TRI.chap
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2 octobre 2024
4 Trigonométrie 7
4.1 Angles remarquables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.2 Propriétés élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4.3 Équations trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4.4 Formules trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4.5 Régularité des fonctions trigonométriques circulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5 Nombres imaginaires 14
5.1 Bref aperçu historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5.2 Une définition géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5.3 Écriture trigonométrique d’un complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
5.4 Multiplication de deux complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
5.5 Conjugué et module d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5.6 Inverse d’un nombre complexe non nul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5.7 Technique de l’angle moitié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Nous nous placerons dans tout ce chapitre dans 3. Soit k, ℓ ∈ Z tels que a = b + kθ et b = c + ℓθ, alors
le plan R2 , muni de son repère orthonormal cano- a = c + (k + ℓ)θ, or k + ℓ ∈ Z, donc a ≡ c [θ].
nique (O, →
−ı , →
−ȷ ). 4. Soit k, ℓ ∈ Z tels que a = b + kθ et c = d + ℓθ,
alors a + c = b + d + (k + ℓ)θ, or k + ℓ ∈ Z, donc
a + c ≡ b + d [θ].
1 Relation de congruence modulo 5. C’est un cas particulier du point suivant (avec n =
−1).
un réel 6. Soit k ∈ Z tel que a = b + knθ, alors a = b + (nk)θ,
or nk ∈ Z, donc a ≡ b [θ].
1
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
2
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
3
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
!
−−→ a
b M = (a, b), OM = 1. Soit u, u′ deux vecteurs. Alors
b
∥u∥ − u′ ⩽ u ± u′ ⩽ ∥u∥ + u′ .
O →
−ı a
3.2 Angles orientés de vecteurs
Dans toute la suite de ce chapitre et tout au
long de l’année, nous allons parler d’angle. Mais
Figure 2 – Repérage d’un point par ses coordon- qu’est-ce qu’un angle ? Observons tout d’abord
nées cartésiennes. qu’il s’agit de distinguer les angles orientés et
les angles non orientés, ainsi que les angles entre
droites et entre vecteurs.
a pour coordonnées le couple (xB − xA , yB − Nous n’allons considérer que des angles orientés,
yA ). et pour cela il faut orienter le plan : nous
reviendrons plus tard dans l’année sur la défi-
nition précise d’orientation. Contentons-nous
pour!l’instant
!! de considérer la base canonique
Définition 3.1.4. 1. Soit u un vecteur du plan 1 0
de coordonnées (a, b). La norme√(euclidienne) , comme étant directe, et les angles
0 1
du vecteur u est le réel ∥u∥ = a2 + b2 .
étant orientés dans le sens trigonométrique (ou
2. Soient A et B deux points de coordonnées sens anti-horaire), comme vous en avez pris
respectives (xA , yA ) et (xB , yB ). La distance l’habitude au lycée.
AB est le réel
−−→ q Dans le secondaire, vous n’avez jamais vraiment
AB = AB = (xB − xA )2 + (yB − yA )2 . défini ce qu’était un angle. Mais vous avez vu une
définition des fonctions cosinus et sinus à partir
de la notion d’angle. Comme nous l’avons dit plus
On a immédiatement le résultat suivant. haut, nous pouvons faire l’inverse : définir la no-
tion d’angle à partir des fonctions cosinus et sinus.
Proposition 3.1.5.
Il existe plusieurs manières de définir un angle
Soit u un vecteur du plan, soit λ ∈ R.
→
− entre deux vecteurs. Donnons une définition pos-
1. On a ∥u∥ = 0 ⇔ u = 0 . sible, qui ne figure pas au programme :
2. On a ∥λu∥ = |λ| ∥u∥.
Définition 3.2.1 (voir figure 3).
Soit u, v deux vecteurs non nuls du plan. Nous
Et pour finir, l’inégalité triangulaire, qui sera dé- u v
montrée plus tard grâce aux nombres complexes : introduisons u′ = et v ′ = . Ces deux
∥u∥ ∥v∥
vecteurs sont donc!de norme 1, ou ! unitaires. Nous
a ′ c′
Proposition 3.1.6 (Inégalité triangulaire). noterons u′ = ′ et v ′ = .
b d′
4
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Proposition 3.2.3.
