Maquette TD L1
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Site Du Guesclin
Béziers
ère
Licence Histoire 1 année
1er semestre
Année universitaire 2023-2024
I Economie et société
II Les Réformes religieuses en Europe
III Art et sciences
IV L’affirmation de l’Etat
V L’Europe et le monde
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PRESENTATION GENERALE ET METHODE DU
COMMENTAIRE DE DOCUMENT
Sujet 1 : La France. Vivre au village entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIIe siècle
Sujet 2 : Etre seigneur en France entre la fin du XVe siècle et la fin du XVIIe siècle
« Nous vous accusons d’avoir subverti le ministère, duquel simplement vous retenez le nom vide et sans
l’effet de la chose. Car, quant à la sollicitude de repaître spirituellement le pauvre peuple, les enfants
mêmes voient bien que vos évêques et prêtres n’y font non plus qu’images mortes, et expérimentent les
hommes de tous états qu’ils ne sont vaillants, sinon à piller et dévorer. Nous ne pouvons porter qu’au lieu
de la sainte Cène on introduise un sacrifice lequel anéantisse la vertu de la mort de Jésus-Christ. Nous
crions contre l’exécrable marchandise et foire des messes et nous complaignons de ce que le peuple
chrétien est quasi privé de la Cène du Seigneur. Nous invectivons contre la méchante et inique adoration
des images. Nous prouvons les sacrements avoir été pollués et souillés par plusieurs profanes et impures
opinions. Nous enseignons les pardons et indulgences avoir été introduites, sans qu’on s’en aperçût, au
très grand et horrible opprobre de la croix de Christ. Et nous complaignons la liberté chrétienne avoir été
submergée et oppressée par traditions humaines. Et pour ce avons-nous donné ordre que les églises que
Dieu nous a commises fussent purgées et nettoyées de telles et semblables pestes. Complains-toi
maintenant, si tu peux, que nous ayons fait injure à l’Église, d’avoir ainsi osé violer ses vénérables
constitutions. Certainement cela est déjà tant commun que tu ne gagnerais rien à le nier, qu’en toutes
choses l’ancienne Église s’accorde avec nous et qu’elle ne vous est point moins contraire que nous-
mêmes. Or me souvient-il ici que tu dis en je ne sais quel passage, comme voulant faire la chose plus
petite, qu’il ne s’ensuit pas pour tant, si vos conditions sont désordonnées, que nous nous séparions de la
sainte Église. Certes à grand peine se peut-il faire – vu tant de cruautés, avarices, rapines, intempérances,
insolences, et tant d’exemples de toute licence et méchanceté qui continuellement se commettent par gens
de ta sorte – que le courage du peuple ne se soit grandement détourné de nous et de votre parti. Mais nulle
de ces choses ne nous a induits à essayer ce que par trop plus grande nécessité nous avons entrepris.
Laquelle certes a été, pour ce que la clarté de la vérité divine était éteinte, la parole de Dieu ensevelie, la
vertu et efficace de Christ abolie de profonde oubliance, et l’office de pasteur entièrement subverti.
Cependant l’impiété se mettait tellement en avant qu’à peine était-il aucune doctrine chrétienne qui fût
pure et sans mixion, aucune cérémonie vide d’erreur, et nulle portion du service divin exemptée de
superstition. Ceux donc qui répugnent à de telles iniquités, font-ils la guerre contre l’Église, ou plutôt, ne
tâchent-ils pas point à lui aider, la voyant ainsi affligée et oppressée de tous côtés ? (…)
Mais, diras-tu, quelle arrogance est-ce à vous autres, de vous vanter que l’Église est avec vous seuls, et
cependant en vouloir priver le reste du monde universel ? Certes, Sadolet, nous ne nions point que les
églises où vous présidez ne soient églises du Christ, mais nous disons que le Pape, ensemble toute la
troupe de ses faux évêques, qui vers vous ont occupé le lieu de pasteurs, sont loups très cruels et
dangereux, lesquels, jusques ici, n’ont eu d’autre désir, sinon que de consumer et détruire le royaume de
Christ jusqu’à ce que, par ruines et désolations, il fût du tout déformé et anéanti. »
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Sujet 4 : Le pape Paul III convoque le Concile de Trente
Préambule de la bulle du pape Paul III pour la convocation du Concile de Trente (22 mai 1542), in
Sacrosanti et oecumenici Concilii Tridentini canones et decreta, Paris, 1824.
