Université de Limoges Faculté de Pharmacie: ANNÉE 2014 N°
Université de Limoges Faculté de Pharmacie: ANNÉE 2014 N°
Université de Limoges Faculté de Pharmacie: ANNÉE 2014 N°
Faculté de Pharmacie
____________
ANNÉE 2014 N°
Le 17 décembre 2014,
par
Anne-Claire LANGLOIS
Née le 28 juin 1989 à Meaux (77),
Faculté de Pharmacie
____________
ANNÉE 2014 N°
Le 17 décembre 2014,
par
Anne-Claire LANGLOIS
Née le 28 juin 1989 à Meaux (77),
LANGLOIS
Anne-‐Claire|
Mémoire
de
Thèse
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d’Etat
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3
Décembre
2014
LANGLOIS
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4
Décembre
2014
“We cannot take recent successes in fighting malaria for granted. Gains are fragile.
Sustaining them will require our continued commitment, innovative thinking and financial
support … we will need to push even harder to sustain the benefits of prevention, press
further to reduce infections, invest in human capacity and ensure universal access to
diagnostics and treatment, all while aiming to eliminate the disease in as many place as
possible.”
UN Secretary General Ban Ki-Moon
« Nous ne pouvons pas tenir pour acquises les récentes victoires dans le combat
contre le paludisme. Les progrès sont fragiles. Notre engagement prolongé, nos pensées les
plus innovantes et notre appui financier seront nécessaires à les préserver. Nous devrons
même redoubler d’efforts afin de maintenir les bénéfices de la prévention, et les redoubler
encore afin de réduire les infections, d’investir dans les capacités humaines et d’assurer un
accès universel au diagnostic et au traitement, tout en visant à éliminer la maladie dans le
plus de régions possibles. »
Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon
• Droits d’auteurs
LANGLOIS
Anne-‐Claire|
Mémoire
de
Thèse
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Diplôme
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5
Décembre
2014
20.11.2014
PROFESSEURS:
BATTU Serge CHIMIE ANALYTIQUE
BOTINEAU Michel BOTANIQUE ET CRYPTOGAMIE
BUXERAUD Jacques CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
CARDOT Philippe CHIMIE ANALYTIQUE ET
BROMATOLOGIE
DELAGE Christiane CHIMIE GENERALE ET MINERALE
DESMOULIERE Alexis PHYSIOLOGIE
DUROUX Jean-Luc BIOPHYSIQUE, BIOMATHÉMATIQUES ET
INFORMATIQUE
LIAGRE Bertrand BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLECULAIRE
MAMBU Lengo PHARMACOGNOSIE
ROUSSEAU Annick BIOSTATISTIQUE
VIANA Marylène PHARMACOTECHNIE
MAITRES DE CONFÉRENCES:
BASLY Jean-Philippe CHIMIE ANALYTIQUE ET
BROMATOLOGIE
BEAUBRUN-GIRY Karine PHARMACOTECHNIE
BILLET Fabrice PHYSIOLOGIE
CALLISTE Claude BIOPHYSIQUE, BIOMATHÉMATIQUES ET
INFORMATIQUE
CLEDAT Dominique CHIMIE ANALYTIQUE ET
BROMATOLOGIE
COMBY Francis CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
COURTIOUX Bertrand PHARMACOLOGIE, PARASITOLOGIE
DELEBASSÉE Sylvie MICROBIOLOGIE-PARASITOLOGIE-
IMMUNOLOGIE
LANGLOIS
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Mémoire
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6
Décembre
2014
DEMIOT Claire-Elise PHARMACOLOGIE
FAGNERE Catherine CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
FROISSARD Didier BOTANIQUE ET CRYPTOGAMIE
JAMBUT Anne-Catherine CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
LABROUSSE Pascal BOTANIQUE ET CRYPTOGAMIE
LEGER David BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
MARRE-FOURNIER Françoise BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
MERCIER Aurélien PARASITOLOGIE
MILLOT Marion PHARMACOGNOSIE
MOREAU Jeanne MICROBIOLOGIE-PARASITOLOGIE-
IMMUNOLOGIE
PASCAUD Patricia PHARMACIE GALÉNIQUE –
BIOMATÉRIAUX CÉRAMIQUES
POUGET Christelle CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
SIMON Alain CHIMIE GENERALE ET MINERALE
TROUILLAS Patrick BIOPHYSIQUE, BIOMATHÉMATIQUES ET
INFORMATIQUE
VIGNOLES Philippe BIOPHYSIQUE, BIOMATHÉMATIQUES ET
INFORMATIQUE
PROFESSEUR:
ROUMIEUX Gwenhaël ANGLAIS
PROFESSEUR ÉMÉRITE :
DREYFUSS Gilles MICROBIOLOGIE, PARASITOLOGIE
CHULIA Dominique PHARMACIE GALÉNIQUE
OUDART Nicole PHARMACOLOGIE
LANGLOIS
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7
Décembre
2014
Remerciements
Je tiens à remercier Monsieur Gilles Dreyfuss pour m’avoir fait l’honneur de présider et de codiriger
ma thèse d’exercice. Je tiens à lui exprimer ma profonde reconnaissance pour ses conseils, son aide
lors de mon orientation vers la recherche en parasitologie et sa sympathie.
Je remercie également Monsieur Bertrand Courtioux pour avoir codirigé ma thèse, pour son intérêt,
ses corrections et ses conseils avisés.
Merci à Madame Marie Laure Dardé pour sa participation à mon jury de thèse.
Merci à Jean-Christophe Barale pour son implication dans le projet de doctorat qui promet d’être
passionnant, et son intérêt pour ce travail bibliographique préliminaire.
Merci à Didier Ménard pour les opportunités qu’il m’a offertes et son travail dans la mise en place de
la thèse à venir.
Merci également à l’accueil de l’équipe de l’Institut Pasteur du Cambodge, aux bonnes rencontres que
j’y ai faites et qui resteront longtemps : Maud et Clothilde.
Je remercie l’Institut Pasteur, l’équipe de l’Unité d’Immunologie moléculaire des parasites avec qui
j’ai passé un excellent stage de 5ème année.
Merci en particulier Frédéric Ariey pour avoir cru en moi, m’avoir encouragé à voyager et avoir
contribué à me donner l’ambition qui me porte désormais.
Un grand merci également à Odile M. Puijalon pour ses bons conseils et ses encouragements.
Merci également à Patrice Lepape pour sa sympathie et son implication dans mon orientation dès le
début de mes études.
Je remercie ma famille pour son soutien inconditionnel au cours de ces 7 années d’études, et
particulièrement mes parents pour m’avoir donné le goût et la curiosité du voyage.
Je remercie George Laurens ainsi que tous mes amis proches pour m’avoir si bien entourée pendant
toutes ces années d’études : Nicolas pour ta bonne humeur et tes dons en culture de biofilms, Léna,
Marine, Natacha, Guillaume, Thomas, Bérengère, Cindy, Ariane et tant d’autres.
« Savoir s'étonner à propos est le premier pas fait sur la route de la découverte. »
Louis Pasteur
LANGLOIS
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8
Décembre
2014
Table des matières
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9
Décembre
2014
III. CARACTÉRISTIQUES ET UTILISATION D’UN TEST DE DIAGNOSTIC RAPIDE DU PALUDISME ......... 34
V. EVALUATION DE LA QUALITÉ DES TESTS DE DIAGNOSTIC RAPIDE .............................................. 49
V.2. RESUME DES RESULTATS DE LA 5EME SESSION D’EVALUATION DES TDR ............................. 54
VI.2. MISE EN PLACE D’UN PROGRAMME NATIONAL D’IMPLEMENTATION DES TDR .................. 59
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10
Décembre
2014
VII.
LES
PORTEURS
ASYMPTOMATIQUES
DU
PALUDISME
ET
LA
DÉTECTION
PAR
TESTS
DE
DIAGNOSTIC
RAPIDE:
UN
ENJEU
CRUCIAL.
.........................................................................................
64
VII.4. CONCLUSION.................................................................................................................... 69
LANGLOIS
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11
Décembre
2014
Table des figures et tableaux
Figure 1 : Evolution du taux de mortalité lié au paludisme entre 2000 et 2012. (World Health
Organization, 2013). ................................................................................................................ 18
Figure 3 : Vue microscopique (100x) des stades P. falciparum au cours du cycle de la souche
3445. (Stage de Master 2 – 2014 - Institut Pasteur du Cambodge). ........................................ 21
Figure 4 : Femelle Anophèle se gorgeant de sang (Center for Disease Control and
prevention). .............................................................................................................................. 22
Figure 10 : Etape 2 : Le sang du patient est mélangé avec un agent lysant sur la bandelette.
Avec la destruction des globules rouges, davantage de protéines parasitaires sont libérées et
accessibles à la détection. (http://www.wpro.who.int/malaria/sites/rdt/) ................................ 35
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12
Décembre
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Figure 12 : Différentes formes de TDR : de gauche à droite, une bandelette réactive (à
plonger dans un tube), une cassette, un hybride et une carte (Maltha et al., 2013). ............... 36
Figure 14 : Schéma d'un anticorps IgG (Koivunen and Krogsrud, 2006). .............................. 38
Figure 15 : Prélèvement de sang périphérique à l'aide d'une lancette à usage unique. En haut,
dévissage de la partie protectrice de l'aiguille. En bas, piqûre peu douloureuse du doigt du
patient. (3) ................................................................................................................................ 40
Figure 16: Instaurer la confiance : évaluation de la qualité des TDR pour le Paludisme (FIND,
https://www.youtube.com/watch?v=COVXZCeiTW8, Ajoutée le 9 décembre 2013 (5)) ...... 50
Figure 17 : Schéma illustrant l'utilisation d'un puits de contrôle positif (World Health
Organization; Foundation for Innovative New Diagnostics, 2014) ......................................... 53
Figure 18: Formation des agents de santé à l’utilisation des PCW en Ouganda. Ici,
l’étape de prélèvement de l’eau à ajouter à l’antigène sec.
