Notes de Cours 2
Notes de Cours 2
Notes de Cours 2
Les performances de ces ouvrages sont liées aux propriétés physiques, mécaniques et esthétiques du
matériau béton qui, bien qu’il soit toujours associé à de l’acier confère leurs qualités et défauts aux
ponts en béton.
Avantages
Inconvénients
Le béton est un matériau hétérogène. Sa résistance mécanique en traction est faible. Cela nécessite
de l’associer toujours avec des armatures métalliques dans les structures.
Sous fonctionnement normal en béton armé, le béton se fissure dans les zones où il est tendu. Or
même dans un pont en béton précontraint, le tablier fonctionne dans certaines directions (souvent en
flexion transversale) en béton armé. La fissuration devient donc un phénomène inéluctable dans les
tabliers en béton et cela entraîne trois conséquences :
o L’ouverture des fissures w doit être limité pour entraver la pénétration des agents corrosifs
envers les armatures (atmosphère industrielle, eaux agressives) ce qui conduit à plafonner
la contrainte de traction dans les aciers passifs en fonctionnement de service ;
o L’extrados des tabliers, surface horizontale propice à la stagnation d’eau parfois chargée
de sels doit être systématiquement équipée d’une chape d’étanchéité ;
o La partie tendue du béton ne participe pas à la résistance de la section tout en pesant
quand même.
Le rapport performance mécanique/poids du béton est inférieur à celui de l’acier : les tabliers en
béton présenteront donc à portée et charges admises égales une masse linéique largement
supérieure à celle des tabliers en acier.
Le béton est le siège de deux phénomènes différés :
o Le retrait, qui est une diminution du volume des composants après hydratation au jeune
âge
o Le fluage qui est une diminution progressive du volume du béton sous l’action d’une
compression maintenue.
Cela conduit en pratique à considérer pour les matériaux deux modules de déformation (courte et
longue durée), ce qui complique les calculs.
Le béton est un matériau poreux et, si les pores sont interconnectés, perméable :
L’acier des armatures peut se corroder, surtout si l’atmosphère chargée en CO2 a
progressivement fait chuter le PH naturellement basique (et donc protecteur pour
l’acier) du béton en réagissant avec la chaux libre pour créer du CaCO3
(carbonatation du béton) ;
La migration de sels agressifs en solution comme les sulfates peuvent conduire à
une désagrégation du béton ; dans certains bétons dont les granulats contiennent
une variété particulière de silice et où l’on trouve une forte proportion de
composés basiques (Na2O, K2O), la présence maintenue de l’eau déclenche la
formation de gels gonflants qui font éclater le béton (réaction alcali-granulats) ;
Le gel peut conduire à un écaillage de surface (en présence des sels de
déverglaçage) et à une microfissuration interne.
Le tableau ci-dessous permet de situer le domaine d’emploi courant des différents types de ponts
permet de situer le domaine d’emploi courant des différents types de ponts en béton armé ou
précontraint en fonction de la portée principale ou de l’ouverture principale entre piédroits des ponts-
portiques et naissance des arcs.
Ici sont décrits des ouvrages ne présentant pas d’enjeu en termes de difficulté technique, de coût,
d’environnement ou d’insertion architecturale. Ce sont des ouvrages de portée modeste (< 40 m) et
une surface de tablier limitée (< 1200 m²).
En ce qui concerne les ouvrages types en béton armé, on distingue les ponts-portiques (cadres fermés
PICF et portiques ouverts PIPO) d’une part, les ponts-dalles (PSI-DA) d’autre part.
SJP-Génie civil S9 Page 36
[SJP-GCI- PROJET PONT] 2017/2018
Le cadre est constitué d’une traverse supérieure, de 2 piédroits recevant la poussée des terres
et d’une traverse inférieure (ou radier) qui repose sur le sol et qui sert à la fois de fondation et
de buttonage des efforts de poussée des terres qui s’appliquent sur les piédroits.
Les cadres peuvent être utilisés comme petits ouvrages hydrauliques ou comme petit ouvrages sous
remblai.
Les têtes sont traitées soit en murs en aile, soit en murs en retour, soit en murs suspendus.
le mur de retour solidaire sera préféré au mur en retour sur semelle chaque fois que possible car plus
économique à condition que sa longueur ne dépasse pas, pour des raisons mécaniques, une dizaine de
mètres (soit une hauteur de cadre de l’ordre de 6 m).
Comme dans le cas des portiques, il est nécessaire de prévoir des goussets à la jonction des
traverses (supérieurs et inférieure) et des piédroits.
L'élancement des traverses (supérieure et inférieur) est de l’ordre de 1/20 à 1/25. L’épaisseur de la
traverse supérieure (E3), recommandée par le SETRA est déterminée, pour un béton de classe C25/30,
par la formule suivante :
l
E1 0.125 (m)
32
où l est l’ouverture biaise de l’ouvrage, avec un minimum de 0,30 m.
En ce qui concerne l’épaisseur du piédroit (E2) et celle de la traverse inférieure (E1), le SETRA a
présenté deux abaques présentés sur la figure ci-dessous donnant ces épaisseurs en fonction de
l’ouverture biaise et du module de pseudo-élasticité du sol ESOL.
Fig. Abaques donnant les épaisseurs du piédroit (E2) et de la traverse inférieure (E1) en fonction de
l’ouverture biaise (l) et du module de pseudo-élasticité du sol (ESOL).
