Iste Techinn21v6n1 4
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Béatrice Siadou-Martin1
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Laboratoire CEREFIGE, Université de Lorraine, France, beatrice.siadou-martin@univ-lorraine.fr
RÉSUMÉ. L’innovation commerciale répond à la question « faire différemment » dans la commercialisation des biens et
des services. Elle s’intéresse ainsi à l’objet de l’échange mais aussi à la construction même de cet échange commercial
en considérant les acteurs et l’environnement. L’innovation commerciale recouvre les aspects techniques et
technologiques mais également les aspects sociaux, organisationnels et informationnels. Cet article vise à définir les
contours de l’innovation commerciale ainsi qu’à fournir des éléments de compréhension et de réflexion sur la manière
dont ce dispositif de management permet de repenser les contours de l’échange marchand. En effet, l’innovation
commerciale permet de comprendre les dynamiques concurrentielles d’un secteur et d’ouvrir des opportunités de
marchés aux différents acteurs.
ABSTRACT. Market innovation answers the question "how to do it differently" in selling and exchanging goods and
services. It focuses on the object of the exchange but also on the construction of this commercial exchange by
considering the players and the environment. Market innovation includes technological aspects and those of the
techniques used, as well as social, organizational and informational aspects. This article aims to define the concept of
market innovation and to provide elements of understanding and reflection on the way in which this management device
allows us to rethink the market. Indeed, market innovation highlights the competitive dynamics of a sector and the new
opportunities for brands and retailers.
MOTS-CLÉS. Innovation commerciale, comportement d’achat, stratégie d’entreprise, marketing, concurrence, avantage
stratégique.
KEYWORDS. Market innovation, purchase behaviour, business strategy, marketing, competition, strategic advantage.
1. Introduction
Autre temps, autre exemple… En mai 2019, le nouveau centre commercial « Cloche d’Or » est
inauguré à Luxembourg-Ville. Comment décrire ce modèle disruptif de distribution qui permet de
repenser la ville et de considérer l’ensemble de ses usagers que sont notamment les habitants, les
travailleurs locaux ou transfrontaliers, les touristes ou encore les familles habitant en périphérie ? Il
s’agit d’un vaste ensemble immobilier qui propose logements, bureaux, commerces, établissements
Horeca (hôtel, restauration, café) et espaces publics sur le principe de la mixité verticale puisqu’il
comprend 21 étages et près de 80 hectares. Auchan, enseigne phare du centre commercial, a ainsi
conçu et dévoilé l’hypermarché du futur, son nouveau concept baptisé lifestore. Ainsi, se combinent
des évènements commerciaux, des espaces de convivialité, des lieux de restauration (eat-in-store) et
des stands d’alimentation fraîche. A titre d’illustration, les clients peuvent trouver des potagers où sont
cultivés des herbes aromatiques ou des espaces ouverts réservés à des animations ou à des opérations
de sensibilisation. L’hypermarché se dotera également de nouveaux métiers tels que le welcomer qui
assure l’accueil des consommateurs, le personal shopper qui peut les conseiller et assister dans leurs
achats ou encore des diététiciens ou coachs sportifs qui proposent services et conseils1.
Une perspective historique des formes d’échange des biens et services met en exergue des
« révolutions commerciales », définies comme des « épisodes au cours desquels la trajectoire
d’évolution du secteur marque une bifurcation manifestant l’émergence de nouvelles manières de
satisfaire les besoins des consommateurs » [MOA 11, p. 7].
1.2. La digitalisation, source d’innovations commerciales…
Il serait vain de vouloir dresser une liste exhaustive des innovations commerciales qui émergent
suite à la digitalisation de l’économie qui conduit l’ensemble des acteurs à repenser de nos jours à
repenser l’échange marchand. Des illustrations sont proposées dans le tableau 1.
