Al Hamdu
Al Hamdu
Al Hamdu
(UFR/SJP)
Paul KIEMDE
Maître-assistant
1
2
INTRODUCTION GENERALE
1 Didier Linotte, Achille Mestre, Raphaël Romi, Services publics et droit public économique, t. 1, 2 e édition,
Litec, 1992, p. 13.
Page 3
l’économie, des divergences apparaissent quant à la définition précise du
droit économique. Celui-ci est abordé par les auteurs dans des
conceptions différentes que l’on peut ranger en deux catégories : les
conceptions larges et les conceptions restreintes du Droit économique
Pour M. Champaud, «ce qui semble caractériser cette ère nouvelle, c’est
avant tout la mise en place de techniques de production et de distribution
de masse, par une concentration des moyens de production et de
distribution qui, seule, leur permet de réussir »2. Ce phénomène
économique de concentration des moyens de production et de
distribution est à l’origine dit-il, d’un droit nouveau qui s’élabore en
reprenant les techniques anciennes certes, mais pour les réformer, les
combiner, les adapter.
Pour lui, l’entreprise, une fois créée, a une vie propre : elle comprend les
hommes qui lui doivent leur emploi, les moyens de production qui sont
sources de richesses. Elle est un lieu de rencontre entre divers intérêts et
2Claude Champaud, Contribution à la définition du droit économique, Dalloz-Sirey 1967, chronique, p. 216.
Page 4
d’affrontement entre ces intérêts. Il s’agit de trois types d’intérêts qui
sont: l’intérêt général; l’intérêt de l’entreprise ; l’intérêt des particuliers.
Page 5
concerne les sujets de droit qu’en tant qu’ils agissent comme unités
économiques. Il pourrait alors se définir comme «l’ensemble des règles
applicables aux relations entre personnes de droit prises en tant qu’unités
économiques ».
La critique que l’on peut émettre contre cette définition est que, comme
l’entreprise, l’unité économique est une notion peu précise et non utilisée
en droit.
Cette conception est large par l’assimilation au droit des affaires mais
réductrice en qu’elle exclut des éléments du droit public.
4 Cf. R. et J. Savatier et J.M. Leloup, Le droit des affaires, 2 e éd. 1967, librairie Sirey.
Page 6
Savy, et de M. G. Farjat qui le conçoivent comme le droit de l’intérêt
général ou le droit de la concentration économique.
5 Cf. R. Savy : la notion de droit économique en droit français, AJDA 1971, I, p. 132 ; le contrôle
juridictionnel de la légalité économique, AJDA, 1992, p. 3).
6 Cf. R. Savy, Droit public économique, mémemtos Dalloz, p.6.
Page 7
- Le domaine de la politique sectorielle touchant telle ou telle branche
d’activité déterminée : politique de décentralisation, aménagement du
territoire ;
- Les règles relatives à l’établissement d’une politique micro-
économique : règles applicables à tel ou tel agent économique.
Mais le critère de la finalité des règles parait trop étroit et peu satisfaisant
: déterminer la finalité d’une règle ou le but poursuivi par ses auteurs est
une entreprise aléatoire 7.
7 D.Truchet, réflexions sur le droit économique public en droit français RDP 1980, p.1015
8 Gérard Farjat, Droit économique, 2e éd. PUF 1982, p.18
Page 8
(fièvre spongiforme bovine ou maladie de la vache folle), les scandales
sur la qualité des produits de conserve ou leurs emballages, sont devenus
des problèmes de société qui aboutissent à des réglementations touchant
le droit économique.
Conclusion
Une place spéciale doit être faite au droit international économique qui
réglemente d’une part, l’établissement et les investissements
internationaux et, d’autre part, la circulation internationale des
marchandises, des services et des paiements. Certains auteurs préfèrent
Page 9
parler de droit des relations internationales économiques. Ce droit couvre
le système monétaire, financier et commercial international résultant des
accords de Bretton Woods de 1944 qui ont donné naissance au Fonds
Monétaire International (FMI) et à la Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement (BIRD) ou Banque mondiale, et de
l’Accord général sur les tarifs et le commerce (GATT en anglais) de
1947. Depuis le 1er janvier 1995, le GATT a été remplacé par
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui a vu le jour à
Marrackech (Maroc) en mars 1994, peu après la fin des négociations
commerciales de l’Uruguay round le 15 décembre 1993.
Page 10
TITRE I :
DEFINITION ET HISTORIQUE
DU DROIT PUBLIC ECONOMIQUE
Page 11
CHAPITRE I : LA NOTION DE DROIT PUBLIC ÉCONOMIQUE
La notion de droit public économique peut être cernée sous trois angles:
- d’abord en situant ce droit par rapport au droit économique ;
- En dégageant ensuite son objet ;
- Et enfin en examinant les caractères de ce droit.
Le droit public est celui qui régit les personnes publiques c’est-à-dire
l’Etat, les collectivités territoriales (régions, communes), et les
établissements publics qui sont des personnes morales dotées d’une
autonomie juridique et financière. Il régit l’organisation des personnes
publiques, leur fonctionnement, leurs relations entre elles ou leurs
relations avec les particuliers.
Quant au droit privé, il est défini comme le droit qui s’applique aux
particuliers et aux relations des particuliers entre eux. On y range le droit
civil, le droit commercial, le droit pénal etc.
Page 12
des principes et à des règles relevant du droit public et du droit privé.
C’est bien le cas du droit économique et même du droit public
économique, du droit fiscal, du droit pénal….
Page 13
pourrait être faite entre droit public économique et droit privé
économique, même si la dernière expression n’est pas consacrée ou est
implicitement confondue avec l’expression droit économique (c’est
notamment le cas lorsque le droit économique est assimilé au droit des
affaires).
12Didier Truchet, Réflexions sur le droit économique public, RDP 1980, p. 1009 à 1042
13C.E. 20 décembre 1935, Etablissements Vézia, GAJA, 10 e éd. n°55, C.E. 13 mai 1938, caisse primaire
« aide et protection »,GAJA N°59 ; C.E. 31 juillet 1942, Monpeurt, GAJA, 13 e édit., n°56 ; C.E. 2 avril 1943,
Bouguen, GAJA, 13e édition, n°57 ;C.E 13 janv. 1961, Magnier (groupements de défense contre les ennemis
de la culture), Rec.33, RDP 1961, p.155, AJDA 1968, p.142 ; C.E. 4 avril 1962, Chevassier (Fédérations
départementales de chasseurs) Rec.244, D.1962, p.327, concl. Braibant ; T.C. 20 novembre 1961 Centre
Page 14
- de la privatisation des modes d’intervention de la puissance publique
résultant de la jurisprudence sur la gestion des Services publics par les
personnes privées et de la privatisation de la gestion des entreprises
publiques. Celles-ci relèvent du droit public, mais fonctionnent selon les
règles commerciales.
régional de lutte contre le cancer « Eugène Marquis », D.1962, p.389, note de Laubadère ; JCP
1962.II .12572, note J.M.Auby.
14 Linotte, Mestre et Romi, op. cit. p. 25.
15A. de Laubadère et Delvolvé, op. cit. p.20.
16 J.-P. Colson, Droit public économique, op. cit. p. 8 et 9.
Page 15
Le trait commun de ces différentes définitions, c’est la notion
d’interventionnisme étatique. MM. SOLAL-CELIGNY et J. DELMAS-
MARSALET définissent l’interventionnisme comme « l’ensemble des
actions par lesquelles l’Etat s’efforce d’encadrer, d’infléchir, ou de
corriger le jeu des mécanismes de l’économie du marché, et le
comportement des agents économiques privés, en vue de favoriser la
réalisation d’un certain nombre d’objectifs conformes à l’intérêt
général »17. L’intervention de l’Etat, objet du droit public économique,
peut se faire de plusieurs manières et de ce fait, le DPE peut intégrer des
aspects relevant de plusieurs branches du droit public. Il en résulte que
ces interventions peuvent faire l’objet de catégorisations et peuvent
donner naissance à des subdivisions du droit public économique.
17 In D. TRUCHET, Réflexions sur le droit économique public en droit français, RDP 1980, p. 1024, note 32.
Page 16
- Celles qui n’intéressent qu’un secteur ou quelques secteurs de
l’économie (intervention sectorielle): intervention sur l’agriculture,
l’élevage, l’orpaillage... AU Burkina Faso ces interventions sectorielles
se manifestent par exemple par l’élaboration de programmes sectoriels
d’ajustement : PASA (agriculture), PASEC-T (transport), etc.
- Les interventions particulières qui, par opposition aux deux autres qui
sont générales (globales ou sectorielles), ne concernent qu’une situation
particulière : intervention concernant une entreprise (redresser ou
redémarrer une société de recherche minière, telle que la mine de Poura
(ex.SOREMIB) ; soutenir les cuirs et peaux ou la cimenterie, soutenir le
financement des investissements de la SONABEL ou dans le chemin de
fer (SOPAFER-B, SITARAIL) ; soutenir la reprise d’entreprises privées
telles que BRAFASO et DAFANI.
Les interventions directes sont celles qui visent directement les agents
économiques: restriction de leur liberté d’action, fourniture d’aide...
Page 17
L’intervention par voie contractuelle est aujourd’hui une forme très
développée et souvent préférée à l’intervention unilatérale. L’Etat et les
personnes publiques interviennent dans l’économie par voies d’accords
de natures publiques ou privées (ex: contrat-plan).
Ces interventions se font aussi bien à l’égard des entreprises privées que
du secteur public économique.
Le mot intervention «au sens large désigne non seulement des mesures
prises par les personnes publiques à l’égard des agents économiques
privés (des entreprises privées) mais aussi la prise en charge d’activité
économique par les personnes publiques elles-mêmes »19 c’est le cas de
la gestion des services à caractères industriel et commercial. L’Etat peut
confier la gestion d’activités économiques à des personnes privées ou
prendre lui-même en charges ces activités économiques en créant une
entreprise publique ou encore s’assurer le contrôle du secteur soit en
nationalisant une entreprise privée soit en intervenant par une prise de
participation dans le capital de l’entreprise privée.
Page 18
§2 - LES DIVISIONS DU DROIT PUBLIC ÉCONOMIQUE
Page 19
- Le droit commercial comme on l’a déjà vu est la branche du droit privé
qui a le plus d’imbrication avec le droit économique puisque certains
tentent d’assimiler le droit économique au droit des affaires 20. Les
imbrications avec le droit public économique sont nombreuses :
réglementation des prix, de la concurrence, du crédit, des professions etc.
De plus beaucoup des agents économiques du droit économique public
sont des agents du droit commercial : par exemple, les entreprises
publiques (SEM, EPIC, SE) ;
Page 20
économique et le droit administratif. Les traits d’originalité proviennent
de l’assouplissement des techniques du droit administratif.
Le droit public économique évolue dans le cadre des notions, des règles
et des théories du droit administratif. Selon M. Truchet, «on a quelque
mal à trouver des règles que le juge administratif n’appliquerait qu’en
matière économique 21. En effet, certaines notions ou théories n’ont pas
une évolution différente de celles du droit administratif. Par exemple :
- La théorie du service public industriel et commercial aurait pu conduire
à des solutions spécifiques, mais le juge administratif a toujours reculé,
pour appliquer les règles classiques, soit en déclinant sa compétence
(gestion privée) soit en concluant à l’illégalité (détournement de pouvoir
du fait de la poursuite d’intérêts financiers ou privés) ;
- Le juge continue à ignorer la notion d’entreprise publique ;
- Il n’a pas non plus eu l’occasion de se prononcer sur la nature
juridique du plan.
Page 21
Cette unité de base entre le droit administratif et le droit public
économique est favorisée par l’absence d’une juridiction spéciale pour
appliquer le droit économique. C’est la juridiction administrative, c’est-
à-dire, depuis avril 2000 les tribunaux administratifs et le Conseil
d’Etat, qui connaissent du contentieux de l’administration économique.
S’il n’est pas spécifique, le DPE présente des originalités par rapport au
droit administratif. Les éléments d’originalité du droit public
économique proviennent d’abord de l’originalité de la matière 23 et,
ensuite, de l’originalité dans l’application des règles de droit.
1) L’originalité de la matière
Page 22
changer de cap (catastrophe naturelle ayant des répercussions
économiques, évènements politiques tels que guerre et attentats
bouleversant les données économiques). Dans ces conditions, le juge ne
peut qu’éprouver des difficultés lorsqu’il entend exercer son contrôle sur
les motifs de fait de la décision administrative en matière économique. Il
paraît désarmé, même si par ailleurs il essaie de pousser son contrôle sur
l’exactitude matérielle des faits ou la qualification juridique.
24 C.E. Ass. 19 juin 1964, Société des pétroles Shell-Berre, Rec. 344, RDP 1964, p. 1019, concl. Questiaux,
AJ 1964.438, note de Laubadère. Dans cette décision, le C.E. a considéré que la loi conférait au gouvernement
« dans l’intérêt de la défense de l’économie nationale, un contrôle étroit sur l’activité des entreprises qui se
livrent à l’importation de produits pétroliers en France » et autorisait le gouvernement à soumettre à un régime
restrictif non seulement les opérations directes d’importation, mais aussi celles de distribution, notamment la
création ou l’extension de stations-service.
Page 23
- a) L’originalité des techniques est marquée par l’infléchissement
de la rigidité des actes administratifs
25 Voy., arrêt Monpeurt, CE 31 Juillet 1942, GAJA, 13 e édition, n°56 (comité d’organisation de l’industrie du
verre) ; arrêt Bouguen, CE 2 avril 1943, GAJA, 13 e édition, n°57 (ordre des médecins, refus du maintien d’un
cabinet secondaire) ; arrêt Magnier, C.E. 13 janv. 1961 Rec. p. 33 ; arrêt époux Barbier, T.C. 15 janvier 1968,
GAJA n°103 (célibat des hôtesses de l’air).
26 C.E. 8 Juillet 1963, société entreprise Peyrot, GAJA, 13 e édition, n°89 ; C.E. 30 mai 1975, Sté
Page 24
disposition expresse ou du pouvoir d’organisation de ses services 27, par
voie de directives, a dû admettre que l’autorité administrative pouvait
disposer d’un certain pouvoir d’orientation par voie de directive28.
27 Voy. C.E.Fr. sect. 23 mai 1969, Société « Distillerie Brabant et Cie », Rec.264, concl. Questiaux, D.
1970.770, note Fromont ; AJDA 1969.640, concl., note Tournié ; RDP 1969.1127, concl. (dénie au ministre
des finances le pouvoir de fixer les critères d’octroi des agréments fiscaux en l’absence d’une disposition qui
l’habilite à prendre un règlement) ; Voy. aussi C.E.Fr. sect. 7 février 1936, Jamart, GAJA, 13 e édition, n° 52,
et CE fr. Ass. 29 janvier 1954, institution Notre Dame du Kreisker, GAJA, 13 e édition, n° 76, sur les
circulaires réglementaires ou interprétatives.
28 C.E. 11 déc. 1970, Crédit foncier de France c/ demoiselle Gaupillat et dame Ader GAJA, 13 e édition, n°92
(directive d’une commission nationale sur l’allocation d’aide à l’amélioration de l’habitat qui seront accordées
par des commissions départementales) ; CE 29 Juin 1973, Soc. Géa, Rec. 453, A.J.D.A. 1973, P. 587 chron.
Franc et Boyon et P. 589, note Vier ; D. 1974, p. 14 note Durupty. V. aussi, sur l’utilisation des directives
sous le CNR, BADO Laurent, La directive en droit burkinabè depuis la révolution du 3 août 1983, Revue des
institutions politiques et administratives du Sénégal (RIPAS), n° 23-24, janvier-décembre 1990, pp. 255 à
273.
Page 25
A l’inverse, le juge administratif s’est efforcé dans certains cas à
maintenir les effets de l’acte administratif qui auraient été rendus caducs
par une évolution économique: la théorie de l’imprévision ( 29) permet
par exemple de maintenir en vigueur une concession de service public
dont l’équilibre initial est momentanément bouleversé par la conjoncture
économique.
29Sur la théorie de l’imprévision voyez C.E. 30 Mars 1916, Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux,
GAJA, 13e édition, n°32 ; C.E. 9 Décembre 1932, Compagnie des Tramways de Cherbourg, (GAJA n°50),
Rec. 1050 ; D. 1933.3.17 ; RDP 1933.117 ; S.1933.3.9.
Page 26
CHAPITRE II - L’HISTORIQUE DU DROIT PUBLIC
ÉCONOMIQUE
Page 27
Au niveau de la jurisprudence, la consécration de l’évolution du rôle de
l’Etat est venue des implications de l’arrêt Blanco 30 par lequel le tribunal
des conflits affirme la compétence des juridictions administratrices et la
spécificité de la responsabilité civile de l’Etat, au vu du caractère
d’intérêt général de son activité industrielle. Cet arrêt sera étendu par
l’arrêt Terrier qui accélère la construction du droit administratif autour
de la notion de service public 31.
L’évolution des idées va être accélérée au début du 20e siècle par les
circonstances : la guerre de 1914-1918 et la crise économique vont
provoquer une action contre le libéralisme ; après la 1re guerre mondiale,
s’y ajoutent d’autres fondements à l’interventionnisme de l’Etat, la
reconstruction et la rationalité économique.
Page 28
initiatives individuelles. Sous l’ancien régime, le principe était celui de
l’abstention de l’Etat et des collectivités locales. Selon les physiocrates
(partisans d’une doctrine du 18ème siècle, la physiocratie, qui faisait de
l’agriculture la principale source de richesse et qui prônaient la liberté du
commerce et de l’industrie) dont les principaux théoriciens étaient
Quesnay, Turgot, Mirabeau, Lamenais de la Rivière, Dupont de
Nemours... la formule était «laisser faire, laisser passer ». Il fallait
respecter les «lois naturelles » de l’économie et éviter toute
réglementation notamment en matière de commerce de grains.
A - La fourniture de prestation
Dans ce domaine, l’Etat libéral joue un rôle secondaire car son activité
est tournée vers le service public d’autorité, telle que la police. Les
procédés dont disposaient les collectivités publiques amenées à gérer une
Page 29
activité économique se résumaient à la régie et à la concession de service
public.
32 C.E. 30 mars 1916, compagnie générale d’éclairage de Bordeaux, précité ; C.E. 19 février 1992, S.A.
Dragages et travaux, D.1992, SC, p.411,obs.Terneyre.
33 C.E. 22 décembre 1905 Bardy Rec. 1019.
Page 30
§1. L’ÉCONOMIE DE GUERRE DE 1914-1918
Page 31
Ce mouvement de dirigisme sera pratiquement prolongé et soutenu par
les signes précurseurs de la 2e guerre mondiale. La situation de tension
internationale amènera des pays à se doter de législation particulière
d’organisation de la nation en temps de guerre prévoyant la possibilité de
réglementer les importations et les exportations, la possibilité de
rationner ou de réquisitionner des produits etc....
Page 32
§1. LES FONDEMENTS DE L’INTERVENTIONNISTE D’APRES
GUERRE EN EUROPE OCCIDENTALE
Page 33
L’économie de guerre va donc provoquer une première extension du
champ d’application de la compétence étatique en matière économique
avec les mécanismes de rationnement, le recours à des groupements
professionnels (ordres des avocats, des architectes, des médecins...).
Page 34
contractualisation. L’administration utilise de préférence le procédé des
incitations qui ont la particularité d’être sélectives et personnalisés. Le
contrat prend place à côté de la prescription unilatérale.
34Il est assez instructif de comparer la hausse du prix du pétrole de 1973 qui a créé un choc et les hausses plus
importantes du prix du pétrole des années 2007-2008 provoquées par les spéculateurs occidentaux qui ont
acquis la main mise sur ce marché. Ces hausses loin de provoquer un choc ont été quasiment justifiées par la
nécessité de mettre un terme au carburant moins chère.
35 Voir, wikipédia.org/krach#Bulle_puis_krach
Page 35
§ 2 - L’INTERVENTIONNISME AU BURKINA FASO
Des programmes de mises en valeur des colonies ainsi que des plans
d’équipement et de développement furent élaborée (ex. Loi Albert
Sarrault de 1921 portant fixation d’un programme général de mise en
valeur). Ces plans et programmes furent accompagnés d’une activité
réglementaire soit par extension de la réglementation applicable en
métropole aux colonies, soit par l’adoption d’une réglementation propre
aux colonies ou à chaque colonie. On peut citer parmi ces textes à visée
économique :
- Une loi de 1900 imposant aux colonies de vivre sur leurs propres
ressources. Cette loi visait plutôt à dégager la France de tout devoir de
soutien économique ;
Page 36
- Une loi du 31décembre 1953 relative aux comptes spéciaux du trésor ;
- Une loi-cadre du 23 juin 1956 (et ses décrets d’application), dite loi-
cadre DEFERRE, qui habilitait le gouvernement à prendre les mesures
nécessaires à favoriser le développement économique et social et
l’élévation du niveau des colonies. Cette dernière loi préfigure l’Etat
interventionniste post-colonial.
36V. décret n° 476 du 17 décembre 1965 portant création d’un conseil supérieur de planification, J.O.RHV n°
54 du 23 décembre 1965, p. 674.
Page 37
orienter ou inciter les agents économiques par des textes réglementant
les activités économiques (prix), par des mesures fiscales ou des codes
d’investissement plus ou moins attrayant 37.
L’avènement du gouvernement révolutionnaire d’août 1983 marquera
aussi une extension de l’interventionnisme par la revalorisation du rôle
de l’Etat en matière économique: nouvelle réglementation sur les
entreprises publiques, tentative de nationaliser certaines entreprises
(allumettes).
37Sur les investissements, v. Loi du 2/02/1960 ; Loi du 22/06/62 ; Ordonnance du 31/12/1970 ; Ordonnance
du 3/03/1978 (code investissement) ; Ordonnance 27/10/1983 (sur le commerce...) ; Loi 62-95 ADP du 14
décembre 1995 portant code des investissements au Burkina Faso, JOBF du 25 janvier 1996, p.17 ; Loi 15-97
AN du 17 avril 1997 portant modification de la loi 62-95 du 14 déc. 1995 portant code des investissements,
JOBF du 8 mai 1997, p.1101 : Décret 2000-99 du 23 mars 2000 fixant les conditions d’application de la loi
62-95 ADP du 14 déc.1995, J.O.BF du 6 avril 2000, p. 3480.
