur du véhicule, au moment


de l’accident, n’est pas titulaire d’un certificat de capacité en état de

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validité, sauf en cas de violence ou si le véhicule est volé ou utilisé à l’insu
de l’assuré au moment de l’accident.

iv. Les dommages causés par les véhicules de transport public ou privé de
marchandise, de transport privé de voyageurs non munis de certificat de
visite technique en état de validité

v. Les accidents survenant à l’occasion de la participation du véhicule


assuré à des rallies, compétitions ou des essais préparatoires, ces
événements devant faire l’objet d’une assurance spéciale : L’assurance du
fait de l’organisation des manifestations sportives.

5) Exceptions inopposables aux tiers

L’assureur ne peut opposer aux victimes ou à leurs ayants droit (article 210 du code
CIMA) :

Les franchises compte tenu du principe de la réparation intégrale des préjudices


subis ;

Les déchéances ;

La règle proportionnelle des primes pour fausse déclaration non intentionnelle ;

Le défaut de capacité ou de visite technique en état de validité.

L’assureur est tenu dans les cas ci-dessus d’indemniser intégralement la victime quitte à
exercer par la suite un recours contre son assuré en vu de récupérer les montants qu’il a
déboursés en trop.

L’article 211 du code CIMA dispose par ailleurs que l’assuré ne saurait être déchu de la
garantie de la RC pour cause de conduite en état d’ivresse ou sous l’emprise de l’alcool.
Par contre l’assureur peut valablement opposer la déchéance à l’assuré pour conduite en
cas d’ivresse s’il s’agit des garanties non obligatoires.

B/ Les garanties de dommages

1) L’assuré

En ce qui concerne les dommages au véhicule, seuls ont la qualité d’assuré :


Le souscripteur de la police,
Le propriétaire du véhicule.

Le conducteur autorisé non souscripteur du contrat n’a donc pas la qualité d’assuré, de
telle sorte que si le dommage subi par le véhicule engage sa responsabilité, l’assureur
peut, après avoir indemnisé son assuré, exercer contre lui une action récursoire.

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2) L’objet de la garantie

2.1) La garantie « Dommages par accident »

i. Dommages Tous Accidents ou Tierce

Par cette garantie l’assureur couvre les dommages subis par le véhicule
assuré suite à une collision, un choc avec un corps fixe ou mobil ou un
renversement sans collision préalable.

ii. Tierce collision

Elle garantit les dommages subis par le véhicule assuré résultant d’une
collision avec un piéton identifié, un animal ou un véhicule appartenant à une
personne identifiée.

Ce que l’assureur voudrait préserver ici c’est la possibilité d’exercer un


recours contre de tiers responsable.

2.2) La garantie « Incendie »

Par cette garantie l’assureur couvre les dommages subis par le véhicule assuré suite
à un incendie, une explosion, la combustion spontanée ou la chute de la foudre.

2.3) La garantie « Vol »

Elle se subdivise en vol classique et en vol partiel

i. La garantie « Vol classique »

Elle couvre les dommages causés par la disparition ou la détérioration du


véhicule assuré à la suite d’un vol ou d’une tentative de vol ainsi que les frais
engagés avec l’accord de l’assureur en vu de la récupération du véhicule volé.

Cette garantie exclut le vol des pneumatiques, accessoires ou pièces de


rechange, sauf s’il est commis dans un garage ou une remise avec effraction
escalade ou usage de fausse clés.

ii. La garantie « Vol partiel »

C’est une extension au vol classique accordée avec surprime qui porte le
champ de la garantie vol aux objets ci-après :

Les accessoires et pièces de rechange dont le catalogue du


constructeur prévoit la livraison en même temps que le véhicule ;

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Les pneumatiques qui sont généralement pris en charge de manière
forfaitaire pour un montant égal à 50% de leur valeur à neuf ;

Les accessoires hors série c'est-à-dire ceux qui ont été incorporés au
véhicule par l’assuré lui-même.

2.4) La garantie des "bris de glaces"

Elle couvre les bris accidentels du pare-brise, des glaces latérales et de la lunette
arrière du véhicule assuré.

Cette garantie ne couvre pas :


Les bris de verre, de phare, miroir, des rétroviseurs et feux de position ;
Les bris consécutif à des incendies ou des vols.

3) Quelques exclusions

Les garanties de dommages du contrat d’assurance ne couvrent pas les dommages


causés :

Intentionnellement par l’assuré lui-même (article 11 du code CIMA), étant


entendu que restent couverts les dommages causés par toute personne dont il
est responsable (article 32 code CIMA) ;

Par la guerre civile ou étrangère, les grèves, émeutes et mouvements populaires


(GEMP), les actes de terrorisme ou de sabotage commis dans le cadre d’une
action concertée et d’une manière générale par tout acte de sabotage,
braquage, brigandage ou de vandalisme isolé ou concerté (article 38 du code
CIMA) ;

En cas du transport par voie maritime ou aérienne, cette garantie s’octroyant


traditionnellement au moyen des polices Transport de facultés ;

Au cours du chargement ou du déchargement du véhicule ;

Au cours des compétitions de rallye ou de leurs essais préparatoires lorsque


l’assuré y participe en tant que concurrent ;

Lorsque l’assuré est sous l’emprise de l’alcool ou celui de la drogue, sauf à


établir que cette situation a été sans incidence sur la survenance du sinistre
(article 211 code du CIMA) ;

Pendant une réquisition du véhicule par les autorités civiles ou militaires ;

Lorsque le conducteur n’a pas l’âge requis pour la conduite des véhicules
automobiles ou lorsqu’il n’est pas titulaire du permis requis par la

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réglementation en vigueur pour la conduite du véhicule endommagé (article 207
code CIMA).

