Thèse GRP15
Thèse GRP15
Thèse GRP15
mortalité néonatale malgré l’amélioration du suivi et des soins portés aux femmes enceintes. Le taux
de prématurité semble même être en augmentation dans les pays en voie de développement.
Les difficultés liées à la prise en charge du prématuré en Algérie restent une préoccupation des
gynécologues obstétriciens, et une priorité pour les familles de part de sa fréquence, sa gravité, sa
mortalité, sa morbidité élevée et d’autre part ses séquelles neurologiques.
La menace d’accouchement prématuré est une anomalie de la durée de la grossesse et le début
d’un processus d’accouchement qui survient avant la fin de la 37°SA : le deux cent cinquante neuvième
(259ème) jour d’aménorrhée. La limite inférieure étant imprécise, les progrès actuels de la
néonatologie l’abaissent à 26 SA au lieu de 28 SA. C’est simplement un processus qui si on le laissait
évoluer spontanément aboutirait à la naissance d’un nouveau-né prématuré.
Une MAP nécessite la présence de contractions utérines (CU) progressives et douloureuses, de
fréquence d’au moins une toutes les dix (10) minutes et durant plus de trente-cinq (35) secondes.
Celles-ci sont associées le plus souvent à des modifications du col utérin à savoir : l’ouverture, le
raccourcissement, et l’ampliation du segment inférieur liée à la descente de la présentation qui sont
des signes supplémentaires de gravité.
Un des enjeux pour tenter d’améliorer la prise en charge des menaces d’accouchements prématurés
serait d’en fiabiliser le diagnostic. Cela permettrait d’une part de cibler une population réellement à
risque d’accouchement prématuré qui nécessiterait une prise en charge et un suivi spécifique.
✓ L’accouchement : est l’ensemble des phénomènes qui ont pour conséquence l’expulsion du
fœtus et de ses annexes hors des voies génitales maternelles, à partir du moment où la grossesse
a atteint le terme théorique de 6 mois soit 28 S A.
✓ L’accouchement normal : L’accouchement est dit normal si la grossesse a été unique et
normale ; s’il a lieu à terme ; au-delà de 37 semaines d’aménorrhée ; le fœtus est de proportion
normale ; le travail a été normal ; il a été eutocique, sans anomalie fœtal, ni manœuvre
obstétricale, ni extraction instrumentale et la délivrance a été normale.
✓ L’accouchement est dit à terme quand il a lieu entre le début de la 38ème et la fin de la
42ème semaine d’aménorrhée.
✓ L’accouchement est dit prématuré quand il a lieu entre la fin de la 27ème et la fin de la
37ème semaine d’aménorrhée.
✓ L’accouchement est dit post-terme ou terme dépassé quand il a lieu après la 42ème
semaine d’aménorrhée.
✓ Définition de l’OMS de l’accouchement prématuré (1972) : accouchement survenant
avant 37 semaines d’aménorrhée (SA) et après 22 SA (seuil de viabilité)
✓ Définition de la menace d’accouchement prématuré : survenue de contractions utérines
douloureuses rapprochées, persistantes, s’accompagnant d’une modification du col entre 22 SA+
0 jour et 36 SA+ 6 jours.
La prématurité est divisée schématiquement en 3 groupes :
a) Moyenne Prématurité (ou prématurité tardive) entre 32 SA et 37 SA (80% de la prématurité)
b) Grande Prématurité entre 28 SA et 32 SA
c) Très Grande Prématurité avant 28 SA.
On définit 2 types d’accouchement prématuré :
• La prématurité « provoquée » ou « induite », due à une extraction fœtale volontaire
indiquée par les obstétriciens pour sauvetage maternel et/ou fœtal (ex. : éclampsie)
• La prématurité « spontanée », dont la prévention est un véritable enjeu de santé publique.
La définition légale de la viabilité pour l’OMS est un terme supérieur ou égal à 22 SA ou un poids
supérieur ou égal à 500 grammes.
