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Memoire Leontine

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ÉPIGRAPHE

L'important n'est pas


de guérir, mais de vivre
sans
maux.

Albert Camus
DEDICACE
REMERCIEMENTS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

BDCF : Bruits du cœur fœtal


CIVD : Coagulation intra-vasculaire disséminée
CPN : Consultation prénatale
CS=CSCom : Centre de santé communautaire
HRP : Hématome rétro-placentaire
PP : Placenta praevia
RAPE : Rupture artificielle de la poche des eaux
RPM : Rupture prématurée des membranes
SFA : Souffrance fœtale aiguë
TA : Tension artérielle
RÉSUMÉ

Le placenta praevia est une variété d'insertion placentaire particulièrement


redoutée en obstétrique de par son principal risque: l’hémorragie, notamment en deuxième
moitié de grossesse et jusqu'à la délivrance.
Notre étude portait sur les femmes ayant eu un placenta praevia jusqu'à
l'accouchement et ayant été hospitalisées au moins une fois à partir de 24 SA pour des
métrorragies liées à ce type d'insertion placentaire. Un de nos objectifs était d'évaluer le
déroulement et l’issue de ces grossesses afin d'obtenir des éléments sur le pronostic maternel
et périnatal associé. Nous voulions également analyser la prise en charge de ces femmes en
cas de placenta praevia , et étudier le lien entre celle-ci et la survenue de complications graves
maternelles et/ou périnatales.
Nous avons enregistré durant la période d’étude 2073 accouchements dont 81 cas
de placenta previa , soit une fréquence de 3,91%.
Cette étude d'observation descriptive à vise retrospective, sur le placenta preavia
dans le service de gynécobstétrique aux cliniques universitaires de Lubumbashi, a permis
d’aboutir aux résultats suivants : La tranche d’âge la plus représentée est celle de 20 à 25 ans
(soit 41,98% ), L’âge moyen des patientes était de 19 ans avec extrêmes d’âge de 15 à 45 ans.
Les facteurs étiologiques retrouvés sont: l’âge , la parité, les antécédents (de césarienne,
d’avortement et de grossesse gémellaire), 42 cas (51,85% ) de nos patientes ont accouché par
césarienne, 34,57% de nos patientes victimes de PP n’ont pas fait de CPN, 40,74% de
patientes étaient des grandes multigestes, 8,64% de décès maternel, 6 Mort in itero soit
7,41% de cas.
Le placenta praevia est associé à une morbidité maternelle et périnatale élevée.
Dans la majorité des cas, les complications graves associées sont difficilement évitables.

Mots clés:
INTRODUCTION
0.1. Etat de la question
Pour la famille et la société, l’accouchement est une source de grande espérance et
de respect. La femme se voit valorisée par cet acte.
L’accouchement, par sa définition est un acte par lequel une femme délivre par
voie naturelle le produit de la conception [Garnier Delamare, 2006]. La femme donne la vie à
travers cet acte qui est censé être un évènement heureux.
Cependant il peut dégénérer en un drame à cause de la survenue de plusieurs
complications pouvant aboutir à la mort. Le décès d’une femme dans ces conditions est une
catastrophe et engendre des veufs, des orphelins et influe défavorablement sur la vie socio-
économique.
Depuis la fin des années 80, l’amélioration de la santé maternelle et la réduction
de décès liés à la maternité ont été au centre des préoccupations de plusieurs sommets et
conférences internationaux, dont le SOMMET DU MILLENAIRE en 2000 qui s’est
fixé pour objectif de réduire de trois quart le taux de mortalité maternelle d’ici 2015 (OMD5)
Les femmes meurent en accouchant et cela malgré les nombreuses activités en
faveur de la maternité sans risque, mise en œuvre depuis 1987. Chaque jour, chaque heure,
chaque minute, quelque part dans le monde, une femme meurt des complications de la
grossesse et de l’accouchement. Dans la majorité de cas, ces décès surviennent dans les pays
en voie de développement.
D’après l’OMS, jusqu’en 2008 le ratio de la mortalité maternelle dans les pays en
développements été de 290 pour 100000 naissances vivantes contre 14 pour100000 naissances
vivantes dans les pays développés [FOSCOLOS P., 2006]
La dernière estimation de la mortalité maternelle en République Démocratique du
Congo a été réalisée en 2007 par EDS RDC qui l’a estimé à 549 décès pour 100000
naissances vivantes [GHAZLI M et col., 2008]. Parmi ces décès, celui causé par le placenta
praevia en fait également parti.
Le placenta praevia est une complication rare de la grossesse, correspondant à une
insertion anormale du placenta sur le segment inférieur de l’utérus. Cette pathologie
obstétricale, d'origine multifactorielle, est potentiellement grave puisque cette anomalie est
souvent à l'origine de complications hémorragiques, notamment en deuxième partie de
grossesse et jusqu'à la délivrance. Même si les progrès effectués ces dernières années dans le
diagnostic et la prise en charge des femmes porteuses d'un placenta praevia ont été
conséquents, cette pathologie reste associée à une lourde morbidité maternelle et périnatale.
En particulier, la survenue brutale et souvent imprévisible d'une hémorragie massive pendant
la grossesse constitue une véritable urgence obstétricale, mettant en jeu le pronostic vital
materno-foetal et pouvant nécessiter un accouchement prématuré en urgence.
C'est pourquoi, de par sa potentielle gravité, le placenta praevia a été largement
décrit et étudié par de nombreux auteurs, et la littérature portant sur ce sujet est aujourd'hui
riche.
Cependant, nous avons remarqué qu'il existe peu de travaux portant
spécifiquement sur l'étude des femmes ayant eu un placenta praevia symptomatique pendant
la grossesse.
Malgré la pratique systématique de l’échographie qui permet de poser non
seulement le diagnostic de l’insertion du placenta au cours de la grossesse mais aussi de
modifier l’attitude thérapeutique, le PP demeure une complication gravidique à haut risque et
très imprévisible. Le but de ce travail était de reconsidérer la fréquence de cette pathologie
obstétricale et d’apprécier le pronostic maternel et fœtal.
De ce constat, et vu l'enjeu que représente ces situations d'urgence, tant pour les
sages-femmes et le reste de l'équipe obstétricale que pour les patientes et leurs enfants, nous
avons trouvé intéressant d'approfondir ce sujet. Nous avons donc choisi de porter notre étude
uniquement sur les femmes porteuses d'un placenta praevia et ayant eu des métrorragies
pendant leur grossesse.
Dans une étude transversale réalisée par KILONGO KASONGO sur le pronostic
maternel et perinatal du placenta praevia à l’HGR Kenya à Lubumbashi dans une période de
10 ans, dont l’objectif était de déterminer le pronostic du placenta praevia, 504 cas de
placenta prævia ont été enregistrés, parmi 30323 admissions, soit 1,7%. Seul l’hématome
rétro placentaire était fortement associé au placenta prævia (p<0,001). Nous avons retrouvé
73,1% des césariennes dans le groupe des cas vs 57,4% dans le groupe n’ayant pas de
placenta prævia. Cependant, il n’y avait pas de différence entre les deux groupes en ce qui
concernait les taux d’endométrite, d’hémorragies de la délivrance et de décès maternels
(p>0,05). Il y avait une fréquence significativement, plus élevée de mort-nés, de scores
d’Apgar <7 dans le groupe placenta prævia (p<0,001). Il n’y avait pas de différence
significative selon la période de survenue des décès périnatals et le type d’insertion
placentaire dans les deux groupes.
Dans une autre étude réalisée par MBALA KADIMA Hénock sur le placenta
prævia: pronostic maternel et fœtal aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi, il s’agissait
d’une étude rétrospective cas-témoin ayant porté sur 340 cas de PP, sur une période de 5 ans
du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2006, l’âge maternel, la parité, les antécédents gynéco-
obstétricaux, le mode d’accouchement, l’âge gestationnel et le pronostic materno-fœtal ont été
comparés avec ceux d’un lot témoin choisi parmi les grossesses normales. La comparaison a
été faite en utilisant les tests de X² et de Fischer avec un seuil de signification de 5%. La
fréquence du PP dans notre série était de 1,6%. L’âge maternel était ≥30 ans chez 43,2% des
patientes avec un PP contre 28% dans le groupe témoin (p=0,000). L’utérus cicatriciel était un
facteur favorisant de PP (n=32 contre n=8 dans le lot témoin ; p=0,024). La césarienne a été le
principal mode d’accouchement chez les cas de PP. 43,8% des nouveaux nés étaient
prématurés contre 8,5% chez les témoins (p=0,000). La mortalité périnatale était de 21,3% en
cas de PP contre 3,8% chez les témoins (p=0,000).