A défaut de valeur plus représentatives, de ESOL tirée d’essais en place, on pourra adopter les
valeurs indiquées dans le tableau ci-après, qui, bien que très approximatives, sont néanmoins
suffisantes pour un dimensionnement des épaisseurs.
Tab. Valeur de ESOL en MPa en fonction des sols d’assises sous les PICF
Ces abaques sont établies pour des ouvrages ne recevant pas de charges particulières (tel que
militaire), construits avec un béton de classe C25/30 et n’ayant pas de remblai sur la traverse
supérieure. Si cette dernière condition n’est pas satisfaite (existence de remblai), les valeurs trouvées
par les abaques ci-dessus (Ei0) sont corrigés par le SETRA:
H .l 2
Ei Ei 0 1 Avec H : hauteur du remblai (m)
2000.Ei20
Les dimensions des goussets du PICF sont présentées sur le tableau ci-après :
Tab. Prédimensionnement des goussets d’un PICF
Dans la structure PIPO, les piédroits sont encastrés dans 2 semelles distinctes qui sont le plus souvent
des fondations superficielles (la pression moyenne appliquée au sol est de l’ordre de 0.2 à 0.3 MPa)
mais peuvent dans le cas de sols difficiles être des semelles de liaison de pieux de diamètre important
(≥ 0.8 m) disposés en file unique.
On peut également prévoir des murs en retour solidaires à condition que leur longueur soit inférieure à
6 m.
L’intérêt économique de cette solution, dont l’encastrement de la traverse supérieure sur les piédroits
réduit les efforts dans la structure et limite l’importance des fondations, conduit parfois à projeter un
PIPO double (POD) au lieu d’un ouvrage type PS-DA à 2 travées (voir figure).
l
E3 E 2 0.10 (m)
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Les notations pour la conception des semelles d’un PIPO sont données
(voir figure).
La largeur et l’excentrement du portique sont déterminés d’après les abaques présentés sur les figures
ci après. Ces abaques sont fournis en fonction de la fiche D dans le sol. Celle de gauche
(respectivement droite) donne la largeur droite B (respectivement l’excentrement e) de la semelle en
fonction de la pression q’max admissible du sol à l’ELS.
Fig. Largeur et excentrement des semelles d’un portique pour une fiche D de 2,0 m
Fig. Largeur et excentrement des semelles d’un portique pour une fiche D de 2,5 m
Fig. Largeur et excentrement des semelles d’un portique pour une fiche D de 3,0 m
Fig. Largeur et excentrement des semelles d’un portique pour une fiche D de 3,5 m
la partie des courbes située à droite du travail correspond au domaine normal des PIPO.
la partie des courbes située à gauche peut comporter des valeurs devant faire l’objet d’une
détermination plus fine.
Lorsque la largeur de la semelle est inférieure à 1,5 m, il faut faire attention à la stabilité des
piédroits lors de la construction. Dans ce cas, il suffit d’augmenter q’max pour obtenir une
largeur d’environ 1,5 m.
Les Portiques Ouvert Double (POD) sont des structures dérivées des portiques ouverts simples. Ce
sont des portiques de plus en plus employés puisqu’ils sont capables de franchir des brèches plus
importantes que les PIPO tout en restant plus économiques que d’autres ouvrages.
Pour un POD, la pile centrale soulage la traverse, celle-ci est donc soumise à des efforts plus faibles
pour une même surcharge que dans le cas des PIPO.
Par rapport au PIPO, le POD multiplie par deux les possibilités de franchissement : 2 x 9 m à 2 x
22 m d’ouverture biaise. Son domaine d’emploi se superpose à celui des ponts-dalles. Pour un
ouvrage non symétrique, la dissymétrie des portées est de 1,5 au maximum pour des raisons
esthétiques.
En ce qui concerne la conception d’un POD, les semelles présentent une largeur de 1,1 de celles du
PIPO (piédroits). Pour la pile centrale l’épaisseur est de 50 cm pour une longueur totale 35 m ; Sinon,
l’épaisseur de la pile est égale à celle de la traverse sans dépasser 70 cm.
La traverse est posée sur la pile à travers un appui qui est considéré comme une articulation
type Freyssinet (rotule dans les hypothèses de calcul). Ces articulations, de 7 cm de largeur
généralement, sont au nombre de 3 pour un tablier de largeur droite 9m et au nombre de 4 pour les
autres cas.
Les goussets de la traverse sur pile sont nécessaires puisqu’au droit de l'appui, la traverse subit
des sollicitations importantes. Comme pour le cas des PIPO les goussets de la liaison traverse-
piédroits améliorent le degré d'encastrement et évitent toute concentration de contraintes. Leurs
dimensions sont d’environ 39 x 90 cm. Pour des raisons d’esthétique, il est recommandé de se
rapprocher du rapport h/l de 0,618 considéré comme un nombre d’or.
Les ponts-dalles en béton armé et béton précontraint ont presque mis au placard les ponts à poutres en
BA.
L’avantage essentiel réside dans la très grande simplicité des coffrages (à peine 2,5 m²/m3 de béton).
Ce qui compense largement le surcroît de 25 à 30% de consommation de béton.
La dalle BA consomme à peu près autant d’armatures passives que les poutres BA mais leur mise en
œuvre beaucoup plus simple permet d’abaisser les coûts par utilisation d’une main d’œuvre moins
qualifiée. Par ailleurs, l’élancement possible plus important favorise le respect des gabarits et affine le
tablier donc, améliore l’esthétique de l’ouvrage.