II – LES GARANTIES ANNEXES

A/ Les garanties complémentaires à la garantie RC

1) La RC du propriétaire vis à vis du conducteur

Cette garantie couvre les conséquences pécuniaires de la RC du propriétaire du véhicule


assuré à l’égard de tout conducteur en raison des dommages causés à ce dernier du fait
d’un vice caché ou défaut d’entretien du véhicule.

2) La garantie des passagers transportés hors cabine

Par cette garantie, l’assureur étend la garantie RC aux accidents corporels pouvant être
causés aux passagers transportés occasionnellement et à titre gratuit hors de la cabine
de camion ou de Pick-up à concurrence du nombre de personnes prévu dans la police
d’assurance.

3) La garantie des passagers clandestins

En vertu de cette garantie l’assureur couvre les conséquences pécuniaires de la RC qui


pourrait être mise à la charge de l’assuré en raison des préjudices corporels survenant à
des personnes transportées dans le véhicule assuré malgré le fait qu’il soit formellement
interdit à son chauffeur de se livrer au transport de personnes. La mise en jeu de cette
garantie suppose que le véhicule soit affecté au transport de marchandises et que sa
carrosserie soit marquée d’une inscription interdisant le transport des personnes.

4) La garantie personnes transportées en sus dans la cabine du conducteur

Sur la base de cette extension l’assureur couvre les conséquences pécuniaires de la RC


de l’assuré en raison des accidents corporels pouvant être causés aux passagers
transportés à titre gratuit dans la cabine à condition que les sièges ou les strapontins y
soient disposés en nombre suffisant.

B/ Les garanties complémentaires aux garanties de dommages

1) La garantie des frais de remorquage et de dépannage

Sur la base de cette extension de garantie, l’assureur rembourse à l’assuré les frais qu’il a
raisonnablement engagés pour le remorquage et le dépannage du véhicule assuré à la
suite d’un événement couvert par la police d’assurance.

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2) La garantie des frais de location d’un véhicule de remplacement.

Elle permet à l’assuré d’obtenir de l’assureur le remboursement des frais de location


d’un véhicule de remplacement des véhicules assurés lorsque ces derniers font l’objet de
réparation suite à la survenance d’un sinistre.

C/ Autres garanties annexes

1) La garantie « Défense/Recours »

Elle se compose d’une garantie « Défense » et d’une garantie « Recours ».

En vertu de la garantie « Défense » l’assureur prend en charge les frais de justice et les
honoraires d’avocat lorsque l’assuré est interpellé soit devant une juridiction répressive
pour infraction au code de la route, soit devant une juridiction civile notamment en cas
de détermination de responsabilité suite à un échec de la procédure amiable.

Au titre de la garantie « Recours » l’assureur s’engage à exercer à ses frais l’action


amiable ou judiciaire de nature à permettre l’obtention par l’assuré de la réparation des
préjudices corporels et matériels qu’il a subis, de même que ceux subis par les personnes
transportées à l’intérieur du véhicule.

2) La garantie Individuelle Personnes Transportées (IPT)

Cette garantie couvre les dommages corporels subis par l’assuré ainsi que par toute
personne prenant place dans le véhicule assuré en qualité de conducteur autorisé ou
voyageur transporté à titre gratuit, consécutifs à des accidents survenus lors de la
conduite du véhicule assuré, lors de la monté dans ce véhicule par les personnes, lors de
leur descente ou de leur transport à l’intérieur de ce véhicule ou lors des opérations de
dépannages ou de réparation effectuées bénévolement par les personnes transportées
en cours de route.

La garantie IPT couvre notamment :

En cas de décès consécutif à un accident et survenant dans un certain délai


(généralement un ou deux ans après l’accident) le paiement aux ayants droit du
capital prévu ;

En cas d’invalidité permanente, le paiement à la victime du capital prévu au


contrat, proportionnellement à son taux d’invalidité permanente ;

En cas de blessures, les frais médicaux chirurgicaux et pharmaceutiques, et


d’une manière générale tous les frais de traitement entraînés par l’accident
dans la limite du capital assuré pour lesdits frais de traitement.

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III – OBLIGATION D’INFORMATION ET OBLIGATION DE DECLARATION DES RISQUES

A/ La déclaration du risque par l’assuré

1) Obligation de déclaration du risque

1.1) À la souscription du contrat

L’article 12 alinéa 2 du code CIMA oblige l’assuré à répondre exactement aux


questions posées par l’assureur notamment dans le formulaire de déclaration de
risque par lequel l’assureur l’interroge lors de la conclusion du contrat sur les
circonstances qui sont de nature à faire apprécier par l’assureur les risques qu’il
prend en charge.

