Dissection Ao Thoracique
Dissection Ao Thoracique
Dissection Ao Thoracique
La dissection aortique (DA) est une urgence médicochirurgicale dont le diagnostic a été considérablement
facilité ces dernières années par le développement de méthodes diagnostiques fiables et facilement
disponibles comme l’échocardiographie, l’angioscanner spiralé, voire l’imagerie par résonance
magnétique. Le pronostic reste grave, en particulier lorsque l’aorte ascendante est concernée (DA de type
A), ce qui en fait une urgence chirurgicale et nécessite le transfert le plus rapide possible du patient vers un
centre de chirurgie cardiaque. Le but de l’intervention est de remplacer l’aorte ascendante à haut risque
de rupture et si possible de réséquer la porte d’entrée. Le pronostic des dissections de l’aorte thoracique
descendante (type B) est meilleur ; le traitement est avant tout médical en l’absence de complications.
Quoi qu’il en soit, le traitement étant palliatif, ces patients doivent bénéficier d’un suivi annuel clinique et
par imagerie de coupes, du fait du risque de complications évolutives dominées par le développement
anévrismal de l’aorte non réparée.
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Données épidémiologiques
■ Introduction
L’incidence exacte de la DA est mal connue car la clinique est
Si la notion de dissection aortique (DA) est connue depuis loin d’être toujours typique ; elle serait responsable de 1 % des
1761, époque où Morgagni en fit la première description morts subites.
anatomique, il faut attendre 1955 pour que De Bakey [1] réalise Les séries nécropsiques des pays industrialisés rapportent une
la première réparation chirurgicale de ce grand drame thoraci- incidence de 5 à 30 par million d’habitants et par an. Mais ce
que au taux de mortalité spontané de 50 % à la 48e heure et de taux sous-estime probablement la fréquence réelle de la DA,
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Tableau 1.
Étiopathogénie de la dissection aortique.
Facteurs d’altération de la résistance de la paroi aortique
Âge
Maladie du tissu élastique (syndrome de Marfan, etc.)
Bicuspidie aortique
Grossesse
Facteurs d’augmentation du stress pariétal
HTA
Dilatation de l’aorte avec amincissement pariétal
Coarctation de l’aorte
Hypoplasie de l’arche aortique
Iatrogène : chirurgie cardiaque (prothèse valvulaire aortique) ;
cathétérisme ; contre-pulsion intra-aortique....
Traumatisme
HTA : hypertension artérielle.
2 Cardiologie
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Classe 1 Classe 2
Type A Type B
Figure 2. Classification des dissections aortiques selon De Bakey et
Stanford. R : rétrograde. Classe 3 Classe 4 Classe 5
Figure 3. Classification selon Erbel et Svensson.
Classification
« l’ulcère athéromateux pénétrant ». Toutes ces situations ont
En se référant à la segmentation anatomique, plusieurs pour point commun de donner un tableau « d’aorte doulou-
classifications des DA ont été proposées. Elles ont pour objectif reuse » (Fig. 3) :
une évaluation pronostique et une orientation thérapeutique. • classe 1 : dissection aortique classique, avec une membrane
Les classifications dépendent de l’atteinte ou non de l’aorte intimale séparant le vrai et le faux chenal ;
ascendante, de l’extension de la dissection, du site de la porte • classe 2 : rupture de la média, avec formation d’un hématome
d’entrée. intramural ;
• classe 3 : discrète et minime dissection sans hématome,
Classification de De Bakey [10] (1965) voussure excentrique localisée à la porte d’entrée ;
• classe 4 : rupture de plaque conduisant à un ulcère athéroma-
Elle reconnaît trois types de DA (Fig. 2) :
teux pénétrant, avec un hématome habituellement sous-
• type I : DA qui naît au niveau de l’aorte ascendante et s’étend
adventitiel ;
à l’arche aortique voire à l’aorte thoracique descendante ; il
• classe 5 : dissection traumatique ou iatrogène.
s’agit de la forme la plus fréquente ;
• type II : DA qui reste localisée à l’aorte ascendante ;
• type III : DA qui naît généralement au niveau de l’isthme
aortique en aval de la sous-clavière gauche et qui s’étend plus
■ Présentation clinique [3]
ou moins en distalité : le type IIIa s’arrête au-dessus du La DA représente l’un des plus grands drames cardiologiques
diaphragme, le type IIIb s’étend au-delà du diaphragme. avec l’infarctus du myocarde (IDM) et l’embolie pulmonaire. Il
À noter que certaines DA de type III dont la porte d’entrée s’agit d’une urgence médicochirurgicale.
est au niveau de l’isthme de l’aorte peuvent s’étendre a retro Sur le plan pratique, il faut opposer les formes typiques où la
sur l’aorte ascendante, réalisant alors un équivalent de DA de douleur thoracique est au premier plan, des formes atypiques
type I (type III R « rétrograde »). fréquentes.