Soit u, v, w ∈ R2 .
1. (u, v) = −(v, u) [2π] ;
2. Relation de Chasles :
On note alors (u, v) = θ0 [2π]. Remarque 3.3.2. • Par abus, on parle sou-
vent de « l’angle (D, D ′ ) » plutôt que d’
« une mesure de l’angle (u, v) ».
Remarque 3.2.2. • Par abus, on parle sou- • Il est important de retenir qu’un angle
vent de « l’angle (u, v) » plutôt que d’ « une orienté de droites se donne toujours modulo
mesure de l’angle (u, v) » 1 . π.
5
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Démonstration.
L’inclusion U ⊂ {(cos t, sin t), t ∈ R} se démontre direct-
ment grâce au lemme 2.2.2
6
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
→
−ȷ (→
−ı , u ) = θ [2π]
θ
M = (a, b) b U
√
3/2
uθ √
|r| = OM 2/2
π/3
1/2
a →
−ı
O
π/4
U π/6
√ √
1 2 3
2 2 2
π
Figure 5 – Coordonnées polaires (r, θ) de M = Figure 6 – Angles usuels dans 0, .
(a, b). 2
(x, y).
Théorème 3.5.2. Pour l’autre sens, il est nécessaire d’utiliser les
Tout point admet une infinité de couples de coor- fonctions trigonométriques circulaires inverses
données polaires. Arccos, Arcsin et Arctan, que nous définirons
Plus précisément : dans le chapitre sur les fonctions usuelles.
• Les couples de coordonnées polaires de O
sont tous les couples (0, θ) quand θ ∈ R ;
• Si M ̸= O, posons θ = (→ −ı , −−→
OM ) [2π]. Alors 4 Trigonométrie
les couples de coordonnées polaires de M
4.1 Angles remarquables
sont tous les couples (OM, θ + 2kπ) quand
k ∈ Z. Vous devez connaître par cœur les valeurs des
π
sinus, cosinus et tangentes pour les angles 0, ,
6
π π π
Remarque 3.5.3. , , , et tous leurs multiples. Ces valeurs
On rencontre parfois une définition plus générale 4 3 2
sont données dans un tableau du formulaire de
où r peut être négatif, mais nous l’éviterons. Cela trigonométrie qui vous a été distribué en début
dit, il faut remarquer que quel que soit le signe d’année, vous les retrouverez dans la figure 6.
de r, ruθ = −ruθ+π . Il est donc toujours possible Toutes ces valeurs se retrouvent sur le cercle
de se restreindre au cas r positif. trigonométrique, et peuvent se démontrer géomé-
Exemple 3.5.4. triquement. Faisons-le pour retrouver les valeurs
π
Si M est le point de coordonnées cartésiennes des sinus et cosinus des angles (voir figure 7)
√ 3π √ −5π 4
(−1, 1), alors M admet 2, , 2, π
et (voir figure 8).
4 4 3
comme couples
de coordonnées polaires. Le couple Démonstration.
√ π π
i
π
h
π
π
− 2, − est parfois accepté. Comme ∈ 0, , on a cos > 0 et sin > 0.
4 4 2 4 4
Si nous notons M, N, P les points de coordonnées respec-
Remarque 3.5.5. tives (cos π4 , sin π4 ), (cos π4 , 0) et (0, sin π4 ), alors ON M P
On passe facilement des coordonnées polaires aux est un carré dont la diagonale est de longueur 1. Ainsi,
coordonnées cartésiennes : si M a pour coordon- grâce au théorème √ de Pythagore, ses côtés sont √ de longueur
1 2 π π 2
nées polaires (r, θ), posons x = r cos θ, y = r sin θ. √ , ou encore . Donc cos = sin = .
2 2 4 4 2
Alors M a pour coordonnées cartésiennes le couple
7
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Démonstration.
π π π π
i h
Comme ∈ 0, , on a cos > 0 et sin > 0.
