ccsf2017 Final Web Signets 1
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D U C O M I T É C O N S U LTAT I F
DU SECTEUR FINANCIER
2017
Rapport adressé
à Monsieur le Président de la République
et au Parlement
Introduction
L ’année 2017 fut avant tout placée sous le signe de l’Europe. En effet, le Comité consultatif du secteur financier
(CCSF) a activement travaillé à la mise en œuvre courant 2017 de cinq textes européens : la deuxième directive
sur les services de paiement (DSP2), la directive sur la distribution d’assurances (DDA), la directive sur les marchés
d’instruments financiers (MIF II), le règlement général sur la protection des données (RGPD) et le règlement sur les
produits d’investissement packagés de détail (PRIIPs). Le groupe de travail Europe du CCSF a ainsi alerté avec
vigueur sur l’impératif de fournir une information claire, tant pour l’épargnant que pour le conseiller, dans le document
d’informations clés « DIC » du règlement PRIIPs. Il a également contribué efficacement à aider les professionnels
dans la mise en œuvre de la DDA, en établissant des préconisations concrètes pour l’élaboration des documents
d’information (IPID) sur les produits des trois catégories d’assurance : complémentaire santé, automobile et multirisques
habitation. Ces travaux ont pu être menés à bien grâce à l’implication forte des représentants des assureurs et des
consommateurs au CCSF.
Au plan national, le CCSF a poursuivi ses travaux sur l’assurance emprunteur. À la suite du bilan concerté mené
en 2016 sur l’équivalence du niveau de garantie, le CCSF a adopté des recommandations essentielles regroupées dans
son Avis du 18 avril 2017. Elles posent ou rappellent les bonnes pratiques des assureurs, banquiers et emprunteurs
afin de faciliter la mise en œuvre de ce dispositif. En outre, afin de mieux éclairer les emprunteurs sur les démarches
à effectuer en cas de demande de déliaison ou de substitution, le CCSF a publié un document pédagogique
« Choisir son Assurance emprunteur ».
Pour apporter une meilleure information sur les tarifs bancaires, le CCSF a décidé que dorénavant, l’Observatoire
des tarifs bancaires communiquerait chaque année, dès février, sur les lignes tarifaires de l’extrait standard pour
l’année en cours. Ce nouveau focus a été publié pour la première fois le 27 février 2018, sur la base des plaquettes
tarifaires disponibles en janvier 2018.
Enfin, répondant à la mission confiée par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, le CCSF a
constitué un groupe de travail sur les frais bancaires facturés aux consommateurs, notamment en cas d’irrégularités
de fonctionnement du compte. L’objectif était d’établir un diagnostic précis, en examinant notamment le montant des
frais effectivement facturés et l’effectivité des dispositifs de plafonnement. La mission visait également à suggérer
des pistes permettant d’éviter les cas de facturation excessive, en particulier pour les publics modestes ou fragiles.
Le CCSF a remis un rapport d’étape au ministre en fin d’année 2017.
Je tiens à remercier les membres du CCSF pour leur participation très active à l’ensemble de nos travaux et pour
leur volonté permanente d’aboutir à des solutions consensuelles pour le bien commun. Je remercie également le
secrétariat général du Comité pour la qualité de ses travaux et pour son efficacité dans la réalisation de ses missions.
Corinne Dromer
Présidente du CCSF
ANNEXES97
1.1 Le suivi des travaux de la Banque du niveau moyen des découverts autorisés, la tranche
de France en matière d’analyse de la principale passant de moins de 100 euros en 2009-2010
distribution du crédit à la consommation à celle de 100 à 1 000 euros en 2014-2015.
et de surendettement
En ce qui concerne le prix du crédit, les taux des
En février 2017, une présentation de l’étude crédits à la consommation se maintiennent à des
annuelle sur le crédit à la consommation a été niveaux historiquement bas et la réforme de l’usure
faite devant le CCSF. Réalisée chaque année par la mise en œuvre par la loi Lagarde a déclenché une
Banque de France, cette étude mesure l’impact des forte baisse des taux. Le taux moyen des crédits
changements législatifs et règlementaires sur le crédit renouvelables, produit le plus cher, est passé de plus
à la consommation et le surendettement. de 16 % en 2010 à un peu plus de 7 % en 2016, tandis
que le prêt personnel, produit le moins cher, est
Le CCSF a constaté qu’en France, depuis la crise passé d’un peu moins de 6 % à un peu moins de 4 %.
financière, le crédit à la consommation se situe à Les taux les plus élevés se concentrent sur les prêts
un niveau supérieur à celui des autres pays de la de moins de 3 000 euros.
zone euro tant en termes de production que de stock.
D’une façon générale, le taux d’endettement des En ce qui concerne le profil des emprunteurs, la
ménages français en crédit à la consommation reste répartition des prêts par tranche de revenus confirme
un peu au-dessus du niveau moyen de la zone euro que le prêt personnel est moins répandu pour les bas
à 8,4 % du revenu disponible brut (contre 7,6 % en revenus, alors que le crédit renouvelable est utilisé
zone euro) même s’il s’en rapproche tendanciellement. par toutes les tranches de revenus.
toutes n’ont pas produit leur plein effet. Il concluait Un consensus s’est dégagé sur deux points : le CCSF
qu’il était important, pour bien en mesurer tout réalisera courant 2018 un dépliant sur les différents
l’impact, de respecter une stricte pause législative types de crédit à la consommation, à partir des
et réglementaire et de ne pas de nouveau mettre en documents disponibles à l’Association française des
œuvre des réformes structurantes. Le CCSF avait sociétés financières.
pris connaissance de ce rapport en avril 2016 et avait
décidé d’attendre avant d’examiner plus en détail le Le Comité confiera à la direction générale des
contenu des propositions. Statistiques de la Banque de France le soin de réaliser
une étude approfondie sur les découverts et leur
Le CCSF a donc, lors de sa réunion de février 2017, utilisation par tranche de revenus.
fait un examen détaillé d’un certain nombre de sujets
soulevés dans le rapport. Ainsi, les sept points suivants
ont attiré l’attention des membres sans qu’il y ait 1.3 Lancement des travaux relatifs
toujours consensus pour les traiter dans l’immédiat : à l’accès aux services financiers
pour certaines catégories de population
• s’assurer de la mise en œuvre des recommandations
et des engagements pris dans l’Avis du CCSF
du 15 novembre 2012 ; 1.3.1 Le projet d’ordonnance relative à
la dématérialisation des relations
• veiller au respect, par les différentes parties contractuelles dans le secteur financier
prenantes, des modalités d’information du
consommateur lors de l’offre d’un crédit Pris sur habilitation de l’article 104 de la loi pour une
renouvelable sur le lieu de vente ou en vente République numérique du 7 octobre 2016, le projet
à distance pour un montant d’achat supérieur d’ordonnance permet de faciliter la dématérialisation
à 1 000 euros ; des procédures précontractuelles et contractuelles
et la communication d’informations relatives à un
• renforcer l’information générale des consommateurs contrat régi par les dispositions du Code des assurances,
sur différents volets du crédit à la consommation ; du Code de la mutualité, du Code monétaire et financier,
du livre III du Code de la consommation et du Titre III
• réaliser une étude pour qualifier et quantifier le du livre IX du Code de la sécurité sociale.
phénomène éventuel de transfert des utilisations
de crédit renouvelable i) vers d’autres formes de Consulté sur ce projet de texte dans des délais très
crédit à la consommation ou ii) vers les comptes contraints, le Comité a rappelé son attachement à
bancaires (par exemple, autofinancement, la protection des consommateurs les plus fragiles et
découvert bancaire, différé) ; salué l’objectif poursuivi par ce projet de texte de créer
un régime de dématérialisation simple et lisible pour
•
ré a l i s e r u n e é t u d e s u r l e s p ro f i l s les clients et les professionnels, à droit et protection
d’emprunteurs (demandeurs, souscripteurs) et sur du consommateur constants.
les refus de crédit ;
L’ordonnance facilite la dématérialisation mais
• afficher le coût des crédits à 0 % ou des formules n’impose pas la forme dématérialisée ; cette modalité
N fois sans frais ; reste une faculté pour le professionnel dès l’entrée en
relation ou au cours d’une relation. Le Comité a accueilli
• étudier les moyens de suivre l’évolution du marché avec satisfaction, l’obligation – prévue par le texte –
naissant des prêts entre particuliers. Faudrait-il pour le professionnel de recueillir le consentement du
pour cela créer une nouvelle catégorie de prêts ? client, si le support dématérialisé est proposé. Le client
doit toujours pouvoir revenir au support papier s’il le Au terme de sa consultation, le Comité a demandé que
préfère (« opt out »). Au demeurant, le professionnel – pour les acteurs 100 % en ligne – le retour au papier
doit pouvoir vérifier – par tout moyen technologique soit sorti du champ d’application des dispositions
à sa convenance – et démontrer que le support d’ordre public pour certains contrats. Les associations
dématérialisé est adapté aux clients et ne se fait pas à de défense des consommateurs ont demandé que
son détriment ; le client est informé qu’il peut toujours lorsque la relation sur support papier préexistait,
retourner au support papier à tout moment. Si le client l’information de la possibilité de dématérialisation
préfère le papier pour certaines opérations, ce choix se fasse sur ce même support. Elles ont également
sera opposable au professionnel. Le support durable 1 souligné que les modalités d’exercice de la faculté
est défini conformément à la jurisprudence BAWAG d’opposition du consommateur soient précisées, la
de la Cour de justice de l’Union européenne 1 ; ainsi faculté d’opposition doit être facilitée grâce à une
une alerte ponctuelle sur l’espace sécurisé du site du adresse courriel dédiée, un téléphone dédié, un point
professionnel est couverte par la notion de support d’entrée unique.
durable, en revanche le SMS n’est pas un support
durable. L’ordonnance reprend cette notion et fait
référence au « support durable » dans le sens du 1.3.2 Bilan des travaux du pôle commun
droit européen. Un certain nombre d’exceptions ACPR – AMF sur l’accès aux services
ont été retenues soit à certaines étapes de la vie financiers des populations sous tutelle
du produit, soit dans certains cas, pour les produits
d’investissement et pour certains types de clientèles Le Comité a pris connaissance du bilan des travaux
– plus fragiles que d’autres – car il faut éviter d’inciter du pôle commun Autorité de contrôle prudentiel
à la dématérialisation. et de résolution (ACPR) – Autorité des marchés
financiers (AMF) sur l’accès aux services financiers
Le Comité s’est toutefois interrogé sur la portée des des populations sous tutelle. Le premier thème
dispositions de ce projet d’ordonnance relativement qui ressort de l’enquête auprès du personnel des
à un acteur totalement en ligne (L. 311-9 du Code agences bancaires est une méconnaissance du
monétaire et financier : « Le client peut, sans frais, à tout statut et du cadre légal des personnes protégées.
moment et par tout moyen, demander à bénéficier d’un Des dysfonctionnements sont reconnus sur les
support papier ») faut-il prévoir un retour au support transactions en ligne, les éléments de tarification
papier pour les clients qui s’adressent directement et sont parfois liés aux personnes protégées
à une banque en ligne (comme Boursorama elles-mêmes ou au mode de fonctionnement
par exemple) ? Faut-il tout traiter contractuellement ? de l’établissement de crédit. La possibilité de
télétransmettre un certain nombre de documents
Enfin, la question du démarchage a donné lieu à n’a pas été introduite par certaines banques qui
de nombreux débats. Certains ont fait valoir qu’on sont absentes de ce marché. Il existe des restrictions
ne pouvait pas distinguer le démarchage des qui sont liées aux mesures de protection et des
autres opérations, c’est la raison pour laquelle les incivilités sont recensées, mais le taux d’incivilité
établissements appliquaient le régime du démarchage de cette population est néanmoins inférieur à celui
à toutes les opérations, car il s’agit du cadre de la population « normale ».
réglementaire le plus protecteur. L’ordonnance, dans
ces conditions, qui instaure « l’opt in » et « l’opt out »,
n’a pas de portée puisque le dispositif actuel permet
l’opt in beaucoup plus facilement alors que l’opt out 1 L’arrêt du 25 janvier 2017 de la CJUE (arrêt BAWAG) a ajouté l’alerte sur
proposé dans le cadre de l’ordonnance (accusé de l’espace sécurisé du site du professionnel à la notion de support durable
et la transmission des informations accompagnée d’un comportement
réception + courriel) est plus contraignant que le actif du professionnel. https://www.doctrine.fr/d/CJUE/2017/
dispositif actuel. CJUE62015CA0375
En matière de tarification, comme celle liée à la par des personnes protégées. Parmi les réclamations,
perte de carte bancaire, il y a une juste adaptation on note des points relatifs au défaut de confidentialité,
aux besoins des populations fragiles. Certaines à la restriction d’usage par mauvaise compréhension
banques proposent des cartes de retrait sans code d’un jugement ou le recours au démarchage.
ou à autorisation systématique.
Sur la « digitalisation », les associations tutélaires
Concernant les mandataires, ceux-ci estiment que les reconnaissent que certains aspects sont très favorables
assureurs sont insuffisamment informés du dispositif et répondent aux besoins des personnes sous tutelle,
légal de protection des personnes majeures. mais dans d’autres cas la numérisation ne permet
pas d’accroître les services rendus. En effet, parmi
Sur le démarchage et la politique commerciale, l’AMF les personnes protégées, nombre d’entre elles
constate qu’un certain nombre de personnes protégées ont plus de 75 ans et ne sont pas à l’aise avec les
sont démarchées sur des produits dangereux sur outils numériques ; la part de cette population va
les biens divers et le trading Forex (foreign exchange aller croissant.
market – marché des changes), bien que la proportion
soit faible, elle s’élève quand même à 11 % pour Le Comité a salué l’effort important des autorités de
ces derniers. Certains organismes proposent des supervision qui ont inscrit la protection des personnes
conditions privilégiées pour la souscription de contrats vulnérables comme une de leurs actions prioritaires.
Personnalisation des offres groupées de services 2.1.2 Les tarifs bancaires pour 2018
Le nombre des offres groupées de services (OGS) – À compter de février 2018, l’OTB communique
parfois appelées forfaits ou « packages » – effectivement désormais chaque année sur les lignes tarifaires de
commercialisées repart légèrement à la hausse (quatre l’extrait standard pour l’année en cours.
supplémentaires) après plusieurs années de stabilité.
Néanmoins, on constate toujours une certaine Ainsi, pour la première fois en 2018, le CCSF a
stabilité du nombre moyen d’OGS commercialisées publié en février une étude ciblée sur les tarifs pour
dans 86,4 % des établissements. Les prix des offres l’année à venir, fondée sur les tarifs publiés début
connaissent une évolution modérée en 2016 entre janvier, principale période de changements tarifaires
– 4,08 % et + 2,9 % selon les forfaits, évolution plus dans les grands réseaux bancaires. Comme pour les
favorable pour les offres avec carte. rapports annuels de l’OTB, ces données tarifaires,
collectées par Sémaphore Conseil pour le compte
L’OTB a également constaté la personnalisation du CCSF, sont celles figurant dans les plaquettes des
grandissante du contenu des OGS souhaitée par le établissements, en vigueur au 5 janvier 2018. Mais,
CCSF il y a quelques années. Les produits ou services contrairement à l’étude habituellement présentée
les plus courants dans les OGS restent des produits ou dans le rapport annuel de l’OTB, les tarifs présentés
services que l’on peut juger comme indispensables sont bruts et ne sont pas pondérés par la part de
dans une vie bancaire « traditionnelle ». Aucun service marché de chaque établissement. En conséquence,
ne semble réellement imposé car, si l’on excepte les aucune comparaison directe avec les données du
cartes bancaires qui sont le produit central autour rapport de l’OTB 2017 n’est donc possible sans une
duquel les offres s’organisent à 94 %, il y a une réelle pondération qui sera effectuée lors de la publication
variété des contenus. du rapport 2018 de l’OTB.
Hormis la carte bancaire, le pourcentage maximal Au total, les établissements de crédit étudiés sont
d’inclusion d’un même produit ou service est inférieur au nombre de 112 et se répartissent de la manière
à 60 % (gestion par internet). Les assurances relatives suivante : 104 banques de réseau et 8 banques en
aux moyens de paiement sont présentes, quant à ligne. Cet échantillon, largement représentatif,
elles, dans 53 % des OGS. La plupart des OGS offrent couvre 97,25 % des parts de marché de comptes
également de nombreuses options. courants de particuliers à fin 2016.
Sur les 11 lignes tarifaires des extraits standards – le virement SEPA occasionnel externe dans la
correspondant à 14 types de tarifications de zone euro effectué en agence (+ 8,80 %) ;
services, on constate entre le 5 janvier 2017 et
le 5 janvier 2018 : – les frais de tenue de compte (actif ; + 1,10 %).
• 9 baisses dont 4 supérieures à 10 %. Il s’agit des • 1 ligne tarifaire est sans changement et reste
services suivants : gratuite : les frais de prélèvement (par unité).
– l’abonnement permettant de gérer ses comptes La plus forte baisse est l’abonnement permettant
sur internet (– 30,67 %) ; de gérer ses comptes internet, dont le tarif moyen,
de 4,35 euros, est en nette diminution (– 30,67 %)
– le produit offrant des alertes sur la situation du par rapport au 5 janvier 2017. La baisse du tarif de
compte par SMS (– 0,58 % pour l’abonnement ce service a été continue chaque année depuis 2009
annuel et – 3,31 % par SMS) ; et s’établit à – 74,55 % entre le 31 décembre 2009
et le 5 janvier 2018. Entre le 5 janvier 2017 et
– la carte de paiement internationale à débit le 5 janvier 2018, six établissements supplémentaires
différé (– 3,38 %) ; proposent la gratuité concernant la gestion des
comptes sur internet.
– le nombre de retraits gratuits par mois dans
un DAB d’un autre établissement (– 1,16 %) ; La plus forte hausse concerne les virements SEPA
occasionnels en agence en hausse de 8,80 % par
– le virement SEPA occasionnel externe dans la rapport au 5 janvier 2017 avec un coût moyen unitaire
zone euro (– 24,29 %) ; de 4,03 euros au 5 janvier 2018, alors que le tarif
des virements SEPA occasionnels externes dans
– les frais de prélèvement (– 20,88 % pour la mise la zone euro par internet affiche une forte baisse
en place) ; de 24,29 %. On peut y voir l’effet d’une stratégie
d’orientation des clients vers les opérations en ligne
–
l a commission d’intervention unitaire plutôt que vers les opérations en agence.
(– 12,24 %) ;
–
l ’assurance perte ou vol des moyens de 2.2 La mission sur les frais bancaires en
paiement (– 0,14 %). cas d’irrégularités de fonctionnement
de compte
• 5 hausses modérées concernant les services
suivants : Le 13 novembre 2017, le ministre de l’Économie
et des Finances, Bruno Le Maire, a confié au CCSF
– la carte de paiement international à débit une mission sur les frais bancaires facturés aux
immédiat (+ 0,62 %) ; consommateurs, notamment en cas d’irrégularités de
fonctionnement du compte. Son objectif est d’établir
–
la carte de paiement à autorisation un diagnostic précis et d’éventuelles propositions,
systématique (+ 0,12 %) ; en examinant notamment le montant des frais
effectivement facturés, l’effectivité des dispositifs de
– le retrait (1er retrait payant) en euros dans plafonnement. La mission vise également à suggérer
un DAB d’un autre établissement de la des pistes pouvant permettre d’éviter les cas de
zone euro avec une carte de paiement facturation excessive, notamment pour les publics
internationale (+ 1,65 %) ; modestes ou fragiles.
Dès le 22 décembre 2017, le Comité a sollicité la S’appuyant sur les fonctionnalités de SEPAmail,
société Sémaphore Conseil, qui relève régulièrement système d’échange de données entre banques, la
les tarifs de 155 établissements de crédit et profession a proposé une solution simple pour le
prestataires de services de paiement figurant dans le client (une signature + un relevé d’identité bancaire
comparateur public de tarifs bancaires, pour réaliser – RIB) et efficace pour la mobilité. L’enjeu était de
un tableau détaillé des lignes et tarifs applicables aux fiabiliser l’efficacité du dispositif de mobilité bancaire
incidents bancaires. pour le client, en transférant automatiquement les
domiciliations bancaires des opérations de prélèvements
Le Comité a remis au ministre un rapport d’étape valides et de virements, pour supprimer ainsi le risque
qui a permis : que ces opérations arrivent sur un compte clos.
• d’apporter un éclairage synthétique sur l’évolution Avec le nouveau dispositif, le contrat de mobilité est
à court terme des tarifs bancaires sur les lignes proposé par la banque d’accueil et signé par le client.
tarifaires 2 présentées traditionnellement dans la En signant ce contrat de mobilité, le client donne un
rubrique « irrégularités et incidents » des plaquettes mandat à la banque d’accueil lui permettant d’obtenir
tarifaires en vue d’identifier d’éventuelles fortes de sa banque d’origine les éléments utiles liés aux
augmentations sur certaines lignes, suite au prélèvements valides, virements récurrents et chèques
plafonnement réglementaire de certaines autres ; non débités et de communiquer aux émetteurs les
nouvelles coordonnées bancaires et les éléments liés
• d’identifier, au sein des plaquettes, la propagation aux prélèvements et virements concernés.
de nouvelles pratiques tarifaires visant à facturer
de façon forfaitaire et plafonnée un nombre plus Ce dispositif a été intégré dans le Code monétaire et
ou moins important d’actes liés à des incidents ou à financier à l’article L. 312-1-7 par la loi du 6 août 2015
facturer de nouveaux actes liés de façon directe ou pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances
indirecte à des incidents de compte ou de paiement ; économiques, avec une date d’entrée en vigueur
au 6 février 2017.
