Mémoires Militaires
Mémoires Militaires
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1
MÉMOIRES
DE ROCHAMBEAU .
TOME Ier,
PROPERTY OF
Histo : im : ?Socisty
OFVALOANSIN .
DE L'IMPRIMERIE DE PILLET AINÉ,
rue Christine, n. 5.
+
MÉMOIRES
MILITAIRES ,
HISTORIQUES ET POLITIQUES
DE ROCHAMBEAU ,
ANCIEN MARÉCHAL DE FRANCE ,
ET GRAND - OFFICIER DE LA LÉGION - D'HONNEUR.
TOME PREMIER
A PARIS ,
CHEZ PILLET AINÉ , IMPRIMEUR- LIBRAIRE ,
ÉDITEUR DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE ,
De la collection des Mæurs Françaises , Anglaises , Italiennes , etc. ,
RUE CHRISTINE , N° 5.
-
1824 ( M. D. CCC . IX ).
[ 33 3
R67
MÉMOIRES
HISTORIQUES ET MILITAIRES
DE ROCHAMBEAU .
>
DE ROCHAMBE AU . 13
1
14 MÉMOIRES
DE ROCHAMBE AU . 17
découvrîmes les restes de nos équipages qui avoient
été pillés, et je fus réduit, pour ma part, àà la che
mise que j'avois sur le corps. M. de Clermont yу
fit une halte de quatre heures, pour reposer son
infanterie, qui étoit sur pied depuis minuit, et lais
ser faire aux officiers la recherche de leurs effets,
qui fut assez inutile. Il faisoit observer la force de
l'ennemi, qui étoit de l'autre côté du ruisseau ; et ,
>
ral: Venez donc vite, lui cria -t-il, régler leurs rangs;;
>
4
DE ROCHAM E A U. 71
vent arrière jusqu'à quatre heures du soir. Nous eù
mes alors un coup de vent violent qui dura jusqu'à
minuit et dispersa la flotte. M. de la Galissonnière
la rallia le 13 ;ܪܪil n'y avoit eu d'autres événemens
que quelques abordages. Nous pensâmes être cou
les bas par un vaisseau de guerre qui voulut virer
dans le temps où nous avions commencé la même
manoeuvre. Enfin , le 18 avril à 6 heures du matin ,
nous découvrîmes l'île de Minorque et le mont del
Toro qui s'élève au milieu de cette île et la rend
très-aisée à reconnoître. Nous doublâmes le capBa
joly pour nous placer dans le canal entre Majorque
et Minorque, et la descente s'effectua à sept heures
du soir et pendant toute la nuit.
C'est un des plus beaux spectacles que j'aie vus de
ma vie. Notre escadre mouilla en croissant , ayant
derrière elle tous les vaisseaux de transport. Les
côtes de Majorque et de Minorque étoient cou
vertes de peuple; les premiers par curiosité, les se
conds par intérêt. Je distinguai avec une lunette
beaucoup de femmes , ce qui ne me donna pas d'o
pinion dela résistance qu'on nous opposeroit à la
descente. Il y avoit dans Citadella, capitale de l'ile ,
quatre cents Anglois ;; ils se retirèrent tout de suite
sur Mahon qui en est à dix lieues : on donna les si
gnaux successifs pour débarquer les grenadiers, les
généraux , les brigades ; quatre cents chaloupes fu
rent employées et ramoient à qui arriveroit la pre
72 MÉMOIRES
mière. Le vaisseau amiral et les répétiteurs étoient
couverts de signaux comme les bâtons de confrai
ries le sont de rubans de toutes couleurs. Au mo
ment où le maréchal de Richelieu se mit dans la
chaloupe, toute l'escadre le salua d'une décharge de
canon , ce qui fit croire aux Majorquins, bons Es
pagnols, que nous trouvions de la résistance : il en
partit un courrier pour Versailles, qui annonça
notre débarquement après un grand combat ; mais
ce ne fut qu'une dépense honorifique de poudre.