En pratique, un nouveau-né n’est en général jugé « réanimable » par les pédiatres qu’à partir de
24 SA et d’un poids supérieur à 500 g (et c’est déjà tout petit...)
Cependant, ce seuil peut varier d’une équipe à l’autre en France et va surtout dépendre de
l'adaptation cardio-respiratoire de l’enfant au moment de la naissance.
La naissance prématurée est la cause la plus importante de mortalité et de morbidité périnatales :
plus de 60% des décès périnataux et 50% des séquelles neurologiques néonatales sont dues aux
accouchements survenant avant 32 SA.
La morbidité maternelle est aussi bien non négligeable.
A- Diagnostic positif
1- L’anamnèse :
Est réalisée avant l’examen clinique. Elle permet le dépistage des patientes à risque
d’accouchement prématuré, en recueillant des informations sur les habitudes de vie ainsi que les
antécédents de la patiente.
-Le mode de vie,
-La date des dernières règles (DDR),
-Les antécédents gynécologiques,
-Les antécédents obstétricaux (le nombre de grossesse, la parité, le nombre d’enfants vivants, le
nombre d’avortement ou d’accouchement, le nombre d’enfants décédés, et l’IIG),
-La notion de fièvre récente, d’infection urinaire,
-Le suivi correct ou non des CPN,
-La notion d’algies pelviennes (leur fréquence, leur intensité et leur périodicité),
-La notion de rupture des membranes assombrissant le pronostic materno-fœtal,
-La notion de métrorragies qui sont généralement minimes,
-Les antécédents chirurgicaux (plastie tubaire, myomectomie).
2- Examen clinique :
L’inspection permet d’apprécier l’état général de la patiente le plus souvent moins perturbé, elle
peut être angoissée par la crainte d’expulser le fœtus.
-La palpation abdomino-pelvienne doit rechercher les CU douloureuses avec une fréquence
d’au moins une toutes les dix minutes pendant une durée de plus de trente- cinq secondes. Elles sont
à différencier des contractions physiologiques de Braxton HICKS qui sont non douloureuses
irrégulières avec une fréquence d’une CU toutes les heures à 20 SA, et à trois ou quatre CU par heure
à 30SA.
-On n’oubliera pas de mesurer la hauteur utérine en appréciant une éventuelle surdistension
utérine.
-L’examen au stéthoscope de pinard recherchera et appréciera les bruits du cœur du fœtus.
-L’examen au spéculum ou aux valves recherchera une vaginite, une cervicite, la présence
métrorragies, extérioration de poche des eaux intacte ou d’écoulement du liquide amniotique (RPM)
dans le vagin.
-Le toucher vaginal (TV) renseigne sur les caractéristiques du col utérin en général modifié
dans sa longueur dans sa consistance, sa position et sa dilatation (il pourra s’agir d’un
raccourcissement, d’un ramollissement, d’un centrage et /ou d’une ouverture cervicale). Il apprécie
également la présentation fœtale et d’état des membranes amniotiques.
-L’examen gynéco-obstétrical sera complété par un examen général portant sur (la coloration
des muqueuses et des téguments, la prise de tension, le pouls, la fréquence respiratoire, l’examen
neurologique), surtout une enquête psychologique sur la vie de relation.
-La gravité de la MAP peut être appréciée et chiffrée avec un suivi d’évolution par l’indice de
MAP appelé indice de Baumgarten (IBG) comportant quatre paramètres cotés chacun de zéro à
quatre points à savoir : les CU, les membranes, les métrorragies et la dilation du col.
On parle d’accouchement prématuré devant l’association :
✓ Terme >= 22 SA et <= 37 SA.
✓ Contractions utérines régulières, intenses douloureuses d’au moins 1CU /10 min (intérrogatoire,
palpation, enregistrement par tocographie).
✓ Modifications locales de col (TV, Monitoring, Echo de col).
NB : L’appréciation de modification de col a un intérêt diagnostique et pronostique.
3- Examen paraclinique :
✓ Cardiotocographie :
- Tocomètrie externe (objective les contractures et permet d’examiner leur régularité).
- ERCF (évalue le bien-être fœtale).
✓ Echographie de col :
- Plus précis que TV (mesure et objective la longueur C).
- Par voie endovaginale a vessie vide.
