Université Gamal Abdel Nasser de Conakry Institut Polytechnique Département de Génie Civil Licence 3 Année Universitaire 2022-2023
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Institut Polytechnique
Département de Génie civil
Licence 3
Année universitaire 2022- 2023
®Novembre 2022
1
Table des matières
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................ 5
INTRODUCTION. .................................................................................................................................... 7
2
1.9.2 Détermination de l’alcalinité.............................................................................................. 24
1.9.3 Répartition de l’alcalinité.................................................................................................... 25
1.9.4 Formes de l’alcalinité en fonction du pH ......................................................................... 26
1.9.5 Détermination des activités (ou concentrations) des différentes espèces alcalines
............................................................................................................................................................ 26
1.10 Acide carbonique et ses formes d’existence dans l’eau ...................................................... 28
1.11 Stabilité de l’eau : équilibre calco- carbonique .................................................................... 28
1.11.1- Conséquences ..................................................................................................................... 29
1.11.2- Le pH de Saturation ......................................................................................................... 29
1.11.3- Indices d’appréciation d’une eau .................................................................................... 30
1.11.4 Mise à l’équilibre d’une eau .............................................................................................. 31
1.12 Réactions d’oxydo- réduction ................................................................................................... 31
1.12.1 Définition .............................................................................................................................. 31
1.12.2 Oxydants et réducteurs utilisés dans le domaine de l’eau ........................................ 31
1.12.3 Importance ........................................................................................................................... 32
3
3.3 Méthodes de désinfection ........................................................................................................... 53
3.3.1 Désinfection par le chlore.................................................................................................... 53
3.3.2 Désinfection par le dioxyde de chlore ClO2 .................................................................... 56
3.3.3 Désinfection par l’Ozone...................................................................................................... 56
3.3.4 Désinfection par les ions métalliques ............................................................................... 57
3.3.5 Méthodes physiques de désinfection ................................................................................ 58
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................. 61
4
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Variation de la masse volumique en fonction de la température. .......................... 10
Tableau 2 : Variation de la viscosité de l’eau en fonction de la température ............................ 10
Tableau 3 : Tension superficielles de l’eau pur en fonction de la température ........................ 11
Tableau 4 : Classification des eaux en fonction de leurs conductivités ...................................... 12
Tableau 5 : Variation de la solubilité de quelques gaz selon la température ........................... 13
Tableau 6 : Valeurs de la constante de Henry (KH) pour quelques gaz ...................................... 14
Tableau 7 : Valeurs des coefficients d’activité en fonction de la force ionique µ ................. 20
5
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Diagramme d’états de l’eau ................................................................................................ 8
Figure 2 : Structure de l’eau à l’état gazeux ....................................................................................... 9
Figure 3 : Structure de l’eau à l’état condensé ................................................................................... 9
Figure 4 : Formes de l’alcalinité en fonction du pH ........................................................................ 26
Figure 5 : Répartition de l’acide carbonique dans l’eau ................................................................. 28
Figure 6 : Répartition de la dureté selon le type d’anions ............................................................. 48
Figure 7 : Répartition des différentes formes de chlore dans l’eau pure selon le pH .............. 54
Figure 8 : Schéma de la chloration au point critique. .................................................................... 55
6
INTRODUCTION.
S’il existe dans tout l’univers une molécule que l’homme recherche avidement, c’est bien
celle de l’eau ; parce qu’elle est synonyme de vie biologique. Elle constitue l’hydrosphère.
Élément majeur du monde minéral et biologique, l’eau est le vecteur privilégié de la vie
et de l’activité humaine. L’eau est indissociable de la vie et en particulier de celles des
populations humaines dont elle a influencé l’histoire et conditionné le développement.
Son volume est estimé à 1370 millions de km3 dont environ 95,5% est salé, 2,2% contenus
dans les calottes glaciaires et seulement 2,3% d’eau douce.
A l’heure actuelle, son utilisation globale, en prenant en compte les usages domestiques,
industriels et agricoles, représenterait le chiffre impressionnant de 250m3 par an et par
habitant.
Il est donc certain qu’avec l’accroissement vertigineux de la population mondiale, les
besoins en eau de l’humanité ne cesseront de croître et parallèlement avec eux, la
production d’eaux usées. Ceci implique l’impérieuse nécessité de protéger l’eau. Alors, il
faut la traiter, que ce soit pour la production d’eau propre à la consommation ou d’eaux
destinées à des usages spécifiques industriels ou encore pour limiter le rejet de polluants
dans le milieu naturel.
Cependant, pour traiter l’eau, il faut connaître sa composition (concentration des
différents éléments), les propriétés de ces différents composants, leur influence sur la
qualité de l’eau d’une part et sur la santé du consommateur d’autre part. Car le choix
judicieux de la méthode et des produits de traitement en dépend.
Par ailleurs, la détermination de la composition (physique, chimique, biologique ou
microbiologique), ainsi que d’autres propriétés de l’eau liées à celle- ci, nécessite une
bonne maîtrise des méthodes d’analyse basées sur des notions de physique, de chimie et
de microbiologie.
Le but de ce cours est donc de donner aux futurs ingénieurs de Génie civil, les notions de
base sur l’eau, nécessaires pour affronter les défis qui les attendent : celui de fournir une
eau saine aux consommateurs et de les préserver des nuisances liées aux eaux usées d’une
part et celui de les aider dans la bonne mise en œuvre des ouvrages de Génie civil d’autre
part.
7
CHAPITRE I : PROPRIETES DE L’EAU ET DES SOLUTIONS AQUEUSES
1.1 Eau comme Composé chimique
L’eau est la substance minérale la plus répandue à la surface du globe ; sa formule est H 2O.
Son volume est estimé à 1370 millions de km3 dont environ 95,5% est salé, 2,2% contenus
dans les calottes glaciaires et seulement 2,3% d’eau douce.
A- Composition
En tant que composé chimique, la molécule d’eau est constituée de deux atomes d’Hydrogène
liés à un atome d’Oxygène par des liaisons de covalence. Son énergie de formation est de
242Kj/mole (58 Kcal/ mole).
B- États d’existence
L’eau dans la nature, existe sous trois états : l’état liquide (Eau liquide), l’état gazeux (vapeur
d’eau) et l’état solide (Glace). Ces différents états peuvent coexister deux à deux. Cependant,
il y a possibilité que les trois états coexistent en même temps, lorsque t = 0,01°C et P =
4,579mm Hg, comme le montre la figure ci-dessous.
C- Structure de l’eau
La structure de l’eau dépend de son état physique. L’état gazeux (vapeur) correspond
exactement à la formule H2O et en particulier au modèle angulaire ; avec un angle HÔH
voisin de 105°.
8
Hᵟ+
O 2ᵟ - 105°
++++
Hᵟ+
La conséquence de cette structure est que la molécule d’eau, par suite de l’asymétrie de la
répartition des charges, peut être considérée comme un dipôle électrostatique. Cela résulte
de :
En effet, les électrons ne sont pas répartis équitablement ; ils sont plus proches de l’atome
d’oxygène que de l’atome d’hydrogène, à cause du plus fort pouvoir attracteur d’électrons de
l’atome d’oxygène. On dit que l’oxygène est plus électronégatif que l’hydrogène. Ce partage
dissymétrique des doublets de liaisons provoque l’apparition d’une charge partielle positive
+δe (δ<1) sur chaque atome d’hydrogène, et deux charges partielles négatives –2δ sur l’atome
d’Oxygène. Le barycentre des charges négatives et positives n’est pas au milieu de la liaison.
C’est pourquoi, les liaisons O-H sont des liaisons polarisées et la molécule d’eau qui les
contient est une molécule polaire.
Quant aux états condensés (eau et glace), l’arrangement élémentaire consiste en une
molécule d’eau centrale et quatre périphériques liées entre elles par des liaisons hydrogène,
l’ensemble affectant la forme d’un tétraèdre.
9
D- Propriétés Physiques
L’eau est un liquide incolore, inodore, sans saveur. Quelques-unes des propriétés les plus
intéressantes pour le traitement de l’eau sont :
Température °C 0 4 10 15 20 25 30 100
0,99987
0,99973
0,99913
0,99828
0,99707
0,99567
1,0000
0,95838
Masse volumique Kg/dm3
2)- La viscosité : c’est la propriété qu’a un liquide d’opposer une résistance aux divers
mouvements soit internes, soit globaux, comme l’écoulement. Dans le liquide, les
molécules glissent les unes sur les autres. Elles sont maintenues en une masse compacte
par les forces de cohésion internes, sans pour autant empêcher la forme extérieure du
liquide de se modifier très aisément ; le volume total restant constant. Si le glissement
est facile, le liquide est dit très fluide. On dit aussi que sa viscosité est faible : c’est le cas
de l’eau et surtout de l’éther. La viscosité est à la base des pertes de charge et joue ainsi
un rôle important en traitement d’eau. La viscosité diminue lorsque la température croît.
Par contre, elle augmente avec la teneur en sels dissous ; l’eau de mer est donc nettement
plus visqueuse que l’eau de rivière.
Température 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
°C
Viscosité
1,797
1,523
1,301
1,138
1,007
0,895
0,800
0,723
0,656
0,599
0,549
dynamique ŋ
en mPa.s
Température 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100
°C
Viscosité
0,284
0,506
0,469
0,436
0,406
0,380
0,357
0,336
0,317
0,299
dynamique ŋ
en mPa.s
3)- Tension superficielle : elle est définie comme une force de traction qui s’exerce à la
surface du liquide et qui tend toujours à réduire le plus possible l’étendue de cette surface.