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Formes atypiques
La clinique peut être trompeuse soit parce que le siège de la
Figure 4. Représentation schématique d’un mécanisme de l’insuffi- douleur est atypique (abdominal), soit parce qu’une complica-
sance aortique dans la dissection aortique de type A : capotage d’une tion est au premier plan :
sigmoïde par dilacération de l’anneau. • accident vasculaire cérébral (avec syncope, hémiplégie, crise
convulsive, voire coma) avec une incidence de 10 % dans la
DA de l’aorte ascendante. Une paraplégie flasque peut être
nausées, vomissements, lipothymie, syncope, parfois plus inaugurale et liée à une atteinte de l’artère d’Adamkiewicz ;
graves : œdème aigu du poumon, collapsus cardiovasculaire. • syndrome coronaire aigu par dissection concomitante d’une
L’insuffisance aortique est présente dans deux tiers des DA de coronaire ;
type A. Il s’agit souvent d’une insuffisance aortique aiguë de • ischémie mésentérique avec tableau de douleurs abdominales,
novo, d’emblée mal tolérée avec œdème aigu du poumon, d’occlusion, d’hématémèse, de méléna, égarant le diagnostic
parfois d’une aggravation d’une pathologie valvulaire préexis- vers une urgence digestive ;
tante (bicuspidie). Le mécanisme en est classiquement l’élargis- • ischémie rénale se traduisant par une douleur lombaire avec
sement de l’anneau aortique par l’hématome disséquant hématurie, voire insuffisance rénale aiguë oligoanurique de
entraînant un capotage d’une ou de plusieurs sigmoïdes aorti- très mauvais pronostic ;
ques au niveau des commissures (Fig. 4). L’insuffisance aortique • ischémie aiguë d’un ou des membre(s) ;
peut également être purement fonctionnelle, liée à un prolapsus • syndrome de compression médiastinale observé plutôt dans
du voile intimal dans la chambre de chasse du ventricule les formes subaiguës chroniques.
gauche. Ces situations peuvent conduire à une prise en charge
L’abolition d’un pouls est observée dans 25 à 50 % des DA. spécifique.
En fonction du territoire considéré, elle entraîne un syndrome
d’ischémie brutale, parfois transitoire du fait de la levée de
l’hématome par création d’un orifice de réentrée. En l’absence ■ Examens complémentaires [17-47]
A B C D
Figure 5. Représentation schématique des quatre mécanismes d’ischémie des collatérales.
A. Dissection d’une collatérale.
B. Désinsertion d’une collatérale.
C. Obstruction de l’ostium de la collatérale par le flap intimal.
D. Compression de la vraie lumière par la fausse lumière sous tension.
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Tableau 2.
Spécificité et sensibilité des différents examens en fonction de l’élément diagnostique recherché et du type de dissection (selon Nienaber à partir d’une série de
110 patients).
ETT ETO TDM IRM
Examens complémentaires de débrouillage absolue du taux de C reactive protein (CRP) reflète l’extension
anatomique de la dissection et constitue une valeur pronostique
Électrocardiogramme (ECG) indépendante [20].
L’ECG est indispensable, même si dans 15 à 20 % des cas il Examens complémentaires
est normal. Dans ce cas, l’association douleur thoracique et ECG de certitude [21-23] (Tableaux 2 à 4)
normal doit impérativement faire évoquer une dissection aiguë
de l’aorte. Le diagnostic positif de la DA peut faire appel à plusieurs
Mais souvent, l’ECG est anormal et trompeur : examens complémentaires.
• des troubles de la repolarisation peuvent être mis en évi- L’aortographie est l’examen « classique », considéré long-
dence, liés à une hypertrophie ventriculaire gauche avec temps comme l’« examen de référence ». Elle a l’inconvénient
surcharge systolique (secondaire à une hypertension mal de nécessiter une ponction artérielle car l’angiographie numéri-
contrôlée) ou à un hémopéricarde ; sée par voie veineuse n’apporte pas tous les renseignements
• la présence de signes d’ischémie ou de nécrose (lors de nécessaires à la décision thérapeutique. Elle est en réalité fort
dissection d’une artère coronaire) peut alors prêter à confu- peu utilisée de nos jours en première intention du fait de
sion avec un infarctus du myocarde isolé. développement de techniques non invasives, en imagerie de
coupes.