(http ://www.finddiagnostics.org/programs/malaria-afs/malaria/rdt_quality_control/) .......... 54
Figure 20: Implémentation des TDR : démarche et résultats (Chiodini et al., 2007; Maltha et
al., 2013; World Health Organization et al., 2014). ................................................................ 58
Figure 24 : La division de zones impaludées en secteurs peut révéler une variation importante
de la prévalence du paludisme (World Health Organization, 2014c). ..................................... 65
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Décembre
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Figure 26 : Gamétocytémie et probabilité d’infection du moustique (Lin et al., 2014). ......... 68
Figure 27 : Bandelettes réactives à flux latéral Las-LAMP (Rigano et al., 2014). .................. 71
Tableau 1 : Caractéristiques des TDR actuels (Mouatcho and Goldring, 2013) .......................... 46
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14
Décembre
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Abréviations
MGG : May-Grünwald-Giemsa
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I. Introduction
Les tests de diagnostic rapide (TDR) furent développés dans les années 1990 et
accueillis avec un grand enthousiasme afin d’améliorer le diagnostic du paludisme en zone
d'endémie (Laurent et al., 2010). Ils ont ainsi joué un rôle prépondérant dans les victoires
acquises sur la maladie lors des dernières décennies. Le principal avantage des TDR est leur
rapidité d’utilisation, la facilité d’interprétation des résultats, leur faible coût et le fait que leur
usage ne requiert ni équipement électrique, ni aménagements de laboratoire. Ces TDR
présentent cependant certaines limites, mises en avant par de nombreuses études, en
particulier pour diagnostiquer/dépister les porteurs asymptomatiques qui présentent le plus
souvent de très faibles parasitémies.
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16
Décembre
2014
L’essor important du marché des TDR et leur importance dans la réussite de la
politique d’élimination/éradication du paludisme rend essentiel de posséder des critères de
sélection sévères afin d’évaluer la qualité des produits et ainsi orienter les choix
d’approvisionnement des Programme Nationaux de Contrôle du Paludisme dans le monde
(4). Pour cela, l’OMS et FIND ont mis en place des sessions annuelles d’évaluation des TDR
proposés par les fabricants (World Health Organization et al., 2014). D’autre part,
l’implémentation des TDR sur le terrain implique une planification rigoureuse et une bonne
coordination à tous les niveaux des organisations de santé. La qualité des diagnostics par
TDR dépend alors en grande partie de la formation des agents de santé.
Les tests de diagnostic rapide du paludisme ont un rôle essentiel à jouer afin de
relever le défi posé par le contrôle du paludisme. Ce mémoire est destiné à le préciser en
s’appuyant sur une présentation actualisée des caractéristiques des TDR, du contexte de
transmission et des moyens de les intégrer dans les politiques de santé nationale.
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II. Généralités
II.1. Épidémiologie du paludisme en 2014
II.1.1. Dans le monde : Rapport (World Health Organization, 2013).
En 2014, le paludisme reste la première endémie parasitaire mondiale. Chaque année,
environ 3,4 milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, sont exposées au
risque de paludisme (Figure 1). La transmission est actuellement considérée comme
endémique dans 103 pays : les régions intertropicales, la quasi-totalité de l’Afrique, une
grande partie de l’Asie du Sud-est, l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud sont
concernées.
Les estimations de l’OMS font état de 207 millions d’épisodes palustres, ainsi que de
627 000 décès dus au paludisme (avec un intervalle d’incertitude entre 473 000 et 789 000)
pour l’année 2012. Dans la région africaine de l’OMS, 90 % de l’ensemble des décès ont été
enregistrés, principalement chez les enfants de moins de 5 ans : on estime que 1 300 enfants
meurent du paludisme chaque jour.
II.1.2. En Europe
Environ 5000 cas de paludisme d’importation sont recensés chaque année en Europe
par l’OMS. Ils sont définis comme «une infection acquise en zone endémique par un individu
(touriste ou natif) mais diagnostiquée dans un pays non endémique après apparition des
symptômes cliniques ». Mais l’amplitude du problème semble être bien plus importante que
ne l’indiquent les statistiques et ne peut être totalement évaluée sur la base des données
officielles actuellement disponibles (World Health Organization, 2014a).
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II.2. Transmission et cycle parasitaire
Le paludisme est transmis à l’Homme par la piqûre d’un moustique culicidé du genre
Anopheles au moment de son repas sanguin. Les espèces hématozoaires transmises par ce
vecteur appartiennent au genre Plasmodium.
• Schizogonie pré-érythrocytaire
Le parasite est inoculé à l’Homme lors du repas sanguin de l’Anophèle femelle sous la
forme de sporozoïtes qui vont rapidement infecter les hépatocytes. Ils s’y développent, puis
se différencient en schizontes fragmentés qui libèrent par la suite des mérozoïtes dans la
circulation sanguine. Cette première phase asymptomatique est unique dans le cycle.
Chez P. vivax et P. ovale, des formes intrahépatiques (hypnozoïtes) peuvent persister
plusieurs mois après la piqûre du moustique sous une forme dormante avant de libérer des
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Décembre
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mérozoïtes dans le sang et de causer les reviviscences tardives qui caractérisent ces
infections. Les hypnozoïtes n’ont pas été observés dans les infections à P. falciparum.
• Schizogonie érythrocytaire
À 16h, les jeunes trophozoïtes présentent un anneau épaissi et complet. Les taches de
Maurer commencent à apparaître. En arrivant à maturité, les trophozoïtes grandissent jusqu’à
occuper 2/3 de la cellule (24h puis 32h). La vacuole digestive disparaît alors et l’hémozoïne
(tache brune) commence à se former à partir du stade trophozoïte.
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Décembre
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À 40h, le schizonte commence à se fragmenter en noyaux multiples qui deviennent
totalement indépendants à 48h (schizonte segmenté) et donneront les mérozoïtes. La lyse
maitrisée par le parasite des membranes de la vacuole parasitophore et de l’érythrocyte
permet ensuite la libération de 6 à 32 nouveaux mérozoïtes. Ceux-ci pénètrent alors dans de
nouveaux globules rouges et initient un nouveau cycle d’infection permettant la progression
rapide de la parasitémie et ainsi de la pathologie. La synchronisation des cycles parasitaires
au sein de l’hôte infecté entraîne la destruction périodique d’un grand nombre de globules
rouges et la libération d’un pigment responsable de la fièvre palustre : l’hémozoïne. Le cycle
parasitaire érythrocytaire peut durer 24h (P. knowlesi), 48h (P. falciparum, P. vivax, P. ovale)
et 72h (P. malariae). Une petite fraction des mérozoïtes se différencie en précurseurs des
cellules sexuées, les micro- et macro-gamétocytes
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II.3. Diagnostic du paludisme
La sensibilité d’un diagnostic est définie comme « la probabilité que le test soit positif
si la pathologie est présente». La spécificité d’un diagnostic est « la probabilité que le test
soit négatif si la pathologie est absente».
Chez un sujet non prémuni, tout accès palustre peut s’aggraver en quelques heures
sous la forme d’un paludisme potentiellement mortel. L’accès palustre grave peut prendre
plusieurs formes cliniques dont la plus importante est le neuropaludisme. Cette atteinte
cérébrale se caractérise par des troubles de la conscience, une prostration et des convulsions.
Le diagnostic du paludisme est donc une urgence vitale : le malade doit être immédiatement
hospitalisé dès l’observation de tout symptôme neurologique (World Health Organization,
2010).
La pratique du diagnostic clinique était plus compréhensible par le passé lorsque des
antipaludéens peu chers et bien tolérés, comme la chloroquine, étaient encore efficaces
(Wongsrichanalai et al., 2007). Cependant, du fait de la non-spécificité des symptômes, il est
difficile de différencier le paludisme des autres pathologies tropicales à accès fébrile.
L’approche strictement syndromique apparaît donc comme peu fiable. En effet, cette pratique
a entrainé la prescription excessive d’antipaludéens, facteur favorisant l’apparition de la
résistance aux traitements, ainsi que le manque de prise en charge des pathologies non
palustres à symptomatologie identique en zone endémique (Gwer et al., 2007).
En 2014, les directives de l’OMS soulignent qu’il est important de confirmer une
suspicion de cas de paludisme en procédant, si possible, à un diagnostic de certitude en
laboratoire avant de délivrer un traitement antipaludique adapté.
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Une thérapie dispensée uniquement suite à une suspicion clinique ne doit être
envisagée que lorsque les techniques de diagnostic parasitologique ne sont pas accessibles
(World Health Organization, 2014b).
C’est un diagnostic de certitude qui repose sur la mise en évidence des formes
érythrocytaires de Plasmodium grâce à l’observation microscopique d’un prélèvement de
sang périphérique du patient. Il existe deux techniques différentes et complémentaires : le
frottis mince et la goutte épaisse.