10
En effet, deux éléments interviennent dans la détermination de la forme d’équilibre d’une
masse liquide :
Température 0 10 20 30 40 50 60 70 80 100
(°C)
Tension 75,6 74,22 72,76 71,18 69,56 97,91 66,18 64,4 62,6 58,9
superficielle
(dyn/cm)
π = CRT
Ce paramètre est essentiel dans le dimensionnement des systèmes d’osmose inverse. En effet,
en exerçant sur une solution une pression supérieure à la pression osmotique, on peut forcer
le solvant à quitter la solution. On obtient ainsi un écoulement d’eau pure, les sels et les
molécules organiques étant retenus par la membrane. Quelquefois, ce procédé appelé hyper-
filtration, est employé pour dessaler l’eau de mer ou pour la production d‘eau de haute
qualité.
5)- La constante diélectrique : L’eau possède un pouvoir ionisant très important à cause
de la valeur élevée de sa constante diélectrique qui est de l’ordre de 80 Farad Stéradian par
mètre et est l’une des plus élevées que l’on connaisse. En effet, dans l’eau la force d’attraction
entre des charges de signes opposés situées à la distance r l’une de l’autre est
considérablement réduite, par rapport à la force qui s’exerce entre les mêmes charges à la
même distance dans le vide. Ce qui diminue très fortement la tendance des différents ions
11
des corps dissous dans l’eau à se réunir pour redonner le corps non dissocié. Rappelons que
la force de Coulomb entre deux charges q et q’, situées à la distance r l’une de l’autre, est :
7)- La transparence : elle est souvent utilisée pour apprécier certaines formes de pollution
et, par conséquent, l’efficacité des traitements d’épuration. La transparence de l’eau dépend
de la longueur d’onde de la lumière qui la traverse. L’eau absorbe fortement l’orangé et le
rouge dans le visible, d’où la couleur bleue de la lumière transmise en couche épaisse.
E- Propriétés chimiques
F- Importance de l’eau
Les domaines d’utilisation de l’eau sont multiples et variés. Nous pouvons résumer quelques-
uns.
L’eau peut être utilisée :
pour l’alimentation et le chauffage ;
pour le transport et la production de l’énergie électrique ;
12
comme solvant pour la production des solutions commerciales (acides, bases, eau de
javel, etc.), la dilution, la dissolution et la cristallisation fractionnée, ainsi que pour
les méthodes par «voies humides » (réactions et électrolyse) ;
pour la production de l’hydrogène et de l’oxygène ;
pour la production du gaz à l’eau (réduction par le Carbone), destiné au chauffage
industriel, à la production de l’hydrogène et à celle des carburants synthétiques ;
dans la production du charbon actif (à 950°C sur du charbon de bois).
de la pression : la relation entre la solubilité des gaz et la pression est définie par la
loi de Henry : «La solubilité d’un gaz dans un liquide donné à température constante
est directement proportionnelle à la pression du gaz ». Par exemple, pour l’oxygène,
on a : [O2 (aq)] = KH pO2
13
Tableau 6 : Valeurs de la constante de Henry (KH) pour quelques gaz
de la minéralisation de l’eau : les gaz se dissolvent beaucoup plus dans les eaux douces
et froides, tandis que leur solubilité diminue dans les eaux fortement minéralisées.
Aussi, les gaz se dissolvent mieux dans l’eau distillée que dans les solutions
d’électrolytes.
1.3.2- Classification
Les solutions peuvent être classées comme suit :
- Les solutions cristalloïdes : les particules dissoutes de ces solutions sont des molécules de
petites dimensions (moins de 1nm), ionisées (acides, bases, sels) ou non ionisées (sucre) ;
14
- Les solutions macromoléculaires : formées de particules dépassant largement le nm. Elles
comportent parfois des groupements ionisés (Polyéthylène, Polychlorure de Vinyle,
Polyacétate de Vinyle, Polyisoprène, Polyamide,…).
Elles sont aussi appelées solutions micellaires ou pseudo- solutions. Ce sont des systèmes
nettement hétérogènes, où les particules dispersées sont des amas moléculaires de
dimensions généralement comprises entre 0,5 et 500nm. Le terme ‘’colloïde’’ est ainsi
attribué aux matières en suspension finement divisées, à forte surface spécifique,
caractérisées par une charge électrostatique généralement négative.
c) - Suspensions et émulsions
Dès que les particules dispersées sont visibles au microscope optique, elles constituent des
suspensions ou des émulsions. Ces particules en suspension sont responsables de la turbidité
ou de l’opacité de l’eau. On parle de ‘’Suspension’’ lorsque les particules dispersées dans un
liquide proviennent d’un solide. Ainsi, il est possible de disperser dans l’eau de très petits
cristaux d’argent, en faisant éclater une étincelle entre deux électrodes d’argent placées sous
l’eau. La suspension obtenue est la base du produit pharmaceutique appelé Collargol. Quand
les particules dispersées dans un liquide proviennent d’un autre liquide, le mélange est
appelé ‘’Émulsion’’. C’est ainsi qu’en agitant violemment dans un flacon les deux couches
superposées d’eau et d’huile, on obtient une émulsion d’huile dans l’eau, ou inversement d’eau
dans l’huile. Ainsi, le lait est une émulsion de graisse dans l’eau.
a) - La concentration centésimale
ma .100
Pa %
ma mb
b) - La molarité
c) - La fraction molaire
15
La fraction molaire Xi d’un composant i d’une solution est égale au rapport du nombre de
moles ni de ce composant sur le nombre total de moles (n1 + n2 +……+ ni +…+ nk) des K
composants de la solution.
ni
Xi
(n1 n2 .... ni ... nK )
d) - Le titre
ma Pa %.d
T ; en (g/ml)
V 100
Par exemple, une solution de H2SO4 à 35% (d = 1,260) a un titre de : Ta = 35 x 1,260/100 =
0,441g/ml.
e) - La normalité
ma .1000 10.Pa .d
CN ; en (éq/l ou mé/l) où
E.V E
E : Equivalent gramme du soluté ; ma : masse du soluté ; V : Volume de la solution ; d:
Densité de la solution ; CN : normalité de la solution.
f) - Notion de poids équivalent
M
E ; où E: Équivalent- gramme ; M : Masse molaire ; n : nombre d’ions H+ pour les
n.v
acides, nombre de OH- pour les bases, nombre d’atomes de métal pour les oxydes et les sels ;
v : valence de H+, OH- ou de métal.
E = 98/2. 1 = 49 g
Ainsi, l’équivalent de H2SO4 pour l’équation ci- dessus est 49g. Pour les réactions
d’oxydoréduction, l’équivalent- gramme est égal à la masse molaire de l’oxydant (ou du
réducteur) divisée par le nombre d’électrons gagnés par l’oxydant (ou perdus par le
réducteur).
Pour un ion, l’équivalent- gramme est égal à la masse divisée par l’électrovalence.
16
Exemple : ECa2+ = 40/2 = 20
Le plus souvent, les résultats de l’analyse chimique des échantillons d’eau sont exprimés soit
en mg/l, soit en mé/l.
Pour avoir le poids du milliéquivalent d’un ion, il suffit de diviser son poids atomique P par
son électrovalence v.
Alors, si une eau (ou une solution) contient N mg/l d’un ion quelconque, sa concentration X
en mé/l sera :
N M
X (mé / l ) ; avec E
E v
Exemple : pour une eau contenant 7,35mg/l de Mg, sa concentration en mé/l sera :
N = 7,35mg/l ; M = 24 ; v = 2
D’autre part, un degré hydrotimétrique français ou tout simplement degré français, par
définition, équivaut à la présence dans un litre d’eau, de 10mg de CaCO3.
N = 10mg/l, M = 100, v = 2, n = 1.
E = M/n.v = 100/1.2 = 50
1.4.2 Classification
Les électrolytes se répartissent en électrolytes faibles et en électrolytes forts. Les premiers
sont des substances qui se dissocient partiellement dans l’eau. Il s’agit des acides faibles, tel
que l’acide acétique (CH3COOH) et quelques sels comme le HgCl2. Les seconds par contre,
sont des substances chimiques qui se dissocient presque totalement. Il s’agit de quelques
acides, tels que : l'acide perchlorique (HClO4), l’acide nitrique (HNO3), l’acide sulfurique
(H2SO4), l’acide chlorhydrique (HCl), l’acide bromhydrique (HBr) et l’acide iodhydrique (HI).
17
La différence entre un électrolyte fort et un électrolyte faible se rapporte ainsi au degré de
dissociation des substances dissoutes dans l’eau.
On appelle activité d’un ion, la concentration apparente effective à laquelle, il agit dans les
réactions chimiques. Par exemple, si l’activité des ions H+ et Cl- dans une solution 0,1M de
HCl est de 0,0814 ion-g/l ; cela signifie que ces ions agissent dans les réactions chimiques
comme si leur concentration n’était pas 0,1 ion-g /l, mais 0,0814 ion -g/l.
ai Ci . i
On appelle force ionique µ d’une solution une grandeur qui détermine la tension du champ
électrique existant dans la solution. Elle dépend des charges ZA, ZB, ZN,… des divers ions A,
B, N,… et de leurs concentrations CA, CB, CN,…dans ladite solution. La force ionique µ se
calcule à travers plusieurs formules, dont entre autres :
1
µ (C A .Z A CB .Z B CN .Z N ...) (1) ; Où C = Concentration et Z = valence.
2
D’une manière générale, on peut écrire :
18
1
µ (Ci .Z i ) (2)
2
Pour la majorité des eaux naturelles, on utilise la formule empirique suivante, surtout quand
on n’a aucune donnée exacte sur la concentration des différents minéraux contenus dans
l’échantillon d’eau.
P.10 3
(3) ; exprimée en (ion- g/l); P = Minéralisation de l’eau.
