Le Poussin Qui Grandissait Trop Vite Cambria 0

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Le poussin

qui grandissait trop vite


Brigitte Guillemot Deleruelle
Comme chaque jour, Timy joue avec ses copains en
attendant l’arrivée de sa maman. Comme ils sont
partis, il fait des dribbles avec son ballon. C’est à cet
instant qu’il entend un piaillement provenant d’un
carton. Curieux, il s’en approche et découvre un joli
poussin jaune.
- Mais où est ta famille ? Lui demande Timy. Tu es
perdu ? Il regarde partout, en espérant trouver une
poule et d’autres petits poussins. Il cherche sous les
voitures, derrière le container à bouteilles, dans le
massif de fleurs du voisin mais ne trouve rien.
- Viens avec moi lui dit-il je vais te donner à boire, tu
dois mourir de soif.
Le petit poussin jaune semble comprendre son
sauveur et le suit en poussant des cris.
Timy rentre chez lui et installe cette petite boule
jaune dans un panier en osier, puis tiédit du lait
qu’il lui fait boire avec une petite cuiller.
- C’est l’heure du goûter dit-il a son protégé. Veux-tu
un morceau de petit beurre?
- Où as tu pris ce poussin ? Dit sa maman qui vient
de rentrer.
- Il est perdu ! Dit le petit garçon, il faut qu’on
retrouve sa famille, mais il avait faim et soif.
- On peut le garder si on ne retrouve pas sa maman
poule ? Il est trop mignon !
- Mais non, Timy ! Ce n’est pas possible ! Un petit
poussin de cet âge a besoin de soins constants et de
chaleur. Il doit vivre avec ses frères et sœurs sous
l’aile de sa maman ou dans une couveuse !
- Mais si ! Maman, Je vais lui mettre ma lampe jour
et nuit et je lui mettrai une bouillotte pour le
réchauffer ! S’il te plait !
Timy s’était déjà attaché à cette petite boule si
mignonne.
- Et les vacances tu y a pensé ? Qui le gardera ?
- On le mettra dans un carton ! Et il viendra avec
nous !
- Mais ce n’est pas un chien ! Tu ne peux pas le tenir
en laisse ! Il se perdra !
- Non, il m’a déjà suivi jusqu’ici. Enfin elle, je suis sûr
que ce sera une très jolie poule. Quel prénom, pour
ma jolie poulette ? Juliette ! C’était le prénom de ma
meilleure amie en maternelle.
- Juliette ! Dit sa maman en riant. Gardons-le pour
cette nuit, et on verra par la suite ce que l’on peut
faire. Nous irons à la ferme pour voir si une poule
qui a une couvée de poussins est prête à en adopter
un de plus.
- Oui, dit Timy mais ensuite quand elle aura grandi,
Juliette sera à moi.
- Têtu comme son père, dit sa maman en riant. En
attendant, viens voir comment fonctionne la
bouillotte électrique. Il ne faut pas monter la
température trop haut, 40 degrés maximum et
l’enrouler dans une serviette bien sèche pour ne pas
salir la bouillotte. Tu poseras le poussin dessus.
Attention à l’eau, il ne faut pas que son lit soit
mouillé. Et pour la nourriture, on peut continuer
comme ça, avec des gâteaux écrasés dans de l’eau.
Tu as tout compris ?
- Oui oui ! Crie Timy aux anges.
Le soir, son papa qui est en déplacement pour son
travail parle à son fils au téléphone.
- Allo, Papa ? Lui dit le petit garçon ravi. Je vais avoir
une nouvelle amie, elle est dans un panier, je vais
dormir avec elle ce soir ! Elle s’appelle Juliette.
Le papa croit à un nouveau jeu ne pose pas plus de
questions. Il l’embrasse bien fort et lui demande de
passer sa maman.
