Droit International Privé La Fondation
Droit International Privé La Fondation
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International Privé
L2 Droit
LA FONDATION
2023
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Introduction
1. Définition
Le DIP peut être définie comme une branche du droit qui a pour objet de
régir les rapports des personnes privées (physique ou morale) comportant un
élément d'extranéité. L'élément d'extranéité peut consister en en la nationalité
différente des parties, la conclusion à l'étranger d'un contrat, la situation à
l'étranger d'un bien.
En effet les rapports entre les personnes de pays différents peuvent être
rendus difficiles à cause du phénomène des frontières, c'est-à-dire de l'existence
de parts et d'autres de celles-ci, des États souverains qui ont leurs législations
propres, leurs autorités propres, leurs systèmes juridiques propres.
Ainsi pour permettre les relations entre les personnes de pays différents, il
faut jeter des ponts et ces ponts jetés grâce aux règles de DIP. Comme on peut le
remarquer, le DIP présente plusieurs intérêts.
2. Intérêts du cours
Cette règle n'est pas de mise dans une vente comportant un élément
d'extranéité, en effet il y a des pays qui prévoient que la vente internationale sera
1
Article 264 du décret du 30 juillet 1888 (communément appelé « Code Civil Livre III).
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S'agissant des personnes physiques : le DIP fournit les règles devant régir
l'entrée, le séjour, la circulation et l'établissement des étrangers sur le
territoire d'un État donné (voir la partie sur la condition des étrangers) ;
S'agissant des personnes morales : observons que de plus en plus les
personnes morales s'établissent en dehors des États où elles ont été créées.
Le DIP fournit ainsi les règles applicables aux personnes morales créées à
l'étranger.
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3. Objet du DIP
C'est celle en vigueur en RDC. Dans cette conception le DIP a pour objet
l'étude des 4 matières ci-après :
La nationalité ;
La condition des étrangers ;
Les conflits des lois ;
Les conflits des juridictions (plus le conflit d’autorités).
Dans les pays Anglo-saxon il existe une conception étroite de l'objet du DIP
en ce sens que le DIP a pour objet le conflit des lois et le conflit des juridictions.
4. Sources du DIP
D'entrée de jeu observons que le DIP au Congo est dominé par des sources
d'origine interne, des règles nationales. En effet les principales matières qui
forment le DIP sont régies par des règle d'origine interne, ainsi :
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Remarquons aussitôt que la RDC, notre pays n'est partie à aucune de ces
conventions. Somme toute et rappelons-le, le DIP demeure à ce jour au Congo
dominé par les règles d'origine interne et ce n'est que de façon très faible
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Lien de téléchargement : https://droitcongolais.info/files/112.11.04-Loi-du-12-novembre-2004-sur-la-nationalite--
04-024-.pdf
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Lien : http://leganet.cd/Legislation/Droit%20administratif/Immigration/OL.12.09.83.%20N83.033.htm
4
Lien : https://jusmundi.com/fr/document/treaty/en-convention-on-certain-questions-relating-to-the-conflict-of-
nationality-laws-convention-on-certain-questions-relating-to-the-conflict-of-nationality-laws-saturday-12th-april-
1930
5
Lien de téléchargement : https://uncitral.un.org/sites/uncitral.un.org/files/media-
documents/uncitral/fr/v1056998-cisg-f.pdf
6
Lien : https://www.hcch.net/fr/instruments/conventions/full-text/?cid=69
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Pour Foelix, autant qu'il existe le Droit international public qui relève du
droit international et qui régit les rapports entre des États au niveau
international, il existe également le Droit international privé qui relève aussi du
droit international et régit les rapports des personnes privés au niveau
international.
6. Plan du cours
La nationalité ;
La condition des étrangers ;
Les conflits de lois ;
Les conflits de juridictions (plus conflits d'autorités).
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Mais pour des raisons pédagogiques, les différents conflits seront étudiés
sous l'intitulé « Théorie des conflits ». D'où la division tripartite ci-après :
Partie 1. La nationalité ;
Partie 2. La condition des étrangers ;
Partie 3. La théorie des conflits.
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Partie. 1 la nationalité
Cette Partie comprend deux titres : Le premier est relatif aux considérations
générales sur la nationalité (Titre.1) et le deuxième examine le droit congolais de
la nationalité (Titre. 2).