Radiographie de thorax [18] En effet, trois types d’examens complémentaires, non inva-
sifs, ont connu un développement fulgurant au cours de ces
Idéalement, on réalise une radiographie face-profil, debout ; 10-15 dernières années : l’échocardiographie (transthoracique
en fait, l’état clinique du patient ne permet souvent qu’un [ETT] et surtout transœsophagienne [ETO], le scanner spiralé,
cliché de face au lit, de qualité médiocre. l’IRM.
Elle peut être parfaitement normale (20 % des cas), ce qui
n’élimine pas le diagnostic, mais elle est le plus souvent Échocardiographie [24-35]
pathologique : élargissement du médiastin supérieur avec ETT (Figure 6). L’échocardiographie bidimensionnelle,
dilatation du bouton aortique et refoulement de la trachée à couplée au Doppler couleur, a l’avantage d’être facilement
droite, image de double contour aortique (aspect très rare mais réalisable à toute heure du jour ou de la nuit en unité de soins
très évocateur), épanchement pleural gauche (signe de compli- intensifs cardiologiques (USIC).
cation). Sur un cliché strictement de face, lorsque l’aorte est L’approche de l’aorte est segmentaire et nécessite plusieurs
dilatée, la mise en évidence d’une calcification linéaire située au incidences : parasternale gauche, apicale, suprasternale, sous-
sein de l’aorte à une distance de plus de 1 cm du bord externe xiphoïdienne, ainsi que deux incidences plus spécifiques à
de l’ombre aortique est évocatrice de DA. l’examen de l’aorte que sont l’incidence parasternale droite
(étude de l’aorte ascendante) et l’incidence dorsale (étude de
Biologie l’aorte thoracique descendante).
Elle est peu utile au diagnostic, ne révèle que peu d’anoma- L’examen recherche :
lies, souvent peu significatives. Dans environ 10 % des cas • une dilatation de l’aorte, quasi constante mais aspécifique ;
cependant, on observe des signes de coagulopathie de consom- • un écho anormal intraluminal : il s’agit du maître signe ; il
mation. Le bilan consiste en : numération-formule sanguine et correspond au « voile intimal » qui sépare l’aorte en deux
plaquettes (pouvant révéler une thrombopénie de consomma- chenaux au niveau desquels les flux sont classiquement
tion), bilan d’hémostase (pouvant révéler une chute du taux de différents. Cet écho anormal est typiquement linéaire, long et
fibrinogène), groupe sanguin, Rhésus et recherche d’agglutinines oscillant au sein de l’aorte ;
irrégulières, ionogramme sanguin, bilan rénal et hépatique, • une insuffisance aortique, non spécifique, mais dont il faut
enzymes cardiaques (le plus souvent normales éliminant un tenir compte sur le plan thérapeutique ;
infarctus du myocarde, sauf en cas d’extension aux artères • un épanchement péricardique, signe de gravité, qui témoigne
coronaires [1 à 2 % des cas], faisant errer le diagnostic). en règle d’une fissuration aortique avec hémopéricarde. Une
Quelques travaux récents montrent l’intérêt de dosages plus telle découverte représente un argument en faveur d’une
spécifiques : isoenzymes de la créatine kinase BB, chaîne lourde chirurgie en extrême urgence.
de la myosine du muscle lisse... mais ces dosages ne sont pas Le but de l’examen est par ailleurs de rechercher la porte
faits en routine. Récemment, des auteurs ont montré la grande d’entrée et l’extension, éléments fondamentaux pour le
sensibilité de la positivité du dosage des D-dimères en cas de chirurgien.
DA ; ce dosage pourrait avoir un intérêt pour éliminer le Le bilan échocardiographique recherche également une
diagnostic de DA en cas de négativité [19]. Par ailleurs, la valeur anomalie segmentaire de contraction témoignant d’une lésion
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Tableau 3.
Valeur comparée des différentes techniques d’imagerie.
ETT/ETO Aortographie TDM IRM
Disponibilité ++ ++ + -
Coût + ++ ++ ++
Délai 0 + ++ ++
Injection d’iode - + + -
Diagnostic de type ++ ++ ++ ++
Flap intimal ++ ± + +
Flux du chenal ++ ± 0 ±
Porte d’entrée ++ - 0 ±
Branches aortiques ± ++ ± ±
Fonction VG ++ + - -
Insuffisance aortique ++ ++ - -
Coronaires + ++ - -
Hémopéricarde ++ - + +
Hémomédiastin + - ++ ++
ETT : échographie transthoracique ; ETO : échographie transœsophagienne ; TDM : tomodensitométrie ; IRM : imagerie par résonance magnétique ; VG : ventricule gauche.