IV ART ET SCIENCES
Sujet 5 : Galilée
« Le Toscan Michel-Ange Buonarotti est, dans la peinture comme dans la sculpture en marbre, le plus
près d’atteindre le rang des artistes antiques, selon la voie commune et selon un accord si général que les
meilleurs maîtres des deux arts lui conféré spontanément la palme méritée. Appelé par Jules II avec une
grande dépense pour la voûte de la Chapelle Sixtine, il donna la preuve de sont art parfait, en terminant en
peu de temps l’œuvre immense. Il la peignit, comme c’était nécessaire, penché en arrière, représentant
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certaines parties en retrait et comme enfoncées, avec la lumière doucement décroissante, comme pour le
corps d’Holopherne en son alcôve ; d’autres comme la Haman crucifié, étaient tellement poussés en relief
grâce aux ombres qui suggéraient la lumière que même des artistes habiles furent induits par la réalité
corporelle de l’image à considérer comme volume ce qui n’était que surface. Parmi les principales
figures, il faut voir au milieu de la voûte la peinture d’un vieillard qui s’élève au ciel, dessiné avec une
telle justesse des proportions que si on le regarde de différents endroits de la chapelle, il paraît toujours
tourner et montre aux yeux trompés un geste différent. Dans l’autre art aussi il acquit le plus haut éloge,
lorsqu’une fois il fit un cupidon de marbre et l’ayant enfoui quelque temps le déterra en suite, pour que,
jugeant d’après le lieu et les petites lésions qu’il avait ajoutées, on l’accepta pour antique et par un
intermédiaire il l’a vendu pour un prix considérable au cardinal Riaro. Avec une habileté encore plus
réussie, il fit, de marbre de Gênes, un géant brandissant la fronde que l’on voit à Florence, à l’entrée du
Palais. On lui confia ensuite le tombeau de Jules II pour lequel, ayant reçu des milliers de pièces d’or, il
fit plusieurs statues colossales, si applaudies que personne après les anciens n’a sculpté le marbre plus
savamment et plus vite, ni fait des peintures plus proportionnées et plus gracieuses. Par ailleurs cet
homme d’un tel esprit se montrait d’une nature si rude et si sauvage que, outre son mode de vie
incroyablement sordide, il allait presque à être jaloux des héritiers qui pourraient avoir son art. Car malgré
les insistances des princes, il ne s’est jamais laissé convaincre de former un élève ou même d’admettre
quelqu’un dans son atelier pour faire voir son travail. »
Paul Jove, Eloge à Michel-Ange, vers 1525, in M.Devèze et R.Marx, Textes et documents d’histoire
moderne, 1967, pp.116-117.
V L’AFFIRMATION DE L’ETAT
Sujet 7 : La royauté française en 1546 vue par l’ambassadeur vénitien Marino Cavalli
« Il y a en vérité, des pays plus fertiles et plus riches, tels que la Hongrie et l’Italie ; il en est de plus
vastes et de plus puissants, ainsi l’Allemagne et l’Espagne ; mais on en connait pas dont l’unité soit plus
parfaite et dont le maniement soit le plus facile que le royaume de France. Unité et obéissance, la grande
force de ce pays découle de cette double source. La liberté, sans doute, est le bien le plus haut de la terre ;
mais tous les hommes ne sont pas dignes de la liberté. Il y a des peuples nés pour obéir ; il y en a d’autres
qui sont faits pour commander. Agissez au rebours et vous aurez les malheurs qui tourmentent
l’Allemagne, et ceux qui ont jadis agité la nation espagnole. Ainsi, les Français comme ils se sentaient
peu au fait de se gouverner eux-mêmes, ont-il totalement abandonné aux mains de leur roi et leur liberté
et leur volonté. Il suffit à ce prince de dire : « je veux telle somme ; j’ordonne ceci, je consens à cela ». Et
tout aussitôt l’exécution suit, aussi promptement que si la décision émanait d’un vœu spontané de la
nation entière. La chose est allée si loin que quelques Français mêmes, qui voient un peu plus clairs que
les autres, disent : « Nos rois s’appelaient jadis « Reges Francorum » ; à présent on peut les appeler
« Reges servorum ». Tout ce que demande le roi, on le paye au roi ; et ce qui demeure aux mains de ses
sujets est encore à sa discrétion. Ce fut Charles VII qui, après avoir libéré le pays des Anglais, alourdit le
fardeau de cette soumission ; puis Louis XI ; et Charles VIII grâce à la conquête du royaume de Naples.
Et aussi Louis XII. Mais le roi actuel peut bien se vanter d’avoir dépassé tous ses prédécesseurs : il fait
payer plus abondamment que jamais… Cependant, la couronne de France fait mieux que progresser en
crédit et en richesse. Elle se garantit, du même coup, contre les guerres civiles. Aussi bien, les princes
sont pauvres et l’état de leur bourse leur ôterait tout moyen de rien risquer contre leur roi, contrairement à
ce qu’osaient autrefois les ducs de Bretagne, de Normandie, de Bourgogne et tant d’autres seigneurs de
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Gascogne. Et si quelque baron, par quelque bravade irréfléchie s’aventurait dans quelque mutinerie, ainsi
que le connétable de Bourbon en donna l’exemple, l’imprudent donnerait seulement au roi l’occasion de
mettre la main sur ses dépouilles. La vieille loi salique, on peut l’affirmer très haut, en interdisant le trône
aux femmes et aux puinés, et en proclamant inaliénables tous les biens de la couronne, a ouvert à la
France le chemin le plus sûr pour parvenir à la domination du monde chrétien : pour peu, le sceptre
fleurdelysé obtenait ainsi l’empire universel. Supposons que le Roi de France n’eût pas rencontré sur sa
route un prince aussi puissant que Charles Quint, et aussi bien informé des secrètes ambitions françaises,
on verrait aujourd’hui l’Italie presqu’entière soumise aux Capétiens et, avec l’Italie, une partie de
l’Espagne (par suite des prétentions sur la Navarre) et, en outre, tous les Pays-Bas et quelques autres Etats
de l’empereur. L’Empereur, ce ne serait pas un Habsbourg mais un Valois.
Marino Cavalli, extrait des Relations des ambassadeurs vénitiens sur les affaires de France au XVIe
siècle, trad. M.N Tammaséo, Paris, 1838.
Pierre Patel, Vue du château et des jardins de Versailles, prise de l’avenue de Paris en 1668, huile sur
toile, 115×161 cm, XVIIe siècle, Château de Versailles.
VI L’EUROPE ET LE MONDE