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Ils sont au nombre de deux, à savoir : l'Etat qui donne la nationalité (§.1) et
l'individu qui reçoit la nationalité (§.2).
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Seul l'Etat, personne morale de droit public, reconnu comme tel par les
autres États peut octroyer la nationalité : Il en découle que les
démembrements d'un État ne peuvent octroyer la nationalité. Ainsi il existe
la nationalité congolaise et non la nationalité Katangaise ; de même il existe
la nationalité Américaine (État fédéral) et non la nationalité Californienne
(État fédéré) ; il existe la nationalité Helvétique et non la nationalité de Vaud
ou de Bâle (des cantons Suisses)7.
Cependant la liberté ainsi reconnue aux États n'est pas absolue ; elle connaît des
limites au regard d'une part de la coutume internationale (qui interdit aux États
en légiférant de créer l'apatridie), et d'autre part au regard des engagements
librement souscrits par les États sur le plan international.
C'est dans ce sens que l'article 2 de la loi congolaise du 12 novembre 2004 sur
la nationalité dispose que « la nationalité congolaise est reconnue, s’acquiert ou se
perd selon les dispositions fixées par la présente loi ». Le législateur reconnaît par
cette disposition sa liberté d'organiser la nationalité congolaise, mais en ajoutant
in fine de cet article « sous réserve de l’application des conventions internationales
et des principes de droit reconnus en matière de nationalité », ce même législateur
reconnaît que cette liberté n'est pas absolue.
7
Il s’agit des Etats fédérés de la confédération suisse. Il y en a 26 en tout.
8
Les accords de Latran son un ensemble de trois traités signés entre le Saint-Siège et l’Italie.
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A. Nationalité de naissance
Comme le nom l'indique, c'est la nationalité que l'individu reçoit dès sa
naissance. La nationalité de naissance est également appelée « nationalité
d'origine ».
Deux critères sont généralement retenus par les États pour octroyer leur
nationalité d'origine ou de naissance. Il s'agit du Jus soli et du jus sanginis.
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Avec le jus sanginis : l'enfant reçoit la nationalité par le sang de ses parents
(aussi appelée nationalité de filiation), eux-mêmes nationaux d'origine ;
En revanche par le jus soli : l'enfant reçoit à la naissance la nationalité du
pays, du territoire de naissance (Gabon, États-Unis).
Parfois, certains pays, comme la RDC mélangent ces deux critères pour
octroyer leur nationalité d'origine. Certains auteurs ont préconisé l'un ou l'autre
critère.
Retenons cependant qu'il n'y a pas de meilleur critère, chaque État adopte
l'un ou l'autre critère selon ses intérêts. Ainsi les Etats-Unis ne seraient pas la
première puissance mondiale s’ils n'avaient pas adopté le jus soli. De même,
l'Afrique du Sud ne serait pas la première puissance Africaine si elle n'avait pas
adopté le jus sanginis. Tout est donc question des intérêts de chaque État.
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ne doit pas être confondue avec le jus soli, cela pour les deux raisons ci-après
:
Exemple : Russie/Ukraine/Crimée.
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Lien de téléchargement : https://treaties.un.org/doc/publication/unts/lon/volume%208/v8.pdf
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confier le Rwanda et l'Urundi. C'est donc sous la colonisation belge qu'il faut
surtout situer la migration de plusieurs rwandais et burundais vers le Congo.
En effet pour faire face aux besoins de la main d'œuvre au Congo belge, les
colons belges avaient mis en place une institution mieux connue sous le nom de
la MIB (mission d'immigration des Banyarwanda). La MIB qui avait débuté ses
activités entre 1936 et 1937 va ainsi faciliter la migration de plusieurs rwandais
et burundais pour venir travailler dans les mines, routes, industries et
plantations du Congo.
À côté de ces trois causes citées par cet auteur, il faut ajouter deux autres
causes :
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Aux termes cet article est congolais toute personne « dont un des ascendants
est ou a été membre d'une tribu ou d'une partie de tribu établi, sur le territoire du
Congo avant le 18 octobre 1908 ». Avec cette Constitution, la date-critère, la
date-référence pour avoir la qualité de congolais est octobre 1908.