40
D'après Talbot et al . (1990), la force ionique des eaux douces naturelles peut être estimée
en considérant la formule suivante :
0,5Z2
- log
1 0,14
Selon Davies (1964), les coefficients d'activité peuvent être estimés comme suit:
log i AZi f ( ) , où
2
10,5
f ( ) 0,3
1 10,5
A est une constante qui varie légèrement avec la température. Dans la plupart des cas, la
constante A est prise égale 0,5.
Du point de vue de la théorie des électrolytes forts, le coefficient d’activité sert à mesurer
l’action des forces inter-ioniques sur l’activité chimique de l’ion.
Ainsi :
Si < 1, cela signifie que l’ion est gêné dans ses mouvements. Dans ce cas, a < C ;
Si =1, a=C. Cela signifie que l’ion agit chimiquement en fonction de sa concentration dans
la solution.
Pour les électrolytes forts, cette condition ne se remplit que dans les solutions extrêmement
diluées (~0,0001M) où, la distance entre les ions est si grande que les forces inter-ioniques,
19
ne jouent pratiquement aucun rôle. Le tableau suivant donne les valeurs des coefficients
d’activité des ions en fonction de la force ionique µ de la solution.
2.10-4
5.10-4
1.10-3
2.10-3
5.10-3
1.10-2
2.10-2
5.10-2
0,1
0,2
0,3
0,5
des
ions
1 0,99 0,98 0,97 0,96 0,95 0,92 0,89 0,87 0,81 0,78 0,70 0,66 0,62
2 0,95 0,94 0,90 0,82 0,81 0,72 0,63 0,57 0,44 0,33 0,24 - -
3 0,90 0,87 0,80 0,73 0,64 0,51 0,39 0,28 0,15 0,08 0,04 - -
4 0,83 0,77 0,67 0,56 0,45 0,30 0,19 0,12 0,04 0,01 0,03 - -
d ( A) d ( B) d (C )
Par définition : V
dt dt dt
Le signe ‘’-‘’ rappelle que A et B disparaissent tandis que C apparaît.
- La concentration
La vitesse d’une réaction augmente quand la concentration des réactifs augmente. Elle
diminue avec le temps, puisqu’il y a consommation des réactifs mis en jeu. Elle s’annule à la
fin de la réaction parce que l’un des réactifs au moins aura disparu.
- La température
- Le catalyseur
20
1.6 Produit ionique de l’eau : notion de pH
A cause de son caractère amphotère, l’eau s’auto- ionise suivant l’équation :
[ H ].[OH ]
Kdis. 1,82.1016 à 25°C (1)
[ H 2O ]
La dissociation étant toujours faible, la concentration des molécules d’eau est pratiquement
constante et on peut écrire :
Par ailleurs, on sait qu’à 25°C, 1litre d’eau pèse 1000g et la masse molaire de l’eau M =
18g/mole. Alors :
m 1000
[ H 2O ] 55,55moles / l
M .V 18.1
Donc l’équation (2) donne : Ke= [H+].[OH-]= Kdis. [H20]= 1,82.10-16.55,55= 101,101.10-16=
1,01.10-14
Ke est appelé produit ionique de l’eau et varie en fonction de la température. On utilise parfois
le pKe au lieu de Ke ;
En tenant compte du fait que la dissociation de l’eau donne des quantités égales de H + et de
OH-, on peut écrire que le pH de l’eau pure est égal :
Pour déterminer le pH des solutions d’acides et de bases, les formules suivantes peuvent être
utilisées :
Solution d’acides
1
pH ( pK a log C ) ; pKa = Constante d’acidité de l’acide C = Concentration de la solution.
2
Solution de bases
1
pH 14 ( pK b log C ) ; pKb = Constante d’affinité de la base C = Concentration de la
2
solution.
De façon générale, la valeur du pH a une grande influence sur le produit de solubilité (donc
sur la solubilité) des substances contenues dans les eaux naturelles ou qui se forment au
21
cours du traitement de celles- ci. C’est pourquoi en matière de traitement des eaux, la
détermination du pH et du caractère de sa variation est d’une importance capitale.
1- Sels d’acides forts et de bases fortes, comme : NaCl, KCl, KNO3…. Les sels de ce type
donnent des solutions pratiquement neutres.
2- Sels de bases fortes et d’acides faibles, tels que : KCN, Na2S, Na2CO3, CH3COONa,
etc. Ces sels fournissent des solutions nettement basiques.
3- Sels d’acides forts et de bases faibles, tels que : AlCl3, NH4Cl, CuSO4, HgCl2,….Ces
sels fournissent une solution acide.
4- Sels d’acides et de bases faibles, comme : (NH4)2C2O4, Al2S3, CH3COONH4,….Dans ce
cas, la solution peut être neutre, acide ou basique, selon la force respective ou la
solubilité de l’acide ou de la base.
Ainsi, tous les sels, à l’exception de ceux qui sont dans la première catégorie (sels d’acides
forts et de bases fortes), en présence de l’eau donnent naissance à un acide faible ou à une
base faible ou tous les deux ; donc ils sont hydrolysables.
Exemples :
1
pH 7 ( pK a log Csel ) ;
2
pKa = constante d’acidité de l’acide faible Csel = concentration du sel
22
Pour un sel d’acide fort et de base faible
1
pH 7 ( pK b log Csel ) ;
2
pKb = constante de basicité de la base faible
1
pH 7 ( pK a pK b )
2
Mais ce pH est affecté par la force ionique du milieu et l’on peut considérer pH = 4,5 comme
valeur moyenne pour les teneurs habituelles en CO2 des eaux naturelles.
Comme une eau naturelle contient à la fois du CO2 libre et des bicarbonates (de Na, Ca ou
Mg), son pH est généralement compris entre 4,5 et 8,5 et on peut ainsi la considérer comme
étant à la fois acide et alcaline. Autrement dit, si le pH d’une eau est inférieur à 8,3, cette
eau contient de l’acidité par rapport à ce pH (de même une eau dont le pH est supérieur à 4,5
contient une certaine alcalinité par rapport à ce dernier pH.)
23
1.8.1 Mesure de l’acidité
L’acidité d’une eau est mesurée par la quantité de base nécessaire pour élever le pH de cette
eau jusqu’à une certaine valeur choisie par convention (généralement autour de 8,3). Cette
mesure se fait par volumétrie, à l’aide d’une solution normalisée d’une base comme la soude,
en présence d’un indicateur convenable. Les indicateurs colorés utilisés sont :
1.8.2 Expression
L’acidité s’exprime en mé/l ou en mg/l de CaCO3 équivalents. On peut aussi l’exprimer en
mg/l de CO2 si toute l’acidité est attribuée au CO2 libre. Remarques On mesure tout d’abord
le pH de l’échantillon.
Si 4,5 < pH < 8,3 la teneur en acides forts est nulle et on passe directement à la
détermination des acides faibles ;
Si pH < 4,5 la présence d’acides forts ; donc il faut les doser d’abord, puis passer au dosage
des acides faibles.
a)- L’alcalinité à la Phénol - phtaléine (P) ou Titre alcalimétrique TA, elle est une mesure des
bases fortes : Carbonates (CO32-) et Hydroxydes (OH-). Les carbonates et les hydroxydes
élèvent le pH respectivement au-dessus de 8,3 et 9,3.
b)- L’alcalinité au Méthyle - orange ou totale (T) ou Titre Alcalimétrique Complet (TAC), elle
est la mesure des bases fortes CO32-, OH- et des bases faibles HCO3-.
24
CO32- + H+ HCO3- réaction complète à pH = 8,3
25
Si oui, utiliser la ligne 1.
L’alcalinité libre est- elle égale à l’alcalinité totale ?
Si oui, utiliser la ligne 2.
Multiplier l’alcalinité libre par 2.
Selon le résultat de la comparaison entre le résultat de c) et l’alcalinité totale,
sélectionnez la ligne 3, 4 ou 5.
Effectuer les calculs indiqués, le cas échéant.
Vérifier les résultats. La somme des trois types d’alcalinité doit être égale à l’alcalinité
totale.
Selon le pH de l’eau, certaines espèces alcalines peuvent être négligeables, pendant que
d’autres sont prépondérantes, comme le montre la figure suivante. En fait, les ions
responsables de l’alcalinité d’une eau naturelle sont en général les ions HCO3-. Les ions OH-
ne sont présents qu’à des pH supérieurs à 8,3 (en pratique pH > 9).
Les valeurs des constantes pK1, pK2, pKs, et pKeau de ces équilibres à différentes
températures, selon LARSON et BUSWELL, sont données dans le tableau suivant.
26
Tableau 9 : Valeurs des constantes pK1, pK2, pKs, et pKeau , selon LARSON et BUSWELL
Température 5 10 15 20 25 40 60
pK1 6,52 6,46 6,42 6,38 6,35 6,30 6,30
pK2 10,56 10,49 10,43 10,38 10,33 10,22 10,14
pKs 8,09 8,15 8,22 8,28 8,34 8,51 8,74
pKeau 14,73 14,54 14,35 14,17 14,00 13,54 13,02
Les constantes K indiquées dans le tableau ci-dessus font intervenir les activités des ions.