Les femmes et les enfans venoient au - devant de
nous et nous aidoient à passer les crévasses des ro
chers; ils étoient tous catholiques et n'aimaient pas
les Anglois ; on baisoit les mains sales d'un vilain
récollet que j'avois pris à Toulon pour aumônier,
et les femmes se mettoient à genoux pour recevoir
ses bénédictions qu'il ne leur épargnoit pas.
Le 19 , tous les grenadiers de l'armée et la bri
gade de Royal marchèrent jusqu'à Mercadel, à moi
tié chemin de Mahon , aux ordres de M. Dumesnil.
Le 21 , le maréchal les suivit avec toute l'armée et
deux pièces de seize; le 22 , M. de Beauveau fut
détaché avec les grenadiers pour aller à Mahon.
Cette ville lui apporta ses clefs; la garnison s'étoit
retirée au fort Saint-Philippe et autres adjacens.
Quatre vaisseaux de guerre s'étoient échappés la
nuit précédente, en abandonnant dans le port dix
bâtimens françois qui avoient été pris par des cor
DE ROCHAMBÉ AU . 73
saires. L'armée suivit M. de Beauveau le lendemain
et campa devant le fort Saint-Philippe, la droite en
arrière du petit raffolet , alignée sur l'ile de Laire,
et la gauche à un mille de la ville de Mahon .
Lorsque le maréchal de Richelieu partit de Ver
sailles , on ne put trouver qu'un vieux plan de Ma
hon dans le dépôt de la marine; c'étoit l'ancien fort
deSaint-Philippe du tempsdesEspagnols.M.deVal
lière étant consulté, lui dit qu'avec vingt-quatre piè
ces de groscanon et quinze mortiers ily en avoitplus
qu'il ne falloit pour écraser cette bicoque. Arrivé à
Toulon , ileutquelques conférences avec un capitai
ne de vaisseau marchand qui y avoit été prisonnier et
relâché sur sa parole; ce marin lui dit que ce plan ne
ressembloit non plus au fort Saint-Philippe que la
Bastille ne ressembloit à une bonne place de guerre.
D'après cet avertissement, le maréchal prit dans nos
>
:
76 MÉMOIRES
>
DE ROCHA MBEA U. 87
alliée à Bilefeld . Nos marches furent ralenties par
les pluies et les orages qui avoient rompu tous les
chemins dans des bruyères spongieuses.
La première ligne de l'armée fut portée àWaren
dorf, elle fut suivie de la seconde ; letoutfut rassem
blé à Rheda, et la réserve de Soubise à Ritberg. On
séjourna dans cette position pour aller reconnoître
2
le camp de l'ennemi, dont les espions avoient fort
exagéré la force et les retranchemens. On reconnut
quelques ouvrages à leur droite et à leur centre;
mais que leur gauche étoit dans une bruyère, >
sur
taille gagnée .
Le maréchal de Richelieu , lorsqu'il eut appris
cette nouvelle , farieux du rôle qu'il alloit jouer, me
fit appeler, et demanda mon avis sur le parti qu'il
convenoit de prendre. Il n'y en a qu’un d'honnête ,
DE ROCILA MBE AU . 93
lui répondis -je, celui de rester à Cassel, et d'y at
2
états.
Je me portai donc avec le gros des troupes à Os
terwick, qui est à l'entrée des plaines du pays, pour
me garder une retraite sûre. Je portai Ficher à Hal
berstadt, et je plaçai, intermédiaire à l'abbaye de
Huisbourg , le seul bois et la seule monticule qui
domine cette plaine immense, un poste de cinq
cents hommes d'infanterie et trois cents chevaux
pour soutenir Ficher. Par cette disposition , je me
rendis le maître,sans me commettre , de tout le pays
et de sa régence, àà qui je fis signer un traité de
contribution , tel que la cour de France l'avoitpres
crit, et qu'elle se mit en devoir d'exécuter de bon
ne foi. J'appris, quelque temps après, que le roi
de Prusse, ayant continué sa pointe sur Neum
bourg et Gotha , l'armée de Soubise et de l'Empire
se replioient sur Eizenach . Cette retraite décou
vroit mon flanc droit, et m'engagea à tout tenter
pour m'emparer de la forteresse de Regenstein , si
>
n'étoit pas
dans la haie à cent pas de nous : nous
occupâmes toute la largeur de cette lisière de bois :
la brigade de la Marine, qui étoit à notre droite,
reçut l'ordre des généraux de charger à la baïon
nette ; elle fut pliée tout de suite . M. de Saint
Germain nous donna l'ordre de rester à défendre
nos postes , et nous nous trouvâmes avec ma bri
gade, le régiment de Brancas et Lockmann , et deux
>
116 MÉMOIRES
pirer.