Lors de meeting au stade tata Raphaël, Mobutu sollicita 5 ans pour remettre
de l'ordre dans le pays. En 1970 il annonce la tenue des élections législatives, la
question de la nationalité ressurgit car il fallait savoir si les transplantés
Rwandais et Burundais pouvaient être électeurs ou éligibles.
10
Lien de téléchargement : https://www.droitcongolais.info/files/1.04.-Constitution-du-1er-aout-1964.pdf
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Lien de téléchargement : http://citizenshiprightsafrica.org/wp-content/uploads/1965/03/DRC-Decret-loi-du-13-
mars-1965-.pdf
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En 1978, le Conseil législatif vota une loi encore plus sévère vis-à-vis des
transplantés que MOBUTU refusa de promulguer. En 1980 Mobutu annonce la
création d'un organe important du parti-État : le Comité central.
Selon cette loi, est zaïrois « toute personne membre d'une tribu ou d'une
partie de tribu établie au Congo à la date du 1 aout 1885 ». Avec donc cette loi
la date-critère, la date-référence pour avoir la qualité de congolais est
l'année 1885. C'est dans ce contexte qu'intervient la première grande guerre de
l'Est du Congo et la chute du régime Mobutu.
12
Lien : https://citizenshiprightsafrica.org/rdc-ordonnance-loi-n-71-020-du-26-mars-1971-relative-a-lacquisition-
de-la-nationalite-congolaise-par-les-personnes-originaires-du-rwanda-urundi-etablies-au-congo-a-l/?lang=fr
13
Lien : https://www.refworld.org/cgi-bin/texis/vtx/rwmain?page=printdoc&docid=3ae6b4e022
14
Lien : https://www.refworld.org/docid/3ae6b5b4c.html
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15
Lien : https://www.refworld.org/docid/4a1a99022.html
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16
Lien de téléchargement :
https://www.ohchr.org/sites/default/files/UDHR/Documents/UDHR_Translations/frn.pdf
17
Lien de téléchargement : https://www.humanium.org/fr/wp-content/uploads/declaration-droits-enfant-
1959.pdf
18
Lien de téléchargement : https://www.eods.eu/library/UN_ICCPR_1966_FR.pdf
19
Lien de téléchargement : https://www.refworld.org/cgi-
bin/texis/vtx/rwmain/opendocpdf.pdf?reldoc=y&docid=50a627c72
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C'est-à-dire par une loi qui complète la Constitution, la loi qui régit une
matière qui en principe devrait être organisée dans la constitution.
La question posée ici est de savoir qui est congolais d'origine. Il existe 3
sortes de congolais d’origine :
Est congolais d'origine par appartenance toute personne membre d'un des
groupes ethniques établis au Congo à la date du 30 juin 1960. Il en est de même
de toutes les nationalités qui se sont trouvés sur le territoire du Congo à la date
du 30 juin 1960.
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§.2 Congolais d'origine par filiation (art.7 de la loi de 2004 sur la nationalité)
En droit on entend par filiation, le lien juridique qui uni un enfant à son
père (filiation paternelle ou paternité) et à sa mère (filiation maternelle ou
maternité).
Est donc congolais par filiation toute personne liée par un lien de filiation
soit à son père soit à sa mère ou à ses deux parents, tous congolais d'origine.
Par naturalisation ;
Par option ;
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Par adoption ;
Par le mariage ;
Et par la naissance et résidence au Congo.
NB : À côté de ces cinq modes, il existe un sixième mode d'acquisition non prévu
par la loi sur la nationalité de 2004 mais résultant de l'interprétation d'une
disposition de la Constitution. Il s’agit de l’acquisition de la nationalité congolaise
par changement de souveraineté.
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Lorsque cet enfant aura atteint 18 ans, dans les six mois qui suivant sa
majorité il a le droit de choisir entre la nationalité congolaise et la nationalité
étrangère (art.17 al. 2). C'est ce qu'on appelle l'option.
Rappelons que ce mode d'acquisition n'est pas prévu dans la loi de 2004
sous examen. Il résulte de l'interprétation de l'article 214 de la Constitution qui
prévoit que le peuple congolais consulté par référendum peut accepter
l'adjonction (annexion) d'un territoire étranger au Congo.