1.2) En cours du contrat

Le 3ème alinéa de l’article 12 du code CIMA oblige l’assuré à déclarer en cours de


contrat, par lettre recommandée ou contresignée, dans les 15 jours à partir du
moment où il en a eu connaissance, les circonstances nouvelles qui ont pour
conséquence soit d’aggraver le risque, soit d’en créer de nouveaux, rendant de ce
fait inexactes ou caduques les réponses initialement faites à l’assureur.

2) Sanction à l’inexécution de l’obligation de déclaration de risque

Il s’agit de la nullité du contrat et de la règle proportionnelle des primes.

2.1) La nullité du contrat

L’article 18 code CIMA dispose qu’en cas de réticence ou de fausse déclaration


intentionnelle de l’assuré, le contrat est nul si cette réticence ou cette fausse
déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur même si
le risque omis ou dévalué a été sans influence sur le sinistre.

2.1) La règle proportionnelle des primes (RPP)

Elle sanctionne la déclaration inexacte de l’assuré lorsque sa mauvaise foi n’est pas
établie (article 19 du code CIMA). La RPP n’est pas opposable aux tiers, l’assureur est
tenu de les indemniser intégralement quitte à exercer s’il le désir un recours contre
son assuré pour récupérer le montant qu’il a payé de trop.

3) L’opération de déclaration du risque

La déclaration du risque se fait à l’aide d’une proposition d’assurance qui est un imprimé
conçu par l’assureur au moyen duquel le proposant présente son offre.

La proposition n’engage ni l’assureur ni l’assuré. D’après l’article 6 alinéa 1 du code CIMA


seule la note de couverture ou la police constate leur engagement réciproque.

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La proposition d’assurance est constituée d’un questionnaire permettant de recueillir
des informations sur les points suivants pour essentiel :

L’identification de l’assuré (nom, adresse, profession, âge …) et celle du


conducteur habituel ;

Les aptitudes physiques du conducteur (ex : infirmité) permettant de juger sa


capacité de conduire le véhicule dans les conditions de sécurité ;

La possession par l’assuré des pièces exigées par la réglementation en vigueur


(permis de conduire, certificat de capacité pour les taxis, certificat de visite
technique pour les véhicules utilitaire) ;

L’usage du véhicule ;

Les caractéristiques du véhicule (Marque, puissance, source d’énergie, nombre


de places, …) ;

Les antécédents du risque ;

Les garanties sollicitées.

La proposition d’assurance ainsi remplie servira de base à la tarification en


assurance Automobile.

B/ La fiche d’information

Le code CIMA en son article 6 alinéa 2 met à la charge de l’assureur une obligation
d’information de l’assuré sur les conditions d’assurance. Cette information se fait à travers la
fiche d’information. D’après ce texte l’assureur est tenu, avant la conclusion du contrat, de
fournir une fiche d’information sur les prix, les garanties et les exclusions.

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DEUXIEME CHAPITRE
LA TARIFICATION AUTOMOBILE

I – LES CRITERES DE TARIFICATION

La tarification est faite sur la base des critères suivants :

L’usage du véhicule,
Les caractéristiques du véhicule,
La zone géographique de circulation,
Les caractéristiques du conducteur habituel,
La valeur du véhicule.

A/ L’usage du véhicule

L’usage du véhicule est l’utilisation à laquelle est affecté le véhicule. On distingue dans le
tarif Automobile 10 usages ou catégories :

1) Catégorie 1 - Tourisme

Il regroupe les véhicules servant à la promenade, à l’exercice d’une profession ou au


rendez-vous d’affaire. Il exclut :

Les véhicules à carrosserie de tourisme utilisés pour la livraison des produits ou


de marchandises ;

Les véhicules à catégorie de tourisme attelés d’une remorque utilisée même


exceptionnellement à des fins commerciales notamment le transport de produit
ou de marchandises même non chargés dans le véhicule lui-même.

2) Catégorie 2 - Commerce (TPC)

Il est associé aux véhicules affectés au transport des seuls produits ou marchandises
appartenant au propriétaire non titulaire d’une licence de transport. Est donc exclu tout
transport de marchandises appartenant à des tiers.

3) Catégorie 3 - Transport public des marchandises (TPM)

Il couvre les véhicules affectés au transport de produits ou marchandises appartenant à


des tiers. Un tel transport nécessite généralement la détention par le propriétaire d’une
patente de transport.

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Rentre dans cette catégorie les véhicules utilisés pour le service postal et pour les
opérations de déménagement.

4) Catégorie 4 - Transport public de voyageurs (TPV)

Il se subdivise en 4A, 4B et 4C

4.1) Catégorie 4A

Il est associé aux taxis de ville. Il s’agit plus précisément de véhicules à carrosserie de
tourisme ne comportant pas plus de 9 neuf places et affectés au transport à titre
payant.

4.2) Catégorie 4B

Il correspond à l’affectation régulière ou occasionnelle d’autocar, d’autobus ou tout


autre véhicule (camionnette, camion) dûment aménagés au transport à titre payant.

4.3) Catégorie 4 C

Il a trait au transport du personnel des entreprises ou celui des élèves.