Au point de vue capacité, les ponts dalles possèdent une très grande résistance au cisaillement et à la
torsion. C'est pourquoi on les utilise souvent en ouvrages biais et en ouvrages courbes. Les ponts
dalles sont donc des ouvrages robustes et d'exécution facile.
Suivant le schéma statique, on distingue les ponts dalles à travée indépendantes et les ponts dalles
continues.
La morphologie générale d’un pont-dalle en béton de section rectangulaire est décrite sur la figure.
Le domaine d’emploi économique du PSI-DA va jusqu’à 15 m, mais elle peut être encore compétitive
jusqu’à 18 m à condition d’alléger le tablier en créant des encorbellements latéraux.
L’élancement pourra être pris égal aux valeurs du tableau ci-après, pour une dalle rectangulaire ou à
petits encorbellements :
Le rapport travée de rive/travée intermédiaire (L’/L ou L’’/L) doit être compris entre 0.6 et 0.9 pour un
ouvrage à 3 travées et plus ; pour un ouvrage à 2 travées on s’efforcera de ne pas descendre en dessous
de 0.8.
Le calcul des dalles pleines, qu’elles soient simplement armées ou précontraintes, commence par la
flexion longitudinale qui s’effectue à l’aide des méthodes classiques d’étude des poutres continues sur
appuis simples. On procède ensuite à l’étude :
- De la répartition transversale (entre les différentes fibres de la dalle) des efforts longitudinaux
précédemment calculés ;
Pour les dalles rectangulaires (et également les dalles à encorbellements moyennant quelques
adaptations), ces deux derniers points sont étudiés à l’aide de la méthode de Guyon-Massonnet.
La figure donne le schéma de principe du ferraillage d’une dalle armée qui s’avère particulièrement
simple.
Le ratio d’aciers passifs est habituellement compris entre 140 et 160 kg/m3 de béton.
La construction se fait par coulage en place sur étaiement en une seule phase de bétonnage, les
volumes à mettre en œuvre étant limités. Les différentes techniques d’étaiement utilisées sont
exposées dans la partie du cours consacrée aux ponts-dalles en BP.
Leur tablier est constitué par une dalle de béton d’épaisseur constante, précontrainte dans le sens
longitudinal et simplement armée dans le sens transversal. C’est la structure type le plus fréquemment
utilisé car son domaine d’application est assez large, depuis les simples franchissements routiers d’une
quinzaine de mètres en une seule travée aux franchissements autoroutiers de 60 à 70 mètres en
plusieurs travées.
Pour bénéficier de la pleine validité du programme de calcul PSI-DP, ces encorbellements dont la
forme peut être variée doivent être limités dans leur étendue. Ces 2 figures permettent de fixer les
limites et les épaisseurs des encorbellements.
L’élancement (H/L)(²) pourra être pris égal aux valeurs du tableau ci-après, pour une dalle
rectangulaire ou à larges encorbellements :
² Les élancements sont donnés pour l’optimum économique ; ils peuvent être au besoin d’environ
( )
Le choix du nombre de travées est fonction des possibilités d’implantation des appuis, de la position
en remblai ou déblai plus ou moins prononcé de la voie portée et de l’esthétique. On s’efforcera de
respecter les règles habituelles de balancement travée de rive/travée intermédiaire compris entre 0.65
et 0.7 avec un mini absolu de 0.6 et un maxi absolu de 0.9.
Pour les brèches constituées d’une plate-forme routière et autoroutière, cas fréquent, le choix sera
orienté préférentiellement, selon les cas vers des solutions à 1, 2, 3, ou 4 travées en respect des critères
évoqués ci-avant. Les schémas de la figure récapitulent les solutions et les conditions de leur choix. A
noter que les culées de ces ouvrages, placées dans un contexte de « rase campagne » sont du type
« culée enterrée ». Dans un environnement plus urbain, les contraintes d’emprises peuvent pousser à
choisir plutôt des culées « remblayées ».
- 4 travées : cette solution est généralement la plus économique car les travées en plus grand
nombre (à brèche égale) définissent une portée déterminante moindre, ce qui réduit le coût du
tablier.
o Ce sera recherché dans le cas d’un biais important (il augmente les portées) ou si l’on
veut réduire au minimum l’épaisseur du tablier pour des raisons de gabarit ;
o Il sera possible s’il possible un terre-plein central (plate-forme à chaussées séparées)
et s’il est assez large pour accueillir la pile centrale ;
o Il sera possible si la différence d’altitude entre voie portée et voie franchie n’est pas
trop forte, ce qui définirait des travées de rive importantes, déséquilibrées par rapport
aux travées intermédiaires.
- 3 travées : cette solution est intéressante dans les cas suivants :
o Plate-forme routière assez large mais dont le terre-plein central est trop étroit ou
inexistant ;
o Biais modéré afin de ne pas trop augmenter la portée de la travée centrale
déterminante ;
o Hauteur relative voie portée/voie franchie assez importante pour que l’emprise du
talus sous la travée de rive détermine pour celle-ci une longueur équilibrée par rapport
à la travée centrale.
- 2 travées : cette solution peut convenir dans les cas suivants :
o Présence d’un terre-plein central suffisant ;
Fig. choix du nombre de travées des ponts-dalles au-dessus d’une plate-forme routière
La conception de la précontrainte est très simple : il s’agit d’un câblage filant, au tracé ondulé. Sa
détermination est effectuée automatiquement par le programme PSI-DP ? Les câbles sont disposés en
une seule nappe sauf près des abouts où l’on peut être amené à la diviser verticalement en 2 nappes
pour pouvoir plus facilement loger les ancrages et améliorer la diffusion de l’effort de précontrainte.