• d’arrêter des pistes de travail en vue d’aboutir à des
propositions concrètes. Après l’ouverture d’un compte de paiement
dans la banque d’accueil, le service de mobilité
Les travaux du Comité seront menés tout au long de bancaire implique la transmission entre banques
l’année 2018. des informations nécessaires à la modification
des domiciliations bancaires des opérations de
prélèvement et de virement récurrents, vers le
2.3 Mise en place du nouveau dispositif nouveau compte de paiement. Le client décide ou
de mobilité bancaire
non ensuite la fermeture de son compte de paiement
dans la banque d’origine. La banque d’accueil envoie
une requête à la banque d’origine pour recueillir les
2.3.1 Rappel du nouveau dispositif informations utiles sur les chèques non débités et
sur les prélèvements valides et virements qui feront 2.3.2 Examen de la mise en place
l’objet d’une redirection des domiciliations bancaires. du nouveau dispositif
Par ailleurs, la banque d’origine collecte les Lors de sa réunion de travail du 21 février 2017, le CCSF
informations liées aux opérations de prélèvement a entendu la présentation du dispositif effectivement
valides et de virements récurrents sur les mis en œuvre par la profession et les premiers retours
treize derniers mois et les communique à la banque d’expérience, à la suite de son entrée en vigueur
d’accueil. La banque d’origine communique aussi les le 6 février 2017. Le délai d’entrée en application du
informations relatives aux chèques délivrés mais non nouveau dispositif a été très court, notamment pour
débités sur les chéquiers utilisés sur les treize derniers créer l’infrastructure interbancaire et a réduit la phase
mois, afin d’éviter le risque de rejet d’un chèque de test préalablement au lancement opérationnel.
« oublié » mais présenté à l’encaissement tardivement. Les banques ont été en contact permanent entre elles
pour gérer les quelques difficultés techniques résiduelles
La banque d’accueil prend en compte les informations qui sont apparues au fil de l’eau. Bien qu’étant dans
reçues de la banque d’origine et met en place les une phase de rodage à ce stade, les établissements de
virements permanents du client, transmet aux crédit ont constaté que quinze jours après l’entrée en
banques des émetteurs les informations concernant vigueur du dispositif, aucun processus de transfert de
les virements et les prélèvements existants entre les domiciliation initié depuis le 6 février n’a pu épuiser les
émetteurs et le client et les banques des émetteurs délais maximaux de douze jours puis dix jours ouvrés
font suivre les éléments aux émetteurs pour action. prévus par les textes, respectivement pour les banques
et émetteurs de prélèvements et virements récurrents.
La banque d’accueil adresse au client la liste
des opérations récurrentes dont la demande de Ils soulignent que les premiers jours de fonctionnement
changement de domiciliation a été envoyée. De même, font apparaître quelques ajustements inévitables dans
elle lui transmet la liste des chèques non débités sur ce genre de projet et que les équipes sont fortement
son compte d’origine, fournie par la banque de départ. mobilisées pour les effectuer au plus vite, afin de ne
pas générer d’insatisfactions des clients.
L’émetteur de prélèvements ou de virements informe
son client de la bonne prise en compte de ses nouvelles Si le bilan est ainsi un peu prématuré, l’entrée en
coordonnées bancaires et de la date d’effectivité pour vigueur du nouveau dispositif peut toutefois être
les prochaines opérations (virement ou prélèvement). considérée comme un succès avec un fort relais
médiatique auquel la profession a participé.
Ce nouveau dispositif implique la bonne coordination
des opérations entre les deux prestataires de paiement Le Comité a décidé de lancer un bilan sur la mobilité
mais aussi avec les émetteurs de virements et bancaire dans le courant de l’année 2018, soit après
prélèvements en dehors de la sphère financière. un an de fonctionnement.
Les documents qui ont été présentés au CCSF Le CCSF a noté que le SEPA a déjà fait l’objet de
s’inscrivent dans le cadre des orientations présentées nombreuses communications mais qu’il est important
le 15 octobre 2015 par le ministre de l’Économie et de souligner, dans les nouveaux documents, les
des Finances dans la suite des Assises des moyens arguments de sécurité et d’irrévocabilité du paiement
de paiement. exécuté dans le cadre d’un mandat SEPA.
Un des objectifs identifiés lors de ces Assises était Le Comité appelle par ailleurs de ses vœux une
de développer des moyens de paiement alternatifs diffusion de ce document sous le double timbre du
au chèque et d’améliorer la communication vis‑à‑vis CNPS et du CCSF pour toucher l’audience la plus large.
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institutions publiques impliquées dans ces sujets.que ceux
des institutions
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de France. dans ces sujets.
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Il est présidéfrançaise
bancaire par la Banque de France. française
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C’ES
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de leurs clientèles y siègent à parité. Des personnalités des
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organisations syndicales complètent sa composition.
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21/07/2017 11:13:59
Les cotisations d’assurance emprunteur, selon le type En 2016, les cotisations relatives aux contrats
de garanties 2, se répartissent de la façon suivante d’assurance emprunteur ont connu une évolution
pour l’année 2016 : sensiblement identique, qu’ils aient été souscrits par
un établissement de crédit pour ses clients ou en
• 70 % pour les garanties décès (soit 6,2 milliards délégation d’assurance. Ainsi, la part relative des
d’euros) ; cotisations en délégation d’assurance en 2016 (12 %)
est identique à celle de 2015.
•
2 7 % pour les garanties incapacité‑invalidité
(soit 2,4 milliards d’euros) ; Fin 2016, le montant de l’encours des prêts accordés
aux ménages en France par les établissements de
•
3 % pour les garanties perte d’emploi crédit est de 1 258 milliards d’euros. Les cotisations
(soit 0,2 milliard d’euros). d’assurance emprunteur représentent ainsi 0,7 % de
l’encours des crédits des ménages.
Cette répartition est stable depuis 2014.
L’exercice, par l’assuré, de son choix en matière
En 2016, les cotisations relatives aux garanties décès d’assurance emprunteur constitue donc pour les
ont augmenté de 2 % et celles au titre des garanties professionnels concernés, assureurs de groupe,
perte d’emploi et incapacité‑invalidité ont connu une assureurs délégués, bancassureurs, établissements
baisse de respectivement – 2 % et – 1 %. de crédit, courtiers en crédit et intermédiaires
d’assurance, un enjeu financier considérable.
Les cotisations d’assurance emprunteur, selon le type
de contrats, se répartissent de la façon suivante pour Pour les particuliers, l’assurance emprunteur
l’année 2016 : représente également un enjeu financier important
en raison des différences tarifaires pratiquées sur
•
8 8 % au titre des contrats souscrits par un le marché. Toutefois, l’enjeu n’est pas le même
établissement de crédit pour le compte de ses pour tous les emprunteurs : dans un marché plus
clients (soit 7,8 milliards d’euros), concurrentiel, ceux qui présentent le profil assurantiel
le plus favorable et qu’on appelle « les bons risques »
• 12 % au titre des contrats souscrits en délégation peuvent bénéficier de tarifs plus attractifs, mais, à
d’assurance (soit 1,0 milliard d’euros). garanties égales, les moins bons risques doivent payer
leur assurance plus cher. En outre, l’écart entre les
deux catégories s’accroît.
Cotisations de l’assurance emprunteur
(en milliards d’euros, évolution en %)
9 4.1.1 Le premier bilan de l’équivalence
8 (+ 2) (+ 2)
(+ 3) (+ 1) du niveau de garanties de
(+ 3) 8,8 8,8
7
8,2 8,3 8,5 l’assurance emprunteur
6
5 Afin de vérifier le respect des engagements pris dans
4 le cadre de l’Avis du 13 janvier 2015, le secrétariat
3 général du CCSF a adressé un questionnaire 3 de 20
2 à 40 questions selon les secteurs, à un échantillon
1
0 2 Cf. Fédération française de l’assurance (FFA), données clés 2016.
2012 2013 2014 2015 2016
3 Les réponses – sur une base volontaire –‑ à ce questionnaire ont un caractère
Source : Fédération française de l’assurance (FFA). purement déclaratif.
des différentes parties prenantes. Les questions questionnaire (de l’ordre de 73 % en moyenne) a permis
quantitatives et qualitatives du bilan portent a minima de collecter des données quantitatives et qualitatives
sur le mois de juin 2016, période pour laquelle substantielles ainsi que des observations libres. Ce
tous les intervenants sont censés appliquer depuis questionnaire a été complété par des entretiens avec
plusieurs mois les procédures requises pour respecter des experts de l’assurance emprunteur ainsi que des
l’Avis du CCSF et son annexe relative aux critères informations recueillies auprès des prêteurs et des
d’équivalence. Pour les éléments statistiques, une intermédiaires. Il ressort de l’enquête des évolutions
période plus large a été retenue (2e trimestre 2016 positives notables tant en matière de conditions
ou 1er semestre 2016). générales des contrats qu’en matière de tarification.
On observe toutefois des difficultés et des pratiques
Six catégories d’intervenants composent l’échantillon, variables selon les établissements sur plusieurs points
les organismes d’assurance (13 entreprises), les importants du dispositif. Ces dysfonctionnements
banques, bancassureurs et sociétés de financement ont fait l’objet de propositions d’amélioration et de
(17 établissements), les intermédiaires en assurance recommandations récapitulées dans un Avis du CCSF
(6 entreprises), les courtiers en crédit (6 entreprises), en date du 18 avril 2017 (cf. 4.1.3).
les consommateurs (11 associations) et 6 médiateurs.
Ces opérateurs proches du terrain, représentent les
différentes parties prenantes. Le taux de réponse au 4.1.2 Avis du CCSF du 18 avril 2017
Le principe de la déliaison entre le prêt immobilier et l’assurance emprunteur a été introduit par la loi n° 2010‑737
du 1er juillet 2010 portant réforme du crédit à la consommation, puis renforcé par la loi de séparation et de
régulation des activités bancaires (loi n° 2013‑672 du 26 juillet 2013) et par la loi relative à la consommation
(loi n° 2014‑344 du 17 mars 2014) ; cette dernière a accordé à l’assuré le droit de changer d’assureur dans les
douze mois suivant la signature de l’offre de prêt. Depuis la loi n° 2017‑203 du 21 février 2017 1, la substitution
annuelle est possible durant toute la vie du contrat.
L’article L. 313‑30 du Code de la consommation est ainsi rédigé : « […] le prêteur ne peut pas refuser en
garantie un autre contrat d’assurance dès lors que ce contrat présente un niveau de garantie équivalent au
contrat d’assurance de groupe qu’il propose […] ».
La mise en œuvre de ces nouvelles dispositions a fait l’objet de deux Avis du CCSF relatifs à l’équivalence
du niveau de garantie en assurance emprunteur. Le premier, du 18 décembre 2012, établit les principes et
recommandations qui doivent présider à l’examen de l’équivalence du niveau de garantie. Le second Avis,
adopté à l’unanimité le 13 janvier 2015 avec sa Liste de Place en annexe 2, confirme ces principes et définit
1 Loi n° 2017‑203 du 21 février 2017 ratifiant les ordonnances n° 2016‑301 du 14 mars 2016 relative à la partie législative du Code de la consommation et
n° 2016‑351 du 25 mars 2016 sur les contrats de crédit aux consommateurs relatifs aux biens immobiliers à usage d’habitation et simplifiant le dispositif de mise
en œuvre des obligations en matière de conformité et de sécurité des produits et services.
2 Cet Avis est notamment repris in extenso, y compris avec la liste limitative des garanties minimales exigibles, dans la norme professionnelle de la Fédération
bancaire française du 29 juillet 2015.
…/…
une méthode commune transparente permettant d’apprécier l’équivalence des contrats avec une plus grande
automaticité. Cet accord et les engagements qu’il comporte sont essentiels à l’examen de l’équivalence du
niveau de garantie et à l’effectivité du dispositif puisque c’est à l’aune de cette équivalence, telle qu’appréciée
par chaque établissement de crédit, qu’une assurance extérieure proposée par l’emprunteur – ou par un
intermédiaire d’assurance pour le compte de l’emprunteur – sera acceptée ou refusée.
Le Comité réaffirme son attachement aux recommandations de l’Avis du 18 décembre 2012 ainsi qu’à la méthode
commune définie par l’Avis du 13 janvier 2015.
L’ Avis du 13 janvier 2015 prévoyait qu’un premier bilan concerté de sa mise en œuvre serait effectué en 2016
par le CCSF afin d’évaluer l’effectivité des mesures adoptées, de cerner les éventuelles difficultés d’application
et de présenter des propositions d’amélioration.
Un bilan concerté a été réalisé sur une base déclarative à partir des réponses apportées au cours de l’été 2016
à un questionnaire diffusé aux différentes parties prenantes, banquiers, assureurs, intermédiaires, associations
de consommateurs, organisations syndicales des personnels du secteur financier et médiateurs. Les personnes
interrogées étaient en outre invitées à suggérer toute proposition utile à l’efficacité du dispositif.
Globalement, cette première année d’application s’est traduite par une nette amélioration des garanties
proposées ainsi que par des baisses significatives du prix de l’assurance emprunteur dans l’ensemble du
marché. Ce constat d’ensemble recouvre toutefois des pratiques variables selon les établissements ou les
catégories d’acteurs, pas toujours favorables à l’emprunteur, sur plusieurs points importants du dispositif.
• des écarts significatifs (de vingt minutes à dix jours) en matière de formation des personnels des établissements
prêteurs ;
• des motivations insuffisamment explicites dans certaines décisions de refus de délégation d’assurance ;
• des motifs de refus qui témoignent d’une méconnaissance ou d’une interprétation erronée des critères
d’équivalence du CCSF ;
• des difficultés à respecter le délai de dix jours ouvrés prévu par l’article L. 313‑31 du Code de la consommation
pour l’examen de l’équivalence du niveau de garantie des propositions d’assurance de substitution ;
• des insuffisances dans les échanges d’informations entre banques et assureurs externes, en particulier pour
le taux annuel effectif de l’assurance (TAEA).
Les professionnels considèrent les difficultés et blocages relevés comme essentiellement conjoncturels et liés
à la nécessité d’adapter les pratiques en phase de démarrage du nouveau dispositif.
…/…
Il résulte ainsi clairement de ce bilan concerté qu’il ne serait pas opportun de remettre en cause les éléments
fondamentaux du dispositif et de la méthode d’appréciation de l’équivalence du niveau de garantie adoptés
en janvier 2015. Une meilleure application du dispositif pourrait être obtenue par des efforts accrus des parties
prenantes et moyennant certaines améliorations pratiques.
Le Comité a examiné les différentes propositions issues des réponses à l’enquête en réunion du 31 janvier 2017.
1. Conformément à son Avis du 13 janvier 2015, le Comité rappelle que le prêteur choisit au plus 11 critères 3
sur la liste limitative du CCSF, qui correspondent à ses exigences liées à sa politique des risques. Il apprécie
in concreto le profil de l’emprunteur et propose une couverture adaptée à son projet et à sa situation
réelle ou prévue à la date de souscription du contrat. Il fait apparaître cette valorisation des critères sur la
fiche personnalisée.
L’adaptation de l’assurance emprunteur aux besoins de l’emprunteur relève pour sa part du bon exercice du
devoir de conseil du professionnel qui propose un contrat à son client 4.
2. Le Comité rappelle que la fiche personnalisée, précisant la liste détaillée des critères valorisés qu’il exige,
doit être fournie par le prêteur de façon systématique le plus tôt possible et en particulier en amont de
l’émission de l’offre de prêt. Il recommande que cette fiche soit remise si possible dès la première simulation
chiffrée d’assurance et en tout état de cause dès lors que les données de l’emprunteur, et notamment du
crédit, impactant les exigences assurantielles sont connues du prêteur.
• Le CCSF recommande que soient remises également au client d’une part les coordonnées précises pour
la remise du dossier de demande de déliaison/substitution et d’autre part les coordonnées de l’interlocuteur
ou point de contact à même de répondre aux interrogations du client.
• Le Comité recommande qu’une liste exhaustive des pièces nécessaires à l’instruction du dossier de
déliaison ou de substitution et toutes autres modalités pratiques d’exercice de ces droits soit portée à la
connaissance du public sur le site internet de l’établissement prêteur, avec la liste des critères CCSF retenus
par le prêteur, et par un chemin d’accès simple et visible.
• Le CCSF recommande de répondre aux demandes de déliaison des candidats à l’emprunt dans des délais
raisonnables et compatibles avec l’opération immobilière envisagée. L’emprunteur veille à fournir un dossier
complet sur la base de la liste publiée par le prêteur.
3. En cas de demande de substitution d’assurance emprunteur en cours de prêt, le Comité souligne l’importance
du respect par le prêteur du délai légal de dix jours ouvrés prévu à l’article L. 313‑31 du Code de la
consommation pour communiquer son refus ou son acceptation de l’assurance déléguée. Ce délai court
à compter du moment où le dossier fourni par le client est complet.
3 Onze critères maximum au titre des risques décès, perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA), invalidité et incapacité, et quatre au maximum au titre de la
perte d’emploi.
4 Le conseiller bancaire, le courtier, l’agent général ou l’assureur externe qui propose une assurance emprunteur agit en tant qu’intermédiaire d’assurance et doit
de ce fait respecter le devoir de conseil qu’impose l’article L. 520‑1 du Code des assurances.
…/…
• Toute pièce doit être prise en compte dès lors qu’elle comporte les éléments clairement exprimés nécessaires
au traitement de la demande de substitution dans le délai imparti. En particulier, la proposition d’assurance
doit être formalisée et engageante 5 au regard de la situation personnelle du client et inclure le TAEA ainsi
que tout autre élément nécessaire au calcul du taux annuel effectif global (TAEG).
• Lorsqu’une substitution est acceptée, pour éviter les chevauchements d’assurance et le double prélèvement
de primes d’assurance, le CCSF insiste sur la nécessité d’une bonne coordination entre les acteurs
concernés : prêteurs, emprunteurs, intermédiaires et assureurs.
4. Le Comité rappelle que les refus doivent être clairement motivés, écrits et datés. Les emprunteurs doivent
être informés des voies de recours, notamment via le courrier de refus. L’emprunteur pourra déposer une
réclamation via les circuits internes du prêteur, préalablement à l’éventuelle intervention du médiateur bancaire
compétent. Les délais de traitement doivent être compatibles avec le calendrier d’une transaction immobilière.
5. Le CCSF rappelle avec force l’importance d’une formation adaptée, tant dans son format que dans sa
durée, aux spécificités de l’assurance emprunteur pour tous les personnels concernés.
6. Le Comité va concevoir, éditer et diffuser courant 2017 un dépliant d’information à destination des emprunteurs.
7. Enfin, le Comité lancera début 2018 un nouveau bilan concerté, sur la base d’un nouveau questionnaire
adressé aux parties concernées, professionnels de la banque et de l’assurance, intermédiaires et associations
de consommateurs, etc. pour assurer un suivi de la mise en œuvre des Avis du CCSF relatifs à l’équivalence
du niveau de garantie en assurance emprunteur.
Le CCSF confirme son attachement à une mise en œuvre équilibrée de la déliaison du prêt immobilier et de
l’assurance emprunteur, respectueuse tant de la concurrence que d’un niveau de mutualisation des risques
suffisant pour éviter l’exclusion des moins bons risques. Le Comité va constituer un petit groupe technique
chargé d’élaborer un indicateur qui permettra de faire un suivi régulier des écarts de tarifs par profils.
5 La proposition ne doit contenir aucune ambiguïté telle que mentions manuscrites ou ratures et présenter les conditions générales et particulières d’assurance.
CHOISIR
e assurance
SON ASSURANCE QU’EST-CE QUE
Vous pouvez choisir une assurance
L’ASSURANCE EMPRUNTEUR ?
EMPRUNTEUR
celle que vous emprunteur différente de celle que vous
ent prêteur à propose votre établissement prêteur à
L’assurance emprunteur est une assurance
un niveau de condition qu’elle présente un niveau de
temporaire, limitée à la durée du crédit, qui
garantie équivalent.
garantit le remboursement de la créance (capital
e la demande et intérêts) à l’établissement prêteur en cas de Ce choix s’exerce lors de la demande
ns les 12 mois décès, d’invalidité ou encore d’incapacité, et d’un prêt immobilier ou dans les 12 mois
fre de prêt ou éventuellement de perte d’emploi, de l’assuré. suivant la signature de l’offre de prêt ou
niversaire du encore à chaque date anniversaire du
La garantie décès contrat d’assurance1.
L’assurance emprunteur comprend
financier (CCSF)
toujours cette garantie. En cas de décès Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF)
, créée par la loi,
de l’emprunteur, l’assureur rembourse le est une instance de concertation, créée par la loi,
esures destinées
capital restant dû à l’établissement prêteur, et chargée de proposer des mesures destinées
selon le montant assuré. Il en va de même
s établissements LES BONNES QUESTIONS À SE POSER... pour la garantie Perte Totale et Irréversible
à améliorer les relations entre les établissements LES
s représentants financiers et leurs clients. Les représentants
ancier (banques,
d’Autonomie (PTIA). des entreprises du secteur financier (banques,
de leurs clientèles La garantie incapacité de travail/invalidité assurances, sociétés financières) et de leurs clientèles
alités qualifiées, En cas d’incapacité de travail ou d’invalidité y siègent à parité. Des personnalités qualifiées,
présentants des permanente ou totale, l’assureur se charge des parlementaires et des représentants des
nt sa composition. du remboursement des échéances, selon la organisations syndicales complètent sa composition.
quotité assurée ou selon la perte de revenus, 1. À compter du 1er janvier 2018.
au fur et à mesure de leur exigibilité. Si
l’invalidité est partielle, il peut rembourser
les échéances partiellement.
BdF Dircom Studio Création - 270317 - 10/2017
nette évolue aux alentours de 20 % en léger recul Les contrats euro‑croissance depuis 2014
par rapport à 2015 (21 %) mais en progression par (contrats en milliers, encours en milliards d’euros et variation en %)
rapport à 2014 (16 %). En effet, la répartition des 2014 2015 2016 2016/2015
cotisations entre supports euros et supports unités Contrats en cours 90 123 139 + 13,2
de compte a été en 2016 de 80 %/20 %. Malgré une Encours 1,0 1,7 1,9 + 9,3
volatilité toujours importante de la Bourse de Paris Source : Fédération française de l’assurance (FFA), données clés 2016.
et des marchés financiers en général, l’aversion
au risque des assurés a légèrement diminué. Cette Dans ce contexte, les encours des fonds euro
évolution du marché de l’assurance‑vie est portée par croissance, qui selon la Fédération française de
les contrats collectifs qui enregistrent une hausse des l’assurance (FFA) constituent un juste milieu entre
cotisations (+ 9,9 % au total (+ 21,2 % pour les seuls l’euro et les UC, progressent de 9 %.
contrats vie) à 13,5 milliards d’euros). Les cotisations
des contrats à adhésion individuelle reculent
(– 2,3 %) et s’établissent à 120,4 milliards d’euros 4.3 Le règlement européen PRIIPs
en 2016 contre 123,2 milliards d’euros en 2015.