- Examen systématique de référence devant un MAP
- Les critères échographiques définissant un risque d’acc prématuré :
• L’ouverture de l’orifice interne de col de plus de 10 mm.
• Protrusion de la poche des eaux dans l’endocol.
• Longueur du col inf à 30 mm
✓ Marqueurs biologiques de travail prématuré :
La FIBRONECTINE : C’est une glycoprotéine placentaire au niveau de col.
Ce test n’est pas utile qu’entre 22 SA et 35 SA (car sa présence durant cette période est anormale au
niveau de col utérin=traduit le risque d’accouchement prématuré).
B- Diagnostic étiologique :
L’étiologie du travail prématuré à membranes intactes est souvent multifactorielle et sa
physiopathologie est mal connue.
Nous nous intéresserons ici aux causes de MAP et d’accouchement prématuré.
1- Causes ovulaires :
✓ Les grossesses multiples : sont responsables de 10% de la prématurité, avec pour conséquence
la distension utérine. Leur poids provoque une distension de l’utérus, les fibres sont étirées, la
pression augmente à l’intérieur de la cavité utérine, les contractions apparaissent, entraînant une
dilatation et une ouverture prématurée du col de l'utérus, ainsi qu'une rupture précoce des
membranes.
✓ Les grossesses multiples, en constante augmentation avec le développement des techniques
d’assistance médicale à la procréation (AMP), sont surtout responsables des naissances très
prématurées.
✓ Le placenta preavia : est responsable de prématurité par irritation du segment cervico-
isthmique la pression sur le col de l’utérus favorise sa dilatation sans doute associée au retard de
croissance qu'il induit. Evoqué lors de l'apparition de métrorragies, le diagnostic est confirmé par
l’échographie.
✓ L’hématome rétro-placentaire
✓ L'hydramnios (excès anormal du liquide amniotique) est une cause plus rare de prématurité qui
est due à la surdistension utérine.
✓ La rupture prématurée des membranes : La RPM est toujours un élément de gravité qui
surajoute un risque d'infection. Favorisée en cas de grossesse multiple, de placenta preavia,
d'hydramnios, d'infection cervico-vaginale. Elle est responsable de 30% des accouchements
prématurés
✓ Autres causes :
- Toute malformation fœtale peut être responsable du déclenchement du travail et le bilan
morphologique échographique doit être systématiquement réalisé.
- Tout souffrance fœtale (RCIU) et toute infection ovulaire (chorioamniotite) peuvent entraîner une
MAP, la tocolyse est alors bien évidemment contre-indiquée.
- Chorioamniotite : Inflammation du chorion et de l'amnios. C'est la plus grande cause De
survenue de fièvre chez la mère, fièvre due à une infection par une bactérie Pendant la
grossesse et l'accouchement.
- Les bactéries le plus souvent en cause sont Le streptocoque et les bacilles Gram négatifs.
- La chorioamniotite est une infection de la cavité amniotique qui se fait le plus souvent par voie
ascendante, par exemple à la suite d'une rupture ou fissuration des membranes ou d'une
infection génitale avec un col utérin perméable, c'est-à-dire laissant pénétrer les germes. Les
antibiotiques agissent mal et l’accouchement prématuré est le plus souvent inévitable.
2- Causes maternelles locales :
❖
✓ Les malformations utérines congénitales : (utérus bicorne, unicorne hypoplasique ou
cloisonné) Ces malformations sont parfois inconnues et passent totalement inaperçues. Elles sont
souvent dépistées à l’occasion d’une fausse couche ou d’un bilan de stérilité par l'hystérographie
et/ou l'échographie pelvienne.
Avec beaucoup de repos et quelquefois un cerclage, la femme réussit souvent à poursuivre sa
grossesse encore quelques semaines.
Si elle désire un second enfant, la cloison entre les deux utérus pourra dans certains cas être
sectionnée chirurgicalement.
✓ Les malformations utérines acquises : (synéchies surtout post-curetage, fibromes, utérus
cicatriciel...) peuvent induire une MAP du fait d'une mauvaise adaptabilité à la grossesse.