0.2. Problématique
Le placenta praevia est une complication rare de la grossesse, correspondant à une
insertion anormale du placenta sur le segment inférieur de l’utérus. Cette pathologie
obstétricale, d'origine multifactorielle, est potentiellement grave puisque cette anomalie est
souvent à l'origine de complications hémorragiques, notamment en deuxième partie de
grossesse et jusqu'à la délivrance. Même si les progrès effectués ces dernières années dans le
diagnostic et la prise en charge des femmes porteuses d'un placenta praevia ont été
conséquents, cette pathologie reste associée à une lourde morbidité maternelle et périnatale.
En particulier, la survenue brutale et souvent imprévisible d'une hémorragie massive pendant
la grossesse constitue une véritable urgence obstétricale, mettant en jeu le pronostic vital
materno-foetal et pouvant nécessiter un accouchement prématuré en urgence. (qare.fr)
C'est pourquoi, de par sa potentielle gravité, le placenta praevia a été largement
décrit et étudié par de nombreux auteurs, et la littérature portant sur ce sujet est aujourd'hui
riche. Cependant, nous avons remarqué qu'il existe peu de travaux portant spécifiquement sur
l'étude des femmes ayant eu un placenta praevia symptomatique pendant la grossesse.
De ce constat, et vu l'enjeu que représente ces situations d'urgence, tant pour les
sages-femmes et le reste de l'équipe obstétricale que pour les patientes et leurs enfants, nous
avons trouvé intéressant d'approfondir ce sujet. Nous avons donc choisi de porter notre étude
uniquement sur les femmes porteuses d'un placenta praevia et ayant eu des métrorragies
pendant leur grossesse.(reseau-naissance.fr)
Le placenta praevia est une variété d’insertion placentaire particulièrement redoutée en
obstétrique de par son principal risque : l’hémorragie, particulièrement en deuxième moitié de
grossesse et à l’accouchement. L’échographie, qui permet actuellement un diagnostic précoce
du placenta praevia, ne met pas à l’abri de la survenue brutale d’une hémorragie, pouvant
dans certains cas mettre en jeu le pronostic vital maternel et foetal, de façon imprévisible. Le
placenta praevia reste encore aujourd’hui associé à un taux élevé de mortalité et surtout de
morbidité maternelle et périnatale. (msdmanuals.com)
Le placenta praevia associé à la rupture utérine et à l’hématome rétro-placentaire
constitue les principales causes d’hémorragie du troisième trimestre qui sont l’une des
premières causes de mortalité maternelle dans les pays en développement.
Le placenta praevia a été choisi dans notre étude car il constitue une urgence
obstétricale surtout dans sa forme hémorragique et nécessite de ce fait un diagnostic précoce,
une attitude thérapeutique adéquate car il met en jeu le pronostic vital materno-fœtal.
En effet le placenta praevia est la 4ème cause de mortalité maternelle au cours des
hémorragies du 3ème trimestre et du travail après la rupture utérine, l’hémorragie de la
délivrance et l’hématome rétro-placentaire avec des taux de 0,9 à 1,78%.
La fréquence la plus élevée de placenta praevia est rapporté en Afrique où le
diagnostic est encore essentiellement clinique, avec des taux variants entre 5/1000 et 36/1000
accouchements [DOUGNON F, 2009].
Au Mali, les études les plus récentes rapportent entre 16,1/1000 et 22/1000
accouchements. [GORODESKI I et col, 2009]
Compte tenu de sa fréquence élevée, il est important de dresser une conduite à
tenir standard selon les variétés, pouvant être utile au personnel sanitaire pour une meilleure
prise en charge rapide et efficace.
L’utilisation de l’échographie dans le diagnostic du placenta praevia a permis une
réduction considérable de la mortalité maternelle qui est passée de plus de 10% dans les
années 1940 à moins de 1% actuellement [LAVERY J . P., 2007].
Proportionnellement la mortalité périnatale également baissée de plus de 70%
dans les années 2002 [SCOOTT J . R, 2002] à 4-8% de nos jours [LOCK WOODCH. J.,
2008].
En vue d’améliorer la qualité des soins concernant la prise en charge des femmes
hospitalisées pour métrorragies pendant leur grossesse, il est tout d'abord important de
sensibiliser les équipes aux principaux risques encourus par ces femmes et leurs enfants, et
donc de connaître ceux-ci avec précision, afin de les amener à être toujours plus vigilantes
dans leurs pratiques.
D'autre part, concernant la qualité de celles-ci, l’établissement et le respect de
recommandations et protocoles précis à suivre sont essentiels. En effet, ils permettent aux
équipes obstétricales d’avoir une cohérence et une rapidité dans la prise de décision face à
l’urgence stressante que représente l’hémorragie placentaire.
Suite à ces réflexions, les questions que nous nous posons sont les suivantes :
 Quels serait la prise en charge infirmière face au placenta praevia aux cliques
universitaires de Lubumbashi ?
 Quels serait la perception infirmière face au placenta praevia ?

3. METHODOLOGIE

Nous mènerons une étude d’observation descriptive à visée retrospective durant la


période allant du 01 Janvier 2021 au 01 Javier 2023. Nous utiliserons la revue documentaire
et la technique d’interview à l’aide d’un questionnaire pour collecter les données. Ainsi les
dites données seront encodées, traitées et analysées avec le logiciel Excel.

0.4. Objectifs de la recherche


0.4.1 Objectifs général :
- Notre objectif général est d’évaluer la fréquence et la prise en charge infirmière face à un
placenta praevia aux cliniques universitaires
0.4.2. Objectifs spécifique :
Plus spécifiquement l’étude vise à :
 Déterminer la fréquence et les causes lies à un placenta praevia aux cliniques
universitaire de Lubumbashi.
 Déterminer les compétences infirmières dans la prise en charge des cas de placenta
praevia.
 Identifier les difficultés à la prise en charge des patients.
 Evaluer les attitudes infirmières liées à la prise en charge des patientes.
0.5. Choix et intérêt du sujet
En termes d’intérêt ayant trait à notre travail, nous avons accordé de l’importance
à trois niveaux qui sont les suivants :
a. Intérêt personnel
L’intérêt de ce travail est de mettre en pratique tout ce que nous avons appris tout
au long de notre parcours dans le domaine de soin infirmer.
b. Intérêt social
Nous voudrions que ce présent travail puisse aider la société à résoudre les
problèmes liés au placenta praevia.

c. Intérêt scientifique

Notre souhait est de permettre aux chercheurs qui nous liront de découvrir
certaines exigences afin d’appliquer les différentes techniques et méthodes utilisées par les
prédécesseurs.

0.6. Délimitation du travail


0.6.1. Délimitation spatiale
Notre recherche s’est effectuée aux cliniques universitaires située sur l’avenue
Kasaï coin djamena, Lubumbashi en RDC.
0.6.2. Délimitation temporelle
Une étude scientifique serait vaste lorsqu’elle n’est pas délimitée dans un temps
bien précis. Vu cela, notre recherche s’est effectuée dans un délai du 01 Janvier 2021 au 01
Javier 2023
0.7. Subdivision du travail

Hormis l’introduction générale et la conclusion générale ; notre travail est


subdivisé en deux parties dont l’une théorique et l’autre pratique. La partie théorique compte
un chapitre : les généralités. La partie pratique compte trois chapitres : la méthodologie, les
résultats et la discussion.
CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE
1. Définition des concepts de base
Le placenta, siège des échanges maternaux-foetaux, s’insère normalement sur le
fond et sur l’une des faces du corps utérin. Il s’attache sur la muqueuse corporelle, appelée
pendant la grossesse « déciduale » Merger R,Lévy J, Melchior J, 2001
Un placenta est qualifié de « praevia » lorsqu’il est inséré sur tout ou partie du
segment inférieur de l’utérus [cabrol D,Pons j-c,goffinet F,2003], celui-ci se formant au
troisième trimestre. Par abus de langage, ce terme est également utilisé dans le cas d’une
patiente présentant des métrorragies sur un placenta bas inséré au second trimestre. La mesure
du petit côté des membranes inférieures à 10 cm lors de l’examen du placenta après la
délivrance constitue un diagnostic à postériori.
1.1. Classifications
Pendant la grossesse, la classification anatomique traditionnelle britannique
distingue plusieurs types de placenta praevia en fonction de la situation du placenta par
rapport à l’orifice cervical interne :
 Le placenta praevia « latéral » (stade I de MacAfee): il reste à distance du col, la
distance entre son bord inférieur et l’orifice cervical interne est mesurable.