Les premières réflexions de la Commission européenne sur
Les provisions mathématiques progressent les produits d’investissement packagés de détail (packaged
de 2,7 % et atteignent 1 591 milliards d’euros retail investment and insurance based products – PRIIPs)
au 31 décembre 2016 5. Les supports en unités ont débuté en 2007 et la proposition de règlement « sur
de compte représentent 19 % de ces provisions les documents d’informations clés relatifs aux produits
(304 milliards d’euros) et sont en forte hausse sur d’investissement » (DIC ou key information documents – KID)
l’année (+ 7,8 %), profitant une nouvelle fois d’une n’a été publiée que le 3 juillet 2012. Plus de deux ans de
valorisation positive. À noter la forte progression de la négociations ont été nécessaires pour aboutir au règlement
provision pour participation aux bénéfices qui atteint, n° 1286/2014 du 26 novembre 2014 relatif aux PRIIPs, qui
fin 2016, 43,6 milliards d’euros, en hausse de 23,6 %. en est issu 6. PRIIPs est un règlement d’application directe
qui devrait influer sur la gestion d’actifs, l’assurance‑vie et la
De leur côté, les taux de long terme sont restés à des banque; il vise à améliorer – pour l’investisseur particulier –
niveaux historiquement bas. Les performances des la comparabilité des produits d’investissement quel que soit
supports obligataires ont été de 1,8 %, en 2016 en leur type, grâce à un document d’informations clés (DIC).
baisse par rapport à 2015 (2,3 %). Pour la quatrième
année consécutive, du fait de la bonne tenue des Son élaboration s’est heurtée à de nombreuses
marchés boursiers – le CAC 40 a connu une hausse difficultés notamment pour ce qui concerne :
de près de 5 % en 2016 et l’indice des 50 plus grosses
valeurs européennes, l’Euro Stoxx 50, est resté • la définition de son champ d’application, qui a
inchangé –, la performance des supports UC est une fait l’objet de nombreuses réflexions et a abouti
nouvelle fois positive en 2016 à + 2,9 % net d’inflation, à inclure les contrats d’assurance‑vie, qui n’y
en baisse toutefois par rapport à 2015 où elle s’élevait figuraient pas initialement ;
à + 4,1 %.
• les scénarios de performance, les produits à
5 Avec la provision pour participation aux bénéfices elles représentent
options multiples, la mesure du risque de crédit
1 634,5 milliards d’euros, en progression de 3,2 % par rapport à 2015. et les alertes sur les produits complexes qui ont
6 Règlement n° 1286/2014 du 26 novembre 2014, publié au Journal suscité de nombreux débats auxquels les mesures
officiel de l’Union européenne du 9 décembre 2014.
7 Il s’agit de mesures de niveau 2 établies par la Commission Européenne sur d’application de niveau 2 (normes techniques de
délégation donnée par le Parlement Européen et le Conseil dans l’acte de réglementation 7 ou NTR) adoptées en mars 2017
niveau 1 (en l’occurrence le règlement PRIIPs). Ces mesures sont préparées
conjointement par les superviseurs au sein d’un Joint Committee de l’EBA
qui précisent le format et le contenu du DIC
(European Banking Authority) et par la Commission. n’apportent pas de réponse satisfaisante ;
Dans ce contexte, un règlement du 14 décembre 2016 PRIIPs (directives sur la distribution d’assurances
« quick fix » a modifié le règlement PRIIPs – DDA, et sur les marchés d’instruments
du 26 novembre 2014 et a permis de reporter sa date financiers – MIF II, etc.) pour limiter l’insécurité
d’entrée en vigueur 8 au 1er janvier 2018. En mars 2017, juridique, source de méfiance ;
la Commission et le Parlement européen ont toutefois
adopté les normes techniques de réglementation • s’agissant des contrats d’assurance‑vie en unités
(RTS – regulatory technical standards) – mesures de de compte et multisupports, le risque d’excessive
niveau 2 – qui définissent le contenu du DIC (ou complexité inhérent à la remise d’un document
KID) PRIIPs et entrent en vigueur au 1er janvier 2018. pour chaque sous‑jacent, et l’opportunité de
fournir un document de synthèse pour pallier
cette complexité ;
4.3.1 Intervention du CCSF auprès des
services de la Commission •
l ’impératif d’une formation adéquate aux
nouveaux documents des personnels chargés de
En 2017, le CCSF a poursuivi ses réflexions sur la commercialisation des PRIIPs.
PRIIPs et saisi la Commission de ses inquiétudes.
Dans une lettre en date de février 2017, adressée au Puis, à l’issue de la réunion du 8 septembre 2016,
directeur général de la Stabilité financière, des Services le CCSF avait à nouveau adopté un Avis 9 réitérant
financiers et de l’Union des marchés de capitaux de la i) son attachement à une information claire et
Commission, la Présidente du CCSF lui demandait de compréhensible pour l’épargnant, ii) son souhait de
bien vouloir réexaminer le règlement PRIIPs à la lumière veiller à la cohérence des différents textes de droit
des observations exprimées par les professionnels. de l’Union européenne applicables aux PRIIPs et iii)
son inquiétude face à un dispositif qui ne serait pas
Elle rappelait que « de façon unanime, le CCSF a exprimé juridiquement fiable.
ses craintes que les projets en cours n’aboutissent en
définitive qu’à créer plus d’opacité et de complexité Il estimait que l’entrée en vigueur du règlement ne
ce qui serait néfaste aux consommateurs. » Pourtant pouvait être maîtrisée et réussie sans qu’aient été
l’objectif était remarquable et salutaire : créer un définies les normes techniques d’application prévues,
document « simple à lire, à comprendre, à comparer » sur lesquelles sont attendues par les professionnels
une base harmonisée. Cet objectif répondait totalement comme par les épargnants. Il renouvelait en outre
à l’optique du CCSF qui plaide inlassablement pour sa demande de test en situation réelle auprès
que l’information du consommateur soit de meilleure des consommateurs.
qualité et compréhensible par tous afin d’éviter les
effets de discrimination. Or, le Comité a constaté que « ses nombreux appels à une
documentation favorable au consommateur étaient restés
Dans un premier Avis en date du 22 mars 2016 (voir lettre morte et que la réglementation s’acheminait vers un
infra), le Comité insistait sur : résultat dommageable en raison d’une documentation qui
restait difficilement compréhensible par les consommateurs
• le caractère essentiel des objectifs de lisibilité et et difficilement exploitable par les conseillers bancaires. »
comparabilité d’un DIC : une information claire
permet de comparer les différents produits financiers. Il ajoutait que « cette grande complexification pourrait
Le conseiller peut s’appuyer sur des éléments objectifs également nuire indirectement aux produits d’épargne qui
et l’épargnant peut effectuer un choix éclairé ; financent les entreprises et plus globalement l’économie. »
• la nécessité de veiller à la cohérence des règles de 8 Initialement prévue au 31 décembre 2016.
droit communautaire ou national applicables aux 9 Avis du 13 septembre 2016 voir infra.
Le Comité estimait que ses nombreux appels à une PRIIPs sont classés en quatre catégories à partir
documentation lisible pour les consommateurs et bien d’une méthode de market risk measure (MRM) et
adaptée aux différents modes de commercialisation de credit risk measure (CRM), la catégorie 1 étant
n’avaient guère été suivis d’effet, la réglementation la plus risquée.
s’acheminant vers un résultat qui ne permettait
pas aux consommateurs de prendre connaissance Dans la pratique, la mise en œuvre de ces
•
des risques de manière simple et fiable et qui était normes techniques de réglementation concerne
difficilement exploitable par les conseillers bancaires avant tout le secteur de l’assurance‑vie. Les
ou assurantiels. fonds qui produisent déjà un DICI (document
d’informations clés pour l’investisseur) OPCVM
bénéficient en effet d’une période d’exemption
4.3.2 Le Comité a examiné les principales jusqu’au 31 décembre 2019, date à partir de laquelle
caractéristiques techniques de PRIIPs ils devront produire le DICI PRIIPs.
Le CCSF s’est tenu régulièrement informé des • La France présente deux spécificités en matière
éléments de négociation concernant le règlement d’assurance sur la vie : la proportion importante
PRIIPs tout au long de l’année 2017 et a recueilli de la commercialisation des contrats
l’expertise du cabinet d’audit Ernst&Young lors d’une multisupports et la prédominance dans ces
réunion de travail le 20 juin 2017. contrats multisupports de la part des fonds
en euros sur lesquels l’assuré n’a aucun choix
• Le DIC se divise en parties narratives et quantitatives. ni aucune capacité à modifier l’actif général
Les parties narratives comprennent des éléments en euros.
relatifs au marché cible qui sont proches des éléments
relatifs au devoir de conseil codifiés à l’article Le CCSF s’est prononcé sur la mise en œuvre du
L. 132‑27‑1 du Code des assurances. La question est règlement PRIIPs et sur le report de son entrée en
de savoir comment se coordonnent les dispositions vigueur à deux reprises en 2016.
de PRIIPs et de la directive distribution d’assurances.
Le 22 mars 2016, le Comité avait rendu un premier Avis
• La partie quantitative repose sur un indicateur sur la mise en œuvre du règlement PRIIPs en réponse
synthétique calculé sur une échelle de 1 à 7, les à la consultation de la Commission européenne.
Lors de sa réunion du 7 janvier 2016, le Comité consultatif du secteur financier a pris connaissance de la
consultation organisée par les Autorités européennes de supervision (AES) pour définir le format et le contenu
du document d’informations clés (DIC) qui doit être remis à la clientèle de particuliers à l’occasion de la
commercialisation d’un produit d’investissement packagé de détail et fondé sur l’assurance (PRIIPs), quelle
que soit sa nature : produit bancaire, contrat d’assurance, instrument financier.
Le sujet est ancien : les premières réflexions de la Commission européenne sur les « produits substituables »
ont débuté en 2007 et la proposition de règlement « sur les documents d’informations clés relatifs aux produits
d’investissement » n’a été publiée que le 3 juillet 2012. Plus de deux ans de négociations ont été nécessaires
pour aboutir au règlement n° 1286/2014 du 26 novembre 2014 relatif aux PRIIPs, qui en est issu 1.
Cette longue phase de maturation témoigne, d’une part de la difficulté à concevoir une information permettant
de comparer une grande variété de produits tout en restant accessible au grand public et, d’autre part, de la
volonté persistante des autorités européennes de mener à terme ce projet transversal novateur.
Sur mandat de la Commission européenne d’élaborer des projets de normes techniques de réglementation, le
Joint Committee des Autorités européennes de supervision a organisé plusieurs consultations de l’ensemble
des parties prenantes sur la meilleure façon de présenter au grand public les informations clés.
C’est dans ce dernier cadre que se situe la présente consultation, ouverte du 10 novembre 2015 au 29 janvier 2016,
sur les documents d’informations clés des PRIIPs. Cette consultation porte notamment sur le contenu et la
structure du document d’informations clés (article 8 (3) du règlement).
Le CCSF s’est particulièrement penché sur deux sections, intitulées « Quels sont les risques et qu’est‑ce
que cela pourrait me rapporter ? » et « Que va me coûter cet investissement ? », particulièrement importantes
pour les investisseurs de détail. Le défi est de donner une information aussi claire que possible pour faciliter
la comparaison des PRIIPs sans prendre en considération toutes les spécificités de chaque produit.
Les solutions proposées par le Joint Committee consistant à communiquer ces informations sous forme
d’indicateurs synthétiques ou de tableaux, ont fait l’objet de discussions approfondies entre l’ensemble des
parties prenantes du CCSF.
1. Le Comité consultatif du secteur financier réitère son intérêt pour la mise en œuvre d’un DIC pour les PRIIPs
qui soit clair et compréhensible par les épargnants auxquels il s’adresse et qui facilite la comparaison de
produits d’investissements de nature différente.
1 Règlement n° 1286/2014 du 26 novembre 2014, publié au Journal officiel de l’Union européenne du 9 décembre 2014.
…/…
Ces objectifs de lisibilité et de comparabilité poursuivis par les autorités européennes rejoignent des objectifs
auxquels le CCSF s’est toujours montré attaché, et cela dès ses premiers travaux en 2004 et 2005 sur
« l’encadré » des contrats d’assurance‑vie.
2. Le CCSF reconnaît que l’exercice poursuivi par le Joint Committee est d’une grande difficulté car il faut, tout
en restant dans les limites imposées par le règlement PRIIPs du 26 novembre 2014, délivrer une information
standardisée qui tienne compte de la diversité des produits d’investissement, en particulier pour ce qui
concerne les rubriques concernant le rendement, les risques et l’ensemble des coûts.
3. Le Comité salue le pragmatisme dont ont fait preuve les Autorités européennes, en organisant des tests de
consommateurs pour définir la présentation des informations la plus adaptée aux investisseurs particuliers.
Il recommande de réaliser un ultime test de consommation sur le DIC finalisé, avant l’adoption des normes
techniques de réglementation par la Commission européenne ; ce test permettrait de s’assurer de la bonne
réception du document, dans sa globalité, par le public concerné.
Le CCSF se félicite des consultations publiques organisées par le Joint Committee pour établir les normes
techniques applicables aux PRIIPs. Cette méthode, qui n’est pas nouvelle mais qui prend une ampleur inédite,
témoigne de la volonté des régulateurs européens d’intégrer le point de vue des citoyens dans le processus
d’élaboration du droit financier.
4. Le Comité soulève toutefois trois problèmes qui ont donné lieu à des débats en son sein.
a. Le CCSF insiste pour qu’il soit veillé à la cohérence des règles de droit communautaires et/ou nationales
applicables aux PRIIPs.
Il souligne que l’empilement de textes afférents à l’information des épargnants est potentiellement générateur
d’insécurité juridique. Cet empilement ne permet pas aux consommateurs et aux épargnants d’appréhender
simplement les nouveaux droits qui leur sont accordés ; il constitue également un risque pour les professionnels
lorsque des sanctions sont attachées au défaut d’information.
Aussi, le CCSF préconise‑t‑il de faire un état des lieux précis des textes applicables aux PRIIPs de façon à
s’assurer de la lisibilité, de la cohérence et de la sécurité juridique du dispositif et notamment de l’articulation
des exigences en matière d’information précontractuelle posées par le règlement PRIIPs ainsi que par les
directives sur la distribution d’assurances (DDA ou IDD 2 ou) et sur les marchés d’instruments financiers (MIF II).
b. L’information prévue pour les contrats d’assurance‑vie en unités de compte et multisupports devrait tenir
compte du fait que le nombre de produits sous‑jacents proposés au souscripteur peut être important avec
des spécificités et des niveaux de risques qui peuvent être très différents. C’est le cas, dans certains marchés
comme le marché français où les contrats d’assurance‑vie sont majoritairement non profilés 3.
…/…
De ce fait, la remise d’un document par sous‑jacent serait un facteur de complexité et non de simplification.
La remise d’une annexe synthétique par typologie d’unités de compte, venant s’ajouter au DIC du contrat
d’assurance‑vie, serait la solution la plus simple.
c. Le CCSF apprécie le caractère innovant et l’utilité des indicateurs synthétiques de coûts et des échelles de
risques proposés par le Joint Committee pour permettre aux investisseurs grand public d’évaluer simplement
les risques de marché et de crédit ainsi que les coûts présentés par les PRIIPs.
Toutefois, ces critères s’appliqueront difficilement à certains PRIIPs (tels que les titres non cotés) et
demanderont aux établissements d’importants efforts de formation des conseillers pour la mise en œuvre de
ces nouveaux indicateurs.
5. Le CCSF regrette l’absence de tout indicateur sur les performances passées des PRIIPs. En effet, si
les performances passées ne constituent pas à elles‑seules une information suffisante pour en déduire
les performances futures des produits d’investissement, il n’en s’agit pas moins d’une information utile à
l’épargnant pour connaître le comportement passé de ces produits et en apprécier la valeur.
6. D’une manière générale, le Comité insiste pour que soient distinguées expressément la date limite de
publication des textes d’application et/ou de transposition des directives et règlements et leur date d’entrée
en vigueur, cette dernière devant laisser aux professionnels un délai suffisant pour adapter leurs systèmes
informatiques et former leurs personnels.
7. En outre, le CCSF souligne qu’il est important d’assurer une entrée en vigueur coordonnée des directives MIF
II, et DDA et du règlement PRIIPs en raison de leurs interférences sur les mêmes produits et services financiers.
À cet égard, constatant que la Commission européenne a prolongé d’un an le délai d’entrée en vigueur du
paquet législatif MIF II, le CCSF recommande qu’une mesure identique soit prise pour le règlement PRIIPs.
8. Le Comité recommande, enfin, que les conseillers clientèle reçoivent une formation suffisante et adaptée
pour s’approprier et apprendre à utiliser ces nouveaux documents, afin d’être pleinement en capacité d’en
expliquer le contenu à leur clientèle.
Le 22 mars 2016, le Comité avait rendu un premier Avis sur la mise en œuvre du règlement PRIIPs en réponse
à la consultation de la Commission européenne.
• le caractère essentiel des objectifs de lisibilité et comparabilité d’un DIC : une information claire permet
de comparer les différents produits financiers. Le conseiller peut s’appuyer sur des éléments objectifs et
l’épargnant peut effectuer un choix éclairé ;
• la nécessité de veiller à la cohérence des règles de droit communautaire ou national applicables aux PRIIPs
(directives sur la distribution d’assurances – DDA, et sur les marchés d’instruments financiers – MIF II, etc.)
pour limiter l’insécurité juridique, source de méfiance ;
• s’agissant des contrats d’assurance-vie en unités de compte et multisupports, le risque d’excessive complexité
inhérent à la remise d’un document pour chaque sous-jacent, et l’opportunité de fournir un document de
synthèse pour pallier cette complexité ;
• l’impératif d’une formation adéquate aux nouveaux documents des personnels chargés de la commercialisation
des PRIIPs.
L’ Avis concluait sur la demande unanime de différer d’un an la date d’entrée en vigueur du règlement PRIIPs.
Dans le cadre de la procédure d’adoption des actes délégués 3, la commission ECON 4 du Parlement européen
a rejeté à l’unanimité, le 1er septembre dernier, le projet de normes techniques de réglementation que lui
avait présenté la Commission européenne. Les parlementaires européens ont relevé certaines lacunes de
méthodologie de calcul des scénarios de performance et confirmé l’analyse du CCSF pour l’assurance-vie.
1 Dont l’entrée en vigueur est prévue au 31 décembre 2016.
2 Il s’agit de mesures de niveau 2 établies par la Commission Européenne sur délégation donnée par le Parlement Européen et le Conseil dans l’acte de niveau 1 (en
l’occurrence le règlement PRIIPs). Ces mesures sont préparées conjointement par les superviseurs au sein d’un Joint Committee de l’EBA et par la Commission.
3 Cette procédure est prévue par l’article 290 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) et par les trois règlements du Parlement européen et du
Conseil du 24 novembre 2010 instituant les autorités européennes de surveillance. En vertu de ces dispositions, le législateur de l’UE (généralement le Parlement
européen et le Conseil) peut déléguer à la Commission européenne le pouvoir d’adopter des mesures de portée générale qui complètent ou modifient certains
éléments non essentiels d’un acte législatif (en l’occurrence le règlement PRIIPs). La délégation de pouvoir pour adopter des actes délégués est cependant soumise
à des limites strictes. En effet, seule la Commission est habilitée à adopter des actes délégués. Les objectifs, la teneur, la portée et la durée de la délégation de
pouvoir doivent être définis dans l’acte législatif. Enfin, le législateur doit indiquer explicitement dans l’acte législatif les conditions dans lesquelles cette délégation
peut être exercée et notamment le droit pour le Parlement et le Conseil de révoquer la délégation ou d’exprimer des objections à l’égard de l’acte délégué. L’exercice
de cette délégation se fait donc sous le contrôle du Parlement européen et du Conseil.
4 Commission des affaires économiques et monétaires.
…/…
Ils ont considéré que le traitement des produits multisupports n’était pas clarifié, que la notion de multi-option/
multisupports n’était définie ni dans les mesures de niveau 1 ni dans celles de niveau 2 et souligné que ces
lacunes ne sauraient être corrigées par des mesures de niveau 3 qui n’ont pas de portée contraignante.
Pour autant, le Comité constate que la date d’application du 31 décembre 2016 n’a pas été remise en question
par la Commission européenne.
La position des autorités françaises consiste à demander le report de ce texte et à user de la procédure de
présentation d’objections, avant la réunion plénière du Parlement européen qui aura lieu le 14 septembre
prochain. Il est rappelé que les actes délégués ne peuvent entrer en vigueur qu’en l’absence d’objections du
Parlement européen et/ou du Conseil dans le délai imparti 5.
À l’issue de la réunion du 8 septembre 2016, et après en avoir débattu, le CCSF a adopté l’Avis suivant :
1. Le Comité consultatif du secteur financier salue à nouveau l’objectif de transparence, de clarté et de
comparabilité des produits d’investissement poursuivi par PRIIPs avec la mise en place d’un document
d’informations clés clair et compréhensible pour les épargnants. Ces objectifs rejoignent ceux auxquels le
CCSF s’est toujours montré attaché, et cela dès ses premiers travaux en 2004 et 2005 sur « l’encadré »
des contrats d’assurance-vie.
2. Enfin, il réitère son avis sur la nécessité de veiller à la cohérence des différents textes de droit de l’Union
européenne applicables aux PRIIPs (notamment MIF II, etc.).
3. Le Comité renouvelle sa recommandation relative aux obligations d’informations prévues pour les contrats
d’assurance-vie en unités de compte et multisupports, notamment les informations relatives aux sous-jacents,
qui doivent être proportionnées à l’objectif de transparence et de lisibilité poursuivi.
4. Le Comité estime ainsi que l’entrée en vigueur du règlement ne peut être maîtrisée et réussie sans qu’aient été
définies les normes techniques d’application prévues, lesquelles sont attendues par les professionnels comme
par les épargnants. Il renouvelle en outre sa demande de test en situation réelle auprès des consommateurs.
5. Le CCSF souligne l’importance que soient suffisamment pris en compte les échanges et alertes des parties
prenantes sur ce sujet afin d’éviter toute situation de blocage et de bénéficier de tous les avantages attendus
du règlement.
6. Le CCSF rappelle son attachement à la mise en place d’un dispositif juridiquement fiable qui réponde aux
défaillances de fond identifiées par les professionnels et les épargnants et reprises par les parlementaires.