1
https://www.retaildetail.be/fr/news/immobilier/ouverture-de-cloche-d%E2%80%99or-au-luxembourg-avec-l%E2%80%99inauguration-de-
l%E2%80%99hypermarch%C3%A9-du-futur
La mise en œuvre d’une nouvelle technologie implique bien souvent des aspects et enjeux
organisationnels, informationnels ou sociaux. Par exemple, quand une enseigne décide de doter ses
vendeurs d’un dispositif d’aide à la vente ou de proposer à ses consommateurs un dispositif d’aide à
l’achat (ces dispositifs sont désignés avec l’acronyme NAVA, nouvelles aides à la vente et à l’achat),
elle doit conduire une réflexion sur les méthodes de management, les compétences, la formation et les
conditions de travail ainsi que sur les leviers d’acceptabilité de cette innovation au sein de
l’organisation et par les consommateurs. A défaut de la mise en place de dispositifs
d’accompagnement, l’innovation commerciale pourra devenir source de résistance et de rejet de la part
des acteurs.
1.3. L’innovation commerciale, en perpétuel mouvement…
Comment définir ce concept d’innovation commerciale ? Intéressons-nous aux deux termes qui
forme cette expression.
L’innovation comporte trois caractéristiques essentielles qui permettent de mieux appréhender ce
concept. Tout d’abord, elle renvoie à des valeurs positives puisqu’elle permet de renforcer la
compétitivité des entreprises et de dynamiser la croissance économique des pays. Ainsi, aussi bien au
niveau des stratégies d’entreprises que de la politique générale des pays, l’innovation est mise en avant
comme une valeur à poursuivre et à atteindre. Ensuite, l’innovation se définit comme la mise en œuvre
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de nouvelles idées et/ou des résultats de recherches. Cette idée de nouveauté introduit une rupture plus
ou moins grande avec l’état antérieur qu’il s’agisse d’un objet ou de la manière précédente de faire. En
première approche, l’innovation pourrait se résumer à faire différemment, à faire autrement un produit
ou une action. Globalement, les innovations résultent de l’adaptation de recherches scientifiques, de la
nécessaire adaptation à des contraintes environnementales, d’une volonté managériale ou de la prise en
compte des attentes du consommateur… (ou d’une combinaison de ces solutions), le degré
d’innovation apparaît variable, et le degré de nouveauté s’étend selon les auteurs d’une technologie
nouvelle ou à la mise en œuvre d’une nouvelle marque de produit [CES 96]. Enfin, l’innovation est,
par ontologie, risquée puisque bien que la nouveauté puisse l’attirer, l’individu préférera ce qu’il
connaît, ce dont il a l’habitude. L’observation des pratiques managériales montre un rythme soutenu
des innovations mais avec un taux de succès faible, ce qui souligne le caractère risqué de cette activité
[OZE 14] : à titre d’illustration, une étude menée par Nielsen2 montre qu’environ les trois quarts des
produits de grande consommation échouent dès leur première année de commercialisation. De même,
de nombreuses innovations commerciales comme de nouveaux objets connectés ou de nouveaux lieux
ou formats de distribution ne dépasseront pas le stade de l’idée, du prototype, de l’étude de marché ou
du concours d’innovation faute d’avoir trouvé un modèle économique satisfaisant ou un marché
potentiel suffisamment large. L’approche schumpetérienne de l’innovation reprend cette réflexion en
décrivant le processus d’innovation comme un processus de destruction créatrice. Cette oxymore
apparente s’explique par la nécessité de faire table rase du passé afin de laisser émerger et mettre en
œuvre de nouvelles idées. Cette problématique de la temporalité dans l’innovation soulève de
nombreuses questions : l’entreprise doit-elle sans cesse innover ? Est-il nécessaire d’innover quand les
résultats sont satisfaisants et les objectifs sont atteints ? A quel moment le marché est-il prêt pour
accepter une innovation ? Faut-il innover de manière disruptive ou au contraire, préférer un
avancement étape par étape ?