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20
Lien de téléchargement : https://www.droitcongolais.info/files/111.12.04-Loi-du-24-decembre-2004_-portant-
identification-et-enrolement-des-electeurs-en-RDC--2004.pdf
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En des termes simples c'est le tribunal de paix qui demeure compétent pour
répondre à la question de savoir si un tel individu a ou non la qualité de
congolais. Il s'en suit que si une telle question est soulevée devant un autre juge
que le juge du tripaix, elle y constitue une question préjudicielle qui oblige le juge
saisi à suspendre l'examen du fond et à renvoyer cette question devant le juge
du tripaix.
D'entrée de jeu, l’on peut observer que l'intitulé du chapitre 4 de la loi sur
la nationalité congolaise est peu heureux. En effet ce chapitre est ainsi intitulé
« de la perte », « de la déchéance » et « du recouvrement » de la nationalité
congolaise.
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Ici l'individu perd la nationalité congolaise parce qu'il a commis une faute.
La nationalité lui est retirée à titre de sanction.
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29
Ce mode de perte de la nationalité congolaise n'est pas prévu dans la loi sur
la nationalité de 2004, mais on peut le déduire de la lecture de l'article 214 de la
Constitution qui prévoit que le peuple congolais peut être consulté par
référendum de la cession d'une partie du territoire congolais.
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Soulignons aussi que selon la loi, l'individu concerné par cette hypothèse
doit remplir les 8 conditions prévues à l'article 22 de la loi sur la nationalité (voir
la partie sur l’acquisition de la nationalité congolaise).
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31
Ainsi le législateur congolais a pris une série de mesures pour résoudre les
conflits négatifs de nationalité, notamment :
21
En ce que l’individu peut être cause d’atteinte à la sécurité intérieure dans le sens que l’individu peut être amené
à défendre les intérêts d’un Etat lesquels peuvent être en conflits avec les intérêts de l’autre Etat dont il a
également la nationalité.
22
Cet article prévoit à son alinéa premier que « l’étranger ou l’apatride qui contracte le mariage avec un conjoint de
nationalité congolaise peut, après un délai de 7 ans à compter du mariage, acquérir la nationalité congolaise par
décret délibéré en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, à condition
qu’à la date du dépôt de la demande, la communauté de vie n’ait pas cessé entre les époux et que le conjoint
congolais ait conservé sa nationalité ».
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La condition des étrangers peut être définie comme l'ensemble des règles
organisant d'une part le droit des étrangers sur le territoire d'un État donné, et
d'autre part celles organisant l’entrée, la circulation, le séjour et l'établissement
des étrangers sur le territoire d'un État donné.
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23
Lien : http://www.leganet.cd/Legislation/Droit%20administratif/Immigration/OL.12.09.83.%20N83.033.htm
24
Lien de téléchargement: https://www.unhcr.org/ibelong/wp-content/uploads/Convention-relative-au-statut-
des-apatrides_1954.pdf
25
Lien de téléchargement : https://www.unhcr.org/ibelong/wp-content/uploads/Convention-sur-la-
r%C3%A9duction-des-cas-dapatridie_1961.pdf
26
Lien de téléchargement : https://www.unhcr.org/fr/4bea748d6.pdf
27
Lien de téléchargement : https://www.droitcongolais.info/files/0.115.01.67-Protocole-du-31-janvier-
1967_Statut-des-refugies.pdf
28
Lien : https://www.unhcr.org/fr/about-us/background/4b14f4a5e/declaration-carthagene-refugies-adoptee-
colloque-protection-internationale.html
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L'exilé politique est l'individu qui a fui son pays à cause de ses opinions
politiques ou de son appartenance à un groupe politique. Tout exilé politique
n'est pas nécessairement un réfugié.
29
Lien de téléchargement : https://www.refworld.org/cgi-
bin/texis/vtx/rwmain/opendocpdf.pdf?reldoc=y&docid=488f08be2
30
Lien de téléchargement : https://www.refworld.org/pdfid/3f5363f22.pdf
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35
L'on doit distinguer deux périodes ici, celle d'avant l'indépendance et celle
depuis l'indépendance.
La convention de Saint Germain du 10 sept 1919 n'avait pas modifié cet état
des choses, seulement elle avait soumis cette liberté de navigation et de
commerce au respect de l'ordre et de la tranquillité publique.
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36
Par droits civils ou droits privés, on fait allusion aux droits résultant des
rapports entre les particuliers. On peut donc y inclure le droit à la propriété, le
droit de commercer, le droit de se marier, le droit au travail, à la succession., aux
biens, etc.