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Décembre
2014
• La goutte épaisse (Figure 6)
Cette technique consiste à concentrer les parasites par centrifugation dans un tube
capillaire après les avoir marqués à l’acridine orange, un fluorochrome. Elle est facile à
maitriser et donne une sensibilité semblable à celle de la goutte épaisse (sans diagnostic
d’espèce cependant), mais elle nécessite un matériel spécifique. L’arrêt de sa
commercialisation est annoncé.
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Décembre
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II.4. Les traitements curatifs actuels
D’après les directives 2010 de l’OMS, les cas de paludismes doivent être traités suivant
les recommandations suivantes (World Health Organization, 2010).
Le choix de l’ACT dans un pays ou une région sera basé sur le niveau de
résistance à la drogue partenaire de l’association.
Les autres ACT connus pour être efficaces dans la région peuvent être utilisés :
§ artésunate plus tétracycline ou doxycycline ou clindamycine; quinine - tétracycline ou
doxycycline ou clindamycine.
Ces associations doivent être administrées pendant 7 jours. Une dose unique de primaquine
(0,75 mg/kg) peut être ajoutée à un traitement ACT pour le paludisme non compliqué à P.
falciparum comme traitement anti-gamétocyte, en particulier dans les zones de stade pré-
élimination ou élimination.
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Décembre
2014
¤ Traitement des groupes à risque
Grossesse :
- Au premier trimestre : L’association quinine plus clindamycine pendant 7 jours. (En cas
d’échec du traitement, l’association artésunate - clindamycine pendant 7 jours est conseillée).
Un ACT n’est indiqué que si c’est le seul traitement immédiatement disponible, en cas
d’échec du traitement de référence ou si l’observance n’est pas assurée pour un traitement de
7 jours.
- Second et troisième trimestres : Les ACT reconnus comme étant efficaces dans le pays/la
région où l’association artésunate - clindamycine (ou quinine - clindamycine) doivent être
administrés pendant 7 jours.
Femmes allaitantes:
Un traitement antipaludéen standard est préconisé (y compris les ACT) excepté la dapsone, la
primaquine et les tétracyclines.
Les ACT sont recommandés en première intention en prenant garde à l’exactitude des
dosages et en s’assurant que la dose administrée est bien entièrement absorbée.
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29
Décembre
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II.4.1.B. Accès sévère à P. falciparum
Le paludisme sévère est une urgence vitale : après une évaluation rapide de l’état clinique
et une confirmation du diagnostic, des doses complètes d’antipaludéens par voie parentérale
doivent être administrées sans attendre, quel que soit le traitement disponible.
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30
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II.4.2 Les dérivés de l’artémisinine
A B
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Décembre
2014
II.5. Émergence de nouvelles résistances aux antipaludéens
Détectée pour la première fois dans la région du Grand Mékong, la résistance aux
traitements antipaludiques est un problème récurrent : la résistance de P. falciparum aux
générations précédentes de traitements, comme la chloroquine et l’association sulfadoxine-
pyriméthamine (SP), a émergé à la fin des années 50, puis s’est répandue dans les années 70
et 80, sapant les efforts de contrôle du paludisme et détruisant les progrès dans la survie
infantile (Mita and Kazuyuki Tanabe, 2012).
Dans ce but, des tests permettant de détecter les parasites résistants ont récemment
été mis au point. Un test in vitro, le « Ring stage Survival Assay » ou RSA (Witkowski et al.,
2013) permet de détecter la résistance via la différence du taux de survie des stades anneaux
entre souches résistantes et sensibles de P. falciparum. Un test moléculaire a récemment été
développé grâce à la découverte d’un marqueur moléculaire de résistance, le gène
PF3D7_1343700 appelé K13. L'auteur de ce mémoire de thèse a par ailleurs eu la chance de
participer à cette découverte, en analysant le polymorphisme du gène K13 dans différentes
régions du Cambodge, lors d'un stage à l'Institut Pasteur de Paris aux côtés de Frédéric Ariey.
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32
Décembre
2014
En effet, ce gène est un orthologue du gène Keap1 humain dont la protéine interagit
avec la protéine Nrf2 au sein de la voie métabolique antioxydante. La protéine K13 pourrait
donc jouer un rôle semblable chez le parasite. Cependant, la cascade de réactions dans
laquelle la protéine K13 est impliquée demeure, pour l’instant, inconnue.
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III. Caractéristiques et utilisation d’un test de diagnostic rapide du
paludisme
• Étape 1 :
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2014
• Étape 2
2)
Solution
tampon
1)
Sang
parasité
Antigène
du
parasite
(Ag)
capturé
par
un
Ac
m arqué
Sang et Ac marqués sont entrainés le long de la bandelette
Figure 10 : Étape 2 : Le sang du patient est mélangé avec un agent lysant sur la bandelette.
Avec la destruction des globules rouges, davantage de protéines parasitaires sont libérées et
accessibles à la détection. Les anticorps marqués vont alors se fixer sur la protéine cible. La
solution tampon est ensuite déposée et va entraîner la phase mobile le long de la bandelette,
sur les lignes test et contrôle, grâce à la capillarité des fibres de nitrocellulose.
(http://www.wpro.who.int/malaria/sites/rdt/)
• Étape 3
Complexes
Ag-‐Ac
Ac
m arqués
capturés
marqués
capturés
Les tests de diagnostic rapide se présentent sous différentes formes (figure 12).
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Les tests de diagnostic rapide (Figure 13) sont généralement constitués des éléments
suivants :
• Tampon échantillon
• Tampon conjugué
• Membrane de réaction
Cette membrane comporte deux lignes (contrôle et test) qui facilitent le mécanisme de
capture du complexe anticorps marqués-antigènes et forment des bandes visibles lorsque
l’analyte est présent/absent. Elle est constituée de nitrocellulose capable de fixer par
absorption irréversible les anticorps de capture grâce à son hydrophobicité, mais également
de nylon, de polyvinylidene fluoride et de surfactants.
Il sert de réservoir pour l’excès d’échantillon afin d’éviter que celui-ci ne subisse un
reflux vers la membrane de réaction et ne cause de faux positifs.
• Support et boitier
Le support est situé sous les différents tampons, aide à les maintenir en place et assure la
rigidité du dispositif. Fabriqué en plastique à bas-coût, le boitier préserve la bandelette vis-à-
vis des conditions extérieures, empêche la contamination, permet à l’utilisateur d’accéder au
tampon échantillon et maintient l’alignement des composants en permettant la visualisation
des résultats (Yetisen et al., 2013).
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III.2.2 Anticorps de détection
Les anticorps sont des protéines de la famille des immunoglobulines produites par les
organismes vertébrés afin de se défendre contre un antigène étranger (virus, bactérie, toxine
… ) Ils peuvent être caractérisés par leur capacité à se lier à un antigène d’une part et à une
cellule spécialisée du système immunitaire d’autre part. Pour cela, leur structure de base
présente deux types de domaines (Figure 14) : le domaine Fc constant, où sera fixé le
colorant de marquage et les deux domaines Fab comportant des régions variables qui se
fixeront aux épitopes des antigènes.
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Les anticorps polyclonaux sont isolés de sérum d’animal immunisé, principalement
des lapins. Le sérum contient alors plusieurs sortes d’anticorps présentant chacun une affinité
pour différents épitopes du même antigène, une avidité et une spécificité différente. L’avidité
d’un anticorps représente la stabilité de son complexe avec l’antigène. Celle-ci est déterminée
par son affinité pour l’antigène, le nombre de sites de liaisons possibles à celui-ci et la
configuration géométrique du complexe anticorps-antigène (Koivunen and Krogsrud, 2006).
iii. Marquage
Les anticorps sont marqués au niveau de leurs chaînes lourdes (=fragment Fc). Le
choix de l’or colloïdal comme marqueur s’explique par son fort coefficient d’extinction par
rapport aux autres types de colorants. Il est également de très petite taille et peut donc être
présent en plus grande quantité sur la ligne de test, ce qui garantit, avec la forte intensité
colorimétrique de l’or, une plus grande facilité de discrimination des signaux faiblement
positifs (Yetisen et al., 2013).
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III.3 Systèmes de prélèvement du sang du patient
De la même façon que pour les gouttes épaisses et les frottis sanguins, il est nécessaire
de prélever du sang périphérique chez le patient afin de pouvoir le déposer sur le test. Pour
cela, le plus simple est de prélever une ou deux gouttes de sang à l’aide d’un capillaire après
avoir piqué le doigt, sur la face latérale de l’annulaire de préférence, avec un dispositif
autopiqueur à usage unique de type lancette (Figure 15) (Enseignants de Parasitologie et
Mycologie-ANOFEL, 2014).
Cette opération doit être effectuée dans les conditions les plus stériles possibles : le
personnel de santé devra porter des gants et désinfecter correctement le patient. Les déchets
devront être jetés dans des dispositifs d’élimination spéciaux (DASRI si possible, une boite
spéciale pour objets coupants sinon). Une notice d’utilisation des tests de diagnostic rapide à
l’intention du personnel de santé élaborée par les organismes de santé mondiaux figure en
Annexe.
Les TDR du paludisme permettent la prise en charge rapide des patients fébriles, soit en
posant un diagnostic définitif de paludisme (afin de pouvoir administrer un traitement
antipaludéen à temps et de sauver des vies) si le résultat est positif, soit en contribuant à la
mise en place rapide d’un diagnostic alternatif et d’une prise en charge de la fièvre si le
résultat est négatif.