Tableau 4.
Principales caractéristiques des examens complémentaires dans la dissection aortique.
Examens Principaux avantages Principales limites
Figure 6. Échographie transthoracique : dissection aortique de type A en écho 2D et TM : voile flottant au sein d’une aorte ascendante dilatée.
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■ Diagnostic différentiel
Le tableau clinique de la dissection aiguë de l’aorte thoraci- Figure 10. Ulcère pénétrant de l’aorte en angioscanner. Image d’addi-
que est souvent atypique et rarement complet, responsable des tion implantée sur l’aorte descendante au tiers moyen. Noter la largeur du
errances diagnostiques. Aussi, il convient d’écarter en urgence cratère et la profondeur de l’ulcère dont le fond est thrombosé.
des diagnostics différentiels au pronostic tout aussi grave. Il
s’agit souvent d’éliminer les différentes étiologies d’une douleur
thoracique (Tableau 5).
Devant ce tableau « d’aorte thoracique douloureuse », citons :
• l’anévrisme aortique fissuré : c’est une urgence chirurgicale ;
il est généralement facilement diagnostiqué ;
• l’hématome de paroi aortique [48] (Fig. 9) :
C dans le registre IRAD, Evangelista a individualisé
58 patients sur 1 010 DA (5,7 %) présentant un hématome
de paroi aortique. Ces patients sont significativement plus
âgés que ceux qui présentent une DA (68,7 versus 61,7 ans,
p < 0,001). L’atteinte est avant tout celle de l’aorte thora-
cique descendante (60,3 % versus 34,3 %, p < 0,01). La
mortalité est identique à celle de la DA (20,7 % versus
23,9 %, p = 0,57). Parmi ces patients, huit (16 %) progres-
sent vers une DA ;
C le diagnostic peut être difficile en échocardiographie, Figure 11. Ulcère athéromateux pénétrant en échographie transœso-
surtout si l’hématome est étroit ; en revanche, le scanner et phagienne, bien délimité par un collet, partiellement thrombosé.
l’IRM montrent un hématome de paroi contenant du sang
frais ;
• l’ulcère athéromateux pénétrant (Fig. 10, 11) : extension à la média. Cette anomalie semble correspondre
C il est défini par une perforation cratériforme de la paroi à l’évolution d’une plaque ulcérée intimale ; elle peut
aortique avec rupture de la limitante élastique interne et évoluer vers un faux anévrisme ou une rupture aortique ;
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C l’ulcère athéromateux pénétrant est plus fréquent chez le Le deuxième volet du traitement médicamenteux concerne le
sujet âgé athéromateux. Il se traduit par une image de faux contrôle tensionnel.
anévrisme sacciforme localisé, plus facile à mettre en En cas d’hypotension, le traitement est adapté à la situation
évidence en angioscanner et en IRM qu’en ETO. hémodynamique (remplissage si épanchement péricardique...).
En cas d’hypertension, le traitement bêtabloquant est le plus
approprié pour diminuer les contraintes hémodynamiques,
■ Évolution spontanée en l’absence diminuer la vitesse d’éjection ventriculaire gauche et l’impact de
l’onde sanguine systolique sur la paroi artérielle. Les molécules
de traitement à demi-vie courte sont préférées comme l’esmolol (Brévibloc®)
avec un bolus de 0,5 mg/kg en intraveineuse lente suivi d’une
L’évolution naturelle de la dissection de type A est catastro- perfusion d’entretien de 0,1 à 0,3 mg/kg/min.
phique, avec un taux de mortalité de 1 à 2 % par heure après Si le contrôle tensionnel n’est pas suffisant, on associe
l’apparition du premier symptôme. Les risques évolutifs immé- d’autres hypotenseurs injectables, le plus souvent la nicardipine
diats spontanés sont la tamponnade par rupture intrapéricardi- (Loxen ® ), inhibiteur calcique, ou l’urapidil (Eupressyl ® ),
que, l’insuffisance aortique massive par décrochage des alphabloquant, plus rarement le nitroprussiate de sodium
commissures et la dissection des artères coronaires, entraînant (Nipride®).
un IDM étendu. Pour le Loxen®, la posologie en perfusion intraveineuse à la
Dans les types B, le décès peut survenir par rupture du faux seringue électrique est de 2 à 4 mg/h en adaptant les doses par
chenal constituant un hémothorax ou un hémomédiastin. pallier de 0,5 mg/h. L’utilisation de bolus de 1 à 2,5 mg en
Dans les deux types, le décès peut survenir plus tardivement intraveineuse lente, renouvelable après 10 minutes, est aussi
par dysfonction de l’un des organes tributaires de la dissection possible.