3 2 3 3
Si nous notons maintenant A, B les points de coordon-
nées respectives (1, 0) et (cos π3 , sin π3 ), alors OAB est équi-
latéral, de côtés de longueur 1. Ainsi, la médiatrice de
[O, A] passe par B. Si Q est le milieu de [OA], alors
(QB) ⊥ (OA), donc Q a pour coordonnées (cos π3 , 0),
U 1
donc cos π3 = . De plus, avec le théorème de Pythagore,
2 √
M 1 3
P QB = OB − OQ2 = 1 − . Ainsi sin π3 = QB =
2 2
.
4 2
Remarque 4.1.1 ( ).
Il est fréquent d’hésiter dans les valeurs des sinus
π π
et cosinus des angles et : encore une fois, au
3 6
moindre doute, tracez un cercle trigonométrique.
O N
Vous y verrez clairement que le point du cercle
π
trigonométrique désigné par l’angle a une abs-
6
π
cisse supérieure à celle du√point correspondant à
Figure 7 – Détermination de cos . π π 3 π 1
4 l’angle . Donc cos = et cos = . Même
3 6 2 3 2
méthode pour les sinus.
Proposition 4.2.1.
Les fonctions sin et cos sont 2π-périodiques sur
U R.
B La fonction tan est π-périodique sur son en-
semble de définition.
De plus, pour tout réel α on a :
π
Figure 8 – Détermination de cos . Démonstration.
3 Il suffit d’utiliser les formules d’addition (voir la proposi-
tion 4.4.1).
Remarque 4.2.2.
Le dernier point permet de montrer que la fonc-
tion tangente est π-périodique.
8
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
9
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Ainsi, on a
−−→
OM = cos(b)[cos(a)−
→ı + sin(a)−
→ȷ]
+ sin(b)[− sin(a) ı + cos(a)−
−
→ →
ȷ] →
−ȷ
= (cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b))−
→
ı →
−
v
+ (sin(a) cos(b) + cos(a) sin(b))−
→
ȷ
Grâce à l’unicité des coordonnées d’un vecteur dans une
→
−
u
base, il suffit d’utiliser l’expression trouvée en 1 pour obte-
nir les formules demandées.
On peut aussi obtenir ces formules par un raisonnement b
a
géométrique élémentaire i (voirh figure 11), dans le cas où a,
π →
−ı
b et a + b sont dans 0, .
2 M
Notons M le point de coordonnées (cos(a+b), sin(a+b)),
qui se situe sur U (on a donc OM = 1). Notons Da la droite
passant par O et faisant un angle de mesure a avec la droite
O−→ı . Notons A le projeté orthogonal de M sur Da . Ainsi,
le triangle OAM est rectangle en A. Notons J le projeté U
orthogonal de M sur la droite O− →
ȷ . Ainsi, le triangle OJM
est rectangle en J. Notons I le projeté orthogonal de A sur
la droite O− →ı . Ainsi, le triangle OAM est rectangle en I.
On a donc immédiatement, en utilisant OM = 1 :
OJ = sin(a + b), Figure 10 – Formules d’addition : première
JM = cos(a + b), preuve.
OA = cos(b),
AM = sin(b),
AI = sin(a) cos(b),
OI = cos(a) cos(b).
Comme les droites (O− →ı ) et (O, −
→
ȷ ) sont orthogonales,
les droites (M B) et (AI) sont aussi orthogonales, donc
sécantes : on note B leur point d’intersection. Ainsi, le
M
triangle M AB est rectangle en B.
On admet que la somme des mesures des angles d’un U cos(a + b) sin(a) sin(b)
triangle est égale à π, à un multiple de 2π près. Comme
l’angle OIA
[ est droit, l’angle OAI [ a pour mesure π − a. J B
2 Da
Comme A ∈ (BI), l’angle IAB [ est plat (donc de mesure
π), or cos(a) sin(b)
−
→ −→ −
→ −→ −→ −−→ −−→ −→
sin(a + b)
10
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
cos(2a) = cos2 (a) − sin2 (a) cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b) (2)
cos(a − b) = cos(a) cos(b) + sin(a) sin(b) (3)
= 2 cos2 (a) − 1
Nous obtenons immédiatement les deux formules de produit
= 1 − 2 sin2 (a) par demi-somme et demi-différence des lignes (2) et (3).
11
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Démonstration.
a Démonstration.