 Le placenta praevia « marginal » (stade II de MacAfee): son bord inférieur affleure


l’orifice interne du col sans le recouvrir.

 Le placenta praevia « recouvrant »: il recouvre le col, partiellement (stade III) ou


totalement (stade IV). Ce dernier représente un tiers des placentas praevia.

IV. Recouvrant III. Recouvrant II. Marginal I. Latéral


total partiel

Image 1. Classification de MacAfee


2. Rappels anatomiques

Dans cette partie nous ferons un bref rappel anatomique concernant :


le placenta, les membranes de l’œuf et le segment inférieur.

2-1- Le placenta :

Il est l’organe d’échange entre la mère et fœtus. C’est un organe né en même


temps que l’embryon. Mais de son étude nous verrons :

2.1.1. Formation du placenta

Le trophoblaste qui va constituer le placenta apparaît dès le cinquième jour de la


fécondation. C’est la couche la plus superficielle du blastocyte. A partir du 5 ème mois le
placenta conserve la structure générale qu’il a désormais acquise. Son volume continue à
s’accroître, les villosités se multiplient mais sans modification structurale.

2.2.2. Structure du placenta

Le placenta comprend de dehors en dedans :

- la plaque choriale : c’est la partie de l’enveloppe de l’œuf (chorion) où sont restés un certain
nombre de villosités.
- les villosités choriales : elles se divisent en branches divergentes, les unes prenant contact
avec la muqueuse utérine et s’y ancrant solidement (villosités crampons), les autres restent
libre et baignant dans les lacs sanguins. La villosité est l’organite élémentaire du placenta.
Elle est formée d’un axe vasculaire (artérioles et veines) et d’un revêtement qui se modifie
avec l’âge de la grossesse.

- La caduque basale : dès la nidation la muqueuse utérine s’est transformée en caduque


caractérisée par la présence des cellules déciduales, très grosses cellules à protoplasmes
spumeux, spécifique de la grossesse.

2.2. Aspect du placenta (anatomie macroscopique)

Examiné après la délivrance, le placenta à terme est une masse charnue discoïde
ou elliptique. Il mesure 16 à 20 cm de diamètre, son épaisseur est de 2 à 3 cm au centre, 4 à
6mm sur les bords. Son poids au moment de la délivrance et à terme est en moyenne de 500 à
600 gr, soit le 1/6 du poids du fœtus. Le placenta inséré dans l’utérus est beaucoup plus
mince, plus étalé que le placenta après son expulsion. Il est constitué de deux faces, fœtale et
maternelle.
2.2.1. La circulation placentaire
La circulation placentaire s’établit dès le 9ème jour post conceptionnel. La
circulation foeto-maternelle est définitivement établit le 10ème jour. Il se produit un échange
continuel de substances entre le sang maternel et foetal.
2.2-2- Membranes de l’œuf
On décrit à l’œuf trois membranes : le chorion, l’amnios et la caduque.
- Chorion : partie située entre la caduque et l’amnios, est fibreuse et transparente. Elle est
résistante. Dans le placenta elle dévient la plaque choriale d’où émanent les villosités
choriales. A l’orifice interne du col, le chorion est directement en rapport avec le bouchon du
mucus qui obture le canal cervical. A la fin du 3ème mois, l’amnios et le chorion fusionnent.
- L’amnios : est une membrane mince, transparente, très résistante qui circonscrit en dedans
la cavité amniotique. Membrane interne, il tapisse la face interne du placenta engraine le
cordon et rejoint à l’ombilic la peau du fœtus.
- La caduque basale ou déciduale : dès l’implantation, la muqueuse utérine se transforme en
caduque ou déciduale. L’œuf en grossissant fait saillie dans la cavité utérine, coiffé par une
partie de la caduque qui se distend pour suivre son développement.
2.2-3- Le segment inférieur
C’est la couche basse, amincie de l’utérus gravide, situé entre le corps et le col. Il
n’existe que pendant la grossesse et n’acquière son plan de développement que dans les trois
derniers mois.
- Forme : il a une forme d’une calotte évasée, ouverte en haut.
- Situation : il occupe au dessus du col le tiers inférieur de l’utérus.
- Caractère : son caractère essentiel est sa minceur de 2 - 4mm, qui s’oppose à l’épaisseur du
corps.
- Limites : la limite inférieure correspond à l’orifice interne du col, la limite supérieure est
marquée par le changement de l’épaisseur de la paroi qui augmente.
- Origine et formation : le segment inférieur se développe au dépens de l’isthme utérin. Mais
il n’acquière son ampleur qu’après le 6ème mois. Pendant le travail le col effacé et dilaté se
confond avec le segment inférieur pour constituer le canal cervico-segmentaire.
- Rapports :
 En avant : le segment inférieur est recouvert par le péritoine viscéral
solide et facilement décolable, alors qu’il adhérait au corps.
 Latéralement : la gaine hypogastrique contient les vaisseaux utérins
croisés par l’uretère.
 En arrière : le profond cul-de-sac de Douglas sépare le segment
inférieur du rectum et du promontoire.

- Structure : le segment inférieur est constitué essentiellement de fibres conjonctives et


élastiques en rapport avec son extensibilité. La muqueuse se transforme en caduque mais en
mauvaise caduque, impropre à assurer parfaitement la placentation.
- Les dimensions : le segment inférieur mesure 10cm de hauteur, 9- 12cm de largeur et 3-
5mm d’épaisseur. Les dimensions varient selon la présentation et le degré d’engagement.
- Physiologie : l’importance du segment inférieur est considérable au triple point de vue à
savoir :
 Point de vue clinique : l’étude clinique montrera la valeur pronostique
capitale qui s’attache à sa bonne formation, à sa minceur, au contact intime qui
prend avec la présentation.
 Point de vue physiologique : c’est une zone de transmission, mais
aussi d’accommodation et d’effacement qui, après avoir conduit à la contractilité
corporéale vers le col, laissera aisément le passage au fœtus. Il reste au
contraire flasque, épais et distend dans la dystocie.
 Point de vue pathologique : il régit deux des plus importantes
complications de l’obstétrique. C’est sur lui que s’insère le placenta praevia, c’est
lui qui est intéressé dans presque toutes les ruptures utérines.

2.3. Epidémiologie

2.3.1. Fréquence
La fréquence du placenta praevia varie énormément selon les critères retenus et le
terme de grossesse.
L’insertion basse du placenta est fréquente en première moitié de grossesse, mais la
localisation placentaire peut varier jusqu’à la fin du troisième trimestre avec le phénomène de «
migration placentaire » [Boog G, 2006]. Une des théories est que la formation du segment
inférieur, au début du troisième trimestre, ferait glisser les plans musculaires de l’isthme utérin
qui s’amincit ; en cas d’insertion basse, le placenta se « déplacerait » alors vers le fond utérin par
simple phénomène mécanique [P, KIRUBA N, 2008]. Ainsi, un placenta diagnostiqué comme
praevia au deuxième trimestre se retrouve dans la majorité des cas (54 à 94%) en situation
normale à terme, surtout les variétés antérieures [Oyelese y, Smulian JC, 2006].
Dans la plupart des travaux, la fréquence des insertions basses à l’échographie du
deuxième trimestre est d’environ 4 à 9 % avec des variations importantes (0,4 à 45 %), contre
3,4 à 8,2% au troisième trimestre. Dans son étude à Port Royal en 2006, Cécile Roy a trouvé
9,4% de placentas insérés à moins de 6 cm de l’orifice interne du col lors de l’échographie du
deuxième trimestre. Parmi eux, 84 % étaient normalement insérés à l’échographie du troisième
trimestre, la probabilité de « migration » augmentant avec la distance initiale par rapport à
l'orifice interne du col utérin.
En mesurant le petit côté des membranes lors de l'examen du placenta après la
délivrance, une distance inférieure à 10 cm serait retrouvée dans environ 25% des cas,
démontrant que l’insertion placentaire était partiellement segmentaire.
D’un point de vue pratique, l’incidence des placentas praevia symptômatiques ou nécessitant
une césarienne à terme est de 0,3 à 0,5 % dans de nombreuses études, soit une fréquence
d’environ 1 pour 200 grossesses
Enfin, l’incidence du placenta praevia a augmenté ces dernières années, ceci
semblant être corrélé au taux croissant de césariennes.
2.4. Evolution
2.4.1- Sans traitement
En l’absence d’intervention médicale, le placenta praevia est greffé d’une
mortalité maternelle de 25% et d’une mortalité fœtale de 90% [IFFY L et col, 2007].