La construction est réalisée par coulage en place en une seule phase de bétonnage. En effet, le volume
maximum d’un tablier PSI-DP est de l’ordre de 800 m3, ce qui peut se mettre en œuvre en une seule
journée dans les cas courants.
Les échafaudages sont constitués de tours en treillis métallique reposant sur le sol par
l’intermédiaire de bastaings, de palplanches, voire de semelles en béton armé. Les tours sont
entretoisées de façon à conférer une grande rigidité horizontale à l’étaiement. Les tours
comportent en partie supérieure des vérins équipées de fourches qui permettront l’appui et le
réglage en nivellement des bastaings supportant la peau de coffrage (un contre-plaqué filmé
habituellement) ou l’outil plateau coffrant. La qualité du sol doit être compatible avec la
descente de charge en terme de capacité portante d’une part, et de tassements absolus et
différentiels d’autre part. ces derniers doivent être limités pour que le respect de la géométrie
de l’ouvrage soit assuré. Lorsque le sol est de qualité médiocre, on peut procéder à des
substitutions en épaisseur limitée. Lorsqu’il est franchement mauvais, le coût des
échafaudages devient prohibitif et il est préférable d’utiliser un cintre (dont les palées d’appui
sur fondations profondes seront en nombre limité) ou de changer de conception de tablier en
recourant, par exemple à une solution préfabriquée.
Les cintres sont constitués d’éléments porteurs horizontaux soutenant le moule et reposant
ponctuellement sur des tours renforcées, des palées en profilés métallique et, éventuellement
sur des appuis définitifs. Selon la portée de ces éléments, ils sont en profilés laminés ou en
poutres treillis. Ils s’imposent, en dehors du cas de mauvais sol, quand la brèche est constituée
de voies circulées ou d’un cours d’eau.
Il est fréquent qu’un étaiement constitué principalement d’échafaudages comporte des parties traitées
en cintre de faible portée (voir figure)
o Pour réaliser les travées de rive devant des culées enterrées dont le remblaiement a
précédé l’exécution du tablier,
o Pour réaliser un passage à travers les échafaudages afin de maintenir une circulation
de chantier.
Un des problèmes rencontrés avec les cintres est lié à leur souplesse excessive. Cela peut entraîner 2
types d’inconvénients :
L L
f max Max 2 cm ; avec L= portée du cintre en cm
2000 300
Une poussée élastique résiduelle après mise en précontrainte : le décintrement « naturel » d’un
ouvrage précontraint coulé en place se fait à la mise en tension qui a pour effet de faire monter
les travées. Si le cintre est trop souple, il continuera à appliquer sur le tablier une poussée
ascendante correspondant à la différence entre la déformée du cintre sous béton frais et celle
du tablier sous l’action du seul poids du béton et de la précontrainte initiale. La conséquence
peut conduire à la fissuration du tablier en fibre supérieure des sections en travées et fibre
inférieure des sections sur appui si l’on ne prend pas des mesures particulières. Celles-ci
consistent à phaser la précontrainte en intercalant une phase de décintrement imposé, mais
cela complique l’exécution.
Une fois le coffrage en place sur l’étaiement, est mis en place un ferraillage particulièrement simple
(figure) constitué successivement :
De nappe inférieure des aciers transversaux et d’une partie des aciers longitudinaux ;
De poutres préfabriquées longitudinales qui comportent les cadres d’effort tranchant (et de
montage) et une partie des aciers longitudinaux : entre poutres sont placées sur les fers porte-
câbles les gaines de précontrainte qui sont raboutées aux ancrages fixés sur les coffrages des
abouts ;
De la nappe supérieure des aciers transversaux et longitudinaux complémentaires ;
Des aciers destinés à reprendre la diffusion de la précontrainte (à noter qu’ils conduisent souvent à
une forte densité de ferraillage dans ces zones).
Après bétonnage, les torons de précontrainte sont enfilés dans les gaines, les câbles sont mis en tension
selon un ordre déterminé. Les torons sont ensuite tronçonnés au ras des ancrages et le vide des gaines
est injecté avec un coulis à base de ciment plus ou moins adjuvanté. Enfin, les encoches aux abouts du
tablier sont cachetées pour protéger les ancrages.
La structure en dalle pleine présente très vite des limites au-delà de 25 m, handicapée par son poids
propre :
Une première solution consiste à créer des évidements de forme généralement circulaire au moyen de
coffrages perdus. C’est la structure type PSI-DE du SETRA. Elle permet de franchir des portées
déterminantes de 25 m en hauteur constante et jusqu’à 35 m si on introduit une légère augmentation de
la hauteur au voisinage des appuis intermédiaires.
Les dalles nervurées couvrent une gamme de portées allant de 20 à 50 m. L'un des principaux objectifs
est de diminuer le poids propre par rapport à une dalle classique, au prix d'une augmentation de
l'épaisseur au droit des nervures.
La conception porte sur le nombre et la forme des nervures et la variation de hauteur éventuelle :
Le nombre de nervures dépend de la largeur du tablier : on peut ainsi avoir une seule nervure
large, ce qui correspond en fait à une dalle à encorbellements latéraux ; 2 ou 3 nervures larges
ou étroites.