Afin que les défauts relevés soient corrigés en toute transparence et dans la concertation, le CCSF réaffirme
la nécessité de reporter d’un an l’entrée en vigueur du règlement PRIIPs.
5 Article 13 des règlements du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2010 instaurant les autorités européennes de surveillance.
À cet égard, le CCSF rappelle constamment qu’un En assurance automobile (20,8 milliards d’euros
contrat d’assurance doit être apprécié non seulement en 2016), malgré une progression d’environ 5 % des
en fonction du tarif mais également en fonction de immatriculations des voitures particulières neuves
l’étendue des garanties proposées. (Source : ministère de la Transition écologique et
solidaire), la croissance constatée de l’activité en 2016
En 2016, le chiffre d’affaires de l’assurance de est faible (+ 1,8 %). Les primes d’assurance de
dommages (montant des cotisations versées par les dommages aux biens des particuliers progressent de
assurés) a atteint 53,4 milliards d’euros, en progression 2,5 %, après une hausse de 3,5 % en 2015.
de 1,9 % par rapport à 2015.
5.1.1 Le bilan de l’assurance automobile Par rapport aux quinze dernières années, on
constate en 2016 comme en 2015 une augmentation
Le marché de l’assurance automobile est un marché très des sinistres corporels qui constitue une rupture.
compétitif, avec un chiffre d’affaires de 20,8 milliards En 2015, le nombre de décès avait augmenté, mais le
d’euros, en augmentation de 1,8 % par rapport à 2015, nombre des blessés avait continué à baisser. En 2016,
et une rentabilité très médiocre. Le prix de l’assurance ce phénomène d’augmentation des sinistres corporels
est ainsi inférieur de 1,3 point par rapport à l’indice est lié à l’augmentation de la circulation des deux-
Insee des prix à la consommation en 2016. L’assurance roues 3. Le taux des accidents corporels est beaucoup
auto est un produit d’appel, il s’agit de capter la plus élevé en deux-roues que les taux des sinistres
clientèle dans un contexte de concurrence intense. matériels. Les associations de prévention de la
Les sociétés avec intermédiaires (agents généraux sécurité routière et les pouvoirs publics s’inquiètent
exclusifs) détiennent 41 % du marché, les mutuelles de ce phénomène.
sans intermédiaires détiennent 34 % du marché, le
réseau des bancassurances atteint 13 % du marché. La Pour les autres types de sinistres, les assureurs
vente directe, quant à elle, ne représente que 3 % du constatent une baisse à l’exception des dommages au
marché de l’assurance automobile en France (contre véhicule (accidents sans tiers responsables, véhicule
plus de 30 % au Royaume-Uni). en stationnement, mauvaise conduite, etc.). Le vol
est un péril plus faible en assurance automobile, mais
Depuis de nombreuses années, les assureurs il est toutefois plus difficile de retrouver aujourd’hui
constatent deux tendances contraires, qui se le véhicule volé qu’auparavant (les véhicules sont
confirment en 2016, la fréquence des sinistres est en dépecés et vendus en pièces détachées).
baisse mais leur coût moyen est en hausse constante.
Globalement, cette baisse de fréquence est
tendancielle depuis 2002. Il s’agit d’une tendance
baissière lourde : les sinistres matériels pèsent
Poids des cotisations en assurance automobile
selon les principaux réseaux de distribution en 2016
pour 65 % dans la charge des sinistres tandis que
(en %) les sinistres corporels pèsent pour 35 %, alors qu’en
nombre ils ne représentent que 2 % (le coût moyen du
34
sinistre corporel s’élève à 25 000 euros en 2016, le plus
3 important a pu atteindre 7 millions d’euros). En 2016,
la charge (provisionnement plus indemnisations des
9 sinistres) augmente de 1,7 % contre une augmentation
de 1,2 % des primes en glissement annuel, ce qui
explique la situation dégradée du secteur.
13
Le barème des indemnisations décidées par les
tribunaux suit un indicateur d’atteinte permanente à
l’intégrité physique et psychique (AIPP) de la victime
dont l’échelle va de 0 % à 100 %, ceux qui ont des AIPP
41 de plus de 20 % (2 % en nombre) représentent 60 %
Mutuelles sans intermédiaire de la charge. Chaque année, les indemnités versées
Sociétés avec intermédiaires aux AIPP de plus de 20 % croissent de 8 % à 10 % par
Réseaux de bancassurance
Autres sociétés sans intermédiaire
Vente directe
Sources : Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), Fédération 3 Kilométrage moyen en deux roues plus élevé en raison de la douceur
française de l’assurance (FFA). climatique en 2016.
Dégradation du ratio combiné sans tacite reconduction – est de deux ans (turnover
de l’assurance automobile en 2016 de l’ordre de 45 % par an).
(en %)
Article 1 Les dispositions du présent chapitre s’appliquent, même lorsqu’elles sont transportées en vertu d’un
contrat, aux victimes d’un accident de la circulation dans lequel est impliqué un véhicule terrestre à moteur
ainsi que ses remorques ou semi-remorques, à l’exception des chemins de fer et des tramways circulant sur
des voies qui leur sont propres.
Article 2 Les victimes, y compris les conducteurs, ne peuvent se voir opposer la force majeure ou le fait d’un
tiers par le conducteur ou le gardien d’un véhicule mentionné à l’article 1er.
Article 3 Les victimes, hormis les conducteurs de véhicules terrestres à moteur, sont indemnisées des dommages
résultant des atteintes à leur personne qu’elles ont subis, sans que puisse leur être opposée leur propre faute
à l’exception de leur faute inexcusable si elle a été la cause exclusive de l’accident. (...)
Article 4 La faute commise par le conducteur du véhicule terrestre à moteur a pour effet de limiter ou d’exclure
l’indemnisation des dommages qu’il a subis.
Article 5 (…) Lorsque le conducteur d’un véhicule terrestre à moteur n’en est pas le propriétaire, la faute de
ce conducteur peut être opposée au propriétaire pour l’indemnisation des dommages causés à son véhicule.
Le propriétaire dispose d’un recours contre le conducteur.
Article 6 Le préjudice subi par un tiers du fait des dommages causés à la victime directe d’un accident
de la circulation est réparé en tenant compte des limitations ou exclusions applicables à l’indemnisation de
ces dommages.
Poids des cotisations en assurance habitation selon d’euros pour les récoltes agricoles. Les assureurs ont mis
les principaux réseaux de distribution en 2016 en place un suivi des sinistres expertisés, non expertisés,
(en %)
provisoirement indemnisés, totalement indemnisés,
30
non encore indemnisés, et ont signé une convention
qui formalise la transmission de cette information sur
1 l’indemnisation des sinistres à l’État. Un an après, 91 %
des sinistres ont été indemnisés, 9 % des sinistres ne le
8 sont pas, notamment s’agissant des entreprises qui ont
enregistré une perte d’exploitation. Il faut en effet attendre
la clôture de l’exercice comptable pour évaluer la perte
en comparaison avec l’exercice précédent, certains autres
ont contesté l’indemnisation et une procédure judiciaire
40 21 est en cours. Par ailleurs, la FFA a mis en œuvre une
évaluation des aspects du régime catastrophes susceptibles
d’améliorations grâce à un retour d’expérience des élus des
communes et des assurés. Les franchises fixées par la loi
Mutuelles sans intermédiaire Autres sociétés sans intermédiaire à 10 % 8 des dégâts, apparaissent comme trop élevées pour
Sociétés avec intermédiaires Vente directe
Réseaux de bancassurance les petits commerces et les artisans. Au total, la charge des
Source : Fédération française de l’assurance (FFA) – Comptes de l’assurance
sinistres est en hausse sensible (+ 5,2 %).
en 2016.
Événements météorologiques majeurs de l’année 2016
annuel ; dans cette évolution, l’effet prix pur est de (en millions d’euros)
95
Une sinistralité en hausse sensible
91
la création du régime CATNAT (catastrophes naturelles) Source : Fédération française de l’assurance (FFA) – Tableau de bord de l’assurance 2016.
en 1982 : elles ont représenté 1,4 milliards d’euros de
dégâts indemnisés 7, 172 000 sinistrés, 300 millions 7 7 à 8 milliards d’euros pour les tempêtes Lothar et Martin en 1999.
8 Certains commerçants ont été totalement inondés, ont perdu 200 000 euros
d’euros pour les entreprises, 800 millions d’euros pour les de contenu (matériel, réfrigérateurs) et ont dû couvrir les pertes subies à
particuliers (assurance habitation surtout) et 200 millions hauteur de 20 000 euros.
5.2 Les enjeux de la directive sur la conflits d’intérêt et les « incitations » (« inducements »)
distribution d’assurances touchées par le distributeur, cette dernière catégorie
étant particulière à la distribution des produits
La directive n° 2016/97(UE) du 20 janvier 2016 d’assurance de type épargne (assurance-vie). Les actes
sur la distribution d’assurances révise la directive délégués précisent la méthode, les critères et la liste
n° 2002/92/CE sur l’intermédiation en assurance. de facteurs à prendre en compte par le distributeur
Elle réorganise la distribution des produits d’assurance quand il fait son évaluation de l’effet négatif de
dans toute l’Europe. Cette révision s’inscrit dans le l’incitation. Le principe de proportionnalité est
cadre du Traité sur le fonctionnement de l’Union rappelé. L’évaluation est globale et doit prendre en
européenne (TFUE). Elle est en effet fondée sur compte tous les facteurs favorables et défavorables qui
l’article 53, §1 et sur l’article 62 du TFUE. Le caractère permettent de mesurer le contexte de l’« incitation »
d’harmonisation minimale de la directive de niveau (par exemple un montant d’incitation disproportionné
1 sur la distribution d’assurances (DDA) est réaffirmé, par rapport à la valeur du produit vendu).
mais son champ d’application est élargi (aux assureurs
et aux réassureurs). Elle est complétée par des actes Cet Avis précise également un certain nombre
délégués de niveau 2, des mesures d’exécution de points sur la gouvernance des produits, le rôle
directement applicables dans les États membres. des producteurs, la notion de marché cible et les
obligations relatives aux tests produits, la capacité
Les États membres ont demandé un report de la à répondre aux besoins des clients, la révision de la
transposition et de l’entrée en vigueur de la DDA fixés cible et les actions correctrices.
par la directive au 23 février 2018. La Commission
européenne a acté le report de la transposition et de Sur la gouvernance et la surveillance des produits
la mise en application de la DDA du 23 février au
1er octobre 2018. Il en va de même pour la mise en L’article 25 de la directive prévoit que le producteur
application de deux actes délégués liés à la directive. mette en place un processus de validation de chaque
produit d’assurance, ou des adaptations significatives
apportées à un produit d’assurance existant, avant
5.2.1 Un champ d’application élargi sa commercialisation ou sa distribution aux clients.
Cet article crée la notion de marché cible, qui doit être
L’extension du champ d’application de la directive aux défini pour chacun des produits préalablement à la
entreprises d’assurance constitue l’une des avancées commercialisation. Le producteur doit ainsi définir une
les plus notables de la directive sur la distribution stratégie de distribution et mettre en œuvre des mesures
de produits d’assurance. La directive intermédiation correctrices lorsque le produit ne correspond plus au
excluait explicitement les entreprises d’assurance de marché cible. Ces dispositions rappellent les conventions
son champ d’application. Il s’agit d’offrir un même degré producteur‑distributeur prévues par le Code des assurances.
de protection quel que soit le mode de distribution et
le statut du distributeur, les règles de comportement
et les exigences varient en fonction des produits. 5.2.3 Le document d’information
sur le produit d’assurance (IPID)
l’assurance automobile ou l’assurance multirisques branches 1 à 18 à l’exclusion des grands risques soit,
habitation) est tenu de remettre – en amont entre autres, la santé-[prévoyance] (branches 1 et 2)
de la souscription d’un contrat – un document (garanties incapacité invalidité) et l’assurance
d’information sur le produit d’assurance (insurance dommages (branches 3, 7, 8, 9), la responsabilité
product information document – IPID) qui a pour objet civile (branches 10, 11, 12, 13), (cf. annexe 1 de la
de permettre au souscripteur d’un contrat d’assurance directive 2009/138/CE dite Solvabilité II).
de prendre sa décision en connaissance de cause. Le
format de présentation normalisé pour le document • S’agissant des contrats d’assurance emprunteur, si
d’information sur le produit d’assurance, élaboré par le dispositif de l’IPID s’applique pour les garanties
un projet de norme technique d’exécution de l’AEAPP non-vie, pour autant les modalités de comparaison
(ou EIOPA), a été adopté par un règlement d’exécution des garanties et des couvertures sont aujourd’hui
(UE) n° 2017/1469 de la Commission le 11 août 2017. assurées en France par le dispositif élaboré au sein
Le Comité s’est penché à maintes reprises sur les du Comité (voir Avis du CCSF du 13 janvier 2015,
modèles de présentation élaborés par EIOPA et a articles L. 312-12, R. 312-2 et suivants et R. 313-23 du
rappelé les points suivants. Code de la consommation) fixant une méthode
commune et transparente d’évaluation de l’équivalence
• L’IPID n’est pas personnalisé, il s’agit d’un des garanties, qui repose sur une liste limitative de
document d’information générique qui a pour objet critères établie par consensus de place. Le Comité
de présenter les conditions générales des produits estime que la fiche standardisée d’information et
d’assurance de façon différenciée, autonome, et de la fiche personnalisée poursuivent efficacement les
permettre la comparaison de ces produits grâce à mêmes objectifs que l’IPID, rendant l’élaboration de
une présentation normalisée au niveau européen. Il ce dernier inutile en assurance emprunteur.
s’agit d’un document unique, de même format, qui
doit contenir les garanties principales, les options et
les exclusions principales. 5.2.4 L’Avis du CCSF sur les modalités
de mise en œuvre des normes techniques
• Ce document d’information standardisé en assurance relatives au document d’information
non-vie concerne toutes les activités d’assurance des sur le produit d’assurance
La deuxième directive sur la distribution en assurances 1, datée de 2016, pose un principe de fourniture obligatoire
d’un document d’information normalisé pour la distribution des produits d’assurance non-vie. Le contenu de ce
document, l’IPID (Insurance product information document) est défini à l’article 20 de la directive, tandis que
l’élaboration des normes techniques d’exécution concernant le format normalisé et les détails de présentation
.../...
de ces informations a été confiée à l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles
(AEAPP) 2.
La Commission européenne a adopté le 11 août 2017 3 le règlement d’exécution sur la base des normes
techniques proposées par l’AEAPP en précisant : « Afin de fournir aux clients des informations sur le produit
qui soient faciles à lire, à comprendre et à comparer, il convient d’utiliser un modèle, une structure et un
format communs lors de la présentation des informations visées à l’article 20, paragraphe 8 de la directive UE
n° 2016/97 dans le document d’information normalisé sur le produit d’assurance (...), y compris en utilisant
des icônes ou des symboles (…) ».
Le règlement ainsi adopté est contraignant sur un nombre élevé de points, avec un grand degré de détail,
tels que l’ordre et l’emplacement des rubriques, la taille de la police, la largeur des colonnes, les couleurs,
pictogrammes, etc. Certains éléments toutefois, tenant notamment aux spécificités du marché national ou à
la traduction, pouvaient faire l’objet d’interprétations diverses. C’est la raison pour laquelle le CCSF, anticipant
la publication et l’entrée en vigueur de ces normes, a constitué un groupe de travail qui s’est réuni à trois
reprises 4 pour convenir de l’interprétation la plus favorable à la clarté de l’information pour le consommateur et
à la comparabilité des produits d’assurance via ce document, tout en respectant la liberté de chaque concepteur
de produits d’assurance non-vie. Des exemples d’IPID sont annexés au présent document à titre indicatif et
ne constituent en aucun cas des modèles uniques.
Le CCSF a examiné les différentes préconisations issues des réflexions du groupe de travail constitué
en vue de faciliter la comparabilité des produits d’assurance à l’aide de l’IPID ; à l’issue de cet examen, il a
adopté l’Avis suivant :
A - Champ d’application
Il est rappelé que ce document d’information normalisé en assurance non-vie concerne toutes les activités
d’assurance des branches 1 à 18 visées à l’article R. 321-1 du Code des Assurances à l’exclusion des grands
risques visés aux articles L.111-6 et R. 111-1 dudit Code. Il concerne ainsi, entre autres, la santé‑[prévoyance]
(branches 1 et 2), l’assurance dommages (branches 3, 8, 9), la responsabilité civile (branches 10, 13), la
protection juridique (17) et l’assistance (18).
S’agissant des contrats d’assurance emprunteur pour les prêts immobiliers, si le dispositif de l’IPID s’applique
pour les garanties non-vie, pour autant les modalités de comparaison des garanties et des couvertures sont
2 Extrait du § 8 de l’article 20 de la directive UE n° 2016/97 : (…) 8. Le document d’information sur le produit d’assurance contient les informations suivantes :
a) des informations sur le type d’assurance ;
b) un résumé de la couverture d’assurance, y compris les principaux risques assurés, les plafonds de garantie et, le cas échéant, la couverture géographique et
un résumé des risques exclus ;
c) les modalités de paiement des primes et la durée des paiements ;
d) les principales exclusions qui rendent impossible toute demande d’indemnisation ;
e) les obligations au début du contrat ;
f) les obligations pendant la durée du contrat ;
g) les obligations en cas de sinistre ;
h) la durée du contrat, y compris les dates de début et de fin du contrat ;
i) les modalités de résiliation du contrat.
3 Règlement d’exécution UE n° 2017/1469 de la Commission du 11 août 2017.
4 Les 8, 27 juin et 12 septembre 2017, chacune des réunions portant sur un des thèmes : automobile, multirisques habitation (MRH) et complémentaire santé.
.../...
aujourd’hui assurées en France par le dispositif élaboré au sein du CCSF (voir Avis du CCSF du 13 janvier 2015,
articles L. 312-12, R. 312-2 et suivants et R. 313-23 du Code de la consommation) fixant une méthode commune
et transparente d’évaluation de l’équivalence des garanties, qui repose sur une liste limitative de critères
établie par consensus de place. Le groupe de travail estime que la fiche standardisée d’information et la fiche
personnalisée poursuivent efficacement les mêmes objectifs que l’IPID tout en fournissant une information
plus complète, rendant l’élaboration de ce dernier inutile en assurance emprunteur des prêts immobiliers.
S’agissant des contrats santé, prévoyance et dommages, le CCSF est favorable à la fourniture de l’IPID pour
les contrats de groupe pour lesquels l’adhésion est individuelle et facultative. À l’inverse, pour les contrats
collectifs obligatoires, l’IPID ne se justifie pas, quand les assurés n’ont pas la faculté d’exercer de choix.
B - Les préconisations pour la mise en œuvre de l’IPID présentées ci-dessous ont été adoptées
à l’unanimité.
La directive précise que le document d’information sur le produit d’assurance est succinct, autonome et qu’« il
comprend une mention indiquant que des informations précontractuelles ou contractuelles sur les produits
sont fournies dans d’autres documents ».
Il en ressort qu’il s’agit d’un document d’information générique, non personnalisé, dont l’objet est de permettre
la comparaison des produits afin de prendre une décision en connaissance de cause grâce à la présentation
synthétique des principales garanties, options et exclusions.
Le CCSF est très attaché à ce que le client comprenne que c’est dans les conditions générales et particulières
de son contrat ou du règlement mutualiste qu’il trouvera l’intégralité des garanties, exclusions et obligations des
parties. Il propose ainsi que cette mention soit rédigée comme suit et soit bien mise en valeur, par exemple par des
caractères gras : « Ce document d’information présente un résumé des principales garanties et exclusions
du produit. Il ne prend pas en compte vos besoins et demandes spécifiques. Vous trouverez l’information
complète sur ce produit dans la documentation précontractuelle et contractuelle. » (cf. infra « Alerte »).
Le CCSF insiste également sur l’utilité d’une cohérence de vocabulaire/intitulés entre l’IPID et les autres
documents relatifs au même produit d’assurance.
La directive indique que le distributeur fournit le document d’information avant la conclusion du contrat
d’assurance, sur support papier ou sur un autre support durable.
Dans le cas des IPID en ligne, le CCSF insiste sur la nécessité d’un accès rapide et facile à l’IPID à l’aide d’un
lien direct sur les sites internet des concepteurs et/ou distributeurs, notamment à partir des pages du produit.
Le CCSF considère que toute modification des conditions générales d’un contrat /règlement mutualiste implique
une mise à jour de l’IPID correspondant.
.../...
De façon générale, et pour toutes les rubriques, le groupe de travail recommande un langage clair, simplifié
si nécessaire, par exemple inspiré des termes et définitions des glossaires du CCSF.
Il conviendra également de veiller à ce que les termes employés dans une rubrique soient cohérents avec
ceux des autres rubriques, et que l’ordre de classement choisi dans une rubrique soit, autant que possible,
respecté dans les autres.
Seuls figurent ci-dessous les éléments pour lesquels le règlement du 11 août 2017 permet une valeur ajoutée
du CCSF.
– Titre : le CCSF recommande de retenir un nom générique mais précis relevant du langage courant (ex :
« Assurance complémentaire santé » ; « Assurance multirisques professionnelle », « Assurance multirisques
habitation » ; « Assurance automobile »).
– Nom du produit : rester au plus proche de l’intitulé utilisé dans les conditions générales.
• S’agissant de l’alerte évoquée supra, outre la formule recommandée, le CCSF souligne l’intérêt, pour les
IPID d’assurance complémentaire santé, de renvoyer explicitement au tableau de garanties, par exemple en
insérant la phrase suivante « en particulier, les niveaux de remboursement seront détaillés dans le tableau de
garanties. », les versions dématérialisées prévoyant un lien direct vers ledit tableau.
Outre l’utilisation de termes simples si possible issus de ses glossaires, le CCSF recommande :
– d’indiquer les cas où certaines garanties sont obligatoires (par exemple la responsabilité civile en assurance
automobile) ;
– dans le domaine de l’assurance santé, de préciser s’il y a un reste à charge pour l’assuré après intervention
de la complémentaire santé.
Le règlement précise que cette rubrique décrit les principaux risques assurés.
– de distinguer, par des sous-rubriques, les garanties des services associés et de l’assistance, en présentant
d’abord les garanties, puis les services et l’assistance ;
.../...