5) Catégorie 5 - Véhicules motorisés à deux roues ou trois roues

Cette catégorie englobe outre les véhicules motorisés à 2 ou 3 roues, ceux de 4 roues
d’un poids mort inférieur ou égal à 150 kg dotés de 2 places au maximum, ils peuvent
être conduits sans permis de conduire.

6) Catégorie 6 - Véhicules confiés aux garagistes et vendeurs

Cet usage est celui des véhicules confiés aux professionnels de la réparation, de la vente
et du contrôle de l’automobile.

7) Catégorie 7 - Véhicule d’auto-école

Cet usage est lié aux véhicules affectés à l’enseignement de la conduite automobile et
utilisable à l’occasion des épreuves pratiques de l’examen du permis de conduire.

8) Catégorie 8 - Location des véhicules

Il a trait à la location des véhicules avec ou sans chauffeur.

9) Catégorie 9 - Engins mobiles de chantiers

Il est associé aux véhicules affectés aux travaux de chantiers se déplaçant sur des roues
ou des chenilles soit par leur propre moyen soit sous la traction d’un autre véhicule
motorisé.

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10) Catégorie 10 – Véhicules spéciaux

Il se subdivise en catégories 10A, 10B, 10C.

10.1) Catégorie 10A

Cette catégorie correspond au corbillard, ambulance, fourgon funèbre

10.2) Catégorie 10.B

Il regroupe les véhicules d’enlèvement d’ordures des arroseuses, les balayeurs, les
goudronneuses appartenant à la collectivité publique.

10.3) Catégorie 10C

Il concerne les tracteurs agricoles ou tracteurs forestiers à l’exception des tracteurs


utilisés pour le transport des grumiers ou tout autre transport de marchandises sur la
voie publique.

Il est précisé que :


A chaque usage est associée un tarif ;
Lorsqu’un véhicule fait l’objet de plusieurs usages, le tarif qui lui est applicable est
celui qui comporte la prime la plus élevée.

B/ Caractéristiques du véhicule

Il s’agit de :
La puissance,
La source d’énergie,
Le nombre de place,
La charge utile,
L’âge du véhicule à la souscription du contrat.

C/ La zone géographique de circulation

L’intensité de la circulation varie d’une ville à une autre. C’est ainsi que le territoire
camerounais est divisé en 3 zones A, B et C fonction du trafic et la tarification Automobile
est modulée en fonction de l’intensité de ce trafic.

D/ Les caractéristiques du conducteur habituel

Ce sont :
L’âge du conducteur,
Le sexe,
La situation de la famille,

Page 20
L’ancienneté du PC,
Le statut socioprofessionnel,
Les antécédents du conducteur.

E/ La valeurs du véhicule

La valeur du véhicule est utilisée dans la tarification des garanties autres que la RC. Selon la
garantie sur laquelle on applique la tarification, on considère :
La valeur vénale pour les garanties Incendie et Vol,
La valeur neuve actualisée pour les garanties Dommages par accidents et Bris de
glaces.

Les critères ci-dessus seront utilisés pour effectuer la tarification des différents
risques.

II – LA TARIFICATION DES DIFFERENTS RISQUES

A/ La règle générale : Assurance d’un véhicule pour un an

Etant en possession des éléments ci-dessus, on détermine la prime d’assurance par :


Lecture directe (RC) ;
Application d’un taux de prime à la valeur vénale (Incendie, Vol) ou à la valeur neuve
actualisée (Tierce, Tierce collision, Bris de glaces).

B/ Les règles particulières

1) Les assurances de courte période

Les primes figurant dans le tarif sont annuelles. Cependant l’arrêté ministériel qui a fixé
le tarif des assurances RC a prévu la souscription des assurances de courte période de la
manière suivante :

001à 060 jours consécutifs de garantie : 20% de la prime annuelle ;


061 à 120 jours consécutifs de garantie : 40% de la prime annuelle ;
121 à 180 jours consécutifs de garantie : 60% de la prime annuelle ;
181 à 240 jours consécutifs de garantie : 80% de la prime annuelle ;
Plus de 240 jours consécutifs de garantie : 100% de la prime annuelle.

Il convient de noter que si l’assurance est souscrite en plusieurs périodes fractionnées


mais continues d’une durée totale supérieure à 240 jours, la somme des primes perçues
ne peut pas excéder 105% de la prime annuelle.

Page 21
Exemple 1 :

Rita a assuré son véhicule au cours de l’année par tranches de courtes périodes
suivantes :

Du 01/01/N au 28/02/N ;
Du 01/03/N au 08/06/N ;
Du 09/06/N au 18/06/N ;
Du 19/06/N au 31/12/N.

Si nous supposons que la prime nette annuelle applicable au véhicule est de 150 000, quelle
est la prime due par Rita ?