Timy a bien du mal à dormir cette nuit là, tant il
veut surveiller sa protégée. Il vérifie la température
toutes les heures pendant que le petit poussin dort
tranquillement.
Dès que le jour se lève, Timy et sa maman déjeunent
rapidement, déposent le poussin dans un carton et
partent à la ferme pour voir si une poule avec des
petits poussins peut adopter Juliette.
Malheureusement, tous les poussins de la ferme de
monsieur Jaunet sont devenus des poulets qui
vivent leur propres vie, grattant la terre pour
trouver des vers comme leur maman poule leur a
appris à le faire. Timy est tout content de garder son
petit poussin à la maison, mais sa maman est très
ennuyée.
- Tu vas te lasser, lui dit-elle, un animal, c’est une
responsabilité, il faut le nourrir chaque jour, tenir
son panier propre, surveiller constamment la
température du panier tant qu’il est petit et je n’ai
pas le temps de t’aider. Sans nourriture, sans eau ou
s’il prend froid, ce poussin va mourir.
Elle ne mourra pas ! Répond Timy, je m’en
occuperai !
- Comme pour le poisson rouge ? Répond sa maman
tu l’as nourri 3 jours puis tu l’as oublié.
- Mais j’étais encore petit, répond-t-il. Cette fois-ci,
je serait très sérieux, je te le promets.
Sa maman à cédé et Timy est tout heureux d’avoir
un petit poussin pour lui tout seul. Il ne le quitte
presque pas, heureusement, ce sont les vacances
scolaires. Durant quinze jours, il pourra prendre
soin de sa petite protégée. Il s’installe à côté d’elle,
sort ses livres préférés et Juliette apprécie les
histoires. Elle se blottit sur lui et semble heureuse.
Au moment de dormir, il la repose dans son panier
et laisse la lampe allumée sur elle pour la maintenir
au chaud.
Les amis de Timy sont venus voir la petite protégée
et tout le monde crie Juliette ! Juliette ! Le petit
poussin ravi court partout dans la chambre, et Timy
lui apprend à sauter par dessus un crayon. Ce sera
une acrobate, dit-il très fier.
Il faudra bientôt qu’elle dorme dans le jardin, dit sa
maman. On lui fabriquera une jolie maison en bois
avec un perchoir.
- Quand elle sera grande ! Dit Timy. Elle a besoin de
moi pour l’instant.
Quelques semaines plus tard, Timy a bien tenu sa
promesse et Juliette est en pleine forme. Elle a
perdu son joli duvet jaune et est couverte de plumes
à présent.
Il a remplacé le panier par une boîte remplie de
copeaux mais Juliette adore se blottir sur Timy, et
elle ne se lasse pas des séances de lecture. Tous les
jours, elle sort dans le jardin, et Timy lui a appris à
gratter le sol pour qu’elle puisse varier ses repas. A
l’heure de rentrer, dès qu’il crie Juliette ! Elle
accourt comme un petit chien vers son maître. Si
Timy est occupé, elle tape la vitre avec son bec ce
qui le fait rire.
Le papa de Timy est rentré de sa mission à
l’étranger et s’amuse de voir son fils jouer avec cette
poulette. Il lui construit une maison en bois très
jolie, avec un perchoir, et explique à son fils qu’une
poule aime vivre dehors, et qu’il faudra la rentrer
tous les soirs, à cause des renards.
- Dehors oui, mais pas tout de suite, dit Timy,
Juliette aura peur, seule dans la nuit !
Les semaines passent et Juliette a bien grandi. Ses
plumes sont très colorées et elle est très grande
pour une poule. Elle suit Timy partout et adore par
dessus tout jouer avec ses lacets. Ils passent des
heures ensemble dans le jardin, mais il faut bien se
rendre à l’évidence, Juliette n’est pas une poule !
C’est un superbe coq !
- Ce n’est pas grave, dit Timy, même si tu ne fais pas
d’œufs, je t’aime quand même, et tu conserveras ton
prénom, tu es habitué, à présent.