Page 38
TITRE II :
Page 39
CHAPITRE I : LES SOURCES DU DROIT PUBLIC
ÉCONOMIQUE
§1. LA CONSTITUTION
Les textes constitutionnels contiennent peu de dispositions intéressant le
droit économique. Mais leur importance découle du fait que la
38« Une source du droit peut être définie comme un procédé par lequel s’élaborent les règles de droit : c’est
un procédé qui permet de « forger » le droit et d’en fixer le contenu ». André Tremblay, Droit constitutionnel,
principes, éditions Thémis, Montréal, 1993, p. 5.
Page 40
constitution indique le système économique et le modèle social que le
peuple a adopté ou vers lesquels il aspire. Le modèle social retenu peut
être dégagé du texte même de la constitution et/ou des textes auxquels le
préambule de la constitution renvoie.
Instruit de l’expérience négative du constituant français qui n’a
pas affirmé la valeur constitutionnelle du préambule dans la constitution
de 1958 (cette valeur constitutionnelle a été affirmée pour la première
fois par le conseil constitutionnel dans sa décision du 16 juillet 1971 sur
la liberté d’association), le constituant burkinabè a explicitement indiqué
que le préambule fait partie intégrante de la constitution. Ceci donne plus
de force à la valeur de droit positif des textes de renvoi.
39C. const.fr 16 janvier 1982 et 11 février 1982, Loi de nationalisation, Les grandes décisions du Conseil
constitutionnel (GDCC), 8 e édit. N° 31 ; Pouvoirs 1982, n° 21, p. 191 ; RDP 1982, p. 377, note L. Favoreu ;
JCP 1982. II. 19788, note Nguyen Quoc Vinh et Franck (c.) ; D. 1983, I, p. 169, et chron. p. 79 ; J. Rivero,
« Ni lu, ni compris », AJDA 1982, p. 209 ; R. Savy, « La constitution des juges », D. 1983, chron. p. 105.
Page 41
- L’article 2 de la déclaration range le droit de propriété parmi les droits
naturels et imprescriptibles de l’homme ;
Page 42
2) Les dispositions contenues dans le corps de la constitution
Page 43
Les dispositions du titre I, chapitre 4 relatifs aux droits sociaux et
culturels, sans porter sur l’économie, ont une incidence directe sur le
droit public économique. L’article 18 reconnaît comme droits sociaux :
l’éducation, le travail, le logement, la santé, l’assistance aux personnes
âgées ou handicapées, etc. Les articles 19 et 22 proclament
respectivement le «droit au travail», égal pour tous, et le droit de grève.
L’article 29 dispose que « le droit à un environnement sain est
reconnu… ».
Le titre X, qui a été remanié par la loi n° 3-2000 du 11 avril 2000 portant
révision de la constitution, a aussi une importance certaine en droit
économique parce qu’il établit, comme l’article 101 et son pendant
l’article 108, une règle de répartition de compétence, et définit également
la procédure en matière d’élaboration des réglementations économiques.
La compétence des organes visés par l’article 142 recouvre les questions
à caractère économique, social et culturel d’intérêt national (al. 2).
L’article141 donne maintenant un fondement pleinement constitutionnel
au Conseil économique et social, qui « est chargé de donner son avis sur
les questions à caractère économique et social portée à son examen… »
par l’exécutif.
41Lors de leurs assises parlementaires tenues à Banfora en avril 1995, les députés du parti majoritaire
l’ODP/MT ont sur ce point critiqué la création d’instances consultatives nationales par voie réglementaire.
S’il est vrai que l’art. 142 vise la création d’organes consultatifs permanents, cette critique n’était pas
totalement fondée car il s’agissait plutôt d’instances consultatives ad hoc. Toutefois, la création de telles
instances aboutit à occulter le rôle des organes consultatifs visés par la constitution et devant être créés par la
loi.
Page 44
Le titre X fixe aussi l’esprit de la procédure à suivre en matière de
réglementation économique, car c’est en ce domaine que la consultation
des partenaires (organisations professionnelles, collectivités locales)
s’impose le plus pour tenter de prévenir les effets pervers des textes.
Page 45
française de 1958. Cette technique a été régulièrement reprise par les
constitutions burkinabè.
Page 46
l’épargne ; de l’organisation de la production ; du régime des transports
et des communications.
Page 47
son service, le conseil d’Etat français avait dénié au ministre un pouvoir
réglementaire autonome s’exerçant par arrêté ou par circulaire 45. Mais
par la suite, le C.E., dans l’arrêt Crédit foncier de France, a trouvé un
compromis en acceptant la validité des directives définissant des
orientations générales 46. Dans le cas soumis au C.E. un décret prévoyait
que l’emploi des disponibilités du Fonds national d’amélioration de
l’habitat serait effectué par une commission nationale et des
commissions départementales. Un règlement général du ministre de la
construction devait déterminer les conditions d’attribution des fonds. Ce
règlement général fut pris par arrêté qui précisait qu’il appartenait à
chaque commission départementale d’apprécier le degré d’utilité des
travaux «suivant les directives et sous le contrôle de la commission
nationale».
Loschalk, JCP 1972 II. 17232, note Fromont, RDP 1971. 1224 note Waline ; A.J. 1971. 196 chr. A.T.
47Voy. également : C. Wiener, Recherche sur le pouvoir réglementaire des ministres, LGDJ 1970 ; B.
Cubertafond, l’importance de la loi en droit public économique, AJDA 1977, p. 465 ; M. Debène, les
principes particulièrement nécessaires à notre temps, AJDA 1978, p.531.
Page 48
tels que les ordres professionnels48, passation de marchés publics ou de
contrats souscrits dans un but d’intervention économique telles que les
contrats de réorientations de productions passés entre le FORMA (Fonds
d’orientation et de régulation des marchés agricoles, qualifié d’EPIC par
le décret de création et requalifié d’EPA par le tribunal de conflits) et les
exploitants agricoles 49.
concl. Gégout ; D.1969, 116, note Chevallier ; J.C.P.1969, 15764, concl.Gégout, note Dufau ;
50 Bibliographie : D. CARREAU, P. JULLIARD, Th. FLORY, Droit international économique, LGDJ 3 e
Page 49
Ce droit produit des règles et des principes qui président aux relations
entre les pays. C’est le cas par exemple : du principe de non-
discrimination qui est la règle générale, mais qui est surtout mis en
oeuvre dans les relations entre pays industrialisés ; du système de
préférence, qui est surtout utilisé dans les rapports entre pays développés
et pays en développement ; de la clause de la nation la plus favorisée,
très peu à l’honneur dans un système libéral d’échange mais à laquelle
les organisations sous-régionales ont souvent recours en vertu d’une
dérogation prévue par l’article XXIV du GATT en faveur des unions
douanières et des zones de libre-échange52.
Page 50
développement (A.I.D.) et la société financière internationale, chargée de
questions financières particulières.
53Michel LELART, Le système monétaire international, édit. La découverte, coll. Repères, 1993, p. 5.
Page 51
Ensuite, il a créé à l’intention des demandeurs structurels de liquidités,
les pays en voie de développement, certains pays d’Europe..., des droits
de tirages spéciaux (D.T.S.). Ces DTS, émis à partir de 1970 constituent
«une véritable monnaie scripturale internationale à l’usage des Etats et
des institutions internationales»54. Ils tiennent à la fois du change en ce
que le pays en déficit cède sa monnaie au FMI et reçoit une monnaie
forte, et du crédit parce que le pays qui achète au Fonds la monnaie d’un
autre pays doit, d’une part, la rembourser (rachat de sa monnaie) mais
aussi régler une commission de 0,5% et payer une commission (intérêt)
par trimestre sur le montant du tirage qu’il n’a pas encore racheté,
variant initialement de 0,5% à 4% 55
Patrick Lenain, Le FMI, coll. Repères édit. La découverte, 1993. 1 DTS = 1,37669$=882,229fca=1,34495euro
(Sidwaya n°3910 du 13/12/1999).
57 V. G. FEUER et H. CASSAN, p. 387.
Page 52
avec les services du FMI un programme d’ajustement définissant les
orientations en matière de budget, de monnaie, de taux de change, de
commerce et de paiement, qui couvre une période de 12 mois pouvant
aller à 3 ans au maximum. Le pays demandeur doit prouver qu’il fait des
«efforts raisonnables » pour surmonter ses difficultés avant de pouvoir
utiliser sa tranche de crédit. L’application de cette conditionnalité
conduit très souvent à des modifications profondes de la législation
économique pour mettre en œuvre les mesures économiques préconisées.
b) - La BIRD
Page 53
(sous forme par exemple de prise la participation), soit en
mobilisant les capitaux privés 58.
Devant les critiques sur les effets dévastateurs des PAS sur le plan social
et leur inefficacité sur le plan économique, la Banque Mondiale a
réorienté son thème d’ajustement structurel vers un concept plus large,
celui de la « lutte contre la pauvreté ». Cette lutte intègre l’élaboration de
programmes économiques, la bonne gouvernance économique et
politique, et le développement de l’éducation et de la santé.
Page 54
l’influence directe que ces institutions peuvent exercer sur la politique
économique et sociale.
Page 55
Pour la période 2011-2015, le CSLP prend le nom de SCADD (Stratégie
de Croissance Accélérée et de Développement Durable). Celle-ci a été
adoptée par le décret n° 2011-141/PRES/PM/MEF du 24 mars 2011.
Selon le Ministre de l’Economie et des finances, le CSLP élaboré en
2000 en tant que référentiel de politique économique et sociale n’a pas
permis une croissance forte à même de réduire la pauvreté 60. La SCADD
se donne pour objectif d’atteindre 10% de croissance entre 2011 et 2015.
60 Voyez le rapport de l’atelier d’évaluation indépendante du CSLP du 22 avril 2010, l’exposé du Ministre de
l’économie et des finances sur l’état d’avancement du processus d’élaboration de la SCADD à l’Assemblée
nationale le 24 septembre 2010. Voyez également, « La SCADD, un autre compromis avec la pauvreté ? », in
Burkinapmepmi, Evènement-bf.net.
Page 56
soumis à un traitement moins favorable que les produits similaires
nationaux.
L’OMC, qui lui succède, a pour tâche de gérer l’ensemble des accords
signés sous l’égide du GATT63 avec des pouvoirs quelque peu renforcés
: un accord signé par la majorité s’appliquera à l’ensemble, les pays en
désaccord n’ayant plus que la possibilité de se retirer de l’organisation 64.
Les réunions de l’OMC sont aujourd’hui plus médiatisées par le rôle
parallèle d’obstruction qu’y jouent les organisations anti –mondialisation
61 Dillon Round 1960-1961; Kennedy Round, 1963-1967; Tokyo-Round, 1974-1979; Uruguay Round, 1986-
1993.
62 V. D. CLERC, op. cit. p. 94.
63 Hélène Delorme et Denis Clerc, Un nouveau GATT, les échanges mondiaux après l’Uruguay Round,
éditions complexes, 1994. Le Directeur général de l’OMC est actuellement M. Pascal LAMY
64 H. Delorme et D. Clerc, op. cit. p.95.
Page 57
rebaptisée alter mondialisation. La réunion de l’OMC en 2003 a été
l’occasion pour une coalition de pays africains producteur de coton
BURKINA FASO, MALI, BENIN, TCHAD) de faire une entrée
remarquée dans ces négociations. Ces pays demandent l’arrêt des
subventions que les pays développés (USA, U. E.) accordent à leurs
65
producteurs de coton .
Page 58
aux pays développés ; et à se faire le maître d’œuvre d’un nouvel ordre
économique international66. Les résultats de ces actions sont plus que
mitigés, ils sont faibles. Actuellement, cette idée d’un nouveau système
semble relativement dans l’impasse à cause de la suspicion de certains
pays à l’égard du système des Nations Unies et particulièrement à
l’égard de certaines de ses institutions (CNUCED, UNESCO, OIT). Elle
est pratiquement enterrée avec l’apparition d’un nouveau concept, celui
du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).
Après le NOEI, qui a fait long feu, des leaders politiques africains ont
lancé un nouveau concept, le NEPAD, qui se veut une stratégie intégrant
plusieurs paramètres devant concourir au décollage de l’Afrique. Cette
stratégie serait basée sur :
- l’approche régionale et sous-régionale du développement de
l’Afrique, pour être à même de tirer partie de la mondialisation ;
- la promotion (négociation) de nouveaux rapports avec les
partenaires de l’Afrique ;
- un financement de l’Afrique de type plan Marshall par les Etats
développés.
4) La convention UE/ACP
66V. Catherine KAMINSKY et Simon KRUK, Le nouvel ordre international, Que sais-je? PUF, 2e édition,
1994.
Page 59
Cette convention met en oeuvre un système de préférence spéciale dans
les échanges entre l’U. E. et les ACP (pas de principe de réciprocité,
exemption de droit de douane, pas de restrictions quantitatives, etc.) 67.
Son impact sur le droit économique est moins visible mais réel, dans la
mesure où c’est un cadre de discussion et d’influence sur la politique
économique des Etats membres ACP.
5) Autres sources
Page 60
sociaux signé en 1966 sous l’égide de l’ONU, sont des sources
internationales importantes du droit public économique.
Page 61
organisme de coopération économique, la communauté économique
africaine (CEA ou CEPA). La CEA a été créée par un traité signé le 3
juin 1991à Abuja (Nigeria). Elle a pour but non pas de se substituer aux
organisations sous-régionales existantes, mais de les redynamiser et au
besoin d’en créer là où il n’en existe pas.
* La conférence des chefs d’Etat, qui prend des décisions par consensus
ou à la majorité des 2/3, exécutoires de plein droit 30 jours après la date
de signature.
* Le conseil des ministres, le même que celui de l’OUA, qui prend des
actes appelés règlements dans les mêmes conditions que la conférence
des Chefs d’Etat ;
* Le parlement africain
* La commission économique et sociale, composées des Ministres
responsables du développement de la planification et de l’intégration
économique des Etats membres, et qui prépare, conformément au plan
d’action de Lagos de 1980 les projets de programme, les politiques et
stratégies de coopération. Elle peut soumettre des recommandations.
* La Cour de justice qui veille à l’application du traité et connaît des
litiges relatifs à son interprétation ou à son application. Ses arrêts ont
force obligatoire à l’égard des Etats membres et des organes de la
communauté. Elle a aussi un rôle consultatif sur les questions juridiques.
* Le secrétaire général dirigé par le secrétaire général de l’OUA.
Page 62
Les objectifs de la communauté sont de réaliser un marché commun
africain en passant par 6 étapes s’étalant sur 34 ans:
* Le renforcement des cadres existants;
* La stabilisation des barrières tarifaires douanières ou autres;
* La création d’une zone de libre-échange;
* La création d’une union douanière;
* La libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des
services ;
* Le marché commun.
69Cf. interview du Ministre des affaires étrangères, M. Youssouf Ouédraogo dans le quotidien « Lobservateur
paalga » du 14 septembre 1999.
Page 63
2) l’intégration économique régionale ou sous régionale :
la CEDEAO et l’UEMOA
70Voy. RBD n° 26, juin 1994 ; Etienne Cerexhe et Louis le Hardy de Beaulieu, Introduction à l’Union
économique ouest africaine, C.E.E.I. Ouagadougou/De Boeck Université, édit. De Boeck et Larcier S.A.,
1997.
Page 64
primauté du droit communautaire est ainsi garantie à l’égard des droits
nationaux que la réglementation communautaire modifie ipso facto.
Page 65
d’harmonisation de leurs politiques budgétaires 72. Ces politiques
d’harmonisation et de contrôle sont réalisées grâce à des actes
additionnels, des règlements, des directives, des recommandations.
Ainsi, en application du traité, diverses formes d’actes sont pris dans
divers domaines de la réglementation économique.
Par exemple :
- l’acte additionnel n° 04/99 du 08 décembre 1999 portant pacte de
convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les
Etats membres de l’UEMOA modifié par les actes additionnels n°
03/2003 du 29 janvier 2003 et n° 02/2006 du 27 mars 2006 ;
- le règlement n° 11/99/CM/UEMOA du 21 décembre 1999 portant
modalités de mise en œuvre du pacte de convergence, de stabilité,
de croissance et de solidarité entre les Etats membres ;
- la recommandation n° 01/2006/CM/UEMOA du 29 juin 2006
relative aux orientations de politiques économiques des Etats
membres de l’UEMOA pour l’année 2007.
Bien que portant sur une question particulière, on peut aussi citer :
- la directive n° 4/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant
procédure de passation, d’exécution et de règlement des marchés
publics et des délégations de service public dans l’UEMOA ;
- la directive n° 5/2005/CM/UEMOA du 9 décembre 2005 portant
contrôle et régulation des marchés publics et des délégations de
services publics dans l’UEMOA.
cf. art. 64 et s. ; Etienne Cerexhe et Louis le Hardy de Beaulieu, Introduction à l’union économique et
72
Page 66
public économique (par exemple sur le régime juridique des entreprises
publiques).
L’OHADA réalise ces tâches par l’adoption par le conseil des ministres à
la majorité absolue de règlements d’application du traité appelés actes
uniformes.
Divers actes uniformes ont été ainsi adoptés sur les huit matières
indicatives citées à l’article 2 du traité :
- acte uniforme relatif au Droit commercial général (AU/DCG, entré
en vigueur le 1er janvier 1998)),
- acte uniforme sur le Droit des sûretés (AU/DS entré en vigueur au
1er/), /1998)
- acte uniforme relatif au Droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt général (AU/DSC/GIE, adoptés le 17 avril
1997 et entré en vigueur le 1e janvier 1998) ;
Page 67
- acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution (AU/PSR/VE, entré en
vigueur au 10/07/1998),
- acte uniforme relatif à l’organisation des procédures collectives
d’apurement du passif (adoptés le 10 avril 1998 et entrés en
vigueur respectivement le 10 juillet 1998 et le 1e janvier 1999) ;
- acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage, adopté le 11 mars
1999 et entré en vigueur le 11 juin 1999 ;
- acte uniforme portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprises (AU/HCR, entré en vigueur en deux
phases, au 1er janvier 2001 pour les comptes personnels des
entreprises et le 1er janvier 2002 pour les comptes consolidée et les
comptes combinés ; Cet acte remplace le système comptable
UEMOA dit « syscoa »
- acte uniforme relatif aux contrats de transport de marchandises par
route (AU/CTMT, entré en vigueur le 1er janvier 2004)).
- D’autres projets d’actes sont en chantier dont le projet d’acte
uniforme sur le Droit des contrats et le projet d’acte uniforme sur
le Droit du travail.
Page 68
Pour remplir sa 3e mission, une école régionale supérieure de
magistrature à été créée pour assurer la formation et le recyclage des
magistrats et auxiliaires de justice.
Page 69
Page 70
CHAPITRE II : LES PRINCIPES DIRECTEURS DU DROIT
PUBLIC ÉCONOMIQUE
Page 71
principe de liberté posé par la déclaration des droits de l’homme et du
citoyen en ses articles 2, 4 et 5.
Page 72
Le second volet, le principe de la libre concurrence, suppose des
conditions d’égale compétition. Ceci implique la non-ingérence dans les
activités de production et d’échanges des collectivités publiques qui, par
les privilèges exorbitants dont elles disposent, n’auraient aucun mal à
éliminer les concurrents privés. C’est la raison pour laquelle, l’activité
économique est réservée à l’initiative privée.
74C.E. 30 mai 1930, Chambre syndicale du commerce de détail de Nevers, GAJA n°46 ; C.E. 20 Novembre
1964, ville de Nanterre, Rec. 563, A.J. 1964, 686, Chron. Puybasset et Puissochet.
Page 73
Il en découle que le système économique français, qui nous inspire
largement, est un système dualiste où coexistent Entreprises publiques et
Entreprises privées75, liberté et interventionnisme.
Page 74
de la chose. Son droit de jouissance (fructus) rencontre une première
limite par la fiscalité : fiscalité sur les revenus immobiliers, limitation du
montant des loyers et des fermages. La libre disposition (abusus) de son
bien est entamée par l’expropriation pour cause d’utilité publique, les
nationalisations, les différents droits de préemption ou l’obligation
pouvant être mise d’obtenir une autorisation avant de céder son
entreprise à un étranger. Le droit de préemption est le droit pour
l’administration ou pour le particulier d’acquérir la propriété d’un bien
lors de son aliénation avant tout autre acheteur.
Page 75
§1. LA DÉMOCRATIE ÉCONOMIQUE
Page 76
national consultatif pour les questions d’hygiène, de la convention
nationale du travail (qui est mort-née) et des différents comités ad hoc de
concertation.
Page 77
L’article 101 de la constitution du Burkina Faso la prévoit, en réservant à
la compétence législative «les nationalisations et les transferts de
propriété d’entreprises du secteur public au secteur privé ». C’est en
vertu de cette disposition que de nombreuses entreprises ont été
privatisées ou sont en voie de privatisation. Il faut d’ailleurs noter que
l’Etat burkinabè a eu à nationaliser des entreprises (la SONABEL qui
était à l’origine la SAFELEC, l’ONEA...)78 mais surtout a en créer dans
des secteurs délaissés par l’initiative privée (le transport en commun
urbain par exemple) 79ou jugés insuffisamment pris en charge par les
acteurs économiques privés (commercialisation du céréale local confiée
à l’ex. Office national des céréales : OFNACER).
§3. LA PLANIFICATION
La valeur juridique du plan est assez controversée mais le plan est une
norme juridique, parce qu’il ne peut se réaliser que par le droit : lois,
décrets, arrêtés. Suivant l’article 101 de la constitution burkinabè la loi
détermine les principes fondamentaux : « de l’élaboration, de l’exécution
et du suivi des plans et programmes nationaux de développement... »80.
78 SONABEL : Société nationale burkinabè d’électricité ; SAFELEC : Société africaine d’électricité ; ONEA :
Office national de l’eau et de l’assainissement.
79 Dans le transport en commun, la société X9, créée par l’Etat, a été privatisée mais le repreneur s’est trouvé
rapidement en situation de faillite. L’activité a été reprise par une SEM, la SOTRACO, avec la participation
(très minoritaire) de la commune de Ouagadougou. C’est le seul cas de SEM local.
80 V. sur la notion de programme, Le budget programme, www.finances.gov.bf; Le SNAT,
www.medev.gov.bf.
Page 78
responsabilité de l’Etat lorsque des fluctuations sur les objectifs causent
un préjudice à des particuliers, notamment en cas de retrait des mesures
d’incitation81.
