KB - Cardiologie R2C - 2021
KB - Cardiologie R2C - 2021
KB - Cardiologie R2C - 2021
Cette nouvelle édition élaborée en collaboration scientifique avec le Collège National des
Cardiologues Français (CNCF), a été entièrement revue, mise à jour et adaptée par Théo
PEZEL afin de vous proposer un support de référence de Cardiologie pour la R2C et l'EDN prévu dès
2023.
Une équipe pédagogique composée de plus de 20 médecins (dont plusieurs PU-PH) ont travaillé sur la
mise à jour de l'ensemble des items selon les dernières recommandations ESC (European Society of
Cardiology) et HAS, de manière à vous donner une vision claire, didactique et consensuelle.
Toutes les dernières recommandations publiées en 2021 ont été intégrées à l'ouvrage !
Cette 9 édition correspond à une refonte en profondeur de cet ouvrage de référence en Cardiologie
ème
avec:
• Actualisation des connaissances avec les dernières recommandations
• Adaptation à la R2C et Hiérarchisation des connaissances (rang A et B) en mettant les
connaissances de rang B en italiques tout au long de l'ouvrage.
Ceux qui passeront les ECNi en 2022 ne doivent donc pas tenir compte des italiques, dans la mesure
où c'est l'ancien programme qui prévaut.
Ceux qui passeront les ECNi « nouvelle formule» en Juin 2023 sont soumis au nouveau programme
sans que la hiérarchisation (rang A et B) soit utilisée pour le classement unique final.
Enfin, ceux qui passeront les Examens Dématérialisés Nationaux (EDN) à partir de septembre 2023,
devront tenir compte de la hiérarchisation (rang A et B), qui jouera pour leur choix de spécialité.
La grande nouveauté de cette édition est un support online inédit et unique. Sur le site dédié au
livre (l livre= 1 ou 2 adresses IP permettant une connexion illimitée pendant 1 an), vous trouverez:
- Des vidéos pédagogiques « coup de pouce » : points précis de cours expliqués de manière
pédagogique (comme en conférence); iconographie expliquée (ECG, échographie cardiaque,
coronarographie...) pour mieux vous faire comprendre les images que vous voyez.
- Des mises à jour de vos questions en fonction de la parution de nouvelles recommandations ou
de nouveaux traitements, pour vous permettre d'être toujours au point sans avoir à acheter un
second livre dans 2-3 ans.
- La Team Cardio KB, véritable équipe pédagogique online à vos côtés pendant toute votre
préparation, qui répondra à vos questions via un blog et qui publiera pendant l'année de
nouvelles vidéos pédagogiques en fonction des questions le plus fréquemment posées.
- De la Bibliographie pour ceux qui veulent approfondir, en liaison avec le Collège National des
Cardiologues Français.
Après l'ECNi/EDN, ce livre doit pouvoir vous servir de « livre de référence» en Cardiologie pour
votre pratique médicale ultérieure, quelle qu'elle soit. Pour les cardiologues en activité, ce livre
soutenu par le CNCF sera très utile dans le cadre de la Formation Médicale Continue (FMC).
Bonne lecture !
Dr David ATTIAS, Dr Théo PEZEL, et Pr Nicolas LELLOUCHE,
au nom de toute l'Équipe pédagogique référente
C
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• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
PREFACE DU COLLEGE
Chers amis,
Cet ouvrage constitue un outil pédagogique fondamental pour la mise à jour de vos connaissances, à la
fois pour la préparation de l'ECNi/EDN, mais aussi pour la formation médicale continue des médecins
cardiologues et généralistes.
La synthèse des dernières données disponibles en pathologies cardiovasculaires a été réalisée par des
experts reconnus dans chaque domaine, sous l'égide de David ATTIAS, Théo PEZEL, et Nicolas
LELLOUCHE, membres du Collège National des Cardiologues Français, du Collège des Cardiologues
en Formation et de la Société Française de Cardiologie.
Cet ouvrage vous apporte une mise à jour exhaustive des données scientifiques et vous permettra ainsi
de répondre aux questions de Cardiologie. Les vidéos disponibles en ligne complèteront utilement
votre formation par des explications complémentaires.
Le Collège National des Cardiologues Français (CNCF), dont la vocation est la formation médicale
continue des cardiologues, est heureux et fier de parrainer ce livre qui permettra de former les
cardiologues de talent de demain et constitue une mise à jour précieuse des connaissances pour les
cardiologues en activité afin d'optimiser la prise en charge souvent complexe des patients présentant
une pathologie cardiovasculaire.
Le site Internet dédié à cet ouvrage dispose d'un lien pour vous connecter au site du CNCF qui est le
suivant: www.cncj.eu. Vous trouverez sur ce site des mises à jour régulières, des comptes-rendus des
congrès internationaux, ainsi que des vidéos par des experts vous permettant d'aller plus loin.
Tous nos compliments aux auteurs pour leur implication sans faille ayant permis la réalisation de cet
ouvrage de référence.
Bonne lecture.
2018-2021 et 2021-2024
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1KB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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PREFACE DES PROFESSEURS
La Cardiologie et les maladies vasculaires représentent une part importante dans la Médecine
d'aujourd'hui pour des raisons épidémiologiques, puisqu'elles sont une des toutes premières causes de
mortalité, mais aussi parce que cette spécialité a connu d'immenses progrès ces dernières années, aussi
bien au plan de la connaissance physiopathologique que des explorations et surtout du traitement.
Vouloir répondre aux attentes pour la préparation des certificats de Cardiologie, mais aussi de
l'Examen Classant National est une vraie gageure puisqu'il faut associer un contenu solide à des
qualités didactiques si l'on veut atteindre le succès.
La lecture de cet ouvrage me fait penser que les auteurs y sont parvenus parce que le contenu est de
qualité, tout à fait à l'ordre du jour, tandis que la présentation, utilisant un texte mais aussi des Fiches
flash et une riche iconographie, permet de le lire facilement et de mémoriser l'essentiel.
Il est très encourageant et aussi rassurant de constater que les auteurs ne se sont pas contentés de
«copier/coller» à partir de l'existant, mais connaissent bien cette pathologie, l'ont bien«digérée» et
enfin savent et aiment enseigner.
Pour conclure, un grand bravo aux auteurs et tous mes vœux de réussite aux lecteurs de cet ouvrage.
C'est un grand plaisir pour moi de préfacer ce manuel coordonné par le Docteur David ATTIAS et le
Professeur Nicolas LELLOUCHE.
Cet ouvrage est depuis plusieurs années «la référence» dans le domaine de l'enseignement de la
Cardiologie et de la Pathologie vasculaire. La Cardiologie constitue un pan fondamental de la
Médicine de par sa fréquence en pratique clinique quotidienne et de par ses conséquences puisqu'elle
est une des causes principales de mortalité. Un enseignement de qualité de cette spécialité est donc
fondamental.
Cette nouvelle édition est fidèle aux précédentes avec un contenu complet, précis, exact, et une
présentation claire, didactique et synthétique. Elle ne constitue pas toutefois une simple redite des
précédentes éditions et a su s'adapter et intégrer les modifications du programme, les nouvelles
modalités d'examen de l'ECN (iECN) et les évolutions de la Cardiologie qui ont été nombreuses et
rapides ces dernières années. Son contenu est ainsi parfaitement conforme aux dernières
recommandations de nos sociétés savantes. Elle s'est également adaptée aux évolutions pédagogiques
avec l'ajout de vidéos résumant les points clés d'une question ou d'un domaine et la création d'un blog.
Cet ouvrage, à la fois complet, didactique et actuel a donc pleinement atteint son but. Il répond
parfaitement à l'enseignement de notre discipline et au certificat de Cardiologie, à la préparation de
l'ECN et constitue également une référence pour ceux ou celles qui souhaitent se remettre à jour dans
notre spécialité.
Il me reste donc à souhaiter à cette nouvelle édition de connaître tout le succès qu'elle mérite et à ses
lecteurs de réussir et de s'épanouir dans notre merveilleuse profession.
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1KB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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AUTEURS PRINCIPAUX
Dr David ATTIAS, Cardiologue
Centre Cardiologique du Nord, Saint-Denis.
Centre Hospitalier Universitaire Bichat-Claude Bernard, Paris.
Classé 5 ème à l'internat nord en 2000; Conférencier de Cardiologie depuis 20 ans.
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iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
19 Endocardite infectieuse
20 153 Prothèses valvulaires cardiaques 257
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27 Transplantation cardiaque
14 Dyspnée aiguë et chronique
UNITE D'ENSEIGNEMENT IX
Circulation - Métabolismes
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1KB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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35 232 Fibrillation atriale 456
15 233 Insuffisance aortique 186
16 233 Insuffisance mitrale 199
17 233 Rétrécissement aortique 212
18 233 Rétrécissement mitral 226
25 234 Insuffisance cardiaque chronique de l'adulte 316
26 Traitement de l'insuffisance cardiaque chronique 334
234
de l'adulte
28 234 Insuffisance cardiaque aiguë : OAP cardiogénique 349
23 235 Péricardite aiguë 292
33 236 Troubles de conduction intracardiaque 414
34 237 Palpitations 431
36 238 Souffle cardiaque chez l'enfant 477
Œdèmes des membres inférieurs localisés
30 257 375
ou généralisés
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UNITE D'ENSEIGNEMENT XI
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ABREVIATIONS
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Chap. 28- Insuffisance cardiaque aiguë: OAP cardiogénique ................................................... 349
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1KB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
CAHIER « THERAPEUTIQUE »
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1KB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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ITEM 221
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ATHEROME : EPIDEMIOLOGIE ET
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PHYSIOPATHOLOGIE. :::c
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LE MALADE POLY-ATHEROMATEUX
Plan
1. DEFINITION ET EPIDEMIOLOGIE
Il. LOCALISATIONS DE LA MALADIE ATHEROMATEUSE
Ill. MECANISMES DE LA MALADIE ATHEROMATEUSE
IV. EVOLUTION NATURELLE DE LA PLAQUE D'ATHEROME
V. PRINCIPES DE LA PRISE EN CHARGE AU LONG COURS DU PATIENT POLY-ATHEROMATEUX
Prévalence,
B Prévalence et incidence de l'athérome (y compris atteintes infra-cliniques)
épidémiologie
Cardiopathie ischémique -AVC -AOMI -Anévrysme de l'aorte abdominale/
B Épidémiologie Mortalité et Morbidité: grandes tendances (causes de mortalité, influence de
l'âqe et du sexe, évolution dans le temps, qradient nord sud)
B Physiopathologie Connaitre les mécanismes de formation et l'évolution de la plaque d'athérome
Connaître les particularités de la physiopathologie de l'athérome (cibles et
B Physiopathologie
intervenants)
A Diagnostic Localisations préférentielles de la maladie athéromateuse
Connaitre la stratégie d'exploration en imagerie devant une maladie
Examens athéromateuse.
B
complémentaires Dépistage et diagnostic positif : écho-Doppler artériel des membres inférieurs
avec mesure de l'IPS.
A Prise en charge Connaître les principes de prise en charge du malade poly-athéromateux
B Prise en charge Connaître les principes de l'éducation thérapeutique du patient athéromateux
1. DEFINITION ET EPIDEMIOLOGIE
Définition
• L'athérome est la principale étiologie des affections cardiovasculaires.
Selon l'OMS, l'athérome (ou athérosclérose) est « une association de remaniements de
l'intima des artères de gros et moyen calibre consistant en une accumulation focale de
lipides, de glucides complexes, de sang et de dépôts calcaires, avec remaniement de la
média».
• Rôle des facteurs de risque cardiovasculaire (FdR CV) sur l'athérome
L'évolution de l'athérome est considérablement accélérée par les FdR CV (PCZ)
(hypercholestérolémie, dyslipidémie mixte, certaines hypertriglycéridémies, diabète,
hypertension artérielle, tabagisme).
Épidémiologie
• En France, c'est un problème de santé publique majeur :
Le coût des maladies cardiovasculaires est d'environ 10% du montant total de la
consommation de soins et de biens médicaux.
La prescription médicamenteuse liée aux maladies cardiovasculaires représente environ
20% du total des dépenses médicamenteuses.
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
De plus, 1 décès sur 3 en France est actuellement lié à une pathologie cardiovasculaire : les
cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), l'insuffisance
cardiaque et les autres pathologies vasculaires représentent chacun 25% des étiologies de
décès d'origine cardiovasculaire.
Cependant, la mortalité cardiovasculaire a diminué depuis 1970, mais au prix d'une
augmentation de la morbidité + + +. C'est la seconde cause de décès en France.
• Dans le monde:
Mortalité CV plus importante en Europe du Nord et de l'Est (intérêt du régime
méditerranéen).
Dans les pays en voie de développement: augmentation progressive de la mortalité CV.
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a: perméabilité endothéliale et permettre l'entrée du LDLc sanguin dans la paroi artérielle
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N (entrée d'autant plus importante que le taux de LDLc sanguin est élevé). Le LDLc va alors
être oxydé et devenir cytotoxique pour l'endothélium.
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ATHEROME EPIDEMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE - LE MALADE POLY-ATHEROMATEUX
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Physiopathologie de l'athérome
B. ANATOMOPATHOLOGIE
L'évolution se déroule en plusieurs stades :
1-Stade précoce: la strie lipidique
• La lésion initiale est la strie lipidique, petite macule jaunâtre soulevant l'intima. Les stries
lipidiques sont présentes dès l'enfance. Elles sont constituées de cellules spumeuses qui sont soit
des macrophages, soit des cellules musculaires lisses ayant migré dans l'intima et chargées
d'esters de cholestérol (LDL oxydées).
• Ces lésions, habituellement retrouvées au niveau des bifurcations artérielles, sont réversibles,
mais évoluent souvent vers la plaque d'athérome car il existe ensuite un épaississement de
l'intima en rapport avec la prolifération des cellules musculaires lisses entourées d'une quantité
variable de tissu conjonctif.
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■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Laplaque d'athérome
• Elle représente la lésion constituée, véritable nodulefibrino-lipidiquesitué dans l'intima.
• Elle est constituée de 2 parties :
1) Le noyau lipidique qui contient des cellules spumeuses (cellules musculaires lisses et
macrophages contenant du LDLc oxydé) et des lipides extracellulaires (cristaux de
cholestérol) recouvrant un noyau central nécrotique (constitué de débris cellulaires, de
facteur tissulaire, de cristaux de cholestérol, de calcium) et détruisant la limitante
élastique interne.
2) La chape fibreuse (riche en fibres de collagène, cellules musculaires lisses et matrice
extracellulaire) qui sépare le noyau lipidique du reste de l'intima.
• La plaque peut se compliquer de calcifications, d'ulcérations, d'hémorragies intra-plaque, de
thromboses intra-plaque et de ruptures à l'origine de thrombose artérielle (lire plus bas).
4
ATHEROME EPIDEMIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE - LE MALADE POLY-ATHEROMATEUX
•
(signe de Bakey)
(localisation la plus fréquente) TDM/IRM si besoin
Souffle abdominal
Angor mésentérique = douleur
Artère mésentérique Angio-TDMIIRM abdominale
et/ou météorisme postprandial
Insuffisance rénale, OAP flash, Echographie-Doppler artère rénale
Artère rénale HIA résistante, souffle Hypokaliémie
abdominal TDM/IRM si besoin
Abolition pouls périphériques, Mesure de l'IPS
Artères des membres
claudication intermittente, Echographie-Doppler Ml en ] intention
ère
inférieurs
impuissance, troubles trophiques TDM/IRM si besoin
• ConnaÎtre l'ordre d'une chirurgie d'athérome
En cas de patients présentant une pathologie athéromateuse diffuse d'indication
chirurgicale à tous les étages (par exemple : sténose carotidienne serrée symptomatique,
lésions coronariennes tri-tronculaires chirurgicales, anévrisme de l'aorte abdominale de 60
mm), on réalisera les chirurgies de la tête aux pieds dans le sens suivant : carotide -
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• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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ITEM 222
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FACTEURS DE RISQUE
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CARDIOVASCULAIRE ET PREVENTION :c
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Plan
1. INTRODUCTION
Il. CLASSIFICATION DES FACTEURS DE RISQUE
Ill. PRINCIPAUX FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE MODIFIABLES
IV. ESTIMATION DU RISQUE CARDIOVASCULAIRE GLOBAL
V. CONDUITE A TENIR EN PREVENTION PRIMAIRE
VI. CONDUITE A TENIR EN PREVENTION SECONDAIRE
Recommandations de l'item
- 2019, ESC sur le diagnostic et la prise en charge des dyslipidémies
- 2017, HAS sur l'évaluation du risque cardiovasculaire, les modifications du mode de vie dans la prise en
charge du risque cardiovasculaire et les principales dyslipidémies (stratégies de prise en charge).
- 2021, ESC sur la prévention du risque cardiovasculaire dans la pratique clinique.
1. INTRODUCTION
A. PREVENTION CARDIOVASCULAIRE
• Malgré une diminution régulière depuis une trentaine d'années du nombre de décès liés à un
événement cardiovasculaire (CV), ces maladies restent l'une des principales causes de mortalité
en France.
• L'objectif de la prévention CV est de diminuer la morbi-mortalité liée aux événements
cardiovasculaires en déterminant des seuils d'intervention thérapeutique avec:
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-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• La prévention PRIMAIRE
destinée aux patients sans pathologie CV symptomatique +++
2 axes de la prévention primaire :
o dépistage des pathologies CV asymptomatiques (athérome débutant)
o dépistage et prise en charge des FdR CV
1 outil indispensable : CALCUL DU RISQUE CARDIOVASCULAIRE (RCV) pour
stratifier le risque des patients.
• La prévention SECONDAIRE
destinée aux patients ayant déjà une atteinte CV cliniquement exprimée (angor, IDM,
AVC, claudication intermittente...)
3 axes de la prévention secondaire :
o diminuer les récidives de pathologies CV
o diminuer les complications des pathologies CV existantes (dont le décès)
o diminuer l'apparition d'autres pathologies CV associées
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Diabète
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Tabagisme
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w Ces FdR majeurs d'athérosclérose sont impliqués dans la survenue des maladies CV. Ces FdR sont
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souvent associés entre eux, ainsi que notamment à l'obésité abdominale et aux facteurs
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f- comportementaux comme la sédentarité, une alimentation déséquilibrée, l'alcool ou le stress.
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FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET PREVENTION
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■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET PREVENTION
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Place de la cigarette électronique -- - -- -
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• Dispositif produisant une «vapeur» d'eau, formée à partir d'un « e-liquide », contenant du
propylène glycol ou du glycérol, différents arômes± de la nicotine ( différents dosages).
• Ce que Fon sait: effets irritants et/ou toxiques des composants de la e-cigarette bien moindres
que ceux liés à la fumée du tabac.
• Ce que l'on ne sait pas: toxicité à long terme des combustibles utilisés dans la e-cigarette
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-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
E. SYNDROME METABOLIQUE
• Principe général: ensemble de perturbations clinico-métaboliques qui prédisposent fortement
au développement de l'athérosclérose.
• Physiopathologie: la principale anomalie est l'existence d'une insulinorésistance qui va
entraîner:
Augmentation de sécrétion d'insuline par le pancréas+ hyp erglycémie (sécrétion d'insuline
insuffisante) avec risque d'induction de diabète.
Dysfonction de l'endothélium vasculaire, puis progression de l'athérosclérose.
Une obésité abdominale (PCZ) avec sécrétion par la graisse abdominale
x D'hormones pro-thrombotiques et pro-inflammatoires.
x De substances diminuant la sensibilité à l'insuline (et donc leur capacité à absorber le
sucre) des cellules avoisinantes (cercle vicieux).
x Cette hyperinsulinémie freine la lipolyse et favorise ainsi la prise de poids.
L'insulinorésistance est liée au degré de surcharge pondérale, à l'importance de la
graisse abdominale (notamment périviscérale plus que sous-cutanée) et aux antécédents
familiaux.
• Ce syndrome est désormais reconnu comme un facteur de risque cardiovasculaire: il
prédispose soit à la survenue d'événements cardiovasculaires (x par 4), notamment d'origine
coronarienne, soit à la survenue d'un diabète de type 2.
• La principale atteinte est l'existence d'une obésité abdominale, quantifiée par la mesure du
tour de taille.
• Cette obésité abdominale est appelée aussi obésité androïde, par opposition à l'obésité
gynoïde avec dépôts de graisses dans les cuisses et les fesses.
• Des changements de mode de vie (baisse de l'obésité, augmentation de l'activité physique et
modifications des habitudes alimentaires) permettent de réduire le risque CV dû au syndrome
métabolique.
- 12
FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET PREVENTION
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■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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1
FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET PREVENTION
EN PRATIQUE
• Si RCV global faible: pas d'exploration ou score calcique (ou ECG d'effort)
• Si RCV global modéré: discuter score calcique ou test d'ischémie
• Si RCV global élevé: test d'ischémie ou coroscanner
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iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET PREVENTION
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ITEM 223
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PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDEMIES c:c
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Plan
1. DEFINITION
Il. CLASSIFICATION DES DYSLIPIDEMIES
Ill. EXPLORATION D'UNE ANOMALIE LIPIDIQUE (EAL)
IV. ETIOLOGIES DES DYSLIPIDEMIES
V. EVALUER LE RISQUE CARDIOVASCULAIRE GLOBAL
VI. OBJECTIF THERAPEUTIQUE
VII. TRAITEMENT DU PATIENT DYSLIPIDEMIQUE
Recommandations de l'item
- 2019, ESC sur le diagnostic et la prise en charge des dyslipidémies
- 2017, HAS sur l'évaluation du risque cardiovasculaire, les modifications du mode de vie dans la prise en
charge du risque cardiovasculaire et les principales dyslipidémies (stratégies de prise en charge).
1. DEFINITION
• L'hypercholestérolémie est la dyslipidémie la plus fréquente. En France, elle touche plus de
37% des adultes âgés de 35 à 64 ans, soit 9,1 millions de personnes.
• La morbi-mortalité CV est associée à: une augmentation du LOL-cholestérol (LDLc) ; une
augmentation des triglycérides (TG); une diminution du HDL-cholestérol (HDLc).
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PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDEMIES
-
Ill. EXPLORATION D'UNE ANOMALIE LIPIDIQUE (EAL)
• Le dépistage d'une dyslipidémie repose sur l'EAL, réalisée après 12 heures de jeûne (à
confirmer si 1er bilan anormal).
• Ce dépistage est indiqué en prévention primaire dans des indications précises (voir tableau:
Quand demander une exploration du bilan lipidique en prévention primaire ? dans le chapitre
« Facteurs de risque CV »)
• Le LDLc est calculé par la méthode de Friedewald si TG :s 3,4 g/1 (3,9 mmol/1) ou dosé si
TG > 3,4 g/1. Cette formule permet le calcul du LDLc à partir du cholestérol total (CT), des
triglycérides (TG) et du HDL-cholestérol (HDLc).
Formule de Friedewald
LDLc (g/1) = CT (g/1) - HDLc (g/1) - TG (g/l)/5
LDLc (mmol/l) = CT (mmol!l)-HDLc (mmol!l)- TG (mmol/l)/2,2.
N.B. :formule applicable si TG� 3,4 g/l (3,9 mmol!l).
Les facteurs de conversion de mmol/l en g/l sont : cholestérol x 0,387; triglycérides x 0,875.
• Pour un même patient, le bilan lipidique peut varier en fonction de l'alimentation, du poids+++ .
• Chez les sujets avec un LDLc � 1,9 g/1 (4,9 mmol/1), il est recommandé de rechercher une
hypercholestérolémie familiale hétérozygote.
• Mesure de la glycémie à jeun à réaliser de façon systématique en cas de dyslipidémie.
• Consommation d'alcool
• Obésité
• Régime alimentaire riche en hydrates de carbone simples
• Hypothyroïdie
• Grossesse (la concentration physiologique de TG x par 2 pendant le 3 trimestre)
ème
21
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
-
@
22
PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDEMIES
-
Dysbêtalipoprotéinémie (type III)
• Rare: 1/10 000 dans la population
• Nécessite une mutation homozygote de l'apoE (transmission autosomique récessive)+ 1 autre facteur:
obésité, diabète, hypothyroïdie notamment
• EAL: hyperlipidémie mixte sévère avec élévation harmonieuse de la cholestérolémie (entre 3 et 5 g!l) et de
la triglycéridémie (entre 4 et 8 g/l)
• Xanthomes des plis palmaires et tubéreux rares, mais pathognomoniques de cette dyslipidémie
• Risque de décompensation en type V en hyperchylomicronémie transitoire
• Complications CV dès l'âge de 50 ans avec une fréquence relative accrue des AOMI
• Privilégier régime et fibrates dans cette forme
Hypertriglycéridémie familiale (type IV)
• Fréquence rare ; transmission autosomique dominante
• EAL: niveau de TG dépendant du surpoids, de la consommation d'alcool et de sucres
• Pas de xanthomes
• Risque de décompensation en type V en hyperchylomicronémie transitoire
• Caractère athérogène incertain
Hyperchylomicronémie primitive (types I et V)
• Très rare; plus le déclenchement est précoce, plus la probabilité de mutation sous�jacente est importante
• EAL: TG> 10 g!l pouvant allerjusqu'à 100 g/l
• Risque de pancréatite aiguë+++ ; caractère athérogène incertain
risque CV (PCZ)
mois)
< 1,9 g/1
Faible
(4,9 mmol/1)
Pas de traitement Traitement hypolipémiant
< 1,3 g/1
Modéré
(3 ,4 mmol/1)
RHD
< 1,0 g/1
Élevé
(2,6 mmol/1) Traitement hypolipémiant
Traitement hypolipémiant
< 0,55 g/1 intensifié
Très élevé
(1,4 mmol/1)
23
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
• EN PREVENTION SECONDAIRE= on vise un LDLc < 0,55 g/1 (PCZ) (nouveau seuil par
les recommandations ESC 2019) correspondant à l'adage « lower is better »: « plus le LDLc
sera bas, meilleur sera le pronostic!»
• Education thérapeutique indispensable +++ pour améliorer le respect des modifications du
mode de vie et favoriser l'adhésion du patient à son traitement médicamenteux.
D. TRAITEMENT MEDICAMENTEUX
• Réflexe si hyperlipidémies secondaires ou iatrogènes : ne pas prescrire de traitement
hypolipémiant sans traiter la maladie causale ou arrêter le traitement responsable, dans la
mesure du possible
-
�
0
@
24
PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDEMIES
-
• L'obtention de l'objectif thérapeutique ne doit pas se faire au prix d'un traitement
hypolipémiant excessif ou mal toléré++++++++++++++++.
• Si sujets âgés (comorbidités et des capacités métaboliques altérées) : il est recommandé de
débuter un traitement hypolipémiant à faible dose et d'adapter ensuite la posologie avec
précaution.
Pravastatine
Simvastatine
Atorvastatine
Rosuvastatine
Intensité faible (pourcentage de réduction du LDLc: 20-29%)
Intensité moyenne (pourcentage de réduction du LDLc: 30-39%)
ntensité forte ( ourcentage de réduction du LDLc > 40%
Cases blanches: Hors AMM/non recommandé
✓: statines les plus efficientes. L'atorvastatine et la rosuvastatine ne possèdent pas d'indication validée
(AMM) en prévention secondaire.
Anf co f PCSK9 :
Nouveau traitement fort des hypercholestérolémies (reco ESC 2019)
• Rationnel :
La cible de LDLc est souvent très difficile à atteindre et les effets secondaires des statines
(myalgies+++) et de l'Ezétimibe sont nombreux.
Cette nouvelle classe thérapeutique a montré une supériorité dans la baisse du LDLc
60%) par rapport aux statines.
• Mécanismes d'action :
Protéine PCSK9: synthétisée par le foie ; liaison PCSK9- récepteur LDLc c:> � densité du
récepteur au LDLc sur les hépatocytes c:> � fixation du LDLc à son récepteur c:> taux de
LDLc circulant élevé.
Ac anti-PCSK9: inhibition liaison PCSK9- récepteur LDLc c:> ?I densité du récepteur au
LDLc sur les hépatocytes c:> ?!fixation du LDLc à son récepteur c:> � taux de LDLc
circulant.
• Indications
patients en prévention secondaire (après un SCA...) ou hypercholestérolémies familiales
et objectif de LDLc non atteint sous Statines à dose maximale tolérée + Ezétimibe
(intolérants aux statines)
• 2 anticorps monoclonaux anti-PCSK9 avec AMM dans les hypercholestérolémies et
dyslipidémies mixtes:
Evolocumab (Repatha®) et Alirocumab (Praluent®)
s'administrent par voie sous-cutanée au plus toutes les 2 à 4 semaines
• Schéma classique au décours immédiat d'un SCA
systématiquement en 1 ligne: statines doses maximales
ère
25
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
26
PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDEMIES
■
27
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
C. STRATEGIES THERAPEUTIQUES
• Les fibrates sont contre-indiqués pour des doses ;;:40mg de Rosuvastatine. Le Gemfibrozil est
contre-indiqué en association avec la Simvastatine et déconseillé avec les autres statines.
• Les fibrates sont contre-indiqués en cas d'insuffisance rénale chronique.
--
Hypertriglycéridémie modérée :
2 g/1 :5 JG_� _5__g/lJ5,6 mll!c:,�/1)
1
-1
Hypertriglycéridémie sévère :
T_G � 5 g/1 (5,_� mmol/1)
_ --
-1
Non-HDLc ouLDLc
< 1 J Non-HDLc<1J ouLDLc
Prescription de fibrate
à l'objectif non à l'objectif
Prescription de statine Si 2 ::. TG< 5 g/1 Si TG� 5 g/1
Si et
et et
objectif de non-HDLc et
Si objectif de non-HDLc non-HDLc non-HDLc
AvecRCV non-HDLc ouLDLc non-HDLc
ouLDLc atteint ouLDLc non à
AvecRCV ouLDLc non à à l'objectif
faible à l'objectif l'objectif
élevé non atteint l'objectif
à modéré:
à très élevé: Avec
pas de Avec
prescription HDLc basc2>
traitement
de fibrate HDLc normal etRCV Association Eventuelle Association
hypolipémiant etRCV faible Association Maintien
élevé à très d'une association d'une
à modéré: d'ézétimibe du fibrate
élevé: statine d'oméga-3 statine
maintien
association
de la statine
d'un fibrate
CIJ Cholestérol non lié aux HDL = (CT- HDLc), avec pour objectif: non-HDLc< 1,3 g/1 chez les patients à risque CV
élevé ; non-HDLc< 1,0 g/1 chez les patients à risque CV très élevé.
C 2 J HDLc bas:< 0,4 g/1 chez l'homme et< 0,5 g/1 chez la femme.
- 28
PRISE EN CHARGE DES DYSLIPIDEMIES
•
Acide
nicotinique
+�
/ Î
Cholestérol alimentaire Elimination cholestérol= acides
biliaires
Epuration
tissulaire
Tissus
périphériques
Absorption
Chylomicrons
Cllolestérol
�tlOl'I
ab��
l
Acides gras libres
Tissu adipeux . stockage
Muscles: utilisation
dans les' selles
29
-
ITEM 224
LL.I
1
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HYPERTENSION ARTERIELLE DE L'ADULTE e:
l-
c:z:
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Plan
1. EPIDEMIOLOGIE
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. DIAGNOSTIC
IV. RECHERCHE DE SIGNES D'HTA SECONDAIRE
V. RECHERCHE D'AUTRES FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE
VI. BILAN DU RETENTISSEMENT
VII. RECAPITULATIF
VIII. TRAITEMENT DE L'HTA ESSENTIELLE
Recommandations de l'item
- 2002, AFSSAPS sur la prise en charge des poussées hypertensives de l'adulte
- 2013, SFHTA (Société Française d'HTA) sur le diagnostic et la prise en charge de l'HTA
- 2016, HAS-SFHTA sur le diagnostic et la prise en charge de l'HTA de l'adulte
- 2018, ESC sur le diagnostic et la prise en charge de l'hypertension artérielle
- 30
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSEN TIELLE DE L'ADULTE
-
Connaître les principaux effets indésirables et contre-indications des traitements
A Prise en charge
anti-hypertenseurs
Connaître les situations cliniques particulières pouvant orienter le choix du
B Prise en charge
traitement anti-hypertenseur
Connaître les particularités du traitement anti-hypertenseur du sujet âgé de plus
A Prise en charge
de 80 ans
B Prise en charge Prise en charge d'une urgence hypertensive
Plan de soins à long terme et modalités de suivi d'un patient hypertendu: savoir
B Suivi et/ou pronostic évaluer l'efficacité du traitement, la tolérance au traitement et l'observance du
patient.
Principes de prise en charge d'une HTA secondaire: HTA rénovasculaire et
B Prise en charge
endocriniennes.
Connaître la définition de l'HTA chez l'enfant et l'existence de normes
A Définition
pédiatriques
Mesure de la pression artérielle chez l'enfant.
Connaitre les indications de mesure de la PA chez l'enfant (examen
A Diagnostic positif
systématique annuel après 3 ans, en cas de FOR) et en connaitre les modalités
(brassards adaptés, abaques pour l'âqe et le sexe
B Étiologies Connaître les principales causes d'HTA chez l'enfant
L'hypertension artérielle est un problème majeur de santé publique. En effet, elle est devenue un des
motifs de consultation les plus fréquents, représentant la 1 cause de prescription médicamenteuse. La
ère
gravité de l'hypertension artérielle réside dans ses complications: cérébrales, cardiaques et rénales.
Dans la majorité des cas (environ 90%), on ne retrouve aucune étiologie : c'est l'hypertension
artérielle essentielle ou primitive. Dans environ 10% des cas, on retrouve une cause secondaire.
1. EPIDEMIOLOGIE
A.PREVALENCE
• L'hypertension artérielle (HTA) est la première maladie chronique dans le monde et un des
principaux facteurs de risque cardio-vasculaire.
• Elle représente la première cause de mortalité mondiale avec plus de 10 millions de décès
annuels.
• Environ 1 million de nouveaux patients sont traités pour une HTA en France chaque année, ce
qui correspond à une moyenne de 15 à 20 nouveaux patients pour un médecin généraliste. En
France, en 2012 plus de 11 millions de patients étaient traités pour une HTA.
• 20 % des patients hypertendus ne sont pas traités et 1 patient hypertendu traité sur 2 n'est pas à
l'objectif tensionnel souhaité.
• Le dépistage précoce et la prise en charge de l'HTA contribuent à l'allongement de l'espérance
de vie.
• La prévalence de l'HTA augmente progressivement avec l'âge dans les pays développés (à la
différence des pays en voie de développement), pour atteindre une fréquence de plus de 50% à
partir de 65 ans.
• Chez la femme, comparativement à l'homme, l'HTA est moins fréquente avant 65 ans, mais
plus fréquente après 65 ans. La morbidité cardiovasculaire, à chiffres tensionnels égaux, est
moindre que chez l'homme.
• Chez les sujets noirs, l'HTA à l'âge adulte est plus fréquente et est responsable d'une morbidité
et d'une mortalité plus importantes. En fait, il semble que certains patients noirs possèdent une
anomalie d'un transporteur du sodium au niveau des cellules tubulaires rénales, aboutissant à un
excès de Na+ réabsorbé. C'est la raison pour laquelle les diurétiques thiazidiques seraient plus
efficaces chez les patients noirs pour contrôler l'HTA.
• Il existe une prédisposition génétique certaine à l'HTA, mais sur quoi porte-t-elle ? :
31
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
32
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
-
• Les catécholamines agissent directement pour augmenter la pression artérielle (augmentation du
débit cardiaque, vasoconstriction artériolaire) ou en altérant la réponse rénale aux variations de la
volémie.
D. AUTRES MECANISMES
• On incrimine : une augmentation de la vasopressine, un défaut des systèmes vasodilatateurs :
bradykinines,prostaglandines(d'où une nouvelle classe thérapeutique).
33
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ill. DIAGNOSTIC
A. SYMPTOMES
• L'HTA non compliquée est parfaitement asymptomatique.
• Elle peut entraîner des symptômes peu spécifiques, notamment en cas d'HTA sévère, et être
découverte à cette occasion en consultation :
Epistaxis.
Acouphènes, vertiges.
Céphalées, le plus souvent occipitales, matinales, cédant au lever et/ou au cours de la
matinée.
Fatigabilité, asthénie.
a:
('.) • Sauf HTA très sévère (grade 3), les dernières recommandations de la Société Française
w
a:
ro
d'HTA insistent sur la nécessité de réaliser désormais une MAPA ou une auto -mesure à
0 domicile pour confirmer ou non le diagnostic d'HTA.
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a:
w • Lorsqu'une HTA est suspectée au cours de la 1ère consultation, il faut:
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• 34
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
■
35
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• L'HTA isolée de consultation ou HTA « blouse blanche»: est définie par une HTA au
cabinet médical(� 140 mmHg et/ou 90 mmHg) qui contraste avec une PA basse à domicile
(PA < 135/85 mmHg à la MAPA ou à l'auto-mesure). Ces patients ont un risque
cardiovasculaire moindre par rapport aux patients présentant une réelle HTA. Cependant, ils ne
nécessitent pas de traitement, mais une surveillance rapprochée est nécessaire.
• L'HTA «masquée» ou« HTA ambulatoire isolée»: est définie par la constatation d'une PA
normale au cabinet médical avec un appareil oscillométrique et anormale en automesure
tensionnelle ou en MAPA. Elle est plus fréquente chez le diabétique et est associée à un risque
cardio- vasculaire accru par rapport au patient normotendu. La prise en charge n'est pas à ce
jour consensuelle et nécessite souvent un avis spécialisé, notamment en cas d'atteinte d'un
organe cible (par exemple protéinurie ou hypertrophie ventriculaire gauche, etc.).
- 36
1
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
2-Examen physique
• HTA sévère d,emblée (PAS> 180 ou PAD > 110 mmHg) d,emblée,
• HTA avantFâgede30ans
• Recherche d'un syndrome de Cushing: morphologie évocatrice, obésité avec répartition androide,
modifications cutanées, vergetures, acné, dépression, troubles sexuels, érythrose du visage...
• Recherche de signes cutanés de neurofibromatose (phéochromocytome):
Taches café au lait, neurofibromes, lentigines (taches de rousseur) dans les aisselles et les
creux inguinaux, gliome du chiasma optique, nodules iriens de Lisch...
• Recherche d'une hypertrophie des reins à la palpation: polykystose rénale.
• Découverte de souffles abdominaux à l'auscultation: HTA réno-vasculaire.
• Découverte de souffles cardiaques à l'auscultation: coarctation aortique, maladie aortique.
• Pression artérielle fémorale diminuée et retardée: coarctation aortique, maladie aortique.
3-Bio/ogie
• HTA secondaire dépistée en partie par le bilan biologique systématique:
NFS 9 polyglobulie.
Hypokaliémie c? hyperaldostéronisme.
Si créatininémie élevée et/ou d,une protéinurie 9 contrôle à 1 mois 9 en cas de
persistance, avis néphrologique
- .
HTA et hypokaliémie
• Hyperaldostéronisme • Hyperaldostéronisme • Autres minéralo-corticismes:
primaire: secondaire : - Aldostéronémie�
- Aldostéronémie ?1 - Aldostéronémie ?1 - ARP�
- ARP� (activité rénine - ARP ?1
plasmatique)
Causes à évoquer Causes à évoquer Causes à évoquer
• Adénome de Conn • HTA rénovasculaire • SYNDROME de Cushing
• Hyperplasie bilatérale des • HTA maligne • Intoxication à la glycyrrhizine
surrénales • HTA sous pilule • Syndrome de Liddle
• Hyperaldostéronismes • Tumeur sécrétant de la
primaires familiaux rénine
37
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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> 2-Atteinte vasculaire
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0 • Les gros vaisseaux (aorte et ses branches) sont touchés par le biais de l'athérome.
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38
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
■
• L'HTA est un facteur de risque important des anevnsmes et des dissections aortiques par
augmentation de la tension pariétale en plus de l'athérome.
• Bilan clinique :
ATCD AOMI, palpation et auscultation des trajets artériels ; claudication intermittente ;
mesure de l'IPS (Index de Pression Systolique) index cheville/bras< 0,9 QAOMI associée.
Palpation abdominale à la recherche d'anévrisme de l'aorte abdominale.
• Bilan paraclinique : écho-doppler TSA et des membres inférieurs si suspicion artériopathie associée.
3-Atteinte neurologique
• ATCD d'AIT ou d'AVC ischémique ou hémorragique: atteinte cérébrale associée.
• Signes neurosensoriels (uniquement dans les HTA sévères): phosphènes et acouphènes,
céphalées matinales, sensations vertigineuses, paresthésies des extrémités.
• Examen neurologique complet+++
• Réaliser une IRM/TDM cérébrale au moindre doute: lacunes, séquelles d'AVC ischémique
(athérome carotidien++ ) ou hémorragique, séquelles d'hémorragie méningée, etc.
4-Atteinte rénale
• Le rein peut être le responsable (cf. HTA secondaires d'origine rénale) ou la victime de l'HTA:
L'athérome, dont l'HTA est un facteur de risque majeur, peut toucher les artères rénales
responsables d'une HTA réno-vasculaire qui aggrave l'HTA.
Surtout, l'HTA est responsable dans plus de 1/3 des cas d'une néphro-angiosclérose par
atteinte des artérioles (hypertrophie, hyperplasie et fibrose de la média) qui, dans 10 à 20%
des cas, conduit à une insuffisance rénale chronique, qui elle-même aggrave l'HTA.
• Bilan clinique : ATCD de maladie rénale; néphropathie diabétique � atteinte rénale associée
• Bilan paraclinique :
Créatinine plasmatique avec estimation du débit de filtration glomérulaire (DFG) par
l'équation CKD-EPI +++ et si possible par la formule de Cockcroft et Gault pour
l'adaptation des posologies.
Recherche d'une protéinurie quelle que soit la méthode
Le rapport albumine/créatinine urinaire ne se justifie pas chez le patient hypertendu sauf s'il
est diabétique non protéinurique.
Si besoin: échographie rénale, écho-Doppler des artères rénales, etc.
S. Atteinte ophtalmologique
• Chez le patient hypertendu non diabétique asymptomatique (sans troubles visuels), le fond d'œil
est indiqué en cas d'HTA résistante ou difficile à équilibrer.
• Systématique si diabète
• Classification de Kirkendall +++ en 3 stades: elle remplace l'ancienne classification de Keith
et Wagener (4 stades) car elle permet de séparer les signes d'HTA et les signes d'artériosclérose.
39
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Les bénéfices de la baisse de la pression artérielle (PA) chez le patient hypertendu sont
démontrés : elle réduit le risque d'accidents vasculaires cérébraux, de démence, d'insuffisance
cardiaque, d'infarctus du myocarde et de décès d'origine cardio-vasculaire ; elle retarde
l'insuffisance rénale chronique terminale.
• Il faut expliquer au patient qu'il s'agit d'un traitement à vie et qu'il ne faut pas arrêter le
traitement sous prétexte que les chiffres tensionnels sont normalisés.
A. MESURES HYGIENO-DIETETIQUES
• A proposer à tous les patients hypertendus +++ car elles contribuent à la réduction des
chiffres tensionnels et font partie intégrante de la prise en charge
1-Régime
• Consultation diététicienne+++ .
• Traitement du surpoids: peut parfois suffire à normaliser l'HTA.
• Normalisation de l'apport sodé(6-8 g/j de sel au maximum, soit une natriurèse d'environ 100
à 150 mmol/j) q diminuer la consommation en sel (charcuterie ...).
• Augmenter la consommation de fruits et de légumes, diminuer la consommation de graisses
saturées et totales (graisse d'origine animale).
• Diminuer la consommation d'alcool(< 3 verres de vin/jour chez l'homme et 2/jour chez la
femme) et autres excitants (café, thé).
• Aucune des diverses autres mesures générales qui ont été proposées n'a fait la preuve de son
efficacité : régime riche en potassium, en magnésium, en calcium.
2-Pratique d'un exercice physique régulier+++ : sport d'endurance(vélo, marche...) 30 minutes
par jour au moins 3 fois par semaine
40
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
■
C. MEDICAMENTS
MEDICAMENTS PHYSIOPATHOLOGIE POSOLOGIE
1-Natriurétique q ::::.1 volérrtie q ::::.1 PA Hydrochlorothiazide Esidrex® 25mg/jour
Diurétiques
2-::::.I résistances artérielles de mécanisme lndapamide Fludex LP® 1,5mg/jour
thiazidiques
mal compris
Dihydropyridines : inhibition de l'entrée Dihydro12yridines
Anticalciques : du calcium dans les cellules • Amlodipine Amlor® 5mg 1cp/jour
Dihydropyridines musculaires lisses de la paroi des • Lercanidipine Lercan® 10mg 1 cp/jour
et anticalciques art ères q vasodilatation artérielle
bradycardisants Vérapamil Isoptine® 240LP 1 cp/jour (action
bradycardisante et inotrope négative)
! -Inhibition SRAA q Périndopril Coversyl® 5mg/jour en 1 prise
::::.1 vasoconstriction q ::::.1 PA Ramipril Triatec® 2,5à 5mg/jour en 1prise
IEC
2-Blocage de la dégradation de la
bradykinine (puissant vasodilatateur)
Antagoniste sélectif du récepteur ATl Losartan Cozaar® 50mg 1cp/jour
ARA II
de !'angiotensine II Q neutralise Irbésartan Aprovel® 150mg 1cp/jour
!'angiotensine II circulante et tissulaire Valsartan Tareg® 40mg 1cp/jour
action chronotrope negative et inotrope Aténolol Tenorrrtine® 50 à 100mg
negative q ::::.1 debit cardiaque q ::::.1 PA 1 cp/jour
�-bloquants Nébivolol Temerit® 5 à 10mg/jour en
1prise
Bisoprolol Détensiel® 10mg/jour
Antagoniste de Inhibition de l'aldostérone Spironolactone Aldactone®: 12,5à 50
l'aldostérone mg/j
Action au niveau des commandes Rilménidine Hyperium® 1cp par jour
Antihypertenseurs
centrales de la régulation de la pression Alpha-méthyldopa Aldomet® 250 et 500mg
centraux
artérielle 750à 1500mg/jour en 2ou 3 prises
Alpha - !-bloquant vasculaire Prazosine Alpress® 2,5mg LP 1cp/jour
Vasodilatateurs
Effet 1ère dose; hypotensions
artériels directs
orthostatiques fréquentes
D. ASSOCIATIONS
Pour la bithérapie : il existe des associations synergiques a privilégier.
1-Diurétiques thiazidiques et inhibiteurs de l'enzyme de conversion
• Enalapril + Hydrochlorothiazide = Co-Renitec®.
• Périndopril + Indapamide = Preterax®.
2-Diurétiques thiazidiques et ARA II
• Irbésartan + Hydrochlorothiazide = Coaprovel® 150 mg 1 cp/jour.
• Valsartan + Hydrochlorothiazide = Cotareg® 80/12,5 mg 1 cp/jour.
3-ARA II ou IEC et anticalciques
• Valsartan + Amlodipine = Exforge®.
• Périndopril + Amlodipine = Coveram®.
• Lercanidipine + Amlodipine = Lercapress®.
4-Bêtabloquants et inhibiteurs calciques non bradycardisants +++ (dihydropyridines)
• Aténolol + Nicardipine = Tenordate®
41
-
■ iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
Associations possibles
des différents traitements antihypertenseurs
Diurétiques Inhibiteurs
thiazidiques calciques*
E. STRATEGIE THERAPEUTIQUE
OBJECTIFS:
Les dernières recommandations de la Société Française d'HTA recommandent une
cible de PAs entre 130 et 139 mmHg, associée à une PAd < 90 mmHg à 6 mois au
cabinet médical, confirmées par des mesures au domicile (PA diurne en automesure
tensionnelle ou en MAPA< 135/85 mmHg), y compris chez les diabétiques et les patients
avec maladies rénales +++ (PCZ)
Chez le sujet âgé de 80 ans ou plus, il est recommandé d'obtenir une PA systolique< 150
mmHg, sans hypotension orthostatique (PAS diurne en automesure tensionnelle ou en
MAPA< 145 mmHg).
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('.)
renforcer l'éducation et parfaire l'information du patient.
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• Informer le patient des risques de l'HTA et du bénéfice du traitement
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42
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
-
• Favoriser l'observance du traitement:
Adapter la thérapeutique au style de vie du patient.
Diminuer au maximum le nombre de comprimés à prendre chaque jour.
Impliquer la famille dans le régime et le suivi du traitement.
Auto-mesure à domicile pour impliquer le patient.
Surveiller l'apparition d'effets secondaires et changer si besoin de traitement.
1-Eléments à prendre en compte dans le choix initial des médicaments.
• 70 % des patients hypertendus vus en ville n'ont pas de complications.
• Néanmoins il est recommandé d'adapter Je choix thérapeutique en fonction des
comorbidités associées.
CONTEXTE CLINIQUE MEDICAMENTS RECOMMANDES
Patient diabétique à partirdu stade IEC ou ARA II
de micro-albuminurie ou insuffisance
rénale
Patient avec insuffisance rénale IEC ou ARA II
ou une protéinurie
IEC (sinon ARA Il)
Insuffisance cardiaque /J-bloquants de l'IC
Diurétiques
IEC
Patient coronariens chroniques
/J-bloquants
Diurétiques thiazidiques
ATCDd'AVCoud'AIT IEC ( sinon ARA II)
Inhibiteurs calciques
• Les diurétiques de l'anse (à la place des diurétiques thiazidiques) peuvent être prescrits chez un
patient hypertendu en cas d'insuffisance rénale sévère (DFG estimé< 30 ml/min/1,73 m2) ou de
syndrome néphrotique ou chez l'insuffisant cardiaque.
• Si utilisation des IEC et des ARA2 : contrôle natrémie, kaliémie et créatininémie dans un délai
de 1 à 4 semaines après l'initiation du traitement puis lors des modifications posologiques ou en
cas d'événement intercurrent.
2-Adaptation du traitement au cours des 6 premiers mois
• On commence le plus souvent par une monothérapie +++ qui peut suffire à contrôler la PA
lorsque l'HTA est de découverte récente et les chiffres de la PA sont peu élevés. Cependant, la
plupart des HTA nécessite sur le long terme une plurithérapie.
• Evaluation du contrôle tensionnel tous les mois jusqu'à obtention de l'objectif tensionnel.
• A 1 mois, si l'objectif tensionnel n'est pas atteint (inefficacité, efficacité insuffisante ou
mauvaise tolérance) :
passer à une bithérapie car elle améliore l'efficacité et réduit le risque d'effet indésirable,
plutôt que de changer de monothérapie ou d'augmenter la posologie de la monothérapie.
cette bithérapie comportera de façon préférentielle l'association de 2 des 3 trois classes
suivantes : bloqueur du système rénine-angiotensine (IEC ou ARA2), inhibiteur
calcique et diurétique thiazidique.
En cas d'objectif tensionnel non atteint, plusieurs combinaisons (en termes de dose et de
composition) de bithérapies peuvent être proposées avant le passage à une trithérapie.
• Si l'objectif tensionnel n'est toujours pas atteint : passer à une trithérapie comportant
idéalement l'association d'un bloqueur du système rénine-angiotensine (IEC ou ARA2),
43
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
d'un inhibiteur calcique et d'un diurétique thiazidique, sauf indication préférentielle d'une
autre classe thérapeutique et/ou mauvaise tolérance.
• Evaluer régulièrement l'adhésion aux mesures hygiéno-diététiques et au traitement
médicamenteux, l'adhésion étant favorisée par l'utilisation d'associations fixes.
• Le plus souvent, une mesure tensionnelle à domicile est nécessaire pour évaluer l'efficacité du
traitement. Elle est recommandée avant chaque modification thérapeutique.
- 44
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
-
Contrôle biologique (natrémie, kaliémie, créatininémie, recherche de protéinurie
quelle que soit la méthode) souhaitable tous les 1 à 2 ans, ou plus fréquemment en cas de
diabète, d'insuffisance rénale, de protéinurie, d'HTA mal contrôlée, de décompensation
cardiaque ou d'autres événements intercurrents (pouvant par exemple entraîner une
hypovolérnie). Cette surveillance doit être plus fréquente chez le sujet âgé.
Si pas de diabète ou de dyslipidérnie: glycémie à jeun et exploration d'une anomalie
lipidique tous les 3 ans
ECG tous les 3 à 5 ans, ou plus fréquemment en cas de symptômes cardiaques ou de
cardiopathie sous-jacente.
b-Adaptation du traitement
• Objectif tensionnel ciblé: PA systolique comprise entre 130 et 139 mmHg et une PA
diastolique < 90 mmHg à 6 mois au cabinet médical.
• Réévaluer systématiquement la pertinence et la tolérance des médicaments prescrits,
antihypertenseurs ou non, chez le patient hypertendu
certains médicaments (AINS, corticoïdes, antidépresseurs IMAO et IRSNA, neuroleptiques,
antiparkinsoniens, médicaments utilisés pour l'adénome de la prostate) peuvent augmenter
les chiffres de PA ou favoriser la survenue d'une hypotension orthostatique.
Vérifier l'absence d'associations médicamenteuses à risque:
x Médicaments bradycardisants + bêtabloquants: risque supplémentaire de bradycardie
x AINS + IEC (ou les ARA2) et les diurétiques: risque d'insuffisance rénale aiguë.
• Alléger le traitement antihypertenseur en cas d'hypotension orthostatique persistante, de perte
de poids par dénutrition ou chez certains patients fragiles.
• Pour les patients traités par diurétiques, IEC ou ARA Il : arrêter temporairement le
traitement en cas de déshydratation et/ou diarrhée car risque d'insuffisance rénale aiguë
avec hyperkaliémie ++.
45
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
6-Cas particuliers
a-Sujet âgé
Les HTA des sujets âgés comportent surtout une élévation des résistances artérielles plutôt
qu'un débit cardiaque élevé c::> HTA systolique souvent isolée c::> même prise en charge
que l'HTA « systolo-diastolique ».
Penser à prendre la PA debout/couché(hypotension orthostatique).
Risque important d'hypotension orthostatique liée au traitement++++.
Baisse progressive de la PA: « mieux vaut une pression artérielle limite plutôt que des
chutes à répétition à cause d'une hypotension orthostatique iatrogène».
Les anticalciques représentent un bon compromis chez le sujet âgé: baisse des résistances
artérielles, peu d'effets secondaires.
Objectif tensionnel chez le sujet âgé après 80 ans: PAs < 150 mmHg sans hypotension
orthostatique+++(PAs diurne en auto-mesure tensionnelle ou en MAPA < 145 mmHg).
Ne pas dépasser la prescription de plus de 3 antihypertenseurs.
Après 80 ans: régime normal, pas de restriction sodée.
Evaluer les fonctions cognitives (au moyen du test MMSE). La découverte de troubles
cognitifs nécessite de faire un bilan adapté. En cas de troubles cognitifs, il est nécessaire de
prévoir une supervision de la prise médicamenteuse (par l'accompagnant ou par une
infirmière) afin d'assurer une bonne adhésion thérapeutique.
c-HTA résistante
Définition: PA non contrôlée malgré les mesures hygiéno-diététiques et une trithérapie
comportant un diurétique thiazidique à dose optimale.
Confirmer le diagnostic par une MAPA ou une auto-mesure préalable nécessaire au
diagnostic de résistance.
Nécessité d'un avis spécialisé++
Rechercher:
x Fausse HTA(petit brassard sur de gros bras,« HTA blouse blanche»).
x HTA secondaire non élucidée.
x Observance insuffisante du traitement.
x Règles hygiéno-diététiques non suivies ou modifiées(prise de poids, alcool, etc.).
x Prise de médicaments qui augmentent la PA (stéroïdes, médicaments anti
inflammatoires, contraceptifs oraux, cocaïne, etc.).
x Surcharge volémique(dose diurétique inadaptée, insuffisance rénale, consommation de
sel importante).
x Apnées du sommeil.
Si échec d'équilibration de la PA après correction de ces facteurs c::> adresser le malade
dans un service spécialisé afin de compléter les recherches d'une HTA secondaire et
d'adapter le protocole thérapeutique.
Examens complémentaires à réaliser: dosage de l'aldostérone et de la rénine plasmatiques,
dosage des métanéphrines et normétanéphrines urinaires, dosage du cortisol libre urinaire
ou du cortisol plasmatique après test à la dexaméthasone, recherche de mutations
génétiques, écho-Doppler des artères rénales, angio-TDM abdominale, polygraphie ou
polysomnographie nocturne.
46
HYPERTENSION ARTERIELLE ESSENTIELLE DE L'ADULTE
-
En cas de persistance d'une HTA résistante et après avoir éliminé une HTA secondaire,
chez les patients de moins 80 ans, un .fme médicament antihypertenseur peut être
ajouté:
x Spironolactone ( 12,5 à 50 mglj) +++ sauf en cas d'insuffisance rénale sévère (DFG <
30 ml/min/1,73 m2 ), à arrêter en cas de risque de déshydratation avec une surveillance
de la natrémie, de la kaliémie et de la créatinine plasmatique.
x A défaut ce médicament peut être un bêtabloquant.
x Chez les patients insuffisants rénaux au stade 4 ou 5 (DFG <30 ml!minll ,73m2 ), le
diurétique thiazidique doit souvent être remplacé par un diurétique de l'anse, à une
dose adaptée à la fonction rénale et à l'état d'hydratation du patient.
Nouvelles techniques (dénervation des artères rénales, stimulation du barorécepteur
carotidien) en cours d'évaluation, réservées à des centres spécialisés.
47
® EDITIONS VERNAZOBRES-GREGO
1
.j::,.
CD
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ClJ
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AVANT DE DEBUTER PLAN DE SOIN INITIAL 0
PLAN DE SOIN A LONG TERME
LE TRAITEMENT 6 PREMIERS MOIS} r
0
G)
• Confirmer le diagnostic, avec mesures • Objectif principal: contrôle de la pression • HTA non contrôlée à 6 mois sous trithérapie: avis rn
tensionnelles en dehors du cabinet artérielle dans les 6 premiers mois spécialisé après avoir vérifié la bonne observance et
médical (MAPA; auto-mesure à • Privilégier les 5 classes d'antihypertenseurs qui l'HTA en dehors du cabinet médical U)
0
domicile) ont démontré une prévention des complications • En cas d'HTA contrôlée, visite tous les 3 à 6 mois C
r
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• Mettre en place les mesures hygiéno cardiovasculaires chez les hypertendus • Dépister la mauvaise observance des traitements ::JJ
rn
diététiques • Choix individualisé du 1er traitement antihypertenseurs
• Réaliser un bilan initial pour éliminer antihypertenseur • Favoriser la pratique de l'auto-mesure tensionnelle
une HTA secondaire et stratifier le • Privilégier les bithérapies (fixes) en cas • Après 80 ans, objectif modulé sans dépasser
risque d'échec de la monothérapie, puis une 3 antihypertenseurs
• Organiser une consultation trithérapie si nécessaire • Après complication cardiovasculaire, ajustement des
d'information et d'annonce de l'HTA • S'assurer de la bonne tolérance traitements et maintien de l'objectif tensionnel
Consultation d'annonce de l'HTA
• Ne doit pas durer moins de 30 minutes.
• Buts de la consultation d'annonce: informer le patient sur sa maladie, ses conséquences, les moyens médicamenteux, les objectifs du traitement, recueillir
son avis et évaluer sa balance décisionnelle.
• 10 points essentiels à évoquer avec le patient:
1- Définir l'HTA
2- Cause de l'HTA (primitive ou secondaire)
3- Conséquences possibles de l'HTA
4- Réversibilité du risque attribuable q sensibilise et encourage le patient à contrôler son HTA
5- Moyens thérapeutiques à disposition: médicaments antihypertenseurs, moyens non médicamenteux importants++ : réduction de la consommation de
sel et d'alcool; réduction pondérale; activité physique; modification de l'alimentation avec une alimentation riche en fruits et légumes
6- Expliquer le schéma thérapeutique retenu:
- Traitement personnalisé: mesures non médicamenteuses: toujours; médicamenteuses si nécessaire
- Existence possible d'effets secondaires médicamenteux, réversibles à l'arrêt du traitement
- But du traitement: être efficace, mais aussi bien toléré
7- Bien préciser qu'il s'agit d'un traitement au long cours
8- Objectif principal du traitement: obtenir une pression artérielle normale pour éviter les complications cardiovasculaires de l'hypertension artérielle
9- Discuter avec le patient pour avoir son avis sur les avantages et les inconvénients à suivre (ou pas) un traitement médicamenteux et non médicamenteux
10- S'assurer que le patient a bien compris les différents points de l'entretien, les dangers de l'HTA, l'intérêt du traitement. Renforcer sa motivation
HAS �
PRISE EN CHARGE DE L'HYPERTENSION ARTÉRIELLE DE L'ADULTE, HORS GROSSESSE
Septembre 2016
HAUTE AUTORIT! DE SANTt
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U
SO<it l<�•M
A
CHEZ TOUS LES PATIENTS Avis spécialisé en cas de:
SURVEILLANCE RÉGULIÈRE DE LA PA • HTA sévère (PAS> 180 ou PAO> 110 mmHg) d'emblée
• HTA avant l'âge de 30 ans
• HTA avec hypokaliémie
• Autres situations cliniques évocatrices d'une HTA secondaire
Découverte d'une PA 2140/90 persistante dans le temps
Moyenne des valeurs de PA en automesure tensionnelle ConFirmation de l'HTA par AMT ou MAPA
(AMTI ou en mesure ambulatoire de la PA (MAPAJ (diurne)
T
l
correspondant à une HTA j
• Recherche facteurs de risque cardio-vasculaire associés
• PAS , 135 mmHg ou PAO > 85 mmHg Bilan clinique et paraclinique • Recherche hypotension orthostatique
• Rechercher HTA compliquée ou secondaire
Cibles tensionnelles à 6 mois - - - - - Consultation d'annonce : information du patient/ • Risques liés à l'HTA
adhésion du patient • Bénéfices de la prise en charge
• PA diurne en AMT ou en MAPA < 135/85 mmHg
• PA< 140/90 mmHg
• Plus de 80 ans : Réduire:
- PAS < 150 mmHg INSTAURER DES MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIOUES • sédentarité - surpoids
- PAS diurne en AMT ou en MAPA< 145 mmHg Mesu re de la PA mensu elle (AMT ou MAPA) j u squ'au contrôle de la PA+ surveillance selon plan de soins • consommation d'alcool et de tabac
• aliments gras, salés et sucrés
I
-<
"""Cl
m
� IEC* ou ARA2** ou inhibiteu r calcique ou diurE!tique thiazidique
Débuter une monothérapie • Bêtabloquant en second choix
Plan de soins de 0 à 6 mois m
Mesure de la PA (AMT ou MAPA) + surveillance selon plan de soins • De preférence en monoprise z
• Cons u ltation mens uelle jusq u 'à l'obtention des chiffres cibles (f)
• Mesurer la PA (AMT ou MAPAJ
• Prescription en OCI : éviter changement de marque
ê5
• Rappeler les mesu res hygi éno-diététiq ues z
• Exp iq ue r les dfficultés de pr ises quotidiennes )>
l i ::0
• Vérfier
i l'adhésiondu pat ent -1
i Débuter une bithérapie
f • As sociation de 2 classes parmi: IEC ou ARA2, m
• Évaluer la tolérance et l'ef icacité de la prise en charge ► ::0
Mesure de la PA (AMT ou MAPA) + surveillance selon plan de soins inhibiteur calc ique. diurétique thiazidique
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Plan de soins ap rés 6 mois
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• Consu taton
i tous les 3 à 6 mosi m
l
• Mesurer la PA (AMT ou MAPAJ m
• Rappeler les mesures hygiéno-diététiques (f)
(f)
Débuter une trithérapie
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• Expliquer les difficultés de prises quotid iennes m
► • IEC ou ARA2 + diurétique thiazidique + inhibiteur calcique
• Vérifier l'adhésion du pat ent Mesure de la PA (AMT ou MAPA) + surveillance selon plan de soins
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• Contrôle biolog ique Ctous les 1 à 2 ans) et ECG Ctous les 3 à S ans) m
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• Évaluer la tolérance et l'efficacité de la prise en charge r
• Évaluer le risque d'interactions médicamenteuses m
• Adapter les posolog ies mE!dicamenteuses s besoin 0
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Cibles tensionnelles NON atteintes à 6 mois ► 1 Avis spécialisé
malgré une trithérapie 0
Rechercher la cause de l'HTA • Inhibiteur de l'enzyme de conversion C
•• Antagoniste des rêœptevrs de /"angiotensine2
.j:::,.
lD
1 1
ITEM 224
1.1..1
Plan
1. CAUSES RENALES
Il. CAUSES ENDOCRINIENNES
Ill. COARCTATION DE L'AORTE
IV. CAUSES TOXIQUES
V. HYPERTENSION ARTERIELLE ET GROSSESSE
VI. DIVERS
L'hypertension artérielle secondaire est rare. Elle représente environ 5 à 10% de l'ensemble des
hypertensions artérielles(difficile à évaluer: de 2 à 20% selon les séries).
Elle doit être systématiquement recherchée lors de la découverte d'une HTA car elle peut être grave en
elle-même, mettant en jeu le pronostic vital (tumeurs) et/ou représenter une cause curable
d'hypertension artérielle.
On la dépiste via l'examen clinique et les examens biologiques de 1 intention qui seront approfondis
ère
0
('.J
1. CAUSES PARENCHYMATEUSES RENALES
• Le rein peut être le responsable aussi bien que la victime de l'hypertension artérielle.
LU
a:
('.J
LU
a:
• Première cause d'HTA secondaire
•
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Si créatininémie élevée et/ou d'une protéinurie sur le bilan initial Q contrôle à 1 mois q en
z cas de persistance, avis néphrologique
a:
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50
■
HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE DE L'ADULTE
■
A. ETIOLOGIES
• Atteintes unilatérales:
atrophie rénale globale (pyélonéphrite chronique, hypoplasie congénitale)
atrophie rénale segmentaire plus volontiers dans le cadre d'un reflux vésico-urétéral,
hydronéphrose ou urétéro-hydronéphrose, polykystose rénale, tuberculose rénale, etc...
• Atteintes bilatérales:
L'HTA peut apparaître dans toutes les néphropathies chroniques : glomérulonéphrites
chroniques. néphropathies interstitielles chroniques, vascularites, néphropathies
diabétiques.
Polykystose rénale: l'HTA est plus fréquente s'il existe une insuffisance rénale. Même si
la filtration glomérulaire est normale, l'HTA est présente dans 50% des polykystoses
rénales.
La plupart des insuffisants rénaux sévères sont hypertendus. Cette fréquence est d'autant
plus grande qu'il y a atteinte vasculaire glomérulaire associée (ex: diabète).
L'HTA peut exister également dans des néphropathies aigues: vascularites,
glomérulonéphrites aiguës....
B. DEPISTAGE
• Clinique: palpation de masses abdominales bilatérales (polykystose rénale)
• Biologique: créatininémie avec DFG, ECBU, protéinurie, micro-albuminurie.
• Echographie des voies urinaires etc..
A. PHYSIOPATHOLOGIE
• On parle de sténose significative quand la sténose est 2 à 60% :
La sténose d'une artère rénale va entraîner une ischémie rénale par diminution du flux
sanguin rénal et diminution de la pression dans les artérioles afférentes du glomérule.
il existe alors une activation du système rénine-angiotensine et donc une augmentation de
sécrétion de rénine par l'appareil juxta-glomérulaire, alors que la sécrétion de rénine va
chuter dans le rein controlatéral.
• Cette augmentation de rénine se traduit par une augmentation d'angiotensine II dont les actions
sont multiples:
Vasoconstriction artérielle directe.
Augmentation de l'aldostérone responsable d'une augmentation de la volémie par rétention
hydrosodée et d'une hypokaliémie.
Augmentation de l'ADH.
Modulation du système sympathique.
• Chez les patients avec une sténose serrée unilatérale de l'artère rénale:
le rein controlatéral va augmenter son excrétion de sodium et il n'y a pas de rétention
hydro-sodée ou d'hypervolémie.
51
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. ETIOLOGIES
2 causes à retenir: ---
,..,.
C. DIAGNOSTIC CLINIQUE
• L'examen clinique doit rechercher un souffle lombaire au niveau d'un flanc.
L'HTA réno-vasculaire doit être suspectée devant une:
• HTA débutant avant 30 ans (dysplasie fibro-musculaire++ ).
• HTA sévère débutant après 55 ans, associée à une insuffisance rénale chronique ou une
insuffisance cardiaque, à suspecter++ si terrain athéromateux.
• HTA associée à un souffle lombaire
• Aggravation rapide d'une HTA bien contrôlée auparavant.
• HTA résistante
• HTA maligne ou une crise aiguë hypertensive
• En cas« d'OAP flash».
• Apparition ou une aggravation d'une insuffisance rénale après introduction d'un traitement
bloquant le SRAA (IEC, ARA Il).
• En cas de rein hypotrophique inexpliqué (asymétrie de taille des reins> 1,5 cm).
• En cas d'insuffisance rénale inexpliquée.
• S'il existe une notion de traumatisme lombaire (dissection traumatique de l'artère rénale).
• En cas d'HTA avec hypokaliérnie.
0
('.)
w
a:
('.)
D. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
w
a:
• La biologie peut retrouver une hypokaliémie par activation du SRAA.
CD
0
N
<r:
z
a:
• La 1
ère
étape est de mettre en évidence la sténose de l'artère rénale.
w
>
(/)
z
0
f'=
• On distingue 2 types d'examens: non invasifs et invasifs.
ëï
@
52
1
HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE DE L'ADULTE
E. TRAITEMENT
• Médical en première intention +++
IEC ou ARA II recommandés en cas d,HTA associée à une sténose unilatérale+++;
surveillance urée-créatininémie-kaliémie.
IEC/ARA II possible également en cas de sténose bilatérale sévère ou sténose sur rein
unique, sous surveillance rapprochée stricte.
Si sténose d'origine athéromateuse:
x Traitement anti-agrégant plaque/taire type KARDEGI(!Y 75 mg parjour
x Statines avec LDLc < 0,7g/L (prévention secondaire)
x Prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire
• Revascularisation par angioplastie rénale endo-luminale pe rcutanée, parfois associée à la
,
mise en place d un stent:
Jamais systématiquement en cas de sténose significative d,origine athéromateuse ++.
Plusieurs études récentes n'ont pas montré de bénéfice d'une dilatation de l'artère rénale
comparativement au traitement médical en cas d'HTA sévère ou d'insuffisance rénale
Complications: échec, hématome au point de ponction, dissection ou thrombose de l'artère,
hématome rétropéritonéal, emboles de cholestérol...
53
-
1
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Traitement chirurgical:
Pontage ou réimplantation artérielle rénale
Indiqué si lésions anatomiques complexes, mauvais résultat de !'angioplastie ou nécessité
d'un geste associé (cure d'anévrisme).
a:
Hypokaliémie sévère avec alcalose métabolique alors que, paradoxalement, la kaliurèse
w
(fJ
est conservée, voire augmentée(> 20 mmol/jour); kaliémie normale dans 20% des cas.
a:
(Ü
0
N
<(
Natrémie en règle normale (phénomène d'échappement).
z
a:
w
> • Dosages hormonaux :
(fJ
z Ils doivent être réalisés dans des conditions standardisées :
0
f'.:
0
w
@
- 54
1
HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE DE L'ADULTE
55
1
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
C.PHEOCHROMOCYTOME
• Tumeur développée aux dépens des cellules chromatoffines (c'est-à-dire des cellules dérivant de
0 la crête neurale), le plus souvent bénigne, rarement maligne (10%).
w
• Cette tumeur sécrète des catécholamines comme l'adrénaline, la noradrénaline ou la dopamine
(dont la sécrétion évoque un phéochromocytome malin) et leurs précurseurs.
•
a:
0 Elle siège dans 90% des cas au niveau de la médullosurrénale, mais peut être extra
a: surrénalienne, partout où il existe du tissu chromatophile (paragangliome au niveau des
ganglions sympathiques sous-diaphragmatiques, mais aussi médiastinaux).
w
@
56
1
HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE DE L'ADULTE
• Dans 10% des cas, elle peut rentrer dans le cadre d'une neurofibromatose de
Recklinghausen ou d'une maladie de von Hippel-Lindau ou s'associer à d'autres tumeurs
endocrines dans le cadre des néoplasies endocriniennes multiples NEM :
NEM2A ou syndrome de Sipple: cancer médullaire de la thyroïde (CMT) +
phéochromocytome + hyperparathyroïdie primaire par adénome/hyperplasie.
D'autres lésions plus rares telles le lichen amyloïde cutané ou une maladie de Hirschsprung
peuvent survenir.
NEM2B ou syndrome de Gorlin: CMT + phéochromocytome + diverses lésions spécifiques
telles les neurinomes muqueux à localisation bucco-linguale prédominante.
1-Physiopathologie
La sécrétion de ces tumeurs est paroxystique, les manifestations cliniques le sont donc également
• Sécrétion d'adrénaline responsable de l'hypertension artérielle systolique par augmentation du
débit cardiaque, des flushs et des sueurs.
• Sécrétion de noradrénaline plutôt responsable d'une hypertension artérielle systolo-diastolique
et d'une vasoconstriction périphérique.
• Les symptômes varient donc en fonction de la sécrétion préférentielle.
2-Diagnostic
• Clinique:
L'HTA est classiquement paroxystique, très variable, avec une fréquente hypotension
orthostatique, mais, le plus souvent, il s'agit d'une hypertension artérielle permanente
(avec ou sans poussées). Une pression artérielle normale inter-critique est également
possible.
57
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3-Traitement
• Il est chirurgical: ablation de la surrénale. C'est une Antcrior Pos1crlor.
/
• Préparation à l'intervention par un traitement a et /J-bloquant
ou anticalcique.
• Ne jamais utiliser de /J-bloquants seuls car cela peut aggraver
une HTA dans le cas d'un phéochromocytome en libérant
l'effet vasopresseur des récepteurs a.
Scintigraphie au MIBG
• Dépistage génétique si suspicion de forme familiale. fixation du phéochromocytome
développé aux dépens de la
D.AUTRES surrénale gauche
1-Acromégalie
• L'hypertension artérielle est présente dans 15 à 50% des acromégalies. L'hypersécrétion
d'hormone de croissance (GH) entraîne une augmentation directe de la volémie, une
augmentation de l'aldostérone, des modifications de la réponse de la sécrétion d'aldostérone à
!'angiotensine II (la physiopathologie est peu claire).
• Il s'agit d'une hypertension artérielle modérée, sans particularité, en général non compliquée et
répondant bien au traitement antihypertenseur.
• Elle peut s'associer à une cardiomégalie, à des troubles du rythme, ainsi qu'à des lésions
coronaires et à une insuffisance cardiaque congestive précoce.
2-Dysthyroïdies
• L'hyperthyroïdie entraîne une augmentation du débit cardiaque (tachycardie, augmentation du
volume d'éjection systolique).
• Dans quelques cas, l'hypothyroïdie peut s'accompagner d'hypertension artérielle (en général,
elle s'accompagne d'une hypotension artérielle).
3-Hyperparathyroïdie et autres hypercalcémies
0
8 • L'hypertension artérielle est présente dans 25 à 50% des hyperparathyroïdies et des autres
0 hypercalcémies.
� • Le mécanisme est dû à l'augmentation de la contractilité des muscles lisses vasculaires,
� secondaire à l'hypercalcémie.
ffi 4-Divers
Cf)
z • Tumeurs carcinoïdes / Hormones exogènes (cf. Causes toxiques).
0
�
0
@)
58
HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE DE L'ADULTE
■
V. CAUSES TOXIQUES
A. MEDICAMENTS
59
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Œstroprogestatifs:
Cause très fréquente d'HTA secondaire, d'autant plus fréquente qu'il s'agit: d'un terrain
génétiquement prédisposé, d'une femme de plus de 35 ans, obèse, alcoolique, ayant présenté
une HTA gravidique.
Physiopathologie
x Augmentation de la volémie secondaire à une activation du système rénine
angiotensine-aldostérone. Les œstrogènes (éthinylestradiol à forte doses 50 µg) et les
progestatifs de synthèse augmentent la synthèse hépatique de l'angiotensinogène, d'où
une augmentation de !'angiotensine II en présence de taux de rénine normaux.
L'angiotensine II entraîne une vasoconstriction et une élévation de l'aldostérone (d'où
la rétention hydrosodée).
x Rappelons que les œstrogènes naturels utilisés dans le traitement substitutif de la
ménopause n'entraînent pas d'hypertension artérielle.
B. INTOXICATIONS ET TOXICOMANIES
• Alcool+++: une des l causes d'HTA secondaire, surtout si consommation
ères
OH > 30 g/jour.
N.B.: on peut noter une crise aiguë hypertensive lors du sevrage.
• Glycyrrhizine(réglisse, Antésite®, pastis sans alcool):
Inhibition 11-�-OH-déshydrogénase c::> effet rninéralocorticoïde indirect
c::> tableau d'hyperaldostéronisme primaire avec aldostérone effondrée
c::> HTA + hypokaliérnie.
• Cocaïne et crack(poussées hypertensives plus qu'HTA chronique) ; ecstasy ; cannabis
60
L.U
cc
�
ci:
CRISE AIGUE HYPERTENSIVE ET HTA MALIGNE cz:
:::c
c..:,
1. DIAGNOSTIC ET DEFINITIONS
Crise aiguë hypertensive (PCZ) = « élévation rapide de la tension artérielle au-dessus des chiffres
habituels» avec, en pratique, une PAs � 180 mmHg et/ou une PAd � 110 mmHg chez un patient
habituellement normo-tendu (spontanément ou sous l'effet d'un traitement antihypertenseur).
,, •
Rechercher un retentissement viscéral ++++ :
Neurologique: AVC, encéphalopathie
Pas de retentissement viscéral • Cardiologique: OAP,SCA, dissection aortique
• Eclampsie chez la femme enceinte
• Rénale: insuffisance rénale aiguë
• Rétinopathie hypertensive sévère
• « Elévation tensionnelle
transitoire sans souffrance
viscérale» "
• « HTA sévère» si élévation
Si présence d'un retentissement viscéral,
chronique de la PA
on parlera alors d'« Urgence hypertensive »
,, ,r
1 Bon pronostic
1 1 Pronostic vital à court terme
1
Principales urgences à rechercher :
• HTA maligne • Encéphalopathie hypertensive
• HTA+OAP • Eclampsie
• HTA+SCA • HTA avec AVC ou hémorragie méningée
• HTA+ dissection aortique+++ • Prise de toxiques
• Phéochromoc tome • HTA éri-o ératoire (globe vésical++ )
HTA maligne
Définie par une crise aiguë hypertensive (PA > 180/110 mmHg) accompagnée de
souffrance viscérale (= URGENCE HYPERTENSIVE) ET d'une rétinopathie
hypertensive sévère stade III (hémorragies, exsudats, œdème papillaire) (PCZ).
Sur le plan histologique, il existe une nécrose fibrinoïde extensive, notamment au niveau du
cerveau et du rein.
Associe dans sa forme la plus grave: crise aiguë hypertensive + œdème papillaire au PO +
insuffisance cardiaque gauche + insuffisance rénale aiguë rapidement progressive +
encéphalopathie hypertensive.
Evolution généralement rapide avec décès en quelques mois.
67
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
IV. COMPLICATIONS
Elles sont en rapport avec un RETENTISSEMENT VISCERAL de l'élévation brutale de la PA.
1-Cérébrales
• Céphalées: si modérées c:> pas un signe de gravité ni de retentissement viscéral.
• Encéphalopathie hypertensiveavec céphalées, confusion, convulsions voire coma, vomissements.
• A VChémorragiques > ischémiques, hémorragies méningées.
• Eclampsie.
0
Cl
LLI
a:
LLI
a:
CD
0
N
<(
z
a:
LLI
>
U)
z
0
i==
0
-
@
62
1
CRISE AIGUE HYPERTENSIVE ET HTA MALIGNE
2-0RL
• Epistaxis, acouphènes � pas un signe de gravité ni de retentissement viscéral.
3-0phtalmologiques
• Rétinopathie hypertensive : œdème papillaire, hémorragies, exsudats.
• Possible flou visuel, baisse d'acuité visuelle ; oblitération de la veine centrale de la rétine.
Exsudats cotonneux
Rétrécissement artériel localisé
Hémorragies
Pré-thrombose ou thrombose vasculaire
Œdème papillaire
Engainement artériel
4-Cardiovasculaires
• Dissection aortique.
• Angor.
• OAPpar dysfonction VG systolique et/ou diastolique.
5-Rénales
• Insuffisance rénale aiguë (part fonctionnelle due à la diminution de la pression de perfusion et
part organique par tubulopathie aiguë) pouvant devenir rapidement progressive avec risque de
néphro-angiosclérose maligne.
6-Hématologiques
• Tableau de micro-angiopathie thrombotique avec insuffisance rénale, anémie hémolytique
(schizocytes, LDH .?!, haptoglobine ::::J, thrombopénie...).
7-Eclampsie
V. CONDUITE A TENIR
1-Bilan clinique et paraclinique en urgence
• Examen clinique complet à la recherche d'un retentissement viscéral;fond d'œil ++.
• Eliminer autres causes d'élévation tensionnelle: globe vésical++ , douleur, anxiété.
• En cas d'HTA maligne: soif intense avec syndrome polyuro-polydypsiquefréquent; asthénie.
• Bilan biologique à demander en urgence:
Dosage des enzymes cardiaques CPK, troponine Tc ou Je.
Ionogramme sanguin (hyponatrémie, hyp okaliémie liée à l'hyperaldostéronisme
secondaire).
NFS, plaquettes, schizocytes, LDH, haptoglobine, bilirubine libre,fibrinogène.
Hémostase complète.
Bandelette urinaire+/- protéinurie des 24 heures.
Dosage de toxiques (cocaïne, etc.).
• ECG.
• Radiographie thoracique au lit du patient.
• En fonction du retentissement: TDM cérébrale, ETT, etc.
• A distance, bilan étiologique.
63
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Traitement
• En cas de poussée hypertensive sans retentissement viscéral:
Repos; surveillance et réévaluation au bout de quelques heures ; régime sans sel.
Si persistance de l'HTA: débuter traitement antihypertenseur oral selon les prescriptions
habituelles de l'HTA sévère (cf chapitre HTA essentielle).
a-Médicamenteux
Un traitement antihypertenseur, parentéral intraveineux est débuté, il sera
secondairement relayé par un traitement per os. Le but est de baisser progressivement la
PA moyenne (de 20 à 25% au maximum dans la Jè heure) afin d'éviter un A VC
re
LLl
0:
c-Surveillance++++
O'.l
0
N
<{
PA/FC!saturomètre!crépitants!conscience/examen neurologique.
z
0:
LLl
ECG!RXT.
>
U)
z Troponine Tc ou le, NFS, hémostase,jonction rénale, etc.
0
i==
i3
LLl
@
64
ITEM 334 .....
u.l
cc
ANGOR CHRONIQUE STABLE a:
l-
cc
:c
c...,
Plan
1. PHYSIOPATHOLOGIE
Il. ANATOMIE CORONAIRE
Ill. ETIOLOGIES
IV. DIAGNOSTIC
V. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2012/2018, ESC sur la définition de l'infarctus du myocarde(quatrième définition de l'IDM)
- 2016, ESC sur la prévention cardiovasculaire en routine clinique
- 2019, ESC sur le diagnostic et la prise en charge des syndromes coronaires chroniques(= angor stable)
• Prévalence de la maladie coronaire estimée entre 60 à 100 cas pour 100 000 habitants en France.
Nombre de décès par maladie coronaire en France estimé à 46 000/an.
• La prévalence de l'angor d'effort augmente avec l'âge: touche 1% des femmes et 3% des
hommes à 50 ans, mais 10% des femmes et 15% des hommes à 70 ans.
• Mortalité annuelle de l'angor chronique stable : 1 % par an.
• L'existence d'une ischémie myocardique a un impact pronostique important avec risque
augmenté de décès, d'infarctus du myocarde (1 à 2% par an), de SCA ou de survenue ultérieure
d'angine de poitrine (pour les ischémies asymptomatiques).
• L'angine de poitrine (angor) est la traduction clinique de l'ischémie myocardique.
• On entend par angor chronique stable une douleur d'angine de poitrine :
Typiquement déclenchée par l'effort ou une émotion.
Avec une réversibilité complète des symptômes après arrêt de l'effort ou prise de dérivés nitrés.
• En cas de douleur thoracique de novo, prolongée, au repos ou d'aggravation récente, on
-
parlera de syndrome coronaire aigu (SCA, voir chapitre suivant).
65
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1. PHYSIOPATHOLOGIE
Ischémie = déséquilibre besoins-apports
B. LES APPORTS
1-La circulation coronaire
Facteurs diminuant la perfusion coronaire
Sténoses coronaires par de l'athérome ( � lumière intraluminale) ou par spasme coronaire
Diminution du débit cardiaque (choc, hypovolémie...).
Diminution de la pression artérielle diastolique (insuffisance aortique, choc) ou
raccourcissement de la diastole (tachycardie).
Augmentation de la pression intraventriculaire (rétrécissement aortique, CMH).
L'autorégulation métabolique
0
('.J
w En cas d'augmentation des besoins myocardiques en oxygène, il existe un système
a:
('.J d'autorégulation qui diminue les résistances coronaires, favorisant donc la perfusion
w
a:
CD
coronaire. Cette régulation est médiée par de nombreux agents métaboliques qui varient
0
N
<(
durant l'ischémie: oxygène, ions H + , C02, adénosine...
z
a:
w
>
(/")
z
0
i=
-
i5
w
@
66
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
2-Extraction d'oxygène
• Ce facteur est quasi invariable. En effet, même au repos, l'extraction d'oxygène est déjà
maximale (proche de 100%) avec une différence artério-veineuse coronaire très grande (le sang
du sinus coronaire est le sang le plus désaturé de l'organisme).
• L'anémie, l'hyp oxie, l'intoxication au CO diminuent la quantité d'oxygène disponible et peuvent
donc favoriser la survenue d'une ischémie myocardique.
C. SITUATIONS PATHOLOGIQUES
• Ischémie myocardique : conséquence d'une
altération de la réserve coronaire pouvant être
secondaire à une sténose d'une artère coronaire (�___A_n_g_o_r_s_ta_b_l_e__�)
épicardique (plaque d'athérome) et/ou à une
altération de la microcirculation. Plaque Plaque
Plaque
A l'effort du sujet sain : chez le sujet présentant
obstructive obstructive (évoluée)
•
des artères coronaires saines, le lit vasculaire
(y
coronaire a la capacité de réduire ses
résistances et d'augmenter ainsi 5 à 6fois le débit
sanguin coronaire habituel, ce qui va compenser
l'augmentation des besoins (tachycardie, Chape fibreuse
augmentation de l'inotropisme .. .).
• A l'effort du sujet avec sténose coronaire:
l'athérome va certes réduire Je calibre
intraluminale des artères coronaires, mais il
va surtout altérer la capacité du tonus 1
vasculaire coronaire à diminuer ses résistances
et donc la capacité des artères à se dilater à
l'effort. Il se crée alors une ischémie d'effort <>.symptomatique Angor
d'effort
Angor
au repos
+++
• Le « seuil ischémique» à partir duquel .... 1 �-----------------�
l'ischémie à l'effort apparait dépend de nombreux facteurs: degré de sténose +++,
circulation collatérale, existence d'une HVG...
d'ischémie+++
D'où la nécessité d'obtenir une preuve d'ischémie
(clinique et/ou par un test d'ischémie) avant de réaliser une
coronarographie et une éventuelle angioplastie+++
67
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Artères
Circonflexe proximale diagonales
Circonflexe -
moyenne
CD2
Artère � RVPvascularisantle
marginale du nœud auriculo
bord droit ventriculaire
0
w
('.) vascularisant le
a: VD
('.)
w
a:
CD
0
N
<>:
z
a:
w IVP se dirigeant vers la pointe
> duVG
(j)
z
0
Anatomie de l'artère coronaire droite
-
f"
0
@
68
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
• Même sur un réseau coronaire normal, il existe une circulation collatérale entre les branches
d'une même artère et entre 2 artères différentes, mais cette circulation n'est fonctionnelle qu'en
cas de sténose coronaire.
• Les gros vaisseaux sont épicardiques, à faible résistance. Leur tonus est essentiellement
influencé par le système sympathique et par les agents vasomoteurs coronaires (trinitrine, NO).
Les petits vaisseaux sont infra-pariétaux, à résistance élevée, car ils sont soumis au régime de
pression intracavitaire.
• La perfusion coronaire se fait essentiellement pendant la diastole au niveau du VG. Durant la
systole, la perfusion coronaire est faible car, d'une part le flux éjectionnel passe à grande
vitesse devant les ostiums coronaires et a au contraire tendance à aspirer le sang des
coronaires ( effet Venturi) et, d'autre part, la pression intraventriculaire est élevée, comprimant
les petits vaisseaux sous-endocardiques.
• Au niveau du VD, compte tenu du faible régime de pression intracavitaire, la perfusion
coronaire est systolo-diastolique (d'où la récupération rapide du VD post-infarctus après
revascularisation).
• Chaque coronaire vascularise des parois myocardiques différentes.
Territoire coronaire et ECG à connaître par cœur +++
Dénomination du
Régions anatomiques Dérivations A. coronaire
territoire
Ventricule droit Vl/V2/V3R/V4R/aVR Droite
Paroi antéro-septale du VG Antéro-septal Vl/ V2 /V3
IVA
Apex du VG Apical V4
Paroi latérale basse du VG Latéral bas V5/V6 Cx ou Marginale
Paroi latérale haute du VG Latéral haut DI/aVL Marginale ou Diagonale
Paroi inférieure du VG Inférieur DII/DIII/aVF
Paroi postérieure du VG Postérieur (basal) V7/ V8/V9 Droite ou Cx
INFERO-BASAL=inférieur+ postérieur DII/DIII/aVF + V7/V8/V9
SEPTAL PROFOND=antéro-septal + inférieur Vl/V2/V3 +DIT/DIII/ aVF IVA contournant la pointe
ANTERIEUR ETENDU=antéro-septal + latéral bas et haut VlàV6/Dl/aVL IVA proximale
Lat
Post Coupe 3
Coupe 4
Coupe 2
cavités
Inf Post
■ Artère circonflexe ■
■ ■
Artère inter-ventriculaire antérieure (IVA)
Artère coronaire droite IVA ou Cx IVA ou CD CD ou Cx
-
Post = postérieure - Sept = septale
69
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ill. ETIOLOGIES
On peut les classer en 2 grandes catégories selon le mécanisme:
A. REDUCTION DU CALIBRE DES ARTERES CORONAIRES
• Athérome(cf. chapitre Athérome): c'est l'étiologie principale. Elle représente la quasi-totalité
des angors rencontrées en pratique.
• Spasme coronaire(angor de Prinzmetal): survenant sur artères saines !sténose athéromateuse.
• Coronarite ostiale de la syphilis: c'est une manifestation classique, mais devenue
exceptionnelle, de la syphilis tertiaire, elle s'associe souvent à une insuffisance aortique et
touche le tronc commun et l'ostium de la CD.
• Anomalies congénitales des coronaires
• Artérites non athéromateuses
• Chimiothérapies: 5FU +++(spasme coronaire des petits vaisseaux)
• Radiothérapie thoracique (cancer du sein, maladie de Hodgkin): les sténoses coronaires
pouvant apparaître plusieurs années après l'irradiation avec des plaques très calcifiées.
B. ANGOR FONCTIONNEL
• Toutes causes de tachycardie(troubles du rythme, anémie, fièvre, hyperthyroïdie) : par
augmentation du travail cardiaque et diminution de la perfusion coronaire liée au
raccourcissement de la diastole.
• Grandes bradycardies: par diminution du débit cardiaque.
• Insuffisance aortique : par vol vasculaire diastolique car la perfusion coronaire est diastolique
• CMH - Rétrécissement aortique.
0 • Etat de choc: par diminution du débit cardiaque.
w
C)
a:
w
>
z
U) Dogme ECNi : devant un angor fonctionnel, on devra toujours rechercher une sténose coronaire
0 athéromateuse significative associée+++ (qui favorise l'angor et qui pourrait être traitée).
f'=
ci
-
@
70
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
IV. DIAGNOSTIC
A. SIGNES FONCTIONNELS DE L'ANGOR D'EFFORT
1-La douleur
• La douleur typique est le signe MAJEUR définissant l'angor stable, et ne pose aucun problème
de diagnostic différentiel.
• Caractéristiques de la douleur angineuse
Douleur constrictive avec sensation« de poitrine serrée dans un étau», angoissante
de siège rétrosternal - médio-thoracique (80% des cas) en barre d'un pectoral à l'autre (le
patient montre sa poitrine du plat de la main) parfois verticale, rarement précordiale (<10%).
irradiant classiquement dans les 2 épaules (50%), les avant-bras, les poignets et le
maxillaire inférieur ; pouvant irradier dans le dos (17% ), plus rarement, les irradiations sont
unilatérales (bras gauche 20%, bras droit 3%).
d'intensité variable : de la simple gêne thoracique à la douleur insoutenable, syncopale
survenant à l'effort+++ (PCZ) (surtout à la marche [surtout en côte, par temps froid et avec
du vent], mais aussi à la défécation, lors des rapports sexuels, en période postprandiale ...)
à début généralement brutal
doit céder en quelques minutes (< 10 minutes) après arrêt de l'effort (PCZ) pour
pouvoir parler d'angor stable+++
cédant a la prise de trinitrine (TNT) sublinguale en quelques secondes (< 1 minute)
périodicité des douleurs d'effort de l'ordre du mois
2-Signes atypiques
• 3 terrains de présentation plus atypique: femme, personnes âgées et diabétiques.
• Douleur atypique :
Par son siège : de siège épigastrique (7%), limitée aux irradiations sans douleur thoracique
(mâchoire, poignets...), sous le sein G.
Par ses circonstances de survenue : angor de primo-décubitus, postprandial.