(ischémie mésentérique, ischémie rénale...) (cf. supra : Formes Pour l’Eupressyl ® , la posologie d’entretien à la seringue
cliniques atypiques). électrique est de 9 à 180 mg/h, après dilution de 2 ampoules de
Des complications d’ordre respiratoire peuvent aussi survenir : 50 mg dans 50 ml de sérum glucosé, soit des débits de 4,5 à
épanchement pleural exsudatif, voire syndrome de détresse 90 ml/h. Un bolus de 25 mg en intraveineuse lente est aussi
respiratoire aigu avec hypoxie réfractaire dont la survenue paraît possible.
corrélée aux manifestations inflammatoires secondaires. Dans tous les cas, la dose est adaptée de manière à ce que la
Masuda a rapporté une survie à 6 mois, en dehors du traite- baisse de la pression artérielle ne dépasse pas 25 % du niveau
ment chirurgical, à 43 % pour les types A et à 91 % pour les initial dans l’heure suivant l’institution du traitement injectable.
types B [49]. En effet, une chute trop abrupte de la pression peut entraîner
Dans une série plus récente, la mortalité à 3 ans chez les une ischémie myocardique, cérébrale ou rénale. La pression
survivants d’une DA de type B est augmentée d’un rapport de artérielle systolique ciblée se situe entre 100 et 120 mmHg.
2,7 en présence d’un faux chenal partiellement thrombosé en Un relais par des thérapeutiques per os est institué progressi-
comparaison à l’existence d’un faux chenal perméable, les vement dans les jours qui suivent.
portes de réentrée permettant une sorte de décompression
(31,6 % versus 13,7 %, p = 0,002) [50]. Traitement chirurgical
C’est en 1955 que les premiers vrais succès opératoires sont
■ Prise en charge thérapeutique [51-63] réalisés par De Bakey et al. [1]. Le traitement chirurgical associe
trois principes :
• la suppression de la plus grande longueur possible d’aorte
Le traitement a connu des progrès importants dans les
disséquée et la résection des segments dilatés ;
25 dernières années. Il doit être le plus précoce possible, dès
• la suppression de la porte d’entrée principale avec appropria-
l’établissement du diagnostic et du bilan lésionnel. Il est
tion des tuniques disséquées d’aval, ce qui permet ;
fonction du type de dissection, de l’état clinique initial, des
• la restitution d’une perfusion prédominante dans le vrai
tares associées.
chenal et la levée d’ischémies éventuelles.
Il n’est pas systématique et dépend essentiellement de
Méthodes l’extension ou non à l’aorte ascendante, mais aussi d’éventuelles
Nous envisageons successivement les méthodes médicales, complications, de l’âge, de l’état général du patient ainsi que de
chirurgicales et interventionnelles. l’expérience propre du chirurgien.
Les techniques opératoires dépendent de la localisation de la
Traitement médical porte d’entrée et des segments d’aorte concernés.
Il a été introduit pour la première fois en 1965 par Wheat [2]. Chirurgie de l’aorte ascendante
Il doit être conduit en réanimation ou USIC et à proximité d’un Trois types principaux de montages chirurgicaux sont réalisa-
service de chirurgie cardiovasculaire. Il s’adresse à tous les bles :
patients, qu’il s’agisse d’un conditionnement préopératoire ou • tube supracoronaire : l’aorte ascendante (de la jonction sinotu-
d’une stratégie thérapeutique à part entière. bulaire au tronc artériel brachiocéphalique [TABC]) est
Le patient en instabilité hémodynamique sévère doit être remplacée par un tube en Dacron® suturé aux deux extrémi-
intubé et amené en urgence au bloc opératoire s’il y a lieu. tés, renforcé par des points appuyés sur Téflon® et/ou de la
Pour le patient stable, une surveillance rigoureuse clinique colle biologique appliquée entre les deux plans de la dissec-
s’impose : fréquence cardiaque (FC) et tension artérielle (TA) par tion. Cette technique peut être associée à une resuspension
monitorage automatisé, voire par ligne de pression invasive si des commissures aortiques ou à un remplacement isolé de la
le patient est instable (diurèse, douleur, ischémie de membre, valve aortique ;
insuffisance cardiaque, épanchement pleural...). La TA est • technique de Bentall : dans ce cas, la résection du tissu
surveillée du côté où elle est mesurée la plus élevée. pathologique est étendue aux sinus de Valsalva et à la valve