π
Il s’agit de normaliser le vecteur puis d’utiliser des Soit 0 < x < , notons A = (1, 0) et M = (cos(x), sin(x))
b 2
formules de trigonométrie : (voir figure 12).
Si a = b = 0, il suffit
de poser A = 0. a Remarquons que cos(x), sin(x), tan(x) ∈ R∗+ .
a √ Notons T la perpendiculaire à (OA) passant par A
Sinon, posons A = 2 2
= a + b . Ainsi A =
b A
b
et notons T le point d’intersection de T et (OM ), qui
1. Par conséquent il existe φ ∈ R tel que
a
= cos φ et existe bien car (OM ) et T ne sont pas parallèles, vu
A l’encadrement sur x.
b
= sin φ. Alors, pour tout réel t : Notons C le projeté orthogonal de M sur (OA) : on a
A
C = (cos(x), 0).
a b
a cos(t) + b sin(t) = A cos(t) + sin(t) Par le théorème de Thalès, comme CM = sin(x), OC =
A A cos(x) et comme OA = OM = 1, on a AT = tan(x).
= A(cos(φ) cos(t) + sin(φ) sin(t)) sin(x)
Ainsi, le triangle OAM a pour aire .
= A cos(t − φ) 2
Le disque unité a une aire de π et un périmètre de
⌢
longueur 2π. La longueur de l’arc de cercle AM est x. Par
Remarque 4.4.7. proportionnalité, la portion du disque unité comprise entre
x
les segments OA et OM a pour aire .
Ce résultat sera utilisé dans le chapitre sur les 2
équations différentielles, pour exprimer sous une tan(x)
Enfin, le triangle OAT a pour aire .
2
certaine forme les solutions de certaines équations. Ces trois domaines sont inclus l’un dans l’autre (on
l’admet), ce qui donne
4.5 Régularité des fonctions
0 ⩽ sin(x) ⩽ x ⩽ tan(x),
trigonométriques circulaires
ce qui donne l’encadrement demandé.
Commençons par démontrer l’inégalité fonda-
mentale suivante.
12
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
13
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
et 5 Nombres imaginaires
sin′ cos − sin cos′
tan′ =
cos2 5.1 Bref aperçu historique
sin2 + cos2
=
cos2
1 Au XVIème siècle, Cardan et Bombelli,
= deux mathématiciens italiens, s’intéressent à la
cos2
= 1 + tan2 . résolution de certaines équations algébriques
du troisième degré. Mais ils sont confrontés
à un problème : ils ont besoin de la racine
Maintenant que nous voyons que la fonction carrée d’un nombre réel négatif pour exprimer
tangente a une dérivée strictement positive, certaines solutions réelles qui existent bel et
nous sommes en mesure d’affirmer qu’elle est bien ! Ils « imaginent » alors que ces racines
strictement croissante sur chaque intervalle où elle carrées existent.
est définie. Par composition de limites, pour tout Pendant trois siècles, des mathématiciens vont
k ∈ Z, tan −−−−−−→ +∞ et tan −−−−−−→ −∞. se pencher sur ces travaux, avec des points de
− +
( π2 +kπ) ( π2 +kπ) vue divers. Pour certains, l’existence de ces
Enfin, tan′ (kπ) = 1, ce qui nous permet de « nombres imaginaires » n’a aucun sens. D’autres
donner une allure du graphe de la fonction, qui vont chercher à comprendre ces nombres. Il
est donné dans la figure 13. faudra attendre des travaux d’Euler à la fin du
XVIIIème siècle pour que la situation s’éclaircisse
et que les mathématiciens acceptent et utilisent
tan
ces nombres.
π 3π 5π À partir du XIXème siècle, plusieurs mathé-
0 2 2 2 maticiens vont proposer des définitions plus
5π 3π π modernes et abouties de ces nombres alors
− − −
2 2 2 appelés « complexes ». Il en existe plusieurs,
ce qui fait l’intérêt et la richesse des nombres
complexes : on peut les comprendre et les
Figure 13 – Fonction tan. utiliser de plusieurs manières, et il existe des
correspondances entre tous ces points de vue.
Les nombres complexes sont très importants.
