Correction Td6 v8

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Université Claude Bernard Lyon 1 Semestre de printemps 2019-2020

Fondamentaux des Mathématiques 2

Correction de la feuille 6 : Fonctions circulaires réciproques

Exercice 1. 1. Montrer que 0 < arccos


3
4
<
π
4
3
2. Résoudre arccos x = 2 arccos
4

Correction de l'exercice 1. (1) La fonction cos : [0, π]√→ [−1, 1] est strictement
√ décroissante.
√ Donc sa
réciproque arccos est strictement décroissante. Comme 2 ' 1.41, on a 2 ≤ 3/2, et donc 2/2 < 3/4, si
bien que √
arccos(3/4) < arccos( 2/2),
√ √
et comme cos(π/4) = 2/2 et que π/4 ∈ [0, π], on a arccos( 2/2) = π/4. Donc
arccos(3/4) < π/4.
√ √
Noter que cos(π/4 + 2π) = 2/2 mais comme π/4 + 2π ∈/ [0, π], on n'a pas arccos( 2/2) = π/4 + 2π. Les
exercices 2 et 3 reviennent sur ce point.
Par ailleurs, 3/4 < 1, donc arccos(1) = 0 < arccos(3/4).
(2) On applique cos aux deux membres de l'équation d'inconnue x ∈ R pour trouver
cos(arccos(x)) = cos(2 arccos(3/4).

On utilise ensuite
cos(arccos(x)) = x, ∀ x ∈ R. (1)
L'égalité (1) vient de la dénition de arccos en tant que réciproque de cos|[0,π] , la restriction de cos à [0, π].
En eet, arccos est dénie comme une fonction de [−1, 1] à valeurs dans [0, π], si bien que
 
cos ◦ arccos = cos|[0,π] ◦ arccos = Id|[−1,1] , (2)

où Id|[−1,1] est la fonction identité: x → x, en restriction à [−1, 1]. Donc on obtient


x = cos(2 arccos(3/4)),

qui est une réponse tout à fait acceptable. On peut la simplier, en utilisant une formule de trigonométrie:
cos(2z) = 2 cos(z)2 − 1, z ∈ R.

Cela donne
x = 2 cos(arccos(3/4))2 − 1 = 2 · (3/4)2 − 1.

Exercice 2. Calculer arcsin(sin a), arccos(cos a), arctan(tan a), arccos(sin a) pour a ∈
 
61π 76π 83π
, , .
5 5 5

1
Correction de l'exercice 2. Le point crucial est le suivant:
arcsin ◦ sin 6= Id, (3)
où Id est la fonction x → x dénie sur R. En eet, arcsin n'est pas la réciproque de sin, qui n'est pas injective,
mais la réciproque de la restriction de sin à l'intervalle [−π/2, π/2] (qui est injective).
Par dénition de arcsin :
∀ x ∈ [−π/2, π/2] : arcsin ◦ sin(x) = arcsin ◦ sin|[−π/2,π/2] (x) = x. (4)
Soit maintenant x ∈ [π/2, 3π/2]. Alors x − π ∈ [−π/2, π/2], donc d'après (4):
arcsin(sin(x − π)) = x − π.

On fait maintenant le lien entre sin(x) et sin(x − π) : d'abord on a

π−x x
∀ x ∈ R, sin(x) = sin(π − x) (5)

Et donc par imparité de sin,


sin(x − π) = − sin(x).
La fonction arcsin est aussi impaire, si bien que
∀ x ∈ [π/2, 3π/2], arcsin(sin(x)) = − arcsin(sin(x − π)) = π − x. (6)
Avec (4) et (6) on connait maintenant la fonction arcsin(sin) sur un intervalle de longueur 2π, et donc on la
connait partout, car sin est 2π -périodique (noter que arcsin n'est pas périodique: elle est dénie seulement
sur [−1, 1]).
Précisément: soit x ∈ R. Pour un certain entier k ∈ Z, on a
x ∈ [−π/2 + kπ, −π/2 + (k + 1)π[. (7)
L'entier k est unique et est bien sûr une fonction de x. On peut préciser la valeur de k :
−π/2 + kπ ≤ x < −π/2 + (k + 1)π