La forme des nervures est liée à la portée déterminante et à la hauteur disponible pour le
tablier : les nervures étroites, au meilleur rendement géométrique sont plus adaptées aux
grandes portées sans contraintes de gabarit,
La hauteur du tablier est toujours constante pour les dalles à nervures étroites ;
Pour les dalles à nervures larges, la hauteur du tablier peut rester constante jusqu’à 30-35 m,
au-delà il est préférable d’introduire une variation sous forme de goussets linéaires autour des
piles (figure) ou bien en donnant un profil parabolique à l’intrados.
Le choix du nombre, de la forme des nervures et de la variation éventuelle de hauteur est présenté dans
le tableau ci-après :
La coupe transversale doit présenter un certain équilibre entre la dimension des nervures, la portée du
hourdis intermédiaire et celle des encombrements.
Sur appui, le tablier doit être encastré vis-à-vis de la torsion, pour la validité du modèle de calcul :
- Nervures larges : les appareils d’appuis peuvent être dédoublés sous chaque nervure et
suffisamment espacés pour réaliser cet encastrement ; l’entretoisement de réduit donc à peu de
chose sur culée (essentiellement raidir le hourdis sous le joint de chaussée).
- Nervures étroites : un seul appareil pouvant être disposé, une entretoise conséquente devra être
réalisée sous chaque ligne d’appui.
La construction du tablier
Souvent, l’ouvrage est trop important pour être réalisé en une seule phase, en raison de la durée de
l’opération de bétonnage d’une part, du coût des étaiements et coffrages d’autre part.
- A l’avancement, travée par travée, en réalisant toute la section transversale pour les ouvrages
étroits : on construit d’abord la travée de rive et l’amorce de la première travée intermédiaire.
On démonte l’étaiement, après mise en précontrainte partielle, on le déplace et on le remonte
pour exécuter le reste de la 2ème et l’amorce de la 3ème et ainsi de suite…
- A l’avancement, en combinant les phases de construction longitudinales et transversales.
La conception de la précontrainte :
Elle reste simple, à savoir filante d'un about à l'autre. Parfois, lorsque les nervures ne sont pas assez
larges, il est nécessaire de disposer les câbles en plusieurs lits et, par ailleurs, il faut souvent les
épanouir verticalement aux abouts.
Lorsque l'ouvrage est phasé longitudinalement, la continuité du câblage peut être assurée de 3
principales façons :
par mise en place de coupleurs sur tous les câbles dans les Joints de reprise. Cette conception
présente des inconvénients :
les coupleurs sont des dispositifs encombrants, il n'est pas toujours possible de les
loger et leur présence affaiblit encore plus la section de reprise ;
les coupleurs doivent bien fonctionner, c'est à dire que l'ancrage doit pouvoir se
déplacer au moment de la mise en tension de la 2° phase, sans quoi la section de
reprise n'est pas précontrainte. Mais même avec des bons coupleurs, la répartition des
contraintes dans ta section de reprise s'écarte des résultats de la RDM.
C'est pour cela que le BPEL (Art 6.1, 5) voir l’Eurocode 2 recommandent de ne pas disposer plus de
50% de câbles coupleurs dans les joints de reprise et de les traverser en outre par un ferraillage passif
régnant sur une longueur suffisante.
utilisation de câbles dits « lovés » (cf. fig) consistant à loger le câble de la travée n+1 dans la
travée n avec un ancrage passif légèrement en arrière de la reprise pour assurer la continuité de
la précontrainte par recouvrement. Le câble doit donc être enroulé pendant la construction de
la travée n avant d'être déployé lors de celle de la travée n+1. Cela représente une lourde
sujétion pour le chantier.
utilisation d'une précontrainte partielle dans la dernière travée bétonnée, complétée par une
précontrainte régnant sur 2 travées lors de la réalisation de la travée suivante (cf. figure). Les
câbles se recouvrent et sont ancrés à l'arrière dans une encoche en extrados. Cette conception
suppose toutefois de bien maîtriser les techniques de protection des ancrages en extrados car
ils sont plus exposés.
Sur une même longueur d'avancement, II est impérieux de construire les nervures indépendamment et
de ne les claver qu'après mise en précontrainte partielle pour éviter une hétérogénéité sur la section
transversale complète. Par ailleurs le clavage, simplement armé, ou mieux encore, précontraint dans le
sens transversal doit être comprimé à vide dans le sens longitudinal ; pour cela, une dernière phase de
précontrainte est nécessaire quand la section est achevée.
Utilisée également pour les grandes portées, la structure à béquilles convient également, dans certains
cas particuliers, pour les petites portées. Le SETRA a défini une structure-type à tablier précontraint,
qui peut être en dalle pleine, nervurée ou en caisson.
Les béquilles peuvent être uniques ou multiples. Leurs fondations et l'extrémité du tablier sont reliées
par de contre-béquilles. Un exemple de cette structure est présenté à la figure ci-dessous.
Ils permettent de franchir des brèches assez importantes sans appui intermédiaire, telles
qu'une plateforme autoroutière complète située en déblai important. C'est souvent dans ce contexte
qu'il est employé, en raison de son esthétique propre et aussi pour rompre la monotonie d'un itinéraire
ponctué par des ponts-dalles.
Cependant ce type de structure requiert un sol de bonne caractéristique s'il est fondé superficiellement
ou bien de recourir à des fondations profondes.
Par ailleurs, pour fonctionner correctement, son biais ne doit pas descendre en dessous de 80 grades.
On constate toutefois un récent renouveau de cette structure à travers des projets où les coffrages sont
simplifiés (traverse en dalle nervurée et béquilles en voile plein) pour en optimiser le prix.