– de distinguer, également à l’aide de sous-rubriques, les garanties systématiquement prévues des garanties
optionnelles, et sans faire référence aux formules qui relèvent de la présentation commerciale ;
– de classer les garanties par grande famille, telle que « responsabilité civile », « dommage à l’habitation »,
« dommage au véhicule », « hospitalisation », etc. ;
– de n’utiliser la coche √ que pour les garanties ou services systématiquement prévus.
Le règlement impose aussi de faire figurer les plafonds dans cette rubrique. Compte tenu de la difficulté pratique
de les indiquer lorsqu’ils sont variables car personnalisables, le CCSF suggère :
– de rédiger une phrase introductive expliquant l’existence des plafonds (à mettre en caractères gras) et leurs
critères de variabilité (par exemple, dans le domaine de l’assurance santé : « Les montants des prestations
sont soumis à des plafonds qui varient en fonction du niveau de garantie choisi. Ils ne peuvent être plus
élevés que la dépense engagée, et une somme peut rester à votre charge. ») ;
– de renvoyer au tableau de garantie, par exemple à l’aide d’un lien hypertexte pour les versions numériques
de l’IPID.
Cette rubrique vise les risques non assurés car n’entrant pas dans l’objet du contrat 5.
Exemples :
– santé : les soins reçus en dehors de la période de validité du contrat ; les indemnités versées en complément
de la Sécurité sociale en cas d’arrêt de travail.
Les risques non assurés a priori se distinguent ainsi des refus ou limitations de prise en charge en cas de
sinistre, lesquels figurent dans la rubrique suivante consacrée aux principales exclusions.
Cette rubrique permet de distinguer les principales exclusions et restrictions. Elle vise tout d’abord tous les
types d’exclusions 6 qu’elles soient légales ou contractuelles. Le CCSF préconise, dans la mesure du possible :
5 Peuvent conduire à un refus d’assurance ou à un refus de garantie car cela ne rentre pas dans l’objet du contrat.
6 Peuvent conduire, en cas de sinistre, à un refus ou une limitation de prise en charge.
.../...
– de distinguer les exclusions et restrictions de portée générale, qu’elles soient légales (fait intentionnel et/ou
guerre) ou contractuelles, et les exclusions et restrictions spécifiques à une famille de garanties (exemples :
responsabilité civile, dommages aux biens, protection juridique) ;
– de reprendre une présentation symétrique de celle retenue dans la rubrique « Qu’est-ce qui est assuré ? » ;
– faute d’exhaustivité, de sélectionner les exclusions/restrictions significatives, c’est-à-dire celles qui peuvent
avoir une incidence sur la décision du consommateur de retenir ou non ce produit, celles qui sont inhabituelles
par comparaison avec les produits de même nature, ou encore celles qui font l’objet de réclamations récurrentes.
• « Où suis-je couvert ? »
Le règlement décrit assez largement le contenu de cette rubrique. Le CCSF recommande en outre d’alerter,
le cas échéant, sur les modalités de garantie à l’étranger.
Le CCSF recommande :
– d’insérer en introduction de cette rubrique un chapeau indiquant la sanction en cas de non-respect par
l’assuré de ses obligations : nullité du contrat, non garantie, suspension de garantie, etc. ;
– de distinguer trois périodes ou moments essentiels : la souscription, en cours de contrat, en cas de sinistre.
Le CCSF suggère que soient ici précisés les moyens de paiement acceptés, et la possibilité éventuelle de
fractionner les paiements.
– la mention, le cas échéant, que le contrat est annuel à tacite reconduction sauf résiliation par l’une des
parties dans les cas prévus au contrat.
.../...
• automobile, habitation, santé : à la date d’échéance principale du contrat (préciser les modalités et le
calendrier) ;
• automobile, habitation : à tout moment, à l’expiration d’un délai d’un an à compter de la première souscription
du contrat, sans frais ni pénalité ;
– en cas de modification de votre situation personnelle ou professionnelle ayant une influence directe
sur les risques garantis ;
Ces préconisations sont adressées aux fédérations professionnelles membres du CCSF afin qu’elles puissent
les diffuser à tous leurs adhérents.
Un bilan de l’IPID sera réalisé un an après sa mise en œuvre auprès d’un panel de consommateurs.
7 La demande de résiliation peut être réalisée par lettre simple ou tout autre support durable (courriel notamment) lorsqu‘elle est effectuée en application de la
loi Hamon (article L. 113-15-2 du Code des assurances).
Ce document d’information présente un résumé des principales garanties et exclusions du contrat. Il ne prend pas en compte
vos besoins et demandes spécifiques. Vous trouverez l’information complète sur ce produit dans la documentation pré
contractuelle et contractuelle. En particulier, les niveaux de remboursement seront détaillés dans le tableau de garanties.
De quel type d’assurance s’agit-il ?
Le produit d’Assurance Complémentaire Santé est destiné à rembourser tout ou partie des frais de santé restant à la charge de
l’assuré et des éventuels bénéficiaires en cas d’accident, de maladie ou de maternité, en complément de la Sécurité sociale française.
Le produit respecte les conditions légales des contrats responsables.
Où suis-je couvert ?
En France et à l’étranger.
Dans le cas où les soins ont été dispensés à l’étranger, le remboursement se fait sur la base de remboursement du régime
d’assurance maladie obligatoire français, quelle que soit la dépense engagée.
A la souscription du contrat :
- Remplir avec exactitude le formulaire de souscription fourni par l’assureur
- Fournir tous documents justificatifs demandés par l’assureur,
- Régler la cotisation (ou fraction de cotisation) indiquée au contrat.
En cours de contrat :
- Fournir tous documents justificatifs nécessaires au paiement des prestations prévues au contrat
- Faire parvenir les demandes de remboursements à l’assureur dans un délai maximum de 2 ans suivant la date de
remboursement des soins de votre Sécurité sociale
- Informer l’assureur des évènements suivants, par lettre recommandée, dans les quinze jours qui suivent la connaissance
qu’il a de l’un de ces événements. :
· Changements de situation : changement d’adresse, modification de sa composition familiale (naissance, mariage,
décès), changement de situation au regard des régimes obligatoires français d’assurance maladie et maternité,
· Changement de profession : dans ce cas, l’assuré doit fournir à l’assureur les justificatifs nécessaires à la
modification de son contrat. Ce changement peut dans certains cas entraîner la modification du contrat et de la
cotisation.
-
Ce document d’information présente un résumé des principales garanties et exclusions du contrat. Il ne prend pas en compte
vos besoins et demandes spécifiques. Vous trouverez l’information complète sur ce produit dans la documentation pré
contractuelle et contractuelle.
Où suis-je couvert ?
Pour les garanties Dommages : au lieu d’assurance situé en France, ou en Principauté de Monaco.
Pour la garantie Responsabilité Civile Vie privée : monde entier (sauf séjours de plus de 6 mois à l’étranger).
Pour les garanties Vol et Bris à l’extérieur de l’habitation, Catastrophes Naturelles et Technologiques, Attentats et
Assistance: la couverture géographique est indiquée dans le contrat
Où suis-je couvert ?
Pour l’assurance responsabilité civile : dans l’ensemble des pays pour lesquels la carte verte est valable
(www.cobx.org)
Pour les garanties garantissant le véhicule et le conducteur: France métropolitaine, pays membres de l’union
européenne, Etats du Vatican, Saint-Marin, Monaco, Liechtenstein, Andorre, pays dans lesquels la carte verte est
valable, Guadeloupe, Guyane française, La Réunion, Martinique, Mayotte, Nouvelle Calédonie, Polynésie
française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre et Miquelon, Wallis et Futuna pour des séjours de moins de 3
mois
Pour les garanties Catastrophes Naturelles et Technologiques, Attentats, assistance au véhicule et aux personnes :
la couverture géographique est indiquée dans le contrat
A
u cours de l’année 2017, le CCSF s’est penché Une seconde approche consiste à évaluer l’épargne
sur l’épargne financière des Français, et à partir des comptes financiers. L’épargne est alors
notamment sur les lois Macron et Sapin 2 en la résultante de trois composantes :
faveur de l’épargne salariale.
Taux d’épargne = taux de placement financier
+ taux de placement non financier – taux de
6.1 Panorama de l’épargne financière recours au crédit
des français
Le taux d’épargne rapporte l’épargne des ménages Traditionnellement, les ménages français sont
à leur revenu disponible brut. Il existe deux modes présentés comme ayant l’un des plus forts
de calcul des taux d’épargne. Le premier s’effectue taux d’épargne parmi les ménages européens
à partir des comptes nationaux « réels », l’épargne (13,5 % en 2016, contre 10,8 % pour les pays de
correspondant à la part restante du revenu, une fois l’Union européenne et 12,1 % pour les pays de la
prélevé l’ensemble des dépenses de consommation. zone euro).
18 13
17,3
17 12
11,1
16 11
15,5
10
15
9
14
8 8,2
13
7
12 6
11 11,4 5 4,0
10 4
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3
2011 2012 2013 2014 2015 2011 2012 2013 2014 2015
Allemagne France Belgique Italie Espagne Royaume-Uni
Source : Observatoire de l’épargne européenne (OEE).
0
2012 2013 2014 2015 2016
Premier semestre Second semestre
1 Articles L.144-2 et suivants du Code des assurances.
Source : Fédération française de l’assurance (FFA).
2 2,328 millions de Perp en 2015.
Répartition des cotisations pour le Perp investies Encours moyen des Perp en phase de constitution
en 2016 (en euros)
(en %)
7 500
6 520
6 500
5 910
Supports
unités 5 500 5 250
de compte
31 4 620
Supports 4 500
euros
69
3 960
3 500
2012 2013 2014 2015 2016
L’article 116 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016, codifié à l’article L. 144-2 du Code des assurances,
autorise, sous certaines conditions, le rachat des plans d’épargne retraite populaire de moins de 2 000 euros.
Ainsi un adhérent peut demander le rachat d’un contrat si les conditions cumulatives suivantes sont satisfaites :
• aucun versement de cotisation n’a eu lieu au cours des quatre années précédant le rachat pour les contrats
ne prévoyant pas de versements réguliers ;
• pour les contrats prévoyant des versements réguliers, l’adhésion au contrat date d’au moins quatre années
révolues avant la demande de rachat ;
• le revenu fiscal de référence de son foyer fiscal au titre de l’année précédant celle du rachat est inférieur aux
plafonds de ressources prévus en matière de taxe d’habitation par l’article 1417, II du CGI.
6.2.2 Le bilan 2016 du plan d’épargne non pris, ces versements pouvant être complétés par
pour la retraite collectif l’abondement de l’entreprise.
Le plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco), La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 (dite loi Macron) a
comme le Perp, a été institué par la loi n° 2003-775 du innové en créant le Perco Plus pour lequel la gestion
21 août 2003 dite loi Fillon. À la différence du Perp pilotée doit comporter une part de 7 % investie en petites
qui est un produit d’épargne individuel, le Perco est et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille
un produit de gestion financière collective et non un intermédiaire (ETI). Fin 2016, près de 6 millions de salariés
contrat d’assurance. Le plan d’épargne salariale en sont couverts, dont 2,2 millions ont déjà fait un versement
vue de la retraite régi par les dispositions du Code du (+ 10 % sur un an). Le taux d’adhésion des salariés dans
travail est mis en place par accord d’entreprise. Il est les entreprises atteint 40 %. En 2016, 207 000 entreprises
facultatif pour l’entreprise comme pour les salariés, sont équipées d’un Perco, dans ce contexte, la priorité
et est ouvert à tous les salariés. Le Perco est investi en des pouvoirs publics est de toucher davantage de PME.
fonds communs de placement d’entreprises (FCPE) En termes d’actifs, le Perco totalise près de 14 milliards
agréés par l’Autorité des marchés financiers (AMF). d’euros en 2016 (soit une progression de 13,3 % par
Il comprend trois options minimum dont l’option par rapport à 2015). Sur la même année, le montant des
défaut en gestion pilotée en fonction de l’âge du salarié 3. versements bruts s’élève à 2,2 milliards d’euros.
En principe, le Perco est bloqué jusqu’à la retraite sauf
en cas d’acquisition de la résidence principale. La sortie En termes de répartition du nombre des investisseurs
du Perco est possible en rente et/ou en capital. par tranche d’âge, les moins de 40 ans ne représentent
qu’un tiers du nombre total des investisseurs chaque
L’alimentation du Perco est volontaire, les salariés année. Un effort de pédagogie est donc nécessaire
peuvent y affecter l’intéressement, la participation pour rajeunir les détenteurs de ces produits.
et des versements volontaires dans la limite de 25 %
de leur rémunération, des jours accumulés sur le 3 39 % des salariés sont en gestion pilotée selon l’âge, elle est devenue la gestion
compte épargne temps (CET) ou des jours de congés par défaut.
1 536
1 463
1 500
1 201 1 249
1 000 964
892
690
631
540
444 481
500 392
286 334
167 201
101
0
Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc.
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Les principaux placements sont les fonds reconstituées à la demande de Better Finance
diversifiés (devant les fonds monétaires), les fonds avoisinent 1 % par an.
d’investissements socialement responsables (ISR)
qui représentent un tiers des actifs investis, les fonds En 2016, les sorties du Perco ont atteint 800 millions
solidaires (7 %) et les actions de l’entreprise dans d’euros, soit 450 millions pour départ en retraite et
laquelle le salarié travaille (moins de 10 %). Les 350 millions au titre de la sortie anticipée pour le
performances nettes d’inflation des FCPE du Perco financement de la résidence principale.
250
0
Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc.
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
15,0
13,9
14,0
13,0
13,0
11,8 12,2
12,0
11,0 10,3
10,0 9,7
9,0 8,6
8,0 7,7
7,0 6,7
6,0
6,0
4,8 5,0
5,0
4,0
4,0 3,5
3,0 2,9
1,9 2,3
2,0 1,4 1,7
1,2
1,0 0,5 0,6
0,3
0,0
Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc. Juin Déc.
2005 2006 2007 2086 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Répartition en nombre des investisseurs dans Répartition des flux d’entrée des Perco
le Perco, par tranche d’âge (montant total en millions d’euros ; répartition en %)
(en %)
597 831 840 1 083 1 424 1 619 1 735 1 786 2 097 2 209
100 100
1 4 4 3 2 2
90 9 8
90
9 11 12 12 32 35 35 33 34
80 80 43 45 45 43 40
70
33 30 29 28 28 28 70
60 60
28 26 27 27 29
50 50 20
22 19 22 25
27 26 25 25 25 25 40
40
30 11 11 16 18 17 17
30 13 18 18
16
20 21 21 21 22 22 20
21
10 24 25 20 24 22 21 20 23 20
10 17
9 10 11 12 12 11 0
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
compte considèrent les pièces justificatives comme des Déblocage anticipé en cas de mariage
documents probatoires « ad probationem » et non comme
des documents impératifs requis « ad validatem ». Le médiateur de l’AMF constate qu’en cas de mariage
à l’étranger, il peut y avoir un délai entre le mariage
et sa retranscription en droit français, le point de
Le financement de l’acquisition départ du délai doit donc être la retranscription en
de la résidence principale droit français et non l’acte de mariage.
une certaine « tolérance » des établissements teneurs de la mise à jour régulière de la comptabilisation de
de compte en termes de calcul de délai. ses avoirs. Le médiateur souhaite sensibiliser les
employeurs sur les conséquences dommageables des
délais anormalement longs de transmission au teneur
Le délai de traitement des versements de compte des versements volontaires de ses salariés
volontaires dont il assure la collecte et sur la nécessité d’une mise à
jour régulière du listing des salariés entrants et sortants.
Le médiateur rappelle que seuls les avoirs comptabilisés
sont susceptibles d’être débloqués. Dans certains cas, le
médiateur a pu constater, lorsque l’épargnant effectue La lisibilité des tarifs bancaires
directement un versement volontaire auprès de son
employeur, un délai de près de deux mois avant qu’il Dès lors que le salarié quitte l’entreprise, et conserve
ne soit transmis au teneur de compte et comptabilisé. son épargne salariale, il paie des frais de garde, qu’il
L’épargnant ne peut donc obtenir le déblocage au ne payait pas tant qu’il était salarié. Ce prélèvement
moment où ces avoirs lui seraient utiles (cessation est désigné sous le terme d’écrêtement. Le médiateur
d’activité) dans l’intervalle. Il est rappelé que le teneur demande qu’il soit clairement indiqué « frais de garde »
de compte est tenu par la réglementation à l’obligation et que le mot « écrêtement » soit banni.
7.1 L’Union des marchés de capitaux Les 33 projets d’actions proposés par la Commission
sont organisés autour de six grands thèmes.
Dans le cadre d’une réunion organisée le 18 mai 2017,
un point d’actualité sur l’Union des marchés des 1. Financer l’innovation, les start‑up, les PME et
capitaux a été présenté aux membres du Comité. les sociétés non cotées.
À l’origine, le Conseil de l’Union européenne (UE) a Parmi les moyens retenus pour remédier à la faiblesse
demandé en 2015 à la Commission de proposer un plan de ces financements par venture capital (VC) –
d’action relatif à une Union des marchés de capitaux. faiblesse en termes de nombre de sociétés de VC et
Le 30 septembre 2015, la Commission proposait de volume des opérations générées – la Commission
33 projets d’action sur ce sujet, qui prévoyaient la propose la révision des règlements européens
publication d’une revue de mi‑parcours en juin 2017 et relatifs au VC. Sur un plan plus anecdotique, la
dont le point d’achèvement était fixé à 2019. Le Brexit, Commission prône la formalisation des rejets de
survenu entre‑temps, a eu un impact négatif sur ce demandes de prêts par les établissements de crédit,
projet qui était très porté par le Commissaire Hill. afin que les PME sachent ce qui fait obstacle à la
mise en place d’un prêt. Il est également prévu
Le projet d’Union résulte d’un constat partagé : les de promouvoir les placements privés comme
marchés de capitaux de l’UE sont moins développés l’EURO PP 1 (« Schuldscheindarlehen » allemandes).
qu’aux États‑Unis et même qu’au Japon, tant pour
le financement obligataire que pour le financement 2. Faciliter l’accès aux marchés de capitaux.
actions, le financement des entreprises dépendant
en Europe davantage des prêts bancaires. Le second Les introductions en bourse sont en diminution
constat est celui d’une intégration insuffisante qui est constante depuis la crise. Dans ce contexte, il s’agit
un frein au bon partage des risques en cas de choc. de redynamiser l’accès aux marchés grâce à la révision
La moindre proportion des chocs absorbés par les de la directive « prospectus » notamment – dont les
flux de marchés de capitaux au sein de l’UE est liée dispositions pénalisent les PME – et en luttant contre
à la faiblesse des marchés de capitaux, cette moindre le biais fiscal qui favorise l’endettement plutôt que le
capacité d’absorption accroît les risques d’instabilité financement direct sur les marchés.
de l’Union européenne, selon la Banque centrale
européenne (BCE). 3. Soutien des investisseurs institutionnels.
Le double objectif poursuivi est donc le soutien à la L’initiative repose sur le constat des difficultés
croissance et à la stabilité financière, la supervision pour les investisseurs institutionnels de financer
financière constituant un objectif secondaire. Il s’agit des projets à long terme au sein de l’UE et propose
d’attirer davantage d’investissements européens des assouplissements de Solvabilité II en matière
et étrangers sur tous les segments de marchés de chargement en capital des investissements
qui souffraient d’un manque de financements, de en infrastructures.
mieux faire parvenir les financements aux projets
d’investissement dans tous les États membres,
y compris les plus petits, d’accroître les flux 1 Le crédit semi-obligataire allemand, en pratique, désigné « Schuldschein »
transfrontaliers et de créer un système financier plus (littéralement « reconnaissance de dette ») ou « Schuldscheindarlehen »
résilient et plus stable grâce à la diversification des (littéralement « prêt avec reconnaissance de dette ») ou encore en anglais
« private placement loan » (littéralement « prêt avec placement privé ») est un
sources de financement. Enfin, il s’agit d’approfondir type particulier de prêt aux entreprises de droit privé et aux personnes morales
l’intégration financière et d’intensifier la concurrence de droit public, apparu au milieu du XIXe siècle en Allemagne. Il est décrit
comme un prêt hybride se situant à mi-chemin entre la syndication de crédit et
entre les acteurs afin de réduire les coûts de l’emprunt obligataire. Il correspond, depuis sa transposition en droit français, aux
financement des investissements en Europe. financements « Euro placements privés » encore connu sous le nom « Euro PP ».
personnelle qui n’en relèvent pas. Elle soutient et sans devoir de conseil obligatoire, il comporterait
une protection efficace des épargnants et des une faculté de rachat lié au départ à la retraite. D’un
retraités – avec la question de la généralisation et de point de vue prudentiel, la Commission ne souhaite
l’harmonisation des fonds de garantie entre les États pas ouvrir la question du traitement des produits de
membres (réflexions en cours depuis de nombreuses retraite individuels sous Solvabilité II. Par ailleurs,
années) – une coopération accrue entre superviseurs elle souhaite que ce produit soit commercialisable
en matière de pratiques de commercialisation par les gestionnaires d’actifs.
transfrontalière et le maintien du devoir de conseil
applicable en France pour l’assurance‑vie. La France L’association européenne Better Finance souligne
a également fait valoir qu’il convenait de privilégier, que ni le 1er pilier (retraites obligatoires d’État) ni
dans une optique d’épargne en vue de la retraite, la le 2e pilier (retraites d’entreprise) ne répondent
non « rachetabilité » du produit, les garanties accordées aujourd’hui aux besoins de financement de retraite
au consommateur et un certain biais vers une sortie des générations à venir en Europe, et considère
en rentes plutôt qu’en capital avec des options que l’assurance‑vie (le 3e pilier) qui est de l’épargne
permettant la sortie partielle en capital. Les autorités personnelle est destinée de facto principalement à
françaises ont souligné qu’il convenait de prendre la retraite.
en compte la diversité des situations nationales en
matière de fiscalité, le traitement fiscal de l’épargne Chaque année, Better Finance étudie les performances
retraite étant essentiel pour en assurer le succès. de l’épargne retraite en Europe, et beaucoup de ces
Si l’initiative de la Commission ne comportait pas produits ne donnent pas de rendement positif en
d’élément fiscal, cela laisserait aux États la liberté de termes réels (après inflation) sur le long terme.
choix en matière de traitement fiscal de ces produits 2. C’est le cas notamment – sur la base des données
La France a recommandé que la Commission suive de la Fédération française de l’assurance (FFA) –
une approche progressive notamment par le moyen de des contrats d’assurance‑vie en unités de compte.