• Blockpnée d'effort= impossibilité de vider l'air lors de l'expiration (diabétique+++ ).
• Dyspnée d'effort
• Palpitations en rapport avec des troubles du rythme.
71
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. EXAMEN CLINIQUE
• Normal le plus souvent.
• On doit cependant s'attacher à:
Faire le bilan des facteurs de risque cardiovasculaire
Rechercher une valvulopathie, notamment un rétrécissement aortique
Eliminer une cause aggravante, notamment anémie HTA, tachycardie, hyperthyroïdie
Rechercher des signes d'insuffisance cardiaque (IVG) de mauvais pronostic
Rechercher les autres localisations de l'athérome: auscultation et palpation des vaisseaux
(carotides, aorte abdominale, fémorales, pouls périphériques)
Rechercher des signes en faveur d'un autre diagnostic (diagnostic différentiel): frottement
péricardique, syndrome de condensation pulmonaire.
- 72
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
C. ELECTROCARDIOGRAMME (ECG)
• 2 ECG à bien distinguer
ECG de repos :
o Normal +++ le plus souvent en dehors des douleurs
o mais peut aussi montrer des signes en faveur d'une cardiopathie ischémique sous
jacente : séquelles d'IDM, troubles de la repolarisation.
ECG PER-CRITIQUE (au moment de la douleur):
o Presque toujours pathologique +++ (PCZ) et met en général en évidence des
modifications du segment ST et de l'onde T qui sont localisatrices du territoire de
l'ischémie :
x Sous-décalage de ST (lésion sous-endocardique)
x Négativation de l'onde T (ischémie sous-épicardique)
x Grande onde T ample > 2/3 de l'onde R, pointue et symétrique (ischémie
sous-endocardique).
x Pseudo-normalisation des ondes T, c'est-à-dire repositivation chez un patient
ayant de base des ondes T négatives (si plusieurs ECG répétés)
o Attention: il est possible d'avoir un angor sur sténose coronaire significative et ECG
per-critique normal! C'est très très rare mais certaines artères (marginales
notamment) peuvent donner peu ou pas de signe ECG!
o Cas rare du sus-décalage de ST (lésion sous-épicardique)
x Évoquer un SCA ST+ jusqu'à preuve du contraire (cg. Chapitre Syndrome
coronaire aigu).
x Éliminer le spasme coronaire ( diagnostic différentiel du SCA) : test TNT
sublinguale qui peut permettre le retour du ST à la ligne isoélectrique en cas
d'angor de PRINZMETAL, mais pas en cas d'occlusion coronaire (SCA).
D. ELECTROCARDIOGRAMME D'EFFORT
1-Principe
• Il consiste à enregistrer l'électrocardiogramme pendant un effort pour reproduire les conditions
de l'ischémie.
• L'effort se fait sur bicyclette ergométrique ou sur tapis roulant (protocole de BRUCE) en
augmentant la puissance de l'effort par paliers.
• L'électrocardiogramme, la fréquence cardiaque et la pression artérielle sont monitorés.
73
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• L'épreuve d'effort doit être réalisée par 2 intervenants dont au moins un médecin. Tout le
matériel de réanimation doit être dans la salle (défibrillateur, matériel de ventilation, chariot
d'urgence, oxygène, aspiration).
2-Résultats de l'épreuve d'effort
• Une épreuve est NEGATIVE si 3 critères obligatoires:
1. Aucun signe clinique (douleur thoracique)
2. Aucune modification électrique
3. ET le sujet atteint:!:: 85% de sa Fréquence maximale théorique (FMT = 220- âge)
Il faut toujours préciser à quelle puissance (en Watts) et à quelle fréquence cardiaque (en%
de la FMT) l'épreuve a été arrêtée et pourquoi (positivité, épuisement, troubles du rythme
ventriculaire, hypertension artérielle sévère à l'effort).
(PCZ)
o Variation de l'axe à l'effort
o Apparition d'un BBG à l'effort
o Sus-décalage du ST(rare)
o Autres signes électriques de moindre valeur modification de l'onde T ou
augmentation de l'amplitude des ondes R
• Une épreuve est NON INTERPRETABLE si:
Aucun signe clinique ni électrique, mais que le patient n'a pas atteint 85% de sa FMT
(effort non significatif, très fréquente en routine).
L'épreuve est négative cliniquement et l'ECG de base au repos du patient est modifié
(BBG, Wolff-Parkinson-White, pacemaker), ce qui rend difficile l'interprétation des
modifications électriques.
• Sensibilité et spécificité moyennes :
Existence de faux négatifs.
Existence de faux positifs d'autant plus fréquente que la probabilité clinique est faible.
Nécessité de toujours interpréter les résultats en fonction de la probabilité clinique pré-test.
Critères de gravité de l'épreuve d'effort:
Examen positif pour une puissance faible< 60 Watts
Sous-décalage important du segment ST> 3 mm
Sous-décalage diffus
Signes cliniques et électriques prolongés> 6 minutes après l'arrêt de l'effort
Faible augmentation de la PA et de la FC à l'effort(= signe de dysfonction VG systolique)
Signes d'hyperexcitabilité ventriculaire(ESV menaçantes)
Sus-décalage du segment ST(spasme ou lésions coronaires sévères)
- 74
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
3-lndications
• A visée diagnostique: alternative aux tests d'ischémie avec imagerie fonctionnelle
(échocardiographie / IRM / Scinti de stress) ou coroscanner
• A visée pronostique (sévérité) selon puissance atteinte au moment de la positivité de l'épreuve.
• Pour juger de l'efficacité d'un traitement anti-angineux (négativation de l'épreuve sous traitement).
• Pour évaluer l'ischémie résiduelle à distance (minimum 10 jours) d'un infarctus du myocarde.
• Pour évaluation du profil tensionnel à l'effort.
• L'épreuve d'effort a également des indications dans les troubles du rythme et de la conduction
(cf. question Palpitations) et dans les valvulopathies asymptomatiques.
4-Contre-indications
• De bon sens: sujet très âgé, invalide, AOMI sévère, problème orthopédique.
• Rétrécissement aortique serré symptomatique, CMH.
• SCA, infarctus du myocarde datant de moins de 5 jours.
• Insuffisance cardiaque congestive sévère.
• Troubles du rythme ventriculaire graves (ESV polymorphes).
• EP, TVP en évolution.
• Thrombus intra-VG dans les suites d'un IDM, surtout s'il est mobile.
• Fibrillation auriculaire rapide.
• HTA supérieure à 220/120 mmHg.
• Trouble de conduction de haut degré non appareillé.
A RETENIR
• L'ECG d'effort est encore largement utilisé pour confirmer la nature angineuse des symptômes
et pour prouver l'existence d'une ischémie d'effort. Cependant, sa performance est moyenne,
comparée à celle des autres tests d'ischémie avec imagerie fonctionnelle.
• Les dernières recommandations demandent de réaliser de préférence en 1 ère intention un test
d'ischémie avec imagerie fonctionnelle (échocardiographie / IRM / Scinti de stress) ou un
coroscanner, plutôt qu'un ECG d'effort.
• Ses principaux avantages sont sa grande disponibilité et son faible coût.
A RETENIR
Pour poser l'indication de revascularisation coronaire (angioplastie ou pontage) il faut:
• STENOSE CORONAIRE significative
• ET présence d'une ISCHEMIE spontanée ou inductible: Angor typique ou ECG avec
modifications dynamiques du segment ST ou de l'onde T ou Test d'ischémie avec imagerie
fonctionnelle positif ou ECG d'effort positif ou FFR positive (détaillée plus loin).
• ET présence d'une VIABILITE MYOCARDIQUE du territoire correspondant (PCZ)
75
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Figure. IRM cardiaque de stress après injection d'adénosine chez un patient avec angor stable.
- Les deux images de gauche : visualisation d'un défaut de perfusion myocardique du territoire inférieur du VG
(flèches blanches) après injection d'adénosine, correspondant à une ischémie inductible du territoire de la CD.
- Image droite: visualisation d'une sténose coronaire significative à 80% au niveau de la CD (flèche rouge).
Le patient a reçu un stent actif au niveau de la CD pour revasculariser l'artère du fait d'une ischémie compatible
dans le même territoire (le test d'ischémie permet de guider la revascularisation).
• En cas d'IDM: l'IRM cardiaque permet aussi d'évaluer le degré de viabilité du myocarde
(PCZ) par l'analyse du pourcentage de transmuralité de la cicatrice d'IDM (= rehaussement
tardif qui apparait en blanc).
- 76
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
77
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Indication idéale du coroscanner: patients avec angor stable ou instable avec une faible
w
(/)
probabilité clinique+++ (PCZ) ( douleur atypique, peu de FdR CV, patient jeune... )
z
0
-
@
78
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
Figure. Coroscanner avec reconstruction 3D de l'arbre coronaire du patient pour détection de sténoses
coronaires significatives.
79
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
A RETENIR
Stratégie diagnostique de l'angor stable selon la probabilité pré-test+++ (ESC 2019)
• si probabilité pré-test FAIBLE(<15 % )
o soit aucun examen
o soit Coroscanner +++(PCZ)
o soit ECG d'effort
• si probabilité pré-test INTERMEDIAIRE(15-85%)
o soit Test d'ischémie d'imagerie fonctionnelle(PCZ): Echo ou IRM ou Scinti de stress
0
(_'J
o soit Coroscanner
UJ
a:
(_'J
o soit ECG d'effort (à défaut)
UJ
a:
CD
• si probabilité pré-test FORTE(>85%)
0
N o soit Test d'ischémie d'imagerie fonctionnelle: Echo ou IRM ou Scintigraphie de stress
za:
<(
o soit Coronarographie d'emblée +++ (PCZ) (avec le plus souvent un test d'ischémie
>
UJ
z
(f) avec imagerie fonctionnelle réalisé au préalable, pour confirmer la présence d'une
i=
0
ischémie inductible, pour la localiser précisément et à visée pronostique)
0
UJ
-
@
80
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
fi l
maladie coronaire d'ischémie élevée de maladie coronaire
- Patient avec des critères - Expertise locale +++
de bonne qualité d'image - Antécédent de
(rythme sinusal, absence revascularisation (stent ou
d'obésité, capacité à tenir
► Coroscanner -.
Traitement pontage)
\
l'apnée ... ) médicamenteux - Evaluation de la viabilité
- Expertise locale en recherchée
coroscanner +++
- Absence d'antécédent de
maladie coronaire Angiographie
coronaire
invasive
Malgré les dernières recommandations qui place l'ECG d'effort comme un examen de 2 e choix, il
reste encore utilisé en J intention en routine clinique mais tend à être remplacé progressivement
ère
1. CORONAROGRAPHIE
1-Technique
• Examen invasif avec opacification directe des artères coronaires par cathétérisme rétrograde à
partir d'une artère périphérique (fémorale ou radiale).
• La VOIE RADIALE est recommandée en 1 intention (PCZ) (car � complications type
ère
81
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Coronarographie normale
-
@
82
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
5-Complications
• Locales (vasculaires) : Hématome, Pseudo-anévrisme, Fistule artério-veineuse, Thrombose
artérielle (test d'Allen avant toute coronarographie radiale).
• Générales :
Artérielles: IDM, AVC, ischémie périphérique, syndrome des emboles de cholestérol.
Autres: Insuffisance rénale aiguë, Allergie à l'iode (nécessité d'une préparation
antiallergique si ATCD d'allergie à l'iode).
6-Stents
• Stents actifs
Principe: stents recouverts d'une substance antiproliférative (évérolimus pour le stent
XIENCE®, zotarolimus pour le stent RESOLUTE®...) qui diminue le risque de resténose sur
le stent.
1 intérêt : diminue le risque de resténose
1 risque: THROMBOSE DE STENT PRECOCE (PCZ) qui impose une durée minimale
de bithérapie antiagrégante plaquettaire : 6 mois pour les stents actifs de dernière génération
(voire 3 mois pour certains stents actifs).
Les stents actifs de dernière génération ont clairement pris le pas sur les stents nus et sont
désormais indiqués en J intention.
ère
• Si pose de stent et quel que soit le type de stent, nécessité d'une bithérapie antiagrégante
plaquettaire :
Dans l'angor stable: Aspirine + Clopidogrel systématique pendant 6 mois si risque
hémorragique faible, ou 3 mois si risque hémorragique élevé.
Dans les SCA : Aspirine + inhibiteur des récepteurs P2Y12 (Ticagrelor ou Prasugrel ou
Clopidogrel) systématique pendant 12 mois si risque hémorragique faible, ou 6 mois si
risque hémorragique élevé.
TI!rombose
intra-stent
83
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Passage du guide
Ballon
Inflation du ballonnet = angioplastie
Stent en place
-
f'=
0
@
84
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
V. TRAITEMENT
A. OBJECTIFS
• Allonger la survie (réduction des événements cardiovasculaires graves et de la mortalité).
• Améliorer la qualité de vie, c'est-à-dire réduire le handicap fonctionnel et augmenter le seuil de
survenue de l'angor.
• Ralentir la progression, voire faire régresser l'athérosclérose.
B. TRAITEMENT DE LA CRISE
• Arrêt immédiat de l'effort
• Dérivés nitrés par voie sublinguale (Natispray® 0,30 mg.)
Mécanisme d'action : entraîne une vasodilatation rapide au niveau coronaire
Efficacité: en quelques secondes, peuvent être pris avant un effort important à titre préventif
Si échec: éliminer une prise incorrecte (cause la plus fréquente), d'où la nécessité de
l'expliquer correctement au patient.
Effets secondaires: céphalées et risque d'hypotension si sujet debout au moment de la prise.
• En cas de persistance de la douleur: consulter de toute urgence+++ (éducation du malade).
C. TRAITEMENT DE FOND
1-Correction des facteurs de risque CV indispensable
• Arrêt définitif du tabac+++ : substituts nicotiniques ± Cs Tabacologie si besoin.
• Contrôle des hyperlipidémies - HTA-Diabète
• Correction du surpoids: consultation diététicienne si besoin.
3-Education du malade+++
• Nature et causes de la maladie
• Évolution possible
• Mécanisme d'action et effets secondaires des médicaments
• Planification des examens de routine ou de dépistage de complications éventuelles
• Appeler le 15 si douleur thoracique ne cédant pas sous TNT
• Consulter si modification ou aggravation de la symptomatologie
4-Médicaments
a-Traitements anti-angineux
► /3-BLOQUANTS
Mécanisme d'action:
o diminuent la consommation d'O2 en diminuant FC, PA (post-charge) et l'inotropisme
o entraînent une redistribution du sang vers les couches sous-endocardiques
o effet anti-arythmique
Indications: systématiques (surtout si angor d'effort, ATCD IDM, HTA, FEVG < 50%)
Contre-indications: Spasme coronaire+++ (ex-angor de Prinzmetal)-Asthme
85
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Molécules:
o si FEVG � 50%: Aténolol (Tenormine®) 100 mg: 1 cp/jour (préférence BB
cardiosélectifs, sans activité intrinsèque spécifique, à demi-vie longue permettant 1 prise
par jour).
o si FEVG< 50%: Bisoprolol (Cardensiel®) 1,25 à 10 mg/jour (à doses croissantes).
Surveillance: contrôler l'efficacité du �-bloquant par des critères cliniques de �-blocage:
FC de repos< 60/minute et/ou FC d'effort< 110/minute.
► IVABRADINE (Procoralan®)
Mécanisme d'action: inhibiteur des canaux If situés au niveau du nœud sinusal c> effet
bradycardisant pur sans effet inotrope négatif.
Indications: alternative aux �-bloquants si CI ou ajout aux BB en cas de FC non contrôlée
Effets secondaires: Phosphènes visuels (car canaux If situés aussi au niveau de la rétine)
► ANTICALCIQUES
Mécanisme d'action:
o vasodilatation coronaire et systémique: action anti-spasme sur les coronaires
o diminution de la consommation d'O2 par diminution de la PA (post-charge) et de
l'inotropisme (en fonction de leur action vasculaire et/ou cardiaque)
Indications :
o si angor chronique stable: alternative �-bloquants si CI ou ajout aux autres TT si besoin
o si spasme coronaire: traitement de 1 ère intention +++ (PCZ)
Molécules:
o Diltiazem (Tildiem®) : 1 cp x 3/jour ou Mono-Tildiem® 200 ou 300 mg/jour permettant
des taux plus stables
o Vérapamil (lsoptine®): anticalcique bradycardisant
o Amlodipine (Arnlor® ): anticalcique d'action périphérique
► DERIVES NITRES
Mécanisme d'action: vasodilatation coronaire et systémique; diminution précharge
c::> ::::J travail cardiaque c::> ::::J consommation d'oxygène.
Indications: ajout aux autres TT si besoin chez un patient qui reste symptomatique
Molécules:
o Dérivés nitrés retard en forme LP per os ou patch : respecter intervalle de 12 heures
sans nitrés; risque d'accoutumance si utilisés en permanence sur le nycthémère.
o Risordan® 20 mg : 1 cp x 3/jour per-os, Nitriderm® ou Cordipatch® 5 ou 10 mg en patch
(à appliquer 12 heures sur 24).
b-Traitements protecteurs vasculaires
► ASPIRINE
Indications: systématique 75-150 mg par jour A VIE (PCZ)
Intérêt: efficacité dans la prévention primaire (diminution morbidité + mortalité
cardiovasculaires de 20-25%) et secondaire (après infarctus) des coronaropathies.
0 ► CLOPIDOGREL (Plavix®)
wa:
(_'.)
Indications
(_'.)
-
ciw
@
86
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
► STATINES
Indications: systématique pour tout patient coronarien +++ (PCZ)
Intérêt: Diminution du taux d'événements coronariens et de la mortalité de 25 à 35%.
Objectif du traitement: LOL-cholestérol< 0,55 g/L (prévention secondaire).
► IEC ou ARA II
Indications: si angor chronique stable associé à
o HTA
o Diabète
o Insuffisance rénale chronique
o Dysfonction VG avec FEVG < 50%
Molécules: Périndopril Coversyl® 5 à 10 mg/jour
ARA-II : alternative si intolérance aux IEC
� Molsidomine (CorvasaP)
Mécanisme d'action: analogue pharmacologique de l'EDRF (NO), facteur endothélial
vasodilatateur. Son effet pharmacologique est comparable à celui des nitrés, mais il
n'existerait pas d'échappement.
Contre-indication formelle: associé avec le Sildénafil (Viagr#).
Molécule: Corvasal® 2 mg: 1 cp x 3/jour.
Amlodipine t B B H t B
lvabradine -l, B B B t t
87
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 88
ANGOR CHRONIQUE STABLE
■
D. STRATEGIE THERAPEUTIQUE
1-Traitement médical
a-Traitement Standard
b-Cas particuliers
Si symptômes non contrôlés : adjoindre dérivés nitrés d'action prolongée (patch) ou
anticalciques type Amlodipine (Amlor®).
Si CI ou intolérance aux �-bloquants : Ivabradine (Procoralan®) ou anticalciques
bradycardisants type Vérapamil (lsoptine®).
Association non recommandée : �-bloquants + anticalcique bradycardisant (Vérapamil ou
Diltiazem).
89
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Revascularisation myocardique
• Le choix de la revascularisation entre le pontage aorto-coronarien (PAC) et !'angioplastie
percutanée avec mise en place d' 1 ou plusieurs stents n'est pas toujours facile:
Le contrôle de l'angor est plus complet et plus durable avec le PAC, et les taux d'IDM et de
décès à 5 ans sont similaires dans les 2 groupes.
Principal risque du pontage aorto-coronarien : mortalité péri-opératoire (comorbidités +++).
• L'attitude actuelle est de réaliser une revascularisation par ATL + stent actif de la très
large majorité des patients avec des lésions mono- et/ou hi-tronculaires, voire tri
tronculaires responsables d'ischémie.
• Les indications chirurgicales (pontages aorto-coronariens) sont de plus en plus restreintes :
Sténose du tronc commun (distal surtout car les TC proximaux sont dilatables) ou
équivalent (sténoses ostiales/proximales de l'IVA et de la Cx)
Patient tri-tronculaire avec dysfonction VG, surtout chez le diabétique
Echec de l'angioplastie percutanée
Nécessité d'un autre geste: remplacement valvulaire
_____,
Prélè\lement d'une veine saphène Carolidepnmitiw.droite
CaiohdepmlitiYeg,uche
•,\ABC
0
C.'.) Sténose serrée de
LW
a: la coronaire droite --t----;-:--aH'
w
a:
O'.l
0
N
<(
z
a:
LW
>
(/)
z
-
0
i=
0
LW
Principes des pontages aorto-coronariens par veine saphène (schéma de gauche)
@ ou par utilisation des artères mammaires internes (schéma de droite)
90
ANGOR CHRONIQUE STABLE
•
3-Réadaptation cardiaque au décours
• Le plus souvent réalisée en ambulatoire, après revascularisation.
• Permet une prise en charge des FdR CV, une éducation à la maladie et une reprise sous contrôle
de l'activité sportive.
E. PRONOSTIC
2-0bjectifs
• Évaluer l'efficacité du traitement anti-angineux: réduction de la fréquence et de la sévérité des
douleurs angineuses - absence de diminution de l'activité physique
• Évaluer la tolérance au traitement anti-angineux: recherche d'effets indésirables
• Évaluer l'observance: traitement pharmacologique
• Rechercher l'apparition ou l'aggravation de nouveaux FdR CV
• Évaluer l'amélioration des connaissances du patient concernant sa maladie
• Rechercher le développement d'une éventuelle comorbidité
3-Examens complémentaires
• ECG de repos: 1 fois par an.
• Test d'ischémie fonctionnelle non invasive (IRM ou Echo ou Scintigraphie de stress): possible
tous les 2 à 3 ans selon le contrôle des FdR CV et l'évolution clinique, d'après les reco ESC 2019
(en l'absence d'aggravation de la symptomatologie ou de modification de
l'électrocardiogramme de repos).
• Suivi biologique: tous les 6 mois ou à chaque modification de posologie.
si patient sous IEC: kaliémie et créatininémie.
si patient sous statines: dosage des transaminases en début dé traitement et des CPK
lors de Fapparition de symptômes musculaires inexpliqués.
91
-
ITEM 339
L&.I
cc
t-
INTRODUCTION SUR LES SYNDROMES 0:::
et
:c
CORONAIRES AIGUS c..=,
Plan
1. CARDIOPATHIE ISCHEMIQUE
Il. SCA
Ill. DEFINITION DE « L'INFARCTUS DU MYOCARDE »
IV. TROPONINE
Recommandations de l'item
- 2012/2018, ESC sur la définition de l'infarctus du myocarde(quatrième définition de l'IDM)
- 2017, ESC sur la mise en place et la gestion de la double anti-agrégation plaquettaire(DAPT)
- 2017, ESC sur le diagnostic et la prise en charge du SCA avec sus-décalage du segment ST(SCA ST+)
- 2018, ESC sur la revascularisation coronaire myocardique
- 2019, ESC sur le diagnostic et la prise en charge des syndromes coronaires chroniques(= angor stable)
- 2020, ESC sur le diagnostic et la prise en charge du SCA sans sus-décalage du segment ST(SCA ST-)
Prévalence,
A Prévalence du SCA et mortalité
épidémiologie
Eléments
B Physiopathologie des SCA(ST- et ST+) et de l'angor stable
physiopathologiques
Connaitre les signes d'interrogatoire et de l'examen clinique d'une douleur
A Diagnostic positif
angineuse et les présentations atypiques, du SCA et de ses complications
Examens Connaitre les indications de l'ECG devant toute douleur thoracique, ou suspicion
A
complémentaires de SCA ; connaitre les indications et interpréter le dosage de troponine
Examens
B Connaître l'apport de la coronarographie et du coroscanner
complémentaires
0
(9
w
a:
(9
w
a:
1. CARDIOPATHIE ISCHEMIQUE
(D
0
N
<(
• La cardiopathie ischémique se présente sous la forme de 5 entités à bien distinguer :
z
a:
w
Angor stable
>
Cf)
z
Ischémie silencieuse
0
i= Syndrome coronaire aigu (SCA)
Insuffisance cardiaque d'origine ischémique
-
0
w
92
INTRODUCTION SUR LES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS
-
Il. DEFINITION DE « L'INFARCTUS DU MYOCARDE » (Reco ESC 2012)
A. DEFINITION
• Principe
L'infarctus du myocarde aigu est défini par une nécrose myocardique dans un
contexte clinique évocateur d'ischémie myocardique aiguë. En effet, toute élévation de la
troponine le ou Tc (au-delà du 99ème percentile) reflète une nécrose cellulaire myocardique
irréversible. Lorsque cette nécrose est d'origine ischémique, on parle d'infarctus du
myocarde.
• Critères diagnostiques d'infarctus du myocarde aigu avec association obligatoire de:
1. Élévation ou baisse d'un biomarqueur de nécrose myocardique: troponine (Tc ou
le, ultrasensibles préférentiellement) avec � 1 valeur au-dessus du 99ème percentile de
la limite supérieure de référence.
2. ET� 1 signe d'ischémie myocardique parmi
Clinique: angor
ECG:
x Modifications récentes du segment ST et/ou de l'onde T
x Apparition récente d'un BBG
x Apparition récente d'une onde Q
ETT: apparition récente d'une zone d'hypokinésie ou d'akinésie segmentaire.
Imagerie (IRM cardiaque, scintigraphie myocardique de repos...): zone
d'infarctus visualisée perte récente d'une zone de myocarde viable ou apparition
d'une anomalie récente de la cinétique segmentaire.
Coronarographie (ou autopsie): identification d'un thrombus intra-coronaire
B. DIFFERENTS TYPES D'INFARCTUS DU MYOCARDE (IDM)
• IDM de type 1
lié à un SCA par rupture de plaque athéromateuse (ou fissure, ou ulcération, ou érosion,
ou dissection), aboutissant à la constitution d'un thrombus intra-coronaire, à l'origine d'une
diminution du flux sanguin et/ou à des embolisations distales. Ce type de SCA peut survenir
sur un réseau coronaire très pathologique avec de nombreuses sténoses ou sur des lésions
coronaires peu importantes non obstructives (notamment chez la femme).
• IDM de type 2
lié à une nécrose myocardique secondaire à une ischémie myocardique non liée à une
rupture de plaque, mais liée à une inadéquation entre les apports et les besoins:
spasme coronaire, dysfonction endothéliale, tachy-arythmies, brady-arythmies, anémie,
insuffisance respiratoire, hypotension, choc, poussée hypertensive...
• IDM de type 3
lié à un décès d'origine cardiaque précédé de symptômes suggérant une ischémie
myocardique avec modifications ischémiques nouvelles à l'ECG (ou nouveau BBG), mais
décès survenant avant le prélèvement sanguin ou avant l'augmentation des biomarqueurs
dans le sang.
• IDM de type 4
lié à une élévation des marqueurs de nécrose myocardique après une angioplastie
percutanée, associée à des symptômes évocateurs d'une ischémie myocardique ou de
nouvelles modifications ischémiques à l'ECG ou une coronarographie compliquée (perte
d'une branche coronaire de façon iatrogène par exemple) ou en imagerie, la documentation
d'une perte récente d'une zone de myocarde viable ou l'apparition d'une anomalie récente
-
de la cinétique segmentaire.
93
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• IDM de type 5
lié à une élévation des marqueurs de nécrose myocardique après pontage aorto
coronaire, associée à la présence de nouvelles ondes Q pathologiques ou un nouveau BBG,
ou d'une nouvelle occlusion d'une coronaire native ou d'un greffon documentée
angiographiquement ou en imagerie, la documentation d'une perte récente d'une zone de
myocarde viable ou l'apparition d'une anomalie récente de la cinétique segmentaire.
• Diagnostic d'IDM «ancien»
Cycle de troponine normal
Signes en faveur d'une nécrose myocardique ancienne
x ECG : onde Q de nécrose
x Imagerie (ETT, IRM, scintigraphie myocardique): zone de nécrose (zone akinétique
fibreuse amincie)
Ill. SCA
A. DEFINITIONS
• Définition générale
Les SCA sont liés
o à la survenue brutale .d'une ischémie myocardique aiguë qui va évoluer vers la
nécrose myocardique (= IDM) en l'absence de prise en charge
o par réduction brutale du flux sanguin coronaire, le plus souvent sur des lésions
d'athérosclérose
o cette lésion coronaire critique est le plus souvent secondaire à une rupture (fissuration)
d'une plaque athéromateuse, le plus souvent jeune. Cette rupture entraîne la mise en
contact du centre lipidique de la plaque avec la circulation sanguine, ce qui va
déclencher une activation de la coagulation et la constitution d'un thrombus. Un certain
degré de vasoconstriction réflexe concomitante peut être associé.
Toute douleur thoracique d'allure angineuse survenant de novo, de manière prolongée
ou d'aggravation récente chez un patient avec ou sans antécédent coronarien. Dans le
cadre des SCA, ces douleurs thoraciques d'origine ischémique sont le plus souvent associées
à des anomalies ECG, a fortiori si l'ECG a été réalisé en per-critique.
2 types de SCA : sans sus-décalage du ST (SCA ST-) ou avec sus-décalage ST (SCA ST+)
• «Angor instable»
Physiopathologie (2 possibilités):
o Progression récente d'une plaque coronaire stable sténosante devenant
symptomatique
o SCA ST- avec présence d'un thrombus intra-coronaire lié à une rupture/érosion de
plaque instable
Pour bien comprendre: l'angor instable correspond à une situation clinique faisant
craindre un SCA ST- avec rupture/érosion de plaque, mais peut aussi correspondre à une
simple évolution récente de plaque stable (équivalent de syndrome coronaire chronique cf.
chapitre angor stable). Cependant, la prise en charge de l'angor instable impose de
considérer « tout angor instable comme un SCA ST- jusqu�à preuve du contraire»!
C'est pour cela que l'angor instable est considéré comme un SCA (mais sous-entendu
0
('.)
w
a:
('.) jusqu'à preuve du contraire).
w
a:
CO Présentation clinique
0
N
<(
z
o Douleur thoracique angineuse de novo ou prolongée ou d'aggravation récente.
a:
w
> o ECG normal (si anomalies ECG ➔ c'est un SCA ST-!)
(fJ
z
0
;::
• 94
INTRODUCTION SUR LES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS
■
o OCD©o:o
Croissance Plaque Fissure de plaque I Fissure de plaque
Normal Plaque
de la plaque obstrusive
Noyau riche
en lipides
Chape fibreuse
fine
ASYMPTOMATIQUE Symptomatique
95
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Cycle de troponine
normal Nécrose myocardique = IDM
(71 Troponine ou CPK-MB)
0
(.'.)
w
a:.
(.'.) B. PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE D'UN SCA
w
a:.
OJ
• Prise en charge aux Urgences ou en unités de Soins intensifs avec surveillance scopique
0
N
<I:
z
• Prise en charge diagnostique:
a:
w
> Caractéristiques de la douleur thoracique (durée, persistance, trinitro-sensibilité).
(/"J
z
0 Réaliser un ECG 18 dérivations dans les 10 minutes après le 1 cr contact médical (PCZ)
r=
0
96
INTRODUCTION SUR LES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS
•
97
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ce fichier a été initialement diffusé via Faille ECNi.
Faille ECNi est un groupe Telegram à but non lucratif de diffusion de res-
sources ECNi
• Le pic se situe environ à la 24ème heure, sauf s'il existe une reperfusion, le pic étant alors plus
précoce (< 12 heures) que la troponine !
• Il ne faut pas doser les CPK totales car moins sensibles +++
Cinétique dès marqueurs de nécrose myocardique lors d'un infarctus du myocarde aigu
50
I
'
B
A: Myoglobine
B : Troponine non ultrasensible en cas d'IDM
\
I \ C: CPK-MB
20
I \ D : Troponine non ultrasensible en cas d'angor instable
I \
10
I \
I \
5
\
2 ''
.....
1
.....
- Définition de l'IDM
-
0
1 2 3 4 5 6 7 8
Jours après le début de la nécrose myocardique
0
(.'.)
w
0:
(.'.)
w
0:
CO
Lien du groupe : (projets, les discussions...) :
0
N
<(
z
0:
w t.me/joinchat/GKyxjHK2DuyhyYRg
>
(./)
z
-
� Lien
0
0
DRIVE où toutes les ressources PDF sont centralisées :
@
https://drive.google.com/folderview?id=1wbt-LPrvMlfw0pjuAJuQN-JI7Rx_wz0I
98
INTRODUCTION SUR LES SYNDROMES CORONARIENS AIGUS
■
Le traitement est alors celui de la cause (et non celui d'un SCA sans sus-décalage du ST +++)
99
-
Ce fichier a été initialement diffusé via Faille ECNi.
ITEM 339
L.1.1
Faille ECNi est un groupe Telegram à but non lucratif de diffusion de res-
a::
sources ECNiSYNDROME CORONARIEN AIGU a:
l-
c:c
SANS SUS-DECALAGE PERSISTANT :::c
c.:,
DE ST (SCA ST-}
Lien du groupe : (projets, les discussions...) :
t.me/joinchat/GKyxjHK2DuyhyYRg
Plan
1. PHYSIOPATHOLOGIE
Il. DIAGNOSTIC CLINIQUE
Ill. PRISE EN CHARGE D'UN SCA SANS SUS-DECALAGE PERSISTANT DU ST
Recommandations de l'item
- 2012/2018, ESC sur la définition de l'infarctus du myocarde (quatrième définition de l'IDM)
- 2017, ESC sur la mise en place et la gestion de la double anti-agrégation plaquettaire (DAPT)
- 2018, ESC sur la revascularisation coronaire myocardique
- 2020, ESC sur le diagnostic et la prise en charge du SCA sans sus-décalage du segment ST (SCA ST-)
/. PHYSIOPATHOLOGIE
• L'athérome n'est pas une maladie avec une évolution linéaire et progressive ; son évolution
peut être marquée par des épisodes aigus liés à la rupture ou l'érosion de plaque.
• Schématiquement, ces plaques susceptibles de se rompre sont en général jeunes avec un noyau
lipidique important et une capsule collagène mince.
• La rupture de plaque peut être soit active (provoquée par la sécrétion d'enzymes protéolytiques
par les nombreux macrophages de la plaque qui vont ainsi affaiblir la chape fibreuse), soit
passive (liée aux forces physiques qui s'exercent sur l'endroit le plus fragile de la plaque
= l'endroit où la chape fibreuse est la plus mince).
• L'érosion de plaque correspond à une atteinte plus superficielle de la plaque d'athérome. Elle
n'en est pas moins une cause majeure de SCA. Elle est plus fréquente chez les femmes, les
diabétiques, les hypertendus. Le processus inflammatoire est en général plus important au
niveau des plaques susceptibles de se rompre.
• Cette rupture de plaque entraîne la mise en contact du centre lipidique de la plaque (hautement
thrombogène et riche en facteur tissulaire) avec la circulation sanguine, ce qui va déclencher
une activation de l'agrégation plaquettaire et de la coagulation conduisant à la constitution
d'un thrombus au niveau de site ou de rupture de la plaque. Dans l'érosion de plaque, le
thrombus adhère à la surface de la plaque et non au centre lipidique, mais la conséquence est la
même : la constitution d'un SCA.
• Ce thrombus ainsi constitué peut rester au niveau du site de rupture ou se fragmenter et
emboliser dans les artérioles et capillaires d'aval. Ils vont ainsi constituer des foyers de
nécrose myocardique (expliquant l'augmentation de la troponine le ou Tc ou des CPK-MB)
sans pour autant occlure les gros troncs coronaires épicardiques.
• On rappelle que dans les SCA ST-, le thrombus n'est jamais complètement occlusif au niveau ·
des troncs coronaires épicardiques. Si le thrombus devient totalement occlusif, il apparaît alors
0
(!)
w
un sus-décalage du ST sur l'ECG et on se retrouve devant un SCA ST+.
a:
(!) • Le thrombus, très riche en plaquettes, va libérer des substances vasoconstrictrices comme le
w
a:
cD
thromboxane A2 et la sérotonine qui vont induire une vasoconstriction coronaire accentuant
0
N
<(
l'ischémie myocardique.
z
a:
w • L'évolution naturelle des SCA sans sus-décalage persistant du ST (SCA ST-) est d'aller vers
>
U)
z l'occlusion totale de l'artère coronaire. On se trouvera alors devant un SCA avec sus-décalage
0
f'= persistant du ST (SCA ST+).
0
Lien DRIVE où toutes les ressources PDF sont centralisées :
-
@
https://drive.google.com/folderview?id=1wbt-LPrvMlfw0pjuAJuQN-JI7Rx_wz0I
100
SYNDROME CORONARIEN AIGU SANS SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST (SCA ST-)
■
A. DOULEUR THORACIQUE
Douleur thoracique (DT) devant faire évoquer un SCA
• DT angineuse prolongée > 20 minutes
• DT au repos
• Angor sévère de novo (classe II ou III CCS)
• Angor accéléré (aggravation récente d'un angor précédemment stable avec
caractéristiques de l'angor au moins classe III CCS)
• Récidive angineuse post-infarctus
l 01
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
D. BIOMARQUEURS MYOCARDIQUES
• Dosage de troponine Tc ou le ultrasensible obligatoire +++
La troponine ultrasensible a une plus grande valeur prédictive négative que la troponine
standard c;> elle réduit la« zone d'incertitude diagnostique».
Elévation précoce de la troponine ultrasensible (entre HO et Hl/H3) versus H6 pour les kits
habituels de troponine« normale» (= non ultrasensible).
Certains kits de troponine ultrasensible permettent la détection de nécrose myocardique dès
la 1 , heure.
è e
Le 2 dosage de troponine ultrasensible doit être réalisé soit 1 heure soit 3 heures après le
ème
l
présentation dlnlque
thoracique >6h
évocatrlœ de SCA
-
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102
SYNDROME CORONARIEN AIGU SANS SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST (SCA ST-)
■
103
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• MORPHINE: 3-5 mg IV ou sous-cutané, si douleur importante non calmée par les nitrés.
• BETABLOQUANTS:
• Indiqués de manière systématique dans le SCA ST- pour FC � 60 rrùn
o si FEVG normale :::: 50% : Aténolol (Tenorrrùne®) 50 mg : 1 cp/j per os
o si FEVG altérée<50%: Bisoprolol Cardensiel®), débuter à 1,25, 2,5 mg/j per os
• Contre-indications: choc cardiogénique - OAP massif et/ou CI classiques des bêtabloquants
(asthme, BAV de haut degré, bradycardie, etc.)
• Si CI aux bêtabloquants : anticalciques bradycardisants type Vérapamil ou Diltiazem (attention
anticalciques bradycardisants interdits si FEVG<50%).
• ASPIRINE:
• Aspirine (Aspegic®): 150 à 300 mg dose de charge per os, puis 75-100 mg par jour per os.
- 104
SYNDROME CORONARIEN AIGU SANS SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST (SCA ST-)
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Nitrés et BB-
Nitrés: "' Besoins en"' la
Vasodilatation MV02=
coronaire consommation
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q,. apports d'02 par le
myocarde
105
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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106
SYNDROME CORONARIEN AIGU SANS SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST (SCA ST-)
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"Q+:i
- Invasive et immédiate 1nvasive et précoce Sélective
V,� 'cil.c...I!:! (< 2 h) (< 24 h) invasive
3-Cas particuliers des patients non revascularisés avec traitement médical seulement (rares)
• Si lésions coronaires très distales, sur des artères de petit calibre, non accessibles à un geste
d'angioplastie : on optera alors pour un traitement médical seul.
• Si patients coronariens connus pour ne pas être revascularisables ou patients grabataires : on
optera pour un traitement médical seul, sans coronarographie.
107
• iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
2-A stopper
• Traitement anticoagulant à stopper après procédure invasive (coronarographie), sauf contre
indications (thrombus apical, FA, lésion coronarienne très thrombotique, mauvais résultat final
de l'angioplastie, etc.).
• Morphine, Nitrés, Traitement anti-Gpllb/Illa si débuté
- l 08
SYNDROME CORONARIEN AIGU SANS SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST (SCA ST-)
1 mois ..•
&mols 3mois
DAPT DAPT
3 mois . -- 12 mols
DAPT
6 mois . ---·-···························-·-······--------------------
2-Patient déjà anticoagulé au long cours sous AOD ou AVK: angor chronique stable ou SCA
Bithérapie
1 mois
Bithérapie
3 mois �-
0 Monothérapie
12 mois ,- ---- - - - -
109
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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110
ITEM 339
L.1.1
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SCAAVEC SUS-DECALAGE PERMANENT e::
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cc
DU ST (SCA ST+) :c
�
Plan
1. EPIDEMIOLOGIE
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. ANATOMOPATHOLOGIE
IV. ETIOLOGIES
V. DIAGNOSTIC
VI. FORME CLINIQUE
VII. DIAGNOSTIC DIFFERENTIELS DES SCA ST+
VIII. EVOLUTION
IX. PRONOSTIC
X. TRAITEMENT
XI. PRISE EN CHARGE AU DECOURS D'UN IDM
Recommandations de l'item
- 2012/2018, ESC sur la définition de l'infarctus du myocarde (quatrième définition de l'IDM)
- 2017, ESC sur la mise en place et la gestion de la double anti-agrégation plaquettaire (DAPT)
- 2017, ESC sur le diagnostic et la prise en charge du SCA avec sus-décalage du segment ST (SCA ST+)
- 2018, ESC sur la revascularisation coronaire myocardique
1. EPIDEMIOLOGIE
• Les maladies cardiovasculaires représentent la 1 ère cause de décès dans les pays développés
(200 000 morts par an en FRANCE) et l'infarctus du myocarde est la 1 étiologie.
ère
• Environ 100 000 SCA (ST+ ou ST-) surviennent en FRANCE par an.
• Pathologie touchant surtout les sujets de plus de 50 ans, mais les infarctus peuvent survenir chez
des patients très jeunes (hypercholestérolémie familiale ; gros fumeurs).
• Prédominance masculine avant 60 ans car les femmes non ménopausées sont protégées par les
œstrogènes naturels.
• 50 à 60% des décès par infarctus du myocarde surviennent dans la 1 r heure (mort subite par
è e
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
• Comme dans tous les SCA, l'étiologie la plus fréquente est la rupture ou l'érosion de plaque
athéromateuse qui va entraîner ici une thrombose coronaire totale et permanente.
• Cette thrombose coronaire est principalement due à l'agrégation plaquettaire lors de sa
constitution. La fibrine joue un rôle important dans la stabilisation du thrombus.
-
• Cette rupture de plaque survient le plus souvent sur des plaques jeunes, pas forcément évoluées
et sténosantes au préalable, avec un noyau riche en lipides et une fine chape fibreuse.
111
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Chez les patients présentant un SCA avec sus-décalage PERMANENT du ST (SCA ST+),
l'évolution va se faire vers l'apparition d'une nécrose myocardique (proportionnelle au
territoire occlus) objectivée par les dosages de marqueurs myocardiques (troponine ultrasensible) et
vers l'apparition d'une onde Q (dans les territoires nécrosés) sur l'ECG, signant une nécrose
transmurale.
• Cependant, en cas de sus-décalage du ST rapidement réversible (car rapidement traité), on peut
n'observer aucun stigmate de nécrose myocardique.
• La nécrose myocardique engendrée par l'ischémie aiguë provoquée par l'occlusion totale de
l'artère coronaire débute 15 à 30 minutes après Je début de l'occlusion (en l'absence de
réseau collatéral).
• Une nécrose myocardique complète nécessite environ 12 heures d'occlusion coronaire. Ce
temps est variable et dépend notamment du nombre de collatérales, de la persistance ou non de
l'occlusion coronarienne.
• On peut classer les /DM en fonction de leur localisation (antérieure, postérieure, latérale, etc.)
ou de leur taille.
• La nécrose progresse de la région sous-endocardique vers la région sous-épicardique.
• La nécrose myocardique va entraîner des troubles de la fonction ventriculaire systolique et
diastolique.
a:
(é) (mouvement dyskinétique) pour aboutir à la constitution d'un anévrisme ventriculaire.
w
a: •
0)
0 Enfin, selon la loi de Starling (cf.chapitre IC), la diminution de la FEVG liée à la nécrose
N
<(
z myocardique va entraîner une dilatation du VG qui peut s'étendre aux territoires sains,
a:
w
> réalisant un véritable remodelage du VG pour aboutir à un aspect de cardiopathie globalement
(/")
z dilatée. Ce phénomène apparaît plusieurs semaines, voire plusieurs mois après l'infarctus.
0
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i5
@
112
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
-
Ill. ANATOMOPATHOLOGIE
A. ETUDE MACROSCOPIQUE
• L'infarctus du myocarde touche quasiment toujours le VG. Il peut également toucher le VD
anatomiquement, mais cette atteinte est en général associée à un /DM inférieur (car la
coronaire droite vascularise à la fois le VD et la paroi inférieure du VG).
• La nécrose touche la paroi antérieure du myocarde dans 40% des cas, la paroi inférieure dans
30% des cas et la paroi latérale dans 20% des cas. La nécrose myocardique est transmurale
dans 2/3 des cas (c'est-à-dire touchant toute l'épaisseur du muscle cardiaque).
• Macroscopiquement, au bout de quelques heures, la plage de nécrose correspond à un séquestre
de couleur chamois.
• Vers la 2 semaine, après la phase de détersion, il s'agit d'une plage amincie et fragile de
ème
couleur caramel.
• En.fin, au-delà de la J semaine, la cicatrice est une plaque .fibreuse.
ème
B. ETUDE MICROSCOPIQUE
• Tissu quasi normal dans les 6 premières heures.
• A partir de la 6 me heure : œdème interstitiel, avec in.filtrat de polynucléaires neutrophiles et de
è
globules rouges, les noyaux des cellules musculaires commençant à devenir pycnotiques.
• A partir de la 24 heure : rétraction du cytoplasme des cellules musculaires et perte des stries
ème
B. AUTRES ETIOLOGIES
1-Spasme coronaire prolongé (ex-angor de Prinzmetal)
• Favorisé par le tabac+++/ prise de béta-bloquant/ cocaïne
• Peut survenir après un effort physique intense, en fin d'effort (infarctus du jeune sportif).
113
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
V. DIAGNOSTIC
A. SIGNES FONCTIONNELS
1-Prodromes
• L'infarctus du myocarde est inaugural sans manifestation angineuse préalable dans 50% des cas.
• Très souvent, la douleur d'infarctus a été précédée dans les heures ou les jours précédents de crises
douloureuses subintrantes d'angor instable (terme préférable à celui de syndrome de menace).
2-Douleur thoracique
• Rétrosternale en barre, constrictive, très violente, irradiant dans les avant-bras et la mâchoire.
• Elle est différente de la douleur d'angor stable par son caractère :
PROLONGE (supérieur à 20 minutes)
TRINITRO-RESISTANT
Souvent plus VIOLENT
Elle survient habituellement au REPOS
B. SIGNES CLINIQUES
• Si IDM non compliqué= examen clinique parfaitement normal
• Signes d'IDM compliqué à toujours rechercher:
Signes d'IC gauche: OAP, choc cardiogénique
Signes d'IC droite: devant faire rechercher une extension de l'IDM au VD (IDM inférieur)
0 Signes de complications mécaniques: souffle d'IM, souffle de CIV +++ (PCZ)
w
(_')
a:
(_') • Signes retardés d'inflammation sur IDM tardifs: fébricule autour de 38 ° C: la fièvre est présente à
w
a: la 6-8 ème heure pendant 24-48 heures, traduisant une réaction non spécifique à la nécrose /
Frottement péricardique de péricardite post-IDM.
0)
0
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a:
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(/")
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114
■
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
•
➔ Tous ces signes sont des signes localisateurs directs du territoire qui a présenté l'infarctus :
Dénomination du A. coronaire
Régions anatomiques Dérivations
territoire
Ventricule droit VI /V2 /V3R/V4R/ aVR Droite
Paroi antéro-septale du VG Antéro-septal VI/V2/V3
IVA
Apexdu VG Apical V4
Paroi latérale basse du VG Latéral bas V5/V6 Cx ou Marginale
Paroi latérale haute du VG Latéral haut DI/aVL Marginale ou Diagonale
Paroi inférieure du VG Inférieur DII/DIII/ aVF
Paroi postérieure du VG Postérieur (basal) V7/V8/V9 Droite ou Cx
INFERO-BASAL =inférieur+ postérieur DII/ DIII/ aVF + V7/VS/ V9
SEPTAL PROFOND= antéro-septal + inférieur VI /V2/V3 + DII/ DIII/ aVF IVA contournant la pointe
ANTERIEUR ETENDU=antéro-septal + latéral bas et haut VlàV6/DI/aVL IVA proximale
115
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
4-Cas particulier
a-« Infarctus sans onde Q »
Les infarctus sans onde Q correspondent anatomiquement à une nécrose non transmurale
(=infarctus sous-endocardique).
Ils sont le plus souvent secondaires aux SCA ST- troponine élevée.
0
➔ Si doute devant une DT évocatrice et un BBG à l'ECG d'ancienneté inconnue: mieux vaut
(9
w
a: une coronarographie pour rien que de laisser se constituer un IDM sous vos yeux. Le même
(9
w
raisonnement s'applique en cas de DT évocatrice chez un patient porteur d'un pacemaker
a: rendant impossible l'interprétation de la repolarisation.
0
N
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z
a:
D.RXT
w
>
(/)
• Recherche une cardiomégalie préexistante, un syndrome interstitiel bilatéral (OAP).
z
f-
Q • Utile pour le diagnostic différentiel (douleur thoracique) en cas de doute.
-
0
@
116
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
•
E. EXAMENS BIOLOGIQUES
1-Troponine ultrasensible
• Dogme: étant donné la cinétique d'apparition de la troponine dans le sang (y compris la
troponine ultra-sensible), il ne faut pas en tenir compte à la phase précoce des SCA ST+ et
surtout pas pour décider ou non d'une reperfusion myocardique en urgence; décision qui doit se
baser uniquement sur la clinique (douleur thoracique ++) et l'ECG (sus-décalage du ST).
• La troponine ultrasensible sera dosée systématiquement à l'entrée en USIC puis à Jl et reflètera
l'étendue de l'infarctus.
2-Autres
• CPK-MB : le pic se situe environ à la 24ème heure, sauf s'il existe une reperfusion, le pic étant
alors plus précoce (< 12 heures).
• Syndrome inflammatoire biologique si IDM non revascularisé précocement ou massif:
CRP et VS élevées (à partir du 2ème _3 ème jour).
Hyperleucocytose à PNN (par démargination), maximale au 2ème jour, persistant 1 semaine.
G. AUTRES EXAMENS
• Dogme: les tests d'ischémie comme la scintigraphie myocardique, l'échographie ou l'IRM de
stress n'ont aucune indication lors de la prise en charge initiale d'un SCA ST+.
• Ils auront un intérêt en post-IDM, soit pour évaluer des lésions coronaires associées (= non
coupables de l'IDM), soit pour le suivi.
117
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1-Clinique
• Signes d'IC droite aiguë+++: TJ, RHJ± pouls paradoxal (pouvant mimer une tamponnade)
• ± État de choc possible
• L'atteinte VG est en général modeste et il y a peu de signes d'IC gauche associée (peu de crépitants).
2-ECG
• SCA inférieur: sus-décalage du ST± ondes T amples ou négatives en D2-D3-AvF
• En faveur de l'extension VD: sus-décalage du ST en Vl-V2-V3R-V4R (dérivations du VD)
3-ETT
• En faveur de l'extension VD: hypokinésie/akinésie et dilatation du VD +++
4-Cathétérisme droit (jamais pratiqué pour le diagnostic, car l'ETT suffit)
• Il retrouve un tableau d'adiastolie: élévation importante de la pression auriculaire droite et des
pressions de remplissage du ventricule droit, alors que le débit cardiaque est très abaissé.
5-Traitement
• Revascularisation : reperfusion myocardique en urgence (même tardive) par angioplastie+
stent de l'artère coupable (CD le plus souvent)+++
• Gestion fine de l'hémodynamique: expansion volémique par macromolécules pour améliorer
le remplissage du VG et éviter le décès par adiastolie. Dans ce contexte, le monitorage des
pressions de remplissage gauche et droite par ETT+++ est indispensable pour éviter l'OAP.
• Traitement inotrope: Dobutamine si patient en état de choc.
• Médicaments CI : BB- contre-indiqués lors de la phase aiguë +++ . Les dérivés nitrés et les
diurétiques seraient a priori néfastes car ils diminuent le remplissage du VD (études en cours).
-
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w
@
118
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
•
IX. PRONOSTIC
Les facteurs de mauvais pronostic et de mortalité à la phase aiguë sont:
• Age
• Antécédents personnels: diabète, antécédent d'IDM, insuffisance rénale chronique
• Délai de prise en charge+++
• Étendue de la nécrose++++++ (et donc l'importance de l'insuffisance cardiaque)
• Localisation de la nécrose(IDM antérieur plus grave que l'IDM inférieur)
• FEVG
• PA à l'admission(+ grave si choc)
• Stade Killip
Classification KILLIP
Stade 1 Normal: absence de râles crépitants à l'auscultation pulmonaire
Stade 11 Râles crépitants ne dépassant pas la moitié des champs pulmonaires
Stade 111 Râles crépitants dépassant la moitié des champs pulmonaires(OAP)
Stade IV Choc cardiogénique
Les signes de bon pronostic à la phase aiguë sont:
• Régression du sus-décalage ST
• Ondes Q « avortées » sous l'effet de la reperfusion myocardique précoce
X. TRAITEMENT
• Le but principal du traitement du SCA ST+ consiste à revasculariser le patient
(= déboucher l'artère) le plus rapidement possible car:
Le risque de TdR ventriculaire et de mort subite est très important au début du SCA
Plus la nécrose myocardique sera étendue, plus le pronostic sera sévère avec risque de
complications mécaniques, d'IC avec altération importante de la FEVG...
• Le 1er contact médical: est défini par le pr contact entre le patient et un intervenant (médecin
ou infirmier) avec réalisation et interprétation de l'ECG.
• 2 méthodes possibles de reperfusion myocardique pour ouvrir l'artère occluse:
Soit mécanique: par CORONAROGRAPHIE pour ATL primaire avec pose de stent
Soit pharmacologique: par THROMBOL YSE médicamenteuse par voie IV
• Notion de traitement pré-hospitalier: traitement médicamenteux spécifique administré
immédiatement en attendant la thrombolyse ou ATL primaire(varie selon le type de revascu).
A. UNE FOIS LE DIAGNOSTIC DE SCA ST+ POSE, COMMENT CHOISIR LE
MODE DE REPERFUSION ?
2 questions à se poser devant un SCA ST+
- Existe-t-il une indication à une reperfusion myocardique en urgence?
- Comment revasculariser: thrombolyse ou angioplastie primaire ?
1-Existe-t-il une indication à une reperfusion myocardique en urgence?
Patient avec SCA ST+ depuis < 12 heures doit bénéficier d'une reperfusion myocardique si:
• DT coronaire: trinitro-résistante évoluant depuis > 20 min+ ayant débuté depuis < 12 h.
• ECG:
Sus-décalage permanent du segment ST:
x Systématisé à un territoire coronaire(� 2 dérivations contiguës).
x > 2 mm dans les dérivations précordiales droites(V 1-V2-V3).
x ou > 1 mm dans les dérivations frontales (Dl, D2, D3, aVL et aVF), précordiales
gauches(V4-V5-V6) ou postérieures(V7-V8-V9).
-
ou BBG de novo
779
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
non réalisable en < 120 min et le passage du guide dans l'occlusion coronaire est estimé à
après le diagnostic de moins de 120 minutes
SCA ST+ • Contre-indication à la thrombolyse
• EN L'ABSENCE DE CI à la • Échec de la thrombolyse : constaté entre la 60 ème et la
thrombolyse +++++ 90 ème minute après le début de thrombolyse c::> ATL sauvetage
• SCA ST+ compliqué d'ACR ressuscité, de choc cardiogénique
• La thrombolyse doit alors ou de complications mécaniques ou d'OAP sévère (même
être débutée rapidement au-delà de 12 heures après le début de la douleur thoracique)
(bolus administré moins de afin de pouvoir réaliser une reperfusion myocardique en urgence
10 minutes après le diagnostic et/ou poser une CPIA
de SCA ST+) • Doute diagnostique : DT évocatrice chez un patient présentant
un BBG ou un BBD ou une HVG ou un pacemaker ou un WPW
• Ce délai de 120 minutes est donné dans les dernières recommandations ESC 2018. Il s'agit
d'un délai maximal à ne pas dépasser q sinon, préférer la thrombolyse.
• Objectifs de qualité de prise en charge :
- Lorsque le diagnostic de SCA ST+ est posé dans un hôpital équipé d'une salle de coronarographie
(par exemple aux Urgences d'un CHU): la désobstruction coronaire doit pouvoir idéalement être
obtenue en moins de 60 minutes.
- Lorsque le diagnostic de SCA ST+ est posé par le SAMU en dehors de l'hôpital ou dans un
hôpital non équipé d'une salle de coronarographie: la désobstruction coronaire doit pouvoir
0
(.9
w idéalement être obtenue en moins de 90 minutes.
a:
(.9
w
a:
CO
0
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En pratique pour les Dossiers ECNi/EDN
<l'.
z
a:
LU Toujours préférer I' ATL primaire avec stent à la thrombolyse, sauf si on vous dit explicitement
>
(f)
z
que vous êtes dans un désert médical sans accès à une reperfusion rapide < 120 minutes.
0
-
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@
120
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
•
o si déjà sous Clopidogrel au long cours: Remplacer par Ticagrelor dose de charge 180mg
121
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Thrombolyse médicamenteuse
• Liste des contre-indications à la thrombolyse
Cl Absoues
1 , Cl Relatives
_ _ __ _ _ _,1· _ _ (esti_rner
. _1 e_ rappo rt_ b,en_e·t·,ceI.r1sgu� _+-+--+-1,
• Hémorragie cérébro-méningée(à vie) • AIT< 6 mois
• AVC ischémique< 6 mois • Traitement anticoagulant oral en cours
• Malformation vasculaire / tumeur cérébrale • Grossesse ou 1ère semaine du post-partum
• Traumatisme sévère récent< 1 mois: chirurgie, • HTA non contrôlée(> 180/110 mmHg)
accouchement, TC, fracture... • Insuffisance hépatocellulaire sévère
0 • Saignement gastro-intestinal< 1 mois (cirrhose)
C)
w
a:: • Dissection aortique • Endocardite infectieuse
w • Coagulopathie connue, pathologie de l'hémostase • Ulcère gastroduodénal actif
a::
al
0 • Ponction d'organes non compressibles • Réanimation prolongée ou traumatique
N
<(
z (foie, ponction lombaire)< 24 heures
a::
w
>
Cf)
z • Avantage : réalisable partout précocement.
0
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@
122
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
■
• Dogme: « Plus la thrombolyse IV est utilisée tôt après le début de la douleur thoracique
(surtout dans les 2 premières heures), plus le bénéfice sur la reperfusion myocardique est
grand par rapport aux risques hémorragiques. »
• Inconvénients:
Efficacité inconstante (réouverture de l'artère dans 50 à 60% des cas) et plus modeste que
l' ATL pour la restauration du flux coronaire et la préservation de la fonction systolique VG.
Risque hémorragique important +++: hémorragie cérébrale dans 0,5 à 1% des cas
(facteurs de risque: femme, âge avancé, petit poids, ATCD d'AVC, HTA), hématémèse...
• Modalités de prescription:
Ténectéplase Metalyse® 1 seule injection en bolus IVD, posologie en fonction du poids.
Ou Altéplase Actilyse® : bolus IV de 15 mg, puis 0,75 mg/kg sur 30 minutes, puis
0,50 mg/kg sur 60 minutes.
Toujours associée à: Aspirine+ Clopidogrel + anticoagulant efficace (HNF ou HBPM)
• Points importants après réalisation de la thrombolyse pré-hospitalière:
Tout patient thrombolysé doit être transporté en urgence en USIC, dans un centre avec
une salle de coronarographie compétent dans la prise en charge des SCA ST+.
Évaluation de l'efficacité de la thrombolyse: dans les 60 à 90 minutes après son début
Une coronarographie + ATL de sauvetage seront réalisées en urgence en cas d'échec
de la thrombolyse, défini par:
x Diminution< 50% du sus-décalage du segment ST sur l'ECG réalisé 60 à 90 minutes
après le début de la thrombolyse.
x Si complications mécaniques ou rythmiques sévères ou aggravation de la DT.
En cas de succès de la thrombolyse: coronarographie systématique dans les 2 à
24 heures suivant le début de la thrombolyse pour réaliser une ATL + stent de l'artère
coupable du SCA ST+.
.. BETABLOQUANTS:
• Indiqués de manière systématique dans le SCA ST+ après revascularisation pour FC ::5 60 min
o si FEVG normale � 50% : Aténolol (Tenormine®) 50 mg: 1 cp/j per os
o si FEVG altérée< 50%: Bisoprolol Cardensiel® ), débuter à 1,25, 2,5 mg/j per os
• Contre-indications: choc cardiogénique - OAP massif et/ou CI classiques des bêtabloquants
(asthme, BAV de haut degré, bradycardie, etc.)
• Si CI aux bêtabloquants: anticalcique bradycardisant Vérapamil (seul anticalcique a avoir
prouvé son efficacité dans le post-IDM ; attention interdits si FEVG < 50% ).
123
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
i+ ASPIRINE:
• Aspirine (Aspegic®): 150 à 300 mg dose de charge per os, puis 75-100 mg par jour per os.
i+ TRAITEMENT ANTICOAGULANT :
• A arrêter après la reperfusion myocardique si celle-ci est parfaite.
• Relais par HBPM à dose préventive type Enoxaparine 0,4 mL 1 injection SC/jour.
• La prescription d'un traitement anticoagulant au long cours (AVK) n'est indiquée que s'il existe
une autre indication formelle aux AVK (thrombus apical, FA, prothèse mécanique...).
a: i+ Autres
w
a: • si signes congestifs (OAP) : Diurétiques de l'anse Furosémide IV + Dérivés nitrés Risordan®
CO
0
N 1 mg/heure IVSE si PAs > 90 mmHg
<(
z
a:
w
• si anxiété importante: Anxiolytique (Tranxene®, Valium®)
>
• Nécessité d'un équilibre des glycémies capillaires
- 124
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
■
125
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. TRAITEMENT
1-Risque rythmologique par DAI
• Les troubles du rythme ventriculaire survenus lors de la phase aiguë du SCA ST+ ne doivent pas
entraîner une cascade d'examens complémentaires inutiles (Holter-ECG, etc.). Ils sont liés à
l'ischémie aiguë et à la nécrose.
• A contrario, la survenue de troubles du rythme ventriculaire (tachycardie ventriculaire [TV]
soutenue ou une FV) ou la persistance d'une dysfonction VG sévère à distance (6 semaines de
l'IDM) doivent faire discuter désormais l'implantation d'un défibrillateur automatique en
prévention primaire de la mort subite.
126
SCA AVEC SUS-DECALAGE PERMANENT DU ST
•
2-0rdonnance type du post-lDM
127
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 128
12 heures pour revasculariser: soit par coronarographie+ angioplastie percutanée+ stent, soit par thrombolyse
voire plus si persistance de la DT et du sus-décalage du ST et/ou existence d'une complication mécanique et/ou choc cardiogénique et/ou IDM VD
N
suivant le début de la thrombolyse ....,
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IDM ET POST-IDM : STRATEGIE THERAPEUTIQUE (JJ
0
)>
::D
0
r
PHASE AIGUE J1-J3- USIC POST-INFARCTUS 0
G)
HO à H12/H24- USIC puis J3-J5 salle Domicile à J6 m
• Re-perfuser l'artère au plus vite: • Fauteuil à J1
a-Angioplastie primaire+ stent à préférer si délai • Déambulation complète à Jl 0
1 1
ITEM 339
LU
cc
�
Pour en savoir plus (Rang C) ëi:
cc
:c
COMPLICATIONS DE L'INFARCTUS DU MYOCARDE C"-:)
Plan
1. COMPLICATIONS A LA PHASE AIGUE ET SUBAIGUE
Il. COMPLICATIONS TARDIVES(> J15)
Recommandations de l'item
- 2017, ESC sur le diagnostic et la prise en charge du SCA avec sus-décalage du segment ST (SCA ST+)
- 2018, ESC sur la revascularisation coronaire myocardique
• Les complications suivantes sont typiquement associées aux SCA ST+. Cependant, elles peuvent
survenir (de manière moins fréquente) au cours de SCA ST-.
• Ces complications sont liées à l'ischémie et/ou à la nécrose myocardiques provoquées par le
SCA ST+.
• Outre leur traitement spécifique, il faut bien retenir que leur principal traitement est celui de la cause
c::> la survenue de ces complications doit pousser à activer la reperfusion myocardique +++.
a:
(D
1-Tachycardie ventriculaire
w
a:
CO
• Définition: tachycardie régulière à complexes larges avec dissociation auriculo-ventriculaire (cf
0
N
<(
item Palpitations).
z
a:
w • Dogme: TOUTE TV MAL TOLEREE DOIT ETRE CHOQUEE+++ (PCZ)
>
(/)
z
0 • Traitement d'une TV non soutenue(< 30 sec)
f'=
ci
w si hémodynamique conservée : J3-bloquants +++ (hors Cl) à majorer si déjà introduit
si OAP / Choc cardiogénique : Amiodarone ou Sotalol
@
132
1
COMPLICATIONS DE L'INFARCTUS DU MYOCARDE
•
D. TROUBLES DE CONDUCTION
• Dysfonction sinusale à la phase aiguë d'un SCA
ECG: Bradycardie sinusale(< 60/minute ou sévère < 40/minute), BSA, pause sinusale
Contexte: sur IDM inférieur surtout+++ (car la CD vascularise le nœud sinusal)
Traitement: Atropine IV (0,5 à 1 mg IVL, à répéter si besoin, sans dépasser 3 mg)
133
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• La gravité des BAV dans les infarctus antérieurs et la rapidité de leur installation justifient
la mise en place préventive d'une sonde d'entraînement électrosystolique (SEES) s'il
apparaît:
Une alternance bloc de branche gauche, bloc de branche droit.
Un bloc de branche droit et un hémibloc antérieur gauche ou postérieur gauche.
Un bloc de branche gauche pour certains (encore faut-il prouver qu'il n'existait pas avant
l'IDM !).
• En plus de la SEES, si besoin, le traitement de ces troubles conductifs au cours du
SCA ST+ est celui de la cause ! ⇒ indication à une reperfusion myocardique en urgence
par coronarographie.
E. COMPLICATIONS MECANIQUES
• L'ETT est le maître examen pour dépister ces complications mécaniques.
• Elle doit être réalisée systématiquement en urgence, parfois même en salle de KT, en cas de
choc et/ou d'OAP sévère et/ou de souffle cardiaque perçu à l'auscultation.
1-CHOC CARDIOGENIQUE
• Épidémiologie: 6 à 7% des SCA et de très mauvais pronostic à la phase aiguë de l'IDM
• Physiopathologie
sur dysfonction VG systolique sévère secondaire à une nécrose myocardique très étendue
sur complication mécanique (insuffisance mitrale, rupture septale, rupture de la paroi libre)
sur trouble rythmique ou conductif sévère
en particulier chez les patients présentant l'occlusion d'un gros tronc commun, a fortiori
sans circulation collatérale (sujet jeune)
• Clinique
État de choc: hypotension artérielle, tachycardie, signes d'hypoperfusion tissulaire ...
Signes d'IC gauche: OAP
• ETT: permet d'estimer la fonction VG (FEVG), les pressions de remplissage,le débit cardiaque et
de rechercher des complications mécaniques.Elle guide la thérapeutique.
• Traitement
Coronarographie en urgence pour reperfusion myocardique (PCZ) : à réaliser quel que
soit le délai depuis le début de la DT.
x Si choc avec des lésions pluri-tronculaires: proposer une revascularisation
complète (en plus de l'artère coupable du SCA ST+)
x Si ATL non réalisable: discuter pontages aorto-coronaires
lnotrope positif :
x DOBUTAMINE +++ (PCZ) (Dobutrex®) guidé sur le monitorage des pressions
droites et du débit cardiaque en ETT
x si échec: Assistance Circulatoire: ECMO / Contre-pulsion intra-aortique (CPIA)
x si absence de récupération de FEVG : discuter greffe cardiaque ou assistance
circulatoire définitive (assistance mono-ventriculaire gauche type Heartmate 3).
0
('.)
w si OAP: Diurétiques de l'anse type Furosémide V
a:
('.)
w
si saturation< 90% ou PaO2< 60 mmHg: Oxygénothérapie± IOT-VM si aggravation
a:
aJ
0
N
Corriger les facteurs aggravants: complications mécaniques du SCA, TdR, conduction ...
<(
z
a:
w
>
(J)
z
0
f'.'.=
0
@
134
1
■
COMPLICATIONS DE L'INFARCTUS DU MYOCARDE
Systole
Ballonnet dégonflé
Ballonnet gonflé à l'hélium synchror
sur l'ECG
Aorte thoracique
descendante
Aorte thoracique
descendante
135
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3-INSUFFISANCE MITRALE
• 2 origines possibles dans ce contexte de SCA :
si IDM massif (antérieur): sur dilatation de l'anneau liée à la dilatation du VG ➔
Carpentier type I
si IDM inférieur ou antérolatéral : sur dysfonction / rupture de pilier postérieur ou
antérolatéral ➔ Carpentier type III
• Clinique:
Tableau d'OAP massif et brutal avec souffle d'IM aiguë
possibles formes paucisymptomatiques se limitant à des signes d'IC gauche a minima
• Diagnostic: ETT +/- ETO si besoin.
• Traitement :
Traitement de l'OAP et du choc cardiogénique: diurétiques, inotropes ± IOT-VM.
Coronarographie pour reperfusion myocardique par ATL+ en urgence
± Mise en place d'une CPIA +++ en attendant la chirurgie
Plastie ou remplacement valvulaire mitral en urgence
0
w
C)
a:
w
U)
a:
CO
0
N
<(
z
a:
w
>
U)
z Echographie cardiaque trans-thoracique
0
i== (coupe petit axe) retrouvant une CIV
ci Vue peropératoire d'une CIV post-lDM
chez un patient ayant présenté un infarctus
@
revascularisé tardivement
136
COMPLICATIONS DE L'INFARCTUS DU MYOCARDE
-
5-RUPTURE DE LA PAROI LIBRE DU VENTRICULE GAUCHE (rare)
• Rare. Evolution très rapidement fatale (représente 10% de la mortalité des infarctus) dans un
tableau d'hémopéricarde avec dissociation électromécanique.
• Elle serait classiquement favorisée par l'effort physique dans les ] heures d'un infarctus, par
ères
• Récidive d'une DT d'allure angineuse, non sensible à la trinitrine, associée parfois à une
ré-ascension du segment ST sur l'ECG.
• La suspicion diagnostique est basée uniquement sur la clinique et l'ECG. Il ne faut surtout pas
attendre le résultat d'un éventuel dosage de troponine.
• La seule suspicion de thrombose de stent doit conduire à réaliser une coronarographie en
urgence+++ .
en France.
• Survient pour des infarctus étendus ou itératifs, ce d'autant qu'il existe un anévrisme ventriculaire.
• L'altération de la FEVG est liée à l'étendue de l'IDM et à l'importance du remodelage.
137
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• La survenue de troubles du rythme ventriculaire à la phase aiguë du SCA n'est pas une
indication en soi à la pose d'un défibrillateur implantable en urgence car il y a un facteur
déclenchant aigu à ce trouble du rythme.
• En revanche, la survenue de troubles du rythme ventriculaire à distance du SCA et/ou la
persistance d'une dysfonction VG symptomatique sévère (FEVG ::5: 35 % ) à distance
(> 6 semaines après l'IDM) sous traitement médical optimisé doivent faire poser la
question de l'implantation d'un défibrillateur automatique implantable +++.
• Dans l'intervalle, si le patient présente une FEVG < 30% à la sortie d'USIC au décours d'un
infarctus du myocarde aigu, on peut lui proposer le port d'une Life-Vest, qui est un défibrillateur
portable externe, jusqu'à la réévaluation de la FEVG et discussion de l'indication d'un
défibrillateur automatique implantable au terme du 1 er mois.
C. ANEVRISME VENTRICULAIRE
• Définition : dilatation et amincissement de la paroi au niveau de la zone nécrosée dans les
semaines qui suivent l'IDM, surtout dans les IDM antérieurs et apicaux.
• Clinique:
Asymptomatique le plus souvent (se révélant alors par ses complications)
Double foyer d'auscultation à la pointe
Signes d'IC gauche fréquent
• ECG : persistance d'un sus-décalage de ST > 3 semaines dans le territoire du SCA.
• RXT: cardiomégalie avec aspect en double bosse de l'arc inférieur gauche± OAP.
• ETT : fait le diagnostic en mettant en évidence une poche anévrismale souvent dyskinétique ;
recherche avec soin la présence d'un thrombus intraventriculaire gauche+++
• IRM ou Scanner cardiaque : visualisent également très bien la déformation anévrismale de la
paroi et la présence d'un éventuel thrombus intra-VG.
• Complications :
Risque de rupture faible
Thrombose intra-anévrismale avec embolies
systémiques (AIT, AVC, ischémie aiguë Ml)
Troubles du rythme ventriculaire (TV, FV)
Insuffisance cardiaque gauche± globale
• Traitement :
si thrombus visible: Anticoagulation efficace (AOD)
si IC gauche: traitement symptomatique par Diurétiques de l'anse + excellente indication
des IEC qui limiteraient l'extension de l'anévrisme par leur action sur le SRAA.
si TdR: anti-arythmiques
si anévrisme très important sur IC réfractaire: résection chirurgicale de l'anévrisme (rare).
D. THROMBOSE TARDIVE DE STENT
• Peut survenir jusqu'à 2 ou 3 ans après la mise en place d'un stent.
• Plus fréquente avec les stents actifs.
• Se manifeste sous la forme d'un SCA ST+ ou ST- qui nécessite une prise en charge urgente avec
un passage rapide en salle de coronarographie.
0
G
w
a: E. RESTENOSE INTRA-STENT
w
• Plus fréquente avec les stents nus qu'avec les stents actifs.
a: •
(Û
0 Liée à la prolifération intimale intra-stent, maximale à 6 mois post-implantation.
N
<i:
z
• Se manifeste en général par des symptômes d'angor chronique stable nécessitant une prise en
a:
w
> charge classique.
(/)
z
0
• Dépistée par un test d'ischémie à réaliser à 6 mois de la mise en place du stent.
f'.=
0
@
138
COMPLICATIONS DE L'INFARCTUS DU MYOCARDE
-
F. PERICARDITES TARDIVES
• Elles surviennent en général à la 3 semaine, réalisant le syndrome de DRESSLER.
ème
G. SYNDROME EPAULE-MAIN
• Survient dans les mois qui suivent la nécrose.
• C'est une neuro-algodystrophie qui associe une périarthrite scapulo-humérale à des troubles
trophiques et des phénomènes vasomoteurs de la main.
• Traitement : Repos + Antalgiques + Kiné.
139
-
ITEM 226
I.U
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE cc
e:::
t-
et
ET EMBOLIE PULMONAIRE :c
�
Plan
1. EPIDEMIOLOGIE
Il. ETIOLOGIES
Ill. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA TVP ET DE L'EP
IV. PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE DE LA TVP
V. PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE DE L'EMBOLIE PULMONAIRE
VI. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE DE L'EPISODE DE MTEV
VII. EVOLUTION ET COMPLICATIONS
VIII. TRAITEMENT PREVENTIF DE LA MTEV (TVP et EP)
IX. TRAITEMENT CURATIF DE LA MTEV (TVP et EP)
X. STRATEGIE THERAPEUTIQUE
XI DUREE DU TRAITEMENT ANTICOAGULANT
XII. BILAN AU DECOURS D'UN EPISODE DE TVP OU D'EP
XIII. CAS PARTICULIERS
Recommandations de l'item
- 2014, ESC sur le diagnostic et la prise en charge de l'embolie pulmonaire
Éléments
B Connaître la physiopathologie de la MVTE y compris les formes familiales
physiopathologiques
Savoir diagnostiquer une MTEV (TVP, EP): signes cliniques, stratégie
A Diagnostic positif diagnostique incluant les scores, signes paracliniques, principaux diagnostics
différentiels
Identifier une Savoir identifier et connaître la démarche diagnostique en cas d'EP à haut
A
urçience risque
Connaitre les indications de dosage des D dimères {TVP, EP) et la notion de
A Diagnostic positif
seuil d'ajustement à l'âçie dans l'EP
Examens
A Connaître la place et les limites de l'écho-doppler veineux {TVP, EP)
complémentaires
Connaître la place et les limites des examens d'imagerie dans l'EP
Examens
A Angioscanner thoracique, scintigraphie de ventilation-perfusion, échographie
complémentaires
cardiaque transthoracique
Connaître les signes de gravité d'une EP et savoir reconnaître les patients
A Prise en charge
pouvant être pris en charge en ambulatoire en cas d'EP
A Prise en charge Connaitre les principes de traitement d'une TVP/EP non grave à la phase initiale
Connaître les indications et contre-indications de la compression élastique {TVP
A Prise en charge
des membres inférieurs)
A Prise en charge Connaître les contraceptions contre-indiquées en cas de MTEV (TVP/EP)
A Prise en charge Connaître les situations nécessitant une prévention de la MTEV
B Prise en charge Savoir déterminer la durée du traitement anticoagulant {TVP proximale/EP)
B Étiologies Savoir porter l'indication d'une recherche de cancer en cas de MTEV (TVP/EP)
Savoir évoquer les complications à long terme de la MTEV (syndrome post-
B Suivi eUou pronostic
thrombotique, HTAP)
Connaître la complication à dépister avant d'arrêter un traitement anticoagulant
B Suivi eUou pronostic
-
pour EP
Connaitre les principes de la prise en charge une thrombose veineuse
B Prise en charge
superficielle
140
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
• La thrombose veineuse profonde (TVP) et l'embolie pulmonaire (EP) sont les
2 manifestations aiguës de la maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV).
• La MTEV est fréquente et grave, responsable de 10 000 décès par an en France.
• La TVP et l'EP ont beaucoup de points communs : étiologies, traitement préventif, durée
de traitement.
• La TVP et l'EP ont aussi des différences : présentation clinique, examens complémentaires
spécifiques pour le diagnostic, certains traitements spécifiques pour l'EP, complications,
diagnostics différentiels, etc.
1. EPIDEMIOLOGIE
• L'incidence annuelle des thromboses veineuses profondes (TVP) en France est de 1,8 cas pour
1 000 habitants/an; celle de l'EP de 0,6 cas pour 1 000 habitants/an.
• Elle augmente avec l'âge (âge moyen de la maladie: 60 ans).
• Incidence des récidives de 5 à 7%/an, avec récidive plus fréquente si 1er épisode de MTEV
étiqueté idiopathique.
• Vrai problème de santé publique car l'EP cause 10 000 décès/an en France et la maladie post
phlébitique est fréquente (30% des patients à 10 ans post-TVP) et génératrice de coûts
importants.
• Mortalité globale à 1 mois: 7 à 10%.
Il. ETIOLOGIES
• EP est secondaire à une TVP dans 90 % des cas :
TVP membres inférieurs ou du petit bassin: cas habituel.
TVP membres supérieurs: très rarement (iatrogène sur cathéter veineux central+++ ).
Thromboses des cavités cardiaques droites, isolées ou associées à une thrombose veineuse
cave (néoplasies, compressions médiastinales): cas rare.
141
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. THROMBOPHILIE
• Thrombophilie: anomalies constitutionnelles ou acquises prédisposant à la MTEV.
• La présence de FdR acquis associés ne doit pas faire exclure la possibilité d'une thrombophilie
sous-jacente.
• Inversement, en cas de thrombophilie, 1 cas sur2 d'épisodes thrombotiques est associé à un
FdR acquis transitoire.
• Ces anomalies de l'hémostase peuvent s'associer et le risque se cumuler.
Risque relatif de MTEV Transmission
Prévalence Incidence annuelle Diagnostic
(par rapport pop. gén) génétique
RPCA 20%MTEV x4 Mutation
(facteur V
2-5%pop. gén x50 si homozygote ADN
Leiden) 0,3%
Mutation 5%MTEV Mutation
X2-3
G20210A 2%pop. gén AUTOSOMIQUE ADN
DOMINANTE
Déficit 3-4%MTEV
X ]0 Taux
protéine C/S 0,3%pop. gén
là3% sanguins
Déficit l-4%MTEV <50%
x20
en AT III 0,3%pop. gén
Pop. gén : population générale
- 142
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
Ill. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA TVP ET DE L'EP
A. CONSTITUTION D'U NE TVP
• Constitution d'une TVP selon les mécanismes de la triade de Virchow et/ou des FdR acquis ou
génétique, permanent ou transitoire.
• En cas de TVP péri-opératoire, celle-ci se constitue Je plus souvent pendant l'intervention
et du côté du membre opéré. Elle est plus fréquente en cas de chirurgie orthopédique lourde.
• Le risque de TVP postopératoire est le plus important dans les 15 jours qui suivent l'intervention,
mais persiste jusqu'à 3 mois après la chirurgie.
• Le risque d'extension et/ou de migration pulmonaire est plus important:
Si le facteur favorisant persiste.
Si le thrombus est d'emblée important.
Si la TVP s'étend vers l'axe ilio-fémoral et la veine cave inférieure: les TVPproximales sont
plus souvent associées à une EP (50% des cas) que les TVP distales(= infra-poplitées).
• C'est probablement la progression proximale des TVP distales (infra-poplitées) qui est
responsable de leur embolisation vers les poumons.
• Destruction des valvules veineuses aboutissant à des obstructions veineuses chroniques qui se
traduisent par la redoutable maladie post-phlébitique Q intérêt de la contention veineuse
précoce++.
B. MECA NISMEEMBOUQUE
• 90% des EP sont liées à une TVP du membre inférieur ; 50% des patients avec une TVP
proximale ont une EP associée, le plus souvent asymptomatique.
• Migration de l'embole dans l'arbre artériel pulmonaire avec oblitération brutale de l'artère
pulmonaire ou de ses branches. Le risque embolique est d'autant plus élevé que le thrombus
est jeune (n'adhère complètement à la paroi que vers 15), mobile, volumineux et proximal.
• L'embolie pulmonaire se fait souvent en plusieurs temps, entraînant des défauts de perfusion
multiples et bilatéraux, avant que n'apparaissent les symptômes.
• L'occlusion artérielle provoquée par l'embole entraîne:
Des complications mécaniques respiratoires et hémodynamiques.
La libération de facteurs bronchoconstricteurs et vasoconstricteurs.
• L'hypoxémie engendrée par l'effet shunt provoque une hyperventilation alvéolaire responsable
à son tour:
D'hypocapnie ou de normocapnie chez le patient habituellement hyp ercapnique + + +
(BPCO).
D'alcalose ventilatoire (sauf choc cardiogénique: acidose métabolique associée).
143
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
144
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
IV. PRISE EN CHARGE DIAGNOSTIQUE DE LA TVP
A. CLINIQUE
• Les TVP profondes peuvent être totalement asymptomatiques. Les signes cliniques sont
parfaitement aspécifiques (moins de 50% des TVP suspectées cliniquement sont confirmées par
les examens complémentaires).
• Plus une TVP est proximale, plus son risque embolique est important.
• Touchers pelviens+ Examen des 2 membres inférieurs systématiques (PCZ).
- Forme sévère extrême dite « phlegmatia alba dolens » : impotence absolue sur douleurs très
violentes avec signes généraux marqués (fièvre) et adénopathie inguinale; la jambe est
livide, infiltrée par un œdème important et dur(ne prenant pas le godet), blanc.
• Extension de la thrombose avec TVP ilio-fémorale
- Douleur inguinale ou de la cuisse : très violente
- Signes locaux du MI :
■ Œdème de toute la jambe +++ ( circonférence > 3 cm par rapport au MI controlatéral)
145
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1-D-dimères
• Test ELISA rapide: si positif(� 500 µg/L le plus souvent) c:> présence d'un thrombus actif
mais aucune valeur quantitative.
• Très utiles puisque éliminent quasiment à coup sûr un événement thrombo-embolique aigu
s'ils sont négatifs (PCZ) en cas de probabilité clinique faible ou intermédiaire (valeur
prédictive négative= 99%) +++.
• Nombreux faux positifs (valeur prédictive positive faible) : thrombose artérielle, sepsis, nécrose,
inflammation, cancer, postopératoire, alitement, choc, grossesse, patients hospitalisés...
• Synthèse : intérêt des D-dimères si probabilité clinique
faible ou intermédiaire et s'ils sont interprétables, c'est-à
dire s'il n'y a pas d'autres causes que la TVP qui pourraient
les augmenter : âge >80 ans, syndrome inflammatoire
associe, cancer actif, chirurgie récente< 30 jours, etc.
2-Echographie-Doppler veineux des membres inférieurs
• Très fiable et non invasif.
• Excellent examen pour la détection des TVP proximales
(poplitées ou sus-poplitées) : spécificité de 98% et sensibilité Echo-Doppler veineux
de 97%. TVP poplitée avec
incompressibilité de la
• Moins sensible (sensibilité à 60%) pour rechercher les veine (flèche rouge)
TVP distales qui représentent tout de même 20% des TVP
symptomatiques.
• Nécessité absolue de visualiser les troncs veineux proximaux (poplités ou sus-poplités). Les TVP
distales étant peu emboligènes, leur recherche est nécessaire mais non indispensable.
• Phlébographie des membres inférieurs plus réalisée aujourd'hui
146
■
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
■
D-dirnères
D-dimères sans intérêt ici
Echo-Doppler veineux MI
� 500 µg/L > 500 µg/L
⇒ Stop ex. compl. ⇒ Echo-Doppler
Pas de traitement veineux MI
147
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
A. CLINIQUE
• Diagnostic clinique difficile
Le tableau typique associe dyspnée et douleur basi-thoracique spontanées et brutales avec à l'examen
une phlébite, une insuffisance cardiaque droite et une auscultation pulmonaire normale. Toutefois, le
diagnostic d'EP est parmi les plus difficiles en Médecine avec une présentation clinique souvent
aspécifique ou polymorphe. C'est pourquoi, une fois le diagnostic évoqué, il faut s'acharner à
prouver ou éliminer ce diagnostic. De plus, la présence de facteurs favorisants (alitement, néoplasie)
doit faire évoquer le diagnostic !
• Signes fonctionnels
- Dyspnée
■ brutale et spontanée le plus souvent
■ de la simple dyspnée d'effort à la détresse respiratoire aiguë avec tachypnée
- Douleur thoracique
■ brutale, spontanée et prolongée
■ en coup de poignard ou point de côté (basi- ou latéro-thoracique)
■ irradiant peu
-
ci
w
@
148
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
■
• IC droite aiguë :
Signes habituels d'IC droite : turgescence jugulaire, reflux hépato-jugulaire, hépatomégalie,
galop droit, œdèmes des membres inférieurs (tardifs+++ ); éclat du B2 pulmonaire et
souffle d'insuffisance tricuspide à l'auscultation.
Le tableau est rarement complet, sauf en cas d'EP massive.
• Signes de gravité (EP grave)
- Choc hémodynamique: PAs basse (PAs < 90 mmHg ou diminution de la PA ?: 40 mmHg
pendant plus de 15 minutes et non liée à une FA récente, un sepsis ou une hypovolémie),
oligurie et marbrures
Pouls paradoxal: lié à la compression du VG par le VD en inspiration
• Signes de l'étiologie ou facteur favorisant
Interrogatoire: contraception orale, grossesse en cours, antécédents personnels ou familiaux
de MTEV, AEG récente...
Nécessité de réaliser un examen clinique complet: aires ganglionnaires, touchers pelviens,
palpation mammaire... (à la recherche d'une néoplasie sous-jacente).
149
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
4-Biologie
• Marqueurs de sévérité de l'EP (liés à l'ischémie du VD et au choc hémodynamique)
Troponine Tc ou le+ BNP ou NT-pro-BNP.
L'élévation de troponine ± CPK dans l'EP peut orienter initialement à tort vers un SCA.
Augmentation corrélée à la gravité de l'EP.
• Bilan hépatique perturbé: si foie cardiaque.
• LDH élevées: mais totalement aspécifiques.
C. EXAMENS DE 2 nde INTENTION = CONFIRMER/ INFIRMER LE DIAGNOSTIC D'EP
1-D-dimères(cf. chapitre sur la prise en charge de la TVP)
• Indiqués en cas de probabilité clinique faible ou intermédiaire, afin d'exclure le diagnostic d'EP.
• Pas d'indication en cas de probabilité forte ou d'EP grave.
2-Angioscanner thoracique multi-barrettes
• Les progrès technologiques ont permis aux scanners multi-barrettes d'améliorer leur sensibilité
pour les EP distales.
Technique: acquisition rapide (5 secondes) de coupes thoraciques.
Non invasif, mais expose aux complications de l'injection d'iode.
Précautions relatives à l'injection d'iode: CI si insuffisance rénale sévère, hydratation si
insuffisance rénale non sévère, prémédication si allergie, arrêt des biguanides, etc.
• Explore:
Très bien l'AP proximale +++ jusqu'aux branches sous
segmentaires (recherche de thrombi occlusifs ou non,
d'aspect récent ou ancien) et les cavités droites (thrombus).
Une angio-TDM normale élimine une EP massive.
Eventuellement J'étage abdomino-pelvien (thrombose des
axes veineux ilio-caves).
Les nouveaux scanners(multi-barrettes) sont beaucoup
plus performants que les anciens scanners(uni
Angioscanner retrouvant une embolie
barrettes) pour l'analyse de la perfusion proximale bilatérale(* = thrombus)
parenchymateuse et permettent de visualiser les
emboles distaux(artères sous-segmentaires).
• Avantages:
Facilement disponible.
Très spécifique: un scanner positif assure le diagnostic.
Permet des diagnostics différentiels tels que: dissection aortique, tamponnade.
Permet d'estimer la dilatation du VD (indice pronostique).
• Indications:
Est devenue l'examen de 1ère intention, avant la scintigraphie pulmonaire (surtout si celle
ci n'est pas réalisable), dans la stratégie diagnostique de prise en charge de l'EP bien
tolérée hémodynamiquement en cas de probabilité clinique faible, intermédiaire ou forte
0
CJ
w
(cf. chapitre Stratégie diagnostique).
a:
EP grave(= avec choc) mal tolérée hémodynamiquement car une EP grave est le plus
w
a: souvent proximale(cf. Physiopathologie).
CD
0
N
<(
Une angio-TDM multi-barrettes normale permet d'éliminer une EP distale, surtout si
z
a:
w la probabilité clinique est faible. Si l'angioscanner retrouve une EP distale, mais que la
>
(f) probabilité clinique est faible, confirmer l'EP par scintigraphie pulmonaire, écho
z
0
i'=
Doppler veineux des MI, etc. avant de débuter le traitement.
0
-
@
150
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
■
151
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
a:
(.'.) Éliminer un diagnostic différentiel: épanchement péricardique, dissection aorte ascendante,
w
a: akinésie segmentaire évoquant un SCA.
OJ
0 • En pratique :
N
<(
z
a:
w Peu rentable pour le diagnostic dans les EP minimes ou modérées, car souvent normal.
>
U)
z
0
f'.=
0
-
@
152
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
■
Indispensable dans les EP graves +++ : examen de 1 ère intention devant tout tableau de
choc avec signes prédominants d'IC droite (diagnostic différentiel++ = tamponnade,
IDM VD); élément indispensable dans la prise en charge de l'EP grave (cf. infra). Il doit
être associé (dans la mesure du possible) à un examen complémentaire certifiant l'EP
(angio-TDM+++ ).
Très important dans la stratification du risque de l'EP : si existence de signes
échographiques de CPA: on parlera d'EP à risque intermédiaire.
Indispensable secondairement pour toutes les EP pour s'assurer de l'absence d'une
HTAP séquellaire ou d'un cœur pulmonaire chronique.
153
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Les dernières Recommandations ESC 2014 placent clairement les D-dimères et l'angioscanner
moiti-barrettes comme les 2 examens initiaux prépondérants dans la prise en charge de l'EP
bien tolérée hémodynamiquement.
• Néanmoins, la stratégie diagnostique dépend le plus souvent des paramètres du patient (allergie
à l'iode ou insuffisance rénale sévère CI l'angioscanner non urgent) et des paramètres locaux
(disponibilité de la scintigraphie pulmonaire, horaires d'ouverture, type de scanner présent dans
l'hôpital).
• En conséquence, il n'est pas choquant de commencer la prise en charge d'un patient suspect
d'EP par la réalisation d'une scintigraphie V/Q ou par un écho-Doppler veineux des MI en
fonction du contexte.
• La stratégie diagnostique dans l'EP a pour but de hiérarchiser les examens
complémentaires en fonction de la probabilité clinique afin de débuter ou non rapidement
le traitement anticoagulant (TAC).
• En cas de présence d'une TVP à l'écho-Doppler des MI associée à des signes cliniques
évocateurs : le diagnostic d'EP est quasi certain, permettant de débuter le TAC.
• En cas de probabilité clinique élevée et de scanner multi-barrettes normal ou douteux : d'autres
examens pourront être éventuellement réalisés : écho-Doppler veineux des MI, scintigraphie de
ventilation/perfusion, voire angiographie pulmonaire qui trouve alors ici sa place en tant
qu'examen de référence.
- 154
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
STRATEGIE DIAGNOSTIQUE DE L'EMBOLIE PULMONAIRE
BIEN TOLEREE HEMODYNAMIQUEMENT ++++ (= EP NON SEVERE)
i i
Faible ou intermédiaire = EP peu probable
1 1 Forte = EP probable
1
D-dimères sans intérêt ici
D-dimères
1
Négatif Positif
Angio-TDM multi-barrettes
1
q Stop ex. compl. q Angio-TDM
Pas de traitement multi-barrettes
Pas d'EP EP
q Scintigraphie ou q Traitement
écho-Doppler Ml
' EP
si doute persistant
Pas d'EP
q Stop ex. compl. q Traitement
Pas de traitement
EP
Pas d'EP q Traitement
EP
l
Pas d'EP
q Traitement q Stop ex. compl.
