Item 322 - Toxidermie Médicamenteuse
Item 322 - Toxidermie Médicamenteuse
Item 322 - Toxidermie Médicamenteuse
CODEX.:, S-ECN.COM
CEDEF 2017
- Début dans les heures (< 48h) suivant la prise du médicament, souvent au paracétamol ou AINS
- Plaques érythémateuses arrondies, 1 à 10, de quelques centimètres de diamètre, souvent
douloureuses et infiltrées, parfois recouverte d’une bulle
Erythème - Localisation préférentielle : organes génitaux, lèvres, rarement multifocale
pigmenté fixe - Disparition en quelques jours, laissant des taches pigmentées, brunes ou ardoisées
- Récidive aux mêmes sites (évocatrice) en cas de réintroduction du médicament inducteur
Pathognomonique d’une toxidermie : seule dermatose de cause quasi exclusivement
médicamenteuse
= Rare mais grave : arrêt immédiat du/des médicament(s) suspect(s) et hospitalisation en urgence
- Réaction anaphylactique IgE-dépendante : spécifique, risque élevé de récidive au
même médicament ou à des médicaments de formule proche
Histamino- - Réaction anaphylactoïde, indépendante des IgE, par activation pharmacologique
libération des médiateurs de l’inflammation : risque de récidive avec l’ensemble des produits
Œdème de de même effet pharmacologique, même de formule chimique différente (produit de
Quincke et contraste iodé hyperosmolaire…)
anaphylaxie
- Angioedème aux IEC ou aux gliptine : accumulation de bradykinine (<5% des
Autres angiœdèmes). Œdème persistant souvent plus de 24h +/- signes digestifs,
médiateurs corticoïdes er antihistaminiques inefficaces.
- Angioedème aux AINS : accumulation de leucotriène
= Pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG)
- Début généralement 1 à 4 jours après administration du médicament, souvent un antibiotique
- Erythème en nappe, scarlatiniforme, prédominant dans les grands plis (aisselles, aines…)
- Se recouvrant en quelques heures de pustules amicrobiennes superficielles de petite taille (< 2
mm), à contenu lactescent, pouvant confluer en entraînant un détachement partiel de la partie
superficielle (sous-cornée) de l’épiderme
- Atteinte muqueuse inconstante
Toxidermie grave
= Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms : risque accru chez le sujet noir
- Début tardif, 2 à 8 semaines après début de traitement
- Eruption grave et étendue, parfois érythrodermique, infiltrée (œdème du visage et des
extrémités)
- Signes associés : prurit sévère, ADP diffuses, fièvre élevée
- Atteintes viscérales (parfois grave) : hépatite et néphropathie interstitielle +++, pneumopathie
interstitielle, myocardite, syndrome d’activation macrophagique…
Syndrome - Hyperéosinophilie : généralement > 1,5 G/L, parfois retardée, souvent associé à une
DRESS lymphocytose avec syndrome mononucléosique
- Réactivation de virus du groupe herpès (HHV6 +++, HHV7, EBV, CMV)
- Régression lente sur plusieurs semaines, plusieurs poussées possibles dans les semaines à mois qui
suivent, souvent associées à des réactivations virales
Autres causes d’érythrodermie : psoriasis, dermite de contact, lymphomes T épidermotropes
DD (mycosis fongoïde et syndrome de Sézary), syndromes hyperéosinophiliques primitifs ou
secondaires, souvent moins aigus
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CEDEF 2017
= Selon la surface d’épiderme nécrosé (décollé ou décollable) : syndrome de Lyell > 30% ou
syndrome de Stevens-Johnson < 10%
- mortalité élevée (20 à 25%)
- 10 médicaments en cause dans 50% des cas : allopurinol, adiazine, carbamazépine, lamotrigine,
névirapine, AINS (oxicam), phénobarbital, phénytoïne, salazopyrine, sulfaméthoxazole
Forme la plus grave de toxidermie : risque élevé de mortalité = 20-25%
- Début peu spécifique, 7 à 21 jours après début du traitement, par des manifestations
cutanéo-muqueuses : fièvre, brûlures oculaires, pharyngite, éruption érythémateuse
douloureuse et non prurigineuse
- Evolution rapide en quelques heures/jours vers la phase d’état : érosions muqueuses
multifocales et bulles cutanées
- Signe de Nikolsky positif : détachement de lambeaux d’épiderme à la moindre pression
- Syndrome de Stevens-Johnson : bulles et vésicules disséminées, restant distinctes et de
C petites tailles, zones limitées de décollement par confluence
- Syndrome de Lyell-NET : vastes lambeaux d’épiderme décollés, mettant à nu le derme
suintant rouge vif, ou décollable, restant en place avec un aspect de « linge fripé »
- Fièvre constante, état général profondément altéré
- Atteinte viscérale possible : nécrose de l’épithélium bronchique (polypnée avec
hypoxémie), de pronostic très défavorable
Toxidermie grave
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CEDEF 2017
% de cause Risque
Aspect clinique Délai caractéristique Principaux médicaments inducteurs
médicamenteuse vital
- β-lactamine - Antituberculeux
Toxidermie Enfant : 10-20%
4 à 14 jours ø - Sulfamide - Sels d’or
érythémateuse Adulte : 50-70%
- Antiépileptique
Quelques minutes/ - Pénicilline
Urticaire < 10% ø
heures - Produit de contraste iodé
- Cycline - Amiodarone
Quelques heures après
Phototoxicité ? < 1% - Quinolone - Méthoxsalène
exposition solaire
- Phénothiazine
-Phénothiazine - AINS
Photo-allergie ? 7 à 21J
-Sulfamides
- Curarisants - Sérums et vaccins
Anaphylaxie 30% Quelques minutes 5%
- AINS
- Aminopénicilline - Diltiazem
- Pristinamycine - Quinolones
PEAG 70-90% 1 à 4 jours 2-5%
- Sulfamides - terbinafine
- Hydroxychloroquine
- Antiépileptique - Minocycline
DRESS 70-90% 2 à 6 semaines 5-10%
- Sulfamides - Allopurinol
Syndrome de - Sulfamides antibactériens
Stevens-Johnson 70-90% 7 à 21 jours 20-25% - AINS (Oxicam) - Allopurinol
et de Lyell-NET - Antiépileptique - Névirapine
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CEDEF 2017
= Réactions anaphylactoïdes
Réactions
- Transitoires
aiguë
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