On surveille également la biologie (numération-formule aortique. La réparation associe la mise en place d’un tube
sanguine, fonction rénale). Le recours à une radiographie prothétique valvé (mécanique ou biologique) suturé sur
pulmonaire ou à une échocardiographie doit être facile. l’anneau aortique natif suivie de la réimplantation des ostia
Un traitement antalgique est toujours administré en urgence. des artères coronaires ;
La morphine intraveineuse en titration permet le plus souvent • technique de réimplantation de la valve aortique selon David : la
de contrôler la douleur, éventuellement en association avec du résection du tissu pathologique comprend uniquement les
paracétamol injectable. Parfois, la douleur est tellement intense sinus de Valsalva et l’aorte ascendante. La valve native et ses
que seul le recours à une anesthésie générale avec intubation et commissures sont préservées et réimplantées dans le tube de
ventilation est efficace. Dacron ® qui est suturé sur l’anneau aortique. Les ostia
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coronaires sont, comme dans la technique de Bentall, réim- Fenestration du flap intimal
plantés dans le tube prothétique. Cette technique est la plus
Le principe est de créer une communication distale entre le
exigeante du point de vue technique mais la plus logique car
faux chenal et le vrai chenal afin de lever une ischémie distale
elle exclut la totalité du tissu pathologique (l’aorte) et préserve et de rétablir la perfusion des viscères abdominaux ou des
la valve aortique native, ce qui évite les risques secondaires membres inférieurs. Cette fenestration peut se faire par cathété-
liés à l’intervention de Bentall (anticoagulation si tube valvé risme interventionnel par différentes techniques (ballonnet ou
mécanique, réintervention si tube valvé biologique). technique du ciseau). Elle est indiquée dans les situations
Ces trois gestes peuvent être réalisés comme en chirurgie d’ischémie distale, des dissections de type A ou de type B.
conventionnelle avec un clampage simple de l’aorte au ras du
TABC, sous circulation extracorporelle en normothermie ou Endoprothèse aortique couverte
hypothermie modérée (32 °C-37 °C). Ce clampage simple rend L’utilisation de telles endoprothèses est actuellement en cours
cependant difficile l’appropriation des tuniques internes et d’évaluation. Le principe est d’oblitérer la porte d’entrée, de
externes de l’aorte et peut conduire à ne pas fermer une porte rétablir un flux préférentiel dans le vrai chenal et d’obtenir ainsi
d’entrée située en regard des troncs supra-aortiques. En outre, le une oblitération du faux chenal.
clampage par lui-même peut aggraver et même induire une
malperfusion périphérique. Ces éléments expliquent qu’on lui
préfère actuellement la technique de l’« anastomose ouverte » Indications (Fig. 12, 13)
qui permet une exploration complète de l’aorte transverse à la Elles dépendent de la localisation de la dissection.
recherche de réentrées distales et une suture sans clamp soit au
niveau du TABC, soit en aval. Elle oblige cependant à utiliser les Type A
techniques développées pour la chirurgie de l’aorte transverse.
Il est clairement établi que le traitement de choix est la
Chirurgie de l’aorte transverse chirurgie en urgence avec remplacement de l’aorte ascendante et
de la porte d’entrée ; sa mortalité (15-20 %) est en effet
Elle s’est généralisée depuis une quinzaine d’années avec les
nettement inférieure à la poursuite du traitement médical
progrès de la circulation extracorporelle et des techniques de
exclusif (mortalité ≥ 80 % à 15 j).
monitoring peropératoire (hémodynamique, hémostase, activité
La mortalité immédiate des dissections aortiques est principa-
cérébrale...). Elle impose l’utilisation de techniques de protections
lement liée à la tamponnade secondaire à la suffusion hémor-
cérébrales qui associent hypothermie générale plus ou moins ragique (+/- rupture de l’aorte ascendante). Aussi, le but
profonde (18 à 28 °C), perfusion sélective antégrade par les artères principal du geste chirurgical est d’éviter cette complication par
carotidiennes, ou rétrograde par la veine cave supérieure. le remplacement de l’aorte ascendante.