2) Les assurances flottes

Les véhicules faisant partie d’une flotte peuvent bénéficier de prime réduite par rapport
à celles applicables aux véhicules assurés isolement. Ces réductions obéissent aux
principes suivants :

i. Elles ne sont pas applicables aux véhicules suivants :


TPV (cat. 4) ;
Motos-taxi (cat. 5bis) ;
Véhicules confiés aux garagistes (cat. 6) ;
Véhicules d’auto-école (cat. 7) ;
Véhicule destiné à la location avec ou sans chauffeur (Cat. 8).

ii. Pour les flottes comportant différentes catégories de véhicules, le calcul de


la réduction se fait séparément :
D’une part les véhicules motorisés de 2 ou 3 roues,
D’autre part tous les autres véhicules admis à bénéficier de la réduction.

iii. La réduction flotte se calcule de manière distincte pour chacune des garanties
(RC, Tierce, Incendie, Vol, etc.) en fonction du nombre de fois que chacun de
ces risques est souscrit.

iv. Cette réduction n’est applicable que pour les véhicules immatriculés au nom
d’une même personne physique ou morale.

v. Les véhicules de la flotte auxquels une réduction flotte est acquise conservent
le bénéfice de cette réduction même s’ils sont assurés par polices différents
souscrites auprès de la même société.

vi. Les remorques et semi-remorques ne sont pas pris en compte dans le calcul
du nombre de véhicules de la flotte qui détermine la réduction à appliquer,
les véhicules tracteurs étant seuls pris en considération. Cependant, la
réduction flotte ainsi déterminée est également applicable aux primes
relatives à l’assurance des remorques et semi-remorques de la flotte.

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vii. La réduction flotte ne s’applique que lorsqu’une garantie est souscrite pour au
moins deux (2) véhicules. Elle est généralement de :
10% de primes lorsque la flotte comprend 2 à 20 véhicules ;
15% de primes lorsque la flotte comprend plus de 20 véhicules.

Exemple 2 :

Quelle est la prime nette couvrant l’assurance de la flotte Automobile de la société


FAITOUCAM comprenant les véhicules suivants :

N° Marque Type Usage Prime Nette


RC DTA INCENDIE VOL
1 Mercedes ML 370 1 150 000 3 000 000 200 000 600 000
2 Mutsubishi 1 80 000 50 000 150 000
3 Toyota Corolla 1 80 000 50 000 150 000
4 Nissan Patrol 8 120 000 150 000 450 000
5 Toyota Prado 8 120 000 150 000 450 000
6 Renault Megane 8 80 000 60 000 180 000
7 Mercedes Compressor 8 100 000 120 000 360 000
8 Mercedes Benz 3 250 000
9 Toyota Coaster 4C 200 000
10 ToyotaCoaster 4C 200 000
11 Toyota Hilux 3 120 000
12 Toyota Hilux 3 120 000
13 Toyota Hilux 3 120 000
14 Toyota Tundra 2 150 000 130 000
15 Mistsubishi PU 2 100 000 90 000
16 Mistsubishi PU 2 100 000 90 000
17 Renault (Camion) 2 250 000 140 000
18 Renault (Tracteur/SR) 2 250 000
19 Renault 3 300 000
20 Mercedes Benz 3 300 000
21 Mercedes Benz 3 300 000
22 Semi-Remorque 2 80 000
23 Remorque 2 80 000
24 Suzuki 125 5 10 000

3) Les règles relatives à la suspension de garantie

En cas de suspension d’un contrat d’assurance Automobile, l’assuré bénéficie d’une


ristourne de prime égale aux ¾ du prorata de prime correspondant à la période de
suspension ou d’un report d’échéance égal aux ¾ de la période de suspension à
condition que :

La suspension du contrat ne soit pas consécutive à un sinistre garanti.


Cette suspension s’étende sur une période au moins égale à 4 semaines
consécutives.

Page 23
Il est précisé que la période de la suspension ne saurait excéder 12 mois, toute
suspension d’une période supérieure entraînant automatiquement la résiliation du
contrat, les primes échues restant acquises à l’assureur.

Exemple 3 :

Hobi assure son véhicule automobile auprès de la compagnie d’assurances TOUTASSUR pour
une période allant du 01/01/N au 31/12/N moyennant une prime de 200 000 francs. Du fait
de son départ en mission à l’étranger, il suspend son contrat à effet du 01/06/N à 00H00. De
retour de la mission, il demande à son assureur de remettre la garantie en vigueur.

i) Quelles sont les conditions de remise en vigueur selon que Hobi opte pour une
ristourne de prime ou pour un report d’échéance, si la remise en vigueur est
demandée à effet du 26/06/N à 00H00 ?

ii) Quelles sont les conditions de remise en vigueur selon que Hobi opte pour une
ristourne de prime ou pour un report d’échéance, si la remise en vigueur est
demandée à effet du 01/08/N à 00H00 ?

iii) Quelles sont les conditions de remise en vigueur selon que Hobi opte pour une
ristourne de prime ou pour un report d’échéance, si la remise en vigueur est
demandée à effet du 01/02/N+1 à 00H00 ?

iv) A supposer que Hobi ne demande pas la remise en vigueur de son contrat qui reste
suspendu jusqu’au 01/06/N+1, comment se comportera l’assureur ?

4) La réduction ou la majoration en fonction de la sinistralité : Système "Bonus -


malus"

Le bonus ou le malus sont calculés au moment du renouvellement du contrat.

