Chapitre 3 - Nombres Complexes-2

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Chapitre 3

Nombres complexes

Ce chapitre a pour but de présenter les nombres complexes et d’effectuer des calculs avec ces nombres. Nous verrons aussi
comment résoudre certaines équations avec des nombres complexes.

Table des matières

1 Définition des nombres complexes et propriétés 2

2 Nombres complexes de module 1 3

3 Forme trigonométrique 4

4 Résolutions d’équations complexes 5


4.1 Résolution des équations de la forme z2 “ Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4.2 Résolution des équations de la forme az 2 ` bz ` c “ 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4.3 Résolution des équations de la forme zn “ 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4.4 Résolution des équations de la forme zn “ Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

5 Transformations du plan complexe 7

6 Construction de l’ensemble des nombres complexes (hors programme) 8


1 Définition des nombres complexes et propriétés

Définition des nombres complexes


Si i vérifie i2 “ ´1 et pa, bq P R2 , a`ib est appelé nombre complexe. On note C l’ensemble des nombres complexes.

Remarque 1. Cette définition part du principe qu’un tel nombre i existe ce qui est surprenant. En fait, cette définition
est bien rigoureuse car on peut construire un tel nombre. Cette construction, hors programme, se trouve en fin de chapitre.
Noter que les nombres réels sont des nombres complexes. En effet, si x P R, alors x “ x ` 0i P C.

Proposition no 1 : unicité de l’écriture algébrique


Soit z P C, alors il existe un unique couple pa, bq P R2 tel que z “ a ` ib.

Remarque 2. Soit z “ a ` ib avec a et b des réels. Si b “ 0, alors z “ a P R. Si a “ 0, alors z “ ib, on dit dans ce cas
que z est un imaginair pur.

Définition de la partie réelle, de la partie imaginaire et de l’écriture algébrique


Si z “ a ` ib avec a et b réels, on dit que a est la partie réelle de z et que b est la partie imaginaire de z. On note
Repzq “ a et Impzq “ b. L’écriture z “ a ` ib s’appelle l’écriture algébrique de z.

Définition des opérations sur les nombres complexes


Soient z “ a ` ib et z 1 “ a1 ` ib1 deux nombres complexes (avec a, a1 , b et b1 des nombres réels). Alors on pose

z ` z 1 “ pa ` ibq ` pa1 ` ib1 q “ a ` a1 ` ipb ` b1 q et z ˆ z 1 “ pa ` ibq ˆ pa1 ` ib1 q “ paa1 ´ bb1 q ` ipab1 ` a1 bq

Proposition no 2 : propriétés algébriques des complexes


Soit pz, z 1 , z̃, λq P C3 ˆ R
1. z ` 0 “ z zˆ1“z 0 (resp. 1) est l’élément neutre de l’addition (resp. multiplication)
1 1
2. pz ` z q ` z̃ “ z ` pz ` z̃q pz ˆ z q ˆ z̃ “ z ˆ pz 1 ˆ z̃q
1
associativité de l’addition/multiplication
1 1
3. z ˆ pz ` z̃q “ zz ` z z̃ distributivité de la multiplication
1
4. Si z P C˚ , alors il existe un unique z 1 P C tel que zz 1 “ 1, on note z 1 “ existence de l’inverse
z
5. Si zz 1 “ 0 alors z “ 0 ou z 1 “ 0 intégrité de C
6. Repλz ` z 1 q “ λRepzq ` Repz 1 q, Impλz ` z 1 q “ λImpzq ` Impz 1 q linéarité des parties réelles/imaginaires

1
Exemple 1. Écrire les nombres suivants sous forme algébrique : p1 ` 2iqp3 ´ 2iq, .
1 ` 2i

Attention : la partie réelle/imaginaire du produit n’est pas ce que vous croyez


En général, Repzz 1 q ‰ RepzqRepz 1 q et Impzz 1 q ‰ ImpzqImpz 1 q. Considérez z “ z 1 “ i.

Péril imminent : on ne compare pas les complexes seulement les réels.

Il n’y a pas de ď, ă, ě ou ą définis sur C (et même s’il y en avait, vous écririez des choses fausses avec).

devilliers.loic@gmail.com PCSI du Lycée Lavoisier, 23-24, Cours 2


Définition de point d’affixe
On note pO,⃗i, ⃗jq un repère orthonormé d’un plan. Soit z P C.
‚ On appelle point d’affixe de z le point M pzq de coordonnées pa, bq avec a “ Repzq et b “ Impzq.
ÝÝÑ
‚ On appelle vecteur d’affixe de z le vecteur vpzq de coordonnées pa, bq.