La question est dès lors de savoir si l'étranger qui se trouve au Congo jouit
de la plénitude des droits civils. La réponse à cette question doit être nuancée et
cela pour les deux raisons ci-après :
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37
Première raison : d'abord il faut noter que des lois particulières peuvent
exclure l'étranger de la jouissance de certains droits civils ou privés. Ainsi par
exemple en RDC l'exercice du petit commerce est en principe réservé aux
nationaux ; la priorité d'embauche est accordée aux congolais ; selon l'article
80 de la loi dite foncière seul les congolais jouissent de la concession
perpétuelle.
Deuxième raison : l'article 50 de la Constitution pose 3 conditions pour que
l'étranger jouisse de droits civils au Congo :
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38
Sauf les exceptions établies par la loi, les étrangers jouissent de mêmes
libertés publiques que les congolais.
En RDC les passeports sont régis par le décret n°09/10 du 30 mars 2009
portant réglementation de l'octroi des passeports nationaux en RDC31. Ce décret
distingue 4 types de passeport nationaux, à savoir :
Le passeport ordinaire ;
Le passeport diplomatique ;
Le passeport de service ;
Et le passeport de pèlerin.
31
Lien : https://www.leganet.cd/Legislation/Droit%20Public/D.09.10.30.03.2009.htm
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39
L'étranger qui veut entrer au Congo doit être muni de son passeport délivré
par les autorités de son pays. Cependant certaines personnes sont dispensées de
passeport pour entrer au Congo notamment les demandeurs d'asile et les
ressortissants des pays limitrophes. Il en est de même des enfants étrangers âgés
de moins de 15 ans à la condition que leur identité soit indiquée sur le passeport
de l'ascendant ou tuteur qui les accompagne.
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NB 3 : Le visa d'entrée peut être à une ou plusieurs entrées (donné avec une ou
plusieurs entrées en ce que le nombre est mentionné).
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41
L'étranger qui se trouve sur le territoire national est libre d'y circuler sous
la couverture de son passeport et de son visa. Cependant certaines zones peuvent
être interdites de circulation par les étrangers. Ainsi l'étranger qui veut y circuler
doit être muni d'un « Sauf Conduit » de circulation (art. 12 de l'ordonnance-loi
de 1983) délivré par le ministre de l'intérieur ou en province par le gouverneur
de province.
B. Visa d'établissement
L'étranger qui se trouve au Congo et qui désire s'y établir doit solliciter et
obtenir de la DGM un visa d'établissement. Il existe plusieurs types de visa
d'établissement en droit congolais à savoir :
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L'étranger qui se trouve au Congo peut mettre fin à son séjour ad nutum
c'est-à-dire à tout moment.
L'étranger qui quitte le Congo pour un pays tiers doit prouver la régularité
de son séjour au Congo, en même temps démonter, remplir toutes les conditions
exigées pour rentrer dans le pays étranger. À la sortie il est apposé sur l'une des
pages de passeport de l'étranger, le « visa sortie », généralement sous la forme
d'un sceau (cachet).
L'intérêt du VSR est qu'il dispense l'étranger de visa d'entrée en cas de retour
au Congo, à la condition que ce retour se situe pendant la durée de validité du
visa d'établissement32.
La reconduction à la frontière ;
Le refus d'embarquement ;
Le débarquement ;
La mise en quarantaine, etc.
32
Question possible : différents types de visa organisés par la police des étrangers au Congo : 3 types (grandes
catégories) : d'entrer, d'établissement et de sortie.
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Les personnes morales nationales publiques ont à leur tête l'Etat. Ainsi
lorsqu'un État est reconnu comme tel par les autres, ces derniers ont l'obligation
de reconnaître la personnalité morale que cet État accorde à ses
démembrements, entreprises ou services publics.
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46
Aliis verbis on appelle accords de siège l'accord conclu entre une OI et l'Etat
sur le territoire duquel cette OI veut s’établir, prévoyant notamment les facilités
d'ordre administratif, pénal, fiscal etc.
En RDC les ASBL sont régies par la loi n°004/2001 du 20 juillet 2001
portant dispositions générales applicables aux associations sans but lucratif et
aux établissements d'utilité publique33.