Pas de traitement
155
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 156
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
x Déficits en protéines C et S (baissent avec AVK)
x Hyperhomocystéinémie
x Elévation du facteur VIII
x Recherche de SAPL +++ : anticoagulant circulant (TCA spontanément allongé ;
-
ATCD d'EP ou de TVP proximale (versus TVP distale), Persistance des FdR de MTEV
157
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Physiopath: lié à des séquelles anatomiques (destruction des valvules veineuses liée à la TVP).
L'obstruction des veines profondes par la thrombose va favoriser le retour veineux par les veines
superficielles (varices).
• Clinique:
Fatigabilité, lourdeur des jambes.
Des œdèmes vespéraux puis permanents (durs, chroniques, douloureux).
Dilatations des veineuses superficielles puis varices avec leurs complications (troubles
trophiques, ulcères).
• Examen clé pour le diagnostic: Echo-Doppler veineux des MI
• Traitement préventif: traitement précoce de toute TVP avec port de bas de contention veineuse.
-
z
0
�
0
w
@
158
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
• Diagnostic posé sur:
ETT: HTAP sévère avec aspect de cœur pulmonaire chronique (VD dilaté, hypertrophié).
Scintigraphie de ventilation/perfusion retrouvant des défects diffus.
Angioscanner thoracique.
Cathétérisme droit (HTAP précapillaire).
Normalité des EFR et du DLCO (diagnostic différentiel avec une BPCO).
Persistance des anomalies (notamment de FHTAP) après 3 mois d'anticoagulation eflicace.
• L'évolution spontanée est fatale à court ou moyen terme, justifiant :
Une anticoagulation par A VK au long cours (INR cible 2 à 3).
De discuter d'une thrombo-endartériectomie chirurgicale + + + +.
En cas d'échec de la thrombo-endartériectomie chirurgicale:
o De discuter d'un traitement par Riociguat.
o De discuter d'une greffe cœur-poumon chez le sujet jeune.
159
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2,5 mg 2 gélules
0,4mL 1 cp
Posologie 0,2 mL x 2/jour à 110 mg/jour 2,5 mg X 2/j
1 injection/jour 1 injection/jour à 10 mg/jour
en 1 prise
1 gélule dans les A débuter
A débuter A débuter 4 heures après la A débuter 12 à 24 heure
Schéma s après la
12 heures avant la 6 heures après chirurgie, puis 6 à 10 heures
thérapeutique chirurgie
chirurgie l'intervention 2 gélules/jour en après la chirurgie
1 prise
Durée adaptée au risque thrombo-embolique veineux de chaque patient (durée d'alitement, type de
Durée
chirurgie [hanche ou genou], ATCD personnels de MTEV, etc.)
• Plaquettes • Plaquettes
x 2/semaine x 2/semaine si
• Pas de risque élevé de
Surveillance surveillance TIH Pas de surveillance systématique nécessaire
duTCA • Pas d'activité
0 (traitement anti-Xa (TT
préventif) préventif)
l'.)
w
a:
l'.)
w
a:
CO
0 Soyons simples :
z
a: 1. En SC: Enoxaparine (Lovenox®) 0,4 mL/jour
w
>
en 2. NFS-plaquettes si HNF ou Calciparine® ou HBPM avec risque élevé de TIH de type 2
z
0
ï= 3. Mesures physiques : mobilisation des MI, lever précoce, contention veineuse
ci
w
®
160
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
IX. TRAITEMENT CURA TIF DE LA MTEV (TVP et EP)
A. TRAITEMENT NON MEDICAMENTEUX DE LA TVP
• Contention veineuse élastique (bas ou chaussettes de compression veineuse de classe 3) :
Systématique en cas de TVP car diminue le risque de maladie post-phlébitique.
A débuter dès le diagnostic de TVP posé.
En général prescrite pour une durée de 2 ans après la survenue de la TVP.
• La mobilisation et le lever précoce (le plus tôt possible) sont désormais conseillés :
Pendant longtemps, le repos strict au lit a été préconisé chez les patients présentant une TVP.
Il est désormais admis qu'un alitement systématique n'est pas recommandé car il favoriserait
la stase sanguine et la plus lente dissolution du caillot.
• En cas d'EP bien tolérée hémodynamiquement, le« 1 er lever» est autorisé:
Après 24 heures de TAC efficace et mise en place d'une contention veineuse élastique des MI.
En présence de l'infirmière.
Le repos au lit prolongé n'est pas à conseiller après une EP non sévère+++
B. TRAITEMENT ANTICOAGULANT (TAC)
• Il représente la base du traitement de la TVP et de l'EP
• Ce n'est pas un traitement fibrinolytique +++
• En cas de TVP:
Le TAC empêche la constitution et l'extension d'une nouvelle TVP, il diminue le risque
d'EP et prévient les récidives de TVP ou d'EP.
En cas de suspicion clinique forte et de risque hémorragique faible, il doit être débuté
immédiatement, avant le résultat de l'écho-Doppler des MI certifiant le diagnostic de TVP.
• En cas d'EP, Je TAC vise à:
Eviter les récidives emboliques potentiellement mortelles.
Accélérer la fibrinolyse physiologique, permettant une reperjusion plus rapide (quelques
minutes ou heures avec les thrombolytiques, quelques jours sous héparine), reperjusion
vitale si l'EP est mal tolérée.
Il empêche la constitution et l'extension d'une nouvelle thrombose et prévient les
récidives; il ne dissout pas immédiatement le thrombus responsable de l'EP (comme la
fibrinolyse).
• 2 modalités de traitement anticoagulant pour la TVP et/ou l'EP bien tolérée
hémodynamiquement:
Traitement «classique» avec HBPM ou Fondaparinux ou HNF initialement avec relais
A VK précoce.
Traitement par AOD : aussi efficace et beaucoup plus simple en pratique.
161
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
HEPARINE Fondaparinux
HBPM
NON FRACTIONNEE (HNF) Arixtra® +++
Bolus 50 U/lkg en IVD • Tinzaparine (Innohej/19) :
• 7,5 mg 1 injection/jour SC
puis 500 U/lkgljour 175 U/lkg 1 injection/jour SC
si poids entre 50 et 100 kg
en perfusion IVSE • Enoxaparine Loveno_x!Y à doses
• 5 mg 1 injection/jour SC
curatives: 100 U/ anti-Xa/kg
si poids < 50 kg
TCA (cible 1�-2� témoin) soit 0,01 mL/kg x 2 injections/jour
• Pas de surveillance
ouanti-Xa Pas de surveillance systématique
systématique de l'anti
(cible 0,3-0,6 UI/mL) de l'anti-Xa
Xa et des plaquettes
réalisés à H6 puis quotidien (anti-Xa efficace= 0�-1 UI/mL)
162
■
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
■
Si contexte non chirurgical, non traumatique et patients non à risque (cités ci-dessus)
9 Surveillance NON systématique +++++:
• NFS à réaliser avant traitement ou au plus tard 24 heures après début traitement.
• NFS en cas de manifestation clinique évocatrice de thrombopénie induite par l'héparine:
Aggravation ou nouvelle suspicion d'événements thrombo-emboliques veineux et/ou artériels.
Lésion cutanée douloureuse au point d'injection sous-cutanée.
Manifestation systémique anaphylactoide.
N.B.: pas de surveillance systématique des plaquettes chez les patients traités par Fondaparinux Arixtra® .
163
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Principes : un filtre endovasculaire ou un clip périvasculaire, placé en aval des veines rénales,
s'oppose à une nouvelle migration embolique via la VCI.
• N'exclut pas la probabilité d'une nouvelle récidive (thromboses veineuses tardives), même avec
un filtre-cave en place.
3 indications formelles pour le filtre-cave
]-Contre-indication absolue à un traitement anticoagulant
2-Récidive embolique sous traitement anticoagulant efficace
3-Après embolectomie chirurgicale
X. STRATEGIE THERAPEUTIQUE
A. STRATEGIE THERAPEUTIQUE DANS LA TVP
• Le traitement des TVP doit être systématique et précoce pour éviter l'extension et l'embolie
pulmonaire à court terme et pour prévenir la maladie post-phlébitique à long terme.
• Le traitement en ambulatoire des TVP se développe de plus en plus, à condition que la TVP soit
distale, que le patient ait une bonne tolérance respiratoire, une absence de CI aux HBPM, une
bonne compliance +++ et un faible risque hémorragique.
-
@
164
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
■
Clinique : signes inflammatoires locaux, dépister signes cliniques d 'EP, bonne tolérance du
traitement anticoagulant.
Biologique :
x Plaquettes si prescription HBPM/HNF et risque important de TIH (voir encadré plus
haut), INR si AVK.
Echo-Doppler veineux des membres inférieurs à 3 mois.
± Scintigraphie pulmonaire de référence systématique si TVP proximale.
• Les thromboses distales (sous-poplitées) sont peu emboligènes ; leur dépistage et leur
traitement sont débattus. Actuellement en France, si une TVP distale est diagnostiquée, elle est
traitée comme une TVP proximale, mais avec une durée de traitement moins longue (6 semaines
versus 3 mois).
i
STRATIFICATION DU RISQUE-CRITERES DE GRAVITE DE L'EP
EP NON SEVERE
EP SEVERE
(= BIEN TOLEREE HEMODYNAMIQUEMENT)
RISQUE FAIBLE RISQUE INTERMEDIAIRE RISQUE ELEVE
(mortalité< 1%) (mortalité 3-15%) (mortalité> 15%)
• ETT : pas de signes • Elévation de la troponine T ou I Définie par l'existence
de Cœur Pulmonaire • Et/ou Elévation du BNP d'un choc
Aigu ou NT-pro-BNP = PAs < 90 mmHg
• Troponine et BNP • Signes ETT de Cœur Pulmonaire Aigu : ou d'une hypotension
normaux dilatation VD, hypokinésie VD, septum (baisse PAs � 40 mmHg
• Score PESis à 0 paradoxal, HTAP pendant> 15 minutes)
• Score PESis � 1
La présence d'l seul de ces 4 items
permet de classer le patient à risque
intermédiaire
165
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
La 1
ère
étape est la stratification du risque +++ :
- 166
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
■
1-Mise en condition
• Hospitalisation en Médecine si EP à risque faible ; en Réanimation ( ou USIC) si EP à risque
intermédiaire ou élevé.
• Repos strict au lit initialement.
• Surveillance: FC, PA, saturation (scope).
• Pose d'une voie veineuse périphérique. Perfusion standard: 500 cc G5%/jour.
• Oxygénothérapie nasale adaptée à la saturation artérielle (pas de gaz du sang itératifs
systématiques+++ ).
• Antalgiques mineurs per os si douleur thoracique gênante ou phlébite algique.
• Bas de contention veineuse en cas de phlébite.
2-Anticoagulation curative
• A débuter dès l'EP confirmée ou avant sa confirmation en cas de probabilité clinique
élevée et de risque hémorragique faible.
• 2 modalités de traitement anticoagulant pour l'EP bien tolérée hémodynamiquement:
Traitement classique avec HBPM ou Fondaparinux ou HNF initialement avec relais A VK
précoce:
x Si absence d'insuffisance rénale: préférer Fondaparinux (Arixtra®, 1 injection/jour SC)
ou HBPM type lnnohep® (1 injection/jour SC) ou Lovenox® (2 injections/jour SC).
x HNF IVSE à utiliser si insuffisance rénale sévère avec DFG < 30 mL/minutelm2 •
Traitement par AOD.
Modalités de la mise en route des traitements décrites plus haut.
• En cas d'EP à risque intermédiaire: surveillance+++ (surtout si signes ETT de CPA et
élévation troponine/BNP).
• En cas d'aggravation hémodynamique avec apparition d'un choc: thrombolyse.
167
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
i
1 RXT/ECG/GdS 1 � PNO, IDM VD (diagnostics différentiels)
� q Traitement spécifique
1r
Le traitement de l'EP avec choc étant la thrombolyse, il est préférable de confirmer l'EP +++ avant
de thrombolyser.
En cas de signes indirects d'EP à l'ETT, réaliser un angioscanner en urgence si patient stabilisé.
En cas d'impossibilité de transporter le malade, essayer de réaliser un écho-Doppler veineux des MI au lit à
la recherche d'une TVP. Si état dramatique, thrombolyse de sauvetage sans confirmation de l'EP.
Angiographie pulmonaire dangereuse ici++++++++ .
1
Traitement symptomatique : 02 fort débit; remplissage vasculaire (macromolécules) systématique :
Elohes® 500 cc/30 minutes; vasopresseurs si choc persistant type Noradrenaline® à préférer à la
Dobutamine; monitorage et surveillance par ETT.
J,
Si échec ou contre-indication à la fibrinolyse : embolectornie chirurgicale ou endovasculaire
Même patient en choc cardiogénique sur EP massive bilatérale (angio-TDM) avec sur l'ETT une dilatation
-
des cavités droites, un septum paradoxal (aplati), un thrombus enclavé des cavités droites. Patient décédé
168
■
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
Thrombi extraits
après embolectomie chirurgicale
169
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
EMBOLIE PULMONAIRE
PERFUSION
0
w
(.'.)
a:
w PG VENT
a: ANT VENT PO VENT
OJ
0
N
<(
z
a:
w VENTILATION
>
Tomoscintigraphie pulmonaire (SPECT-CT): scintigraphie en 3 dimensions, de ventilation et de perfusion,
couplée à un scanner thoracique de repérage. On voit bien que la ventilation en bas est normale (en jaune)
-
dans les 2 champs pulmonaires, tandis qu'il existe d'importants défects perfusionnels au niveau des
2 champs (en bleu foncé), ce qui correspond à des images d'embolie pulmonaire bilatérale
170
THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE ET EMBOLIE PULMONAIRE
-
XIII. CAS PARTICULIERS
A. GROSSESSE
• Risque relatif de MTEV multiplié par 5 pendant la grossesse, surtout dans le post-partum ++.
• EP = 1 cause de mortalité non-obstétricale pendant la grossesse.
ère
171
-
LU
cc
ECHOCARDIOGRAPHIE-DOPPLER e::
t-
et
::c
�
Parce qu'elle est devenue un élément essentiel de la prise en charge du patient et que vous allez être
amenés à raisonner sur des images ou des boucles vidéo de cet examen le jour J dans les dossiers
progressifs et questions, nous avons ajouté (à votre demande) un petit chapitre sur les bases à
connaître afin d'aborder les questions du concours en toute sérénité.
1. INDICATIONS
-
thérapies ciblées...).
• Suspicion clinique de cardiopathie congénitale.
172
QUESTION TRANSVERSALE I ECHOCARDIOGRAPHIE-DOPPLER
•
• Si valvulopathies
IA ou IM aiguës +++ (PCZ)
Si ETT peu contributive et/ou pour préciser les mécanismes de la valvulopathie (IA et IM).
Avant chirurgie dans les valvulopathies mitrales pour préciser l'anatomie (plastie semblant
réalisable ou non), recherche d'un thrombus intra-OG.
En postopératoire, surtout si valve mécanique et/ou Bentall.
Il. CONTRE-INDICATIONS
• ETT: aucune.
• ETO:
Varices œsophagiennes ayant déjà saigné et/ou grade 3 (PCZ)
Antécédent de radiothérapie œsophagienne (risque de rupture pendant l'ETO)
173
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Coupe parasternale petit axe permettant d'explorer le VG, les valves mitrales et aortiques et
les cavités droites.
Coupes 4 cavités permettant d'explorer OG, VG, OD, VD.
Coupes 5 cavités permettant d'explorer OG, VG, OD, VD et aorte.
Coupes 3 cavités permettant d'explorer OG, VG et aorte.
Coupe sous-costale permettant d'explorer surtout les cavités droites.
• 174
QUESTION TRANSVERSALE I ECHOCARDIOGRAPHIE-DOPPLER
-
■ Méthode de la PISA +++ (PCZ) permettant de donner la surface de l'orifice
régurgitant (SOR) et le volume régurgitant (VR) à chaque systole.
/A minime (grade/): SOR< 0,1 cm2 et VR < 30 mL
/A modérée: VR 30-45 mL (grade 2) et 45-60 mL (grade 3)
/A sévère (grade 4): SOR� 0,3 cm2 et VR?: 60 mL
■ Autres paramètres en complément: vena contracta (= largeur du jet à l'origine), la
vitesse télédiastolique dans l'isthme aortique, temps de demi-décroissance (PHT),
dilatation de l'OG et du VG.
3-Valve mitrale
• Aspect des valves : normal, épaissi (maladie de Barlow), existence d'un prolapsus ou d'une
ballonisation d'l ou des 2 feuillets, perforation d'une valve (endocardite), ouverture de la grande
valve en genou (RM), existence de signes en faveur d'une atteinte rhumatismale: calcifications,
fusion des commissures +++.
• Aspect de l'appareil sous-valvulaire : piliers (pouvant être rompus en cas d'infarctus) et cordages
(raccourcis et fusionnés dans le RM rhumatismal ; rompus en cas d'endocardite ou de rupture de
cordage ; allongés et redondants dans la maladie de Barlow).
• Évaluation de la sévérité d'une valvulopathie mitrale
o si RM: calcul de la surface mitrale possible par différentes méthodes :
planimétrie+++, PHT, équation de continuité
➔ RM serré si surface mitrale :,; 1,5 cm2 ou 1 cm2/m2
o si 1M:
• Méthode de la PISA +++ (PCZ) permettant de donner la surface de l'orifice
régurgitant (SOR) et le volume régurgitant (VR) à chaque systole.
IM organique minime (grade/): SOR< 0,2 cm2 et VR< 30 mL
IM organique modérée: VR 30-45 mL (grade 2) et 45-60 mL (grade 3)
IM organique sévère (grade 4): SOR� 0,4 cm2 et VR� 60 mL
Seuil d'IM sévère fonctionnelle plus bas que pour l'IM organique, IM sévère si
SOR� 0,2 cm2 et VR� 60 mL
■ Autres paramètres en complément: vena contracta (= largeur du jet à l'origine),
modification par l'IM du flux des veines pulmonaires, dilatation de l'OG et du VG.
4-Cavités droites
• Rechercher une dilatation des cavités droites: EP, cardiopathie du cœur gauche associée...
• Rechercher une hypertrophie du VD: cœur pulmonaire chronique
■ Rechercher une HTP: par calcul de la pression artérielle pulmonaire systolique (PAPs) au
moyen du flux d'insuffisance tricuspide.
• Apprécier la taille et la compressibilité de la veine cave inférieure: VCI fine et compressible si
patient hypovolémique, VCI dilatée si HTP sévère ou patient en surcharge.
5-Péricarde
• Rechercher un épanchement/ des signes de constriction péricardique.
• Si épanchement: détailler abondance, localisation et caractère compressif(= tamponnade)
-
De la veine cave supérieure.
775
ITEM 203
LL.I
1
DYSPNEE AIGUE ET CHRONIQUE cc
1-
ii:i:
c:t
::c
�
Plan
1. DEFINITION
Il. CRITERES DE GRAVITE
DYSPNEE AIGUE
1. DIAGNOSTIC CLINIQUE
Il. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Ill. · ETIOLOGIES
DYSPNEE CHRONIQUE
1. INTERROGATOIRE
Il. EXAMEN CLINIQUE
Ill. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
IV. ETIOLOGIES DES DYSPNEES CHRONIQUES
■ 776
DYSPNEE AIGUE ET CHRONIQUE
-
1. DEFINITION
• La dyspnée est définie par la sensation subjective de gêne respiratoire. Devant une dyspnée décrite
par le patient, le Ier objectif est d'en évaluer la gravité et d'assurer si besoin une prise en charge
symptomatique. Elle ne doit jamais être banalisée.
• L'eupnée est définie par une fréquence respiratoire au repos, comprise entre 14 et
16 cycles/minute.
-
• Symptômes associés: toux, crachats, fièvre, douleur thoracique, hémoptysie, etc.
177
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. EXAMEN CLINIQUE
1-Fréquence respiratoire
• La fréquence respiratoire doit toujours être déterminée précisément devant toute dyspnée. Une
fréquence respiratoire normale est comprise entre 10 et 20/minute. On parle de tachypnée si la
fréquence est> 20/minute ou de bradypnée si < 10/minute.
2-Mécanique respiratoire
A SAVOIR
MECANIQUE RESPIRATOIRE
• Tirage, balancement thoraco-abdominal.
• Ampliation thoracique: asymétrie ?
• Temps de la dyspnée: inspiratoire ? expiratoire ?
3-Caractère positionnel
• Le caractère positionne! de la dyspnée doit être déterminé: orthopnée (dyspnée se majorant en
décubitus dorsal), dyspnée de décubitus.
4-Rythme respiratoire
• Dyspnée de Kussmaul (4 temps): souvent en rapport avec une acidose métabolique (inspiration/
pause/expiration/pause).
• Dyspnée anarchique de Cheyne-Stokes.
5-Auscultation
CORNAGE
Le caractère bruyant, rauque et inspiratoire (cornage)
d'une dyspnée est évocateur de son siège ORL
ANOMALIES
BRONCHIQUES
Sibilants, freins expiratoires, râles bronchiques
ANOMALIES
1
PARENCHYMATEUSES
Râles crépitants, souffle tubaire
ATTENTION REFLEXE
0
('.)
5 EXAMENS COMPLEMENTAIRES IMPORTANTS DEVANT UNE DYSPNEE AIGUE
w
0:
('.)
1. Radiographie du thorax de face
w
0:
0
2. Gaz du sang artériel
3. ECG
N
<(
z
4. Biologie: dosage de BNP ou NT-pro-BNP, D-dimères (en cas de suspicion d'EP)
0:
w
>
(./)
z 5. Échocardiographie transthoracique (ETT)
�
0
0
@
178
DYSPNEE AIGUE ET CHRONIQUE
■
A. RADIOGRAPHIE DE THORAX
• Simple à réaliser.
• Permet d'orienter rapidement le diagnostic devant une dyspnée.
• Existence ou non d'une cardiomégalie.
• Pathologies pulmonaires :
Syndrome alvéolaire: évocateur d'une pneumonie bactérienne (contexte clinique+++ ) ou
d'un œdème pulmonaire (dans ce cas, association à un syndrome interstitiel).
Syndrome interstitiel: OAP ou pneumopathie à germes atypiques (légionellose, chlamydia. . .).
Epanchement pleural, pneumothorax.
• A noter qu'une dyspnée avec radio de thorax normale doit faire orienter vers Je diagnostic
d'embolie pulmonaire+++.
B. GAZ DU SANG
• Cet examen permet d'orienter le diagnostic devant une dyspnée.
• Il convient de rechercher un effet shunt en faveur d'une embolie pulmonaire, d'une pneumopathie
ou d'un œdème pulmonaire. L'hypercapnie est un signe de gravité.
• Enfin il permet de faire un diagnostic d'insuffisance respiratoire chronique avec PC02 et
bicarbonates sanguins élevés.
• Dosage de lactates sanguins= reflet de la gravité+++ .
C. ECG
• Cet examen permet de rechercher des signes en faveur d'une pathologie cardiaque(HVG, bloc de
branche gauche), des troubles du rythme(fibrillation atriale) et des troubles conductifs.
• Certains signes ECG à connaître sont caractéristiques de la péricardite aiguë, de la tamponnade
ou de l'embolie pulmonaire.
D. BIOLOGIE
1-Dosage du BNP ou NT-pro-BNP plasmatique
A SAVOIR
DOSAGE du BNP ou NT-pro-BNP
• L'expression du gène du BNP peut être stimulée par:
la distension liée à l'augmentation de la précharge et/ou à l'hypervolérnie
l'ischémie myocardique
la stimulation neuro-hormonale(catécholamines, SRAA)
• L'expression du gène du BNP entraîne la sécrétion d'un précurseur= pro-BNP, qui est ensuite
transformé(protéolyse et glycolyse) en BNP à action hormonale(= action diurétique) et NT-pro
BNP sans action hormonale(= pas d'action diurétique propre).
• En réponse à une augmentation de volume, d'épaisseur(hypertrophie) ou de tension pariétale, le
myocyte va relarguer des formes circulantes de pro-BNP, NT-pro-BNP et BNP.
• Le NT-pro-BNP et le BNP augmentent physiologiquement avec l'âge et la diminution du DFG
(insuffisance rénale). Il faut interpréter le NT-pro-BNP en fonction des normes liées à l'âge
données par le laboratoire.
179
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Dosage des peptides natriurétiques (BNP ou NT-pro-BNP} dans une dyspnée aiguë
• Seuils de BNP permettant d'éliminer une IC aiguë devant une dyspnée aiguë:
BNP < 100 pg/mL
NT-pro-BNP < 300 pg/mL.
• En cas de dyspnée aiguë, des dosages de BNP ou NT-pro-BNP en dessous de ces seuils
respectifs permettent d'éliminer une IC aiguë+++.
• Causes de faible élévation du BNP et du NT-pro-BNP en cas d'IC aiguë:
OAP flash (délai de sécrétion).
IC droite aiguë.
IC terminale.
Obésité.
• En cas d'élévation, ces dosages ne permettent pas de poser de manière certaine le diagnostic d'IC
aiguë car il y a beaucoup d'autres causes d'élévation de ces peptides natriurétiques.
2-Dosage des D-dimères en cas de suspicion d'embolie pulmonaire et de probabilité clinique non forte
E. ECHOCARDIOGRAPHIE TRANS-THORACIQUE
Cet examen simple permet de faire la plupart des diagnostics d'origine cardiaque qui peuvent être
responsable de la dyspnée :
• Orientation vers une insuffisance cardiaque gauche à FEVG préservée ou réduite ; rechercher une
cause à la dysfonction ventriculaire gauche : valvulaire, HVG, akinésie segmentaire en faveur
d'une cardiopathie ischémique...
• Dilatation des cavités droites : doit faire évoquer une embolie pulmonaire. Autres signes : septum
paradoxal, HTAP. A noter que dans les EP aiguës sur cœur sain, la PAP systolique n'est jamais
au-dessus de 50-55 mmHg. Si PAPS > 55 mmHg, il faut évoquer une pathologie chronique (qui
0 peut être surajoutée: BPCO, cœur pulmonaire chronique post-embolique ou une HTAP
w
primitive).
a:
• Tamponnade : épanchement péricardique avec signes de compression : écrasement des cavités
0 droites, variation de flux aortique et mitral, veine cave inférieure incompressible.
a:
• A noter qu'il est possible, avec l'échocardiographie, de visualiser un épanchement pleural, voire
w
un pneumothorax.
-
@
180
DYSPNEE AIGUE ET CHRONIQUE
■
F. AUTRES EXAMENS
• Bilan biologique standard avec NFS,ionogramme sanguin,bilan hépatique,bilan d'hémostase.
• Troponine le ou Tc ultrasensible non systématique devant un tableau de dyspnée d'apparition
rapide,à prescrire en cas de douleurs thoraciques associées et/ou de suspicion de SCA.
• Il est possible aussi de réaliser un angioscanner thoracique, notamment pour le diagnostic
d'embolie pulmonaire. Cet examen permet de plus de visualiser également le parenchyme
pulmonaire, la plèvre et la silhouette cardiaque.
• Enfin, d'autres examens plus spécifiques type écho-doppler veineux des membres inférieurs,
scintigraphie pulmonaire peuvent aussi être réalisés en fonction du contexte clinique et du
diagnostic suspecté.
Ill. ETIOLOGIES
A. CARDIAQUES
1-Œdème aigu du poumon
L'œdème aigu du poumon (OAP) est une des causes les plus fréquentes de dyspnée aiguë.
a-Anamnèse
Cardiopathie connue,douleur thoracique évocatrice de souffrance coronarienne.
Rupture de traitement,écart diététique.
b-Examen clinique
Patient assis au lit, grésillement laryngé, toux productive mousseuse rosée, v01re
hémoptoïque,orthopnée majeure.
Galop et souffles auscultatoires.
Râles crépitants,parfois sibilants au début.
ATTENTION REFLEXE
SIBILANTS APRES 50 ANS
Toute 1
ère
crise d'asthme après 50 ans est un OAP,jusqu'à preuve du contraire.
c-Radio de thorax
Opacités alvéolaires diffuses bilatérales, hilifuges,évocatrices.
Suffisant à poser le diagnostic et à débuter un traitement d'urgence.
d-ECG
Exceptionnellement normal.
Passage en ACFA fréquent+++ .
Recherche d'autres troubles du rythme pouvant causer une dyspnée (TV,TJ...).
Recherche des signes de cardiopathie : BBG,troubles conductifs auriculo-ventriculaires...
e-Biologie
Dosage sanguin du BNP ou NT-pro-BNP systématique
Troponine le ou Tc ultrasensible
Ionogramme,fonction rénale,NFS,hémostase,bilan hépatique
2-Péricardite avec tamponnade
• Elle s'accompagne de signes marqués d'insuffisance cardiaque droite avec tableau possible d'état
de choc. Rechercher un pouls paradoxal de Kussmaul,des signes ECG de tamponnade : alternance
électrique et micro-voltage.
• Le diagnostic repose sur l'échographie cardiaque transthoracique.
181
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B.RESPIRATOIRES
1-Embolie Pulmonaire
C'est une dyspnée« sine materia », c'est-à-dire sans bruits auscultatoires anormaux.
ATTENTION REFLEXE
EMBOLIE PULMONAIRE
2-Bronchiques
• Bronchospasme:
Crise d'asthme et asthme aigu grave.
Décompensation aiguë de BPCO.
Bronchite aiguë.
• Obstacle:
Corps étrangers intra-bronchiques.
Brûlures.
Sténoses trachéales: ATTENTION, longtemps asymptomatiques.
3-Alvéolaires
• Pneumopathies.
• Inondation alvéolaire:
Inhalation, noyade.
Hémoptysie de grande abondance.
Hémorragie intra-alvéolaire.
4-Pleurales
• Pneumothorax.
• Epanchements pleuraux liquidiens:
Transsudats de grande abondance
Pleurésie maligne
Pleurésie purulente
C.ORL
ATTENTION REFLEXE
DYSPNEE D'ORIGINE ORL
Dyspnée:
• Prédominante au temps inspiratoire.
• Essentiellement chez l'enfant.
• Bruyante: carnage, stridor.
• Toute dyspnée de cause ORL est préoccupante car le risque <l'asphyxie brutale et de décès est
majeur et imprévisible.
• Un examen par un spécialiste est obligatoire.
- 182
DYSPNEE AIGUE ET CHRONIQUE
■
D. ETIOLOGIES NEUROMUSCULAIRES
• Myasthénie (révélation possible), Syndrome de Guillain-Barré.
E. ETIOLOGIES TRAUMATIQUES
• Le diagnostic ne pose généralement pas de problème dans ce contexte: Volet costal mobile,
rupture diaphragmatique.
F. AUTRES ETIOLOGIES
• Toxique: substances provoquant une dépression respiratoire:
Surdosage iatrogène: morphine, barbiturique, benzodiazépine...
Overdose de toxique: héroïne...
• Acidoses métaboliques:
Acidocétose diabétique+++ , Acidose lactique sur état de choc, Insuffisance rénale...
• Neurologique: pathologie neurologique centrale
• Anémie aiguë: s'accompagne de dyspnée (sémiologie dominée par un choc hémodynamique)
G. ORIENTATION ETIOLOGIQUE
DYSPNEE • Embolie pulmonaire
AUSCULTATION • Cause métabolique ou centrale
PULMONAIRE • Pathologie neuromusculaire
NORMALE • Dyspnée psychogène
• OAP
DYSPNEE AVEC
• Pneumopathies infectieuses
CREPITANTS
• Fibrose pulmonaire
• Asthme
DYSPNEE AVEC • BPCO
SIBILANTS • Bronchite aiguë
• OAP
• Embolie pulmonaire +++
RADIO
• Pathologie neuromusculaire
DU THORAX
NORMALE • Causes métaboliques ou centrales
• Dyspnée psychogène
• Œdème aigu du poumon à la phase aiguë
SYNDROME • Pneumopathies infectieuses
INTERSTITIEL • Pneumopathies d'hypersensibilité
DIFFUS • Pneumocystose pulmonaire
• Miliaire tuberculeuse
• Embolie pulmonaire
DYSPNEES • Pneumothorax
AIGUES
AVEC DOULEUR
• Pleurésies
THORACIQUE • Œdème aigu du poumon
• Péricardite/Tamponnade
• Pneumopathies infectieuses
DYSPNEES • Bronchites
AIGUES • Pneumonies d'hypersensibilité
FEBRILES • Choc septique
• Œdème aigu du poumon
183
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
DYSPNEE CHRONIQUE
1. INTERROGATOIRE
L'interrogatoire est le temps fondamental de la démarche diagnostique.
• Caractéristiques de la dyspnée:
Date et contexte d'apparition.
Mode évolutif: permanente, à l'effort, aggravation régulière.
Caractère nocturne ou diurne.
Caractère positionne!: orthopnée notamment, dyspnée de décubitus.
Symptômes cardiaques associés: douleur thoracique, palpitations, œdèmes des membres
inférieurs, malaise, syncope.
Symptômes extracardiaques: toux, crachats, hémoptysies, fièvre, perte de poids.
• Antécédents cardiovasculaires:
Facteurs de risque cardiovasculaire.
Cardiopathie connue: myocardiopathie, cardiopathie rythmique, cardiopathie valvulaire,
cardiopathie ischémique.
Symptômes associés: notion de perte de connaissance, lipothymie (obstacle éjectionnel),
palpitations (trouble du rythme), douleur thoracique.
• Antécédents respiratoires:
Tabagisme évalué en paquets/année= nombre de paquets quotidiens x nombre d'années de
tabagisme.
Exposition professionnelle à risque.
Atopie et asthme.
Antécédents familiaux: asthme, emphysème.
Tuberculose et traitements.
• Evaluation de l'intensité de la dyspnée:
Classification NYHA.
- 184
DYSPNEE AIGUE ET CHRONIQUE
■
• Par la suite, d'autres examens plus spécifiques pourront être effectués en fonction du diagnostic
suspecté : EFR, cathétérisme cardiaque, scintigraphie pulmonaire...
• Les dosages de BNP ou NT-pro-BNP peuvent être utilisés dans le diagnostic d'IC,
particulièrement en cas d'IC non aiguë et d'absence de possibilité de réaliser une ETT +++.
• En cas de dyspnée, les dosages de BNP ou NT-pro-BNP permettent d'éliminer une IC +++.
• Ils ne permettent pas de poser de manière certaine le diagnostic d'IC car il y a beaucoup
d'autres causes d'élévation de ces peptides natriurétiques.
Seuils de BNP permettant d'éliminer une IC
chez un patient avec une dyspnée chronique
• Dyspnée chronique: BNP < 35 pg/mL OU NT-pro-BNP < 125 pg/mL.
• Ces seuils diagnostiques sont les mêmes pour l'IC à FEVG réduite et l'IC à FEVG préservée.
• Les valeurs de BNP/NT-pro-BNP sont plus élevées dans l'IC à FEVG réduite que dans l'IC à
FEVG préservée.
• Autres causes d'élévation du BNP ou NT-pro-BNP: âge, insuffisance rénale, FA...
• A contrario, BNP ou NT-pro-BNP très bas en cas d'obésité chez l'IC.
x Myocardiopathies.
X HTA
Valvulopathies.
Cardiopathies rythmiques: troubles du rythme supraventriculaire, AC/FA, flutter...
• Défaillance ventriculaire droite :
Péricardite chronique constrictive.
Cœur pulmonaire post-embolique.
HTAP primitive ou secondaire.
2-Maladies respiratoires
• Syndrome obstructif:
BPCO post-tabagique.
Emphysème.
Asthme persistant sévère (asthme à dyspnée continue).
Dilatation des bronches: bronchectasies, mucoviscidose.
• Syndrome restrictif:
Pneumonies interstitielles diffuses fibrosantes.
Séquelles de tuberculose.
3-Autres
• Anémie chronique: il s'agit d'une cause fréquente de dyspnée chez les patients de moins de 50 ans.
• Désadaptation à l'effort: liée au surpoids, à la sédentarité➔ intérêt d'une réadaptation cardiaque+++
• Surcharges hydro-sodées:
Mécanisme: œdème pulmonaire hydrostatique.
Etiologies: insuffisance rénale chronique, hépatopathie chronique (cirrhose, hypoalbuminémie).
• Maladies endocriniennes :
Mécanismes souvent intriqués: anémie, œdème de surcharge, bas débit cardiaque...
Hypothyroïdie +++.
785
-
ITEM 233 LO
._ 1
INSUFFISANCE AORTIQUE
Plan
1. ETIOLOGIES
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. DIAGNOSTIC
IV. EVOLUTION - PRONOSTIC
V. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2021, ESC/EACTS sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des valvulopathies
A Étiologies Connaître les principales étiologies des valvulopathies (IM, RA, IA, RM)
A Diagnostic positif Signes fonctionnels et examen clinique (auscultation) de l'IM, RA, IA, RM
Examens Connaître l'intérêt de l'ECG, de la radiographie thoracique, de l'épreuve d'effort
B
complémentaires dans les valvulopathies
Connaître la valeur primordiale de l'échocardiographie dans l'IM, l'IA, le RA et le
Examens
A RM : diagnostic positif, diagnostic du mécanisme et de l'étiologie, diagnostic de
complémentaires
sévérité.
1. ETIOLOGIES
0
w
(::J A. INSUFFISANCE AORTIQUE CHRONIQUE
a:
(::J
1-Maladie dégénérative dystrophique
w
a:
ai
• C'est devenu l'étiologie la plus fréquente dans les pays développés.
0
N
<(
• Patients entre 40 et 60 ans.
z
a:
w • Idiopathique le plus souvent.
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(f)
z • L'atteinte dystrophique peut atteindre les valves (fines, pellucides, mais possibilité aussi de
0
f'.=
0
prolapsus d'une des cusps avec jet directionnel) et/ou l'anneau aortique et/ou l'aorte ascendante.
@
186
INSUFFISANCE AORTIQUE
■
• Elle peut entrer ou non dans le cadre d'une maladie génétique : maladie de Marfan liée à une
mutation du gène FBNl (fibrilline) ++, syndrome de Loeys-Dietz (mutation du gène TGFPRI ou
TGFPR2), maladie d'Ehler-Danlos...
• Sur la figure ci-contre, la dilatation de l'aorte ascendante (anévrisme) peut toucher l'anneau
aortique (1), les sinus de Valsalva (2), la jonction sino-tubulaire (3) ou la partie tubulaire de!'aorte
ascendante (4).
Ao
VG
OG
�
• Cette dilatation de l'aorte ascendante va entraîner une insuffisance aortique, le plus souvent
centrale, par défaut de coaptation des cusps de la valve aortique. On parle alors de maladie
annulo-ectasiante.
2-Congénitale : bicuspidie aortique
• 1 cause à évoquer si âge< 65 ans : sur BICUSPIDIE AORTIQUE+++ (1 % de la population),
souvent associée à une dilatation de l'aorte ascendante. Existence de formes familiales
187
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAfRE
2-Dissection aortique
• Devant une douleur thoracique, l'apparition d'un souffle d'insuffisance aortique non connu a
une grande valeur diagnostique en faveur de la dissection aortique.
3-Trawnatique
• Au cours d'une coronarographie (iatrogène) ou suite à un traumatisme fermé du thorax.
l Il ::
il
: : : � �
1 ___ Il
j: 1\ j. .j ---
r
Dilatation de t·aorte} ...............................................
Polapsus i) \. 1 Anomalie tissulaire des feuillets
l................................................ 1 .1................................ .............................................................f
1 +++ +
1 Possibilité de réparation
-------------------------✓
1 1
I l Remplacement prothétique
----------------------- ✓
1
1
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
• L'insuffisance aortique peut être secondaire :
A une atteinte primitive de la valve (bicuspidie, endocardite).
A un anévrisme de l'aorte ascendante qui, en dilatant la racine aortique, va entraîner une
insuffisance aortique, le plus souvent centrale, par défaut de coaptation de la valve aortique.
• L'incontinence des valves aortiques durant la diastole est responsable d'une régurgitation
(= fuite) dans le ventricule gauche d'une fraction du volume sanguin qui a été éjecté dans l'aorte
lors de la systole précédente. Le volume régurgité dépend bien entendu du défaut de coaptation
des cusps de la valve aortique ( = surface de l'orifice régurgitant), de la durée de la diastole et
des pressions dans l'aorte et le VG.
• Pour maintenir un débit systémique normal, le ventricule gauche doit donc augmenter son volume
d'éjection systolique (dont une partie va être régurgitée).
• Ce mécanisme adaptatif est rendu possible grâce à une hypertrophie-dilatation du ventricule
gauche.
-
INSUFFISANCE AORTIQUE
■
1-La dilatation
• La régurgitation va entraîner une surcharge diastolique du ventricule gauche ⇒ le volume
télédiastolique (et donc la précharge) va augmenter, ce qui entraîne, selon la loi de Starling, une
augmentation de la force de contraction (inotropisme).
2-L 'hypertrophie
• L'élévation de la post-charge est« fonctionnelle» car un volume d'éjection systolique augmenté
doit être éjecté dans un vaisseau à haute pression (aorte), au travers d'un orifice aortique normal,
ce qui revient à augmenter la résistance à l'éjection.
• L'augmentation de l'épaisseur pariétale (e) est nécessaire pour maintenir constante la tension
pariétale (T) qui sinon augmenterait selon la loi de Laplace (T = PxD/2e) puisque à la fois le
ventricule est dilaté (D augmentée) et la post-charge (P) est augmentée.
• Contrairement à ce qui se produit dans le rétrécissement aortique, l'hypertrophie ventriculaire
gauche (HVG) est donc adaptée à la dilatation.
4-Signes artériels
• Hyper-pulsatilité artérielle: s'explique par l'augmentation du volume d'éjection systolique et
par la vigueur de l'éjection (augmentation de l'inotropisme).
• ÉlargissemeIJt de la PA différentielle: lié à la chute de la PA diastolique (à cause de la fuite
diastolique): associée à une augmentation modérée de la PA systolique (à cause du volume
d'éjection systolique augmenté).
5-Angor fonctionnel
• 2 mécanismes expliquent les douleurs angineuses de l'insuffisance aortique :
La chute de la PA diastolique qui fait diminuer le débit coronaire (qui se fait essentiellement
en diastole).
L'HVG qui augmente la consommation d'oxygène du myocarde.
Ill. DIAGNOSTIC
A. SIGNES FONCTIONNELS
• Ils sont peu spécifiques et tardifs, ) 'insuffisance aortique pouvant être découverte fortuitement
lors d'une auscultation systématique.
• Asthénie, fatigabilité à l'effort.
• Dyspnée d'effort voire de repos, traduisant l'insuffisance ventriculaire gauche.
• Douleurs angineuses, liées ou non à l'effort, volontiers nitro-résistantes.
189
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. SIGNES CLINIQUES
1-Le souffle
• Il fait le diagnostic, c'est un souffle:
Protodiastolique, allant decrescendo durant la diastole, se prolongeant d'autant moins que la
fuite est importante, se terminant avant B 1.
Maximum au foyer aortique ou fréquemment le long du bord gauche du sternum.
Irradiant le long du bord gauche du sternum vers la pointe ou la xiphoïde.
Son timbre est doux, humé, aspiratif.
Il est augmenté en position penchée en avant et en expiration profonde.
• Un souffle systolique est fréquent même en l'absence de rétrécissement aortique associé,
traduisant l'éjection d'un volume augmenté au travers d'un orifice aortique normal.
• Diagnostic différentiel: insuffisance pulmonaire.
C. ELECTROCARDIOGRAMME
• On retrouve généralement des signes d'hypertrophie ventriculaire gauche de type
diastolique : grandes ondes S en V1, V2, grandes ondes R en V5, V6 se traduisant par une
augmentation de l'indice de Sokplow; avec grandes ondes T positives, amples en V5, V6
associées à des ondes q amples en VS, V6.
-
INSUFFISANCE AORTIQUE
•
i'.· ·�
j;�. ·�
Hypertrophie ventriculaire gauche avec indice de Soko/ow à 40 mm,
ondes T positives en V5 et V6
D. RADIOGRAPHIE THORACIQUE
• Réalise la « silhouette aortique » avec :
Dilatation de l'aorte ascendante (arc supérieur droit).
Arc moyen gauche hyper-concave.
Cardioméga/ie parfois importante ( « cœur de bœuf ») avec élargissement de l'arc inférieur
gauche et pointe plongeant sous le diaphragme (dilatation de ventricule gauche).
• Signes de retentissement pulmonaire (syndrome interstitiel ou alvéolaire) : à rechercher
1-Diagnostic positif
• Le diagnostic est posé grâce au Doppler(couleur, continu) qui objective une fuite diastolique de
l'aorte dans le ventricule gauche.
• Il existe des signes indirects comme le fluttering de la grande valve mitrale = vibrations de la
grande valve mitrale engendrées par le jet de la fuite aortique, avec fermeture mitrale prématurée.
2-Diagnostic étiologique
• Rechercher une dilatation de l'aorte ascendante+++(⇒ IA sur maladie annulo-ectasiante ou sur
bicuspidie). Aspect parfois de l'aorte initiale en« bulbe d'oignon» avec une dilatation prédominant
sur les sinus de Valsalva.
• Rechercher une bicuspidie.
• Rechercher des signes en faveur d'une IA rhumatismale : remaniement valvulaire, fusion
commissurale, RA associé, atteinte rhumatismale mitrale ou tricuspide.
• Rechercher des signes d'endocardite: végétations, perforation, abcès, etc.
• Rechercher une dissection aortique.
3-Quantification
• Évaluation quantitative de l'importance de la fuite : méthode de la PISA ++(Proximal
Isovelocity Surface Area = mesure de la surface et du volume de la zone de convergence de l'IA
sur le versant aortique de la valve) permettant de calculer la surface de l'orifice régurgitant et
le volume régurgité à chaque diastole +++ = méthode de référence.
191
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
5-Signes associés
• Dilatation de l'aorte ascendante+++++++++ .
• Rechercher d'autres valvulopathies.
F. ETO
L'ETO n'est pas systématique, mais devient indispensable si:
• Atteinte de l'aorte ascendante (anévrisme, dissection aortique) dépistée en ETT.
• Suspicion d'endocardite.
• IA non quantifiable en ETT (patient anéchogène).
• IA sévère pour préciser: le caractère bicuspide ou tricuspide de la valve, confirmer le mécanisme
et la sévérité de l'IA, mesurer l'aorte ascendante, évaluer la probabilité de plastie aortique.
G. IRM CARDIAQUE
• Indications: en cas d'ETTIETO non conclusives sur la sévéritéde l'IAo +++
• Intérêts de l'IRM cardiaque
Évaluation très robuste de la sévérité+++: mesure directe du volume régurgitant
Analyse fine de la valve aortique : bicuspide ou tricuspide
Évaluation de référence du retentissement sur le VG : dilatation et FEVG
Recherche d'une dilatation de l'aorte ascendante associée+++
0
ü
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w
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192
INSUFFISANCE AORTIQUE
•
/. BILAN PREOPERATOIRE
• Coronarographie systématique dans le cadre du bilan préopératoire en cas de :
Existence d'un angor ou suspicion de cardiopathie ischémique sous-jacente (ATCD
coronariens notamment).
Homme 2: 40 ans ou femme ménopausée.
Patient présentant au moins 1 FdR CV.
Dysfonction VG systolique.
• Corost:anner possible comme alternative à la coronarographie pré-opératoire chez les
patientsjeunes avec faible probabilité de malame coronariemi.e.
l
• Echo-Doppler artérie des troncs supra-aortiques
• Rec/JercJJe de foyers infectieux (ORL,. stomato)
• RXT,.EFR
M
• ETO, angio-T1JM ou angio-.lR : si dilatation de l'aorte ascendante en ETT
• Bilan préopératoire biologique et pré-transfusionnel standard.
• Pas systématique :
Recherche de BMR (Staphylococcus aureus) nasale (FdR de médiastinite postopératoire).
TDM cérébrale si notion d'AVCIAIT.
Echo-Doppler artériel des membres inférieurs, de l'aorte abdominale si point d'appel clinique.
793
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. COMPLICATIONS
• Dissection ou rupture aortique en cas de dilatation de l'aorte ascendante :
Le risque de dissection aortique augmente avec la taille de l'anévrisme de l'aorte ascendante.
Les risques de dissection aortique (et donc de décès) sont augmentés en cas de maladie de
Marjan, de bicuspidie aortique, de syndrome de Turner et/ou d'antécédent familial de
dissection aortique et/ou de mort subite.
• Insuffisance cardiaque gauche ou globale
• Troubles du rythme ventriculaire(dufait de l'hypertrophie ventriculaire gauche) et auriculaire
(du fait de la dilatation des oreillettes).
• Endocardite infectieuse
V. TRAITEMENT
A. TRAITEMENT MEDICAL
• En cas d'IA sévère symptomatique récusée de la chirurgie (pronostic sombre).
• Vasodilatateurs artériels+++
0
Les IEC ou les ARA Il permettent defavoriser l'éjection dans l'aorte plutôt que la régurgitation
('.)
w
a:
et diminuent la dilatation ventriculaire.
('.)
w
A utiliser surtout chez les patients avec dysfonction VG et/ou hypertendus.
•
a:
CO
0
N
Bêtabloquants:
<(
z
a:
Mal tolérés dans l'IA importante car la bradycardie induite va prolonger la diastole et donc
w
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U)
augmenter la régurgitation.
z
0
-
i=
0
w
@
194
■
INSUFFISANCE AORTIQUE
B. TRAITEMENT CHIRURGICAL
• En cas d'IA sévère: remplacement valvulaire aortique (RVAo) chirurgical sous circulation
extracorporelle par une prothèse mécanique ou une bioprothèse.
• En cas de dilatation de l'aorte ascendante associée à une IA sévère : il faut associer au RVAo
un remplacement de l'aorte ascendante dilatée:
si dilatation des sinus de Valsa/va : remplacement total par un tube prothétique avec
réimplantation des coronaires ( = intervention de Bentall)
si dilatation au-dessus de la jonction sino-tubulaire: remplacement de l'aorte dilatée par
un tube sus-coronaire
Mutation TGFj3Rl ou
en TGFj3R2
Maladie Bicuspidie
population (y compris le
de Marfan aortique
générale syndrome de Loeys-
Dietz)
en I' ABSENCE
�SOmm �SS mm
de FDR de Dissection aortique
en PRESENCE
�45mm
de FDR de Dissection aortique :
�SS mm
- Progression du diamètre Ao > 3 mm/an
- ATCD familial de Dissection aortique ;::40mmdans
�45mm �SOmm certains cas (femme
- ATCD personnel de dissection vasculaire
- Désir de grossesse de petit gabarit,
- IAo ou IM sévère signes extra-
- HTA non contrôlée cardiaques majeurs).
- Coarctation (pour Bicuspidie) A vis spécialisé + + +
795
-
• iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
• Dans certains cas bien spécifiques (sujetjeune, JA par dilatation de l'anneau liée à un anévrisme
de l'aorte ascendante, cusps fines): possibilité de réaliser UNE PLASTIE AORTIQUE en
remplaçant l'aorte ascendante dilatée par un tube en Dacron et en conservant la valve native du
patient (interventions de Yacoub, Tirone-David, Lansac). Nécessité d'un centre expert à haut
volume de plastie aortique +++.
Anévrisme de
l'aorte ascendante
Intervention de Bentall mécanique réalisée pour IA sévère+ anévrisme de l'aorte ascendante touchant
la racine aortique (sinus de Valsalva):
Remplacement de la valve aortique par une prothèse mécanique
Remplacement de l'aorte ascendante par un tube prothétique.
0
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196
INSUFFISANCE AORTIQUE
■
IA SEVERE
OUI
NON
SYMPTOMATIQUE
NON
FEVG:=; 50%
l OUI
NON OUI
197
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
ETT : coupe para-sternale grand axe ETT : mesure de la vena contracta(diamètre du jet à
!A.sévère(*) secondaire à.une l'origine) ; ici IA rhumatismale avec valve aortique
dissection de l'aorte ascendante(00) remaniée et calcifiée
0
w
l'.)
a:
l'.)
(/)
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ETO : IA par dilatation de l'aorte ascendante IRM : IA secondaire à un anévrisme de l'aorte ascendante
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LLI
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U)
z
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f'=
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198
ITEM 233
1.1.1
cc:
INSUFFISANCE MITRALE a:
t-
c:c
::c
c..:,
Plan
1. ETIOLOGIES
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. DIAGNOSTIC
IV. EVOLUTION - PRONOSTIC
V. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2021, ESC/EACTS sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des valvulopathies
1. ETIOLOGIES
A. PREAMBULE
• 2
ème
valvulopathie par ordre de fréquence après le RA.
• 2 types d'IM à bien distinguer
IM organiques« PRIMAIRES» : par atteinte directe de la valve.
IM fonctionnelles« SECONDAIRES » : l'IM est liée à une anomalie géométrique du VG sur
dilatation du VG liée à une cardiomyopathie ou sur déformation liée à une séquelle
d'infarctus.
IM primaires IM secondaires
• Prolapsus ou flail (= prolapsus lié à une rupture de • Cardiomyopathie dilatée (CMD)
cordage) survenant sur une insuffisance mitrale • Cardiopathie ischémique
dystrophique = dégénérative: • Dilatation de l'anneau mitral liée à
- Dégénérescence myxoïde (Barlow) une FA chronique (FEVG normale
- Dégénérescence fibro-élastique (rupture de cordage++ ) en général, VG peu dilaté) = « IM
• Rhumatisme articulaire aigu (RAA) fonctionnelle atriale ».
• Endocardite
• Rupture de pilier d'origine ischémique
• Calcifications (anneau/valve)
• Restriction valvulaire d'origine médicamenteuse:
Dexfenfluramine (Isomeride®), Benfluorex (Mediator®)
• Malformation valvulaire mitrale congénitale (cleft = fente)
-
l'anneau en systole dirigée dans l'OG, entraînant alors une perte de coaptation des 2 feuillets
responsable de l'IM. Un prolapsus associé à une rupture de cordage se nomme« flail » en anglais.
199
• iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
(En systole)
ETT
0
(é)
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(é) 2-Rhumatisme articulaire aigu (RAA)
w
oc
al
• Fréquence : autrefois étiologie dominante des IM, elle est devenue beaucoup plus rare dans les pays
0
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développés.
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oc
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• Réflexe ECNi: rétrécissement mitral (RM) associé dans 90% des cas d'IM sur RAA (PCZ),
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(/")
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on parle alors de« maladie mitrale» (IM + RM). De plus, l'atteinte des autres valves est aussi
0
i== plus fréquente sur RAA.
-
ci
w
@
200
INSUFFISANCE MITRALE
•
• Physiopathologie: présence d'une rétraction et une calcification des valves et des cordages. Les
valves sont épaissies, rétractées. L'appareil sous-valvulaire est remanié, les cordages raccourcis.
3-Endocardite
• Clinique:> 60% des cas sur lésion valvulaire préexistante avec risque d'OAP brutal.
• Physiopathologie: Les lésions les plus fréquentes sont la rupture de cordage ou la mutilation des
valves: perforation, amputation ou déchirure d'un feuillet (atteinte plus fréquente de la GVM).
Le signe caractéristique est la présence de végétations.
4-Médicamenteuses
• Principaux médicaments incriminés: Benfluorex (Mediator®), alcaloïdes de l'ergot de seigle,
Dexfenfluramine (Isomeride®), MDMA (ecstasy).
• Physiopathologie : épaississement avec rétraction de l'extrémité des valves c:> IM primaire.
.5-Autres causes
• Cardiopathie ischémique: rupture de pilier d'origine ischémique
• Calcifications de l'anneau et/ou de la valve mitrale : sur la zone d'insertion de la PVM +++
• Cardiomyopathies hypertrophiques (CMH) : par dystrophie des valves et par aspiration de la
grande valve mitrale antérieure au niveau de la chambre de chasse sous-aortique par effet Venturi
(SAM= systolic anterior motion)
• Congénitales: IM souvent associée à d'autres malformations cardiaques (fente mitrale; CAV...)
• Anomalie tissu conjonctif: Marfan (valve myxoïde), Ehlers-Danlos, pseudoxanthome élastique
• Maladies de système : lupus, sclérodermie (étiologies exceptionnelles), SAPL, PR...
• Traumatique
• Endocardites fibroblastiques des hyperéosinophilies / Tumeurs carcinoïdes
-
{traction sur la GVM par les cordages)
201
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
A. INSUFFISANCE MITRALE AIGUE
• Fuite mitrale brutale par défaut d'affrontement des valves (rupture de cordage ou de pilier) ou
par mutilation valvulaire (endocardite).
• En systole, l'éjection ventriculaire gauche se fait à la fois dans l'aorte et dans l'oreillette gauche
(de façon rétrograde).
• L'oreillette gauche reçoit alors en systole une surcharge de volume et de pression brutale, alors
qu'elle n'a pas eu le temps de se dilater. Elle transmet ainsi sans atténuation cette hyperpression
systolique aux capillaires pulmonaires (grande onde v sur la courbe de pression capillaire
pulmonaire au moment de la systole ventriculaire).
• Le tableau clinique est alors celui d'un œdème aigu pulmonaire brutal.
-
i==
0
@
202
INSUFFISANCE MITRALE
•
en SYSTOLE: l'éjection peut se faire à la fois dans l'aorte et dans l'oreillette gauche au
travers de la valve fuyante. Les résistances à l'éjection, c'est-à-dire la post-charge, sont
basses, d'où l'absence d'hypertrophie ventriculaire gauche et un VG hyperkinétique.
• De ce fait:
Il n'existe pas d'hypertrophie ventriculaire gauche.
Le volume d'éjection systolique est augmenté (mais il comprend la fraction régurgitée dans
l'oreillette gauche).
Dans l'IM sévère, la FEVG est surestimée car le VG éjecte dans une «soupape» à basse
pression (=l'OG).
• L'anneau mitral, du fait de la dilatation du ventricule gauche, va également se dilater, aggravant
l'insuffisance mitrale: c'est une maladie auto-entretenue.
• Si l'évolution se poursuit, la loi de Starling, qui représentait un mécanisme adaptatif, est dépassée
et le ventricule gauche, très dilaté, devient hypokinétique avec altération de la fonction
systolique et apparition de symptômes en rapport (dyspnée, fatigabilité...).
Ill. DIAGNOSTIC
1-Signes fonctionnels
• IM asymptomatique: en cas d'IM sévère primaire ou secondaire, l'IM est bien tolérée quand elle
n'est pas sévère et peut être totalement asymptomatique durant la vie entière. Une IM chronique
sévère peut rester longtemps asymptomatique.
• IM symptomatique: puis vont apparaître des signes fonctionnels non spécifiques (asthénie,
fatigabilité à l'effort). Si l'évolution se poursuit, les signes fonctionnels sont en rapport avec une
insuffisance ventriculaire gauche: DYSPNEE D'EFFORT± paroxystique (efforts de moins en
-
moins importants jusqu'à la dyspnée de repos)
203
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
•En cas d'IM primaire (primaire) severe aiguë (sur rupture de cordage ou endocardite par
exemple): il peut exister un tableau d'OAP ± choc cardiogénique.
2-Signes cliniques
• Palpation: choc de pointe dévié vers la gauche et étalé (choc en dôme de Bard), s'il existe une
dilatation du VG.
• Auscultation cardiaque
Souffle d'IM fait le diagnostic
x Holosystolique : c'est-à-dire commençant dès BI, allant jusqu'à B2 qu'il peut dépasser
x En jet de vapeur, parfois piaulant (c'est-à-dire de timbre aigu, sifflant)
x Maximum au foyer mitral
x Irradiant :
■ soit dans l'aisselle: si prolapsus de la GVM ou restriction de la PVM
■ soit vers le sternum et la base du cœur: si prolapsus de la PVM
x D'intensité fixe : quelle que soit la longueur de la diastole (à la différence des souffles
éjectionnels, par exemple de RA, qui augmentent après les diastoles longues)
x Mal corrélé à l'importance de la fuite: un souffle d'IM important correspond en général
à une fuite importante, mais l'inverse n'est pas forcément vrai !
x 1 signe évocateur de prolapsus valvulaire mitral sur maladie de Barlow: click
mésosystolique suivi d'un souille télésystolique. Le click est lié à la mise en tension
brutale des cordages. Il peut cependant être isolé s'il n'existe aucune fuite mitrale
(ballonisation mitrale simple). Le souffle est holosystolique en cas de fuite mitrale
significative. Auscultation parfois normale.
Signes auscultatoires associés
x Roulement diastolique mitral d'hyperdébit: témoignant d'une fuite importante.
x Signes d'IC gauche: galop protodiastolique (B3)
x Signes d'hypertension artérielle pulmonaire: éclat de B2 au foyer pulmonaire, petit
souffle systolique éjectionnel au foyer pulmonaire (syndrome infundibulo-pulmonaire).
x Signes en faveur d'une autre valvulopathie
• Cas particulier de la rupture de cordage : « Syndrome de rupture »
Le patient perçoit un claquement dans la poitrine ( « en coup de fouet ») associé à une
douleur thoracique brève, précédant l'apparition d'une dyspnée rapidement croissante
jusqu'à la constitution d'un tableau d'OAP.
• Auscultation pulmonaire :
Signes d 'IC gauche: râles crépitants ± OAP massif sur IM primaire sévère aiguë
• Reste de l'examen
Signes d'IC droite: œdèmes des membres inférieurs, hépatomégalie sensible, turgescence
des veines jugulaires avec reflux hépato-jugulaire, souffle holosystolique d'insuffisance
tricuspide fonctionnelle à la xiphoïde, se majorant en inspiration profonde (signe de
Carvalho), signe de Harzer.
Rechercher un contexte évocateur: fièvre faisant suspecter une endocardite infectieuse,
douleur thoracique (IM à la phase aiguë d'un IDM).
Bilan des comorbidités et de la fragilité: indispensable pour évaluer le risque opératoire.
3-ECG
• Si IMprimaire aiguë récente : normal
• Si IM sévère chronique :
-
Signes d'hypertrophie auriculaire gauche (HAG): onde P > 120 ms et bifide en DII
204
■
INSUFFISANCE MITRALE
Signes d'hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) diastolique (bien qu'il n'y ait pas
d'hypertrophie ventriculaire gauche anatomique) : déviation axiale gauche, indice de
Sokolow élevé, grandes ondes T amples en précordiales gauches suivies d'ondes T positives.
FA/Flutter auriculaire: tardifs
• IM fonctionnelle: rechercher des signes de cardiopathie ischémique souos-jacente (onde Q
notamment).
4-Radiographie thoracique
• Si IM sévère chronique:
Dilatation de l'OG: aspect en double contour de l'arc inférieur droit et convexité de l'arc
moyen gauche
Dilatation du VG: cardiomégalie et pointe sous-diaphragmatique
Signes de surcharge vasculaire : syndrome interstitiel, puis alvéolaire
• Si IMprimaireaiguësévère: syndrome alvéolo-interstitiel (OAP), sans cardiomégalie.
• Piège de l' OAP unilatéral sur IM: en cas de rupture de cordage ou de pilier de la petite valve
mitrale, l'OAP peut être unilatéral (le plus souvent à droite) car le jet de l'IM se dirige vers les
veines pulmonaires droites.
5-Echographie-Doppler cardiaque trans-thoracique ++++
But: diagnostic positif/étiologique/quantification de la valvulopathie/retentissement/lésions associées.
a-Diagnostic positif
Le Doppler cardiaque (Doppler pulsé, couleur et
continu) permet le diagnostic positif d'IM en
retrouvant un jet de régurgitation holosystolique de
très haute vitesse dans l'OG, voire dans les veines
pulmonaires.
b-Diagnostic étiologique
Différencier IM primaire et IM secondaire.
IM primaire Q anomalie de la valve mitrale :
x Valve épaissie, myxoïde.
x Disjonction annulaire mitrale dans le Barlow
x Rupture de cordage, rupture de pilier.
x Végétation.
x IM rhumatismale (valve mitrale remaniée,
rétrécissement mitral associé, polyvalvulopathie ETO : IM primaire (organique) par
prolapsus des 2 feuillets mitraux
associée).
x Valve mitrale épaissie avec rétraction de l'extrémité des valves(atteinte médicamenteuse).
IM secondaire Q valve mitrale normale, mais IM par défaut de coaptation des
2 feuillets liée à une atteinte du VG Q rechercher une dilatation du VG, une
séquelle d'infarctus.
Mécanismes :
x Utiliser la classification de Carpentier et une description anatomique segmentaire précise.
x Existence d'une ballonisation ou d'un prolapsus par rupture de cordage ou de pilier.
x En cas de prolapsus de la PVM, le jet sera dirigé sous la GVM. En cas de prolapsus de la
GVM, le jet sera dirigé sous la PVM.
x Existence d'une perforation(endocardite).
x IM ischémique par dysfonction de pilier, etc.
x Maladie mitrale rhumatismale(= IM associée à un rétrécissement mitral).
x IM fonctionnelle par dilatation globale du VG (CMD) ou par déformation du VG liée à
une séquelle d'infarctus.
205
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
d-Retentissement
Evaluation de la dilatation du VG (DTDVG, DTSVG).
Evaluation de la FEVG ++++: dans l'insuffisance mitrale, le VG est normalement
hyperkinétique avec une FEVG > 60%. Une FEVG :5 60% signe un retentissement VG
important.
Evaluation de la dilatation de l'oreillette gauche.
Evaluation du retentissement sur les cavités droites et surtout de l'existence d'une HTAP.
N.B.: dans l'IM primaire massive aiguë q VG non dilaté (car IM récente) hyperkinétique
(FEVG normale) avec HTAP.
6-ETO
• Indications : endocardite, chirurgie ou traitement percutané
envisagé (faisabilité d'une plastie mitrale ou d'un MitraClip),
patient peu échogène.
• Intérêts: précise le mécanisme et la sévérité de l'IM.
7-Coronarographie
Elle est systématique dans le cadre du bilan préopératoire si:
• IM secondaire afin de dépister une cardiopathie ischémique
sous-jacente (atteinte de la CD ou de la Cx le plus souvent) ..
• Existence d'un angor ou suspicion de cardiopathie ischémique
sous-jacente IM centrale vue en ETO
• Homme � 40 ans ou femme ménopausée.
• Patient présentant au moins 1 FdR CV.
• Dysfonction VG systolique.
206
■
INSUFFISANCE MITRALE
•
• Cathétérisme droit: systématique pour confirmer l'HTAP si l'HTAP est le seul critère
opératoire en cas d'IM primaire sévère asymptomatique. 1 pression capillaire pulmonaire avec
une grande onde v en systole.
• Hémocultures répétées et sérologies: si suspicion d'endocardite.
• Holter-ECG: dépistage de troubles du rythme ventriculaires, décrits principalement chez les
patients avec IM primaire type Barlow avec disjonction annulaire mitralz
• KTgauche et angiographie ventriculaire gauche: parfois mais très rarement réalisée au cours
de la coronarographie: 1 de la PTDVG, régurgitation du produit de contraste dans l'oreillette
gauche durant la systole (permet de coter l'insuffisance mitrale selon son importance en 4
grades).
1
1
Bilan pré-thérapeutique d'une IM sévère symptomatique
• Coronarographie (voir supra).
• ETO si plastie mitrale chirurgicale ou traitement percutané envisagé
• Echo-Doppler artériel des troncs supra-aortiques
• Recherche de foyers infectieux: consultation ORL, stomatologique; Blandeau,
panoramique dentaire.
• RXT,EFR.
• Évaluation du risque opératoire par la Heart Team, avec évaluation gériatrique le cas
échéant, notamment de la fragilité +++
• Bilan préopératoire biologique et pré-transfusionnel standard.
• Parfois:
Recherche de BMR (Staphylococcus aureus) nasal (FdR de médiastinite postopératoire).
IRM cardiaque: si nécessité de certifier le caractère sévère de l'IM ++en cas d'ETT/ETO
non conclusive.
IV. EVOLUTION
• Elle est très lente dans les insuffisances mitrales chroniques, la maladie pouvant être
asymptomatique très longtemps avant que n'apparaissent les signes cliniques.
• Complications:
Insuffisance cardiaque gauche puis globale
Passage en FA et complications emboliques (AVC, embolies systémiques, etc.)
Endocardite infectieuse
Mort subite (rare) sur troubles du rythme ventriculaire chez certaines patients avec Barlow.
V. PRONOSTIC
• L'IM peut rester longtemps asymptomatique. Le pronostic dépend principalement de l'importance
de la fuite mitrale et de son retentissement sur la fonction ventriculaire gauche.
• Lorsque l'IM n'est pas sévère, une surveillance suffit (clinique + échographique).
• L'évolution des insuffisances mitrales sévères ne se conçoit que traitée (risque de décès de 22%
à 5 ans en cas d'IM sévère asymptomatique).
• Sinon le pronostic spontané est sévère: en l'absence de traitement chirurgical, la survie à 5 ans
d'une insuffisance mitrale en stade III ou IV de la NYHA ne dépasse pas 25% (mortalité
opératoire: 7 à IO%).
207
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. TRAITEMENT
1-Plastie mitrale chirurgicale
• Réparation chirurgicale, sous CEC, de la valve mitrale, le plus souvent associée à la mise en
place d'un anneau mitral(= annuloplastie).
• Traitement de référence quand elle est possible (anatomie compatible, chirurgien
expérimenté).
• Penser à la plastie associée de la valve tricuspide+++ (mise en place d'un anneau) en cas
d'insuffisance tricuspide importante associée ou de dilatation de l'anneau tricuspide� 40 mm.
• Avantages de la plastie mitrale par rapport au remplacement valvulaire mitral:
Résultat plus physiologique qu'un remplacement valvulaire.
Pas d'anticoagulation en dehors des 3 premiers mois (endothélialisation de l'anneau
prothétique).
Moindre mortalité péri-opératoire, meilleure survie, FEVG postopératoire mieux conservée,
absence des inconvénients des anticoagulants et de leur morbidité à long terme. Moins de
risque d'endocardite infectieuse.
• Inconvénients de la plastie mitrale :
Nécessite un opérateur entraîné à ce type de technique+++ .
Correction parfois incomplète (faite résiduelle) pouvant justifier une ré-intervention.
Peut, par la suite, nécessiter une ré-intervention en raison de l'apparition secondaire d'une
faite ou d'une sténose.
• Principales indications de la plastie mitrale :
Rupture de cordage.
Perte de substance localisée (endocardite).
Prolapsus valvulaire : résection partielle des feuillets valvulaires.
Dilatation de l'anneau : anneau artificiel (type Carpentier).
Plastie très difficile, déconseillée, si RAA et/ou calcifications de l'anneau.
-
@
208
INSUFFISANCE MITRALE
■
RVM chirurgical.
Risque opératoire élevé ou patient inopérable: discuter MitraclijlP si anatomie mitrale
compatible avec la procédure. Si anatomie incompatible:discuter traitement de l'JC avancée
(resynchronisation, voire assistance circulatoire et transplantation cardiaque.
Si patient trop fragile et opération jugée «futile» pour son pronostic : traitement
palliatif.
209
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
SYMPTOMATIQUE ASYMPTOMATIQUE
OUI NON
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210
■
INSUFFISANCE MITRALE
211
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Commissure
antéro-externe
Vue chirurgicale de la valve mitrale (valve fermée à gauche et valve ouverte à droite
laissant apparaître les piliers et les cordages). La grande valve mitrale est divisée en 3 parties: A1, A2, A3;
la petite valve mitrale est divisée en 3 parties: P1, P2, P3
Vue opératoire d'une valve mitrale myxoïde Mise en place d'un anneau mitral
dans le cadre d'une maladie de Barlow (complément de plastie mitrale)
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212
■
ITEM 233
L.U
cc
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ci::
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RETRECISSEMENT AORTIQUE ::c
c..:,
Plan
1. ETIOLOGIES
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. DIAGNOSTIC
IV. EVOLUTION - PRONOSTIC
V. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2021, ESC/EACTS sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des valvulopathies
1. ETIOLOGIES
• Rappel: la valve aortique« normale» est tricuspide(= formée par 3 cusps); la surface aortique
normale est de 3-4 cm2•
• Le rétrécissement aortique est la valvulopathie la plus fréquente.
213
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. LA FONCTION SYSTOLIQUE
• Au cours de l'évolution du RA, la.fraction d'éjection du VG est très longtemps conservée grâce à
l'hypertrophie ventriculaire gauche induite par l'augmentation de la post-charge.
• Au contraire, le ventricule gauche est parfois même hyperkinétique, luttant contre l'obstacle
valvulaire.
• En revanche, le débit dans l'aorte reste normal du fait de l'obstacle et ne peut pas s'élever à l'effort.
• A un stade très évolué, le ventricule gauche finit par se dilater avec une altération de la FEVG.
La récupération de la FEVG après traitement curatif(RVA ou TAV/) est alors plus aléatoire.
C. LA FONCTION DIASTOLIQUE
• Elle est altérée précocement du fait de l'hypertrophie ventriculaire gauche qui diminue la
compliance(c'est-à-dire l'élasticité) et la relaxation du ventricule gauche. Cette altération gêne
le remplissage diastolique du ventricule gauche. De ce fait, les pressions augmentent en amont
(pression capillaire pulmonaire), ce qui explique la dyspnée, surtout à l'effort.
• La systole auriculaire est alors fondamentale chez ces patients, expliquant que le passage en FA
soit en général mal toléré.
D. SYMPTOMES ET COMPLICATIONS
• La sténose aortique est une maladie progressant lentement, laissant ainsi le temps au VG de
s'adapter.
• Ainsi, pendant très longtemps, les patients présentant un RA (même serré) restent
asymptomatiques. Un patient peut tout à fait avoir un RA serré et être asymptomatique.
• La survenue de symptômes signe un tournant évolutifdans la maladie et doit conduire à une
intervention (chirurgicale ou percutanée).
• Les troubles du rythme ventriculaire sont secondaires à l'HVG(modification de la structure et
des propriétés électrophysiologiques des cellules myocardiques) et peuvent entraîner une mort subite.
• Les troubles de la conduction auriculo-ventriculaire sont en rapport avec l'extension des
calcifications de la valve vers le septum (où passe le tronc du faisceau de His à proximité de
l'anneau aortique).
0
Cl
du ventricule gauche, ce qui crée en systole un gradient entre le ventricule gauche et l'aorte.
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> •
(() Ce gradient est la différence de pression entre la pression intra-VG(qui dépend en grande partie
z
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f'.=
de la FEVG) et la pression aortique.
-
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@
274
RETRECISSEMENT AORTIQUE
■
• Comme la FEVG est longtemps préservée, plus la sténose aortique va s'aggraver et devenir serrée
dans le temps, plus le gradient moyen VG-aorte va augmenter.
• Un rétrécissement aortique est considéré serré si la surface aortique est inférieure à 1 cnr
(0,60 cnr/nr de surface corporelle), ce qui correspond, pour un débit cardiaque normal, à
un gradient moyen entre Je ventricule gauche et l'aorte� 40 mmHg, et à une Vmax� 4 mis.
• Un rétrécissement aortique sera « moyennement serré» en cas de surface entre 1 et 1,5 cm2•
• A une phase très avancée de la maladie, la FEVG va commencer à s'altérer. La sténose aortique
sera toujours serrée, mais le gradient VG-aorte va commencer à diminuer.
• Pour attribuer des symptômes à un RA (dyspnée, angor, syncope}, il faut que Je RA soit
serré. En conséquence, il y aura un intérêt à traiter un rétrécissement aortique serré car, en
traitant la cause, on améliorera les symptômes et la survie.
• Par contre, si un patient présente des symptômes (dyspnée, angor, syncope) et que le rétrécissement
aortique n'est pas serré c::> les symptômes ne sont pas liés au RA c::> il n'y a pas d'intérêt à opérer
la valvulopathie.
• A contrario, tous les rétrécissements aortiques serrés ne sont pas symptomatiques (voir figure ci
dessous).
Sévérité du RAc Peu Hrrë Modéré:ment Serré Sené Très serré Trés serré Très serré
serré
Ill. DIAGNOSTIC
A. SIGNES FONCTIONNELS
• Un RA non serré n'entraîne pas de symptômes+++ .
• Un rétrécissement aortique peut être, même s'il est serré, parfaitement asymptomatique et découvert
lors d'une auscultation systématique.
• Par contre, la présence de signes fonctionnels traduit un rétrécissement aortique serré.
• Les signes fonctionnels du rétrécissement aortique surviennent à !'EFFORT puis au repos dans
les formes plus évoluées :
1-Syncopes d'effort
• Ou simples lipothymies d'effort ayant la même valeur diagnostique. Elles surviennent dans 25%
des rétrécissements aortiques serrés.
275
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Elles surviennent à l'effort car le débit dans l'aorte ne peut pas augmenter du fait de l'obstacle à
l'éjection du ventricule gauche. La vascularisation cérébrale devient alors insuffisante, d'autant
plus qu'il existe une vasodilatation périphérique.
• Les syncopes peuvent également correspondre à des troubles du rythme ventriculaire, elles sont
dans ce cas souvent sans rapport avec l'effort.
2-Angor d'effort
• Il survient chez 75% des patients porteurs d'un rétrécissement aortique serré.
• Il est multifactoriel:
Augmentation de la consommation d'oxygène du ventricule gauche du fait de l'augmentation
de sa masse (hypertrophie ventriculaire gauche).
Écrasement des vaisseaux coronaires intra-pariétaux du fait de l'hypertrophie ventriculaire
gauche.
Diminution de la réserve coronaire (diminution de la vasodilatation des coronaires à l'effort).
Anatomique: 50% des patients porteurs d'un RA serré et présentant un angor ont des
lésions coronaires associées (même terrain).
3-Dyspnée d'effort
• Elle est tardive dans l'évolution; à l'extrême, dyspnée de décubitus puis de repos et IC globale.
B. SIGNES CLINIQUES
1-Auscultation cardiaque
• Le pr bruit (Bl) est souvent diminué.
• Click protosystolique si les valves sont restées souples (rétrécissement aortique rhumatismal du
sujet jeune, rétrécissement aortique congénital).
• SOUFFLE de RA est:
Mésosystolique: c'est-à-dire qu'il commence après un intervalle libre après Bl, va crescendo
puis decrescendo (souffle losangique au phonocardiogramme) et se termine avant B2. Le
maximum du souffle est d'autant plus tardif dans la systole que le rétrécissement aortique est
serré.
De timbre dur et râpeux.
Maximum au foyer aortique ou au bord gauche du sternum.
Irradiant aux carotides.
Renforcé après les diastoles longues en cas d'arythmie (après le repos compensateur d'une
extrasystole ou en cas de fibrillation auriculaire).
Le 2ème bruit est normal dans un rétrécissement aortique peu serré, diminué ou aboli si RA
calcifié serré. Mais, dans le rétrécissement aortique serré d'origine rhumatismale, le B2 peut
être conservé.
Présence d'un 4ème bruit (B4) audible ou galop présystolique: dû à l'irruption du sang chassé
par la systole auriculaire à la fin du remplissage ventriculaire dans un ventricule peu compliant.
Celui-ci est absent en cas de fibrillation auriculaire.
Ce galop se retrouve dans toutes les situations où il existe une hypertrophie ventriculaire
gauche et ne traduit pas une insuffisance cardiaque.
- 216
RETRECISSEMENT AORTIQUE
■
C. ELECTROCARDIOGRAMME
• Hypertrophie ventriculaire gauche de type systolique= rotation axiale gauche, augmentation
des indices de Lewis et de Sokolow, négativation des ondes T en V5-V6.
• ± BA V.· BAV-I, -II ou -III
• ± Troubles du rythme ventriculaire: intérêt du Holter-ECG en cas de syncope ou de palpitations
D. RADIOGRAPHIE THORACIQUE
• Le cœur est peu ou pas augmenté de volume (du fait de l'hypertrophie concentrique sans
dilatation), la silhouette cardiaque est modifiée, avec dilatation de l'aorte initiale et hyper
concavité de l'arc moyen gauche.
• Calcifications de la valve aortique en cas de RA serré.
!-Diagnostic positif
• Calcifications et remaniements de la valve aortique qui s'ouvre mal.
2-Diagnostic étiologique
• Bien que l'étiologie la plus fréquente soit le RA calcifié dégénératif(= lié à l'âge), il faut rechercher
attentivement :
Une bicuspidie aortique.
Une atteinte rhumatismale : fusion commissurale, IA associée, autre valvulopathie associée
(mitrale, tricuspide).
Une membrane sous ou supra-valvulaire (sujet jeune++ ).
217
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
RAC serré si
8 � 2000 (homme)
�w � 1200 (femme)
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ai
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N
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z
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w
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(/)
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0
-
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218
RETRECISSEMENT AORTIQUE
■
G. CORONAROGRAPHIE
• Systématique avant TA VI
• Coronarographie systématique dans le cadre du bilan préopératoire en cas de :
Existence d'un angor (50% de lésions coronaires associées).
Suspicion de cardiopathie ischémique sous-jacente (ATCD coronariens notamment).
Homme 2:: 40 ans ou femme ménopausée.
Patient présentant au moins 1 FdR CV.
Dysfonction VG systolique.
H. LE RESTE DU BILAN
• ETO : indications limitées
Patient non échogène ; mesure de la surface aortique par planimétrie de la valve aortique.
Mesure de l'anneau aortique avant TAVI.
Suspicion d'endocardite.
• ECG d'effort:
Formellement contre-indiqué si RA serré symptomatique++.
Indiqué+++ si RA serré asymptomatique (voir plus bas):
x Permet de dépister des patients faussement asymptomatiques (typiquement le patient âgé
sédentaire qui se dit asymptomatique car son activité quotidienne est limitée).
x Recherche des signes de gravité: hypotension à l'effort (= chute PA > 20 mmHg),
arythmie ventriculaire.
• BNP ou NT-proBNP:
Intérêt pronostique chez le patient asymptomatique.
• Holter-ECG :
Indiqué en cas de lipothymie/syncope ou de palpitations.
Recherche de troubles du rythme ventriculaire menaçants et de troubles de la conduction.
• Echographie-dobutamine:
Indications: RA serré avec dysfonction VG (FEVG< 50%) et surface ::5 1 cm2 ou 0,6 cm2/m2 ,
mais le gradient est bas< 40 mmHg du fait de la dysfonction VG.
L'échographie-dobutarnine a 2 buts:
x Éliminer un RA pseudo-sévère (du fait de la dysfonction VG, la valve s'ouvrait mal et
était considérée à tort comme serrée).
x Rechercher une réserve contractile myocardique (son absence constitue un facteur de
mauvais pronostic).
• Scanner cardiaque pré-TAVI:
Systématique avant TAVI : mesures de l'anneau aortique et des axes artériels des membres
inférieurs pour déterminer la taille de la prothèse TAVI à implanter et la voie .d'abord:
fémorale, sous-clavière, carotidienne, apicale.
Mesures du score calcique valvulaire aortique.
• Suspicion d'amylose cardiaque associée
Amylose sénile à transthyrétine fréquemment associée au RAC chez le sujet âgé (incidence
10-15%)
Si suspicion clinique, biologique ou échographique d'amylose cardiaque associée au
RAc : ne pas hésiter à la confirmer par IRM cardiaque et scintigraphie osseuse aux
diphosphonates ++
-
Intérêt d'un traitement spécifique de !'amylose au décours de la prise en charge du RAc.
219
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
-
f"
0
w
@
220
RETRECISSEMENT AORTIQUE
•
IV. EVOLUTION
A. PRONOSTIC
• Un rétrécissement aortique serré peut être asymptomatique pendant des années.
• Le RA serré asymptomatique a un risque faible de mort subites 1 % par an.
• Progression moyenne: � s2 de 0,1 cnrlan et ?I gradient moyen de 10 mmHglan (on distingue
toutefois les RA avec progressions lentes [ � s2 de 0,02 cm2/anj et rapides [ � s2 de 0,3 cm2/an]).
• L'évolution est plus rapide dans les rétrécissements aortiques calcifiés du sujet âgé que dans les
rétrécissements aortiques sur bicuspidie ou sur RAA.
• Pour qu'il soit seul responsable des symptômes (angor, dyspnée, syncope), un RA doit être serré.
• Tout rétrécissement aortique serré SYMPTOMATIQUE non opéré a un PRONOSTIC
SEVERE.
B. COMPLICATIONS
• Mort subite++++++++++
• Insuffisance cardiaque + + +
• Troubles rythmiques et conductifs (BAV)
• Endocardite infectieuse (rare)
• Embolies calcaires rarement (!DM, AVC)
• Saignements digestifs rarement (angiodysplasies + anomalie du facteur von Willebrand)
V. TRAITEMENT
A. TRAITEMENT MEDICAL
Il s'agit d'un traitement symptomatique d'appoint, utilisé avant l'intervention ou en cas de contre
indications à celle-ci:
• Diurétiques: indiqués en cas de signes congestifs.
• Maintenir le rythme sinusal en cas de passage en FA ++.
• Suivi régulier ORL et stomatologique; nécessité d'une bonne hygiène buccodentaire.
• Dépistage familial si bicuspidie.
• En cas de RA symptomatiques récusés pour la chirurgie ou la TA VI:
Diurétiques, IEC ou ARA II, digitaliques, éviter les BB- dans ce contexte.
Valvuloplastie aortique percutanée à titre compassionnel.
B. TRAITEMENT INTERVENTIONNEL
1-Traitementchirurgical: remplacement valvulaire aortique (RVAo)
• Traitement chirurgical, réalisé après sternotomie et sous circulation extracorporelle, associant
exérèse de la valve aortique calcifiée, puis mise en place d'une bioprothèse ou prothèse mécanique.
• A longtemps été le seul traitement curatif.
2-TA VI: implantation d'une valve aortique par voie percutanée
• TAVI = Transcatheter Aortic Valve Implantation.
• Technique inventée par l'équipe du Pr. Cribier à Rouen en 2002.
• Implantation dans la valve aortique native ( = pas d'exérèse de la valve comme dans le RVAo),
par voie percutanée (fémorale le plus souvent, parfois par voie apicale ou sous-clavière ou
carotidienne) d'un dispositif composé d'une armature métallique et d'une bioprothèse.
• Technique ayant révolutionné la prise en charge des patients, en pleine expansion, moins lourde
et moins invasive que la chirurgie, permettant une hospitalisation plus courte.
• A montré son équivalence voire sa supériorité à la chirurgie cardiaque pour les patients à haut
risque, à risque intermédiaire et à faible risque opératoire.
• Complications du TAVI: fuites para-prothétiques, vasculaires au point de ponction, taux
important de pace-maker post-procédure.
221
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 222
RA SERRE : SURFACE AORTIQUES 1 cm2 ou 0,6 cm2/m2
ou gradient moyen i:: 40 mmHg (si débit cardiaque normal) ou Vmax i:: 4 m/s
J
1 ASYMPTOMATIQUE SYMPTOMATIQUE
]
- Patient < 75 ans ET risque opératoire bas Pour tous les autres patients, c'est à - Patient âgé ;::: 75 ans
::0--j::0
(STS-PROM/EuroSCORE II< 4%) dire les patients < 75 ans avec STS- - Contre-indiqué pour la
- Patient opérable et TAVI fémoral non PROM/EuroSCORE II entre 4 et chirurgie
réalisable (raisons anatomiques++) 8% (risque intermédiaire), sans - Risque opératoire élevé : STS- m
NON
•
contre-indication formelle PROM /EuroSCORE II> 8% m
0
au TAVI ou à la chirurgie. ë75
--j0)>
m
Cf)
• •
ET TAVI réalisable par voie �
- Education du patient m
::0--j
transfémorale z
Surveillance régulière clinique, ETT et à l'ECG
d'effort tous les 6 mois CHIRURGIE �07
Re-consulter plus tôt si apparition de symptômes+++ Remplacement valvulaire CHIRURGIE ou TAVI C
N aortique (RVAo) sous CEC m
N
w �
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1
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
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z Traitement chirurgical sous circulation Bicuspidie aortique
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LU extracorporelle : remplacement valvulaire aortique
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avec mise en place d'une bioprothèse aortique
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224
RETRECISSEMENT AORTIQUE
Prothèse EDWARDS-SAPIEN
Prothèse CoreValve
225
ITEM 233 -1
CIO
RETRECISSEMENT MITRAL
Plan
1. ETIOLOGIES
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. DIAGNOSTIC
IV. EVOLUTION - PRONOSTIC
V. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2021, ESC/EACTS sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des valvulopathies
1. ETIOLOGIES
1-Le rhumatisme articulaire aigu (RAA)
• Dans les pays en voie de développement, il représente la quasi-totalité des étiologies du
rétrécissement mitral, les signes fonctionnels apparaissant plusieurs années après le rhumatisme
articulaire aigu.
Il. ANATOMOPATHOLOGIE
• Le rétrécissement mitral est une sténose de la valve mitrale ( un orifice mitral normal a une
surface de 4 à 6 cnr).
• RM SERRE SI SURFACE MITRALE� 1,5 cnr
• Les lésions anatomiques apparaissent environ deux ans après le rhumatisme articulaire aigu,
même si les signes fonctionnels ne surviennent que beaucoup plus tard (parfois 15 ans plus tard) ;
0 la progression de la sténose varie selon les sujets.
w
(.'.)
a:
(.'.)
• La lésion anatomique primitive du RM rhumatismal est une fusion des commissures.
w
a:
O'.l
• Il se produit ensuite un remaniement des deux valves et de l'appareil sous-valvulaire, avec des
0
N
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calcifications, une rétraction des cordages pouvant conduire à un aspect en museau de tanche
z
a:
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ou en bouton de chemise de l'orifice mitral.
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0
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226
RETRECISSEMENT MITRAL
-
Ill. PHYSIOPATHOLOGIE
• Le rétrécissement mitral crée un barrage mitral en diastole qui est responsable de la constitution
d'un gradient diastolique entre le ventricule gauche et l'oreillette gauche (pour un rétrécissement
mitral de 1 cm2, le gradient moyen correspondant est d'environ 10 mmHg pour un débit cardiaque
normal). La pression va donc s'élever dans l'oreillette gauche alors que la pression télé
diastolique du ventricule gauche reste inchangée: il n'y a pas d'insuffisance ventriculaire
gauche dans Je rétrécissement mitralpur.
• L'oreillette gauche sous l'effet de cette surcharge de pression va se dilater, d'où la très grande
fréquence de la fibri/Jation auriculaire dans le rétrécissement mitral.
• L'augmentation des pressions se répercute en amont sur la pression capillaire pulmonaire. Cette
élévation survient d'abord à l'effort, d'où la dyspnée d'effort, puis par la suite au repos en cas
d'évolution de l'affection.
• Dans un premier temps l'hypertension artérielle pulmonaire est simplement due à la transmission
passive de l'augmentation de pression du capillaire pulmonaire à l'artère pulmonaire: c'est
l'HTPpost-capi/Jaire, qui est réversible.
• Secondairement, l'existence d'un régime de pression élevé dans le lit artériel pulmonaire est
responsable d'une vasoconstriction et d'un remaniement actif des artérioles pulmonaires. Ce
mécanisme actif va ensuite évoluer pour son propre compte et de façon irréversible: à ce stade,
l'hypertension artérielle pulmonaire est mixte à la fois pré et post-capi/Jaire qui n'est que
partie/Jement réversible.
• A un stade plus avancé, l'hypertension artérielle pulmonaire est responsable de la défaillance du
ventricule droit par augmentation de sa post-charge. L'insuffisance tricuspide fonctionnelle
(parfois également organique) est fréquente à ce stade, parfois associée à une insuffisance
pulmonaire.
IV. DIAGNOSTIC
A-SIGNES FONCTIONNELS
1-Dyspnée
• C'est le maître symptôme du rétrécissement mitral.
• Au début de la maladie, la dyspnée survient à l'effort, puis pour des efforts de plus en plus modérés
et enfin va apparaître une dyspnée de décubitus (orthopnée). Cette dyspnée doit être chiffrée le
plus objectivement possible (nombre d'étages, nombre d'oreillers, classification NYHA) de façon
à pouvoir suivre l'évolution.
• L'évolution de cette dyspnée chronique est émaillée d'épisodes de dyspnée paroxystique nocturne
ou œdème aigu pulmonaire.
• La dyspnée est majorée dans toutes les circonstances qui augmentent le débit cardiaque (car le
gradient OG-VG est alors majoré) : grossesse, fièvre, tachycardie quelle que soit sa cause,
anémie...
2-Palpitations
• Elles sont fréquentes et correspondent à des extrasystoles auriculaires fréquentes et surtout à des
passages en arythmie complète par fibrillation auriculaire.
3-Hémoptysie
• Signe autrefois classique de rétrécissement mitral, elle est devenue rare, se limitant généralement
à une expectoration rosée lors des épisodes d'œdème pulmonaire.
• Des hémoptysies sont également possibles par infarctus pulmonaire dans les rétrécissements
mitraux très évolués.
4- Dysphonie
• Très rare, liée à une compression du nerf récurrentiel gauche secondaire à la dilatation de l'OG q
syndrome d'Ortner.
227
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B-SIGNES CLINIQUES
1-Palpation
• On perçoit classiquement un frémissement cataire à l'apex si le roulement diastolique est très
intense et l'éclat de Bl peut également être palpable.
2-Auscultation cardiaque
• Elle retrouve le classique rythme de DUROZIEZ: (triade)
1. Eclat de Bl au foyer mitral
2. Systole libre si le RM est pur (c'est-à-dire sans IM associée)
3. Claquement d'ouverture mitrale (COM), perçu après B2 et d'autant plus proche de B2
que le RM est serré. Il traduit la mise en tension brutale des cordages remaniés lors de
l'ouverture de la valve mitrale.
4. Roulement diastolique qui débute avec le COM, va decrescendo durant la diastole, puis se
renforce en fin de diastole (renforcement présystolique) au moment de la contraction
auriculaire (ce renforcement disparaît donc en cas de FA).