Pour l’exécution du plan, l’Etat peut passer par des contrats ou des
quasi-contrats (contrats de plan ou contrats de programmes) confiant des
missions d’intérêt général à des organismes privés ou les incitant à agir
dans tel ou tel sens. C’est ainsi que la restructuration de certaines
entreprises publiques s’est faite dans le cadre de contrats-
plans (SONAGESS, GMB...).
Les principes généraux du droit «sont formulés par le juge qui les tire de
l’esprit de la législation»82. Des principes généraux du droit, dégagés
notamment en droit administratif, sont applicables en droit public
économique. C’est le cas :
- du principe d’égalité en général,
- du principe de non-rétroactivité et
- du principe de respects des droits de la défense.
81 Cf., sur les contrats d’incitation entre l’Etat et un département, la décision « synchrotron » : C.E. français,
Ass. 8 janvier 1988, Min. du Plan et de l’Aménagement du territoire c/ C.U. de Strasbourg, RFDA 1988.25,
concl. Daël.
82 Auby et Drago, Traité de contentieux administratif, L.G.D.J., 1975, n°1156.
Page 79
§1. LE PRINCIPE D’ÉGALITÉ
Biblio. : P. Delvolvé, le principe d’égalité devant les charges publiques, LGDJ 1969 ;
J. Rivero, «les notions d’égalité et de discrimination en droit public français »
travaux de l’association H. capitant, 1961-62, p. 343 ; N. Nitsch, les principes
généraux du droit à l’épreuve du droit public économique », RDP 1981, 1549 ; L. Di
qual, «le principe d’égalité en matière de dirigisme économique » Ann. Fac. de Lille,
1966.131. André de Laubadère, Droit public économique Dalloz, 5e éd. p.267 et S. ;
C. Leben, le conseil constitutionnel et le principe d’égalité devant la loi, RDP 1982,
p. 295 ; F. Miclo, le principe d’égalité et la constitutionnalité des lois, AJDA 1987 p.
115.
Quoc Vinh.
Page 80
Mais ce principe d’égalité reçoit deux accommodements : d’une
part le principe d’égalité ne s’applique que si les personnes en cause sont
dans la même situation ; d’autre part, il n’exclut pas les discriminations
établies dans un but d’intérêt général.
86 Cons. Const.. 21 janvier 1981 J.O. p.332 ; 17 ja. 1979, RDP 1979.1725.
87 C.E. 9 mars 1951, Société des concerts du conservatoire, G.A.J.A. n°70 ; Dr. So. 1951.168, concl.
Letourneur, note Rivero.
88C.E. Ass. 13 juillet 1962, Conseil national de l’ordre des médecins, Rec., 1962.479 ; RDP 1962.739, concl.
Braibant. (Remboursements versés aux assurés sociaux selon que le médecin est conventionné ou non).
89 voy. surtout C.E. 21 juin 1951, syndicats de la raffinerie de soufre français, S.1952.S.53, D.1951 p.661, note
Waline.
Page 81
§2. Le principe de non-rétroactivité
GA n°70 (majoration de prix de vente d’électricité jugée rétroactive). Voy. également, Cons. const. frs,
Décision n° 82-143 DC du 30 juillet 1982, Blocage des prix et des revenus, GDCC n° 33.
92 In Les grandes décisions du conseil constitutionnel n° 42.
Page 82
principe énoncé à l’article 8 DDHC aux incapacités qui sont attachées
aux peines pénales.
Page 83
de ses dispositions qui ne s’accommodent pas d’une application différée
(ex. interdiction d’exportation). La conjoncture économique conduit à
remettre rétroactivement en cause des opérations juridiques conclues
sous un régime antérieur95.
95 D. Truchet, Réflexions sur le droit économique public endroit français, RDP 1980, p.1039 .
96 Cf. décision du Cons. Const. N° 88-248, CSA, op. cit. GDCC n° 42.
97 Sauf texte contraire. Voy. D.Truchet, op.cit., p.1040.
Page 84
TITRE III
Page 85
CHAPITRE I : LES ORGANES CENTRAUX DE L’ETAT ET
LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
Page 86
atteindre ces objectifs (blocage des prix, subventions, passation de
marchés publics, etc.).
1) Le chef de l’Etat
Page 87
100 const.). Il «nomme aux emplois de la haute administration civile et
militaire, ainsi que dans les sociétés et entreprises à caractère
stratégiques déterminées par la loi » (art. 55 const.). Par cette disposition,
le chef de l’Etat nomme ou participe à la nomination des dirigeants des
entreprises publiques. Il partage certains de ses pouvoirs avec le Premier
ministre.
2) Le Premier ministre
Page 88
fait de lui le véritable détenteur du pouvoir réglementaire autonome ou
dérivé.
Page 89
ministre sont du même parti. Le caractère concurrent de leurs pouvoirs
peut se révéler si le terrain est propice notamment en cas de
gouvernement de coalition ou de cohabitation
3) Les ministres
100 Voyez le décret n° 97-468/PRES/PM du 31 octobre 1997 portant attributions des membres du
gouvernement, JOBF du 13 novembre 1997, p. 3050 ou le décret n° 2007-424/PRES/PM/SGG-CM du 13
juillet 2007 portant attributions des membres du gouvernement, J.O n° 30 du 26 juillet 2007).
101 Cf. C.E. Fr. sect., 7 février 1936, S. 1937.3.113, note Rivero.
Page 90
exemple du ministère chargé des finances et de celui chargé du
commerce et de l’industrie.
Page 91
du chef de l’Etat et du Premier ministre sur la base des spécialisations
des activités et - surtout - sur la base des contingences politiques :
nécessite de dosage politique, régionale, ethnique ; volonté de mettre en
relief telle ou telle activité (ex. création d’un ministère chargé de l’eau,
d’un ministère chargé de l’intégration d’un ministère plein chargé de
l’élevage). Il en découle un risque de laxisme (multiplication du nombre
de ministère). Cet inconvénient peut être évité en fixant le nombre de
membres du gouvernement dans la constitution ou en le faisant fixer par
le législateur. Mais ces solutions qui consistent à dessaisir l’exécutif de
la fixation du nombre des membres du gouvernement ont elles aussi
l’inconvénient d’être trop rigides.
Le gouvernement peut comprendre, outre le Premier ministre, des
ministres d’Etat, des ministres, des ministres sans portefeuille, des
ministres délégués, des secrétaires d’Etat.
Page 92
Celui de M. Kadré Désiré OUEDRAOGO du 9 février 1996 (décret n°
041 du 9 février 1996) en comptait 25 ministres dont 4 ministres
délégués.
105 Voy. le décret n° 95-226 du 11/6/1995 portant remaniement du gouvernement. Ce gouvernement é été
remplacé par celui de M. Kadré Désiré Ouédraogo du 6 février 1996 (décret n° 96-04/PRES/PM du 9/2/1996)
106 Décret n° 2000-527/PRES/PM du 12 novembre 2000, JO.BF n° 46 du 16 novembre 2000, p. 4916.
Page 93
Le deuxième gouvernement Luc Adolphe TIAO du 23 février 2012
(Décret n° 2012-122/PRES/PM du 23 février 2012), compte 30 ministres
dont 5 ministres délégués.
Les ministres délégués sont dans une position un peu plus délicate à
définir. Ils «exercent leurs attributions sous la responsabilité des
ministres auxquels ils sont rattachés » selon les termes de l’article 25 du
décret 94-264/PRES/PM du 7 juillet 1994 portant attributions des
membres du gouvernement. Mais dès 1995, l’article 23 du décret n°95-
278/PRES/PM du 14 juillet 1995 (remplacé par le décret n° 97-468 du
31 octobre 1997 portant attributions des membres du gouvernement)
introduit une nuance qui rehausse leur position, au risque d’exacerber les
conflits de compétences entre les deux ministres : «les ministres
délégués sont chargés dans leur secteur spécifique de la mise en œuvre
des attributions définies par le présent décret en concertation avec le
ministre titulaire » C’est la formulation reprise par le décret n° 2002-255
du 18 juillet 2002107 et par l’article 31 du décret n° 2007-424 du 13
juillet 2007 portant attributions des membres du gouvernement 108. Il en
est de même, lorsqu’il en existe, des secrétaires d’Etat qui exercent leurs
attributions sous la responsabilité juridiquement plus directe du ministre
titulaire. A la différence des ministres délégués, les secrétaires d’Etat
n’assistent au conseil des ministres que lorsqu’ils y sont appelés. Mais
cette différence semble s’être estompée dans le gouvernement
d’ouverture de novembre 2000 constitué sur la base d’un protocole
d’accord signé par huit partis politiques comprenant le parti majoritaire,
Page 94
des partis dits de la « mouvance présidentielle » et des partis dits de
l’opposition radicale.
Page 95
la planification (DEP), direction de l’administration et des finances
(DAF), direction des ressources humaines (DRH), direction de la presse
et de la communication] et des directions centrales spécifiques
(généralement des directions générales) correspondant aux activités du
ministère (exemples : direction générale du commerce extérieur,
direction générale de l’artisanat…). Les directions générales sont
subdivisées en directions centrales et en directions régionales (structures
déconcentrées ou services extérieurs qui peuvent comprendre des
directions provinciales et des services départementaux) ;
d) Les structures déconcentrées (ou services extérieurs) qui sont les
représentations des services techniques centraux (les directions
générales) dans les régions, les provinces et même parfois dans les
départements ;
e) Les structures rattachées. L’on entend par structures rattachés les
services détachés de l’administration centrale, bénéficiant de la
personnalité morale, et/ou de l’autonomie financière et de
fonctionnement, mais qui restent sous le contrôle de tutelle d’un
ministère. Selon l’article 29 du décret n° 2008-403 du 10 juillet 2008,
« sont considérées comme structures rattachées, les services publics
décentralisés, les sociétés d’Etat, les sociétés d’économie mixte, les
établissements publics de l’Etat, les projets et programmes de
développement concourant à l’accomplissement des missions du
ministère ».
f) Les structures de mission. Selon l’article 30 du décret n° 2008-403,
« sont considérées comme structures de mission, les structures créées
pour exécuter des missions conjoncturelles ou temporaires ». L’article 5
du décret n° 2011-479 du 26 juillet 2011 portant organisation du
Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat cite comme
structures de mission : le secrétariat permanent chargé du suivi des
réformes des licences d’affaires, le secrétariat permanent du suivi de la
filière coton libéralisée (SP/FCL)… Tel en était aussi le cas de la
Commission nationale de privatisation
Page 96
Organigramme de ministère
Inspection Cabinet Ministre Chef de cabinet
technique
S. Protocole
Conseillers
techniques Secrétariat
particulier.
Secrétaire
Secrétariat Bureau
particulier Général d’études
étude
Dr Dr Dr
Dr Dr
Dr.
régionale
Service Service
rattaché rattaché
P. Kiemdé
Légende :
S. = service ; DG = direction générale ; Dr = direction.
S. Protocole
DCPM= direction presse et communication ministérielle
DAF= direction de l’administration et des finances.
DEP = direction des études et de la planification.
DRH = direction des ressources humaines.
Page 97
§2 - LES MINISTÈRES ÉCONOMIQUES
Page 98
Selon l’article 4 al. 1, du décret n° 2011-072/PRES/PM/SGG-CM du 24 février 2011
portant attributions des membres du gouvernement, « Le Ministre de l’économie et
des finances assure la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la politique du
Gouvernement en matière d’économie, de finances et de planification stratégique ».
Selon l’al. 2 de cet article, « A ce titre, il est chargé :
Page 99
● de l’élaboration, de la diffusion et du suivi des tableaux des opérations
financières de l’Etat ;
●de la gestion du contentieux de l’Etat en relation avec les ministères concernés ;
du contrôle financier des dépenses publiques ;
●de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de recouvrement des
recettes de l’Etat ;
●de l’organisation et du contrôle de la comptabilité publique et du trésor, des
impôts, des douanes et des domaines ;
●de la gestion du portefeuille de l’Etat ;
●de la budgétisation des investissements publics ;
●de l’élaboration des lois de règlement ;
●de l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie d’endettement ;
●de la gestion de la dette publique intérieure et extérieure ;
●de l’approbation des marchés publics et des baux devant être passés par l’Etat ;
●de la négociation en rapport avec les ministres compétents des accords et
conventions de financement ;
●de la mobilisation des ressources intérieures et extérieures destinées au
financement du développement ;
● de la signature des conventions et accords financiers de l’Etat ;
●du suivi des décaissements ;
●de la coordination et du suivi de la coopération financière avec les organismes de
financement bilatéraux et multilatéraux ainsi que les ONG ;
●de l’élaboration et de la mise en œuvre de la stratégie de renforcement de la
micro-finance ;
●de la mise en œuvre de la politique monétaire et de change ;
●de la gestion des relations financières extérieures ;
●de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une stratégie nationale de renforcement
de l’efficacité de l’aide ;
●de l’exercice de la tutelle financière sur tous les établissements publics nationaux,
les sociétés d’Etat, les entreprises à participation financière publique et les
collectivités territoriales ;
●du suivi des activités des établissements publics de l’Etat ;
●des questions d’intégration économique et monétaire en rapport avec les
ministres des affaires étrangères et de la coopération régionale ;
●de l’approbation des marchés publics et des baux devant être passés par l’Etat ;
●de la conservation de la propriété foncière ;
●de la gestion du patrimoine immobilier de l’Etat ;
●de l’élaboration de la réglementation en matière domaniale et foncière.
Page 100
Ce ministère dispose d’un pouvoir réglementaire délégué à travers,
par exemple, les attributions suivantes :
- l’élaboration de la réglementation en matière domaniale et
foncière ;
- la mise en œuvre de la politique monétaire et de change ;
- l’élaboration et le suivi de la politique fiscale.
Page 101
a) Les structures relevant directement du cabinet du ministre
Page 102
directement du cabinet) dont qui recouvrent les attributions du ministère
en matière d’économie, en matière de finances publiques, en matière
domaniale et foncière, en matière de coopération économique financière
et technique et en matière de planification.
Page 103
(DS), Direction de l’ordonnancement et de la comptabilité (DOX),
Direction de l’appui aux collectivités territoriales (DACT), direction de
l’informatisation du budget (DIB)), plus des directions régionales du
budget (DRB);
- La direction générale des impôts (DGI) qui est chargée de l’élaboration
et l’application de la législation fiscale intérieure et de la législation
domaniale, foncière et cadastrale ;
- La direction générale des douanes (DGD) chargée de l’élaboration et de
l’application de la législation douanière ainsi que de la perception des
droits et taxes y afférents ;
- La direction générale de la coopération (DGCOOP), qui est chargée :
du développement des relations avec les sources de financement
étrangères ; de la préparation technique des négociations, du suivi des
accords et convention de coopération, et du suivi des ONG, etc.
- La direction générale de l’aménagement du territoire, du
développement local et régional (DGATDLR) qui a pour mission la
formulation des politiques d’aménagement du territoire et de
développement local et régional. Dans ce cadre, elle est notamment
chargée de : coordonner l’élaboration et la mise à jour du schéma
national et des schémas régionaux d’aménagement du territoire ;
d’évaluer périodiquement les outils et instruments d’aménagement du
territoire ; promouvoir le développement économique des régions etc.
- La direction générale de l’économie et de la planification (DGPE) qui a
pour mission : la réalisation des études et des prévisions économiques à
court, moyen et long terme, l’élaboration et le suivi de l’exécution des
plans et programmes de développement, l’élaboration et la mise à jour de
la stratégie nationale de réduction de la pauvreté, la définition de la
politique de programmation et de financement des investissements
publics ;
- La direction générale du trésor et de la comptabilité publique
(DGTCP), chargée : de toutes les questions ayant trait à la collecte de
l’épargne, à la gestion des deniers publics et de la dette publique, à la
monnaie, au crédit, aux changes, aux assurances; de la gestion de la dette
Page 104
publique ; de l’exécution en recettes et en dépenses du budget de l’Etat
des établissements publics à caractère administratif, des collectivités
locales et des établissements publics locaux ; de l’élaboration de la
réglementation sur les jeux de hasard ; du suivi des interventions de
l’Etat dans la vie économique et, à ce titre, de la tutelle financière sur les
établissements publics de l’Etat, les SE et les SEM ; de la représentation
de l’Etat devant les juridictions et du conseil juridique de
l’administration publique. Cette dernière direction générale comprend
des services ou directions qui méritent d’être signalées : l’Inspection
générale du trésor ; l’Agence judiciaire du trésor ; la Direction des
affaires monétaires et financières ; la Direction de la micro finance ; la
Direction des assurances ; la direction de la dette publique ; la Direction
des études et de la législation financière ; la direction de
l’informatisation ; l’Agence comptable centrale du trésor ; la Pairie
générale ; la Recette générale ; les Trésoreries régionales).
- La direction générale du contrôle financier (DGCF) qui est chargée du
contrôle permanent et a priori de l’exécution des opérations financières
de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics. Elle
contrôle la légalité, la régularité et la moralité de tout acte de dépense,
régule le rythme des dépenses en fonction du niveau des recouvrements
et donne son avis sur les actes à caractère financier ;
- La direction générale des marchés publics (DGMP) a pour mission
« d’animer et coordonner l’ensemble de la fonction « marchés publics ».
Elle est chargée de veiller à l’application de la réglementation relative
aux marchés publics et aux délégations de service public ; d’émettre des
avis, d’accorder les autorisations et dérogations nécessaires ; d’assurer
l’information et le conseil de l’ensemble des acteurs de la commande
publique ; d’assurer la collecte des données et des informations relatives
à la passation et à l’exécution des marchés publics ;
- La direction générale du patrimoine de l’Etat (DGPE) qui a pour
mission d’assurer la gestion du domaine affecté de l’Etat, d’en assurer la
conservation et l’entretien, d’assurer l’enregistrement des biens
Page 105
mobiliers et immobiliers et la tenue de la comptabilité patrimoniale de
l’Etat. Elle gère notamment le parc automobile de l’Etat ;
- La direction générale des services informatiques (DGSI) chargée
d’assurer la coordination et la mise en œuvre de la politique
d’informatisation du ministère ;
- La direction de l’organisation, de la méthode et de l’évaluation
(DOME), chargée de contribuer au renforcement de l’organisation
méthodique du ministère notamment par l’élaboration de manuels de
procédure et le suivi des recommandations du CASEM (Conseil
d’administration de secteur ministériel).
Les structures centrales techniques sont épaulées par une assez forte
déconcentration au niveau des circonscriptions administratives
régionales et même provinciales :
- Directions régionales de douanes,
- Directions régionales des impôts,
- Trésoreries régionales,
- Directions régionales du budget,
- Directions régionales du contrôle financier et,
- Directions régionales de l’économie et de la planification.
Page 106
Il s’agit aussi (mais ce ne sont pas à proprement parlé des organismes
rattachés) des institutions et organismes internationaux qui sont des
partenaires avec lesquels le MEF assure le suivi des activités pour le
compte du gouvernement : BCEAO et autres organismes de coopération
multilatérale, du PNUD et de projets bilatéraux ou multilatéraux 112 dont
le ministère est le correspondant national et l’ordonnateur des
financements accordés au Burkina Faso.
112 Voyez l’article 64 du décret n° 2008-154 du 2 avril 2008 portant organisation du MEF
Page 107
l’artisanat puis ministère du commerce, de la promotion de l’entreprise et
de l’artisanat, puis encore ministère de l’industrie, du commerce, de la
promotion de l’initiative privée et de l’artisanat) est aujourd’hui appelé
Ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat. Son organisation
est régie par le décret n° 2011-479/PRES/PM/MICA du 26 juillet
2011113
113La dénomination de ce département ministériel ayant beaucoup varié, il est de même de ses textes d’organisation. On s’en tiendra
aux structures classiques.
Page 108
Les attributions en matière économique du MICA complètent
celles du ministre de l’économie et des finances en matière de contrôle et
de réglementation en matière économique.
2) Structures du MICA
Le MICA compte quinze (15) structures centrales dont neuf ont des
attributions en matières économiques. Les cinq autres sont : la DAF
(direction de l’administration et des finances), la DRH (direction des
ressources humaines) la DEP (direction des études et de la planification)
et la DCPM (direction de la communication et de la presse ministérielle)
qui sont des services analogues à tous les ministères ; à ces quatre
s’ajoute l’Inspection technique des services, qui est une structure
commune à tous les ministères, mais directement rattachée au Cabinet du
Ministre. Cette inspection technique « assure le suivi-conseil et le
contrôle du fonctionnement des services, des projets et des
programmes ». Le décret 2011-479 cite aussi comme structure centrale
« la personne responsable des marchés » (PRM). C’est une structure qui
existe aussi dans tous les ministères.