est équivalent à
x + π/2
k≤ < k + 1,
π
et donc
x 1
k= + , (8)
π 2
en notant [y] la partie entière du nombre réel y. Soit donc x ∈ R et k déni par (8):
ˆ Si k est pair, alors sin(x) = sin(x − kπ), et comme x − kπ appartient à [−π/2, π/2[, on a, par (4),

arcsin(sin(x)) = arcsin(x − kπ) = x − kπ.

ˆ Si k est impair, alors k −1 est pair est donc sin(x−kπ) = sin(x−(k −1)π)−π) = sin(x−π) = − sin(x).
Alors
arcsin(sin(x)) = − arcsin(sin(x − kπ)) = kπ − x.

Finalement,
x − kπ, si k déni par (8) est pair,
(
arcsin(sin(x)) =
kπ − x, si k déni par (8) est impair,
ce qu'on peut résumer en
arcsin(sin(x)) = (−1)k (x − kπ), k déni par (8), (9)

2
π
2

−5π −3π −π π 3π 5π
2 2 2 2 2 2

−π
2

Figure 1: Le graphe de la fonction x → arcsin(sin(x)).

et avec (8) on a la formule (pas particulièrement utile sous cette forme)


1
arcsin(sin(x)) = (−1)[x/π+1/2] (x − π x/π + ]). (10)

2

Avec la formule (9), la question posée est maintenant très simple. On calcule: 61 = 12 · 5 + 1, si bien que
61/5 = 12 + 1/5, et donc 61π/5 = 12π + π/5. On applique la formule (9) avec x = 61π/5, et k = 12. Cela
donne
arcsin(sin(61π/5)) = π/5.
Si maintenant x = 76π/5, on observe que 76/5 = 75/5 + 1/5 = 15 + 1/5, et on applique la formule (9) avec
x = 76π/5 et k = 15. Comme k est impair cela donne

arcsin(sin(76π/5)) = −π/5.

Le calcul pour 83π/5 est bien sûr similaire.


Pour arccos, un raisonnement similaire aboutit à une formule analogue à (9), qui permet de calculer facilement
les valeurs de arccos(cos) aux points donnés dans l'énoncé. Mais on peut calculer les valeurs demandées sans
trouver une expression générale pour arccos(cos) :
arccos(cos(61π/5)) = arccos(12π + π/5)) = arccos(cos(π/5)) = π/5,

la dernière égalité puisque arccos est la réciproque de la restriction de cos à [0, π], et π/5 ∈ [0, π]. Ensuite
arccos(cos(76/π/5)) = arccos(cos(14π + π + π/5)) = arccos(cos(π + π/5))
= arccos(cos(π − π/5)) (11)
= π − π/5.

L'avant-dernière égalité dans (11) vient de

π−x x
cos(π + x) = cos(π − x), x∈R π+x

La dernière égalité dans (11) vient du fait que π − π/5 ∈ [0, π].
On a 83π/5 = 16π + 3π/5, et donc
arccos(cos(83π/5)) = arccos(cos(3π/5)) = 3π/5.

Le raisonnement pour arctan(tan) est similaire, et en fait plus simple car la restriction de tan à une période
est bijective, contrairement à cos et sin . Pour tout x ∈ R \ {π/2 + kπ, k ∈ Z}, si on considère à nouveau k
déni par (7), ou ce qui revient au même par (8), on a
arctan(tan(x)) = arctan(tan(x − kπ)) = x − kπ,

la dernière égalité car x − kπ appartient à ] − π/2, π/2[, par dénition de k. Donc on a la formule
hx 1i
arctan(tan(x)) = x − π + , x ∈ R \ {π/2 + kπ, k ∈ Z}. (12)
π 2