Cependant, l’achat de ces kits au sein de centres de santé doit se faire avec précautions :
ils ne présentent pas tous les mêmes performances et la façon dont la qualité des tests est
contrôlée varie suivant le fabricant. Pour cela, depuis 2008, l’OMS et FIND ont mis en
oeuvre un programme d’évaluation sur plus de 200 tests actuellement sur le marché
(Mouatcho and Goldring, 2013; World Health Organization, 2014b; World Health
Organization et al., 2014).
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IV. Différentes protéines cibles des TDR
IV.1. HRP2
IV1.1.1. Caractéristiques de HRP2
La protéine riche en histidine HRP2 est une protéine soluble dans l’eau, spécifique de
P. falciparum, et produite abondamment par les stades asexués et les gamétocytes. Elle est
caractérisée par une répétition de séquences adjacentes d’acides aminés, riches en histidine
(les motifs AHH et AHHAAD sont les plus courants), ce qui permet la détection par de
nombreux antigènes et augmente la sensibilité des TDR (Wellems and Howard, 1986). Cette
protéine présente trois isoformes : HRP1, HRP2 et HRP3. HRP2 se situe dans la vacuole
parasitophore ainsi que dans le cytoplasme du parasite et contribue à la détoxification de
l’hème (Mouatcho and Goldring, 2013). Elle est retrouvée sous forme circulante dans le sang
du patient après rupture des schizontes (Baker et al., 2010).
Cette caractéristique et la production abondante d’HRP2 ont été les arguments
majeurs de sa sélection en tant que marqueur moléculaire de détection du paludisme. Par
ailleurs, c’est une protéine stable dont la concentration dans le sang est corrélée à la biomasse
parasitaire (Dondorp et al., 2005).
HRP2 possède un seuil de détection d’approximativement 100 parasites/μL. Elle est
donc la protéine permettant la détection la plus sensible de tout l’arsenal de tests de
diagnostic rapide avec 95 % de sensibilité à P. falciparum (Abba et al., 2011; World Health
Organization et al., 2014). Cette sensibilité augmente avec la densité parasitaire (Abeku et
al., 2008). Le test à PfHRP2 est donc présenté comme une alternative fiable à la microscopie
en zone d’endémie à haute transmission et constitue le type de TDR le plus largement utilisé
à l’heure actuelle pour P. falciparum. Il est également indiqué dans le diagnostic du
paludisme placentaire chez la femme enceinte. Lors de la grossesse, le parasite demeure
séquestré dans les tissus placentaires et il est alors difficile de le détecter par microscopie.
Dans ce contexte, une étude en Ouganda a démontré que la sensibilité et la spécificité des
TDR, cependant inférieures à la microscopie, rendaient cet outil intéressant dans la détection
du paludisme chez la femme enceinte (Kyabayinze et al., 2011).
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IV1.1.1 Limites du TDR spécifique de HRP2
Du fait de son seuil de détection élevé, évalué à 100 parasites/μL, ce test est très
sensible en cas d’infection aiguë par P. falciparum mais présente un intérêt limité pour les
interventions de pré-élimination chez les porteurs asymptomatiques (Tiono et al., 2014).
D’autre part, un effet prozone a été observé lors de l’utilisation de TDR détectant HRP2 : des
effets de faux négatifs ou faibles positifs ont été induits par un excès d’antigènes dû à une
forte parasitémie. Ce phénomène est dû à un défaut de formation du complexe antigène -
anticorps marqué qui ne sera donc pas ou moins capté par l’anticorps fixe et donc moins
détecté (Luchavez et al., 2011).
Limites métaboliques
La protéine HRP2 persiste dans le sang jusqu’à deux semaines après le traitement
antipaludéen. Elle induit alors un taux de faux positifs important chez les patients guéris,
ayant contracté une pathologie aux symptômes fébriles semblables au paludisme. Il n’est
donc pas possible de surveiller la clairance parasitaire et de détecter précocement
l’efficacité du traitement. Cela peut compromettre le rapport coût/efficacité de ces tests
(Abeku et al., 2008).
Limites génétiques
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D’autre part, la délétion du gène PfHRP2 a récemment été observée au Pérou,
empêchant la détection de P. falciparum par les TDR à HRP2 et induisant de faux négatifs
(Akinyi et al., 2013; Maltha et al., 2013).
Les TDR basés sur pLDH possèdent des avantages sur les TDR à HRP2, comme la
clairance rapide de pLDH après un traitement réussi (environ 10 jours) : elle permet d’évaluer
la réponse au traitement antipaludéen chez un patient et de prédire les échecs thérapeutiques
(Gerstl et al., 2010). D’autre part, les TDR à pLDH ne présentent pas d’effet prozone (faux
négatifs par excès d’anticorps dans le cas de forte parasitémie) (Gillet et al., 2011).
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IV1.1.1. Limites du TDR spécifique de la LDH
Le seuil de détection des TDR à pLDH (200 parasites/μL) restreint cependant leur
utilisation optimale aux cas de fortes parasitémies avec une sensibilité de 93,2 % pour P.
falciparum (Abba et al., 2011). Ils apparaissent donc moins performants que ceux à HRP2
dans les zones de faible transmission (Makler and Piper, 2009).
Les TDR actuels ciblant P. vivax présentent des anticorps contre Pv-pLDH. Toutefois,
leur seuil de détection reste plus faible que pour P. falciparum (Mengi et al. 2014). De plus, il
n’existe pas de détection spécifique des autres espèces de Plasmodium (P. ovale, P. vivax, P.
knowlesi … )
D’autre part, la pLDH est également produite par les stades gamétocytes du parasite,
qui ne sont pas éliminés par les traitements ACT conventionnels. Cette observation peut faire
craindre une incapacité de ce type de TDR à détecter l’élimination progressive des parasites,
ou clairance parasitaire, et donc à conclure à l’efficacité du traitement (Mueller et al., 2007).
Cependant, les gamétocytes résiduels sont peu nombreux après traitement et leur densité se
situe alors sous le seuil de détection des TDR (Sowunmi et al., 2008).
IV.3. L’aldolase
L’aldolase est une enzyme glycolytique retrouvée dans de nombreux tissus de l’hôte
humain, où l’on dénombre trois isoenzymes différentes. Au sein du parasite Plasmodium, il
n’existe qu’une seule sorte d’aldolase de 369 acides aminés chez P. falciparum et P. vivax
(Mouatcho and Goldring, 2013). La séquence du gène codant pour l’aldolase est hautement
conservée entre les souches de parasites mais présente cependant une homologie de séquence
de 61-68 % avec les aldolases des eucaryotes (Lee et al., 2006). Les anticorps de détection de
l’aldolase permettent de détecter spécifiquement P. falciparum et P. vivax mais aussi les deux
espèces ensemble de façon pan-spécifique (Dzakah et al., 2013). La qualité de détection de
l’antigène diminuerait en dessous de 500 parasites/μL (Ashton et al., 2010). L’antigène
persiste moins de 10 jours dans le sang et pourrait donc potentiellement permettre le suivi
thérapeutique de l’infection (Dzakah et al., 2013).
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IV1.1.1. Limites de l’aldolase
Peu d’études comparatives ont été menées par rapport à HRP2 et à la LDH. La
sensibilité générale des tests reste assez basse par rapport aux autres protéines cibles, entre 48
et 80 % pour P. falciparum et entre 15 et 83 % pour P. vivax (Ashton et al., 2010). Cela peut
être dû au fait que l’aldolase est produite en faible quantité par le parasite et que sa détection
est donc dépendante de la parasitémie du patient.
Cela peut aussi être dû au faible nombre d’épitopes par parasite (non répétés comme
pour HRP2) ou encore à la qualité des TDR (Mouatcho and Goldring, 2013). Enfin, un
événement de polymorphisme sur un seul nucléotide (SNP) a été découvert sur des isolats
coréens de P. vivax mettant en difficulté la spécificité des tests dans ce pays (Abba et al.,
2011).
Caractéristiques HRP2
pLDH Aldolase
P. falciparum, P. vivax,
Espèces détectées P. falciparum seul P.ovale, P. malariae P. falciparum, P. vivax
Persistence après clairance parasitaire (jours) > 28 < 10 < 10
Variations génétiques Oui Aucune à l'heure actuelle Aucune à l'heure actuelle #
Répétition d'épitopes Oui Non Non
Sensibilité pour P. falciparum (%) 95 * 93,2 * 48-80 §
Sensibilité pour P. vivax 2000 parasites/μL (%) Non mentionné 78,9-98,8 § 15-83 §
Spécificité (%) 95,2 ** 98,5 ** //
Surveillance de la clairance parasitaire Non Oui Potentielle
Surveillance de l'efficacité du traitement Non Oui Potentielle
Effet Prozone Oui Non Non
# Kim et al. (2012) ont trouvé une mutation ponctuelle dans des isolats coréens de P. vivax
* Abba et al. (2011)
** Spécificité pLDH > HRP2 ( Abba et al., 2011)
§ Résumé des données de Mouatcho et al. 2013
// Données insuffisantes
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IV.5. Limites communes
• D’autres cas de faux positifs ont été attribués à des facteurs immunologiques et infectieux
tels que l’hépatite C, la schistosomose, la toxoplasmose, la dengue, la leishmaniose, la
maladie de Chagas et la trypanosomose africaine (Mouatcho and Goldring, 2013)
• Des réactivités croisées entre les espèces de Plasmodium ont été observées (Lee et al.,
2014).