Page 109
- La direction générale du développement industriel, chargée de
l’application de la politique du ministère en matière industrielle. Elle est
notamment chargée : de l’élaboration et de la mise en œuvre de la
règlementation industrielle ; d’élaborer et suivre la mise en œuvre de la
stratégie de promotion des investissements ; d’élaborer et réviser le c ode
des investissements et ses textes d’application ; d’élaborer et de mettre
en œuvre la stratégie de promotion de l’industrie, des petites et
moyennes entreprises (PME) et des petites et moyennes industries
(PMI). A travers ses deux directions, la direction de la promotion et de la
coopération industrielle et la direction de l’information et de la
réglementation industrielle, elle met en œuvre la stratégie de promotion
du secteur industriel, élabore la stratégie de promotion des
investissements, élabore la réglementation industrielle, élabore les
projets de révision du code des investissements et ses textes
d’application ;
- La direction générale du commerce extérieur est chargée de
promouvoir les échanges commerciaux, de concevoir et veiller à la mise
en œuvre des politiques nationales en matière de commerce extérieur, de
suivre la coopération et les négociations commerciale ;…
- La direction générale du commerce intérieur est chargée
d’élaborer les textes législatifs et réglementaires en matière de commerce
intérieur, de réglementer et suivre les manifestations commerciales au
niveau national, d’harmoniser la législation commerciale avec celle
régissant les conventions et traités internationaux… ;
- La direction générale de l’artisanat, qui compte également deux
directions dont l’une chargée de la coordination et de la promotion du
secteur et l’autre chargée plus spécifiquement de l’organisation et de la
réglementation et donc d’élaborer les textes juridiques relatifs au secteur
de l’artisanat ;
- La direction de la promotion de l’entreprise, qui a pour mission de
coordonner toutes les actions de promotion du secteur privé et de
l’entreprise. Elle est chargée de l’amélioration de l’environnement des
affaires, d’élaborer la réglementation relative aux entreprises publiques
Page 110
et parapubliques, de suivre la privatisation des entreprises publiques,
d’organiser les rencontres annuelles Gouvernement-secteur privé ainsi
que l’assemblée générale des sociétés d’Etat…
- La Direction du centre des guichets uniques du commerce et de
l’investissement (DCGU/CI). Il a été créé une direction du centre des
guichets uniques pour les formalités administratives de création
d’entreprises, de commerce et d’investissements. Le rôle d’un centre de
guichet unique(CGU) est de centraliser et de rationaliser l’ensemble des
formalités, procédures et opérations administratives non douanières, en
matière commerciale et industrielle, d’informer les opérateurs
économiques sur les procédures et les textes, d’assurer la gestion des
agréments au code des investissements;
- La direction générale de la propriété industrielle chargée de
promouvoir la propriété industrielle et de valoriser l’activité inventive et
innovatrice. Elle élabore et suit la mise en œuvre de la stratégie de
promotion de la propriété industrielle, élabore les textes nécessaires à
l’application au plan national des conventions et accords régionaux et
internationaux relatifs à la propriété industrielle ; …
- La Direction générale de ma qualité et de la métrologie (DGQM)
est notamment chargée : d’élaborer et contrôler les règlementations en
matière de qualité, de métrologie et de normalisation ; de coordonner les
activités dans le domaine de la métrologie et du contrôle de la qualité des
produits, biens et services mis eu le marché ; de vulgariser net de
promouvoir l’usage des instruments de mesure légaux, notamment dans
les transactions commerciales ; …
- L’inspection générale des affaires économiques. Elle est chargée
: du contrôle de l’application des réglementations en matière industrielle,
commerciale et d’organisation de la concurrence ; de superviser les prix
et les stocks des produits de grande consommation ; de mener des études
prospectives sur les produits de grande consommation ; de la
surveillance de certains prix. Elle a tout pouvoir d’investigation sur place
et sur pièce et peut faire appel à tout autre expert ou technicien.
Page 111
Cette inspection remplace les anciennes structures de contrôle de prix
(l’ex. Secrétariat permanent à l’homologation des prix) qui ont perdu
leur sens avec la libéralisation des prix.
Alors que la liste des organismes était auparavant jointe en annexe, l’al.
2 de cet article 2011-479 énumère directement les structures rattachées :
la commission nationale de la concurrence et de la consommation
(CNCC) ; l’Abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso (AFB) ; l’Office
national du commerce extérieur (ONAC aujourd’hui APEX) ; le Salon
international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) ; la Société
nationale burkinabè des hydrocarbures (SONABHY) ; la Société de
gestion de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou (SOGEAO) ; la
Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX) ; la Société de
transformation des fruits et légumes de Loumbila (STFL) ; la Chambre
des métiers de l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) ; le Village
artisanal de Ouagadougou (VAO) ; la Chambre de commerce et
Page 112
d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) ; la Maison de l’entreprise du
Burkina Faso (MEBF) ; le Centre d’arbitrage, de médiation et de
conciliation de Ouagadougou (CAMCO) ; le Centre de gestion agréé de
Ouagadougou (CGA-O) ; le Centre de gestion agréé de Bobo-Dioulasso
(CGA-B) ; le Bureau de restructuration et de mise à niveau des
entreprises (BRMN) ; l’Agence de financement et de promotion des
PME (AFP/PME) ; toutes autres structures créée et placées sous tutelle
du ministère.
115 Cf. l’article 42 du décret n° 2001-302/PRS/PM/MCPEA du 29 juin 2001 portant organisation de ce ministère
Page 113
SECTION II - L’ADMINISTRATION ÉCONOMIQUE LOCALE
116Voyez toutefois la loi n° 20/98/AN du 20 mai 1998 portant normes de création, d’organisation et de gestion des structures de
l’administration d’Etat, modifiée par la loi n° 11-2005/AN du 26 avril 2005, J.O.BF du 9 juin 2005, p. 721.
Page 114
ce décret n° 2005-045, « le Gouverneur est le dépositaire de l’autorité
de l’Etat dans la région. Il reçoit du gouvernement les directives et les
instructions concernant la politique nationale et régionale. Il est le
délégué du gouvernement et le représentant de chaque Ministre dans la
région. Il veille à l’application des lois, des règlements et des décisions
du gouvernement ».
Page 115
administrations civiles de l’Etat (article 47). Selon l’article 49, il
« coordonne et dirige, sous l’autorité du Gouverneur, l’action des
services déconcentrés des administrations de l’Etat dans la province. Il a
autorité sur les chefs de services de ces administrations dans le respect
de leurs statuts ».
Page 116
communes » et selon l’article 71, il « exerce la tutelle des communes
urbaines et rurales de son ressort territorial. Il exerce le contrôle
administratif des actes du maire, conformément aux textes en vigueur ».
117Loi n° 3/93 du 7 mai 1993 portant organisation de l’administration du territoire au Burkina Faso ; loi n°4/93 du 12 mai 1993
portant organisation municipale ; loi n°5/93 du 12 mai 193 portant statut particulier de la province du Kadiogo et de la commune de
Page 117
propre développement, la mise en valeur et la promotion de leurs
potentialités, dans l’esprit de la répartition des rôles de l’Etat, des
collectivités territoriales opérée par la loi n° 10/98/AN du 21 avril 1998
portant modalités d’intervention de l’Etat, et répartition des compétences
entre l’Etat et les autres acteurs du développement118, les textes
d’orientation de la décentralisation (TOD) 119 de 1998, puis par ma loi n°
055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant Code général des
collectivités territoriales au Burkina Faso 120.
Ouagadougou ; loi n° 6/93 du 12 mai 1993 portant statut particulier de la commune de Bobo-Dioulasso ; loi n° 7/93 du 12 mai 1993
portant régime électoral des conseillers de villages, de secteur communal, de département et de province.
118 J.O.BF n° spécial du 25 juin 1998, p. 2, Codes et lois du Burkina Faso, Tome VIII, Code public et administratif, vol. 1, p. 42.
119 Voyez, la loi n° 040/98 du 3 août 1998 portant orientation de la décentralisation ; la loi n° 041/98 du 6 août 1998 portant
organisation de l’administration du territoire au Burkina Faso ; la loi n° 042/98 du 6 août 1998 portant organisation et
fonctionnement des collectivités locales ; la loi n°043/98 du 6 août 1998 portant programmation de la mise en œuvre de la
décentralisation, JO.BF n°38 du 17 septembre 1998, p. 5978.
120 J.O.BF spécial n° 2 du 20 avril 2005.
Page 118
224 dispose que « le conseil municipal définit les grandes orientations en
matière de développement communal conformément aux grandes
orientations nationales… Il discute et adopte les plans de développement
communal et en contrôle l’exécution, il règle par ses délibérations les
affaires de la commune… ».
Page 119
compétences prévues par la présente loi au profit des régions et des
communes ne peuvent autoriser l’une de ces collectivités territoriales à
établir ou à exercer une tutelle sous quelque forme que ce soit sur
l’autre ».
On entend par moyens juridiques, les voies de droit qui sont ouvertes aux
collectivités territoriales pour mener leurs activités, et intervenir par
conséquent dans le domaine économique.
Page 120
toutes personnes physiques ou morales, publiques ou privées, dont l’Etat,
les autres collectivités et les établissements publics ou établir des
rapports de coopération avec des organisations extérieures au Burkina
Faso dans le respect de la souveraineté et des intérêts de la nation ; 3)
entreprendre dans les conditions prévues par la loi et dans le cadre de
leurs compétences propres, des actions de coopération qui donnent lieu à
des conventions avec des collectivités territoriales de pays étrangers ou
organismes internationaux publics ou privés œuvrant dans le domaine du
développement ; 4) créer ou acquérir des établissements dans les
domaines de l’enseignement, de la santé, de l’environnement ou dans
tout autre domaine socio-économique ou culturel ; 5) créer des
établissements publics locaux pour la gestion d’activités socio-
économiques ou culturelles ; 6) acquérir des actions ou obligations dans
des sociétés ayant pour objet l’exploitation de services locaux ou de
services nationaux ouverts à la participation des collectivités territoriales.
Cette liste de compétences n’est pas en soi nouvelle par rapport aux lois
de 1993 à l’exception de la référence expresse à la notion
d’établissement public local. L’énumération montre que les collectivités
territoriales disposent d’à peu près les mêmes moyens juridiques que
l’Etat : création d’établissements ou d’entreprises, passation de contrats,
planification etc.
Page 121
L’obligation de respecter les grandes orientations de l’Etat et le contrôle
de tutelle concourent, dans un Etat unitaire, à maintenir l’unicité de
l’ordre juridique. Mis à part ces restrictions, les collectivités territoriales
peuvent «entreprendre toute action en vue de promouvoir le
développement économique…» selon l’article 9, point 1. Elles peuvent
recourir notamment à la gestion directe (création de services ou de régies
simples) ou indirecte (régie personnalisée, concession, affermage) de
leurs activités.
Page 122
Au niveau de la commune l’organe délibérant est le conseil municipal
qui, à l’instar du conseil régional, définit les grandes orientations en
matière de développement communal, discute et adopte les plans de
développement communal et en contrôle l’exécution (article 224). Il
délibère sur le budget, les crédits supplémentaires, les taux des taxes, et
redevances perçues directement au profit de la commune, ainsi que le
taux des centimes additionnels dont la perception est autorisée par la loi
etc. (article 226). Il, est créé quatre commissions permanentes au sein du
conseil municipal.
Page 123
CHAPITRE II - L’ADMINISTRATION ECONOMIQUE
CONSULTATIVE : LE CONSEIL ECONOMIQUE
ET SOCIAL (C.E.S.)
L’exemple fut suivi par la Pologne, puis par la France qui institua par un
décret du 16 janvier 1926, un conseil national économique.
121 Voy. A. Eismein, Droit constitutionnel français et comparé, t.1, Sirey 1927, p. 70.
Page 124
et appelé à donner des avis, principalement à l’Assemblée nationale et
accessoirement au gouvernement.
Le premier conseil économique et social fut mis en place par la loi n°4-
59 AL du 19 mai 1959 modifiée par la loi n°6-62 du 11 janvier 1962.
Dans ces textes, le C.E.S. avait les attributions suivantes :
- Il donne son avis sur les projets et propositions de lois, les projets
d’ordonnance et de décrets dont il est saisi par le président ;
- Il est consulté sur le plan et sur les projets de lois de programme à
caractère économique et social ;
- Il peut être consulté sur tout problème économique et social.
Page 125
La constitution du 2 juin 1991, en son titre X prévoyait, avant la révision
du 11 avril 2000122, l’existence du C.E.S. à la manière de la constitution
de 1970. Elle se contente de prévoir la création par la loi, d’organes
consultatifs et de contrôle. Le C.E.S. était, jusqu’à la révision
constitutionnelle du 11 mars 2000 notamment de l’article 141, le seul
organisme consultatif créé par la loi. Bien d’autres organismes
consultatifs couvrant des domaines divers ont été créés par voie
réglementaire. Ce que les parlementaires du parti majoritaire l’ex
ODP/MT ont critiqués lors de leur session tenue à Banfora en 1995
comme étant non conforme au titre X de la constitution. Mais il faut
relativiser cette critique car, au fond, l’exécutif a plus besoin de ces
organismes qu’il utilise comme soupape de modération que le parlement,
même s’il faut prendre garde à ne pas vider les organes constitutionnels
de leurs substances. Toujours est-il qu’à la suite de ces critiques, le titre
10 a été modifié : l’article 141 institue directement le CES et l’article
142 de la constitution révisée ne prévoit plus que la création d’organes
de contrôle, supprimant ainsi la disposition relative à la création par voie
législative d’organes consultatifs. On peut en déduire que l’exécutif peut
créer des organes consultatifs non constitutionnellement prévues.
Page 126
organique est complétée par trois décrets : le décret n° 2001-656/PRES
du 4 décembre 2001 portant création, attributions, organisation et
fonctionnement d’un observatoire au sein du Conseil économique et
social ; le décret n° 2001-657/PRES du 4 décembre 2001 fixant les
quotas de représentation et les modalités de désignation des membres du
Conseil économique et social ; et le décret n° 2001-658/PRES du 4
décembre 2001 portant organisation des services administratifs du
Conseil économique et social125.
§1 - LA COMPOSITION DU C.E.S.
Page 127
activités de la profession depuis au moins 3 ans et être de bonne
moralité. Les faillis non réhabilités et les personnes en état de liquidation
judiciaire sont expressément exclus (art. 7 loi 007/2001).
Page 128
- 3 représentants du secteur de la santé et de l’action sociale ;
- 5 représentants des professions libérales ;
- 2 représentants du secteur de la recherche scientifique ;
- 5 représentants des organisations des employeurs ;
- 5 représentants des syndicats des travailleurs ;
- 2 représentants des associations culturelles ;
- 3 représentants des artistes, écrivains et cinéastes ;
- 3 représentants des ONG ;
- 2 représentants des associations de promotion des droits humains et de
la démocratie ;
- 2 représentants des associations sportives ;
- 2 représentants du secteur des PME/PMI ;
- 2 représentants du secteur informel ;
- 2 représentants des structures et associations de jeunesse ;
- 3 représentants des structures et associations de femmes ;
- 1 représentant des associations de retraités ;
- 3 représentants des autorités traditionnelles, coutumières et religieuses ;
- 2 représentants des parents d’élèves du primaire et du secondaire.
126Voyez l’article 35 du décret n° 2001-657/PRES du 4 décembre 2001 fixant les quotas de représentation et les modalités de
désignation des membres du conseil économique et social.
Page 129
§2 – L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT
Les séances du conseil ne sont pas publiques 127 mais le conseil peut y
inviter toute personne à titre consultatif. Les membres du gouvernement
ont accès à l’assemblée générale et à ses commissions et peuvent y
prendre la parole.
Il n’est plus mentionné, comme cela était le cas dans l’article 22 de la loi
09/93, que les avis du C.E.S. sont publiés au Journal Officiel. Cette
disposition semble avoir été déclarée non conforme à la constitution par
le Conseil constitutionnel 128. Le conseil peut être invité à désigner un de
ses membres pour les justifier devant le conseil des ministres ou devant
l’Assemblée Nationale.
Page 130
2) Le bureau du C.E.S. comprend 7 membres dont le président, quatre
vice-présidents, et deux rapporteurs. A l’exception du président, nommé
par décret du Président du Faso, les vice-présidents et les rapporteurs
sont élus par l’assemblée pour une durée d’un an renouvelable (article 11
loi 007-2001).
3) Les commissions
129Voyez le décret n° 2001-658 du 4 décembre 2001 portant organisation des services administratifs du Conseil économique et
social, J.O.BF n° 50, 2001 ; http://www.ces.gov.bf/SiteCes/textes/decret-2001-658.html
Page 131
- La commission chargée du développement humain et de
l’intégration sociale ;
- la commission chargée des secteurs de production et de soutien à
la production
- la commission chargée de l’orientation économique, des finances
et de la conjoncture.
Page 132
faculté qui lui est donnée de se saisir de tout problème à caractère
économique et social pour livrer ses réflexions 130.
130 Le CES s’est ainsi saisi, lors de sa session ordinaire tenue du 27 février au 13 mars 1996, sur le problème de l’élevage et a
proposé la création d’un ministère plein chargé de ce secteur. Voyez Le journal du soir du jeudi 29 février 1996. De même, lors de
sa deuxième session ordinaire de l’année 2001, il s’est auto saisi du thème « La fiscalité et la promotion des investissement privés au
Burkina Faso » et a fait des propositions de suppression d’impôts (IMFPIC), d’allégement d’impôts (taux de prélèvement à la
source, taux d’imposition des dividendes) de réinstauration d’impôts (IFR, plaques et vignettes) de création d’une zone franche… V.
Le Pays, n°2530 du 14/12/01, pp. 6 à 7 et 22 à 24.
131 Voyez, Benoît Jeanneau, Droit constitutionnel et institutions politiques, mémentos Dalloz, 8e éd. 1991, p. 227 et S.
Page 133
caractère économique, social ou culturel portées à son examen par le
Président du Faso ou le gouvernement ».
L’al.2 de cet article 141 ajoute que le C.E.S. « peut être consulté sur tout
projet de plan ou de programme à caractère économique, social ou
culturel ».
132L’article 1 en ses alinéas 5 et 6 de la loi 09 de 1993 prévoyait deux cas d’auto-saisine : premièrement, « le Conseil économique et
social peut, de sa propre initiative, attirer l’attention du Président du Faso sur les réformes qui lui paraissent de nature à favoriser le
développement économique et social du pays » et, deuxièmement, « il peut faire connaître au gouvernement son avis sur l’exécution
des plans ou programmes d’action à caractère économique et social ».
Page 134
française montre, selon M. Benoît Jeanneau, que 80 % des travaux du
C.E.S. français sont dues à sa propre initiative 133.
Page 135
cas pour les corporations de travailleurs et du patronat. Toutefois,
l’existence du C.E.S. offre en soi une autre tribune, une autre opportunité
de s’exprimer à l’occasion de l’élaboration de la réglementation.
Nous verrons plus loin que le risque de double emploi avec la chambre
de commerce, d’industrie et d’artisanat est minime car les 2 institutions
n’ont pas le même objet et la composition sociale de la CCIA est moins
large que celle du C.E.S.
Certes, la loi de 1993 en son article 2 assignait une triple fonction au
C.E.S. (la représentation des principales activités économiques et
sociales; favoriser la collaboration des différentes catégories
professionnelles entre elles; et assurer la participation de ces différentes
catégories à la vie politique et économique) qui pouvait croiser celles de
la chambre de commerce, mais cette disposition à été abrogée.
Page 136
CHAPITRE III - L’ADMINISTRATION ECONOMIQUE
SPECIALISEE
134 Cf. décret n°69-176 du 27 août 1969 modifié par le décret n°74-168 du 30 mai 1974, JOHV du 13/6/ 1974, p. 398).
Page 137
D’autres organismes peuvent être dotés de la personnalité juridique sous
la forme d’établissement public. Il pouvait s’agir d’un établissement
public à caractère industriel et commercial (EPIC), avant la suppression
de cette catégorie d’établissement public. C’était le cas de l’ex Office
national des céréales (OFNACER) transformé en Société nationale de
gestion des stocks de sécurité (SONAGESS),de la Caisse autonome
d’investissements (CAI) créée par l’ordonnance du 6 juin 1984 et qui a
été absorbée, avec l’UREBA, par la Banque pour le Financement du
Commerce et de l’industrie (BFCI) 135 devenue SGBB. Il peut également
s’agir d’un établissement public à caractère administratif (EPA) tel que
l’Office national du commerce(ONAC), ou d’un établissement public à
caractère professionnel (EPP) telles que la chambre de commerce ou le
Conseil burkinabè des chargeurs.
Nous traiterons des deux types d’organismes sous forme d’EPA et d’EPP
représentés par l’ONAC, le CBC et les chambres consulaires (la chambre
de commerce d’Industrie ,la Chambre des métiers de l’artisanat, d’une
part, parce qu’ils répondent aux caractéristiques d’administration
d’encadrement des activités économiques et, d’autre part, parce que les
organismes créés sous d’autres formes pourront être évoqués dans les
points traitant des interventions sous formes d’entreprises publiques.
Page 138
assemblées représentatives des intérêts économiques professionnels en
Haute-Volta.
Tous ces textes ont été abrogés et remplacés par le décret n°2001-
464/PRES/PM/MCPEA du 18 septembre 2001 portant statuts de la
Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina Faso 136.
Après la création de la Chambre des Métiers de l’Artisanat en 2007, le
Décret n° 2007-302/PRES/PM/MCPEA/MFB du 18 mai 2007 modifia la
dénomination de la CCIA qui devient Chambre de Commerce et
d’Industrie du Burkina Faso (CCI-BF) et le décret n° 2007-303 du 18
mai 2007 porte statuts de la Chambre de commerce et d’industrie du
Burkina Faso137.
Page 139
Depuis 2007 donc, le volet artisanat a été détaché pour créer une
chambre consulaire à part. Celle-ci est organisée par le décret n° 2007-
304 du 18 mai 2007 portant création de la chambre des métiers de
l’artisanat du Burkina Faso et le décret n° 2009-842/PRES/PM/MCPEA
du 18 décembre 2009 portant statuts de la chambre des métiers de
l’artisanat du Burkina Faso (CMA-BF)138.
Il est à remarquer que depuis 1973, les textes sur l’ex. CCIA ne prenaient
pas en compte le volet agriculture. La création d’une chambre
d’agriculture était depuis longtemps en projet mais cette chambre n’a été
mise en place qu’en 2001 par le décret 2001-770 bis du 31 décembre
2001 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la
chambre régionale d’agriculture 139 et le décret 2001-771 du 31 décembre
2001 portant approbation des statuts des CRA140.
.
139 J.O. du 14 mars 2002, p. 405
140 J.O. du 31 janvier 2001, p. 166.
Page 140
- Promouvoir les activités industrielles, commerciales et des services.
Page 141
- la création de nouvelles assemblées consulaires, de bourses de
commerce, de magasins généraux, de charges d’agents de change, de
tribunaux de commerce, de salles de ventes publiques de marchandises
neuves aux enchères et en gros, ainsi que sur la réforme de la
réglementation applicable à ces organismes et à leur suppression.
Page 142
Ainsi, sur le plan de la promotion interne des activités économiques :
- elle est chargée de donner aux opérateurs économiques et aux créateurs
d’entreprises, des conseils et des informations juridiques, économiques
et réglementaires nécessaires à la création, à la gestion et au
développement de leurs entreprises (article 4 al.4 du décret 2007-303) ;
- elle organise des foires, salons et met en œuvre des actions de
promotions générales, sectorielles ou territoriales ;
- elle met en œuvre des actions de formation technologique ou de
gestion et délivre des diplômes homologués par l’Etat. Dans ce cadre,
elle a créé : une école des professions commerciales(EPC), un centre de
formation en transport routier et activités auxiliaires(CFTRA), un centre
de formation en tourisme et hôtellerie.