3
En particulier,
arctan(tan(61π/5)) = arctan(tan(12π + π/5)) = π/5,
arctan(tan(76π/5)) = arctan(tan(15π + π/5)) = π/5,
arctan(tan(83π/5)) = arctan(tan(17π − 2π/5)) = −2π/5.
On cherche maintenant la valeur de x = arccos(sin(61π/5)) = arccos(sin(π/5)). On a donc x ∈ [0, π], et
cos(x) = sin(π/5). On peut utiliser la formule de trigonométrie

π 
cos(x) = sin −x , x∈R π/2 − x
2
x

qui donne
sin(π/2 − x) = sin(π/5), x ∈ [0, π]. (13)
Quand x parcourt [0, π], y = π/2 − x parcourt [−π/2, π/2]. La fonction sin est injective sur [−π/2, π/2], et
donc de (13), on déduit π/2 − x = π/5, et donc x = π/2 − π/5.
On cherche maintenant à calculer x = arccos(sin(76π/5)) = arccos(sin(π + π/5)), c'est-à-dire qu'on cherche
à résoudre l'équation
cos(x) = sin(π + π/5), x ∈ [0, π].
En utilisant la formule ci-dessus, cela revient à
sin(π/2 − x) = sin(π + π/5), x ∈ [0, π].

Le problème ici est que π + π/5 n'appartient pas à [0, π]. On peut s'y ramener en utilisant la formule (5):
sin(π/2 − x) = sin(π + π/5) = sin(−π/5), x ∈ [0, π].

On a vu plus haut que π/2 − x ∈ [−π/2, π/2]. Comme on a −π/5 ∈ [−π/2, π/2] et que sin est injective sur
cet intervalle, cela donne π/2 − x = −π/5, et donc x = π/2 + π/5.

Exercice 3. Que vaut arccos(cos x) si x ∈ [6π, 7π] puis si x ∈ [25π, 26π]?

Correction de l'exercice 3: on peut procéder comme on l'a fait dans la correction de l'exercice 2 pour
arcsin(sin).

Exercice 4. Votre calculatrice arme que l'argument de z = −3 + 4i est − arctan 34 + π ou arctan 43 + π2 .


Ces deux valeurs sont-elles cohérentes?

4
Correction de l'exercice 4. À partir de
1
(arctan)0 (x) = ,
1 + x2
on déduit   0
1
arctan(x) + arctan = 0, x 6= 0. (14)
x
En eet, en explicitant les dérivées on trouve
 
1 1 1
+ − 2 · = 0.
1+x 2 x 1 + x12

Donc la fonction dans le membre de gauche de (14) est constantesur R , et par ailleurs aussi sur R .
La version précédente de cette correction armait que de (14), on pouvait déduire le fait que
− +

la fonction x → arctan(x) + arctan(1/x) est constante, ce qui n'est pas vrai car l'égalité (14) est
valable sur R\{0}, qui n'est pas un intervalle. On trouve la constante dans R en évaluant par exemple
+
en x = 1 : alors arctan(1) = arctan(1/1) = π/4 car tan(π/4) = 1. On a donc
arctan(x) + arctan(1/x) = π/2, x > 0. (15)
On trouve la constante dans R− par exemple en prenant la limite x → −∞. On obtient
arctan(x) + arctan(1/x) = −π/2, x < 0. (16)

En revenant à l'énoncé, on peut maintenant répondre: oui, ces deux valeurs sont égales, du fait de (15).

Exercice 5. L'application cos : [2π, 3π] → [−1, 1] est-elle bijective ? Si oui, donner une expression de sa
fonction réciproque.

Correction de l'exercice 5. Par 2π -périodicité, cos est bijective sur [2π, 3π] vers [−1, 1] comme elle l'est
sur [0, π]. Elle a donc une fonction réciproque, qu'on va noter ici arccos2π,3π , qui est une fonction bijective
[−1, 1] → [2π, 3π]. Pour tout x ∈ [2π, 3π], cos(x − 2π) = cos(x) et x − 2π ∈ [0, π], de sorte que

arccos(cos(x − 2π)) = x − 2π, x ∈ [2π, 3π].