2.4.2- Avec traitement

a- Pendant la grossesse

Les hémorragies ont tendance à se répéter , cela malgré l’hospitalisation et le


repos. Celles qui sont rapprochées et modérées ont un retentissement sur l’état général de la
mère.
La rupture prématurée des membranes n’est pas rare, elle a une influence
favorable sur l’hémorragie en supprimant une des causes : le tiraillement des membranes ;
mais elle conduit souvent à l’accouchement prématuré.
b- Pendant le travail
Lorsque le placenta n’est pas centrale, la rupture spontanée précoce des
membranes est une éventualité heureuse après laquelle l’hémorragie s’arrête souvent. Mais
elle peut être la cause de procidence et de la chorioamniotite.
L’abondance et la brutalité de l’hémorragie dans les insertions recouvrantes
peuvent entraîner le collapsus et le choc.
Il existe même des hémorragies cataclysmiques, coïncidant également avec un
début du travail, qui entraînent la mort.
c- La délivrance
La délivrance est souvent facile, le placenta étant partiellement décollé. Mais ce
décollement partiel reste la cause possible d’une nouvelle hémorragie qui, s’ajoutant aux
précédentes peut être redoutable. L’hémorragie peut même persister après la délivrance, la
rétraction du segment inférieur étant imparfaite.
d- Les suites de couches
Peuvent être compliquées par les trombophlébites surtout pelviennes et les
anémies.
2.5. Formes cliniques
2.5-1- Formes asymptomatiques
Les formes muettes du placenta praevia représentent 2 à 34% des observations.
L’insertion basse peut être découverte à l’occasion d’une présentation transversale
ou d’une échographie près du terme ou lors d’une césarienne pratiquée avant le début du
travail en raison d’une grossesse pathologique ; d’autres placentas praevias ne sont reconnus
qu’à la délivrance artificielle ou à l’examen des membranes sur le produit du délivre (petit
coté des membranes <10cm).
2.5.2- Formes associées à un décollement prématuré du placenta
Cette association redoutable est rencontrée dans 0,8 à 10,9% des placenta praevia.
Il s’agit le plus souvent de l’hématome décidual marginal et plus rare est l’hématome décidual
basal. Son tableau clinique n’est pas toujours typique mais son pronostic est grave pour la
mère et pour le fœtus (mortalité périnatale de 60 à 88%). Seule une césarienne d’urgence peut
sauver l’enfant .
2.5-3- Formes compliquées
a- Procidence du cordon
Elle est quatre fois plus fréquente que lors des accouchements normaux : 1,6 à
5,6%.
b- Placenta accreta
Dans les statistiques du placenta praevia, cette association est retrouvée avec
une fréquence variable : 0,6% à 5%.
c- Les complications du placenta praevia sont redoutables.
- Hémorragies massives de la délivrance avec des pertes sanguines moyennes de 4716 ml et
des transfusions de 7,6 unités de sang.
- Troubles de la coagulation dans 18,2% des cas.
- Rupture utérine spontanée ou provoquée par des manœuvres endo-utérines sur un segment
inférieur mince et friable (délivrance artificielle et curetage hémostatique).
- Endométrites du post-partum (27,3% des observations de READ.
Deux modalités thérapeutiques sont possibles : le traitement conservateur (avec délivrance
artificielle, curetage et méchage intra-utérin) et le traitement radical par hystérectomie.

2.6. Etiologies et facteurs favorisants


Les causes réelles de l’insertion basse du placenta restent encore méconnues. Plusieurs
facteurs favorisants ont cependant été décrits dans la littérature. Les principaux sont :
 La parité : Pour Tuzovic le risque est multiplé par quatre à partir de trois grossesses.

 L'âge maternel : Indépendamment de la parité, le risque de placenta praevia


augmente avec l’âge maternel, surtout après 34 ans. Pour Ananth et al., une femme de
plus de 40 ans aurait neuf fois plus de risques qu’une femme de 20 ans. L’âge moyen
des femmes ayant un placenta praevia est de 31 ans (vs 28) dans l’étude de Tuzovic et
al.

 Les altérations de la muqueuse utérine :L’antécédent de césarienne constitue un


facteur de risque majeur de placenta praevia. Ce risque augmente avec le nombre de
césariennes antérieures, avec un risque relatif respectivement de 4,5 à 44,9 pour une à
quatre césariennes antérieures. Il augmente également si la césarienne précède
immédiatement la grossesse actuelle. Dans 67 à 80% des cas, le placenta praevia se
localise sur la paroi antérieure de l’utérus, du fait de la probable implantation
préferentielle de l’oeuf sur la cicatrice d’hystérotomie.
Les évacuations utérines pour des fausses-couches spontanées ou des interruptions volontaires
de grossesse favorisent également la survenue d’un placenta praevia avec un risque
proportionnel au nombre de gestes effectués et semblant plus associé aux curetages qu'aux
aspirations.
L'antécédent d'endométrite jouerait aussi un rôle favorisant.
 Les grossesses multiples : Le placenta plus volumineux et étalé empiète souvent sur
le segment inférieur. Ananth et al. Rapportent un taux de placenta praevia parmi les
grossesses gémellaires de 40% supérieur à celui d’une grossesse unique.

 Tabac et cocaïne : Le risque relatif est de 1,5 à 3 pour l'exposition au tabac.Ces


substances entraînent une vasoconstriction responsable d’hypoxémie, qui entraînerait
une hypertrophie placentaire compensatrice. L’endomètre serait également altéré.
L’ethnie : D’après L.Kim et al., les femmes d’origine asiatique, puis les femmes africaines,
seraient plus susceptibles d’avoir un placenta praevia.

 L'antécédent de placenta praevia: Certains auteurs retrouvent 4 à 8% de femmes


ayant cet antécédent, mais ceci est controversé.

 Foetus masculins. Ce résultat est également assez controversé.

 L’utilisation de techniques de procréation médicalement assistée telles que les


fécondations- in- vitro sembleraient également favoriser les placentas praevia.