Il faut distinguer ici deux cas qui utilisent ces techniques Le second point important est la nécessité de fermer la porte
particulières de protection cérébrale. d’entrée principale. À l’idéal, la fermeture de la porte d’entrée
• Le premier déjà cité consiste à réaliser l’anastomose distale du de la dissection et la réappropriation des tuniques rend le faux
tube de Dacron® selon la technique dite « de l’anastomose chenal non circulant. Son mode évolutif vers la thrombose
ouverte ». L’anastomose distale du tube Dacron® est réalisée diminue alors le risque d’évolution anévrismal. Il permet en
sans clampage de l’aorte selon une coupe oblique qui passe outre d’améliorer et même de traiter les malperfusions périphé-
au ras du TABC et s’étend obliquement dans la concavité riques liées à une compression des ostia par le faux chenal
aortique. Cette technique permet d’explorer l’aorte transverse, aortique (malperfusion dynamique).
d’exclure une réentrée à ce niveau et de réséquer la totalité Les autres gestes chirurgicaux rendent compte d’éventuelles
de l’aorte ascendante, ce que la technique sous clampage lésions associées et de la volonté du chirurgien de :
simple ne permet pas (l’épaisseur du clamp faisant laisser en • traiter une atteinte éventuelle de la valve aortique et/ou des
place 2 à 3 cm d’aorte en amont du TABC). sinus de Valsalva ;
• Le deuxième consiste en un vrai remplacement de l’aorte • diminuer le risque de dilatation secondaire de la racine
transverse. Elle est alors remplacée par un tube prothétique aortique et/ou de l’aorte transverse en réséquant de principe
en Dacron® qui s’étend jusqu’à l’aorte isthmique. Les troncs ces segments.
sont réimplantés soit sur une collerette unique, soit séparé- En ce qui concerne l’insuffisance aortique, son traitement
ment. Cette technique qui est beaucoup plus lourde peut être associe soit un simple réaccolement des sinus de Valsalva associé
envisagée lorsque la porte d’entrée se trouve distalement sur à une resuspension des commissures (cas le plus fréquent), soit
l’aorte horizontale, voire de principe chez les sujets jeunes ou un remplacement valvulaire aortique en cas de lésions de la
porteurs d’une dysplasie aortique (Marfan). Enfin, il peut y valve proprement dite (bicuspidie remaniée par exemple...) soit,
être associé la mise en place d’une « trompe d’éléphant ». en cas d’atteinte propre des sinus (porte d’entrée dans les sinus
Cette technique consiste à laisser « flotter » dans l’aorte ou dilatation), un remplacement de la racine aortique selon la
thoracique descendante environ 10 cm du tube prothétique technique de Bentall ou de David si l’on souhaite conserver la
en aval de la suture distale (qui est située sur l’aorte isthmi- valve native.
que). Elle poursuit deux buts : aider à l’obturation de portes En pratique, seul le chirurgien est à même pour un patient
d’entrée secondaires situées en regard du tube sur les pre- considéré de choisir le geste optimal qui assure à la fois une
miers centimètres de l’aorte thoracique descendante ; aider à mortalité immédiate la plus faible possible avec la prévention
un éventuel geste secondaire sur l’aorte thoracoabdominale des risques évolutifs à moyen terme.
en évitant la redissection de la région isthmique et en Ainsi les patients les plus jeunes dans des mains expérimen-
simplifiant l’anastomose d’un nouveau tube de Dacron®. tées pourraient bénéficier de principe d’un remplacement de la
Chirurgie isolée de l’aorte thoracique descendante racine aortique et de l’aorte transverse avec si possible la mise
en place d’une « trompe d’éléphant » pour simplifier un
Le remplacement d’un segment d’aorte thoracique descen- éventuel geste sur l’aorte thoracoabdominale à long terme. Chez
dant par un tube prothétique en Dacron® reste dangereux de les patients les plus fragiles et/ou dans des mains moins
par le risque d’ischémie médullaire et de paraplégie postopéra- expérimentées, un geste limité sur l’aorte ascendante est
toire. Cette complication peut être en partie prévenue par souvent suffisant pour assurer une mortalité opératoire correcte
l’utilisation d’une circulation extracorporelle, d’un drainage du mais avec un risque supérieur de réintervention sur la racine
liquide céphalorachidien (LCR) et par le maintien d’une stabilité et/ou l’aorte transverse à distance.
hémodynamique parfaite en peropératoire.
Type B
Traitement endovasculaire [53-57]
L’évolution spontanée des dissections aortiques de type B
Le traitement endovasculaire des DA aiguës est de deux sous traitement médical (hypotension contrôlée) permet
grands types. d’obtenir une survie d’environ 90 % à 1 mois. La chirurgie
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11-650-A-10 ¶ Dissection de l’aorte thoracique
Scanner ETT
+ Doute
Épanchement péricardique
+ Doute
Figure 12. Arbre décisionnel. Prise en charge diagnostique d’une suspicion de dissection aortique. ETO : échographie transœsophagienne ; ETT :
échographie transthoracique ; IRM : imagerie par résonance magnétique.