La construction se fait sur étalement avec une réalisation des béquilles en première phase.
II se situe en général dans l'intervalle 15 à 25 mètres. Dans certains pays, cette structure est utilisée
jusqu'à 40 m.
L'élancement courant du tablier (poutres+hourdis) est de l'ordre du 1/20 pour les travées isostatiques, il
peut chuter jusqu'à 1/25 pour les ouvrages continus. L'utilisation des BHP doit permettre de gagner
environ 15% de hauteur de tablier ou alors de diminuer le nombre de poutres.
avantages
• inconvénients
les ouvrages isostatiques nettement plus épais que les ponts-dalles à portées égales :
apparence d'autant plus lourde que la poutre de rive est rarement rejetée dans l'ombre par le
hourdis dont le débord latéral est limité, voire nul. A cela s'ajoute l'incidence sur le volume
des remblais d'accès. Cet inconvénient peut être réduit (mais pas annulé) en adoptant la
continuité.
le réglage du profil en long n'est pas aussi bien maîtrisable qu'un ouvrage coulé en place
car, le fond de moule des poutres étant plat, les poutres auront tendance à faire le « gros dos
» sous l'effet du fluage.
une relative fragilité aux chocs provoqués par les véhicules hors gabarit. Les dégâts
occasionnés sont de bien plus grande conséquence que pour les ponts-dalles, et la réparation
peut s'avérer délicate lorsqu'il s'agit de remplacer une poutre et notamment sur les ouvrages
continus.
IV.3.3.3- Conception détaillée
rectangulaire (a) : forme la plus simple, elle permet de franchir jusqu'à 15-16 métrés.
trapézoïdale (b) : même domaine que la poutre rectangulaire.
en l (c), sans épaississement d'âme aux abouts : permet de couvrir la plage 15-20 m.
en 1 (d), avec épaississement d'âme aux abouts : l'amélioration de la résistance à l'effort
tranchant permet de couvrir la plage de 20 à 25 m.
d'autres sections (e)sont possibles, mais d'emploi plus marginal.
Le hourdis
L'épaisseur minimale est de 15 cm mais on adopte couramment une valeur comprise entre 18 et 20 cm.
Les entretoises
Les entretoises sont indispensables sur appui pour encastrer les poutres à la torsion et pour permettre le
vérinage du tablier en vue de changer les appareils d'appui. Mais elles seront différentes selon qu'il y
aura ou non continuité longitudinale des travées.
ouvrages isostatiques Deux solutions possibles (cf. fig.) mais la seconde est préférable car les
attentes de l'entretoise sont beaucoup plus faciles à placer en about des poutres plutôt que sur
les flancs.
a) entretoise sur axe de ligne d’appui b) chaînage disposé en arrière des poutres
ouvrages hyperstatiques :
Pour les ouvrages à plusieurs travées isostatiques, le franchissement de chaque ligne d'appui pose un
problème : l'équipement par un joint de chaussée, est une solution onéreuse et source d'inconfort pour
les usagers. Elle est remplacée par une dallette de continuité du hourdis (cf. figure) désolidarisée des
poutres sur une certaine longueur et plus mince (environ 15 cm d'épaisseur) que la partie courante du
hourdis pour lui donner la souplesse nécessaire pour encaisser les rotations d'appui des travées.
Fortement ferraillée, elle permet en outre de répartir les efforts horizontaux de freinage entre tous les
appuis.
II est souhaitable de maintenir le biais au-dessus de 70 grades. Si ce n'est pas possible, il faut en tenir
compte dans les calculs en utilisant des programmes de réseaux de poutres, voire les éléments finis. Le
biais compliquera la réalisation de l'entretoise et dans tous les cas on ne projettera pas de PRAD au
biais inférieur à 50 grades : la préférence
ira alors à une dalle biaise.
Les poutres étant forcément des éléments
rectilignes et de même longueur dans
chaque travée, la courbure éventuelle sera
prise sur appui intermédiaire en donnant
un angle aux deux lignes d'appui et en
faisant déborder sur le bord extérieur le
hourdis de façon variable pour lui faire
épouser le tracé courbe (cf. figure).
Fig. disposition des poutres sur appui pour la prise de courbure en plan
Ces ouvrages permettent, en découplant le problème-des piles de celui des poutres au moyen de
l'entretoise de continuité, de diminuer considérablement le nombre des appareils d'appui (économie
d'investissement et surtout d'entretien), de simplifier la forme des piles et d'alléger considérablement la
silhouette un peu ingrate de la structure PRAD. Elle supprime la dallette de continuité du hourdis dont
la faible épaisseur devient vite un casse-tête pour le projeteur s'il doit prévoir une BN4.
En revanche, la construction nécessite de soutenir (au moyen de chevêtres métalliques accrochés aux
appuis) les poutres avant le bétonnage du hourdis et des entretoises.
Le tablier est formé de travées indépendantes constituées d'un certain nombre de poutres sous chaussée
à talon préfabriquées et précontrainte par post-tension. Les viaducs constitués peuvent comporter un
nombre de travées important. C'est la structure type VIPP (Viaduc à travées Indépendantes à
Poutres de béton Précontraint).
Si la surface totale de tablier n'excède pas 1200 m², l'ouvrage reste courant en dessous de 50 m de
portée.
Ce type d'ouvrage est adapté au franchissement de brèches formées d'obstacles répétitifs et rapprochés
(route, voies ferrées, canaux) lorsqu'un rythme de travées égales est possible. L'ouvrage étant
préfabriqué, son intérêt économique sera d'autant plus grand que le nombre de travées sera important
car cela permettra de mieux amortir les frais fixes liés à l'installation de préfabrication et au matériel
de mise en place (lanceur).