• Les signes auscultatoires sont plus intenses sur un sujet en décubitus latéral gauche et sont
majorés par l'effort.
• S'il existe une hypertension artérielle pulmonaire, on en retrouve les signes à l'auscultation, c'est
le syndrome infundibulo-pulmonaire : éclat de B2 au foyer pulmonaire et souffle méso
systolique éjectionnel au foyer pulmonaire (de faible intensité), plus rarement souffle diastolique
d'insuffisance pulmonaire et souffle systolique d'insuffisance tricuspide.
3-Auscultation pulmonaire
• Retrouve des râles crépitants soit simplement aux deux bases pulmonaires, soit remontant plus
haut dans les champs pulmonaires selon le degré de rétrécissement.
• On recherchera des signes d'insuffisance ventriculaire droite traduisant un rétrécissement mitral
évolué: signe de Harzer, turgescence jugulaire, hépatomégalie avec hépatalgies d'effort, œdèmes
des membres inférieurs et insuffisance tricuspide.
• Le seul vrai diagnostic différentiel clinique est le myxome de l'oreillette gauche.
4-Recherche une atteinte des autres valves (la poly-valvulopathie est fréquente en cas de
rétrécissement mitral).
C-ELECTROCARDIOGRAMME
• Hypertrophie auriculaire
gauche donnant une onde P de
durée allongée (supérieure à 0,12
s) avec un aspect bifide en DII et
diphasique de VI : c'est l'onde P
mitrale.
• Hypertrophie ventriculaire
droites'il existe un retentissement
sur le ventricule droit : grandes
ondes r en VI, bloc de branche
incomplet droit.
• Troubles du rythme auriculaire
RM serré : HAG, HVD, bloc de branche droit
extrasystoles
0
(é)
w
0::
fréquents :
(J)
auriculaires, fibrillation auriculaire ou ]lutter auriculaire.
w
0::
CO
0
N
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w
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(J)
z
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f'=
0
@
228
RETRECISSEMENT MITRAL
•
D-RADIOGRAPHIE THORACIQUE
• Débord droit avec arc inférieur droit en double
contour(inscrit ou festonné) traduisant la dilatation
de l'oreillette gauche.
• Arc moyen gauche convexe en double bosse (la
partie supérieure correspondant à l'infundibulum
pulmonaire et la partie inférieure à l'auricule
gauche)
• Cardiomégalieavec pointe sus-diaphragmatique s'il
existe une dilatation de ventricule droit.
• L'ensemble de ces signes donnant à la silhouette
cardiaque un aspect triangulaire ("silhouette
mitrale").
• Calcifications valvulaires mitrales
• Champs pulmonaires: gros hiles pulmonaires ;
hypervascularisation symétrique avec redistribution vasculaire vers les sommets, œdème
interstitiel puis alvéolaire. Dans un rétrécissement mitral très évolué, l'aspect peut être celui
d'une fibrose pulmonaire (HTP pré-capillaire), c'est l'aspect de ''poumon mitral".
4-Retentissement
• Dilatation de l'oreillette gauche +++
• Existence et quantification d'une éventuelle HTP calculée à partir de l'insuffisance tricuspide au
doppler.
• Importance de la dilatation des cavités droites; importance de l'IT.
5-Signes associés
• Rechercher d'autres valvulopathies +++.
229
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
F-ETO
• Indiquée:
- Indispensable avant commissurotomie mitrale percutanée (CMP) :
o Pour confirmer la sévérité de la sténose mitrale (planimétrie ETO 3D)
o Pour confirmer la fusion bicommissurale, apprécier le remaniement de la valve et de
l'appareil sous-valvulaire.
o Pour rechercher un thrombus intra-auriculaires qui contre-indique la CMP
- En cas d' AIT ou d' AVC à la recherche d'un thrombus intra-auriculaires en particulier au
niveau de l'auricule gauche (non visualisé par l'échographie transthoracique).
V. EVOLUTION
Elle est progressive:
• Le pronostic vital du RM est bon chez les patients tant qu'ils sont asymptomatiques.
• La survie des patients symptomatiques est environ de 10% à JO ans.
• Sans traitement, il faut environ 5 ans pour passer d'une dyspnée classe II à une dyspnée classe
III/IV.
• En général, les patients minorent leur symptomatologie car ils se sont habitués progressivement
à réduire leur activité, d'où l'intérêt de repères objectifs (nombre d'étages, activité
professionnelle...)
• Mais l'évolution peut être marquée par des accidents évolutifs en rapport avec une embolie
(AVC +++), un passage enfibrillation auriculaire, une grossesse, une complication (cf. infra)...
VI. COMPLICATIONS
A-INSUFFISANCE CARDIAQUE GAUCHE (OAP) PUIS GLOBALE (il n'y a pas d'IVG dans
le RM pur+++)
B-TROUBLES DU RYTHME AURICULAIRE
• Simples extrasystoles auriculaires
• La fibrillation auriculaire est fréquente, sa survenue n'est pas corrélée au caractère serré du
rétrécissement mitral. Du fait de la perte de la systole auriculaire, elle va majorer les symptômes
et diminuer la tolérance: c'est un tournant évolutif certain. Elle favorise les accidents
emboliques. Elle peut être paroxystique et le plus souvent asymptomatique. Elle est favorisée par
l'âge et la dilatation de l'OG. Elle est une indication absolue au traitement anticoagulant (TAC).
• Le flutter auriculaire, la tachysystolie auriculaire sont plus rares.
230
■
RETRECISSEMENT MITRAL
•
231
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Avantages: améliore les symptômes à long terme en cas de succès de la procédure et diminue
le risque thrombo-embolique.
• Contre-indications: surface > J .5 cm2 ; thrombus infra-auriculaire gauche (ETO systématique
avant la valvuloplastie); IM > grade 1/4; absence de fusion commissurale (RM non
rhumatismal dégénératif du sujet âgé) ; calcifications sévères (notamment au niveau des
commissures); autres valvulopathies nécessitant un geste chirurgical (IT, RA, cardiopathie
ischémique nécessitant des pontages .. .)
• Complications: insuffisance mitrale importante pouvant nécessiter la chirurgie (remplacement
valvulaire mitral) en urgence ou à distance si bien tolérée ; hémopéricarde (perforation
ventriculaire) ; CIA persistante ; resténose mitrale à distance.
• En cas de resténose : une nouvelle CMP peut être tentée. En cas d'échec ou de resténoses
itératives, le patient sera confié au chirurgien pour remplacement valvulaire mitral.
• Compte tenu du caractère irréversible de l'HTP pré-capillaire, il faut poser l'indication
opératoire avant l'apparition de cette dernière, sinon le résultat risque d'être médiocre.
l
2-Remplacement vavulaire mitral (R VA()
• Sous circulation extracorporelle, par prothèse mécanique ou par bioprothèse.
• Associé à une plastie chirurgicale de la valve tricuspide en cas d'IT sévère ou de dilatation de
l'anneau tricuspide> 40 mm.
0
(!)
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232
RETRECISSEMENT MITRAL
-
C-/NDICA TIONS
RM rhumatismal serré
s2 ::;; 1,5 cm2
SYMPTOMATIQUE
(Dyspnée le + souvent) 1 ASYMPTOMATIQUE
1
" ,,
Commissurotomie mitrale percutanée, • ATCD embolique
en première intention, hors CI+++, •
� Passage récent en FA
si anatomie favorable.
• Contraste spontané intense dans l'OG (ETO)
� • Grossesse envisagée
• HTP : PAPs > 50 mmHg au repos
Echec, contre-indications • Nécessité chirurgie extracardiaque
Resténoses itératives • Symptômes importants lors du test d'effort
Anatomie défavorable
Traitement chirurgical :
Remplacement valvulaire mitral •
,.
Surveillance régulière et
échographique
233
-
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
Si Patient âgé z 75 ans ou contre-indiqué pour la chirurgie ou à risque opératoire élevé défini par STS
PROM/EuroSCORE II> 8%: indication de TAVI en première intention
• Le traitement de 1 intention de l'IM primaire sévère symptomatique est la plastie mitrale
ère
0
chirurgicale avec conservation de la valve native. En cas d'impossibilité ou d'échec, indication à un
('.)
w
a:
remplacement valvulaire mitral (bioprothèse ou prothèse mécanique). En cas de risque opératoire
('.)
majeur, possibilité de proposer un traitement percutané de l'IM primaire sévère symptomatique par
w
a:
OJ
MitraClip.
0
N
<(
• Le traitement de l'IA sévère symptomatique est la chirurgie cardiaque sous CEC avec remplacement
z
a:
w
valvulaire aortique (bioprothèse ou prothèse mécanique). Toujours penser à regarder la taille de
>
l'aorte ascendante dans la prise en charge de l'IA +++: en cas de dilatation sévère de l'aorte
-
U)
z
0
� ascendante, il faudra associer un remplacement de l'aorte ascendante.
0
®
234
■
SYNTHESE• PRISE EN CHARGE DES VALVULOPATHIES
Critères de sévérité
- IA: sévère si SOR;,,: 30 mm2 ou volume régurgité;,,: 60 mL
- IM: sévère si SOR ;,,: 40 mm2 ou volume régurgité;,,: 60 mL
- RA: serré si sUJface :5 l cm2 ou :5 0,6 cm2 /m2 ou gradient moyen;,,: 40 mmHg ou Vmax;,,: 4 m/s
- RM: serré si suiface :5 1.5 cm2
OUI
NON
Critères devant conduire à opérer les patients asymptomatiques avec une valvulopathie sévère
- IA: FEVG :S 50% et/ou DTSVG > 50 mm (ou> 25 mm/m2) et/ou dilatation sévère de l'aorte ascen.dante: 2". 55 mm
pour les patients« normaux » = valve aortique tricuspide sans maladie de Marfan ni mutation du gène TGFPRl ou
TGFPR2; 2". 55 mm si bicuspidie (2". 50 mm si haut risque de dissection); 2". 50 mm si Marfan (2". 45 mm si haut risque
de dissection); 2". 45 mm si mutation du gène TGFPRl ou TGFPR2
- IM: FEVG :S 60% et/ou DTSVG 2". 40 mm et/ou FA récente et/ou PAPS > 50 mmHg au repos et/ou anatomie favorable
pour une plastie mitrale+ faible risque opératoire+ dilatation OG 2". 60 mL/m2 ou diamètre 2". 55 mm).
- RA: FEVG < 50-55% ou ECG d'effort anormal avec apparition de symptômes ou chute de la PAs > 20 mmHg.
Chez les patients avec FEVG > 55%, test d'effort normal et risque d'intervention bas, indication d'intervention si:
Vmax > 5 mis ou gradient moyen 2". 60 mmHg; valve très calcifiée (confirmée au score calcique valvulaire aortique)
et 71 de la Vmax aortique 2". 0,3 m/s/an; BNP ou NT-proBNP élevé sans autre explication que le RA.
- RM: ATCD embolique; passage récent en FA; contraste spontané intense dans l'OG; grossesse envisagée; HTP : PAPs
> 50 mmHg au repos; nécessité chirurgie extracardiaque; symptômes importants lors du test d'effort.
Et/ou autre indication chirurgicale : pontage aorto-coronarien par exemple, aorte ascendante, autre valve
235
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
-
w
@
236
ITEM 152
a:
L,&J
Plan
1. DEFINITION ET EPIDEMIOLOGIE DE L'ENDOCARDITE INFECTIEUSE (El)
Il. ETIOLOGIES
Ill. PHYSIOPATHOLOGIE
IV. DIAGNOSTIC
V. FORMES CLINIQUES
VI. COMPLICATIONS
VII. PRINCIPES DE TRAITEMENT
VIII. EVOLUTION - PRONOSTIC
Recommandations de l'item
- 2015, ESC sur le diagnostic et la prise en charge de l'endocardite infectieuse
A Prise en charge Connaitre les principes d'éducation à la santé après un épisode d'EI
-
Connaitre les principales complications des El : complications cardiaques,
B Suivi eUou pronostic
complications emboliques, complications infectieuses
237
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
A. MECANISME DES LESIONS ANATOMIQUES
L'endocarde sain se défend très bien contre la colonisation bactérienne. 2 conditions peuvent donc
expliquer les endocardites: lésion préalable de l'endocarde - germe virulent.
1-Mécanisme des endocardites subaiguës
4 facteurs sont nécessaires pour l'installation et la pérennisation d'une endocardite:
1- Une valvulopathie ou cardiopathie entraînant des lésions de jet sur l'endocarde (CIV par exemple)
2- Un thrombus fibrino-plaquettaire (thrombus blanc) au niveau des lésions
3- Une bactériémie même très transitoire qui va coloniser le thrombus. Cependant, les bactériérnies
à risque d'induire une El à streptocoque sont probablement plus le fait d'un passage
pluriquotidien des bactéries de la cavité buccale dans le sang, à l'occasion d'attitudes de la vie
quotidienne (brossage de dents), que de gestes buccodentaires médicaux occasionnels. Ces
bactériérnies sont d'autant plus fréquentes et importantes que l'hygiène buccodentaire est mauvaise
4- Un taux élevé d'anticorps agglutinants
2-Lésions anatomiques
• La colonisation de l'endocarde aboutit aux:
Végétations: ce sont les lésions les plus caractéristiques de l'endocardite, appendues aux
feuillets valvulaires, aux cordages ou sur la berge d'une communication interventriculaire,
elles sont composées de germes, de fibrine et de leucocytes.
Mutilations valvulaires (perforations) ou des cordages (rupture de cordage).
Constitutions d'abcès péri-valvulaires(anneau aortique, trigone mitro-aortique).
Pseudo-anévrismes ou fistules(= communication anormale entre 2 cavités: par exemple,
l'aorte et l'OG par destruction tissulaire secondaire à l'EI).
Désinsertion de prothèse valvulaire: avec apparition d'une fuite para-prothétique.
• Dans la majorité des cas, la résultante des lésions est une fuite valvulaire (IA, IM, IT).
L'obstruction valvulaire par des végétations est rare.
-
LU
@
238
■
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
Ill. ETIOLOGIES
A. CARDIOPATHIE PREEXISTANTE
• Dans près de 50% des cas, l'EI survient sur un cœur sans valvulopathie connue préexistante.
• On distingue les cardiopathies à haut risque et les cardiopathies à risque moins élevé.
Groupe B
Groupe A
Autres cardiopathies
Cardiopathies à haut risque +++
à risque intermédiaire
• · Valvulopathies +++ : !A, IM, RA
• Prothèses valvulaires (mécaniques, homogreffes (IA > IM> RA)
ou bioprothèses chir. ou TAVI) ; antécédent de • Prolapsus valvulaire mitral avec IM et/ou
plastie mitrale avec anneau prothétique en place
épaississement valvulaire
• Antécédents d'endocardite infectieuse • Bicuspidie aortique
• Cardiopathies congénitales cyanogènes non
• Cardiopathies congénitales cyanogènes,
opérées (tétralogie de Fallot, etc.) et dérivations
saujCIA
chirurgicales (pulmonaire systémique)
• Cardiomyopathie hypertrophique obstructive
B. BACTERIOLOGIE ET PORTE D'ENTREE
1-EI à hémocultures positives
Porte d'entrée non identifiée dans près de 50% des cas.
Staphylocoque (35 % des El)
• Staphylocoque aureus (doré) : 25% des El
• Staphylocoque à coagulase négative: 10% des El
• Les lésions anatomiques (perforation, déchirure, rupture de cusp) sont en général majeures
• Porte d'entrée cutanée+++ :
- Toxicomane++
- Furoncle, brûlures, etc.
- Mal perforant plantaire
• Toujours rechercher une cause iatrogène:
- Cathéters centraux, hémodialyse+++
- Sur sondes de PM ou DAI
Streptocoques oraux (20% des El)
• Streptococcus sanguis, mitis, salivarius, mutans, oralis, gordonii...
• Germes peu virulents, responsables de la forme subaiguë d'EI (maladie d'Osler)
• Sensibles à la pénicilline G en règle générale
• Origine buccodentaire et ORL:
- Soins ou extractions dentaires, détartrage
- Foyers infectieux dentaires (granulomes apicaux)
- ORL: sinusites chroniques= la+ fréquente des portes d'entrée Uusqu'à 80% selon les séries)
• Cas à part de l'EI à pneumocoque: rare mais très grave, souvent associée à une méningite
Streptocoques du groupe D (13 % des El)
• Streptococcus facalis ; S. gallolyticus (bovis) ...
• Origine digestive +++ (PCZ)
- Cancers ou polypes coliques ou du grêle +++
- Sigmoïdites diverticulaires
- Angiocholites, pathologie des voies biliaires
-
Entérocoques (10% des El)
239
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
5% des El n'ont pas de germes retrouvés ( = hémocultures négatives même après une longue mise en
culture+ sérologies des germes intracellulaires négatives).
IV. DIAGNOSTIC
A. DIAGNOSTIC CLINIQUE DE L'ENDOCARDITE INFECTIEUSE
Une El doit être fortement suspectée sur 1'association d'une fièvre prolongée et de l'apparition d'un
souffle cardiaque ou de la modification d'un souffle connu.
1-Fièvre
• quasi constante (90% des El), mais rarement importante (sauf si El aiguës), pouvant être
0
variable avec des périodes d'apyrexie
ü
w
a: • souvent prolongée
ü
w • accompagnée de signes généraux: AEG (asthénie, amaigrissement), frissons, arthralgies...
a:
CO
0
N
<l'. 2-Souffle cardiaque +++(85% des El)
z
a:
w
>
• L'apparition d'un souffle (insuffisance aortique, insuffisance mitrale) chez un patient qui n'en
Cf)
z présentait pas jusqu'alors a une grande valeur diagnostique.
0
i==
0
w
©
240
■
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
-
3-Signes périphériques extra-cardiaques (mécanismes immunologiques)
• Splénomégalie: beaucoup plus rare qu'autrefois,
surtout importante dans les formes aiguës.
• Nodules de Roth au fond d'œil: parmi les signes
périphériques les plus fréquents. Il s'agit de nodules
cotonneux de la rétine (identiques aux nodules
dysoriques), assez spécifiques.
• Faux panaris d'Osler : petits nodules de la pulpe des
doigts, du dos des orteils, rouges ou violacés,
douloureux et fugaces (durent 2 à 3 jours), qui sont Purpura du pied droit chez un patient
donc à rechercher à l'interrogatoire. présentant une El mitrale à streptocoque
• Placards érythémateux de Janeway: lésions papulaires, érythémateuses, de 1 à 4 mm de
diamètre, irrégulières, siégeant souvent sur les éminences thénar et hypothénar.
• Purpura pétéchial vasculaire : donc infiltré.
4-Recherche d'une porte d'entrée+++ (PCZ) : lésions cutanées, notion de soins dentaires,
d'explorations urologiques, gastroentérologiques...
5-Recherche des complications emboliques ++++ : examen cutané et neurologique soigneux quotidien
6-Recherche de foyers infectieux secondaires: méningite, spondylodiscite, etc.
7-Recherche de signes de gravité: tableau d'OAP sévère, de choc cardiogénique lié à une fuite
massive, signes cliniques de sepsis
Dogme : « Une insuffisance cardiaque fébrile, un AVC fébrile, des lombalgies fébriles doivent
systématiquement faire rechercher une endocardite infectieuse +++ » (PCZ)
B. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1-Les hémocultures
• Examen biologique fondamental dans le diagnostic des El (positives pour 85-90% des El).
• Modalités pratiques de réalisation :
En périphérie, pas sur une VVP préexistante.
Avant tout traitement antibiotique (en général, le traitement antibiotique d'une
endocardite n'est pas une urgence absolue, sauf dans les endocardites aiguës).
En milieu aérobie et anaérobie, en gardant les souches longtemps en culture.
3 hémocultures à 30 minutes d'intervalle, au mieux au moment d'un pic fébrile ou d'un
frisson, et renouvelées 24 heures après en cas de négativité.
Après mise en route du traitement ATB pour contrôler leur négativation.
Prévenir le laboratoire de bactériologie pour qu'il garde longtemps en culture les flacons
d'hémocultures (bactéries du groupe HACCEK, streptocoque déficient...).
Penser à la recherche de Candida sur hémocultures avec milieux spéciaux chez le
toxicomane.
• Si suspicion d 'El et hémocultures initialement négatives :
Faire les sérologies suivantes en urgence (germes intracellulaires) : Coxiella burnetti
(agent de la fièvre Q), bartonellose (chez les SDF ++), mycoplasme pneumoniœ,
Chlamydia pneumoniœ, brucellose, légionellose, maladie de Whipple.
Penser à la recherche de Candida sur hémocultures avec milieux spéciaux chez le
toxicomane notamment. Faire antigénémie aspergillaire également.
Si hémocultures négatives et sérologies négatives, rechercher de principe une endocardite
non infectieuse: FAN, recherche de SAPL: Ac anti-cardiolipine, IgM et IgG anti-�2Gpl ;
Ac anti-porc chez les patients porteurs de bioprothèse porcine.
241
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3-Scanner cardiaque
• Intérêts : détection des abcès, fistules ou pseudo-anévrismes +++ avec une meilleure
sensibilité que l'ETT/ETO ! notamment chez des patients déjà opérés avec prothèse en place.
• En préopératoire : coroscanner possible comme alternative à la coronarographie (notamment si
abcès aortique ou volumineuses végétations aortiques).
4-TEP-scanner au 18F-FDG et/ou Scintigraphie aux leucocytes marqués
• Intérêt : confirmer le diagnostic d'EI sur prothèse valvulaire+++
• Interprétation : une fixation anormale autour de la prothèse valvulaire détectée soit par le
18
F-FDG-TEP scanner (si prothèse implantée > 3 mois), soit par une scintigraphie aux
leucocytes marqués est à considérer comme un critère majeur d'EI.
0
• Intérêt de la scintigraphie aux leucocytes marqués par rapport au TEP-scanner : meilleure
(.'.)
w
a: spécificité proche de 100% ➔ en cas de fixation pathologique, elle confirme le diagnostic
(.'.)
d'endocardite active (mais le coût est plus élevé).
OJ
0
• Intérêt également du TEP-scanner pour dépister des localisations secondaires septiques.
N
<(
z
a: 5-Bilan biologique
w
>
U) • NFS: anémie de type inflammatoire fréquente (75%) ; hyperleucocytose présente seulement
z
g
f-
dans 25% des cas; thrombopénie liée au sepsis ou à une CIVD.
0
@
242
1
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
■
• Syndrome inflammatoire: VS, CRP augmentées (intérêt de la CRP pour le suivi de l'évolution
sous antibiotiques), EPP (71 gammaglobulines), fibrinogène augmenté.
• Bilan retentissement et pré-ATB : Ionogramme sanguin, urée, créatininémie, glycémie, bilan
hépatique, hémostase, troponine, BNP.
• si toxicomanie: Sérologie VIH + sérologies hépatites B et C
6-ECG quotidien+++: recherche un trouble de la conduction en
faveur d'un abcès de l'anneau et/ou myocardique+++
7-RXT
8-IRM cérébrale (ou scanner cérébral) et TDM thoraco
abdomino-pelvienne systématiques+++: recherche d'embolies
infra-cliniques
9-Recherche porte d'entrée+++
• Panoramique dentaire+ Radio sinus ou Scanner Embole splénique
• Consultation ORL et stomatologique
• Scintigraphie osseuse et/ou IRM si suspicion de spondylodiscite
• ECBU si signes d'appel ou germe à tropisme urinaire
• Coloscopie si signes d'appel ou El à entérocoque ou streptocoque D (S. bovis, S. frecalis...)
10-Fond d'œil: nodules de Roth, recherche de candidose vitréenne chez le toxicomane
11-Bandelette urinaire
• Une protéinurie associée à une hématurie évoque une glomérulonéphrite aiguë.
12-Bilan préopératoire à réaliser (hors urgence vitale absolue) avant CEC si chirurgie envisagée
• Coronarographie ou coroscanner, écho-Doppler TSA, bilan préopératoire et pré-transfusionnel.
13-Examens immunologiques
• Ils sont inconstamment positifs, mais d'autant plus fréquents que l'évolution est longue (environ
50% de positivité quand l'évolution est supérieure à 1 mois).
• Ils ne sont plus dosés de manière systématique. Quand ils sont positifs, il est intéressant d'en
suivre l'évolution:
Facteur rhumatoïde. Complexes immuns circulants ; cryoglobulinémie.
Baisse du complément (CH50) et de ses fractions C3, Clq ; fausse sérologie syphilitique
positive (VDRL positif, TPHA négatif).
Au total, il n'existe pas d'examen spécifique du diagnostic d'endocardite. C'est la raison pour laquelle
des critères diagnostiques précis ont été établis, critères récemment modifiés par les Recommandations
de l'ESC 2015 (incorporant les données du scanner, du TEP-scanner au 18F-FDG ou de la
scintigraphie aux leucocytes marqués). Ces critères de Duke modifiés ESC 2015 permettent d'estimer
la probabilité du diagnostic d'EI: certaine, possible ou non retenue.
• Endocardite certaine:
Examen anatomopathologique retrouvant un aspect d'endocardite ou culture de valve
positive (intérêt de l'étude par PCR sur la valve).
2 critères majeurs.
1 critère majeur+ 3 critères mineurs.
5 critères mineurs.
243
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Endocardite possible:
1 critère majeur+ 1 critère mineur.
3 critères mineurs.
• Endocardite non retenue = endocardite exclue:
Diagnostic alternatif certain ou résolution des signes cliniques avec une antibiothérapie < 4 jours
ou absence de preuve anatomopathologique (autopsie, chirurgie) ou ne remplit pas les critères
d'une El possible.
• 2 CRITERES MAJEURS:
1-Hémocultures positives pour une El
• 2 hémocultures distinctes positives pour des micro-organismes typiques d'EI: Streptococcus
viridans, Streptococcus gallolyticus (havis), bactéries du groupe HACCEK, Staphylococcus
aureus ou entérocoque.
• Autres germes compatibles avec une El si persistance d'hémocultures positives:
;;;: 2 hémocultures prélevées à 12 heures d'intervalle ou 3 hémocultures sur 4 prélevées à
1 heure d'intervalle.
• 1 hémoculture positive pour Coxiella burnetiiou un titre d'anticorps IgG antiphase I > 1/800.
♦ 5 CRITERES MINEURS:
1-Facteur prédisposant: valvulopathie, cardiopathie congénitale ou toxicomanie IV
2-Fièvre (T 0 > 38 ° C)
3-Phénomènes vasculaires (cliniques ou diagnostiqués par imagerie seulement): embolie
artérielle majeure (cerveau c:::> intérêt de l'IRM cérébrale++ , rate...) ; infarctus pulmonaires
septiques ; anévrisme mycotique ; hémorragie intracrânienne ; hémorragie conjonctivale ;
lésions de Janeway...
4-Phénomènes immunologiques (cf. clinique): glomérulonéphrite, nodule d'Osler, taches de
Roth, facteur rhumatoïde positif...
5-Preuves bactériologiques : hémocultures positives, mais ne répondant pas aux critères majeurs
- 244
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
■
SUSPICION CLINIQUE
D'ENDOCARDITE INFECTIEUSE (El) O'a rès les Gu idelinesESC2015
! ··
E 1 conri ,rmée
- - _ _ _
j El possible/éliminée
mais forte suspicion clinique
1·············-·-······..-�-----
El éliminée
Faible suspicion clinique
----------··-·-·
!. ·······• .............................................................._________,
•••••••••••••••..•••••••••••••n••:
!i
Critères diagnostiques d'EI modifiés ESC 2015
245
■ iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
- 246
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
■
18
Infection de loge de PM objectivée au TEP-scanner au F-FDG
247
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1-Complications cardiaques
• Insuffisance cardiaque (OAP) :
C'est la complication cardiaque la plus fréquente (50% des El).
Liée aux mutilations valvulaires (perforations) ou aux désinsertions de prothèse pouvant
entraîner une fuite aortique et/ou mitrale sévère.
Nécessite une intervention chirurgicale en urgence.
• Extension locale : abcès de l'anneau, infiltration de la paroi aortique (faux-anévrisme, fistule
auriculo-ventriculaire).
• Troubles conductils: l'apparition d'un trouble de la conduction auriculo-ventriculaire (BAV
+++, apparition d'un bloc de branche) fait suspecter la présence d'un abcès septal ➔ le
traitement chirurgical s'impose d'urgence.
• TdR ventriculaire : mauvais pronostic ++ +, en rapport avec des abcès myocardiques.
• Abcès myocardiques: complication cardiaque la plus grave, responsable à elle seule de 20% de
la mortalité des El. Ils sont secondaires à des embolies coronaires. Ils surviennent surtout en cas
d'infection par staphylocoque doré ou entérocoque.
• Péricardites et myocardites: complications rares, dont la pathogénie est mal connue (sans
doute mécanisme immunologique).
• Rechute: si les lésions ne sont pas complètement stérilisées (traitement antibiotique insuffisant).
2-Complications infectieuses
• Elles sont surtout au 1 er plan en cas d'El aiguës à germes virulents à risque de choc septique.
3-Complications emboliques
• Complication extracardiaque la plus fréquente (30 à 50%
des El) ; parfois asymptomatique.
• Elles sont secondaires aux emboles septiques à partir des
végétations. Le risque dépend de la taille des végétations.
• Elles peuvent toucher tous les viscères (cerveau +++,
rate ++, rein, mésentère), ainsi que les articulations
(arthrites septiques à dif.férencier des lésions immunologiques)
et sont responsables de localisations infectieuses secondaires
pouvant entraîner des pyélonéphrites, des spondylodiscites,
des méningites, des myocardites, des abcès spléniques avec Lésion cutanée emboliaue
risque de rupture. ..
• Plus fréquentes au début de l'évolution de l'endocardite (80% des embolies surviennent dans le
mois suivant le début des symptômes).
• ,
Fa cteurs de risque d embolies: végétations � 10 mm +++ (risque en core + élevé si
� 15 mm); végétations mobiles+++; végétations en position mitrale; endocardite à
,
staphylocoque doré, S. bovis ou Candida; ATCD d embolie sous antibiothérapie a daptée.
• ,
Le risque embolique décroît rapidement après la mise en œuvre d une antibiothérapie
efficace, mais il reste encore élevé dans les 15premiers jours du traitement.
• Le traitement anticoagulant est sans efficacité sur ces embolies septiques.
4-Anévrismes mycotiques
• Complication classique des endocardites, elle s'observe surtout dans les endocardites à
streptocoques.
- 248
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
■
5-Complications rénales
6-Complications neurologiques
• Surviennent dans 30% des endocardites.
• A VC ischémiques par embolie septique avec risque de transformation hémorragique
secondaire, complication neurologique la plus fréquente +++ ; ils surviennent en général
précocement.
• Anévrismes mycotiques cérébraux.
• Autres localisations septiques: méningites purulentes (fréquentes dans les endocardites à
pneumocoque et à staphylocoque), méningo-encéphalites, abcès cérébraux, abcès médullaires.
7-Complications immunologiques
• Nodules de ROTH, placards de JANEWAY, faux panaris
d'OSLER...
• Glomérulonéphrites.
• Vascularites leucocytoclasiques.
• Arthralgies par dépôts d'immuns complexes.
Taches de ROTH
249
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
-
@
250
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
•
C. ANTIBIOTHERAPIE DES ENDOCARDITES SUR VALVE NATIVE
1-Endocardite à Streptocoques oraux et du groupe Streptococcus bovis
Le traitement dépend de la CMI de la souche :
• Si CMI basse :s 0.125 mg/L : 2 possibilités
Soit une mono-antibiothérapie IV : par pénicilline G ou amoxicilline ou ceftriaxone
pendant 4 semaines
Soit une double antibiothérapie IV : par pénicilline G ou amoxicilline ou ceftriaxone
+ gentamycine IV ou IM pendant 2 semaines
• Si souche relativement résistante à la pénicilline= CMI entre 0.250 et 2 mg/L:
Double antibiothérapie IV avec pénicilline G ou amoxicilline ou ceftriaxone pendant
4 semaines+ gentamycine pendant les 2 premières semaines.
Traitement des El sur VALVE NATIVE
à Streptocoques oraux et du groupe Streptococcus bovis
Si souche sensible= CMI basse :s 0.125 mg/L: 2 possibilités++
- Pénicilline G: 12 à 18 millions UI/jour en 4 à
6 injections IV
- ou Amoxicilline : 100-200 mg/kg/jour en 4 à Durée du traitement en monothérapie :
4 semaines
6 injections IV
- ou Ceftriaxone : 2 g/jour IV ou IM en 1 injection
ou
- Pénicilline G : 12 à 18 millions UI/jour en 4 à
6 injections IV Durée du traitement en bithérapie :
- ou Amoxicilline : 100-200 mg/kg/jour en 4 à 2 semaines
6 injections IV
- ou Ceftriaxone : 2 g/jour IV ou IM en 1 injection Stratégie uniquement pour les El sur
+ Gentamicine (aminosides) : 3 mg/kg/jour valve native non compliquée, avec une
en 1 injection IV ou IM, dose à adapter sur les fonction rénale normale
dosages de taux résiduel
Si souche relativement résistante à la pénicilline= CMI entre 0.250 et 2 mg/L
- Penicilline G : 24 millions UI/jour (selon la
sensibilité de la souche) en 4 à 6 injections IV
- ou Amoxicilline : 200 mg/kg/jour Durée totale du traitement : 4 semaines
en 4 à 6 injections
- ou Ceftriaxone 2 g/jour IV ou IM en 1 injection
Durée totale de bithérapie : 2 semaines
+ Gentamicine (aminosides) pendant les
15 premiers jours : 3 mg/kg/jour en 1 injection IV
ou IM, dose à adapter sur les dosages de taux résiduel
En cas d'allergie aux �-lactamines: on utilisera la Vancomycine 30 mg/kg/jour IV en
2 injections pendant 4 semaines obligatoirement (pas de traitement court avec vancomycine)
Les posologies des antibiotiques dans l'EI ne sont pas à connaître pour l'ECNi.
On vous donne quand même un petit moyen mnémotechnique
pour la posologie des aminosides (en 1 injection): 3615 GNA
GENTAMICINE 3 mg/kg/jour - NETILMICINE 6 mg/kg/jour -AMIKLIN 15 mg/kg/jour)
& @ ;; 4 2
251
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Endocardites à staphylocoques
• Les aminosides ne sont plus recommandés pour les El sur valve native à staphylocoque !
• Si staphylocoques Meticilline-sensibles:
Monothérapie par Cloxacilline 12 g/jour en 4 à 6 injections IV
En cas d'allergie aux �-lactamines: utiliser la Vancomycine 30-60 mg/kg/jour en
2 injections IV
Durée du traitement: 4 à 6 semaines
• Si staphylocoques Meticilline-resistants:
Monothérapie Vancomycine: 30-60 mg/kg/jour en 2 injections IV
Durée du traitement: 4 à 6 semaines
3-Endocardite à entérocoque
• Entérocoque résistant aux C3G et à la cloxacilline+++ .
• Bithérapie associant:
Amoxicilline 200 mg/kg/jour en 4 à 6 injections IV ou V ANCOMYCINE 30 mg/kg/jour en
2 injections IV (si allergie ou haut niveau de résistance à la pénicilline)
et Gentamicine 3 mg/kg/jour en 1 injection IV
• En cas d'allergie aux �-lactamines: utiliser la VANCOMYCINE 30 mg/kg/jour en 2 injections IV.
• Durée du traitement: 4-6 semaines de bithérapie IV.
5-Fongiques
• Indication chirurgicale en 1er lieu++++
• Amphotéricine B en IV
- 252
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
■
253
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 254
ENDOCARDITE INFECTIEUSE
-
G. TRAITEMENT PREVENTIF
C'est le plus important, la prévention de l'endocardite doit être systématique chez tous les patients
valvulaires (information et éducation du patient) ++++.
• Tous les patients valvulaires doivent recevoir une carte de prophylaxie de l'endocardite qu'ils
doivent montrer à leur médecin ou leur dentiste à chaque consultation ++.
• La prévention commence par des mesures d'hygiène strictes :
Hygiène buccodentaire stricte avec consultation biannuelle chez le dentiste
Désinfection soigneuse et systématique des plaies
Eviter les tatouages et les piercings
Eviter l'automédication d'antibiotiques
Traiter rapidement toute infection, limiter tant que possible la mise en place de KT central.
• Les dernières recommandations ESC 2015 confirment que l'antibioprophylaxie doit être
uniquement réservée aux patients du groupe A (= à haut risque++++ ) subissant les
procédures dentaires les plus à risques (= touchant la muqueuse orale ou gingivale ou la
région dentaire péri-apicale) :
Antibioprophylaxie avant geste dentaire à haut risque : Amoxicilline 2 g per os (50 mg/kg
chez l'enfant) dans l'heure précédant le geste, pas de 2 nde dose
En cas d'allergie, Clindamycine 600 mg per os (20 mg/kg chez l'enfant) dans l'heure
précédant le geste.
GroupeB
G roupe A
. . , . Autres car,d'topath',es
Card1opath1es a haut risque
a, r,sque
. • terme'd',a,,•
m ·,,,e
- Prothèses valvulaires (mécaniques, homogreffes - Valvulopathies +++: IA, IM, RA (IA > IM > RA)
ou bioprothèses chir. ou TAVI) ; antécédent de - Prolapsus valvulaire mitral avec IM et/ou
plastie mitrale avec anneau prothétique en place épaississement valvulaire
- Antécédents d'endocardite infectieuse - Bicuspidie aortique
- Cardiopathies congénitales cyanogènes non - Cardiopathies congénitales cyanogènes, sauf CIA
opérées (tétralogie de Fallot, etc.) et dérivations - Cardiomyopathie hypertrophique obstructive
chirurgicales (pulmonaires systémiques)
• Il n'y aucune indication à une antibioprophylaxie avant un geste cutané, sur les voies
respiratoires, digestives (FOGD, coloscopie...), urogénitales ou gynécologiques.
A. EVOLUTION
• Elle ne se conçoit que traitée. Sous traitement antibiotique, la fièvre disparaît en 5 à 10 jours.
• Les hémocultures peuvent continuer à pousser les 2-3 premiers jours après la mise en route du
traitement antibiotique sans que cela ne signifie qu'il y a échec au traitement.
• La CRP est le meilleur critère biologique pour juger de l'efficacité du traitement. Elle diminue
rapidement au cours des 2 premières semaines, mais peut rester modérément élevée par la suite
pendant plus de 6 semaines.
• Le risque embolique décroît rapidement après la mise en œuvre d'une antibiothérapie efficace,
mais il reste encore très élevé dans les 15 premiers jours du traitement.
• Des rechutes sont possibles à distance, souvent en raison d'un traitement antibiotique trop
court, notamment pour les germes type Coxiella burnetii, Brucella...
• Le risque de rechute de l'EI est plus important chez les patients ayant déjà fait une J El.
ère
255
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. PRONOSTIC
• L'endocardite infectieuse est une maladie grave, avec une mortalité globale entre 15 et 25%.
• La cause du décès est dans l'immense majorité des cas liée à une complication cardiaque ou
extracardiaque et est très rarement secondaire à une infection non contrôlée.
Lymphangite =
cause de fièvre persistante au cours d'une El
256
■
ITEM 153 C)
N
u.l
._..
cc
s:
c:c
PROTHESES VALVULAIRES CARDIAQUES :c
c..:,
Plan
1. RAPPELS SUR LES PROTHESES VALVULAIRES
Il. COMMENT CHOISIR ENTRE BIOPROTHESE ET VALVE MECANIQUE?
Ill. COMPLICATIONS
IV. SURVEILLANCE
Recommandations de l'item
- 2021, ESC/EACTS sur la prise en charge des valvulopathies.
Identifier une Savoir que tout patient porteur d'une prothèse valvulaire est un sujet à risque
A
urgence infectieux (endocardite infectieuse, greffe)
A Suivi et/ou pronostic Connaître les valeurs cibles d'INR en fonction des prothèses et du terrain
INTRODUCTION
• Il existe 2 types de prothèses: mécanique ou biologique(= bioprothèse).
• Les prothèses mécaniques présentent l'avantage de durer théoriquement toute une vie, mais
nécessitent un traitement anticoagulant par AVK à vie, au contraire des bioprothèses dont la
dégénérescence à moyen terme est l'inconvénient majeur.
• En alternative au remplacement valvulaire, la chirurgie conservatrice (plastie mitrale et aortique) s'est
développée avec d'excellents résultats.
• Quelle que soit la chirurgie proposée, ces patients restent exposés à 2 événements graves:
l'endocardite infectieuse et l'accident thrombo-embolique (AIT/AVC), surtout chez le porteur
d'une prothèse mécanique, devant alors toujours faire recherche une thrombose de prothèse.
257
-
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
• Inconvénients:
Ecoulement sanguin peu physiologique (surtout les modèles à disque et à bille) d'où
x Gradient trans-valvulaire (2 à 15 mmHg environ).
x Hémolyse intravasculaire (en général modérée).
x Thrombogénicité élevée : anticoagulation à vie indispensable par AVK ; traitement par
AOD contre-indiqués.
Bruits de prothèse perçus par le patient.
• Avantages:
Bonnes performances hémodynamiques (faible gradient).
Pas d'anticoagulation nécessaire au long cours, seulement 3 mois en post-opératoire par AVK.
En cas de FA associée à la présence d'une bioprothèse, possibilité d'utiliser des AOD après
la période des 3 premiers mois post-opératoire.
• Inconvénients:
Dégénérescence progressive et obligatoire (calcifications et/ou déchirure) : ré-intervention
souvent nécessaire entre 8 et 20 ans après la chirurgie (cf. infra).
Moins de recul sur la longévité des bioprothèses utilisées dans le TAVI mais les données à 6-
0
(.')
w 8 ans semblent plutôt rassurante.
0:
(.')
w
2-Homogreffes
0:
O'.l
0
• Prélevées sur cadavre humain et cryo-préservées. Mêmes avantages et inconvénients qu'avec les
hétérogreffes mais peu de greffons. Réservée aux sujets jeunes sur endocardite.
N
z
<l'.
0::
w
> 3-Autogreffe: intervention de Ross
z0
en
• Mise en place de la valve pulmonaire en position aortique+ mise en place d'une homogreffe en
i=-'.
0w position pulmonaire; indiquée surtout chez l'enfant mais de plus en plus réalisée chez l'adulte.
@
258
■
PROTHESES VALVULAIRES CARDIAQUES
■
259
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
◄ ................................................................. ►
BIOPROTHESE OU
PROTHESE MECANIQUE BIOPROTHESE
VALVE MECANIQUE
Ill. COMPLICATIONS
Les 2 complications les plus fréquentes des patients porteurs de prothèse valvulaire sont les accidents
thrombo-emboliques et les saignements secondaires à la prise d'anticoagulants.
0
(é)
w
FACTEURS DE RISQUE DE THROMBOSE DE PROTHESE MECANIQUE
a:
(é) • Mauvaise anticoagulation +++ (PCZ) (défaut de prise des AVK, interaction médicamenteuse,
w
a:
al
infection récente...)
0
N
<{ • Prothèse en position mitrale
z
a:
w
>
• Anciennes prothèses mécaniques (bille, disque) plus thrombogènes
(/)
z
0
• FEVG diminuée, OG très dilatée, FA, p re année postopératoire (avant endothélialisation de la
-
f'=
0 prothèse)
w
@
260
PROTHESES VALVULAIRES CARDIAQUES
■
1-Thromboses OBSTRUCTIVES (TO)
• Définition: formes suraiguës, avec blocage partiel/complet de l'élément mobile de la prothèse.
• Pronostic: mortelles à très court terme (ACR ou choc cardiogénique réfractaire).
• Signes cliniques d'une TO:
Modification de l'auscultation cardiaque
x Diminution, voire abolition des bruits de fermeture et d'ouverture de la prothèse.
x Majoration du souffle éjectionnel systolique au foyer aortique (prothèse aortique).
x Apparition d'un roulement diastolique au foyer mitral (prothèse mitrale).
x Souffle de régurgitation (IM-IA) si l'élément mobile se bloque semi-ouvert, semi-fermé.
± Fébricule
Insuffisance cardiaque aiguë: OAP, état de choc répondant mal au traitement classique.
Embolies artérielles périphériques: souvent multiples (cérébrales 2 fois sur 3).
Mort subite, arrêt cardio-circulatoire, syncope, lipothymie.
• Signes biologiques:
Défaut d'anticoagulation +++++++: INR en dessous de la cible+++
Anémie hémolytique ± Syndrome inflammatoire
261
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Hospitaliser en réanimation et laisser à jeun pour l'ETO (et la chirurgie, le cas échéant).
• Bilan biologique: ionogramme sanguin, TP-TCA-INR, NFS, groupe sanguin.
• Traitement en urgence: HNF IVSE dès le diagnostic évoqué (après TDM cérébrale si AVC).
+ Traitement symptomatique de l'IC.
• ETT en 1 er lieu qui montre:
Image anormale sur le versant auriculaire (mitral) ou ventriculaire (aortique) de prothèse.
Gradient moyen trans-prothétique élevé (> 10 mmHg mitral, > 35 mmHg aortique) ou
majoration rapide des gradients moyens (> 8 mmHg mitrale ou > 20 mmHg aortique par
rapport au gradient moyen de base).
• ETO : surtout dans les thromboses obstructives encore bien tolérées. Elle retrouve les mêmes
éléments qu'à l'ETT, mais aussi:
Un blocage complet ou partiel du jeu de l'élément mobile de la prothèse.
Une fuite intra-prothétique moyenne à importante par blocage d'une ailette.
Un thrombus dans l'OG ou auricule gauche.
• Intérêt du radio-cinéma de valve++++ (sous amplificateur de brillance) dans les thromboses
obstructives car l'ETO peut être très mal tolérée (OAP, choc cardiogénique...): montre une
absence d'ouverture des ailettes.
• Intérêt également du scanner cardiaque si rapidement disponible et doute persistant après
ETO.
• Traitement des TO : mis en route le plus rapidement possible, discussion au cas par cas:
Chirurgie de remplacement valvulaire en urgence: sous CEC, surtout en cas de choc
cardiogénique ou de détresse respiratoire, chez des patients sans trop de comorbidités:
x C'est la technique qui procure les meilleurs résultats puisqu'elle permet une éradication
complète du thrombus (prothèse, auricule...). Mortalité péri-opératoire lourde (30%).
x La prothèse mécanique thrombosée est remplacée par une bioprothèse si la thrombose est
survenue malgré un bon suivi de l'anticoagulation par AVK.
x Penser à l'analyse de la pièce opératoire: thrombose septique ou aseptique?
Fibrinolyse :
x N'aboutit pas toujours à une thrombolyse complète (transforme une TO en une TNO),
augmentant le risque embolique (fragmentation du caillot).
x Posologie du rtPA (ACTILYSE®): bolus de 10 mg+ 90 mg sur 90 minutes, associée à
l'héparine IVSE.
x A préconiser:
➔ Chez les patients instables à très haut risque chirurgical (comorbidités lourdes,
dysfonction VG sévère).
➔ Si la chirurgie cardiaque ne peut être réalisée en urgence.
➔ Si thrombose de prothèse tricuspide ou pulmonaire.
-
0
w
@
262
■
PROTHESES VALVULAIRES CARDIAQUES
• 1 différentiel important: le diagnostic entre une thrombose et une endocardite sur prothèse peut
s'avérer très difficile, les signes cliniques et échographiques étant proches. Il faut alors s'aider du
contexte clinique et des données de la biologie (défaut d'anticoagulation, prélèvements
bactériologiques), et du résultat du TEP-scanner. Parfois, la certitude diagnostique est apportée
rétrospectivement par culture de la prothèse prélevée ou la disparition du thrombus sous
anticoagulation adaptée.
• Signes paracliniques:
Défaut d'anticoagulation ++++++++
Augmentation minime du gradient sur la prothèse.
Anémie hémolytique.
Syndrome inflammatoire.
263
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
• Critères opératoires des El sur prothèse : identiques aux indications opératoires des El sur valve
native + désinsertion de prothèse + végétation obstructive ou volumineuse et/ou emboligène.
• Durée plus longue d' ATB pour les El sur prothèse (6 semaines) que sur valves natives (2 à
6 semaines).
• Mêmes molécules que pour l'EI sur valve native, excepté pour les El sur prothèse à
staphylocoque où la rifampicine doit être privilégiée (hors Cl). Débuter la rifampicine après 3
à 5 jours d'antibiothérapie efficace, une fois la bactériémie traitée.
-- - - ---- - -
---- - - - - - ·-----
- �---- -----
- --- -
D. DESINSERTION DE PROTHESE
• Elle concerne tous les types de prothèses et s'explique par un lâchage de suture.
• 2 causes principales :
Spontanée par lâchage de suture, entre un anneau natif souvent très calcifié et l'armature de
la prothèse.
Secondaire à une endocardite, souvent avec un abcès péri-prothétique contribuant à la désinsertion.
0
('J
w
• Les signes cliniques varient avec l'importance et la rapidité de constitution de la désinsertion :
cc
('J Formes asymptomatiques découvertes à l'auscultation ou en échographie.
w
cc
CO
Formes subaiguës: hémolyse importante liée à unefuite para-prothétique (mitrale le plus souvent).
0
N Formes aiguè·s : IVG, OAP, choc cardiogénique.
<(
z
0:
w
A l'auscultation: apparition d'un souffle de régurgitation.
>
(/)
z
0
f-
0
w
@
264
■
PROTHESES VALVULAIRES CARDIAQUES
• Pour les prothèses mécaniques, il est important de différencier les fuites para-prothétiques, qui
sont quasiment toujours pathologiques, des fuites intra-prothétiques physiologiques de lavage
de la prothèse (souvent au nombre de 3).
• L'ETTcomplétée par l'ETOconfirme le diagnostic en retrouvant une fuite para-prothétique.
• Le scanner cardiaque permet également de localiser précisément l'anatomie de la désinsertion.
• Le radio-cinéma de valve peut ici aussi trouver un grand intérêt en montrant une bascule de la prothèse.
• L'attitude dépend alors de la tolérance clinique, de l'importance de la désinsertion et de la
fuite+++++ , de sa rapidité de constitution, d'une éventuelle endocardite sous-jacente, de
l'existence d'une hémolyse associée, du terrain: surveillance simple, remplacement valvulaire
redux,Jermeture percutanée de la fuite si désinsertion de prothèse aseptique...
E. HEMOLYSE
• Physiopathologie: anemte régénérative avec syndrome d'hémolyse intravasculaire
(SCHIZ0CYTES ++, fLDH, J-haptoglobine, /bilirubine libre).
• Diagnostic: un taux de LDH > 2 N traduit presque toujours une hémolyse pathologique qui
doitfaire évoquer une fuite para-prothétique (désinsertion septique ou aseptique) ou une sténose
intra-prothétique (dégénérescence de bioprothèse, thrombose de prothèse mécanique), ou encore
une occlusion de prothèse
• 2 examens clés: ETO +++ et scanner cardiaque.
• Traitement: cette hémolyse importante peut parfois nécessiter une supplémentation martiale, un
traitement par EP0, voire des transfusions itératives et une ré-intervention: nouvelle chirurgie ou
fermeture percutanée de la fuite para-prothétique responsable de l'anémie hémolytique.
F. DEGENERESCENCE DE BIOPROTHESE
• Physiopathologie : elle est consécutive à la transformation fibro
calcaire du tissu biologique composant les valves. Celle-ci est
inévitable et entraîne un remaniement valvulaire s'exprimant,
après 10 à 20 ans, par des lésions fuyantes (déchirure),
sténosantes ou mixtes
• Terrain favorisant : elle est plus fréquente et plus rapide chez les
sujets jeunes < 40 ans, présentant une anomalie du
métabolisme phosphocalcique (insuffisant rénal,
hyperparathyroïdie...), chez la femme enceinte, chez le patient
ayant une valve en position mitrale.
• Le risque de dégénérescence dépend du type de bioprothèse.
• La médiane de survie avant ré-intervention pour dégénérescence est de 8 à 10 ans pour une
bioprothèse mitrale et 12-15 ans pour une bioprothèse aortique.
• Le plus souvent, l'évolution est lente et permet un remplacement valvulaire programmé. Certaines
formes sont brutales(déchirure d'une valvule) et constituent une urgence.
• Traitement :
soit chirurgical(chirurgie redux)
soit par voie percutanée avec mise en place, dans la bioprothèse dégénérée, d'une bioprothèse
par voie percutanée(= TAVI «valve-in-valve»). Cette intervention valve-in-valve est réalisée
très fréquemment dans les bioprothèses aortiques dégénérées, mais également dans des
bioprothèses mitrales ou tricuspides dégénérées.
Rôle de la Heart Team et de l'information du patient dans la prise de décision +++
G. PANNUS FIBREUX
• Assez rare, sa formation est secondaire à une réaction exubérante de la suture avec apparition
d'un bourgeon .fibreux sur l'anneau de la prothèse. Phénomène très lent et très progressif,
apparaissant à distance de la chirurgie et pouvant conduire à une ré-intervention.
265
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
IV. SURVEILLANCE
Un bilan complet clinique et paraclinique doit être réalisé 1 mois après l'intervention. Ce bilan
servira de référence pour le suivi avec
• Examen clinique complet (cf. infra).
• NFS-INR.
• ECG.
• ETT systématique+/- ETO.
A. CLINIQUE
• Examen de référence réalisé à 1 mois après l'intervention (chirurgicale ou percutanée).
• Suivi tous les 3-6 mois par le médecin traitant et 1 fois par an par un cardiologue tout au long
0
(9
w
a:
de sa vie.
(9
• Patient à revoir plus tôt si apparition de nouveaux symptômes cardiaques+++ .
w
a:
CO
0
• Tout patient valvulaire est exposé à 3 événements graves :
N
<{
z L'EMBOLIE (cérébrale notamment).
a:
w
> L'ACCIDENT HEMORRAGIQUE SOUS AVK.
U)
z
0 L'ENDOCARDITE.
i==
0
@
266
PROTHESES VALVULAIRES CARDIAQUES
■
1-Interrogatoire
• On interroge le patient sur les S signes fonctionnels cardiaques :
Dyspnée (IVG).
Œdèmes des membres inférieurs (IVD).
Douleur thoracique (beaucoup de valvulaires âgés sont coronariens).
Palpitations (arythmies supraventriculaires plus souvent que ventriculaires).
Malaises ou syncopes (fréquence des troubles conductifs: BAV).
• On se renseigne sur :
L'absence d'altération de l'état général ou d'épisode fébrile inexpliqué.
La régularité des bilans stomatologiques (2 par an) et ORL (sinus).
La qualité du traitement anticoagulant (carnet de suivi, fréquence des INR).
Des signes d'AIT ou d'AVC passés inaperçus (aphasie, amaurose ou parésie transitoire).
L'existence de saignements extériorisés sous AVK (méléna).
2-Examen physique
• PA, FC, auscultation cardio-pulmonaire, recherche de signes d'IVG ± IVD, pouls périphériques.
• Examen neurologique.
• Appréciation de l'état dentaire.
• Quel que soit le type de prothèse, on recherche :
L'apparition d'un souffle+++++ .
Un rythme cardiaque irrégulier (AC/FA).
Des signes d'IVG (tachycardie, galop gauche, IM «fonctionnelle»).
Des signes d'HTAP (galop droit, IT «fonctionnelle», éclat du B2 pulmonaire).
• Cas des prothèses mécaniques :
Perception des bruits d'ouverture et de fermeture de la valve.
Pour les valves à bille, on entend un éclat du bruit d'ouverture (bille touchant la cave) et,
pour les autres valves mécaniques, on entend un éclat du bruit de fermeture (Bl ou B2).
En position aortique : souffle éjectionnel 1 à 2/6 ème constant.
En position mitrale : roulement diastolique inaudible ou très faible.
Jamais de souffle de REGURGITATION: toujours PATHOLOGIQUE!
• Cas des bioprothèses (chirurgicales ou percutanées):
Bruits de valves non perçus, sauf en position mitrale (ouverture).
En position aortique : souffle éjectionnel 1 à 2/6 ème fréquent.
En position mitrale : pas de roulement diastolique audible.
Jamais de souffle de REGURGITATION: toujours PATHOLOGIQUE!
• Quant aux plasties mitrales: l'auscultation dépend de la qualité de la réparation. Le plus souvent,
les anomalies sont minimes (fuite résiduelle).
3-Importance de l'éducation++++
• A renouveler à chaque consultation++++ .
• Nécessité de prévention de l'endocardite d'Osler (groupe A) ; importance d'un traitement
par AVK bien suivi...
• Carnet de surveillance (AVK et prothèse): type de prothèse implantée, niveau d'anticoagulation
souhaité; dernier INR; caractéristiques de la valve à l'écho-Doppler de référence.
• Recommandation de l'auto-surveillance de l'INR par ACCU-CHECK (dosage de l'INR au doigt
comme pour une glycémie). Remboursé en France chez les enfants et les porteurs de prothèse??
• Carte de porteur de prothèse cardiaque.
• Bonne hygiène buccodentaire, prévention de l'endocardite infectieuse (groupe A).
267
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. SURVEILLANCE PARACLINIQUE
1-Biologie
• Tout patient bénéficiant d'un remplacement valvulaire avec mise en place d'une prothèse
mécanique devra être sous traitement anticoagulant par AVK toute sa vie, nécessitant une
surveillance régulière de l'INR.
• INR : au moins mensuel (résultats consignés dans un carnet).
• L'INR cible dépend de la thrombogénicité de la prothèse et du risque thrombo-embolique du
patient c> tableau ci-dessous.
--
Facteurs de risque de thrombose
Potentiel thrombogène de prothèse ou d'événements emboliques
de la PROTHESE MECANIQUE
Faible
= prothèse à doubles ailettes, 2,5 3
la plus fréquemment utilisée
Moyen 3 3,5
Elevé (valve de Starr et à disque) 3,5 4
• Les FDR thrombo-embolique chez les patients porteurs de prothèse mécanique sont :
- Remplacement valvulaire mécanique en position MITRALE ou TRICUSPIDE
- ATCD d'accident thrombo-embolique artériel (AVC, AIT, ischémie aiguë MI, etc.)
- FA
- RM associé (quelle que soit la sévérité)
- FEVG< 35%
• On rappelle que:
Les patients opérés d'un remplacement valvulaire par bioprothèse ou ayant bénéficié
d'une plastie mitrale et/ou tricuspide doivent bénéficier d'une anticoagulation par AVK
uniquement pendant 3 mois après la chirurgie, avec un INR cible à 2,5. En l'absence de
survenue de FA, le traitement par AVK pourra être alors stoppé.
Pour les patients avec une bioprothèse présentant un épisode de FA après cette période de 3
mois post-opératoire, un traitement par AOD pourra être prescrit.
Uniquement pour les patients opérés d'un remplacement valvulaire aortique chirurgical par
bioprothèse: possibilité de remplacer le traitement AVK par de l'aspirine à faible dose (75 à
100 mg/jour) pendant les 3 mois après la chirurgie.
Après TAVI, chez les patients ne nécessitant pas d'anticoagulation pour une autre cause
(FA...), une monothérapie par aspirine ou clopidogrel est recommandée au long cours.
• Surveillance NFS, bilan hémolytique (LDH) et martial :
Anémie hémolytique (,l, haptoglobine, Î LDH, Î schizocytes, Î bilirubine libre):
x Minime, mais constante avec les prothèses mécaniques.
x Importante dans certaines situations pathologiques: désinsertions avec hémolyse sur fuite
para-prothétique ; thromboses.
x Pouvant justifier une substitution martiale (± folates, ± EPO) afin d'éviter une dys-
érythropoïèse.
Anémie par hémorragies répétées sous AVK (cancer digestif?). Les saignements sous
anticoagulants, en dehors de surdosage massif, sont quasiment toujours révélateurs d'une
lésion sous-jacente, qui doit être systématiquement recherchée+++ .
- 268
■
PROTHESES VALVULAIRES CARDIAQUES
2-ECG
• On surveillera:
Le rythme et la fréquence cardiaques (apparition d'une FA notamment).
La conduction auriculo-ventriculaire (BAV) et intraventriculaire (bloc de branche).
L'apparition d'une hypertrophie auriculaire ou ventriculaire.
La tolérance des traitements anti-arythmiques (FC, BAV, bloc de branche, QT).
3-Echo-Doppler cardiaque
• Echographie trans-thoracique (ETT) : examen de référence postopératoire à J30, puis au
moins 1 fois par an, ou plus tôt si apparition de nouveaux symptômes.
• Examen complet postopératoire (avec ETO systématique pour les prothèses mécaniques
mitrales): l'examen réalisé à 1 mois post-intervention servira de référence pour les examens
ultérieurs :
Analyse de la prothèse valvulaire
x Morphologie des cusps de la bioprothèse, de l'élément mobile des prothèses mécaniques.
x Gradient moyen intra-prothétique (si augmenté: suspecter thrombose).
x Existence d'une régurgitation intra- ou para-prothétique (désinsertion).
x Absence d'image valvulaire évoquant une végétation ou une thrombose de valve.
Analyse: du VG (diamètre, FEVG), des autres valves, de l'OG, de la PAPs, du péricarde.
• Echographie trans-œsophagienne (ETO):
Non systématique pour la surveillance au long cours, sauf chez les patients non ou peu
échogènes en ETT (BPCO, obèse...), ou lorsque l'on suspecte une complication grave:
endocardite, désinsertion de prothèse, thrombose de prothèse, thrombose auriculaire (bilan
AVC), dégénérescence de bioprothèse, pannus...
-
• Consultation ORL et dentaire tous les 6 mois.
269
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 270
ITEM 331
LU
ARRET CARDIO-RESPIRATOIRE
cc
s:::
1-
c::c
::c
c..=,
Plan
1. EPIDEMIOLOGIE
Il. CHAINE DE SURVIE
Ill. CONDUITE A TENIR EN DEHORS D'UN MILIEU MEDICALISE
IV. REANIMATION EN MILIEU MEDICALISE
V. EVOLUTION
VI. PRONOSTIC
Recommandations de l'item
- 2015/2020, European Resuscitation Council Guidelines for Resuscitation sur l'arrêt cardia-respiratoire
L'arrêt cardia-respiratoire (ACR) a un pronostic extrêmement sévère (mortalité 80 à 85% et 50% des
-
survivants ont des séquelles neurologiques) qui dépend de la rapidité et de la qualité de la réanimation
cardio-pulmonaire (RCP) initiale.
271
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
I. EPIDEMIOLOGIE
• Mort subite: mort instantanée, soudaine, survenant moins d'1 heure après le début des
symptômes. Cause cardiovasculaire le plus souvent +++++.
• L'arrêt cardio-respiratoire se définit par l'arrêt d'une activité mécanique efficace du
cœur, confirmée par une absence de pouls et une apnée ou une respiration en « gasp »
(=mouvement respiratoire inefficace d'origine rejlexe,phénomène terminal de l'agonie).
• Actuellement: 50 000 décès par ACR par an en France, soitprès de 137par jour.
• Dans la grande majorité des cas, morts subites dues à un ACR sur FV (70 à 80% des cas).
• En France, le taux de survie à un ACR est de 3 à 5% (vs 20% aux USA) Q nécessité de plus de
formation de la population à la RCP et d'étendre l'installation des défibrillateurs sur le
territoire.
• Pronostic vital et neurologique dépendant de la durée de no-flow +++, pronostic très mauvais
si no-flow > 5 minutes, décès ou état végétatif quasi certain si no-flow > 10 minutes.
semi-automatique (ils sont de plus en plus fréquents dans les centres commerciaux, les
gymnases, les gares...) pour défibriller précocement le patient AVANT l'arrivée du SAMU.
• La 4
ème
étape est la RCP spécialisée débutée sur place par l'équipe du SAMU (voir+ bas).
0
('.)
w
a:
• L'intérêt des campagnes de sensibilisation est de former le plus grand monde à la RCP et à
('.)
Jiw l'utilisation du défibrillateur. L' ACR survient dans 70% des cas devant témoin, mais moins de
a:
CD 20% de ces témoins font les gestes de 1 ers secours. Les principales barrières empêchant les gens
0
N
<( de pratiquer la RCP sont :
z
a:
w
> Le manque de formation.
U)
z
0
-
i==
0
w
@
272
ARRET CARDIO-RESPIRATOIRE
-
La peur de nuire (pour information, depuis mai 2007, la loi autorise tout citoyen à utiliser un
défibrillateur).
L'ignorance des effets bénéfiques de la RCP.
• Dans l'ACR, le pourcentage de survie diminue de 10% à chaque minute écoulée sans RCP.
1 2 3 4
Alerter,
·················· ···············
Masser,
········•···············
Faire chercher
· ➔RCP spécialisée
prévenir les secours Débuter la RCP un défibrillateur poursuivie par
automatique leSAMU
•<-----)• ..<�----------->•
No-flow Low-flow
Libération V AS
Ventilation
Massage cardiaque
externe
273
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1-APPELER LE 15
2-NOTER L'HEURE DE L'ARRET (à défaut, celle du début de la réanimation)
3-S'assurer de sa propre sécurité et de celle de la victime
274
■
ARRET CARDIO-RESPIRATOIRE
• Dans l'ordre :
Poursuite de la RCP de base qui a pour but d'assurer une perfusion cérébrale.
Mise en place d'un scope ± ECG si possible pour orienter le TT de l'étiologie de l'ACR.
Pose d'une ou de plusieurs voies veineuses.
La mise en place d'un scope est urgente et permet de débuter un traitement spécifique+++
3-Lidocaïne (Xylocaine19)
• 1 ,5 mg/kg en bolus ( mais efficacité non prouvée) ; médicament utilisé en J ème intention dans
ACR réfractaire sur TV OU FV.
4-Atropine
• A utiliser en cas de BAV Ill ou de bradycardie sinusale extrême.
• 1 mg IV à répéter toutes les 3-5 minutes.
5-Isoprénaline (IsupreP)
• A utiliser en cas de BAV Ill ou de bradycardie sinusale extrême.
• 5 ampoules à 0,2 mg diluées dans 250 cc de glucosé à 5%, débit à adapter à la FC.
6-Bicarbonates
• Longtemps prônés du fait de la présence d'une acidose métabolique, Falcalinisation à titre
systématique dans Farrêt cardio-circulatoire est actuellement abandonnée.
• Les seules indications actuelles (administration de 50 mmol) sont l'hyperkaliémie et l'intoxication
aux antidépresseurs tricycliques.
275
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Une 2 nde dose peut être administrée en fonction de l'état clinique et des résultats des gaz du
sang.
7-Thrombolyse intraveineuse pré-hospitalière
• Si très forte suspicion d'ACR sur EP massive.
• Si très forte suspicion d' ACR sur SCA ST+ et impossibilité de réaliser une coronarographie.
D. TRAITEMENT SPECIFIQUE
Il est guidé par l'analyse du tracé au scope ++++.
1-Asystolie
• Tracé plat.
• Le CEE est inutile.
• SEUL MEDICAMENT EFFICACE: Adrénaline, injectée 1 mg par 1 mg IV, à répéter
toutes les 3 à 5 minutesjusqu'à retour à une hémodynamique spontanée.
• L'Adrenaline permet parfois de faire passer le patient en tachycardie ventriculaire ou
fibrillation ventriculaire qui peut alors être défibrillé par CEE.
• L'asystolie survient rarement d'emblée. Elle complique Je plus souvent un ACR avec no-Dow
prolongé lié à une autre cause (TV, FV, BA V complet, dissociation électromécanique, etc.).
• Il faut néanmoins rechercher une cause curable: hypoxie, hypothermie, hyp er ou hyp okaliémie,
surdosages médicamenteux.
2-Dissociation électromécanique
• Persistance d'une activité cardiaque scopique sans efficacité circulatoire.
• Même prise en charge initiale que pour une asystolie.
Certaines étiologies doivent être évoquées, en fonction du type des complexes QRS et nécessitant
un traitement spéc(fique:
Si QRS larges:
x Hyperkaliémie = alcalinisation.
x Intoxication aux tricycliques = alcalinisation.
x Intoxication à la NIVAQUINF!P = alcalinisation + Valium® + Adrénaline®.
Si QRS.ins:
x Tamponnade liquidienne= drainage péricardique.
x Tamponnade gazeuse (pneumothorax)= drainage.
x Embolie pulmonaire massive = thrombolyse.
0
w
(.'.)
a:
x Hypovolémie = remplissage.
(.'.)
w
x Hypothermie.
a:
CO
0
N
276
■
ARRET CARDIO-RESPIRATOIRE
■
• Jer CEE à 150 J avec défibrillateur biphasique. Préférer les électrodes adhésives à usage
unique aux palettes.
• Les salves de 3 CEE consécutifs ne sont pas recommandées, sauf si la FVITV se produit au
cours d'un cathétérisme cardiaque, lors d'un court délai postopératoire suivant la chirurgie
cardiaque, ou si la FV/TV survient alors que le patient est déjà relié à un défibrillateur manuel.
En effet, dans ces 3 cas, la FVITV est constatée immédiatement par un témoin médical: la
période de no-flow est très faible, la durée de FVITV très courte � les chances de réduire la
FV/TV avec 3 CEE consécutifs sont plus importantes.
• Aucune VVP ne doit être posée avant ce 1er CEE+++ .
• Après ce ier CEE, la RCP est poursuivie pendant 2minutes avant l'analyse rythmique
suivante.
• Si persistance de la FVITV après 2 minutes de RCP: �me CEE à 150-360 J avec
défibrillateur biphasique.
• Après ce ;Jid CEE, la RCP estpoursuivie pendant 2 minutes avant J'analyse rythmique suivante.
• Si persistance FV/TV: :,me CEE à 150-360 J avec défibrillateur biphasique.
• Après ce :,me CEE:
La RCP est poursuivie pendant 2 minutes avant l'analyse rythmique suivante.
Injection d'ADRENALIN_E!Y 1 mg IVD toutes les 3 à 5 minutes.
Injection d'amiodarone: 1 ampoule à 300 mg en bolus IV.
• Après ce :,me CEE, la RCP est poursuivie pendant 2 minutes avant l'analyse rythmique
suivante. L'ADRENALJNE:lY est administrée toutes les 3 à 5 minutes.
• Et ainsi de suite... !!! avec alternance RCP-CEE-ADRENALIN_E!Y (une �me dose
d'amiodarone 150 mg IVpeut être administrée si FVITV réfractaire) ... jusqu'à la reprise
d'une activité hémodynamique efficace ou à l'arrêt de la RCP avancée= décès.
• Une fois le rythme sinusal restauré, mise en route d'une perfusion d'anti-arythmiques par
amiodarone 900 mg/jour IVSE; pas d'intérêt prouvé du sulfate de magnésium.
• En cas de patient jeune et d'ACR réfractaire: discuter la mise en place d'une assistance
circulatoire type ECMO.
277
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
V. EVOLUTION
• La persistance d'une asystolie après 30 minutes de réanimation spécialisée, alors que tous les
gestes de réanimation ont été réalisés correctement et vérifiés, ne laisse aucune chance de
survie: elle autorise alors l'arrêt de la réanimation, si aucun facteur de protection cérébrale
n'existe (hyp othermie accidentelle par exemple).
• La décision d'arrêter une réanimation repose sur des arguments de pronostic, sur l'étiologie,
--
sur la prévision de séquelles majeures, mais aussi sur le souhait de la famille.
- --
• N.B.: un sus-décalage du ST sur l'ECG post-ACR ne signifie pas forcément que l'étiologie de
0
(;)
LU
l'ACR était un infarctus du myocarde car le sus-décalage peut être secondaire à l'ACR.
a:
(;) • A distance, si le patient a pu sortir vivant de l'hôpital et qu'il n'a pas de séquelles
LU
a:
CO
neurologiques majeures :
0
N
<(
Bilan spécialisé en Cardiologie pour discuter mise en place d'un défibrillateur
z
a:
LU
automatique implantable (DAI), systématique si ACR sur FV sans cause retrouvée.
>
(J)
z
0
i=
ëi
-
LU
@
278
ARRET CARDIO-RESPIRATOIRE
■
VI. PRONOSTIC
• ACR intra-hospitalier: 10-15% de survies.
• ACR extrahospitalier: 5-7% de survies.
Hormis les décès et les complications liées à une longue réanimation, les 2 principales
complications de PACR sont représentées par les séquelles neurologiques et Pétat de mort
encéphalique.
• L'état neurologique ne doit pas être apprécié de façon définitive au décours immédiat de la
réanimation (œdème cérébral), mais après quelques jours de réanimation (intérêt de
l'hypothermie induite).
• Le pronostic dépend:
De la durée de no-flow (absence de perfusion cérébrale).
De la rapidité de la mise en œuvre d'une réanimation efficace.
De l'âge du patient, de son état physiologique, de son état cardiovasculaire préalable.
Des séquelles: neurologiques, cardiaques.
Du facteur déclenchant: bon pronostic des FV par rapport à l'asystolie.
279
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Donner l'alerte
Sécuriser patient et sauveteur
MCE avec insufflation (RCP 30/2), 02
Mise en place scope/défibrillateur
Analyse rythme++
FV/TV
-
ci
@
280
ITEM 230 C"-1
C"-1
LU
cc
DOULEUR THORACIQUE e:
t-
cc
AIGUE ET CHRONIQUE :c
�
Plan
1. INTERROGATOIRE
Il. EXAMEN CLINIQUE COMPLET
Ill. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
IV. ETIOLOGIES
-
Au moindre doute : hospitaliser le patient en USIC pour réaliser le bilan et la surveillance.
281
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1. INTERROGATOIRE
• L'interrogatoire doit relever les facteurs de risque cardiovasculaire, les antécédents médicochirurgicaux
et surtout cardiologiques, la prise d'un traitement au long cours.
• C'est un temps essentiel qui permet assez souvent d'approcher le diagnostic. Il doit être précis et
non directif et doit faire préciser au patient les caractéristiques de la douleur.
A. CIRCONSTANCES D'APPARITION
• Effort (et arrêt de la douleur à l'arrêt de l'effort): angor d'effort...
• Rythmée par les repas : postprandial précoce c::> reflux gastro-œsophagien ou angor
(repas= équivalent d'effort) ou postprandial tardif c::> gastrite ou ulcère gastroduodénal.
• A la pression du thorax : douleur pariétale.
B. SIEGE
• Rétrosternale en barre: douleur coronarienne (angor ou IDM), péricardite.
• Rétrosternale ascendante, en va-et-vient: reflux gastro-œsophagien.
• Basi- ou latéro-thoracique: de type pleural, évoque plutôt une douleur d'origine pulmonaire:
embolie pulmonaire, pneumopathie, pneumothorax, pleurésie...
• Précordiale: peut correspondre à une douleur coronarienne, à une péricardite, mais aussi et
SURTOUT à des DOULEURS FONCTIONNELLES.
• Migratrice vers le dos et les membres inférieurs : évoque une dissection aortique+++ .
C. TYPE DE LA DOULEUR
• Constrictive: douleur coronarienne (angor ou IDM), péricardite.
• Brûlure: plutôt reflux gastro-œsophagien, mais possiblement coronarienne ou péricardite.
D. SEDATION-AGGRAVATION DE LA DOULEUR
• Augmentée par l'inspiration profonde et la toux: toutes les douleurs pleura-pulmonaires, la
péricardite et les douleurs pariétales.
• Calmée par l'antéflexion: assez évocateur de péricardite (position antalgique en « prière
mahométane »).
• Calmée par la TRINITRINE : en principe spécifique de la douleur angineuse (N.B.: la
douleur du SCA avec sus-décalage persistant du ST est résistante à la TNT par définition), mais
la douleur de péricardite peut parfois être soulagée par la trinitrine (mais avec un délai plus long)
de même que le spasme de l'œsophage.
• La douleur angineuse est soulagée par la TNT par vasodilatation coronaire et par diminution de
la tension pariétale et donc de la MV02. La douleur de péricardite est diminuée par la TNT du
fait de la diminution de la tension pariétale, diminuant les frottements avec le péricarde.
• Déclenchée par la pression du thorax: évoque avant tout une douleur pariétale.
E. IRRADIATIONS
• Aux épaules, aux avant-bras et au maxillaire inférieur: douleur coronarienne.
• Descendant vers les lombes et les membres inférieurs (migratrice): dissection aortique.
F. DUREE
• Quelques secondes : précordialgies atypiques.
• Quelques minutes : angor.
0
• Plusieurs heures : infarctus, dissection aortique, péricardite.
(')
w
a:
(') G. SIGNES ASSOCIES
w
a: • Dyspnée, toux, expectoration : pathologie pleura-pulmonaire.
CO
0
N
<(
• Pyrosis : reflux gastro-œsophagien.
z
a:
w
• Fièvre: d'emblée pour une pneumopathie, une péricardite ; retardée dans l'infarctus du myocarde
>
(f)
z
et dans l'embolie pulmonaire.
0
i==
0
w
@
282
DOULEUR THORACIQUE AIGUE ET CHRONIQUE
•
283
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
l
présentation clinique
thoracique >6h
évocatrice de SCA
Test d'ischémie myocardique ou coroscanner Hospitalisation et prise en charge d'un SCA ST-
en externe
• D-dimères :
Si EP suspectée avec une probabilité clinique faible ou modérée (MTEV).
Permet également d'éliminer une dissection aortique si la probabilité clinique est faible.
• Gaz du sang: la présence d'un effet shunt (hypoxémie-hypocapnie) associé à une radiographie
thoracique sensiblement normale et à l'absence d'ischémie électrique oriente vers le diagnostic
d'embolie pulmonaire.
• En fonction du contexte: NFS (anémie responsable d'un angor fonctionnel, hyperleucocytose
si pneumopathie), ionogramme sanguin, BNP ou NT-pro-BNP (pour éliminer une IC aiguë), CRP,
CPK, bilan hépatique complet (cholécystite, migration lithiasique = diagnostics différentiels),
lipase (pancréatite= diagnostic différentiel), etc.
En résumé, examens complémentaires systématiques
ECG 18 dérivations
Radio thorax F + P
Troponine ultrasensible
± Gaz du sang
D-dimères en fonction de la robabilité clini ue d'EP +++
0 D. AUTRES EXAMENS
w
(.'.)
a:
(')
1-Echocardiographie trans-thoracique (ETT) ++++
w
a:
ro • Recherche un épanchement péricardique, une anomalie de la racine aortique évoquant une
0
N
<t dissection aortique, éventuellement des troubles de la cinétique segmentaire pouvant évoquer
z
a:
w une cardiopathie ischémique ou une dilatation des cavités droites en faveur d'une EP massive.
>
(/"J
z • En cas de doute sérieux sur une dissection aortique, l'ETOconfirme en général ce diagnostic.
0
i=
0
@
284
■
DOULEUR THORACIQUE AIGUE ET CHRONIQUE
IV. ETIOLOGIES
A. DOULEURS D'ORIGINE CARDIAQUE
1-Angor d'effort -Angor stable
• Douleur survenant à l'effort et s'arrêtant ou diminuant à l'arrêt de l'effort.
• Calmée rapidement par la trinitrine sublinguale.
• Rétrosternale en barre, constrictive et irradiant dans les 2 épaules, les avant-bras, les
poignets et le maxillaire inférieur, parfois dans le dos ; les irradiations peuvent être unilatérales.
• L'ECG per-critique permet le diagnostic, mais il peut rarement être enregistré, d'où la nécessité
d'autres examens complémentaires: test d'ischémie myocardique (ECG d'effort, scintigraphie
myocardique, échographie de stress), coroscanner, coronarographie (QS).
• Lié le plus souvent à une sténose coronarienne. Mais peut aussi être secondaire à: une anémie
ou une crise de tachycardie (angor fonctionnel), une CMH, un RAc serré notamment.
4-Péricardites aiguës
285
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
0
(.'.)
w
0::
(.'.) b-Etiologies
w
0::
CO HTA: elle est présente dans plus de 80% des cas et constitue le principal facteur de risque
0
N
<(
de dissection aortique.
z
0::
w
>
Maladie du tissu aortique: maladie de Marfan, d'Ehlers-Danlos, maladie annulo-ectasiante.
U)
z Autres: iatrogène (cathétérisme artériel), grossesse, traumatique.
0
;::
ci
w
@
286
DOULEUR THORACIQUE AIGUE ET CHRONIQUE
-
c-Signes cliniques : présentation clinique polymorphe
Signes fonctionnels : il s'agit classiquement d'une douleur migratrice très intense,
difficilement calmée par les antalgiques majeurs, débutant dans le thorax, puis évoluant dans
le dos, les lombes et les membres inférieurs.
Examen clinique
x Il recherche classiquement une asymétrie des pouls (présente dans 20% des cas), une
asymétrie tensionnelle aux 2 bras(> 20 mmHg), un souffle diastolique d'insuffisance
aortique (présent dans 50% des cas de DA de type A), une poussée hypertensive.
x Il recherche également d'éventuelles complications: syncope, OAP, choc cardiogénique,
tamponnade ; hématémèse ; hémoptysie ; déficit neurologique (AVC) ; épanchement
pleural (gauche le plus souvent).
d-Examens complémentaires
ECG: le plus souvent normal, sauf s'il existe une dissection coronaire (on retrouve des
signes d'ischémie myocardique dans 20% des cas de DA de type A).
Radiographie thoracique : montre classiquement un élargissement du médiastin supérieur
avec un aspect en double genou du bouton aortique.
ETT: recherche essentiellement des signes indirects de dissection aortique (aorte
thoracique ascendante élargie) et des complications (insuffisance aortique, tamponnade).
ETO: examen très sensible pour la dissection de l'aorte thoracique: il recherche un
voile intimai pathognomonique, précise l'extension de la dissection et recherche la porte
d'entrée, notamment à l'aide du Doppler couleur.
287
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Il ne faut alors pas exclure un syndrome de fissuration ( avant la dissection), obligeant à réitérer
les différents examens (ETO, scanner) dans un bref délai.
Péricarde ++ + +
Disponibilité +++ +++ +
e-Complications
Extension de la dissection : aux artères coronaires, aux troncs supra-aortiques, aux artères
rénales, iliaques et fémorales.
Insuffisance aortique.
Rupture externe de la paroi aortique responsable d'un hémothorax, d'un hémopéricarde ou
d'un hémomédiastin.
Le pronostic spontané est sombre avec une mortalité de 1 % par heure la 1 journée ère
f-Principes du traitement
C'est une urgence chirurgicale mettant en jeu le pronostic vital.
Calmer la douleur (morphiniques++).
Contrôle tensionnel (la douleur aggravant l'HTA) afin de diminuer les contraintes
hémodynamiques; objectif: PAs entre 100 et 120 mmHg; moyens: �-bloquants (si pas de
choc); anticalciques.
Type A : TRAITEMENT CHIRURGICAL (PCZ) car risque de rupture spontanée ; de
tamponnade; d'IAo massive:
x Intervention pratiquée sous circulation extracorporelle visant à fermer l'orifice d'entrée
du faux chenal et interposer un greffon prothétique.
x Réparation ou remplacement de la valve aortique effectués dans le même temps en cas
d'insuffisance aortique associée.
x Réimplantation des coronaires si atteinte des ostia coronaires par la DA.
Type B:
x TRAITEMENT MEDICAL avec contrôle strict de la pression artérielle : cible
PA < 120/80 mmHg (PCZ)
x Pas d'indication à la chirurgie en urgence.
x Possible indication au cathétérisme interventionnel (stent, fenestration aortique par voie
0
(..'.)
w
endo-vasculaire) en cas de souffrance viscérale (ischémie mésentérique, insuffisance
a:
(..'.) rénale, etc.).
i3a:
CO 1 contre-indication formelle: anticoagulants à doses curatives+++ (CZ)
0
N
<I:
z
a:
w
>
Cf)
z
0
i==
ci
w
@
288
DOULEUR THORACIQUE AIGUE ET CHRONIQUE
-
B. DOULEURS D'ORIGINE PLEURO-PULMONAIRE
Elles sont en règle générale de type pleural, c'est-à-dire basi-thoraciques et augmentées par l'inspiration
profonde.
1-Embolie pulmonaire
• Elle est très fréquente puisque c'est la p re cause de mortalité hospitalière. La douleur est de type
pleural, angoissante (sensation de chape de plomb sur les épaules) et survient dans un contexte
évocateur (alitement, chirurgie, insuffisance cardiaque, phlébite connue).
• Il est à noter que ce sont les EP distales (donc petites) qui donnent les douleurs les plus
intenses (douleurs pleurales d'infarctus pulmonaires). Les EP massives ne donnent quasiment
pas de douleur thoracique, mais plutôt un tableau d'état de choc inaugural !
• Un traitement par HBPM ou fondaparinux doit être débuté d'emblée si la probabilité
clinique est forte, le risque hémorragique faible et l'hémodynamique conservée.
• En effet, le principal diagnostic différentiel de l'EP sévère en choc est la tamponnade, d'où la
nécessité de réaliser en urgence une échographie cardiaque trans-thoracique au lit ou un
angioscanner pour éviter de transformer un épanchement péricardique en hémopéricarde à cause
d'une injection d'héparine...
2-Pneumopathies
• La douleur thoracique s'accompagne de fièvre, d'une toux, d'une expectoration purulente
(germes pyogènes). La radiographie thoracique permet en règle générale le diagnostic.
3-Pneumothorax spontané
• Survient classiquement chez le sujet jeune longiligne (pneumothorax du «jeune conscrit»),
parfois favorisé par un effort («joueur de trompette»). La douleur est brutale.
• A l'inspection, l'hémithorax correspondant ne se soulève pas. Il existe un tympanisme à la
percussion et un silence auscultatoire.
• La radiographie thoracique fait le diagnostic.
4-Pleurésies
• Le contexte est en général évocateur, la radiographie de thorax permet le diagnostic.
5-Bronchites aiguës
• Le diagnostic est clinique.
C. DOULEURS D'ORIGINE DIGESTIVE
1-Reflux gastro-œsophagien
• La douleur est rétrosternale ascendante et s'accompagne d'un pyrosis. Elle est provoquée par
l'antéflexion. Le diagnostic sera confirmé si besoin par une fibroscopie œsogastroduodénale
et/ou une pH-métrie/manométrie œsophagienne. Un traitement d'épreuve est souvent débuté.
2-Spasme œsophagien
• La douleur peut simuler une douleur angineuse, elle est habituellement brève et déclenchée par
la déglutition, mais il peut s'agir d'une douleur continue. Elle peut être soulagée par les dérivés
nitrés. La radiomanométrie, si nécessaire, confirme le diagnostic. Le traitement reposerait sur les
anticalciques ± les dérivés nitrés. Dans certains cas particuliers (achalasie), un traitement chirurgical
peut être proposé.
3-Rupture spontanée de l'œsophage
• La douleur est extrêmement violente, elle s'accompagne d'un état de choc, d'une contracture
abdominale et d'un emphysème sous-cutané cervical. La radiographie thoracique retrouve un
pneumomédiastin et un épanchement pleural gauche aérique.
4-Ulcère gastroduodénal
289
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• La douleur est habituellement épigastrique et non pas thoracique. Par contre, la douleur de
l'infarctus inférieur est très souvent épigastrique, posant le problème du diagnostic différentiel
avec l'ulcère. Une FOGD confirme le diagnostic et le traitement repose sur les inhibiteurs de la
pompe à protons± éradication d'Helicobacter pylori.
5-Autres
• Lithiase vésiculaire: douleur de l'hypocondre droit et diagnostic à l'échographie abdominale.
• Pancréatite aiguë: douleur épigastrique intense dans un contexte d'éthylisme ou de lithiase
vésiculaire ; le diagnostic repose sur le dosage sanguin des enzymes pancréatiques (lipase,
amylase) et sur le scanner abdominal.
D. DOULEURS PARIETALES
Ce sont des douleurs qui sont majorées par la pression du gril costal et qui sont soulagées par les
antalgiques simples (AINS, paracétamol. ..).
1-Syndrome de Tietze
• Douleur de l'articulation chondro-costale ou sterno-claviculaire, elle est reproduite de façon
exquise par la palpation de l'articulation.
2-Douleurs post-traumatiques
• Le diagnostic est en général évident, comme dans les fractures de côtes, mais parfois le traumatisme
est méconnu, ou très minime (fracture pathologique sur métastase par exemple). Les douleurs
pariétales peuvent également avoir une origine musculaire (efforts de musculation par exemple
qui peuvent augmenter les CPK...).
E. AUTRES ETIOLOGIES
1-Douleurs neurologiques
• Le zona intercostal ne pose un problème diagnostique que dans sa phase pré-éruptive.
• La hernie discale cervicale.
2-Douleurs fonctionnelles
• Ce sont les plus fréquentes, mais c'est un diagnostic d'élimination.
• Elles sont en général précordiales (sous le sein le plus souvent), très brèves (piqûre d'épingle,
coup de poignard...), associées à un riche cortège fonctionnel (palpitations...) chez un sujet
souvent neurotonique, jeune et sans facteur de risque.
• L'ECG est normal, hormis les pièges classiques : troubles de repolarisation constitutifs de certains
sujets de race noire, sus-décalage de ST discret (repolarisation précoce, justement fréquente chez
les sujets jeunes neurotoniques).
Dans le doute, il vaut mieux hospitaliser pour rien une douleur fonctionnelle
plutôt que de laisser sortir un patient présentant une cause organique grave,
surtout s'il présente des facteurs de risque cardiovasculaire.
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290
1
DOULEUR THORACIQUE AIGUE ET CHRONIQUE
■
291
-
ITEM 235
LL.I
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ci:
PERICARDITE AIGUE cr:
::c:
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Plan
1. ETIOLOGIES
Il. DIAGNOSTIC
Ill. COMPLICATIONS
IV. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2015, ESC sur le diagnostic et la prise en charge des maladies péricardiques
292
PERICARDITE AIGUE
■
1. ETIOLOGIES
1-Péricardites virales ou idiopathiques
• Fréquence: principale cause de péricardite +++
• Virus les plus fréquents: entérovirus (Coxsackie A et B, echovirus), adénovirus, EBV, CMV,
hépatites C et B, COVID-19 ...
• Terrain: sujet jeune avec un tableau typique précédé d'un épisode viral
• Notion de « péricardite sèche» : péricardite sans épanchement péricardique (60% des cas !).
• 1 principale complication: récidive +++
• Les recherches virologiques n'ont pas d'intérêt (aucune implication thérapeutique), hormis la
sérologie VIH 1 et 2 et la recherche d'hépatite C.
• Péricardite liée au VIH : elle peut être multifactorielle: atteinte péricardique virale directe,
atteinte péricardique liée à un lymphome ou un sarcome de Kaposi, atteinte péricardique liée à
une surinfection fongique ou bactérienne chez un patient immunodéprimé.
2-Péricardites tuberculeuses
• Terrain: chez le sujet jeune ou surtout lors de réinfection chez le sujet âgé ou immunodéprimé
(VIH, greffé, alcoolique), survenant à la phase primo-secondaire (devenue rare).
• Clinique: tableau clinique souvent moins aigu que dans les autres péricardites, il est associé à
une altération de l'état général (AEG) et à une fièvre modérée.
• Diagnostic: la démarche diagnostique est celle de toute tuberculose: mise en évidence de BK
dans les tubages gastriques, expectoration, liquide pleural; !DR ; Quantiféron.
• 1 complication à court terme: tamponnade (l'analyse du liquide péricardique peut retrouver de
fortes concentrations d'adénosine désaminase en faveur du diagnostic de tuberculose).
• 1 complication à moyen/long terme: péricardite chronique constrictive +++ (PCZ)
(traitement parfois chirurgical avec décortication péricardique, on réalisera alors une biopsie
péricardique à la recherche d'un granulome inflammatoire).
• Traitement: traitement identique à celui de toute tuberculose commune, mais prolongé au
moins 1 an.L'utilisation des corticoïdes diminuerait le risque d'évolution vers une péricardite
constrictive.
3-Les péricardites purulentes(très rares mais graves)
• Terrain: dans le cadre d'un syndrome septicémique (sujets immunodéprimés), soit après
chirurgie cardiaque ou thoracique.
• Germes impliqués: germes pyogènes +++ (staphylocoque: post-chirurgie, pneumocoques,
Hœmophilus, bacilles Gram négatifs), méningocoque (avec ou sans méningite) Coxiella burnetti,
Légionella, maladie de Lyme... Les péricardites fongiques (sujet immunodéprimé) ou
parasitaires (échinococcose, toxoplasmose) sont très rares.
• 2 principales complications: tamponnade et péricardite chronique constrictive.
• Traitement: traitement antibiotique adapté en IV et un drainage chirurgical systématique.
293
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
6-Autres causes
• Péricardites des maladies auto-immunes (lupus, polyarthrite rhumatoïde, Sjogren,
sclérodermie...), des vascularites (Behçet, Churg et Strauss) et des maladies de système
(sarcoidose. . .)
• Péricardites post-chirurgie cardiaque: quelques jours à plusieurs mois après la
péricardotomie. La physiopathologie semble la même que dans le syndrome de Dressler (origine
inflammatoire avec immunisation par libération de substances myocardiques)
• Péricardites post-radiques (maladie de Hodgkin, cancer du sein): risque d'évolution vers la
péricardite constrictive.
• Péricardiques au cours de l'insuffisance rénale très évoluée: 2 formes de péricardites
Péricardite urémique (exsudat): chez des patients non dialysés (inflammation du péricarde)
Péricardite de l'hémodialysé (transsudat): liée à une surcharge volémique
• Péricardites myxœdémateuses par hypothyroïdie
• Péricardites médicamenteuses: hydralazine, isoniazide, procaïnamide, anthracyclines, 5-FU,
agents anti-TNF, pénicilline (péricardite d'hypersensibilité avec hyp eréosinophilie)...
• Dissection aortique: avec tamponnade sur rupture de l'aorte dans le péricarde
• Post-traumatique: après une plaie du thorax, pose de PM/DAI, cathétérisme cardiaque...