Définition du conjugué
Soient pa, bq P R2 . On appelle conjugué de z “ a ` ib le complexe z̄ “ a ´ ib.

Proposition no 3 : propriétés du conjugué


Soient pz, z 1 q P C2 et x P R.
´z¯ z z`z z´z
z ` z1 “ z ` z1, zz 1 “ zz 1 , xz “ xz si z 1 ‰ 0, alors “ , Repzq “ , Impzq “ z“z
z1 z1 2 2i
De plus, z est réel ssi z “ z, z est un imaginaire pur ssi z “ ´z

Définition du module
?
Soit pa, bq P R2 . On appelle module de z “ a ` ib le réel |z| “ a2 ` b2 .

ÝÝÝÝÑ
Remarque 3. Le module de z est la norme du vecteur OM pzq.

Proposition no 4 : propriétés du module


Soit pz, z 1 q P C2 .
1. |z| ě 0, |z| “ 0 ssi z “ 0, |z|2 “ z ˆ z, |zz 1 | “ |z| ˆ |z 1 |, |z| “ |z|
ˇzˇ |z|
si z 1 ‰ 0 alors ˇ 1 ˇ “ 1 ,
ˇ ˇ
|Repzq| ď |z|, |Impzq| ď |z|
z |z |
2. |z ` z 1 | ď |z| ` |z 1 | première inégalité triangulaire
1 1 1 1
3. |z ` z | “ |z| ` |z | ssi il existe λ ě 0 tel que z “ λz ou z “ λz cas d’égalité de l’inégalité triangulaire
4. ||z| ´ |z 1 || ď |z ´ z 1 | deuxième inégalité triangulaire

Comment écrire les fractions sous forme algébrique ?


L’égalité |z|2 “ z ˆ z̄ permet d’écrire les fractions sous forme algébrique en multipliant le numérateur et le
dénominateur par le conjugué du dénominateur.

1 2`i
Exemple 2. Écrire sous forme algébrique les complexes et .
1`i ´3 ` i

2 Nombres complexes de module 1

Définition du cercle unité


On note U l’ensemble des nombres complexes z P C tel que |z| “ 1. C’est le cercle unité/trigonométrique.

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Définition de l’exponentielle complexe
Soit θ P R, on définit e i θ “ cospθq ` i sinpθq.

Proposition no 5 : propriétés de l’exponentielle complexe


Soient pθ, θ1 q P R2 .
1. e i θ P U
2. Tout nombre complexe de module 1 est de la forme e i θ pour un certain θ P R. Ainsi, U “ te i θ | θ P Ru.
3. Repe i θ q “ cospθq et Impe i θ q “ sinpθq
1 1
4. e i pθ`θ q “ e i θ ˆ e i θ (ce qui justifie la notation exponentielle)
1
5. e i θ “ e ´i θ “ i θ
e
1
6. e i θ “ e i θ ðñ θ ” θ1 r2πs
e i θ ` e ´i θ e i θ ´ e ´i θ
7. cospθq “ et sinpθq “ (formules d’Euler)
2 2i
` ˘n
8. Pour tout n P Z, e i θ “ e i nθ donc pcospθq ` i sinpθqqn “ cospnθq ` i sinpnθq (formule de Moivre)

Application à la trigonométrie
On peut simplifier beaucoup de calculs de trigonométrie en passant par les complexes grâce aux outils suivants :
‚ cospxq “ Repe i x q et sinpxq “ Impe i x q
1 1
‚ e i px`x q “ e i x e i x
‚ La formule de Moivre
‚ Les formules d’Euler
x`y
‚ La factorisation par l’angle moitié : 1 ˘ e i x se factorise par e i x{2 , e i x ˘ e i y se factorise par e i 2 .

Exemple 3. Linéariser sinpxq3 (linéariser veut dire écrire sinpxq3 comme somme de A cosppxq et B sinpqxq).
Exemple 4. Calculer cosppq`cospqq, on pourrait de même calculer cosppq´cospqq, sinppq˘sinpqq. On peut aussi retrouver
cosppq cospqq etc.