lignes directrices, afin de guider les États membres qui Dans ce contexte, la création d’un produit d’épargne
n’ont pas à ce jour de législation nationale adaptée aux retraite efficient, compétitif, simple, ouvert à tout le
produits individuels d’épargne retraite. La Commission monde et à tous les types de placements à condition
européenne a présenté les résultats de la consultation qu’il y ait une option par défaut encore plus simple
devant le Comité des services financiers (CSF) 3 en
mars 2017. L’Allemagne et les Pays‑Bas sont hostiles
2 En revanche, si la proposition de la Commission comportait un élément
à cette initiative et ont rappelé que les questions de d’harmonisation fiscale, cela aurait pour conséquence d’engager une
droit du travail et de droit social n’étaient pas de la procédure qui devrait être approuvée à l’unanimité par les États membres,
les questions de fiscalité sont en effet décidées à l’unanimité.
compétence de l’UE. D’autres États ont fait valoir la 3 Le Comité des services financiers (CSF) a été institué par la décision
nécessité de prévoir des garanties, ou de réserver la n° 2003/165/CE du Conseil du 18 février 2003. Le CSF travaille en étroite
distribution de ces produits aux assureurs et aux fonds coopération avec le Comité économique et financier (CEF), en particulier
pour préparer les sessions du Conseil « Affaires économiques et financières »
de pension (cette dernière option étant défendue par (ECOFIN). Il a pour missions : de mener une réflexion stratégique trans-
l’Espagne). D’une manière générale, cette initiative sectorielle, de contribuer à définir la stratégie à moyen et à long terme pour
les questions ayant trait aux services financiers, d’examiner les questions
a plutôt soulevé les réserves des assureurs français, sensibles à court terme, d’évaluer les progrès réalisés et la mise en œuvre, de
italiens et espagnols, alors que les gestionnaires d’actifs fournir des avis politiques et d’assurer le suivi tant des questions intérieures
(par exemple marché unique) que des questions extérieures (par exemple
l’ont accueillie plus favorablement (Livre blanc de Organisation mondiale du commerce – OMC). Le CSF est composé de
l’Association française de la gestion financière – AFG représentants de haut niveau des États membres et de la Commission
– sur l’épargne retraite) 4. À ce stade, la Commission européenne (direction générale de la Stabilité financière, des Services
financiers et de l’Union des marchés des capitaux – DG FISMA). L’État
n’a pas encore arbitré entre ce qui sera standardisé membre dont le représentant est désigné comme président dispose, pendant
et ce qui sera laissé à l’initiative des États membres. la durée du mandat de ce dernier, d’un représentant supplémentaire au sein
du comité. La Banque centrale européenne et les comités de réglementation
Il s’agirait d’un produit de retraite simple sans garantie compétents de l’UE ont un statut d’observateur.
en capital, sans obligation de conversion en rentes 4 Livre blanc « L’épargne retraite », décembre 2016 – http://www.afg.asso.fr
et protectrice des épargnants les plus faibles et les de négociations. Sur les lieux d’exécution, tous
moins éduqués, comme le demande l’EIOPA 5, est les crossing networks sont désormais dans le
bienvenue. Tout pourrait être mis dans ce plan, à champ d’application de la réglementation. Il est
condition que le distributeur justifie le choix d’écarter difficile pour MIF II de définir ces différents
l’option par défaut comme la réglementation l’impose lieux d’exécution : MTF 6, OTF 7, internalisateurs
au Royaume‑Uni. Cette option par défaut doit être systématiques, car ils résultent de l’ingéniosité
assortie d’une garantie de la valeur de l’épargne réelle financière des institutions qui souhaitaient
(et non pas nominale) au moment de la retraite (pas échapper à MIF I en créant ces structures.
avant). Better Finance considère que bien qu’aucune
garantie en capital ne soit prévue dans ce projet, la Sur la transparence pré et post négociation, MIF II
seule garantie en capital offerte parfois en France étend les obligations de transparence à d’autres
n’est que nominale, ce qui veut dire qu’au bout de classes d’actifs comme les ETF (exchange traded funds),
quarante ans avec 2 % d’inflation, les épargnants les obligations et les produits dérivés et encadre plus
ont en réalité la « garantie » de perdre 55 % de la strictement les exemptions à la transparence pour les
valeur réelle de leur épargne. Dans le cas de l’option actions. Pour les marchés obligataires – encore très
par défaut il convient de prévoir une rente à vie au opaques aujourd’hui – il était important d’imposer des
minimum indexée sur le coût de la vie pour protéger exigences de transparence pré (processus de formation
les plus faibles et les moins éduqués. du prix) et post négociation sur les obligations
qui sont des actifs détenus indirectement par les
épargnants via leurs contrats d’assurance‑vie. Enfin,
7.3 Les enjeux de la directive MIF II la communication des données est non seulement
exigée mais encore organisée par la directive afin que
La mise en œuvre de MIF I a permis d’unifier les l’information puisse être exploitée par l’utilisateur
marchés actions – auparavant très fragmentés – et et pas seulement par des professionnels comme les
de développer une certaine concurrence. La crise, hedge funds (millions de données sur des ordres).
dès 2007, a toutefois révélé les limites de MIF I
(opacité des marchés financiers, émergence des dark En bref, MIF II prend en compte de nouveaux lieux
pools, où se concentrait une liquidité non supervisée, d’exécution, impose des obligations de négociation sur
trading haute fréquence et instabilité générée par des ces différents lieux d’exécution pour les actions et certains
classes d’actifs autres que les actions) et fait apparaître produits dérivés, et des obligations de transparence
la nécessité de compléter ce dispositif. pré‑négociation dans la mesure où l’exécution se fait
sur une plateforme (marché réglementé ou autres).
Les engagements du G20 et les réflexions de l’UE ont La directive introduit une obligation de transparence
conduit à la publication en 2014, après de longs travaux post‑négociation dans tous les cas, même en cas de
et négociations difficiles, de MIF II. L’enjeu de cette négociation bilatérale. Des dispositions relatives à l’open
directive est de rendre les marchés plus résilients, access complètent le dispositif et visent à assurer une bonne
plus transparents avec une meilleure protection concurrence entre les différentes plateformes et dans la
des investisseurs. Cet objectif est poursuivi relation entre plateformes et chambres de compensation.
au travers de l’encadrement des acteurs et de L’encadrement du trading à haute fréquence, anticipée
certaines activités de marché en définissant les en France avec la loi bancaire, s’étend grâce à MIF II et
nouvelles structures de marché afin de capturer MIFIR 8 à l’ensemble de l’Union européenne.
tous les lieux d’exécution non pris en compte
dans MIF I, assurer une meilleure transparence 5 European Insurance and Occupational Pensions Authority (EIOPA) –
avant et après négociation des instruments Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP).
6 Multilateral trading facility – système multilatéral de négociation.
financiers et clarifier le lien entre marchés de gré 7 Organised trading facility – système organisé de négociation.
à gré (over the counter – OTC) et les plateformes 8 Règlement des marchés d’instruments financiers.
Sur l’encadrement des « inducements », MIF II marché cible, distribution. À cela s’attache un certain
impose – afin d’assurer une protection accrue des nombre d’obligations.
investisseurs – une transparence sur la rémunération
et les avantages reçus, afin de s’assurer que le conseil Les orientations de l’ESMA en consultation jusqu’à
est « indépendant ». L’interdiction des « inducements » récemment autorisent le concepteur à avoir une
est en outre étendue à la gestion sous mandat, ce qui approche plus théorique du client, quand il détermine
n’est pas sans effets de bord négatifs pour l’investisseur son marché cible. Il doit définir son marché cible
particulier : cela pénalise en effet l’architecture selon six types de critères : le type de client (clientèle
ouverte, qui permet à un établissement de distribuer de détail, clientèle professionnelle, contreparties
des produits dont il n’est pas producteur, et prive éligibles), la connaissance et l’expérience, la situation
les plus petits investisseurs d’accès à la gestion sous financière et la capacité à supporter des pertes (perte
mandat car ils n’ont pas de ticket d’entrée suffisant totale, perte supplémentaire), la tolérance au risque,
(les mécanismes de rétrocessions donnaient un accès les objectifs du client (doit être rattaché à l’horizon
pour tous les niveaux de portefeuille). Elle conduit en d’investissement). Le 6e critère, les besoins du client,
conséquence à une restriction de l’offre de produits est un peu plus subtil que la catégorie précédente.
proposés aux investisseurs particuliers. Cette évolution Il s’agit plutôt des attentes du client qui souhaitent
est en outre renforcée par le nouveau régime de investir dans certains supports (investissements
recherche financière issu de MIF II, qui prévoit un socialement responsables – ISR, par exemple).
financement par le client conditionné à la mise en place
d’un dispositif lourd et complexe ou un financement Non seulement le producteur définit une stratégie
sur les ressources propres de l’établissement, dont les de distribution, mais encore faut‑il que la sélection
professionnels craignent qu’il ne se traduise par un de ses distributeurs soit appropriée aux produits qu’il
appauvrissement de l’offre de recherche, en particulier conçoit et au marché qu’il cible. Il convient également
sur les PME, et in fine par une diminution de la gamme de prendre en considération le fait que le produit
de placements proposés aux investisseurs. soit distribué avec ou sans conseil. Le distributeur,
qui doit adapter les éléments au marché cible, n’est
MIF II renforce également l’obligation de meilleure pas dispensé des tests de « suitability » (adéquation)
exécution (best execution) afin que les intermédiaires et de « appropriateness » (pertinence). Plus le produit
exécutent les opérations dans le meilleur intérêt est complexe, plus la démarche doit être approfondie,
des épargnants. et le marché cible reconsidéré. La politique de
commercialisation de l’instrument financier à l’égard
La Gouvernance produits du marché cible doit être revue régulièrement. MIF II
offre la possibilité d’une commercialisation en dehors
MIF II a pour objet de remédier aux défaillances du de son marché cible, spécifique et documentée. La
modèle promu par MIF I qui a conduit à concevoir des directive a également introduit la possibilité de
produits en fonction de préoccupations commerciales définir un marché cible négatif, innovation qui vise
plutôt que de réels besoins. Le régime de gouvernance à identifier un produit qui ne doit absolument pas
produits créé par MIF II, s’adresse à la fois au producteur être distribué à une certaine cible de la population.
et au distributeur avec des contraintes et obligations Les lignes directrices devraient être publiées au début
différentes pour répondre aux besoins du client final. du 2e trimestre 2017 et sont d’application impérative
À ce stade, l’AMF travaille sur les textes de niveau 3 et pour les entreprises concernées.
notamment sur les guidelines élaborées par l’ESMA 9.
7.4 Les enjeux de la deuxième directive aussi un point important du texte car l’exécution d’un
sur les services de paiement (DSP2) paiement en ligne via un moyen de communication
à distance augmente le risque de fraude.
Le Comité, qui a mené une réflexion sur les enjeux
de la deuxième directive sur les services de paiement L’objectif poursuivi par la directive est de rehausser
(DSP2) lors d’une réunion le 28 février 2017, poursuivra les conditions de sécurité liées à l’activité de
ses réflexions sur le sujet en 2018, comme il l’a rappelé prestation de service d’information sur les comptes.
le 7 décembre 2017. Dans le silence de la DSP2, le prestataire de
service d’information sur les comptes pourrait en
Les principaux apports de DSP2 par rapport à la effet continuer comme aujourd’hui à recourir à
DSP1 concernent surtout les nouveaux services la pratique dite du « web‑scrapping », consistant à
de paiement, il s’agit d’un texte d’harmonisation utiliser l’identifiant et le mot de passe de l’utilisateur,
maximale. La France souhaite adopter les textes ce qui n’est pas satisfaisant en termes de sécurité
d’application au plus vite (avant le 13 janvier 2018). pour l’utilisateur.
L’ordonnance de transposition devrait être finalisée
à l’été 2017. De nombreux éléments sont déjà dans Les prestataires de services d’information sur les
la réglementation en vigueur. comptes doivent en outre s’enregistrer et apporter la
preuve de la sécurité de leur dispositif. Les normes
Les agrégateurs de comptes qui font notamment l’objet relatives à l’interface de communication sécurisée
de la DSP2 s’intercalent entre la banque et le client. Ces entre ces prestataires, le prestataire de services
initiateurs seront soumis à des règles d’enregistrement de paiement gestionnaire du compte de paiement
et d’identification auprès des autorités compétentes et l’utilisateur, seront fixées par des normes
qui les soumettront à des obligations proportionnelles techniques réglementaires de l’EBA (European
à leur volume d’activité. Elles auront notamment une Banking Authority).
obligation d’assurance professionnelle.
Sur l’authentification forte et l’existence de « seuils »,
Le partage de l’information liée au compte et l’accès les opérations de paiement électronique nécessiteront
au compte de paiement sont strictement encadrés une authentification forte dès que le seuil de 30 euros
par la directive qui précise que les refus d’accéder au sera franchi (150 euros pour cinq opérations) et de
compte opposé par le gestionnaire du compte doivent 50 euros pour les paiements sans contact selon les
être motivés par des motifs sérieux. Le dispositif de premières lignes directrices obtenues de l’EBA.
responsabilité repose sur le principe selon lequel le
prestataire de service (PSP) du payeur doit rembourser Jusqu’à l’entrée en vigueur des dispositions de la
une opération de paiement non autorisée au payeur directive concernant les prestataires de services
sauf en cas de fraude. L’initiateur du paiement doit d’information sur les comptes (18 mois après l’entrée
pouvoir prouver que l’opération était autorisée. Il en vigueur du regulatory technical standard – RTS, relatif
doit s’identifier avant chaque initiation de paiement à l’authentification forte), leurs activités pourront
et ne doit pas stocker les données sensibles relatives se poursuivre en dehors du champ d’application de
à l’utilisateur. Le consentement de l’utilisateur doit DSP2. Dans le silence des textes, le « web‑scrapping »
être requis. pourra par conséquent se poursuivre. S’agissant de
l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement
La généralisation de l’authentification forte et la scripturaux, les acteurs relevant de sa compétence
mise en place de systèmes de sécurité suffisants sont sont dans le champ d’application de la DSP2.
7.5 Les enjeux pour le secteur financier comme étant « en quelque sorte la monnaie de l’économie
du règlement général sur la protection numérique d’aujourd’hui ». Le règlement précise dans
des données (RGPD) son considérant (13) que « Pour que le marché intérieur
fonctionne correctement, il est nécessaire que la libre
Le 10 octobre 2017, le CCSF s’est réuni pour réfléchir circulation des données à caractère personnel au sein
aux enjeux pour le secteur financier du règlement de l’Union ne soit ni limitée ni interdite pour des motifs
général sur la protection des données (RGPD). liés à la protection des personnes physiques à l’égard
du traitement des données à caractère personnel (…) ».
L’intitulé même du « Règlement (UE) n° 2016/679 du
Parlement européen et du Conseil du 27 avril 2016 Ce texte, publié au Journal officiel de l’Union
relatif à la protection des personnes physiques à l’égard européenne du 4 mai 2016, est entré en vigueur le
du traitement des données à caractère personnel et 25 mai 2016 soit, conformément à son article 99, le
à la libre circulation de ces données, et abrogeant 20e jour après cette publication. Il s’appliquera dans
la directive n° 95/46/CE – règlement général sur chaque État membre le 25 mai 2018.
la protection des données, texte présentant de
l’intérêt pour l’Espace économique européen (EEE) » En principe, un règlement est d’application directe
– est significatif. Le « texte présente de l’intérêt et immédiate, c’est‑à‑dire qu’aucune marge de
pour l’EEE » c’est‑à‑dire qu’il s’appliquera à l’EEE, manœuvre n’est laissée aux États membres. Or, le
correspondant à l’UE, à l’Islande, au Liechtenstein et RGDP est‑il vraiment un règlement ? La question
à la Norvège. Le législateur européen a expressément mérite d’être posée car le texte contient un certain
indiqué, ce qui est rare, la manière dont il conviendra nombre de renvois (plus de 50) au droit national,
en pratique de désigner ce règlement : ce sera le laissant à chaque État membre une certaine latitude
« règlement général sur la protection des données ». pour prendre des dispositions spécifiques de nature
D’où le sigle RGPD, souvent utilisé. En outre, bien à concilier la législation européenne avec son droit
qu’abrogeant la directive de 1995 sur le même sujet, national : ce sont les « discrétions nationales ».
le règlement en reprend de nombreuses dispositions.
Le choix d’un règlement (au lieu d’une directive) se Pour éviter que ces discrétions nationales ne
justifie par le souci d’éviter la fragmentation de la fragmentent les dispositions relatives à la protection
législation en matière de protection des données, si des données, un comité européen de la protection
cette dernière relevait de la compétence de chaque des données (qui remplacera le Groupe 29 10) – doté
État membre. Le règlement vise la protection des de la personnalité morale – contrôlera la cohérence
données personnelles des personnes physiques de l’application du règlement à partir de mai 2018.
et la libre circulation de ces données, ce qui Les autorités nationales restent compétentes pour
pourrait paraître contradictoire mais qui ne l’est les activités qui se déroulent dans l’État dont elles
pas, car la protection des données personnelles relèvent. La Cnil 11 reste compétente, mais en cas
des personnes physiques doit être vue comme d’activités transfrontières, l’autorité du siège chef de
un préalable nécessaire à la libre circulation des file sera compétente, ce qui n’est pas sans rappeler le
données. L’objectif de ce règlement n’est pas tant principe du home country control dans la pure logique
la protection des données que le développement du marché unique depuis 1993.
de l’économie numérique. Ce règlement a par
conséquent pour objet d’assurer la confiance des Le champ d’application territorial est très large.
usagers et permettre ainsi d’atteindre l’un des dix L’article 3 du règlement précise que « (…) le présent
objectifs prioritaires de la Commission Juncker, à règlement s’applique au traitement des données à
savoir la réalisation du marché unique numérique.
Les données représentent un actif très important 10 Prévu par l’article 29 de la directive.
dans ce contexte, la Commission les a ainsi désignées 11 Commission nationale de l’informatique et des libertés.
caractère personnel effectué dans le cadre des activités la confiance qu’on leur accorde lorsqu’on leur confie
d’un établissement, d’un responsable du traitement ou nos données personnelles.
d’un sous‑traitant sur le territoire de l’Union, que le
traitement ait lieu ou non dans l’Union (…) et Les obligations des professionnels dans le
qu’il s’applique au traitement des données à caractère cadre du règlement général sur la protection
personnel relatives à des personnes concernées qui se des données
trouvent sur le territoire de l’Union par un responsable
du traitement ou un sous‑traitant qui n’est pas établi Les dispositions qui concernent les professionnels 12 ne
dans l’Union, lorsque les activités de traitement sont sont pas spécifiques au secteur financier dans le
liées a) à l’offre de biens ou de services à ces personnes RGPD. Le règlement renforce le droit des personnes,
concernées dans l’Union, qu’un paiement soit exigé ou non responsabilise les acteurs et accroît les sanctions quel
desdites personnes ou b) au suivi du comportement de ces que soit le secteur d’activité.
personnes, dans la mesure où il s’agit d’un comportement
qui a lieu au sein de l’Union (….) ». La définition de la donnée à caractère personnel n’a
pas changé mais les données biométriques font l’objet
Sur ce point, il conviendra de suivre attentivement d’une définition précise à laquelle il convient d’être
l’application de ces dispositions spécifiques par des attentif. Pour les assureurs, les données de santé sont
acteurs comme Google, Amazon, Facebook et Apple. spécifiquement définies, les données sensibles et
l’interdiction spécifique de leur traitement devraient
Concernant la protection des données, il s’agit être précisées dans la loi « Informatique et Libertés » 2.
d’assurer à chaque personne concernée la maîtrise Le règlement contient 52 cas de renvois au droit
de ses données personnelles. Les droits d’accès, national, pour la santé, les ressources humaines,
d’opposition et de rectification qui existaient dans le NIR (numéro d’identification national, article
la directive ont été repris, mais le règlement en 87 du règlement). Les lignes directrices du Groupe
crée de nouveaux : la portabilité, le droit à l’oubli et 29 permettront d’identifier quelle autorité est
de limitation. compétente en cas de traitement de données dans
différents pays de l’Union européenne.