• La béance cervico-isthmique :
Béance cervicale : Béance cervicale ou béance isthmique ou béance cervicoisthmique : Diamètre
anormalement grand du col de l'utérus, que ce soit pendant la grossesse ou en dehors de celle-ci.
Physiologiquement, le col de l'utérus est complètement fermé à l'examen clinique. La béance
cervico-isthmique est une des causes majeures de prématurité (enfant né vivant avant la 37e semaine
de grossesse). Il est nécessaire de savoir que durant la grossesse le col est le plus souvent effacé et
dilaté à environ 2 cm. On constate d'autre part au centre de la béance du col un bombement lié à la
présence de la poche des eaux.
Pendant la grossesse, elle peut être suspectée sur l'anamnèse
- Antécédents de fausse couche tardive avec expulsion sans contraction.
- Antécédents de rupture prématurée des membranes non expliquée par une cause infectieuse ou
ovulaire.
- Antécédents de travail rapide de moins de 2 heures avant terme, avec très peu de contractions.
• La béance cervico-isthmique est la seule vraie indication du cerclage à la fin du premier
trimestre. Il s'agit là d'un traitement préventif, tout traitement ultérieur n'étant qu'un pis-aller dans
le cadre de cette pathologie.
• Béance fonctionnelle lié à un manque de résistance du col de l’utérus, le tissu est trop souple
trop tôt.
• Béance cervico isthmique Congénitale isolée ou associée à une autre malformation utérine.
• Béance cervico isthmique acquise secondaire à des dilatations instrumentales du col ou à la
suite de traumatismes obstétricaux (en post-conisation) est responsable d'avortements tardifs ou de
prématurité.
• Aux grossesses suivantes, la femme pourra bénéficier d’un cerclage (bandelette pour renforcer
la tonicité du col) et/ou d’une surveillance échographique très rapprochée ans près de 100% des cas
si elle n'est pas traitée.
• Causes physiopathologiques :
Les phénomènes qui régissent l’activation physiologique du travail sont encore mal connus,
probablement liés à une cascade de réactions faisant notamment intervenir des prostaglandines. Le
stress maternel ou fœtal ou encore l’insuffisance placentaire, peuvent être la cause d’un travail
prématuré. En effet, la libération de Corticotropin Releasing Hormone (CRH) lors d’un stress est une
Hypothèse physiopathologique retenue quant au déclenchement du travail avant terme.
2. L’échographie obstétricale :
Examen fondamental pour apprécier :
- Le fœtus : biométrie, présentation, contrôle de l’étude morphologique a la recherche d’une
malformation qui pourrait contre indiquer la tocolyse.
- Le placenta : zone d’insertion, décollement prématuré.
- La quantité de liquide amniotique
- Pathologies utérines (fibrome, malformation)
Le CNGOF recommande l’utilisation de la voie endovaginale donnant des résultats plus précis que
la voie abdominale. L’échographie fait appel à une technique standardisée, nécessitant un
apprentissage de l’opérateur.
La patiente est installée en position gynécologique, vessie vide afin de limiter les inexactitudes
corrélées à la réplétion vésicale. Nous utiliserons préférentiellement une sonde à haute fréquence (5
à 7 Hz), recouverte d’une gaine stérile et de gel. La sonde est amenée dans l’axe du vagin et rencontre
la lèvre antérieure du col au niveau du cul de sac antérieur, perpendiculairement à l’axe du canal
cervical. En coupe sagittale, nous repèrons l’orifice interne, le canal cervical, ainsi que l’orifice
externe. La pression exercée sur la sonde est alors relâchée, afin d’éviter les biais au niveau de la
mesure de la longueur du col. Cette dernière est mesurée de l’orifice interne fermé à l’orifice externe.
Afin d’enregistrer la mesure la plus courte, il est recommandé de mesurer trois fois cette longueur.
Le risque d’accouchement prématuré est défini selon une ouverture de l’orifice interne supérieure
à 5 mm, une longueur cervicale inférieure à 25-30 mm, ou une protrusion des membranes supérieure
à 5mm. Toutefois, la dilatation de l’orifice interne est moins évaluée que la longueur cervicale et ne
semble pas entraîner de bénéfices quant au diagnostic de MAP par rapport à cette dernière.