3 Forme trigonométrique

Proposition no 6 : existence de la forme trigonométrique d’un nombre complexe


Soit z P C˚ . Alors il existe r ą 0 et θ P R tel que z “ re i θ . De plus, r “ |z| et θ est unique modulo 2π.

?
Exemple 5. Écrire 1, i, ´3, ´i, 5 ´ 5 3i sous forme re i θ avec r ą 0 et θ P R.

Définition de la forme trigonométrique et de l’argument


L’écriture z “ re i θ avec r ą 0 et θ P R s’appelle la forme trigonométrique de z. De plus, r “ |z| est le module
et on dit que θ est un argument de z. On note argpzq ” θ r2πs.

Exemple 6. Calculer un argument de 1 ` i.

Attention à ne pas confondre le et un


Il n’y a pas unicité de θ car c’est un angle on dit donc «un argument» et non «l’argument».

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Remarque 4. L’argument est unique si on le prend dans r 0 ; 2π r : @z P C˚ D!θ P r 0 ; 2π r z “ |z|e i θ

Proposition no 7 : propriétés des arguments


Soient z et z 1 deux nombres complexes non nuls.
1. z “ z 1 ssi p|z| “ |z 1 | et argpzq ” argpz 1 q r2πsq
´z¯
2. argpzz 1 q ” argpzq ` argpz 1 q r2πs, arg ” argpzq ´ argpz 1 q r2πs, argpz ” ´argpzq r2πs
z1
3. z P R` ssi 0 est un argument de z, z P R´ ssi π est un argument de z

Exemple 7. Calculer p1 ` iq6 .

Remarque 5. Si A et ϕ sont fixés, alors A cospt ´ φq (A est l’amplitude et φ la phase) se décompose en a cosptq ` b sinptq
avec a “ A cospφq et b “ A sinpφq. Peut-on inverser le processus ?
?
Exemple 8. Si f : t ÞÑ 3 3 cosptq ` 3 sinptq, retrouver l’amplitude et la phase.

Définition de l’exponentielle complexe


Soient pa, bq P R2 et z “ a ` ib P C, on appelle exponentielle complexe de z le complexe : exppzq “ exppaq exppibq.

Proposition no 8 : propriétés de l’exponentielle complexe


Soit pz, z 1 q P C2
1. | exppzq| “ exppRepzqq, argpexppzqq ” Impzq r2πs, exppzq “ exppzq
1 exppzq
2. exppz ` z 1 q “ exppzq exppz 1 q, “ expp´zq, exppz ´ z 1 q “
exppzq exppz 1 q
3. exppzq “ exppz 1 q ssi z ” z 1 ri2πs (ssi il existe k P Z tel que z “ z 1 ` 2ikπ).

4 Résolutions d’équations complexes


4.1 Résolution des équations de la forme z 2 “ Z

Définition d’une racine carrée d’un complexe


Soit Z P C, on appelle racine carrée de Z tout nombre complexe z tel que z 2 “ Z.

Proposition no 9 : racines carrées d’un nombre complexe


Si Z P C˚ , alors Z possède exactement deux racines carrées qui sont opposés.

?
Attention au symbole
?
Le symbole ne s’utilise que pour des nombres réels positifs.

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Exemple 9. Donner les racines carrées des nombres suivants :
0 9, ´1, ´9, 2i, ´3 ` 4i

Comment calculer les racines carrées de nombres complexes ?


? ?
1. Si Z P R` , alors les racines carrées sont Z et ´ Z.
? ?
2. Si Z P R´ , alors les racines carrées sont i ´Z et ´i ´Z.
? iθ
3. Si Z “ re iθ , avec r ą 0 et θ connu, alors les racines carrées sont ˘ re 2
4. Si Z “ A ` iB, on cherche w “ a ` ib tel que w2 “ Z. Alors :
$ $ ?
& |w|2 “ |Z| & a2 ` b2 “ A2 ` B 2
2 2 2
w “ Z ðñ a ´ b “ A ðñ a2 ´ b2 “ A
2ab “ B 2ab “ B
% %

Les deux premières équations permettent de trouver la valeur de a2 et de b2 , on trouve alors deux valeurs
pour a et deux valeurs pour b, seulement l’équation 2ab “ B indique si a et b ont ou non le même signe.