Pour utiliser les concentrations, il faut tenir compte de la force ionique µ et déterminer les
constantes K’, en appliquant les formules suivantes :
2
pK '1 pK1 pK ' 2 pK 2
1 1,4 1 1,4
4,08
pK ' eau pK eau pK ' s pK s
1 1,4 1 1,4
Par ailleurs
2
[ H ].[CO3 ] 2 K ' 2 .[ HCO3 ]
K '2
[CO ] ; en mole/l
[H ]
3
[ HCO3 ]
2 2.K ' 2 .[ HCO3 ]
[CO3 ] ; en éq./l (2)
[H ]
27
2.K 2 .[ HCO3 ]
T [ H ] [OH ]
T [ H ] [OH ] [ HCO3 ](1 ) [ HCO ]
[H ]
3
2.K 2 .[ HCO3 ]
1
[H ]
L’acide carbonique H2CO3 peut exister dans l’eau soit sous forme de bicarbonate (HCO3-), soit
sous forme de carbonate (CO32-) ou sous forme de gaz carbonique libre correspondant à la
somme [H2CO3 + CO2]. Dans les eaux naturelles de faible minéralisation, l’anion [HCO3-]
constitue l’anion le plus prépondérant. Quant aux carbonates (CO32-), leur concentration est
généralement faible, sauf sous des pH ≥ 10 et en l’absence des ions Ca2+. Les teneurs des
eaux superficielles en H2CO3 non dissocié sont très faibles ; tandis que celles des eaux
souterraines atteignent parfois des dizaines de mg/l. L’acide carbonique dans l’eau peut être
réparti comme suit :
CO2 Total
L’acidité des eaux naturelles est essentiellement due au CO2 libre. Donc eau agressive est
une eau riche en CO2 et dans laquelle les équilibres suivants sont, de ce fait, déplacés vers la
droite.
28
CO2 + H2O H+ + HCO3- (K’1)
[ HCO3 ]2 .[Ca 2 ] K '1.K ' s
K'
[CO2 ]éq K '2
La quantité de CO2 nécessaire pour maintenir l’équilibre global ci-dessus est appelée CO2
équilibrant ; sa valeur est fonction de l’alcalinité et de la dureté calcique de l’eau.
K '2
[CO2 ]éq ' '
.[Ca 2 ].[HCO3 ]2
K 1.K s
1.11.1- Conséquences
Lorsque dans une eau, le CO2 libre disponible est supérieur au CO2 équilibrant, l’équilibre
est déplacé vers la droite ; entrainant une attaque des calcaires et on dit que l’eau est
agressive. L’excès de CO2 libre dans ce cas, est appelé CO2 agressif.
Par contre, si le CO2 libre disponible d’une eau est inférieur au CO2 équilibrant, l’équilibre se
déplace en sens inverse et l’eau devient sursaturée en CaCO3, d’où précipitation de calcaire.
Alors on dit que l’eau est incrustante. Enfin, quand la concentration du CO 2 libre dans une
eau est égale à celle du CO2 équilibrant, il n’y a ni dissolution, ni précipitation de CaCO3.
Une telle eau est dite stable. L’agressivité ou l’incrustation d’une eau est donc liée à sa dureté
calcique, à son alcalinité, à sa teneur en CO2 libre (acidité) et à son pH.
1.11.2- Le pH de Saturation
On appelle pH de saturation (pHs), le pH pour lequel l’eau n’est ni sursaturée, ni sous-
saturée en CaCO3. Autrement dit, à cette valeur, l’eau n’est ni agressive, ni incrustante. Le
pHs peut être calculé à partir des constantes d’équilibre des composés carbonatés.
HCO3- H+ + CO32-
2
[ H ].[CO3 ]
K '2
(2)
[ HCO3 ]
29
K ' s [Ca 2 ].[HCO3 ] K ' 2 .[Ca 2 ].[HCO3 ]
[ H ]
[ H ]s
s
K '2 K 's
D’autre part, on peut utiliser la formule de LARSON dans laquelle deux termes A et B
tiennent compte respectivement, de la température et de la force ionique.
Dans cette formule, la dureté calcique et l’alcalinité sont exprimées en mg/l de CaCO3.
30
1.11.4 Mise à l’équilibre d’une eau
La mise à l’équilibre d’une eau concerne une eau agressive ou incrustante et consiste à
corriger celle-ci pour la rendre stable. Elle se fait par ajout d’une certaine quantité de
réactif.
La quantité de réactifs doit être trouvée par essais successifs avec, entre deux essais,
détermination du nouveau pHS.
Les essais sont généralement effectués en laboratoire, sur des portions de 500ml de l’eau à
corriger, dans lesquelles on ajoute des quantités croissantes et connues de réactifs correctifs.
Dans chaque cas, après dissolution du réactif, on mesure le pH et l’on détermine tous les
autres paramètres permettant de calculer le pHS. On détermine alors, graphiquement, la
quantité requise de réactif correctif et le pH final de l’eau ainsi corrigée.
Exemple :
L’eau peut participer, suivant les conditions expérimentales, à des réactions d’oxydo-
réduction. Cependant, ces réactions sont tellement lentes en l’absence de catalyseurs, qu’on
peut en général négliger l’action de l’eau du point de vue oxydoréduction.
Toutefois, les oxydants ou réducteurs très forts agissent sur l’eau avec une vitesse notable ;
par exemple, le chlore passe facilement à l’état d’anion.
Cl2 + 2è 2Cl-
31
le Bichromate (Cr2O72-)
le Permanganate (MnO4-)
l’Iodate (IO3-)
les dérivés du Chlore actif, comme : les Perchlorates (ClO4-), les Hypochlorites (ClO-),
le Dioxyde de Chlore (ClO2), le Chlore lui- même (Cl2).
l’Oxygène (O2), l’Ozone (O3), les Peroxydes, le Brome (Br2), l’I2….
Parmi les réducteurs, on peut citer : l’Hydrogène (H2) et les Hydrures des métaux, comme le
Fer (Fe), le Fer ferreux (Fe2+), le Magnésium (Mg), les Iodures (I-), les Bromures (Br-), les
Chlorures (Cl-), certains dérivés du Soufre, comme : Na2S2O3, H2S, SO2 et H2SO3.
1.12.3 Importance
Du point de vue importance, les réactions d’oxydoréduction trouvent une application dans
plusieurs domaines de la vie pratique. En chimie de l’eau, elles sont d’une grande importance
dans le traitement des eaux, précisément dans : la désinfection, la déchloration (par le SO 2,
Na2S2O3 et par le Charbon activé), la déferrisation, la démanganisation (par l’O2, le Cl2, le
ClO2, le KMnO4,) des eaux, etc…. Voici quelques exemples d’équations de réactions de
déferrisation et de démanganisation.
32
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DES EAUX
L’appréciation d’une eau se fait à travers ses caractéristiques organoleptiques, physico-
chimiques, bactériologiques et technologiques, qui se déterminent à l’aide de méthodes
d’analyse correspondantes. Ces caractéristiques peuvent être liées soit aux substances
dissoutes, soit à celles en suspension.
En effet, l’eau rencontrée dans la nature n’est jamais pure. Elle renferme des impuretés sous
formes solides, liquides ou gazeuses, qui peuvent être caractérisées par la taille qu’elles
prennent dans l’eau. Cette taille peut correspondre à une particule ou à un amas structuré.
Les dimensions des particules constituant des impuretés dans l’eau sont données dans le
tableau suivant.
Tableau 11 : Dimensions des particules constituant des impuretés dans l’eau
N° Particules Dimensions
1 Matières dissoutes 0- 1nm
2 Matières colloïdales 10- 1µm
3 Matières en suspension 20- 1cm
4 Argiles 100nm- 2µm
5 Limons 2µm- 200µm
6 Fin 100µm-200 µm
Sable Moyen 200 µm- 2mm
Gros 2mm- 1cm
7 Bactéries 100nm- 2µm
8 Pollen 2µm- 20µm
9 Plancton 2µm- 20 cm
10 Fumées 0- 1µm
11 Brouillard 1µm- 20µm
12 Brumes 20µm- 200µm
a) - La couleur
La coloration d’une eau témoigne de la présence dans celle- ci des composés humiques, de
substances minérales, organiques et colloïdales.
la couleur apparente, due aux matières décantables et qu’on peut éliminer par simple
filtration ;
la couleur réelle ou permanente, due aux substances dissoutes et qu’on ne peut
éliminer que par un traitement chimique. La couleur de l’eau se mesure par
comparaison à une solution de référence composée de K2PtCl6 (chloroplatinate de
potassium) et de CoCl2.6H2O (Chlorure de Cobalt hydraté), dissous dans de l’acide
Chlorhydrique. La couleur de l’eau de consommation doit être acceptable pour les
33
consommateurs et ne doit pas dépasser 15 unités de l’échelle colorimétrique au platine
Cobalt.
b) - L’odeur
L’odeur se définie comme étant l’ensemble des sensations perçues par l’organe olfactif en
flairant certaines substances volatiles, et la qualité de cette sensation particulière provoquée
par chacune de ces substances. L'odeur a pour origine la présence de substances organiques
volatiles ou de certains gaz dans l'eau. Une eau destinée à l’alimentation doit être inodore.
En effet, toute odeur est un signe de pollution ou de la présence de matières organiques en
décomposition. Les odeurs et saveurs désagréables proviennent principalement du Fe, du
Mn, des composés du Chlore et du Phénol, du H2S, de l’activité vitale ou de la mort des
animaux et végétaux, de la pollution par les eaux usées. L’appréciation de l’odeur de l’eau se
fait en diluant l’échantillon d’eau à examiner avec de l’eau sans odeur ni saveur, jusqu’à ce
que l’odeur disparaisse.
c) - La saveur
La saveur d’une eau provient des substances dissoutes dans celle- ci. Par exemple, l’excès de
Na2SO4 confère à l’eau un goût amer ; l’excès de NaCl une saveur salée ; celui de H2CO3 un
goût acide. Une mauvaise saveur peut être le résultat d'une croissance occasionnelle de
microorganismes, d'une contamination par les matériaux utilisés, de la présence de
substances organochlorés... Elle doit être acceptable pour les consommateurs et il ne doit pas
y avoir de saveur détectée pour un taux de dilution de trois à 25°C. On évalue les goûts et
saveurs des eaux analogiquement à l’odeur.
d) - La turbidité
La turbidité d’une eau est sa capacité d’absorption ou de dispersion de la lumière. Elle est
due à la présence de matières en suspension finement divisées : argiles, limons, grains de
silice, matières organiques, particules fibreuses, particules organiques colloïdales, plancton
etc. La turbidité d’une eau était autrefois appréciée, soit par rapport à des solutions témoins
opalescentes (formazine, mastic…), soit par mesure de la limite de visibilité d’un objet défini
(fil de platine, disque de SECCHI…).