4. Le bilan biologique :
Le bilan biologique a pour principal objectif de rechercher des éléments en faveur d’infection le
plus souvent urogénitale.
Ce bilan comprend en principe :
• Une numération formule sanguine.
• Un dosage de la protéine C réactive.
• Des prélèvements vaginaux à la recherche essentiellement du streptocoque B, du Neisseria
gonorrhoeae, du Listeria, du Mycoplasma hominis, du Trichomonas, de l’Ureaplasma urealyticum et
des bactéroides fragilis.
• Un examen cytobactériologique des urines.
• En cas d’hyperthermie des hémocultures avec recherche de Listériose.
A été observé à des taux anormalement élevés chez des femmes présentant une MAP, et
inversement à des taux inférieurs à la normale chez des femmes ayant accouché après 41SA. Elle
jouerait donc un rôle dans la parturition. Cependant, la CRH a aussi été mise en évidence à des taux
importants dans MAP exclusivement mais pourrait être corrélée aux grossesses à risque.
A- Diagnostic différentiel
L’hématome rétro-placentaire (HRP) ou les métrorragies, les douleurs peuvent être prises pour une
menace d’accouchement prématuré́.
✓ L’HRP : C'est une des grandes responsables de mortalité maternelle et de mortalité- morbidité.
L'hématome rétro-placentaire (HRP) est le décollement prématuré du placenta normalement inséré
(DPPNI) partiel ou total. L'hématome qui se constitue entre la plaque basale du placenta et la
caduque maternelle va interrompre une partie plus ou moins importante des échanges fœto-
maternels, entraîner des troubles hémodynamiques, des anomalies de la coagulation et une
souffrance fœtale aiguë d'intensité variable périnatales nécessitant une évacuation immédiate de
la grossesse et une réanimation maternelle.
✓ Les urgences gynécologiques : fibrome ou kyste de l’ovaire compliqués et associés à la
grossesse.
✓ Douleurs ligamentaires : Les patientes signalent fréquemment des douleurs à type de
tiraillement centrées sur le pubis et la racine des cuisses, sans aucun phénomène de durcissement
utérins. Ces douleurs ligamentaires (syndrome de LACOMME) sont désagréables mais sans danger.
✓ Contractions physiologiques : Il est normal au troisième trimestre de ressentir une à cinq
contractions par jour, surtout le soir ou après un effort.
✓ Contractions fréquentes sans modification cervicales : Certaines femmes ont un utérus «
contractile » avec contractions relativement fréquentes (> 10 / jours) mais irrégulières, évoluant
depuis plusieurs jours ou semaines sans modification cervicale notable. Cette situation justifie du
repos et une surveillance renforcée, mais, en l’absence de facteurs de risque associés, le risque
d’accouchement prématuré semble assez faible et l’hospitalisation n’est pas nécessaire.
✓ Les causes chirurgicales :(appendicite aigue, cholécystite aigue) et les causes médicales des
douleurs abdominales doivent toujours être recherchées.
La prise en charge de la menace d’accouchement prématurée dépend : de l’âge gestationnel, de
la longueur du col, mais aussi du fait que les membranes soient intactes ou non.
✓ Le but de la prise en charge est de :
• Inhiber le travail et prolonger la grossesse.
• Accélérer la maturation fœtale et diminuer la morbi-mortalité en cas de prématurité
• Traiter l’étiologie et prévenir le risque infectieux si nécessaire.
✓ Volets thérapeutiques :
• Traitements étiologiques.
• Traitement symptomatologique : Tocolyse.
• Corticothérapie.
• Cerclage.
• Mesures associées.
• Sulfate de magnésium
A- Avant 34 semaines :
✓ Hospitalisation
✓ Traitement étiologique : Traitement systématique de toute infection maternelle (bactériurie
asymptomatique, infection cervico-vaginale, dentaire, infection systémique) et traitement d’une
maladie générale (HTA, diabète).