2.7. Diagnostic échographique du placenta praevia


L’échographie est l'examen complémentaire essentiel et fiable dans le diagnostic
anténatal de l’insertion basse du placenta. En effet celui-ci est fait la plupart du temps à
l'occasion d'une échographie systématique, notamment au cours du deuxième trimestre, avant
toute manifestation clinique. L’échogénicité du placenta, différente de celle du myomètre,
permet de distinguer ses limites grâce au contraste du liquide amniotique. L'échographie doit
être effectuée avec un remplissage vésical suffisant.
2.7.1. Echographie abdominale
Par voie abdominale, Bessis considère comme bas-insérés les placentas dont
l’insertion se situe sur tout ou partie dans une zone allant du sommet de la vessie en réplétion
à une distance de 4 cm en arrière du col sur la face postérieure de l’utérus. La précision du
diagnostic par cet examen est de 93 à 96 % , avec des faux positifs fréquents. Les difficultés
diagnostiques peuvent être liées à un remplissage excessif de la vessie, à un balayage
insuffisant de l’abdomen en cas de placenta latéral, à l’obésité, et aux structures foetales
masquant la limite inférieure du placenta particulièrement en cas de placenta postérieur ; ceci
est corrigeable par la position de Trendelenburg et le refoulement manuel de la présentation.
2.7..2. Echographie endovaginale
Afin de passer outre ces difficultés, la Société des Obstétriciens et Gynécologues du
Canada (SOGC) et le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (RCOG)
recommandent de confirmer l’insertion placentaire par échographie endovaginale dès qu’un
placenta praevia est suspecté, et ce à tout moment de la grossesse . En effet, ce type
d'échographie permet de mesurer la distance exacte entre le bord inférieur placentaire et
l’orifice interne du col. C'est aujourd’hui la méthode de choix pour préciser la localisation
placentaire, spécialement en cas de placenta postérieur . Elle a une meilleure sensibilité et
spécificité que l'échographie par voie abdominale, respectivement 87,5% et 98,8% d’après
Leerentveld et al. Ces auteurs ont aussi démontré que cette méthode n’aggrave pas les
métrorragies.
En effet, il arrive parfois que le diagnostic de l'insertion basse du placenta soit fait à
l'occasion de métrorragies, puisque celles-ci constituent à la fois le symptôme et le risque
essentiel de l’insertion viscieuse du placenta sur le segment inférieur, comme nous allons
maintenant le voir.
2.8. Les complications liées au placenta praevia
2.8.1. Complications maternelles
L'hémorragie, symptôme de l'insertion basse du placenta, constitue le principal
risque pour les femmes ayant un placenta praevia, que ce soit pendant la grossesse, le travail
et même après la délivrance. L’hémorragie est la cause principale de la mortalité maternelle,
même si celle-ci est inférieure à 1%.
2.8.1.1. Le risque hémorragique pendant la grossesse et le travail
Le placenta praevia constitue la principale cause des saignements antépartum
(31%), suivi par l’hématome rétro-placentaire (22%). Les hémorragies liées au placenta
praevia représentent 11 à 38% des hémorragies de la deuxième moitié de grossesse.
2.8.1.1.1. Manifestations cliniques et mécanisme des métrorragies
Classiquement, il s’agit de métrorragies de survenue brutale, sans cause apparente
ni douleur, de sang rouge franc liquide avec des caillots. L’hémorragie, d’abondance variable,
est presque entièrement extériorisée ; l’altération de l’état général de la patiente est ainsi
proportionnelle à la quantité de sang perdu. En dehors d’éventuelles contractions, l’utérus est
parfaitement relâché à l’examen clinique, avec une présentation plus fréquemment anormale,
haute et mobile.
Les métrorragies sont dues au décollement du pôle inférieur du placenta. Celui-ci
s'expliquerait par un tiraillement provoqué par la présence de contractions utérines, même
physiologiques, ou encore un clivage entre le placenta et le myomètre lors de l'ampliation du
segment inférieur . Les sinus maternels de la caduque restent alors béants, car la rétraction du
myomètre, qui assure normalement l’hémostase après l’expulsion foetale, ne peut pas se faire
sans vacuité utérine préalable.
2.8.1.1.2. Fréquence et terme des métrorragies
Selon les études, les métrorragies concernent 45 à 95 % des femmes ayant un
placenta praevia, Tuzovic ayant retrouvé un taux de 89% dans une étude rétrospective menée
sur 10 ans.
La majorité des femmes ont leur premier épisode avant 37 SA . Celui-ci survient
en moyenne au début du troisième trimestre entre 30 et 34 SA, les femmes avec un placenta
recouvrant ayant tendance à saigner les premières. Des récidives surviennent dans 55 à 65 %
des cas malgré l’hospitalisation et le repos, le nombre d’épisodes étant en moyenne de 2,3 en
cas de placenta praevia, sans différence significative selon les types d’insertion placentaire.
Pendant le travail, le risque hémorragique concernerait la majorité des femmes.

2.8.1.1.3. Evolution et conséquences


En cours de grossesse et en particulier pour l'épisode initial, l’évolution la plus
fréquente est la disparition des métrorragies après traitement médical. Cependant, certains
épisodes plus graves nécessitent d’interrompre la grossesse.
Les métrorragies pendant la grossesse sont responsables d'hospitalisations pour 35 à 61% des
Femmes, et de transfusions antépartum pour 3,8 à 7,4%. Environ 40% des femmes accouchent
prématurément dans un contexte hémorragique.
Globalement, les risques d'hémorragies profuses et subites, de césariennes en
urgence et de transfusions sont imprévisibles pour tout type de placenta praevia. Toutefois, les
formes recouvrantes auraient un pronostic plus sombre pour certains auteurs, avec plus de
prématurité entre autres. Dans tous les cas, les femmes ayant saigné pendant la grossesse
semblent plus à risque d'être césarisées en urgence et d'accoucher prématurément,
comparativement aux placentas asymptômatiques.

2.8.1.2. Le risque hémorragique en post-partum


En cas de placenta praevia, le risque hémorragique est aussi clairement augmenté
après la délivrance.Selon les études les taux d'hémorragies du post-partum (HPP) varient
énormément, de 1,3% pour Sheiner et al. à 60% pour Zlatnik et al.
L'HPP est favorisée par une rétraction imparfaite du segment inférieur pauvre en
tissu musculaire, ou par un décollement placentaire incomplet, voire la présence d’un placenta
accreta. Celui-ci correspond à une adhérence anormale du placenta au myomètre due à
l'absence de caduque basale. Le placenta accreta est plus fréquent en cas de placenta praevia,
auquel il est associé dans plus de deux tiers des cas, et survient souvent en cas d'antécédent de
césarienne, expliquant l’insertion souvent antérieure de ces placentas. Ainsi, en cas de
placenta praevia, le risque d'accreta est de 25% en cas d'utérus unicicatriciel, et de plus de
40% en cas d'utérus multicicatriciel . Cette anomalie est souvent découverte à l'occasion d'une
délivrance artificielle responsable d’hémorragie massive, mais elle peut être suspectée
pendant la grossesse par échographie doppler couleur et IRM, à effectuer en particulier en cas
de placenta praevia antérieur associé à un utérus multicicatriciel.
Ainsi, les femmes ayant un placenta praevia ont un risque augmenté de
transfusion (11 à 35% selon les études) et d'hystérectomie (4 à15% selon les études) en post-
partum, et ces risques sont majeurs en cas de placenta recouvrant ou d'accreta.
2.8.1.3. Autres complications maternelles
En cas de placenta praevia, il y a plus de ruptures prématurées des membranes (11
à 18,4%), d'accouchements prématurés, de chorioamniotites, et d'hématomes placentaires liés
à un décollement prématuré. En post-partum la morbidité maternelle reste élevée : de 20 à
60% . Elle est liée à une fréquence augmentée d'anémies, d'infections et de pathologies
thrombo-emboliques.
2.8.2. Complications périnatales
La principale complication est la prématurité, jusqu'à 14 fois plus importante en
cas de placenta praevia. Malgré l’attitude conservatrice et la tocolyse active, elle est encore de
l'ordre de 40% (de 37 à 54%).
Selon Ananth et al., les patientes accouchent 2,1 semaines plus tôt, soit à 36,7 SA
en moyenne. Le risque de prématurité est en fait majoritairement présent en cas d'épisode(s)
hémorragique(s) pendant la grossesse, il augmente en cas de récidive et avec la précocité du
premier épisode, les métrorragies avant 20 SA ayant un pronostic très médiocre avec près de
50% de prématurité. Pour Dola et al, ce risque est aussi plus important en cas de placentas
recouvrants, qui ont tendance à saigner plus tôt, ce qui est en accord avec l'affirmation
précédente.
La prématurité, de par ses nombreuses complications, est la principale cause de
mortalité périnatale associée au placenta praevia. Celle-ci est trois à quatre fois supérieure à la
normale, avec des taux variant de 0,02 à 2,3% ces dix dernières années. Les autres causes de
décès sont les compressions du cordon par procidence, les Morts Foetales In Utéro (MFIU),
les chocs hémorragiques maternels.
Globalement, les enfants de mères ayant un placenta praevia ont un risque plus élevé de
détresse respiratoire (indépendamment de l'âge gestationnel), d'anémie, et de malformation
congénitale. Ils seraient plus souvent hypotrophes , mais ceci est controversé.