34
dissous, donc sur la conductivité électrique, dans la détermination du pH, pour la
connaissance de l’origine de l’eau et des mélanges éventuels, etc. La température idéale pour
l’eau de boisson se situe entre 12 et 15°C.
b) - Le pH
Le pH est l’un des paramètres importants lorsqu’il s’agit de déterminer la qualité d’une eau.
Dans le cas de l’eau, il représente son acidité ou son alcalinité, dont le facteur le plus
important reste habituellement la concentration en anhydride carbonique liée à la
minéralisation totale.
Le pH des eaux naturelles est lié à la nature des terrains traversés et varie habituellement
entre 7,2 et 7,6. Les normes internationales recommandent pour l’eau potable, un pH
compris entre 7 et 8,5.
Pour les eaux de piscines, il est recommandé de les ajuster au pH des larmes (7,4). Au-dessus
de 9 unités de pH, il est conseillé de ne pas utiliser cette eau pour la toilette.
En effet, cette eau peut provoquer des irritations oculaires et une aggravation des affections
cutanées. D’autre part, une eau dont le pH < 4 constitue une menace pour le béton et ne
pourrait de ce fait servir comme eau de gâchage du béton.
c) - Le pouvoir colmatant
La seule mesure de la turbidité ne permet pas d’apprécier la totalité de la charge véhiculée
par les eaux, notamment la charge planctonique des eaux de surface. Cette charge conduit
parfois à un colmatage rapide des filtres. Il est donc précieux de connaître le pouvoir
colmatant des eaux. On appelle pouvoir colmatant, l’inverse du volume limite (exprimé en
litre) qui colmate 1m2 d’une couche filtrante constituée d’une toile d’acier inoxydable à mailles
très fines. La méthode consiste essentiellement à filtrer l’eau à étudier et à mesurer le volume
d’eau susceptible de passer avant colmatage complet de la toile filtrante. NB : Le colmatage
se constate au moment où le filet liquide se coupe et passe aux gouttes à gouttes.
Les MES peuvent également gêner la respiration des poissons. Par ailleurs, elles peuvent
accumuler des quantités élevées de matières toxiques (métaux, pesticides, huiles minérales,
hydrocarbures aromatiques polycycliques,…).
e) - La conductivité
La conductivité représente la résistance qu'une eau oppose au passage d'un courant
électrique. Elle est proportionnelle à la minéralisation de l'eau. Plus l'eau est riche en sels
35
minéraux ionisés, plus la conductivité est élevée. Par définition, la conductivité χ (Kappa)
est l’inverse de la résistivité et elle est uniquement fonction de la nature de la solution. Elle
s’exprime par la formule ci-après :
1 R.s
10 6 avec
l
e)- La minéralisation
L’eau, au cours de son cheminement souterrain, se charge d’un certain nombre d’éléments
minéraux en lien avec la nature des terrains traversés. C’est ainsi qu’une eau ayant traversé
des terrains calcaires est bicarbonatée.
Les eaux d’alimentation doivent contenir un certain nombre d’éléments minéraux, sans que
toutefois leur minéralisation totale, ou salinité ou encore extrait sec, ne dépasse 2g par litre.
Il est possible d’estimer la minéralisation globale d’une eau à partir de la valeur de sa
conductivité.
36
1) - Ions Sodium (Na+) et Potassium (K+)
Ces cations forment toujours avec les anions des eaux naturelles des sels solubles. Ils ne sont
donc pas hydrolysables et ne peuvent être réduits dans les solutions aqueuses. L’absorption
de quantités relativement importantes de Na+ ne présente pas de danger, sauf pour les
malades souffrant d’hypertension, de cirrhose de foie, de cardiopathies… Les cations K+ sont
absorbés par les complexes humico-végétaux du sol ; ce qui explique leur faible teneur dans
les eaux naturelles. Ils ne présentent pas d’inconvénients pour la santé. Cependant ; une
partie de la radioactivité de l’eau serait due au Potassium 40 qui représente 0,118% du
Potassium naturel.
[ Mg 2 ]
0,25 0,5
[Ca 2 ]
Les Cations Ca2+ et Mg2+ confèrent à l’eau sa dureté ; cependant du fait qu’ils forment avec
certains anions (CO3-, SO42-, OH-) des composés insolubles, ils peuvent être éliminés par
l’emploi de réactifs chimiques ou des méthodes physicochimiques.
A partir d’une certaine teneur, les ions Mg2+ confèrent à l’eau une amertume désagréable et
leurs sels ont un effet laxatif qui diminue assez rapidement avec l’accoutumance.
Les concentrations maximales de ces deux éléments (Ca et Mg) dans l’eau de gâchage du
béton sont respectivement de 125mg/l et 1000 mg/l. Une eau est très douce (dureté totale <
6°F) peut dissoudre la pâte liante du béton, déchaussant ainsi les granulats.
En présence d’ions Cl-, le Mg2+ et le Ca2+ pourraient former du MgCl2 et du CaCl2. Le MgCl2
réagit avec la portlandite pour former la brucite (Mg(OH)2) insoluble, pouvant conduire à une
expansion. Le CaCl2 de son côté peut réagir avec les aluminates pour former du
monochloroaluminate instable qui se transforme en éttringite
(3CaO.Al2O3.3CaOSO3.32H2O), expansive. Cependant, l’intensité de ces phénomènes dépend
de la teneur des ions et de la permanence ou non du contact eau- matériau en béton.
37
4) - Ions Ferreux (Fe2+) et Ferrique (Fe3+)
Dans les eaux souterraines le fer se rencontre sous forme de Fe (HCO3)2. En présence de l’O2
dissous, l’acide carbonique (H2CO3) est éliminé et le Fe2+ s’oxyde en Fe3+.
C’est pourquoi, la concentration de Fe2+ dans les eaux douces superficielles est très faible. En
plus d’une saveur désagréable perçue à partir de 0,05mg/l, le fer développe dans l’eau une
turbidité rougeâtre peu engageante pour le consommateur. Aussi, les eaux ferrugineuses ont
l’inconvénient de tâcher le linge blanc et de favoriser la croissance des ferro-bactéries dans
les canalisations, entraînant des phénomènes de corrosion. Pour les industries alimentaires
(sucreries, brasseries, boissons gazeuses…), il est recommandé de ne pas dépasser 0,2mg/l.
L’inconvénient majeur des chlorures est la saveur désagréable qu’ils communiquent à l’eau,
surtout lorsqu’il s’agit de NaCl. Sous de fortes concentrations, les ions Cl - provoquent : la
corrosion dans les canalisations et les réservoirs, le lessivage du béton et favorisent la
dissolution des substances peu solubles par suite de l’augmentation de la force ionique des
solutions.
Les ions chlorures peuvent provoquer des corrosions au niveau des armatures des bétons.
Leur pénétration se fait par diffusion ou par capillarité à l’intérieur du béton, franchissant
ainsi la zone d’enrobage pour atteindre les armatures. La pénétration des ions chlorures
jusqu’au niveau des armatures, contribue à la destruction, à la surface de l’acier, de la
pellicule protectrice Fe2O3CaO, formée par l’action de la chaux libérée par les silicates de
calcium sur l’oxyde de fer. La présence de chaux maintient la basicité du milieu entourant
les armatures et ainsi, ces dernières sont protégées tant qu’elles se trouvent dans un milieu
présentant un pH compris entre 9 et 13,5.
La concentration de l’ion Cl- recommandée pour l’eau de gâchage du béton est de : ≤ 500mg/l
pour le Béton précontraint ou coulis, ≤ 1000mg/l pour le Béton armé ou avec insert, ≤
4500mg/l pour le Béton non armé et sans insert.
Les faibles teneurs de chlorures ne présentent pas d’action nocive marquée, vis-à-vis du
béton; mais peuvent agir sur les armatures, d’où la nécessité d’un bon enrobage (au moins
3cm) et la réalisation d’un béton compact.
38
En effet, le SO42- forme avec certains bétons, des sels expansifs qui font éclater le béton. Les
sulfates réagissent avec les aluminates du ciment et forment l’éttringite gonflante
destructrice du béton.
La concentration maximale recommandée dans l’eau de gâchage du béton est de 250 mg/l.
Cependant, même à faible proportion, les ions SO42- ont une action sur le temps de prise et
de durcissement du ciment pouvant s'ajouter à l'effet du CaSO4 du ciment. Une teneur en
SO42- supérieure à 480mg/l, rend l’eau impropre à l’agriculture.
Compte tenu de certaines difficultés constatées pour les usages domestiques, l’OMS suggère
que la concentration limite ne dépasse pas 250mg/l de SO42-.
La molécule responsable de cette toxicité est l’acide cyanhydrique HCN et non l’ion CN-. L’ion
CN- n’est toxicologiquement important qu’en raison de l’acide cyanhydrique avec lequel il est
en équilibre, suivant la réaction :
Les germes aérobies responsables de l’autoépuration et le poisson sont sensibles à une teneur
de 0,1mg/l d’acide cyanhydrique. Pour l’eau potable, les normes internationales
recommandent de ne pas tolérer des doses supérieures à 0,05mg/l.
La présence de S2- dans les eaux témoigne de leur pollution par les eaux usées. Des
concentrations de H2S > 0,5mg/l donnent à l’eau une odeur désagréable d’œuf pourri.
La présence simultanée de H2S et des ions Fe2+ et Fe3+ provoque la formation d’un précipité
noir de FeS caractérisé par une granulométrie très fine. Le dépôt de ce précipité noir de FeS
dans les tuyaux en acier, conduit au phénomène de corrosion anodique : le dépôt de FeS
devient la cathode, et le métal du tuyau devient l’anode soluble ; entrainant la destruction de
ce dernier.