4.1) La bonification pour non sinistre (BNS)

Elle se calcule différemment selon que l’on se trouve en présence d’une police mono-
véhicule ou d’une police flotte.

i. Cas des polices mono véhicule

Dans ce cas le bonus est accordé à condition que :

La police n’ait pas fait au cours de l’année précédente l’objet d’une


suspension ayant entraîné une ristourne de prime ou une prorogation
d’échéance ;

L’assuré n’ait causé ou déclaré aucun sinistre mettant en jeu la


garantie de son assureur.

Page 24
Sous réserve des conditions ci-dessus, la BNS est accordée au souscripteur
que le renouvellement se fasse ou non chez le même assureur.

Le tarif ministériel du Cameroun prévoit une réduction pour non sinistre de


10% sur la prime de l’année précédente prévue par le tarif.

Exemple 4 :

Le véhicule de Massoda est assuré auprès de la compagnie TOUTASSUR pour la période du


01/01/N au 31/12/N aux conditions suivantes :

RC : 80 000
Incendie : 40 000
Vol : 100 000

A l’issue de la 1ère année d’assurance, Massoda remplit les conditions pour bénéficier du
bonus. Comment sera calculée la prime de renouvellement si on applique le tarif
ministériel ?

ii. Cas des polices flotte

Dans ce cas la BNS est donné par la formule suivante :

BNS = 10% x (V – S) x P
V

V= nombre de véhicules de la flotte


S= nombre de sinistre déclarés et engageant l’assureur
P= Somme des primes, surprime et prorata de prime encaissées au cours de l’année
écoulée

Lorsque le nombre de véhicule a varié,


V= Vi+Vf
2
Arrondi au chiffre supérieur toujours

Vi= Le nombre de véhicule à la souscription


Vf= Le nombre de véhicule à l’échéance

Exemple 5 :

Soient les conditions suivantes d’assurance de la flotte de M. SISSAKO

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Numéro Prime Total
Véhicule Marque RC Incendie Vol
1 Toyota 80 000 60 000 250 000 390 000
Avanza
2 BMW 100 000 80 000 430 000 610 000

Total 180 000 140 000 800 000 1 000 000

La période d’assurance va du 01/01/ N au 31/12/N. le 01/04/N Sissako acquiert un


véhicule Toyota Corolla qu’il incorpore dans sa flotte aux conditions suivantes.

RC INC VOL TOTAL


Toyota 70 000 30 000 150 000 250 000

Le 15/07/N Sissako déclare n sinistre entraînant la garantie de l’assureur et dans lequel


se trouve impliqué sa BMW.

Déterminez la prime au renouvellement 01/01/N+1 sachant qu’aucune suspension du


contrat n’est intervenue pendant l’année N.

Lorsque le nombre de sinistres excède celui des véhicules assurés, la flotte est passible
d’un malus appliqué conformément aux spécifications que nous allons voir.

4.2) La Majoration de prime pour sinistre

La prime d’assurance Automobile peut faire l’objet d’une majoration en raison de la


sinistralité selon le barème ci-après applicable aux polices mono-véhicule :

Nombre de sinistre
Au cours des 12 Au cours des Au cours des Taux de
derniers mois 24 derniers 36 derniers surprime
mois mois
1 2 3 0
2 3 4 15%
3 4 5 20%
4 5 6 30%
5 6 7 50%

Concernant les flottes, le malus est applicable au coup par coup en fonction du
résultat de la police. En d’autres termes le malus s’applique véhicule par véhicule
suivant le barème des malus ci-dessus dès lors que le bonus applicable aux flottes
n’est plus dû à l’assuré.

Page 26
Exemple 6 :

Assuré du 01/01/N au 31/12/N, Salifou a été impliqué au cours de la période d’assurance


dans 2 accidents entraînant la garantie de l’assureur sachant que son véhicule est assuré aux
conditions ci-après

Garantie Prime nette


RC 70 000
INC 30 000
VOL 37 500
142 500

i) Comment va-t-on déterminer la prime de Salifou au titre du renouvellement de


l’année N+1 ?
ii) Si au cours de l’année d’assurance N+1 Salifou est impliqué dans 3 sinistres
entraînant la mise en jeu de la garantie de l’assureur, comment se renouvelle le
contrat ?
iii) Si au cours de l’année N+2 Salifou n’est impliqué dans aucun sinistre, comment se
fera le renouvellement ?

III - LE DECOMPTE DE LA PRIME

Nous distinguerons selon qu’il s’agit de la prime due par le souscripteur ou d’une ristourne
de prime

A/ La prime due par le souscripteur

L’assuré paye une prime TTC qui se compose de la somme des éléments suivants :
PTTC = PN + ACC + TAXES
Exemple 7 :

Ngono est titulaire d’une police d’assurance souscrite auprès de la compagnie d’assurance
TOUTASSUR pour une durée d’un an allant de 01/04/N au 31/03/N+1

1- caractéristique du véhicule :
Marque : Toyota Avensis
Usage : Tourisme
Puissance / Energie : 9 cv Ess
Nbre de places : 05
Valeur vénale : 5 000 000
Valeur à neuf : 25 000 000
2- Garanties souscrites : RC, INC, VOL, BDG
3- Tarif auto prévoit les propositions suivantes pour le véhicule en question.
Prime RC : 92 497 (tarif à lecture directe)
Incendie : 0,5% avec minimum de10 000
Vol : 2% avec minimum de 20 000
BDG : 1%

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4- Barème des accessoires de la compagnie en fonction de la prime nette :
Jusqu’à PN = 50 000 : 5 000
De 50 001 à 500 000 : 7 500
De 500 001 à 10 000 000 : 25 000
5- La taxe sur les contrats d’assurance (TVA) est perçue à un taux de 19,25%, carte rose
applicable : 1000 FCFA par véhicule.