Par ailleurs, par dénition de arccos2π,3π ,


arccos2π,3π (cos(x)) = x, x ∈ [2π, 3π].

Donc par comparaison de ces deux égalités on a


arccos2π,3π (cos(x)) = arccos(cos(x)) + 2π, x ∈ [2π, 3π].

Comme cos est surjective [2π, 3π] → [−1, 1], cela implique
arccos2π,3π (y) = arccos(y) + 2π, y ∈ [−1, 1],

ce qui est une description de la fonction réciproque de cos en restriction à [2π, 3π].

5
Exercice 6. Représenter graphiquement sans l'aide de la calculatrice la fonction x 7→ arcsin(sin x).

Pour la correction de l'exercice 6: voir la correction de l'exercice 2.

Exercice 7. Simplier les expressions tan(arcsin x), cos(arctan x) après avoir donné leur ensemble de dé-
nition.

Correction de l'exercice 7. Le domaine de dénition de tan est R \ {π/2 + kπ, k ∈ Z}. La fonction arcsin est
dénie et injective sur [−1, 1], à valeur dans [−π/2, π/2], avec arcsin(−1) = −π/2 et arcsin(1) = π/2. Donc
tan(arcsin) est dénie sur ] − 1, 1[.
Par dénition de tan :
sin(arcsin(x)) x
tan(arcsin(x)) = = .
cos(arcsin(x)) cos(arcsin(x))
On cherche donc à simplier cos(arcsin(x)). On calcule sa dérivée:
0 0 sin(arcsin(x) −x
cos(arcsin(x)) = − sin(arcsin(x)) · arcsin (x) = − √ =√ .
1−x 2 1 − x2
Plus haut on a utilisé la formule pour la dérivée de arcsin, qui se trouve page 5 des notes manuscrites de
cours (chapitre 6). On a donc
x
−t
Z p
cos(arcsin(x)) − cos(arcsin(0)) = √ dt0 = 1 − x2 − 1.
0 1 − t2
Comme sin(0) = 0, et cos(0) = 1, on a cos(arcsin(0)) = 1, et nalement
p
cos(arcsin(x)) = 1 − x2 ,

ce qui donne
x
tan(arcsin(x)) = √ , x ∈] − 1, 1[.
1 − x2

On étudie maintenant cos(arctan). La fonction arctan est dénie sur R (car tan est surjective sur R). Donc
cos(arctan) est dénie sur R. Si on dérive comme ci-dessus
0 1
cos(arctan) (x) = − sin(arctan(x)) · ,
1 + x2
il semble a priori qu'on n'a pas vraiment fait de progrès: il faut maintenant considérer sin(arctan), une
question semblable à la question de départ. Mais on peut faire le lien entre sin(arctan) et cos(arctan) via
tan(arctan), qui est la fonction identité:

sin(arctan(x))
tan(arctan(x)) = = x, x ∈ R.
cos(arctan(x))

Donc
sin(arctan(x)) = x cos(arctan(x)),

6
et la formule ci-dessus devient
0 1 −x
cos(arctan) (x) = − sin(arctan(x)) · 2
= cos(arctan(x)).
1+x 1 + x2
Donc cos(arctan), la fonction qu'on cherche à décrire, est solution de l'équation diérentielle
x
y0 = − y,
1 + x2
dont l'ensemble des solutions est
n  1  o
x → k exp − ln(1 + x2 ) , k ∈ R .
2

On peut écrire exp(− ln(1 + x2 )/2) = 1/ 1 + x2 , et donc on cherche k ∈ R tel que


p

k
cos(arctan(x)) = √ .
1 + x2
On peut par exemple évaluer en x = 0 : cos(arctan(0)) = cos(0) = 1 = k. On a trouvé
1
cos(arctan(x)) = √ , pour tout x ∈ R.
1 + x2

Exercice 8. On pose f : x 7→ arcsin


 
x+1
.
x−1

1. Montrer que l'ensemble de dénition de f est R− .


2. Déterminer le ou les points de la courbe d'ordonnée nulle et préciser la tangente en ce ou ces points.
3. Etudier la fonction.