39
soit d’une réduction des nitrates. Ils sont aussi susceptibles de se former sous l’action de
bactéries et à des températures élevées à partir des chloramines créées au cours de la
désinfection par réaction du Cl2 sur l’ammoniaque.
Du point de vue toxicité, il est à retenir que les nitrites peuvent avoir une action
méthémoglobinisante. Par ailleurs, la présence des nitrites offre des inconvénients pour le
traitement de la laine, de la soie, ainsi que pour la fabrication de la bière.
Les nitrates ont habituellement pour origine une nitrification de l’azote organique, mais
parfois leur teneur dans l’eau est liée à celle des terrains traversés. En plus des engrais
chimiques, l’enrichissement des eaux superficielles en nitrates est lié particulièrement aux
rejets des collectivités et occasionnellement aux industries et élevages.
Les nitrates donnent une saveur agréable en laissant une sensation de fraîcheur. Par contre,
ils participent au phénomène d’eutrophisation et offrent des inconvénients pour la fabrication
de la bière.
Sous la concentration de 45mg/l, les nitrates provoquent une méthémoglobinémie chez les
enfants. Chez l’enfant de moins d’un an, les nitrates peuvent être convertis en nitrites qui,
en se combinant au fer Fe2+ de l’hémoglobine l’oxydent en Fe3+. Ce qui conduit à la
méthémoglobine impropre au transport d’oxygène. Cet empoisonnement du sang se
manifeste par une cyanose ou maladie de l’enfant bleu.
Les nitrates diminuent fortement les résistances du béton et présentent une action corrosive
importante. La concentration maximale de ce paramètre dans l’eau de gâchage du béton est
de 500mg/l.
Dans les eaux de puits, leur présence est due à une infiltration en provenance des fosses
d’aisance ou de dépôts de fumier. A ces sources, on peut ajouter le large emploi des détergents
synthétiques pour la lessive ; ce qui dans la plupart des cas, a conduit à l’eutrophisation de
certaines rivières et lacs. Cette eutrophisation a pour conséquence, l’accroissement de la
biomasse et la modification des caractéristiques physico-chimiques du milieu.
Les phosphates diminuent fortement les résistances du béton et présentent une action
corrosive importante. La concentration maximale dans l’eau de gâchage du béton est de 100
mg/l de P2O5.
40
12) - Ions Fluorures (F-)
La concentration des ions F- dans les eaux naturelles varie de quelques fractions à des
dizaines de mg/l. Le fluor a une grande affinité pour les tissus calcifiés. Il est susceptible de
limiter la carie dentaire. Ainsi, la concentration optimale dans l’eau de boisson se situe aux
environs de 1 à 2mg/l.
Par contre, une concentration de 5mg/l de F- dans l’eau, cause chez l’homme un type sévère
d’ « émail marbré » qui non seulement altère la structure de la dent, mais aussi diminue sa
solidité.
Ces substances confèrent à l’eau une couleur jaune ou marron et sont la couse des odeurs et
saveurs désagréables.
La présence des matières organiques dans l’eau, peut avoir une influence néfaste sur les
processus d’adoucissement et de désilicatation de l’eau ; diminuer le pouvoir d’échange des
échangeurs d’ions et enfin nuire à la santé humaine, comme par exemple l’apparition des
Urochromes dont l’excès provoque le goitre endémique.
41
15) - Le gaz carbonique (CO2)
Le CO2 est un élément de l’agressivité ou d’incrustation. Généralement, les eaux de surface
ne contiennent pas plus de 10mg/l de CO2, alors que celles souterraines peuvent présenter
des teneurs plus élevées et le libérer assez rapidement au contact de l’atmosphère.
La présence du CO2 dans l’eau donne une saveur plus agréable et ne présente aucun
inconvénient pour la santé.
Par ailleurs, le béton présente un caractère basique élevé, induit par les composés hydratés
de la pâte de ciment. Le CO2 est l’un des éléments qui ont un effet néfaste sur la durabilité
des ouvrages en béton, surtout ceux en béton armé. Il peut pénétrer dans le béton par le
réseau poreux ou fissural. Sa diffusion à travers la structure poreuse du béton est
conditionnée par l'état hygroscopique des pores du matériau. En solution aqueuse, le CO2
provoque une réaction chimique de carbonatation avec la pâte de ciment hydratée. L’excès de
CO2 attaque la chaux libre du béton avec possibilité de formation de bicarbonate de calcium
soluble.
Dans le cas des eaux souterraines, les bactéries, virus et autres agents pathogènes rencontrés
proviennent de fosses septiques, des décharges, des épandages d'eaux usées, de l'élevage, de
matières fermentées, de cimetières, du rejet d'eaux superficielles. Cependant, les conditions
anaérobies généralement rencontrées, en limitent la diversité. La détermination des
bactéries pathogènes dans l’eau est difficile à réaliser pour diverses raisons, notamment en
raison de méthodes d’analyses longues et complexes. Pour ces raisons, l’analyse micro-
biologique de l’eau consiste en la mesure d’organismes indicateurs et non des germes
pathogènes.
Les organismes indicateurs sont des bactéries qui peuvent ne pas être pathogènes, mais qui
sont généralement présents, lorsque les germes pathogènes sont présents et absents lorsque
42
ces derniers le sont. Aucun microorganisme ou groupe de microorganismes ne satisfait à tous
les critères pour un indicateur ; cependant, un groupe, les coliformes, répond à la plupart des
exigences.
1) - Coliformes totaux
Les coliformes totaux sont des bactéries aérobies et anaérobies facultatives, gram négatif,
non sporulées, en forme de bâtonnets, fermentant le lactose avec formation de gaz en
48heures à 35- 37°C.
Les tests des coliformes totaux sont utilisés pour l’eau potable. La présence de coliformes
totaux dans une eau indique une désinfection insuffisante. Pour cette raison, les normes de
qualité bactériologique pour l’eau potable aux Etats- Unis et dans la plupart des pays
développés sont fondées sur la mesure de la population des coliformes totaux ( Eschérichia,
Citrobacter, Klebsiella, Enterobacter , … ).
2) - Coliformes fécaux
Les coliformes fécaux sont des bactéries aérobies et anaérobies facultatives, gram négatif,
non sporulées, en forme de bâtonnets, fermentant le lactose avec formation de gaz en
24heures à 44,5°C.
Les tests des coliformes fécaux sont généralement effectués sur l’eau non traitée, les eaux
résiduaires, les eaux de baignade et de piscine. Pour les sources d’eaux naturelles, les normes
de qualité sont fondées sur le dénombrement des coliformes fécaux. Le meilleur indicateur
de la contamination fécale par les déjections humaines et animales est l’Eschérichia - Coli
(E. Coli).
La présence d’un organisme coliforme quelconque dans l’eau traitée révèle l’inefficacité du
traitement ou une contamination après traitement.
En plus des coliformes totaux et fécaux, il peut être nécessaire, au cours de l’analyse de l’eau,
de déterminer d’autres paramètres bactériologiques, selon les besoins. Il s’agit, entre autres,
de :
43
comme indicateur de pollution des réservoirs et canalisations. Ces bactéries peuvent être
éliminées par un traitement au chlore, aux rayons UV ou à l’Ozone.
Streptocoques fécaux
Ce sont des hôtes normaux de l'intestin de l'homme et des animaux à sang chaud. Ce groupe
n'est généralement pas considéré comme pathogène. Les streptocoques fécaux appartiennent
à un groupe de streptocoques qui ne sont pas tous d'origine fécale (groupe D). Toutefois, leur
recherche associée à celle des coliformes fécaux constitue un bon indice de contamination
fécale.
Les streptocoques fécaux témoignent d'une contamination d'origine fécale ancienne tandis
que les coliformes fécaux témoignent d'une contamination d'origine fécale récente.
Une eau minérale ne doit pas contenir de streptocoques fécaux et pour ces types d’eau, le
dénombrement de ces bactéries (Streptocoques fécaux) se fait sur 250 ml d’échantillon.
E. Coli fait partie des germes vivant en abondance dans les matières fécales des animaux à
sang chaud. Il constitue un des indicateurs fécaux de première importance. C’est aussi un
des indicateurs d’efficacité de traitement d’eau, à cause de leur résistance à certains agents
antiseptiques. E. coli est un groupe de bactéries très pathogènes faisant partie de la famille
des coliformes. Il se développe dans les intestins humains et animaux donc leur origine est
strictement fécale.
Étant du groupe des Coliformes, la référence de qualité pour E. Coli est de 0/100ml
(concentration maximale conseillée).
Ces bactéries proviennent : des matières fécales, de l’infiltration des eaux de surface dans le
puits à travers les fissures, des fuites d’installations septiques. Le risque est une intoxication
alimentaire, provoquant des Gastro-entérites, diarrhées, nausées, etc.
L’élimination de ces bactéries dans les eaux peut se faire par chloration, ozonation ou par
utilisation de rayons UV.
Ces bactéries se développent sans oxygène et elles ont la possibilité de se transformer sous
une forme de spore résistante aux conditions défavorables. Ce sont des indicateurs de
contamination ancienne et/ou chronique, de pénétration des eaux de ruissellements dans les
ouvrages de captages. La spore est très résistante aux traitements comme la chloration. Il
est donc très important de protéger efficacement la zone de captage de la source.
Les microorganismes pathogènes dans l’eau peuvent provoquer des pathologies diverses. Le
tableau ci-dessous donne la liste des principales maladies d’origine hydrique et les
microorganismes responsables.