Les tests de TDR peuvent détecter spécifiquement les différentes espèces de parasites
en assurant la capture d’une ou plusieurs protéines cibles. Ils peuvent détecter :
• P. falciparum (Pf-HRP2 ou Pf-pLDH (rare)) seul.
Exemple : Advanced Quality™ One Step Malaria Pf Test – Intec Product Inc©
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IV.7. Nouveaux marqueurs moléculaires
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V. Évaluation de la qualité des tests de diagnostic rapide
Dans ce cadre, les principales caractéristiques de qualité que l’on doit retrouver dans
un test de diagnostic rapide sont :
• La sensibilité : afin de détecter tous les cas de paludisme.
• La spécificité : afin de discriminer précisément les pathologies fébriles non paludiques et
le paludisme, d’assurer une prise en charge correcte des cas et une surveillance précise de
la pathologie.
• La stabilité : pour maintenir l’exactitude des tests après transport et stockage aux
conditions ambiantes.
• La facilité d’utilisation et la sécurité : afin de permettre une analyse sûre des échantillons
et une interprétation exacte des résultats.
Les variations observées dans la qualité des TDR peuvent s’expliquer par leur
technique de fabrication d’une part (qualité de conception/fabrication) ou par leur exposition
à de fortes températures durant le transport et le stockage d’autre part. Garantir la qualité d’un
TDR s’avère essentiel du fait de l’importance vitale de son efficacité dans le diagnostic d’une
pathologie potentiellement mortelle. Cette étape est également indispensable au renforcement
de la confiance des cliniciens et des patients dans les résultats de ces tests, et donc à
l’adhérence de ces derniers au traitement (4).
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Le Contrôle qualité se déroule suivant :
• Étape 1 : Test des produits : Évaluation avant achat de la performance des produits.
• Étape 2 : Confirmation de la qualité des produits à leur arrivée dans le pays avant
distribution sur le terrain.
• Etape 3 : Contrôle de qualité au moment de leur utilisation (puits de contrôle positif) :
Assure que les TDR ont maintenu leur efficacité au cours du transport et du stockage,
avant utilisation.
Utilisateurs : formation appropriée et instructions, prise en charge des résultats positifs et
négatifs, surveillance de la prévalence de la pathologie et de l’approvisionnement des
produits.
Figure 16: Instaurer la confiance : évaluation de la qualité des TDR pour le Paludisme
(FIND, https://www.youtube.com/watch?v=COVXZCeiTW8, Ajoutée le 9 décembre
2013 (5))
Cette vidéo définit le rôle des TDR et l’importance d’évaluer leur qualité afin de
réduire le gaspillage des antipaludéens, les erreurs de traitement des patients, de diminuer le
coût des interventions et d’augmenter la confiance dans le système de santé.
Les recommandations sur les critères de sélection et les principes des tests de
diagnostic rapide sont régulièrement mises à jour par l’OMS lors de réunions de comités
d’experts.
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V.1. Principes d’évaluation
Les fabricants, sous norme ISO-13485, sont invités à soumettre leurs produits à chaque
session de test de produits. Cette étape d’évaluation est actuellement assurée par le CDC
(Center for disease control and prevention) aux États Unis. Depuis 2006, 210 produits ont pu
être évalués durant 5 sessions de tests du programme. Les échantillons du panel sont issus de
souches adaptées en culture et de prélèvements de patients provenant de 12 sites en Afrique,
Asie et Amérique du Sud.
La performance d’un TDR est mesurée grâce à un Score de Détection sur le Panel
(SDP) qui est le pourcentage d’échantillons sélectionnés dans le panel qui donnent l’un des
deux résultats suivants :
- À faible densité parasitaire (200 parasites/μL), chaque échantillon est testé par deux TDR
provenant de deux lots différents : le TDR doit donc montrer un résultat positif pour
quatre tests afin que l’échantillon soit positif.
- Pour une forte parasitémie (2000 à 5000 parasites/μL), le résultat doit être positif pour
deux tests (un TDR par lot pour deux lots).
Le score de détection sur le panel est donc la mesure combinée d’un taux de positifs,
incorporant des paramètres inter-tests et inter-lots. Par conséquent, ce n’est pas la même
chose que la sensibilité clinique d’un TDR, qui est la mesure de la proportion de patients
connus comme ayant la pathologie dont le test a donné un résultat positif (World Health
Organization et al., 2014).
Les tests de diagnostic rapide doivent être sélectionnés grâce aux critères suivants,
admis par le programme de test des TDR du paludisme (World Health Organization, 2014b):
Seul l’achat de produits validant les 4 critères ci-dessus est recommandé par l’OMS.
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La stabilité thermique et la facilité d’utilisation des TDR sont également évaluées au
cours de cette première étape de test : ils sont alors testés sur une culture de 200 parasites/μL
dès la réception, puis 60 jours après incubation à 35°C et à 45°C. Les TDR présentant une
haute stabilité thermique sont alors recommandés pour l’utilisation dans les zones de forte
chaleur (World Health Organization, 2014b).
Il est intéressant de noter que l’organisme FIND a mis en place un guide en ligne
destiné à trier les TDR en fonction des besoins d’un programme et des critères de sélection
recommandés. Il est basé sur les performances des tests de produits des sessions 2-5 du
programme et pourra être trouvé sur leur site (en cours de mise à jour pour les données de la
session 5 de test) (World Health Organization, 2014b).
La performance des produits pouvant varier entre les lots avec le temps, l’OMS
recommande l’évaluation des lots avant ou après expédition du fabricant à l’acheteur. Cette
évaluation est réalisée dans un centre testeur de lots en collaboration avec le programme
OMS-FIND d’évaluation des produits TDR pour le paludisme, contribuant ainsi aux bonnes
pratiques d’approvisionnement. Deux laboratoires ont actuellement pour mission de contrôler
la qualité des lots de produits : l’Institut Pasteur du Cambodge (IPC) et l’Institut de
Recherche de Médecine Tropicale aux Philippines. Ils sont financés par l’organisme
UNITAID.
Un manuel, rédigé par l’OMS et FIND, fournit des méthodes répétables de production
d’échantillons de référence, de parasitémie connue, ainsi que des méthodes d’évaluation des
TDR pour le paludisme, semblables à celles de la première étape de test de produits (World
Health Organization et al., 2014). Les résultats obtenus en laboratoire ne sont alors
extrapolables au terrain que si les conditions de stockage des TDR, ainsi que les espèces et
souches de parasites analysées sont similaires aux conditions réelles d’utilisation. C’est pour
cela qu’en plus d’un test initial à la réception des TDR, les laboratoires mandatés stockent
certains produits du lot et les soumettent à une réévaluation à intervalles de temps réguliers
afin de s’assurer de leur fonctionnement optimal jusqu’à la date de péremption, fournissant
ainsi des informations précieuses sur leur stabilité. Ces méthodes sont donc adaptées au test
des lots après l’achat, avant et pendant la distribution sur le terrain, afin de s’assurer que le lot
de produits présente les critères nécessaires à son utilisation optimale (4).
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v Étape 3 : Contrôle de la qualité avant utilisation
Afin d’assurer l’efficacité optimale des TDR dans la prise en charge des patients, il est
important d’évaluer la qualité des dispositifs avant leur utilisation sur le terrain, souvent dans
des cliniques éloignées ou dans les villages par des agents de santé. Ainsi, un protocole basé
sur des puits de contrôle positif (ou PCW : positive control wells) a été développé afin de
s’assurer du bon fonctionnement des TDR après exposition à des conditions de transports et
de stockages variables. Ce nouvel outil constitue une méthode peu coûteuse et simple afin de
tester les TDR sur le terrain et d’assurer le maintien de la qualité du TDR du fabricant jusqu’à
l’utilisateur final (4).
Les PCW sont de petits tubes en plastique recouverts de protéines : HRP2, pLDH et
aldolase (les cibles principales des TDR). Une solution d’antigènes recombinants,
reconstituée dans le tube grâce à un volume d’eau précis, est ainsi déposée sur un TDR afin
de simuler le sang infecté du patient (Figure 17). Si une bande de signal positif apparaît sur
le TDR, avec l’apparition de la bande contrôle, le lot est alors de qualité suffisante pour être
utilisé. Le personnel de santé peut également se servir de la PCW afin d’assurer la qualité des
stocks d’un établissement de santé.
Figure 17 : Schéma illustrant l'utilisation d'un puits de contrôle positif (World Health
Organization ; Foundation for Innovative New Diagnostics, 2014).
Actuellement, de nombreux tests sont réalisés afin de sélectionner, pour les PCW, des
protéines recombinantes assurant une équivalence de résultats avec de vrais échantillons
sanguins contenant des parasites. Depuis 2008, ces tests ont également été évalués par le
personnel de santé en zone endémique.
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Les questions ont porté sur leur format, leur utilité, la facilité de formation à leur
utilisation, l’adhésion du personnel à ce dispositif au cours des soins de santé courants ainsi
que leur impact sur l’utilisation des TDR (figure 18).
Figure 18: Formation des agents de santé à l’utilisation des PCW en Ouganda.
Ici, l’étape de prélèvement de l’eau à ajouter à l’antigène sec.
(http ://www.finddiagnostics.org/programs/malaria-afs/malaria/rdt_quality_control/)
Cette enquête de terrain, menée dans trois régions du monde (Ouganda, Laos et
Philippines), est destinée à développer et corriger les méthodes et outils qui peuvent être
utilisés dans l’implémentation des PCW. Les données, collectées jusqu’en avril 2014, sont en
cours de traitement (4).