Correction de l'exercice 8. 1. La fonction arcsin est dénie sur [−1, 1]. Donc on se demande quels sont les
x ∈ R tels que (x + 1)/(x − 1) ∈ [−1, 1]. On calcule:
x+1 x−1+2 2
= =1+ ,
x−1 x−1 x−1
et on voit que c'est pour x ∈ R− que l'hyperbole x → (x + 1)/(x − 1) prend des valeurs dans [−1, 1].

x+1
x→
x−1

1
−1

7
2. La fonction x → 1 + 2/(x − 1) est strictement décroissante sur R− . Elle tend vers 1 en +∞ et vaut−1
en 0. Donc il existe un unique x0 pour lequel cette fonction s'annule, et on peut le calculer explicitement:
x0 = −1. Soit maintenant x tel que f (x) = 0. Comme arctan est injective, et que arctan(0) = 0. cela implique
(x + 1)/(x − 1) = 0 et donc x = −1. On calcule:
 2 !−1/2
x+1 −2
f 0 (x) = 1− · . (17)
x−1 (x − 1)2

Pour le calcul de f 0 ci-dessus, on a utilisé la formule de dérivation des fonctions composées et la formule pour
la dérivée de arcsin (voir page 5 du chapitre 6 des notes de cours). En particulier,
f 0 (−1) = −1/2,

donc la tangente au point −1 a pour équation


y − f (−1) = f 0 (−1)(x + 1), c'est-à-dire y − 0 = −(1/2)(x + 1).

3. D'après (17), on voit que f 0 < 0 pour tout x ∈ R− , donc f est strictement décroissante sur R− . Par
ailleurs,
π π
lim f (x) = lim arcsin(y) = , f (0) = arcsin(−1) = − .
x→−∞ y→1 2 2
π
2
x → arcsin((x + 1)/(x − 1))

−π
2

Exercice 9. Simplier les expressions arccos x + arcsin x et arccos x + arccos(−x) après avoir donné leur
ensemble de dénition. On pourra dériver.

Correction de l'exercice 9. La fonction x → arccos(x) + arcsin(x) est dénie sur l'intersection des domaines
de dénition de arccos et arcsin, donc [−1, 1]. On dérive
0 −1 1
arccos + arcsin (x) = √ +√ = 0,
1 − x2 1 − x2
en utilisant les formules pages 5 et 7 des notes de cours sur le chapitre 6. Comme [−1, 1] est un intervalle,
la fonction est donc constante sur [−1, 1]. On trouve la valeur de la constante par exemple en évaluant en
x=0:
π π
arccos(0) + arcsin(0) = +0= .
2 2
Donc π
arccos(x) + arcsin(x) = , pour tout x ∈ [−1, 1].
2

8
x → arccos(x)

π x → arccos(x) + arcsin(x)
2 x → arcsin(x)

−1 1

La fonction arccos est dénie sur [−1, 1], comme la fonction x → arccos(−x). Donc g : x → arccos(x) +
arccos(−x) est dénie sur [−1, 1]. On dérive:
−1 −1
g 0 (x) = √ + (−1) · p = 0.
1−x 2 1 − (−x)2
Donc g est constante sur l'intervalle [−1, 1]. On évalue par exemple en x = 0 pour trouver la constante:
g(0) = 2 arccos(0) = π.

si bien que
arccos(x) + arccos(−x) = π, x ∈ [−1, 1].

Exercice 10. Soit x, y des réels tels que xy 6= 1. Simplier arctan 1x−+xyy − arctan x − arctan y. On pourra
dériver.