S’agissant de la sécurité des données, le règlement
opère une véritable révolution par rapport à la Les professionnels devront prendre des mesures
situation antérieure où le contrôle de la conformité qui sont très inspirées par la loi Informatique et
se faisait préalablement au traitement : en effet, Libertés française pour la licéité d’un traitement
selon la directive de 1995, l’entreprise détenant des (détermination de la finalité du traitement, sécurité,
données devait, avant tout traitement, accomplir intégrité, confidentialité).
diverses déclarations et formalités auprès de l’autorité
nationale compétente ; désormais l’entreprise est Le consentement a été renforcé (manifestation de
entièrement responsable du contrôle de la conformité volonté libre, spécifique, informée, acte positif clair).
de son système de traitement. C’est, selon la L’information doit être claire et compréhensible,
terminologie anglaise, l’accountability. L’entreprise doit il doit être aussi simple de retirer que de donner
prendre les mesures techniques et organisationnelles son consentement.
appropriées pour assurer en permanence la sécurité et
la confidentialité des données qu’elle traite (on pense La transparence est un principe fondamental, un
évidemment au vol des fichiers, leur destruction, certain nombre d’informations doit être donné,
leur détérioration, etc.). Toutes les entreprises ou l’accès doit être facilité, les informations doivent être
entités (publiques, privées), tous secteurs confondus
sont donc désormais responsables de la sécurité des
données qu’elles traitent. Cela est la contrepartie de 12 Présentation assurée par Mme Rostama de la Cnil.
concises, transparentes. Le droit d’accès doit être Les lignes directrices du Groupe 29, non encore
assuré rapidement (délai d’un mois prorogé de deux publiées à ce jour, déterminent les critères qui
mois si la demande est complexe, cf. articles 13,14 et permettent d’identifier si un PIA est nécessaire ou
15 du règlement). pas. Au surplus, la Cnil mettra à disposition sur son
site un logiciel en open source qui aura vocation à
Les mesures organisationnelles passent par la aider les assujettis à réaliser leur PIA. Il faudra se
responsabilisation des acteurs. Le responsable placer du point de vue de la personne concernée.
de traitement est défini comme la personne qui Une collaboration transversale doit être mise en
détermine les moyens et les finalités du traitement. place au sein de l’entreprise, il faut considérer
La notion de responsable conjoint est érigée en les principes et droits fondamentaux (finalité de
principe par le RGPD. Un contrat doit définir la l’information), l’expertise technique et la validation
répartition des obligations et le sous‑traitant n’aura du PIA (processus itératif).
pas la possibilité de sous‑traiter. Le sous‑traitant peut
désormais être responsable. Le renforcement des droits des personnes
7.6 Le plan d’action de la Commission Au total, 428 contributions ont été reçues par la
européenne relatif aux services Commission. Elles ont permis de confirmer que le
marché des services financiers de détail n’était pas
financiers de détail
aussi intégré qu’il pourrait l’être. Le 23 mars 2016,
La Commission européenne a publié, le la Commission a proposé un plan d’action relatif
10 décembre 2015, un Livre vert sur les services aux services financiers de détail qui ne repose pas
financiers de détail « De meilleurs produits, un sur l’adoption systématique de nouvelles mesures
plus large choix, davantage d’opportunités pour les législatives. Le plan d’action souligne qu’il faut
consommateurs et les entreprises ». Elle ouvrait, dans le faire respecter la législation de l’UE et définir des
cadre du Livre vert sur le marché unique de capitaux, mesures complémentaires qui impliqueront tous
une consultation spécifique sur les moyens de créer les acteurs, les autorités de surveillance nationale,
un marché unique des services financiers de détail les prestataires de services et les organisations de
(assurance, crédit immobilier, comptes bancaires). consommateurs. Le plan d’action comporte trois
L’objectif est de favoriser la création d’un marché volets (consommateurs, prestataires de services
transfrontière des services financiers de détail et fintech).
après le constat établi par le Livre vert de marchés
fragmentés caractérisés par une concurrence
insuffisante. Les parties consultées étaient invitées 7.6.1 Les consommateurs
à faire part de leurs réponses aux 33 questions
mises en ligne sur le site de la Commission avant Le plan d’action met en évidence le coût élevé des
le 18 mars 2016. Les autorités françaises ont répondu transactions en Europe, et propose de modifier le
à cette consultation (présentation au CCSF de règlement sur les paiements transfrontaliers qui a
mars 2016). Elles ont rappelé qu’il convenait de aligné les frais pour les paiements transfrontières en
faire le bilan des textes normatifs récemment mis euros dans toute l’UE sur les paiements nationaux
en œuvre avant d’en adopter de nouveaux. Elles et d’en étendre l’application à d’autres monnaies. Il
ont également suggéré des pistes de réflexion propose aussi de renforcer la transparence en matière
comme le renforcement de la comparabilité des de conversion des devises. La Commission considère
caractéristiques et des tarifs des services financiers 14. que, pour renforcer la confiance dans les outils de
Elles ont soutenu l’essor du financement participatif comparaison – quand le consommateur souhaite
en ligne et l’instauration d’un statut européen changer de prestataire –, il faut élaborer des principes
d’intermédiaire financier ainsi que le développement clés. Pour l’accès des consommateurs à des prêts à
et l’accompagnement de la numérisation des services taux d’intérêt plus bas, proposés dans d’autres pays
financiers avec la création d’un environnement de l’UE, la Commission indique qu’elle examinera si
normatif approprié. Les autorités françaises ont la révision des règles du crédit à la consommation
exprimé leur attachement au maintien d’un haut qui s’appliquent aux prêteurs est nécessaire ou si
niveau de protection des consommateurs allié au d’autres règles sont nécessaires pour renforcer le
développement de l’éducation financière ainsi qu’au crédit transfrontière en ligne tout en protégeant le
maintien du droit du pays du consommateur comme consommateur. Elle souhaite également s’attaquer, de
droit régissant le contrat. Cette position doit être manière efficace, au problème du surendettement lié
analysée dans la perspective de la décision annoncée aux opérations de crédit. S’agissant de l’amélioration
par les autorités de lutter contre la surtransposition du conseil financier, la Commission a lancé – dans le
des textes européens.
La France a également souligné la nécessité de 14 Il s’agit de développer des sites de comparaison européens non exclusivement
fondés sur le facteur prix et offrant des garanties d’indépendance ainsi que,
renforcer la coopération entre autorités de contrôle pour les professionnels, d’organiser l’accès au droit applicable dans les
des États membres. différents pays de l’UE.
cadre de l’initiative en faveur de l’Union des marchés la vente à distance en ligne devrait également faire
de capitaux – une étude sur les systèmes de distribution l’objet d’une évaluation de la Commission. Enfin, la
des produits financiers de détail dans l’Union. Cette Commission a décidé de lancer une consultation sur
étude portera aussi sur les moyens numériques de l’impact des nouvelles technologies sur les services
conseil financier, leurs risques et avantages. financiers afin de vérifier si le cadre législatif et de
surveillance actuel est favorable à ces évolutions. La
En matière d’assurance automobile, la Commission consultation s’est achevée le 15 juin 2017. À l’issue
souhaite examiner les moyens de garantir que de cette consultation et des travaux d’un groupe
les victimes d’accidents soient indemnisées en « fintech », une stratégie pour les fintechs sera
cas d’insolvabilité des assureurs 15. Elle voudrait présentée par la Commission pour promouvoir un
standardiser les relevés de sinistres afin de faire en marché unique des services financiers axé sur ces
sorte que les bonus soient plus facilement et largement nouvelles technologies.
acceptés dans les autres États membres. Dans le
cadre de la location de voitures, elle souhaite obtenir Les autorités françaises accueillent favorablement ce
davantage de transparence sur les coûts d’assurance plan d’action, notamment concernant la promotion
dans la composition des tarifs des sociétés de location. de la comparabilité et le maintien du haut niveau de
protection des consommateurs. Ces préoccupations
sont bien relayées par la Commission. En méthode,
7.6.2 Les prestataires de services financiers celle‑ci mentionne aussi le principe d’une pause
réglementaire (la France soutient cette approche) :
La Commission veut définir des normes communes il faut faire le bilan de ce qui a été mis en œuvre avant
d’évaluation de la solvabilité des emprunteurs et de proposer de nouvelles mesures réglementaires.
des principes pour l’octroi de prêts non garantis Certains points mériteraient en revanche d’être
aux consommateurs sur le modèle des lignes approfondis, sur l’éducation financière comme
directrices 16 élaborées par l’EBA afin d’aider les sur la coopération renforcée entre les autorités de
organismes de prêts à étendre leurs activités au‑delà supervision. Il conviendra de rester vigilant sur la
des frontières. Il s’agit également de définir un consultation sur la fintech – à laquelle les autorités
ensemble de données à échanger par les registres françaises contribuent – ainsi que sur les initiatives
de crédit. Par ailleurs, la Commission aidera les États de mise en œuvre de ce plan d’action sur le crédit
à identifier ce qui, dans les législations nationales, aux particuliers, sur le surendettement, sur le conseil
entrave la libre prestation de services (LPS). et la comparabilité des produits.
7.6.3 La fintech
Président : Mme Corinne DROMER Suppléant : M. Pierre-Grégoire MARLY – Doyen de la Faculté de droit,
d’économie et de gestion – Université du Maine
Titulaires : M. Pierre BOLLON, AFG Suppléants : M. David CHARLET – ANACOFI
Mme Blanche SOUSI, M. Luc MAYAUX, Professeur des Universités – Lyon III
Professeur émérite de l’Université Lyon III
Chaire Jean Monnet Droit bancaire et monétaire européen
1. Sur proposition du président de l’Assemblée nationale 1. Sur proposition du président de l’Assemblée nationale
M. Daniel LABARONNE Mme Emilie BONNIVARD
2. Onze représentants des établissements de crédit, des sociétés de 2. Onze représentants des établissements de crédit, des sociétés de
financement, des établissements de monnaie électronique et des financement, des établissements de monnaie électronique et des
établissements de paiement, des entrepises d’investissement, des établissements de paiement, des entrepises d’investissement, des
entreprises d’assurance, des agents généraux, des courtiers entreprises d’assurance, des agents généraux, des courtiers
d’assurance et des intermédiaire en opérations de banque et en d’assurance et des intermédiaire en opérations de banque et en
service de paiement, dont : service de paiement, dont :
a) Quatre représentants des établissements de crédit, des sociétés a) Quatre représentants des établissements de crédit et des sociétés
de financement et des entreprises d’investissement de financement et des entreprises d’investissement
M. Pierre BOCQUET – FBF Mme Marianne AUVRAY MAGNIN – Société générale
M. Laurent BERTONNAUD – BNP PARIBAS M. Jean-Marc TASSAIN – La Banque Postale
Mme Marie LHUISSIER – Groupe Crédit agricole SA M. Nicolas DUHAMEL – BPCE
Mme Françoise PALLE-GUILLABERT – ASF Mme Sophie OLIVIER – CNCM
b) Un représentant des établissements de monnaie électronique et b) Un représentant des établissements de monnaie électronique et
des établissements de paiement des établissements de paiement
M. Jérôme TRAISNEL – AFEPAME M. Dominique CHATELIN – AFEPAME
c) Trois représentants des entreprises d’assurances c) Trois représentants des entreprises d’assurances
M. Christophe OLLIVIER – FNMF M. Bertrand BOIVIN-CHAMPEAUX – CTIP
M. Philippe POIGET – FFA M. François ROSIER – FFA
Mme Géraldine VIAL de LA VILLEGUERIN – FFA Mme Angélique SELLIER-LEVILLAIN – FFA
d) Un représentant des agents généraux d) Un représentant des agents généraux
M. Laurent BOULANGEAT – AGEA M. Grégoire DUPONT – AGEA
e) Un représentant des courtiers d’assurance e) Un représentant des courtiers d’assurance
M. Alain MORICHON – CSCA M. Christophe HAUTBOURG – CSCA
f) Un représentant des intermédiaires f) Un représentant des intermédiaires
en opérations de banque et services de paiement en opérations de banque et services de paiement
M. Jean-Bernard VALADE – AFIB M. Hervé HATT – APIC
3. Cinq représentants des organisations syndicales représentatives 3. Cinq représentants des organisations syndicales représentatives au
au plan national du personnel des établissements de crédit, des plan national du personnel des établissements de crédit, des
sociétés de financement, des entreprises d’assurance et des sociétés de financement, des entreprises d’assurance et des
entreprises d’investissement entreprises d’investissement
Mme Raphaëlle BERTHOLON – CFE-CGC M. Patrick DELAPORTE – CFE-CGC
M. Sébastien BUSIRIS – FEC-FO M. Georges DE OLIVEIRA – FEC-FO
Mme Chantal MARCHAND – CFDT M. Damien LAGAUDE – CFDT
M. Serge-Pierre MONDANI – CFTC Mme Laetitia VIDONI – CFTC
M. Aurélien SOUSTRE – FSPBA-CGT Mme Nolwenn LE COQ – FSPBA-CGT
4. Onze représentants des clientèles des établissements de crédit, des 4. Onze représentants des clientèles des établissements de crédit, des
sociétés de financement, des entreprises d’assurance et des sociétés de financement, des entreprises d’assurance et des
entreprises d’investissement, dont : entreprises d’investissement, dont :
a) Sept représentants de la clientèle de particuliers a) Sept représentants de la clientèle de particuliers
M. Alain BERNARD – Secours catholique M. Jean GOUZI – Croix-Rouge
M. Jean BERTHON – FAIDER M. Guillaume PRACHE – Better Finance
Mme Olga DE SOUSA – UFC Que Choisir M. Dominique du CHÂTELIER – CNAFC
Mme Martine DEROBERT – AFOC Mme Ludivine COLY-DUFOURT – ALLDC
M. Serge MAITRE – AFUB Mme Marie-Annick LAMBERT – Familles rurales
M. Jean-Yves MANO – CLCV Mme Gaëtane MARTINET – ADEIC
M. Fabien TOCQUÉ – UNAF M. Jean-Dominique CARTIER – CNAFAL
b) Quatre représentants de la clientèle de professionnels et d’entreprises b) Quatre représentants de la clientèle de professionnels et d’entreprises
M. Jean-Michel CHANAVAS – CCF Mme Eva KASTLER – FCD
Mme Isabelle DJIAN – MEDEF M. Christophe LESOBRE – AFTE
M. Stéphane FANTUZ – U2P Mme Stéphanie FRÉZOULS – APCMA
M. Lionel VIGNAUD – CPME M. Philippe SOLIGNAC – CCI France
A2
Titre I
Modernisation des autorités de contrôle
Chapitre II
Autorités de régulation des entreprises d’assurance, des établissements de crédit et des entreprises d’investissement.
Section I
Comités consultatifs
Article 22
I. – L’intitulé de la section 1 du chapitre IV du titre 1er du livre VI du Code monétaire et financier est
ainsi rédigé : « Comité consultatif du secteur financier et Comité consultatif de la législation et de la
réglementation financières. »
II. – L’article L. 614‑1 du même Code est ainsi rédigé : « Art. L. 614‑1. Le Comité consultatif du secteur
financier est chargé d’étudier les questions liées aux relations entre, d’une part, les établissements de
crédit, les établissements de monnaie électronique, les établissements de paiement, les entreprises
d’investissement et les entreprises d’assurance et, d’autre part, leurs clientèles respectives, et de proposer
toutes mesures appropriées dans ce domaine, notamment sous forme d’Avis ou de recommandations
d’ordre général. »
« Le comité peut être saisi par le ministre chargé de l’Économie, par les organisations représentant les
clientèles et par les organisations professionnelles dont ses membres sont issus. Il peut également se
saisir de sa propre initiative à la demande de la majorité de ses membres. »
« Le comité est composé en majorité, et en nombre égal, de représentants des établissements de
crédit, des entreprises d’investissement, des entreprises d’assurance, des agents généraux et courtiers
d’assurance, d’une part, et de représentants des clientèles, d’autre part. »
« La composition du comité, les conditions de désignation de ses membres et de son président, ainsi
que ses règles d’organisation et de fonctionnement sont fixées par décret. » 1
III. – Le Code des assurances est ainsi modifié :
1° Au second alinéa de l’article L. 310‑8, les mots : « de la commission consultative de l’assurance » sont
remplacés, par deux fois, par les mots : « du Comité consultatif du secteur financier » ;
2° Au b de l’article L. 322‑15, les mots : « Conseil national des assurances » sont remplacés par les
mots : « Comité consultatif du secteur financier » ;
3° L’intitulé du chapitre Ier du titre Ier du livre IV est ainsi rédigé : « Comités consultatifs » ;
4° L’article L. 411‑1 est ainsi rédigé :
Art. L. 411‑1. – « Les compétences du Comité consultatif du secteur financier sont fixées par
l’article L. 614‑1 du Code monétaire et financier ci‑après reproduit.
Art. L. 614‑1. – [Reprise du texte du II de l’article 22].
5° Les articles L. 411‑4, L. 411‑5 et L. 411‑6 sont abrogés.
1 Complété par la loi n° 2010‑1249 du 22 octobre 2010 : Le comité est chargé de suivre l’évolution des pratiques des établissements de crédit et des
établissements de paiement en matière de tarifs pour les services offerts à leurs clients personnes physiques n’agissant pas pour des besoins professionnels.
A2
Article L. 614‑1
Modifié par Ordonnance n° 2017‑1107 du 22 juin 2017 – art. 11
Le Comité consultatif du secteur financier est chargé d’étudier les questions liées aux relations entre,
d’une part, les établissements de crédit, les sociétés de financement, les établissements de monnaie
électronique, les établissements de paiement, les entreprises d’investissement, les sociétés de gestion
de portefeuille et les entreprises d’assurance et, d’autre part, leurs clientèles respectives, et de proposer
toutes mesures appropriées dans ce domaine, notamment sous forme d’avis ou de recommandations
d’ordre général.
Le comité peut être saisi par le ministre chargé de l’Économie, par l’Autorité de contrôle prudentiel et
de résolution, par les organisations représentant les clientèles et par les organisations professionnelles
dont ses membres sont issus. Il peut également se saisir de sa propre initiative à la demande de la
majorité de ses membres.
Le comité est composé en majorité, et en nombre égal, de représentants des établissements de crédit, des
sociétés de financement, des établissements de monnaie électronique, des établissements de paiement,
des entreprises d’investissement, des sociétés de gestion de portefeuille, des entreprises d’assurance,
des agents généraux et courtiers d’assurance, d’une part, et de représentants des clientèles, d’autre part.
La composition du comité, les conditions de désignation de ses membres et de son président ainsi que
ses règles d’organisation et de fonctionnement sont fixées par décret.
Le comité est chargé de suivre l’évolution des pratiques des établissements de crédit, des sociétés
de financement, des établissements de monnaie électronique, et des établissements de paiement en
matière de tarifs pour les services offerts à leurs clients personnes physiques n’agissant pas pour des
besoins professionnels.
2 Les dispositions des articles L. 614‑1 et L. 614‑3 du Code monétaire et financier, code pilote, sont reproduites aux articles L. 411‑1 et L. 411‑3 du Code
des assurances, code suiveur.
A2
Article L. 614‑3
Dernière modification par la loi n° 2003‑706
du 1er août 2003 – art. 22, 27 et 48 JORF 2 août 2003
Article D. 614‑1
Modifié par décret n° 2017‑1324 du 6 septembre 2017 ‑ art. 7
3° Onze représentants des établissements de crédit, des sociétés de financement, des établissements de
monnaie électronique et des établissements de paiement, des entreprises d’investissement, des sociétés
de gestion de portefeuille, des entreprises d’assurance, des agents généraux, des courtiers d’assurance
et des intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement, dont :
a) quatre représentants des établissements de crédit, des sociétés de financement des entreprises
d’investissement et des sociétés de gestion de portefeuille ;
b) un représentant des établissements de monnaie électronique et des établissements de paiement ;
c) trois représentants des entreprises d’assurance ;
d) un représentant des agents généraux ;
e) un représentant des courtiers d’assurance ;
f) un représentant des intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement.
4° Cinq représentants du personnel des établissements de crédit, des sociétés de financement, des
établissements de monnaie électronique et des établissements de paiement, des entreprises d’assurance,
des sociétés de gestion de portefeuille et des entreprises d’investissement, désignés après consultation
des organisations syndicales représentatives au plan national ;
5° Onze représentants des clientèles des établissements de crédit, des sociétés de financement, des
établissements de monnaie électronique et des établissements de paiement, des entreprises d’assurance,
des sociétés de gestion de portefeuille et des entreprises d’investissement, dont :
A2
Le président du Comité consultatif du secteur financier est nommé parmi les personnalités qualifiées
désignées au 6° par arrêté du ministre chargé de l’économie. Il dispose d’un secrétariat général chargé
de l’assister dans l’exercice de ses fonctions.
Des représentants de l’État et, à la demande du président, de toute autre autorité publique, dont la
Banque de France, peuvent participer aux séances du comité. Ils ne prennent pas part au vote.
II. – Dans le cadre de ses attributions, le comité peut, à la majorité absolue de ses membres, charger
certains de ses membres d’étudier des questions particulières et, à cette fin, constituer en son sein des
groupes de travail ou d’étude. Le comité peut, sur proposition de son président, entendre tout expert.
III. – Le comité se réunit sur convocation de son président. Il ne peut délibérer que sur les questions inscrites
à l’ordre du jour annexé à la convocation. En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
IV. – Le comité assure la mise en ligne d’une information permettant de comparer les tarifs des
établissements mentionnés à l’avant‑dernier alinéa de l’article L. 614‑1 pour les principaux services
offerts à leurs clients personnes physiques n’agissant pas pour des besoins professionnels.
Ces représentants sont nommés par le président du comité. Ce dernier nomme également les suppléants
des représentants d’associations de consommateurs agréées.
Le médiateur est désigné à la majorité des voix de ces représentants, sans participation au vote du
président du comité ou de son représentant qui assiste aux débats.
Article D. 614‑3
II. – La Banque de France met à la disposition des secrétariats généraux des comités consultatifs des
agents et des moyens nécessaires à l’exercice de leurs missions.
III. – Les représentants des assemblées parlementaires siègent au sein des comités consultatifs jusqu’au
renouvellement du mandat au titre duquel ils ont été désignés. Il est procédé à leur remplacement à
A2
l’occasion de ce renouvellement. Les autres membres des comités, à l’exception des membres de droit,
sont nommés pour une durée de trois ans.
En cas de décès ou de démission d’un membre ou de perte en cours de mandat de la qualité ayant
justifié sa désignation, il est procédé dans les deux mois et dans les mêmes formes à son remplacement
pour la durée restant à courir de son mandat.
IV. – Les membres des comités consultatifs ont un devoir de discrétion pour les informations dont ils
ont connaissance à raison de leurs fonctions.
Article R. 616‑1
Modifié par le décret n° 2014‑1315 du 3 novembre 2014 – art. 5
Les personnes assurant le secrétariat du Comité consultatif du secteur financier, du Comité consultatif de la
législation et de la réglementation financières, de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution ainsi que
les agents de la Banque de France et les personnes chargés d’effectuer les contrôles sur pièces et sur place ne
peuvent exercer aucune fonction rétribuée dans un établissement de crédit, une société de financement, un
établissement de monnaie électronique, un établissement de paiement ou une entreprise d’investissement.
Le taux d’usure
Constitue un prêt usuraire tout prêt conventionnel consenti à un taux effectif global qui excède, au moment
où il est consenti, de plus du tiers, le taux effectif moyen pratiqué au cours du trimestre précédent par les
établissements de crédit et les sociétés de financement pour des opérations de même nature comportant
des risques analogues, telles que définies par l’autorité administrative après avis du Comité consultatif du
secteur financier. Les catégories d’opérations pour les prêts aux particuliers n’entrant pas dans le champ
d’application des articles L. 312‑1 à L. 312‑3 sont définies à raison du montant des prêts.
3 Les dispositions des articles L. 314‑6 à L. 314‑9 du Code de la consommation, code pilote, sont reproduites à l’article L. 313‑5 du Code monétaire et
financier, code suiveur.
A2
Les crédits accordés à l’occasion de ventes à tempérament sont, pour l’application de la présente section,
assimilés à des prêts conventionnels et considérés comme usuraires dans les mêmes conditions que
les prêts d’argent ayant le même objet.
Le FICP
Article L. 751‑1 du Code de la consommation 4
Créé par Ordonnance n° 2016‑301 du 14 mars 2016
Un fichier national recense les informations sur les incidents de paiement caractérisés liés aux crédits
accordés aux personnes physiques pour des besoins non professionnels. Ce fichier est géré par la
Banque de France, laquelle est seule habilitée à centraliser ces informations. Il est soumis à la loi
n° 78‑17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.