• Hémodynamiques: insuffisance cardiaque globale avec anasarque, HTP pré-capillaire
• Amylose cardiaque
• Anorexie mentale
Il. DIAGNOSTIC
A. SIGNES FONCTIONNELS
1- Douleur péricarditique
• En général précordiale, mais parfois rétrosternale, à type de brûlure ou constrictive ; elle peut
simuler la douleur angineuse, mais elle :
ne survient pas à l'effort.
n'est pas calmée par la trinitrine (en réalité, elle est parfois calmée par la prise de
trinitrine, mais en plus longtemps que pour la douleur angineuse, par diminution du
remplissage, donc de la tension du péricarde).
est prolongée.
est augmentée par la toux, par l'inspiration profonde et par le décubitus. Elle est
calmée par l'antéflexion (attitude antalgique en« prière mahométane»).
est parfois très intense.
2-Fièvre
• Elle est en général présente d'emblée (alors qu'elle est retardée dans l'IDM).
3-Syndrome grippal
• Il précède habituellement de quelques jours la péricardite aiguë bénigne (« virale»), mais il peut
tout à fait passer inaperçu.
294
PERICARDITE AIGUE
■
B. EXAMEN CLINIQUE
1-Frottement péricardique +++ (très spécifique mais peu sensible)
• Bruit superficiel (mieux perçu avec la cloche du stéthoscope) fugace, d'intensité variable d'un
sujet à l'autre et d'un moment à l'autre chez un même sujet: « du crissement de la soie au·
craquement du cuir neuf». Parfois associé à un assourdissement des bruits du cœur.
• Classiquement systolo-diastolique à 3 temps: protodiastolique (remplissage rapide), présystolique
(systole auriculaire) et systolique (systole ventriculaire), mais il n'est parfois audible qu'à 1 ou
2 temps (par ordre de fréquence: systolique, présystolique et enfin protodiastolique) et n'est
donc pas toujours facile à distinguer d'un souffle systolique.
• Persiste en apnée+++ (différence avec frottement pleural).
2-Rechercher des signes d'IC droite:
• Leur présence doit faire suspecter immédiatement une tamponnade.
C. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1-ECG
• peut-être normal
• Tétrade d'Holtzman: évolution de la repolarisation ventriculaire en 4 stades successifs
Sus-décalage du segment ST DIFFUS: présent dans toutes les dérivations (sauf parfois en
aVr et Vl)= circonférentiel; CONCAVE vers le haut, souple, avec l'absence de signe en
miroir, tous ces caractères le distinguent du sus-décalage du ST dans le SCA.
Retour à la ligne isoélectrique du segment ST et aplatissement des ondes T
Négativation des ondes T : de façon circonférentielle, qui restent asymétriques
Retour à la ligne isoélectrique du segment ST et des ondes T
• Sous-décalage du PQ +++ (PCZ) : assez précoce, et très évocateur (correspond à l'apparition
de la repolarisation auriculaire, normalement non enregistrée, et les modifications de
l'espace PQ sont toujours inversées par rapport à la polarité de l'onde p).
• Microvoltages diffus +++: présent uniquement en cas d'épanchement péricardique abondant
(microvoltages ECG = amplitude QRS < 5 mm dans les dérivations périphériques et/ou < 10 mm
dans les précordiales= Vl à V6).
Les signes électriques de la péricardite sont présents dans toutes les dérivations (circonférentiels). Il
n'existe pas de signes en miroir, pas d'apparition d'ondes Q, ce qui permet le diagnostic différentiel
avec l'infarctus.
l·,
--
T
295
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Radiographie thoracique
• Normale le plus souvent+++
• Cardiomégalie symétrique avec un aspect en « théière » ou en « carafe » : si épanchement
péricardique abondant
• Anomalies associées liées à l'étiologie: lésions tuberculeuses, opacité pulmonaire néoplasique,
épanchement pleural associé(pleura-péricardite)...
3-Bilan biologique
• NFS, CRP, VS: recherche d'un syndrome inflammatoire fréquemment associé, dont le
retour à la normale est un bon critère de guérison.
• Troponine I, CPK : dont l'élévation peut traduire 1'existence d'une myocardite associée (une
péricardite à une troponine normale+++ ).
• Ionogramme sanguin, urée, créatininémie, bilan hépatique
• TSH
• Sérologie VIH 1 et 2 + VHC systématique (PCZ)
• IDR : si suspicion de BK+ hémocultures si fièvre.
• Bilan auto-immun: si suspicion de lupus, etc.
• Pas d'intérêt à réaliser les autres sérologies virales +++ (Coxsackie, echovirus, etc.) à titre
systématique (faible rendement diagnostique et pas d'impact thérapeutique, recommandations
ESC 2015).
4-ETT
• Examen clé, 1 'échographie cardiaque trans-thoracique va rechercher:
épanchement péricardique (parfois minime). Attention, l'absence d'épanchement n'exclut
pas le diagnostic(= péricardite sèche dans 60% des cas).
signes de tamponnade
signes évocateurs d'étiologie (anomalie de la cinétique en faveur d'un SCA, tumeur
péricardique...).
296
PERICARDITE AIGUE
■
L'existence d'un syndrome inflammatoire biologique (71 CRP ou VS, hyperleucocytose) ou la mise
en évidence d'une inflammation péricardique par IRM ou TDM sont des éléments additionnels en
faveur d'une péricardite aiguë.
Ill. COMPLICATIONS
A. TAMPONNADE PERICARDIQUE
1-Définition
• Adiastolie aiguë sur compression des cavités droites (OD et VD), puis à un stade plus évolue
des cavités gauches), par un épanchement péricardique compressif, qui limite le passage de sang
des cavités droites vers le cavités gauches (choc obstructif avec risque d'ACR).
• Complication la plus redoutable des péricardites et des épanchements péricardiques.
2-Etiologies
• La tamponnade peut émailler l'évolution d'une péricardite déjà connue ou être révélatrice de
l'affection.
• Toutes les péricardites peuvent en théorie se compliquer de tamponnade, mais les causes les
plus fréquentes sont, par ordre de fréquence:
Péricardites néoplasiques+++ : représentent près de 30% des tamponnades.
Péricardites aiguës bénignes (idiopathiques, virales): même si elles se compliquent
rarement de tamponnade, compte tenu de leur grande fréquence, elles sont responsables
d'un nombre non négligeable de tamponnades (environ 15%).
Hémopéricarde : secondaire à une dissection aortique ou post-traumatisme thoracique
(choc, plaie par arme à feu ou arme blanche), post-chirurgie cardiaque, post-ponction
péricardique, biopsie endomyocardique, pose de PM, ablation d'électrodes épicardiques.
Urémiques ( 10%)
Infarctus du myocarde: notamment après thrombolyse ( 10%)
Autres: bactériennes, tuberculeuses, myxœdème, dissection aortique...
3-Physiopathologie
• Dogme: l'augmentation de la pression intra-péricardique est due à l'épanchement péricardique
dans un espace non expansif, le risque de tamponnade ne dépend pas tant de l'importance de
l'épanchement que de la rapidité de sa constitution.
• Lorsque la pression intra-péricardique dépasse les pressions intracavitaires (d'abord des
cavités droites, puis des cavités gauches avec égalisation des 3 pressions: péricardiques,
droites et gauches), il se produit une compression des cavités cardiaques avec adiastolie, c'est
à-dire impossibilité de remplissage à cause de la compression du VG par l'épanchement
péricardique.
• Il existe alors une diminution du volume d'éjection systolique et une diminution de la
pression artérielle,pouvant aller jusqu'au choc obstructif et à l'ACR.
• Comprendre le signe du « pouls paradoxal» :
chez un sujet normal: en inspiration, la négativation des pressions intrathoraciques
favorise le retour veineux vers les cavités droites qui augmentent de volume, déviant le
septum vers le ventricule gauche qui diminue discrètement de taille, sans conséquence
fonctionnelle.
297
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• ECG:
1 signe non spécifique: microvoltages diffus (en faveur d'un épanchement abondant, mais
n'est ni nécessaire, ni suffisant au diagnostic de tamponnade) ± signes de péricardite
1 signe pathognomonique (mais inconstant): l'alternance électrique des QRS
+++ (PCZ) (c'est-à-dire l'alternance d'un complexe QRS micro-volté avec un complexe
QRS plus volté au sein d'une même dérivation).
• Radiographie thoracique :
Cardiomégalie symétrique: si l'épanchement est important ( « cœur en sabot »).
• ETT:
Examen clé pour le diagnostic de tamponnade, doit être réalisée en urgence, en évitant de
trop déplacer le patient (au lit du malade)
Signes écho de tamponnade +++
298
PERICARDITE AIGUE
-
x Epanchement péricardique plus ou moins abondant : en règle circonférentiel, au sein
duquel le cœur paraît petit, avec une contraction vigoureuse: c'est l'aspect de
« SWINGING HEART».
x Compression des cavités droites avec collapsus du VD et de l'OD : le collapsus du
VD a lieu en protodiastole, moment où la pression dans le VD est la plus faible, alors
que le collapsus de l'OD a lieu en télédiastole pour les mêmes raisons. Ces signes de
compression sont majorés en expiration du fait de la diminution du retour veineux.
5-Traitement
• La tamponnade est une grande urgence thérapeutique.
• Si le patient doit être transporté: toujours demi-assis +++
• Drainage chirurgical+++
Drainage chirurgical (PCZ) avec mise en place d'un
drain péricardique, analyse du liquide et biopsie
péricardique. La voie d'abord est en règle sous
xiphoïdienne.
Si l'état du patient est critique et/ou que le drainage
chirurgical doit être différé, il est nécessaire de pratiquer Drainage hémopéricarde
une ponction péricardique à l'aiguille par voie sous par ponction péricardique
xiphoïdienne (éventuellement sous échographie). Puis, on
réalise une évacuation à la seringue ou la mise en place d'un cathéter intra-péricardique dans
l'attente du drainage chirurgical. C'est un geste simple qui peut sauver le patient.
Dans les tamponnades néoplasiques, on ne réalise en général qu'un drainage transcutané.
• Contre-indication à la réalisation de ce geste :
Absolue: suspicion de dissection aortique+++ .
Relative : trouble de la crase sanguine, épanchement localisé.
• Traitement médical d'urgence dans l'attente du drainage
Remplissage vasculaire +++ (colloïdes)
± Inotropes (dobutamine)
B. MYOCARDITES
• Dé.finition : inflammation du myocarde qui peut entrainer des troubles de la cinétique liés à
l 'œdème myocardique
• Réflexe : « Toute élévation de la troponine ± CPK chez un patient avec tableau clinique de
péricardite doit toujours faire suspecter une MYOCARDITE associée» +++ ➔ on parle de
« myopéricardite »
• Étiologies : idem que les étiologies de péricardite ( souvent virales, notamment COVID-19)
• Différents tableaux cliniques possibles :
Myopéricardite : tableau de péricardite avec troponine élevée
Forme mimant un SCA : tableau clinique mimant en tout point un SCA (douleur angineuse,
signes ECG, troubles de la cinétique à l'écho... ➔ l'examen qui permet de trancher entre
Myocardite et SCA est la coronarographie à réaliser en urgence au moindre doute)
ICgauche aiguë (OAP): myocardite avec FEVG réduite ( liée à l'œdème du myocarde)
Choc cardiogénique: myocardite fulminante avec dégradation brutale de la FEVG
(récupération après l'épisode aigu aussi importante que le tableau est d'installation brutale).
• 1 examen à réaliser en urgence en cas de doute avec un SCA : Coronarographie (PCZ)
• 1 examen de référence pour confirmer la myocardite : IRM cardiaque +++ (PCZ)
299
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
C. LES RECIDIVES
• Récidive = nouvel épisode de péricardite survenant � 4 à 6 semaines après un 1 e, épisode
documenté de péricardite aiguë.
• Taux de récidive de 30 à 50% pour les péricardites virales= principal problème.
• Intérêt de la colchicine pour prévenir les récidives+++ .
• En cas de péricardite chronique(> 3 mois) symptomatique : on peut discuter des biopsies à visée
étiologique (souvent peu rentables). Il faut alors toujours suspecter une tuberculose ou une cause
néoplasique.
D. LA PERICARDITE CONSTRICTIVE
1-Physiopathologie
• Pathologie chronique du péricarde caractérisée par la formation d'une coque péricardique
fibreuse et calcifiée autour du cœur qui progressivement entraine une contrainte mécanique sur
le cœur ➔ entraînant une adiastolie chronique.
2-Etiologies principales
• Péricardite tuberculeuse, post-radique, purulente ou post-sternotomie
3-Diagnostic
• Cliniquement:
Épisodes d'IC droite à répétition avec dyspnée et prise de poids, œdèmes des membres
inférieurs, turgescence jugulaire, reflux hépato-jugulaire ± anasarque avec ascite.
parfois des signes d'IC gauche associée (tardif)
• Radiographie thoracique: calcifications péricardiques, pas de cardiomégalie.
• ECG: microvoltage, trouble de repolarisation, FA, trouble de conduction.
• ETT: dilatation des oreillettes avec taille normale des ventricules, fasceillement septal,
péricarde épaissi, dilatation de la veine cave inférieure et des veines sus-hépatiques.
• TDM / IRM cardiaque: permet de bien visualiser un péricarde épaissi et calcifié.
• Cathétérisme cardiaque droit: la preuve du retentissement hémodynamique de la
constriction est apportée par un aspect d'« ADIASTOLIE avec dip plateau» (PCZ)
caractéristique de la courbe de pression ventriculaire droite:
Le dip plateau correspond à l'aspect de la courbe de la pression VD (ou du VG) en diastole.
En diastole, le sang commence à entrer dans le VD, mais, compte tenu de la constriction, la
pression intraventriculaire droite augmente rapidement puis ne peut plus monter, et cela
8 avant !afin de la diastole (comme lorsque l'on souffle dans un ballon en cuir), expliquant
fü l'aspect en plateau (ou en racine carrée).
w
a:
� 4-Traitement
�
a:
• Traitement préventif= drainage correct des péricardites purulentes (avec lavages).
w
;;; • Traitement curatif= décortication péricardique chirurgicale ( résultats inconstants).
� • Si péricardite tuberculeuse= corticoïdes diminueraient le risque de constriction ultérieure
300
PERICARDITE AIGUE
-
Étiologies
• Traumatique, néoplasique, dissection Ao, • Péricardites purulentes, tuberculose, post-
insuffisance rénale chronique, IDM, virale radiques, post-sternotomie
Signes fonctionnels • Polypnée superficielle • Dyspnée d'effort, asthénie
• État de choc • Peut être normal
• Tachycardie • Tachycardie
Signes d'examen
• Signes droits: TJ, RHJ • IC droite: TJ, RHJ, OMI, ascite
• Pouls paradoxal
• Tachycardie • Micro-voltage
ECG • Micro-voltage • Souvent normal
• Alternance électrique
Radiographie • Cardiomégalie symétrique • Calcifications péricardiques inconstantes,
thoracique épanchements pleuraux possibles
• Examen clé • Péricarde épaissi, remanié, voire calcifié
• Épanchement péricardique circonférentiel • Mouvement paradoxal du septum
abondant comprimant les cavités droites interventriculaire
ETT (collapsus du VD et de l'OD), « swinging • Ouverture prématurée des sigmoïdes
heart » pulmonaires
• Dilatation des cavités droites des veines
sus-hépatiques et de la veine cave inférieure
• Non indispensable au diagnostic ++ • Indispensable au diagnostic
KT droit
• Égalisation des P droites sans dip plateau • Égalisation des P droites + dip plateau
Traitement
• Drainage péricardique en urgence (voire • Décortication chirurgicale
ponction péricardique au lit du patient)
301
■
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
IV. TRAITEMENT
A. QUAND HOSPITALISER UN PATIENT AVEC UNE PERICARDITE?
• La majorité des péricardites aiguës virales du sujet jeune ne nécessitent pas d'hospitalisation, à
condition que:
Le risque de tamponnade soit faible (peu ou pas d'épanchement sur l'ETT initiale).
Le patient puisse être compliant à son traitement.
Il puisse revenir pour un contrôle échographique 5 à 7 jours plus tard.
Il n'y ait pas de suspicion d'étiologie particulière à cette péricardite (tuberculose par exemple).
Il n'y ait pas de myocardite associée (risque de troubles du rythme).
1
Quand hospitaliser une péricardite aiguë ?
1
• Péricardite hyperalgique
• Fièvre> 38 ° C
• Epanchement péricardique important> 20 mm ou Tamponnade
• Non amélioration après 7 jours de traitement anti-inflammatoire bien suivi
• Myocardite associée (= élévation de troponine ; faire IRM cardiaque)
• Patient sous anticoagulants ou Post-traumatique (risque d'hémopéricarde)
• Immunosuppression
• Suspicion de péricardite non virale idiopathique: BK, néoplasie...
• Péricardites à répétition: rechercher une étiologie auto-immune, néoplasique, BK...
a:
• 1 er contrôle à J7 systématique : examen clinique, ECG, ETT, CRP, puis suivi régulier en
0 fonction de l'évolution clinique et de l'importance de l'épanchement.
a:
w
• 1 contre-indication théorique: anticoagulation à doses curatives (risque d'hémopéricarde).
302
1
PERICARDITE AIGUE
-
• En cas de péricardite récidivante :
Eliminer tuberculose ou néoplasie+++ .
Repos + aspirine ou AINS + colchicine de manière prolongée (parfois> 6 mois). Suivi sur
les symptômes, l'ETT et la CRP.
Si échec : corticothérapie.
Si échec : immunoglobulines IV, voire péricardectomie.
C. PERICARDITES TUBERCULEUSES
• Traitement antituberculeux classique, mais prolongé pendant 1 an.
• Corticothérapie, qui pourrait diminuer le risque de constriction.
D. AUTRES CAS
• Péricardite néoplasique : drainage si tamponnade, puis prise en charge de la néoplasie.
• Péricardite purulente : drainage chirurgical avec mise en place d'un gros drain + instillation
locale d'antibiotiques+ antibiothérapie par voie générale, adaptée au germe, prolongée.
• Maladies auto-immunes : corticothérapie per os.
• Traitement d'une hypothyroïdie.
303
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
NON
• Pas d'hospitalisation ni de bilan étiologique
• Mise en route d'un traitement par AINS ou
aspirine + colchicine
• Réévaluation à J? (Cs, ECG, ETT, CRP).
Si pas d'amélioration, hospitalisation
+ bilan étiologique
304
ITEM 334
L&J
cc
e::
t-
cc
TRAUMATISMES THORACIQUES ::c
c..=,
Plan
1. PHYSIOPATHOLOGIE
Il. LESIONS PARIETALES
Ill. LESIONS DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE
IV. LESIONS DU CŒUR ET DES GROS VAISSEAUX
V. LESIONS MEDIASTINALES
VI. CONDUITE A TENIR
Recommandations de l'item
- 2015, SFAR/SFMU sur la prise en charge des 48 premières heures des traumatisés thoraciques
Examens
A Savoir reconnaitre un hémothorax et un pneumothorax sur une radiographie
complémentaires
/. PHYS/OPA THOLOGIE
• La majorité des traumatismes fermés du thorax (TFT) sont principalement dus à des accidents
de la voie publique, parfois à une chute ou une agression.
• 1 fois sur 2, Le patient traumatisé du thorax est un polytraumatisé présentant un traumatisme
cranio-facial ou abdominal associé.
• Les traumatismes ouverts du thorax, tels que ceux provoqués par les armes blanches ou les
armes à feu, ne seront pas abordés ici.
305
■
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B.CONSEQUENCES
• L'hypovolémie hémorragique, l'hyp oventilation alvéolaire et l'éventuelle atteinte de la pompe
cardiaque vont engendrer un état de choc et/ou une hyp oxémie pouvant rapidement mettre en
jeu le pronostic vital ou fonctionnel.
1-Cardio-circulatoires
• Choc hypovolémique par hémorragie
• Choc cardiogénique secondaire à:
Dysfonction systolique du VG (contusion myocardique, IDM par dissection coronaire)
Obstacle au retour veineux (tamponnade péricardique, épanchement pleural compressif)
Rupture cardiaque (paroi libre ou septum)
Désinsertion valvulaire traumatique
2-Respiratoires
• Hypoxémie par:
Hypoventilation alvéolaire (l'hypoxémie associée à une hyp ercapnie + acidose
respiratoire).
Lésions de la membrane alvéolo-capillaire et collapsus alvéolaire : contusion
pulmonaire + +, blast, inhalations de toxiques, de sang ou de liquide gastrique (se traduisant
par un effet shunt: alvéoles perfusées non ventilées).
Lésions vasculaires
Amputation du parenchyme pulmonaire
0 • L'hypoventilation alvéolaire peut s'expliquer par:
Cl
w
a: L'altération de la mécanique ventilatoire due à:
w
a:
x Lésions pariétales mobiles (volet costal mobile)
m
0
N
x Perte du vide pleural (hémothorax, pneumothorax)
<(
z
a:
w
x Obstruction ou perforation trachéo-bronchique
>
(/J
z
x Lésion diaphragmatique (désinsertion ou rupture)
0
i==
0
@
306
1
TRAUMATISMES THORACIQUES
1
B. VOLETS COSTAUX
• Le volet costal (ou embarrure thoracique) est défini par sa désolidarisation du reste de la paroi
thoracique: 3 arcs costaux consécutifs sont fracturés en 2 endroits ou plus.
• Selon le déplacement et les mouvements respiratoires de cette embarrure, on parlera de volet costal:
Simple: non déplacé, ne se mobilisant pas avec les mouvements respiratoires.
Impacté (enfoncé par rapport à la paroi adjacente): ne se mobilisant pas avec les
mouvements respiratoires.
Mobile: avec les mouvements respiratoires responsables d'une respiration paradoxale
(faisant saillie en expiration, s'enfonçant en inspiration).
On distingue les volets costaux postérieurs (stables), antérieurs et latéraux (instables), longs ou
cours (selon le nombre d'arcs lésés), hauts ou bas (instables en dessous de la 6 côte).
ème
307
1 iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3-Traitement
• Traitement antalgique indispensable: toutefois éviter les drogues très sédatives
(morphiniques) chez les patients ayant une insuffisance respiratoire chronique. Ce traitement
comprend:
Des antalgiques per os ou parentéraux, avec le plus souvent un recours aux antalgiques
majeurs ( morphine en seringue électrique autocontrôlée par le patient) + + +.
Une anesthésie locale par bloc intercostal (injection ponctuelle ou surtout continue à
travers un cathéter).
Une analgésie intrapleuraledans un drain thoracique est moins efficace.
Une analgésie péridurale reste le traitement le plus efficace.
• Traitement orthopédique chirurgical par ostéosynthèse: indiqué chez le patient présentant
un volet thoracique et ventilé mécaniquement, si l'état respiratoire ne permet pas un sevrage de
la ventilation mécanique dans les 36 heures suivant son admission.
C. FRACTURE DU STERNUM
• Les fractures sternales sont rares, le plus souvent transversales sur le manubrium (à la hauteur de
l'angle de Louis) et correspondent souvent à un TFT grave provoqué par des chocs directs
violents. II faut toujours craindre une rupture de l'isthme aortique ou une contusion myocardique
et réaliser un angioscanner des gros vaisseaux thoraciques.
• Le traitement est médical, sauf en cas de déplacement important (réduction - ostéosynthèse).
D. RUPTURE DIAPHRAGMATIQUE
• Complication rare, secondaire à une hyperpression abdominale, concernant surtout les
traumatismes thoraco-abdominaux violents. La rupture siège plus fréquemment à gauche (le foie
jouant un rôle protecteur à droite), permettant la hernie partielle ou totale de l'estomac, de la
rate, du grêle ou du côlon, voire du foie à droite. II faut systématiquement rechercher des lésions
abdomino-pelviennes (souvent découvertes au temps opératoire).
• L'évolution spontanée peut se faire vers la strangulation ou la nécrose des viscères herniés.
1-Diagnostic
• Clinique: dyspnée, perception de bruits hydro-aériques
à l'auscultation thoracique.
• RXT: pas toujours démonstrative (présence d'une
image aérique ou hydro-aérique en position juxta
cardiaque ou d'une sonde gastrique en intrathoracique).
• Scanner thoraco-abdominal +++ : confirme la
présence d'un v1scere abdominal en position
intrathoracique, précise le siège et l'étendue de la
rupture.
2-Traitement
0
l'.)
w
0:
• Toujours chirurgical: réintégration des viscères
l'.)
herniés, suture diaphragmatique.
w
0:
CO
0 Rupture diaphragmatique avec
N
<t estomac intrathoracique (flèche rouge)
z
0:
w
> E. RACHIS THORACIQUE
� Cf. item « Traumatismes du rachis » dans le polycopié de Réanimation
308
TRAUMATISMES THORACIQUES
1
axillaire moyenne que par voie antérieure, avec mise en place de drains non traumatisants à bout
mousse, en évitant l'usage d'un trocart court et/ou à bout tranchant.
2-Hémothorax
• L'épanchement pleural sanguin est consécutif à un délabrement pulmonaire important ou à la
rupture d'un vaisseau intercostal ou mammaire interne. Plus rarement, il peut trouver son origine
dans une rupture de l'isthme de l'aorte (hémothorax gauche).
• Le diagnostic clinique est parfois difficile : matité à la percussion, abolition du murmure
vésiculaire, signes de choc hémorragique.
• La RXT peut être prise en défaut, surtout lorsqu'elle est réalisée couché et que l'épanchement est
modéré (diminution simple de la transparence d'un champ pulmonaire). En position semi-assise, on
observe alors une opacité comblant le cul-de-sac pleural. Si l'épanchement est abondant, une ligne
bordante s'ajoute à cette opacité jusqu'à observer un« poumon blanc» en cas d'hémothorax massif.
• Beaucoup plus sensibles, le scanner et/ou l'échographie pleurale seront systématiquement réalisés.
• Drainage thoracique indiqué si hémothorax évalué à plus de 500 mL (par échographie ou TDM).
• Discuter thoracotomie chirurgicale d'hémostase ou, en cas de saignements majeurs incoercibles,
par les drains thoraciques.
309
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
C. RUPTURE TRACHEO-BRONCHIQUE
• Lésions rares, survenant en général à proximité de la carène, secondaires à une compression thoracique
avec décélération antéro-postérieure. Elles siègent soit longitudinalement sur la portion membraneuse
de la trachée (face postérieure), soit transversalement sur une bronche, entre 2 anneaux.
• Les conséquences de cette rupture dépendent de l'existence d'une fistule trachéo- ou broncho-
pleurale et de l'étendue de la rupture:
Emphysème sous-cutané cervical qui est le maître symptôme (rupture trachéale).
Emphysème médiastinal (rupture bronchique).
Pneumothorax (pouvant être bilatéral) qui ne se réexpand pas complètement lors du drainage
ou bullage prolongé des drains.
Pneumomédiastin.
• L'ensemble pouvant se manifester par une dyspnée plus ou moins sévère, parfois associée à une
hémoptysie en cas de rupture bronchique en territoire parenchymateux.
• La RXT et le scanner thoracique montrent essentiellement des signes indirects (emphysème).
• Il convient donc de confirmer le diagnostic par une fibroscopie bronchique.
• Le traitement, exclusivement chirurgical, sera réalisé en urgence.
310
TRAUMATISMES THORACIQUES
1
• Il s'agit d'une complication particulièrement grave, mortelle dans 80% des cas lorsqu'elle est
complète. La rupture peut se faire en 2 temps, après une rupture partielle, sous-adventitielle. Le
risque de rupture complète est considérable dans les premières 24 heures, puis s'atténue.
• Ce diagnostic doit toujours être évoqué devant les signes indirects suivants:
Traumatisme thoracique violent avec décélération.
Fracture des 2 premières côtes gauches/ Signes d'hémomédiastin.
Asymétrie du pouls ou de la tension entre les 2 membres supérieurs ou entre membres
supérieurs et inférieurs.
Douleur thoracique inexpliquée (en l'absence de lésions pariétales).
• Sur la RXT, les signes évocateurs sont:
Elargissement du médiastin (> 8 cm) avec disparition du bouton aortique.
Refoulement de la bronche souche gauche vers le bas.
Refoulement du trajet de la sonde naso-gastrique vers la droite, déviation trachéale.
Hématome du sommet pulmonaire gauche/ Hémothorax gauche.
Effacement de la ligne para-aortique.
• Dès l'évocation de ce diagnostic, il convient de réaliser un examen de confirmation qui peut être:
Une ETO (montrant: un voile intimal flottant dans la lumière aortique, un hématome péri
aortique et précisant l'étendue de la rupture et son éventuelle extension d'amont).
Une angio-TDM spiralée qui est l'examen le plus utilisé en pratique.
• Privilégier le traitement par voie endovasculaire +++ par rapport au traitement chirurgical
(suture vasculaire après clampage aortique ou sous CEC) qui expose au risque de paraplégie
postopératoire (lésion de l'artère d'Adamk:iewicz).
B. RUPTURES CARDIAQUES
• Elles peuvent concerner toutes les cavités cardiaques, celles du cœur gauche et des ventricules
étant rapidement fatales.
• Elles se manifestent par l'association d'un état de choc cardiogénique et hémorragique à une
tamponnade très rapidement compliquée d'un arrêt cardio-circulatoire (notamment en dissociation
électromécanique).
• L'évolution est rapidement fatale malgré une ponction péricardique sauf traitement chirurgical immédiat.
• Plus rarement, il peut s'agir de ruptures du septum interventriculaire ou interauriculaire, mieux
tolérées, dont le diagnostic est échographique et le traitement chirurgical.
C. CONTUSION MYOCARDIQUE ET INFARCTUS TRAUMATIQUE
• La contusion correspond à la présence de foyers de nécrose et d'hémorragie alors que la
vascularisation myocardique est conservée, à la différence de l'infarctus secondaire à une
atteinte coronaire traumatique.
• La contusion s'exprime par des signes cliniques souvent frustres (douleur thoracique, dyspnée),
peu spécifiques. Elle peut se compliquer de troubles rythmiques ou conductifs, d'un choc
cardiogénique ou d'une tamponnade:
Il faut l'évoquer devant tout état de choc cardiogénique ou épanchement péricardique.
L'ECG peut mettre en évidence des anomalies très variées (troubles rythmiques et
conductifs, anomalies de la repolarisation, avec parfois apparition d'une onde Q à distance).
L'échographie cardiaque est souvent prise en défaut, sauf lorsqu'elle retrouve un trouble de
la cinétique segmentaire ± épanchement péricardique.
L'élévation des CPK (y compris celle de la fraction MB) n'a que peu de valeur dans un
contexte de polytraumatisme, au contraire de celle de la troponine I, très spécifique.
Enfin, la constatation à distance d'une hypofixation en scintigraphie myocardique contrastant
avec la normalité de la coronarographie confirmera le diagnostic.
Le traitement est de toute façon symptomatique (traitement du choc cardiogénique, des
troubles rythmiques et conductifs).
311
1 iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
D. LESIONS VALVULAIRES
• Survenant après un TFT violent, elles sont rarement isolées (lésions pariétales, contusion
myocardique, tamponnade).
• Les lésions comprennent rupture ou déchirure de l'anneau, désinsertion d'une valve, rupture de
cordage ou de pilier.
• Dans les cas les plus graves (désinsertion de valve), l'évolution est rapidement fatale.
• L'examen retrouve un souffle associé à des signes d'insuffisance cardiaque aiguë.
• Le diagnostic est confirmé par l'échographie cardiaque (trans-thoracique puis trans-œsophagienne).
• Le traitement est presque toujours chirurgical, à court ou moyen terme selon l'étendue des
lésions et leur tolérance.
V. LESIONS MEDIASTINALES
A. HEMOMEDIASTIN ET PNEUMOMEDIASTIN
1-Etiologies des hémomédiastins
• Contusion pulmonaire.
• Lésion artérielle intercostale ou mammaire interne.
• Rupture de l'isthme aortique+++ .
• Traumatisme des autres gros vaisseaux : tronc artériel brachio-céphalique, artère sous-clavière
gauche, veine ou artère pulmonaire.
• Hémopéricarde avec brèche pleuro-péricardique.
2-Etiologies des pneumomédiastins
• Pneumothorax (cf. Cause de pneumothorax).
• Rupture œsophagienne.
3-Diagnostic et traitement: cf. Hémothorax et pneumothorax
B. RUPTURE DE L'ŒSOPHAGE
• Complication rare des traumatismes fermés, se manifestant par un pneumomédiastin, se
compliquant secondairement d'une médiastinite.
• Le diagnostic est fait par le transit œsophagien ou par la fibroscopie.
• Le traitement est chirurgical en urgence.
C. RUPTURE DU CANAL THORACIQUE
• Complication rare, en général associée à des lésions osseuses des vertèbres cervicales ou des
arcs postérieurs des 1 ères côtes. Il se forme un chylomédiastin qui se rompt secondairement dans
la plèvre.
• Le diagnostic se fait au stade de chylothorax sur l'étude cytochimique du liquide pleural et est
confirmé par une lymphographie couplée au scanner.
• Le traitement chirurgical sera envisagé si le chylothorax persiste après 2 ou 3 semaines ( car il
0
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expose à une dénutrition).
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312
TRAUMATISMES THORACIQUES
1
313
® EDITIONS VERNAZOBRES-GREGO
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Limitation de la respiration Antalgiques, m
G)
Présentation de la partie
« INSUFFISANCE CARDIAQUE »
PLAN GLOBAL
• L'insuffisance cardiaque (IC) est une pathologie qui peut avoir plusieurs présentations cliniques.
• De manière à être le plus clair possible, nous avons divisé ce chapitre en plusieurs sous-
chapitres:
Insuffisance cardiaque chronique. On classe désormais le type d'IC en fonction du degré
d'altération de la FEVG. Les dernières guidelines ESC 2021 ont défini 3 classes:
x IC à fraction d'éjection réduite (HFrEF en anglais): définie par une FEVG < 40%
(anciennement appelée IC systolique).
x IC à fraction d'éjection moyennement réduite (HF midly reduced en anglais) définie par
une FEVG entre 40 et 49%. C'est une forme intermédiaire entre l'IC à FEVG réduite et
l'IC à FEVG préservée.
x IC à fraction d'éjection préservée (HFpEF en anglais): définie par une FEVG � 50%
(anciennement appelée IC diastolique).
Traitement de l'insuffisance cardiaque chronique
Transplantation cardiaque (item 201)
Insuffisance cardiaque aiguë: elle peut prendre plusieurs formes qui peuvent être intriquées:
x Œdème aigu pulmonaire (OAP) : patients présentant une détresse respiratoire sévère
avec crépitants ou sibilants bilatéraux.
x Choc cardiogénique: PAs < 90 mrnHg + signes de bas débit périphérique ; signes
congestifs pulmonaires se développant rapidement (voir chapitre« CHOC», item 328).
x Décompensation ou aggravation d'une IC chronique connue: aggravation le plus
souvent progressive avec signes congestifs périphériques (OMI) et pulmonaires (œdème
pulmonaire),+/- associée à des signes d'hypo-perfusion périphérique.
x IC liée à une poussée hypertensive
x IC liée à une poussée ischémique (SCA)
x IC droite isolée
315
ITEM 234
.....a:cc
L.U
Plan
1. EPIDEMIOLOGIE
Il. DEFINITIONS
Ill. PHYSIOPATHOLOGIE
IV. ETIOLOGIES
V. DIAGNOSTIC CLINIQUE DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE GAUCHE
VI. DIAGNOSTIC CLINIQUE DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE DROITE
VII. EXAMENS COMPLEMENTAIRES A REALISER EN CAS D'IC
VIII. EVOLUTION ET PRONOSTIC
Recommandations de l'item
- 2021, ESC sur le diagnostic et la prise en charge de l'insuffisance cardiaque aigue et chronique
316
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
■
1. EPIDEMIOLOGIE
• Evolution de la plupart des cardiopathies, l'insuffisance cardiaque (JC) est
extrêmement.fréquente. Elle touche 1 % de la population globale ; 10% de la population de plus
de 70 ans.
• Son retentissement socio-économique est majeur du fait de la limitation fonctionnelle importante
qu'elle impose aux patients et du coût des thérapeutiques (médicaments, hospitalisations,
transplantation cardiaque).
• Malgré les progrès dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique, l'IC reste une
maladie grave
Pour les patients hospitalisés pour IC : 17% de mortalité et 44% de réhospitalisations à 1 an.
Pour les patients avec IC stable ambulatoire: 7% de mortalité et 32% d'hospitalisation à 1 an.
Il. DEFINITIONS
• L'IC est un syndrome clinique caractérisé par des symptômes typiques (dyspnée, OMI,
asthénie) qui peuvent être associés à des signes congestifs gauches (crépitants) ou droits
(turgescence jugulaire, œdèmes périphériques) liés à une dysfonction cardiaque.
• Cette dysfonction cardiaque :
Peut être causée par une atteinte structurelle du myocarde (CMH, infarctus) ou fonctionnelle
(FA rapide).
Entraîne une diminution du débit cardiaque et/ou une augmentation des pressions de
remplissage au repos et/ou à l'effort.
Peut être longtemps asymptomatique avant que les symptômes n'apparaissent -+ intérêt du
dépistage et d'un traitement précoce.
377
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Dysfonction systolique VG asymptomatique: patient présentant une FEVG réduite sans n'avoir
jamais présenté aucun symptôme ou signes d'IC.
Ill. PHYSIOPATHOLOGIE
L'insuffisance cardiaque (IC) est donc définie par l'incapacité du muscle cardiaque à assurer un
débit sanguin systémique normal avec un régime de pression de remplissage normal.
- 318
■
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
319
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Post-charge x diamètre VG
Loi de Laplace : Tension pariétale = P x d / 2e =
2 x Epaisseur de paroi
0
i'=
0w
@
320
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
-
Enfin, l'aldostérone a une action pro-fibrosante au niveau du myocarde. Cette fibrose peut
être responsable de mort subite par troubles du rythme ventriculaire c:> intérêt
supplémentaire du blocage du SRAA dans le traitement de l'IC.
• Autres mécanismes:
Réabsorption proximale de sodium par le rein, directement induite par la baisse du flux
sanguin rénal.
Augmentation d'extraction d'oxygène par les tissus ( .?7 DAV).
Augmentation de la sécrétion de peptides natriurétiques:
x Auriculaires= ANP et ventriculaires= BNP (actif} et NT-pro-BNP (non actif}.
x Secondaire à l'augmentation de pression ou à la dilatation de l'OG et du VG.
Augmentation de la sécrétion de vasopressine (= ADH = Anti Diurétic Hormon)
responsable de rétention d'eau.
Si FEVG altérée
si 71 pressions de remplissage VG
(FEVG altérée ou préservée)
Réponses
signes congestifs pulmonaires
1
Activation du système
physiologiques rénine-angiotensine
délétères
ph:��r:;�ue au long cours Angiotensinogène
bénéfique (synthèse hépatique)
•?IFC Rénine
•Remodelf1ge VG : dilatation VG
71 Sécrétion de Peptides (Frank-Starling), HVG (Laplace) Angiotensine I
NATRIURÉTIQUES Enzyme de
•Activation adrénergique
conversion
p
Angiotensine Il
��
l � T-proBNP
•71 sécrétion vasopressine
(ADH) <:>rétention d'eau
R
Récepteur AT1
)o 'Q non actif
ANP BNP CNP
• Vasoconstriction
BNP = actif physiologiquement •?IPA
Adrénomédullline,
•?I tonus sympathique
• ?I Sécrétion d'aldostérone
bradykinine, substance P • ?I extraction 02 périphérique
(fibrose myocard/que,
l
par les tissus rétention hydro-sodée)
•Désadaptation des muscles •?IHVG
périphériques.
71 diurèse, 71 natriurèse
321
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
IV. ETIOLOGIES
• La recherche d'une anomalie cardiaque sous-jacente est indispensable au diagnostic d'IC.
• II s'agit le plus souvent d'une atteinte directe du muscle myocardique, entraînant une
dysfonction systolique ou diastolique. Cependant, l'IC peut être secondaire à une maladie
valvulaire, péricardique, rythmique, etc.
A. ENSEMBLE DES ETIOLOGIES D'IC
!-Cardiopathies ischémiques
• 1 cause d'IC à FEVG réduite (PCZ) c> rechercher les FdR cardiovasculaires+++
ère
322
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
■
5-Hypertension artérielle
• HTA cc> HVG avec altération initialement de la fonction diastolique pouvant évoluer à un stade
tardif vers une CMD avec altération de la FEVG.
6-Troubles du rythme ou de la conduction
• Tachycardies soutenues, FA rapide= cardiomyopathie dilatée rythmique pouvant régresser ou
non après la réduction de la fibrillation auriculaire.
• Grande bradycardie.
7-Cardiopathies congénitales (CIA, CIV...)
8-Insuffisances cardiaques à débit élevé
• Hyperthyroïdie, fistules artério-veineuses, béribéri (carence en vitamine Bl), maladie de Paget,
grandes anémies, sepsis, grossesse.
323
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
324
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
■
5-Symptômes d'IC droite: hépatalgies d'effort = pesanteur ressentie à l'effort au niveau de
l'hypochondre droit
2-Auscultation pulmonaire
• Râles crépitants ou sous-crépitants: remontant plus ou moins haut vers les sommets. Les
sibilants sont fréquents chez les sujets âgés.
• Diminution du murmure vésiculaire dans les bases: traduit un épanchement pleural bilatéral
fréquent.
3-Rechercher des signes cliniques d'IC droite (voir plus bas)
• Œdèmes des membres inférieurs, blancs, mous, prenant le godet, symétriques, ou œdèmes des
lombes chez un patient alité +++.
• Turgescence des veines jugulaires avec Reflux hépato-jugulaire : à rechercher sur un malade
demi-assis, bouche ouverte.
• Hépatomégalie sensible, voire douloureuse, ferme, à bord inférieur mousse, variable dans le
temps(« foie accordéon»), associée à des hépatalgies d'effort.
• A un stade tardif, peut exister un tableau d'anasarque avec épanchement des séreuses:
ascite +++, œdème scrotal, épanchements pleuraux et péricardiques associés aux OMI.
L'oligurie est un signe tardif.
• A l'examen physique:
Galop droit au foyer tricuspidien.
Souffle holosystolique d'insuffisance tricuspide à la xiphoïde, majoré par l'inspiration profonde
(signe de Carvallo).
Signe de Harzer : traduisant la dilatation du ventricule droit.
Signes d'hypertension pulmonaire (selon l'étiologie): éclat du 2 bruit, souffle systolique
ème
au foyer pulmonaire.
325
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
A. ECG
• Quasiment jamais normal en cas de dysfonction du VG systolique.
• Intérêt étiologique: signes en rapport avec la cardiopathie initiale: hyp ertrophie ventriculaire
gauche du rétrécissement aortique, onde P mitrale des valvulopathies mitrales, signes de
cardiopathie ischémique et séquelles d'infarctus du myocarde (onde Q), signes de cœur
pulmonaire chronique en cas d'JC droite prédominante: hypertrophie auriculaire droite,
hypertrophie ventriculaire droite, BBD, ondes T négatives en VI - V2.
• Recherche des troubles du rythme, notamment une fibrillation auriculaire ou une
tachycardie ventriculaire: cause, conséquence ou facteur aggravant de l'IC.
• Recherche un bloc de branche gauche (BBG): en faveur d'une désynchronisation
(intéressant+++ pour le traitement).
• L'association d'un micro-voltage dans les dérivations standards avec des QRS de grande
amplitude dans les dérivations précordiales est assez évocatrice des cardiomyopathies dilatées.
326
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
■
327
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Suspicion d'IC
- Facteurs de risque
- Symptômes et/ou signes
- Anomalies ECG
Echocardlographie
Anomalies
IC confirmé.
Définir le phénotype d'IC grêce à la FEVG
IC àFEVG
Type d'IC IC àFEVG réduite IC àFEVG préservée
moyennement réduite
Symptômes Symptômes Symptômes
1 ± signes cliniques ± signes cliniques ± signes cliniques
congestifs congestifs congestifs
2 FEVG<40% FEVG40-49% FEVG�50%
1- 71 des peptides natriurétiques : BNP > 35 pg/mL ou
Critères NT-pro-BNP > 125 pglmL
0 2- Au moins 1 des critères suivants :
(9
w
a:
- - Anomalie cardiaque structurelle : HVG
(9 3
w (Ô > 115 g/m2, � > 95 glm2) et/ou dilatation OG
a:
CO
0 (> 34 mL/m2 )
N
<t
z
a:
- Signes échographiques de dysfonction diastolique
w
> ((E/E' > 13 et E' < 9 cmls)
VJ
z
0
i==
ci
w
@
328
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
■
329
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• T4-TSH
• Coefficient de saturation de la transferrine,ferritinémie à la recherche d'une hémochromatose
et/ou d'une carence en fer.
• Troponine Tc ou Je, CPK.
• Protidémie, albuminémie (si dénutrition 9 mauvais pronostic).
• CRP: syndrome inflammatoire sous-jacent 9 rechercher myocardite.
• Bandelette urinaire à la recherche d'une protéinurie et d'une glycosurie.
• Sérologies VIH 1-2 si sujet jeune.
• Bilan lipidique, glycémie à jeun, HbAJ c si patient coronarien.
• Examens à visée étiologique (carences, sérologies, etc.) en fonction du type de cardiomyopathie
6-Coronarographie
• L'étiologie ischémique est la Jère cause d'IC � toute IC à FEVG réduite doit bénéficier
d'une exploration coronarienne.
• En pratique, on réalise le plus souvent une coronarographie systématique chez les patients de
plus de 50 ans et/ou présentant des facteurs de risque cardiovasculaire.
• Chez des patients jeunes présentant une CMD qui est le plus souvent idiopathique (familiale,
post-myocardite), on peut se contenter d'un coroscanner. En cas de doute, une coronarographie
sera réalisée.
7-IRM cardiaque
• Examen devenu fondamental dans la prise en charge
de l'IC.
• Intérêt étiologique : surtout en cas de
coronarographie normale : recherche des signes de
myocardite, d'amylase, de sarcoïdose ou de petits
infarctus passés inaperçus.
• Intérêt pronostique : IRM cardiaque : CMD avec plages
Mesure de la FEVG. de fibrose septale (*)
Permet de dépister des plages de fibrose dont l'existence est corrélée au pronostic (favorise
la survenue de troubles du rythme ventriculaire).
330
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
■
E. AUTRES EXAMENS
1-Exploration hémodynamique (KT droit)
• Elle n'est pas systématique en cas d'insuffisance chronique stabilisée.
• Elle est par contre indispensable si une inscription sur liste de transplantation cardiaque est
envisagée (cf. Traitement).
• En cas d'IC, on retrouve:
A gauche: augmentation de la pression télédiastolique de ventricule gauche (PTDVG).
A droite: augmentation de la pression capillaire pulmonaire (normale < 15 mmHg),
augmentation des pressions artérielles pulmonaires, parallèle à celle de la pression
capillaire (HTP post-capillaire). L'HTP peut être mixte (post-capillaire puis précapillaire)
à un stade tardif.
Diminution de l'index cardiaque (= débit cardiaque/surface corporelle; normal
> 2,5 Llminutelm2 } par diminution du volume d'éjection systolique.
Elargissement de la différence artério-veineuse périphérique par désaturation du sang
veineux, confirmant le bas débit.
• L'angiographie ventriculaire gauche permet de calculer le volume ventriculaire et la FEVG.
3-Enquête génétique à discuter si CMD ou CMH chez sujetjeune avec ou sans ATCD familiaux
331
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Elles se traduisent soit par la dégradation rapide des signes fonctionnels, soit par la grande
crise d'œdème aigu pulmonaire.
• Elles sont habituellement jugulées par le traitement, mais elles peuvent survenir de façon de
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w
('.)
a:
plus en plus rapprochée.
('.)
w 2-Complications
a:
0)
0
N
• Les troubles du rythme ventriculaire (tachycardie et fibrillation ventriculaire) deviennent
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z
a:
fréquents quand la fonction ventriculaire gauche se dégrade.
w
> • 50% des décès surviennent par mort subite secondaire à un trouble du rythme
U)
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0 ventriculaire+++++++++++++ .
i=
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w
@
332
INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE DE L'ADULTE (SAUF TRAITEMENT)
■
• Les accidents thrombo-emboliques sont fréquents.
• Le bas débit peut être responsable d'une hypo-perfusion cérébrale (asthénie, troubles de la
mémoire, voire confusion au stade d'IC très avancée).
• L'IC gauche évolue vers l'IC globale avec dyspnée stade IV et anasarque.
• Au stade terminal, on peut être amené à se trouver dans une situation de bas débit profond avec
hypotension sévère, insuffisance rénale fonctionnelle avec oligurie, foie de choc. Les signes de
surcharge pulmonaire peuvent être présents ou absents. Ces patients sont souvent dépendants
des drogues inotropes positives (Dobutamine).
3-Pronostic
Le pronostic de l'/C est sévère :
• Mortalité à 1 AN= 35 à 55% dans les insuffisances cardiaques stades III et IV de la NYHA.
• Facteurs de mauvais pronostic les plus importants:
Clinique:
x Ageélevé.
x ATCD de mort subite ressuscitée.
x Cardiopathie ischémique.
x PA basse pincée de manière persistante.
x Stades III/IV NYHA.
x ATCD d'hospitalisation lié à l'IC.
x Perte de poids involontaire.
x Lipothymies, syncopes.
ECG: QRS large, troubles du rythme ventriculaire, alternance onde T.
ETT: FEVG < 30%, dysfonction VD, résistances pulmonaires augmentées.
Pic VO2 max : < 14 mL/kg/minute.
BIOLOGIE: taux de BNP élevé+++, hyponatrémie, insuffisance rénale sévère,
hyperbilirubinémie, anémie.
333
ITEM 234
L.U
cr::
TRAITEMENT DE L'INSUFFISANCE CARDIAQUE a:
l-
et
CHRONIQUE DE L'ADULTE ::c
c.:,
But du traitesment:
Réduction des symptômes et amélioration de la qualité de vie.
Réduction du nombre et de la durée des hospitalisations.
Réduction de la mortalité.
Ralentissement de la progression de la maladie.
1. GENERALITES
• Le traitement çle l'insuffisance cardiaque (IC) présente plusieurs volets:
Traitement de la cardiopathie causale: c'est le seul traitement susceptible d'éviter
l'évolution de l'IC: techniques de revascularisation dans les cardiopathies ischémiques
(angioplastie, pontages), remplacement valvulaire dans les valvulopathies...
Traitement symptomatique: pour réduire les symptômes et/ou à améliorer le pronostic.
• Les traitements cherchent donc tous à augmenter le débit cardiaque et/ou à diminuer les
pressions de remplissage (pour améliorer les signes congestifs).
• On peut donc classer les traitements symptomatiques de l'IC selon 5 points d'impact principaux:
1-Lutter contre la rétention hydro-sodée
Ce qui diminue les signes congestifs (dyspnée, œdèmes) en diminuant les pressions de remplissage du
ventricule gauche (et donc la pression capillaire pulmonaire) :
• Régime sans sel
• Diurétiques
• Sacubitril
2-Augmenter l'inotropisme (dans les IC avec FEVG réduite)
• L'augmentation de l'inotropisme augmente le volume d'éjection systolique, et donc le débit
cardiaque, et réduit indirectement les pressions de remplissage (donc diminue les signes
congestifs).
• En cas de décompensation sévère (stade IV NYHA et/ou choc cardiogénique):
Inotropes positifs dérivés des catécholamines: dobutamine, adrénaline (par voie veineuse).
Inhibiteurs des phosphodiestérases III (enoximone) (par voie veineuse).
• Au long cours: Bêtabloquants de l'IC
3-Réduire la précharge
• Cette réduction se fait au prix d'une diminution du volume d'éjection systolique et donc du débit
cardiaque.
• En fait, sur un cœur dilaté, une réduction importante de la précharge (et donc des pressions
de remplissage) n'a pour résultante qu'une faible baisse du débit (c'est l'inverse sur un cœur
sain): Vasodilatateurs veineux (dérivés nitrés), mais aussi: régime sans sel, diurétiques.
4-Réduire la post-charge
• La réduction de la post-charge, donc des résistances à l'éjection, se traduit par une augmentation
du volume d'éjection systolique et donc du débit cardiaque (et donc des pressions de
remplissage).
• On utilise surtout les inhibiteurs de l'enzyme de conversion ou, en cas d'intolérance, un
antagoniste des récepteurs de !'angiotensine II (ARA II).
334
TRAITEMENT DEL' INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
■
335
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
viandes et poissons salés et fumés, conserves, plats cuisinés du commerce, y compris les
cuisinés surgelés, tous les condiments salés (cornichons, moutarde, olives, câpres), sauces
du commerce, pain et biscottes salés, gâteaux secs, viennoiseries, croissanteries et pâtisseries
du commerce, confiseries, eaux minérales sodiques.
Restriction hydrique si hyponatrémie ou dysfonction VG très sévère.
Consommation modérée d'alcool: 1 verre/jour.
Lutte contre l'obésité.
A contrario, 50% des patients en IC avancée sont en situation de malnutrition ( « cachexie
d'origine cardiaque ») c::> prise en charge diététique.
• Sevrage tabagique; prise en charge d'un diabète.
• Vaccination antigrippale, antipneumococcique.
• Eviter l'automédication (notamment les AINS).
2-Autres mesures
• Traitement d'une HTA concomitante.
• Prise en charge des comorbidités: syndrome d'apnées du sommeil, insuffisance rénale, syndrome
métabolique, BPCO ...
• Oxygénothérapie: nécessaire lors des poussées (œdème pulmonaire), elle n'a pas d'indication
au long cours.
• Prévention des accidents thrombo-emboliques :
Anticoagulation préventive systématique si patient hospitalisé et alité.
Anticoagulation curative (AVK ou AOD) systématique si FA.
Anticoagulation curative (AVK) systématique si thrombus intra-VG ; à discuter si CMD très
dilatée très hypokinétique.
Ill. MEDICAMENTS
Dogmes
• Tous les traitements cités ci-dessous sont des traitements efficaces uniquement dans l'IC à
FEVG réduite (FEVG < 40% ).
• Il n'y a actuellement pas de traitement au long cours qui diminue la mortalité dans l'IC à
FEVG préservée ou modérément réduite.
336
TRAITEMENT DEL' INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
■
B. BETABLOQUANTS
• Physiopathologie de l'IC: la stimulation sympathique, vitale en cas d'IC aiguë (71 FC,
inotrope +, vasoconstriction artérielle et veineuse q 71 débit cardiaque), perd progressivement
son efficacité en cas d'IC chronique et devient même délétère à long terme par plusieurs biais:
71 Besoins myocardiques liés à l'effet inotrope et tachycarde permanent du système
sympathique.
71 Post-charge par vasoconstriction artérielle.
Stimulation système rénine-angiotensine.
71 Calcium intracellulaire.
Troubles du rythme ventriculaire +++.
• Mécanismes d'action des bétabloquants dans l'IC : importance du moment d'initiation
En aigu, à pleines doses, effet inotrope négatif: ne jamais introduire des bêtabloquants
de l'IC chez un patient non stabilisé car risque d'aggravation+++ (PCZ).
En chronique :
x Réduction de la fréquence cardiaque
x Amélioration du rapport apports/besoins et de l'utilisation énergétique myocardique
x Amélioration du remodelage ventriculaire par diminution des contraintes et des volumes
ventriculaires.
x Amélioration de la contractilité ➔ augmentation du volume d'éjection systolique et de
la FEVG (augmentation possible de la FEVG de 25 à 30%, mais l'effet n'apparaît qu'à
partir du 2 e mois de traitement).
x Diminution des troubles du rythme ventriculaire et donc du risque de mort subite +++
MISE EN ROUTE D'UN TRAITEMENT PAR BETABLOQUANTS DE L'IC
• Hors CI: asthme, BAV haut degré, ischémie critique de membre inférieur.
• Chez des patients présentant une dysfonction VG avec FEVG < 40%.
• Classes NYHA 2:: II (ou NYHA I si post-lDM).
• Après stabilisation clinique. Introduit idéalement avant la sortie après une poussée d'IC, une
fois les signes congestifs améliorés.
• Doses initiales faibles: 1/8 de la dose finale.
• avec TITRATION : augmentation très progressive tous les 15 jours.
• Jusqu'à la dose cible ou sinon la dose la plus élevée tolérée.
• Evaluation après 3 mois de traitement.
• Précautions ou avis du cardiologue avant introduction si: NYHA IV, décompensation récente
d'IC ( < 1 mois), FC < 50/minute, hypotension.
Médicaments disponibles:
• Carvédilol (Kredex®): 2 cp/jour, débuter à 3,125 mg x 2/jour; dose cible= 25 mg x 2/jour.
• Bisoprolol (Cardensiel®): 1 cp/jour, débuter à 1,25 mg/jour; dose cible= 10 mg/jour.
• Névibolol (Temerit®): 1 cp/jour, débuter à 2,5 mg/jour; dose cible= 10 mg/jour.
Lors de chaque instauration ou augmentation de posologie:
• Surveillance PA couchée et debout, FC (bradycardie).
• Tolérance fonctionnelle: dyspnée +++, signes congestifs, poids.
• ECG de contrôle.
N.B.: il faut noter que le Carvédilol possède aussi une activité alphabloquante pouvant majorer
l'hypotension artérielle.
• En cas de poussée d'IC, il faut essayer de maintenir le traitement par bêtabloquant de l'IC, quitte
à majorer diurétiques et/ou IEC. Cependant, il va de soi qu'en cas de choc cardiogénique ou de
décompensation sévère, les bêtabloquants de l'IC devront être arrêtés. Ils seront réintroduits par
la suite selon le même protocole cité plus haut.
337
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
D. DIURETIQUES DE L'ANSE
• Mécanisme d'action:
Traitement de base de la rétention hydro-sodée ayant pour but de diminuer les symptômes
en diminuant les signes congestifs (œdème pulmonaire, œdèmes des membres inférieurs).
Le but est d'atteindre l'euvolémie (= pas de signes congestifs) avec la dose la plus faible de
diurétiques.
En cas d'IC évoluée, on peut éduquer le patient à augmenter lui-même en cas
d'aggravation/ apparition de signes congestifs (OMI, prise de poids notamment).
• On utilise les diurétiques de l'anse (effet natriurétique et kaliurétique), utilisables en cas
d'insuffisance rénale+++ :
Furosémide : Lasilix® 20 à 60 mg/24 heures (mais des doses beaucoup plus importantes
peuvent être utilisées, en particulier en cas d'insuffisance rénale).
Bumétamide (Burinex ®): sachant que « 1 mg Burinex® = 40 mg Lasilix® ".
• Effets secondaires: hypokaliémie (substitution systématique, sauf si insuffisance rénale) et la
déshydratation (sujet âgé). Par voie veineuse à très fortes doses, le furosémide peut donner des
surdités si l'injection est trop rapide.
• En cas de résistance: on peut associer diurétiques thiazidiques ou Aldactone® à petites doses
338
TRAITEMENT DEL' INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
■
Réponse
Insuffisance cardiaque physiologique
Réponse délétère
physiologique
bénéfique Activation du système
rénine-angiotensine
pro-BNP Rénine
Angiotensine I
Enzyme de
conversion
Angiotensine Il
i1 � Néprilysine
dégradation
• Vasoconstriction
•?IPA
Fragments inactifs •?/ tonus sympathique
• ?I Sécrétion d'aldostérone
(fibrose myocardique,
rétention hydro-sodée)
•?IHVG
339
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
340
TRAITEMENT DEL' INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
■
2-Digitaliques
• Mécanisme d'action : effets inotropes positif et parasympathomimétique bradycardisant
améliorant la fonction VG et les symptômes ; peuvent être associés aux bêtabloquants de l'IC.
• Indication : en seconde intention: Patients IC avec FEVG !:i 35%, sous IEC ou ARA-Il ou
LCZ-696+ anti-aldostérone+ BB, en rythme sinusal, restant symptomatiques (NYHA II-IV)
• On utilise la Digoxine (Digoxine®), d'élimination rénale+++ :
Digoxine (1 cp = 0,25 mg): 1 cp/jour tous les jours (pas de dose de charge).
En cas d'insuffisance rénale: diminuer la posologie et surveiller les taux sériques.
4-Anti-arythmiques
• Bêtabloquants de l'IC.
• Amiodarone Cordarone®, non systématique ++, indiqué +++ si FA et/ou TV ++.
• Anti-arythrniques de classes I (Flécaine® notamment) contre-indiqués.
6-Prise en charge d'une anémie associée car l'anémie aggrave le pronostic et les symptômes de l'IC
• Si insuffisance rénale chronique sévère: EPO++ .
• Si carence en fer:
Rechercher saignement occulte: interrogatoire, FOGD, coloscopie± vidéocapsule...
Supplémentation martiale per os dans un 1er temps.
Supplémentation martiale IV par FERINJECT® dans un 2nd temps si patients avec FEVG
réduite, symptomatique avec carence martiale prouvée: ferritinémie < 100 µg/L ou
ferritinérnie entre 100 et 299 µg/L ET coefficient de saturation de la transferrine < 20%.
341
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. RESYNCHRONISATION BI-VENTRICULAIRE
• La présence d'un BBG sur l'ECG va entraîner:
Un déphasage de contraction entre le VD et le VG c> asynchronisme interventriculaire.
Un asynchronisme intraventriculaire gauche.
Un asynchronisme auriculo-ventriculaire si PR long associé.
• Chez un patient avec un cœur normal, les conséquences d'un BBG sur la fonction cardiaque sont
faibles. Par contre, chez les patients présentant une IC à FEVG réduite, la présence d'un BBG
aggrave considérablement la fonction cardiaque.
• Pour resynchroniser les 2 ventricules et les oreillettes, on met en place 3 sondes: 1 sonde dans
l'OD (si rythme sinusal), 1 sonde à l'apex du VD et 1 sonde sur la paroi latérale du VG, en
passant par une veine latérale s'abouchant dans le sinus coronaire(qui se jette dans l'OD).
• Ces sondes seront reliées soit à un boîtier de pacemaker (c> pacemaker triple chambre),
soit à un boîtier de DAI en cas d'indication (c> défibrillateur triple chambre).
• La resynchronisation bi-ventriculaire permet d'optimiser le débit cardiaque, d'améliorer les
symptômes, de diminuer la morbidité(hospitalisations) et la mortalité. C'est la seule alternative
viable à la transplantation chez les patients non équilibrés par leur traitement médical.
342
TRAITEMENT DEL' INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
■
///vcs
Sinus coronaire
Sonde auriculaire
droite Sonde sur
la paroi latérale
duVG
Sonde
ventriculaire droite
V. TRAITEMENT CHIRURGICAL
A. Transplantation Cardiaque (QS)
B. Assistance circulatoire, en attendant la greffe
C. Cœur artificiel définitif (CARMAT®) : en cours de développement
343
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Traitement étiologique ++ + :
- revasculariser si cardiopathie
[ 1
ischémique
Patients avec IC à FEVG réduite (<40%) - arrêt alcool
- traitement valvulopathie....
Diurétiques pour
soulager les symptômes
et les signes congestifs
l l
....
cc
(é)
- ltalter les facteurs agravants cardiolQBiqyes = HTA. FA, TdR ventrltUlatres, bradycardie....
w
cc
(l)
0
N
<(
z
cc
w
>
U'J
z
Q
344
TRAITEMENT DEL' INSUFFISANCE CARDIAQUE CHRONIQUE
IEC/Sacubitril-Valsartan iSGLT22
RS avec BBG � 150 ms RS, BBG 130-149 ms ou QRS � 150 ms sans BBG
-
iitil*'·• CRT-P/D
Pour réduire les hospitalisations pour IC, améliorer la qualité de vie - pour tous les patients
Réhabilitation à l'effort Prise en charge multidisciplinaire
345
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
ET/OU
-
Assistance ventriculaire droite
Epuration extra-rénale
ou
Considérer un traitement palliatif
346
ITEM 201 ......
C'-1
UJ
cr::
ci:
TRANSPLANTATION CARDIAQUE -==
:c
1. INDICATIONS
• Insuffisance cardiaque chronique, irréversible, sévère (= symptomatique avec stade III ou IV
de la NYHA), sous traitement optimal (médical et électrique type resynchronisation le cas
échéant), en l'absence de CI.
N.B.: VO2 max. basse le plus souvent(< 14 mL/minute/kg).
• Insuffisance cardiaque aiguë fulminante d'évolution rapidement défavorable.
• Nécessité d'avoir un patient compliant et émotionnellement stable++ .
• Principales indications:
Cardiomyopathies dilatées(CMD): 45% des cas.
Cardiomyopathies ischémiques+++ : 30% des cas.
Plus rarement: valvulopathies, myocardite fulminante, re-transplantation cardiaque,
cardiomyopathies chez 1 'enfant, cardiopathies congénitales...
Il. CONTRE-INDICATIONS
• Hypertension artérielle pulmonaire fixée non réversible +++(PCZ) = HTAP précapillaire:
Nécessite un cathétérisme droit pour mesurer la PAP moyenne, la Pression capillaire
d'occlusion(Pcap), le débit cardiaque et les résistances pulmonaires.
Si résistances pulmonaires > 4-5 unités Wood (1 unité Wood = 80 dynes/cm5 /s) c> test à la
dobutarnine ou au NO c> si pas :::loi résistances pulmonaires c> CI transplantation+++ .
• Cancer évolutif ou récent(< 5 ans)
• Infection évolutive non maîtrisée; EP récente; UGD non traité
• Mauvaise compliance prévisible, Maladie psychiatrique sévère; addiction(alcool, drogues)
• Age élevé(> 65 ans, mais CI relative)
• Insuffisance rénale sévère, cirrhose hépatique
• ATCD d'AVC avec séquelles sévères; AOMI sévère; DNID avec atteinte multi-viscérale
347
1
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. A LONG TERME
1-Rejet chronique
• Maladie coronaire du greffon avec athérosclérose accélérée: épaississement diffus, proximal et
distal des coronaires avec revascularisation souvent difficile.
N.B.: cœur transplanté dénervé, donc absence de douleur angineuse chez le patient greffé.
• Dépistée par des coronarographies systématiques itératives. Nécessité d'un traitement
systématique par statines chez tout patient greffé.
• Peut aboutir à une insuffisance cardiaque avec nécessité d'une 2nde transplantation.
2-Immunosuppression: débutée dès J1, puis poursuivie à vie
a:
3-Complications infectieuses liées à l'immunodépression +++
('.)
• Bactériennes: BK, germes intracellulaires, pneumocoques, etc.
w
a:
CD
0
• Virales: EBV ++++, CMV, HSV, etc.
N
<(
z • Parasitaires: toxoplasmose, pneumocystose.
a:
w
>
Cf)
4-Complications tumorales: risque de lymphome et de cancers cutanés notamment
z
0
;=:
5-Insuffisance rénale: multifactorielle (HTA, néphrotoxicité de la ciclosporine notamment).
w
@
348
ITEM 234 00
C'-1
L.1.1
cc:
INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUE a:
l-
c:c
OAP cardiogénique ::c
c:..:,
1. PREAMBULE
• L'insuffisance cardiaque (IC) aiguë est définie comme l'apparition rapide ou l'aggravation de
symptômes et/ou de signes d'IC.
• C'est une urgence vitale qui nécessite une prise en charge diagnostique et thérapeutique rapide
et qui conduit le plus souvent à une hospitalisation.
• Elle peut être inaugurale et révéler une IC (à FEVG réduite, modérément réduite ou préservée)
ou n'être qu'une énième décompensation d'une IC connue de longue date.
• Elle peut être déclenchée :
□ Par une atteinte cardiaque directe (SCA, myocardite par exemple).
□ Par une cause extrinsèque cardiologique (FA, poussée d'HTA) ou extra-cardiologique
(surinfection bronchique, rupture de traitement par exemple) chez un patient présentant une
IC chronique préalable.
• L'œdème pulmonaire est la manifestation la plus fréquente d'IC aiguë. Il peut être brutal
et massif (OAP = œdème aigu pulmonaire) ou s'instaurer progressivement. Il est parfois
associé à un tableau de choc cardiogénique.
• Il est dû à l'irruption brutale de liquide plasmatique dans les alvéoles pulmonaires provenant des
capillaires pulmonaires.
• Normalement, la pression capillaire pulmonaire est contrebalancée par la pression oncotique du
plasma, qui évite la transsudation dans les alvéoles.
• 2 mécanismes sont donc possibles dans l 'œdème aigu pulmonaire :
Soit mécanisme hémodynamique: c'est-à-dire augmentation de la pression artérielle
pulmonaire (comme dans l'IC gauche par exemple), ou plus rarement diminution de la
pression oncotique du plasma (hypoalbuminémies massives).
Soit œdème aigu pulmonaire lésionnel : par altération directe de la membrane alvéolo
capillaire responsable d'une exsudation alvéolaire: c'est le syndrome de détresse
respiratoire aiguë de l'adulte (SDRA).
• Enfin, il existe des situations cliniques où le mécanisme de l'œdème aigu pulmonaire est mal
élucidé: œdème aigu pulmonaire au cours de l'embolie pulmonaire, en haute altitude...
349
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. ETIOLOGIES
• Toutes les cardiopathies gauches peuvent se compliquer d'œdème aigu pulmonaire (voir étiologies
au chapitre précédent)= décompensation d'une IC gauche chronique préexistante (PCZ)
• Autres causes d'OAP:
Poussée hypertensive majeure, mais en général correspond à une manifestation d'insuffisance
ventriculaire gauche sur une cardiopathie hypertensive.
Dissection aortique.
Rétrécissement mitral ou équivalent: myxome de l'OG ou thrombose de prothèse mitrale.
Troubles du rythme ventriculaire ou auriculaire:
x Surtout si la fréquence ventriculaire est rapide, sur cardiopathie sous-jacente ou non.
x Mais également les grandes bradycardies (maladie du sinus ou trouble conductif).
• En cas de SCA, toujours suspecter une complication mécanique (voir chapitre SCA).
C. DIAGNOSTIC CLINIQUE
1-Symptômes
• La dyspnée est le symptôme majeur de l'œdème aigu pulmonaire avec:
D'une polypnée de survenue brutale, souvent nocturne.
Avec orthopnée majeure, obligeant le patient à s'asseoir au bord duht, à aller à la fenêtre...
Angoissante, volontiers accompagnée de sueurs.
350
INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUE: ŒDEME PULMONAIRE CARDIOGENIQUE
■
Associée à un grésillement laryngé, une toux et une expectoration classiquement rosée
(ou plus souvent blanchâtre) et mousseuse, qui ne soulage pas le patient.
Une douleur angineuse peut être présente, soit parce que l'ischémie est responsable de
l'œdème aigu pulmonaire, soit parce qu'il s'agit d'un angor fonctionnel secondaire à
l'hypoxie (chez un coronarien).
• Mais il peut exister des formes plus trompeuses:
Simple crise dyspnéique ou majoration d'une dyspnée chronique (sub-œdème pulmonaire).
Dyspnée asthmatiforme (« asthme cardiaque»), fréquente chez le sujet âgé, associant une
bradypnée expiratoire à des râles sibilants. Le diagnostic est en règle générale facile chez
un sujet présentant une cardiopathie connue, sans antécédent d'asthme (« on ne débute pas
un asthme à 70 ans » ). La radiographie thoracique redresse le diagnostic en mettant en
évidence un syndrome alvéolaire bilatéral, en général associé à une cardiomégalie.
Notion de prise de poids récente, existence/majoration récente d'œdèmes des MI.
2-Signes cliniques d'OAP
• La pression artérielle est en général élevée, mais elle peut être basse ou imprenable en cas de
choc cardiogénique.
• La tachycardie est constante, sauf si Je mécanisme de l'œdème aigu pulmonaire est une
bradycardie ou si le patient prend des traitements bradycardisants (!), ou si l'état du patient est
gravissime: bradycardie hypoxique précédant de peu l'arrêt cardio-circulatoire.
• Auscultation pulmonaire:
Recherche les râles crépitants+++ (PCZ) qui sont présents initialement aux bases, puis qui
s'étendent au cours de la crise vers les sommets « en marée montante».
Les râles sibilants sont fréquents chez le sujet âgé.
Il peut exister également une diminution du murmure vésiculaire aux bases, en rapport avec
un épanchement pleural souvent associé (plus fréquemment à droite car il y a plus de
plèvre= 3 lobes pulmonaires à droite contre 2 à gauche).
La cyanose est fréquente (hypoxémie).
Les signes de lutte sont en général présents: tirage intercostal et sus-claviculaire,
respiration abdominale...
• Auscultation cardiaque:
Galop B3 protodiastolique ++en cas d'insuffisance ventriculaire gauche.
Souffle systolique d'IM fonctionnelle (si CMD sous-jacente).
Recherche des signes en faveur d'une valvulopathie causale (RAc, RM, IA, IM).
La recherche de signes d'IC droite est systématique++ .
351
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
O. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1-Electrocardiogramme
• Très rarement normal+++ .
• En règle générale, montre une tachycardie sinusale.
• Peut montrer des signes orientant vers une étiologie particulière: FA rapide, troubles du rythme
ventriculaire, SCA, hypertrophie ventriculaire gauche de la cardiopathie hypertensive ou du
rétrécissement aortique.
2-Radiographie thoracique
• Épaississement de la trame vasculaire, avec redistribution vers les sommets, avec lignes de
KERLEY = œdème interstitiel (plutôt dans le sub-œdème pulmonaire):
Lignes de type A = apex des poumons.
Lignes de type B = base des poumons.
Lignes de type C = localisation péri-hilaire.
• Surtout signes d'œdème alvéolaire: opacités
floconneuses, mal limitées, bilatérales et symétriques,
prédominant aux hiles ( « en ailes de papillon »).
• Il existe souvent un épanchement pleural, en
général bilatéral, mais prédominant souvent à droite.
• Il existe en règle générale une cardiomégalie, les
anomalies de la silhouette cardiaque reflétant la
cardiopathie en cause (silhouette triangulaire du
rétrécissement mitral par exemple).
• Permet d'éliminer un diagnostic différentiel RXT caractéristique d'IC : cardiomégalie
+ syndrome alvéolo-interstitiel bilatéral
(pneumopathie notamment).
3-Echographie-Doppler cardiaque trans-thoracique
• L'ETT permet le diagnostic d'IC aiguë en:
Recherchant une cardiopathie sous-jacente (dilatation VG, valvulopathie aiguë, hypokinésie
segmentaire ou diffuse...).
Évaluant la FEVG (réduite, modérément réduite ou préservée).
Évaluant la fonction diastolique (pressions de remplissage élevées).
Retrouvant le plus souvent une HTP (post-capillaire).
• Elle est indiquée de manière urgente en cas d'OAP mal toléré avec choc, notamment en cas
de SCA (recherche de complications mécaniques+++ ), d'endocardite ou de dissection aortique.
• Sinon, elle sera réalisée de manière systématique au cours des 48 premières heures après
l'admission. « Un OAP bien toléré ne nécessite pas une ETT en urgence».
4-Echographie pulmonaire (thoracique)
• Peut être très utile+++ pour le diagnostic d'IC aiguë en recherchant des signes d'œdème
pulmonaire interstitiel (queue de comètes) ou d'épanchement pleural.
5-Exploration hémodynamique (cathétérisme droit par technique de Swan et Ganz)
• Jamais utilisée en pratique courante car remplacée par l'échographie cardiaque trans-thoracique.
• Réservée au cas de doute diagnostique: choc septique avec œdème lésionnel notamment ou au
0
ü
monitorage de patients intubés-ventilés en choc cardiogénique (pression veineuse centrale c:::>
w
cc
ü
remplissage, PAPO, débit cardiaque, SVO2...).
w
cc
• Résultats:
a:,
0
N La pression artérielle pulmonaire d'occlusion (PAPO) est élevée (normale 8 à
<t
z
cc 12 mmHg), au-delà de 18 mmHg, en général les chiffres atteignent 20 mmHg, voire plus.
w
>
(/") Les pressions pulmonaires sont élevées de façon parallèle à la pression capillaire
z
0
i=
(hypertension artérielle pulmonaire post-capillaire).
0
w
@
352
INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUE• ŒDEME PULMONAIRE CARDIOGENIQUE
■
Le débit cardiaque est abaissé en rapport avec une diminution du volume d'éjection
systolique (DC < 4 L/minute ou IC < 2,6 L/minute/m2).
La différence artério-veineuse en oxygène (DAV) est élargie.
6-Biologie
Dosage des peptides natriurétiques : BNP ou NT-pro-BNP
• Seuils de BNP permettant d'éliminer une IC aiguë devant une dyspnée aiguë:
BNP < 100 pg/mL.
NT-pro-BNP < 300 pg/mL.
• En cas de dyspnée aiguë, des dosages de BNP ou NT-pro-BNP en dessous de ces seuils
respectifs permettent d'éliminer une IC aiguë+++.
• Causes de faible élévation du BNP et du NT-pro-BNP en cas d'IC aiguë:
OAP flash (délai de sécrétion).
IC droite aiguë.
IC terminale.
Obésité.
• En cas d'élévation, ces dosages ne permettent pas de poser de manière certaine le diagnostic
d'IC aiguë car il y a beaucoup d'autres causes d'élévation de ces peptides natriurétiques.
• Troponine Tc ou le:
Peut-être élevée en cas de SCA à l'origine de l'OAP.
Comme le BNP ou NT-pro-BNP, la troponine peut être augmentée (en dehors de toute cause
ischémique) dans de nombreuses pathologies associées à un OAP: FA rapide, IC terminale,
amylose, RA...
• NFS, hémostase, ionogramme sanguin, urée, bilan hépatique complet, créatininémie, glycémie,
TSH, de manière systématique.
• CRP +/- procalcitonine en cas de suspicion d'infection associée.
• Gaz du sang+ lactates non systématiques en cas d'OAP non sévère. Indiqué si BPCO ou choc
cardiogénique associé. On retrouve
OAP non sévère: hypoxémie (bien corrigée par l'oxygénothérapie) + hypocapnie
réalisant un effet shunt (PO2 + PCO2 < 120 mmHg) ; alcalose respiratoire.
353
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
F. TRAITEMENT
• Le traitement de l'œdème aigu pulmonaire est une urgence que chacun doit être en mesure
de traiter immédiatement (posologies à connaître).
• L'œdème aigu pulmonaire nécessite une hospitalisation en URGENCE.
Dans quel service hospitaliser un patient avec un OAP ?
• En Réanimation ou en USIC si : • En salle si bonne tolérance de l'OAP
- Choc cardiogénique ou signes de bas débit • Le traitement est souvent débuté aux
- Nécessité d'IOT + ventilation mécanique Urgences puis le patient est transféré en
- Saturation< 90% sous oxygénothérapie salle en cas d'évolution favorable
- Épuisement respiratoire, FR > 25/minute
- Bradycardie < 40/minute ; FC > 130/minute
0
(é)
w
0:
(é) 1-Traitement étiologique
w
0:
• SCA: si choc cardiogénique associé à l'OAP, coronarographie + angioplastie primaire +
traitement d'une complication mécanique du SCA si présente.
ai
0
N
z
<{
0
i== • Antibiothérapie et chirurgie en urgence en cas de lésions valvulaires majeures d'endocardite.
0
w
@
354
INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUE• ŒDEME PULMONAIRE CARDIOGENIOUE
■
2-Traitement symptomatique
• Régime sans sel.
• Position demi-assise.
• Laisser à jeun (pratique si assistance respiratoire !).
• Poser 1 VVP; KT veineux central et artériel en cas de choc.
• Perfuser 500 cc de 05%/24 heures (pas de sérum physiologique+++ ).
• Monitoring: PA, FC, température, Sat 0 2, fréquence respiratoire, scope-ECG continu,-diurèse.
• Oxygénothérapie (nasale ou au masque) (PCZ) si saturation< 90% ou Pa02 < 60 mmHg.
• Équilibre de la glycémie.
• La saignée est très rarement employée.
3-Diurétiques
• Ils représentent la base du traitement de l'OAP cardiogénique, avec les dérivés nitrés.
• Ils ont un effet diurétique (!), mais aussi vasodilatateur veineux lorsqu'ils sont utilisés par
voie IV, ce qui permet de baisser rapidement la volémie et la précharge.
• L'effet du diurétique par voie IV ne commence à apparaître qu'au bout de 5 minutes, est
maximum en 30 minutes, expliquant mal l'efficacité souvent immédiate du produit.
• On utilise les diurétiques de l'anse par voie intraveineuse à fortes doses en 1 intention.
ère
cours.
Chez les patients IC chronique, sous diurétiques au long cours: 1 dose de furosémide IVD
ère
355
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
5-Support ventilatoire
• La ventilation non invasive VNI (CPAP ou VS-AI-PEP) est un excellent traitement de
l'OAP sévère. La ventilation en pression positive (avec adjonction de PEEP le plus souvent) est
généralement très bénéfique
Correction de l'hypoxémie: � formation de l'œdème pulmonaire par � gradient pression
hydrostatique; si PEEP (pression positive de fin d'expiration) associée: 71 recrutement
alvéolaire c:> � shunt intrapulmonaire c:> amélioration des paramètres d'oxygénation.
Diminution du travail des muscles respiratoires qui peut représenter jusqu'à 25% de la
demande globale en 02 en cas OAP massif. La ventilation mécanique améliore la répartition
en 02 de l'organisme.
Diminution de la précharge.
Augmentation de la pression intrathoracique : diminue le remplissage auriculaire droit,
ventriculaire droit et diminue ainsi le volume sanguin central par diminution du gradient de
pression du retour veineux systémique.
Diminution de la post-charge (loi de Laplace).
• La VNI peut être débutée dans le camion de SAMU ou aux Urgences dès le début de la
prise en charge. Elle permet d'éviter assez souvent l'IOT et ses complications: infectieuses
(pneumopathies nosocomiales), traumatiques (séquelles trachéales) ou liées à la sédation.
• Cependant, elle nécessite une surveillance attentive. En cas d'aggravation ou de non amélioration
rapide (épuisement respiratoire, OAP asphyxique ou état de choc difficilement contrôlable), la
VNI ne doit pas retarder l'IOT et la ventilation mécanique classique +++.
6-lnotropes positifs
• Ils sont utilisés en cas d'OAP avec choc cardiogénique et/ou ou signes d'hypoperfusion.
• Leur utilisation est le plus souvent guidée par une surveillance par ETT.
• On utilise principalement la Dobutamine +++ (PCZ) (Dobutrex®) : 5 à 20 µg/kg/minute à
doses progressivement croissantes.
• Éventuellement associé à la Dopamine® à dose «cardiaque», soit 3-5 µg/kg/minute si la PA
reste basse sous Dobutamine.
0
• Autres agents inotropes positifs:
wa:
(é)
Intérêt++ si prise de bêtabloquants (catécholamines moins efficaces):
(é)
x Lévosimendan.
a:al
LI.!
356
INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUE: ŒDEME PULMONAIRE CARDIOGENIQUE
■
7-Autres traitements
• Morphine: 3 mg en bolus IV:
Ses effets vasodilatateurs veineux (� précharge) et artériels (plus modérés) peuvent être
bénéfiques au début de la prise en charge, surtout en cas d'anxiété importante.
Peut être uitle pour soulager de l'anxiété et de la dyspnée.
Elle est bien sûr contre-indiquée en cas d'épuisement respiratoire+++ .
• Anticoagulation:
Indiquée à dose efficace en cas de SCA (QS), de FA.
Sinon, HBPM systématique à dose préventive systématique (LOVENOX® 0,4 mL/jour
en 1 injection sous-cutanée).
• Que faire du traitement habituel (IEC et/ou bêtabloquants) chez les patients IC chroniques
décompensés ?
A conserver en cas d'OAP minime bien toléré (crépitants aux bases) survenant chez un
patient déjà IC chronique. Au besoin, chez ces malades, on pourra diminuer la posologie du
bêtabloquant de l'IC le temps de l'épisode aigu.
A arrêter en cas de choc cardiogénique ou d'OAP massif.
A introduire rapidement après stabilisation en cas de dysfonction VG systolique.
• IEC:
Les IEC n'ont aucune place à la phase aiguë de l'OAP.
Ils seront par contre débutés rapidement (dans les 48 heures) en cas de dysfonction VG, une
fois la situation respiratoire et hémodynamique stabilisée++++ .
• Anticalciques, anti-arythmiques de classe I contre-indiqués+++ .
• Vasopresseurs type noradrénaline ou dopamine > 5 µg/kg/minute:
Unqiuement si choc cardiogénique réfractaire aux agents inotropes (dobutamine).
Utilisés pour maintenir une pression de perfusion.
• Dialyse si insuffisance rénale terminale associée à l'OAP.
8-Assistance circulatoire
• Traitement du choc cardiogénique d'évolution défavorable.
• A discuter en cas d'échec du traitement médical du choc cardiogénique (IOT et inotropes
inclus) chez des patients sélectionnés++++ . L'assistance circulatoire doit être débutée s'il y a
un espoir au décours
Soit d'une récupération d'une fonction VG meilleure (myocardite+++, myocarde sidéré
dans l'IDM massif).
Soit d'une greffe cardiaque ou d'une assistance ventriculaire gauche ± droite définitive
( « cœurs artificiels ») en cas d'évolution catastrophique malgré l'ensemble des traitements
mis en route.
• L'assistance circulatoire la plus utilisée est l'ECMO, véritable circulation extracorporelle
assurant un débit continu.
• La contre-pulsion intra-aortique est parfois encore utilisée en cas de choc cardiogénique
secondaire à un SCA ST+ avec complications mécaniques (IM par rupture de pilier par
exemple), le temps d'amener le patient au bloc opératoire.
357
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
NON
• Oxygénothérapie si sat. 0 2 < 90%
OUI ou PaO2 < 60 mmHg
/
1 Détresse respiratoire aiguë ? I � • VNI (CPAP ou VS-AI-PEP)
• Si anxiété importante:
3 mg morphine en bolus IV
NON
• Intubation oro-trachéale (IOT)
+ ventilation mécanique
,,
Démarche diagnostique et traitement étiologique++++
• SCA: coronarographie en urgence ++ (rechercher complications
Discuter transfert en
mécaniques du SCA)
USIC/Réanimation en
• Arythmie rapide (FA, TV ...): CEE en urgence fonction de la gravité
• Bradycardie sévère : entraînement électrosystolique et de l'étiologie
• IM sévère par rupture de cordages: traitement chirurgical
• Crise aiguë hypertensive : traitement antihypertenseur IV
• EP : thrombolyse si choc
w
>
z
C/)
0
f"
a
w
@
358
INSUFFISANCE CARDIAQUE AIGUE: ŒDEME PULMONAIRE CARDIOGENIQUE
■
Diurétiques de l'anse
et considérer les lnotropes
OUI
359
ITEM 332
LU
cc:
ETAT DE CHOC a:
t-
c:z:
Principales étiologies : hypovolémique, septique, :::c
c..=,
cardiogénique, anaphylactique
Plan
1. DEFINITION
Il. ETIOLOGIES ET PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. DIAGNOSTIC
IV. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2021, ESC sur la prise en charge de l'insuffisance cardiaque aiguë et du choc cardiogénique.
1. DEFINITION
L'état de choc correspond à une insuffisance circulatoire aiguë.
0 3 mécanismes physiopathologiques interviennent dans la constitution d'un état de choc:
w
l'.)
cc
l'.) • Hypovolémie absolue : en cas de choc hypovolémique
w
cc • Hypovolémie relative par vasoplégie: en cas de choc anaphylactique
CO
0
N
<(
• Défaillance primitive de la pompe cardiaque : en cas de choc cardiogénique
z
cc
w
>
Il en résulte une hypoxie tissulaire par défaut d'apport en oxygène.
La physiopathologie du choc septique est plus complexe, associant ces 3 mécanismes à un trouble
(/)
z
0
f'.= majeur de la microcirculation responsable d'une mauvaise utilisation de l'oxygène dans les tissus.
ci
@ Dans tous les cas, il s'agit d'une urgence vitale qui nécessite un diagnostic rapide.
360
ETAT DE CHOC
■
361
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Il est important de rappeler qu'un choc cardiogénique lié à une dysfonction VG sévère
s'accompagne aussi de signes d'IVD.
B. CHOC SEPTIQUE
• Définition: insuffisance circulatoire aiguè· témoin d'une réponse inflammatoire systémique
résultant de l'action d'un agent microbien et des substances toxiques qu'il sécrète.
• La physiopathologie du choc septique est complexe, associant anomalies cardiaques et
vasculaires, avec pour conséquence principale une distribution anormale du sang dans la
microcirculation, d'où le terme de choc« distributif».
• En effet, la libération de toxines bactériennes et cytokines du système immunitaire entraîne:
□ une intense vasodilatation périphérique et donc diminution des résistances périphériques.
□ une altération des capillaires sanguins, responsable d'une mauvaise oxygénation des tissus et
donc d'une différence artério-veineuse (DAV) altérée.
1 PROLIFERATION BACTERIENNE
1
Bactériémie
1 ·I Septicémie
1
Libération de médiateurs de l'inflammation par le système immunitaire
Cytokines, Tumor necrosis factor, interleukines
Complément, kallicréine, histamine
Platelet activating factor
Production de monoxyde d'azote
,
Dérégulation des débits sanguins régionaux (atteinte de la microcirculation)
Vasodilatation artérielle et veineuse (lésions cellules musculaires lisses vasculaires)
Exsudation plasmatique (lésions endothélium vasculaire)
Effet inotrope négatif direct
1•
HYPOXIE TISSULAIRE
par mauvaise utilisation
LWU)a:>
l'augmentation du débit cardiaque pour maintenir la pression artérielle constante
(PA= R x Qc) = phase chaude. Cette augmentation du débit cardiaque n'est possible qu'à
i=z0iS
condition que la volémie soit rétablie.
362
ETAT DE CHOC
■
□ Toutefois, cette augmentation du débit ne peut pas être maintenue longtemps, d'une part du
fait de l'épuisement myocardique et, d'autre part, à cause de certaines cytokines (TNFa)
qui possèdent un effet inotrope négatif. Cela aboutit à une diminution du débit cardiaque
= phase froide.
• Cause:
□ État septique grave avec septicémie ou bactériémie (quels que soient la porte d'entrée)
□ Terrain favorisant: immunodépression
□ Germes impliqués:
x Bacilles Gram négatif (BGN) dont la lyse produit une endotoxine type lipopolysaccharide
(LPS).
x Cocci Gram positif
x Plus rarement: anaérobies, levures, mycobactéries, virus, parasite (Plasmodium
falciparum).
x Formes apparentées (chocs toxiniques): Purpura julminans (Neisseria meningitidis),
Taxie shock syndrom (staphylocoque).
C. CHOC HYPOVOLEMIQUE
• Définition: insuffisance circulatoire aiguë· secondaire à une perte brutale et importante de la
masse sanguine (choc hémorragique) ou à une perte brutale d'eau.
• Physiopathologie simple: l'hypovolémie est responsable d'une chute du débit cardiaque avec
pour conséquence une élévation des résistances systémiques (PA = R x Qc) et de la DA V.
• Étiologies:
□ Hémorragies internes ou extériorisées: hémorragies digestives, traumatismes avec
hémothorax, hémopéritoine, hématome profond: splénique, hépatique, rétropéritoine,
psoas).
□ Terrain favorisant les hémorragies: trouble de l'hémostase
□ Pertes liquidiennes:
x Digestives: diarrhée aiguë, vomissements, J secteur (pancréatite aiguë)...
ème
N.B.: dans le cadre du choc hémorragique, le dosage sanguin de l'hémoglobine peut être normal au
stade initial. En effet, au début du saignement, il y a une perte égale de globules rouges et de plasma.
Le chiffre de l'hémoglobine étant rapporté à la quantité de plasma (gldL), cela explique la possible
normalité initiale du chiffre d'hémoglobine dans les chocs hémorragiques. Inversement, ce chiffre
peut être faussement trop bas dans les cas où un remplissage massif par cristalloïdes ou colloïdes a
été entrepris avant l'arrivée à l'hôpital.
D. CHOC ANAPHYLACTIQUE
• Définition: réaction anaphylactique gravissime et brutale (type 1 de la classification de Gel! et
Coombs) survenant après contact avec un allergène pour lequel le sujet a été préalablement
sensibilisé.
• Le choc est secondaire à la libération de médiateurs vasoplégiants, induisant donc une chute
brutale des résistances systémiques. Le débit cardiaque est donc augmenté, ainsi que la DA V.
• Cette réaction immunologique fait intervenir:
□ Un allergène:
x Venins d'hyménoptères (guêpe,frelon).
x Antibiotiques: /J-lactamines (pénicillines+++ ), sulfamides, aminosides, tétracyclines.
x Anesthésiques (curares notamment), Iode (produit de contraste)
□ Des anticorps: lgE en l'occurrence.
363
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ill. DIAGNOSTIC
A. CLINIQUE
!-Diagnostiquer l'état de choc(= insuffisance circulatoire aiguë)
a-Hémodynamiques
□ PAs < 90 mmHg (ou chute PAs > 30 mmHg) ; PA différentielle
pincée.
□ Tachycardie > 120/minute avec pouls filant.
□ Oligurie (< 0,5 mL/kg/heure) à confirmer par sondage vésical
(secondaire à l'hypoperfusion rénale).
□ Signes de vasoconstriction cutanée (pouvant manquer à la phase
initiale d'un choc septique hyperkinétique: choc« chaud»)
x Marbrures cutanées (débutant aux genoux, pouvant se
généraliser).
x Temps de recoloration cutanée allongé(> 3 secondes).
x Extrémités pâles et froides.
x Teint livide(choc hémorragique, sepsis).
x Sueurs(consécutives à la libération de catécholamines).
Marbrures des genoux
b-Respiratoires et des membres inférieurs
chez une patiente en choc
□ Saturation< 85%, cyanose. cardiogénique
□ Polypnée > 40/min, signant l'acidose métabolique, secondaire à
un œdème pulmonaire ou une atteinte pulmonaire(pneumopathie par exemple).
□ Impossibilité de parler.
□ Signes de lutte respiratoire(tirage sus-claviculaire et intercostal, respiration paradoxale) : en
cas d'OAP massif ou de pneumopathie hypoxémiante par exemple.
□ Signes d'hypercapnie(sueurs, confusion, HTA)
□ Signes d'épuisement(bradypnée, apnée)
c-Neurologiques
□ Confusion, somnolence par hypoperfusion cérébrale.