Un dernier résultat, que la première partie de Vous les rencontrerez dans la plupart des cha-
la démonstration précédente implique déjà sur pitres de MPSI : dans les résolutions d’équations
π π
−2, 2 : polynomiales, des équations différentielles, des
suites récurrentes linéaires, en algèbre linéaire, et
en géométrie bien sûr. Vous les utiliserez aussi
Proposition 4.5.5. énormément en physique et en SI.
Pour tout x ∈ R, | sin x| ⩽ |x|. C’est pourquoi il est essentiel de bien les
appréhender. Ne vous laissez pas influencer par
leur dénomination de « complexes ». Ils doivent
Démonstration. cet attribut à trois siècles d’assimilation difficile.
Introduisons les fonctions f : x 7→ x − sin(x) et g : x 7→
x + sin(x), définies sur R+ . Ces fonctions sont dérivables,
Mais vous avez suivi une formation moderne,
et f ′ (x) = 1 − cos(x) ⩾ 0. Ainsi f est croissante. Comme dans laquelle les nombres imaginaires (adjectif
elle s’annule en 0, elle est donc positive sur R+ . Avec un plus positif que complexes) vont trouver leur
raisonnement analogue, g est positive également. Donc, place facilement. Après tout, les nombres négatifs
pour tout x ∈ R+ : −x ⩽ sin x ⩽ x, ou encore −|x| ⩽
sin x ⩽ |x| car x ⩾ 0. Finalement, | sin x| ⩽ |x| sur R+ .
ont aussi mis plusieurs siècles à être acceptés,
Mais par parité de x 7→ | sin x| et x 7→ |x|, ce résultat est mais vous les maniez au moins depuis que vous
aussi valable sur R− , donc sur R. avez 12 ans, parfois même bien avant.
14
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
b = Im(a + ib) ∈ R
Aucune construction des nombres complexes
n’est au programme. Mais il faut bien les intro-
duire, et nous allons le faire en gardant un point −−→
M (a + ib)), OM (a + ib),
de vue géométrique. Tous les résultats sur les
complexes s’interprètent géométriquement : ne
l’oubliez pas, cela vous aidera à mieux vous les
représenter, mieux mémoriser les résultats et éla-
borer vos raisonnements. I(i)
15
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Or on a
Définition 5.2.3. 1. Soit z = a + ib et z ′ =
z + λz ′ = (a + ib) + λ(a′ + ib′ )
c + id deux complexes. On définit leur somme
= (a + λa′ ) + i(b + λb′ )
z + z ′ = (a + c) + i(b + d). Ainsi Re(z + z ′ ) =
Re(z)+Re(z ′ ) et Im(z +z ′ ) = Im(z)+Im(z ′ ). Donc − →u + λ− →
u ′ a bien pour affixe z + λz ′ .
Il suffit alors d’étudier les cas particuliers où λ = 1,
2. Soit z = a + ib un complexe et λ ∈ R. On −
→ −
→
où −→
u = 0 et où − →u = 0 et λ = −1 pour conclure.
définit le complexe λz = (λa) + i(λb). Ainsi −→
(ii) Il suffit d’utiliser la relation fondamentale AB =
Re(λz) = λ Re(z) et Im(λz) = λ Im(z). −−→ −→
OB − OA et le point précédent pour conclure.
Définition 5.3.1.
Théorème 5.2.5 (Règles de calcul). Soit un nombre complexe, que l’on écrit sous
On a les propriétés suivantes : forme algébrique z = a + ib (i.e. a = Re(z) et
(i) Soient →−
u et → −u ′ deux vecteurs d’affixes res- b = Im(z)). √
′
pectifs z et z , et soit λ ∈ R. Alors le vecteur On appelle module de z le réel a2 + b2 . On le
→
−u + λ→−u ′ a pour affixe z + λz ′ . En particu- note |z|.
lier, pour tout couple de vecteurs, l’affixe
de la somme de ces vecteurs est la somme
des affixes et pour tout scalaire λ et tout Notation 5.3.2.
vecteur →−u d’affixe z, l’affixe de λ→−
u est λz. On note U le cercle unité complexe :
(ii) Soient A et B deux points d’affixes respectifs
−−→ U = { z ∈ C | |z| = 1 } ,
a et b. Alors le vecteur AB a pour affixe b−a.
