Oncle Tom
Oncle Tom
Oncle Tom
10 hrs
Si visionnaire qu’il est, le premier Président a relaté le 11 Juin 1965 l’enfer que
nous vivons aujourd’hui. Voici son discours.
Concitoyennes, concitoyens,
Vous admettrez avec moi que nous ne pourrons pas demander compte au
Soudan de son attitude inamicale, chacun de nous, ne réalise pas la grande
lâcheté, l’énorme l’acheté qu’il commettra, en opposant un froid silence à ces
aventuriers Tchadiens qui viennent de former à Khartoum un gouvernement
Islamique en exil, installé dans un building avec l’inscription : « République
Islamique du Tchad ».
Je n’avance rien que je ne puisse prouver ; c’est un fait que tout le monde peut
vérifier ; il n’a pas que les témoignages de personne digne de foi de
l’occurrence de nombreux document officiels établissent sans équivoque
aucune, les activités de ces quelques aventuriers, dont les plans macabres
n’échappent à personne, et qui sont à la solde de certains gouvernements
étrangers, affamés de dominer tous ceux qui ne veulent pas penser comme eux.
Concitoyennes, concitoyennes,
Je n’ai jamais eu de place, ici, pour des insurgés soudanais pour des repris de
justice soudanais, pour des fauteurs de troubles soudanais, jamais asile n’a été
donné à des soudanais qui dans un sens ou dans un autre avaient troublé l’ordre
public chez eux.
Ma philosophie politique m’a toujours dicté des rapports amicaux avec tous mes
voisins, avec tous les autres Etats Africains.
En ce moment même, je tends une main encore fraternelle à tous les soudanais
qui gagnent richement et avantageusement leur vie, sous mon gouvernement.
Nos lois, nos institutions leur accordant toutes les garanties ; jamais l’occasion
ne leur a été donnée de se sentir dans un pays qui n’est pas le leur ; les autorités
et les personnalités tchadiennes les traitent en frères.
Je pensais même que le pays du Soudan se serait interrogé sur les difficultés
qu’il affronterait s’il me venait à l’idée d’expulser de notre territoire les milieux
des soudanais, qui réalisant, ici de gros bénéfices, dans une parfaite tranquillité,
considèrent le Tchad comme leur seconde patrie.
Je crois aussi, avoir facilité les choses au Soudan, si des troubles les secouent
aujourd’hui, ils sont de faible intensité, grâce à notre gouvernement, qui s’est
toujours opposé à l’entrée au Tchad des politiciens soudanais. Depuis 10 ans, le
Soudan est agité par les problèmes aigus qui lui sont propres. Depuis 10 ans,
chaque fois qu’un soudanais désirait partir du Tchad, pour frapper son pays, il
était toujours remis à la police soudanaise, fut-il chrétien. Il me coutait
beaucoup et trop même, de livrer un chrétien à un Président musulman mais,
plaçant un pays au-dessus des querelles religieuses orchestrées, j’acceptai
toujours de sacrifier des fuyards soudanais à leur gouvernement.
Aujourd’hui, le Soudan, dont les fils vivent chez moi comme chez eux, arme
des assassins contre moi, aujourd’hui le Soudan entretien et éduque sur son
territoire une mafia armée, qui devra dans un proche avenir, descendre sur le
Tchad, pour perpétrer des crimes sans nom et pour se baigner dans un fleuve de
sang.
Tchadiennes, Tchadiens
Les crises semblables à celle que le Tchad affronte, à cette minute ont toujours
produit de grands hommes et de grands actes de courage. Alors que dans
d’autres pays, des héros, des surhommes ne marchandent jamais leur vie,
chaque fois que la patrie la leur réclame, alors qu’en 1914 et en 1939-1945, nos
pères et nos frères, des tchadiens comme nous, acceptaient de verser
allégrement leur sang rien que pour la liberté des autres, sera-t-il dit quand le
Tchad est à la veille de rallier au tour du tam-tam ancestral, toutes ses forces
vives, pour le respect de ses institutions, et de ses traditions, sera-t-il dit, quand
le Tchad répétai-je, que des tièdes, des lâches seront les maillons de la chaine
d’or que tous les tchadiens patriotes et sincères rêvent de former ? Non, mille
fois non, à l’appel des canons, tous hommes et femmes, se rassemblent au tour
du seul drapeau, pour imposer respect à nos voisins et admiration à nos ainés.