44
Tableau 13 : Principales maladies d’origine hydrique et leurs agents responsables
N° Maladies agents
I Origine bactérienne
1 Fièvres typhoide et Salmonella typhi Salmonella paratyphi
paratyphoide A et B
2 Dysenterie Shigella
3 Cholera Vibrio cholerae
4 Gastroentérite aiguë et Escherichia coli entérotoxinogène
diarrhée Campylobacter jejuni/coli
Yersinia enterocolitica
II Origine virale
1 Hépatite A et E Virus hépatite A et E
2 Poliomyélite Virus poliomyélitique
3 Gastroentérite aiguë et Virus de norwalk
diarrhée Rotavirus
Astrovirus
Calcivirus
Coronavirus
Entérovirus
Adénovirus
Réovirus
III Origine parasitaire
1 Dysenterie amibienne Entamoeba hystolytica
2 Gastroentérite Giardia lamblia
Cryptosporidium
2.5 Normes
2.5.1 Normes de l’eau potable
Autrefois, on déterminait si une eau était potable à partir des seuls organes de sens. L’eau
devrait ainsi être agréable au goût, limpide et dépourvue d’odeur désagréable. Cette façon
d’évaluer la qualité de l’eau a conduit, dans plusieurs cas à des catastrophes.
De nos jours, on mesure plutôt les caractéristiques les plus appropriées et on les compare à
des normes. Cependant, ces normes ne sont pas définitives et doivent être évaluées
continuellement du fait que le déversement des eaux industrielles augmente la quantité et
la diversité des produits toxiques présents dans une eau.
Ainsi, plusieurs normes, en ce qui concerne la potabilité de l’eau, ont été utilisées dans divers
pays. Il faut citer, entre autres :
45
National Interim Primary Drinking Water Regulations (NIPDWR),
Environmental Protection Agency (EPA), 1975.
Trihalomethanes Regulations, EPA, 29 Novembre 1975, 11 mars 1980 et 5
mars 1982 (Amendement aux NIPDWR).
National Secondary Drinking Water Regulations, EPA, 1979; etc.
Normes européennes applicables à l’eau de boisson, OMS, 1971.
Normes Internationales pour l’eau de boisson, OMS, 1971, etc.
Il est important de signaler que ces différentes normes ont connu des révisions en fonction de
l’évolution des types de polluants rejetés dans l’environnement.
Les tableaux suivants donnent la valeur maximale admissible (valeur limite) de certains
paramètres.
Tableau 14 : Paramètres physico - chimiques
46
11 Matières en Suspension µg/l 0,00
12 Chlore libre résiduel mg/l 0,25
Pour bien jouer ce double rôle, l’eau doit répondre à certaines normes, concernant un certain
nombre de paramètres. La plupart du temps, les principaux éléments analysés sont les
résidus secs, les alcalins, les chlorures, les sulfates, les carbonates, les nitrates, le phosphore
total, le Plomb, le Zinc, etc.
Le tableau suivant donne les valeurs limites à ne pas dépasser pour les paramètres indiqués
et parfois en fonction des classes ou sous-classes d’exposition.
Tableau 19 : Normes de l’eau de gâchage
47
30 à 60 mg/l pour les sous- classes d’exposition XA2
60 à 100 mg/l pour les sous- classes d’exposition XA3.
4 Mg2+ mg/l 1000
5 Ca2+ mg/l 125
6 Cl- mg/l ≤ 500 Béton précontraint ou coulis
≤ 1000 Béton armé ou avec insert
≤ 4500 Béton non armé et sans insert
7 SO42- mg/l ≤ 2000
8 P2O5 mg/l ≤ 100
9 NO3- mg/l ≤ 500
10 Pb mg/l ≤ 100
11 Zn mg/l ≤ 100
12 Na2O mg/l ≤ 1500
Par ailleurs, on distingue la dureté carbonatée, encore appelée dureté temporaire (associée
au HCO3-) de la dureté liée à d’autres anions (le plus souvent Cl- et SO42-), appelée dureté
permanente.
OH
HCO3-
CO32-
Ca2+
Mg2+
Cl-
NO3-
SO42-
48
La valeur de cette dernière est obtenue en faisant la différence entre la dureté totale et la
dureté temporaire. Cette valeur est nulle si l’alcalinité est supérieure à la dureté totale.
De plus, la présence d’autres sels dans l’eau accroît également la solubilité du calcaire et de
la dolomie. Ainsi, la pollution peut dans certaine mesure augmenter la dureté de l’eau : c’est
le cas par exemple dans les régions où le CaCl2 est utilisé massivement pour faire fondre la
neige.
Cx 50
C (mg / CaCO3 ) ;
ME
49
C’est le cas par exemple des industries : textiles, de papiers fins, de produits
pharmaceutiques, etc. Ces industries utilisent le plus souvent des eaux adoucies. Il est
important de signaler que les eaux trop adoucies aussi présentent des inconvénients que sont
:
Goût fade ;
Corrosion des métaux ;
Libération des métaux à caractère toxique (Cd, Pb,…) dans les canalisations.
Enfin, il faut signaler qu’il n’y a pas encore de relation clairement établie, entre la santé du
consommateur et la dureté de l’eau de consommation.
Il est possible de classer les eaux, selon leur dureté exprimée en mg/l de CaCO3 ou en mé/l.
Tableau 20 : Classification de l’eau en fonction de sa dureté
Dureté Valeur
Qualité de l’eau Dureté mg/l mé/l optimale
CaCO3
Eau douce < 60 <1,2
Eau légèrement douce 60- 120 1,2- 2,4 80 mg/lCaCO3
Eau dure 120- 180 2,4- 3,6 ou 1,6mé/l
Eau très dure > 180 > 3,6
Les réactifs les plus utilisés dans l’adoucissement par précipitation sont la chaux Ca(OH)2 et
le Na2CO3, et conduisent aux réactions suivantes :
50
Mg(HCO3)2 + 2Ca(OH)2 2CaCO3(S)↓ + Mg(OH)2(S)↓ + H2O
Dans le cas des sels de Magnésium, un excès de chaux est nécessaire pour élever le pH à 10,5
dans le but de faciliter la précipitation du Mg(OH)2. Pour les chaudières industrielles, on
utilise le plus souvent le Na3PO4 et l’équation de la réaction est la suivante :
51
CHAPITRE III : DESINFECTION DE L’EAU
3.1- Définition
La désinfection est un traitement qui permet de détruire ou d’éliminer les microorganismes
susceptibles de transmettre des maladies (microorganismes pathogènes).
L’eau peut également être désinfectée grâce à des moyens physiques : ébullition, Ultrasons,
Ultraviolets ou rayons Gamma.
la puissance du désinfectant ;
la concentration du désinfectant ;
le temps de contact ;
le nombre de microorganismes ;
la température de l’eau ;
le pH de l’eau ;
et la concentration de matières organiques dans l’eau.
52
3.3 Méthodes de désinfection
3.3.1 Désinfection par le chlore
Les produits chimiques les plus utilisés dans la désinfection des eaux par le Chlore sont :
le Chlore gazeux Cl2 ;
l’Hypochlorite de Sodium (NaOCl) ;
l’Hypochlorite de Calcium (Ca(OCl)2) ;
les mono- chloramines (NH2Cl) ;
et le Dioxyde de Chlore (ClO2).
Parmi ces produits, on recourt le plus au Chlore gazeux pour la désinfection des eaux
potables.
[ H ].[OCl ] K [OCl ]
K ou
[ H 0Cl ] [ H ] [ H 0Cl ]
Tableau 21 : Valeurs de K en fonction de la température
Température K (mole/l)
0 1,5.10-8
5 1,8.10-8
10 2,0.10-8
15 2,3.10-8
20 2,6.10-8
25 2,9.10-8
Les proportions de OCl- et de HOCl sont fonction du pH : plus le pH est élevé, plus la
proportion de OCl- est grande. La prise en compte de ce phénomène est très importante, car
53
l’acide hypochloreux (HOCl) est un désinfectant beaucoup plus efficace que les ions
hypochlorites (OCl-).
Figure 7 : Répartition des différentes formes de chlore dans l’eau pure selon le pH
54
A : destruction du chlore par les composés
minéraux (fer, manganèse…);
B: formation de composés chlorés
organiques et de chloramines, réduction
des monochloramines et des dichloramines,
formation des trichloramines;
C : destruction des chloramines par ajout
de chlore supplémentaire; Point de rupture
(break-point): les mono-, di et
trichloramines ont pratiquement disparu;
D : production de chlore actif. Tout le chlore
ajouté sera sous forme d’acide
hypochloreux (HClO), mais il reste du
chlore combiné (trichloramines et autres
sous-produits de désinfection). Les
Figure 8 : Schéma de la chloration au point critique. trichloramines ont un très léger effet
désinfectant, mais ils donnent un goût de
d)- Déchloration
chlore à l’eau.
La déchloration consiste en une réduction
partielle ou complète du chlore résiduel d’une eau par tout procédé physique ou chimique.
Elle a lieu lorsqu’on a effectué une surchloration ou lorsqu’il y a eu déversement accidentel
de chlore.
Plusieurs produits ou procédés peuvent être utilisés pour déchlorer une eau. Parmi eux, le
Dioxyde de Soufre SO2, le Sulfite de Sodium Na2SO3, le Charbon activé, les résines
échangeuses d’ions et l’aération.
Il est à noter que l’aération n’est efficace que pour l’élimination de l’acide hypochloreux. Les
différentes réactions qui ont lieu pendant la déchloration sont :
1) - Avec le Dioxyde de Soufre
SO2 + HOCl + H2O Cl- + SO42- + 3H+
SO2 + NH2Cl + 2H2O Cl- + SO42- + NH4+ + 2H+
2) - Avec le Sulfite de Sodium
Na2SO3 + Cl2 + H2O Na2SO4 + 2HCl
3) - Avec le Charbon activé
C + 2Cl2 + 2H2O 4HCl + CO2
C + 2NH2Cl + 2H2O CO2 + 2NH4+ + 2Cl-
C + 4NHCl2 + 2H2O CO2 + 2N2 + 8Cl- + 8H+
Il faut souligner que la déchloration par le Charbon activé est beaucoup plus coûteuse que
celle par les produits sulfurés.