Page 143
subventionner des établissements à l’usage du commerce de l’industrie et
des services»(art. 5 al. 1). A cette faculté s’ajoute la possibilité de
recevoir, par convention de concession, la mission de gérer des ouvrages
d’utilité publique créés par l’Etat ou ses démembrements (art. 5 al.2)
Les membres sont élus pour une durée de 4 ans renouvelable. Il est
également prévu des membres honoraires (les anciens présidents de la
CCIA), des membres d’honneur (choisis intuitu personae) et des
141Voy. L’observateur paalga n°5544 du lundi 10 au mardi 11 décembre 2001, p. 24 sur la répartition des sièges selon les sous –
catégories professionnelles et les sections territoriales ; et Sidwaya n° 4407 du mercredi 12 décembre 2001, p. 7 sur l’arrêté n° 2001-
101/MCPEA/SG/CCIA du 23 novembre 2001 portant convocation du collège électoral des membres de la chambre consulaire du
Burkina Faso pour l’année 2001.
Page 144
membres associés désignés es qualité parmi les dirigeants de sociétés à
capitaux publics. Ceux-ci ont voix consultative.
Page 145
parmi les sociétés à capitaux publics, assurent un rôle de conseil (art. 9
al. 4).
Le bureau, qui est élu pour un mandat de (5) ans (article 20), comprend
09 membres dont :
* le président ;
* un premier vice-président,(qui ne semble plus être le président de la
section territoriale de Bobo-Dioulasso comme c’était le cas dans le texte
de 1994) ;
* un deuxième vice-président
* 3 vice-présidents représentant chacun une catégorie ;
* 3 secrétaires ;
Page 146
La CCI constitue en son sein des commissions d’études. Mais la
constitution de deux types de commission est obligatoire. Il s’agit, d’une
part, d’une commission des finances et des comptes et, d’autre part, de
commissions géographiques correspondant aux sections territoriales
(art.24, al. 3, du décret 2007-303). Le règlement intérieur adopté en
octobre 1996 précise les missions et la composition de ces commissions.
Selon l’article 48 du règlement intérieur, les commissions sont des
organes de réflexion et de proposition qui ont pour mission de préparer
les avis, prises de position et recommandations du Bureau et de
l’Assemblée plénière. L’article 54 du même texte crée deux types de
commissions : trois commissions ayant un caractère permanent et
obligatoire (commission d’organisation des élections, commission
chargée des sections territoriales, commission des finances, du budget et
des comptes) ; et des commissions techniques spécialisées (commission
du développement rural, commission commerce et services, commission
chargée de la promotion du secteur privé, commission chargée de la
formation professionnelle, commission chargée des infrastructures et des
transports, commission des affaires économiques et juridiques).
§3 – LE FONCTIONNEMENT DE LA CCI
Page 147
* les produits des activités de formation ;
* les intérêts des biens, fonds et valeurs ;
* les taxes, droits et redevances perçus en rémunération de services
rendus ;
* toutes autres ressources de caractère annuel.
De cette énumération, c’est la rubrique « taxes, droit et redevances
perçus en rémunération de services rendus» qui illustre le statut de
personne publique de la CCIA, bénéficiaire de la prérogative de
percevoir des taxes parafiscales. Ce mode de financement constitue un
privilège.
- En recettes extraordinaires
* les subventions d’investissement ;
* les produits des emprunts ;
* les produits d’aliénation de biens, fonds et valeurs ;
* les dons et legs et toutes autres recettes ayant un caractère
exceptionnel.
Page 148
La CMA est organisée par le décret n° 2009-842/PRES/PM/MCPEA du
18 décembre 2009 portant statuts particuliers de la chambre des métiers
de l’artisanat144. Ce décret reflète celui portant statuts particuliers de la
CCI, du point de vue des missions, des attributions, de l’organisation et
du fonctionnement.
144
J.O. n°2 du 14 janvier 2010. Voyez également, le décret n° 2009-841 du 18 décembre 2009 portant modification du décret n°
2007-304 du 18 mai 2007 portant création de la CMA-BF
Page 149
Elle peut, selon l’article 7, « fonder, acquérir ou administrer des
établissements à l’usage de l’artisanat » et elle peut être chargée de la
gestion d’ouvrages publics par conventions de concession conclues avec
les pouvoirs publics.
§ 2 : L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT
DE LA CMA-BF
Page 150
La répartition par catégories est faite à l’issue d’une pesée économique
qui tient compte du nombre de ressortissants de la catégorie
professionnelle, du nombre de salariés de la catégorie professionnelle et
des impôts directs payés par la catégorie professionnelle, ces éléments
étant rapportés à l’ensemble des catégories professionnelles. Une
catégorie professionnelle ne peut avoir plus de la moitié des sièges.
L’Assemblée générale est l’organe délibérant qui élit le Bureau, vote le
budget, décide des orientations et des politiques à développer pour faire
valoir les intérêts du secteur, émet des avis et exprime les positions du
secteur sur les questions qui lui sont soumises par les pouvoirs publics,
adopte le règlement intérieur… L’Assemblée générale se réunit au moins
deux fois par an en sessions ordinaires. Elle délibère à la moitié des
votants mais la délibération n’est valable que si les membres présents
dépassent la moitié de ses membres en exercice (article 17 décret 2009-
842).
Page 151
Les commissions sont des organes de réflexion et de proposition à
l’intention du Bureau et de l’Assemblée générale. La constitution de trois
types de commissions est obligatoire :
- la commission des finances,
- la commission des matchés et
- la commission chargée de l’administration et la tenue du registre
des métiers.
Page 152
PM : Il est à remarquer qu’une chambre des mines du Burkina Faso a
été créée en juillet 2011 sous la forme d’une association à but non
lucratif. Elle regroupe une quarantaine de sociétés locales et
internationales agissant dans les domaines de l’exploration et de
l’exploitation minières ainsi que des géoservices (laboratoires d’analyse,
sociétés de sondage, sous-traitants miniers…).
Voyez, http://www.chambredesmines.bf.
145 Chambre consulaire : assemblée s’occupant des intérêts et de la discipline d’un corps
146 V. JOBF n° 11 du 14 mars 2002, pp. 405 à 408.
147 JOBF n° 5 du 31 janvier 2002, pp. 166 à 172.
148 V. SIDWAYA, n° 4746 du lundi 5 mai 2003, p. 10
Page 153
ministère. Ces services seront probablement appelés à jouer un rôle étroit
de conseillers, puisqu’il est prévu, à l’article 16 du décret 2001-770 bis
du 31 décembre 2001, que « les personnes qui, par leurs activités et leurs
responsabilités, sont en relation étroite avec la profession agricole, sont
membres associés des CRA ».
Les CRA, selon l’article 5 du décret 770 bis, ont pour missions :
- assurer la promotion et le développement du monde rural ;
- contribuer à l’organisation des producteurs ;
- assurer l’information et la formation au profit des agriculteurs ;
- promouvoir et appuyer les projets de développement des
agriculteurs et de leurs organisations.
Page 154
- la définition et la mise en œuvre des politiques et programmes
d’appui aux agriculteurs ;
- la politique de crédit et la commercialisation des produits
agricoles ;
- la législation relative au droit foncier et la réglementation relative
aux activités agricoles et fiscales concernant le secteur rural ;
- la législation relative aux organisations professionnelles agricoles ;
- la conception, l’exécution et l’évaluation de la politique agricole,
pour lesquelles il est précisé (art. 7), que les CRA sont consultés
par le gouvernement. Cette précision invite à opérer des
distinctions entre les cas de consultation par le parlement
(législation foncière, fiscale, organisations professionnelles et
mise en œuvre des grands programmes éventuellement quand ils
sont soumis à l’adoption du parlement) et ceux par le
gouvernement (politiques et programmes d’appui, politique
agricole…).
Selon l’article 10 du décret n° 770 bis, ils peuvent être chargés, par
contrats, de « rassembler, coordonner, codifier les usages et coutumes
locaux à caractères agricoles ».
Page 155
S’agissant de leurs relations horizontales, l’article 11 du décret les
autorise à :
- se concerter en vue d’étudier ou de réaliser des projets communs ;
- se concerter avec les autres institutions consulaires (CCI par
exemple) en vue de créer et encourager des services ou entreprises
présentant un intérêt commun.
L’on remarquera qu’il n’est pas fait de référence aux régions et autres
collectivités territoriales décentralisées, mais il ne fait pas de doute que
celles-ci peuvent nouer des relations contractuelles avec eux ou même
peut-être les consulter sur leurs plans et programmes.
2) Composition de la CRA
Page 156
Celle-ci élit au scrutin secret six (6) délégués dont une femme au moins,
qui sont appelés « délégués consulaires départementaux ».
- au niveau de la province, l’ensemble des délégués consulaires
départementaux constitue « l’assemblée consulaire provinciale ». Celle-
ci élit en son sein 7 personnes qui représenteront la province au niveau
de la C.R.A.
- au niveau régional, l’Assemblée consulaire est composée des
représentants des provinces plus les représentants des organisations
professionnelles agricoles et le collège spécial des femmes. Les élections
au niveau départemental, provincial et régional ont lieu par scrutin
uninominal à un tour, par scrutin secret et candidatures déposées par
écrit.
La CRA désigne les membres associés, qui ont voix consultative. Les
organisations professionnelles et les femmes doivent, chacune,
représenter 20% des membres de la première catégorie (le collège des
exploitants agricoles).
Page 157
§2 – FONCTIONNEMENT
2) Le Bureau exécutif
Page 158
Les membres du bureau sont élus pour 5 ans. Pendant l’intervalle des
sessions, le Bureau peut donner l’avis demandé à la CRA par les
pouvoirs publics à la condition de la faire ratifier à la prochaine session
de l’Assemblée (art. 20 statut).
3) Le secrétariat général
Page 159
- représenter les CRA auprès des pouvoirs publics et de toutes
institutions publiques ou privées, nationales ou étrangères (art. 29
décr. 770 bis).
Le Bureau national élit pour une durée de cinq (5) ans un secrétariat
permanent composé : d’un président, un vice-président, un trésorier et un
secrétaire.
5) Les ressources
Page 160
SECTION IV - L’AGENCE POUR LA PROMOTION DES
EXPORTATIONS DU BURKINA FASO (APEX-BURKINA) EX.
OFFICE NATIONAL DU COMMERCE EXTÉRIEUR (ONAC)
Page 161
1) L’évolution des missions de l’ONAC
Page 162
C’était là les attributions originaires de l’ONAC, mis à part la précision
sur un des moyens que devrait mettre en œuvre par l’ONAC
conformément à une recommandation de la CNUCED aux pays en
développement : la création d’un « trade point » ou pôle de commerce.
Le « trade point » est défini comme «un centre de facilitation
commerciale et de diffusion d’informations économiques et
commerciales par l’utilisation des nouvelles technologies de
l’information pour le commerce ».
Page 163
des aspects primordiaux de la compétition commerciale internationale.
Aussi, a-t-il été créé un service de normalisation au sein de l’ONAC.
Ce service est chargé de certifier la qualité des produits et leurs
conformités à certaines normes spécifiques. Dans le contexte de la
régionalisation et de la mondialisation du commerce, la conformité des
produits et des procédés de fabrication à certaines normes est un facteur
important de la compétitivité des marchandises et est souvent une
condition pour avoir accès aux marchés de certains pays 152
Page 164
- collecter, traiter et diffuser à titre gratuit ou onéreux, l’information
économique et commerciale par tous les moyens appropriés au
profit des professionnels du commerce extérieur et des Autorités ;
- collecter, analyser les données et publier es tendances d’évolution
nationale et sectorielle des exportations des produits et services du
Burkina Faso ;
- promouvoir les produits et services burkinabé sur les marchés
national, régional et international à travers l’organisation et/ou la
coordination de la participation du Burkina Faso aux
manifestations commerciales internationales telles que les foires,
les salons, les missions commerciales, etc. ;
- réaliser des études marketings spécifiques sur le commerce
extérieur et des prospections de marchés ;
- assurer la formation des professionnels et autres intervenants aux
règles et pratiques du commerce international et des échanges
intra-communautaires ;
- apporter une assistance technique aux exportateurs dans la
réalisation de leurs transactions commerciales ;
- apporter une assistance technique à tout acteur économique dans le
domaine des manifestations commerciales ;
- contribuer à l’évaluation de l’offre national des produits et
services exportables ;
- contribuer à la veille et à l’intelligence économique du Burkina
Faso.
Page 165
§2 - L’ORGANISATION DE L’APEX
1) Le conseil d’administration
Page 166
Le conseil d’administration se réunit au moins deux (2) fois par an en
session ordinaire. Il ne peut décider que si le quorum est atteint soit plus
de la moitié des membres présents ou représentés. Il décide à la majorité
simple. Lors de ses sessions, le conseil peut «entendre toute personne
qualifiée sur les questions intéressant les activités de l’APEX» (article 12
des statuts). Cette périphrase autorise le conseil à inviter des personnes
extérieures à titre d’observateurs ou pour un simple avis. Elle permet
également d’assurer la présence des partenaires extérieurs communément
appelés «partenaires techniques et financiers» aux réunions du conseil
d’administration. Le décret 99-051 portant statut général des EPA
prévoit par ailleurs la présence de membres observateurs de droit aux
réunions du conseil d’administration. L’article 12 de ce décret dispose en
effet : « assistent aux réunions du conseil d’administration des
établissements publics de l’Etat à caractère administratif en qualité
d’observateur, le contrôleur financier de l’établissement concerné et un
représentant du service de la direction générale du trésor et de la
comptabilité publique, chargé de la gestion du portefeuille de l’Etat ».
Page 167
Le président du conseil d’administration est nommé par décret en conseil
des ministres sur proposition du Ministre de tutelle technique, à savoir le
ministère chargé du commerce. Sous le régime du kiti n° 85-235 du 31
décembre 1985, le président du conseil était élu par le conseil en son
sein. Ce n’est plus le cas. Les réformes de la fin des années 1990 tendent
à marquer la différence entre l’administration des EPA et celle des autres
catégories établissement publics, notamment des EPP et des EPPS. Le
décret 99-051 du 5 mars 1999 portant statut général des EPA (modifié
par le décret rectificatif n° 99-128 du 10 mai 1999) prévoit que les
présidents des conseils d’administration des établissements publics de
l’Etat à caractère administratif sont nommés par décret pris en conseil
des ministres sur proposition du ministre de tutelle technique pour un
mandat de trois ans renouvelable une seule fois 153.
Page 168
l’administration et des finances) et d’un agent comptable. Il détient les
pouvoirs les plus étendus pour agir au nom du conseil d’administration
(article 15, al. 1 des statuts). Il représente l’APEX dans les actes de la vie
civile et peut ester en justice en son nom. Il est ordonnateur principal du
budget. Il assure en dernier ressort la responsabilité de la direction
technique, administrative et financière de l’organisme: il nomme et
révoque le personnel ; prépare les délibérations du conseil
d’administration ; il prend, en cas d’urgence, toute mesure conservatoire
à charge de rendre compte ; etc.
§3 – LES RESSOURCES
Page 169
- les redevances et produits divers résultant des activités relevant de
ses attributions ;
- les produits des dons et legs ;
- toutes autres ressources qui pourront lui être attribuées.
154 Un chargeur est, selon le petit Larousse, « un négociant qui affrète un navire, y fait charger des marchandises et les expédie ».
155 Cf. Conseil national des chargeurs du Bénin, Répertoire des chargeurs et des opérateurs économiques, décembre 1996, p. 11.
156 Voy., pour le décret n° 98- 133, JOBF n° 16 du 30 avril 1998 ; pour le décret n° 98- 163, JOBF n° 21 du 21 mai 1998.
Page 170
leurs intérêts face aux armements des pays développés 157. Avec l’appui
de la CNUCED, les pays en voie de développement ont obtenu, en 1974,
que la convention des Nations Unies relative à un code de conduite des
conférences maritimes leur réserve une part substantielle du trafic généré
par leur commerce maritime et leur permette de participer à la définition
des conditions globales des transports.
Ainsi, les conseils des chargeurs, créés dans les années 1974 - 80,
devaient être les instruments de négociation des conditions globales des
transports.
1) Evolution du CBC
La réforme opérée par ce décret est une suite logique des réflexions
menées au niveau national ou sous régional, avec l’appui de la Banque
mondiale, sur les problèmes de Transport et de commerce extérieur. Des
ateliers et tables rondes ont ainsi été tenus sur des thèmes qui intéressent
aussi bien le C.B.C que l’O.N.A.C : atelier sur le développement du
secteur privé au Burkina Faso, Ouagadougou, 2 et 3 octobre 1997 ; table
ronde sur les transports maritimes en Afrique tenue à Cotonou du 3 au 6
juin1997 ; séminaire thématique sur l’étude R5 tenu à Ouagadougou en
janvier 1996...
157 Cf. répertoire des chargeurs et opérateurs économiques du Bénin, op. cit.
Page 171
La table ronde de Cotonou recommandait par exemple, comme
axe de réforme des conseils des chargeurs des pays membres de la
CMEAOC :
- qu’une représentation majoritaire soit accordée aux chargeurs au
sein des organes de décision des conseils de chargeurs, la participation
de l’Etat devant être en tout état de cause minoritaire ».
- que des dispositions utiles soient prises en vue de réaménager la
composition des structures de décision des conseils ;
- que les conseils déterminent le mode de financement le plus
approprié à leur fonctionnement, en admettant toutefois que le système
actuel de financement soit maintenu en attendant que les nouveaux
systèmes de financement soient opérationnels.
Un délai de cinq ans avait été donné aux Etats pour opérer les
réformes nécessaires.
Page 172
de sécurité par l’assistance aux chargeurs et la coordination de la chaîne
des transports ; contribuer, dans le cadre de ses attributions, à la
compétitivité des produits d’exportation burkinabè sur le marché
international ; protéger les intérêts de ses membres dans le domaine
inhérent au transport des marchandises par voies maritime, fluviale,
routière, ferroviaire et aérienne.
Page 173
L’organisation et les ressources du CBC reflètent bien son caractère
d’E.P.P.
§2 - ORGANISATION DU CBC
Page 174
conseil d’administration et approuve la nomination du président du C.A.
sur proposition du C.A.
§3 – RESSOURCES
Page 175
- les cotisations de ses membres 159 ;
- les produits de ses activités de prestations de services ;
- les subventions d’autres institutions, notamment les institutions
internationales qui interviennent dans la réalisation de ses programmes et
projets etc.
CONCLUSION DU CHAPITRE
.
Les chambres consulaires, l’O.N.A.C. et le C.B.C. ne sont naturellement
pas les seuls organismes d’administration économique spécialisée. On
relève que bien d’autres avaient été créées et ont été supprimés avec les
mesures d’ajustement structurel.
159 Cf. arrêté n°553 codim/covoc du 19 avril 1978 portant recouvrement des cotisations des membres du COVOC, JORHV du 11
mai 1978, p. 349.
160 V. loi n° 20-65 du 28 juillet 1965 portant création… J.O.RHV n° 33 du 12 août 1965, p. 383.
Page 176
Ces organismes, avaient pour vocation d’encadrer les paysans et
de les former à des méthodes culturales modernes notamment en y
intégrant l’utilisation des charrues, des tracteurs et des engrais. Mais des
O.R.D. traduisait aussi une ambition plus importante : celle d’une
décentralisation économique régionale 161 et d’une action diversifiée de
l’Etat en direction du monde rural, dans une approche en terme de
développement rural et non pas seulement en terme de développement
agricole162. Les O.R.D. devaient contribuer au développement de
l’agriculture et de l’élevage, mais aussi à l’amélioration des
infrastructures, de la santé etc.
161 Selon l’article premier de la loi n° 20-65, les ORD devaient être « dans chaque région économique du territoire, l’instrument de
promotion rurale et de coordination des initiatives publiques et privées ».
162 MM. Konaté Yaya et Sanou Doti Bruno, Décentralisation comme pro-jet, CAD, juillet 1995.
163 J.O.BF du 19 mai 1988, p. 430.
164 JO du 30 juin 88, p. 584.
Page 177
Un autre organisme traduisant un interventionnisme ambitieux de
l’Etat est l’office national des céréales (OF.NA.CER.). En complément à
l’action de développement de la production menée par les O.R.D.,
l’OF.NA.CER. devait contribuer à la production agricole par des
actions :de soutien des prix des produits céréaliers par des opérations
d’achat à prix rémunérateur et de revente en période de soudure ;
d’importation de céréales pour faire face aux déficits ; de gestion des
aides d’urgence en céréales ; de constitution de stocks de
sécurité…L’inefficacité de ce système de subvention à la consommation
et la situation chroniquement déficitaire qui en a résulté pour
l’organisme ont conduit à la restructuration de l’OF.NA.CER. Celui-ci a
été dissout et remplacé par la société nationale de gestion du stock de
sécurité (SO.NA.GESS) dont la mission est centrer sur la constitution et
la gestion d’un stock de sécurité, la gestion éventuellement des aides
d’urgence et accessoirement sur l’information sur l’évolution des prix
des céréales .La SO.NA.GEES a été créée par décret n°94-233 du 13 juin
1994, modifié par celui n°96-427 du 13 décembre 1996, sous la forme
d’un EPA165.
Page 178
survécu à la tourmente, quitte à redéployer leurs activités et leur mode
de financement.
Page 179
TITRE IV
Page 180
CHAPITRE I: LA CREATION DES ENTREPRISES PUBLIQUES.
Page 181
l’intérieur de cette notion (section 1), puis l’organisation des entreprises
publiques (section 3) et enfin leur régime juridique.
169 Voy. Vedel et Delvolvé , Droit administratif, 8 e éd. 1982, p. 1014 ; A.G. Delion, la notion d’entreprise publique, A.J. 1979 n°4,
p.3.
170 Voy. J.M. Auby et R. Ducos-Ader, grands services publics et entreprises nationalisées, p. 74. La TVA est une société américaine
d’électricité.
171 Manufactures de sèvres et gobelins, de tabacs, d’allumettes, etc. La première entreprise publique ayant une activité
exclusivement commerciale fut, en France, créé en 1920 : l’office national industriel de l’azote (ONIA).
Voy. Vedel et Delvolvé op. cit. p. 1014
172 C.E., 30 mai 1930, chambre syndicale du commerce de détail de Nevers, GAJA, 13 e édition, n°46.
Page 182
§1 - LA DÉFINITION DE L’ENTREPRISE PUBLIQUE
1) Parmi les textes sans portée juridique, un des premiers est un projet de
loi de 1948 portant statut des entreprises publiques qui en donne une
définition systématisée. Selon ce projet de loi «l’entreprise publique est
un organisme doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière,
auquel l’Etat transfère, au nom de la nation, la propriété et la gérance
d’une exploitation commerciale et industrielle ».