2-Identifier la cause du choc
• Valeur de la pression artérielle :
□ La pression artérielle pulsée (PP = PAs - PAd) : représente une estimation du volume
éjecté à chaque systole par le VG, surtout chez le sujet âgé.
□ La pression artérielle diastolique (PAd) : donne un reflet des résistances des artères de
moyen et petit calibre.
□ Donc, en cas de patient en choc avec une PA pincée (85/60 mmHg par exemple): on
s'orientera vers un choc cardiogénique (atteinte du VG) ou un choc hypovolémique
(diminution du volume sanguin circulant) hémorragique ou par déshydratation.
□ En cas de PA avec PAd basse (70/35 mmHg par exemple): on s'orientera vers un choc
septique ou anaphylactique car la PAd basse reflète un effondrement des résistances
vasculaires systémiques.
□ Il faut toutefois ne pas être trop systématique et savoir interpréter la PA en fonction du contexte.
364
ETAT DE CHOC
■
• Sont en faveur d'un choc associé à un défaut d'inotropisme (choc cardiogénique, choc
septique avec altération de la FEVG) :
□ Existence d'une FEVG abaissée en ETT
□ Saturation veineuse en oxygène (SV02) < 60%
B. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
• Le diagnostic d'état de choc étant avant tout clinique, les examens paracliniques permettront
surtout d'apprécier la gravité du choc, de dépister les complications (défaillance d'organes), de
confirmer les hypothèses diagnostiques et de suivre l'évolution et l'efficacité du traitement :
□ Gaz du sang: acidose métabolique (alcalose métabolique possible à la phase hyperkinétique
du choc septique) avec hyperlactatémie(lactates > 2 mmol/L).
□ En l'absence d'autres causes (état de mal épileptique, acidocétose diabétique, insuffisance
hépatocellulaire), une hyperlactatémie isolée permet de redresser le diagnostic de choc
si Fexamen clinique est pris en défaut.
□ Saturation veineuse en oxygène (SV02): facilement mesurable (prélèvement veineux sur
KT central), elle renseigne sur la capacité d'extraction d'oxygène par les tissus et oriente
vers l'origine du choc. Si saturation veineuse en oxygène (SV02) < 60% � en faveur d'un
choc associé à un défaut d'inotropisme. SV02 normale entre 70 et 75% (avec saturation en
02 et hémoglobine normales).
□ Ionogramme sanguin et urinaire: insuffisance rénale fonctionnelle ou organique (nécrose
tubulaire).
□ Bilan hépatique: cytolyse, cholestase hépatique.
□ NFS-plaquettes: anémie (hémorragie, hémolyse), hyperleucocytose, neutropénie ou
thrombopénie (septique, allergique). Dans le choc hémorragique, l'hémoglobine peut être
normale au stade initial (cf. ci-dessus).
□ Hémostase complète: TP, TCA, fibrinogène, D-dimères, facteur V... : recherche d'une
CIVD (choc septique ou anaphylactique).
□ Groupe sanguin, Rh, RAI++++++ : si choc hémorragique
□ Enzymes cardiaques (CPK, myoglobine); troponine Tc ou Ic; BNP ou NT-proBNP.
□ Dosage de CRP - Procalcitonine (spécifique de l'injection bactérienne) et prélèvements
bactériologiques: hémocultures, ECBU, prélèvements locaux le cas échéant
□ ECG et RP: systématiques
□ Recherche de toxiques: alcoolémie
365
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
D. HEMODYNAMIQUE
• Pression artérielle invasive par cathéter artériel (radial ou fémoral)
□ Permet de calculer la variation de pression artérielle pulsée (intérêt pour l'évaluation du
remplissage)
• Cathétérisme droit (type Swan Ganz)
□ Indications de plus en plus restreintes depuis l'utilisation large de l'échographie
cardiaque (ETT et ETO) +++.
□ A réserver au diagnostic et à la surveillance thérapeutique des états de choc complexes,
mixtes (choc septique sur cardiopathie dilatée) ou rebelles au traitement.
□ Permet la mesure de la pression veineuse centrale, des pressions artérielles pulmonaires, de
la pression capillaire, du débit cardiaque par thermodilution, de la saturation veineuse en
oxygène et de la température centrale
□ On peut se contenter de monitorer la PVC et la SV02jugulaire sur un cathéter central
veineux simple +++.
a: Anaphylactique � � 71 � 71
(.'.)
366
ETAT DE CHOC
■
IV. TRAITEMENT
A. PRISE EN CHARGE COMMUNE INITIALE
• Hospitalisation en Réanimation et laisser à jeun initialement.
• Poser 2 voies veineuses périphériques de bon calibre, voire 1 voie veineuse centrale:
□ Si choc cardiogénique: préférer G5% 500 cc/jour(pas de sérum physiologique +++)
□ Si choc septique ou hémorragique ou anaphylactique: remplissage par sérum physiologique
• Pose d'une voie veineuse centrale: nécessité drogues vaso-actives, mesure PVC et SVO2.
• Pose d'un cathéter artériel : mesure continue de la pression artérielle, mesure de la variabilité
de la pression artérielle pulsée (intérêt pour évaluation du remplissage), prélèvements sanguins
itératifs +++.
• Correction hypoxie: oxygénothérapie si saturation< 90% ou Pa02< 60 mmHg en fonction
de la saturation.
• Indication de l'intubation orotrachéale pour ventilation mécanique
□ Hypoxémie réfractaire
□ Choc profond et/ou prolongé
□ Troubles de conscience
• Sondage vésical : pour monitorer la diurèse
• Le traitement étiologique d'un état de choc doit être débuté en urgence +++
• Prélèvements sanguins: NFS-plaquettes, ionogramme sanguin, urée, créatininérnie, hémostase
complète, troponine, BNP bilan hépatique, détermination du groupe sanguin, recherche
d'agglutinines irrégulières, gaz du sang, lactates et bilan bactériologique si contexte septique
• ECG et RXT au lit
• Équilibre de la glycémie : protocole Insuline IV si besoin
• Surveillance:
□ Clinique: PA (idéalement PAm > 65-70 mrnHg), FC, température, marbrures, oxymétrie de
pouls, fréquence respiratoire, conscience, diurèse(> 0,5 mL/kg/heure).
□ Biologique(au moins quotidienne):
x Lactates +++, gaz du sang artériel, SVO2, dépistage biologique des défaillances
d'organes(rein, foie, cœur).
x Prélèvements bactériologiques en fonction du contexte.
□ Radiographie pulmonaire quotidienne en Réanimation
□ ECG quotidien
• en cas d'anurie avec insuffisance rénale aiguë et troubles métaboliques majeurs (acidose,
hyperkaliémie) persistant ou s'aggravant après mise en route du traitement: indication à une
dialyse ou une hémodiafiltration continue
• N.B: le meilleur traitement de l'acidose métabolique lactique est celui de sa cause et surtout pas
l'administration itérative de bicarbonates de sodium (cf. conférence de consensus sur la Prise en
charge des acidoses métaboliques de l'adulte).
367
1
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
4-Inotropes positifs
• Toutes les drogues à effet /J,+ (Dobutamine, Isoprénaline, Adrénaline) peuvent être utilisées.
Cependant, c'est la Dobutamine (Dobutrexfi>) qui est le traitement de choix en raison d'un effet
inotrope positif plus puissant, d'effets délétères moindres (c'est-à-dire : tachycardie minime ou
modérée, arythmogénicité faible, baisse des pressions artérielles pulmonaires et capillaires [par
effet /32+ J avec globalement une faible augmentation de la consommation en oxygène du
myocarde).
• On utilise donc Dobutamine (Dobutrexfi>) +++: 5 à 20 µglkg/minute à doses progressivement
croissantes :
□ Jusqu'à obtention d'une réponse hémodynamique correcte (PAm > 70 mmHg, disparition
des marbrures, diurèse> 60 mL/heure).
□ Sous surveillance continue de la tension artérielle et du rythme cardiaque au scope.
□ Eventuellement associée à la NORADRENALINE si la PA reste basse sous dobutamine.
• Si choc cardiogénique réfractaire: introduction d'Adrénaline, en débutant à 1 mg/heure NSE.
• Autres agents inotropes positifs :
□ Intérêt + + + si prise de bêtabloquants (catécholamines moins efficaces) :
x Levosimendan
x Inhibiteurs des phosphodiestérases de type III (très peu employés) : Milrinone,
Enoximone (Perfane®)(essentiellement en 2'"1e intention après échec ou épuisement des
0
(.'.)
effets des autres inotropes).
w
a:
(.'.)
w
5-Assistance circulatoire
a:
ai
0 a-Mise en place d'une circulation extracorpore//e ++++
• Par ECMO en J intention (ECMO = extra-corporea/ membran oxygenation).
N
<(
z ère
a:
w
>
Cf)
• A discuter en cas d'échec du traitement médical du choc cardiogénique (IOT et inotropes
z
0
i=
inclus).
0
w
@
368
ETAT DE CHOC
• Véritable circulation extracorporelle mise en place au lit du patient, qui a pour but d'assurer
un débit cardiaque constant et une oxygénation optimale des tissus en attendant:
Soit une récupération d'une fonction VG meilleure (myocardite+++ , myocarde sidéré dans
l'IDM massif) permettant le sevrage de l'ECMO.
Soit une greffe cardiaque ou une assistance ventriculaire gauche ± droite définitive (« cœurs
artificiels») en cas d'évolution catastrophique malgré l'ensemble des traitements mis en route.
b-Contre-pulsion in/ra-aortique
• La contre-pulsion intra-aortique est parfois encore utilisée en cas de choc cardiogénique
secondaire à un SCA ST+ avec complications mécaniques (IM par rupture de pilier par
exemple), le temps d'amener le patient au bloc opératoire.
c- Assistance ventriculaire et« Cœurs artificiels»
□ Pompe mécanique assurant de manière partielle ou totale le travail ventriculaire (VD et/ou
VG et/ou les 2).
□ Complications multiples: thrombo-emboliques, hémorragiques (nécessite une anticoagulation
efficace), infectieuses notamment.
□ Plusieurs systèmes:
x Assistance VG ± VD: THORATEC®
x Assistance VG seule: HEARTMATE®
x Cœur artificiel total: CARDIOWEST®; CARMAT®
( Assistance circulatoire )
TABLEAU DE SYNTHESE
Dobutamine 71 =
Noradrénaline 71 71 7171 717171 71 717171
369
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Régression de l'hypoperfusion
et de la dysfonction d'organe
Sevrage des
inotropes/vasopresseurs et/ou Assistance circulatoire de courte
assistance circulatoire durée
ET/OU
370
ETAT DE CHOC
■
• Le défaut d'inotropisme peut être objectivé par une FEVG abaissée en EIT et/ou SVO2 < 60%.
• Les molécules les plus utilisées, seules ou en association, sont la noradrénaline (a+),
l'adrénaline (a+, /J+) et la Dobutamine (j]+). Le choix entre ces 3 molécules dépend de la
situation hémodynamique (en sachant que la situation est mixte le plus souvent): Noradrénaline
en phase hyp erkinétique, Dobutamine / Adrénaline en phase hypokinétique (si dysfonction VG).
• Classiquement, après remplissage, on recherche l'effet a:
□ Noradrénaline de 0,05 à 2pg/kglminute en IVSE en première intention +++
• Si échec ou d'emblée si suspicion ou preuve d'une dysfonction VG, on rajoute l'effet /3:
□ Associer Dobutamine de 5 à 20 µglkglminute en IVSE.
□ Si échec: mise sous Adrénaline seule (a+ et /J+) de 0,05 à 2 µglkglmim,1te en IVSE.
□ Exploration hémodynamique invasive pour optimiser le TT (remplissage, catécholamines).
4-Autres traitements
• Dialyse ou hémodiafiltration: en cas d'insuffisance rénale aigue· et/ou d'acido-se lactique
majeure liée au sepsis.
• Il ne faut probablement pas utiliser l'hydrocortisone IV au cours du choc septique si l'expansion
volémique et les vasopresseurs permettent de restaurer une stabilité hémodynamique. Si celle-ci
n'est pas atteinte, il faut probablement utiliser l'hydrocortisone IV à 200 mg/j.
Objectifs thérapeutiques lors de la prise en charge du choc septique
Objectif: PAm 2 65 mmHg:
□ Optimisation du remplissage (PVC 2 8 mmHg).
□ Diurèse 2 0,5 mL/kg/heure.
□ Normalisation du lactate
□ Normalisation de la SVO2.
D. TRAITEMENT DU CHOC HYPOVOLEMIQUE
1-Choc hémorragique
• Objectifs:
□ PAm 2 65 mmHg (hypotension contrôlée tant que l'hémostase n'a pas été effectuée).
□ Hématocrite> 30%.
□ Eviter les complications des transfusions massives: hypocalcémie, hyperkaliémie,
coagulopathie de dilution, œdème pulmonaire lésionnel.
• Traitement étiologique de la lésion hémorragique +++.
• Rétablir une volémie efficace par une voie veineuse périphérique de gros calibre.
• Assurer une oxygénation satisfaisante.
• Schéma thérapeutique:
□ Colloïdes (ELOHES® ou PLASMION®) ou cristalloides (RINCER LACTATE® ou sérum
physiologique); 500 cc/20 minutes en débit libre, à renouveler si besoin.
□ Transfusion de culots érythrocytaires.
□ Introduction précoce de vasopresseurs type noradrénaline IVSE si besoin.
□ Corriger les troubles de la coagulation:
x Plasma vira-inactivé (apports de facteurs de coagulation). But: maintenir TP > 40%.
x Transfusion plaquettaire si plaquettes < 50 000/mm3 •
x Transfusion de fibrinogène si taux < I g/L. Facteur VII activé en cas de persistance de
saignements sans possibilité de traitement curatif supplémentaire.
x Prise en charge d'un surdosage en A VK.
x Correction des hyp ocalcémies symptomatiques (ECG) en cas de transfusions massives:
chlorure de calcium 1 ampoule de 10 mL en IV.
371
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
372
Schéma physiopathologiq ue des états de choc
septique anaphylactique hypovolém iquc I cardiogéniquc
+
Cytokines+
endotoxines histamine
\
++ +
VD tOc
+
Hre éta1>e et capillaires lésés VD et capillaires normaux +VES
2ème éta_l!c
(PA=RxQc) \
�
R et DAVNle out
(la DA V ne peu t augmente r
car les capillaires sont lésés)
Cytokines: effet inotrope négatif
�
-tR etDAVt
\ (La DA V augme nte car il arrive
• moins d '02 au niveau des cellules)
tQc
-.Qc
t
tRetDAVt
/
3ème éta_l!c tQc tQ c (Les résistances n'augmentent pas
y
mais la'f des Re st+ suffisamment pour maintenir la PA)
=phase chaude =phase froid e ♦
importante que 1 ' du Qc
/
mais la T des R est+ \..
importante que 1 ·,+ du Qc�
�
4ème étap_e t PA t PA
� y
DAV=di fférence arté1io-vei neuse Hypoxémie, acidose lactique
VES=volume d 'éjection systolique mort cellulaire, déf aillance d 'organe
Qe= débit cardiaque
PA=prcssion a11érielle
VD =vasodilatation
DECES R=résistances systém i ques
VD=vasodi latation arté1iclle
'-1
0
m
0
:r:
w 0
0
--._J
w
■
® EDITIONS VERNAZOBRES-GREGO
w
--.J ;,;;
.j:,,. OJ
Synthèse : États de choc 0
)>
:Il
Cardiogénique Septique Hypovolémique Anaphylactique 0
-Baisse inotropisme -Sepsis (BGN surtout) -Hémorragie interne ou extériorisée ou -Sensibilisation préalable à un '
0
(ischémie,CMD évoluée...) -Libération de toxines bactériennes perte liquidienne importante allergène (antibio,venins,iode...)
m
-Anomalie écoulement sanguin (endo et exotoxines) c:::, Chute de la volémie et des pressions c:::, Réaction immunologique:
(valvulopathie,CIV,myxome) -Libération de médiateurs de remplissage -Libération d'IgE <
)>
Physiopathologie -Trouble du rythme/conduction de l'inflammation (interleukines...) c:::, Chute du débit cardiaque -Activation mastocytes,PN baso (f)
0
et étiologies (tachy ou bradycardie extrêmes) c:::, Vasoplégie,dérégulation des débits c:::, Hypoxie tissulaire -Libération médiateurs vaso-actifs
-Cœur pulmonaire aigu (IVD) sanguins régionaux: (histamine)
'
C
)>
(IDM VD,EP,tamponnade liquidienne phase hyperkinétique q Vasoplégie + augmentation de la :Il
m
ou gazeuse) -Effet inotrope négatif: perméabilité capillaire
phase hypokinétique
Signes cliniques -Troubles hémodynamiques: hypotension artérielle avec PAs < 90 mmHg,oligurie,tachycardie,pouls filant,polypnée (acidose métabolique,OAP),cyanose
communs -Signes cutanés (vasoconstriction): marbrures,froideur,lividité,sueurs,allongement du temps de recoloration cutanée
-Signes congestifs d'IC gauche et/ou -Fièvre,frissons,hypothermie -Pâleur cutanéo-muqueuse - Rash cutané,bronchospasme,dyspnée,
droite,galop B3,souffle cardiaque -Foyers infectieux -Pertes liquidiennes extériorisées: œdème de Quincke
Signes cliniques diarrhée... ; sang au lavage gastrique
-Pouls paradoxal (EP,tamponnade) -Troubles digestifs: vomissements,
spécifiques -Phlébite -Signes hémorragiques diarrhée
-Touchers pelviens
-ECG -Hémocultures précoces,répétées -Détermination du groupe sanguin -Bilan standard,hyperéosinophilie
Explorations -RP: cardiomégalie,OAP -CRP ; procalcitonine; NFS - Bilan de coagulation
complémentaires -BNP ou Nt-proBNP,troponine -En fonction de la porte d'entrée: - FOOD,coloscopie...
-ETT +++ RXT,TDM...
PVC ;/- "- ou :1- (phase hypok) "- "-
P. Cap ;/- "- ou :1- (phase hypok) "- "-
KT droit Index C "- :1- (phase hyperk) "- (phase hypok) "- ;/-
Plan
1. PHYSIOPATHOLOGIE
Il. ETIOLOGIES
Ill. INTERROGATOIRE
IV. EXAMEN CLINIQUE ET BIOLOGIE
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
VI. TRAITEMENT
Examens
A Connaître les principaux signes biologiques à rechercher devant des œdèmes
complémentaires
Connaître les principales étiologies et les signes cliniques des œdèmes localisés
A Étiologies
et généralisés
Les œdèmes des membres inférieurs (OMI) sont un symptôme fréquemment rencontré en
Cardiologie, notamment dans Je cadre d'une insuffisance cardiaque. Toutefois, ils peuvent être
révélateurs d'autres pathologies extracardiaques qui doivent être systématiquement
recherchées.
1. PHYSIOPATHOLOGIE
• L'œdème est un ultrafiltrat du plasma, visible ou palpable, s'accumulant par mouvement du
secteur vasculaire vers le secteur interstitiel.
• Ilpeut être secondaire à 4 mécanismes distincts, mais gui peuvent être associés:
J de la pression oncotique: insuffisance hépatique, dénutrition, syndrome néphrotique
1 de la pression hydrostatique capillaire par rétention hydro-sodée le plus souvent:
insuffisance cardiaque, insuffisance rénale
Trouble de la perméabilité capillaire: allergie, insuffisance veineuse
Altération du drainage lymphatique: néoplasie, insuffisance cardiaque (aussi)
• L'anasarque correspond à un « état œdémateux global» associant œdèmes du tissu sous
cutané (OMI notamment) et œdèmes des séreuses (ascite, épanchement pleuraux et
péricardiques).
375
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
ŒDEME MI
Localisé = unilatéral
OUI NON
lnfiammatoire Hypoalbuminémie
Examen clinique
Obstruction
Infections Œdème veineuse ou Fistule artério- Syndrome
0 érysipèle, Allergies de stase Cirrhose Dénutrition
lymphatique veineuse néphrotique
w
(.'.) fascéite vasoplégie (cancer++)
a:
(.'.)
w
a:
CO
0
N
<( Insuffisance
z Traitement Œdème cyclique
a:
w anticalcique idiopathique
veineuse
Grossesse Hypothyroïdie
Insuffisance Insuffisance Lymphœdème
> chronique rénale cardiaque idiopathique
Stéroïdes, AINS prémenstruel
(/) bilatérale
z
Q
f-
0
@
376
ŒDEMES DES MEMBRES INFERIEURS LOCALISES OU GENERALISES
■
Ill. INTERROGATOIRE
• L'interrogatoire va s'attacher à rechercher des arguments en faveur d'une étiologie particulière
pour permettre une thérapeutique spécifique.
• Les OMI apparaissent quand la rétention hydro-sodée est> 3-5% du poids total.
A. ANTECEDENTS PERSONNELS
• Prise de médicaments (PCZ) : anticalciques type dihydropyridines +++, AINS, corticoïdes...
• Anomalie hépatique: cirrhose...
• ATCD cardiaques: œdème pulmonaire, infarctus...
• ATCD rénaux: insuffisance rénale chronique, dialyse, syndrome néphrotique...
• Notion d'allergie: allergène
B. CIRCONSTANCES D'APPARITION
• Prise d'un nouveau traitement (allergie) ou au contraire arrêt de certains autres traitements
(diurétiques par exemple en faveur d'une insuffisance cardiaque).
• Écart de régime en sel: en faveur d'une insuffisance cardiaque
• Infection associée: fièvre en faveur d'un érysipèle
• Durée de l'évolution des œdèmes
• 1 er épisode ou énième récidive: en général la cause a été identifiée s'il ne s'agit pas du 1 er épisode
377
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Les examens seront évidemment prescrits en fonction de l'orientation diagnostique fournie par
l'examen clinique.
A. En cas d'œdème non inflammatoire bilatéral
• Bilan rénal: bandelette urinaire, protéinurie des 24 heures si BU+, créatininémie, urée, protidémie,
albuminémie.
• Bilan hépatique: biologie hépatique complète, électrophorèse des protéines plasmatiques, TP,
facteur V, échographie abdominale.
• Bilan cardiologique: RXT, ECG, BNP ou NT-pro-BNP, ETT +++.
• Bilan vasculaire: écho-Doppler veineux des membres inférieurs si suspicion d'insuffisance veineuse.
• Autres: TSH, �-hCG, TDM abdomino-pelvienne si suspicion de néoplasie...
B. En cas d'œdème non inflammatoire et unilatéral
• Echo-Doppler veineux des membres inférieurs+++ (PCZ): recherche d'une TVP
• Bilan de néoplasie profonde: échographie abdominale, scanner thoraco-abdomino-pelvien,
marqueurs tumoraux...
• Bilan neurologique: IRM/scanner cérébral si atteinte centrale ou EMG si atteinte périphérique.
C. Si œdème inflammatoire
• NFS, CRP, prélèvements bactériologiques: cutanés, hémocultures.
• Le diagnostic d'érysipèle, de lymphangite ou de fascéite est un diagnostic clinique qui ne doit
pas systématiquement amener à réaliser une échographie-Doppler.
• Echo-Doppler veineux des membres inférieurs: uniquement si doute sur une phlébite associée.
VI. TRAITEMENT
• Le traitement dépend évidemment de la cause de l'œdème.
• En fonction du mécanisme physiopathologique, il est possible d'individualiser quelques TT:
si t pression hydrostatique (insuffisance cardiaque, insuffisance rénale):
x Traitement diurétique (diurétique de l'anse± anti-aldostérone)
x Décubitus (permet de ,J,, la pression hydrostatique au niveau des MI)
x Restriction des apports sodés (2 à 4 g/jour)
si .J.. pression oncotique (cirrhose): Perfusion d'albumine
si t perméabilité capillaire ou ,!.. circulation lymphatique : pas de traitement spécifique
• Le traitement spécifique est le plus important +++
0
(.')
w
a:
Insuffisance cardiaque: IEC, �-bloquants...
(.')
Syndrome néphrotique: corticoïdes...
w
a:
CO Insuffisance rénale: dialyse si nécessaire.
0
N
<i: Allergie: éviction de l'allergène, corticoïdes, antihistaminiques...
z
a:
w Infection: antibiothérapie.
>
(/")
z
Hypothyroïdie: traitement substitutif.
0
�
0
378
ŒDEMES DES MEMBRES INFERIEURS LOCALISES OU GENERALISES
■
Médicaments: arrêt du traitement: vasodilatateurs, notamment inhibiteurs calciques
(dihydropyridines), œstroprogestatifs, AINS ...
Insuffisance veineuse : bas de contention, traitement chirurgical: stripping, laser...
• Surveillance : aspect des OMI, poids, natriurèse (17 mEq de Na+ dans les urines = 1 g de
NaCL), kaliémie si prescripiton de diurétiques.
379
ITEM 231
�
cc
ELECTROCARDIOGRAMME I-
ci:
c::t
INDICATIONS ET INTERPRETATIONS ::c
(..:)
Plan
1. POUR DEBUTER LA REALISATION D'UN ECG
Il. PHYSIOLOGIE DE LA CONDUCTION ELECTRIQUE CARDIAQUE
Ill. ANALYSE D'UN ECG NORMAL
IV. FREQUENCE ET RYTHME
V. AXE CARDIAQUE
VI. ONDE P
VII. ESPACE PR (PQ)
VIII. COMPLEXES QRS
IX. SEGMENT ST
X. INTERVALLE QT
XI. ONDE T
XII. ONDE U
XIII. CONDUITE A TENIR DEVANT UNE TACHYCARDIE
XIV. CONDUITE A TENIR DEVANT UNE BRADYCARDIE
XV. INDICATIONS DE L'ECG
XVI. ANOMALIES ECG AU COURS DE CERTAINES PATHOLOGIES
A Diagnostic positif Hypertrophies ventriculaires gauches : reconnaître les deux formes principales.
380
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
A Diagnostic positif Reconnaître les anomalies ECG des dyskaliémies y compris QT long
381
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ces 15 électrodes permettent d'enregistrer l'activité électrique du cœur sous tous ses angles.
Localisation Dérivations
Ventricule droit V3R,V4R,VR,Vl,V2
Paroi antérieure du VG Vl,V2
Septum inter-ventriculaire V3
Apex du VG V4
Paroi latérale basse du VG V5,V6
Paroi latérale haute du VG D1,VL
Paroi inférieure du VG D2,D3,VF
Paroi postérieure ( ou basale) du VG V7,V8,V9
382
ELECTROCARDIOGRAMME• INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
■
Ill. ANALYSE D'UN ECG NORMAL
L'ECG doit toujours être interprété dans le sens suivant+++++++ « FRACHID »
• Fréquence= normale ou tachycardie (> 100/min) ou bradycardie ( <50/min)
• Rythme = sinusal ou non / régulier ou non
• Axe= normal ou gauche ou droit
• Conduction = Espace PR / Largeur du QRS
• Hypertrophie (HAG / HAD / HVG / HVD) = Onde P / Amplitude et morphologie du
QRS
• Ischémie signes = Onde T / Segment ST / Onde Q
• Divers
o Allongement du QT
o Sous décalage du PQ
o Onde U (si hypokaliémie)
o Aspect S1Q3 (si EP)
o Onde J d'Osborn (si hypothermie)
o Onde delta (si WPW) ...
_(\_
.__.
p
PR
QRS
Valeurs normales de l'ECG:
ondeP
1 Physiologie
dépolarisation auriculaire
' Valeurs normales
< 120ms et< 0,25mV
intervallePR conduction auriculo-ventriculaire 120-200ms
complexe QRS dépolarisation ventriculaire <80ms
segment ST repolarisation ventriculaire isoélectrique
ondeT repolarisation ventriculaire positive (sauf en VR)
intervalle QT activité ventriculaire totale 350-450ms
S'assurer que les électrodes de l'ECG sont bien placées sur le thorax du patient
• Onde P / Complexe QRS / Onde T = toujours négatifs en aVR (sinon mauvais positionnement)
• Onde P= toujours positive en DI (sinon mauvais positionnement)
383
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. NATURE DU RYTHME
• 2 critères pour définir un RYTHME SINUSAL normal (PCZ) :
onde P d'origine sinusale (positive en DII, DIII et Vf; négative en Vl ; cette polarité est
liée à l'origine du nœud sinusal qui se trouve en haut de l'OD)
Fréquence de l'activité atriale comprise entre 50 et 100/min au repos
• 1 cause de rythme sinusal irrégulier: arythmie sinusale (complètement bénin, chez le sujet
jeune< 40 ans et avec un PR constant).
• Si le rythme n'est pas sinusal : c'est donc un trouble du rythme atrial (cf item Palpitations).
V. AXE DU CARDIAQUE
A. DETERMINER L'AXE CARDIAQUE
• Méthode classique
Pour calculer l'axe cardiaque on regarde la polarité du QRS en Dl et en aVF :
o si DI positif et aVF positif= axe NORMAL (axe entre 0 ° et+ 90 ° )
o si DI positif et aVF négatif= axe GAUCHE (axe entre 0 ° et-90 ° )
o si DI négatif et aVF positif= axe DROIT (axe entre+ 90 ° et+ 180 ° )
o si DI-négatif et aVF-= axe HYPERDEVIE (axe entre-90 ° et-180 ° )
• Méthode alternative : Repérer la dérivation où le QRS est le plus positif et vérifier l'exactitude
sur la dérivation perpendiculaire (QRS plat= isodiphasique).
Dl
180 ° oo
Axe nonnal du coeur
Déviation axiale
droite
D2 +60° Vf90 °
Vf +90 °
384
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
■
VI. ONDE P
A. ANOMALIES DE L'ONDE P
• Hypertrophie auriculaire +++
• Hypertrophie atriale gauche (HAG):
□ Onde P trop large> 120 ms en DII, bifide
(double bosse) en Dl/, diphasique à 1
prédominance de négativité en Vi
□ Étiologies = Rétrécissement mitral+++, fH 11 1
1'
(BPCO, post-EP...)
.::'.3 les« hyp ertrophies» atriales ne sont qu'électriques et une oreillette ne peut que se dilater!
• Si onde P inversée: penser à un rythme jonctionnel ou rythme du sinus coronaire.
• Si absence d'onde P :
3 si tachycardie: FA +++ à petite maille - TV - TJ
2 si bradycardie: BSA 2 (absence intermittente)/ BSA 3 (absence permanente)
1 · .i i 1 1 ' .
·Y i1 ! \i ·1· I
1 ::
!
1\ •
!•
385
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
BSA 2 en 2/1 avec une onde P manquante (flèches) entre deux ondes P conduites suivies d'un QRS
Vl
V2
V3
386
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
■
387
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3- Microvoltages
• Définition +++
□ dans les dérivations précordiales (Vl à V6) = amplitude QRS < 10 mm
□ dans les dérivations périphérique (Dl à DIII, aVF-aVL-aVR) = amplitude QRS < 5 mm
AVF
·�-..,----"'-"\,-"-'i,--"-">,-
Microvoltages
• Remarque : le microvoltage peut être diffus à toutes les dérivations, ou n'être présent que dans
certaines dérivations (dans le cas d'un épanchement péricardique cloisonné par exemple).
• Étiologies de microvoltages
- EPANCHEMENT PERICARDIQUE abondant
- Myxœdème (hypothyroïdie)
- BPCO avec emphysème pulmonaire important
- Obésité morbide
- Epanchement pleural / Pneumothorax gauche
.- Maladie de surcharge: Amylose cardiaque+++ (dossier ECNi), Hémochromatose...
- Erreur d'étalonnage
Alternance électrique des QRS : l'amplitude des QRS varie d'un cycle cardiaque à l'autre
0
(9
w
a:
(9
w
a:
(!)
0
N
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z
a:
w
>
(/)
z
0
i==
0
@
388
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
■
C. ANOMALIE DE L'ONDE Q
• Physiologiquement: onde Q en aVR et onde q en VS-V6 (témoigne de la dépolarisation du
septum inter-ventriculaire qui se fait de la gauche vers la droite)
• Onde Q pathologique si : amplitude onde Q > 1/3 de l'onde R et durée > 40 ms (souvent
systématisé à un territoire coronaire et à > 6 H après début !DM)
• 4 causes d'onde Q pathologique
□ Séquelle d'IDM +++ = présentes dans plusieurs dérivations correspondant au même
territoire coronaire (on parle« d'onde Q de nécrose» transmurale).
□ BBG = aspect QS en Vl - V3 et perte de l'onde Q physiologique en VS-V6 +++
□ Hypertrophie septale (CMH, Amylose, HTA... ) =«pseudo-onde Q »
□ EP = aspect S1Q3 (onde Sen DI et Q en DIII)
D. ANOMALIE DE L'ONDE R
• Physiologiquement: augmentation progressive de l'amplitude de l'onde R de Vl à V6 de
manière symétriquement opposé à l'onde S (qui elle diminue d'amplitude de Vl à V6).
• 1 anomalie de l'onde R: Rabotage des ondes R de Vl à V3 (pas d'augmentation progressive
de Vl à V3) = équivalent d'une onde Q de nécrose
• 3causes de rabotage des ondes R de V 1 à V3
□ Séquelle d'IDM antéro-septal
□ BBG
□ HVG
389
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
IX. SEGMENT ST
Normalement ce segment est isoélectrique. Il correspond au début de la repolarisation ventriculaire
qui est lente et homogène entre les couches sous endocardique et sous épicardique des ventricules.
Cependant, il peut être sous-décalé ou sus-décalé en cas de pathologies modifiant les gradients de
repolarisation ventriculaire entre l'endocarde et l'épicarde. En cas de sus décalage du segment ST on
parle de courant de lésion sous épicardique et en cas de sous décalage du segment ST on parle de
courant de lésion sous endocardique.
5 causes principales de sus-décalage de ST:« PARISS »
fERICARDITE - Concave en haut H��-
- Diffus+++
- Sans miroir
- ± Micro-voltage 11�\A___
- ± PQ sous-décalé
�-l!.!,J�_j_Jj;___
- Non évolutif
Pas de miroir,segment très souple
CL
w
>
(f)
z
0
f'.=
ëi
@
390
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
•
X. INTERVALLE QT
La mesure du segment QT sur l'ECG donne des renseignements sur la repolarisation cardiaque.
L'intervalle QT est directement relié à la.fréquence cardiaque (plus la.fréquence cardiaque augmente
et plus l'intervalle QT se raccourcit). Pour s'affranchir de la.fréquence cardiaque dans la mesure du
segment QT, on utilise la formule de Bazett qui permet de calculer le QT corrigé en fonction de la
fréquence cardiaque
QTc = QT mesuréhRR, l'intervalle RR étant l'intervalle mesuré entre 2 ondes R (exprimé en
secondes). Exemple si la.fréquence cardiaque est de 60/min l'intervalle RR est de 1 seconde.
Un intervalle QTc normal est normalement compris entre 350 et 450 ms.
L'allongement du QT prédispose à la survenue de torsade de pointe qui correspond à une TV
polymorphe avec risque de mort subite.
• Principales causes de QT court(< 350 ms)
- Hypercalcémie
- Imprégnation digitalique
- Hyperthermie
- Syndrome du QT court congénital
XI. ONDE T
L'onde T correspond à la repolarisation rapide des ventricules qui se fait de l'endocarde vers
!'épicarde. L'onde T doit être supérieure aux 2/3 de l'onde R si elle est positive ou aux 2/3 de l'onde
S si elle est négative.
L'onde T peut être de manière pathologique: trop grande, plate ou inversée.
• Causes Onde T trop ample, positive et pointue
- symétrique= Ischémie sous endocardique (SCA ST+ dans les premières heures)
- asymétrique= Hyperkaliémie (PCZ)
391
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
XII. ONDE U
Elle suit parfois l'onde Tet présente la même polarité que l'onde T.Elles s'observent fréquemment
dans les dérivations précordiales de VI à V4. L'onde U peut être majorée dans des circonstances
pathologiques qui correspondent aux mêmes causes que l'allongement de l'intervalle QT:
• 3 causes d'Onde U
- Hypokaliémie
- Hypocalcémie
- Médicaments allongeant la QT
A. STRATEGIE DIAGNOSTIQUE
La stratégie diagnostique à avoir devant un ECG en tachycardie se résume à 3 questions à se
poser dans cet ordre :
1. QRS fins (< 80-120 ms) ou QRS larges (> 120ms)?
2. Rythme régulier (espace RRconstant) ou Rythme irrégulier (espace RRvariable)?
3. Caractériser l'activité atriale (onde P? onde P' d'une tachycardie atriale focale ?
trémulation de la ligne de base d'une FA? onde F en toit d'usine d'un fluter atrial? pas
d'activité atriale visible en cas de TRIN ...)
0
Cl
w
a:
('.)
w
a:
CO
0
N
<(
z
a:
w
>
(j)
z
0
i==
0
w
@
392
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
•
B. ARBRE DE SYNTHESE DEVANT UNE TACHYCARDIE A QRS LARGES
l
-TSV avec aberration de conduction=
Bloc de branche organique ou fonctionnel
ou preexcitation antérograde
\
Si BB aspect large du QRS constant
Si preexcitation aspect du QRS
variable= effet
Recherche de dissociation AV= accordéon
Onde p visible à l'ECG (rare)
Signes indirects= complexe de fusion ou capture
l
-Utiliser des critères indirects de TV:
393
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
■
Blllllffll -il!IIIIIBI
• Bradycardie sinusale : Rythme prenant • BAV du 1 er degré: La transmision de l'impulsion
naissance au niveau du nœud sinusal avec une auriculaire est retardée entrainant un interval PR >200ms
fréquence inférieure à 60 / min
• BAV du 1 eme degré: Mobitz 1 (périodes de
• Bloc sino-auriculaire : La dépolarisation qui Wenckebach). Augmentation progressive de
intervient au niveau du noeud sinusal ne peut pas l'intervalle PR, qui précède une onde P non conduite
s'étendre à l'oreillette
• BAV 2ème degré: Mobitz Il. L'espace PR reste
• Paralysie sinusale : Pause sinusale ou arrêt inchangé avant la survenue d'une onde P bloquée
sinusal sont définis comme une absence transitoire qui soudainement ne conduit pas aux ventricules
d'ondes P sinusales à l'ECG
• BAV 3 ème degré (complet): Aucune onde P
ne conduit au ventricule
l
Chercher l'activité atriale (onde p)
I \
(dissociation AV), bradycardie sinusale
395
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
396
ELECTROCARDIOGRAMME: INDICATIONS ET INTERPRETATIONS
■
1-Hypokaliémie
• Retenir « Hypokaliémie = Hyperexcitabilité ➔ risque de troubles du rythme »
• Elle correspond à la baisse du taux de potassium de l'organisme. Cette baisse va diminuer l'activité
des canaux potassiques cardiaques. Cela aura pour conséquence d'allonger la repolarisation, ce qui
se traduit à l'ECG par un allongement de l'intervalle QT. Cet allongement peut s'accompagner
de l'apparition d'une onde U et de l'apparition de trouble du rythme ventriculaire de type torsades
de pointes.
• Enfin, il peut exister un sous-décalage du segment ST diffus avec des ondes T petites puis
négatives. Par ailleurs, l'hypokaliémie augmente l'excitabilité des cellules cardiaques, ce qui
favorise les troubles du rythme, notamment les troubles du rythme auriculaires : fibrillation
auriculaire, flutter auriculaire et tachycardie.
2-Hyperkaliémie
• Retenir « Hyperkaliémie = Hypoexcitabilité ➔ risque de troubles de la conduction »
• Au contraire de l'hypokaliémie, l'hyperkaliémie va bloquer la phase de dépolarisation rapide du
potentiel d'action. On observera donc un élargissement des complexes QRS avec possibilité de
survenue de troubles conductifs de toutes sortes : BSA, BAV de bas ou de haut degré et risque
d'asystolie.
• On peut aussi observer des troubles de repolarisation à type de grandes ondes T pointues et
positives (surtout dans les dérivations précordiales).
• Attention : on peut aussi observer des troubles du rythme ventriculaires graves, type
tachycardie ventriculaire ou fibrillation ventriculaire.
• Donc, l'hyperkaliémie est plus grave que l'hypokaliémie +++.
397
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Hyperkaliémie
Fréquence ,., 60/minute, régulière
ORS très larges
0
(_'.)
LI.J
a:
(_'.)
J-,
LI.J
a:
CO
0
N
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z
a:
LI.J
>
U)
z
0
;::
0
LI.J
@
398
ITEM 342 �
C")
LU
MALAISE, PERTE DE CONNAISSANCE cc:
e::
l-
CHEZ L'ADULTE cc
:c
c.:)
Plan
1. DIAGNOSTIC
Il. ETIOLOGIES
Ill. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IV. ATTITUDE DIAGNOSTIQUE
V. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2018, ESC sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des syncopes
- 2014, SFHTA sur la prise en charge de l'hypotension orthostatique
399
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1. DEFINITION
• Syncope : une syncope est une perte de connaissance secondaire à une chute brutale du débit
sanguin cérébral d'au moins 3 secondes. Cette perte de connaissance a un début rapide, est de
durée courte et est suivie d'une récupération spontanée de la conscience.
• Lipothymie: a les mêmes caractéristiques sémiologiques, mais la perte de connaissance n'est pas
totale (brouillard visuel, vertige). Elle a la même valeur sémiologique que la syncope. Elle est à
distinguer du coma (trouble de conscience) et de l'épilepsie, qui sont des diagnostics
différentiels +++.
• Le diagnostic positif repose sur l'interrogatoire (en général de l'entourage s'il a observé la syncope).
• Le diagnostic étiologique repose sur l'examen clinique et surtout sur les examens
complémentaires.
Il. ETIOLOGIES
A. SYNCOPES LIEES A DES ANOMALIES ELECTRIQUES CARDIAQUES
• Spontanées (dégénératifs le plus souvent) ou secondaires à une cardiopathie sous-jacente
(cardiopathie ischémique, valvulaire...) qu'il faut toujours rechercher.
Une syncope peut être mise en rapport avec un trouble de la conduction de haut degré non
appareillé ou une arythmie si l'ECG retrouve
• Dysfonction sinusale sévère (haut degré)
Bradycardie sinusale < 40/minute
BSA 2 ou 3
Pauses sinusales répétées > 3 secondes
• BAV de haut degré
BAV-11 Mobitz 2
BAV-111
Bloc de branche alternant (équivalent de BAV III)
• Troubles du rythme ventriculaire
TV paroxystique (intérêt du Holter-ECG +++)
• Chez le patient porteur d'un PM/DAI
Dysfonctionnement d'un stimulateur cardiaque avec des pauses cardiaques
400
MALAISE, PERTE DE CONNAISSANCE CHEZ L'ADULTE
■
401
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
-
@
402
MALAISE, PERTE DE CONNAISSANCE CHEZ L'ADULTE
■
• Traitement
Apprentissage au patient du lever progressif +++
Traitement de la cause +++
hO secondaire hO neurogène
Médicamenteuse
i
Hypovolémie Mise en place de mesures
(réelle/ relative) non pharmacologiques
Adaptation du traitement
+
Corriger
+
Amélioration ou
i
Absence
(changement de classe, Déshydratation, disparition d'amiéloration
réduction de la anémie, insuffisance de l'hO
posologie... ) veineuse... Débuter un traitement
Mesures non Mesures non pharmacologique
pharmacologiques pharmacologiques
Midodrine
(ou/et Fludrocortisone)
+
+
Maintien du+-- oui .- Amélioration
traitement
Avis spécialisé .- non
403
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Interprétation du tilt-test
Test positif si : symptômes et/ou HypoPAs < 80 mmHg et/ou Bradycardie< 50 min ou
chute de FC de > 20%
Indication à la pose d'un PM(reco ESC 2018): Asystolie> 3 sec symptomatique ou
Asystolie> 6 sec asymptomatique.
3-Hypersensibilité du sinus carotidien (HSSC) � syncope lors du rasage notamment.
• Test diagnostique: Massage sino-carotidien systématiquement effectué dans le cadre du bilan
diagnostic d'une syncope après 40 ans +++
• Écho-doppler des TSA : recherche glomus carotidien (compression des barorécepteurs de la
carotide interne)
4-Syncopes réflexes situationnelles
• Toux, éternuements.
• Stimulation gastro-intestinale (déglutition, défécation, douleur viscérale, miction).
• Manœuvre de Valsalva.
• Lever de poids.
• Douleur intense.
404
MALAISE, PERTE DE CONNAISSANCE CHEZ L'ADULTE
■
à une hypotension
1
405
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• L'association d'un interrogatoire précis, d'un examen clinique (avec prise de la pression
artérielle couchée-debout, massage sino-carotidien et examen neurologique complet), d'un ECG
et d'un bilan biologique standard permet le diagnostic dans 70% des cas.
• Les autres examens ne seront réalisés qu'en 2nde intention, en fonction de l'étiologie suspectée.
3-ETT
• Recherche une cardiopathie sous-jacente :
- Dysfonction VG
HTP
- Recherche d'un obstacle à l'éjection du ventricule gauche, responsable de syncopes à l'effort
( rétrécissement aortique, cardiomyopathie obstructive)
406
MALAISE, PERTE DE CONNAISSANCE CHEZ L'ADULTE
■
• Ce test est utilisé dans les syncopes inexpliquées ou en cas de malaises d'allure vagale répétitifs
et invalidants (pour confirmer le diagnostic).
• Il consiste à mettre le patient en décubitus dorsal pendant 10 minutes, puis en position inclinée à
60 ° en surveillant le pouls, la pression artérielle et la survenue d'une syncope.
• Syncope vaso-vagale retenue si survenue d'une lipothymie/syncope associée à une chute
concomitante de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle.
4-Epreuve d'effort
• Indications: surtout si malaise à l'effort+++
• Contre-indication: RAC serré symptomatique ou CMH obstructive symptomatique
• Principe: dépiste maladie coronaire ou TdR (TV notamment) ou TdC (BAV d'effort)
5-Coronarographie - Coroscanner
• Recherche maladie coronaire ± anomalie de naissance des coronaires (cause de syncopes)
407
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1-Epilepsie
• Il existe des mouvements cloniques, une morsure de langue, une perte des urines.
• Le réveil n'est pas immédiat: il existe une phase de coma post-critique avec possible signe de
BABINSKI BILATERAL. L'électroencéphalogramme permet en général le diagnostic.
2-Accidents vasculaires cérébraux (AVC)
• Les accidents ischémiques transitoires dans le territoire de la carotide interne ne s'accompagnent
pas de perte de connaissance mais s'accompagnent d'un déficit neurologique+++
• En revanche, les accidents ischémiques transitoires dans le territoire vertébro-basilaire
peuvent entraîner des pertes de connaissance partielles ou complètes mais associées à des
troubles neurologiques localisés.
• Par ailleurs, une entité est à connaitre: la Drop-Attack; il s'agit d'un AIT vertébro-basilaire qui
entraine une diminution du tonus musculaire brutal et global entrainant des chutes mais sans
trouble de conscience. Le diagnostic se fait à l'interrogatoire.
B. HYSTERIE
• La conversion hystérique survient dans un contexte particulier: le plus souvent en public,
rarement avec chute traumatisante. Elle est devenue exceptionnelle.
• En général, il ne s'agit pas de syncope mais de« COMA» prolongé.
• Il existe une résistance à l'ouverture passive des yeux, un bénéfice secondaire immédiat et, au
réveil, une indifférence vis-à-vis de l'événement.
• L'examen clinique est NORMAL.
- 408
MALAISE, PERTE DE CONNAISSANCE CHEZ L'ADULTE
■
D. SYNCOPES INEXPLIQUEES
• A l'issue du bilan complet (y compris l'exploration endocavitaire), un certain nombre de syncopes
restent inexpliquées (environ 15%). Ces syncopes ont un meilleur pronostic que les autres, mais
les récidives sont beaucoup plus fréquentes.
409
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
et/ou de répétition invalidante des malaises, un tilt-test peut être réalisé pour confirmer de
manière certaine le diagnostic.
• En cas de syncope à Feffort: en l'absence de RA et/ou de CMH sur l'ETTréalisée au préalable
c:;> indication à un ECG d'effort à la recherche de TV ou de BA V à l'effort.
3 situations cliniques à distinguer devant une syncope d'origine cardiovasculaire
• soit le DIAGNOSTIC EST EVIDENT (situation idéale)
o car des anomalies ont été constatées pendant ou après la syncope et suffisent à l'expliquer (TV - BAV
III - pauses sinusales - hypoTA orthostatique - HSSC. .. )
o ➔ Explorations (si nécessaire) et TT adaptés à l'étiologie
- si hypotension orthostatique confirmée= diagnostic clinique( ➔ pas d'examens
complémentaires de 1 intention)
ère
intention)
• +/- si doute et/ou répétition invalidantes des malaises = TILT-TEST réalisé pour confirmer
de manière certaine le diagnostic
a:
w • TdC sur l'ECG (bloc bi- ou trifasiculaire)
• Arguments pour un TdR-V (ESV - présence d'une cardiopathie)
a:
w
C!l
• Syncope évocatrice d'une origine cardiaque et/ou récidivante
0
N
<1: o +/- TILT-TEST (si EEP normale)
a:wz
>
(/)
z
0
f'=
0w
@
410
MALAISE, PERTE DE CONNAISSANCE CHEZ L'ADULTE
■
• soit DIAGNOSTIC DIFFICILE (aucun élément d'orientation au bilan de 1 ère intention= tout est normal)
o Stratégie fonction de l'existence ou non d'une cardiopathie sous-jacente
CARDIOPATHIE
CŒURSAIN
SOUS-JACENTE
TILT-TEST
examen de référence EEP
(car TdR ou TdC peu probable dans ce contexte)
EEP
si négatif surtout si syncope récidivante ou si contexte TILT-TEST
professionnel ou familial l'oblige
C. TRAITEMENT
• Le traitement des syncopes dépend bien entendu du type de syncope (réflexes, hypotension
orthostatique, troubles de conduction, troubles du rythme, etc.).
• Traitement des syncopes réflexes, notamment vaso-vagales:
- Eviter les facteurs déclenchants (par exemple endroits surpeuplés et chauds, déplétion
volémique, toux, cols serrés, etc.)
Reconnaître les symptômes annonciateurs(à enseigner au patient)
Apprendre au patient les manœuvres pour interrompre l'épisode (par exemple position
couchée, manœuvre d'abduction forcée)
• Traitement de l'hypotension orthostatique :
r
Leve progressiftoujours (à enseigner au patient)
- Traitement de la cause, adapter le traitement + + +
- Bas de contention
- +!- réadaptation neurovégétative par tilt training, ± mise d'une contention abdominale± bas
de contention+/- Midodrine Gutron® +/- Fludrocortisone +/- régime riche en sel.
• Prise en charge des troubles conductifs détaillée dans l'item « Troubles de conduction
intracardiaque», et celle des troubles du rythme est détaillée dans l'item« Palpitations».
411
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 412
Perte de connaissance (PC) transitoire
Evaluation initiale :
Interrogatoire, examen clinique recherche hypotension orthostatique, ECG SYSTEMATIQUE, massage sinus carotidien après 40 ans
Diagnostic suspecté
Diagnostic certain
ECG pathologique +++
le plus souvent ; contexte très
évocateur (syncope vagale,
hypotension orthostatique) Causes cardiaques? Orthostatique? Réflexes? Inexpliquée
�
)>
r
)>
ECG, ETT, Holter-ECG, Recherche Si fréquentes ou sévères _m
± exploration électrophysiologique, hypotension ou situation professionnelle à risque ---0
m
± test d'effort orthostatique
m
0
m
Tilt-test 1 1 Arrêt des explorations 0
0
z
z
+ )>
+ ën
Réévaluation : biologie, ECG, ETT, Holter Cf)
)>
ECG, exploration électrophysiologique, test z
0
m
d'effort, etc. 0
Si syncope récidivante et/ou traumatique :r:
m
N
Prise en charge adaptée q pose Holter implantable
0
C
_je:. m
--'
w
1 1
ITEM 236
LL.I
cc
l-
Plan
1. DEFINITION
Il. SEMIOLOGIE ELECTROCARDIOGRAPHIQUE
Ill. ETIOLOGIES
IV. SIGNES CLINIQUES
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
VI. STRATEGIE DIAGNOSTIQUE
VII. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2021, ESC sur la prise en charge des troubles de la conduction et pacemaker.
1. DEFINITION
• Les troubles conductifs intracardiaques sont secondaires à un ralentissement ou à un blocage
des voies de conduction intracardiaques.
• L'influx électrique du myocarde suit une voie préférentielle qui va permettre la diffusion
électrique à l'ensemble du myocarde (cf schéma), pour aboutir à une contraction mécanique.
• Cet influx débute au niveau du nœud sinusal, qui est situé dans l'oreillette droite (OD), puis
l'influx se dirige au niveau du nœud auriculo-ventriculaire (ou nœud de Tawara) qui est situé
dans la partie basse de l'OD.
0
(:)
w • Ce nœud se poursuit par le faisceau de His, qui se trouve au niveau de la valve tricuspide et sur
0:
(:) le haut du septum interventriculaire (SIV). Le faisceau de His se divise ensuite dans le SIV en
w
0:
0::,
2 branches: la branche droite destinée au ventricule droit et la branche gauche destinée au
0
N
<t
ventricule gauche. La branche gauche, elle, se redivise en 2 hémi-branches: l'hémi-branche
z
0:
w
antérieure gauche et l'hémi-branche postérieure gauche. Enfin, ces 2 hémi-branches et la branche
>
(/) droite se divisent au niveau de l'endocarde des ventricules en un ensemble de filets nerveux appelé
z
0
i=
le réseau de Purkinje.
i5
w • Chacun de ces niveaux peut être atteint par des troubles conductifs.
@
414
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
■
Il. SEMIOLOGIE ELECTROCARDIOGRAPHIQUE
A. ATTEINTE DU NŒUD SINUSAL
(DYSFONCTION SINUSALE)
1-Bradycardie sinusale
• Elle correspond à un ralentissement du rythme sinusal i/flilll"'
cardiaque< 50 battements par minute.
415
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
BAV-1
BAV-11 Mobitz 1 : espace PR qui s'allonge jusqu'à l'apparition d'une onde P bloquée
BAV II Mobitz 2 :
Physiopath : blocage complet, intermittent de la conduction auriculo-ventriculaire en rapport
avec une atteinte du faisceau de His (bloc hissien) ou en dessous (bloc infra-hissien).
SignesECG:
0 ■ Onde P bloquée
w
(é)
a:
(é)
■ Espace PR constant +++
w
a:
■ A noter que si une onde P est bloquée pour 3 ondes P, on parle de bloc 3/1. Si une
ro
0
N onde P est bloquée pour 4 ondes P, on parle de bloc 4/ 1, etc.
<(
z
a:
w Pronostic : atteinte infra-nodale avec un pronostic potentiellement grave.
>
(/)
z
0
i='
ë5
w
@
416
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
•
BAV Il Mobitz 2
Cas particulier à connaître: BAV-11 en 2/1 (ou BAV 2/1)(classique en concours blancs):
SigneECG:
• Onde P bloquée: mais avec avec une onde P sur 2 bloquée(➔ bloc 2/1)
Comprendre le problème posé par le BAV 211: il alors peut s'agir soit d'un BAV-II Mobitz 1
(nodal) avec une onde P bloquée immédiatement (sans allongement progressif de
l'espace PR), soit d'un BAV-II Mobitz 2. Le fait de ne pouvoir visualiser qu'un seul espace
PR entre 2 ondes P bloquées ne permet pas d'évaluer si le PR est constant ou variable!
1 examen à proposer devant un BAV 2/1: électrophysiologique endocavitaire (EEP) seule
technique invasive permettant de faire la différence entre un bloc nodal (Mobitz 1) ou infra
nodal (Mobitz 2).
BAV en 2/1 = alternance avec 1 onde P bloquée et 1 onde P conduite suivie d'un QRS
(impossible de distinguer BAV Il Mobitz 1 ou Mobitz 2)
417
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Atteinte anatomique BBG complet : aspect QS évocateur en V1-V2 + absence d'onde Q en V5-V6
0
tél
w
cc
tél
w
cc
OJ
0
N
<
z
cc
w
>
(/")
z
0
f=
iS
w
-
@
418
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
■
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1 ,
Atteinte anatomique BBD complet : aspect rSr' évocateur en V1, onde S
trainante en V5-V6
'-"- .
....:1. ""'
1..... - .,... :.:.r__-
Atteinte anatomique HBAG isolé : axe gauche (Dl positif et aVF négatif)
+ onde S profonde en D11 et D111 (S0111 plus profonde que S011)
419
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Atteinte anatomique HBPG isolé : axe droit (Dl négatif et aVF positif)
+ onde S profonde en Dl et aVL (SDI plus profonde que SavL)
3- BLOC BI-FASCICULAIRE
Définition : association d'un BBD avec un HBAG ou HBPG
0
E. BLOC TRI-FASCICULAIRE (terme remis en question dans certains ouvrages mais
w
(.9
w
a:
[Ü
0 • Le bloc tri-fasciculaire doit être évoqué en cas de :
N
<(
z
a:
BAVI + BBG avec axe gauche
w
>
Cf)
BAVI + BBD + HBAG ou HBPG
z
0
i==
0
@
420
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
■
Ill. ETIOLOGIES
A. GRANDS PRINCIPES
421
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Médicamenteux
• Bloc nodal: digitaliques, /3-bloquants, amiodarone, vérapamil, vagomimétiques (Krenosin®,
Striadyne®).
• Bloc infra-nodal: anti-arythmiques de classe I, imipraminiques.
3-Troubles métaboliques: hyperkaliémie +++
L'hyperkaliémie entraîne une hypoexcitabilité du myocarde c::? plutôt des troubles de la conduction.
4-Cardiopathie ischémique (SCA ST+ surtout)
• BSA sur IDM inférieur: correspond à l'atteinte de l'artère marginale droite, très souvent
régressifs après reperfusion coronaire.
• BAV:
Nodal sur IDM inférieur: BAV-Il Mobitz I (car le NA V est vascularisé par la CD)
x Répond à /'Atropine+++
x Le plus souvent régressif après reperfusion coronaire (pas de PM au décours)
Infra-nodal sur IDM antérieur(hissien ou infra-hissien): BAV-II Mobitz 2 ou BAV-III:
x Évaluation d'indication à la pose d�une SEES temporaire (éviter l'Isoprénaline qui
majore les risque de TdR ventriculaires et donc de mort subite en phase aiguë d'IDM)
x Persistant souvent après l'IDM (avec nécessité d'un PM)
• Indications formelle à la pose d'une SEES sur BAV d'un infarctus antérieur:
un bloc de branche alternant(équivalent de BAV-III)
un bloc de branche gauche pour certains (encore faut-il prouver qu'il n'existait pas avant
l'IDM !).
5- Valvulopathies
sur RA calcifié= BAV lié à l'extension des calcifications aortiques vers le septum.
6-Infectieux
Troubles conductifs en général aigus.
BSA et/ou BA V:
x Maladie de Lyme+++
x Viroses: rougeole, oreillons, grippe, hépatite
x Diphtérie
x Rhumatisme articulaire aigu
x Méningite
BA V: endocardite aortique avec ABCES SEPTAL +++ (indication opératoire formelle)
7-Traumatiques et postopératoires
BSA: chirurgie de CIA.
0(é) BA V: chirurgie de valve aortique+++ , des CIV, des CAV (proximité du faisceau de His).
w
(écc) Ils sont infra-nodaux, en général régressifs en quelques semaines (phénomènes
wcc inflammatoires), mais parfois définitifs (lésions traumatiques des branches du His) et
0)
0N nécessitant alors la mise en place d'un pacemaker.
<tz
ccw 8-Causes neurologiques
>
U)
z Des troubles conductifs (surtout BSA), associés à des anomalies neurologiques aiguës doivent
Qf- faire évoquer en 1 er lieu le diagnostic d'hémorragie méningée+++
w0
@
422
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
■
D'autres causes neurologiques peuvent entraîner des troubles conductifs aigus : méningite,
hypertension intracrânienne, syndrome de Guillain-Barré (syndrome dysautonomique)...
9-Syndrome vaso-vagal (cf. item Syncope)
10-Congénitaux
En général bien tolérés avec accélération à l'effort. Peuvent néanmoins nécessiter la pose
d'un pacemaker. Peuvent être associés à une cardiopathie congénitale.
Doivent faire éliminer un BAV immunologique néonatal (lup us, syndrome de Gougerot
Sjogren) lié à la présence d'anticorps anti-SSA ou anti-SSB.
11-BA Vimmunologique: Lupus, syndrome de Gougerot-Sjogren, spondylarthrite ankylosante.
12-Hypothyroïdie profonde
13-Post-radiothérapie
Les symptômes décrits ci-dessous sont liés à des troubles conductifs de haut degré = BAV II Mobitz 2,
BAV III, BSA type 2 ou 3.
Toutefois, ces troubles peuvent être paroxystiques, rendant parfois difficile leur diagnostic.
Le maître symptôme des troubles conductifs intracardiaques est la SYNCOPE +++
2-Autres signes
• Lipothymies: même valeur séméiologique que la syncope +++
• Dyspnée: dans les BSA, la perte de la systole auriculaire et la bradycardie sont responsables
d'une diminution du débit cardiaque et donc d'une élévation des pressions de remplissage des
cavités gauches (d'où la dyspnée). Dans les BA V, il existe une désynchronisation électromécanique
entre les oreillettes et les ventricules, responsable d'une élévation de pression dans l'oreillette
gauche.
• Angor: rare. Secondaire à une hypoperfusion coronaire du fait du bas débit (soit sur coronaires
saines, soit surtout sur artères pathologiques).
• Toutefois, il faut noter qu'un BAV I avec un PR très long peut être responsable d'une anomalie
du remplissage ventriculaire et donc d'une dyspnée, et qu'un BBG isolé peut être responsable de
douleurs thoraciques en l'absence de lésions coronaires(= BBG douloureux) et/ou d'une dyspnée
(diminution de la FE).
• Troubles neuropsychologiques : le bas débit cérébral, secondaire à la bradycardie, peut être
responsable d'une bradypsychie, d'un syndrome pseudo-dépressif ou pseudo-démentiel. Ces
anomalies régressent en général spectaculairement après la pose du pacemaker.
• Enfin, on peut retrouver des symptômes en rapport avec la cause du trouble conductif (fièvre si
myocardite ou endocardite...).
423
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
• Lorsque les symptômes sont évocateurs d'un trouble conductifde haut degré, mais qu'il n'existe
pas de preuve ECG d'un trouble conductif de haut degré, il faut :
Analyser FECG de base: un BAV /, la présence d'un BBG ou d'un BBD avec HBAG ou
surtout HBPG doivent faire suspecter un trouble conductif de haut degréparoxystique.
En cas de cas litigieux: le diagnostic est confirmé par Fexploration é/ectrophysiologique
(EEP) endocavitaire qui recherche une dysfonction sinusale ou un trouble conductif hissien
ou infra-hissien (H ou HV allongé).
A.ECG
• C'est l'examen de base qui permet de faire le diagnostic de trouble conductif intracardiaque.
• Les autres examens sont utilisés lorsque l'ECG ne permet pas de faire le diagnostic de trouble
conductif de haut degré.
B. HOL TER-ECG
• Le Holter-ECG est peu rentable dans le diagnostic de trouble conductif.
• Néanmoins, parfois, les anomalies ECG surviennent de manière paroxystique durant le port du
Hotter, permettant alors de poser un diagnostic.
• Les troubles de la fonction sinusale sont démasqués en effectuant plusieurs tests : le principal
est la mesure du temps de récupération sinusale (TRS).
• Pour mesurer ce temps, on stimule l'oreillette à une fréquence fixe, puis on arrête la stimulation
et on mesure la durée entre la dernière onde P stimulée et la J onde P spontanée. Quand ce
ère
temps est allongé, une dysfonction sinusale est probable. Le meilleur indice est en fait ce TRS
auquel on retire la longueur du cycle cardiaque de base = temps de récupération sinusale corrigé
(TRSC). S'il est> 550 ms, une dysfonction sinusale est très probable.
• Les troubles conductifs auriculo-ventriculaires sont diagnostiqués par la mesure des
intervalles AH, H, HV.
Au cours de l'enregistrement endocavitaire de la conduction myocardique, on enregistre
3 potentiels : A (oreillette), H (potentiel hissien), V (ventricule) et l'on mesure différents intervalles:
- 424
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
■
AH : normale < 150 ms. Si> 150 ms C:::, on parle de bloc nodal
H : si> 40 ms ou présence de 2 potentiels hissiens (Hl H2) C:::, on parle de bloc hissien
HV : normale < 55 ms. Si> 70 ms C:::, on parle de bloc infra-hissien
Entre 55 et 70 ms, on ne peut conclure formellement à la présence d'un bloc
• Il est possible de sensibiliser le test en injectant de l'Ajmaline qui peut démasquer un trouble
conductif infra-hissien : on considère ce test comme positif (c'est-à-dire qu'il existe probablement
un bloc infra-hissien) si HV> 1 JO ms ou s'il double après Ajmaline.
V = potentiel ventriculaire
A = potentiel atrial /
H = potentiel Hissien
425
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
VII. TRAITEMENT
Il dépend du type de trouble conductif et de sa tolérance clinique.
• En cas d'échec du traitement médicamenteux avec FC < 50/min: POSE D'UNE SONDE
D'ENTRAINEMENT ELECTROSYSTOLIQUE par voie endocavitaire.
• Traitement étiologique spécifique +++ (si intoxication digitalique, hyperkaliémie,
revascularisation en urgence en cas de SCA).
• Pose du PM en fonction de la cause +++
en l'absence de cause aiguë réversible: pose du PM dans les 24-48 heures
si trouble conductif est aigu lié à une cause réversible, qu'il répond bien au traitement
médicamenteux et qu'il est bien toléré : on peut patienter quelques jours avant de retenir
l'indication d'implanter un PM (en espérant une récupération).
si le trouble conductifpersiste>5jours: le bloc devient chronique avec PM à rediscuter.
a:
(9 C. SUIVI D'UN PATIENT PORTEUR D'UN PACEMAKER
w • Le patient doit avoir une carte d'identité de l'appareil( 9 permet d'identifier le PM).
a:
en
0
N • Nécessité d'un suivi régulier avec un contrôle du PM tous les ans.
<(
z
a:
w
• Consulter en cas de fièvre et/ou d'écoulement purulent au niveau du boîtier ( 9 évoquer
>
(/)
z
endocardite infectieuse sur sonde de PM).
0
f'=
0
@
426
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
■
• Dans la vie courante :
Impossibilité de passer les portiques de sécurité à l'aéroport.
IRM contre-indiquée, sauf pour les PM de dernière génération qui sont IRM-compatibles.
Radiothérapie avec précautions++.
Ne pas rester trop longtemps au milieu des portiques de magasin.
Prévenir l'anesthésiste et le chirurgien en cas d'utilisation d'un bistouri électrique qui peut
déprogrammer le stimulateur.
Eviter la proximité des plaques de chauffage à induction à moins de 30 cm d'un stimulateur
car risque d'inhibition du stimulateur.
Tenir son téléphone portable à distance du pacemaker. Utiliser l'oreille opposée par rapport
au stimulateur ; ne pas placer le téléphone près du stimulateur (dans la poche de la chemise
par exemple).
L'usage du micro-ondes n'est pas dangereux.
427
® EDITIONS VERNAZOBRES-GREGO
■
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TROUBLES DE CONDUCTION: RECAPITULATIF 0
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Régulière Irrégulière
Attention : si FA + BA V 3 = FA régulière + + +
TROUBLES DE CONDUCTION INTRACARDIAQUE
■
PACEMAKER
• Principe
Le pacemaker est un système formé d'une pile que l'on implante sous la peau du patient
(en général au niveau pectoral) et de sondes posées par voie endocavitaire dans l'oreillette
et/ou le ventricule, sondes qui sont connectées à la pile du pacemaker.
La sonde auriculaire est posée dans l'oreillette droite et la sonde ventriculaire dans le
ventricule droit.
Il existe également la possibilité de stimuler le ventricule gauche en posant par voie
endocavitaire une sonde dans le sinus coronaire (veine drainant le myocarde et s'abouchant
dans l'oreillette droite) c:::> PM triple chambre (cf. question Insuffisance cardiaque).
• Le mode de fonctionnement du pacemaker est défini par 3 lettres:
] ère lettre: correspond à la cavité stimulée.
2
ème
lettre: correspond à la cavité détectée.
J e lettre: correspond au fonctionnement du pacemaker après la détection d'un événement.
èm
• En pratique (3 modes sont les plus utilisés lors du réglage d'un pacemaker) :
Un pacemaker réglé en AAI: veut dire qu'il peut stimuler et détecter l'oreillette et que la
détection d'une oreillette spontanée inhibe le pacemaker.
Un pacemaker réglé en VVI: veut dire qu'il peut stimuler et détecter le ventricule et que la
détection d'un ventricule spontané inhibe le pacemaker.
Un pacemaker réglé en DDD: veut dire qu'il peut stimuler et détecter l'oreillette et le
ventricule et que la détection d'une oreillette ou d'un ventricule spontané peut soit inhiber
soit stimuler le pacemaker.
• Le patient doit avoir une carte d,identité de Fappareil ( c:::> permet d'identifier le PM).
• Nécessité d,un suivi régulier avec un contrôle du PM tous les ans.
• Consulter en cas de fièvre et/ou d'écoulement purulent au nzveau du boîtier ( c:::> évoquer
endocardite infectieuse sur sonde de PM).
• Nouveaux pacemakers sans sonde (depuis 2-3 ans)
Principe: nouveaux pacemakers sans sonde implantés par voie fémorale, sans laisser de
cicatrice sur le patient. On dépose directement le pacemaker sur la paroi du ventricule droit.
-
actuelles.
429
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 430
ITEM 237
UJ
cc
e::
t-
cc
PALPITATIONS :c
C,j
Plan
1. S'AGIT-IL VRAIMENT DE PALPITATIONS?
Il. CAT CLINIQUE
Ill. QUEL EST LE TROUBLE DU RYTHME RESPONSABLE DE CES PALPITATIONS?
IV. COMMENT OBJECTIVER CE TROUBLE DU RYTHME?
V. EXISTE-T-IL UNE CARDIOPATHIE SOUS-JACENTE RESPONSABLE DE CES TdR?
VI. APPRECIER LA GRAVITE DU TROUBLE DU RYTHME
VII. TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2015, ESC sur la prise en charge des troubles du rythme ventriculaire et de la prévention de la mort subite
- 2018, ESC sur la prise en charge des syncopes et perte de connaissance
- 2019, ESC sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique des tachycardies supra-ventriculaires
- 2020, ESC sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique de la fibrillation auriculaire
431
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• On éliminera:
□ L'éréthisme cardiaque: correspondant à la perception d'un rythme cardiaque normal, le plus
souvent chez des patients neurotoniques.
□ Confusion avec des douleurs thoraciques : angineuse, péricarditique, mais surtout des
douleurs pariétales qui peuvent faire ressentir de manière excessive les contractions
normales du cœur.
• Les extrasystoles (ES) peuvent être ressenties :
□ Comme un « saut» au niveau du cœur ou un « raté».
□ Comme une « contraction excessive, trop forte» du cœur, qui correspond en fait à la
sensation de la contraction post-extrasystolique, qui est augmentée compte tenu du repos
compensateur post-extrasystolique.
□ Comme une pause au niveau du cœur = repos compensateur post-extrasystolique, voire
même comme une sensation de cœur lent, si les ES sont régulières et non transmises au pouls.
• On ne peut pas différencier à l'interrogatoire l'origine supraventriculaire ou ventriculaire
des ES, idem à l'examen clinique. Toutefois, les ES peuvent ne pas être transmises au pouls:
fausse impression de bradycardie.
• Les crises de tachycardie sont le plus souvent ressenties par le patient, mais peuvent ne pas
l'être (découverte d'épisodes de tachycardie au Holter-ECG chez un patient asymptomatique).
432
PALPITATIONS
-
□ Mode de fin:
brutal: comme c'est le cas dans les TV ou les TJ
progressif: tachycardie sinusale,FA ou flutter
Crise polyurique parfois en fin de crise de palpitations.
□ Facteur favorisant de fin: manœuvre vagale en faveur d'une TJ.
□ Symptômes fonctionnels associés: douleur thoracique, syncope,lipothymies,dyspnée,etc.
□ Caractéristiques de la tachycardie +++
Durée de la tachycardie
Mode de la tachycardie
■ régulier: dans la TJ,le flutter,la TV,la tachycardie sinusale
■ irrégulier : dans la FA,le flutter à conduction variable et la tachycardie atriale
multifocale.
Fréquence cardiaque de la tachycardie (si elle a été prise en tachycardie)
■ environ 150/min: en faveur d'un flutter atrial +++
■ entre 150 et 190/min: en faveur d'une FA (surtout si irrégulier)
■ � 200/min: en faveur d'une TJ
B. EXAMEN CLINIQUE
• L'examen clinique recherchera:
□ Signes de cardiopathie sous-jacente: souffle cardiaque (RA),signes d'IC gauche/ droite.
□ Une mauvaise tolérance hémodynamique: PA,PC,saturation,marbrures,+/- diurèse.
□ Une mauvaise tolérance respiratoire: FR,signes de lutte,d'épuisement,crépitants.
□ Une mauvaise tolérance neurologique: confusion,somnolence.
c!> TOUT TROUBLE DU RYTHME MAL TOLERE DOIT ETRE REDUIT EN URGENCE
(PCZ), LE PLUS SOUVENT PAR CHOC ELECTRIQUE EXTERNE APRES UNE
COURTE ANESTHESIE GENERALE.
433
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
434
1
PALPITATIONS
• Signes ECG:
□ ASPECT TYPIQUE DE FLUTTER COMMUN caractérisé par une activité atriale:
en « en toit d'usine»
sans retour à la ligne isoélectrique (PCZ) (distingue de la tachycardie atriale focale)
de type négatif dans les dérivations inférieures (D2, D3, aVF) et positif en Vl, V2
Cet aspect est expliqué par le circuit qu'emprunte l'influx électrique dans l'OD : l'influx
remonte lentement le long du septum inter-atrial, s'éloignant de la paroi inférieure de l' OD.
Cela explique la négativité des ondes de flutter en D2-D3-aVF. L'influx redescend ensuite
rapidement le long de la paroi latérale de l'oreillette droite. Il s'agit d'un circuit tournant
dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (antihoraire) dans 90% des cas.
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ECG de flutter commun Circuit de flutter commun Circuits de flutter atypique
435
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
□ En pratique: l'intervention pratique se déroule sous anesthésie locale, par ponction veineuse
fémorale et montée de sonde avec radiofréquence (brûlure) de l'isthme cavo-tricuspide.
□ Indications
x En 1 intention pour tous les types de flotter+++ (reco ESC 2019)
ère
Les flutters atypiques, qui ne passent pas par l'isthme cava-tricuspide, peuvent
néanmoins bénéficier de l'ablation, mais avec des moyens plus sophistiqués de
reconstruction intracardiaque en 3 dimensions de l'influx électrique au cours du flutter
(mapping).
□ Les précautions avant cette intervention sont :
x Vérifier l'absence de thrombus intra-auriculaire (Anticoagulation pendant
3 semaines ou ETO avant l'intervention+++).
x Vérifier que l'INR ne soit pas trop élevé (INR < 3) du fait du risque hémorragique.
□ Avantages:
x Guérison dans> 90% des cas (pas de récidive).
x Arrêt possible du traitement anti-arythmique ensuite
x Nécessité d'une surveillance régulière car coexistence FA-flutter dans 40% des cas.
□ Complications possibles:
x Locales: hématome au point de ponction, fistule artério-veineuse.
x Régionales: douleur thoracique au moment des tirs, tamponnade sur hémopéricarde,
BAV (rarissime car la région d'ablation est loin du faisceau de His).
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> Traitement du flutter commun par ablation de
(/)
z l'isthme cavo-tricuspide (croix bleue) par radiofréquence
0
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436
1
PALPITATIONS
Nœud siny-sal
1
Foyer d
"\
tachycardie atriale ;
tachysystoli 1
�ondeP'
différentes des
ondesP sinusalcs
�QRS fins car
supra-ventriculaire
437
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
l
I
NAV
f'=
basse de la valve tricuspide) ou CMH, le plus souvent.
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438
1
PALPITATIONS
1
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1
1
1
1
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1
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QRS 2: 0.12 s
NAV normal ( 1 voie) + faisceau de Kent (FK)voie accessoire
439
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
t
rtliodromique
t
Faisceau acœss01re J
i
l Faisceau accessoire
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0
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- 440
PALPITATIONS
■
A RIN
Faisceau
Accessoire
l
V
�,..._,-,tv--.,--.J>r--'7'r--.,,---,J "'-.r-\l!"-'""""'I"�
Un moyen simple pour différencier une RIN d'une tachycardie orthodromique à l'ECG est la visualisation de l'onde p
(flèche rouge).
Si elle est dans le QRS, donc invisible ou juste après (schéma de gauche) il s'ag it d'une RIN. Si elle est un peu après
le QRS il s'ag it d'une tachycardie orthodromique (schéma de droite).
j'
Patient avec WPW connu et passage en FA à 270/min (super Wolff ), qui évolue rapidement en FV.
441
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• 1 obsession devant des BSV : savoir identifier les ESV dites « malignes » qui engagent le
pronostic vital du patient avec un risque important de survenue de TV ou de FV (donc d'ACR).
2-Tachycardie ventriculaire (TV)
• Physiopathologie : rythme ventriculaire ectopique rapide.
• Signes BCG de TV:
□ Tachycardie régulière à QRS larges
D avec DISSOCIATION AURICULO-VENTRICULAIRE+++ (PCZ)
les ondes P sont régulières à leur rythme (espace PP constant), et les ventricules sont
réguliers (espace RR constant) à un rythme indépendant, plus rapide (R >> p).
Complexe(s) de CAPTURE présent(s): complexe QRS fin précédé d'une onde P = «
capture » du ventricule par l'oreillette (= QRS identique aux QRS spontanés
0
(;)
w
normaux du patient).
a:
(;) Complexe(s) de FUSION présent(s): fusion entre un complexe spontané fin et un
w
a:
a:,
complexe ventriculaire donnant une morphologie intermédiaire (= QRS de
0
N
<(
morphologie intermédiaire entre QRS spontanés normaux et ceux de la TV).
z
a:
w L'enregistrement œsophagien (très rare aujourd'hui) permet de visualiser l'activité
>
(fJ
z
auriculaire et donc de mettre en évidence la dissociation auriculo-ventriculaire.
Q
f-
0
-
@
442
PALPITATIONS
■
Foyer de
tachycardie
ventriculaire
C:, QRS larges infra
nodaux
�aspect de retard
droit (BBD) sur
ECO car naissance
dans le VG
Tachycardie ventriculaire
• A savoir: lorsqu'il existe :!:: 4 ESV qui se suivent avec une FC > 120/min on ne parle plus
d'ESV, mais de TV+++
• Vocabulaire des TV:
□ TV monomorphe: avec exactement le même type de QRS (= 1 foyer).
□ TV polymorphe: différentes morphologies type de QRS (= multiples foyers).
□ TV non soutenue (TVNS): TV s'arrêtant spontanément :s 30 secondes.
□ TV soutenue: TV> 30 secondes.
• Savoir localiser l'origine de la TV (idem ESV):
□ si TV naissant du VG: ASPECT DE RETARD DROIT (similaire au BBD)
□ si TV naissant du VD: ASPECT DE RETARD GAUCHE (similaire au BBG)
□ si TV du septum inter-ventriculaire : QRS peu élargis et peu déformés (les 2 ventricules
sont dépolarisés simultanément)
• Cas particulier à connaître: « Rythme ldio-Ventriculaire Accéléré (RIVA) »
□ Principe: cas particulier de TV de bon pronostic au décours d'une revascularisation
coronaire urgente par angioplastie, thrombolyse ou pontage; traduit une viabilité
myocardique des myocytes d'aval de nouveau perfusés.
□ Définition: TV lente< 120/min au décours d'une revascularisation coronaire.
□ Conduite à tenir: Abstention thérapeutique (c'est un signe de bon pronostic après un IDM).
• l principal diagnostic différentiel de la TV: « LA TSV à QRS LARGES »
□ Causes de TSV régulières à QRS larges:
Tachycardie sinusale associée à BBG/BBD organique ou fonctionnel ou à un WPW
Tachycardie atriale focale associée à BBG/BBD organique ou fonctionnel ou WPW
Flotter atrial associé à BBG/BBD organique ou fonctionnel ou à un WPW
Tachycardie jonctionnelle associée à BBG/BBD organique ou fonctionnel ou WPW
□ Du fait de la tachycardie, il est souvent impossible de visualiser les ondes P' et donc le
diagnostic différentiel avec une TSV à QRS larges est parfois difficile.
□ Astuce devant une tachycardie à QRS larges: « Manœuvres vagales ou équivalents »
Principe: les manœuvres vagales (massage sino-carotidien, ingestion d'un verre d'eau
froide, manœuvre de Valsalva; massage des globes oculaires maintenant interdits) et/ou
l'injection IV de Striadyne® (ATP) ou de Krenosin® (adénosine), en bloquant
transitoirement la conduction auriculo-ventriculaire, permettent de visualiser l'activité
auriculaire rapide dans les tachycardies supraventriculaires.
443
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
intervalle Q T
QT: du pied du QRS à la fin de l'onde T.
- 444
PALPITATIONS
•
Torsades de pointes
1
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l
445
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Récapitulatif
Démarche diagnostique devant une tachycardie
" 1,
- 446
PALPITATIONS
•
IV. COMMENT OBJECTIVER CE TROUBLE DU RYTHME ?
A. ELECTROCARDIOGRAMME
• Examen clé, il est le prolongement direct de l'examen clinique.
• Il permet d'objectiver le trouble du rythme et/ou de suspecter une cardiopathie sous
jacente (séquelle d'infarctus, Brugada, QT long, WPW...).
• Plusieurs situations peuvent être envisagées :
□ Soit le diagnostic est fait directement à l'ECG: il ne reste donc qu'à faire le bilan de la
cardiopathie sous-jacente et à évaluer la gravité de ce trouble du rythme.
□ Soit l'ECG retrouve des anomalies faisant suspecter un trouble du rythme :
x présence d'ESA pourra faire suspecter une FA, un flutter ou une tachycardie atriale.
x présence d'ESV pourra faire suspecter une TV.
□ L'ECG est normal et n'est pas contributif: on fera alors un bilan minimal de cardiopathie
sous-jacente avec ETT notamment (en général cœur normal) et Holter-ECG pour essayer
d'enregistrer un ECG au moment des palpitations mais rendement faible sur 24 heures, d'où
l'intérêt des enregistrements de plus longue durée.
B. AUTRES EXAMENS A REALISER EN CAS D'ECG NON CONTRIBUTIF
1-Echographie cardiaque trans-thoracique
• Examen fondamental � recherche d'une cardiopathie sous-jacente (PCZ).
• En cas d'EIT et d'ECG normaux: les palpitations sont le plus souvent en rapport avec des
troubles du rythme supraventriculaire bénins.
• En cas de séquelle d'infarctus et/ou d'insuffisance cardiaque: il faut suspecter des troubles du
rythme ventriculaire.
2-Holter-ECG des 24 heures
• Cet examen est très largement prescrit. Il est d'un assez bon rendement dans le diagnostic des
TROUBLES DU RYTHME (contrairement aux troubles conductifs où il est peu rentable).
• Dogme: un HOLTER-ECG NORMAL N'ELIMINE PAS UNE ANOMALIE (surtout si
les crises sont rares) et cet examen PEUT ETRE AMENE A ETRE REPETE.
3-Exploration électrophysiologique (EEP)
• Réalisation pratique: exploration effectuée sous anesthésie locale avec voie veineuse fémorale.
L'opérateur ponctionne la veine fémorale et remonte au niveau du cœur droit pour enregistrer
différents paramètres: conduction intracardiaque et dépistage des troubles du rythme.
• Son intérêt est d'une part diagnostique, on cherche à déclencher un TROUBLE DU RYTHME:
□ Auriculaire lors de la stimulation de l'OD.
□ Déclenchement d'une tachycardie jonctionnelle.
□ Ventric1etlaire (surtout) par une stimulation ventriculaire programmée (SVP).
SVP consiste à stimuler 2 endroits du cœur droit: l'apex et l'infundibulum pulmonaire.
On stimule le VD à 2 fréquences (100 et 150/minute) et, pour chacune de ces
fréquences, on rajoute 1 puis 2 puis 3 extrasystoles et on voit si l'on déclenche des
troubles du rythme ventriculaire (TV surtout). Il est possible de sensibiliser ce test par
l'injection d'Isoprénaline.
• Son intérêt est d'autre part pronostique: on cherche à déclencher un trouble du rythme sous
traitement pour majorer éventuellement la thérapeutique.
4-Pose d'un Ho/ter imp/antab/e (Reveafi')
Il s'agit du dernier recours pour mettre en évidence un trouble du rythme. C'est une intervention
chirurgicale (minime) pour implanter un Ho/ter de la taille d'une petite clé USB sous la peau du
patient (cf. item Syncope). Cet appareil permet un diagnostic précis des troubles du rythme lorsque le
patient ressent les palpitations.
447
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
5-0bjets connectés
• Ces dernières années ont vu se développ er des objets de la vie quotidienne pouvant enregistrer
un ECG monopiste: montre, téléphone portable, tee-shirt, etc.
• Ces objets sont disponibles et permettent un enregistrement d'assez bonne qualité. Comme ils
sont portés la plupart du temps, ils sont très utiles pour des patients avec des palpitations non
documentées.
6-Epreuve d'effort
• Indications: si les palpitations surviennent pendant ou après un effort, on peut avoir recours
à l'un et/ou l'autre de ces examens pour tenter de reproduire le trouble du rythme.
• 1 Critère de bénignité des TdR (ESV ++ +) : disparition du TdR à l'effort+++
7-Autres examens
• systématiquement
□ NFS: recherche anémie.
□ TSH(PCZ): recherche hyperthyroïdie.
□ Ionogrammesanguin avec Kaliémie +++(PCZ): recherche hypokaliémie +++.
□ Troponine: peut traduire une souffrance myocardique liée à la tachycardie elle-même ou
un SCA déclencheur de la tachycardie.
• en fonction du contexte: bêta-hCG, alcoolémie...
• en fonction de l'aspect des ESV ou de la TV:
□ Si ESV/TV naissant du VD (retard gauche sur l'ECG) � rechercher une dysplasie
arythmogène du VD (DAVD) : ETT, scintigraphie de phase, IRM cardiaque.
□ Si ESV/TV naissant du VG (retard droit sur l'ECG) � toutes les cardiopathies
peuvent en être la cause, mais surtout la cardiopathie ischémique: ETT, test d'ischémie,
IRM cardiaque à la recherche d'une cicatrice du VG (infarctus ou myocardite) +/
coronarographie d'emblée.
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w
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448
PALPITATIONS
•
A. EXAMEN CLINIQUE
• Antécédents cardiovasculaires personnels: troubles du rythme, traitement reçu, cardiopathie
connue: ischémique, CMD, CMH, antécédents d'AVC (en faveur d'une FA)...
• Antécédents familiaux: mort subite < 40 ans = en faveur d'un syndrome de Brugada ou d'un
QT long congénital ou autre cardiopathie familiale.
• Symptômes en faveur d'une cardiopathie: douleur angineuse, dyspnée d'effort, surdité (en
faveur d'un QT long congénital).
• L'examen physique recherchera des signes de cardiopathie: souffle cardiaque, signe
d'insuffisance cardiaque...
B. ECG
• L'ECG pourra aussi retrouver des arguments en faveur d'une cardiopathie sous-jacente :
□ Aspect évocateur: syndrome de Brugada, DAVD, WPW, QT long, HVG, séquelle d'infarctus.
□ La morphologie des ESV peut orienter vers une étiologie:
x ESV droites (aspect de retard gauche)= en faveur d'une cardiopathie droite (DAVD /
Brugada).
x ESV gauches (aspect de retard droit) = toutes les causes de cardiopathie+++; des
examens complémentaires sont alors nécessaires pour authentifier le trouble du rythme et,
pour faire le bilan de la cardiopathie sous-jacente.
• Il est à noter que des ES n'entraînent jamais de syncope en elles-mêmes et qu'il est très rare que
les troubles du rythme supraventriculaire entraînent des syncopes.
• Si syncope et ESA/ESV/ESJ:
□ soit TROUBLE DU RYTHME très rapide sur une cardiopathie sous-jacente = flutter
en 1/1 ou FA sur un Wolff-Parkinson-White.
□ soit c'est une longue pause post-réduction du trouble du rythme.
449
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1-Clinique
• ATCD de mort subite familiale
• ATCD personnels de syncope, lipothymie ou mort subite récupérée
• Lipothymie ou syncope associée aux palpitations
• Douleur angineuse ou dyspnée associée aux palpitations
• Mauvaise tolérance hémodynamique
VII. TRAITEMENT
• Il dépend évidemment du trouble du rythme et de la cardiopathie sous-jacente.
• Le traitement de la cardiopathie sous-jacente est systématique+++ :
□ Cardiopathie ischémique: aspirine,statines...
□ Insuffisance cardiaque : IEC,béta-bloquants,diurétique...
A. TROUBLE DU RYTHME SUPRAVENTRICULAIRE
• Si ESA c:> dépend de leur tolérance :
□ Si paucisymptomatique sans critère de gravité : pas de traitement.
□ Si symptomatique avec critère de gravité: traitement médical
x 1 ère intention: anti-arythmique de classe le type Flécaïnide (Flécaïne®) (en l'absence
de cardiopathie),ou Sotalol (Sotalex®) ou Vérapamil (Isoptine®) ou P-bloquant.
0 x 2 intention : anti-arythmique de classe la (N.B.: intérêt du Disopyramide
ème
(éJ
w
a: (Rythmodan®) dans les troubles du rythme vagaux).
(éJ
w x Dernière intention en cas d'échec Amiodarone (Cordarone® mais effets
a:
CO
0
secondaires extra-cardiaques +++).
N
<(
z • Si FA/ Flotter= cf. item Fibrillation auriculaire
a:
w
> • Si Tachycardie atriale focale = exactement le même traitement que pour la FA !
•
U)
z
0 Pour tous ces troubles du rythme= intérêt de l'ablation à proposer+++
f=
ëi
@
450
PALPITATIONS
■
451
-
Fiche technique à connaitre
Il. LE BOITIER
• Ilest placé sous la peau ou sous le muscle du patient.
• Ilcontient une batterie (au lithium), qui permet:
□ De stimuler le cœur si nécessaire c::> tous les DAI ont une fonction pacemaker (PCZ)
□ De délivrer les chocs électriques si besoin.
• Ilcontient aussi des circuits électroniques permettant de traiter les informations recueillies par
la sonde.
• Il possède un système de mémoire qui permet, lors des différents contrôles, de savoir s'il est
arrivé des troubles du rythme et de préciser leur type.
• Ilexiste un système de connexion qui permet de relier le boîtier à la sonde de défibrillation.
• Enfin, il existe aujourd'hui des systèmes informatiques pour suivre les patients porteurs de DAI à
distance (prothèses connectées). Ceci permet de dépister des complications précoces et un
meilleur dépistage des TdR.
Ill. LA SONDE
• Ils'agit le plus souvent d'une sonde siliconée qui contient à son extrémité un système de bobine
qui permet de délivrer un courant électrique de défibrillation (appelée coil).
• Lorsqu'il y a besoin de délivrer un choc, celui-ci se fait entre le coil et le boîtier (qui est actif
électriquement). Il est aussi possible d'implanter une sonde possédant 2 coils, pour améliorer
l'efficacité du choc (double coil).
• La sonde destinée à la défibrillation est implantée à l'apex du ventricule droit ou au niveau du
septum interventriculaire (elle est fixée le plus souvent par un système de vis).
0 On peut implanter
w
(éJ
w
a: 2 sondes (dans l' OD et le VD) c::> DAI double chambre
CO
0
N 3 sondes (dans l' OD, le VD et sur la paroi latérale du VG en passant par le sinus veineux
<>:
z
a:
w
coronaire) c::> DAI triple chambre, indiqué en cas de nécessité d'un DAI + d'une
>
(()
resynchronisation cardiaque chez un patient avec IC à FEVG 5 35% et bloc de branche
z
0 LARGE à l'ECG).
f:'.
ëi
w
@
452
PALPITATIONS
■
IV. FONCTIONNEMENT
• Au cours du suivi, le DAI a 2 moyens pour traiter les tachycardies ventriculaires:
□ si la fréquence ventriculaire détectée est très élevée (> 200/minute): traitement par choc
électrique interne(c'est le cas dans la FV et dans la TV très rapide).
□ si TV moins rapides (entre 150 et 200/minute en général) : le DAI va d'abord essayer de
stimuler plus rapidement que la fréquence de la TV pour essayer de l'arrêter (stimulation
anti-tachycardique = ATP). Si cela échoue, il délivrera un choc électrique interne.
• Notion de « choc électrique inapproprié par le DAI » : le patient peut recevoir un choc
électrique lorsque la FC est élevée (dans la zone de TV détectée par le DAI), sans qu'il s'agisse
d'une TV, mais d'une TSV rapide (tachycardie sinusale, fibrillation auriculaire, flutter,
tachycardie jonctionnelle. . .)
• Enfin, tous les DAI ont une fonction pacemaker si le cœur est trop lent.
V. COMPLICATIONS
• Idem pacemaker:
□ Hématome
□ Infection � endocardite sur sonde de PM
□ Pneumothorax
□ Tamponnade sur hémopéricarde
□ Possibles chocs inappropriés
453
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Taille< 40 cm 3
Boîtier de DAI Durée = 7 ans
P/-IOTON�D_R
'Aodel V-2.30HV
Schéma n ° 1
0
ü
w
a:
ü
w Vis pour fixer la sonde
a:
CD
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N
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z
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w
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U)
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0
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-
w Schéma n ° 2
®
454
■
PALPITATIONS
I. DEFINITION
• Le syndrome de Brugada est une
maladie génétique autosomique
dominante à pénétrance variable. Il
s'agit d'une anomalie du canal sodique
permettant la dépolarisation des cellules
ventriculaires au niveau de l'épicarde
duVD.