En 2005, le manuel d’Oslo [EUR 05] définit l’innovation comme « la mise en œuvre d’un produit
(bien ou service) ou d’un procédé (de production) nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle
méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques d’une
entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures ».
D’ailleurs, le manuel d’Olso considère que l’innovation commerciale correspond à la mise en œuvre
de nouvelles méthodes de commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception
ou du conditionnement, de la distribution, de la communication ou de la tarification d’un produit. Le
marketing conçoit le produit selon trois niveaux comme le présente la figure suivante.
Produit augmenté
Produit tangible
Produit
central
2
“The Nielsen Breakthrough Innovation Report”, European Edition, December 2015, Nielsen.
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Si le produit central permet de définir le bénéfice (qu’il soit fonctionnel, hédonique, social, éthique,
etc.), ou le service réel retiré de la consommation, le produit tangible s’attache à définir ou à traduire ce
bénéfice au travers des caractérisques ou capacités du produit ou service tels que la durabilité, le nom
de marque, le niveau de qualité, l’emballage, le conditionnement. Néanmoins, dans le processus de
développement d’un nouveau produit, les marketers devront également définir le produit augmenté
c’est-à-dire l’ensemble des facteurs ou éléments qui faciliteront l’achat et qui offriront l’expérience
client la plus satisfaisante. Ainsi, les modalités de livraison, les possibilités d’installation, les garanties,
le mode de financement, les services ou applications facilitant l’usage, l’achat de nouvelles options ou
d’accessoires, etc. seront autant de facteurs qui permettront d’enrichir le produit central. Se dessinent
subséquemment de très nombreuses pistes pour l’innovation commerciale qui concerne les aspects
techniques et technologiques du produit mais également les services complémentaires et
l’environnement de service et qui porte donc sur des aspects matériels, sociaux, informationnels ou
organisationnels [DOS 17]. L’innovation commerciale peut délimiter et s’apprécier au travers de sa
plus-value pour l’humanité. Elle devrait constituer un progrès pour l’homme, dans sa manière de
commercer, de vivre et plus largement d’être [CHO 12].
Contrairement à l’invention qui s’inscrit dans une logique de découvertes et d’élargissement des
connaissances, l’innovation est de nature économique et se doit d’être intégrée au marché. A ce titre,
questionner les relations entre l’innovation commerciale et le marché apparaît comme un préambule.
Par ailleurs, l’emploi du singulier pour l’expression innovation commerciale cache partiellement son
caractère protéiforme qui a été largement souligné dans la littérature.
2.1. Relations complexes entre innovation commerciale et marché
La question des relations entre l’innovation et le marché mérite d’être plus longuement discutée. En
première approche, le marché peut être défini comme la rencontre entre l’offre et et la demande.
Cependant, cette définition ne donne pas d’informations précises sur les conditions organisationnelles
et matérielles de l’échange. En effet, la relation « marché-innovation » est complexe et peut être
qualifiée de réflexive. L’innovation induit une compréhension approfondie du marché mais
l’innovation modifie le marché.
2.1.1. De la compréhension des marchés à la création de nouvelles perspectives…
Par ailleurs, le succès rencontré par l’entreprise Michel et Augustin est tel qu’il a intéressé Danone
« qui en 2016, a acquis 40 % du capital de la marque au ton décalé et devrait progressivement en
prendre le contrôle d’ici à cinq ans, pour une valorisation totale comprise entre 75 et 100 millions
d’euros »3. Au-delà des données financières, cet exemple illustre comment l’innovation commerciale
peut permettre de se distinguer sur un marché saturé. En effet, la marque Michel et Augustin
commercialise des produits (yaourts, mousses au chocolat, gâteaux) qui ne présentent pas ou peu de
difficultés techniques et subséquemment, n’offrent pas la possibilité d’avoir recours à une protection
jurique des produits commercialisés, et se situent sur des marchés où la concurrence est nombreuse et
dynamique. Combinée à une innovation sociale (la bananeraie et les trublions du goût), la
communication différente, décalée voire transgressive mise en œuvre par la marque Michel et Augustin
permet de mettre en scène la marque, de raconter des histoires (story-telling), de constituer une
communauté de consommateurs fans de la marque sur lesquels elle peut s’appuyer pour développer ses
ventes et de se créer, ainsi, des opportunités de marchés.