Depuis 2006, 210 produits ont pu être évalués durant 5 sessions de tests de TDR, dont
45 en 2013 lors de la cinquième session. Treize instituts de recherche ont été impliqués dans
le prélèvement des échantillons ou leur caractérisation afin d’établir le panel d’évaluation.
Entre janvier et décembre 2013, approximativement 58 400 TDR ont été testés par le CDC.
Les résultats sont résumés dans les tableaux 4 et 5 du rapport de l’OMS (World Health
Organization et al., 2014). Les principales conclusions qui en ont été tirées sont les
suivantes :
• Les résultats obtenus avec des échantillons de sang infecté et de sang sain, le score de
détection sur le panel (SDP), le taux de positifs, le taux de faux positifs et la stabilité à la
chaleur étaient similaires à ceux reportés dans les sessions 1-4.
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• La moyenne de SDP pour des échantillons de P. falciparum à faible parasitémie (200
parasites/μL) était de 81,0 %, en adéquation avec les résultats de la session 4 (81,6 %). Cela
suggère que la performance des tests aurait atteint un plateau après plusieurs sessions
d’améliorations effectuées par les fabricants.
• Les performances des produits varient beaucoup pour les faibles densités parasitaires (200
parasites/μL), mais la plupart ont montré un taux de détection important de P. falciparum et
P. vivax à 2000 (ou 5000) parasites/μL.
• Les tests pour P. falciparum ciblant les antigènes HRP2 présentaient le SDP le plus élevé et
les deux produits avec la plus basse performance à 200 parasites/μL ciblaient l’antigène
pLDH spécifique de P. falciparum.
• Les performances des tests variaient indubitablement entre les lots, d’où l’importance des
contrôles de qualité après achat.
Un certain nombre de TDR ayant détecté le paludisme à une parasitémie basse avaient
peu de faux positifs, étaient stables à température tropicale, avaient une utilisation simple et
pouvaient détecter P. falciparum, P. vivax ou les deux infections, augmentant ainsi le nombre
de tests performants disponibles depuis les sessions 1-4. La publication des précédentes
sessions d’évaluation de produits par l’OMS a contribué à influencer les pratiques
d’approvisionnement des programmes nationaux de santé et des ONG, mais elle a également
contribué à pousser le marché des TDR du paludisme vers la production de tests de meilleure
qualité (World Health Organization et al., 2014).
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V.3. Défi technique du dispositif médical : stabilité thermique
Dans les conditions d’utilisation de terrain, les TDR sont généralement transportés et
stockés dans des zones où la température ainsi que l’humidité fluctuent énormément (ex. :
saison des pluies/saison sèche) (figure 19). De plus, tous les bâtiments de stockage ne
disposent pas d’air conditionné afin de diminuer ces variations.
Par exemple, au Cambodge : pour une température moyenne de 28°C, les maximales
atteignent jusqu’à 40°C en avril-mai et l’humidité atmosphérique peut monter jusqu’à 90 %
en saison des pluies. Des études ont montré que ces conditions pouvaient considérablement
endommager les tests et altérer leur sensibilité sur le terrain (World Health Organization et
al., 2014).
Le fabricant indique donc généralement sur l’emballage une gamme acceptable de
températures de transport et stockage ainsi que les températures extrêmes à éviter. La plupart
préconisent une température maximale de 30 à 40 °C. D’autre part, l’emballage individuel
des TDR, conçu pour résister à l’humidité, contient généralement un agent desséchant afin de
ralentir les dommages causés par la présence d’eau en suspension dans l’air (World Health
Organization et al., 2014). En pratique, le stockage dans des bâtiments disposant d’air
conditionné est recommandé. Si cela n’est pas possible, une surveillance régulière de la
température de la pièce de stockage doit être effectuée.
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Au cours des sessions d’évaluation de l’efficacité des TDR, l’OMS et les organismes
associés testent également la stabilité des produits à la chaleur et à l’humidité, ainsi que la
qualité de leur emballage protecteur. Les TDR sont alors maintenus pendant deux mois à
température ambiante (< 25 °C) et à 35 °C et 45 °C avec une humidité de 75%. Ils sont
ensuite testés avec des échantillons afin d’évaluer leur stabilité à de telles températures
(Chiodini et al., 2007). L’importance de la stabilité thermique dépend des conditions dans
lesquelles le produit sera transporté et stocké : elle constitue donc un paramètre non
négligeable lors de la sélection d’un TDR par chaque programme national de contrôle du
paludisme en fonction du pays et des conditions d’utilisation. Cette caractéristique sera moins
critique dans des zones fraiches de haute altitude que dans des régions où la température peut
atteindre 45°C en saison chaude (World Health Organization et al., 2014).
Les TDR détectant Pf-pLDH ont été décrits comme étant moins résistants aux hautes
températures que les tests à HRP2, bien que certains tests Pf-pLDH présentent actuellement
une bonne stabilité sur une gamme de température étendue (World Health Organization et al.,
2014).
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VI. Implémentation des TDR en zone endémique
Le contenu de ce chapitre est inspiré du guide d’implémentation des tests de
diagnostic rapide publié par la « Foundation for Innovative New Diagnostics » (2013), ainsi
que du site Internet de l’OMS sur les TDR (1).
Au sein des objectifs à atteindre pour 2015, le plan d’action global contre le
paludisme (GMAP) énonce clairement la nécessité d’une prise en charge de 100 % des
patients par des tests diagnostiques de qualité (World Health Organization, 2013). Afin
d’atteindre ce but, de nombreuses étapes sont nécessaires, dont la mise en place de bonnes
pratiques d’approvisionnement et de contrôle qualité, expliqués dans les chapitres précédents
(Figure 20).
Figure 20: Implémentation des TDR : démarche et résultats (Chiodini et al., 2007;
Maltha et al., 2013; World Health Organization et al., 2014).
L’utilisation des TDR à l’échelle d’un pays peut avoir de nombreux avantages (Figure 19) :
- L’usage rationnel des traitements antipaludéens aide à réduire la mortalité en orientant
rapidement la thérapeutique vers un traitement du paludisme ou d’autres maladies mortelles
de symptômes semblables (méningite aiguë, infections respiratoires aiguës des voies
inférieures … )
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- La détection précoce d’autres pathologies et leur traitement permettent d’épargner des
ressources (les ACT sont onéreux) et d’éviter de créer une pression de sélection sur les
parasites par prescription excessive d’antipaludéens, source d’émergence de la résistance.
C’est pour cela que les programmes nationaux de contrôle du paludisme tendent à
introduire progressivement l’utilisation des tests de diagnostic rapide dans les cliniques et au
niveau des villages, grâce à la mise en place de programmes d’implémentation des TDR. De
nombreux défis apparaissent ainsi, aussi bien dans la gestion logistique, que dans la
formation des agents de santé communautaires.
Dans le cadre de programmes de santé publique, les TDR du paludisme ont été utilisés
à grande échelle et avec succès en Amérique du Sud, Afrique du Sud et Asie du Sud Est.
Dans ces zones et certains pays d’Afrique subsaharienne, les TDR ont ainsi été complètement
intégrés aux pratiques de routine lors de la prise en charge des cas de fièvre (p. ex. Sénégal,
Zambie, Thaïlande, Cambodge et Afrique du Sud).
En septembre 2013, un guide a été rédigé par la « Foundation for Innovative New
Diagnostics » (FIND) afin d’aider à l’implémentation de tests de diagnostic rapide dans les
programmes nationaux de contrôle du paludisme.
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Enfin, il doit s’assurer que les différents acteurs du projet comprennent le processus et
leur rôle au sein de celui-ci, mais également de l’information du public. Sans la mise en place
de ces éléments clés de direction et de coordination, les fonds dépensés pour les TDR
pourraient être gaspillés et une perte de confiance dans ces méthodes diagnostiques pourrait
mettre un frein à la prise en charge appropriée des patients.
Approvisionnement en TDR
• Rédiger des exigences en termes de caractéristiques des produits et du conditionnement.
• Mettre au point une liste de produits candidats.
• Estimer les besoins, les quantifier.
• Effectuer l’approvisionnement en TDR.
• S’approvisionner en dispositifs d’élimination des déchets coupants, gants, etc.
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Dans la figure 21, on peut observer un exemple de la répartition du budget
d’implémentation entre les différents composants d’un programme de contrôle du paludisme.
Sans un financement adéquat de chacun de ces composants, il est probable que la mise
en place d’un programme d’implémentation échouera.
Des échanges bilatéraux sont effectués entre le groupe central de coordination et les
structures provinciales et locales. Les groupes centraux de coordination aident à la formation
sur le terrain en fournissant une planification de l’implémentation, des directives adaptées et
de la documentation. Les acteurs de terrain sont chargés d’apporter des informations pour le
développement et la transposition de ces plans et directives aux différents niveaux du système
de santé - des laboratoires et cliniques jusqu’aux agents de santé des villages- à travers des
outils et des interventions auprès des patients.
Le plan doit être adapté aux besoins de chaque niveau du système de soin et de
chaque zone géographique. Cependant un haut niveau d’uniformité est également
indispensable afin d’assurer le maintien des directives qui permettra le suivi des résultats.
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VI.3. Implémentation au niveau communautaire
Avant l’introduction des TDR sur le terrain, il est important que les communautés
soient totalement sensibilisées aux raisons d’un diagnostic basé sur le parasite, l’efficacité
attendue des TDR, leur interprétation et l’utilisation des résultats.