Article L. 751‑6
Créé par Ordonnance n° 2016‑301 du 14 mars 2016
Un arrêté du ministre chargé de l’économie, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et
des libertés et du Comité consultatif du secteur financier, fixe les modalités de collecte, d’enregistrement,
de conservation et de consultation des informations. Cet arrêté détermine également les modalités selon
lesquelles les établissements et organismes mentionnés au premier alinéa de l’article L. 751‑2 peuvent
justifier qu’ils ont consulté le fichier, notamment en application de l’article L. 312‑16.
I. – À droit à l’ouverture d’un compte de dépôt dans l’établissement de crédit de son choix, sous réserve
d’être dépourvu d’un tel compte en France :
2° Toute personne physique résidant légalement sur le territoire d’un autre Etat membre de l’Union
européenne n’agissant pas pour des besoins professionnels ainsi que toute personne physique de
nationalité française résidant hors de France.
II. – Pour les personnes physiques n’agissant pas pour des besoins professionnels, les établissements
de crédit disposent, au sein de leur gamme de services, de prestations de base définies par décret.
4 Les dispositions des articles L. 751‑1 à L. 751‑6 du Code de la consommation, code pilote, sont reproduites à l’article L. 313‑6 du Code monétaire et
financier, code suiveur.
A2
Lorsque ces personnes sont en situation de fragilité financière au sens de l’article L. 312‑1‑3, elles se
voient proposer l’offre spécifique mentionnée au même article dans les conditions fixées par décret
en Conseil d’État.
Sous réserve du respect des dispositions du chapitre Ier du titre VI du livre V, l’établissement procède
à l’ouverture du compte de dépôt demandée par les personnes mentionnées au premier alinéa du
présent II au plus tard dans les six jours ouvrés à compter de la réception de l’ensemble des pièces qui
lui sont nécessaires à cet effet.
L’établissement peut rejeter la demande d’ouverture de compte au motif que ces personnes peuvent
bénéficier d’un compte de dépôt dans les conditions mentionnées au III.
III. – En cas de refus de la part de l’établissement choisi d’ouvrir un tel compte à l’une des personnes
mentionnées au I, celle‑ci peut saisir la Banque de France afin qu’elle lui désigne un établissement de
crédit situé à proximité de son domicile ou d’un autre lieu de son choix, en prenant en considération
les parts de marché de chaque établissement concerné, dans un délai d’un jour ouvré à compter de la
réception des pièces requises définies par arrêté.
L’établissement de crédit qui a refusé l’ouverture d’un compte fournit au demandeur systématiquement,
gratuitement et sans délai, sur support papier, et sur un autre support durable lorsque celui‑ci en fait
la demande expresse, une attestation de refus d’ouverture de compte et l’informe qu’il peut demander
à la Banque de France de lui désigner un établissement de crédit pour lui ouvrir un compte.
Il lui propose, s’il s’agit d’une personne physique, d’agir en son nom et pour son compte en transmettant
la demande de désignation d’un établissement de crédit à la Banque de France ainsi que les informations
requises pour l’ouverture du compte. A la demande d’une personne physique, le département, la caisse
d’allocations familiales, le centre communal ou intercommunal d’action sociale dont cette personne
dépend, une association ou une fondation à but non lucratif dont l’objet est d’accompagner les personnes
en difficulté ou de défendre les intérêts des familles ou une association de consommateurs agréée
peut également transmettre en son nom et pour son compte la demande de désignation et les pièces
requises à la Banque de France. Un décret détermine les conditions dans lesquelles les associations et
fondations peuvent agir sur le fondement du présent alinéa.
Les établissements de crédit ainsi désignés par la Banque de France sont tenus d’offrir au titulaire
du compte des services bancaires de base dont le contenu et les conditions tarifaires sont précisés
par décret. Ils procèdent à l’ouverture du compte de dépôt dans les trois jours ouvrés à compter de
la réception de l’ensemble des pièces qui lui sont nécessaires à cet effet. La gestion de ce compte de
dépôt est réglée par une convention écrite sur support papier ou sur un autre support durable lorsque
le demandeur y consent.
A2
au compte. Cette charte précise les délais et les modalités de transmission, par les établissements de
crédit à la Banque de France, des informations requises pour l’ouverture d’un compte. Elle définit les
documents d’information que les établissements de crédit doivent mettre à disposition de la clientèle
et les actions de formation qu’ils doivent réaliser. Elle fixe un modèle d’attestation de refus d’ouverture
de compte.
La charte d’accessibilité bancaire, homologuée par arrêté du ministre chargé de l’Économie, après
avis du Comité consultatif du secteur financier et du comité consultatif de la législation et de la
réglementation financières, est applicable à tout établissement de crédit. Le contrôle du respect de la
charte est assuré par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution et relève de la procédure prévue
à l’article L. 612‑31.
1° Le client a délibérément utilisé son compte de dépôt pour des opérations que l’organisme a des
raisons de soupçonner comme poursuivant des fins illégales ;
4° Le client a ultérieurement ouvert un deuxième compte de dépôt en France qui lui permet d’utiliser
les services bancaires de base ;
Toute résiliation à l’initiative de l’établissement de crédit fait l’objet d’un courrier sur support papier,
envoyé gratuitement au client. La décision de résiliation est motivée sauf lorsque cette motivation
contrevient aux objectifs de sécurité nationale ou de maintien de l’ordre public. La décision de résiliation
à l’initiative de l’établissement est adressée, pour information, à la Banque de France.
Un délai minimum de deux mois de préavis est octroyé au titulaire du compte, sauf dans les cas
mentionnés au 1° et au 2°.
L’établissement informe le client, dans son courrier de résiliation, de l’existence d’un service de relations
avec la clientèle et de la médiation pour traiter les litiges éventuels liés à la résiliation de la convention
de compte de dépôt.
V. – Le présent article s’applique aux personnes inscrites aux fichiers gérés par la Banque de France en
application de l’article L. 131‑85 du présent code et de l’article L. 751‑1 du Code de la consommation.
A2
Article L. 312‑1‑1 A
Créé par la loi n° 2013‑672 du 26 juillet 2013 – art. 55
Cette charte a pour objet de renforcer l’accès aux services bancaires et de faciliter l’usage de ces services,
en particulier en ce qui concerne les moyens de paiement, pour les personnes physiques n’agissant pas pour
des besoins professionnels. Elle a également pour objet de mieux prévenir le surendettement de ces personnes.
Cette charte précise notamment les modalités d’information des clientèles concernées par les offres
mentionnées au deuxième alinéa de l’article L. 312‑1‑3. Elle précise également les actions de formation
et de sensibilisation réalisées par les établissements de crédit afin de favoriser la diffusion de ces offres
auprès des personnes concernées.
Cette charte définit également les conditions dans lesquelles chaque établissement de crédit se dote
d’un dispositif de détection précoce des situations de fragilité financière de ses clients et apporte à ces
situations des réponses adaptées, en concertation avec le client concerné.
Article L. 312‑1‑1 B
Créé par la loi n° 2013‑672 du 26 juillet 2013 – art. 56
Il est créé, auprès de la Banque de France, un Observatoire de l’inclusion bancaire chargé de collecter
des informations sur l’accès aux services bancaires des personnes physiques n’agissant pas pour des
besoins professionnels, sur l’usage que ces personnes font de ces services bancaires et sur les initiatives
des établissements de crédit en la matière. Cet Observatoire est également chargé de définir, de produire
et d’analyser des indicateurs relatifs à l’inclusion bancaire visant notamment à évaluer l’évolution des
pratiques des établissements de crédit dans ce domaine.
Les établissements de crédit fournissent à l’Observatoire les informations nécessaires à l’exercice de ses missions.
A2
L’Observatoire de l’inclusion bancaire publie un rapport annuel sur la mise en oeuvre de ses missions.
Ce rapport comporte notamment une analyse des indicateurs d’inclusion bancaire et de leur évolution,
une évaluation des pratiques des établissements de crédit ainsi que les préconisations éventuelles de
l’Observatoire afin d’améliorer l’inclusion bancaire. Il peut également décrire et analyser les exemples
de bonnes ou de mauvaises pratiques individuelles de certains établissements de crédit.
Article R. 312‑9
Créé par le décret n° 2014‑737 du 30 juin 2014 – art. 1
2° Six représentants des établissements de crédit, nommés par arrêté du ministre chargé de l’Économie ;
3° Six représentants des associations oeuvrant dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et
l’exclusion sociale, des associations de consommateurs et des associations familiales, nommés par
arrêté du ministre chargé de l’Économie.
Article R. 221‑12
Modifié par le décret n° 2010‑291 du 18 mars 2010 – art. 2 (V)
2° Le directeur général du Trésor placé auprès du ministre chargé de l’Économie, ou son représentant ;
A2
Les fonctions de membre de l’Observatoire de l’épargne réglementée sont gratuites, sans préjudice du
remboursement des frais exposés pour l’exercice de celles‑ci.
II. – Les membres de l’observatoire, à l’exception des membres de droit, sont nommés pour une durée
de trois ans. En cas de décès ou de démission d’un membre ou de perte en cours de mandat de la
qualité ayant justifié sa désignation, il est procédé dans les mêmes formes à son remplacement pour
la durée restant à courir de son mandat.
III. – Les membres de l’observatoire ont un devoir de discrétion pour les informations dont ils ont
connaissance en raison de leurs fonctions.
IV. – Le secrétariat de l’Observatoire de l’épargne réglementée est assuré par un secrétaire général
nommé par le ministre chargé de l’Économie.
V. – L’observatoire se réunit au moins une fois par semestre sur convocation de son président ou à la
demande du ministre chargé de l’Économie. En cas de partage égal des voix lors d’un scrutin, celle du
président est prépondérante.
VI. – Les établissements de crédit distribuant le livret A transmettent chaque semestre à l’Observatoire
de l’épargne réglementée les informations nécessaires à l’exercice de sa mission. Ces informations
comprennent au moins, pour chaque établissement, le nombre de livrets A, l’encours des dépôts inscrits
sur ces livrets, les sommes déposées et retirées sur ces livrets au cours de la période considérée, ainsi
que les données équivalentes pour les autres produits d’épargne comparables.
Un arrêté du ministre chargé de l’Économie précise, en tant que de besoin, le contenu et les modalités
de transmission de ces informations.
Article L. 312‑1‑1
Modifié par Ordonnance n° 2017‑1433 du 4 octobre 2017 ‑ art. 16
I. – Les établissements de crédit sont tenus de mettre à la disposition, sur support papier ou sur un autre support
durable, de leur clientèle et du public les conditions générales et tarifaires applicables aux opérations relatives
à la gestion d’un compte de dépôt, selon des modalités fixées par un arrêté du ministre chargé de l’économie.
II. – La gestion d’un compte de dépôt des personnes physiques n’agissant pas pour des besoins
professionnels est réglée par une convention écrite, sur support papier ou sur un autre support durable,
passée entre le client et son établissement de crédit.
A2
Les principales stipulations que la convention de compte de dépôt doit comporter, notamment les
conditions générales et tarifaires d’ouverture, de fonctionnement et de clôture, sont précisées par un
arrêté du ministre chargé de l’économie.
Avant que le client ne soit lié par cette convention, l’établissement de crédit lui fournit lesdites conditions
sur support papier ou sur un autre support durable. L’établissement de crédit peut s’acquitter de cette
obligation en fournissant au client une copie du projet de convention de compte de dépôt.
Si, à la demande du client, cette convention est conclue par un moyen de communication à distance
ne permettant pas à l’établissement de crédit de se conformer au précédent alinéa, ce dernier satisfait
à ses obligations aussitôt après la conclusion de la convention de compte de dépôt.
L’acceptation de la convention de compte de dépôt est formalisée par la signature du ou des titulaires
du compte.
III. – Lorsque l’établissement de crédit est amené à proposer à son client de nouvelles prestations
de services de paiement dont il n’était pas fait mention dans la convention de compte de dépôt, les
informations relatives à ces nouvelles prestations font l’objet d’un contrat‑cadre de services de paiement
régi par les dispositions des sections 2 à 4 du chapitre IV du présent titre relatives au contrat‑cadre de
services de paiement ou d’une modification de la convention de compte de dépôt dans les conditions
mentionnées au II du présent article.
Lorsqu’un relevé de compte est fourni en application des stipulations de la convention visée à l’alinéa
précédent et que celui‑ci indique, à titre d’information, qu’un montant de découvert est autorisé, il
mentionne immédiatement après, dans les mêmes caractères, le taux annuel effectif global au sens
des articles L. 314‑1 à L. 314‑4 du Code de la consommation, quelle que soit la durée du découvert
autorisé considéré.
IV. – Tout projet de modification de la convention de compte de dépôt est fourni sur support papier
ou sur un autre support durable au client au plus tard deux mois avant la date d’application envisagée.
Selon les modalités prévues dans la convention de compte de dépôt, l’établissement de crédit informe
le client qu’il est réputé avoir accepté la modification s’il ne lui a pas notifié, avant la date d’entrée en
vigueur proposée de cette modification, qu’il ne l’acceptait pas ; dans ce cas, l’établissement de crédit
précise également que, si le client refuse la modification proposée, il peut résilier la convention de
compte de dépôt sans frais, avant la date d’entrée en vigueur proposée de la modification.
V. – Le client peut résilier la convention de compte de dépôt à tout moment, sauf stipulation contractuelle
d’un préavis qui ne peut dépasser trente jours.
Au‑delà de six mois, la convention de compte de dépôt peut être résiliée sans frais. Dans les autres cas,
les frais de résiliation doivent être proportionnés aux coûts induits par cette résiliation.
L’établissement de crédit résilie une convention de compte de dépôt conclue pour une durée indéterminée
moyennant un préavis d’au moins deux mois, fourni sur support papier ou sur un autre support durable.
A2
Les frais régulièrement imputés pour la prestation de services de paiement ne sont dus par le client
qu’au prorata de la période échue à la date de résiliation de la convention de compte de dépôt. S’ils ont
été payés à l’avance, ces frais sont remboursés au prorata.
Avec l’accord du client, la convention de compte peut être adaptée avant l’expiration du délai de deux
mois mentionné au II lorsqu’il bénéficie de la procédure de surendettement afin de faciliter l’exécution
des mesures de traitement prévue au titre III du livre VII du Code de la consommation. L’Association
française des établissements de crédit et des entreprises d’investissement, mentionnée à l’article
L. 511‑29 du présent Code, adopte des normes professionnelles qui précisent les modalités et la durée
du maintien du compte de dépôt et les adaptations, en particulier des moyens de paiement, de nature
à en faciliter le fonctionnement et à éviter les incidents.
Ces normes, homologuées par le ministre de l’Économie, après avis du Comité consultatif du secteur
financier et du comité consultatif de la législation et de la réglementation financières, sont applicables
par tout établissement de crédit. Le contrôle du respect de ces normes est assuré par l’Autorité de
contrôle prudentiel et de résolution et relève de la procédure prévue à l’article L. 612‑31.
V. 5 – Pour chaque opération de paiement mentionnée à l’article L. 314‑2 relevant d’une convention de
compte de dépôt et ordonnée par le payeur, le prestataire de services de paiement fournit à celui‑ci, à sa
demande, des informations sur support papier ou sur un autre support durable, sur le délai d’exécution
maximal de cette opération spécifique, sur les frais qu’il doit payer et, le cas échéant, sur le détail de
ces frais.
Ventes liées
Article L. 312‑1‑2
Modifié par l’ordonnance n° 2009‑866 du 15 juillet 2009 – art. 4
I. – Est interdite la vente ou offre de vente de produits ou de prestations de services groupés sauf lorsque
les produits ou prestations de services inclus dans l’offre groupée peuvent être achetés individuellement
ou lorsqu’ils sont indissociables.
II. – Est interdite toute vente ou offre de vente de produits ou de prestations de services faite au clientet
donnant droit à titre gratuit, immédiatement ou à terme, à une prime financière ou en nature de produits,
biens ou services dont la valeur serait supérieure à un seuil fixé, en fonction du type de produit ou de
service offert à la clientèle, par un règlement pris par arrêté du ministre chargé de l’Économie, pris
après avis du Comité consultatif institué à l’article L. 614‑1.
Ces dispositions s’appliquent également aux services de paiement mentionnés au II de l’article L. 314‑1.
A2
Article L. 314‑7
Modifié par Ordonnance n° 2017‑1433 du 4 octobre 2017 ‑ art. 17
I. – La fourniture des informations prévues au présent chapitre s’effectue sans frais pour l’utilisateur
de services de paiement.
II. – Le prestataire de services de paiement et son client peuvent convenir de la fourniture d’informations
complémentaires sur support papier ou sur un autre support durable, à celles prévues au présent chapitre, ou
d’une périodicité d’informations plus fréquente et par d’autres moyens que ceux prévus dans la convention
de compte de dépôt ou le contrat‑cadre de services de paiement. Le prestataire de services de paiement et
son client peuvent alors convenir de frais afférents à ces prestations supplémentaires. Ces frais doivent être
appropriés et en rapport avec les coûts réellement supportés par le prestataire de services de paiement.
III. – Au cours du mois de janvier de chaque année, est fourni sur support papier ou tout autre support durable
aux personnes physiques et aux associations un document distinct récapitulant le total des sommes perçues
par le prestataire de services de paiement au cours de l’année civile précédente au titre de produits ou services
dont ces personnes bénéficient dans le cadre de la gestion de leur compte de paiement ou dans l’application
du contrat‑cadre de services de paiement ou d’une convention de compte de dépôt ; dans le cas d’un compte
de dépôt, ce récapitulatif comprend, le cas échéant, les intérêts perçus au titre d’une position débitrice de
celui‑ci. Ce récapitulatif distingue, pour chaque catégorie de produits ou services liés à la gestion du compte
de paiement ou de dépôt, le sous‑total des frais perçus et le nombre de produits ou services correspondant.
IV. – Lorsqu’un service de conversion monétaire est proposé au payeur, avant l’initiation de l’opération
de paiement et lorsque ce service de conversion monétaire est proposé au distributeur automatique de
billets, au point de vente ou par le bénéficiaire, la partie qui le propose au payeur est tenue de lui fournir,
sur support papier ou sur un autre support durable, l’information relative à tous les frais appliqués,
ainsi que du taux de change qui sera utilisé aux fins de la conversion de l’opération de paiement.
V. – Un décret pris sur avis du Comité consultatif du secteur financier établit une dénomination
commune des principaux frais et services bancaires que les banques sont tenues de respecter.
Le ministre peut exiger la communication des documents à caractère contractuel ou publicitaire ayant
pour objet une opération d’assurance ou de capitalisation.
S’il apparaît qu’un document est contraire aux dispositions législatives ou réglementaires, le ministre
peut en exiger la modification ou en décider le retrait après avis du Comité consultatif du secteur
financier. En cas d’urgence, l’avis du Comité consultatif du secteur financier n’est pas requis.
A2
Article L. 612‑14
Modifié par la loi n° 2013‑672 du 26 juillet 2013 – art. 24 (V)
Il est institué au moins une commission chargée de rendre un avis sur les listes, les modèles, la fréquence
et les délais de transmission des documents et informations périodiques qui doivent être remis à
l’Autorité. L’Autorité désigne les membres de cette commission, qui est majoritairement composée de
professionnels des secteurs de la banque et de l’assurance, non membres de l’Autorité.
II. – Un décret en Conseil d’État fixe les conditions et limites dans lesquelles :
1° Le collège de supervision peut donner délégation au président ou, en cas d’absence ou d’empêchement
de celui‑ci, au vice‑président ou à un autre de ses membres, pour prendre les décisions à caractère
individuel relevant de sa compétence ;
2° Le président de l’Autorité peut déléguer sa signature dans les matières où il tient de dispositions
législatives ou réglementaires une compétence propre ;
3° Le président de l’Autorité peut, lorsque des circonstances exceptionnelles le justifient, prendre des
décisions, sauf en matière de sanctions, relevant de la compétence des formations de l’Autorité ; il en
rend compte au collège de supervision dans les meilleurs délais.
Codes de conduite
Article L. 612‑29‑1
Modifié par la loi n° 2013‑672 du 26 juillet 2013 – art. 24 (V)
L’Autorité peut constater l’existence de bonnes pratiques professionnelles ou formuler des recommandations
définissant des règles de bonne pratique professionnelle en matière de commercialisation et de protection
de la clientèle.
A2
L’Autorité peut demander à une ou plusieurs associations professionnelles, représentant les intérêts
d’une ou plusieurs catégories de personnes relevant de sa compétence ou pouvant être soumises à son
contrôle, de lui faire des propositions dans ces matières.
L’Autorité publie un recueil de l’ensemble des codes de conduite, règles professionnelles et autres
bonnes pratiques constatées ou recommandées dont elle assure le respect.
Médiation
Article L. 316‑1
Modifié par Ordonnance n° 2017‑1252 du 9 août 2017 – art. 7
Tout consommateur a droit de recourir gratuitement à un médiateur dans les conditions prévues au
chapitre II du titre Ier du livre VI du Code de la consommation en vue de la résolution d’un litige qui
l’oppose à un établissement de crédit, une société de financement, un établissement de monnaie
électronique, un établissement de paiement ou un prestataire de services d’information sur les comptes
et relatif aux services fournis et à l’exécution de contrats conclus dans le cadre du présent titre et du
titre II du présent livre et relatifs aux produits mentionnés aux titres Ier et II du livre II.
Un compte rendu annuel d’activité établi par chaque médiateur est transmis au président de la
commission d’évaluation et de contrôle de la médiation de la consommation mentionnée à l’article
L. 615‑1 du Code de la consommation, au gouverneur de la Banque de France, ainsi qu’au président
du Comité consultatif institué à l’article L. 614‑1.
Responsable de la Communication
et des Affaires publiques : Mme Anne CARRÈRE
Rédacteurs
Relecture
Anne CARRÈRE
https://www.ccsfin.fr
Directrice de la publication
Corinne DROMER
Présidente
du Comité consultatif du secteur financier
a pour mission d’étudier les questions liées aux relations entre les professionnels du secteur
financier (établissements de crédit, de paiement, de monnaie électronique, sociétés de
financement, entreprises d’assurance, entreprises d’investissement, intermédiaires), et
leurs clientèles, et de proposer toutes mesures appropriées dans ce domaine sous forme
d’Avis ou de recommandations d’ordre général.
https://www.ccsfin.fr
ÉDITION 2018
ISSN 2266-2243