Déterminée la PTTC due par Ngono

B/ Cas de ristourne

Dans ce cas les accessoires ne sont pas remboursés. La prime nette totale s’additionne à la
taxe pour constituer la prime à ristourner.

Ristourne = PN+ Taxes

Exemple 8 :

Reprenons l’exemple 9 en supposant que Ngono vende son véhicule le 31/12/N et demande
la résiliation de son contrat à la même date.

Déterminez le montant de la prime à lui ristourner.

Page 28
TROISIEME CHAPITRE
LE CONTRAT D’ASSURANCE AUTOMOBILE

I – LA CONCLUSION DU CONTRAT

A/ Formation du contrat

1) Cas du contrat formés sur la base du seul accord de volonté

La formation du contrat d’assurance passe dans le cas général par le remplissage d’une
proposition d’assurance. Il est effectif avec le consentement des parties (Assureur et
assuré) et est matérialisé par la signature de la police d’assurance.

Lorsque le contrat d’assurance est souscrit à travers un intermédiaire il engage l’assureur


dans la mesure où l’intermédiaire agit en tant que mandataire de l’assureur.

2) Intervention du bureau central de tarification (BCT)

Le code des assurances, nous l’avons vu rend obligatoire la souscription d’une assurance
pour toute personne qui met en circulation un VTM. Mais il peut arriver que, pour des
raisons de sélection de risque, le propriétaire ou l’utilisateur d’un VTM ne trouve pas
d’assureur qui accepte de couvrir son risque. Le BCT interviendra alors pour faire assurer
le véhicule en question, mais comment ?

Toute personne qui ne trouve pas d’assureur acceptant volontairement de l’assurer doit
saisir la compagnie d’assurance de son choix pour obtenir auprès d’elle le modèle de
proposition d’assurance destiné à la saisine du BCT. Elle doit ensuite remplir cette
proposition et demander à l’assureur un devis.

En fonction des informations contenues dans la proposition d’assurance, l’assureur est


tenu de faire ce devis sur la base de son tarif tel qu’il a été communiqué par le ministère
en charge des questions d’assurance. La proposition et le devis sont alors déposés au
siège de la compagnie d’assurance contre récépissé où lui sont envoyés par lettre
recommandée avec accusé de réception.

Si l’assureur refuse cette proposition, le proposant peut alors saisir le BCT. Cette saisine
doit avoir lieu dans un délai de 15 jours à compter du refus de l’assureur.

Lorsque le BCT est saisi, il fixe le montant de la prime en tenant compte du tarif de
l’assureur. La décision du BCT doit être notifié à l’assureur dans un délai de 10 jours et
portée à la connaissance du proposant à qui il suffit dès lors de marquer son accord à
l’assureur sur la cotation pour déclencher l’entrée en vigueur de la garantie.

Page 29
Il y a lieu de signaler que seule la garantie visée par l’obligation d’assurance Automobile
(RC) est imposée ici.

B/ Présomption et preuve du contrat d’assurance Automobile

1) Les moyens de preuve

Les éléments suivants servent de preuve au contrat d’assurance Automobile :

La police d’assurance
La note de couverture
Le paiement par l’assuré et sans réserve des primes échues (beaucoup plus à
l’encontre de l’assuré ou du souscripteur)

2) Présomption d’assurance Automobile

Les documents servant de présomption qu’on a satisfait à l’obligation d’assurance


Automobile sont :

L’attestation et le certificat d’assurance : L’article 216 du code CIMA dispose que


l’attestation et le certificat d’assurance doivent être délivrés dans un délai de 15
jours à compter de la souscription.

La proposition d’assurance, lorsqu’elle est signée par l’assuré et acceptée par


l’assureur.

C/ La prise d’effet du contrat

Elle est arrêtée de commun accord entre les parties définies dans la police d’assurance.
Toutefois d’après l’article 13 alinéa 1 du code CIMA, la prise d’effet du contrat est
subordonnée au paiement de la prime.

II – LE PAIEMENT DE LA PRIME

A/ Règles régissant le paiement

1) Sur qui pèse le paiement ?

Le paiement de la prime incombe au souscripteur. Cependant n’importe qui peut


valablement se substituer au souscripteur pour payer les primes.

2) A qui la prime doit-elle être payée ?

La prime doit être payée entre les mains de l’assureur ou de son mandataire justifiant
d’un mandat écrit. Toutefois, le paiement fait auprès du mandataire devra être fait par
chèque, ou par espèces ne dépassant pas 1.000.000 FCFA. (541 du code CIMA modifié
par le règlement n° 0001/CIMA/PCMA/PCE/2011).

Page 30
3) Où doit-elle être payée ?

