Cours 6
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Introduction
L'analyse du comportement des charges en fonction du volume d'activité est le point de départ de
plusieurs méthodes de calcul de coûts (méthode du coût variable, méthode de l'imputation
rationnelle des coûts fixes…) et permet de calculer des indicateurs de gestion, tels que les marges
sur coûts variables, le seuil de rentabilité, le point mort…
L'analyse de la variabilité des charges et des indicateurs qui en découlent affine le jugement porté
sur la performance, la rentabilité de l'activité de l'entreprise, l'étude des simulations et, par
conséquent, éclaire les dirigeants dans leurs prises de décision.
Le seuil de rentabilité (ou point mort) correspond au chiffre d’affaires pour lequel on n'a ni perte, ni
bénéfice. La détermination du seuil de rentabilité s'obtient à partir de 3 éléments :
Face aux variations du niveau d'activité, le comportement des charges diffère. On constate trois
types de comportement. Ainsi, pour répartir certaines charges dans les coûts, la solution qui peut
être retenue est celle des coûts partiels qui éclate les charges en :
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Trois catégories de charges
Charges semi-variables (ou
Charges variables Charges fixes
mixtes)
Variation proportionnelle avec
Charges de la structure de Combinaison d’une partie fixe
le chiffre d’affaires de
l’entreprise et d’une partie variable
l’entreprise
Y (charges) = A X (avec X les Y (charges) = B (avec B
quantités vendues ou coût de structures de Y = AX + B
produites) l’entreprise)
⇘ Les charges variables (ou opérationnelles) qui varient proportionnellement avec l’activité de
l’entreprise (chiffre d’affaires si c’est une entreprise commerciale et niveau de production si c’est
une entreprise industrielle). Leur coût unitaire est constant.
Exemples : achats de marchandises, achats de matières premières, énergie...
Équation de la forme : y = ax (avec x les quantités vendues ou produites)
⇘ Les charges fixes (ou de structure) sont indépendantes du niveau d'activité tant que la structure
n'évolue pas. Le coût fixe est constitué de l'ensemble des charges fixes qui s'obtient par différence
entre le total des charges et les charges variables. Elles varient par palier (loyers, assurances,
salaires, amortissements …). Les charges fixes ne sont pas réparties par produit ou par activité;
elles sont traitées en bloc au niveau de l'activité globale de l'entreprise. Le coût fixe unitaire diminue
avec l’augmentation du niveau d’activité. Ainsi, globalement, les charges fixes restent stables
jusqu'à un certain niveau d’activité. Elles ne dépendent que de la structure de l’entreprise :
⇨ structure de production : amortissement, loyers...
Équation de la forme : y = b
⇘ Les charges semi-variables (ou mixtes) qui sont composées d’une partie fixe et d’une partie
variable. Les charges semi-variables varient en fonction du niveau d'activité de l’entreprise mais
sans proportionnalité (salaires des commerciaux, dépenses de téléphone …). Elles doivent être
réparties en charges fixes et charges variables.
Exemple : rémunération (une partie fixe et une partie variable en fonction du chiffre d’affaires
réalisé).
Équation de la forme : y = ax + b (avec x les quantités vendues ou produites)
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2) La marge sur coût variable (M/CV)
Les différentes méthodes de calcul des coûts partiels permettent de déterminer des marges qui
mesurent la contribution de chaque produit ou de chaque activité à absorber les charges communes
et à former le résultat global. Ces méthodes améliorent la prise de décision et l'analyse de la
rentabilité. L’un objectifs de la méthode des coûts variables est de calculer et d'analyser des marges
sur coûts variables par produit ou par activité afin d'en mesurer la performance. Le coût variable est
calculé par produit, par activité et pour l'ensemble de l'activité ; chaque coût
variable est composé exclusivement de charges variables.
La marge sur coût variable (M/CV) est calculée par produit, par activité et pour l'ensemble de
l'activité. La M/CV mesure la performance d'un produit ou d'une activité, sa contribution à
l'absorption des coûts fixes et à la formation du résultat. Elle représente pour chaque produit, le
manque à gagner qui résulterait de son abandon au niveau global de l'entreprise.
La marge sur coût variable (M/CV) correspond à ce qui reste à l'entreprise lorsqu'elle a retiré ses
charges variables : MSCV = CHIFFRE D'AFFAIRES - CHARGES VARIABLES :
Charges
variables
Chiffre Coût
variable
d'affaires
= Charges
vendues sur
X Résultat
coût Résultat
Prix de vente exceptionnel
Résultat de
unitaire variable courant
l'exercice
Le taux de MSCV exprime ce que représente cette MSCV par rapport au Chiffre d’affaires. Le taux
de MSCV montre ce que gagne l'entreprise sur chaque vente (avant déduction des CF : charges
fixes).
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La marge sur coût variable (M/CV) et le taux de marge sur coût variable se calculent de la manière
suivante :
Marge sur coût variable (M/CV) Taux de marge sur coût variable
Marge sur coût variable = Chiffre d’affaires - Marge sur coût variable X 100 (%) / Chiffre
Coût variable d’affaires
⇘ Le point mort (ou "break-even" point en anglais) est le point d'intersection entre la courbe du
chiffre d'affaires et la courbe des charges nécessaires pour produire ce chiffre d'affaires. Le seuil
de rentabilité est donc atteint quand on arrive au point mort :
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Les concepts de "seuil de rentabilité" et de "point mort" décrivent la même réalité, mais ils sont
exprimés dans des unités différentes, unité de compte pour le "seuil de rentabilité" et unité de temps
pour "le point mort". Le point mort est la date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint. C’est-à-
dire, date à laquelle l’entreprise devient bénéficiaire. Plus cette date est atteinte rapidement dans
l’exercice plus la sécurité est importante pour l’entreprise.
Conclusion
La méthode des coûts variables ne permet pas de connaître le résultat par produit ou par activité,
contrairement à la méthode des coûts complets, puisque les coûts fixes ne sont pas répartis. Mais
la méthode des coûts variables permet de connaître le seuil de rentabilité qui est le chiffre d'affaires
que l'entreprise doit dépasser pour réaliser des bénéfices. Le seuil de rentabilité est déterminé à
partir des éléments du compte de résultat différentiel et constitue un indicateur de gestion essentiel
de la méthode du coût variable.