Des manuels d’instruction (World Health OrganizationFIND, 2008) ainsi que des
modes d’emploi pour réaliser un TDR (P. falciparum seul, test combiné … Cf. Annexe pour
P. falciparum seul) ont été rédigés par FIND, en partenariat avec l’OMS, afin d’améliorer les
techniques de préparation et d’interprétation des tests de diagnostic rapide du paludisme,
mais également de garantir la sécurité de l’utilisateur durant le déroulement du test. Ils sont
destinés aux professionnels de santé qui formeront ensuite, sur le terrain, les agents de santé
communautaires dans les districts et les villages.
Toutefois, l’utilisation des TDR devra faire l’objet d’un suivi sur le terrain afin
d’assurer une bonne pratique diagnostique et la sécurité du prélèvement (Foundation for
Innovative New Diagnostics, 2013).
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L’utilisation correcte des TDR ne représente qu’une partie de la prise en charge du
paludisme. Les agents de santé doivent également connaître les procédures à appliquer en cas
de résultats positifs ou négatifs. La politique nationale de traitement du paludisme différent
suivant les pays ainsi que les causes de la fièvre. Les agents communautaires de santé devront
donc suivre une formation supplémentaire sur la politique de traitements antipaludéens
recommandés par leur pays afin de prendre rapidement le patient en charge, en fonction des
résultats de TDR, avec un traitement du paludisme ou d’autres pathologies de symptômes
semblables, potentiellement mortelles.
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VII. Les porteurs asymptomatiques du paludisme et la détection
par Tests de Diagnostic Rapide: un enjeu crucial.
• Les populations à risque sont désormais définies par des facteurs comportementaux
les mettant en contact avec le vecteur infectant (travail en extérieur ...) plutôt que par un
statut immunitaire comme précédemment (jeunes enfants très touchés ...) On observe une
atteinte majoritaire des adultes avec beaucoup d’infections asymptomatiques à faible densité
parasitaire, rapportées comme faisant office de réservoir infectieux, responsable des
épidémies saisonnière.
• D’autre part, les cas d’importation, comme mentionnés en introduction, constituent
une menace importante pour la réussite de l’éradication du paludisme, surtout pour les pays
frontaliers à des zones de fortes endémies. L’intensification du tourisme par voie aérienne est
également en cause (Cotter et al., 2013).
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• Enfin, des petits groupes de population à risque, souvent des sociétés locales pauvres
vivant dans des zones géographiques difficiles d’accès, constituent des foyers de haute
transmission appelés « hot spots ». Afin de prendre en charge ce problème, il est important
d’assurer un accès équitable aux soins de santé à l’ensemble de la population (Cotter et al.,
2013).
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L’interruption de la transmission passe donc par l’identification et le ciblage du
réservoir infectieux constitué par les patients asymptomatiques (Bousema et al., 2014).
Si une campagne de diagnostic était menée auprès de ces patients, une quantité
significative des infections pourrait présenter une densité inférieure à celle du seuil de
détection microscopique (<10 parasites par μl de sang) ou des TDR (< 50-100 parasites/μL).
Elles sont qualifiées de submicroscopiques (Cotter et al., 2013). Le réservoir asymptomatique
est composé de parasitémies microscopiques et submicroscopiques, réparties différemment
suivant le contexte de transmission (Figure 25) (Lin et al., 2014). Les variations importantes
de la parasitémie au sein d’une même zone endémique peuvent paraître surprenantes.
Or, on sait que la densité parasitaire de l’hôte infecté est contrôlée par l’immunité
acquise formée au cours d’expositions répétées au paludisme. En zone de faible transmission,
les individus exposés à des « hotspots » présenteraient donc une plus faible parasitémie que
les individus non exposés de la même zone (Mosha et al., 2013), d’où l’apparition de
parasitémies submicroscopiques.
Des études sont actuellement menées afin de déterminer à quel seuil la concentration
sanguine en gamétocytes présente un potentiel infectieux. Ces connaissances sont
importantes afin de définir le seuil de détection nécessaire aux outils diagnostics, tout stade
parasitaire confondu, dans le but d’interrompre efficacement la transmission. Elles
permettraient ainsi d’orienter le choix de ces outils ainsi que leur possible optimisation au
cours des travaux de recherche. Bien qu’il y ait certaines évidences que les individus à
paludisme submicroscopique puissent infecter les moustiques, la transmission serait bien
moins susceptible de survenir si les gamétocytes sont à cette faible densité (Lin et al., 2014).
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Figure 26 : Gamétocytémie et probabilité d’infection du moustique (Lin et al., 2014).
Dans la figure 26 est représenté le potentiel infectieux de l’humain au moustique en
fonction de la densité de gamétocytes circulants à partir d’échantillons d’Afrique de l’Ouest
(bleu) et d’échantillons provenant d’enfants après traitement au Burkina Faso et au Kenya
(bleu). Les deux courbes montrent que les probabilités d’infection sont très basses à faible
parasitémie jusqu’à ce que le parasite asexué soit détectable par microscope.
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Dans la plupart de ces infections, la gamocytémie est habituellement bien inférieure à
ce seuil. Cela suggère donc une grande hétérogénéité de distribution des gamétocytes dans le
sang humain.
VII.4. Conclusion
Les interventions et stratégies actuelles ne sont pas aptes à répondre aux changements
épidémiologiques observés dans de nombreux pays en transition d’une phase de contrôle à
une phase d’élimination du paludisme (Cotter et al., 2013). En effet, elles devraient cibler les
infections symptomatiques et asymptomatiques afin de réduire et in fine, d’éliminer
totalement la transmission. Connaissant la sensibilité des tests diagnostiques de terrain
disponibles, l’administration massive de traitement devrait être évaluée en tant qu’alternative
ou en complément de détection active dans les contextes de faible transmission (Lin et al.,
2014).
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IX. Innovations diagnostiques
Depuis l’apparition des TDR, les techniques de biologie moléculaire n’ont cessé de
s’améliorer et de nouvelles techniques de détection et d’amplification du signal ont été mises
au point. Deux d’entre elles vont ainsi être présentées dans ce chapitre.
À partir de quelques copies d’ADN matrice, cette technique permet d’obtenir jusqu’à
109 copies en moins d’une heure, ce qui rend une réaction positive facilement détectable
(World Health OrganizationFIND, 2008). En effet, une quantité importante d’ions
pyrophosphates est produite parallèlement et entraîne l’accumulation d’un précipité blanc.
L’observation de la présence ou de l’absence de ce précipité permet donc facilement de
savoir si l’amplification a eu lieu et donc si le gène est présent dans l’échantillon de départ.
Grâce à ce système de détection simple, purement qualitatif mais spécifique d’espèce, cette
technique pourrait être utilisable comme test de diagnostic rapide du paludisme sur le terrain
en évitant les désavantages de la PCR (cités dans les Généralités). D’autres méthodes de
détection ont également été développées afin d’effectuer des mesures plus fiables et
quantitatives.
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Par exemple, la libération d’un fluorophore dans le milieu lors de la polymérisation de
l’ADN, ou encore l’augmentation conséquente de la turbidité peuvent également être
mesurées et rapportées à une concentration d’ADN et donc, à une densité parasitaire
(Notomi, 2000).
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Cette technique a été évaluée dans le diagnostic du paludisme afin de savoir si elle
constituait une solution intéressante pour un test de diagnostic rapide (Yongkiettrakul et al.,
2014). De nombreux points positifs ont été relevés : l’analyse peut être réalisée en moins de
1,5 h comparé aux 3-4 h conventionnellement requises par la PCR. De plus, elle présente une
grande sensibilité de détection, semblable à celle de la PCR, et une spécificité d’espèce dans
le cas du gène dhfr-ts ici. Enfin, aucune instrumentation de pointe n’est nécessaire à sa
réalisation. La technique LAMP-LFD est donc un candidat compétitif en tant que test
qualitatif de terrain.
Pour conclure, la LAMP est une technique très sensible qui présente également un
plus faible coût par rapport à la PCR, mais toujours supérieur à celui du TDR (Ordre d’idée
approximatif des coûts : LAMP : 1$ (prévisions) / PCR : 0,88 $ / TDR : 0,70$).
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IX.2. Amplification du signal et quantification de la parasitémie :
Les Nano Fibres de Carbone (NFC)
Afin de pallier les problèmes de faible intensité des signaux des TDR en cas de
parasitémie basse, qui rend leur interprétation difficile, des équipes de recherche ont tenté de
mettre au point des immunosenseurs capables d’amplifier ce signal dans le but d’améliorer
les performances des tests. Ce paragraphe s’inspire de l’article de (Gikunoo et al., 2014).
Dans cette étude, les colorants situés à l’extrémité des anticorps labiles de détection ont été
remplacés par des réseaux de millions de nanofibres de carbone (CNF pour Carbon
Nanofiber) fixées sur des microbilles de verre (NMB). Les microbilles jouent le rôle de
substrat et de transporteurs légers des CNF qui, de leur côté, présentent une grande capacité
de fixation des biomolécules grâce à leur surface très importante et les propriétés liées à leur
composition.
Au cours de la fabrication du TDR, les nanofibres sont déposées directement sur les
billes de verre grâce à un procédé thermique de dépôt chimique en phase vapeur (CVD)
d’acétylène à 570°C.
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Le complexe antigène – anticorps fixé à une microbille est ainsi typiquement capturé
au niveau de la ligne test du TDR par un antigène fixe, formant un « sandwich ». On observe
ainsi la formation d’un réseau interconnecté (Figure 29).