Page 183
services dont le patrimoine appartient en totalité ou en partie à des
autorités publiques (Etat, collectivités locales), ce qui permet d’inclure
des régies qui n’ont pas de personnalité morale et des services qui n’ont
pas des activités industrielles et commerciales, alors que ces deux
éléments (personnalité morale et activité industrielle et commerciale)
sont nécessaires.
Page 184
participation majoritaire de l’Etat utilise la notion d’entreprise publique
de manière apparemment pas très rigoureuse : selon l’article1 de ce
décret, «les présidents de conseils d’administration des entreprises
publiques et des sociétés à participation majoritaire de l’Etat sont
nommés par décret en conseil des ministres ». De cette disposition,
reprise à son tour par le décret n° 2000-190 du 7 mai 2000 en
l’élargissant aux sociétés à participation majoritaire de « l’Etat et/ou de
ses démembrements »174, on pourrait déduire que ces sociétés (en
d’autres termes les SEM) ne font pas patries des entreprises publiques.
Un tel entendement réduirait les entreprises publiques aux EPIC et aux
S.E., ce qui ne semble pas résulter de l’intention du pouvoir
réglementaire. Deux raisons permettent de dire que cette dissociation a
été faite par inadvertance : la première est que le législateur utilise la
notion de sociétés à capitaux publics en englobant les S.E. et les SEM et
même les filiales de S.E.(loi 025/99 du16 novembre 1999 portant
réglementation générale des sociétés à capitaux publics). La seconde
raison est que les EPIC sont soumis à l’Assemblée générale des sociétés
d’Etat, qui devient ainsi une Assemblée générale des entreprises
publiques au sens analytique du décret français du 17 août 1967.
Page 185
B- La jurisprudence et la doctrine
Page 186
filiales »177. Cette définition peut être étendue à la notion d’entreprise
publique, selon MM. Vedel et Delvolvé, bien qu’il s’agisse ici de la
notion de secteur public qui est plus large.
Page 187
§2 - LES TRAITS CARACTÉRISTIQUES DES
ENTREPRISES PUBLIQUES
A- La personnalité juridique
Page 188
- l’individualité juridique, dont une des manifestations est la possibilité
d’ester en justice pour défendre ses intérêts ; et
- l’individualité patrimoniale qui est la possession ou l’aptitude à
posséder des biens propres.
Le second trait est l’objet de l’entreprise publique, la gestion d’activité
de biens et services ou activité de caractère industrielle et commerciale.
183
Cf. pour le FORMA, T.C. 24 juin 1968, Société d’approvisionnement alimentaire et Société distillerie
bretonne, Rec. 801, concl. Gégout ; D. 1969.116, note Chevallier ; J.C.P. 1969.II.15764, concl. Gégout,
note Dufau. Pour le F.I.O.M., T.C. 12 novembre 1984, Société Interfrost C. F.I.O.M., Rec.450 ;
R.F.D.A.1985.250, concl. Genevois ; J.C.P. 1986.II.20576, note Fernandez. Pour l’Office national des
forêts, T.C. 9juin 1986, Commune de Kintzheim c. Office national des forêts, Rec. 448 ; R.D.P.
1987.492, note Gaudemet.
Page 189
applicable et il est arrivé que le juge français disqualifie un établissement
public.
C- L’appartenance au secteur public
184
Créé par la loi n° 86-190/CNR/PRES/PRECO du 21 mai 1986, liquidé par le décret
663/PRES/PM/MPCEA/MFB/MCE du 30 decembre 2005 portant liquidation administrative du Comptoir burk
métaux précieux
Page 190
la Comoé (SOSUCO), Société nationale d’assurance et de réassurance
(SONAR) etc., en étaient des exemples.
- Certains auteurs comme MM. Vedel et Delvolvé, y ajoutent un
quatrième élément : le mode de gestion ou de fonctionnement très proche
de celui des entreprises privées 185.
186
T.C. 9 décembre 1899, Association syndicale du canal de Gignac, S. 1900.3.49, note Hauriou ; GAJA,
13e édition, n° 7 (association chargée d’activités d’utilité publique de lutte contre les inondations et les
incendies et d’assécher les marais, qualifiée d’établissement public par le tribunal des conflits parce
qu’elle bénéficiait de prérogatives de puissance publique : les propriétaires avaient obligation d’y adhérer.
Le conflit avait été élevé à l’occasion d’une voir d’exécution engagée contre l’association..
187
Linotte et autres, op. cit. p.52.
Page 192
Selon le Code béninois de l’électricité (loi n° 2006-16 du 27 mars 2007),
le service public est « Toute activité d’intérêt général exercée
directement par l’Etat ou, par délégation, par une personne morale,
publique ou privée et soumise aux exigences de conditions d’équité, de
continuité, de permanence et d’égalité de traitement 188 »
De manière simple et peut-être sommaire, l’activité d’intérêt
public s’oppose à l’activité d’intérêt privé individuel ou collectif, même
si cette dernière, à des degrés variables, peut présenter un intérêt collectif
et répondre à des besoins vitaux tels que la nourriture ou le logement. Le
particulier est censé agir (et c’est le cas le plus souvent) pour son propre
intérêt. Il est mu par la recherche de bénéfice, alors que les personnes
publiques agissent principalement dans le cadre de l’intérêt général
même si, subsidiairement, la recherche de bénéfice peut être envisagée,
ne serait ce que comme moyen de pouvoir continuer l’activité de service
public. De même, l’intérêt général peut être distingué de l’intérêt
collectif ou catégoriel qui concerne une catégorie de citoyens en ce sens
que l’intérêt de cette catégorie peut ne pas coïncider avec l’intérêt
général. Par exemple, l’intérêt des vendeurs ambulants est de pouvoir
s’installer librement aux abords des rues alors que l’intérêt général est de
les déguerpir pour éviter les accidents ou les bouchons dans la
circulation.
188Voyez, Joseph KANGA et ATINOUKE Amadou, Droit et politique de l’énergie en Afrique subsah
les tendances d’harmonisation, Revue des juristes de science politique, automne 2013, n° 8, p. 6
également, la directive n° 4/2005/CM/UEMOA portant procédures de passation, d’exécution
règlement des marchés publics et des délégations de service public dans l’UEMOA (article 1, déf
ou la directive n° 05/2005/CM/ UEMOA portant contrôle des délégations de service public dans l
Page 193
services publics. Le service public serait alors une activité d’intérêt
public exercée par une personne publique ou pour le compte d’une
personne publique. L’intérêt public (qui est un vocable plus suggestif
que l’expression intérêt général) est celui qui transcende et prime sur les
intérêts privés et catégoriels.
Page 194
importants. Elles ont une activité de même type que celle des entreprises
privées sans que n’apparaisse de régime particulier. La SOSUCO et Les
GMB en étaient des exemples, avant leurs privatisations.
3) Les SPIC
Page 195
réglementation générale des établissements publics de l’Etat, « sont des
établissements publics de l’Etat les services publics de l’Etat bénéficiant
de la personnalité morale, chargés d’assurer la satisfaction d’un besoin
d’intérêt général, dotés d’un patrimoine et de moyens de gestion propres
ainsi que de l’autonomie financière et bénéficiant de prérogatives de
droit public ».
Page 197
septembre 1992 relatif à l’organisation de l’assemblée générale des
sociétés d’Etat.
Page 198
A partir de 2013, la loi n° 10-2013 du 30 avril 2013 portant règles
de création de catégories d’établissements publics a marqué un autre
cycle, non pas de réformes mais de refonte des textes sur les
établissements publics. Des séries de décrets ont été pris pour redéfinir
conformément à cette loi, les statuts généraux et les statuts particuliers
des catégories d’établissements publics.
204 V. cependant C.E. 20 décembre 1935, Etablissements Vézia, RDP, 1936, p. 119, (G.A.J.A. n°55).
Page 199
Mais en pratique, des difficultés peuvent survenir, non sur le principe de
la distinction, mais sur le critère de qualification de l’établissement.
Plusieurs critères peuvent être utilisés 205.
Page 200
Les traits distinctifs de l’établissement public auxquels renvoie l’art.1 de
l’Ord. 84-58 du 15 août 1984 portant réglementation générale des
établissements publics de l’Etat sont :
- la personnalité juridique qui suppose une autonomie financière, un
patrimoine et des moyens de gestion propres ;
- le caractère de personne morale de droit public, qui suppose la
soumission au droit administratif et le bénéfice de prérogatives
exorbitantes du droit commun ;
- la gestion d’un service public qui est aussi un autre facteur de
soumission au droit administratif et un élément justificatif du bénéfice de
prérogatives de puissance publique. La gestion du service public est sa
fonction spécialisée résumée par le principe de spécialité. Créé pour
gérer un service public, l’établissement public correspond à la
décentralisation fonctionnelle des activités de l’administration. De ce fait
l’établissement public est toujours rattaché à une collectivité territoriale
(l’Etat ou les collectivités territoriales décentralisées).
207Voy. SAWADOGO F.M. et KIEMDE P. , La réforme du droit des entreprises publiques voltaïques par les ordonnances du 1er
juin 1982, RDV n°4, juin 1983, p. 119.
Page 201
public à caractère professionnel (EPP). D’autres catégories ont été
ajoutées par la suite, modifiant implicitement cette ordonnance. Les
textes dits de « refondation » de l’université ont ajouté une quatrième
catégorie, l’établissement public de l’Etat à caractère scientifique,
culturel et technique (EPSCT), par la loi n° 32-2000 du 8 décembre 2000
qui en porte création. Une cinquième catégorie fut ajoutée par la loi 035-
2002 du 26 novembre 2002 Portant création des établissements publics
de santé208 ainsi que la loi n° 16-2006 du 16 mai 2006 portant création de
la catégorie d’établissements de prévoyance sociale (EPPS) 209. Les
EPSCT et EPS relèvent grosso modo du régime juridique de l’EPA.
Mais en mettent l’accent sur leurs objets spécifiques, l’on manifeste le
désir de leur ménager des particularités d’organisation et de
fonctionnement.
208 V. le décret n° 2004-191 du 29 avril 2004 portant statut général des établissements publics de santé, modifié par le décret n°
2006-352 du 20 juillet 2006, J.O. n° 32 du 10 août 2006.
209 J.O. n° 29 du 20 juillet 2006.
Page 202
- les groupements d’intérêt public, en abrégé GIP211 ;
- les établissements publics à caractère économique, en abrégé EPEC.
Des difficultés n’en subsistent pas moins lorsqu’il s’agit d’analyser les
activités qui seront assignées à l’établissement lors de sa création afin de
choisir sa qualification.
Page 203
l’organisme qu’il crée tout en lui assignant des activités à la fois
administratives et industrielles et commerciales. Dans ce cas, comme on
l’a vu, en France le juge peut procéder à une disqualification d’un
établissement lorsqu’il est amené à qualifier ses actes. Cela pose le
problème des critères de distinction par rapport aux autres établissements
publics (EPA et EPP)212.
Page 204
caractère administratif). En réalité, les nouvelles catégories
d’établissement public (l’EPSCT et l’EP de SANTE) sont issues de
l’EPA et leurs critères de distinction par rapport à l’EPIC sont les
mêmes.
Page 205
Ces deux critères sont insuffisants pour cette raison qu’un établissement
public peut être soumis aux règles de fonctionnement des entreprises
privées sur la base d’activités impliquant partiellement
l’accomplissement habituel d’actes de commerce et en grande partie la
gestion de services administratifs. La majorité des EPIC créés au
Burkina Faso étaient dans cette situation.
Page 206
On peut d’abord faire remarquer qu’outre les SE et les SEM, les
collectivités publiques ont une troisième forme d’intervention moins
voyante qui consiste en la prise de participation dans des sociétés
privées. Cette forme est exclue de la notion de SKP (société à capitaux
publics).
Page 207
2) Définition de la société à capitaux publics
Page 208
participations ou de maintien des participations de l’Etat dans les
sociétés n’est pas étrangère à cette définition large qui permet de
maintenir la catégorie des SEM qu’un critère de participation
majoritaire aurait pratiquement supprimé de fait.
L’on peut faire remonter l’origine des Sociétés d’Etat (S.E.) à la loi
française du 30 avril 1946 qui en avait prévu la création dans les
territoires d’outre-mer216. Au Burkina Faso, le premier texte qui organise
le statut des sociétés d’Etat semble être l’ordonnance n° 82-
18/PRES/CMRPN du 1er juin 1982 portant statut général des sociétés
d’Etat217. La réforme de 1974 avait concerné les établissements publics
et les sociétés d’économie mixte, mais ne faisait pas cas de sociétés
d’Etat.
216 Voy. SAWADOGO F.M., le régime juridique des SEM en Haute Volta, thèse, Paris I, 1981 p.25.
217 JO.RHV du 3 juin 1982, p. 484.
218 Ordonnance n° 84- 056/CNR/PRES du 15 août 1984 portant statut général des sociétés d’Etat, JOBF du 23 août 1984, p.839 ;
Page 209
décret 96-375 du 29 octobre 1996)219 et en 1999. La S.E. est aujourd’hui
régie par : la loi 025/99 du 16 novembre 1999 relative aux sociétés à
capitaux publics ; le décret 2000-189 du 17 mai 2000 portant statut
général des sociétés d’Etat ; le décret 2000- 190 du 17 mai 2000 portant
attributions des présidents des conseils d’administration des entreprises
publiques à participation majoritaire de l’Etat ; le décret 2000-191 du 17
mai 2000 portant attributions des administrateurs provisoires des sociétés
à capitaux publics : et le décret 2000-192 du 17 mai 2000 portant
organisation de l’Assemblée générale des sociétés d’Etat220.
1) Définition
2) Création
L’article 4 du décret 2000-189 précise que «la société d’Etat est soumise
aux dispositions de la législation applicable aux sociétés commerciales et
à celles du présent décret ».
La création de la société d’Etat peut se faire par diverses voies :
219 Respectivement, loi n° 08/96/ADP du 18 avril 1996 portant réglementation générale des sociétés à capitaux publics, JOBF du 30
mai 1996, p. 1124 ; décret n° 96-375 du 29 octobre 1996 portant statut général des sociétés d’Etat, JOBF du 21 novembre 1996, p.
2682.
220 Pour tous ces textes du 17 mai 2000, JOBF n° 22 du 1 er juin 2000, respectivement, pp. 3940 à 3944, 3944 à 3945, 3946 à 3947 et
3947 à 3949.
Page 210
- la création ex-nihilo de société dans laquelle l’Etat seul ou avec
d’autres personnes publiques sont seuls actionnaires. Cette création est
faite par décret pris en conseil des ministres, selon l’article 5 du décret
2000-189 du 17 mai 2000 ;
- la nationalisation221, qui entraîne un transfert de la totalité des actions
de la société dans le patrimoine de l’Etat. La nationalisation nécessite
l’intervention d’une loi, au vu de l’article 101 alinéa 1-10 de la
constitution qui dispose que la loi fixe les règles concernant «les
nationalisations d’entreprises et les transferts de propriété d’entreprises
du secteur public au secteur privé » ;
- la transformation d’un EPIC en SE.
La seconde raison, qui apparaît subsidiaire, est que la formule offre une
possibilité de collaboration entre l’Etat et les collectivités locales ou
d’autres personnes morales de droit public, dans l’organisation et la
gestion d’une activité relevant d’une compétence conjointe.
La S.E. présente les mêmes caractères que la société anonyme : elle est
dotée d’un capital divisé en action ; elle acquière la personnalité morale
221 Sur la distinction entre sociétés nationalisées et sociétés d’Etat, voyez congrès de l’IDEF sur le rôle des sociétés dans le
développement économique, RJPIC n° 1978, p. 195.
222 Sur la différence entre la société d’Etat et l’EPIC, voy. De Laubadère, t. 4, pp. 179 et s. ; Laurent, concl. Sous C.E. 26 avril 1956,
D.56.759.
Page 211
dès son inscription au registre au commerce ; les associées supportent les
risques de l’entreprise à concurrence de leurs apports ; et elle est, sauf
dérogation, soumise à la législation applicable aux sociétés.
1) Historique
223 Voy., pour la composition de l’AG, le décret 2000-192 du 17 mai 2000 portant organisation de l’Assemblée générale des sociétés
d’Etat, JO.BF n°22 du 1/6/2000, p. 3947.
224 Art. 20 de la loi 025/99 du 16 novembre 1999 et article 45 du décret 2000-189 du 17 mai 2000.
225 JO.RHV du 12 mai 1962, p. 435, Code public et administratif, T. 2, p. 953.
Page 212
aujourd’hui régies par l’ord. 84-57 du 15 août 1984 portant statut général
des SEM et la loi 025-99 du 16 novembre 1999 portant réglementation
générale des sociétés à capitaux publics. L’ord. 84-57, qui n’est pas
expressément abrogée, reste en vigueur en ses dispositions non
contraires à la loi 025- 99 (sauf à tenir compte du sens à donner de la
formulation de l’art. 3 de la loi 025/99 qui dit que les sociétés à capitaux
publics (SKP) sont « soumises aux dispositions de la législation
applicable aux sociétés commerciales et à la présente loi).
2) Définition
Page 213
En partant de l’article 2, en ses alinéas 1 et 3, de la loi 025-99, sont
des SEM les entreprises industrielles et/ou commerciales, créées sous
forme de sociétés par action, dans lesquelles l’Etat et/ou ses
démembrements détiennent directement ou indirectement une partie du
capital social. Plus directement, l’alinéa 3 définit la SEM comme « …les
sociétés à capitaux publics dans lesquelles l’Etat et/ou ses
démembrements détiennent une partie du capital social ».
Page 214
- Le second élément est l’intention des personnes publiques d’exercer un
contrôle dérogatoire au droit commun. Ce critère semble aujourd’hui se
heurter aux textes de l’OHADA.
Page 215
distinction entre la participation majoritaire et la participation
minoritaire de l’Etat sans que cela rejaillisse sur la qualification de SEM.
Cet article précise que « dans les sociétés d’Etat et sociétés d’économie
mixte à participation majoritaire de l’Etat le directeur général est nommé
par décret pris en conseil des ministres sur proposition du ministre
chargé de la tutelle technique ». Il semble qu’il y a une volonté de
prévenir la prétention de l’OHADA à ne pas faire de distinction de
régime juridique entre la SEM et l’entreprise purement privée. La loi
025/99, prise pour adapter la législation au traité de l’OHADA, est
revenue au critère organique de la présence de l’Etat et de ses
démembrements ou plutôt de la mixité des capitaux. Le critère matériel
de la majorité du capital aux mains des personnes publiques n’est pris en
compte que pour spécifier le droit pour l’Etat de nommer le président du
conseil d’administration le directeur général ainsi que les procédures de
nomination de ces dirigeants et de désignation de ses représentants dans
les organes de la société. Il ne fait pas obstacle à une large application du
droit privé226 dans ses relations avec la clientèle et les fournisseurs. On
peut d’ailleurs relever que, même non majoritaire, la présence
significative de l’Etat a, en soi, une influence sur le fonctionnement de
l’entreprise, malgré la ligne directrice de l’assimilation au maximum de
la SEM aux entreprises purement privées, en raison de la nécessité de
codifier l’attitude de l’Etat, ses droits et obligations. Il ne faut pas oublier
que cette présence peut aussi profiter aux autres actionnaires qui
n’hésitent pas à saisir les occasions de mettre le maximum de risques à la
charge de l’Etat, notamment lorsque l’entreprise connaît des difficultés
ou lorsqu’il s’agit de demander des régimes fiscaux ou douaniers de
faveur.
226
Sur la part du critère matériel, voy. CE Ass. fr. 6 décembre 1996, Société Lambda, RFDA 1997, p. 173, concl. Denis Piveteau.
Cf. Arnaud Le Gall, La distinction entre les sociétés d’économie mixte à raison de l’origine de leur capital, AJDA 1998, n°6, p.
227
473 à 481.
Page 216
La première classification repose sur la distinction entre SEM
locales et SEM nationales. Elle présente pour le moment peu d’intérêt au
Burkina Faso, vu le faible nombre de SEM locales. Tel n’est pas le cas
en France par exemple où il en existe et où elles bénéficient d’un statut
législatif (loi du 7 juillet 1983, JOF du 8 juillet 1983, p. 2099) ;
la seconde repose sur l’analyse de la réalité de la mixité des capitaux,
c’est-à-dire l’existence de capitaux réellement privés. Cette analyse
conduit certains auteurs à parler de « vraies SEM » qui sont celles dans
lesquelles la participation privée est importante, de « pseudo-SEM »
lorsque les actionnaires privés n’ont qu’une part symbolique et de
« fausses SEM » lorsque ces SEM ne regroupent que des personnes
relevant du secteur public 228. Au Burkina Faso, cette distinction est
largement faite par la différence entre sociétés d’Etat et SEM. Mais des
SEM peuvent n’être que des pseudo-SEM (par opposition à la fausse
SEM que l’on peut assimiler à la S.E.), si les actionnaires privés n’ont
qu’une part symbolique. C’est là que se pose le problème des limites
inférieures ou supérieures pour que la qualification de SEM recouvre une
réalité.
Page 217
réaliser. Selon cet article 4, « la société commerciale est créée par deux
ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une
activité des biens en numéraire ou en nature, dans le but de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourrait en résulter ».
Page 218
d’intermédiaire pour l’achat, la souscription, la vente ou la location
d’immeubles, de fonds de commerce, d’actions ou de parts de société
commerciale ou immobilière ;
les actes effectués par les sociétés commerciales.
Ont également le caractère d’actes de commerce, par leur forme, la
lettre de change, le billet à ordre et le warrant.