Les trois exemples développés ci-dessus (le commerce de détail, le marché de l’immobilier et la
marque Michel et Augustin) permettent d’illustrer de quelle manière l’innovation commerciale permet
de redessiner le marché. En effet, la mise en œuvre d’une innovation commerciale permet de modifier
qualitativement (instensifier les relations avec les clients actuels) et quantitativement le marché
(trouver de nouveaux clients) ainsi que l’émergence d’une nouvelle dynamique concurrentielle
consécutive à une déstabilisation du marché actuel [LEN 15]. A ce titre, l’innovation commerciale
apparaît indispensable. Ne pas anticiper les évolutions du marché et de l’environnement, c’est prendre
le risque d’un nouvel entrant proposant un modèle disruptif ou de la mise en œuvre d’une proposition
de valeur satisfaisant davantage le consommateur que sa propre proposition.
3
https://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/La-recette-du-succes-d-Augustin-Paluel-Marmont-Michel-et-Augustin-40534
Comme indiqué précédemment, l’innovation commerciale peut concerner le produit mais également
tous les éléments péréphiques qui contribuent à la commercialisation du bien ou du service. Sans que
cette liste soit exhaustive, l’innovation commerciale peut concerner le produit mais également les
services complémentaires, la gestion des flux d’informations accompagnant les biens, les méthodes de
paiement ou de livraison, la gestion de relation client ou les formes de contact et de communication.
Les pratiques managériales permettent ainsi de constater et de conclure à la très grande diversité de
l’innovation dans les structures commerciales [GAL 04]. Ainsi, la littérature marketing a cherché à
qualifier l’innovation commerciale et propose plusieurs typologies de celle-ci présentées ci-après. De
manière schématique, trois critères sont identifiés et mobilisés pour étudier les innovations
commerciales : les finalités, la nature et le degré de rupture de l’innovation.
En s’appuyant sur les deux caractéristiques de l’innovation que sont son degré de nouveauté ainsi
que sa nature, quatre formes d’innovation commerciale sont ainsi délimitées : innovation radicale ou
incrémentale, innovation sociale ou technique [BAD 92]. Plus précisément, une innovation
incrémentale introduit une faible différence par rapport aux propositions antérieures, en revanche, une
innovation radicale s’appuie sur une rupture forte par rapport aux propositions antérieures. A titre
d’illustration, si la tablette peut être qualifiée d’innovation incrémentale, l’introduction du smartphone
sur le marché de la téléphonie mobile qui modifie profondément les usages des consommateurs,
constitue un exemple d’innovations disruptives. En considérant la nature de l’innovation, ces auteurs
distinguent l’innovation sociale qui remet en question les habitudes d’achat ainsi que l’innovation
technique qui modifie les relations entre les acteurs de la chaîne de l’offre. Cette dernière est souvent
concomittante avec une innovation technologique.
4
https://www.e-marketing.fr/Thematique/retail-1095/Breves/Boulanger-lance-Comptoir-magasin-comme-maison-315867.htm
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D’autres typologies fondées sur le contenu de l’innovation commerciale ont également été
proposées. La nouvelle méthode de vente, le nouveau format de vente, le nouveau produit, le nouveau
service, le nouveau process interne, le nouveau process externe et l’application de nouvelles
technologies sont ainsi proposées dans la typologie de Gallouj [GAL 07]. De la même manière,
Choukroun (2012) identifie sept sources d’innovation commerciales dans la distribution que sont le
produit, le concept, l’animation, le lien client online, le modèle d’organisation, les partenariats, et la
roue de la productivité [CHO 12].