Correction de l'exercice 10. On pose


x+y
F (x, y) = arctan − arctan x − arctan y, (x, y) ∈ R2 , xy 6= 1.
1 − xy
On calcule la dérivée partielle de F par rapport à x : c'est la dérivée (au sens usuel) de la fonction x → F (x, y),
à y xé. On note ∂x F (x, y) cette dérivée partielle:
 2 !−1  
x+y x+y 1
∂x F (x, y) = 1+ · ∂x − ,
1 − xy 1 − xy 1 + x2

où on a utilisé la formule pour la dérivation de arctan et la formule de dérivation des fonctions composées.
On calcule:   2
x+y 1 − xy + y(x + y) 1+y
∂x = =
1 − xy (1 − xy)2 (1 − xy)2
Par ailleurs, 2
1 + x2 y 2 + x2 + y 2

x+y
1+ = ,
1 − xy (1 − xy)2
si bien que
(1 − xy)2 1 + y2 1
∂x F (x, y) = · −
1 + x2 y 2 + x2 + y 2 (1 − xy)2 1 + x2
1 + y2 1
= − = 0, pour tous x, y tels que xy 6= 1.
(1 + x )(1 + y ) 1 + x2
2 2

9
On observe que F (x, y) = F (y, x) pour x 6= y, et donc par symétrie
∂y F (x, y) = ∂x F (y, x) = 0, xy 6= 1.

Si y = 0, on voit directement à partir de la dénition de F que F (x, 0) = 0. Pour y 6= 0, si on considère


maintenant que y est xé et que G : x → F (x, y) est une fonction dénie sur R \ {1/y}, on a donc G0 (x) = 0
pour tout x, si bien que G est constante sur ] − ∞, 1/y[ et aussi sur ]1/y, +∞[.
On trouve la constante sur ] − ∞, 1/y[ en faisant tendre x vers −∞. On observe que
π
lim F (x, y) = arctan(−1/y) + − arctan(y).
x→−∞ 2
D'après (15), on a donc (
0, y > 0,
lim F (x, y) = ,
x→−∞ π, y < 0.
si bien que
et 0 < 1/y,
(
0, x < 1/y
F (x, y) =
π, x < 1/y et 1/y < 0.

On trouve la constante sur ]1/y, +∞[ en faisant tendre x vers +∞. On observe que
π
lim F (x, y) = arctan(−1/y) − − arctan(y).
x→+∞ 2
D'après (15), on a donc (
−π, y > 0,
lim F (x, y) = ,
x→+∞ 0, y < 0.
si bien que
et 1/y < x,
(
−π, 0 < 1/y
F (x, y) =
0, 1/y < 0 et 1/y < x.
y

F =0
F = −π
1

F =0
−1

1 x
F =0
−1

F =π

F =0

On peut remarquer que le résultat (voir le graphe ci-dessus) est symétrique en x et y , comme la fonction F.

Exercice 11. On cherche à résoudre l'équation (E): arctan 2x + arctan x = π4 .


1. Démontrer que f : x 7→ arctan 2x + arctan x réalise une bijection de R sur un intervalle à préciser. En
déduire que l'équation (E) admet une unique solution α.
2. Déterminer α en utilisant la formule d'addition de la tangente.

10
Correction de l'exercice 11. 1. La fonction f est dénie sur R comme arctan . On calcule:
2 1
f 0 (x) = 2
+ > 0.
1 + (2x) 1 + x2

Donc f est strictement croissante sur R. C'est donc une bijection de R vers f (R), qui est un intervalle car f
est continue. On calcule les limites: π π
lim f (x) = + = π,
x→+∞ 2 2
et de même
−π −π
lim f (x) = + = −π.
x→−∞ 2 2
Donc f est une bijection de R vers [−π, π]. Puisque π/4 ∈ [−π, π], il existe donc un unique α ∈ R tel que
f (α) = π/4. On remarque que α > 0 car f (x) ≤ 0 pour x ≤ 0, par propriété de arctan .
2. La formule d'addition pour tan est
tan a + tan b
tan(a + b) = , a, b, a + b ∈
/ {π/2 + kπ, k ∈ Z}.
1 − tan a tan b
Comme tan ◦ arctan = Id (voir la correction de l'exercice 2), on a donc
3x
tan(arctan(2x) + arctan(x)) = ,
1 − 2x2
et en x = α cela donne