2.9- PRONOSTIC
On notera dans ce cas le pronostic chez la mère et chez le fœtus.
2.9-1- Pronostic maternel
2.9-1-1- La mortalité
Actuellement la mortalité due au placenta praevia est diminuée. Le placenta
praevia représente 2,6% à 6% des morts maternelles.
La principale cause de décès est l’hémorragie. Le pronostic a été amélioré
principalement par le recours aux transfusion et à l’extraction par césarienne. Les publications
récentes relèvent cependant encore quelque décès par hémorragie de la délivrance, placenta
accreta et défibrination.
2.9-1-2- La morbidité
La morbidité maternelle reste élevée 20 à 60%. Une anémie des suites de
couches est retrouvée dans 13,5% à 32% des cas. Elle prédispose aux accidents
infectieux ou thrombo-emboliques.
2.9-1-2-1. Morbidité fœtale
La morbidité des enfants issus d’un placenta praevia est augmentée. Le
scored’Apgar à 1 min est bas , 2 fois plus souvent que dans la population générale
quelque soit l’âge gestationnel, mais à 5 min la dépression néonatale n’est retrouvée que chez
les enfants de moins de 2500 g.
Les principales complications néonatales sont :
- les détresses respiratoires par immaturité pulmonaire,
- les ictères,
- les hypoglycémies,
- les hypocalcémies.
Les nouveaux-nés sont très souvent anémiés, la plupart d’entre eux ayant été
traités de façon conservatrice ; le risque de séquelle hémorragique n’est pas négligeable .
relève 3,5% de consultation néonatale.
CHAPITRE II. POPULATION, MILIEU, MATÉRIELLES ET MÉTHODES

II.1. Présentation du milieu d’étude


La présente étude a été réalisée dans le service de gynéco-obstétrique des
Cliniques Universitaires de Lubumbashi, dans la zone de santé de Lubumbashi, dans le
district sanitaire de Lubumbashi.

II.1.1. Historique des Cliniques Universitaires

Les Cliniques universitaires de Lubumbashi, ex RENE ELISABETH ou hôpital


des blancs, ont été construites en 1928. Cette institution hospitalière appartenait à une
congrégation religieuse catholique des sœurs de la charité de Grand, elles ont été construites à
l'époque pour les soins des blancs et des évolues jusqu'en 1975, elles ont été cédées à
l'UNAZA (actuel UNILU), on les appela dès lors « clinique Maman Mobutu » jusqu'en 1990
ou elles furent appelées « cliniques universitaires de Lubumbashi », jusqu'à nos jours.

Dès lors, l'accès était accordé à toutes les catégories des personnes et les objectifs
devenaient de plus en plus accès sur les recherchent la formation des étudiants en médecine,
infirmiers et le service des soins à la population.

Elles ont subi des aménagements au mois de Mai 2003 avec la fin des travaux en
février 2004 et la reprise de toutes les activités médicales et paramédicales.

II.1.2. Situation géographique

Les Cliniques Universitaires sont situées dans la Commune de Lubumbashi au croisement


des avenues Kasaï et Ndjamena et sont limitées :

- Au Nord par l’avenue Kambove,

- À l'Est par l’avenue Kasaï

- Au Sud par l’avenue Ndjamena,

- À l'Ouest par le Lycéee Twendelee et l’Ecole de Santé Publique de Lubumbashi.


II.2. Administration, gestion et organisation des services
Les cliniques universitaires constituent jusqu’à ces jours un centre important de
formation médicale et de recherche de haut niveau, dirigées par un médecin directeur et son
adjoint. Sa capacité d’accueil est de 234 lits et comprend les services suivants : médecine
interne, pédiatrie, chirurgie, gynécologie-obstétrique, et les spécialités comme dermatologie,
ophtalmologie et stomatologie, et enfin la santé publique et la médecine communautaire.
Les cliniques universitaires comprennent 4 départements :
 La médecine interne ;
 La pédiatrie ;
 La gynéco obstétrique ;
 La chirurgie.
Il y en a plus de cela, un dispensaire central, un laboratoire pour le para clinique,
une pharmacie, une morgue, un service d’entretien et maintenance qui viennent en appui ; vu
la vétusté des infrastructures au sein de l’établissement, on note que les bâtiments sont
subdivisés en pavillon du deuxième au huitième.

II.3. Population d'étude

Notre travail avait pour population d'étude, l'ensemble des femmes enceintes d’au
moins 28 semaines qui saignaient dans la Zone de santé Lubumbashi et précisément aux
Cliniques Universitaires de Lubumbashi.

II.3.1. Type d'étude


Pour mener à terme cette recherche, nous avons mené une étude d'observation
descriptive Transversal à visée rétrospective.

II.3.2. Échantillonnage-Technique

Nous avions procédé par l'échantillonnage non-probabiliste

II.3.3. Critère d'inclusion et d'exclusion


Sont inclus dans notre étude toute femme enceinte d’au moins 28 SA qui saignait,
venue ou référée par un CSRef jusqu’à l’accouchement et dont le petit côté des membranes a
été mesuré <10cm et sont exclus de l’étude, toute femme qui avait un pp et qui a accouché
normalement ainsi que tout dossier incomplet.
- Taille d’échantillon:

Nous avons enregistrés 81 cas de placenta prævia hémorragique.

II.6. Collecte des données

Notre collecte s'est basée sur les informations sociodémographiques et Cliniques


des patientes enceintes d’au moins 28 SA qui saignaient trouvées dans les Registres du service
de gynéco-obstétrique.

- Technique de collecte:
La technique dont nous avions opté pour la collecte des données est la technique
documentaire.
- Outil de collecte:

L'outil qui nous a permis à récolter les données est la fiche de collecte des données.
II.7. Analyse des données

Pour analyser les variables nous avions procédé par:


- Dépouillement et classification par structure - Encodage par masque de saisie – Traitement:
pour traiter les données nous avions fait recours au logiciel Microsoft Excel

II.8. Aspects éthiques

La conduite de l'étude a été approuvée par le Comité éthique des Cliniques Universitaires.
Etant donné que dans toute recherche, des règles éthiques et déontologies sont à respecter. Les
données obtenues ont été récoltées et traité dans l'anonymat afin de garantir la confidentialité
des patientes.

II.9. Difficultés rencontrées


Lors de notre étape de collecte des données, nous avions connu quelques
contraintes pour atteindre nos objectifs, mais une seule a attiré notre attention:
- Difficultés d'accéder aux registres du service de Gynéco-obstétrique et là on était obligé de
payer quelques choses pour y accéder malgré l'approbation de l’Administration des Cliniques
Universitaires.

CHAPITRE III. RÉSULTATS ET DISCUSSION

1. RÉSULTATS

1.1. Fréquence des placenta previa


Dans notre étude effectuée du 01 Janvier 2021 au 01 Javier 2023 aux cliniques
universitaires de Lubumbashi, il y a eu 2073 accouchements dont 81 cas de placenta previa,
soit une fréquence de 3,91%.

1.1 Age
Tableau I. Représentation des patientes selon les tranches d'âge
TRANCHE D'ÂGE EFFECTIFS POURCENTAGES
<19-25 8 9,8

26>35 34 41,9

>35 22 27,1

17 21
Total 81 100
La tranche d’âge la plus représentée est celle de 20 à 25 ans (soit 41,9), L’âge moyen des
patientes était de 19 ans avec extrêmes d’âge de 15 à 45 ans

1.2. Etat civil


Tableau Il : Répartition des patientes selon d’état civil
ETAT CIVIL EFFECTIFS POURCENTAGES
Mariée 73 87,6%

Célibataire 6 7,4%

Divorcée 2 2,4%
Total 81 100%
Les femmes mariées étaient plus représenté avec 87,6%
1.3. Niveau d'étude
Tableau III: Répartition des patientes selon le niveau d'étude
NIVEAU D'ÉTUDE EFFECTIFS POURCENTAGES

Non scolarisée 13 16

Primaire 28 34,5

Secondaire 38 46,9

Supérieur 2 2,4
Total 81 100
Les femmes qui ont un niveau secondaire représentent 46,9

1.4. Profession
Tableau IV. Répartition des patientes selon la profession
PROFESSION EFFECTIFS POURCENTAGES
Ménagère 25 30,8

Fonctionnaire 8 9,8

Élève/étudiants 14 17,2

Vendeuse 13 16

Autres 21 25,9
Total 81 100
La profession la plus majoritaire était le ménage 30,8%
1.5. Provenance
Tableau V. Répartition des patientes selon la provenance
PROVENANCE EFFECTIFS POURCENTAGES
Annexe 25 30,8