Les poutres sont solidarisées en travée par le hourdis sous chaussée coulé et sur appui par une
entretoise, tous deux coulés en place. Des entretoises étaient autrefois disposées en travée pour être
conforme au modèle de calcul (méthode des entretoises rigides de Courbon) mais cela compliquait
fortement l'exécution: les méthodes de calcul plus récentes ont permis de faire disparaître
définitivement les entretoises intermédiaires. Naturellement les entretoises sur appui restent
indispensables pour assurer l'encastrement des poutres à la torsion et le vérinage du tablier.
Section transversale
Les poutres sont préfabriquées en section complète et sont reliées par des éléments bétonnés entre
leurs table de compression qui sont de largeur modérée;
La première solution a pour avantage de réduire la quantité de béton coulée en place et de donner aux
poutres une meilleure stabilité au stockage et à la pose.
Par contre le hourdis coulé en place nécessite un coffrage non perdu, des attentes latérales dans les
tables des poutres ce qui complique leur exécution et encombrement, et surtout une bonne
coïncidence du profil des poutres car il n'y a pas de possibilité de rattrapage. Or, cette dernière
condition est rarement réalisée car les poutres n'ont jamais le même âge au moment du bétonnage : la
géométrie transversale de l'extrados s'en ressent En outre, il y a une reprise de bétonnage verticale à
chaque liaison poutre/hourdis : cela introduit un risque de fissuration en béton armé simple ou la
présence d'une précontrainte transversale qui complique l'exécution et renchérit l'ouvrage.
La deuxième solution permet d'obtenir un hourdis de liaison monolithique car bétonné en une seule
fois. Il peut rester en béton armé.
Il règne au dessus des poutres dont la différence de profil peut être ainsi « gommée »
dans une certaine mesure. Les poutres ne présentent d'attentes que sur leur partie supérieure qui n'est
pas coffrée. Le coffrage est simple et ne nécessite pas de dépose. Ces raisons font que, de nos jours, la
préférence va au hourdis général, dont l'épaisseur sera prise égale entre 16 et 20 cm.
Le nombre et donc l'espacement des poutres résultent d'un choix entre poutres plutôt légères et
nombreuses (avec plus de manutentions) et plus lourde en moins grand nombre. Dans le contexte
économique actuel, l'optimum se situe pour un entraxe compris entre 2.50 et 3.50 m. Avec
l'introduction du BHP, la tendance est vers la borne supérieure. Rentre également en compte dans ce
choix un certain nombre de dispositions telles que la position des gargouilles d'évacuation des eaux
qui ne doit pas être à l'aplomb d'une âme.
La largeur de la table de compression sera prise égale à :
0.6 h, h étant la hauteur des poutres, pour une conception à hourdis intermédiaire (citée pour
mémoire) ;
une largeur déterminée par celle des coffrages perdus (portée entre 60 cm et 1 m), ce qui
impose une largeur de 1.80 à 2.80 m, pour une conception à hourdis général.
La hauteur des poutres : l'élancement h/L optimal est compris entre 1/16 et 1/17 pour un béton C35/40.
L'utilisation du BHP permettrait en théorie de passer au 1/20° - 1/22°, mais la réduction de hauteur des
poutres entraîne une surconsommation de précontrainte et il vaut mieux réduire le nombre de
poutres.
La section des talons est déterminée par la limitation de la compression à la mise en tension.
L'épaisseur des âmes est fonction du type de vibration du béton envisagée, compte tenu de
l'encombrement de gaines de précontrainte, du ferraillage et du vibrateur interne :
- âme vibrée intérieurement : De gaine + 24 cm
- âme vibrée extérieurement : De gaine + 14 cm
La longueur d'about : au moins 50 à 60 cm pour que le câble le plus bas comprime la zone d'appui.
Enfin, la forme des talons et des goussets de raccordement de la table aux âmes est indiquée sur le
schéma de la figure ci dessous qui récapitule les principales dimensions de la section.
La précontrainte découle du mode constructif employé qui consiste à mettre en œuvre une première
précontrainte destiné à reprendre le poids propre de la poutre et celui du hourdis; une deuxième
précontrainte est mise en œuvre après le durcissement du hourdis pour reprendre les superstructures et
les charges d'exploitation.
La force totale à mi-travée d'une poutre élancée au 1/17° peut s'estimer par la relation :
P 60.L.Dp (en KN) où Dp est l'entraxe des poutres et L la portée.
Cette précontrainte est répartie en 2 familles correspondant aux 2 phases nécessaires :
première famille. elle est réalisée par des câbles qui sortent tous à l'about et qui représentent
environ les 2/3 de la précontrainte totale.
Le nombre de câbles de 2° famille est trop faible pour suivre au plus près la courbe du tranchant et les
cisaillements (cumulés avec ceux de torsion, généralement non pris en compte dans les calculs)
risquent d'être excessifs : on s'efforcera de ne pas descendre en dessous de 4 câbles de 2° famille.
Courbure en plan
Les poutres ayant toutes la même longueur, la courbure se prend par un débord variable du hourdis par
rapport aux poutres de rive. Sur pile, les axes des lignes d'appui sont concourants et dessinent un
chevêtre trapézoïdal.
Pour éviter un débord trop important, le rayon de courbure R doit rester supérieur à 15 fois la portée L.