55
3.3.2 Désinfection par le dioxyde de chlore ClO2
Le Dioxyde de Chlore était utilisé jusqu’en 1974, principalement à cause de son pouvoir
oxydant élevé, grâce auquel on pouvait éliminer les goûts, les odeurs, le Fer et le Manganèse
présents dans l’eau. Pour une désinfection continue, on utilisait plutôt le Chlore, moins
coûteux.
A partir de 1974, il a été remarqué que dans certains cas, le chlore réagissait avec la matière
organique pour former des substances cancérogènes (Trihalométhanes). Pour éviter cet état
de fait, on préfère actuellement utiliser, de plus en plus, le Dioxyde de Chlore et le Chlore.
Ainsi, on traite d’abord avec du ClO2 les eaux contenant beaucoup de matières organiques.
Ceci permet de désinfecter ces types d’eau et d’oxyder ces matières organiques, mais aussi
d’éliminer une bonne partie des goûts et des odeurs, sans pour autant générer de produits
cancérogènes.
Ensuite, on effectue une post-Chloration qui permet de maintenir une concentration
résiduelle de Chlore dans l’eau distribuée.
Enfin, bien que le ClO2 soit soluble dans l’eau, il ne réagit pas chimiquement avec celle-ci.
Production du ClO2
Le ClO2 étant un gaz instable et explosif à une température supérieure à – 40°C, on doit le
produire immédiatement avant son utilisation dans l’eau. Dans le domaine des eaux, les
procédés de production du ClO2 sont basés sur la réaction chimique du Chlorite de Sodium
(NaClO2) avec le Chlore (Cl2), soit :
2NaClO2 + Cl2 2ClO2 + 2NaCl
Stœchiométriquement, 1,34g de NaClO2 réagit avec 0,5g de Chlore pour produire 1 g de ClO2.
Mais en pratique, puisque le NaClO2 utilisé n’est pur qu’à 80%, on doit plutôt parler de 1,68g.
3.3.3 Désinfection par l’Ozone
L’ozone est un gaz bleu instable composé de molécule d’oxygène triatomique, O 3. Sa
solubilité dans l’eau est de 570mg/l à 20°C, soit 12fois moindre que celle du Chlore dans les
mêmes conditions. L’ozone étant un oxydant très puissant, on doit choisir avec soin les
matériaux avec lesquels il entre en contact ; le verre et la porcelaine résistent bien à l’ozone,
ce qui n’est pas le cas pour le caoutchouc.
L’ozone permet de réduire la couleur, les goûts et les odeurs ; de détruire les produits à base
de phénol et oxyder les ions ferreux et manganeux en ions insolubles. Contrairement au
Chlore, l’Ozone ne réagit pas avec l’azote ammoniacal.
Toutefois, des études récentes ont révélé que l’ozonation de certains produits organiques et
de certains pesticides entraînait la formation de produits cancérigènes.
Le pouvoir désinfectant de l’Ozone est de 10 à 100 fois supérieur à celui du Chlore, et ce
pour tous les types de microorganismes (exceptés les spores et les Kystes qui résistent mieux
à l’Ozone).
56
L’influence de la variation du pH et de la température de l’eau sur le pouvoir désinfectant de
l’Ozone est mal connue. Cependant, il semble que ce pouvoir désinfectant ne soit pas affecté
dans la plage de pH située entre 6 et 8,5 et qu’aux températures élevées, l’Ozone est moins
stable. Ce qui rend difficile le transfert de l’Ozone à l’eau, puisque sa solubilité dans celle-ci
se trouve réduite.
Production de l’Ozone
A cause du fait que l’Ozone se décompose facilement en O2, il doit être produit
immédiatement avant son utilisation. Cette production se fait par émission d’un effluve
électrique sous haute tension dans une atmosphère contenant de l’air sec. On peut aussi
produire l’O3 à partir de l’Oxygène pur ; dans ce cas le rendement, en masse, du générateur
d’Ozone est environ deux fois plus élevé.
57
3.3.5 Méthodes physiques de désinfection
Les deux principales méthodes de désinfection physique sont l’ébullition de l’eau et
l’irradiation par les rayons ultra- violets.
a)- L’ébullition :
L’utilisation de l’ébullition comme moyen de désinfection de l’eau remonte depuis l’antiquité.
C’est ainsi que les soldats d'Alexandre le Grand devaient déjà suivre les conseils du célèbre
Aristote : faire bouillir leur eau de boisson. Egalement, en Perse, Avicenne (980-1046), dans
le livre III de son Canon, indiquait que l'eau peut être rendue potable par évaporation et
distillation, ou à défaut par ébullition.
L’ébullition est un moyen simple et consacré par l’expérience, qui détruit les
microorganismes pathogènes tels que : virus, bactéries, cercaires, kystes et Œufs.
Alors qu’elle peut être utilisée comme moyen domestique de traitement, elle n’est pas une
méthode susceptible d’être appliquée dans les systèmes d’alimentation en eau des
collectivités. Cependant, dans des circonstances critiques, l’ébullition de l’eau peut être
utilisée comme mesure temporaire.
b)- Les rayons Ultraviolets :
L’action bactéricide des rayons ultra-violets de grandes longueurs d’onde (200295A°) a été
observée par le Savant russe A.M. MAKLAKOV en 1889. Les résultats de ses travaux
montrent que l’effet de désinfection maximum par les rayons ultra- violets est obtenu sous
les longueurs d’onde de 260A° et qu’à cette valeur de longueur d’onde, les différentes sortes
de bactéries et de spores meurent au bout de quelques minutes comptées dès le début de la
radiation.
Le spectre de la lumière UV comprend 3 parties :
Spectre UVa : de 315 à 400nm ;
Spectre UVb : de 280 à 315nm ;
Spectre UVc : de 180 à 280nm.
Ces rayons UV sont produits par des lampes remplies de vapeurs de mercure qui émettent
à la longueur d’onde de 254 nm et ont une action photochimique sur les corps, action qui
se manifeste par des réactions très diverses telles que :
Pigmentation de la peau (UVa) ;
Vitamination des produits alimentaires (UVb) ;
Destruction des microorganismes (UVc) ;
Formation d’ozone (pour des longueurs d’onde de l’ordre de 185 nm).
L’action stérilisante est due à la perturbation par le rayonnement UV dans la structure
chimique des constituants de la cellule vivante, et par conséquent, de leur fonctionnement.
Ces rayonnements UV agissent sur les colloïdes protéiques du cytoplasme des cellules en
changeant leur structure, leur dispersion et de ce fait provoquent la mort des cellules.
58
Suivant la quantité d’énergie UV reçue, la cellule vivante sera soit stérilisée (effet
bactériostatique) soit détruite (effet bactéricide). L’effet bactériostatique dans le cas d’une
absorption modérée d’énergie UV, permet à la cellule de continuer à vivre, mais l’empêche
de se reproduire. Ainsi, cette cellule est condamnée à disparaître.
Quant à l’effet bactéricide qui intervient suite à l’absorption d’énergie supérieure à une
certaine dose, il permet la destruction de la cellule.
L’énergie consommée par la désinfection varie en fonction de l’adsorption du rayonnement
par l’eau à traiter (turbidité, présence de métaux, matières organiques…).
L’efficacité obtenue varie entre 90 et 99,99% suivant la durée d’exposition de l’eau à traiter
et les performances du traitement dépendent des caractéristiques (turbidité, ions minéraux
dissous : Fe, Mn…, alcalinités, MES,…). A cause de cela, il est recommandé de filtrer l’eau
en amont du stérilisateur afin d’éliminer les MES qui peuvent absorber les rayons UV ou les
réfléchir, mais aussi protéger les microorganismes.
Cette méthode de traitement ne modifie pas les caractéristiques organoleptiques de l’eau,
mais aussi elle n’engendre aucun élément qui permet de protéger l’eau contre une nouvelle
contamination.
Un appareil de désinfection UV se compose d’une ou plusieurs lampes placées dans des
gaines de quartz pour être isolées thermiquement de l’eau. Ces lampes peuvent être
assemblées dans un tube cylindrique (appareil de type fermé) ou dans un canal (appareil de
type ouvert). Dans les deux cas, l’eau circule, au voisinage des lampes, en couches minces car
les rayons UV sont rapidement absorbés par l’eau.
L’ensemble est commandé par une armoire électrique assurant l’allumage des lampes, leur
fonctionnement, le comptage des heures de fonctionnement et le déclenchement d’une alarme
indiquant un éventuel disfonctionnement.
Il existe deux types de lampes : les lampes basses pressions qui ont une durée de vie de 9000
heures et les lampes haute pression qui, elles, ont une durée de vie nettement inférieures.
Le tableau suivant nous donne quelques exemples de doses UV nécessaires à 253,7 nm pour
l’élimination de X% de germes (mJ/cm2).
Elimination
N° Désignation
90% 99,99%
BACTERIES
1 Eschericia Coli 2,9 11,6
2 Salmonella Typhosa 8,8 2,2
3 Bacillus subtilis Veg 6,1 24,4
4 Bacillus Subtilis Spr 11,8 47,2
5 Streptoccocus lactis 6,2 24,8
6 Pseudomonas fluerescens 3,5 14
7 Staphiloccocus albus 1,8 7,2
59
8 Staphiloccus aureus 2,6 10,4
9 Vibrio comman cholera 3,4 13,6
10 Pseudomonas tumefatiens 4,4 17,6
11 Pseudomonas cepacias 4,5 18
VIRUS
1 Polio virus poliomyélites 3,2 12,8
2 Hépatite 5,8 23,2
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