Kampemba 4 4,9

Ruashi 12 14,8

Lubumbashi 15 18,5

Katuba 12 14,8

Kenya 2 2,4

Kamalondo 11 13,5
Total 81 100
Les patientes qui proviennent de la commune Annexe sont majoritaires avec 30,8%

1.6. Occupation du mari


Tableau VI: Répartition des patientes selon l'occupation du mari
OCCUPATION DU MARI EFFECTIFS POURCENTAGES
Libéral 17 21

Fonctionnaire 15 18,5

Commerçant 33 40,7

Autres 16 19,7
Total 81 100
L'occupation du mari est représentée par le commerçant avec 40,7 des patientes, autres
représentent les cultivateurs, gardes, et les coiffeurs.
1.7. Age gestationnel
Tableau VII. Représentation des patientes selon l'âge gestationnel
ÂGE GESTATIONNEL EFFECTIFS POURCENTAGES
<28 SA 15 18,5

28- 32SA 24 29,6

33-37SA 20 24,6

>38 22 27,1

Total 81 100
L’âge gestationnel est estimé entre 28 à 32 SA chez 29,6% des patientes.

II. MOTIF D'ADMISSION

2.1. Motif
Tableau VIII. Répartition des patientes selon le motif d'admission
MOTIF EFFECTIFS POURCENTAGES
Asthénie+ vertige 9 11,1

Hémorragie+
Lombohypogastralgie 37 45,6

Pâleur 23 28,5

Coma 11 13,5

Convulsion 1 1,2
Total 81 100
Le motif de consultation le plus fréquent était la métrorragie+ la Lombohypogastralgie avec
45,68%
3. Test sérologique
Tableau IX. Répartition des patientes selon le test sérologique réalisé
TEST RÉALISÉ EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 26 33,1

Non 55 67,9
Total 81 100
Le test sérologique à été réalisée à l'admission des patientes chez 33,1% de cas

3.1. Séropositive
Tableau X : Répartition des patientes qui ont réalisés le test sérologique
TEST POSITIF EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 8 30,8

Non 18 69,2
Total 26 100
Dans 26 cas (33,1%) des patientes qu'on a réalisé un test sérologique à l'arrivée 8 patientes ont
étés réclamé séropositives

4. CPN
Tableau XI: Répartition des patientes selon la CPN réalisée
CPN EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 53 65,4

Non 28 34,6
Total 81 100

65,4% des cas ont suivi la Consultation prénatale


5. Séropositivité réalisée dans la salle d'accouchement
Tableau XII: La séropositivité réalisée dans la salle d'accouchement
TEST RÉALISÉ EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 3 3,7

Non 78 96,3
Total 81 100
Le test sérologique à été réalisée chez 3 patientes (3,7%) .

5.1. Positivité réalisée dans la salle d'accouchement


Tableau XIII. Répartition des patientes selon la positivité du test réalisé dans la salle
d'accouchement
POSITIF EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 1 33,3

Non 2 66,7
Total 3 100

Dans les 3 test réalisé dans la salle d’accouchement une seule personne à été déclaré
séropositive, et les deux autres sont séronégatives
6. Gestété
Tableau XIV : Répartition des patientes selon la Gestété
GESTITÉ EFFECTIFS POURCENTAGES
Primigeste 27 33,3

Paucigeste 21 25,9

Multigeste 33 40,7
Total 81 100
Les multigestes représentent 40,7%
Pimigeste : 1 grossesse
Paucugeste : 2 à 3 grossesses
Multigeste : 4 à 5 grossesses

7. Mode d’accouchement
Tableau XV : Répartition des patientes selon le mode d'accouchement
MODE EFFECTIFS POURCENTAGES
Voie Haute 42 51,9

Voie basse 39 48,1


Total 81 100

Le mode d'accouchement par voie haute (césarienne) était plus réalisé pour une métrorragie
chez 42 patientes soit (51,9%) de cas
8. Complication
Tableau XVI. Répartition des patientes selon la complication
COMPLICATION EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 20 24,6%

Non 61 75,4%
Total 81 100
Nous n'avons enregistré moins de cas pour les complications car les complications étaient
minimes avec 24,61%

8.1 Types de complication


Tableau XVII. Répartition des patientes selon les types de complication
TYPES D EFFECTIFS POURCENTAGES
Décès 7 8,6

Infection génitale 43 53,1

Hémorragie 31 38,3

Total 81 100

Les complications les plus observées chez les femmes développant le placenta previa étaient
les infections génitales avec 53,1%.
10. Tocolyse
Tableau XVIII. Répartition des patientes selon la tocolyse
TOCOLYSE EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 67 82,7

Non 14 17,3
Total 81 100

La plus part des patientes ont effectuées la tocolyse avec une prédominance de 82,7% de cas.

11. Cortitherapie
Tableau XIX. Répartition des patientes selon la corticothérapie
CORTICOTHÉRAPIE EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 45 55,6

Non 36 44,4
Total 81 100

La corticothérapie était utilisé chez 45 femmes soit (55,6%) de cas


12. Pathologie
Tableau XX. Répartition des patientes selon la pathologie utilisé pour la corticothérapie
PATHOLOGIE EFFECTIFS POURCENTAGES
MAP 15 18,5

Décollement placentaire 13 16

Diabète 12 14,8

RPM 41 50,6
Total 81 100

Les RMP (Ruptures prématurées des membranes) étaient plus majoritaires avec 50,6 de cas

13. Mère transfusée


Tableau XXI. Répartition des patientes selon la mère transfusée
MÈRE TRANSFUSÉE EFFECTIFS POURCENTAGES
Oui 12 14,8

Non 69 85,2
Total 81 100

85,2% de cas n'ont pas reçu la transfusion sanguine, Fe +acide folique était le traitement qui
était prescription d'autres part pour un cas d'anémie
14. Etat du nouveau né
Tableau XXII. Répartition des patientes selon l'état du nouveau né
ETAT DU NOUVEAU NÉ EFFECTIFS POURCENTAGES
Sans lésions 3 3,7

Asphyxie 43 53,1

Apgar déprimé 23 35,8

Mort in itero 6 7,4

Total 81 100

L'état du nouveau né était asphyxie dans 53,1% des cas.

15. Évolution
Tableau XXIII. Répartition des patientes selon l'évolution de la mère
ÉVOLUTION EFFECTIFS POURCENTAGES
Non 39 48,1

Oui 42 51,9
Total 81 100

L'évolution était bonne avec une prédominance de 51,9% de cas


16. Durée d'hospitalisation
Tableau XXIV. Répartition des patientes selon la durée d'hospitalisation
DURÉE EFFECTIFS POURCENTAGES
3 1 1,2