16
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
√
x 2
√= x + i.0, donc son module est x + 0 =
x2 : il est donc bien égal à sa valeur absolue. Corollaire 5.3.5.
z
Là encore, le module prolonge sur C la valeur Si z ∈ C \ {0}, alors = 1, i.e
|z|
absolue réelle.
2. Si M (ou le vecteur u) est l’image de z, alors z
∈ U.
|z| n’est autre que la distance OM (ou la |z|
norme ∥u∥).
3. En particulier, soit a et z deux complexes et
R ⩾ 0. Notons M et A les points du plans Démonstration.
Immédiat avec le dernier point de la proposition précédente.
d’affixes respectives z et a. Alors |z − a| est
la distance AM . Et M appartient au cercle
(resp. disque ouvert, resp. disque fermé) de
centre A et de rayon R si et seulement
Théorème 5.3.6 (Inégalité triangulaire).
si |z − a| = R (resp. |z − a| < R, resp.
Soit z, z ′ ∈ C. Alors
|z − a| ⩽ R).
4. L’ensemble des affixes des points du cercle tri- |z| − z ′ ⩽ z ± z ′ ⩽ |z| + z ′ .
gonométrique est donc U. Nous identifierons
donc ces deux objets.
Démonstration.
Proposition 5.3.4. Ce résultat sera démontré dans le chapitre sur les com-
plexes.
Soit z ∈ C
Mais nous allons ici montrer qu’il est équivalent à l’inéga-
1. | Re(z)| ⩽ |z| et | Im z| ⩽ |z| ; lité triangulaire vue dans le plan avec trois points ou deux
vecteurs.
2. |z| = 0 ssi z = 0 ; Soit deux vecteurs − →u et −→
v d’affixes respectifs z et z ′ .
3. Si λ ∈ R, alors |λz| = |λ||z|. Alors l’affixe de −→
u ±− →
v est z ± z ′ , et nous avons les éga-
lités ∥−→u ∥ = |z|, ∥−
→
v ∥ = |z ′ |,∥−
→
u ±− →
v ∥ = |z ± z ′ |, donc
directement
Démonstration.
∥−
→
u ∥ − ∥−
→
v ∥ ⩽ ∥−
→
u ±−
→
v ∥ ⩽ ∥−
→
u ∥ + ∥−
→
v∥
Écrivons sous forme algébrique z = a + ib.
1. On a l’encadrement fondamental ⇔ |z| − z ′ ⩽ z ± z ′ ⩽ |z| + z ′ .
0 ⩽ a2 ⩽ a2 + b2 ,
√
donc
√ racine carrée 0 ⩽ a2 ⩽
par croissance de la √
a2 + b2 , donc 0 ⩽ |a| ⩽ a2 + b2 , ce qui est exac-
tement le premier encadrement demandé.
Définition 5.3.7.
On procède de même pour b.
Soit θ ∈ R. On appelle exponentielle complexe de
2. Si z = 0 = 0 + i0, on a immédiatement |z| = 0.
iθ le complexe e iθ = cos θ + i sin θ.
Si |z| = 0, on a par l’encadrement précédent : 0 ⩽
a2 ⩽ a2 + b2 = 0, donc a2 = 0, donc a = 0. On
procède de même pour b, donc z = 0.
3. On a λz = (λa) + i(λb), or λa et λb sont des réels,
donc
L’écriture e iθ n’est qu’une notation :
en aucun cas il ne s’agit du réel e élevé à la
|λz|2 = (λa)2 + (λb)2 = λ2 (a2 + b2 ) = λ2 |z|2 . puissance iθ, ce qui n’a aucun sens.
Comme |λz| et |z| sont positifs, on obtient bien le Remarque 5.3.8.
résultat demandé.
Pour tout θ ∈ R, e iθ = 1, donc une exponentielle
complexe, tout comme les exponentielles réelles,
ne s’annule jamais.
17
I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Remarque 5.3.9.
Grâce à la représentation paramétrique du cercle Remarque 5.4.2.
trigonométrique, nous pouvons écrire que U = Multiplier un complexe z par z ′ = re iθ , c’est
n o donc multiplier z par la constante réelle positive r
e iθ , θ ∈ R .