✓ Traitement symptomatique :
❖ La tocolyse (Pendant 48 hrs) : Le traitement tocolytique est un traitement symptomatique de la
contraction utérine, dans le but de les inhiber pharmacologiquement et donc de retarder
l'accouchement afin d'améliorer la morbidité et la mortalité néonatales. Son objectif est d'essayer
de retarder l'accouchement afin d'améliorer la morbidité et la mortalité néonatales, d’une part elle
permet la réalisation d’une corticothérapie fœtale anténatale afin d’accélérer la maturation
pulmonaire fœtale et, d’autre part, l’organisation d’un transfert in utéro dans un centre disposant
d’un niveau de soins adaptés, pour une prise en charge optimale de l’enfant à naître.
✓ Indications : La mise en œuvre d’un traitement tocolytique succèdera au diagnostic d’une menace
d’accouchement prématuré avérée, associant des contractions utérines ainsi que des modifications
cervicales. « Il n’existe actuellement pas d’argument objectif afin de déterminer une limite inférieure
d’âge gestationnel, pour instaurer une tocolyse ». Le but de la tocolyse étant principalement la
réalisation de la maturation pulmonaire fœtale, il conviendrait donc de ne plus mettre en œuvre ce
traitement au-delà de 34 SA
✓ Contre-indications : La prescription d’une tocolyse doit faire l’objet d’une recherche préalable des
éventuelles contre-indications absolues et relatives quant à son instauration. Les contre-indications
absolues de cette utilisation sont l’existence d’une malformation fœtale létale, d’une souffrance
fœtale aigüe, d’une infection ovulaire, d’une MFIU ou d’une pathologie maternelle grave. Ce sont
toutes les pathologies qui peuvent s’opposer à la poursuite de la grossesse. Parmi les contre-
indications relatives, nous notons l’hémorragie maternelle, en fonction de l’étiologie, de l’abondance
ainsi que du retentissement de cette dernière. Nous retrouvons également le RCIU selon le terme,
la cause et la sévérité.
✓ Les différents tocolytiques : Nous utilisons principalement trois classes pharmacologiques : les
béta mimétiques, les antagonistes de l’ocytocine, ainsi que les inhibiteurs calciques.
Antagonistes de l’ocytocine:
L’atosiban (Tractocile) est un antagoniste sélectif des récepteurs à l'ocytocine vasopressine. Il
rentre en compétition avec l'ocytocine au niveau des récepteurs à l'ocytocine. Il empêche en se liant
à ces récepteurs l'augmentation du calcium libre intracellulaire, inhibant par la même l'interaction
actine–myosine et la contraction
• Contre indication:
✓ Il n’y a pas de contre indication formelle Durée de TRT est de 48 h
✓ Pas de TRT d’entretien
✓ En cas de récidive un 2eme cycle tractocile peut être mise en place
• Schéma thérapeutique :
Bolus : Amp 6.75 mg dans 0.9 cc de SSI, en IVD pendant 1 minute
Consolidation 03 H : 02 Amp, Amp (37.5mg) dilue dans 50cc de SSI, Q= 24 cc/h
Entretien 45h : 6+1/2 amp (37.5mg), Dilue Amp dans 50cc SSI, Q=8cc/h
Les AINS :
Ils agissent en inhibant le cyclo-oxygénase indométacine (indocid)
Posologie : 100-150 mg pendant une courte période.
❖ Les corticoïdes :
Le but de l’utilisation des corticoïdes est :
✓ Maturation pulmonaire fœtale avec diminution du risque de syndrome de détresse respiratoire
(par stimulation de la synthèse de surfactant).
✓ Diminution de risque d’hémorragie intra-ventriculaire et de la morbidité neurologique à long
terme.
✓ Diminution du risque d’entérocolite ulcéro-nécrosante.
✓ Diminution de la mortalité et de la morbidité néonatale.
La posologie des corticoïdes :
DEXAMETHASONE : 6 mg en IM 2 /J PDT 48 H.
BETAMETHASONE OU CELESTENE : 12 mg en IM répété 24 h ou 4 mg /12h pdt 48 h.