7 15 18,5

14 35 43,5

>14 30 37
Total 81 100

43,5% de cas avait un durée d'hospitalisation de 14 jours


DISCUSSIONS
La tranche d’âge de 20-35 ans qui correspond à la période optimale de la
fécondation est la plus représentée 68,96%.
De 15-19 ans : 8 cas soit 9,88%,
De 36-45 ans : 17 cas soit 20,99%%
notre résultat qui a montré cas 68,96% entre 20-35 ans.
Ceci peut s’expliquer par :
- la jeunesse de la population générale,
- les mariages précoces,
- l’absence ou l’insuffisance d’espacement des naissances avec leur corollaire de
jeune multipare donc sujettes de PP.
- l’âge maternel élevé ne peut être considéré comme facteur étiologique dans notre
étude d’autant plus que tous les âges sont concernées. Ceci s’explique par le fait que notre
population est jeune dans son ensemble.
Les mariées représentent 73 cas soit 87,63% contre 6 cas soit
7,41% de célibataires , divorcée 2 soit 2,47% de cas. Le nombre de femmes
mariées élevé s’explique par le fait du mariage précoce dans notre pays; ceci les exposant plus
aux césariennes et aux avortements.
Il est difficile de déterminer le niveau socio-économique à Lubumbashi, RD
Congo compte tenue des activités informelles qui y sont nombreuses.
Nous avons trouvé 25 cas 30,86% soit des ménagères, 8 cas soit 9,88% de
fonctionnaires, 13 cas soit 16,05% de commerçantes ou vendeuses , 14 cas soit
17,28% d’étudiantes et élèves , 21 cas soit 25,92% avec mention autres.
Les patientes provenant de la commune annexe était majoritaires avec 30,8% ,
suivis des autres venant d'ailleurs, Les femmes qui avaient un niveau secondaire
représentaient 46,91%.
Parité: dans notre étude nous avons enregistré 25,93% des multigestes et 40,74%
grandes multigestes contre 33,33% des primigestes.
L’âge gestationnel : est estimé entre 28 à 32 SA chez 29,63% des patientes contre
18,52%
Motif: Le motif de consultation le plus fréquent était la métrorragie+ la
Lombohypogastralgie avec 45,68%
Consultation prénatale (CPN) Elle a pour but la protection maternelle et fœtale
tout au long de la grossesse. Les CPN sont effectuées régulièrement, dans une structure
sanitaire permettant de déceler des grossesses à risque puis de les référer dans une structure
spécialisée à temps pour une meilleure prise en charge. Dans notre étude : 34,57% de nos
patientes victimes de PP n’ont pas fait de CPN.
Mode d’accouchement : La période d’accouchement sur PP hémorragique est très cruciale
car c’est pendant ce moment que surviennent généralement les hémorragies les plus graves
pouvant compromettre le pronostic materno-fœtal. Dans notre étude 39 cas (48,15% ) de nos
patientes ont accouché par voie basse contre 42 cas (51,85% ) de nos patientes ont accouché
par césarienne. La césarienne est l’ouverture chirurgicale de l’utérus pour l’évacuation rapide
du produit de conception.
Elle se produit le plus souvent sur la face antérieur du segment inférieur, y laissant ainsi une
cicatrice.
Complications : Nous n'avons enregistré moins de cas pour les complications car Les
complications étaient minimes avec 24,61%Les complications les plus observées chez les
femmes développant le placenta previa étaient les infections génitales ,7 décès soit 8,64% ,
31 métrorragie soit 38,27% de cas .
Évolution: L'évolution était bonne avec une prédominance de 42 cas soit 51,85% des
patientes contre 39cas soit 48,15%
L'état du nouveau né était asphyxie chez 43 cas soit 53,09%, 3 Sans lésions soit 3,70%, 23
Apgar déprimé soit 35,80% contre 6 Mort in itero soit 7,41% de cas.
CONCLUSION GENERALE
Notre étude portait sur les femmes ayant eu un placenta praevia et ayant été
hospitalisées à partir de 24 SA aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi pour des
métrorragies liées à ce type d'insertion placentaire.
Un de nos objectifs était d'évaluer le déroulement et l’issue de ces grossesses afin
d'obtenir des éléments sur le pronostic maternel et périnatal. Nous avons trouvé que le
placenta praevia hémorragique est associé à une morbidité maternelle et périnatale élevée. Les
métrorragies pendant la grossesse sont la plupart du temps récidivantes et/ou abondantes,
notre étude ayant retrouvé un nombre moyen d'épisodes de 2,3 par femme. Aux conséquences
de cette spoliation sanguine en antépartum s'ajoutent souvent celles de l'hémorragie de la
délivrance, dont le taux était de 41% dans notre étude, supérieur en cas d'accreta associé:
93%, vs 29% sans accreta. Au total, les hémorragies liées au placenta praevia sont
responsables d'un taux élevé de transfusions, d'hystérectomies et d'anémies: 5% de femmes
ont été transfusées en antépartum et 25% en postpartum, 8% des femmes ont eu une
hystérectomie d'hémostase, et 48% des femmes avaient un taux d'hémoglobine inférieur à
9g/dl en postpartum. D'autre part, les femmes ayant saigné pendant leur grossesse ont un fort
risque d'accoucher par césarienne, et prématurément en urgence pour métrorragies: notre
étude retrouve 56% de césariennes en cas de placenta non recouvrant, et quelque soit le type
de placenta, 43% de césariennes en urgence pour métrorragies, dans 82% des cas avant 37
SA. Le taux de prématurité est donc élevé, de 66% correspondant à un terme moyen de 34,5
SA.
Nous voulions également analyser la prise en charge de ces femmes (à partir de 24
SA), et en particulier étudier le lien entre celle-ci et la survenue de complications graves.
Nous en avons déduit que dans la majorité des cas, les complications graves maternelles et/ou
périnatales associées au placenta praevia hémorragique sont difficilement évitables, car non
liées à la prise en charge: pour 68% des femmes de notre étude concernées par des
complications graves, nous n'avons pas mis en évidence de lien avec les pratiques effectuées.
Le protocole instauré à Port Royal est globalement bien respecté. Cependant des écarts
existent et portent principalement sur la contre-indication au toucher vaginal en cas de
placenta recouvrant, et sur les modalités concernant la mise sous tocolyse IV. Mais au-delà du
respect du protocole, conçu en rapport à des situations bien déterminées et nécessitant donc
parfois une adaptation aux situations réelles souvent plus complexes, les principales
difficultés dans la prise en charge résident finalement dans le fait d'évaluer le plus justement
possible le moment critique au-delà duquel une césarienne est nécessaire à la suite de
métrorragies trop abondantes ou persistantes, afin de gérer au mieux la balance entre les
risques maternels et foetaux.
RECOMMANDATIONS

Pour les communautés :


- Fréquenter les structures sanitaires dès le début de la grossesse pour les consultations
prénatales
- Consulter dès l’apparition des premières métrorragies aucours de la grossesse
- Accoucher dans les structures médicalisées
- Approvisionner la banque de sang par des dons volontaires
Pour les agents sanitaires :
- Intensifier l’éducation pour la santé à l’endroit des communautés en l’occurrence sur les
risques liés à l’accouchement à domicile, les pratiques traditionnelles néfastes
- Faire des consultations prénatales de qualité
- Faire une échographie obstétricale lors d’un épisode d’hémorragie chez toute femme au
2ème et 3ème trimestre de la grossesse
Pour les autorités politiques et administratives :
- Augmenter la couverture sanitaire sur toute l’étendue du territoire national en personnel
qualifié,
- Généraliser l’organisation du système de référence évacuation,
- Améliorer les voies de communications
- Assurer la formation continue des agents des hôpitaux generaux de référence.
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE

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DOS SANTOS R, LAMES A, CALDOS J. P.M., Med. Contemp 2020 47, 93.
TABLE DES MATIERES
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
1. Age :……………..
2. Niveau d’instruction : Analphabète, Primaire, Secondaire, Universitaire
3. Statut Matrimonial : Mariée, Célibataire, Divorcée, Veuve
4. Profession : Ménagère, Libérale, fonction publique, commerçante, autres à préciser :
……………………………
5. Provenance : Air de santé, Hors air de santé, Hors zone de santé
6. Occupation du Mari : Libérale, fonction Publique, commerçant, autre à préciser :
…………………………………………………………………………
7. Age de la Grossesse : <28 SA, 28-32SA, 33SA- 37SA ≥38SA, ≥42SA
8. Motif d’amission : Hémorragie génitale, Asthénie, Pâleur, Tachycardie,
Lombohypogastralgie, Convulsions, Coma, Vertiges,…
9. Test sérologique à l’arrivée réalisé : Oui ou Non
10. Si Oui : Positif ou Négatif
11. Test Sérologique VIH Réalisé dans la Salle d’accouchement : Oui ou non
12. Si Oui : Négatif ou Positif
13. CPN Suivi : Oui ou Non
14. Identité Obstétricale : Primigeste, Paucigeste, Multigeste, Tres grande multigeste
15. Mode d’accouchement : Voie basse ou Voie Haute (Césarienne)
16. Complications : Oui ou Non
17. Si Oui lesquelles :…………………………………………………..
……………………………………………………………………………….
18. Tocolyse : Oui ou Non
19. Corticothérapie indiquée : Oui ou non
20. Pathologies Associées : …………………………………………..
21. Etat du nouveau-né à la naissance : Vivant sans lésion, Asphyxie néonatal, APGAR
déprimé, MFIU, Mort intrapartal, autres à préciser : …………………………
22. Mère transfusée : Oui ou Non,
23. Evolution de la Mère : Bonne ou décès maternel
24. Durée d’hospitalisation

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