Selon l'article 1 de cette loi, une ASBL est une association qui ne se livre pas
à des opérations industrielles ou commerciales, si ce n'est de « façon accessoire »,
et qui ne cherche pas à procurer à ses membres un gain matériel. Selon cette loi
une ONG n'est qu’une forme particulière de ASBL mais ayant pour finalité le
développement culturel, social et économique des communautés locales (art. 35).
33
Lien : http://www.leganet.cd/Legislation/Droit%20Public/loi0042001.20.07.2001.asbl.htm
Lien de téléchargement :
https://www.humanitarianlibrary.org/sites/default/files/2013/07/Loi_sur_les_ASBBL_French.doc
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34
Quid dispose: « La requête en obtention de la personnalité juridique, dûment signée par les membres effectifs
chargés de l’administration ou de la direction de l’association, est adressée, en double exemplaire, contre récépissé,
au Ministre de la Justice sous-couvert du Ministre ayant dans ses attributions le secteur d’activités visé. Elle doit être
accompagnée :
a) d’une liste indiquant les noms, les post-noms, les prénoms, le domicile ou la résidence de tous les membres
effectifs de l’association. Cette liste est signée par tous les membres effectifs qui seront chargés de l’administration
ou de la direction de l’association ;
b) d’une déclaration signée par la majorité des membres effectifs indiquant les noms, professions et domicile ou
résidences de ceux qui, à un titre quelconque, sont chargés de l’administration ou de la direction de l’association ;
c) des statuts de l’association notariés et dûment signés par tous les membres effectifs chargés de l’administration
ou de la direction de l’association ;
d) des certificats de bonne conduite, vie et mœurs de tous les membres effectifs chargés de l’administration ou de la
direction de l’association ;
e) d’une déclaration relative aux ressources prévues par l’association en vue de réaliser l’objectif qu’elle s’assigne.
Cette déclaration doit être renouvelée à la fin ou au début de chaque semestre, sous peine d’application de l’article
19.
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Cette requête est signée par tous les membres effectifs chargés de l’administration ou de la direction de
l’association ».
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En Deux sections nous allons étudier la notion et solution des conflits des
lois (section.1) et les questions de vocabulaire (section.2).
§.1 Notion
Les conflits de lois peuvent être définis comme une partie du droit
international privé qui a pour finalité de déterminer la loi, la législation applicable
lorsque dans un litige ou un rapport juridique, plusieurs lois, plusieurs
législations sont susceptibles d'application.
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50
Pour résoudre les conflits de lois, les États recourent généralement à deux
solutions. D'une part le recours aux règles matérielles ou substantielles et
d'autre part ils recourent aux règles de conflit.
Lex nationalis (loi nationale) : dans le langage courant lorsque l'on dit que
le juge ou l'autorité saisie applique la loi nationale, cela revient à dire que
cette autorité applique la loi de son pays. Mais en matière de conflits de lois,
lorsque l'on dit que l'autorité applique la loi nationale, cela signifie qu'il
applique la loi nationale des parties indiquées dans le litige ou le rapport
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51
Lex loci actus : cette expression signifie que le fond, le contenu d'un rapport
ou d'un litige est soumis à la loi du lieu où l'acte est passé ;
Locus regit actum : cette expression signifie que la forme des actes entre
personnes privés est soumise à la loi du lieu où l'acte est passé ;
Lex fori (la loi du for) : c'est la loi du juge ou de l'autorité saisie. En DIP
certaines questions sont soumises à la lex fori, notamment la procédure
devant les cours et tribunaux ; la qualification est en principe soumise à la
lex fori ;
Lex rei sitae : la loi de la situation du bien. Cette expression signifie que la
succession, les droits sur les biens sont soumis à la loi du lieu où ces biens
sont situés ;
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52
En DIP, et spécialement en matière de conflits de lois, l’on dit que dans ces
différentes hypothèses les autorités publiques étrangères établissent les actes
publics au profit des personnes privés en respectant ou conformément à la
règle « actor regit actum ».
Dans les rapports ou les litiges sous examen, y a-t-il un élément d'extranéité
?
De quoi s'agit-il ? (Problème de qualification) ;
Le juge ou l'autorité congolais est-il compétent ?
Quelle est la loi applicable ?