Mais la SEM se distingue des autres sociétés anonymes par les règles
dérogatoires notamment :
- au niveau de la création, la SEM ne repose pas seulement sur le contrat
de création mais nécessite une autorisation par décret ;
- au niveau du nombres d’actionnaires, la SEM pouvait ne comprendre
que 2 actionnaires(art. 4 de l’ord. 84-57) au lieu de sept associés au
moins prévus par la réglementation sur les S.A., du moins avant le traité
de l’OHADA ; Au regard de ce traité, cette particularité s’efface avec la
reconnaissance de la société unipersonnelle (art. 5 de l’acte uniforme du
17 avril 1997). Mais la SEM doit comprendre au moins deux
actionnaires, un actionnaire privé et un actionnaire personne publique ou
entreprise publique ;
- Par l’existence de deux types d’actions A et B (art. 7 de l’ord. 84-57) ;
L’ord.84-57 n’étant pas abrogée, on peut considérer que cette distinction
est maintenue en raison des protections qu’elle offre aux actions des
personnes publiques ou plus simplement aux capitaux publics ;
- par les règles de contrôle interne dérogatoires au droit commun même
si l’intention du traité de l’OHADA est de limiter, à défaut d’effacer, ces
particularités. Selon l’article 2 al.1 de l’acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique, « toute
société commerciale, y compris celle dans laquelle un Etat ou une
Page 219
personne morale de droit public est associé, … est soumise aux
dispositions du présent acte uniforme ». Toutefois, l’alinéa 3 concède
qu’« en outre, les sociétés commerciales et les groupements d’intérêts
économiques demeurent soumis aux lois non contraires au présent acte
uniforme qui sont applicables dans l’Etat partie où se situe le siège
social ». Cette disposition accepte implicitement l’existence de quelques
règles particulières ; et
- parfois au niveau des buts poursuivis : la finalité de lucre, de réalisation
de bénéfice est un objectif qui peut s’accompagner de satisfaction de
l’intérêt général. Une SEM peut, comme la SE, se voir confier une
mission de service public.
Page 220
A – L’Assemblée générale des sociétés d’Etat
Page 221
pris ou approuvés par le conseil des ministres : nomination du président
du conseil d’administration et des membres représentant l’Etat,
approbation de la désignation des membres représentant les travailleurs,
révocation individuelle ou collective du président et des membres du
conseil d’administration, nomination du directeur général. Le ministre
de tutelle peut faire opposition aux délibérations du conseil
conformément à l’article 3 du décret 2000-190 du 17 mai 2000 portant
attributions des présidents de conseil d’administration des entreprises
publiques et sociétés à participation majoritaire de l’Etat. En outre,
l’article 3 du décret 2000-192 précise bien que «les prérogatives de
l’Assemblée générale des sociétés d’Etat sont celles généralement
dévolues aux assemblées d’actionnaires des sociétés de droit privé ».
B - Le conseil d’administration
229
Cf. Kiti n° 86-178 du 7 mai 1986 et Décret n° 98-510 du 31 décembre 1998 portant approbation des statuts particuliers de la
CARFO, J.O.BF du 14 janvier 1999, p. 175.
Page 222
On évoquera successivement sa composition, ses attributions et le rôle
particulier du président du CA.
1) Composition du CA
Page 223
La seconde innovation a été de prévoir la participation du personnel à la
gestion de l’entreprise. Cette participation était d’ailleurs allée trop loin
(avec la représentation paritaire capital/travail). Elle était imprégnée
des particularités politiques de l’époque puisque le CA devait
comprendre : Pour moitié les représentants de l’Etat et, le cas échéant
des syndicats des employeurs (ex : Caisse Nationale de la Sécurité
Sociale et Office National de Promotion de l’Emploi) ; et pour moitié les
délégués des syndicats de travailleurs et des CDR de service (Comités de
défense de la révolution, remplacés par les Comités Révolutionnaires
après oct. 1987).
Après la suppression des C.R., les statuts particuliers avaient
réaménagé la composition du CA pour supprimer la parité entre la
représentation de l’Etat (le capital) et la représentation du personnel (le
travail).
Page 224
membres du CA, soit ils n’ont pas matériellement le temps de participer
aux réunions, ou tout simplement pour leur éviter la course aux jetons de
présence (moralité). L’article 7 de la loi 08/96 avait élargi cette liste en
y ajoutant :les conseillers techniques des départements ministériels et
des institutions ainsi que toute personne exerçant une fonction hors
hiérarchie ou un mandat politique dans les institutions étatiques. Mais
l’art.9 de la loi 025/99 ne cite plus que les présidents d’institutions, les
ministres, les directeurs et chefs de cabinet.
2) Attributions du CA
Page 225
participations dans des sociétés, l’acquisition, le transfert et l’aliénation
du patrimoine immobilier... Mais la soumission de l’EPIC à l’Assemblée
générale des sociétés d’Etat modifie quelque peu ces attributions parce
que l’A.G. est amenée à approuver certaines de ces décisions et à
donner des orientations de manière plus directe que lorsqu’il s’agissait
du conseil des ministres classique.
3) Le président du C.A.
C - La Direction
Page 226
L’EPIC est dirigé par un directeur général assisté éventuellement par un
directeur général adjoint. La pratique burkinabè consacre l’appellation
de directeur général plutôt que celle de directeur tout court.
Le Directeur général est nommé par décret en conseil des ministres sur
proposition du ministre chargé de la tutelle technique. Auparavant, à la
différence de ce qu’il en était en ce qui concerne l’EPA, le directeur
général était nommé sur proposition conjointe du ministre chargé de la
tutelle technique et du ministre chargé de la tutelle de gestion.
Page 227
§2 - LES ORGANES DE LA SOCIETE D’ETAT
A - L’Assemblée générale
1) Composition
Page 228
L’Assemblée Générale des sociétés d’état est une réunion du
conseil des ministres élargie :
- aux directeurs des SE ;
- aux directeurs techniques des ministères ;
- aux présidents des conseils d’administration et aux commissaires
aux comptes ;
- aux représentants des institutions nationales ;
- aux représentants des travailleurs (dans les SE et EPIC) ;
- et à toute personne physique ou morale jugée apte à contribuer au
succès de la session.
2) Rôle et attributions
Page 229
Elle délibère sur toutes les questions relatives aux comptes de l’exercice
écoulé (examen des rapports, propositions d’affectation des résultats…),
nomme les administrateurs et les commissaires aux comptes, fixer les
jetons de présence, et délibère également sur les questions relatives à la
vie des sociétés (modifications des statuts, augmentation ou réduction du
capital, arrêt des activités). Elle adopte un rapport sur les activités des SE
qui est rendu public.
Mais les textes sur l’Assemblée générale (la loi et le décret complétés
par la circulaire n-92-285/MICM/SG/IGAE du 30 septembre 1992)
restent toute de même insatisfaisants sur certains aspects.
Page 230
L’Assemblée générale des SE reste un organe gouvernemental. Même
élargie, juridiquement c’est le conseil des ministres qui décide. Or, au
vue de la nouvelle notion de société à capital public, celle-ci peut être
constituée sous forme de SE ou de SEM par :
- l’Etat seul,
- l’Etat en association avec ses démembrements
- les démembrements de l’Etat seuls (Les collectivités locales, les
établissements publics, les sociétés d’Etat).
Page 231
d’administration pouvait admettre des représentants du personnel à titre
d’observateurs. Cette précision n’est pas reprise par la loi 025/99, qui
renvoi ainsi, implicitement, à la pratique dans les sociétés anonymes.
C - La direction
231 Voy. sur la question, Y. Guyon, Droit des affaires, t. 1, 6 ème édition, pp. 263-476.
Page 232
nommé par décret en conseil des ministres sur proposition conjointe du
ministre chargé de la tutelle technique et du ministre chargé de la tutelle
de gestion. Un comité de suivi est chargé de suivre les activités de
l’administrateur provisoire 232.
A - L’Assemblée générale
La particularité dans la loi sur les sociétés à capitaux public est que les
représentants de l’Etat et/ou de ses démembrements sont nommés par
décret en conseil des ministres sur proposition du ministre chargé de la
tutelle technique233.
232
Cf. décret 2000- 192 du 17 mai 2000, précité et arrêté conjoint n° 98- 70 MCIA/MEF du 13 novembre
1998 portant composition, attribution et fonctionnement du comité de suivi des sociétés sous
administration provisoire, JO.BF du 10 décembre 1998, p. 6746.
233
Voyez, Décret n° 2013-1060/PRES/PM/MEF/MICA/MFPTSS du 11 novembre 2013 portant modification du
2007-724 du 07 novembre 2007 portant modalités de désignation des membres des organes d’administration et
des établissements et sociétés à participation majoritaire de l’Etat.
Page 233
Ici également c’est le droit commun qui s’applique. Le C.A. comprend
12 membres au plus selon l’article 5 de la loi 025/99. Mais selon l’art. 6
de la loi 025/99 « la représentation de l’Etat et/ou de ses démembrements
au sein du CA des SEM est proportionnelle au montant de leur
participation au capital social ». Cet article 6 ne prévoit plus un
ajustement en leur faveur à l’unité supérieur comme cela était le cas dans
l’article 5 de l’ordonnance 91-42.
Cette disposition confirme le fait qu’il n’est pas exigé dans la législation
burkinabè, que la participation des personnes publiques soit majoritaire
pour que la société soit considérée comme une SEM. Les accords
conclus avec le FMI tendent d’ailleurs à ce que l’Etat se désengage
totalement ou partiellement par la privatisation pure et simple ou par une
participation minoritaire (20 à 30 %). C’est peut être pour cette raison
que le critère de la volonté des pouvoirs publics de contrôler l’entreprise
n’a pas été reprise comme critère de la SEM dans l’ord. 91-42, dans la
loi n° 08 du 18 avril 1996 et dans la loi 025/99 du 16 novembre 1999.
C - La direction
Page 234
La direction est assurée par le Président du C.A. et le directeur général,
mais c’est le directeur général qui assure la gestion quotidienne.
Page 235
Dans la mesure où les entreprises publiques gèrent un service industriel
et commercial dans les mêmes conditions qu’un particulier commerçant
ou industriel, elles sont soumises au droit commun qui est ici le droit
commercial.
Page 236
Mais en France, la jurisprudence semble apporter une réponse nuancée à
la qualité de commerçant de l’EPIC (malgré l’obligation spécifiée de
s’inscrire au registre du commerce) parce que les EPIC ne gèrent pas un
fonds de commerce, car la gestion d’un service public est incompatible
avec l’exploitation d’un fonds de commerce 234. Selon MM. Linotte et
autres, ils ressemblent à des commerçants mais ils n’en possèdent pas
toutes les caractéristiques parce qu’ils sont un démembrement de
l’administration235.
Page 237
établissements publics peuvent également être parties à un arbitrage,
sans pouvoir invoquer leur propre droit pour contester l’arbitrabilité d’un
litige, leur capacité à compromettre ou la validité de la convention
d’arbitrage ». En France, une Loi du 9 juillet 1975 prévoit des
autorisations de compromettre pour des catégories d’établissements
publics. Si bien que l’on peut dire qu’une tendance inverse, la
soumission à l’arbitrage, prend du terrain.
- Ils peuvent être soumis à une comptabilité mixte comprenant la
séparation des ordonnateurs et des comptables (art. 18 ord. 84-58). C’est
le cas lorsque l’EPIC est doté d’un comptable public, entraînant de ce
fait la séparation de l’ordonnateur du comptable.
- Leurs biens sont insaisissables car il s’agit d’une personne publique
maniant des deniers publics qui est en cause. Les voies d’exécution ne
peuvent donc être dirigées contre les entreprises publiques dotées d’un
comptable public et maniant des deniers publics 238.
- Les EPIC ne peuvent être assujettis à la procédure de faillite ou de
règlement judiciaire (ce qui justifie que l’Etat ait recours à la dissolution
dans des cas de faillite avérés. Exemples : OFNACER, ORD). Cette
procédure est normalement applicable aux SE et aux SEM qui sont des
personnes privées, mais elle trouve rarement à s’appliquer.
- Les EPIC sont, d’une manière générale soumis aux principes
fondamentaux qui régissent le fonctionnement des services publics à
savoir : le principe d’égalité, de continuité, de rentabilité, d’adaptabilité
du Service Public.
238La cour de cassation française ne semble pas faire cette distinction entre entreprise publique dotée ou pas d’un comptable public,
voy. Amselek, JCP 1986, I, 3236.
Page 238
§2 - LE RÉGIME JURIDIQUE DU PERSONNEL
Le personnel des entreprises publiques est en principe constitué d’agents
privés soumis au droit du travail mais il existe des exceptions au statut
d’agent de droit privé et des particularités dans les rapports de
l’entreprise avec son personnel :
- Une troisième situation, qui n’est pas une exception comme telle, est
que les entreprises publiques, essentiellement celles sous forme d’EPIC,
239 CE 26 janvier 1923, De Robert de Lafrégeyre, GAJA n°43 : engagé comme chef de service aux chemins de fer des colonies à
Madagascar, son contrat est rompu et il demande des dommages-intérêts. Le CE décide que le litige relève de la compétence
administrative.
240 CE 8 mars 1957, Jalenques de Labeau, D. 1957 ; p. 378, concl. Manot, note A. de Laubadère ; confirmation : CE 15 décembre
1967, AJDA 1968, II, 230, concl. Braibant ; qualification de contrat privé : CE 2 mai 1988, Pierre Bon, AJDA 1989, p. 39.
241 Cf. Filiga Michel Sawadogo, Les difficultés soulevées par le détachement de fonctionnaires, RBD n° 5, janvier 1985, pages 7 à
16 ; et note du même auteur sous Cour d’appel de Ouagadougou, 20 janvier 1984, D.M. c/ Voltex, RBD n° 10, juin 1986, p.209.
242 Voy. CE 29 janvier 1965, l’Herbier, AJDA, II, 103, concl. Rigaud.
Page 239
peuvent être dotées d’un statut du personnel. Ces statuts sont
généralement élaborés par l’établissement (à la suite de négociation avec
le personnel), adoptés par le CA, puis éventuellement approuvés par
l’Etat. Ces statuts représentent un substitut des conventions collectives
dont ils constituent une forme publicisée selon MM Linotte et autres 243.
L’agent reste un agent privé car le « statut n’exclut pas l’existence de
contrats individuels de travail conclus dans son cadre »244.
3) Le droit de grève
Page 240
D’ailleurs, ce pouvoir de réquisition s’étend désormais aux
entreprises privées conformément aux articles 384 et 385 du code du
travail de 2008 : selon l’article 384, «en vue d’assurer un service
minimum, l’autorité compétente peut, à tout moment, procéder à la
réquisition des travailleurs des entreprises privées et des services et
établissement publics qui occupent des emplois indispensables à la
sécurité des personnes et des biens, au maintien de l’ordre public, à la
continuité du service public ou à la satisfaction des besoins essentiels de
la communauté ». L’article 385 renvoie à un acte réglementaire pour
fixer la liste des emplois concernés et les modalités de réquisition. C’est
l’objet de l’arrêté n° 2009-0022/MTSS /SG/DGT/DER du 18 décembre
2009 déterminant les emplois réquisitionnés et les conditions et
modalités de réquisition en cas de grève 247.
4) La rémunération
247 Voyez, Paul KIEMDE, La réglementation du droit de grève au Burkina Faso, Revue de Droit Comparé du Travail et de la
Sécurité Sociale, n° 2011/1, COMPTRASEC, Bordeaux IV, pp. 57 à 70.
248 Voyez, ordonnance 91-76 du 30 décembre 1991 portant abrogation des zatu relatifs à la gestion des entreprises publiques, JOBF
du 16 janvier 1992, p. 2 ; et décret 91-467 du 30 décembre 1991 portant abrogation des décrets et kiti relatifs à la gestion des
entreprises publiques, idem, p.12.
Page 241
Les biens des entreprises publiques sont soumis au droit privé, mais
quelquefois au droit public. Il faut faire des distinctions selon l’origine
des biens, la propriété des biens, la question de la domanialité de ces
biens et la question de la qualité des ouvrages.
249 CE 7 novembre 1962, EDF c/ Faivre, AJDA 1963, II, 184, note A. de Laubadère.
250 Voy. Vedel, in JCP 1952, II, 7312.
Page 242
la domanialité publique dans un arrêt 251. Mais l’application de la
domanialité publique doit obéir à deux critères :
- Une personne publique doit en être propriétaire car les personnes
privées ne peuvent posséder un domaine public (ce qui exclut les biens
appartenant en pleine propriété aux SE et aux SEM). L’EPIC peut
détenir un domaine public.
- La deuxième condition est que les biens doivent être affectés à l’usage
du public (gares par exemple) ou à un service public avec aménagement
spécial (aérodromes, voies ferrées avec dépendance…) 252.
251 CE 8 décembre 1950, Entreprise générale des eaux, Rec. P. 616 : à propos des passages à niveau.
252 Voy. CE.fr 19 octobre 1956, Société Le béton, GAJA n° 92 : location de terrains dépendant d’un port construit par un
concessionnaire.
253 CE.fr 16 nov. 1962, EDF c/ Faivre, op. cit.
254 TC.fr 6 février 1965, Ponsa - Lardit, CJEG 1956, j. p. 22 ; CE.fr. 30 sept. 1955, Caisse régionale de sécurité sociale de Nantes,
Page 243
§4 - LE RÉGIME DES ACTES ET DES ACTIVITÉS
En ce qui concerne les actes, la distinction doit être faite entre les
actes unilatéraux et les contrats.
Les contrats conclus avec les usagers relèvent toujours du droit privé
même s’ils contiennent des clauses exorbitantes du droit commun 257.
Les contrats conclus avec les tiers (ex. les fournisseurs) relèvent du droit
public s’ils répondent aux critères traditionnels du contrat administratif
(présence d’une personne publique, clauses exorbitantes du droit
commun ou gestion d’un service public ou par détermination de la loi
tels que, pour ce dernier cas, les marchés de travaux publics et
l’occupation du domaine public). En conséquence, ce sont les EPIC qui
peuvent conclure des contrats administratifs car le contrat conclu entre
deux personnes privées (une SE ou une SEM et son fournisseur privé) ne
255 TC.fr 15 janvier 1968, Compagnie Air France c/ époux Barbier, op. cit., GAJA n° 103.
256 Voy. Linottes et autres, op. cit. p. 280.
257 TC.fr. 17 décembre 1962, Dame Bertrand, Rec. p. 831, concl. Chardeau.
Page 244
peut jamais être administratif. Mais ce principe connaît deux types
d’exceptions:
- par l’application de la théorie du mandat, deux personnes privées
peuvent conclure un contrat de droit public si l’une des personnes agit
au nom et pour le compte d’une personne publique 258.
- une SEM concessionnaire peut, en l’absence de tout mandat, être
considérée comme agissant pour le compte de l’Etat en vertu de la
jurisprudence entreprise Peyrot 259. En France une loi du 3 janv. 1991
soumet les marchés des SEM à un contrôle qui les rapproche des
marchés publics. Au Burkina Faso, les SEM à participation publique
majoritaire sont soumises à la réglementation générale des marchés
publics260.
259 TC.fr. 8 juillet 1963, GAJA n° 104 ; contra : TC.fr. 17 janvier 1972, SNCF c/ Entreprise Solon, AJDA 1972, p. 353 ; dans le sens
de l’arrêt Peyrot : TC.fr. Commune d’Agde, JCP 1975, II, 8171, note Moderne ; Voy. également : P. Amselek, La qualification des
contrats de l’administration, AJDA 1983, 3 ; P. Weil, Le critère du contrat administratif, Mélanges Waline, 1974, p. 831.
260 V., Décret n° 96-59 du 7 mars 1996, Code administratif, p. 1289.
Page 245
CHAPITRE II - LA RESTRUCTURATION DU SECTEUR
PUBLIC
261 Voyez RHOMARI Mostafa, La privatisation des entreprises publiques en Afrique, Cahiers africains d’administration publique,
n° 32, CAFRAD, p. 71 à 105.
262 Voy. ZAGRE Pascal, Les politiques économiques du Burkina Faso, une tradition d’ajustement structurel, Karthala, 244 p. ;
Page 2
soutenues à bout de bras par l’Etat malgré un grand malaise
organisationnel et financier.
263 Duruflé Gilles, L’ajustement structurel en Afrique (Sénégal, Côte d’Ivoire, Madagascar), Karthala, 1988, p. 16. V. également, sur
la question des privatisations : E.S. SAVAS, Privatisations et partenariat public-privé, Nouveaux horizons, 2000 ; Pierre
GUISLAIN, Les privatisations, un défi stratégique, juridique et institutionnel, Nouveaux horizons, De Boeck, 1995 ; Bruno
CHAVANE, Bilan et perspectives des privatisations en Afrique francophone. Une étape de démocratisation? OIT, Document de
travail, www.ilo.org
Page 3
La restructuration d’une entreprise consiste à faire le diagnostic complet
de l’entreprise pour déterminer sa viabilité et les conditions de son
efficience, afin de prendre les mesures correctives nécessaires.
Page 4
problèmes. Malgré les nombreuses révisions des textes concernant les
établissements publics (1974, 1982, 1984), les EPIC ont toujours été
dans le malaise aux plans financiers et de la gestion. Il faut dire que la
création des EPIC n’a jamais pu se faire dans la rigueur de leurs missions
principales et de leur mode d’organisation et de fonctionnement.
Le caractère très hybride des EPIC y est pour quelque chose : ils relèvent
fortement par leurs missions et leur organisation du droit public et par
leur mode de fonctionnement et leur gestion du droit privé. Divers
facteurs avaient souvent rendu le statut d’EPIC attrayant :
- l’avantage de ce statut pour les cadres (généralement agents de
l’Etat) et même le personnel subalterne qui y sont mieux
rémunérés que les agents des administrations centrales de l’Etat
tout en bénéficiant (ou du moins en ayant le sentiment) d’une
garantie de la stabilité de l’emploi ;
- l’illusion pour l’Etat que l’organisme, en tant que EPIC, pourra se
suffire à lui-même et dispensera le budget de l’Etat de
subventionner ses activités ;
- l’argument selon lequel le service sera mieux rendu en raison de la
plus grande souplesse de fonctionnement que suppose le statut
d’EPIC par rapport à un service géré en régie.
Page 5
front populaire (service de 13e mois en fonction des résultats) ont plus
accentués la léthargie qu’elles n’ont dynamisé la gestion de ces
entreprises.
Page 6
Ce sont ces conséquences qui posent des problèmes proches des
problèmes de privatisation. Mais auparavant, quelle est la procédure
suivie pour ces transformations et quels sont les problèmes de
compétence pour supprimer.
1) La compétence
En effet, selon le même article 101 en §1 al. 10, le législateur fixe les
règles concernant... « les nationalisations et les transferts de propriété
d’entreprises du secteur public au secteur privé ».
Page 7
La transformation en EPA ou en SE n’entraîne pas de transfert de
propriété au secteur privé puisque la totalité des actifs des SE et des EPA
appartient au secteur public. Dans le cas de la SE c’est l’enveloppe qui
est simplement privée.
2) La procédure
Page 8
propose, sous forme de rapport, le niveau du capital de la nouvelle
société. Ces propositions sont examinées par la commission qui fait un
rapport en conseil des ministres accompagnés des décrets de
transformation. S’il s’agit d’une transformation en EPA une évaluation
est également nécessaire en vue de déterminer la réorganisation des
activités, suivie du rapport et des textes de transformation 265.