Dissection aortique
Mécanisme Mécanisme
dynamique statique Dissection Dissection
type A type B
Figure 13. Arbre décisionnel. Proposition d’algorithme décisionnel thérapeutique dans les dissections aortiques à la phase aiguë en fonction des symptômes
cliniques, non du type morphologique de la dissection (Beregi et al., J Endovascular Therapy 2003;10:486-93).
(et ses risques associés : paraplégie postopératoire en particulier) • malperfusion viscérale (anurie, ischémie digestive) ;
n’est donc indiquée que dans le cas des DA compliquées.
• extension rétrograde sur l’aorte ascendante ;
Les complications à dépister sont :
• fissuration du faux chenal ; • persistance de la douleur avec hypertension non contrôlée.
12 Cardiologie
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Dissection de l’aorte thoracique ¶ 11-650-A-10
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11-650-A-10 ¶ Dissection de l’aorte thoracique
■ Conclusion [15] Williams DM, Lee DY, Hamilton BH, Marx MV, Narasimham DL,
Kazanjian SN, et al. The dissected aorta: percutaneous treatment of
La DA est une affection gravissime qui doit être reconnue ischemic complications; principles and results. J Vasc Interv Radiol
précocement et dont le traitement est une urgence médicochi- 1997;8:605-25.
rurgicale. La prise en charge fait appel à des compétences [16] Gaxotte V, Cocheteux B, Haulon S, Vincentelli A, Lions C, Koussa M,
multidisciplinaires. et al. Relationship of intimal flap position to endovascular treatment of
malperfusion syndromes in aortic dissection. J Endovasc Ther 2003;
Les progrès récents de l’imagerie médicale, de la chirurgie et
10:719-27.
du cathétérisme interventionnel contribuent largement à une
[17] Nienaber CA, von Kodolitsch Y, Nicolas V, Siglow V, Piepho A,
meilleure prise en charge de ces patients. Cependant, le traite-
Brockhoff C, et al. The diagnosis of thoracic aortic dissection by non
ment n’est que palliatif car il laisse en place un segment plus invasive imaging procedures. N Engl J Med 1993;328:1-9.
ou moins long d’aorte disséquée. Le risque d’évolution ectasique [18] Hartnell GG, Wakeley CJ, Tottle A, Papouchado M, Wilde RP. Limita-
secondaire de cette aorte pathologique rend obligatoire un suivi tions of chest radiography in discriminating between aortic dissection
annuel clinique et par imagerie. Ce suivi permet le diagnostic and myocardial infarction: implications for thrombolysis. J Thorac
précoce des complications secondaires. Une décision chirurgi- Imaging 1993;8:152-5.
cale peut alors être éventuellement posée à froid ; au prix, [19] Sodeck G, Domanovits H, Schillinger M, Ehrlich MP, Endler G,
cependant, d’une morbimortalité parfois élevée. Herkner H, et al. D-Dimer in ruling out acute aortic dissection: a
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• Dissection aortique : le plus grand drame vasculaire.
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• Le pronostic est transformé par une prise en charge acute aortic dissection: International Registry of Acute Aortic Dissec-
précoce diagnostique et thérapeutique, médico- tion (IRAD). Am J Cardiol 2002;89:1235-8.
chirurgicale, voire interventionnelle. [22] Nienaber CA, Eagle KA. Aortic dissection: new frontiers in diagnosis
• Ces patients nécessitent un suivi par imagerie de coupe and management. Circulation 2003;108:628-35.
car les lésions peuvent progresser. [23] Shiga T, Wajima Z, Apfel CC, Inoue T, Ohe Y. Diagnostic accuracy of
• La dissection aortique est la cause la plus fréquente des transesophageal echocardiography, helical computed tomography, and
« aortes thoraciques douloureuses ». magnetic resonance imaging for suspected thoracic aortic dissection.
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• C’est une pathologie qui regroupe aussi l’hématome de
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paroi aortique, l’ulcère athéromateux pénétrant. Accuracy of M mode and two dimensional echocardiography in the
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Université Victor Segalen Bordeaux 2, Pôle cardiothoracique, Hôpital cardiologique du Haut-Lévêque, Centre hospitalier universitaire de Bordeaux, avenue
de Magellan, 33604 Pessac, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Roudaut R., Lafitte S., Durrieu-Jaïs C., Réant P., Mignot A., Laurent F., Labrousse L. Dissection de l’aorte
thoracique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Cardiologie, 11-650-A-10, 2009.
Cardiologie 15
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