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X. Conclusion
De grandes avancées dans la lutte contre le paludisme ont pu être effectuées grâce aux
tests de diagnostic rapide actuels (ou TDR). Leur principal avantage est d'être facile et rapide
à utiliser, de faible coût, avec une interprétation simple des résultats, sans lourde formation
préalable des manipulateurs. Ils constituent donc un outil idéal de diagnostic de terrain
permettant de prendre en charge rapidement un grand nombre de patients en zone d’endémie,
atout indispensable à la poursuite des objectifs d’éradication.
Cependant, les TDR présentent plusieurs limites contraignantes devant les objectifs
actuels de contrôle et d’élimination du paludisme :
i) un seuil de détection médiocre toutes espèces de Plasmodium confondues (50-100
parasites/µL au minimum pour P. falciparum) ne permettant pas le diagnostic des patients à
faibles parasitémies asymptomatiques, réservoirs de la transmission du parasite,
ii) une faible spécificité dans l’identification de P. vivax alors même que les problèmes de
santé publiques posés par ces espèces deviennent prioritaires et une absence de détection des
autres espèces (Mengi et al. 2014).
Ce dernier défaut est une limite rédhibitoire, en particulier dans les zones de pré-
élimination, où la détection de toutes les infections à Plasmodium et leur prise en charge sont
impératives dans la stratégie actuelle d’éradication du paludisme (The malERA Consultative
Group on Diagnoses and Diagnostics, 2011).
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D’autre part, l’apparition de la résistance à l’artémisinine menace les efforts de
contrôle de la pathologie en Asie du Sud-Est. La technique PCR développée pour la détection
du nouveau marqueur de résistance à l’artémisinine nécessite du matériel de laboratoire de
pointe, ainsi que des opérateurs formés et représente également un coût important (Ariey et
al., 2014). De ce fait, elle est difficilement transposable aux zones d’endémies où le risque
d’émergence de la résistance est pourtant accru. La nécessité d’une thérapeutique rationnelle
face à la menace de résistance aux antipaludiques confère donc une importance croissante à
l’exactitude et la précision des méthodes de diagnostic.
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XI. Perspectives d’avenir des TDR
XI.1. TDR et contexte mondial de transmission
Afin d’augmenter cette sensibilité, certains articles montrent qu’il est possible
d’utiliser une technique de concentration des échantillons, dans le cas d’HRP2, à l’aide de
billes magnétiques présentant une affinité pour l’histidine grâce à des résidus ni-NTA (Davis
et al., 2014). Cette technique ne paraît néanmoins pas applicable au terrain et ne constitue
donc pas une solution fiable aux problèmes de sensibilité des TDR.
Pour mettre en place ces nouveaux outils, il sera indispensable de posséder des
contrôles standards à bas coût (les PCW) afin de garantir qualité des résultats du test.
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XI.2. Évolution des besoins en Europe
Dans la zone européenne, les tests de diagnostic rapide peuvent présenter un intérêt
certain au sein des structures de santé ne disposant pas de professionnels formés à l’examen
microscopique de la goutte épaisse et à la détection de parasites. Comme il a été énoncé
précédemment, l’utilisation de TDR serait alors un moyen facile et rapide de diagnostiquer
une pathologie peu habituelle à cette zone géographique et donc difficilement identifiée. Elle
concernerait majoritairement le paludisme d’importation, estimé à 5 000 cas par ans en
Europe, et, en cas d’épidémies, les cas autochtones (Grèce, Turquie, Tadjikistan) (2014a).
D’ici à 2100, on estime que la température du globe aura augmenté de 1,0 à 3,5°C. À
plus forte température, on a observé que la mortalité des vecteurs était plus réduite durant
l’hiver et que leur prolifération était alors amplifiée (temps diminué d’incubation des larves
de moustiques …) De nouvelles zones deviennent donc adaptées à la transmission du
paludisme (Githeko et al., 2000). De fait, la présence des vecteurs Anophèles sur le pourtour
méditerranéen, le retour de voyageurs infectés comme sources de parasites et le changement
climatique pourraient induire la réapparition de cas autochtones de paludisme en Europe,
dans des pays où la pathologie avait été éradiquée comme, récemment, la Grèce (Odolini et
al., 2012).
Dans ce cas, un programme de lutte contre le paludisme devra être mis en place, en
assurant la surveillance épidémiologique, la prise en charge clinique, le diagnostic, la
surveillance entomologique, le contrôle des vecteurs et la communication afin d’empêcher la
transmission et de contrôler la pathologie à long terme (Odolini et al., 2012). Les tests de
diagnostic rapide joueront alors un rôle prépondérant dans cette politique de prise en charge
et il convient donc de maintenir les efforts de développement et d’amélioration des
dispositifs.
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Le but de ce projet est de concevoir et de développer un nouveau test de diagnostic
rapide du paludisme très sensible, en mesure de détecter les antigènes les plus pertinents de
P. vivax et P. falciparum, les espèces responsables de la majorité des décès liés. La sélection
de ces antigènes sera fondée sur un choix éclairé d’échantillons, répondant à des critères
pertinents d’inclusion à l’étude, suivi d’analyses protéomiques, métabolomiques et
génétiques. À partir de cette stratégie, notre objectif final est d'améliorer la sensibilité et la
spécificité d'espèce de la détection de P. vivax et P. falciparum par rapport aux TDR
actuellement commercialisés, jusqu’à une détection submicroscopique (<10 parasites / µL).
Ce nouveau TDR sera conçu en collaboration entre les Laboratoires Bio-Rad et les Instituts
Pasteur du Cambodge et de Paris. Les essais cliniques se dérouleront au Cambodge, ainsi que
dans d’autres contextes épidémiologiques, comme Madagascar et la Guyane française. Les
performances du nouveau TDR (en terme de sensibilité, de spécificité d’espèce de
Plasmodium et de valeurs prédictives positives et négatives) seront comparées à d'autres tests
de diagnostic rapide, ainsi qu’à des méthodes de référence telles que l'examen microscopique
et la détection par PCR, référence quant à la sensibilité, à partir d’échantillons de terrain
prélevés chez des patients symptomatiques et asymptomatiques.
À partir de la définition précise des besoins actuels, des limites des TDR
commercialisés, et des données retrouvées dans la bibliographie, nous avons déterminé les
critères idéaux d’une protéine cible de TDR :
o Forte abondance dans les isolats parasitaires : détection sensible même en cas de faible
parasitémie.
o Forte spécificité d’espèce : entre espèces de Plasmodium, et contre les autres pathogènes
afin de minimiser les réactions croisées, et donc les faux positifs.
o Production constante au cours du cycle parasitaire, y compris par les formes gamétocytes
qui sont circulantes et permettent ainsi une détection plus sensible chez les patients
asymptomatiques responsables de la transmission, car de nombreux parasites demeurent
séquestrés.
o Grande conservation de la séquence du gène entre les populations de la même espèce :
pas d’isoformes, afin de garantir une grande affinité des anticorps de détection pour
toutes les populations parasitaires), gène essentiel à la survie du parasite.
o Disparition rapide de l’antigène à la fin du traitement antipaludéen : protéine à clairance
rapide permettant la surveillance de l’efficacité du traitement.
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XI.4. Autres applications possibles des tests de diagnostic rapide
Des tests non invasifs, basés sur d’autres prélèvements tels que la salive ou l’urine,
permettraient une meilleure acceptation du test diagnostique par les patients mais également
un temps de formation réduit du personnel de santé communautaire et une diminution des
risques d’accident d’exposition au sang (VIH, hépatite C ...) Des études métabolomiques et
protéomiques pourraient être effectuées sur différents milieux afin de rechercher des
protéines ou des fragments parasitaires en concentration abondante. La demi-vie de ce
biomarqueur devra également être brève afin de permettre la surveillance de l’efficacité d’un
traitement.
Des tests ont, par ailleurs, déjà été effectués grâce à la technique LAMP, explicitée dans
le chapitre «Innovations diagnostiques» (Yongkiettrakul et al., 2014).
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XII. Annexe
I. Comment effectuer le test de diagnostic rapide du paludisme (FIND 2010)
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XIV. SERMENT DE GALIEN
- d’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur
témoigner ma reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement
Que les Hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
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2014
UNIVERSITÉ DE LIMOGES - FACULTE DE PHARMACIE Année de soutenance 2014
Abstract :
Approximately one-half of the global population is at risk of malaria, currently considered as
the most deadly parasitic disease in humans with 627 000 deaths in 2012. However, great successes
have been achieved in the fight against this disease, partly due to the integration of rapid diagnostic
tests (RDT) into malaria national programs across the world. These tests constitute an ideal tool for
point of care diagnosis and rapid treatment of patients in endemic areas. Several studies nevertheless
show that RDT have certain detection limits, especially to diagnose asymptomatic patients with low
parasitemia. On another hand, due to the significant growth of the RDT market, it has become
essential to implement rigorous selection criteria to assess the quality of the products and guide the
procurement choice. Moreover, the transition from control phase to elimination phase of malaria in
many countries gives increasing importance to the management of parasite reservoirs in low
endemicity areas, in order to interrupt transmission totally. Thus, the field implementation of RDT
implies careful planning and coordination at every level of health care organizations. Rapid diagnostic
tests therefore have a key role to play in the fight to control malaria. This report is designed to specify
this role, based on an updated knowledge on the context of transmission, RDT’s characteristics and
ways to integrate them into national health policies.
Keywords : MALARIA, RAPID DIAGNOSTIC TEST, TRANSMISSION