❖ Le cerclage :
Le principe du cerclage est de mettre un « nœud » (flèche) autour du col de l'utérus dans le but
d'empêcher mécaniquement son ouverture et de prévenir une fausse couche tardive ou un
accouchement prématuré. Il est le plus souvent placé en début de grossesse et retiré en fin de celle-
ci pour permettre l'accouchement.
ATTENTION !
• LES INDICATIONS DU CERCLAGE :
✓ Le cerclage est indiqué dans un but préventif dans les deux situations suivantes :
✓ A la fin du premier trimestre en cas d'au moins 3 antécédents d’accouchements prématurés ou de
fausses-couches tardives.
✓ Avant 24SA chez une patiente ayant un ou deux antécédents d'accouchements prématurés ou de
fausses-couches tardives et un col qui se raccourcit à l‘échographie de surveillance.
• LES CONTRES INDICATION DU CERCLAGE TARDIVE :
✓ Certaines études ont démontré l’inutilité de cerclage tardif
✓ Risque d’aggravation de la MAP
✓ Le cerclage favorise infection et la rupture
• MESURES ASSOCIEES :
✓ Repos : l’effet de l’activité physique et du stress sur l’augmentation de la contractilité utérine
est admis. C’est pour cette raison que la mise au repos est le plus souvent la première mesure
adoptée en cas de menace d’accouchement prématuré. En cas d’activité contraignante dans la
profession (station debout prolongée, travail plus de 40h/semaine …), le retour au travail est
déconseillé. Cependant, le repos strict au lit n'est pas recommandé, car il ne réduit pas le risque
d'accouchement prématuré tout en augmentant le risque de complications thrombo-emboliques.
✓ Antibioprophylaxie : indiquée en cas de rupture prématurée des membranes, pour prévenir
ou traiter les infections intra-utérines. Dans la RPM avant terme, les objectifs sont doubles :
retarder la mise en route du travail et prévenir les complications néonatales
✓ Sérum anti-D : chez les patientes rhésus négatif (dont le fœtus est rhésus positif ou à titre
systématique si le rhésus fœtal n'a pas été déterminé) : prévention de l'allo-immunisation fœto-
maternelle par injection de gammaglobulines anti-D (rhophylac®).
✓ Prévention des complication thrombo-emboliques : bas de contention.
✓ Soutien psychologique
❖ Sulfate de magnésium :
Le sulfate de magnésium, utilisé en cas d’éclampsie ou de prééclampsie sévère comme
anticonvulsivant, est depuis peu utilisé par certaines équipes en cas d’accouchement prématuré pour
diminuer le risque d’infirmité motrice cérébrale avant 32 SA.
En effet, plusieurs essais randomisés et méta-analyses ont suggéré un effet neuro protecteur du
sulfate de magnésium chez le grand prématuré.
B- Après 34 semaines :
✓ Repos à domicile (aide-ménagère)
✓ Traitement étiologique
✓ Pas d'agents tocolytiques ni de corticothérapie
✓ Surveillance
❖ SURVEILLANCE MATERNO-FŒTALE :
Surveillance maternelle de l'efficacité et de la tolérance du traitement :
✓ Contractions utérines ressenties, électro- cardiotocographie externe
✓ Echographie du col non systématique pour la surveillance en l'absence d'événement intercurrent
✓ Dépistage régulier de facteurs infectieux aggravants.
✓ Effets secondaires éventuels du tocolytique employé.
Surveillance fœtale :
✓ Mouvements actifs fœtaux, cardiotocographie
Bien qu’il existe certains facteurs de risque que vous ne pouvez pas changer: l'âge; la grossesse
gémellaire; des antécédents d'accouchement prématuré; le niveau socio- économique….; il y a
quelques moyens généraux qui peuvent aider à diminuer les risques d’accouchement prématuré. Voice
des comportements qui favorisent une grossesse saine :
✓ Amélioration et égalité de l'accès des femmes à un suivi prénatal régulier de proximité effectuée
par des équipes entraînées et évaluées ;
✓ Information des femmes sur les risques de prématurité et sur les moyens de les réduire
✓ Maintenir un gain de poids adéquat tout au long de la grossesse
✓ Adopter un régime nutritif et équilibré. La nutrition et les soins prénataux sont très importants
chez les patientes âgées de moins de 17 ans ou de plus de 35 ans, ou si elles portent des jumeaux.