4.2 Résolution des équations de la forme az 2 ` bz ` c “ 0

Proposition no 10 : résolution des équations du second degré


Soit pa, b, cq P C3 avec a ‰ 0 et l’équation az 2 ` bz ` c “ 0. On note ∆ “ b2 ´ 4ac son discriminant et δ une racine
carrée de ∆, alors :
´b ´ δ ´b ` δ
‚ Si ∆ ‰ 0 alors l’équation admet deux solutions distinctes : et
2a 2a
b
‚ Si ∆ “ 0, alors l’équation admet une solution double : ´
2a

Exemple 10. Résoudre l’équation z 2 ´ p1 ` 4iqx ` 3i ´ 3 “ 0.


´b c
Remarque 6. En notant z1 et z2 les deux racines (éventuellement égales), z1 ` z2 “ et z1 z2 “ .
a a

4.3 Résolution des équations de la forme z n “ 1

Définition des racines n-ièmes de l’unité


Soit n P N˚ , on appelle racine n-ième de l’unité (ou de 1) tout nombre complexe z tel que z n “ 1.
L’ensemble des racines n-ièmes de l’unité est noté Un “ tz P C | z n “ 1u

Proposition no 11 : expression des racines n-ièmes de l’unité


2πk
Soit n P N˚ , !l’équation z n “ 1 admet) exactement n solutions qui sont e
i n pour k P rr 0 ; n ´ 1 ss.
2kπ
Ainsi, Un “ e i n | k P rr 0 ; n ´ 1 ss .

Exemple 11. Donner les racines cinquièmes de l’unité et les représenter sur le plan complexe.
Remarque 7. Les racines n-ièmes de l’unité sont les sommets d’un polygone régulier dont l’un des sommets est 1.

4.4 Résolution des équations de la forme z n “ Z

Définition des racines n-ièmes d’un complexe


Soit n P N˚ et Z P C˚ , on appelle racine n-ième de Z tout nombre complexe z tel que z n “ Z.

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Proposition no 12 : expression des racines n-ièmes d’un nombre complexe
Soit n P N˚ et Z “ ρe i θ avec ρ ą 0 et θ P R.
? θ 2πk
L’équation z n “ Z admet exactement n solutions qui sont n ρe i n e i n pour k P rr 0 ; n ´ 1 ss.

?
Exemple 12. Donner les racines quatrièmes de 2 3 ´ 2i.
Remarque 8. Comme on sait résoudre les équations du type az 2 ` bz ` c “ 0 et celles du types z n “ Z. On peut se
poser la question suivante : est-il possible de résoudre des équations de degré supérieurs comme az 3 ` bz 2 ` cz ` d “ 0
ou az 4 ` bz 3 ` cz 2 ` dz ` e “ 0 ? La réponse est oui mais avec des formules plus compliquées que pour celles de degré 2 (
ces formules utiliseront des racines cubiques et quatrièmes de nombres complexes formés à partir de a, b, c, d et e). Par
contre, on peut démontrer (mais c’est très difficile) qu’il est impossible de trouver de telles formules pour des équations
de degré 5 ou plus.

5 Transformations du plan complexe

Proposition no 13 : traduction complexe du module et de l’argument


Soient a, b deux complexes et z ‰ a, b. Si A, B, M sont les points d’affixes a, b et z alors : |a ´ b| “ AB et un
z´b ÝÝÑ ÝÝÑ
argument de est pAM , BM q.
z´a

Remarque 9. Le segment rABs est l’ensemble des points M d’affixe z “ zA ` λpzB ´ zA q avec λ P r0, 1s.

Proposition no 14 : traduction complexe de l’alignement et de l’orthogonalité


z´b
1. Les points A, B et M sont alignés si, et seulement si, P R.
z´a
z´b
2. Le triangle ABM est rectangle en M si, et seulement si, P iR.
z´a

Exemple 13. Soit A “ p1 ´ iq, B “ p5 ` 2iq et C “ p2 ` 6iq, le triangle ABC est-il rectangle ?