Le coq Juliette apprécie de plus en plus le grand air.
Il n’aime plus vivre dans la chambre, sauf pour une
petite séance de lecture, mais il sort rapidement
dans le jardin dès que la porte est ouverte. Il aime
par dessus tout gratter le sol et manger des vers
bien dodus.
Les copains qui viennent jouer au ballon crient Juju !
Juju ! Juju a très vite adopté son nouveau prénom. Il
accourt tout content pour stopper le ballon et faire
le clown dessus en battant des ailes. Ils ont toujours
un petit morceau de gâteau dans la poche ou des
feuilles de laitue. Juju adore la laitue. Juju aime aussi
faire le beau perché sur le plus grand poteau de la
rue. D'abord surpris, les passant rient et admirent
son beau plumage mordoré.
Tout le monde aime Juju, sauf le voisin de la maison
d’à côté. C’est un vieux monsieur qui passe son
temps à regarder ce qui se passe au dessus de la
haie. Il râle après les enfants qui font du bruit et
refuse de rendre les ballons qui tombent dans son
jardin. Il les a alignés comme des trophées sur une
table. On a oublié son nom, tout le monde l’appelle
monsieur Ronchon.
Juju se lève tôt le matin et a pris l’habitude de
chanter. Il lance des gros COCORICOOO !
COCORICOOO ! C’est amusant, dit la boulangère, on
se croirait en pleine campagne ! Il est en pleine
forme, ton Juju. Tiens, Timy, prend les croissants
d’hier pour ton protégé !
Un jour, monsieur Ronchon qui ne supporte plus le
chant du coq à cinq heures du matin prend un filet
de pêche et essaie de l’attraper. Juju s’envole en
poussant des cris, ce qui réveille toute la famille.
Le papa sort en colère et dit à monsieur ronchon :
- Vous dépassez les bornes, monsieur. Ne cherchez
plus à blesser notre coq.
Monsieur Ronchon est rouge de colère et crie :
- Un coq en pleine ville, on aura tout vu ! On veut
dormir, il y en a qui travaillent.
Juju rentre vite dans la maison et va se cacher sous
un meuble, tous ces cris lui font peur. Timy tente
pour le rassurer.
Viens, mon Juju, tu as le droit de chanter, tous les
coqs de la terre chantent le matin.

Au cours du petit déjeuner, il y a une réunion
familiale. C’est le papa qui parle en premier.
- Timy, ton coq est grand, à présent, il faut qu’il
fonde une famille ! Il serait plus heureux dans une
ferme avec des poules !
- Oui, dit la maman, et il pourra chanter toute la nuit
si ça lui fait plaisir ! On se lève tôt à la campagne.
Timy verse quelques larmes, il ne veut pas se sépa
rer de son ami.
- Essaie d’y penser, lui dit son papa, on pourrait
tenter de le confier à la ferme de monsieur Jaunet et
voir s’il est heureux ?
- Il ne sera jamais heureux dit Timy. Il n’a jamais
vécu dans une ferme !
- Je veux bien te croire dit sa maman, il est tellement
habitué aux êtres humains. Je te propose de faire un
test dimanche prochain. On le dépose dans la basse-
cour et s’il se sauve et revient vers nous, on n’insiste
pas. Tu es d’accord ?
Oui dit Timy la tête basse, mais ça ne marchera pas.
Le dimanche matin, toute la famille prend la
direction de la ferme, à la sortie de la ville. Juju est
enfermé dans une grande boîte en carton, et il
conteste bruyamment.
- On va vite te sortir de là, lui dit Tomy.
Arrivés près de la basse-cour, ils ouvrent
doucement la boite, et notre superbe coq est
accueilli par des petites poules, heureuses de cette
nouvelle compagnie. Juju se redresse, fier de son
succès et se met à picorer le sol avec délice.