(on appelle cette transformation une homothétie
de rapport r), et ensuite appliquer la rotation
Définition 5.3.10. d’angle θ au vecteur obtenu. On remarque que
Soit z ̸= 0. Alors z/|z| ∈ U, donc il existe θ ∈ R l’on peut aussi appliquer d’abord la rotation, puis
vérifiant z/|z| = e iθ , c’est-à-dire z = |z|e iθ . l’homothétie : l’ordre n’importe pas, ces deux
Le réel θ est alors appelé un argument de z. transformations commutent (voir figure 16).
Il existe à 2π près. Il existe alors un unique
θ ∈] − π, π] vérifiant z = |z|e iθ . Ce réel est appelé Le résultat suivant nous permet d’exprimer la
l’argument principal de z, et noté arg z. multiplication entre deux complexes, cette fois-
L’écriture «z = |z|e iθ » est appelée écriture trigo- ci sous forme algébrique, et non pas sous forme
nométrique de z. trigonométrique :
Proposition 5.4.3.
Remarque 5.3.11. 1. Attention à la non uni- Pour tout a, b, a′ , b′ ∈ R,
cité de l’argument.
2. Le complexe 0 n’a pas d’argument ; (a + ib)(a′ + ib′ ) = (aa′ − bb′ ) + i(ab′ + a′ b).
3. Pour tout z non nul, (|z|, arg z) est un couple
Ou encore, si z, z ′ ∈ C :
de coordonnées polaires du point d’affixe z ;
(
4. Il est simple de passer de l’écriture trigono- Re(zz ′ ) = Re(z) Re(z ′ ) − Im(z) Im(z ′ )
.
métrique à l’écriture algébrique, de même Im(zz ′ ) = Re(z) Im(z ′ ) + Im(z) Re(z ′ )
qu’il est simple de passer des coordonnées po-
laires aux coordonnées cartésiennes : re iθ =
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I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
′
zz ′ = rr′ e i(θ+θ ) Remarque 5.4.5.
Là encore, si x, y ∈ R, nous pouvons les mulitplier
comme des complexes : (x + i.0)(y + i.0) = (xy −
0) + i(0 + 0) = xy. Nous obtenons le produit de
′ r′ z = rr′ e iθ x et y vus comme des réels : le produit sur C est
z ′ e iθ = r′ e i(θ+θ )
donc un prolongement du produit sur R.
Remarque 5.4.6.
′ ′
z = re iθ ′ ′
L’identité « e iθ .e iθ = e i(θ+θ ) » est inoubliable !
z = r′ e iθ Et à partir de cette identité, la démonstration
précédente permet de retrouver les formules de
θ
trigonométrie de la proposition 4.4.1. Ce sera pour
θ′ vous la technique à favoriser pour retrouver ces
O formules si besoin (mais insistons tout de suite :
vous devriez normalement connaître ces formules
par coeur).
Figure 16 – Produit zz ′ .
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I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
Définition 5.5.1.
On appelle conjugué d’un complexe z le complexe
z = Re(z) − i Im(z). Figure 17 – Interprétation géométrique du
conjugué de z ∈ C.
Proposition 5.5.2 (Interprétation géométrique). pas intervenir de somme sont même encore plus simple à
Soit M (z) un point du plan. Alors |z| = OM et z̄ démontrer sous forme trigonométrique.
est le symétrique de M par rapport à l’axe (O→
−ı ) Pour la dernière, remarquons aussi que, facilement,
2 2
|zz ′ | = zz ′ zz ′ = zz ′ zz ′ = zzz ′ z ′ = |z|2 |z ′ | .
(voir figure 17).
z ∈ R ⇔ z̄ = z,
Proposition 5.5.3.
z ∈ iR ⇔ z̄ = −z.
Soit z un complexe non nul, écrit z = re iθ sous
forme trigonométrique. Alors z̄ = re −iθ .
Démonstration.
Ces identités sont élémentaires et se vérifient directement Remarque 5.6.2.
en posant z = x + iy, avec (x, y) ∈ R2 . Celles qui ne font Attention : 0 n’est pas inversible, et comme avec
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I - TRIGONOMÉTRIE ET NOMBRES IMAGINAIRES
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