A - La transformation en EPA
Page 9
caractère administratif avec apport de ces biens de l’Etat au nouvel
établissement (exemple, SONAGESS).
Il faudra donc faire la part entre les activités de service public stricto
sensu (ou activités administratives) et les activités de production et de
commercialisation. Ces dernières devront être abandonnées si elles ne
revêtent pas un caractère de service public ou, en d’autres termes, si elles
peuvent être prises en charge par le secteur privé. En effet, une activité
peut être de service public au sens large si elle vise la satisfaction d’un
besoin d’intérêt général qui ne peut être pris en charge par les personnes
privées ou si elle touche à la souveraineté de la nation. Cette
compréhension large est à l’origine de la multiplication du nombre des
entreprises publiques.
Page 10
2) Le sort des biens de l’EPIC.
Une distinction doit être faite entre, d’une part, les actions que peut
détenir l’EPIC et les autres biens mobiliers et immobiliers et, d’autre
part, à l’intérieur des biens immobiliers, entre les biens du domaine
public et ceux du domaine privé.
Tous ces biens doivent en principe être retournés à l’Etat dans la mesure
où l’Etat détient 100 % du capital, tout comme l’Etat répond de
l’ensemble des dettes. L’Etat peut alors réaffecter une partie de ces biens
au nouvel organisme s’il s’agit d’une dissolution/liquidation suivie de la
création d’un nouvel organisme : le décret de dissolution précise
d’ailleurs cette réaffectation.
La question se pose de savoir quels sont les biens qui peuvent être
liquidés soit pour régler les dettes soit parce qu’ils sont inutiles pour la
poursuite des missions du nouvel EPA.
Page 11
comme faisant partie du patrimoine privé de l’Etat, leur vente nécessité
une intervention législative 266.
3) Le sort du personnel
Mais cette incidence est limitée parce qu’un EPA peut avoir un
personnel propre relevant du code du travail. Le personnel peut être
maintenu avec ou sans changement de statut. La difficulté réelle
266 Voy. Pene Didier, La privatisation en France, AJDA n° 5, 1987, spécial privatisations.
Page 12
concerne la fixation de la rémunération des agents. En général, les agents
des EPIC sont mieux payés que ceux des EPA parce que les EPIC sont
supposés fonctionner selon les lois du marché ou en être plus proches. Il
se peut donc que la transformation en EPA nécessite une baisse de
rémunération : cette baisse n’est pas obligatoire en ce qui concerne le
salaire de base, mais elle peut l’être en ce qui concerne les indemnités
servies après la suppression des mesures d’alignement de rémunération
des EPIC sur celles, de la fonction publique en 1986.
Le personnel peut être : soit repris par l’Etat (c’est le cas en ce qui
concerne les agents détachés et c’est ce qui se faisait auparavant quand
l’Etat avait moins de difficultés budgétaires) et affecté ailleurs, après
intégration dans la fonction publique ou comme personnel contractuel ;
soit licencié en partie ou en totalité. Ces licenciements peuvent intervenir
avant (cas de dissolution ... recréation) soit après la transformation.
Sur le problème de modification des classements, v. P. KIEMDE, note sous divers arrêts des cours d’appel de Ouagadougou et
267
Page 13
contrats de travail s’il survient un changement d’employeur par suite de
fusion, transformation ou cession de l’entreprise (cas de la dissolution de
la SOGEMAB puis du transfert de la gestion du marché à la Chambre de
commerce). 268
B - La transformation en société
1) La procédure
268 Cas de la dissolution de la Société de gestion des marchés burkinabè (SOGEMAB), créée par Kiti an V 180 du 13 avril 1988
(JO.BF du 14 avril 1988, p.293). V. également, Cour d’appel Ouagadougou, 18 avril 1995, SOGEMAB, RBD n° 30, 2 e semestre
1996, p. 334.
269 Voy. Rapport du CE.fr (section), « Les établissements publics : transformation, suppression », in La documentation française,
Page 14
pas à proprement parler d’un transformation270. Par contre, certains EPIC
ont été directement transformés en S.E. par reclassement dans ce statut.
Ainsi, les biens du domaine privé peuvent être cédés à titre onéreux alors
que les biens du domaine public ne peuvent être cédés qu’après
déclassement. Ils peuvent seulement faire l’objet de concession ou
d’autorisation d’occupation.
3) Le sort du personnel
Page 15
des contrats même s’il ne s’agit pas de la même entreprise-
organisation271.
SECTION II - LA PRIVATISATION
271 Civ. 27 février 1934, Goupy, GADT n° 104 ; Soc. 15 février 1978, Bull. V n° 105, p. 77 ; Soc. 8 novembre 1978, et Soc. 30
novembre 1978, D. 1979, 277 ; position nuancée par la suite : Cass. Ass. Plén. 15 novembre 1985 et 12 juin 1986 ; voyez
également : Rapport du CE.fr., Notes et études documentaires n° 4876, op. cit. p. 31.
272 Voy. Rapport du Conseil d’Etat fr. in N.D. n° 4876, op. cit. p. 32.
273 Rhomari M., op. cit., CAFRAD n° 32, p. 71.
Page 16
et de service. Dans cet entendement, elle se confond avec la
libéralisation 274.
Page 17
Les raisons conjoncturelles qui viennent souvent appuyer les raisons
idéologiques reposent sur les résultats financiers déficitaires de ces
entreprises, leur dépendance grandissante vis-à-vis du budget général de
l’Etat, la complexité de leurs mécanismes de gestion, la lourdeur et
l’inefficacité des procédures de contrôle 276.
Page 18
Ainsi, des considérations plus prosaïques telles que générer des fonds
pour le trésor public à travers le produit des cessions ou les recettes
fiscales attendus, ou d’autres à caractère idéologiques tel que favoriser le
développement de l’actionnariat peuvent entrer en ligne de compte. Mais
il semble que ces deux objectifs sont très secondaires au Burkina Faso :
d’une part, le contexte général des privatisations ne semble pas permettre
d’attendre la réalisation de bonnes affaires ; d’autre part, le
développement de l’actionnariat ouvrier n’a pas été un motif pris en
compte dans les premiers textes. En tout cas, il n’y a pas de disposition
tendant à le favoriser, peut-être parce que cette couche sociale est
dépourvue d’épargne et/ou parce qu’il s’agit d’entreprises presque en
faillite qui doivent licencier du personnel. On ne peut attendre de gens
anxieux sur leur avenir qu’ils investissent. Cette lacune a été réparée par
l’art. 13-5° de la loi 035/94/ADP du 1er juillet 1994 portant conditions
générales de privatisation des entreprises à participation de fonds public,
qui prévoit que pour chaque opération de privatisation, le
gouvernement« fixe le quota et les modalités d’acquisition des titres ou
des parts à céder au personnel de l’entreprise à privatiser »277.
277V. également, le décret n° 98-164 du 20 mai 1998 portant adoption des nouvelles orientations de la politique de privatisation,
J.O. du 28 mai 1998, p. 4915
Page 19
« L’entreprise est dite stratégique lorsqu’elle assure une fonction
indispensable au développement à long terme : ladite fonction ne
pouvant être assurée par le secteur privé, soit parce que sa maîtrise
directe par l’Etat est indispensable, soit parce que le secteur privé ne
possède pas la capacité ou ne trouve pas intérêt à assurer cette
fonction »278. Elle est non stratégique lorsqu’elle ne rempli pas ces
conditions.
C’est le parlement qui arrête la liste des entreprises à privatiser, par une
loi d’autorisation de privatisation. Ainsi ont été prises, en 1991 une
278 Rhomari M. op. cit. p. 77.
Page 20
ordonnance portant autorisation de privatisation (ord. 91-0044 du 17
juillet 1991 et annexe) et en 1994 une loi, la loi n°36/94/ADP du 1er
juillet 1994 portant autorisation de privatisation d’entreprises à
participation de fonds publics. La liste des entreprises à caractère
stratégique a été dressée par la loi n°53/93/ADP du 20/12/93. Ce sont :
La SONABEL, l’ONEA, l’ONATEL, l’ONP, le CBMP, la SOFITEX, la
CGP, la SONABHY, la CNSS, la CARFO, la LONAB, le BUMIGEB, la
SIBAM, le CENATRIN et Air Burkina (soit 15 entreprises) 279.
1) La privatisation de la gestion
10 mai 2010 ; Burkinapmepmi, 24 mai 2010 : Privatisation de la SONABEL et de l’ONEA, le virage inexpliqué de l’Etat ; Les
rescapés des privatisations, www.forumsocialburkina.info/index.php?
Page 21
La privatisation de la gestion de l’entreprise n’emporte pas cession de la
propriété de l’entreprise. Elle englobe les modalités telles que :
- la transformation d’un EPIC (personne morale de droit public) en une
société (S.E. ou S.E.M) ;
- la concession de service public, qui est l’opération par laquelle une
personne privée se voit confiée l’exploitation d’un service public en
étant rémunéré par prélèvement de taxe;
- le contrat de gestion par lequel l’Etat actionnaire confie la gestion
d’une entreprise publique à une société privée qui l’exploite à ses risques
et périls moyennant rémunération sur les résultats de l’entreprise.282
Exemple : contrat de gestion liant la société d’exploitation hôtelière
Silmandé, SEHS au groupe ACCOR);
- le contrat de gérance qui s’apparente au contrat de gestion mais, ici, le
gérant exploite l’entreprise pour le compte de la personne publique aux
risques et périls de celle-ci. Le gérant est rémunéré par le propriétaire
souvent sur la base d’un pourcentage du revenu but d’exploitation de
l’entreprise;
- le contrat d’assistance en gestion qui n’a pas pour objet de confier la
gestion de l’entreprise à la personne privée. Il consiste seulement à
engager un assistant à la gestion de l’entreprise qui formule des conseils
et fourni des rapports aux dirigeants de l’entreprise.
282Voy. Rapp Lucien, Techniques de privatisation des entreprises publiques, Librairies techniques, 1986 ; B. Yaguibou, mémoire,
op. cit. p. 58.
Page 22
2) La privatisation de la propriété
Page 23
de l’industrie et de l’artisanat qui a été confirmé par l’article 16 de la loi
0035/94/ADP. La composition, l’organisation, le fonctionnement de
cette commission ont été fixée par le décret 91-0385 du 26 septembre
1991.
2) Attributions de la Commission
Page 24
personne susceptible de l’éclairer dans l’exercice de sa mission (art. 8
décret n° 305 du 26 septembre 1991). Elle peut faire appel à toute
compétence extérieure susceptible de l’éclairer dans l’examen d’un
dossier dont elle est saisie. Elle peut organiser des journées de formation
ou de sensibilisation à l’intention des opérateurs économiques et des
cadres nationaux intéressés.
B - La procédure de privatisation.
Page 25
Sur certains points, la loi 0035/94 a introduit des dispositions nouvelles
qui comblent les lacunes de l’ordonnance 91-0044.
1) Le choix de la méthode de privatisation
2) Le choix de l’acquéreur
285 Rimtoumda Léa, op. cit. p. 38; RTDC, op. cit. p. 380.
Page 26
S’agissant du choix de l’acquéreur, l’article 7 de la loi 35/94 du 1 er juillet
1994 précise que « Dans chaque opération de privatisation, le
gouvernement peut accorder la priorité aux personnes physiques ou
morales de droit burkinabè (l’article 10 de l’ord. 91-44 du 17 juillet 1991
ne prévoyait cette possibilité qu’en cas d’offre publique).
Page 27
privatisation ; de fixer les critères de sélection des repreneurs et les
modalités de publicité ; de fixer les quota et modalités d’acquisition ; de
définir les conditions de transfert éventuel à des tiers ou des parts à céder
au personnel ; de déterminer les conditions spécifiques applicables aux
repreneurs (nombre ou pourcentage de titre qu’une personne peut
acquérir, maximum de titres ou parts que peuvent acquérir des personnes
étrangères ou sous contrôle étranger). Ces dernières conditions
spécifiques ne semblent pas encore avoir été utilisées.
La loi 35/94 du 1er juillet 1994 prévoit, en outre, certaines mesures qui
s’appliquent après les opérations de privatisation :
- la cession doit être ratifiée par décret ;
- les produits des privatisations doivent être déposés dans un compte
spécial au nom de la commission de privatisation ;
- le gouvernement répartis les produits des privatisations entre l’Etat et
ses démembrements ;
- le gouvernement peut instituer tout moyen permettant à l’Etat de
s’assurer de l’exécution des obligations qui devront être remplies par
l’acquéreur d’une entreprise privatisée 286.
Page 28
marché de repreneurs, le fait qu’il s’agit d’entreprises généralement peu
rentables… Mais certaines privatisations ont permis de recréer des
emplois après une phase de restructuration qui a entraîné des
« dégraissages ». Les vagues de privatisation actuelles concernent des
entreprises publiques plus viables ou plus vendables sur le marché
international (télécommunications, énergie, par exemple). Ces
privatisations d’entreprises qui étaient classées « entreprises
stratégiques » consacrent le changement de stratégie économique (le
libéralisme), amorcé dans les années 90 avec encore quelques réticences.
Page 29
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
I - Ouvrages généraux
- Auby J.M. et Ducos-Ader R., Grands services publics, 2 tomes, PUF 1965 et
1973.
- Delorme Hélène et Clerc Denis, Un nouveau GATT, les échanges mondiaux après
l’Uruguay Round, éditions complexes, 1994.
- ECKERT Gabriel, Droit public des affaires, Montchrestien, coll. Focus droit,
Paris, 2001.
Page 2
- Encyclopédie juridique de l’Afrique, T.7.
- Jacquemin A. et Schrans G., Le droit économique, que sais-je ? PUF, 3ème édition,
1982.
Page 3
- Jeanneau B., Droit des services publics et des entreprises publiques,
Dalloz, 1991.
- de Laubadère A., Delvolvé Pierre, Droit public économique, Dalloz 5è édit. 1988.
- Linotte Didier, Mestre Achille, Romi Raphaël, Services publics et droit public
économique, Litec, t1 et t2, 3ème édit. 1995.
Page 4
- Nème J. et C., organisations économiques internationales, PUF,1972.
- Rapp L., Terneyre P., Guibal M., Droit public des affaires, 1997, edit. 1999.
(Paris, Lamy, 2000)
II - Mélanges
4. CE 20 décembre 1961, Société des autoroutes Esterel- Côte d’azur, Rec.724 ; JCP
1962.II12732 ; AJ. 1962.288, chr. Galabert et Gentot. CE 22 juin 1962, Houillère des
Bassins d’aquitaine, Rec.413.
5. CE 19 févr. 1969 EDF c. Entreprise Pignetta et Repetti, Rec.107 ; JCP 1970, II,
107.
7. CE 13 déc. 1957 Sté nationale de vente des surplus, Rec. p. 677 ; D.1958.517,
concl. Gazier et note L’huillier ; Dr.soc. 1958.89, concl. Gazier ; AJ 1958.II.91, chr.
Fournier et Braibant ; JCP 1958.II.10800, note Motulski ; RPDA, 1958.80, note
Borella
11. CE Ass. 22 juin 1951, Daudignac, GAJA n°71, Rec.362 ; D.1951.589, concl.
Gazier, note J.C. (liberté du commerce et de l’industrie).
Page 6
13. CE 22 décembre 1905 Bardy, Rec. 1019 (fait du prince).
14. TC 22 janvier 1921, SCOA, Rec.91, GAJA n°38 ; D.1921.3.1, concl. Matter ;
S.1924.4.34, concl. Matter - procédé d’intervention.
15. CE Ass. 31 juillet 1942, Montpeurt, Rec.239 ; GAJA n°56 ; D.1942.138, concl.
Ségalat, note P.C. ; JCP1942.II.2046, concl. Ségalat, note P.Laroque ; RDP1943.57,
concl. Ségalat, note Bonnard ; S.1942.3.37, concl. Ségalat.
16. CE Ass. 2 avril 1943 Bouguen, Rec.86 ; GAJA n°57 ; S.1944.3.1, concl.
Lagrange, note Mestre ; D.1943.52, concl. Lagrange, note Jacques Donnedieu de
Vabres ; JCP 1944.II.2565, note Célier (sur les ordres professionnels).
IV - BIBLIOGRAPHIE PARTICULIERE
Page 7
6. Pierre BRUNET «La sécurité juridique : nouvel opium des juges?», in Frontières
du droit, critique des droits. Billets d'humeur en hommage à Danièle Lochak, textes
recueillis par V. Champeil-Desplats et N. Ferré, Paris, LGDJ, 2007, p. 247-250.
10. Durupty M., L’actualité en droit économique, les relations entre le secteur public
et le secteur privé, D. 1988, chr. XIII, p. 79
14. Jeantet Ch. Aspects du droit économique, mélanges Hamel, 1961, p. 33.
21. Toé J.Y. Le rôle du droit dans l’organisation économique : le cas du Burkina
Faso, RBD n°22 n° 22, Juillet 1992n° 211 et s.
22. D. Truchet, Réflexions sur le droit économique public en droit français, RDP
1980, p. 1009.
Page 9
9. Regoud S., le service public et la doctrine pour un plaidoyer dans le procès en
cours, RDP 1987, p. 5.
12. Truchet D. : Label de service public et statut du service public, AJDA 1982, p.
427.
3. Mescheriakoff A.S., l’arrêt bac d’Eloka, légende et réalité d’une gestion privée de
la puissance publique RDP 1988, p. 1059.
1. Carbapo J., remarques sur l’intérêt général et l’égalité des usagers devant le
service public, AJDA 1981, p. 176.
3. Cocatre-Zilgien A., l’usager du SPIC en droit français, Rev. trim. dr. com. 1960,
p. 265.
Page 10
4. Drago R., L’application du droit de la concurrence à un service de l’Etat, note sous
Paris, 1ère Chambre, 18 mars 1993, Société du journal téléphoné, RFDA 1994, p. 80.
6. RFDA 1988, dossier sur la grève dans les services publics, p. 805-850.
3. RBD n°10, juin 1986, p. 221, chronique de législation sur les entreprises
publiques.
6. Toé Jean Yado, La réglementation des établissements publics, des sociétés d’Etat
et des sociétés d’économie mixte, RBD n°10 juin 1986, p.145.
7. Toé Jean Yado, La voltaïsation des entreprises, RVD n°4, juin 1983, p. 159.
Page 11
F – Etablissements publics (généralités)
4. Bizaquet A., Le secteur public et les privatisations, Paris, PUF, « Que sais- je ? »,
2e édit. 1992.
8. Camby J.P. et Vincent P., La loi relative au dénoyautage des entreprises privées,
AJDA 1990
13. Durupty M., Les privatisations en France : NED 4857, 1988 adde M. Debene.
14. Durupty Michel, Les restructurations du secteur public, RFDA 1991-1, p. 309.
19. Guyon Yves, note sous Conseil constitutionnel, décision n° 86-207 DC des 25-26
juin 1986 et n° 86-217 du 18 septembre 1986, Valeurs mobilières, Revue des sociétés
1986, pp. 606 à 621.
24. Rapp L., Y. Guyon, j. Massot, Aspects de la privatisation ; RFDA 1987, p.153 et
S.
31. Zagré Pascal, Les politiques économiques du Burkina Faso, une tradition
d’ajustement structurel, Karthala, 244 pages.
H – Déréglementation
1. Burkard EBERLEIN, L’Etat régulateur en Europe, RFSP, vol. 49, n° 2, 1999, pp.
205 à 230
2. Bazex M., Contrats de plan entre l’Etat et les Entreprises publiques, AJDA 1984,
p. 68 et s.
9. Kourouma Mamadi, Les C.E.S. d’Afrique noire, Penant, janvier- avril 1995, p.
261.
13. Pontier J.M., les contrats de plan entre l’Etat et les régions, AJDA 1985, p. 330 et
S.
15. Quermonne J.L., L’appareil administratif de l’Etat éd. du seuil, coll. points
politique 1991.
16. RFDA 1995, dossier spécial sur « La loi d’orientation pour l’aménagement et le
développement du territoire », pp. 868 à 962.
17. Tankoano Amadou, Les contrats de programme entre l’Etat nigérien et les
entreprises publiques, RADIC, décembre 1992, t.4, p. 854 ; Penant n° 817, janvier-
avril 1995, p. 925.
Page 15
18. Vlachos G.S., Droit de la planification et de la politique économique,
publications des cahiers de l’Université de Perpignan 1990.
K – Contrôle
2. Drago R., Aspects du contrôle exercé par le juge administratif sur la politique
économique, Mélanges Ganshof Vander Meersch, 1972, t2, p.455.
3. Durupty M., Faut-il réaménager le contrôle de l’Etat sur les entreprises publiques ?
AJDA 1995.5.
PUBLIC ECONOMIQUE
L’INTERVENTION DE L’ETAT
Page 17
SECTION III - LES CARACTERES DU DROIT PUBLIC
ECONOMIQUE
l’absence de spécificité.
1) L’originalité de la matière
GUERRE MONDIALE
A – La fourniture de prestations
Page 18
§2. La crise économique de 1929
GUERRE MONDIALE
A - Pendant la colonisation
§1. La constitution
Page 19
§3. Les règlements et autres sources administratives
1) Le FMI
2). L’OMC
3) La CNUCED
4) La convention ACP/UE
5) Autres sources
ECONOMIQUE
Page 20
SECTION II – LE CONTREPOIDS DES PRINCIPES
INTERVENTIONNISTES
§3. La planification
APPLICABLE AU DPE
1) Le chef de l’Etat
Page 21
2) Le Premier ministre
3) Les ministres
Page 22
CHAPITRE III. - L’ADMINISTRATION ECONOMIQUE
SPECIALISEE
EXTERIEUR (ONAC)
Page 23
§3. Les ressources
§2.L’organisation du C.B.C
B. La jurisprudence et la doctrine
A. La personnalité juridique
Page 24
1) La définition du service public
3) Les SPIC
A. L’Assemblée générale
B. Le conseil d’administration
C. La direction
A. L’Assemblée générale
Page 25
B. Le conseil d’administration
C. La direction
1) La compétence
2) La procédure
A – La transformation en EPA
Page 26
1) L’abandon de certaines activités
B – La transformation en société
1) La procédure
3) Le sort du personnel
1) La privatisation de la gestion
2) La privatisation de la propriété
2) Attributions de la Commission
Page 27
3) Les pouvoirs de la Commission
B – La procédure de privatisation
2) Le choix de l’acquéreur
Page 28