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53
En effet la création d'un droit peut être refusée sur le territoriale d'un État
donné parce que ce droit est contraire à l'ordre public du for (du juge ou autorité
saisie), mais il peut arriver que ce droit soit créée régulièrement à l'étranger et
que la personne se prévale des effets de ce droit sur le territoire de l'Etat où sa
création a été refusée parce que ces effets ne dérangent pas trop les mœurs
locales. C'est ce qu'on appelle en DIP, en conflit des lois, « l'effet atténué de
l'ordre public ».
Mais ces deux congolais peuvent venir au Congo et célébrer leur mariage devant
l'OEC congolais en versant la dot. Une fois de retour en Belgique, ce mariage avec
dot sera considéré comme valide car le versement de la dot quoique contraire à
l'ordre public en Belgique, est néanmoins accepté lorsque le versement a lieu en
dehors de la Belgique au nom du respect de la coutume africaine.
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54
En droit, qualifier c'est donner la nature juridique des faits qui sont
présentés.
On distingue aussi entre les conflits de qualification qui visent les cas où
deux ou plusieurs législations impliquées donnent chacune de qualifications
différentes à un litige ou un rapport juridique ; et le concours des qualifications,
qui est une situation dans laquelle un même litige, un même rapport juridique
est qualifié différemment dans une même législation.
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Exemple 2 : Les droits sur les biens sont soumis à la loi du lieu où ces biens se
trouvent. On appelle « droit sur les biens », les indices ou facteurs de
rattachement. Donc si ces biens sont situés en Angola, c’est le droit angolais qui
s'applique.
Exemple 3 : La forme est soumise à la loi du lieu où l'acte est passé (locus regit
actum).
Selon l'article 24 CCL3 on appréciera les capacités des parties selon leurs lois
nationales, hors l'apatride n'a pas de nationalité. Le rattachement principal est
dès lors impossible pour l'apatride. L'article 12 de la convention de 1954 sur
l'apatridie recommande de recourir au rattachement subsidiaire : la loi du
domicile de l'apatride.
Exemple 2 : Mon père, ce grand industriel, vient de décéder et a laissé des biens
à la haute mer. Le rattachement principal faisant défaut (loi de la situation du
La Fondation
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Exemple 2 : Mon père, ce grand industriel, est mort et a laissé des biens à la
haute mer mais il n'avait pas de domicile ou de résidence connue.
Une autre difficulté dans la recherche de la loi applicable est celle liée au
renvoi. En matière de conflits de lois, on appelle renvoi ce mécanisme qui consiste
pour une législation désignée compétente par les règles de conflit du for (du juge
ou de l'autorité saisie) de se déporter (se déclarer incompétente) au profit d'une
autre législation (la loi congolaise déclare compétente la loi Gabonaise mais la loi
gabonaise dit qu'elle n'est pas compétente, mais c'est plutôt la loi d'un autre pays
qui est compétente).
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Il est à noter qu'en droit britannique l'âge pour se marier est fixé à 21 ans.
Un tel mariage sera célébré car on est ici en présence de l'hypothèse renvoi. En
effet l'article 24 du code civil livre 3 soumet la capacité à la loi nationale des
parties. Hors selon le code de DIP britannique, la capacité est soumise à la loi de
domicile. Monica étant domiciliée en RDC, on appréciera sa capacité à se marier
selon la loi congolaise.
Une histoire célèbre est citée par le spécialiste francophone du DIP pour
illustrer la notion de revoit : c'était l'affaire FORGO.
En effet selon le code de DIP français de l’époque, les droits sur la succession
sont régis par la loi du dernier domicile du défunt. Et FORGO ayant résidé en
France pendant 56 ans, sa succession devrait être régi par le droit français qui
ne classe pas les collatéraux parmi les héritiers.
Cependant, contre toute entente, le premier juge français saisi décida qu'à
sa mort FORGO n'avait pas de domicile en France. Et s'il fallait trouver son
domicile c'est en Bavière, et en droit bavarois les collatéraux héritent.
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conforme en DIP en matière de conflits de lois. En effet lorsque la loi du for (du
juge ou de l'autorité saisie) déclare compétente une loi étrangère, « la porte
d'entrée obligatoire » est constituée des règles de conflit de la législation étrangère
désignée. Hors, selon les règles de conflit bavaroise (« les droits sur les biens tant
meubles qu'immeubles sont régis par la loi du pays de leur situation »).
Le mécanisme de renvoi ;
Cette affaire nous renseigne sur la notion de domicile en DIP, le domicile de
l'étranger.