Deux ou trois jours après la prise de cette place,
les ordres du roi arrivèrent à M. le comte de Cler
mont, de remettre le commandement de l'armée
à M.de Contades : je me souviens qu'étant allé avec
M. de Guerchy voir ce lieutenant-général, il nous
fit part avec étonnement des ordres qu'il venoit de
recevoir ; nous fümes aussi surpris que lui. Je dis,
en sortant, à M. de Guerchy : Il a une bonne tête
>
avoitlaisséeàDusseldorffetqu'elleévacuaaumoment
où elle allgit yêtre investie. M. le maréchal de Con
tades partit de Wesel, marcha jusqu'à Reklinghau
sen , où l'armée séjourna six semaines, àà manger le
>
>
DE ROCHAM BE A U. 173
bourse et de sa montre , qu'il leur jeta. Nos hus
sards sabrérent deux cents hommes d'infanterie, et
prirent quelques pièces de canon mal atelées. C'é
toit pour les sauver et se donner le temps d'avoir
des chevaux de trait qu'il avoit demandé cette con
versation , qui pensa lui être si funeste. Luckner
se conduisit, dans cette même journée , avec plus
de prudence. Nous réunîmes nos avant-gardes sur
lui ; M. le maréchal de Broglie y vint en personne ;
il fut serré de près , mais manoeuvra si lestement et
si bien , qu'il passa l'Oder sans être entamé. L'en
nemi, dans cette retraite, abandonna tous ses hô
pitaux, et l'on peut compter que cette irruption de
la Hesse lui coûta plus de quinze mille hommes
tués, blessés ou prisonniers.
Le maréchal de Broglie, après avoir ravitaillé
Gottingen, remit ses troupes en quartiers. Il ren
renvoya au Bas-Rhin les troupes qui , avec celles
qui venoient de France, devoient former l’armée
de Soubise à l'entrée de la campagne. Le prince
Ferdinand reprit ses quartiers dans les évêchés de
Paderborn , Munster et Osnabruck , tenant par un
cordon Eimbeck , Uslar, les bords de la Dimel,
ceux de la Lippe et de l'Ems, jusqu'à Embden
dans l'Ost -Frise .
On s'occupa, pendant trois mois que dura ce
repos , à achever, de part et d'autre,la réparation
2
Padberg et Bredelaer.
Le prince Ferdinand fit un mouvement général
pour masquer le dessein qu'il avoit d'enlever le
corps que je commandois, et de s'emparer de la
communication de Cassel. Il chargea , pour cet ef
fet, milord Gramby de tenir en échec , sur les hau
teurs de la Dimel, la division de M. de Stainville,
tandis que quinze mille hommes, aux ordres de
MM . de Vangenheim et de Vutgenau, cherche
roient à me tourner par les gorges d’Adorf ét de
Bredelaer, et déboucheroient ensuite dans les plai
nes de Corbach . Prévoyant la mancuvre que l'en
.
188 MÉMOIRES
1
194 MÉMOIRES
plie.
Je partis donc, avec l'ordre par écrit de démolir
Fritzlar. Ce fut encore une grande faute que l'ac
bandon de ce poste , que le maréchal de Broglie
avoit fait fortifier de manière à pouvoir yy soutenir
un siége. Mais, comme il n'étoit pas approvision
né , on craignit de ne pas en avoir le temps avant
que l'ennemi se présentât en forces pour l'investir.