Les poules le suivent et l’imitent en poussant des
petits caquètements charmeurs. Deux poules se
chamaillent à coups de becs pour être plus proches
de ce joli séducteur.
Juju ! Crie Timy, on y va ? Juju se précipite vers son
ami, picore un peu ses lacets, les poulettes viennent
aussitôt l’imiter puis tout le petit groupe repart vers
une herbe grasse et bien fournie en petits vers
délicieux. Il a oublié Timy et sa famille.
- Tu vois qu’il est bien ici, lui dit sa maman, si tu
veux, on reviendra le voir dimanche prochain.
Ce Juju est magnifique, dit monsieur Jaunet, et il a
l’air de plaire à mes poules, c’est important ! Il faut
une bonne ambiance dans une basse-cour. En disant
cela, il leur donne un carton, qu’il a pris le soin de
fermer avec une ruban.
- Attention, c’est fragile ! Dit-il à l’attention des
parents.
Timy se dit qu’il y a des œufs dans le carton, et qu’il
faut le tenir bien droit. Sa maman préfère prendre la
boîte sur ses genoux.
Au retour dans la voiture, le papa met de la
musique, et choisit leurs chansons préférées. Il se
met à chanter très fort, ce qui n’est pas habituel.
Timy se dit qu’il est le seul à être triste. Une fois
rentré, boudeur, il monte dans sa chambre.
Timy ! Crie sa maman. Viens nous aider ! Ouvre la
boîte pour qu’on se fasse une belle omelette !
Timy est triste mais il a faim et il adore les
omelettes faites avec des œufs frais.
La boîte est posée sur le canapé, il l’ouvre en
douceur et..... surprise ! Ce ne sont pas des œufs
mais un petit chat tout doux qui miaule.
- C’est pour moi ? C’est pour moi ? Crie le petit
garçon tout content.
Oui, dit sa maman ravie, tu as prouvé que tu étais
capable de t’occuper d’un animal, alors ce petit chat
est à toi ! Demain nous irons voir le vétérinaire, il
faudra bien écouter toutes ses recommandations.
- C'est pour ça que je chantais dans la voiture dit
son papa. Pour couvrir les miaulements du petit
chat. Tu n'as rien entendu ?
On n’oublie pas notre promesse, dimanche
prochain, on va voir ton Juju ! Je vais appeler
monsieur Jaunet dès ce soir pour voir si tout se
passe bien !
Le soir même, Monsieur Jaunet leur donne de très
bonnes nouvelles. Juju protège ses poules et attaque
les animaux qui s’en approchent. C’est déjà le chef et
tout ce petit monde a l’air ravi. Il y aura bientôt
toute une ribambelle de petits poussins dans la
ferme. De plus, il est de très bonne compagnie et
saute sur le tracteur dès qu’il est en marche, et lance
des caquètements joyeux. On dirait qu'il me parle !
C’est un coq intelligent et très amusant, merci de
nous l’avoir confié ! Et comment va le petit chat ?
Demande-t-il ?
- Timy, comment va le petit chat demande son
papa ?
- Il est génial ! Il sait déjà sauter dans un cercle !
Epuisé, le petit chat s'est mis en boule dans les bras
de son maitre, ronronne puis s’endort. Ça veut dire
qu’il est heureux ! Dit Tommy.
Le soir, toute la petite famille s'assoit autour du feu.
Le papa, la maman, Tomy et le chaton.
Au dessus de la cheminée, ils ont accroché le dessin
de Juju, aussi beau que dans la réalité, très fier sur
ses ergots.
- Vivement dimanche ! Dit Jimy !
- Oui répondent-ils en cœur, vivement dimanche !
Vivement Dimanche !
Cher lecteur, cette petite histoire pour enfant
vous a-t-elle plu ? Si oui, aidez-moi à me faire
connaître en notant cette histoire sur
Monbestseller.com

Je vous répondrai. Merci, à bientôt! Brigitte.

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