Proposition no 15 : Transformations du plan


1. La transformation plane ha associant au point M d’affixe z le point M 1 d’affixe z 1 où z 1 “ az (a P R) est
l’homothétie de centre O et de rapport a.
2. La transformation plane rθ associant à M d’affixe z le point M 1 d’affixe z 1 où z 1 “ eiθ z avec θ P R est la
rotation de centre O et d’angle θ.
3. Soit ⃗u un vecteur du plan d’affixe b P C. La transformation plane tb : z ÞÑ z ` b associant à M d’affixe z le
point M 1 d’affixe z 1 tel que z 1 “ z ` b est la translation de vecteur ⃗u.
4. La transformation plane associant à M d’affixe z le point M 1 d’affixe z 1 tel que z 1 “ z correspond à la
symétrie par rapport à l’axe des abscisses.

y y y
‚1 y
M ‚1
b M
‚1 θ ‚ ⃗j ‚M
⃗j ‚ M ⃗j M ⃗j
M ‚
M 0 x
⃗i
0 ⃗i x 0 ⃗i x 0 ⃗i x ‚M1
(a) Homothétie (b) Rotation (c) Translation (d) Symétrie axiale

Remarque 10. La rotation de centre Ω et d’angle π coïncide avec l’homothétie de centre Ω de rapport ´1.
π
Exemple 14. Déterminer l’expression complexe de la rotation de centre Ω “ p2, 0q et d’angle .
4

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6 Construction de l’ensemble des nombres complexes (hors programme)

Attention à la lecture de ce paragraphe


Il est possible que vous ne compreniez pas ce qui suit, ou que cette lecture vous donne des troubles métaphysiques.

Notons provisoirement, R1 l’ensemble des nombres réels, 01 le nombre nul et 11 le nombre un. Et posons C l’ensemble des
couples d’éléments de R1 :
C “ tpa, bq | a P R1 et b P R1 u
On va définir deux opérations sur C. Pour tout pa, bq P C et pa1 , b1 q P C, on pose :

pa, bq ` pa1 , b1 q “ pa ` a1 , b ` b1 q et pa, bq ˆ pa1 , b1 q “ paa1 ´ bb1 , ab1 ` a1 bq

Ainsi, pa, bq ` pa1 , b1 q P C et pa, bq ˆ pa1 , b1 q P C. Posons, 1 “ p11 , 0q et i “ p0, 11 q, 0 “ p01 , 01 q Alors, on vérifie que :

pa, bq ˆ 1 “ pa, bq ˆ p11 , 01 q “ pa ˆ 11 ´ b ˆ 01 , a ˆ 01 ` 11 ˆ bq “ pa, bq


pa, bq ` 0 “ pa, bq ` p01 , 01 q “ pa ` 01 , b ` 01 q “ pa, bq
pa, bq ` p´a, ´bq “ pa ` p´aq, b ` p´bqq “ p01 , 01 q “ 0 ainsi p´a, ´bq “ ´pa, bq
ˆ ˙
a ´b
si a ‰ 0 ou b ‰ 0 pa, bq ˆ , “ p11 , 0q “ 1
a2 ` b2 a2 ` b2
i2 “ i ˆ i “ p01 , 11 q ˆ p01 , 11 q “ p01 ˆ 01 ´ 11 ˆ 11 , 01 ˆ 11 ` 11 ˆ 01 q “ p´11 , 0q “ ´p11 , 01 q “ ´1

Autrement dit, dans C, on a un nombre 0 P C tel que pour tout z P C, z ` 0 “ z, un nombre 1 P C tel que pour tout
z P C, z ˆ 1 “ z et un nombre i P C tel que i2 “ ´1. Tous les éléments ont un opposé. Les éléments non nuls ont bien un
inverse. Les nombres, 1, 0 et i font donc ce qu’on attend d’eux. Notons
␣ (
R “ px, 0q | x P R1

Notons que R et R1 sont en bijection par l’application x ÞÑ px, 0q, mais au moins R Ă C.
Soit pa1 , b1 q P C, on note a “ pa1 , 0q P R et b “ pb1 , 0q P R, on a :

pa1 , b1 q “ pa1 ` 01 , 01 ` b1 q “ pa1 , 01 q ` p01 , b1 q “ pa1 , 01 q ` pb1 , 01 q ˆ p01 , 11 q “ a ` b ˆ i “ a ` ib “ a ˆ 1 ` b ˆ i “ a ` ib

Finalement, dans C tout nombre complexe est de la forme a ` ib avec a et b des réels et i tel que i “ ´1. Enfin, on décide,
à partir de maintenant que les nombres réels sont dans R et non dans R1 .

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