Il. CLINIQUE
• Histoire familiale de mort subite.
• Syncope ou lipothymie.
• Mort subite récupérée.
Ill. ECG
• Aspect caractéristique avec aspect de
BBD avec sus-décalage du segment
ST dans les dérivations VJ et V2.
2-Test à l'ajmaline
• Intérêt si doute diagnostique (l'ajmaline bloque le canal sodique entrant, majorant donc
l'anomalie existant déjà dans le syndrome de Brugada).
• On peut ainsi démasquer l'aspect typique de Brugada, par exemple lorsque l'ECG est atypique
ou dans le cadre du dépistage familial.
V. TRAITEMENT
• Le seul traitement actuellement reconnu du syndrome de Brugada est l'implantation d'un
défibrillateur automatique implantable (DAI). A noter dans de rares cas on peut utiliser un
médicament l 'hydroxyquinidine (SerecorW).
• L'indication repose sur l'aspect ECG typique et si le patient présente des symptômes et/ou des
ATCD de mort subite dans la famille.
455
-
Ce fichier a été initialement diffusé via Faille ECNi.
A Prise en Charge Correction des facteurs de risque et prise en charge des comorbidités ?
w
a: • Fréquence : La fibrillation atriale (FA) est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent, sa
al
0
N
<(
prévalence augmentant avec l'âge ( 1% à 60 ans, 10% à 80 ans).
z
a: • Définition : elle se définit comme la disparition d'une activité électrique atriale organisée
w
>
en (rythme sinusal) au profit de dépolarisations anarchiques, rapides (400 à 600/minute),
z
0
i==
responsables de la perte de la contraction atriale et de l'accélération de la fréquence
ci
w ventriculaire.
@
• 456
■
FIBRILLATION ATRIALE
paroxystique.
• « FA paroxystique»: réduction spontanée ou par cardioversion en moins de 7jours,
généralement en moins de 48 heures.
• « FA paroxystique récidivante»: si récidives de FA entrecoupées d'épisodes en rythme
sinusal avec réduction en < 7 jours
• « FA persistante»: FA durant> 7jours
• « FA persistante de longue durée»: FA continue depuis plus de 1 an pour laquelle on peut
quand même proposer une stratégie de contrôle du rythme car les progrès de l'ablation de la
FA permettent aujourd'hui à ces patients de revenir parfois en rythme sinusal.
• « FA permanente»: si tentative de réduction (par ablation ou par cardioversion
médicamenteuse et/ou électrique) non envisagée ou ayant échoué� FA acceptée.
FA : 1 er épisode détecté
I \
FA paroxystique
FA persistante
= durée ::; 7 jours
par réduction spontanée ou = durée > 7 jours
cardioversion
Il. ETIOLOGIES
• La majorité des FA surviennent en raison d'une surcharge de pression de l'une des 2 oreillettes
-
(surtout l'oreillette gauche). Ainsi, toutes les cardiopathies peuvent un jour se compliquer de FA.
457
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
A. CARDIAQUES
1-Valvulopathies
• Mitrales:
□ La FA survient tôt quelle que soit la valvulopathie (IM, RM, maladie mitrale).
□ Elle marque un tournant évolutif important (aggravation des symptômes).
□ Le risque embolique est très élevé (surtout avec le RM) imposant la mise en route d'un
traitement anticoagulant efficace.
• Aortiques:
□ L'IA et le RA se compliquent de FA plus rarement que les valvulopathies mitrales.
□ Le risque embolique est élevé, surtout s'il existe une insuffisance cardiaque.
• Tricuspides:
□ Le RT et l'IT génèrent une dilatation de l'OD d'où peut naître la FA.
□ Il s'agit souvent de poly-valvulopathies (mitro-tricuspide) rhumatismales très emboligènes.
• Cas des prothèses valvulaires:
□ Tout patient porteur de prothèse (biologique ou mécanique) est à risque augmenté de FA.
Le risque embolique est d'autant plus important qu'il s'agit d'une prothèse mécanique, en
position mitrale, en FA, associée à une dilatation de l'OG et/ou à une insuffisance cardiaque.
2-Cardiomyopathies
• Dogme: toute cardiopathie peut entraîner un passage en FA +++ liée à la surpression
engendrée dans l'OG et/ou une IC gauche à FEVG préservée ou réduite. Celle-ci est d'autant
plus fréquente qu'il existe une IM «fonctionnelle» par dilatation de l'anneau.
• 1
ère
cause de FA: la cardiopathie hypertrophique du sujet âgé hypertendu
• Physiopathologie de la FA sur HVG : il faut noter que les patients porteurs d'une HVG, quelle
qu'en soit sa cause (primitive comme dans la CMHfamiliale ou secondaire liée à l'HTA ou à un
RAC), ont un trouble de la relaxation:
□ Ce trouble de la relaxation se caractérise par une diminution du remplissage rapide passif
en diastole et par une majoration du remplissage actif dû à la systole atriale.
□ La participation de la systole atriale peut représenter alors jusqu'à 60% du remplissage en
diastole.
□ Ces patients sont donc particulièrement sensibles à la perte de la systole atriale avec un
risque important d'œdème pulmonaire en cas de passage en FA. Il convient donc chez ces
patients de s'efforcer à maintenir un rythme sinusal.
-
0
w
@
458
FIBRILLATION ATRIALE
-
B. EXTRACARDIAQUES
• Toute maladie pulmonaire aiguë: Pneumopathies +++, COVID avec atteinte pulmonaire
• Fièvre
• Hyperthyroïdie (PCZ) ➔ dosage de TSH systématique devant une FA
• Hypokaliémie +++ (PCZ) ➔ dosage systématique de la kaliémie K+ devant une FA
□ Hypokaliémie = hyperexcitabilité c::> plutôt troubles du rythme.
□ Hyperkaliémie = hypoexcitabilité c::> plutôt troubles de la conduction.
• Hypo-magnésémie
• Phéochromocytome (très rare)
• Ethylisme aigu: « FA du samedi soir»
• FA du système nerveux végétatif:
□ Vagale: se déclenche après une phase de bradycardie secondaire à une hypertonie vagale
(contexte évocateur: postprandial, nocturne).
□ Adrénergique: survient après une tachycardie sinusale (effort, stress, fièvre, douleur).
• FA iatrogène:
□ Substances sympathomimétiques bêta-directes (Salbutamol, Dobutamine, Isoprénaline,
Adrénaline, Noradrenaline) ou indirectes (Ephédrine, Théophylline, Amphétamines).
• Hypovolémie: étiologie très fréquente en Réanimation+++++++++ . Très souvent, un remplissage
par sérum physiologique permet la réduction de la FA.
C. FA IDIOPATHIQUE
• Diagnostic d'exclusion retenu dans 5-10% des cas environ lorsque le bilan cardiaque et
endocrinien s'avère négatif. En général bien tolérée et à faible risque embolique.
• Elle est rare chez le sujet jeune sans aucun antécédent.
• Les recommandations 2020 insistent beaucoup sur l'association des FDR cardiovasculaires
(obésité, diabète, HTA, SAS...) et la survenue de FA.
Ill. DIAGNOSTIC
A. EXAMEN CLINIQUE
1-Symptômes
• Asymptomatique: jusqu'à sa découverte fortuite sur un ECG (30% des cas environ).
• Palpitations: rythme cardiaque rapide, irrégulier ou désordonné.
• Importance de la présence et de la tolérance des symptômes liés à la FA+++ :
□ Asthénie d'effort, voire de repos, lipothymie d'effort ou de repos
□ Dyspnée, orthopnée (IVG), angor, OMI, hépatalgies (IVD), AVC/AIT
• La tolérance de ces palpitations dépend de la fréquence cardiaque ( donc de la perméabilité du
nœud atrio-ventriculaire) et de l'existence ou non d'une cardiopathie sous-jacente.
• Importance de connaître l'ancienneté de la FA+++ et son mode de révélation initial.
• Connaître la fréquence, la durée, les facteurs déclenchants et le mode de fin des crises.
4 diagnostics à évoquer devant syncopes sur FA (situation rare):
1-FA sur Wolff-Parkinson-White (WPW): FA à réponse ventriculaire très rapide
(> 200/minute) par le biais de la voie accessoire (faisceau de Kent) du WPW.
2-Maladie rythmique auriculaire: FA rapide alternant avec une dysfonction sinusale
(bradycardie sinusale, bloc sino-auriculaire ou pause sinusale)
3-FA+ BAV-111 complet (à suspecter+++ si FA régulière)
Tracé de FA régulière lente. Ces troubles conductifs peuvent apparaître lors de la réduction de
la FA (réduction provoquée ou spontanée)
4-Dysfonction ventriculaire gauche systolique très sévère
459
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Complications
• Emboliques: AIT, AVC, embolies artérielles avec ischémie aiguë.
• IC gauche et/ou droite: aggravation d'une IC préexistante ou cardiomyopathie rythmique induite
par la FA rapide.
• Ischémie fonctionnelle: angor fonctionnel, voire nécrose myocardique.
3-Examen physique
• Il permet d'une part d'évoquer et d'apprécier sa tolérance, d'autre part de rechercher une étiologie
(souvent plus facile à déceler après réduction de la FA).
• Diagnostic de FA:
□ Rythme cardiaque irrégulier à 120-180/minute.
□ Pouls d'amplitude variable, d'autant plus faible que la diastole précédente a été brève, certaines
systoles étant imperceptibles au pouls bien qu'elles soient audibles à l'auscultation cardiaque.
• Recherche de complications: mauvaise tolérance hémodynamique++ , signes d'IVG et/ou
d'IVD, palpation des pouls périphériques (embolie artérielle), angor, malaise, lipothymie, examen
neurologique (AVC silencieux).
• Recherche d'une étiologie ou de facteurs favorisants cliniquement évidents:
□ HTA
□ Auscultation: souffle évocateur d'une valvulopathie; galop protodiastolique (B3) suggérant
une cardiopathie dilatée (rappelons que le B4, contemporain de la systole auriculaire, disparaît
pendant les épisodes de FA)
□ Signes d'hyperthyroïdie+++ : goitre, signes en faveur d'une maladie de Basedow
□ Signes pulmonaires: BPCO, insuffisance respiratoire chronique, SAS
□ Signes de phlébite ou d'embolie pulmonaire
□ Prise de médicaments
□ Alcoolisme chronique
Au terme de l'examen clinique, on doit pouvoir préciser :
□ L'ancienneté de la FA et sa tolérance +++.
□ L'existence d'épisodes antérieurs (et leur traitement anti-arythmique et anticoagulant).
□ La ou les hypothèses étiologiques (orientent les examens complémentaires), les facteurs
déclenchants.
□ Identifier le risque embolique (score CHA2DS2-VASc).
□ Evaluer le contexte social, les pathologies associées et le risque hémorragique (score HAS
BLED).
B. ELECTROCARDIOGRAMME
• ECG de la forme de FA classique:
D Résumé:« TOUTE TACHYCARDIE IRREGULIERE A QRS FINS EST UNE FA,
JUSQU'A PREUVE DU CONTRAIRE » (PCZ)
□ Activité atriale évocatrice
Absence d'activité auriculaire organisée (absence d'ondes P sinusales).
Trémulation polymorphe de la ligne de base, très rapide (400-600/minute).
D'amplitude variable (« grosses mailles », « petites mailles », voire très aplatie et
indécelable).
Mieux vue en D2-D3-aVF où elle est positive (différence des ondes F du flutter)
□ Activité ventriculaire
Rythme irrégulier: il n'y a pas 2 espaces RR égaux.
- 460
FIBRILLATION ATRIALE
-
□ Autres signes
En rapport avec une cardiopathie sous-jacente: HVG (Sokolow), ondes Q de nécrose.
Troubles diffus de la repolarisation ventriculaire fréquents pendant les accès et
pouvant persister après réduction (T négatives, ST raide ou sous-décalé, QT allongé).
Présence d'une cupule digitalique (si traitement par digoxine).
□ 2 diagnostics différentiels à évoquer
Flutter et Tachycardie atriale focale qui réalisent classiquement une tachycardie
régulière à QRS fins (cf. item Palpitations).
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FA
• Cas particuliers d'ECG de FA à connaître
□ 3 exceptions de FA lente ( < 100/min)
Traitement bradycardisant
FA associée à un BAV III
FA chroniques anciennes (même sans traitement bradycardisant)
□ 2 exceptions de FA régulière
FA très rapide (pseudo-régulière)
FA associée à un BAV III
□ 4 exceptions de FA à QRS larges
FA associée à un BBG/BBD organique (QRS larges en permanence)
FA associée à un BBG/BBD fonctionnel = bloc fréquence-dépendant =
aberration ventriculaire (QRS larges par intermittence selon la FC)
FA associée à un BA V III
FA sur WPW (on parle de« super-Wolff», très grave avec risque d'ACR)
• Savoir reconnaître la« FA associée à un BA V III» (grand classique des concours blancs)
□ Diagnostic plus difficile : bradycardie régulière (espace RR constants) mais avec
trémulation de la ligne de base.
□ LE seul signe ECG d'évoquer la FA : trémulation de la ligne de base (PCZ)
C. BILAN PARACLINIQUE
1-Biologie
• Dosage TSH plasmatique (PCZ) ± T3, T4
• Ionogramme sanguin avec kaliémie +++ (PCZ)
• Fonction rénale: avec calcul de la clairance par la méthode de Cockcroft (pour l'utilisation des
Anticoagulants Oraux Directs)
• Bilan hépatique complet, NFS et hémostase TP-TCA (pré-thérapeutique)
-
• Les dimensions des cavités cardiaques: taille OD, OG (volume) et VG surtout.
461
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
E. TEST D'EFFORT
• si FA induite par l'effort: test diagnostique +++ (parfois FA «ischémique » mais très rare)
IV. COMPLICATIONS
• L'existence d'une FA (permanente ou paroxystique) augmente la mortalité globale, surtout
par le biais des complications emboliques.
- 462
FIBRILLATION ATRIALE
-
A. EMBOLIES
•
La FA est un facteur de risque indépendant d' AVC
ischémique (PCZ).
• Ce risque embolique dépend de la cardiopathie sous
jacente : il est multiplié par 15 chez les patients avec FA
«valvulaire» et par 5 chez les«non valvulaires».
• L'embolie est cérébrale2 fois sur 3 (sylvienne essentiellement).
Les AVC liés à une FA sont en général massifs et exposent
plus au risque de décès ou de séquelles invalidantes.
• La FA paroxystique récurrente et la FA persistante ont
le même risque embolique que la FA permanente+++ .
• 2 moments sont particulièrement propices à l'embolie:
l'induction et la réduction de FA (5% d'AVC sans anticoagulation, < 1 % avec).
• Message fort: 4 semaines de traitement anticoagulant systématique après toute réduction
quel que soit le risque thromboembolique global donc (score de CHA2DS2-VASc, même à 0) du
patient +++ (après retour en rythme sinusa1, le risque embolique est présent surtout dans les 7
jours suivant la réduction, mais persiste 3 semaines environ, jusqu'à la réapparition d'une
contraction auriculaire correcte).
Pour estimer le risque embolique, il faut prendre en compte :
• Présence d'un Rétrécissement mitral ou Prothèse mécanique valvulaire (anciennement
appelé« FA valvulaire» à plus haut risque emboligène +++).
• Sinon: évaluer le risque embolique par le score CHA2DS2-VASc pour les FA non
valvulaires.
FA et facteurs de risque embolique (AVC ++++)
1/ RETRECISSEMENT MITRAL OU PROTHESE MECANIQUE VALVULAIRE
� FA valvulaire à très haut risque embolique � Anticoagulation systématique +++
2/ FA chez un patient sans RM ni prothèse valvulaire mécanique (anciennement «FA non
valvulaire»)
� Critères cliniques + ETT : score CHA2DS2-VASc +++ (PCZ)
Cardiaque: ATCD d'épisode d'insuffisance cardiaque clinique ou FEVG ::=; 40% en ETT: 1 point.
HTA: 1 point.
Age� 75 ans: 2 points.
Diabète: 1 point.
Stroke (ATCD AVC ou AIT ou d'embolie périphérique): 2 points.
Vasculaire= athérosclérose (aorte, coronaire, carotide, membres inférieurs): 1 point.
Age de 65 à 74 ans: 1 point.
Sc« sex category» = sexe féminin: 1 point à compter si femme � 65 ans.
B. INSUFFISANCE CARDIAQUE
• Elle s'explique par:
□ La perte de la systole auriculaire qui entraîne une chute de 30 à 40% du débit cardiaque.
□ La tachycardie, qui raccourcit la durée des diastoles, abrège le remplissage ventriculaire
gauche et augmente la consommation en oxygène du myocarde.
• Elle s'exprime de façon variée: simple dyspnée ou asthénie d'effort, insuffisance cardiaque
globale, OAP brutal, choc cardiogénique.
• Cette aggravation des symptômes marque souvent un tournant évolutif dans l'histoire de la
maladie qui doit toujours faire poser la question d'un traitement spécifique de la cardiopathie
(notamment chirurgical dans les valvulopathies mitrales).
463
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Il existe d'authentiques cardiomyopathies rythmiques induites par des FA rapides sur des cœurs
sains initialement (hyperthyroïdie par exemple), avec possibilité de récupération « ad
integrum » après retour en rythme sinusal.
C. RECIDIVES (30 A 60%)
• Elles sont fréquentes, malgré le traitement anti-arythmique,jusqu'au passage en FA permanente
qui survient en moyenne 3 ans après le 1 er accès.
• Le taux de récidive à 1 an est de 80% sans traitement anti-arythmique et de 50% sous traitement
anti-arythmique.
D. MALADIE RYTHMIQUE AURICULAIRE (MRA)
• Définition: alternance d'épisodes (souvent séparés de plusieurs semaines):
□ D'hyperexcitabilité auriculaire: ESA, FA, flutter auriculaire ou tachycardie atriale focale
□ De dysfonction sinusale: bradycardie sinusale ou BSA ou pause sinusale (souvent
aggravée par le traitement anti-arythmique)
• Physiopathologie: Ces 2 phénomènes sont consécutifs à la fibrose du myocarde auriculaire qui
réalise des circuits de micro-réentrée propices à la FA et des blocs de conduction sino
auriculaire ou infra-auriculaire.
• Conduite à tenir: cette association brady-tachycardie limite les choix thérapeutiques et impose
la mise en place d'un PM pour pouvoir ensuite garder les traitements anti-arythmiques
E. CARDIOMYOPATHIE RYTHMIQUE
• Définition: cardiomyopathie dilatée sans cause retrouvée consécutive à une FA rapide
prolongée, (plusieurs semaines ou mois qui dilate progressivement le VG ± baisse FEVG).
• Évolution:± Réversible après ralentissement ou réduction de la FA.
F. COMPLICATIONS IATROGENES
• Liées au traitement anti-arythmique ou bradycardisant:
□ Syncopes ou lipothymies par bradycardie sinusale, BSA, BAV ou torsades de pointes.
□ Effets secondaires de l'amiodarone notamment: dysthyroïdie, fibrose pulmonaire, etc.
• Hémorragies liées au traitement anticoagulant +++ :
□ Hémorragies cérébro-méningées, digestives, etc.
□ Le risque d'hémorragie sous AVK est principalement lié à la variabilité de l'INR ++.
□ Augmentation significative du risque hémorragique dès que l'INR> 4.
• Le score HAS-BLED peut aider à stratifier le risque hémorragique.
Score de risque hémorragique HAS-BLED
H = Hypertension (PA systolique> 160 mmHg) = 1 point.
A= Anomalie hépatique (cirrhose ou bilirubine à 2N ou ASAT-ALAT > 3N) ou rénale
(créatinine> 200 µmol/L) = 1 ou 2 points en fonction du nombre d'atteintes.
S = Stroke (= AVC ou événements emboliques) = 1 point.
B = Bleeding = antécédent de saignement = 1 point.
L = INR labile = 1 point.
E = Elderly = âge> 65 ans = 1 point.
D = Drugs = consommation de médicaments augmentant le risque hémorragique (antiagrégants
plaquettaires, AINS) ou d'alcool = 1 ou 2 points.
464
FIBRILLATION ATRIALE
-
V. TRAITEMENT
Pour Je traitement de la FA, il faut en général toujours se poser les mêmes questions:
1- Quel traitement anticoagulant choisir avant et après réduction (succès ou échec) ?
2- Comment prescrire Je traitement anticoagulant ?
3- Que choisir au niveau rythmique: ralentir ou réduire ?
4- Si l'on choisit de ralentir: quel traitement bradycardisant choisir ?
5- Si l'on choisit de réduire: comment réduire et quel traitement préventifdes récidives choisir ?
A. QUEL TRAITEMENT ANTICOAGULANT CHOISIR ?
Grands messages généraux
• Le raisonnement pour le traitement anticoagulant est Je même pour tous les types de FA
+++: paroxystique, persistante ou permanente (FA acceptée ou échec de cardioversion).
• Ce raisonnement est également le même pour les patients en rythme sinusal ayant présenté
de la FA +++ (car haut risque de récidive !) .
• Ce traitement anticoagulant doit être envisagé comme une prescription au long cours car
la FA est à haut risque de récidive+++. En cas d'événements hémorragiques ou ischémiques
sous traitement, il devra bien entendu être réévalué.
2 grandes modalités d'anticoagulation au long cours
• 3 anticoagulants Oraux Directs (AOD) en Jère intention hors contre-indication :
APIXABAN (Eliquis®), RIVAROXABAN (Xarelto®) et DABIGATRAN (Pradaxa®)
• Anticoagulants classiques: HNF ou HBPM à doses curatives, puis relais par A VK
Contre-indication aux AOD (avec indication à préférer des A VK)
Rétrécissement mitral (PCZ)
Prothèse valvulaire mécanique (PCZ)
Femmes enceintes
Insuffisance rénale sévère avec DFG < 30 ml/min (méthode de Cockcroft)
Prise concomitante: kétoconazole, antirétroviraux VIH, ciclosporine, tacrolimus
Insuf1ïsance hépatique ou maladie du foie susceptible d'avoir un impact sur la survie
Saignement évolutifcliniquement significatif; lésion organique susceptible de saigner
Altération hémostase spontanée ou pharmacologique
465
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Comment choisir entre AOD et A VK chez les patients avec FA non valvulaire (sans RM ou
prothèse valvulaire mécanique) et score CHAdJS2- VASc � 1 ?
□ D'une manière générale,on préfèrera les AOD en J intention si possible chez les patients
ère
□ Chez les patients déjà sous AVK et avec JNR bien équilibrés, sans complication
hémorragique: laisser le traitement par AVK avec INR cible 2-3.
466
1
FIBRILLATION ATRIALE
l
0
; I .
Pas de traitement
Anticoagulation Anticoagulation orale indiquée
anticoagulant
orale (AOD en 1 ère Vérifier l'absence de Cl et les
intention ou AVK) facteurs réversibles de saignement
à considérer I
I \
\
I \
I \
I \
I \
I \
I \
I \
\
\
\
467
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-AVK
• Nécessité de mettre en route HNF ou HBPM à doses curatives initialement, puis relais par
A VK avec INR cible entre 2 et 3.
• Privilégier la WARFARINE(Coumadine®) +++
• La FLUINDIONE (Previscan®) ne doit être envisagée qu'en dernière intention au regard du
risque d'atteintes immuno-allergiques, souvent sévères, apparaissant dans les 6 premiers mois
et plus fréquemment observées qu'avec les autres AVK (RAS 2018).
• Arrêt HNF ou HBPM quand INR > 2
• INR 1 fois/semaine pendant la mise en route du traitement, puis 1 fois/mois.
0 •
w
(!) La stratégie de réduction de la FA semble donner de meilleurs résultats en termes de qualité de
a:
(!) vie et de tolérance fonctionnelle que la stratégie d'acceptation de la FA, mais il n'y a pas de
w
a: différence en termes de morbi-mortalité chez les patients âgés.
cD
0
N • Pour réduire la FA, on a le choix entre 2 stratégies: la stratégie courte avec ETO et la stratégie
<,:
z longue sans ETO (cf.infra).
a:
w
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U)
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0
�
0
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- 468
1
FIBRILLATION ATRIALE
ETT ++++
Monothérapie ou bithérapie si besoin
FC cible< 110/min, éviter une brady-FA
Diltiazem/
Bêtabloquant Digoxine Bêtabloquant 1 Digoxine
Verapamil
469
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3- Si échec de ralentissement de la FC
• En cas de non contrôle du rythme ventriculaire par les traitements médicamenteux, on peut
proposer une ablation par radiofréquence du nœud auriculo-ventriculaire(on crée alors un
BA V complet), après avoir posé un pacemaker quelques jours avant l'ablation du nœud.
E. SI L'ON CHOISIT DE RESTAURER LE RYTHME SINUSAL: COMMENT
REDUIRE ET QUEL TRAITEMENT PREVENTIF DES RECIDIVES CHOISIR ?
1-Pour la cardioversion = réduction de la FA en rythme sinusa/
Soit ELECTRIQUE par CHOC ELECTRIQUE EXTERNE (CEE):
• Vérification préalable:
□ Absence de contre-indications à l'anesthésie générale(patient à jeun. . .).
□ Arrêt des digitaliques > 2jours
□ Permanence de la FA(réduction spontanée possible ; ne pas choquer un rythme sinusal !) .
□ Kaliémie(l'hypokaliémie contre-indique le choc).
□ TSH pour vérifier l'absence d'hyperthyroïdie qui augmente la libération des hormones
thyroïdiennes avec un risque de thyrotoxicose aiguë en post-CEE.
□ Anticoagulation efficace +++
• Procédure:
□ Pose d'une voie veineuse périphérique.
□ Disposer du matériel nécessaire à l'aspiration trachéale, à l'intubation et à la mise en place
d'une sonde d'entraînement électrosystolique.
□ Anesthésie générale courte(5 minutes).
□ J e' CEE à 150 J en mode diphasique et synchrone de l'onde R.
□ A répéter si besoin en augmentant l'énergie délivrée (200 puis 300 joules), éventuellement
en déplaçant les palettes(choc antéro-postérieur).
□ Confirmer le retour en rythme sinusal et sa permanence par ECG.
Soit MEDICAMENTEUSE:
• soit AMIODARONE(Cordarone®) +++
□ Dose de charge en per os(30 mg/kg/jour J1 et demi-dose 12 si FA non réduite) ou IV(rare)
□ A préférer en cas de cardiopathie sous-jacente.
• soit anti-arythmiques de la classe le FLECAINJ!fP: per os ou IV, seulement si absence de
cardiopathie sous-jacente.
Le plus souvent, cardioversion électrique après administration préalable d'amiodarone dans les
jours précédant Je choc 9 augmente Je taux de succès de la cardioversion et diminue la
fréquence de récidives de FA.
- 470
1
FIBRILLATION ATRIALE
a-Médicaments anti-arythmiques
□ L'efficacité de la prévention des récidives par les anti-arythmiques reste très médiocre:
x 50% de maintien en rythme sinusal à 1 an pour les anti-arythmiques de classe la ou le.
x 70% pour l 'amiodarone dont la fréquence et la gravité des effets secondaires en font un
traitement de 2nde intention.
Anti-arythmique de classe la
□ Hydroquinidine(SerecorY): 1 cp à 300mg 2fois par jour.
□ Après administration de 1 cp test: recherche une réaction idiosyncrasique (d'intolérance)
clinique (rash cutané, fièvre) ou électrocardiographique (élargissement PR, QTc ou
QRS > 25%) ; effet secondaire: torsades de pointes ( 7f QTc).
Anti-arythmique de classe le (même efficacité que les la)
□ Flécaiilide (Flecaine L?) +++: 200mg/jour ou propafénone (Rythmol®) 450mg/jour.
ECG à 48 heures à la recherche d'un trouble conductif ou d'un syndrome de Brugada qui
contre-indique le traitement.
□ Effets secondaires: hyp otension, ]lutter atrial 1/1, TV.
□ A savoir: on associe très souvent un traitement par bêtabloquants chez les patients
traités par Flecaine® au long cours en raison du risque de passage enflutter drogué en 111.
Anti-arythmique classe III: Sotalol Sotalex®
□ Indiqué chez le patient coronarien sans insuffisance cardiaque.
□ Effets secondaires: des bêtabloquants + torsades de pointes.
Anti-arythmique classe III: Amiodarone Cordarone®: traitement de 2ème intention:
□ A éviter en J ère intention en raison des effets secondaires, à réserver aux:
x FEVG abaissées (seul anti-arythmique indiqué en cas d'JC).
x Coronariens (les anti-arythmiques de classe I sont contre-indiqués en post-injarctus).
x Patients avec HVG.
□ A dose minimale efficace: 1 cp/jour - 5jours sur 7 et sous surveillance régulière des effets
secondaires (voir fiche Posologie).
Anti-arythmique classe III: Dronédarone Multaq®:
□ Retiré par l'HAS du marché français en raison d'effets secondaires graves (insuffisance
cardiaque); toujours en vente, mais non remboursé par la Sécurité Sociale!
471
-
■
iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
b-Ablation de la FA
□ La FA est le plus souvent initiée par des circuits
localisés autour des veines pulmonaires.
□ Cette technique consiste à aller pratiquer une ablation
par radiofréquence de ces foyers pour la FA
paroxystique autour des veines pulmonaires.
□ Pour la FA persistante, les oreillettes sont plus
pathologiques et des brûlures complémentaires dans
l'oreillette gauche, voire droite, sont souvent
nécessaires. Ablation de FA avec isolation
□ Elle peut être proposée chez certains malades avec FA des veines pulmonaires
non réductible invalidante, après échec d'au moins un anti-arythmique.
□ Technique surtout efficace si OG peu dilatée++ .
□ Les dernières recommandations de 2020 ont étendu l'indication d'ablation de FA en
J r intention aux patients présentant une FA paroxystique récurrente symptomatique
è e
(niveau de preuve fla) sur cœur sain et en 2 intention si récidive de FA sous traitement
ème
1 1
---- - - -
i
1
réduite
ou toute
cardiomyopathie HVG
Sotalol •
Oui Non Flécaine®
ou Sotalol
ou Rythmai ®
En cas d'intolérance
ou d'échec = récidive FA En cas d'intolérance
sous traitement ou d'échec = récidive FA
sous traitement
,. ,r ,.
AMIODARONE
Discuter ablation de FA soit en cas de récidive sous traitement anti-arythmique bien conduit,
soit d'emblée si FA paroxystique récurrente symptomatique sur cœur sain
0(é)wa:
(é)wa:
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a:w>U)
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472
FIBRILLATION ATRIALE
■
VI. EN PRATIQUE
A. FA MAL TOLEREE HEMODYNAMIQUEMENT
Dogmes
• « Seule une FA très rapide peut se compliquer d'un choc, d'un OAP massif ou d'un
angor. »
• « Toute FA mal tolérée (choc, syncope, OAP massif, angor) doit être réduite par CEE en
urgence sous anesthésie générale courte, sous anticoagulation efficace si possible (pas toujours
le cas dans l'urgence). »
• Traitement symptomatique des complications (oxygénothérapie ou ventilation assistée, diurétiques,
dérivés nitrés) en évitant si possible l'usage de sympathomimétiques bêta (dobutamine) dont
l'effet bathmotrope positif (augmente l'excitabilité myocardique) avec risque de récidive de FA.
B. FA PERSISTANTE
• Il existe 2 protocoles de réduction :
□ Rapide : réalisation d'une ETO montrant l'absence de thrombus suivie d'une tentative de
cardioversion dans les 24 heures suivant l'ETO, sous anticoagulation efficace.
□ Long : traitement anticoagulant efficace pendant 3 semaines avant cardioversion sans
nécessité de réaliser une ETO.
□ 1 exception à la règle : FA non compliquée sur cœur sain avec CHA2DSr VASc à O et datant
de moins de 48 heures : réduction de suite possible sans ETO au préalable.
473
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
x Si traitement par AOD pendant les 3 semaines précédant la cardioversion : ETO non
obligatoire, mais à faire si moindre doute de la bonne prise du traitement par le patient.
• Poursuivre le traitement anticoagulant oral (A VK ou AOD) à dose efficace pendant 1 mois
après la cardioversion.
• Au terme de ce mois, poursuite du traitement anticoagulant oral en fonction du caractère
valvulaire ou non de la FA, du score CHA2DSr VASc et du risque hémorragique.
• Traitement anti-arythmique préventif des récidives: on peut tenter d'éviter ce traitement
après un J e' épisode de FA réduite. Cependant, étant donnée la fréquence des récidives, il est
souvent administré d'emblée après un ]" épisode de FA réduite, d'autant plus que la FA est
symptomatique et qu'il existe une cardiopathie sous-jacente.
FA DE DECOUVERTE RECENTE
CARDIOVERSION
ANTICOAGULATION
pendant 1 mois par AVK ou AOD
PUIS
-
z
0 récidives; à débuter après une 1ère rechute en FA
i==
0
w
@
474
FIBRILLATION ATRIALE
-
C. FA PAROXYSTIQUE RECURRENTE
• Nécessite un traitement anticoagulant en fonction du caractère valvulaire ou non de la FA, du
score CHA2DSr VASc et du risque hémorragique.
• Peut nécessiter un traitement anti-arythmique, en prévention des récidives, si les accès de FA
sont symptomatiques ou mal tolérés. En effet, on doit peser le rapport bénéfice/risque au long
cours des médicaments anti-arythmiques qui ne sont pas dénués d'effets secondaires+++ .
FA PAROXYSTIQUE RECURRENTE
l
TRAITEMENT ANTITHROMBOTIQUE (AOD, AVK ou rien)
à vie en fonction du score CHA2DS2-VASc et du risque hémorragique
1
l
Pas de prévention Prévention récidive par anti-arythmique (QS)
Ablation de la FA si traitement anti-arythmique inefficace
ou en 1ère intention si cœur sain
D. FA PERMANENTE
• Traitement anticoagulant (AOD, AVK ou rien) en fonction de la présence d'un RM ou
prothèse valvulaire mécanique, du score CHA2DSr VASc et du risque hémorragique.
• Traitement bradycardisant si FA rapide ; le choix du traitement bradycardisant tient
essentiellement compte de la fonction systolique.
• Les anti-arythmiques «purs» (Amiodarone, Sotalol, Fléaciiine) n'ont pas de place ici
(l'intérêt de ces anti-arythmiques est de maintenir un patient en rythme sinusal, mais aucun
intérêt si le patient est toujours en FA)
• Intérêt de mesurer la FC au repos et à l'effort pour évaluer l'efficacité du traitement (objectifs :
FC de repos< 80/min et à l'effort< 110/min).
E. CAS PARTICULIERS
1-Que faire si contre-indication formelle aux anticoagulants ?
Q Fermeture percutanée de l'auricule
gauche
• Si contre-indication formelle aux
anticoagulants: ATCD d'hémorragie
cérébrale sous AVK ou AOD par exemple,
possibilité de fermer mécaniquement par
voie percutanée l'auricule gauche (d'où
proviennent 80-90% des thrombi au
cours de la FA) Q empêche l'embolisation
de ces caillots.
• Procédure validée par l'HAS si:
contre-indication formelle aux
anticoagulants + FA « non Fermeture de l'auricule G par voie percutanée : le disque
(flèche rouge) va agir comme un clapet sur l'orifice
valvulaire» à risque embolique élevée de l'auricule G (*) et va l'occlure définitivement
(score CHAdJS2- VASc � 4).
475
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
4-FA vagale
• Préférer un anti-arythmique atropinique: Disopyramide (Rythmodan®) de classe la.
5-FA adrénergique
• Préférer un anti-arythmique à composante bêtabloquante: bêtabloquant, Propafénone, Sotalol
(classes II et Ill).
6-FA et WPW(=«super Wolff»)
• 1 risque: fibrillation ventriculaire si la voie accessoire a une période réfractaire courte
( < 250 ms) qui conduit rapidement la FA aux ventricules.
• Traitement urgence: REDUCTION PAR CEE EN URGENCE sous AG+++ (évite la FV).
• Le traitement des accès fait souvent appel au choc électrique en urgence (car mauvaise
tolérance et contre-indication aux digitaliques).
• Le traitement préventif de la FA utilise les anti-arythmiques de classe le ou III (amiodarone) et
s'associe à une ablation par radiofréquence de la voie accessoire (cf.fiche WPW).
7-FA postopératoire
• Si chirurgie cardiaque: intérêt des bêtabloquants dans la prévention de la FA postopératoire.
• Anticoagulation: identique à la FA « classique ».
F. SURVEILLANCE
1-Eflïcacité du traitement
• Anti-arythmique: récidive de FA (à évaluer au besoin par Ho/ter rythmique).
• Anticoagulant+++: absence d'épisodes compatibles avec un AIT ou un AVC. Examen
neurologique régulier. Scanner cérébral si doute clinique.
Si sous AVK: surveillance de l'INR z 1 fois/ mois (résultats consignés dans un carnet).
Si sous AOD: surveillance créatinine avec DFG � 1 fois/ an ; 2-3 fois / an si DFG entre 30 et
49 mL/minute.
0
(_'.)
w
0: 2-Tolérance du traitement
(_'.)
w
• Anti-arythmique : absence de bradycardie (contrôlable par Hotter rythmique) ou de signes de
0:
CO
0
mauvaise tolérance électrocardiographique (BAV, élargissement QRS ou QTc). Dosages
N
<(
z
plasmatiques si crainte de surdosage. Dépistage des effets secondaires extracardiaques
0:
w
> (amiodarone surtout).
(/)
z
0
• Anticoagulant:absence d'hémorragies (surveillance NFS semestrielle).
i=
0
w 3-Cardiopathie sous-jacente
@
476
ITEM 238
.....a:cc
L.&.I
c:c
SOUFFLE CARDIAQUE CHEZ L'ENFANT :c
�
Plan
1. INTRODUCTION
Il. EXAMEN CLINIQUE
Ill. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
IV. SAVOIR DIFFERENCIER SOUFFLE FONCTIONNEL ET SOUFFLE ORGANIQUE
V. CARDIOPATHIES CONGENITALES A CONNAITRE
Recommandations de l'item
- 2020, ESC sur la prise en charge des maladies congénitales
1. INTRODUCTION
• Souffles cardiaques extrêmement fréquents chez l'enfant (30 à 50% des enfants en âge scolaire).
• 2 types de souffle cardiaque à bien distinguer :
Souffles cardiaques FONCTIONNELS (très fréquents) : bénin sans anomalie
anatomique sous-jacente et disparaitront lorsque l'enfant va grandir ➔ abstention
thérapeutique
Souffles cardiaques ORGANIQUES (rares) : cardiopathies congénitale sous-jacente
qui nécessite un bilan diagnostique et un potientiel traitement.
• 1 cr enjeu systématique chez un enfant avec un souffle cardiaque : distinguer le souffle
fonctionnel du souffle organique +++
• CARDIOPATHIE CONGENITALE (1 % des enfants)
SHUNTS GAUCHE/DROIT • CIV = Communication INTER-VENTRICULAIRE
(cyanogènes) • CIA = Communication INTER-ATRIALE
( 6 HTAP irréversible • PCA = PERSISTANCEDU CANAL ARTERIEL
si opérés trop tard) • CAV= Canal atrio-ventriculaire
-
FUITESDES VALVES • Insuffisance mitrale
ATRIO-VENTRICULAIRES • Insuffisance tricuspide
477
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
• La découverte d'un souffle cardiaque impose une prise en charge spécialisée à la recherche
d'une cardiopathie congénitale.
• Dans l'immense majorité des cas, une bonne auscultation cardiaque permet de bien étiqueter
l'origine du souffle et son caractère organique ou fonctionnel.
• Au moindre doute, l'échocardiographie trans-thoracique (ETT) est le maître examen pour
infirmer ou préciser le diagnostic de cardiopathie congénitale.
Physiologiquement, la présence d'un souffle intense à l'auscultation est liée à l'existence anormale
d'un gradient de pression entre 2 cavités (par exemple le VG et le VD dans le cas d'une petite CIV)
ou entre 2 parties d'un même vaisseau (coarctation de l'aorte, sténose d'une branche pulmonaire).
B.EXAMEN CLINIQUE
• Conditions d'examen: souvent difficiles (pleurs, tachycardie chez le nourrisson), essayer de
rassurer l'enfant et de créer une ambiance calme, si besoin avec un jouet.
• Stéthoscope pédiatrique préférable pour les nouveau-nés et les prématurés.
• Pression artérielle aux 4 membres++++ : si différentielle MS-MI importante c:::> penser à la·
coarctation de l'aorte.
• Fréquence cardiaque, rythme cardiaque souvent irrégulier (arythmie sinusale respiratoire
fréquente chez l'enfant), fréquence respiratoire.
• Saturation aux membres supérieurs et inférieurs, aspect cyanosé (extrémités).
• Ausculter le précordium, les aisselles, le dos et les vaisseaux.
• Caractéristiques du souffle: type (systolique, diastolique), localisation, irradiation, intensité,
ton, variabilité.
• Signes d'IVD: RHJ, TJ, hépatomégalie++++ .
• Recherche HTAP : claquement B2 au foyer pulmonaire.
• Auscultation pulmonaire (crépitants, murmure vésiculaire).
0
w • Palpation de tous les pouls, notamment les pouls fémoraux+++++++++++++++++++
w
• Rechercher des anomalies associées: morphotype (Marfan, etc.), dysmorphie faciale, syndrome
a: poly-malformatif, examen neurologique complet...
0
a:
w
w
@
478
SOUFFLE CARDIAQUE CHEZ L'ENFANT
•
C. ORIENTATION DIAGNOSTIQUE EN FONCTION DU SOUFFLE
SOUFFLE SYSTOLIQUE SOUFFLE DIASTOLIQUE
• Holosystolique q CIV, IM, IT • Protodiastolique (= régurgitation) q IA, IP
• Ejectionnel: mésosystolique (souvent • Roulement mésodiastolique q RM, RT,
précédé d'un clic lorsque la sténose est débit 71 à travers la valve (IM, CIV, canal
valvulaire) q sténose aortique ou artériel, CIA)
pulmonaire • Roulement télédiastolique (présent si rythme
• Télésystolique q prolapsus valvulaire sinusal): RM, RT
SOUFFLES CONTINUS
= A la fois en systole et en diastole, sans séparation (;t: association sténose+ fuite)
Si souffle+ intense en diastole c:> souffles veineux: bénins ou survenant dans les sténoses des
retours veineux systémiques, ou de fistule artério-veineuse par augmentation du retour veineux
(fistule artério-veineuse du crâne)
LOCALISATION DU SOUFFLE
IRRADIATIONS DU SOUFFLE
(intensité maximale en général
= direction du flux turbulent
en regard du gradient de pression)
• Apex q valve mitrale • Flux d'éjection voie pulmonaire q dos et aisselles
• Xiphoïde q valve tricuspide • Flux d'éjection voie aortique q cou (carotides)
• 2 ème espace intercostal gauche q AP • Flux de CIV q pan-radiants (en rayons de roue),
• 2ème espace intercostal droit et le long � au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la CIV
du septum q aorte et chambre de • IM q apex
chasse du VG • IT q peu d'irradiation, 71 en inspiration
• IA q le long du bord gauche du sternum (plus bas que
le souffle d'IP)
• Souffle « innocent » : peu d'irradiation
INTENSITE
• Souffle « innocent » : peu intense, jamais frémissant
• L'intensité du souffle(cotée en 6èmes) correspond en général à l'importance de la lésion,
surtout si le souffle est frémissant, mais cela n'est pas toujours vrai. 2 exemples:
1-CIV : intensité proportionnelle au gradient de pression. Si la CIV est large, en systole,
P 0 aorte = P0 VG = P 0 VD = P 0 AP q disparition du gradient q pas de souffle
2-Fuite = insuffisance pulmonaire(IP): si fuite massive q égalisation précoce P 0 AP et P 0 VD
en systole q pas de souffle
TONALITE
• Souffle aigu = lié à un fort gradient de pression (mieux entendu avec le diaphragme)
• Souffle grave ou roulement = lié à un faible gradient de pression et à des augmentations
importantes de flux (mieux entendu avec la cloche)
BRUITS DU CŒUR (82 ET 83)
Un dédoublement du B2, variable avec la res12iration,
le long du bord G du sternum est fréguent et Qhysiologigue
• Un dédoublement du B2 large et fixe est anormal: BBD ou CIA
• Eclat du B2 au foyer pulmonaire: HTAP ou position antérieure de l'aorte
• Perception de B3 : fréquent et physiologique chez l'enfant, le plus souvent perçu à l'apex
479
SOUFFLE CARDIAQUE CHEZ L'ENFANT
•
2 dogmes à retenir :
• Un souffle diastolique n'est jamais fonctionnel+++ (PCZ)
• Un souffle variable dans le temps± selon la position est quasi-toujours fonctionnel (PCZ)
B. SOUFFLE ORGANIQUE
• Savoir évoquer les 5 principales cardiopathies congénitales (détaillées dans la partie suivante):
CIA, CIV, Coarctation de l'aorte, Canal artériel persistant, Tétralogie de Fallot
•3 formes de CIA
o OSTIUM SECONDUM (80 %)+++ (partie moyenne du septum inter-atrial dans la région du
foramen ovale)
o Ostium primum (plus rare) ou CIA haute sinus venosus (plus rare)
DIAGNOSTIC
•CLINIQUE
o signes fonctionnels = ASYMPTOMATIQUE+/- retard de croissance - dyspnée d'effort -
tableau d'IVD
o Souffle
- SYSTOLIQUE - éjectionnel- peu intense- au 2 ème EIG+++ (foyer pulmonaire)
- apparaît dans les 1 ers mois de vie+++ (par t débit pulmonaire)
- irradiation aux creux axillaires+ dos ( car sténose pulmonaire relative) - non variable
avec la respiration
- DEDOUBLEMENT DE B2 au foyer pulmonaire
o Complications si shunt important
- TSV
- Dysfonction VD- HTAP fixée
- Embolies paradoxales- Bronchites à répétition
•ETT : Passage du sang de l'OG vers l'OD visualisé en doppler couleur
TRAITEMENT
•FERMETURE DU DEFECT SEPTAL (PCZ)
o Indications = CIA large+++ ou CIA centrales peuvent se fermer jusqu'à 2 ans
o Modalités = chirurgie ou KT interventionnel avec PROPHYLAXIE D'EI D'OSLER
481
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
0
CJ
w
a:
w
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O'.l
0
N Large communication interventriculaire (flèche blanche)
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z
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w
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(/)
z
0
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o
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482
1
SOUFFLE CARDIAQUE CHEZ L'ENFANT
1 TETRALOGIE DE FALLOT
GENERALITES
• 4 critères de la définition
o STENOSE PULMONAIRE
o HYPERTROPHIE DU VD
o DEXTROPOSITION AORTIQUE (avec dilatation Ao)
o CIV
EIG-râpeux
o Complications
- Cyanose aggravée progressivement
- POLYGLOBULIE ➔ AVC ou Malaises anoxiques du nourrisson
TRAITEMENT
• CURE CHIRURGICALE COMPLETE
483
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
DIAGNOSTIC
• CLINIQUE
o Signes fonctionnels (surtout si shunt important)
-polypnée
-mauvaise prise de poids
o 1 contexte évocateur
- au décours de PHASE AIGUË DE MMH à évoquer devant l'AGGRAVATION DE LA
SITUATION RESPIRATOIRE DU NN
oSOUFFLE
- CONTINU = SYSTOLO-DIASTOLIQUE à renforcement systolique (dépend de
l'intensité du shunt)
- maximum en sous-claviculaire gauche (pcz)
- pas présent à la naissance mais apparaît a quelques jours de vie+++ (par ,1., des résistances
vasculaires pulmonaires)
- timbre grave « tunellaire »
0
(éJ
w
cr:
(éJ
w
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z
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484
SOUFFLE CARDIAQUE CHEZ L'ENFANT
■
1 COARCTATION DE L'AORTE
GENERALITES
•Définition = rétrécissement au niveau de l'isthme aortique présent dès la naissance (contemporain
de la fermeture du canal artériel)
•Physiopathologie = obstacle à l'éjection ➔ î post-charge ➔ HVG (adaptation temporaire) ➔ VG
désadapté ➔ choc cardiogénique
• 1 pathologie à rechercher = SYNDROME DE TURNER (PCZ)
• 1 forme particulière
COARCTATION PREDUCTALE (en amont de l'émergence du canal)
symptomatique dès les I jours de vie - chirurgie urgente
er
DIAGNOSTIC
•CLINIQUE
o 1 signe quasi-pathognomonique = POULS FEMORAUX ABOLIS ou DIMINUES (PCZ)
o Souffle
- SYSTOLIQUE - maximum en region axillaire gauche (pcz)
- fremissement sus-sternal
- rarement présent à la naissance mais apparait a quelques jours de vie+++ (par ._l,, des
résistances vasculaires pulmonaires)
- irradiation dans le DOS
- +!- signes d'IC associés
- à évoquer devant Souffle de Persistance du canal artériel+ Abolition des pouls fémoraux
- c'est justement cette association à la PCA qui explique que la coarctation puisse etre
asymptomatique les 1 e s jours de vie !
r
TRAITEMENT
• 1
ère
intention chez le NN
o PROSTAGLANDINES = Prostine® pour relâcher les fibres du CA et diminuer l'éjection du VG
o Surveillance continue sous scope PA-Sp02 AUX MI et au MS droit
è
• 2 me intention dès que pÔssible
o TT CHIRURGICAL = INTERVENTION DE CRAAFORD (anastomose-résection zone coarctée)
485
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
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486
ITEM 227 ......
C")
I.U
cc
INSUFFISANCE VEINEUSE I-
ci:
c:c
CHRONIQUE ET VARICES :c
�
Plan
1. DEFINITIONS
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. ETIOLOGIES
IV. SIGNES CLINIQUES
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
VI. CLASSIFICATIONS DE L'INSUFFISANCE VEINEUSE
VII. EVOLUTION
VIII. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
IX. TRAITEMENT
X. SUIVI
Recommandations de l'item
- 2006, Recommandations du Collège français de chirurgie vasculaire : repères pour les décisions en
chirurgie vasculaire.
Savoir identifier les varices et l'IVC : connaître les principaux signes cliniques de
A Diagnostic positif
l'insuffisance veineuse chronique
L'insuffisance veineuse chronique est la plus fréquente des maladies chroniques. Elle touche environ
30% de la population globale. Il s'agit d'un motif extrêmement fréquent de consultation médicale,
qui est marqué par sa tendance à la chronicisation et à la survenue de complications.
487
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
1. DEFINITIONS
• Insuffisance veineuse chronique (IVC) : définie comme une dysfonction du système veineux
par incontinence valvulaire touchant le système veineux superficiel, ou profond, ou les 2, avec
ou sans obstruction veineuse associée. Elle peut être essentielle (le plus souvent) ou acquise,
liée notamment à une anomalie du réseau veineux profond.
• Varice: anomalie anatomique cause d'IVC caractérisée par la dilatation permanente et
pathologique d'une ou de plusieurs veines superficielles, avec incontinence de leurs valvules et
un calibre > 3 mm. Les varices peuvent être fonctionnellement muettes et s'exprimer par un
préjudice esthétique ou bien provoquer de véritables signes d'IVC.
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
A. RAPPEL ANA TOM/QUE ET PHYSIOLOGIQUE
• Le système veineux des membres inférieurs comporte 2 réseaux : réseau veineux profond, qui
draine 90% du retour veineux, et le réseau superficiel qui draine 10% du retour veineux.
• Le réseau superficiel (en cause dans les varices) est composé de 2 voies principales : la grande
veine saphène (GVS), ou veine saphène interne, et la petite veine saphène (PVS), ou veine
saphène externe.
• Il existe un système anastomotique d'une part entre le réseau saphène externe et interne (veines
communicantes) et, d'autre part, entre le réseau superficiel et profond (veines perforantes).
1 : Crosse de la veine
saphène interne
La veine saphène interne se jette après La veine saphène externe se jette après
sa crosse dans la veine fémorale commune sa crosse dans la veine poplitée
- 488
INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE ET VARICES
■
2-Pression résiduelle
• Elle est due à l'éjection du ventricule gauche, bien atténuée après passage dans le réseau
artériel, artériolaire et capillaire.
3-Rôle musculaire
• Le retour veineux est assuré par la semelle plantaire statique et le déroulement du pied, la pompe
musculaire du mollet, le système abdomino-diaphragmatique.
• La contraction des muscles (surtout du mollet) dans une aponévrose inextensible va comprimer
les veines et imprimer une impulsion au retour veineux grâce aux valvules qui rendent le
courant unidirectionnel.
• L'IVC est secondaire à une incapacité des veines superficielles des membres inférieurs à
assurer correctement le retour sanguin ( « à chasser le sang »).
• 2 conditions pour avoir une IVC :
□ Élévation chronique de la pression veineuse locale. Les membres inférieurs sont le lieu du
corps où la pression veineuse est la plus élevée en permanence. C'est la raison pour
laquelle l'IVC siège quasi exclusivement aux membres inférieurs.
□ Anomalie anatomique de la veine qui peut être d'origine génétique, congénitale, hormonale
ou secondaire à une maladie post-phlébitique (TVP).
Ill. ETIOLOGIES
Causes d'IVC et de varices- - -- - - - - -- --
Primitives Secondaires
• Insuffisance veineuse superficielle • Maladie post-thrombotique +++ (PCZ)
essentielle (varices) +++ (PCZ) • Syndrome compressif
• Insuffisance valvulaire profonde primitive • Angiodysplasie veineuse
• Déficience de la pompe musculaire du
Facteurs favorisants des varices :
mollet
p rédominance féminine â e
, g , terrain familial,
g rossesse, obésité , constip ation , striction
vestimentaire, sédentarité, station debout
prolongée, exposition prolongée à la chaleur, le
chauffage par le sol, œstrogènes...
489
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
- 490
INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE ET VARICES
•
C. EXAMEN PHYSIQUE
1-Position du sujet
• dévêtu, debout, son corps reposant sur le MI non concerné, sur un escabeau de Phlébologie.
• examen bilatéral et comparatif
• L'examen de la veine grande saphène demande à ce que le membre concerné soit en rotation
externe de 45 ° et en légère flexion. L'examen de la petite saphène demande à ce que le membre
concerné soit légèrement fléchi (jambe sur cuisse), reposant sur le sol par le biais de la pointe du
pied (le médecin étant derrière le sujet).
2-Inspection des veines et des téguments
• Télangiectasies (< 1 mm), veines réticulaires (< 3 mm),
varices (> 3 mm) visibles directement lors de l'inspection.
• 3 types de varices :
□ Varices saphènes internes suivant le trajet de la GVS.
□ Varices saphènes externes suivant le trajet de la PVS.
□ Varices non systématisées.
• La palpation recherche aussi une induration au niveau de
la veine, une douleur, une inflammation locale, évocatrice d'une thrombose superficielle.
• Il faut noter que l'apparition de varices chez un enfant doit faire rechercher une anomalie
veineuse congénitale (avalvulation).
• L'auscultation de varices doit rechercher un souffle, évocateur d'une fistule artério-veineuse (thrill).
• L'IVC peut se manifester par différents signes cliniques :
□ Douleurs
□ Œdème
□ Conséquences dermatologiques :
x Dermite ocre
x Atrophie blanche
x Ulcères veineux de jambe, dont il faut préciser la taille, le nombre et éventuellement les
entourer au feutre
x Recherche d'une eczématisation, nécessitant un traitement spécifique (cf. question
Ulcères de jambe)
• Signes en faveur d'une étiologie :
□ Varices
□ Phlébite
□ Angiomes veineux
□ Compression pelvienne (touchers pelviens)
• Les manœuvres de palpation visent d'abord à objectiver l'incontinence valvulaire veineuse:
□ Le signe du flot: s'effectue sur patient allongé, en se servant des 2 mains. On effectue des
percussions répétées de la partie proximale de la veine saphène (partie distale du
membre) avec un doigt, cela envoie une onde de pression qui est recherchée par un
doigt de l'autre main sur la partie distale de la saphène (partie proximale du membre).
Le signe du flot permet de mieux repérer le trajet veineux lorsqu'il est mal perceptible
spontanément ; cette manœuvre est répétée par segment de 5 cm de la partie proximale à la
partie distale de la veine. Il ne permet pas de tester le reflux valvulaire.
□ Le signe de Schwartz: la percussion de la veine s'effectue en mode inverse de celui du
signe du flot. Elle se réalise sur un patient debout. Le doigt qui percute est en aval veineux ;
le doigt qui perçoit est en amont veineux (vers la partie distale du membre). Si l'onde de
pression déclenchée rétrograde est perçue c::> c'est qu'elle a pu franchir la ou les valvules à
contre-courant et qu'il existe une incontinence valvulaire. Les explorations actuelles rendent
-
cette manœuvre d'intérêt secondaire.
491
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
• Le diagnostic de varice et/ou d'IVC est un diagnostic essentiellement clinique.
• L'examen clinique peut être prolongé par une échographie-Doppler veineuse des membres
inférieurs, dont les indications sont :
□ Bilan préopératoire : systématique +++ (PCZ)
□ Bilan pré-sclérose: cartographie, diamètre des varices
□ Ulcère des membres inférieurs
□ Suspicion de TVP
• Les explorations Doppler permettent de résoudre les problèmes d'indications thérapeutiques et
d'éliminer les varices post-phlébitiques.
• L'écho-Doppler veineux:
□ Confirme la réalité du diagnostic de varices, explore les veines profondes.
□ Recherche un reflux veineux pathologique (par insuffisance valvulaire ostiale ou tronculaire).
□ Recherche une incontinence de veine perforante.
□ Recherche des séquelles de TVP (reflux ou obstruction) ou de compression extrinsèque
(syndrome de Cockett par exemple).
□ Recherche des signes de TVP (incompressibilité de la veine).
□ Permet de réaliser le marquage cutané préopératoire des différentes anomalies (permettant
de guider le geste chirurgical).
- 492
■
INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE ET VARICES
VII. EVOLUTION
1-Varices
• S'il existe un facteur causal aigu(= grossesse, prise de contraceptifs...), elles peuvent régresser
lors de la disparition de ce facteur.
• Dans les autres cas, elles peuvent régresser(grâce au traitement entrepris), mais le plus souvent
elles restent stables ou s'aggravent(cf. Complications).
2-IVC
• Aggravation progressive et apparition de complications en l'absence de traitement.
3-Complications aiguës
a-Ruptures
□ Rupture externe provoquée par un traumatisme au niveau d'un paquet variqueux
c:::> s'accompagne d'une hémorragie externe souvent impressionnante(nécessitant parfois
une transfusion sanguine), le plus souvent sur des varicosités anciennes malléolaires.
□ La rupture interstitielle correspond au déchirement d'une perforante lors d'un effort musculaire;
un hématome très douloureux apparaît.
b-Thromboses
□ La thrombose veineuse superficielle se manifeste par l'apparition d'un cordon inflammatoire,
douloureux et chaud sur un trajet variqueux.
□ Elle peut s'étendre au réseau profond avec risque de thrombose veineuse profonde dans
un nombre de cas non négligeable(3 fois plus fréquent que chez le non variqueux), justifiant
la pratique systématique d'un écho-Doppler veineux, car la prise en charge thérapeutique
est différente (risque d'EP).
4-Complications chroniques
• Dermite ocre : liée à l'extravasation sanguine avec des
dépôts pigmentaires (donnant un aspect purpurique et
pigmenté). Elle débute à la partie inférieure et interne
de la jambe. Parfois précédée de prurit.
• Dermite atrophique (atrophie blanche de Millian) :
apparaît dans certaines IVC anciennes sous la forme de
zones blanchâtres de siège malléolaire interne ou externe,
généralement entourées de fines télangiectasies et
associées à une importante insuffisance veineuse. Elle
traduit une véritable ischémie cutanée. Elle précède et
annonce souvent l'ulcère veineux.
• Hypodermites: associent un œdème permanent de la cheville accompagné de fibrose, de sclérose
et de poussées inflammatoires. Au stade ultime, cela aboutit à une botte de lipodermatosclérose
par rétraction scléreuse des zones dermo-hypodermiques.
• Eczéma variqueux : associe à la stase veineuse chronique une allergie mycosique; il se caractérise
par des lésions érythémato-vésiculeuses ou squameuses, sur le trajet des varices. Une mycose
interdigitale des pieds peut être retrouvée; les ongles peuvent être épaissis.
• Ulcères veineux chroniques : sont le plus souvent volumineux, indolores, siégeant autour de la
cheville, avec des contours polycycliques (en carte de géographie). Ils ont une tendance à
l'extension et peuvent se compliquer d'eczématisation et/ou de surinfection, pouvant aller
jusqu'à l'arthrite de cheville. Ils sont en tout point différents de l'ulcère artériel.
• Cancérisation (exceptionnelle) : mais justifie une biopsie en cas de bourgeonnement excessif.
493
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
2-Pourl'IVC
• Le problème ne se pose que lorsqu'il n'existe pas de varices assoczees. L'écho-Doppler
veineux aide au diagnostic positif. En cas d'œdème isolé, les autres diagnostics à évoquer sont
ceux d'œdèmes unilatéraux non inflammatoires (cf. question Œdème des membres inférieurs).
IX. TRAITEMENT
• Il n'existe aucun traitement curatif+++ (PCZ) car l'IVC est une maladie évolutive.
A. PREVENTION
• Ne concerne que les varices essentielles. Il va de soi que la meilleure prévention des varices
post-thrombotiques est le traitement adapté de la thrombose veineuse profonde.
• But: corriger tout phénomène susceptible d'engendrer une augmentation permanente de
la pression veineuse en position debout (hyperpression) afin de prévenir l'œdème, les
troubles trophiques, les ulcères de jambe et la survenue de complications.
B. TRAITEMENT MEDICAL
0
1-Médicaments veino-actifs ou veinotropes
(9
w
a:. • Il n'a jamais été démontré que ces médicaments puissent avoir un effet prophylactique en ce qui
concerne la survenue de l'aggravation d'une IVC.
(9
w
a:. • Leur effet étant faible, ils ont donc peu d'intérêt et gardent pour certains une indication en
aJ
0
N
z
<{ présence d'une gêne fonctionnelle (en particulier devant des jambes lourdes, des douleurs et
a:.
w des impatiences).
>
z
U)
• Leur efficacité est très variable d'un patient à l'autre.
0
f'.=
0
• La gêne esthétique ne justifie pas la prise d'un veina-actif.
@
494
■
1
INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE ET VARICES
C. SCLEROTHERAPIE
1-Les principes
• La sclérothérapie, qui peut être écho-guidée, consiste en l'injection d'un produit sclérosant
(parfois sous forme de mousse) dans la veine superficielle.
• Le produit injecté va léser l'endothélium et la partie sous-jacente de la média, va évoluer vers
un tissu conjonctif cicatriciel nommé« sclerus », différent d'un thrombus.
2-Indications
• Varices sur un tronc saphène, en évitant une varice de trop grand diamètre (moins de 1 cm).
• Sclérose des perforantes qui peuvent entretenir des récidives variqueuses.
• Varices des collatérales des troncs saphènes, après s'être assuré que les varices ou les reflux
des systèmes ci-dessus aient été préalablement traités.
3-Contre-indications
• Antécédent de thrombose veineuse profonde.
• Foramen ovale perméable connu et symptomatique.
495
-
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
4-Complications
• Réaction inflammatoire locale avec risque de thrombose veineuse superficielle (en cas de
surdosage).
• Risque de pigmentation.
• Hématome.
• Hypodermite ou nécrose cutanée en cas d'extravasation du produit.
• L'injection infra-artérielle est exceptionnelle, mais gravissime (risque de nécrose musculaire,
voire d'amputation).
D. TRAITEMENT CHIRURGICAL
Il s'agit d'un traitement efficace, mais qui n'empêche pas les récidives à 100%. Il supprime le
réseau de suppléance en cas de thrombose veineuse profonde :
• Les buts du traitement chirurgical peuvent être de corriger le préjudice esthétique, de prévenir
les récidives d'ulcère de jambe, de raccourcir leur délai de cicatrisation, d'améliorer la qualité
de vie des patients porteurs de troubles trophiques ou d'améliorer les symptômes fonctionnels
liés aux varices.
• Une indication de traitement chirurgical ne se conçoit que si le malade présente réellement des
varices.
• A l'inverse, en l'absence de varices, l'existence d'un reflux isolé asymptomatique n'est pas un
argument suffisant pour pratiquer un éveinage.
• La chirurgie doit être uniquement réservée aux veines réellement pathologiques, notamment
chez le patient poly-athéromateux (chez qui la veine saphène pourra être éventuellement utilisée
au cours d'un pontage aorto-coronarien oufémoro-poplité).
• Le traitement chirurgical est contre-indiqué en cas de syndrome obstructif veineux (le plus souvent
post-thrombotique).
• La technique de référence est le stripping de la grande ou de la
petite saphène (GVS ou PVS) associé ou non à une ligature de
perforantes+/- des phlébectomies complémentaires.
• Il est réalisé sous anesthésie locale, générale, ou
rachianesthésie.
1-Principe du stripping
• Après marquage cutané guidé par l'écho-Doppler, on isole
la GVS à sa partie proximale. Puis on monte un stripper par
l'incision proximale, que l'on récupère dans la crosse de la
GVS.
• Ainsi, on peut retirer toute la veine par éversion.
2-Principe de la phlébectomie
• La phlébectomie constitue un traitement complémentaire du Marquage de varices
avant stripping
traitement de l'insuffisance veineuse superyicielle ou des
perforantes.
• Elle consiste à retirer les collatérales des veines saphènes au crochet par des micro-incisions
cutanées.
0
(.'.)
w
cc
3-Principe chirurgical du cmvA (Cure Hémodynamique de l'InsutrJSaIJce Veineuse en Ambulatoire)
(.'.)
• C'est une technique peu pratiquée, conservatrice, qui peut être proposée lorsque le schéma de
w
cc
O'.J l'insuffisance veineuse s'y prête. Elle est basée sur le fractionnement de la colonne de pression
0
N
<: hydrostatique, la conservation du réseau saphène et la suppression des reflux.
z
cc
w • On déconnecte seulement la GVS, ainsi que les collatérales de la crosse de la GVS sans la
>
(/")
z stripper. Son but est de provoquer l'affaissement des veines superficielles anormales.
0
i=
-
0
@
496
INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE ET VARICES
•
4-La place du traitement endovasculaire par Jaser ou radiofréquence avec sclérose des varices
est en cours d'évaluation. Il semble donner de bons résultats
5-Les complications de la chirurgie sont rares
• Les risques liés aux différents types d'anesthésies.
• Un hématome au niveau du Scarpa (peut évoluer vers un abcès) ou sur le trajet du stripping.
• Des paresthésies résiduelles en cas de lésion du nerf saphène interne ou externe (l'atteinte du
NSE et plus invalidante que celle du NSI).
• Les thromboses veineuses.
• A long terme: la récidive (entre 3 et 20% à 5 ans).
X. SUIVI
• Suivi phlébologique annuel.
• Règles d'hygiène veineuse, notamment au travail.
• Education du patient sur le caractère évolutif et chronique de la maladie veineuse.
497
-
ITEM 225
.....ci:cc:
I.L.I
Plan
1. DEFINITION ET PHYSIOPATHOLOGIE
Il. EPIDEMIOLOGIE
Ill. ETIOLOGIES
IV. DIAGNOSTIC
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
VI. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
VII. EVOLUTION- COMPLICATIONS
VIII. PRINCIPES DU TRAITEMENT
Recommandations de l'item
- 2017, ESC sur le diagnostic et la prise en charge artériopathies périphériques.
1. DEFINITION ET PHYSIOPATHOLOGIE
• AOMI: définie comme l'obstruction partielle ou totale d'une ou plusieurs artères destinées aux
membres inférieurs.
• Cette sténose est responsable d'une inadéquation entre la consommation et les apports d'02 au
niveau des muscles ou autres organes vascularisés par ces artères (peau, nerfs...).
• La sténose va se serrer progressivement, mais un certain nombre de phénomènes peuvent
provoquer une aggravation brutale des lésions
□ Fissuration et thrombose de la plaque
□ Embolie à partir d'une plaque ulcérée ou thrombosée (emboles composés de débris de la
plaque et de thrombus)
□ Anévrisme de l'artère dû à une paroi fragilisée
• Quand le calibre est suffisamment réduit (> 70%) : il existe une diminution du flux sanguin qui
0
('.)
U,J
ne peut plus assurer la vascularisation du membre, tout d'abord à l'effort, puis au repos si la
a: sténose progresse et/ou s'il existe une occlusion artérielle.
('.)
U,J
a: • Les douleurs d'efforts et de repos sont secondaires à l'ischémie qui entraîne une hypoxie
musculaire, et donc le métabolisme se fait en anaérobie, d'où une production d'acide lactique
CO
0
N
z
<(
Il. EPIDEMIOLOGIE
• Pic entre 60 et 75 ans chez l'homme; 70 et 80 ans chez la femme.
• Plus fréquent chez le sujet âgé avec prévalence> 20% après 70 ans.
• Le plus souvent asymptomatique+++++ .
1-Histoire naturelle de l'AOMI
• 25% des patients vont s'aggraver progressivement: nécessitant un geste de revascularisation
dans 10% des cas et une amputation dans 3% des cas.
• Mortalité élevée : 50% à 10 ans, 70% à 15 ans. Elle est liée dans 25% des cas à un cancer
(fumeurs) et dans 75% des cas à une complication de l'athérome (50% cardiopathies ischémiques;
15% AVC; 5 à 10% autres localisations vasculaires [AAA]).
2-AOMI et autres territoires
• AOMI et coronaropathie: 40 à 50% des patients.
• AOMI et lésions carotidiennes avec sténose � 70% :
□ 5% avant 50 ans.
□ 13% entre 50 et 70 ans.
□ 18% après 70 ans.
• AOMI et coronaropathie et lésions carotidiennes: 10%.
Tout patient avec AOMI doit être considéré comme un patient poly-vasculaire c::) importance du
dépistage des FdR CV et des autres localisations de l'athérome+++ (PCZ)
Ill. ETIOLOGIES
A. ATHEROME ++++++ (90% des cas)
• On retrouve dans les antécédents du patient les facteurs de risque classiques de
l'athérosclérose:
□ Tabac+++ (PCZ) : c'est le facteur de risque essentiel de l'artériopathie des membres
inférieurs!
□ Diabète insulinodépendant ou non
□ Hypertension artérielle traitée ou non: aggravation des lésions distales par les �bloquants
si lésions sévères stade 3 ou 4
□ Dyslipidémie
□ Dialyse par hémo-filtration : « 1 année de dialyse fait vieillir les artères de 7 années ».
B. MEDIACALCOSE
• Forme anatomopathologique à part possible dans le cadre d'une AOMI. Elle correspond à des
calcifications au niveau de la média des artères des MI, responsables d'un rétrécissement du
calibre des artères. Cette médiacalcose touche essentiellement les artères distales et est
quasiment toujours associée au diabète.
C. ARTERIOPA THIES NON ATHEROMA TEUSES
• Maladie de BUERGER ou thrombo-angéite oblitérante: touche préférentiellement les hommes
jeunes (90%), gros fumeurs (2 à 3 paquets/jour), atteint surtout les membres supérieurs, touche
les artères de moyen et petit calibre donnant une artériopathie principalement distale, et donne
des troubles trophiques plutôt qu'une claudication. Elle évolue par poussées.
• Maladie de TAKAYASU: artérite inflammatoire, touchant plutôt les gros troncs artériels
(aorte et ses principales collatérales: TSA, artères digestives et rénales, coronaires, beaucoup
plus rarement les artères des membres inférieurs).
• Artérite radique : survient 10 à 15 ans après la radiothérapie (lésions sténosantes).
• Syndrome de l'artère poplitée piégée: correspond à une compression artérielle et/ou veineuse
par anomalies de l'insertion des fibres tendineuses et musculaires des muscles gastrocnémiens
(anciennement muscles jumeaux).
499
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
IV. DIAGNOSTIC
A.ANTECEDENTS
• Antécédents vasculaires personnels et familiaux: AOMI, anévrisme de l'aorte abdominale,
sténose carotidienne, sténose de l'artère rénale.
• Antécédents cardiologiques: angor d'effort, antécédent d'infarctus du myocarde.
• FdR CV: tabagisme, diabète, HTA, dyslipidérnie, obésité, hérédité. Une
hyperhomocystéinémie est recherchée dans les formes juvéniles.
• Recherche d'autres localisations de l'athérosclérose: lésions des coronaires, des carotides, de
l'aorte, des artères rénales, des artères digestives.
• Evaluation du terrain: appréciation de l'état général et recherche des signes évocateurs d'une
tumeur due au tabac: pulmonaire, vésicale, ORL.
La survie de ces patients dépend des lésions des coronaires et vasculaires cérébrales, ainsi que des
cancers liés au tabac.
B. SIGNES FONCTIONNELS
1-Claudication intermittente
• Définition: crampe musculaire survenant à l'effort au bout d'un certain périmètre de marche,
cédant en quelques minutes à l'arrêt de l'effort et reprenant à la reprise de la marche au bout du
même périmètre de marche.
• Caractéristiques à préciser
□ Mode d'installation: progressif et au début seulement à la marche rapide; ou au contraire
brutal évoquant l'oblitération d'un gros tronc artériel.
□ Son siège
x Uni ou bilatéral, ou prédominant sur un côté.
x Douleur de la fesse ou de la cuisse: traduisant plutôt une atteinte iliaque.
x Douleur du mollet: atteinte fémoro-poplitée.
x Douleur du pied: atteinte des artères de jambe.
□ Les circonstances d'apparition
x Elles permettent de quantifier l'atteinte et d'en suivre l'évolution.
x Association ou non à des douleurs de repos (douleurs nocturnes de décubitus).
□ Bien interroger: claudication parfois être masquée en raison de l'autolimitation à l'effort!
□ Intensité douleur/Périmètre de marche: variabilité fréquente selon les conditions extérieures
□ Différence de sexe: symptômes souvent+ fréquents chez l'homme que chez la femme
2-Douleurs de décubitus
• Elles traduisent une ischémie permanente. Elles surviennent surtout la nuit car, lors du sommeil,
le débit cardiaque diminue et il y a moins de sang qui arrive en distalité. Elles sont améliorées
par la position jambes pendantes au bord du lit ou la station debout. Elles sont à type de brûlure
au niveau des orteils ou de l'avant-pied. Elles peuvent être révélatrices de la maladie, surtout
chez les patients à faible mobilité (diagnostic plus tardif).
3-Impuissance
- 500
ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DE L'AORTE ET DES MEMBRES INFERIEURS
■
• Elle peut également révéler la maladie (en particulier dans le syndrome de Leriche: cf. infra).
4-lschémie aiguë
• Elle peut être déclenchée par la complication d'une plaque athéroscléreuse (rupture, embole...)
ou d'un anévrisme aortique (emboles)➔ thromboses sur artères pathologiques.
5-Troubles trophiques
• L'ulcère artériel est douloureux, suspendu, arrondi, profond, creusant, avec parfois mise à
nu des tendons. La peau péri-ulcéreuse est ischémique, froide, pâle, cyanosée, en position
déclive. Il peut s'agir d'une gangrène localisée ou étendue.
C. EXAMEN CLINIQUE
• Il est représenté par la palpation et l'auscultation de tous les trajets artériels.
1-Palpation
• Il faut palper de façon soigneuse et systématique tous les pouls. C'est un examen comparatif
d'un côté sur l'autre. Les résultats (pouls normal, diminué ou aboli) doivent être consignés sur
un schéma.
• Palpation abdominale à la recherche d'un AAA associé.
2-Auscultation
• Tous les trajets artériels doivent être auscultés à la recherche d'un souffle artériel : aorte
abdominale, artères fémorales, canal de Hunter, creux poplité, mais aussi vaisseaux du cou et
des lombes (artères rénales).
• Auscultation cardiaque+ prise de la pression artérielle aux 2 bras.
3-Examen cutané
• Décoloration du pied ou de l'avant-pied au primo-décubitus dans une AOMI sévère.
• Il recherche des troubles trophiques: peau froide et pâle avec veines plates, dermite ocre ou
ulcères de jambe de type artériel: petits, bien limités, circulaires et douloureux.
• Les troubles trophiques sont tardifs dans l'évolution de la maladie, sauf s'il s'agit d'un patient
diabétique (association fréquente avec une neuropathie diabétique).
• L'étude du capital veineux est importante (recherche de varices) en vue d'un éventuel traitement
chirurgical (pontage veineux).
4-Mesure de la pression artérielle distale
• Elle permet de calculer l'INDEX DE PRESSION SYSTOLIQUE (PCZ). La valeur de l'indice
de pression systolique est définie par le rapport entre la pression systolique de cheville et la
pression systolique humérale.
l'AOMI.
501
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
On gonfle le brassard jusqu'à abolition du flux systolique, puis on mesure la pression artérielle
systolique après dégonflage du brassard. C'est le chiffre le plus important qui compte entre le pouls
pédieux et le pouls tibial postérieur. Ensuite, on effectue le rapport entre la PA du membre inférieur
et la PA du membre supérieur. Un IPS inférieur à 0,9 permet de faire le diagnostic d' AOMI.
- 502
ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DE L'AORTE ET DES MEMBRES INFERIEURS
•
Indice de pression systolique Interprétation clinique
Artères incompressibles (médiacalcose: diabète,
> 1,4 insuffisance rénale, maladie de Monckeberg)
Certains artéritiques ont des chiffres anormalement élevés
0,9-1,4 Etat hémodynamique normal
0,75-0,9 AOMI bien compensée (asymptomatique)
0,4-0,75 AOMI peu compensée (claudication)
< 0,4 AOMI avec un retentissement sévère
Ischémie d'effort asymptomatique : IPS < 0,9 ou abolition de pouls sans manifestations cliniques d'ischémie
Ischémie d'effort symptomatique: IPS < 0,9 ou abolition de pouls avec manifestations cliniques ischémiques
• La mesure de l'IPS doit être réalisée+++:
en cas de suspicion clinique d'AOMI: claudication, abolition d'un pouls
chez un patient déjà athéromateux: coronaropathie, sténose carotidienne...
après 65 ans en dépistage chez les patients asymptomatiques ou plus jeunes en cas de
FdRCV ou d'antécédents familiaux d'AOMI.
D. CLASSIFICATION
• A l'issu du bilan clinique, on peut classifier l'artériopathie en 4 stades (Leriche et Fontaine) de
gravité croissante:
Abolition d'un ou de plusieurs pouls sans signes
Stade 1 fonctionnels (sujet asymptomatique car réseau collatéral Asymptomatique
efficace)
Claudication intermittente d'effort, sans douleur de repos.
Cette classe est subdivisée en 2 grades: stade IIA (faible) et
Stade 2 B (fort) selon le périmètre de marche (inférieur ou supérieur Ischémie d'effort
à 150 mètres)
Présence de douleurs de décubitus ou de repos: les
douleurs apparaissant notamment lors du décubitus car les
Stade 3 Ischémie critique
pressions distales sont moins élevées qu'en orthostatisme du
fait de l'absence de pression hydrostatique
Stade 4 Présence de troubles trophiques cutanés et/ou de gangrène Ischémie critique
E. FORMES CLINIQUES
1-Patient asymptomatique
• Le diagnostic d'AOMI repose sur l'examen clinique (abolition d'un pouls ou présence d'un
souffle) et la mesure de l'IPS.
• L'écho-Doppler artériel permet de préciser la topographie et de dépister un anévrisme associé.
2-Le syndrome de Leriche
• Il est lié à une oblitération complète du carrefour aortique intéressant la partie terminale de
l'aorte, les artères iliaques communes et souvent les artères hypogastriques (vascularisant la
verge via les artères honteuses internes et leurs branches caverneuses).
503
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Les signes fonctionnels associent une claudication intermittente avec douleur fessière bilatérale
à une impuissance (cette dernière peut d'ailleurs être révélatrice de l'affection).
• Cliniquement, il existe une abolition des 2 pouls fémoraux.
• Survient chez les gros fumeurs, habituellement les artères fémorales sont peu atteintes par
l'athérome car elles sont protégées par l'occlusion aortique.
3-Blue toe syndrome
• Il est lié à des embolies distales à partir d'une plaque (embolie de cholestérol).
• Il peut être spontané ou déclenché par un cathétérisme, la mise en route d'un traitement
anticoagulant, une manipulation lors d'une chirurgie cardiaque ou vasculaire.
• Il se traduit par l'apparition brutale d'une douleur d'un orteil qui devient cyanosé, pétéchial et
froid (livedo reticularis). Les autres orteils sont en règle normaux et les pouls distaux perçus.
• Le blue toe syndrome évolue vers la régression spontanée (le plus souvent) ou l'installation
d'une nécrose cutanée superficielle.
• Il est souvent très douloureux, le médicament le plus efficace étant la Colchicine® (même
posologie que pour une crise de goutte).
• Le traitement comporte un traitement anti-agrégant plaquettaire, une statine et le traitement de la
lésion emboligène responsable.
4-Artériopathie diabétique
• Médiacalcose++ pouvant fausser l'IPS.
• Elle est particulièrement grave, les lésions sont plus sévères, elle touche surtout les artères
distales de façon plus diffuse, ainsi que les artères fémorales profondes (qui donnent des
collatérales qui permettent de suppléer l'artère fémorale superficielle si celle-ci est obstruée).
C'est donc l'artère principale du membre inférieur qui est touchée.
• Elle se distingue par la fréquence et la gravité de l'atteinte cutanée car l'artériopathie peut
s'associer à une neuropathie diabétique et à une micro-angiopathie cutanée.
• Les formes asymptomatiques sont fréquentes en raison de la neuropathie diabétique qui diminue
la symptomatologie douloureuse.
• Troubles trophiques très fréquents++ .
• Les infections sont plus fréquentes; le risque de gangrène distale est majeur, favorisé par des
microtraumatismes (chaussures inadaptées).
• Le risque d'amputation majeure (de jambe ou de cuisse) est 15 fois plus fréquent que chez le
non diabétique.
V. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
A. BILAN DES FACTEURS DE RISQUE
• Glycémie à jeun; bilan lipidique complet.
• Microalbuminurie si patients diabétiques.
• NFS, urée, crétiniémie, uricémie
B. ECHO-DOPPLER ARTERIEL DES MEMBRES INFERIEURS
• Examen de 1 intention permettant de visualiser les lésions artérielles :
ère
- 504
■
ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DE L'AORTE ET DES MEMBRES INFERIEURS
• Il permet la localisation prec1se des lésions, leur étendue, l'état de la paroi ainsi que les
caractéristiques de la sténose(le degré de sténose est exprimé en pourcentage de rétrécissement),
l'existence d'une circulation collatérale, l'état du réseau d'aval, la nature athéromateuse ou non
de la lésion.
A RETENIR
• Chez le patient présentant une ischémie d'effort(= claudication intermittente= classe 2 Leriche
et Fontaine), les examens suivants(angio-TDM, angio-IRM, artériographie) ne seront effectués
qu'en vue d'une éventuelle revascularisation qui doit être discutée de manière pluridisciplinaire.
• Ils seront réalisés de manière systématique en cas d'ischémie critique(stades 3 et 4) et/ou avant
revascularisation en cas de stade 2 très symptomatique. L'angio-TDM et/ou l'angio-IRM ont
clairement supplanté l'artériographie à visée diagnostique.
• Les données des examens d'imagerie anatomique doivent toujours être analysées conjointement aux
données hémodynamiques(écho-Doppler des MI) et cliniques avant toute décision thérapeutique.
505
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
□ Réservée lorsque l'angioscanner n'est pas indiqué (insuffisance rénale sévère, allergie vraie
à l'iode) au bilan pré-interventionnel ou si le Doppler n'est pas contributif.
• Avantages et inconvénients de l'artériographie:
□ Avantages:
x Permet de réaliser une angioplastie+/- stent dans la foulée.
□ Inconvénients :
x Risques d'insuffisance rénale liée au produit de contraste et d'emboles de cholestérol.
x Risques liés à la ponction artérielle (hématome, faux-anévrisme, etc.).
-
(J)
z
Q
f--
0
• Syndrome de loge, endofibrose iliaque.
@
506
ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DE L'AORTE ET DES MEMBRES INFERIEURS
■
4-Myopathies
• Glycogénose de type V (ou maladie de MacArdle) : les douleurs sont comparables à celles de la
claudication artérielle, mais elles existent depuis la naissance et ne sont pas limitées aux
membres inférieurs.
-
• Réadaptation vasculaire supervisée conseillée en centre spécialisé++ .
507
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
�
Sténose d'une artérielle fémorale Résultats après la dilatation de la sténose
superficielle gauche de l'artère fémorale superficielle
- 508
1
ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DE L'AORTE ET DES MEMBRES INFERIEURS
C. TRAITEMENT CHIRURGICAL
1-Pontages
• Création d'un court-circuit des sténoses par des veines (saphènes internes) ou par du matériel
prothétique(Dacron®, PTFE®) ; le segment pathologique est laissé en place.
• Tous les types de pontages peuvent être réalisés: anatomique (aorto-bi-fémoral, fémoro
poplité, fémoro-jambier, poplité-jambier...), ou extra-anatomique (axillo-fémoral, fémoro
fémoral...).
• Le type de pontage est choisi en fonction de l'artériographie et du terrain. Lorsque le terrain le
permet, on choisit un pontage anatomique. Les pontages extra-anatomiques sont à réserver aux
patients à haut risque chirurgical et à espérance de vie courte.
• Le pontage peut intéresser une artère ou plusieurs, et même le segment terminal de l'aorte
(pontage aorto-bi-fémoral ou« culotte aortique»).
• Les lésions proximales (aortiques, iliaques, ou fémorales hautes) bénéficient plutôt d'un
pontage prothétique, les lésions distales (fémorales basses et jambières) d'un pontage
veineux car la perméabilité à long terme des pontages veineux est meilleure, surtout en cas
d'implantation sous le genou ou sur les artères de jambe de la partie distale du pontage.
• Les principales complications des pontages sont les thromboses, les infections, les faux anévrismes
anastomotiques.
2-Endartériectomie
• On réalise une ouverture longitudinale de l'artère fémorale commune et profonde (chirurgie du
trépied fémoral) ; on réalise un clivage entre la plaque d'athérome et la paroi, puis on retire le
séquestre athéromateux.
• La fermeture de la paroi artérielle s'effectue souvent par la mise en place d'un patch veineux ou
prothétique d'élargissement.
3-Amputation
• Souvent nécessaire aux stades ultimes ou si échec de revascularisation: gangrène artéritique.
4-Sympathectomie lombaire en dernier recours
• Elle peut se faire chirurgicalement ou chimiquement (phénolisation par ponction trans
lombaire). Le but est de supprimer le tonus sympathique par section du nerf sympathique
lombaire et d'entraîner une vasodilatation des artères périphériques.
• L'efficacité est nulle sur le périmètre de marche. Cependant, les patients ressentent une certaine
amélioration fonctionnelle.
• Ses indications actuelles sont très limitées. L'impuissance est constante.
D. INDICATIONS
• Elles dépendent de plusieurs facteurs:
□ Du degré de la gêne fonctionnelle dans la vie courante et professionnelle (patient limité par
sa maladie).
□ De la topographie des lésions: siège, diffusion, qualité du lit d'aval.
□ Du terrain du patient(= comorbidités)
Stade 1 de la classification de Leriche (patient asymptomatique) :
• Réalisation d'un bilan multifocal 1 fois tous les 2 ans (carotide, coronaire, anévrisme de l'aorte,
artères rénales, recherche un cancer lié au tabac).
• Arrêt du tabac; prise en charge d'une HTA, d'un diabète, d'une dyslipidémie.
• Statines systématiques (LDLc cible< 0,55 g/L)
• Pas d'indication à entreprendre un traitement anti-agrégant plaquettaire.
509
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
E. SUIVI MULTIDISCIPLINAIRE
• Évaluation par médecin traitant, chirurgien vasculaire, cardiologue, radiologue, etc:
□ La tolérance au(x) traitement(s).
□ L'observance (traitement pharmacologique et mesures hygiéno-diététiques).
□ Les facteurs de risque, l'adaptation des traitements, l'apparition de nouveaux facteurs de risque.
□ L'évolution de la maladie athéromateuse (locale et à distance).
• Examens complémentaires:
□ Mesure de l'IPS: tous les patients, 1 fois/an.
□ Echo-Doppler des MI: dans le cas d'aggravation de l'IPS ou systématiquement à 6 et
12 mois, puis 1 fois/an (sauf événement clinique) après revascularisation.
□ Test de marche: dans le cadre du suivi de la réadaptation vasculaire.
□ Echo-doppler des TSA: si normal initialement, puis 1 fois tous les 4 ans.
□ ECG de repos: 1 fois/an systématiquement.
□ L'intérêt d'un bilan cardiologique approfondi (ECG d'effort, échographie de stress,
scintigraphie myocardique) est apprécié par le cardiologue.
0 □ Suivi biologique annuel identique au bilan initial (glycémie veineuse, bilan lipidique,
w microalbuminurie chez le diabétique, protéinurie, créatininémie et calcul du débit de
C)
a:
w filtration glomérulaire).
a:
O]
0
N
□ Suivi biologique de traitements pharmacologiques, en respect de l'AMM (kaliémie,
<(
z créatininémie en surveillance du traitement par IEC/ARA II, dosage des transaminases en
a:
w
> début de traitement par statine et dosage des CPK en cas d'apparition de symptômes
musculaires inexpliqués, INR dans le cas de traitement par antivitamine K).
if)
z
0
�
ëi
w
-
@
510
ARTERIOPATHIE OBLITERANTE DE L'AORTE ET DES MEMBRES INFERIEURS
T
Traitement conservateur pendant 3 à 6 mois
• Contrôle FdR CV,
• Traitement antiagrégant plaquettaire, statines, si HTA: IEC ou ARA Il
• Réhabilitation à la marche
l ----
Evolution défavorable
Evolution favorable
lmaçierie anatomique
Geste �!l�il!H<Wi!Ï(g
réalisable?
Non
Traitement
Suivi:
• Symptômes, écho-Doppler
• Contrôle des FdR CV
Siège de la douleur
Artère iliaque Carrefour aortique
Fesse externe
◄- - - - - - - - - - - Artère iliaque interne
Artère fémoral,_,_____,_
commune Ligament crural
Cuisse
_ Artère fémorale
Artère fémorale superficielle
profonde
511
ITEM 225
LL.I
ANEVRISME
cc
t-
DE L'AORTE ABDOMINALE
C[
::c
c.:,
Plan
1. DEFINITION
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
Ill. ETIOLOGIES
IV. FACTEURS DE RISQUE DES AAA
V. DIAGNOSTIC CLINIQUE
VI. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
VII. COMPLICATIONS
VIII. PRINCIPES DU TRAITEMENT
IX. DEPISTAGE
Recommandations de l'item
- 2012, HAS sur le dépistage et la prévention des anévrismes de l'aorte abdominale.
Examens
A Savoir comment faire le diagnostic des anévrysmes de l'aorte abdominale
complémentaires
B Prise en charge Connaître les principes thérapeutiques d'un anévrisme de l'aorte abdominale
Identifier une Savoir reconnaitre et prendre en charge une situation d'urgence chez les
A
urgence patients porteurs d'un anévrisme de l'aorte abdominale
1. DEFINITION
• Anévrisme de l'aorte abdominale (AAA):
Dilatation localisée et permanente de l'aorte avec perte de parallélisme des parois, dont le
diamètre dépasse 2 fois le calibre normal de l'aorte qui est de 18 à 20 mm chez l'homme et
de 14 à 16 mm chez la femme.
Définition HAS : diamètre antéro-postérieur > 30 mm ou une dilatation d'au moins
0 50% par rapport au diamètre de l'aorte abdominale sus-jacente normale
('.)
w
a: • Ces anévrismes sont à différencier des faux anévrismes (dont la paroi est constituée de tissu
('.)
conjonctif et non de tissu artériel) et des artériomégalies ou dolicho-méga-artères (dilatation
CO
0
diffuse sans perte de parallélisme puisque l'artère est dilatée sur tout son trajet).
z • L'aspect de la dilatation peut être fusiforme ou sacciforme.
a:
w
> • Les 2 extrémités de l'anévrisme sont appelées respectivement Je collet supérieur et inférieur de
(/"J
z
0
l'anévrisme, correspondant à la jonction entre l'aorte malade et l'aorte saine.
i= • Les_ AAA sous-rénaux représentent plus de 75% des anévrismes de l'aorte et sont présents
-
0
w
@ chez 3 à 4% de la population générale.
512
■
ANEVRISME DE L'AORTE ABDOMINALE
• La grande majorité des AAA débute sous les artères rénales et progresse vers la bifurcation iliaque
(les artères iliaques peuvent également être englobées dans l'anévrisme).
• Seulement 5% des AAA siègent au niveau sus-rénal. Le plus souvent, il s'agit d'une distension
de l'aorte thoracique, avec des problèmes thérapeutiques à part.
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
• Une aorte abdominale de taille normale fait 2 cm de diamètre au niveau du tronc cœliaque et
1,8 cm au niveau des artères rénales.
• Les anévrismes se constituent dans une zone d'athérome. L'athérosclérose s'accompagne
d'une modification des propriétés mécaniques de la paroi artérielle avec formation d'une zane de
moindre résistance liée à la destruction des fibres élastiques de la média, ce qui favorise la
dilatation des vaisseaux.
1-Physiopathologie de l'anévrisme
• Un anévrisme a tendance spontanément à augmenter de volume (en moyenne, la progression en
diamètre d'un AAA sous-rénal est de 1 à 2 mm/an initialement, puis de 2 à 5 mm lorsque le
diamètre est supérieur à 40-45 mm).
• En raison de la destruction de la média, l'artère perd progressivement sa capacité à lutter
contre la distension (loi de Laplace). Ainsi, un AAA ne peut évoluer qu'en s'aggravant. La
vitesse de croissance est d'autant plus grande que le diamètre aortique est élevé.