Une fois décrit le contenu de l’innovation commerciale et ses principales caractéristiques, se pose la
question du management de l’innovation commerciale. Afin de fournir des éléments de réflexion sur
cette thématique, la diffusion de l’innovation sur le marché est abordée. Ensuite, l’innovation
commerciale n’est pas uniforme selon les différents acteurs. Quelles sont donc les tendances de
l’innovation commerciale ?
3.1. Le processus d’adoption par les consommateurs d’une innovation commerciale
Bien que l’innovation commerciale apparaisse nécessaire pour anticiper des modèles disruptifs et les
évolutions de la consommation, l’arbitrage de la pertinence de celle-ci se fera par le marché : in fine, ce
sont les consommateurs qui décideront de son devenir par l’achat et le réachat de ce produit et/ou
service, c’est-à-dire en développant une forme d’attachement au lieu et à la marque [DIA 15],
autrement dit, une fidélité envers l’innovation commerciale. Se pose alors la question de l’adoption et
de la diffusion sur les marchés.
Bien que l’innovation commerciale apparaisse courante, elle n’est pas répandue de manière
uniforme entre les acteurs et les secteurs. Ainsi, l’observation des pratiques de commercialisation du
commerce de détail permet de conclure que la propension à innover est fortement liée à la taille de
l’entreprise, à son internationalisation et sa capacité de fonctionner en réseau ou son appartenance à un
groupe [BER 05].
L’innovation commerciale s’inscrit de nos jours dans un paradigme ubiquitaire qui peut se
comprendre à travers l’acrononyme ATAWAD qui signifie « any time, any where, any device » c’est-
à-dire une possibilité de consommer n’importe où, n’importe quand et à partir de n’importe quel point
de contact qu’il s’agisse d’une interface physique ou virtuelle. Une compréhension de cette meta-
shopping experience est donc indispensable : « L’expérience vécue n’est plus alors strictement linéaire
car le consommateur va alors piloter une « expérience omni-canaux » qui fait sens et qui correspond
bien aux attentes qu’il a de chaque canal mobilisé » [BAD 13, p. 4].
Dans une vision prospective, l’innovation commerciale poursuit deux pôles centraux : d’une part, la
création de valeurs c’est-à-dire l’innovation permet de mieux répondre aux attentes des
consommateurs, d’autre part, elle s’appuie sur la segmentation et la personnalisation de l’offre qui
permet de construire des offres différentiées [DUP 02]. En s’appuyant sur une étude approfondie de la
grande distribution, on peut remarquer que ce format tente de positionner son offre sur la valeur
efficacité. Ainsi, les innovations commerciales promues par ce format se fondent sur les usages du
temps des consommateurs et répondent à trois trajectoires : la libération ou l’enrichissement du temps
avec le drive ou le self-scanning, l’externationalisation avec la prise en charge d’activités assumées par
les consommateurs avec l’instauration des rayons découpe ou traiteur et, enfin, par une trajectoire
combinatoire.
4. En guise de conclusion…
L’échange commercial perdure depuis des siècles. Ainsi, la nouveauté ne se situe pas au niveau de
l’existence de cet échange mais bien dans la manière dont celui-ci est orchestré. Comme cela a été
souligné, l’innovation commerciale peut reposer sur des aspects techniques, technologiques mais
également sociaux, orgnisationnels et informationnels. Bien souvent, l’innovation commerciale peut
apparaître comme une innovation complexe qui combine plusieurs dimensions, ce qui a été mis en
évidence sous le terme de modèle combinatoire ou d’innovation architecturale. Elle combine ainsi
l’ensemble des ressources de l’entreprise qu’elles soient financières, matérielles, humaines ou
informationnelles. A ce titre, l’innovation commerciale interpelle la dimension entrepreneuriale interne
et reste « un champ d’étude à privilégier pour observer les mutations à l’œuvre du secteur du
commerce et de la distribution » [DEM 15, p. 38].
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