Enfin l'ordre positif me fut doóné de l'évacuer. Jy
demeurai trois jours à dépouiller les ouvrages de
palissades que je fis brûler, et à raser un front de
fortifications entre les portes de Vorekel et le pont
de l'Éder. Cette démolition fut interrompue deux
fois par les différentes tentatives de l'ennemi, qui
198 MÉMOIRES
DE ROCHAMBE AU .
219
fermeté d'un homme très-courageux. Mais ce qui
l'avoit fait valoir singulièrement, étoit un esprit
original dans ses idées et dans ses décisions mili
taires qui l'avoit fait percer dans tous les grades. Il
affectoit un caractère d'une grande sévérité; mais
il étoit au fond le meilleur homme du monde.
Ce général fit dans cette campagne la conquête
de la Corse ; Paoli et les principaux chefs s'em
barquèrent pour l'Angleterre après une molle ré
sistance .
.
richement chargé : ce qui retarda sa marche, et
sauva notre convoi, qui auroit été rudement ac
cueilli, si l'escadre de Graves, réunie à celle d'Ar
buthnot, se fût trouvée en travers sur les attérages
à notre arrivée à Rhode Island.
Le corps françois débarqua à Newport, capitale
de cette île ; il fut campé en couvrant cette ville ,
coupant l'île en travers, sa gauche à la mer, sa droi
te au mouillage de l'escadre, qui s'embossa protégée
par des batteries de terre que je fis établir dans les
points les plus convenables. Je fis travailler égale
ment à fortifier divers points sur lesquels l'ennemi
pouvoit débarquer, et à ouvrir des marches pour
aller l'attaquer au premier moment de son débar
quement. Dans cette position, le corps françois
pouvoit toujours se porter par la ligne la plus cour
te, sur le point où l'ennemi auroit voulu débar
quer, tandis que pour varier ses points d'attaque,
244 MÉMOIRES
aussi très-nécessaire.
Je hasarde d'interrompre ici l'attention du lec
teur, par le récit d'une historiette qui ne laisse pas
de caractériser parfaitement les moeurs des bons
républicains du Connecticut. En allant à cette
conférence, la voiture qui me conduisoit, avec l'a
7
détachemens qu'elle
avoit faits au sud , si l'escadre françoise pouvoit res
ter dans le port de Rhode Island , après le départ
du corps françois, avec un détachement de cing
MÉMOIR ES
276
cents hommes, aux ordres de M. de Choisy, et de
mille hommes de milices américaines pour occu
per les forts qui assuroient son mouillage. Je rap
porte ici, avec grand plaisir , un propos noble et
>
lieues d'Yorck .
Nous apprimes en même temps qu'il étoit arrivé
282 MÉMOIRES
de Corck , en Irlande, un convoi de trois mille
>
1
DE ROCHA MBE A U. 285
DE ROCHAMBEAU . 297
néral Clinton . Après s'être assurée de l'inutilité du
secours qu'elle apportoit, elle gagna le large; la
flotte de M. de Grasse partit le 4 novembre pour
retourner aux Antilles. Il renvoya à Saint -Domin ,
gue la partie des troupes qu'il avoit empruntée du
gouverneur, et laissa à Yorck une petite escadre
2
V
1
I. 20
306 MÉMOIRES
fort
respectueux s'approcha de moi, et me dit qu'il
savoit tous les services que j'avois rendus à sonpays ,
qu'il me respectoit, mais qu'il étoit obligé de faire
son devoir. Il mc signifia, en conséquence, un pa
>
DE ROCH AM BEAU . 313
v 1. janyier 1783.
316 MÉMOIRES
I. 22
338 MÉMOIRES
la province.