= 1.
1 − 2α2
On sait déjà que α > 0, et donc α est la solution positive de l'équation polynômiale de degré 2:
2α2 + 3α − 1 = 0,

c'est-à-dire √  1
1
α= − 3 + 17 ' .
4 4

Exercice 12. Soit f la fonction dénie par


f (x) = arccos(1 − 2x2 )

1. Déterminer l'ensemble de dénition de f et préciser en quels points f est continue.


2. Dériver f en prenant soin d'étudier l'ensemble où f est dérivable.
3. Dresser le tableau de variations de f et tracer son graphe.
4. Sur chaque ensemble où f est dérivable, donner une expression plus simple de f .

11
Correction de l'exercice 12. 1. La fonction arccos est dénie sur [−1, 1]. On cherche donc l'image réciproque
de [−1, 1] par la fonction x → 1 − 2x2 , qui est une parabole. On observe
−1 ≤ 1 − 2x2 ≤ 1 ⇐⇒ x2 ≤ 1 ⇐⇒ x ∈ [−1, 1]. (18)
Donc f est dénie sur [−1, 1]. La fonction x → 1 − 2x2 est polynômiale donc continue sur [−1, 1], à valeurs
dans [−1, 1]. La fonction arccos est continue sur [−1, 1]. Donc f est continue en tant que composée de
fonctions continues.
2. La fonction arccos est dérivable sur ] − 1, 1[. En reprenant (18), on voit que
−1 < 1 − 2x2 < 1 ⇐⇒ x ∈] − 1, 0[ ∪ ]0, 1[,
donc f est dérivable sur ]−1, 1[\{0}, en tant que composée d'applications dérivables (la parabole x → 1−2x2
est polynômiale donc dérivable). On calcule:
−1 4x 4x 1
f 0 (x) = p · (−4x) = √ = ·√ , x ∈] − 1, 0[ ∪ ]0, 1[. (19)
2
1 − (1 − 2x )2 2
4x − 4x 4 |2x| 1 − x2

3. Sur [−1, 0[, on voit que f 0 < 0, car |x| = −x sur cet intervalle. Donc f est décroissante strictement sur
] − 1, 0[, et de manière symétrique f est croissante strictement sur ]0, 1[.
On a f (−1) = f (1) = arccos(−1) = π, et f (0) = arccos(1) = 0. Par ailleurs,
lim f 0 (x) = +∞, lim f 0 (x) = −2,
x→−1 x→0
x>−1 x<0

et
lim f 0 (x) = +∞, lim f 0 (x) = 2,
x→1 x→0
x<1 x>0

2
2 x → arccos(1 − 2x )

−1 1

4. On reprend (19):
−2

√ , − 1 < x < 0,


0 1 − x2
f (x) =
2
√ , 0 < x < 1.


1 − x2
Donc par intégration sur l'intervalle ] − 1, 0[, il existe une constante c− ∈ R telle que
f (x) = 2 arccos(x) + c− , −1 < x < 0,
et symétriquement une constante c+ ∈ R telle que
f (x) = 2 arcsin(x) + c+ , 0 < x < 1.
On trouve les constantes c− et c+ par exemple en prenant les limites en −1 et 1 :
lim f (x) = f (−1) = π = 2 arccos(−1) + c− = 2π + c− , donc c− = −π.
x→−1

Donc
f (x) = 2 arccos(x) − π, −1 < x < 0,
et
lim f (x) = f (1) = π = 2 arcsin(1) + c+ = π + c+ , donc c+ = 0,
x→1
et donc
f (x) = 2 arcsin(x), 0 < x < 1.

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