✓ Éviter de soulever de lourdes charges et les gros travaux, ou de rester debout pendant de longues
heures.
✓ Minimiser le stress autant que possible et gérer-le à l’aide de techniques de relaxation, d’exercices,
de la nutrition et du repos.
✓ Éviter les infections ; notamment les infections génito-urinaires.
✓ Si la patiente a des antécédents de naissances prématurées provoquées par des anomalies
structurelles de l’utérus, celles-ci peuvent être corrigées à l’aide d’une chirurgie avant qu'elle ne
soit enceinte.
✓ Le risque d’accouchement prématuré provoqué par une béance cervico- isthmique peut être réduit
à l’aide d’une chirurgie destinée à refermer l’utérus à la 14e semaine de grossesse jusqu’au 9e
mois.
✓ Certaines maladies chroniques maternelles risquent de provoquer un accouchement prématuré si
elles ne sont pas traitées adéquatement avant la grossesse. On doit s’en occuper de manière
appropriée pendant la grossesse.
✓ Si le gynécologue pense que la patiente a un risque élevé d’accoucher prématurément, il peut
suggérer l'abstention des relations sexuelles.
✓ Éviter de fumer avant la grossesse ou aussitôt que possible pendant la grossesse.
✓ Éviter la consommation d’alcool et de drogues à usage récréatif.
✓ La femme enceinte doit avertir le fournisseur de soins de santé à propos de tous les médicaments
qu'elle prend, car certains peuvent nuire à la grossesse et devront être éliminés progressivement.
Nom : Madame Dalila Belarbi
Âge : 28 ans
Grossesse : 30 semaines de gestation
Antécédents médicaux : Aucun antécédent de prématurité
Histoire clinique :
Madame Dalila Belarbi, une patiente enceinte de 30 semaines, se présente aux urgences
obstétriques avec des contractions utérines régulières toutes les 10 minutes. Elle rapporte également
une pression pelvienne et une légère douleur abdominale. La patiente est inquiète car elle a
connaissance des risques de l'accouchement prématuré.
Examen physique :
• Signes vitaux stables.
• Hauteur utérine correspondant à 30 semaines de gestation.
• Col de l'utérus raccourci à 2 cm, 50 % d'effacement, et ouverture de 2 cm.
• À l'échographie, le fœtus est en présentation céphalique avec une fréquence cardiaque fœtale
normale.
Diagnostic :
Madame Dalila Belarbi présente une menace d'accouchement prématuré à 30 semaines de
gestation en raison de contractions utérines régulières et d'une modification du col de l'utérus.
Prise en charge :
Madame Dalila Belarbi est immédiatement placée sous surveillance continue, y compris la
surveillance électronique de la fréquence cardiaque fœtale et des contractions utérines.
Elle reçoit une tocolyse, telle que la sulfate de magnésium, pour réduire l'activité utérine et
retarder l'accouchement.
Des corticostéroïdes sont administrés pour accélérer la maturation pulmonaire du fœtus.
La patiente reçoit des antibiotiques prophylactiques pour prévenir les infections.
Une évaluation approfondie des antécédents médicaux et des facteurs de risque est effectuée.
Madame Dalila Belarbi est mise au repos strict au lit et surveillée en continu par l'équipe médicale.
Suivi :
La patiente est hospitalisée pour une surveillance étroite. Les contractions utérines diminuent, et
le col de l'utérus ne montre pas de progression significative. Les corticostéroïdes sont administrés en
deux doses pour maximiser les avantages pour le fœtus. La patiente est informée des signes de
menace d'accouchement prématuré et est préparée à une éventuelle admission en unité de soins
intensifs néonatals (USIN) si l'accouchement se produit prématurément. Elle est également informée
des avantages de la poursuite de la grossesse jusqu'à au moins 34 semaines.
Conclusion :
Ce cas clinique illustre une approche typique de la prise en charge d'une menace d'accouchement
prématuré en mettant l'accent sur la tocolyse, l'administration de corticostéroïdes et la surveillance
étroite de la mère et du fœtus.