Cet ouragan d'insurrection commença dans le
Sundgau et dans les Vosges, par la vallée de Saint
Amarin , et s'étendit dans toute l'Alsace , depuis
Huningue jusqu'à Landau. Je fus obligé de faire
marcher presque toutes les trou pes ,, et de mettre
troupes
huit officiers -généraux dans un mouvement perpé
tuel pour maintenir l'ordre public , et s'opposer
aux dévastations dont étoient ménacés les abbayes ,
les châteaux , les Juifs et toutes les propriétés. J'en
2
356 MÉMOIRES
» 'courant.
» Mapremière lettre au roi étoit accompagnée
414 MÉMOIRES
/
DE ROCHA MBE AU . 421
Je ne fus pas plutôt parti de l'armée, que
M. d'Orléans l'honora de sa présence. L'esprit
fertile en intrigues de M. Dumourier lui persuada
sans doute que ce prince seroit un duc à présenter
à l'aristocratie du Brabant, et que les démocrates
>
na pas.
Je fus un mois à Paris, avec la fièvre, sans sortir
de ma chambre. J'en partis le 15 de juin pour Ro
chambeau , bien résolu de ne plus me mêler d'au
cune espèce d'affaires, et d'y reposer ma vieille
existence. La franchise et la loyauté n'étoient plus
de saison, et ne pouvoient plus être d'aucune uti
tilité pour ma patrie. Je voyois l'autorité royale
prête à s'écrouler sous les coups redoublés de tous
les partis coalisés qui cherchoient à l'écraser. Une
foible minorité zélée pour le trône constitutionnel
422 MÉMOIRES
lui restoit attachée ; mais tous les chefs des factions
n'étoient dans l'assemblée législative réumis que
pour l'avilir. Ils n'étoient d'ailleurs occupés qu'à
se détruire entr'eux , et cherchoient par tous les
moyens à s'emparer exclusivement de toute l'auto
rité. Le roi , d'un autre côté , donnoit prise à tous
leurs soupçons par une correspondance que l'on
prétendoit qu'il entretenoit avec ses frères et les
émigrés de Coblenız , nonobstant la déclaration
de guerre. La majorité des sections de Paris vota
pour la déchéance du roi ; et la nuit qui précéda le
jour où le rapport de cette pétition devoit se faire ,
la fermentation fut à son comble, tout Paris s'ar
ma. Les fédérés de Marseille et de Brest marche
rent aux Tuileries , dont le château étoit rempli de
Gardes-Susses, d'anciens Gardes-du - Corps et d'of
ficiers retirés qui s'y étoient rassemblés : il y eut un
choc violent dont j'ignore les détails. Mais plu
sieurs députés de l'assemblée , pour obtenir la fa
veur des républicains les plus exaspérés, ont osé se
vanter dans tous leurs journaux d'avoir provoqué
tous ces tumultes. Alors Louis xvi n'auroit dong
donné que des ordres de pure défensive , qui étoient
d'autant plus naturels après la journée scandaleuse
du 21 juin , où le peuple des faubourgs armé avoit
forcé les Tuileries, pour lui faire les insultes les
plus avilissantes. Quoi qu'il en soit , il résulte de
cette matinéedu 10 août que ce malheureux prin
DE ROCHAMBE AU . 423
ce , craignant plus pour sa familleque pour lui
même , crut devoir se rendre avec elle à l'assemblée
naționale, où il entendit prononcer sa déchéance
>
+
DE ROCHAMBE AU . 431
retranché; ensuite vers Lille , où il imagina qu'un
bombardement pourroit lui procurer des émeutes
populaires, et forcer le commandant à lui ouvrir
ses portes. Ses efforts furent vains ;; le peuple de
Lille le plus pauvre , dont il bombardoit le quar
tier, marqua la plus grande énergie, sacrifia tout
pour aider la garnison à défendre ses remparts ,
dont le duc de Saxe - Teschen fut obligé de se re
tirer.
Dumourier reprit alors son projet favori, pour
s'emparer du Brabant et du pays de Liége; ܪmais ,
pour cette fois , il y employa une force à laquelle
il étoit difficile que l'armée autrichienne pût résis
ter. Il forma trois armées : celle de la gauche , aux
ordres de La Bourdonnaie , se porta sur Tournai , >
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