Le code CIMA pose le problème de la portabilité de la prime. En effet selon l’article 13 du


code CIMA modifié par le règlement n° 0001/CIMA/PCMA/PCE/2011 « la prime est
payable au domicile ou de l’intermédiaire dans les conditions prévues à l’article 541».

4) Quand la prime doit-elle être payée ?

La prime doit être payée à la souscription du contrat.

5) Modalités de paiement de la prime

La prime est payable par espèces, chèque, virement, mandat poste et même par
compensation. (Les deux dettes doivent être certaines, liquides et exigibles pour que la
compensation soit possible, c’est-à-dire qu’on ne peut pas compenser les sinistres et les
primes du même contrat).

B/ Les actions découlant du défaut de paiement de la prime

D’après l’article 13 alinéa 6 du code CIMA modifié par le règlement n°


0001/CIMA/PCMA/PCE/2011, « A défaut de paiement de la prime dans le délai convenu, le
contrat est résilié de plein droit. La portion de prime courue reste acquise à l’assureur, sans
préjudice des éventuels frais de poursuite et de recouvrement. »

II – LA VIE DU CONTRAT D’ASSURANCE AUTOMOBILE

A/ La modification du contrat

1) Les conditions de modification

La modification du contrat d’assurance est acquise aux conditions suivantes :

Le contrat doit être en vigueur au moment de la modification ;


L’accord des parties est nécessaire compte tenu du caractère consensuel du
contrat d’assurance.

2) L’Initiative de la modification

L’initiative de la modification du contrat peut provenir :

De l’assureur (cas d’une augmentation de tarif en cours de contrat)


De l’assuré (cas d’une réduction de garantie ou d’une incorporation d’un véhicule
dans la flotte ou la police).

Les modifications peuvent aussi découler de la déclaration de l’assuré.

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3) Les modifications découlant des déclarations de l’assuré

Il peut s’agir d’une modification du risque ou de l’aliénation du véhicule assuré.

3.1) La modification du risque

Il peut s’agir de l’amélioration du risque ou de l’aggravation du risque.

En cas de déclaration par l’assuré d’une amélioration du risque, l’assureur doit


consentir à une réduction de la prime, à défaut l’assuré peut résilier son contrat sans
indemnité.

En cas d’aggravation du risque, l’assureur peut soit maintenir le contrat en


augmentant la prime, soit le résilier.

3.2) Cas de l’aliénation d’un VTM.

L’article 41 du code Cima dispose qu’en cas d’aliénation d’VTM le contrat d’assurance
est suspendu de plein droit à partir du 5e jour de l’aliénation à 24 heures. Ceci signifie
qu’à l’expiration des 5 jours, la suspension intervient automatiquement, même si
l’assureur n’a pas connaissance de l’aliénation.

Selon cet article, le contrat peut être résilié à l’initiative de l’assureur ou de l’assuré
moyennant un préavis de 10 jours. Il est également précisé que si le contrat
suspendu n’est pas remis en vigueur d’un commun accord entre les parties ou s’il
n’est pas résilié par l’une des parties, la résiliation survient de plein droit à expiration
d’un délai de 6 mois à compter de l’aliénation.

L’assureur est tenu au remboursement du prorata de prime correspondant à la


période allant de la date de cette résiliation à la date d’échéance du contrat.

4) Preuve de la modification du contrat

Toute modification dans un contrat d’assurance Automobile est constatée par un


avenant dûment signé des deux parties.

B/ La suspension du contrat

Le contrat d’assurance Automobile peut être suspendu :

à l’initiative de l’assuré,
pour non-paiement de prime,
de plein droit.

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1) Suspension initiée par l’assuré

Elle se fait au moyen d’une lettre par laquelle l’assuré demande à l’assureur de
suspendre momentanément la garantie du contrat en précisant le motif de cette
demande. Elle ne doit pas être consécutive à un sinistre couvert.

Si la période de suspension est supérieure ou égale à 4 semaines consécutives, le contrat


est prorogé des ¾ de la période de suspension ou alors l’assuré bénéficie d’une ristourne
de prime égal au ¾ du prorata de prime couvrant la période de suspension.

Le contrat suspendu reprend ses effets suite à une lettre de l’assuré demandant la
remise en vigueur du contrat.

Enfin on ne suspend que les contrats annuels et pas ceux de courte période.

2) Suspension de plein droit

C’est celle qui découle de l’aliénation d’un VTM. Elle ne requiert aucune action préalable
des parties.

La suspension du contrat quel qu’en soit la nature ne met pas fin au contrat. L’assuré
reste tenu de ses obligations en cours (paiement de la prime, déclaration des
modifications). Quant à l’assureur, il est momentanément libéré de son obligation de
payer les sinistres.

Enfin comme les modifications, la suspension et la remise en vigueur sont constatées par
avenant.

B/ Cessation du contrat

Le contrat d’assurance Automobile peut prendre fin des suites de :


L’expiration de la période d’assurance,
La disparition du risque (chose assurée),
La résiliation du contrat.

Toutefois avant sa cessation le contrat d’assurance automobile peut être touché par un
sinistre que l’assureur se doit de gérer de façon juste et équitable.

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