Biais
Les entretoises sont disposées selon le biais même si cela complique leur amorce sur tes poutres.
Largeur variable
SJP-Génie civil S9 Page 71
[SJP-GCI- PROJET PONT] 2017/2018
On dispose les poutres en « éventail » pour des variations modérées. Pour une variation plus forte on
pourra en plus rajouter une ou plusieurs poutres d’une travée à l'autre.
Continuité apparente du hourdis
Pour éviter les problèmes liés à la multiplication des joints de chaussée, on réalise une continuité
longitudinale du hourdis sur le même principe que celle utilisée sur tes ouvrages isostatiques de type
PRAD.
IV.3.4.4- La construction
La préfabrication
La pose se fait au moyen d'une poutre de lancement (appelé aussi « lanceur » (cf. fig.) régnant le plus
souvent sur 2 travées et dont la sophistication peut varier d'une entreprise à l'autre mais leur principe
permet la prise en charge d'une poutre au moyen de ponts roulants, son déplacement au droit de sa
travée.
Si le lanceur peut se déplacer transversalement, la poutre est alors déposée à son emplacement
définitif, sinon une opération de ripage est nécessaire. Lorsque la travée est équipée des poutres
supportant le lanceur, celui ci pourra passer sur la suivante pour poursuivre la mise en place. Après
pose des dallettes de coffrage perdu entre les poutres et le ferraillage du hourdis, celui-ci est bétonné.
Précontrainte de 2° famille
A l'issue de cette mise en tension, qui s'effectue par les ancrages logés dans les encoches de l'extrados,
le talon des poutres connaît sa contrainte de compression la plus forte car les pertes à long termes ne
sont pas effectuées et les superstructures ne sont pas encore en place. Les câbles sont alors injectés. A
noter qu'un soin tout particulier doit être apporté à la conception et à la réalisation de l'étanchéité des
ancrages et des conduits de ces câbles particulièrement exposés par leur situation.
Principaux ratios
Les justifications des fondations superficielles sont nombreuses ; on peut toutefois les regrouper en 2
familles principales, que ce soit à l’ELS ou à l’ELU pour établir 2 méthodes de prédimensionnement.
C’est une méthode qui est basée sur la détermination de la capacité portante du sol notée qs (état
limite de service, ou qs (état limite ultime).
Les règles de prédimensionnement qui suivent permettent simplement de donner des valeurs initiales
aux dimensions de la fondation afin de raccourcir le cycle d’itérations
« justifications/redimensionnements-optimisations ».
Elle est conditionnée par des considérations technologiques la plupart du temps et peut être résumée
comme spécifiée sur la figure ci-après.
La longueur est celle du mur de front de la culée augmentée de deux débords de longueur au plus
égale à l’épaisseur de la semelle et au moins à 0,10 m (idem pile à 1 voile).
1. Le massif sol+fondation (cas d’une pile), sol et remblai + Poteaux et fondation (cas d’une
culée enterrée) est assimilé à un milieu unique de poids volumique 23 KN/m3,
2. On considère que la résultante verticale à la base de la semelle Vtot est excentrée dans les 2
directions :
i. Longitudinalement sous l’effet de l’effort horizontal H appliqué à l’appui,
ii. Transversalement sous l’effet de l’excentrement transversal de la réaction
d’appui.
3. On considère que le diagramme de pression sous la semelle se situe à la limite de la
décompression autorisée à l’ELS rare, soit pour le modèle linéaire en respectant 75% de
semelle comprimée, ce qui correspond à un taux de compression maximal de 50% avec le
modèle de Meyerhof.
Vtot V 0.023B1Ls F
Vtot Vmax s 0.023B1 Ls F et : qref 2 max s
1 B1 Ls
B1 Ls
2
V
qref qs 2 max s 0.023F qs contrainte limite admissible à l'ELS
B1 Ls
2Vmax s
B1
Ls qs 0.023F
, Vmax s en MN
kp
qs ple * i q0' q1s q0'
3
q0' est la contrainte verticale effective au niveau de la fondation après travaux. Elle est calculée en
tenant compte de la hauteur minimale de terrain mesurée à l’aplomb de l’arrête la plus chargée de la
semelle, et en évaluant le poids spécifique de ce dernier à 0.02 MN/m3.
A défaut d’une valeur établie par le rapport d’un laboratoire spécialisé, qs peut être approchée en
faisant les hypothèses sur la géométrie de la fondation et l’inclinaison de la résultante des efforts
appliqués suivante :
B
Pour le calcul de K P :
De
0.30 et 0.25
B
L
i 1 (piles et culées enterrées)
i 0.7 (culées remblayées)
q1s est donnée par le tableau ci-après selon la classe du sol, la pression limite nette équivalente (une
approximation de celle-ci établie en considérant la moyenne des valeurs préssiométriques sur quelques
mètres en dessous du niveau de la semelle) et le type d’appui considéré.
q1s (MPa)
Classe du sol Ple* (MPa) Pile et culée Culée
enterrée remblayée
Argiles, limons A < 0.7
0.28 ple* 0.20 ple*
Craie A <1
Limons B, argiles B et C > 1.2
0.36 ple* 0.25 ple*
Sables et graves A et B < 2.5
Sables et graves C < 2.5 0.4 ple* 0.28 ple*
Craies B et C >1
0.45 ple* 0.32 ple*
Marnes, roches > 2.5
Il s’agit de limiter les risques de basculement sous l’effet des charges horizontales d’origines diverses ;
pour cela on pourra adopter les règles d’élancement suivantes :