Lorsque le code civil livre premier de 1895 a été abrogé et remplacé en 1987
par code de la famille, l'article 915 de ce code de la famille avait maintenu en
application le titre II du code civil livre premier de 1895. Ce titre II contenait un
certain nombre d'articles comportant les règles de conflit congolaises. Certains
doctrinaires qualifiaient d'ailleurs ces règles de « petit code de DIP congolais ».
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de la famille, les articles 119, 120, 121, 147, 148 de la loi organique de 2013
organisant les juridictions de l'ordre judiciaire.
La question est posée de savoir qui du juge ou des parties doit apporter la
preuve de la loi étrangère compétente. La réponse est qu'il appartient au juge de
rechercher la loi étrangère compétente.
En effet la loi étrangère déclarée compétente par les règles du for (du juge
ou de l'autorité saisie) peut être évincée, écartée dans deux cas : d’une part
lorsque cette loi étrangère est contraire à l'ordre public du for (§.1) et d'autre part
lorsqu'il y a fraude à la loi (§.2).
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La relativité de l'ordre public signifie que ce qui est d'ordre public dans un
État donné (État A) ne l'est pas nécessairement dans autre État (État B). Ainsi le
mariage homosexuel conforme à l'ordre public en Afrique du Sud et contraire à
l'ordre public en RDC.
Ainsi par exemple, l'officier de l’état civil congolais (l'OEC) saisi d'un projet
de mariage entre un congolais âgé de 25 ans et une malienne âgée de 16 ans,
quoique selon l'article 24 du code civil livre 3 la capacité est soumise à la loi
nationale et qu'en droit malien le mariage des filles de 15 ans soit légal, l'OEC
congolais écartera la loi malienne compétente et ne célébrera un tel mariage car
cette loi est contraire à l'ordre public congolais.
Le DIP est le domaine d'élection de fraude à la loi en ce sens que les individus
ont tendance d'aller chercher à l'étranger ce qui leur est refusé et interdit dans
leur propre pays.
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§.1 Notions
Les conflits de juridictions peuvent être définis comme une partie du DIP
qui a pour objet d'une part de déterminer dans quels cas les juridictions
congolaises (le juge), peuvent être compétentes, et d'autre part dans quels cas les
décisions de justice rendues à l'étranger concernant les personnes privées
peuvent produire leurs effets au Congo.
La procédure devant les cours et tribunaux d'un État est soumise à la lex
fori. En des termes simples, la procédure est celle du juge saisi.
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La question qui est posée ici est celle de savoir dans quels cas le juge
congolais peut être compétent lorsque dans un litige il y a un élément
d'extranéité. La réponse est donnée aux articles 147 et 148 de la loi organique
n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et
compétences des juridictions de l'ordre judiciaire35.
L'article 147 de cette loi cite 11 cas dans lesquels les étrangers peuvent être
assignés devant le juge congolais, notamment :
35
Lien : https://leganet.cd/Legislation/Droit%20Judiciaire/LOI.13.011.11.04.2013.htm
Lien de téléchargement : https://legalrdc.com/wp-
content/uploads/2020/03/Loi_organique_juridictions_de_lordre_judiciaire.pdf
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S’il s'agit d'une contestation en matière de faillite, quand la faillite est ouverte
en République Démocratique du Congo ;
Par ailleurs, l'article 148 de la même loi ajoute que hormis les 11 cas cités
à l'article 147 ci-haut, l’étranger peut également être assigné devant le juge
congolais si le demandeur a son domicile au Congo.
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L'article 120 de la loi organique précitée cite les conditions d'exequatur des
sentences arbitrales.
§.1 Notion
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Les conflits d'autorités peuvent être définis comme une partie du DIP qui a
pour objet de déterminer dans quels cas les autorités étrangères peuvent être
compétentes dans un rapport juridique comportant un élément d'extranéité
d'une part, et d'autre part dans quels cas les actes publics établis à l'étranger
peuvent être exécutés au Congo.
Les conflits d'autorités obéissent à la règle autor regit actum (voir la partie
vocabulaire).
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LA FONDATION
AKALEFA Louange
BARUANI Benjamin
BOMBELOSANDA Gradi
FUNGA Martin
IBULA Jérémie
KABEMBA John
KATUMBA Lionel
MULENGA Styvie
WANI Daniel
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