• L'augmentation de diamètre d'un anévrisme est inexorable avec de très larges variations
individuelles. Certains anévrismes restent stables pendant plusieurs années alors que d'autres
ont une croissance régulière très rapide.
• L'HTAfavorise bien entendu le phénomène (augmentation de P).
2-Physiopathologie des complications
• Lors de l'augmentation de volume de l'anévrisme, il se produit tout d'abord un refoulement,
puis ensuite une compression des organes de voisinage (grêle, voies urinaires...).
• Le flux sanguin étant ralenti et turbulent dans l'anévrisme, le thrombus intra-sacculaire est
quasi-systématique,à l'origine d'embolies d'aval (caillots et de débris de plaques).
• Enfin, l'anévrisme peut se fissurer puis se rompre, généralement dans le rétropéritoine (80%),
plus rarement dans la cavité péritonéale (hémorragie cataclysmique), parfois dans les organes
du voisinage (tube digestif, veines).
Ill. ETIOLOGIES
1-Athérome ++++ (98% des cas)
• L'athérosclérose entraîne lésions d'ulcérations,
calcifications, et dégénérescence de la média par
destruction de ses fibres élastiques. Il s'agit le
plus souvent d'anévrismes fusiformes.
2-Artérites inflammatoires
• Maladie de Takayasu:
□ Aorto-artérite inflammatoire non spécifique
intéressant l'ensemble des 3 tuniques
artérielles (touchant surtout les femmes Athérome au sein
jeunes, « maladie des femmes sans pouls »). d'une pièce anapath d'AAA
□ Au niveau de l'aorte, les formes occlusives
sont de loin les plus fréquentes, les anévrismes de l'aorte étant plus rares.
• Maladie de Horton:
□ Pan-artérite inflammatoire à cellules géantes (touchant surtout les sujets âgés).
□ Les complications aortiques (anévrismes touchant principalement l'aorte ascendante)
surviennent dans 5 à 10% des cas et à distance de la J manifestation (plusieurs années
ère
513
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• Maladie de Kawasaki:
□ Elle touche surtout les enfants et aboutit à des anévrismes diffus au niveau des petites
branches artérielles, et notamment coronaires (principale cause d'IDM chez l'enfant).
3-Anévrismes infectieux
• Responsables en général d'anévrismes sacciformes.
• La cause la plus classique était Fanévrisme syphilitique, devenu rarissime (autrefois, c'était
la J cause des anévrismes thoraciques).
ère
• Les autres causes sont la greffe bactérienne à distance d'un foyer septique (endocardite
infectieuse), suppuration de contiguïté, surinfection de thrombose d'un anévrisme athéromateux.
4-Anévrismes d'origine génétique
• Maladie de Marfan: anomalie de la fibrilline. Anévrisme atteignant surtout l'aorte thoracique
ascendante.
• Maladie d'Ehlers-Danlos: anomalie du tissu élastique avec risque d'anévrisme de l'aorte
thoracique et/ou abdominale.
5-Dysplasie fibro-musculaire
6-Anévrismes post-traumatiques ou post-dissections
IV. FACTEURS DE RISQUE DES AAA
Facteurs de risque de survenue d'un AAA
• Age> 65 ans (maladie rare avant 60 ans ; sa prévalence augmente avec l'âge).
• Sexe masculin (sex-ratio H/F: 13/1).
• Tabagisme chronique (FdR de survenue d'un AAA et aussi d'expansion anévrismale).
• ATCD familiaux d'AAA.
• Pathologies CV associées.
V. DIAGNOSTIC CLINIQUE
A. SIGNES FONCTIONNELS
1-Aucun : les AAA sont asymptomatiques et découverts de façon fortuite le plus souvent++++
• En raison de son caractère asymptomatique extrêmement fréquent, les AAA doivent être
dépistés systématiquement par une échographie chez les patients à risque :
□ Hommes: âge> 60 ans (anciens fumeurs ou non).
□ Femmes : âge> 60 ans, tabagiques ou hypertendues.
□ Athérosclérose dans un autre territoire: carotide, coronaires, membres inférieurs, etc.
□ Terrain familial d'anévrisme
2-Douleur
• Facteur de gravité (faisant craindre une rupture) ➔ prise en charge en urgence dans un
service de Chirurgie vasculaire.
• Douleur sourde, permanente, de siège épigastrique, à type de pesanteur, pouvant irradier dans
les lombes ou vers l'hypogastre et les membres inférieurs.
3-Masse battante abdominale
• Le patient vient consulter car il ressent les battements de l'anévrisme et/ou parce qu'une masse a
0
été palpée à l'examen clinique. Concerne queles anévrismes très volumineux ou sujets maigres.
C)
w
cr:: 4-Beaucoup plus rarement, en rapport avec une complication
w
• Ischémie aiguë ou subaiguë de membre inférieur :
cr::
0
N
□ Situation plus rare, secondaire à une embolie à partir du thrombus intra-anévrismal del'AAA.
<(
z
cr::
□ Rechercher un blue toe syndrome associé.
w
> • Lombalgie, cruralgie (érosion vertébrale).
Cf)
-
z
0 • OMI avec ou sans thrombose veineuse ilio-cave par compression de la VCI ou d'une veine iliaque.
i=
0
w
@
514
ANEVRISME DE L'AORTE ABDOMINALE
■
B. EXAMEN CLINIQUE
1-Palpation abdominale
• Ne permet de détecter le plus souvent que des AAA de grand diamètre(> 50 mm).
• Etape fondamentale du diagnostic lorsqu'elle retrouve:
□ Une masse battante(synchrone au pouls) et expansive(c'est-à-dire écartant les doigts de la
main qui la palpe à chaque systole).
□ De siège épigastrique ou latéralisé à gauche(péri-ombilical gauche).
□ De volume variable.
□ Si on peut introduire la main entre le pôle supérieur de l'anévrisme et les côtes, l'anévrisme
est en général sous-rénal (signe de De Bakey).
• Un anévrisme de l'aorte abdominale, même de volume important, peut ne pas être palpable
(sujet obèse): performance médiocre de l'examen clinique+++ .
2-Le reste de l'examen
• Recherche des signes de complications et des signes d'autres localisations de l'athérome
(palpation des pouls et auscultation des trajets artériels, notamment carotidiens et des membres
inférieurs, ECG à la recherche d'une cardiopathie ischémique).
• Surtout rechercher une autre localisation anévrismale, notamment des anévrismes poplités présents
chez 10 à 20% des patients ayant un AAA (palpation systématique des artères poplitées à la
recherche d'une masse battante).
• L'association d'un AAA et d'une autre localisation anévrismale définit la maladie anévrismale.
C. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
• Il n'existe guère de diagnostic différentiel, cependant:
□ Une tumeur du pancréas ou d'un autre organe rétropéritonéal, battant au contact de l'aorte,
peut simuler un anévrisme, mais cette masse est non expansive.
□ Chez les sujets très maigres ou cyphotiques, on peut sentir une aorte sinueuse (ou une
dolicho-méga-aorte) battante sous les doigts, mais les battements sont antéro-postérieurs
alors qu'ils sont latéraux dans l'anévrisme de l'aorte abdominale.
515
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
C. AUTRES EXAMENS
• Cliché d'abdomen sans préparation (ASP):
□ Peu d'intérêt: si l'AAA peut être découvert de manière fortuite après réalisation d'un cliché
d'ASP pour une douleur abdominale, le cliché d'ASP ne fait pas partie du bilan d'un
AAA+++ .
□ Recherche des calcifications de l'anévrisme (cliché de PROFIL surtout) dessinant les
contours de l'anévrisme avec perte du parallélisme des parois (représente moins de 25%
des anévrismes de l'aorte abdominale). Dans quelques cas, le cliché de profil retrouve une
érosion des corps vertébraux.
• Aortographie : plus aucun intérêt dans cette indication :
□ Elle peut être réalisée dans un autre cadre (par exemple lors d'une aortographie +
artériographie des MI pour prise en charge d'une ischémie aiguë du MI par thrombose sur
artères pathologiques) et amener à la découverte d'un AAA, mais l'aortographie ne fait plus
partie du bilan systématique après découverte d'un AAA.
-
hémodynamiques, surtout au moment du déclampage, s'il existe une sténose carotidienne serrée.
516
ANEVRISME DE L'AORTE ABDOMINALE
•
• Etude de la fonction cardiaque et état des artères coronaires :
□ ECG et ETT sont effectués de façon systématique.
□ Si le patient a des antécédents coronariens ou des anomalies sur l'ECG ou sur l'ETT, on
réalisera des explorations coronariennes complémentaires : coroscanner, scintigraphie
myocardique à la Persantine® ou échographie de stress (dobutamine). Eviter l'effort car risque
de rupture si AAA volumineux. En cas d'anomalies q réalisation d'une coronarographie à
la recherche de sténoses coronariennes.
• Echo-Doppler des MI: à la recherche d'une artériopathie des membres inférieurs. Cet examen
sera bien entendu complété par un examen clinique minutieux avec interrogatoire à la recherche
de signes de claudication intermittente, palpation des pouls et auscultation des trajets artériels.
• Fonction rénale : recherche d'une insuffisance rénale chronique (ionogramme sanguin avec
créatininémie), pouvant être liée à une néphro-angiosclérose et/ou à une sténose de l'artère rénale.
• Fonction pulmonaire :
□ Réalisation systématique d'une radio pulmonaire+/- EFR (si BPCO) à la recherche d'un
syndrome obstructif ou restrictif.
VII. COMPLICATIONS
A. COMPRESSION DES ORGANES DE VOISINAGE
Complications relativement rares:
• Duodénales : douleurs, pesanteur épigastrique, vomissements postprandiaux.
• Nerveuses: douleurs solaires, radiculalgies (sciatiques).
• Voies urinaires: coliques néphrétiques (compression urétérale G), hydronéphrose unilatérale avec
dilation des cavités pyélocalicielles gauches.
• Veineuses: œdèmes des membres inférieurs.
• Osseuses: érosions vertébrales.
B. LA RUPTURE
• Complication la plus fréquente, souvent révélatrice de l'anévrisme (plus de 50% des AAA rompus
ne sont pas connus avant leur rupture).
• Le risque de rupture est directement proportionnel à la taille de l'anévrisme:
□ Risque très faible: si diamètre < 40 mm
□ Risque modéré: si diamètre entre 50 et 55 mm
□ Risque élevé: si diamètre> 55 mm
□ Risque très élevé (20% de rupture à 1 an): si diamètre> 60 mm
• A diamètre équivalent, le risque de rupture est+ important chez la femme.
1-Rupture rétropéritonéale +++
• C'est la plus fréquente (80% des ruptures).
C'est une urgence chirurgicale.
• DOU LEURS ABDOMINA LES ou
LOMBAIRES PAROXYSTIQUES avec
DEFENSE ABDOMINALE et COLLAPSUS
MODERE (le rétropéritoine colmate
momentanément la rupture).
• Elle est souvent précédée d'un syndrome
fissuraire (terme de moins en moins
utilisé) qui se traduit cliniquement par
l'apparition de douleurs aiguës
abdominales paroxystiques avec
rémissions spontanées, fièvre, anémie, Coupe axiale d'un anévrisme de l'aorte sous-rénal
-
ictère. rompu (flèche : rupture à la face postérieure
de l'aorte, cercle : hématome rétropéritonéal)
577
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• L'examen clinique retrouve les signes d'anévrisme, parfois un hématome des lombes.
• Il existe en général une déglobulisation et
souvent un choc hémorragique.
• Lorsque le patient est stable hémodynamiquement, l'examen morphologique préopératoire de
référence est l'angioscanner abdominal, que l'anévrisme soit connu ou non.
• En cas d'instabilité hémodynamique, si l'anévrisme n'est pas connu, une échographie
abdominale est suffisante pour confirmer le diagnostic d'anévrisme et de fissuration (hématome)
et conduire le patient en urgence au bloc opératoire.
• En cas d'instabilité hémodynamique avec un anévrisme connu, un état de choc
hémorragique est suffisant pour une prise en charge chirurgicale immédiate sans aucun
examen morphologique complémentaire.
2-Rupture intrapéritonéale (rare et foudroyante)
• Tableau d'abdomen aigu chirurgical avec choc hémorragique foudroyant par hémopéritoine.
3-Rupture dans le duodénum (D3)
• Elle se traduit par des douleurs abdominales et une hémorragie digestive basse de gravité
variable, associées fréquemment à un syndrome septique.
4-Rupture dans la veine cave inférieure
• Responsable d'une fistule artério-veineuse avec shunt vrai massif donnant un tableau d'IC
précoce à débit élevé, d'hématurie par hyperpression dans la veine rénale, ou plus rarement
d'une embolie pulmonaire par migration d'un thrombus intra-sacculaire dans la VCI.
C. EMBOLIES
• La thrombose intra-sacculaire étant constante, elle peut être responsable de:
1-Thrombose de la poche anévrismale (très rare)
• Oblitération progressive ➔ syndrome de Leriche.
• Oblitération aiguë➔ ischémie du pelvis et des 2 jambes.
2-Embolies provenant de l'anévrisme
• Soit tableau d'ischémie aiguë des membres inférieurs.
• Soit dégradation à bas bruit du lit artériel distal par micro-emboles de cristaux de cholestérol ou
de dépôts fibrino-cruoriques répétés (maladie des emboles de cholestérol ou blue toe syndrome).
-
ouvre le sac anévrismal et on suture une prothèse vasculaire à l'aorte en zone saine: le sac
anévrismal est refermé sur la prothèse, ce qui permet de l'isoler du reste du contenu de la cavité
518
ANEVRISME DE L'AORTE ABDOMINALE
-
abdominale (sinon il existe un risque d'érosion) et d'éviter à long terme une fistule digestive
notamment avec le duodénum.
-
conventionnelle ou endovasculaire.
519
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
IX. DEPISTAGE
_ ____ __ _ _ __ 9LJéir1d_et__'::O'!lment d�pister un AAp..? _ __ __
• La HAS recommande le dépistage unique, ciblé et opportuniste des AAA chez les hommes
ayant au moins 1 des FdR suivants:
□ Age compris entre 65 et 75 ans et tabagisme chronique actuel ou passé.
□ Age compris entre 50 et 75 ans et ATCD familiaux d'AAA.
• Ce dépistage doit être effectué par une échographie-Doppler qui est le test de dépistage de
-
référence+++ .
520
ITEM 225
LU
cc:
a:
t-
cc
ISCHEMIE AIGUE DES MEMBRES INFERIEURS ::::c
c..=,
Plan
1. PHYSIOPATHOLOGIE
Il. ETIOLOGIES
Ill. DIAGNOSTIC
IV. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
V. PRINCIPES DU TRAITEMENT
VI. BILAN ETIOLOGIQUE
Recommandations de l'item
- 2017, ESC sur le diagnostic et la prise en charge artériopathies périphériques.
-
d'insuffisance rénale aiguë initialement fonctionnelle, puis secondairement organique
(par nécrose tubulaire aiguë), d'hyperkaliémie et d'acidose métabolique.
521
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Il. ETIOLOGIES
A. EMBOLIES (40%)
1-Embolies d'origine cardiaque: les plus fréquentes
• Troubles du rythme en particulier supraventriculaires: fibrillation auriculaire sur cardiopathie
mitrale (rétrécissement mitral) par exemple.
• Rétrécissement mitral + + + ; myxome de l'oreillette.
• Infarctus du myocarde (troubles du rythme, anévrisme ventriculaire).
• Cardiomyopathies dilatées.
• Endocardite bactérienne (embolie septique).
• Embolie paradoxale au travers d'unforamen ovale (emboles d'origine veineuse) perméable.
2-Embolies d'origine artérielle
• Embolies à partir d'une plaque athéromateuse: soit embolie d'un fragment de plaque, soit
d'une thrombose de plaque (crosse aortique).
• Embolies à partir d'un anévrisme de l'aorte (car la thrombose intra-sacculaire y est constante).
3-Causes non retrouvées (20% des cas)
B. THROMBOSES (60%)
• Les thromboses surviennent sur des artères sous-jacentes pathologiques à l'occasion de
circonstances favorisantes: chute du débit cardiaque quelle qu'en soit l'origine+++++ ,
augmentation de la viscosité sanguine (syndromes myéloprolifératifs, drépanocytose, thalassémies).
• Elles peuvent aussi être secondaires à des ruptures ou à des ulcérations de plaque d'athérome.
0
(.'.)
1-Thrombose sur artères pathologiques
w
a:
(.'.)
• AOMI chroniques athéromateuses +++ avec plaques ulcérées le plus souvent.
w
a:
• Thrombose de pontage
• Dissection aorto-iliaque
0)
0
N
<{
z
a: • Artérites non athéromateuses: Buerger, Behçet, etc.
w
>
(/") • Artérite post-radique
z
0
i=
• Spasme artériel (ergotisme)
0
@
522
■
AIDE-MEMOIRE I ISCHEMIE AIGUE DES MEMBRES INFERIEURS
■
Ill. DIAGNOSTIC
1-Diagnostic positif
a-Signes fonctionnels
□ Survenue brutale d'une douleur du membre inférieur (faire préciser l'heure de
survenue), le début est parfois plus progressif.
□ A type de crampe ou de broiement.
□ Avec impotence fonctionnelle totale en général.
□ Avec parfois sensation de froid, d'engourdissement.
b-Examen clinique
□ Le membre est glacé, blanc, livide, insensible et aréflexique puis cyanosé.
□ Un ou plusieurs pouls sont abolis (grande valeur si le pouls existait auparavant avec certitude
= embolie sur artère saine).
523
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3-Diagnostic de siège
• Les pouls abolis orientent le diagnostic de siège.
• La limite supérieure des troubles est toujours inférieure au siège de l'obstruction du fait de la
circulation collatérale. Le niveau de l'occlusion est déterminé par le siège de l'abolition des pouls
et la limite de refroidissement se situe 15 cm environ au-dessous du niveau de l'oblitération.
• Particularités cliniques en fonction du siège de l'obstruction:
□ Carrefour aortique c::> URGENCE VITALE (PCZ) !!!: choc, douleurs abdominales,
abolition de tous les pouls des membres inférieurs.
□ Iliaque primitive ou externe: ischémie unilatérale avec abolition des pouls du membre
-
inférieur.
524
AIDE-MEMOIRE I ISCHEMIE AIGUE DES MEMBRES INFERIEURS
■
525
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
V. PRINCIPES DE TRAITEMENT
• LEVER L'OBSTACLE ARTERIEL EST LE GESTE LE PLUS IMPORTANT DE LA
PRISE EN CHARGE DU MALADE EN ISCHEMIE AIGUE+++ .
A. MESURES GENERALES
• Hospitalisation en urgence en milieu spécialisé:
□ Surveillance clinique du membre inférieur (examen neurologique: sensibilité, motricité).
□ Surveillance des paramètres hémodynamiques.
• Surveillance biologique: kaliémie, fonction rénale, CPK, myoglobine tous les jours.
B. TRAITEMENT MEDICAL
• Maintien ou rétablissement d'une hémodynamique correcte:
□ Mise en place de 2 voies d'abord.
□ Rétablissement de la volémie, correction d'un bas débit cardiaque, rétablissement d'une
hématocrite correcte.
□ Bonne hydratation, lutte contre l'acidose et l'hyperkaliémie = perfusion de bicarbonates si
besoin.
□ Prise en charge des complications éventuelles du syndrome de lyse musculaire:
correction d'une hyperkaliémie, d'une insuffisance rénale aiguë par nécrose tubulaire aiguë
(nécessitant parfois une épuration extra-rénale).
• Traitement par HEPARINE NON FRACTIONNEE A LA SERINGUE ELECTRIQUE:
□ Toujours indiqué quel que soit le type d'ischémie, en injection intraveineuse continue à la
seringue électrique.
□ Dose unique en bolus de 5 000 UI suivie d'une perfusion de 500 UI/kg/24 heures.
□ L'héparine ne lyse pas le thrombus, mais permet d'éviter l'extension de celui-ci en
amont et en aval de l'occlusion et d'empêcher les récidives après désobstruction.
□ La surveillance s'effectue par les héparinémies (anti-Xa entre 0,3 à 0,6 UI/mL) ou TCA
(entre 1,5 et 2 fois le témoin).
• Traitement antalgique (antalgique de niveau 1 ou 2 souvent en association avec une titration
morphinique intraveineuse).
• Protéger le membre inférieur ischémique +++
C. REVASCULARISATION EN URGENCE
1-Embolie sur artères saines
• En cas d'ischémie proximale à pouls fémoral absent:
□ Vue précocement (< 6 heures) : DESOBSTRUCTION A LA SONDE DE
FOGARTY +++ (PCZ). Un contrôle par artériographie peropératoire sera réalisé de
principe après la désobstruction.
- 526
AIDE-MEMOIRE I ISCHEMIE AIGUE DES MEMBRES INFERIEURS
-
□ Vue plus tardivement: on peut tenter une désobstruction à la sonde de Fogarty ou, si échec,
une thrombolyse intra-artérielle, voire un pontage en cas de non amélioration.
• Technique relativement simple, réalisée si besoin par anesthésie locale :
□ Le cathéter est introduit dans l'artère iliaque externe ou l'artère fémorale commune par une
incision limitée du triangle fémoral. Une fois le cathéter introduit, le ballonnet dégonflé est
placé en aval de la sténose. Le ballonnet est ensuite gonflé. En retirant le cathéter, le thrombus
peut ensuite être extirpé, ce qui entraîne une restauration du flux sanguin en quelques minutes.
Traitement idéal de l'ischémie aiguë par embolie sur artères saines du sujet jeune, mais
inefficace en présence d'une artère multi-sténosée ou d'une embolie ancienne.
• Complications de la technique de Fogarty:
□ Embolisation à distance (complication de la désobstruction d'un axe iliaque primitif ou le
passage de la sonde peut entraîner une embolisation dans l'axe iliaque controlatéral).
□ Dissection artérielle
□ Rethrombose précoce par lésion du revêtement endothélial artériel.
□ Rupture artérielle.
□ Hyperplasie intimale à long terme (mode de cicatrisation artérielle qm entraîne des
sténoses par prolifération anarchique de cellules musculaires).
2-Thrombose ou embolie sur lésions athéromateuses ou thrombose de pontage
• Si le mécanisme de l'oblitération artérielle est douteux ou s'il semble s'agir d'une thrombose sur
artériopathie sous-jacente, une artériographie préalable devra être réalisée au bloc opératoire.
• L'artériographie préopératoire précise le siège de l'oblitération, l'état du lit artériel d'aval, de la
circulation collatérale et la cause de l'oblitération.
• La cause de l'occlusion est importante à préciser car elle guide en grande partie la conduite
thérapeutique :
□ L'image artériographique d'une lésion emboligène est un arrêt net en cupule du produit
de contraste, avec éventuellement d'autres images d'embolies asymptomatiques dans
d'autres territoires et/ou des amputations du lit d'aval.
□ L'image artériographique d'une thrombose sur artériopathie est un arrêt irrégulier du
produit de contraste associé à des lésions artérielles diffuses d'AOMI.
□ Elle recherche des plaques ulcérées susceptibles d'avoir embolisé un anévrisme de l'aorte
abdominale...
• Les données de cette artériographie permettent de guider la méthode de revascularisation :
□ Le plus souvent par pontage.
□ Thrombolyse in situ par voie intra-artérielle (en l'absence de contre-indication), et
thrombo-aspiration si lit d'aval jambier très médiocre et ischémie peu sévère.
3-Si l'état général ou local n'autorise pas une chirurgie de sauvetage de membre, seule une
-
amputation pourra être réalisée
527
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
D. TRAITEMENTS COMPLEMENTAIRES
1-Aponévrotomie de décharge
• Elle consiste à ouvrir les 3 loges de la jambe par des incisions cutanées.
• Son rôle est de diminuer l'ischémie et la souffrance musculaire provoquée par le gonflement des
masses musculaires dans leurs loges inextensibles.
• Elle doit être réalisée largement en postopératoire, surtout en cas de revascularisation tardive
(œdème de revascularisation très important) ou de syndrome de loge du membre inférieur.
2-Amputation en cas de:
• De lésions tissulaires irréversibles
• De lésions artérielles inopérables
• De syndrome de reperfusion mal toléré (syndrome de défaillance multi-viscérale)
• S'il n'y a pas de risque vital (choc septique, insuffisance rénale majeure), il est de mise de
temporiser pour laisser se délimiter la zone d'amputation la plus adaptée possible.
E. SURVEILLANCE
• Clinique:
□ Examen pluriquotidien des masses musculaires (au moindre doute, aponévrotomies de
décharge en urgence), des pouls, température, diurèse, état de la cicatrice.
□ Diminution des douleurs
□ Recoloration cutanée
□ Etat du membre inférieur
□ Etat du point de ponction.
• Biologie:
□ NFS, plaquettes, ionogramme sanguin, ionogramme urinaire, fonction rénale, bilan
hépatique, hémostase, enzymes musculaires.
• Echo-Doppler artériel de contrôle à 15
F. PRONOSTIC
• Local: dépend de la rapidité avec laquelle l'ischémie aiguë est levée. Le risque local est
l'amputation (25% des cas) si l'ischémie a été trop prolongée.
• Métabolique: hyperkaliémie, insuffisance rénale aiguë.
• Terrain sous-jacent: risque de décompensation: cardiaque, diabète...
• Mortalité globale d'une ischémie aiguë de membre: environ 10%.
528
■
ITEM 337
cc:
U,,,I
Plan
1. INTRODUCTION
Il. PHYSIOPATHOLOGIE DU CHOC
Ill. TABLEAU CLINIQUE: INTOXICATIONS BETABLOQUANTS ET ANTICALCIQUES BRADYCARDISANTS
IV. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
V. TRAITEMENT DES INTOXICATIONS PAR MEDICAMENTS A EFFET STABILISANT DE MEMBRANE
1. INTRODUCTION
• Mortalité 15 à 20% au cours des intoxications par cardiotropes.
• Gravité des intoxications par les molécules présentant un effet stabilisant de membrane+++.
• Principaux médicaments cardiotropes responsables :
�-bloquants : Propanolol (Avlocardyl®) +++ ou Acébutolol (Sectral®).
Anticalciques bradycardisants : Vérapamil (lsoptine®) et Diltiazem (Tildiem®).
Antidépresseurs tricycliques
Anti-arythmique de classe I
Autres : la carbamazépine, les phénothiazines, le dextropropoxyphène, la chloroquine ou la
quinine (antipaludéens), la cocaïne...
-
Augmentation de l'excitabilité, diminution de la conduction, de l'inotropisme et de
l'automaticité cardiaque.
531
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
-
(/)
z
0
f'=
0
@
532
■
INTOXICATION PAR LES MEDICAMENTS CARDIOTROPES
DIGITALIQUES
1
Intoxication très grave, surtout sur un cœur pathologique. En dehors de l'intoxication volontaire, il
faut rechercher systématiquement des signes de surdosage chez les patients sous digitaliques,
notamment chez les personnes âgées susceptibles de présenter une insuffisance rénale.
533
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Diagnostic
• Digoxinémie à demander en urgence: élevée> 2 nglmL ou 2,5 mmo//L
(normale: 0,8-2 ng/mL)
• Age> 60ans
• Sexe masculin
Facteurs
• Existence d'une cardiopathie sous-jacente
Hyperkaliémie (> 4,5 mmol/L) = facteur de mauvais pronostic car elle
de mauvais
•
pronostic
traduit l'empoisonnement de la membrane cellulaire par le digitalique.
L'hyperkaliémie aggrave les troubles du rythme et de la conduction
N.B.: hypokaliémie = facteur aggravant car ,7/ toxicité des digitaliques
• Existence d'un BAV quel que soit son grade
• Dose ingérée et taux sanguins élevés
• Hospitalisation en Réanimation
• Arrêt immédiat de tout digitalique ++ et de tout médicament hyperkaliémiant
• Contre-indication au gluconate de calcium pour traiter Fhyperkaliémie
dans les intoxications aux digitaliques
• Traitement non spécifique: lavage gastrique (intéressant si réalisé dans les
2 heures suivant l'ingestion}, charbon activé en l'absence de troubles de la
conscience ; rééquilibration hydro-électrolytique ; correction des troubles
métaboliques associés: calcémie, magnésémie, phosphorémie, natrémie;
correction d'une éventue/Je dyskaliémie. La diurèse forcée est inefficace et
Traitement de
dangereuse
l'intoxication
• Traitement des troubles du rythme et de la conduction
digitalique
□ Les catécholamines sont contre-indiquées
□ Troubles de la conduction et bradycardies: ATROPIN/3Y intraveineuse
(1 à 2 mg), si échec: mise en place d'une sonde d'EES si les anticorps ne
peuvent être obtenus rapidement
□ Tachycardie atriale: /3-bloquants ou amiodarone
□ Troubles du rythme ventriculaire: XYLOCAIN/3Y ou amiodarone
□ Sauf cas extrêmes (FV), le choc électrique externe est contre-indiqué+++
• Traitement par les anticorps spécifiques anti-digoxine, fraction Fab
(DIGIDOI®) = traitement de choix de l'intoxication digitalique massive
• Surveillance: PA, FC, kaliémie Jonction rénale, digoxinémie, ECG
répétés+++
-
if)
z
0
i==
ëi
@
534
ITEM 330
.....ëi:
L.1.1
cc
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE
et
DES DIURETIQUES :::c
�
Plan
1. RAPPELS DE PHYSIOLOGIE RENALE
Il. DIURETIQUES DE L'ANSE
Ill. THIAZIDIQUES
IV. DIURETIQUES EPARGNEURS DE POTASSIUM
V. INDICATIONS
VI. CONTRE-INDICATIONS
VII. EFFETS SECONDAIRES
VIII. MODALITES DE PRESCRIPTION DES DIURETIQUES
IX. AUTRES DIURETIQUES NON UTILISES EN CARDIOLOGIE
-
□ Ajustage final de l'osmolarité urinaire (et du volume d'urine) sous l'effet de l'hormone
antidiurétique (ADH).
535
■
iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Diurétiques Thiazidiques
NACI
11• Antagonistes
Mode d'action de
des principaux l'aldostérone
diurétiques
A. MODE D'ACTION
• Blocage de la réabsorption du sodium et du chlore dans la branche ascendante de l'anse de
Henlé.
• A fortes doses, ils inhibent également la réabsorption du calcium.
B. CONSEQUENCES
• Augmentation de la sécrétion urinaire sodée dans le tube distal:
□ Effet diurétique et natriurétique puissant.
□ Hyperaldostéronisme secondaire à l'augmentation de la charge sodée dans le TD (stimule la
production de rénine par la macula densa), expliquant Fhypokaliémie et l'alcalose
métabolique au cours du traitement par les diurétiques de l'anse.
• Diminution du gradient cortico-médullaire: sécrétion d'urines hypotoniques.
• Effet calciurique et augmentation de l'excrétion urinaire de magnésium.
• Effet vasodilatateur immédiat si administré par voie veineuse.
C. PHARMACOCINETIQUE
• 2 molécules disponibles :
□ Furosémide (Lasilix®)
0
(!)
□ Bumétanide (Burinex®)
w
a:
(!) Conversion: 1 mg Bumétanide = 40 mg Furosémide
w
a:
(l'.l • Par voie IV: effet natriurétique rapide (5-15 minutes) et bref (2-3 heures); effet vasodilatateur
0
N
<( veineux immédiat (utile en cas d'OAP, mais effet moins rapide que les dérivés nitrés+++ ).
z
a:
w
>
• Peros : efficace en 30-60 minutes pendant 6-8 heures.
(fJ
z • Relation dose/effet: Relation linéaire dose/effet même en cas d'insuffisance rénale sévère.
Q
f-
-
0
@
536
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE DES DIURETIQUES
■
Ill. THIAZIDIQUES
A.MODE D'ACTION
• Sulfamides faiblement diurétiques.
• Bloquent la réabsorption du sodium et du chlore ainsi que l'excrétion d'eau au niveau du
segment cortical de dilution (tube contourné distal).
• Augmentent la réabsorption urinaire de calcium, à la différence des diurétiques de l'anse.
8.CONSEQUENCES
• Augmentation de la sécrétion urinaire sodée dans le tube distal:
□ Effet diurétique et natriurétique modeste.
□ Hyperaldostéronisme secondaire à l'augmentation de la charge sodée dans le TCD (stimule
la production de rénine par la macula densa).
• Effet anti-calciurique (opposé à celui du Furosémide)
C. PHARMACOCINETIQUE
• 2 Molécules disponibles :
Thiazidiques d'action HYDROCHLOROTHIAZIDE
12,5 ou 25 mg/jour
courte (8-12 heures) (Esidrex®)
INDAPAMIDE
Thiazidiques apparentés 2,5 mg 1/jour
(Fludex®)
• Peros: efficaces en 1 heure, avec durée d'action très variable (8 à 72 heures) (pas en IV)
• Relation dose/effet: absence de relation linéaire dose/effet
• CAT en cas d'insuffisance rénale (DFG < 40 ml/min): éviter car inefficaces
A.MODE D'ACTION
• Bloquent l'action de l'aldostérone sur la pompe Na+/K+ ATPase du tube distal.
• Parallèlement, effets anti-androgéniques et inducteurs enzymatiques (anti-aldostérone seulement).
537
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B.CONSEQUENCES
• Augmentation de la sécrétion urinaire sodée dans le tube collecteur avec effet diurétique et
natriurétique modeste (plus important si hyperaldostéronisme initial).
• Diminution de la sécrétion d'ions H+ et K+: hyperkaliémie et tendance à l'acidose et à
l'hyperchlorhydrie.
C.PHARMACOCINETIQUE
• Per os: résorption digestive lente (délai d'action= 24 heures). Durée d'action: 24-48 heures.
• IV : efficace en 2 heures, pendant 4 heures.
• Molécules disponibles:
V. INDICATIONS
A.COMMUNES A TOUTES LES CLASSES
• Œdèmes d'origine rénale, hépatique ou cardiaque (OAP)
□ On utilise alors surtout les diurétiques de l'anse = FUROSEMIDE +++
□ ± Thiazidiques en association aux diurétiques de l'anse en cas d'échec ou de tableau de
rétention hydro-sodée sévère (action combinée pour relancer la diurèse).
• HTA
□ On utilise ici surtout les Thiazidiques = HYDROCHLOROTHIAZIDE +++
□ Uniquement si HTA avec insuffisance rénale chronique sévère: Diurétiques de l'anse à
discuter (mais après les principaux traitements anti-HTA recommandés).
B.SPECIFIQUES
• pour les diurétiques de l'anse+++: Hypercalcémie
• pour les thiazidiques: Hypercalciurie idiopathique symptomatique et diabète insipide
• pour les anti-aldostérones :
□ Hyperaldostéronismes primaires
□ Insuffisance cardiaque avec FEVG < 40%
□ Myasthénie, en traitement adjuvant
0
VI. CONTRE-INDICATIONS
(.')
w
CL
(.')
w
CL A.COMMUNES A TOUTES LES CLASSES
0)
0
N • Allergie au produit.
<(
z
CL
LW
• Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle; hypovolémie ou déshydratation.
>
Cl)
• Obstruction sur les voies urinaires.
z
0 • Hyponatrémie sévère.
-
f'=
ci
@
538
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE DES DIURETIQUES
■
B. SPECIFIQUES
• pour les thiazidiques et anti-aldostérones : insuffisance rénale severe (créatinine
> 200 mmol/L). Il est à noter que les thiazidiques peuvent potentialiser l'effet des diurétiques de
l'anse et permettre de relancer une diurèse même en cas d'insuffisance rénale.
• pour les diurétiques de l'anse et thiazidiques : Hypokaliémie sévère
• pour les anti-aldostérones : Hyperkaliémie
B. SPECIFIQUES
• pour les diurétiques de l'anse et thiazidiques :
□ Hyperaldostéronisme secondaire: alcalose métabolique (aggravation de l'hypercapnie
chez l'insuffisant respiratoire) et hypokaliémie (risque de torsades de pointes accru par
associations avec des anti-arythmiques), hypochlorémie, hypomagnésémie...
• pour les diurétiques de l'anse :
□ Le Furosémide entraîne une perte plus importante d'eau que de sel. L'hyponatrémie n'est
donc pas due au traitement lui-même, mais au fait que les patients boivent de l'eau
hypotonique et à l'augmentation de l'ADH (un patient comateux développerait une
hypernatrémie après du Furosémide IV).
□ Encéphalopathie hépatique en cas de cirrhose sévère.
□ Elévation de l'uricémie (crise de goutte) et de la glycémie.
□ Réactions allergiques cutanées ou hématologiques (leucopénie, thrombopénie).
□ Ototoxicité à fortes doses.
• pour les diurétiques thiazidiques :
□ Hypercalcémie (doit faire rechercher une hyperparathyroïdie associée).
□ Encéphalopathie hépatique en cas de cirrhose sévère.
□ Elévation modérée de l'uricémie et de la glycémie.
□ Réactions allergiques cutanées ou hématologiques (leucopénie, thrombopénie).
• pour les diurétiques de l'anse et les thiazidiques, surveiller de façon rapprochée les
associations avec :
□ Un régime sans sel strict� risque de déshydratation.
□ Les médicaments agissant sur le SRAA (IEC, ARA II, spironolactone-éplérénone) car
risque d'insuffisance rénale aiguë fonctionnelle avec hyperkaliémie.
□ Les traitements hypokaliémiants (laxatifs).
□ Les traitements allongeant le QTc� risque de torsades de pointes.
□ Les traitements à forte toxicité et à élimination rénale (aminosides, lithium).
□ Les AINS, les produits de contraste iodés.
539
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
□ si patient IC connu avec prise de diurétiques au long cours: 1 ère dose Furosémide 40 mg
IVD bolus au moins égale à la posologie orale quotidienne
□ si patient avec insuffisance rénale : doses plus importantes
□ Puis, dans les p heures, les doses sont répétées toutes les 4 à 6 heures en fonction de
res
- 540
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE DES DIURETIQUES
■
TABLEAU COMPARATIF DES DIURETIQUES
Epargneurs de K
Diurétiques de l'anse Thiazidiques
Spironolactone
Furosémide (Lasilix®) Hydrochlorothiazide (Aldactone®)
Bumétanide (Burinex®) (Esidrex®)
Eplérénone (lnspra® )
Blocage
Blocage
de la réabsorption Action anti-aldostérone
de la réabsorption
de sodium et vraie ou pseudo-
Mécanisme d'action de chlore et de sodium
de l'excrétion d'eau anti-aldostérone
dans la branche
dans le segment cortical sur le tube distal
ascendante de l'anse
du tube distal
Effet diurétique Important Modéré Faible
541
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
POUR COMPRENDRE
RAPPEL SCHEMATIQUE
DU PROCESSUS D'HEMOSTASE
- t=�-•,:f'-',�'=-2'< -a:...=-�t-'="'"=-��-"'"'""""'�=---:e-=�� -� � � �-
Le processus d'hémostase est en équilibre permanent: les divers mécanismes se mettent en place
successivement et s'imbriquent les uns les autres.
1. HEMOSTASE PRIMAIRE
= De la lésion vasculaire à la formation du caillot plaquettaire stable (= clou plaquettaire). Les
plaquettes (PLT) jouent un rôle majeur dans l'hémostase primaire.
1-Lésions vasculaires � vasoconstriction locale + adhésion de plaquettes à la lésion
• Sécrétion par les plaquettes de composants vasoconstricteurs (sérotonine, adrénaline, noradrénaline).
• Sécrétion par les plaquettes de thromboxane A2 (propriétés vasoconstrictrices et pro-agrégantes)
à partir de l'acide arachidonique des phospholipides de la membrane plaquettaire c::> intérêt de
l'aspirine.
• Les cellules endothéliales ont un rôle majeur car elles régulent toutes les étapes de la coagulation:
D L'hémostase primaire: elles la favorisent en libérant du facteur von Willebrand (vWF) et la
limitent en sécrétant de la prostacycline et du monoxyde d'azote (NO) (effet antiagrégant).
D La coagulation: effet pro-coagulant en libérant du facteur tissulaire (qui va activer la voie
extrinsèque de la coagulation) et en activant notamment la formation du complexe pro
thrombinase (Xa + F3P + Ca++ ), puis la formation de thrombine. A contrario, la
thrombomoduline libérée en surface active le système anticoagulant de la protéine C.
D La fibrinolyse: elles sécrètent de l'activateur tissulaire du plasminogène (t-PA) qui active la
fibrinolyse, ainsi qu'une protéine qui régule son activité: le PAI-1 (inhibiteur de l'activateur
du plasminogène).
2-Les différents stades de l'hémostase primaire
• Adhésion des plaquettes au sous-endothélium (les Plaquettes
- 542
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE DES DIURETIQUES
-
Il. COAGULATION
L'activation des protéines de la coagulation va ensuite former le caillot définitif, avant que les
mécanismes de réparation tissulaire se mettent en place en parallèle de la fibrinolyse.
_t (_
�\
Xll->Xll a
+
XI -> XI a ( FT - VIia ) VII
8�r e
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1
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0
Inhibiteur Facteur
Tissulaire Plasmatique
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VIII - ( VIII IXa ) _. X
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1 Complexe �
V___:;,. PRO-T�:o;:INASE
0
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1 Fibrinogène
0
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Fibrine _. Caillot
PLAIE VASCULAIRE
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-C)
�0
SÉCRÉ TION
-0
D'ACTIVATEUR TISSULAIRE
(tPA)
-o �
POF
FIBRINE
� = r =@r:?=cp=s: = 1= r� 1 ?:1:€>
543
-
ITEM 330
cc:
LU
Plan
1. ASPIRINE
Il. INHIBITEUR DU RECEPTEUR P2Y12 A L'ADP
Ill. LES ANTI-GP llb/llla
IV. HEPARINES/HBPM
V. FONDAPARINUX
VI. ANTIVITAMINES K
VII. ANTICOAGULANTS ORAUX DIRECTS (AOD)
VIII. AUTRES MOLECULES ANTICOAGULANTES
IX. THROMBOLYTIQUES
Recommandations de l'item
- 2008, HAS sur la prise en charge des surdosages en AVK, des situations à risque hémorragique et des
accidents hémorragiques chez les patients traités par AVK
- 2011, AFSSAPS sur les modalités de surveillance des plaquettes chez un patient traité par HBPM
- 2017, ESC sur la double anti-agrégation plaquettaire (DAPT)
1. ASPIRINE
A. MECANISME D'ACTION
• L'aspirine agit en bloquant la cyclo-oxygénase, enzyme permettant la synthèse de thromboxane A2
(TXA2) et de prostaglandines à partir de l'acide arachidonique.
0
('.) • Plus les doses sont élevées (supérieures à 1 g/jour), plus l'effet anti-inflammatoire est important
w
a:
('.) et moins l'effet antiagrégant est important (cf. schéma ci-dessous).
w
a: • A faible dose (75 à 500 mg), il existe une inhibition préférentielle du TXA2 (substance pro
CO
0
N
<(
agrégante) au niveau des plaquettes, expliquant l'effet antiagrégant.
z
a:
w
>
en
z
0
�
0
@
544
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
-
Mode d'action de l'aspirine
l l
ingestion
-Acétylation irréversible
sur les COX
/ COX-! plaquettaire et endothéliale 1 -Inhibe toute la durée de 1 COX-2 monocytaire 1
vie des plaquettes (10
jours)
roM,1� 17!�,0200 \-
-F
B. POSOLOGIE
• 75 à 325 mg/jour pour les effets antiagrégants.
• 1 à 3 g/jour pour les effets anti-inflammatoires.
C. INDICATIONS
• Anti-agrégation:
□ Aspirine 150 à 300 mg per os ou 75-250 mg en IVD (si ingestion orale impossible).
□ Post-infarctus/SCA, après mise en place d'un stent, angor stable, AIT, AVC, AOMI,
pontage coronaire: posologie faible entre 75 et 160 mg/jour.
• Anti-inflammatoire: Péricardite (cf. item AINS).
D. CONTRE-INDICATIONS
• Absolues:
□ Allergie vraie à l'aspirine. Cependant, en cas de nécessité absolue de traitement par aspirine
(patient récemment stenté par exemple), on peut réaliser une désensibilisation en USIC, puis
reprendre le traitement par aspirine.
□ Ulcère gastroduodénal évolutif.
□ Maladie hémorragique congénitale.
□ L'association de l'aspirine aux AINS (inhibiteurs sélectifs de la COX-2 et AINS non
sélectifs) n'est pas recommandée.
• Précautions d'emploi théoriques:
□ Asthme (possible bronchoconstriction par inhibition des prostaglandines, qm sont
bronchodilatatrices).
□ Insuffisance rénale (risque d'accumulation et thrombopathie de l'insuffisant rénal pouvant
majorer les effets antiagrégants de l'aspirine).
E. DUREE D'ACTION
• Si son arrêt est jugé nécessaire avant une intervention chirurgicale, l'aspirine peut être arrêtée
3 à 5 jours avant l'intervention.
• Il n'existe pas de test biologique de routine pour monitorer l'effet antiagrégant de l'aspirine.
F. EFFETS SECONDAIRES
• Gastro-intestinaux: ulcère gastroduodénal, hémorragie digestive, anem1e ferriprive par
saignement occulte. Ces effets sont liés à l'inhibition de la synthèse des prostaglandines
545
•
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
(donc plutôt pour les doses fortes anti-inflammatoires), car les prostaglandines participent à la
synthèse du mucus gastrique qui est protecteur contre l'acidité gastrique.
Si hémorragie sévère � transfusion plaquettes ++.
• Effets hématologiques : syndrome hémorragique avec épistaxis, gingivorragie...
• Allergie.
N.B.: syndrome de Vidal = asthme+ polypose nasale+ allergie à l'aspirine.
TXA2 produit à
partir dégradation
AD?: acide arachidonique
-
Ac. arachidonique
Activateurs
Facteurs pro-
pl aquettaires: ADP,
--. thro
ATP, ca++, Mg++,
sérotonine
B. POSOLOGIE
0
('.)
lJ.J
• Clopidogrel (Plavix ®) :
□ Comprimés à 75 mg.
a:
('.)
□ Toujours administré tout d'abord en dose de charge de 8 cp (600 mg) le 1e, jour, puis 1 cp/jour.
w
a:
0
N
<(
z
• Prasugrel (Efient®) :
a:
w
> □ Comprimé à 10 mg.
□ Toujours administré tout d'abord en dose de charge de 60 mg, puis 1 cp/jour (= 10 mg/jour).
U)
z
0
f':'.
0
lJ.J
@
546
■
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIOUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
• Ticagrelor (Brilique®) :
□ Comprimé à 90 mg.
□ Toujours administré tout d'abord en dose de charge de 180 mg, puis 1 cp x 2/jour
(= 180 mg/jour).
C. INDICATIONS
Indications Clopidogrel (Plavix®) :
• Allergie à l'aspirine (dans les mêmes indications).
• Après pose d'un stent dans l'angor stable (quel que soit le type de stent), nécessité d'une
bithérapie antiagrégante plaquettaire aspirine + clopidogrel systématique pendant 6 mois si
risque hémorragique faible, 3 mois si risque hémorragique élevé.
• SCA ST- ou ST+:
□ Avant la coronarographie (pré-hospitalier).
□ A poursuivre après tout IDM stenté ou non stenté pendant 12 mois si risque hémorragique
faible, 6 mois si risque hémorragique élevé.
• AOMI
• Post-AVC
Indications Prasugrel (Efient®) :
• SCA ST-:
□ Le prasugrel ne peut pas être utilisé en pré-hospitalier ou en prétraitement si l'anatomie
coronaire n'est pas connue+++ (préférer ticagrelor ou clopidogrel).
• SCA ST+:
□ Prasugrel indiqué en pré-hospitaliser si une revascularisation myocardique par angioplastie
primaire est choisie.
□ Prasugrel contre-indiqué si une revascularisation myocardique par thrombolyse est choisie.
• SCA ST- ou ST+:
□ A poursuivre après la mise en place d'un stent (quel que soit le type de stent) pendant
12 mois si risque hémorragique faible, 6 mois si risque hémorragique élevé.
Indications Ticagrelor (Brilique®) :
• SCA ST-:
□ Le ticagrelor est l'inhibiteur de récepteur P2Yl 2 de choix à utiliser en pré-hospitalier ou en
prétraitement.
□ Ticagrelor contre-indiqué en cas de risque hémorragique élevé ou de patient déjà sous
anticoagulant oral (AOD ou AVK).
• SCA ST+:
□ Ticagrelor indiqué en pré-hospitaliser si une revascularisation myocardique par angioplastie
primaire est choisie.
□ Ticagrelor contre-indiqué si une revascularisation myocardique par thrombolyse est choisie.
• SCA ST- ou ST+:
□ A poursuivre après la mise en place d'un stent (quel que soit le type de stent) pendant
12 mois si risque hémorragique faible, 6 mois si risque hémorragique élevé.
□ A poursuivre après tout IDM stenté ou non stenté pendant 12 mois si risque hémorragique
faible, 6 mois si risque hémorragique élevé.
D. CONTRE-INDICATIONS
• Allergie.
• Syndrome hémorragique évolutif.
• Prasugrel contre-indiqué: ATCD AVC/AIT, cirrhose Child C, poids< 60kg, âge� 75 ans
547
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
DES INHIBITEURS DU RECEPTEUR P2Y12 A L'ADP
Clopidogrel Prasugrel Ticagrelor
Plavix® Efient® Brilique®
Classe Thiénopyridine Thiénopyridine Classe des CPTP
Réversibilité Irréversible Irréversible Réversible
Empêche la fixation Empêche la fixation Empêche
Mécanisme d'action de l'ADP sur de l'ADP sur la transduction du signal
le récepteur P2Y12 le récepteur P2Y12 du récepteur P2Y12
Prodrogue, limitée Prodrogue, non limitée
Activation Produit actif
par la métabolisation par la métabolisation
8 cp à 75 mg/jour
Dose de charge 6 cp 180 mg (2 cp à 90 mg)
= 600 mg
Posologie d'entretien 1 cp 1 cp à 10 mg/jour 1 cp à 90 mg 2 fois/jour
Début de l'effet 2-4 heures 30 minutes 30 minutes
Durée de l'effet 3-10 jours 5-10 jours 3-4 jours
Interruption avant
5 jours 7 jours 5 jours
chirurgie majeure
IV. HEPARINES
• On distingue héparines non fractionnées (HNF), héparines de bas poids moléculaire (HBPM) et
-
fondaparinux.
548
■
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
549
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
6-Contre-indications
• Absolues:
□ Antécédents de thrombopénie induite par l'héparine (ou TIH) grave de type II, sous héparine
non fractionnée ou sous héparine de bas poids moléculaire.
□ Lésion organique susceptible de saigner. Saignement évolutif cliniquement significatif.
Hémorragie intracérébrale.
□ Manifestations ou tendances hémorragiques liées à des troubles de l'hémostase.
□ Dissection aortique.
□ Une anesthésie péridurale ou une rachianesthésie ne doivent jamais être effectuées lors d'un
traitement curatif par HBPM.
• Relatives:
□ Injections intramusculaires ou intra-articulaires récentes.
□ HTA sévère non contrôlée.
□ Ulcère gastroduodénal évolutif.
□ Endocardite infectieuse (risque d'hémorragie sur anévrisme mycotique), sauf prothèse
valvulaire mécanique ou FA.
□ Péricardite (risque d'hémopéricarde).
□ AVC ischémique étendu à la phase aiguë (risque de transformation hémorragique les
1ers jours).
0
B. HEPARINES DE BAS POIDS MOLECULAIRE (HBPM)
(.9
w
a: 1-Effets anticoagulants
(.9
w
• Les HBPM sont obtenues par fragmentation de polymères d'HNF et sélection de chaînes
a:
O'.l
0
courtes.
N
<i:
z
• La perte des longues chaînes d'héparine provoque une perte partielle de l'effet anti-Ila, l'effet
a:
w
> anti-Xa étant conservé (le ratio anti-Xa/Ila passe de 1 pour les HNF à environ 3 pour les HBPM).
(./)
•
-
z
0 En effet, l'inhibition de la thrombine nécessite de longues chaînes susceptibles de se lier
f'=
i3
w
simultanément à la thrombine et à l'antithrombine III.
@
550
■
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
1
Indications du contrôle de l'activité anti-Xa sous traitement par HBPM
• Insuffisance rénale modérée(HBPM CI dans l'insuffisance rénale sévère=DFG < 30 mL/minute).
• Sujet âgé, enfant.
• Obèse (passage d'HBPM dans la graisse lors de l'injection pouvant diminuer la quantité
d'héparine dans le sang ou responsable de libération à distance).
• Patient cachexique.
• Hémorragies ou thromboses survenant sous HBPM.
Le contrôle de l'anti-Xa après initiation ou modification de doses
doit être effectué 4 heures après la 3 injection
ème
551
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• A visée CURATIVE :
552
■
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
•
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
553
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
VI. ANTIVITAMINES K
• Ils appartiennent à 2 familles: les coumariniques (COUMADINE®, SINTROM®) et les dérivés
de l'indanedione (PREVISCAN®).
• Ils assurent une inhibition compétitive de la vitamine K dans les hépatocytes.
A. PHARMACOLOGIE
• Action anticoagulante indirecte liée à la baisse de la synthèse hépatique des facteurs
vitamines K-dépendants: prothrombine (II), proconvertine (VII), facteurs Stuart (X) et
antihémophilique B (IX), ainsi que sur les protéines C et S.
• Il est à noter que la protéine C est la première à être inhibée (demi-vie la plus courte), expliquant le
possible état« d'hypercoagulabilité »initial.A l'extrême, il est possible de constater comme effet
secondaire des nécroses digitales qui doivent faire rechercher un déficit congénital en protéine C.
• L'anticoagulation s'exprime par 1'élévation de l'international normalized ratio (INR) qui permet
de standardiser les résultats (pas de variation inter-labo, contrairement au TP).
• Les AVK bénéficient d'une forte absorption digestive, d'un transport sanguin avec forte fixation
protéique, puis d'un métabolisme hépatique.Ces particularités expliquent les fréquentes interactions
médicamenteuses s'exerçant sur les AVK
□ Modification de l'absorption digestive.
□ Modification de la fixation protéique.
□ Modification du catabolisme hépatique.
□ Modification de la synthèse des facteurs de la coagulation, notamment par modification du
cycle entéro-hépatique de la vitamine K.
(/)
w
a: --
554
■
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
• Etant donné le délai d'action des AVK, il est nécessaire d'effectuer un relais entre le
traitement anticoagulant injectable prescrit initialement (HNF, HBPM, fondaparinux,
danaparoïde) et les AVK qui assureront une anticoagulation orale au long cours.
• Principes du relais HNF, HBPM, fondaparinux, danaparoïde-AVK:
□ Précoce (à Jl).
□ Poursuite HNF, HBPM, fondaparinux, danaparoïde jusqu'à ce que l'INR soit dans la
zone thérapeutique (chevauchement 4-5 jours).
□ t•r INR 48-72 heures (selon pharmacocinétique) après le début des AVK.
□ Arrêt HNF ou HBPM ou fondaparinux après 2 INR consécutifs > cible.
• Le but de ce relais précoce est de diminuer le risque de TIH avec les HNF ou les HBPM et de
limiter la durée d'hospitalisation en assurant une anticoagulation efficace per os grâce aux AVK.
• Si l'INR n'est pas parfaitement dans la cible, le relais peut se poursuivre en ville avec prise en
charge et surveillance des INR par le médecin traitant.
• Avant de débuter les AVK:
□ Eliminer une contre-indication formelle (notamment une insuffisance hépatique) ou une
interaction médicamenteuse potentielle.
□ NFS, hémostase, bilan hépatique si TP spontanément altéré.
• Posologie des AVK:
□ Débuter les AVK à .1 cp/jour (3/4 cp si sujet âgé, poids faible, insuffisance hépatique ou
rénale modérée) et doser l'INR 48 à 96 heures après(selon pharmacocinétique).
□ Warfarine Coumadine®: commencer à 1 cp (5 mg/jour). AVK le plus utilisé dans le
monde. Recommandé en 1 intention par les dernières recommandations HAS.
ère
555
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Faible
= prothèse à doubles
2,5 3
ailettes, le plus
fréquemment utilisée
Moyen 3 3,5
Elevé (valve de Starr) 3,5 4
Les facteurs de risque thrombo-embolique chez les patients porteurs de valve mécanique sont :
□ Remplacement valvulaire mécanique en position MITRALE, TRICUSPIDE ou PULMONAIRE
□ ATCD accident thrombo-embolique artériel(AVC, AIT, ischémie aiguë MI, etc.)
□ FA
□ OG dilatée(diamètre > 50 mm)
□ Contraste spontané intense dans l'OG
□ RM associé
□ FEVG<35%
□ Etat d'hypercoagulabilité
4-Autres causes d'embolies artérielles: Cardiopathie avec FA ou thrombus intra-VG.
5-Prévention des thromboses sur cathéter central
O. CONTRE-INDICATIONS ABSOLUES
• Allergie au médicament - Insuffisance hépatique sévère
• Hémorragie patente
• Association avec l'aspirine :
□ si doses anti-inflammatoires d'acide acétylsalicylique(� 1 g par prise et/ou � 3 g/jour).
□ si doses antalgiques/antipyrétiques(� 500 mg par prise et/ou<3 g/jour) si antécédent UGD.
• Association au miconazole utilisé par voie générale ou en gel buccal.
• Association aux AINS type phénylbutazone. Association au millepertuis.
• Allaitement.
• 556
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
•
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
Quinines et quinidiniques(Serecor®)
Diminution taux vitamine K Augmentation taux vitamine K
Cholestase Vitamine K parentérale
Antibiothérapie per os(surtout tétracyclines et Aliments riches en vitamine K
sulfamides)
Hyperthyroïdie(catabolisme vitamine K)
F. EFFETS SECONDAIRES
!-Hémorragies
557
-
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
• 558
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
-
□ Transfusion de CG si besoin.
□ PPSB humain (facteurs II, VII, IX, X) KASKADIL®.
□ ET vitamine K (per os ou IV).
□ Contrôle de l'INR 30 minutes après administration de KASKADIL®, puis 6 à 8 heures après.
□ Si absence de pronostic vital majeur liée à J'hémorragie, discuter reprise du traitement
anticoagulant par héparine IVSE dès que INR < 1,5, avec TCA 1,2-1,5.
559
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
□ Chez les patients déjà sous AVK et avec INR bien équilibrés, sans complication
hémorragique: laisser le traitement par AVK avec INR cible 2-3.
□ Chez les patients naïfs de traitement anticoagulant, l'ESC recommande les AOD en
1 re intention, surtout si score CHA2DS2-VASc � 2.
è
0
□ Choix du patient (notamment si CHA2DS2-VASc = 1).
i=
0
LU
@
560
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
-
RECAPITULATIF SUR LES NOUVEAUX ANTICOAGULANTS PAR VOIE ORALE
DABIGATRAN RIVAROXABAN APIXABAN
(PRADAXA®) (XARELTO®) (ELIQUIS ®)
AMM Oui Oui Oui
Mécanisme
Anti-Ila Anti-Xa
d'action
Début de l'effet 2-4 heures 2-4 heures 1-2 heures
Demi-vie 12 heures 5-9 heures 12 heures
Surveillance
biologique Aucune Aucune Aucune
systématique
Délai d'arrêt
48 heures ; 5 jours en cas de chirurgie avec risque majeur de saignement
avant chirurgie
561
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
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562
1
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
■
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
563
-
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
B. PRODUITS DISPONIBLES
• Les produits actuellement disponibles sont présentés dans le tableau ci-dessous.
• L'Altéplase (Actilyse®) est le produit le plus utilisé (dans l'infarctus et l'embolie pulmonaire)
puisqu'il possède le meilleur rapport risque (hémorragique)/efficacité (reperméabilisation).
• La Ténectéplase (Metalyse®), associent les mêmes qualités et une plus grande maniabilité (bolus
en IVD versus perfusion de 90 minutes pour L'actilyse®) et tendent à remplacer L'actilyse®,
notamment dans la phase aiguë de l'infarctus du myocarde.
Spécificité
Nom Origine pour fibrine Indications et posologies
du thrombus
IDM : bolus IVD de 15 mg, puis 0,75 mg/kg sur
Actilyse® 30 minutes, puis 0,50 mg/kg sur 60 minutes
(Altéplase) Génie EP : bolus de 10 mg en 2 minutes puis 90 mg
Oui en 2 heures IVSE
génétique
Metalyse® IDM : posologie en fonction du poids ; bolus IVD
(Ténectéplase) (5 à 10 secondes). Intérêt pratique +++
• L'héparine non fractionnée (HNF) intraveineuse continue est à associer aux thrombolytiques
afin d'éviter la ré-occlusion des vaisseaux reperméabilisés:
□ Pour le traitement du SCA ST+: elle est débutée immédiatement (comme l'aspirine et le
clopidogrel) avec l'altéplase, la ténectéplase ; TCA cible 1,5-2,5 pendant la thrombolyse.
□ Pour le traitement de l'embolie pulmonaire: elle sera débutée une fois le traitement par
ACTILYSE® terminé ; reprendre l'HNF dès que TCA < 2.
C. INDICATIONS
1-SCA avec sus-décalage persistant du ST
• Si DT évoluant depuis moins de 12 heures et qu'une angioplastie primaire ne peut être
réalisée dans les 120 minutes après le diagnostic de SCA ST+, en l'absence de CI à la
thrombolyse.
• En cas de décision de fibrinolyse pré-hospitalière, un bolus doit être administré dans les
10 minutes suivant le diagnostic de SCA ST+.
• Association systématique des thrombolytiques avec aspirine + clopidogrel + HNF.
• Points importants après réalisation de la thrombolyse pré-hospitalière :
□ Tout patient thrombolysé doit être transporté en urgence en USIC, dans un centre avec une
salle de coronarographie compétent dans la prise en charge des SCA ST+.
□ L'évaluation de l'efficacité de la thrombolyse doit se faire 60 à 90 minutes après son début.
□ Une coronarographie + une angioplastie de sauvetage seront réalisées en urgence en cas
d'échec de la thrombolyse, défini par:
x Diminution < 50% du sus-décalage du segment ST sur l'ECG réalisé 60 à 90 minutes
après le début de la thrombolyse.
x Survenue de complications mécaniques ou rythmiques sévères ou aggravation de la DT.
□ En cas de succès de la thrombolyse, une coronarographie sera réalisée systématiquement
dans les 2 à 24 heures suivant le début de la thrombolyse pour réaliser une angioplastie
+ stent de l'artère coupable du SCA ST+.
2-Embolie pulmonaire
• Indiqué si choc = PAs < 90 mmHg ou hypotension (baisse PAs � 40 mmHg par rapport à la PA
habituelle pendant plus de 15 minutes.
- 564
1
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
• Améliore le pronostic à court terme des EP mal tolérées (choc) par désobstruction rapide de
l'arbre pulmonaire. Une EP grave avec choc cardiogénique a une mortalité proche de 100%
en l'absence de thrombolyse (= si traitement par HNF seule).
. Cl Rel�ti��s .
Cl Absolues
(estimer le rapport benef1ce/nsque +++)
• Hémorragie cérébro-méningée(à vie) • AIT< 6 mois
• AVC ischémique< 6 mois • Traitement anticoagulant oral en cours
• Malformation vasculaire ou tumeur cérébrale • Grossesse ou 1 semaine du post-partum
ère
• Traumatisme sévère récent(< 1 mois): chirurgie, • HTA non contrôlée(> 180/110 mmHg)
accouchement, TC, fracture... • Insuffisance hépatocellulaire sévère(cirrhose)
• Saignements digestifs< 1 mois • Endocardite infectieuse
• Coagulopathie connue, pathologie de l'hémostase • Ulcère gastroduodénal actif
• Dissection aortique • Réanimation prolongée ou traumatique
• Ponction d'organes non compressibles
(foie, ponction lombaire)< 24 heures
D. CONTRE-INDICATIONS
• La présence d'une contre-indication absolue doit faire choisir une alternative à la thrombolyse :
angioplastie primaire pour le SCA ST+ ; embolectomie chirurgicale ou endovasculaire pour l'EP.
• Le choc électrique externe n'est pas une contre-indication à la thrombolyse.
E. EFFETS SECONDAIRES
• Hémorragies majeures (3 à 4%), notamment cérébro-méningées (1%, risque corrélé à l'âge) et
digestives. Dans ces cas:
□ Arrêt de la thrombolyse et de l'héparine.
□ Antifibrinolytique à discuter si l'hémorragie n'est pas contrôlée: aprotmme (Antagosan®),
acide aminocaproïque (Hemocaprol®), acide tranexamique(Exacyl®).
□ Au besoin: remplissage vasculaire.
□ Traitement de la lésion hémorragique si possible.
• Hémorragies mineures(épistaxis, hématomes ou points de ponction).
• Réactions allergiques.
565
-
■ iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
A SAVOIR
CARNET D'ANTICOAGULANT+++
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(/) afssaps, M Fédération Française
z V de Cardiologie
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566
1
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
A SAVOIR
1. DEFINITION
• TIH de type I, bénigne, d'origine non immune et d'apparition précoce sans complications
thrombotiques et régressant malgré la poursuite du traitement par l'héparine, résultant de l'effet
pro-agrégant de l'HNF.
• TIH de type II, potentiellement grave, d'origine immune et en règle générale d'apparition plus
tardive.
Le terme de THROMBOPENIE INDUITE PAR L'HEPARINE (TIH) est retenu pour qualifier
la thrombopénie de type II, qu'elle survienne sous HNF ou HBPM.
Il. PHYSIOPATHOLOGIE
• Syndrome clinico-biologique induit par des anticorps (IgG ++) anti-facteur 4 plaquettaire
(F4P) modifié par l'héparine q activation plaquettaire intense + activation de la coagulation
q thromboses veineuses et/ou artérielles.
• Thrombopénie liée à l'activation massive des plaquettes in vivo et à l'élimination par le
système des phagocytes mononucléés des plaquettes sensibilisées par les anticorps.
• Thromboses= conséquence d'une activation impliquant les plaquettes, les cellules endothéliales
et les monocytes.
Ill. DIAGNOSTIC
--------- -------
A. DIAGNOSTIC CLINIQUE
Plaquettes < 100 000/mm3 et/ou une diminution > 40%
(plaquettes entre 30 et 70 000/mm3 chez 80% des patients).
• CHRONOLOGIE DE LA THROMBOPENIE par rapport à l'administration de l'héparine+++ ,
typiquement de 5 à 8 jours après le début de l'héparinothérapie.
Attention: ce délai peut être plus court (avant le 5ème jour, voire dès le 1er jour du traitement)
chez des patients ayant été exposés à l'héparine dans les 3 mois précédents. Il peut aussi être
plus long, notamment avec les HBPM, pouvant excéder 3 semaines.
• ACCIDENTS THROMBOTIQUES VEINEUX ET/OU ARTERIELS :
□ TVP dans 50% des cas, EP dans 10 à 25% des cas.
□ Tous les territoires artériels (notamment l'aorte abdominale et ses branches), AVC.
□ La résistance à l'héparinothérapie avec une extension du processus thrombotique initial est
une circonstance de découverte à ne pas méconnaître.
□ Plus rarement: nécroses cutanées aux points d'injection de l'héparine, nécroses hémorragiques
des surrénales, complications hémorragiques rares, favorisées par une CIVD et associées à
une mortalité élevée.
-
• CIVD ASSOCIEE dans 10 à 20% des cas suivant les critères diagnostiques, n'excluant pas le
diagnostic de TIH, aggravant la thrombopénie.
567
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
IV. TRAITEMENT
A. CONDUITE A TENIR
1-Arrêter immédiatement toute administration d'héparine, y compris sous forme de purge de
cathéter
2-Supprimer toutes les lignes intravasculaires pré-enduites d'héparine
3-Remplacer par un autre antithrombotique d'action immédiate dès la suspicion de la TIH
4-Hospitaliser le patient dans une Unité de Soins Intensifs
5-Contacter un laboratoire d'hémostase spécialisé
6-Rechercher systématiquement une thrombose veineuse profonde
7-Rechercher par l'examen clinique quotidien une complication thrombo-embolique artérielle
ou vemeuse
8-Déclarer au centre régional de pharmacovigilance toute suspicion de TIH
• Médicaments formellement CI: HBPM (!), transfusion de plaquettes.
B. MEDICAMENTS
2 MEDICAMENTS DE SUBSTITUTION DE L'HEPARINE UTILISABLES LORS DE TIH:
1-Danaparoïde sodique (Orgaran®) SC OU IVSE= traitement antithrombotique substitutif pour
les patients présentant une TIH
• Indiqué à la fois dans le traitement prophylactique et le traitement curatif des manifestations
thrombo-emboliques chez les patients atteints de TIH.
• Si la numération des plaquettes ne remonte pas, a fortiori si le malade présente une thrombopénie
et/ou une thrombose sous danaparoïde sodique, il faut évoquer la présence d'une réactivité
croisée (5 à 10%), à confirmer par tests biologiques de réactivité croisée.
• Surveillance du traitement si besoin: anti-Xa (entre 0,5 et 0,8 U/mL- 1 pour un traitement curatif).
0
• A adapter à la fonction rénale.
(é)
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a:
(é)
2-Argatroban (Arganova®) IVSE
w
a:
• Médicament assez récent, inhibiteur direct et réversible de la thrombine, effet anticoagulant
CO
0
N indépendant de l'antithrombine; il n'interagit pas avec les anticorps induits par l'héparine.
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z
a: • Surveillance biologique: TCA.
w
Risque majeur= hémorragie.
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-
0
®
568
■
PRESCRIPTION ET SURVEILLANCE D'UN TRAITEMENT
ANTITHROMBOTIQUE, ACCIDENTS DES ANTICOAGULANTS
• Si le pronostic fonctionnel du membre et/ou le pronostic vital sont engagés, une thrombolyse
médicamenteuse ou un geste chirurgical ou radiologique sous danaparoïde sodique ou argatroban
peuvent être réalisés.
• AVK : jamais utilisés seuls à la phase aiguë++++ ; introduits au plus tôt, sous couvert d'un
traitement anticoagulant efficace (danaparoïde sodique ou argatroban), lorsque la ré-ascension
plaquettaire est confirmée, le plus souvent lorsque les plaquettes sont> 150 000/mm3 .
• Chez les patients ayant déjà reçu de l'héparine dans les 3 mois précédents, une surveillance
des plaquettes dès les l s heures après la réintroduction de l'héparine s'impose.
ère
569
-
ITEM 330
U.I
cc
BETABLOQUANTS
I-
ci:
c:c
:c
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Plan
1. PROPRIETES
Il. PRESENTATION
Ill. INDICATIONS
IV. CONTRE-INDICATIONS
V. EFFETS SECONDAIRES
VI. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
VII. MODALITES DE PRESCRIPTION
1. PROPRIETES
!-Communes
• Inhibition compétitive des effets des catécholamines sur les récepteurs 01 et 02.
• Au niveau cardiovasculaire:
□
Effet inotrope négatif qui explique :
x La possibilité d'une poussée d'insuffisance cardiaque s'il existe une dysfonction systolique.
x L'effet antihypertenseur (PA= Qc x R) malgré l'augmentation modérée des résistances
vasculaires (vasoconstriction par blocage 02).
x La diminution du gradient systolique intra-VG dans la CMH.
x Action anti-angineuse (� consommation d'oxygène).
□ Effet dromotrope et chronotrope négatif :
x Explique aussi l'action anti-angineuse (MVO2 = FC x tension pariétale) liée à la
bradycardie et à la baisse de la tension pariétale du VG (par baisse de la PA).
x Explique aussi le risque de trouble conductif (BAV).
□ Effet bathmotrope négatif :
x Procure des propriétés anti-arythmiques (classe II), surtout à l'étage ventriculaire.
x Diminue le risque de mort subite dans le post-infarctus et dans l'IC systolique.
□ Effets vasculaires :
x Le blocage 02 libère le tonus a-vasoconstricteur.
x Aggravation d'un syndrome de Raynaud, d'un phéochromocytome ou d'une artérite.
x Survenue de spasmes (coronaires notamment: angor de Prinzmetal).
• Au niveau extra-cardiovasculaire:
□ Bronchoconstriction.
□ Augmente le péristaltisme digestif (d'où les effets secondaires: diarrhée, nausées).
□ Diminue la sécrétion d'humeur aqueuse et la tension intraoculaire.
□ Inhibe la sécrétion de rénine, d'aldostérone et donc d'angiotensine II (les 0-bloquants ont
0 donc un effet IEC « like ») c:::> effet anti-HTA.
w
□ Modifie le profil lipidique (baisse rapport HDL/cholestérol et augmentation des triglycérides):
risque athérogène mineur.
0
□ Interfère avec la régulation glycémique: hypoglycémie (minime en général), par inhibition
de la glycogénolyse et de la lipolyse. Le principal risque est l'hypoglycémie chez le diabétique
sous insuline car les signes adrénergiques révélateurs peuvent être masqués (tremblements,
0 palpitations). A noter que les sueurs et les autres signes d'hypoglycémie persistent en cas
w d'hypoglycémie. Il existe aussi un risque accru de développement de diabète lorsque ce
@
traitement est pris au long cours.
570
BETABLOQUANTS
-
2-Spécifiques
• Cardiosélecüvité++++:
□ Plus l'affinité du bêtabloquant est élevée pour les récepteurs 01 par rapport aux récepteurs 02,
plus le bêtabloquant est dit cardiosélectif (prépondérance de récepteurs 01 au niveau du cœur).
□ Cependant, il n'existe pas de bêtabloquant cardiosélectif pur, éliminant à coup sûr les effets
02-néfastes.
□ Cette propriété permet d'utiliser des bêtabloquants cardiosélectifs (avec prudence) chez des
patients ayant une contre-indication relative liée à l'effet 02- (BPCO non sévère, artérite
stade I ou II, Raynaud).
• Activité sympathomimétique intrinsèque (ASI):
□ Effet 0-agoniste partiel expliquant une bradycardie et une vasoconstriction moindre.
• Lipo ou hydrosolubilité:
□ La lipophilie permet le passage de la barrière hémato-encéphalique expliquant les effets
secondaires centraux (cauchemars...); le métabolisme est en général hépatique, la demi-vie courte.
□ L'hydrophilie évite les effets centraux, mais expose la molécule aux effets d'induction ou
d'inhibition enzymatique ; le métabolisme est en général rénal, la demi-vie longue.
• Effet fi-bloquant associé: TrandattfY� CarvediloP.
• Effet anti-arythmique de classe III: SotaloP.
Il. PRESENTATION
• Peros: les caractéristiques des bêtabloquants sont listées ci-dessous (en gras, les plus utilisés).
• Intraveineuse :
□ Tenormine® injectable (5 mg) : 1/2 ampoule à répéter 5 minutes après si FC > 60/minute.
relais peros immédiat (à la fin de la perfusion).
571
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ill. INDICATIONS
• HTA (surtout du jeune, neurotonique, de race blanche).
• Angor stable.
• Syndrome coronarien aigu sans et avec sus-décalage du ST (sauf par spasme coronaire).
• Post-infarctus+++++++ .
• Cardiopathie hypertrophique obstructive.
• Insuffisance cardiaque par dysfonction systolique (FEVG < 35%) chez des patients en stade
NYHA II-IV++++: indication concernant le Carvédilol (Kredex®), le Bisoprolol (Cardensiel®),
le Nébivolol (Temerit®) et le Métoprolol (Selozok®) sous réserve de précautions particulières:
initiation en milieu cardiologique à posologies très faibles, à augmenter très progressivement
(doubler la dose par paliers de 15 jours).
• Prévention et traitement des troubles du rythme ventriculaire (ESV, TV) notamment en post-
infarctus.
• Ralentissement des arythmies supraventriculaires chroniques.
• Prévention secondaire des FA adrénergiques.
• Prolapsus valvulaire mitral symptomatique.
• QT long congénital.
• Hyperthyroïdie (Avlocardyl®) car l'Avlocardyl® inhibe la conversion périphérique de T4 en
T3.
• Prévention de la rupture de varices œsophagiennes (bêtabloquant non cardiosélectif car blocage
de l'effet p2 recherché).
• Manifestations physiques du stress, tremblement essentiel (bêtabloquant non cardiosélectif de
préférence car blocage de l'effet P2 recherché).
• Glaucome à angle ouvert (collyre).
• Migraine et algies vasculaires de la face.
• N.B.: pendant la grossesse, les bêtabloquants peuvent être utilisés, notamment en cas d'HTA,
de sténose mitrale symptomatique, de troubles du rythme. On préférera les bêtabloquants
cardiosélectifs. Il n'y a pas d'effet tératogène, mais un risque d'hyp oglycémie du nouveau-né est
à surveiller.
IV. CONTRE-INDICATIONS
Absolues Relatives
• Asthme +++ ou BPCO sévère spastique • BAV I
• Insuffisance cardiaque sévère décompensée • Phéochromocytome
• Bradycardie < 45/minute • IMAO, Isoptine®, diltiazem
• BAV II ou III non appareillés
• Ischémie critique des membres inférieurs
• Angor de Prinzmetal
• Infarctus du VD en phase aiguë avant revascularisation
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V. EFFETS SECONDAIRES
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• Cardiovasculaires :
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□ Bradycardie sinusale, blocs sino-auriculaires ou auriculo-ventriculaires. Ces bradycardies
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sévères sont en général favorisées par une altération préalable du tissu conductif sinusal et nodal.
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□ Hypotension artérielle.
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572
BETABLOQUANTS
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573
ITEM 330
INHIBITEURS DE L'ENZYME u.
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DE CONVERSION {IEC) !::
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Plan
1. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
Il. EFFETS SECONDAIRES- CONTRE-INDICATIONS
Ill. INDICATIONS
IV. INTRODUCTION DES IEC
V. TABLEAU DES POSOLOGIES
1. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
A. LE SYSTEME RENINE-ANGIOTENSINE-ALDOSTERONE
• C'est un système essentiel dans l'homéostasie de la pression artérielle et de l'équilibre ionique.
Il est autorégulé (biojeedback).
• Si la pression artérielle baisse, la pression dans l'artère afférente du glomérule diminue. Cette
diminution est détectée par le système juxta-glomérulaire, ce qui entraîne une sécrétion de rénine.
• La rénine transforme l'angiotensinogène (synthétisé par le foie) en angiotensine I.
• L'angiotensine I est transformée en angiotensine II qui est la molécule active par l'enzyme
de conversion (synthétisée par les poumons). L'enzyme de conversion inactive en plus les
systèmes vasodilatateurs comme les bradykinines.
• L'angiotensine II a 2 actions: d'une part elle est puissamment vasoconstrictrice et, d'autre
part, elle entraîne une sécrétion d'aldostérone.
• L'aldostérone agit sur le tubule en augmentant la réabsorption de sodium et l'excrétion de
potassium.
• Au total, la vasoconstriction et la rétention sodée entraînent une augmentation de la pression
artérielle qui, par feedback négatif, diminue alors la sécrétion de rénine.
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574
INHIBITEURS DE L'ENZYME DE CONVERSION (IEC)
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575
- iKB CARDIOLOGIE- VASCULAIRE
□ Les IEC vont donc brutalement interrompre cette compensation, il se produit alors une
baisse de la pression artérielle qui peut être très importante et brutale, en particulier après la
1 prise de médicament.
ère
Donc, dans l'insuffisance cardiaque, l'instauration d'un traitement par IEC doit se faire sous
surveillance médicale (surveillance de la pression artérielle) en commençant par la posologie la
plus basse.
N.B.: les IEC ont peu d'effet sur le débit cardiaque en cas de fonction VG normale.
3-Autres effets
• Diminution de l'hypertrophie ventriculaire gauche chez le patient hypertendu.
• Amélioration de la fonction endothéliale.
• Retard du développement et de la progression de l'athérosclérose.
4-Effets rénaux
• Les IEC augmentent le débit sanguin rénal en diminuant les résistances vasculaires
q 71 natriurèse q � rétention hydro-sodée.
• Les IEC diminuent la progression de la microalbuminurie vers la protéinurie.
• Les IEC diminuent la progression des insuffisances rénales (diabétiques et non diabétiques).
5-Effets métaboliques et ioniques
• Risque d'hyperkaliémie (diminution de l'aldostérone)++++ .
• Il ne semble pas y avoir d'action des IEC sur le métabolisme glucidique et lipidique.
D. PHARMACOCINETIQUE
• Les divers produits sur le marché ont leur pharmacocinétique propre.
• Le captopril LOPRIL® est un produit directement actif, tandis que l'énalapril RENITEC® et le
lisinopril ZESTRIL® sont des « prodrogues » qui doivent d'abord être métabolisées pour être
actives.
• L'élimination des IEC est essentiellement rénale ; les posologies doivent être diminuées en
cas d'insuffisance rénale (clairance de la créatinine ::s 30 mL/minute).
576
INHIBITEURS DE L'ENZYME DE CONVERSION (IEC)
-
Moyen mnémotechnique pour les effets secondaires des IEC
« CHARLOTTE »
• Céphalées
• Hyperkaliémie
• Agueusie
• Rénale insuffisance
• Leucopénie
• Oedème angioneurotique
• Toux
• TA hypo (hypotension)
• Eruption cutanée
B. CONTRE-INDICATIONS
• Allergie connue au médicament; antécédent d'œdème angioneurotique.
• Grossesse.
• Sténose bilatérale de l'artère rénale, ou unilatérale si rein controlatéral non fonctionnel.
• Hyperkaliémie > 6 mmol/L.
C. ASSOCIATIONS MEDICAMENTEUSES
• Les IEC doivent être associés avec prudence aux :
□ Diurétiques, du fait de la potentialisation de l'excrétion sodée, en particulier chez le sujet âgé.
□ Médicaments hyperkaliémiants.
□ Produits aplasiants ou immunosuppresseurs (risque de leucopénie).
□ Médicaments néphrotoxiques : ciclosporine...
577
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ill. INDICATIONS
• Hypertension artérielle.
• Insuffisance cardiaque par dysfonction systolique, même asymptomatique.
• Post-infarctus.
• Néphropathie diabétique.
• En prévention secondaire chez les patients cardiovasculaires (ATCD IDM, AVC, AOMI) ou
diabétiques.
1
D.C.I.
1
Spécialité 1 Dosage
1 Posologie/jour
1 1 1 1
Nombre de prises
HTA: 50 à 100 mg/jour 2 à 3/jour
CAPTOPRIL Lopril® 25 et 50 mg
Insuffisance cardiaque: 50-100 mg/jour
ENALAPRIL HTA: 20 mg/jour 2 prises/jour
Renitec® 5 et 20 mg
« Prodrogue » Insuffisance cardiaque: 5-20 mg/jour
LINISOPRIL
Zestril® 5 et 20 mg HTA: 20 mg/jour, 1 prise/jour
« Prodrogue »
PERINDOPRIL HTA: 4 à 8 mg/jour, 1 prise/jour
Coversyl® 5 et 10 mg
« Prodrogue » Insuffisance cardiaque: 4 à 8 mg/jour
RAMIPRIL 1,25-2,5-5 et HTA: 1,25 à 10 mg/jour, 1 prise/jour
Triatec®
0
(.'.) « Prodrogue » 10 mg Post-IDM: 1,25 à 10 mg/jour, 2 prises/jour
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ITEM 330
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ANTAGONISTES DES RECEPTEURS e:
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Plan
1. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
Il. EFFETS SECONDAIRES - CONTRE-INDICATIONS DES ARA Il
Ill. INDICATIONS
IV. INTRODUCTION DES ARA Il
V. TABLEAU DES POSOLOGIES
1. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
A. ACTION DE L'ANGIOTENSINE 11
• L'angiotensine II est sécrétée après activation du système rénine-angiotensine (voir chapitre
précédent).
• Elle est produite après action de l'enzyme de conversion sur !'angiotensine I. L'enzyme de
conversion inactive en plus les systèmes vasodilatateurs comme les bradykinines.
• Elle agit en stimulant des récepteurs spécifiques appelés AT1 et AT2.
• La stimulation des récepteurs AT1 est responsable de la plupart des effets de !'angiotensine II,
notamment la vasoconstriction, mais aussi de l'angiogenèse, nécessaire à la croissance tumorale.
• Le rôle des récepteurs AT2 est moins connu ; leur stimulation entraînerait une vasodilatation.
1-Effet vasoconstricteur (AT1) très important, surtout lié à une vasoconstriction artériolaire
• Au niveau rénal-, !'angiotensine provoque une vasoconstriction de l'artériole efférente (sortie) du
glomérule, ce qui permet de maintenir une pression artérielle suffisante pour assurer la filtration
glomérulaire, notamment en cas de sténose de l'artère afférente (entrée). Dans ce cas, en levant la
vasoconstriction de l'artère efférente, les antagonistes de !'angiotensine II peuvent faire chuter la
pression artérielle au-dessous du seuil nécessaire à la filtration et entraîner une insuffisance rénale.
-
2-Effets dans l'insuffisance cardiaque, par diminution de la post-charge
579
- iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
3-Autres effets
4-Effets rénaux
• Les ARA II diminuent la progression de la microalbuminurie vers la protéinurie.
• Les ARA II diminuent la progression des insuffisances rénales (diabétiques et non diabétiques).
• Les ARA II sont indiqués en 1 intention chez les patients DNID hypertendus, avec protéinurie.
ère
• Insuffisance rénale.
• Hyperkaliémie +++ : surveiller association avec médicaments hyperkaliémiants (Spironolactone
Aldactone® notamment dans l'IC), éviter les AINS.
• Effet tératogène surtout aux 2 et 3 trimestres: oligo-amnios, hypoplasie pulmonaire, retard
ème ème
B. CONTRE-INDICATIONS
• Allergie connue au médicament; antécédent d'œdème angioneurotique.
• Grossesse (2ème et 3ème trimestres).
• Sténose bilatérale de l'artère rénale, ou unilatérale si rein controlatéral non fonctionnel.
• Hyperkaliémie > 6 mmol/L.
• Insuffisance hépatique sévère, cirrhose biliaire et cholestase.
• Allaitement.
C. ASSOCIATIONS MEDICAMENTEUSES
• Les ARA II doivent être associés avec prudence aux:
□ Diurétiques, du fait de la potentialisation de l'excrétion sodée, en particulier chez le sujet âgé.
□ Médicaments hyperkaliémiants.
□ Produits aplasiants ou immunosuppresseurs (risque de leucopénie).
□ Médicaments néphrotoxiques: ciclosporine...
• Dans l'hypertension artérielle, l'association des ARA II avec les diurétiques et les inhibiteurs
calciques est synergique:
□ Cotareg® = valsartan + hydrochlorothiazide (diurétiques thiazidiques).
0
□ Hyzaar® = losartan + hydrochlorothiazide (diurétiques thiazidiques).
ŒJ
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0::
□ Exforge® = valsartan + amlodipine (anticalciques).
w • Contre-indications avec les AINS (insuffisance rénale, diminution par les AINS de l'effet
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vasodilatateur des ARA II) et LITHIUM (Î lithémie).
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• 580
ANTAGONISTES DES RECEPTEURS DE L'ANGIOTENSINE Il (ARA Il)
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Ill. INDICATIONS
• Hypertension artérielle essentielle (tous les ARA II).
• Insuffisance cardiaque par dysfonction systolique (FEVG � 40%) en cas d'intolérance aux IEC;
ou en association avec un IEC (à la place de l'ALDACTONE®) chez les patients restant
symptomatiques sous IEC: valsartan, losartan, candésartan.
• Chez les patients hypertendus avec HVG à l'ECG: losartan.
• Post-infarctus du myocarde récent (entre 12 heures et 10 jours), en cas d'intolérance aux
inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) chez des patients cliniquement stables présentant
une dysfonction systolique ventriculaire gauche asymptomatique, et/ou des signes cliniques ou
radiologiques d'insuffisance ventriculaire gauche.
• Traitement de l'atteinte rénale des patients hypertendus diabétiques de type 2, avec protéinurie
� 0,5 g/jour, dans le cadre de la prise en charge par un médicament hypertenseur: irbésartan,
losartan.
1 1
Posologie/jour
D.C.I. Spécialité Dosage
Nombre de prises
Valsartan Tareg® 40-80-160 mg 1 cp/jour
581
-
ITEM 330
LU
ANTICALCIQUES
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c.:)
Plan
1. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
Il. EFFETS SECONDAIRES- CONTRE-INDICATIONS
Ill. INDICATIONS
IV. TABLEAU DES POSOLOGIES
On regroupe sous Je terme d'anticalciques des produits de structure chimique très différente
(dihydropyridines, diltiazem, vérapamil...), mais qui ont tous en commun de s'opposer à
l'entrée de calcium intracellulaire.
Les dihydropyridines de Jère génération ont des effets essentiellement vasculaires
(antihypertenseurs) provoquant une tachycardie réflexe potentiellement délétère chez Je patient
coronarien.
A l'opposé, Je vérapamil et le diltiazem ont surtout une action myocardique (bradycardie, effet
inotrope négatif) les rendant utilisables chez Je patient ischémique ou présentant une tachycardie
supra ventriculaire.
Les dihydropyridines de 2'me génération (Amlodipine) ont une action vasodilatatrice retard,
n'engendrant pas de tachycardie réflexe, expliquant leur polyvalence.
1. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
A. MECANISME D'ACTION
• Les inhibiteurs calciques bloquent l'entrée de calcium dans les cellules musculaires lisses de la
paroi vasculaire et dans les cellules myocardiques. Ils se fixent sur les canaux calciques lents de
la membrane cellulaire et bloquent ces canaux.
• Ce blocage entraîne une diminution du « signal calcique » et donc de toutes les réponses
cellulaires qui y sont liées. La résultante est une baisse de l'inotropisme cardiaque, une
bradycardie, un ralentissement de la conduction auriculo-ventriculaire et une vasodilatation.
• L'importance de chacun de ces effets est différente selon les molécules. Par exemple, pour
certaines dihydropyridines de 1 génération, la tachycardie réflexe à la vasodilatation masque le
ère
B. EFFET ANTIHYPERTENSEUR
• Il est dû à la diminution des résistances vasculaires par vasodilatation essentiellement artériolaire,
0 ainsi qu'à l'augmentation de la compliance des gros troncs artériels.
w • Le débit cardiaque est peu ou pas modifié. Certains produits provoquent une tachycardie réflexe
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582
ANTICALCIQUES
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C. EFFET ANTI-ANGINEUX
• Il est multifactoriel:
□ Baisse de la consommation d'oxygène du myocarde: par diminution de la post-charge
due à la vasodilatation artériolaire et par baisse de l'inotropisme. De plus, certains
anticalciques sont bradycardisants (vérapamil, diltiazem).
□ Vasodilatation coronaire et action antispastique: d'où une augmentation du débit
coronaire.
D. EFFET ELECTROPHYSIOLOGIQUE
• Le Vérapamil (Isoptine®) est un anti-arythmique de classe IV de Vaugham-Williams. Cet effet
anti-arythmique résulte du blocage des canaux calciques lents, et donc de la diminution de la
pente de la phase de dépolarisation diastolique lente. Cela se traduit par un ralentissement de
l'activité sinusale et par un ralentissement de la conduction auriculo-ventriculaire.
E. PHARMACOCINETIQUE
• Les anticalciques sont éliminés par le rein. Leur demi-vie est variable selon le produit et selon
qu'il s'agit de la forme simple ou d'une forme retard.
2-Extracardiaques
• Céphalées, flush, vertiges (surtout les dihydropyridines de 1 r génération: nifédipine) par
è e
vasodilatation artérielle.
• Œdèmes des membres inférieurs (surtout les dihydropyridines de 1 r génération: nifédipine).
è e
• Nausées, gastralgies.
• Il est à noter qu'une forme sublinguale de nifédipine a été commercialisée pour le traitement des
HTA sévères ou malignes. Néanmoins, cette forme a rapidement été retirée du marché devant un
nombre non négligeable d'AVC. Cela vous illustre la puissance de ces dihydropyridines de
1 r génération et l'exclusivité de ses effets vasculaires.
è e
B. CONTRE-INDICATIONS
• Grossesse (nifédipine), allaitement.
• Bloc auriculo-ventriculaire 2 m et 3 m degrés non appareillé (vérapamil, diltiazem).
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C. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
• Bêtabloqueurs: association contre-indiquée avec le vérapamil et le diltiazem car risque de
bradycardie et d'insuffisance cardiaque.
• Dantrolene: myorelaxant dont le mécanisme d'action contre-indique l'association avec les
inhibiteurs calciques.
583
• iKB CARDIOLOGIE - VASCULAIRE
Ill. INDICATIONS
• Angine de poitrine y compris angor spastique (vérapamil, diltiazem et les dihydropyridines de
2ème génération).
• Hypertension artérielle (tous).
• Troubles du rythme supraventriculaire (vérapamil et diltiazem pour les tachycardies jonctionnelles
de la maladie de Bouveret).
• Post-infarctus du myocarde si contre-indication aux �-bloquants (vérapamil).
Dihydropyridines Dihydropyridines
de 1 ère génération : Diltiazem de 2 èm e génération :
1
1
Nicardipine Vérapamil Amlodipine
Nifédipine Lercanidipine
Action vasculaire +++ + +++
Action myocardique + +++ +
1
D.C.I.
1 Spécialité
1 Dosage
40mg
Indications
Angine de poitrine
Posologies/24 heures
3à 6cp/jour
lsoptine® Troubles du rythme
Vérapamil 120mg supraventriculaire 1cp x 2à 1cp x 3
Isoptine LP® 240mg HTA 1cp/jour
Angine de poitrine
Tildiem ® 60mg Troubles du rythme 1cp x 3à 2cp x 3
supraventriculaire
Bi-Tildiem® 90mg Angor 1cp X 2
200mg
Mono-Tildiem® Angor,HTA 1cp/jour
Diltiazem 300mg
z
Amlodipine Amlor® 5et 10mg HTA,angor 1 à 2cp/jour
a:
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> Lercanidipine Lercan ® 10mg HTA 1 à 2cp/jour
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584