Concitoyennes, concitoyens,
S’il y a un parmi vous, tchadiennes, tchadiens qui ne soit pas prêt à se faire tuer
à l’appel de nos canons, qu’à cette minute, qu’il renonce à la nationalité
tchadienne, qu’à cette heure, il s’éloigne des limites de nos frontières, que
maintenant il se dérobe à nos vues ; plus tard sera trop tard car le nombre de nos
héros, car les dieux du Tchad qui veillent sur nos institutions le réduiront en
poussière, en cet instant, il n’y a place dans nos rangs, ni pour les tièdes, ni pour
les apatrides ni pour les peureux. Nous n’admettons l’existence chez nous, que
d’une seule catégorie de tchadiens les braves, les patriotes. Nous avons des
hommes et non des fainéants, il nous fait des citoyens et non des sujets. Je n’en
doute pas, vous saurez, à la minute d’épreuve, vous élevez à la hauteur des
situations : fils des braves, fils des demi-dieux tchadiens qui cueilli et recueillis
des lauriers sur les plus illustres champs de bataille d’Europe et d’Asie pourquoi
ne serait-il venu à l’idée que vous ne pourrez pas faire autant que nos
combattants ? Je m’enorgueillis de vos bonnes dispositions ; je ne m’attendais
pas à moins de votre caractère de tchadien ; vous m’avez déjà retourné l’ardeur
patriotique que je voulais vous insufflez. Je vous félicite d’être prêt à crier
‘’halte’’ à ces aventuriers qui rêvent de former un gouvernement islamique au
Tchad, après qu’ils auront cédé une partie du territoire à des étrangers
fermement à faire de nous tous des esclaves. Désormais le mot d’ordre est lancé
: ‘’mourir ou vivre libre au Tchad à n’importe quel prix, ou dans n’importe
quelle condition, plutôt que de céder un pouce de notre territoire, ou de vivre
dans une prison dorée, chez des étrangers. Sous prétexte d’être coreligionnaire
les autres nous traitent de frères, nous considèrent des musulmans mais c’est à
bon escient qu’ils faussent le problème ; c’est pour le besoin de la cause, qu’ils
agissent ainsi ; tandis, qu’ils nous disent des musulmans, ils nous refusent leurs
filles, se moquent de nous, au fond d’eux-mêmes, et si nous faisions attention
nous les aurions entendus se dire à eux-mêmes’’ ces naïfs ils pensent qu’ils sont
réellement des musulmans ! En effet, le Tchad contient des tchadiens chrétiens
et musulmans, ni plus ni moins. Voilà la vérité, d’ailleurs l’air que nous
respirons, la terre sur laquelle nous vivons, nos conditions d’hier de vie, nos
meurs, nos souffrances passées, notre couleur-nous-mêmes presque tous noirs,
notre langue, tout nous dit que nous représentons une ethnie à part, qui s’appelle
le Tchad, et que, pour rien au monde, dussions-nous disparaitre, tous-nous
n’avions nul droit de renier ni notre foi, ni nos traditions, ni notre Tchad, le seul
coin de terre ou le tchadien est réellement le maitre, où il est franchement libre
et indépendant ; tout nous dit aussi que les autres ne peuvent pas être nos frères
et s’ils nous traitent comme tels, c’est pour mieux nous exploiter, c’est pour
pouvoir assouvir leurs ambitions démesurées d’être les seuls maitres de
l’Afrique.
Nous avons le droit d’établir des rapports avec tous les pays de notre choix dans
l’intérêt du Tchad. La survie du Tchad n’est nullement subordonnée au
problème religieux, que du reste je ne connais pas ici, elle est intimement liée au
développement harmonieux de l’économie tchadienne.
Je dois être engarde contre les faux prophètes qui se disent antisioniste, et dont
le siège se trouve à Khartoum au soudan ; il me faut vous le démasquer. Tous ne
pensent qu’à leurs petits intérêts ; le Tchad ne les intéresse pas ; ils sont prêts à
vendre tout ou une partie de notre territoire, pour assouvir leur soif au pouvoir.
Apatrides, renégats ils ne reculeront devant aucune compromission, pour
sauvegarder leurs ambitions ou leurs chétives personnes. C’est à tels aventuriers
que le Soudan a donné l’hospitalité ? Qui aurait cru que les Autorités
Soudanaises se seraient abaissés jusqu'à conspirer contre le Tchad, en
s’adjoignant de vulgaires aventuriers, homme de sac et de corde ?